En fait, il n'y a pas un, mais deux châteaux à Chamoux, distants de quelques centaines de mètres.
Sans compter les maisons fortes.
On voit toujours la maison forte de Villard-Dizier.•>
Les ruines à peine visibles du plus ancien château (Châteauvieux, ou Château Verdon), sont enfouies dans les fourrés, dans la pente qui mène à Montendry. (voir Les sires de Chamoux, Châteauvieux)
Il est resté longtemps inscrit dans le paysage des pentes : on en voit encore le plan sur la Mappe de 1728; Félix Bernard cite 0 un acte de vente du château de Verdon-sur-Chamoux en 1433 : témoin, Rd Etienne Borni, curé de La Chavanne où il ne réside pas, vivant plutôt au château de La Rochette où il fait l'office de chapelain du seigneur Jean de Seyssel de Barjact !
Le plus "récent", au cœur du village, bien visible et toujours superbe, porte en réalité une belle charge d'Histoire… et d'histoires, attestées au fil des chroniques des nombreux seigneurs qui l'ont occupé.
Jean de la Rochette XIVe s. | ? | Thomas, prince de Carignan XVIIe s.. | 27 ans | |
Antoine de Seyssel XVe s. | ? | Emmanuel-Philibert-Amédée de Carignan XVIIes. | ±24 ans | |
Jean de Seyssel XVe s. | 39 ans | Philibert Chappel de Rochefort XVIIIe s. | ±26 ans | |
Aimon de Seyssel-La Chambre XVe s. | 5 ans | Jean et J-Louis Chapel de Rochefort XVIIIe s. | ±9 ans | |
Louis 1er de Seyssel-La Chambre XVe s. | 47 ans | Pierre Meillarède XVIIIe s. | 12 jours | |
Jean 1er de Seyssel-La Chambre XVIe s. | 27 ans | A. de Montfort XVIIIe s. | 30 ans | |
Jean II de Seyssel-La Chambre XVIe s. | 38 ans | Joseph d'Albert XVIIIe s. | 53 ans | |
Jean-Louis de Seyssel-La Chambre XVIe s. | 13 ans | le baron A. Graffion et sa veuve XIXe s. | 34 ans | |
Pierre de Seyssel-La Chambre XVIIe s. | 19 ans | Hippolythe de Sonnaz XIXe et XXe s. | 40 ans | |
Charles-Emmanuel de Seyssel-La Chambre XVIIe s. | 6 ans | Victor et Rose de Sonnaz XIXe et XXe s. | ± 68 ans | |
Louise de Seyssel-La Chambre XVIIe s. | 9 ans | les Chiara (XXe s.) | ±70 ans |
… (2012 : le château appartient à des personnes privées)
En 1775, la liste des propriétaires et des biens a été établie jusqu'à son propriétaire de l'époque: voir l'acte de propriété.
Le Château de Chamoux est inscrit partiellement sur la liste des monuments historiques depuis le 19 juillet 1977 1:
- les façades et toitures du château et de l'entrée avec ses deux tours,
- les plafonds à caissons du vestibule, du grand salon et de la salle à manger au rez-de-chaussée,
- le plafond à l' italienne de la chambre du premier étage (cad. B 942).
Éléments remarquables : salon, vestibule, salle à manger, élévation, tour, toiture, décor intérieur, entrée.
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Le château et son parc, sur la Mappe sarde (1732)… | et sur le plan cadastral de 1882 (le Nant est endigué). |
• Constructions, réparations
Vachez 2 dit que le château a été construit au XIIIe siècle*, alors même que le Château Verdon (dit Château Vieux) était encore en fonction. L'aspect des tours de l'entrée suggère en effet cette période (mais sans les ouvertures, forcément plus récentes, car elles n'auraient pas eu leur place dans une construction défensive).
•1428-29 ? ou 1439-1440 ? ou bien…? : Éboulement, inondation ; cette année-là, à Chamoux, il se dit** que le rez-de-chaussée du château et des bâtiments qui subistèrent fut enseveli sous des tonnes de terre. Quant aux maisons des villageois… qu'en est-il resté ?
La famille de Seyssel vivait probablement à la Rochette à ce moment. Qui a fait face à la catastrophe ?
Meurtrières, ou archères, de part et d'autre de l'entrée du château et dans un mur latéral
(voir la photo de l'entrée ci-dessus : on distingue bien 3 meurtrières autour de l'entrée).
Selon Viollet-le-Duc, ce type de meurtrière, au niveau du sol, et réduite à un "trou rond pour passer la
gueule du mousquet avec une mire au-dessus" apparaît au XVe siècle, avec les débuts de l'artillerie à feu" 3.
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• Le 5 juin 1486 « Echange passé entre le seigneur de Louis, comte de La Chambre et Messire Georges Maréchal abbé de Saint-Rambert, prieur de Chamouz, du 5 juin 1486, de certains prés » ; analyse plus ancienne : « Excambia inter illustr. dom. comitem Camere et priore Chamosii ».
Cet échange est fait à la demande de Louis de La Chambre, seigneur de Chamoux, qui veut faire une «serve» pour tenir des poissons près de sa maison de Chamoux.
Ratification de cet accord par le prieur claustral et Pierre d’Ecrivieux et les moines, 1er septembre 1486.4
Nous trouvons ici Louis de la Chambre occupé à des tâches domestiques bien éloignées des forfaits dont certaines de ses biographies font état. Et… nous trouvons peut-être ici l'origine de l'étang du Parc du Château ?
On peut rapprocher cet aménagement de celui du vivier toujours bien visible sous le château de Charbonnières: l'établissement d'un vivier n'était pas chose anodine.
• 1515 : construction de la Collégiale Sainte-Anne et des bâtiments d'habitation des chanoines dans la cour du château, par Louis 1er de la Chambre (voir "Sanctuaires").
• Entre 1582 et 1595, Jean-Louis de Seyssel-La Chambre a porté devant la justice la question de réparations nécessaires (documents à explorer !)5
• Pont-levis : un ? ou deux ?
En 1617, Charles-Emmanuel, comte de La Chambre, en qualité de tuteur de son neveu, Charles-Emmanuel, marquis de La Chambre, accepte un prix-fait pour la réfection du grand portail et du premier pont-levis de Chamoux : il y avait donc encore un pont-levis (ou plutôt : des ponts-levis) au début du XVIIe siècle.
À noter : Jean-Louis de Seyssel s'inquiétait déjà de travaux à faire, en 1582 et 1595 ; Charles-Emmanuel ne succède à son frère Pierre que durant 6 ans (1614-1620) ; il a probablement dû faire réparer aussi divers dégats occasionnés par l'occupation du château par les gens de Lesdiguières (été 1597), puis par les troupes du Duc de Savoie (hiver 1597-98).
Avant que les troupes de Louis XIII n'apportent leur lot de tracas nouveaux.
A cette époque, les ponts-levis ne sont plus un obstacle important pour une armée : les châteaux et forts perchés de la région sont tombés à coups de canons, pas sous la force d'un bélier. D'ailleurs, l'art militaire en général est bouleversé par le développement de l'artillerie.
Quelle pouvait être la situation de ce pont-levis (peut-être : de ces ponts-levis : s'il y avait un premier pont, c'est que l'on en comptait d'autres) ?
Conjecture :
On sait que le Nant de Montendry avait été détourné vers Villard-Dizier, après la catastrophe de 1428; mais auparavant, il devait dévaler tout droit, comme les autres ruisseaux (et alors, le bief construit plus tard dans le parc aurait pu retrouver son chemin ?).
Pourquoi le château, au XIIIe siècle, n'aurait-il pas utilisé les eaux du Nant pour protéger ses abords, bien faciles sur ce terrain presque plat ? A-t-on connu des douves autour de l'enceinte, et/ou autour du château, franchissables par pont-levis?
(On se souvient que le niveau du sol autour du château a été bouleversé par la catastrophe de 1428.)
Bien sûr, ailleurs, le pont-levis pouvait aussi s'ouvrir en hauteur, comme on voit sur la tout haute à Cruet, ou à Montmayeur (mais celles-ci occupent une hauteur… où on devait bien se passer de fossés).
Au M.A. l'accès aux donjons ne se faisait normalement pas par le rez-de-chaussée, mais en hauteur : la porte était ainsi plus facile à défendre. Le 1er niveau abritait les prisons parfois, le plus souvent les réserves. Plus tard, ici, on a ouvert un accès au RdC.
Cruet. •>
l'ouverture basse semble moderne.
En hauteur, porte et fenêtres.
<• Montmayeur :
l'ouverture basse est moderne. La porte et une fenêtre unique se trouvaient au 1er étage.
Le Site présentait la structure classique : sur une éminence, dans une enceinte, un donjon et un logis seigneurial annexe, un village et une église, et une autre tour à l'opposé. (le site a été définitivement saccagé par les troupes dauphinoises en 1597)
L'entrée du château de Miolans (bâti en hauteur) se trouve côté montagne, sur un plan peu incliné : aujourd'hui enjambé par un pont, un fossé entrave l'accès à la porte d'entrée.
<• Miolans : cliquer sur l'image pour voir le pont, les deux portes, et les meurtrières de diverses époques.
• Un prix-fait : réparation des toitures au début du XVIIe siècle
1658 - Les Archives du Duché conservent un "devis" pour Emmanuel-Philibert de Carignan(1628 † 1709), le prince sourd : son agent prépare des réparations aux toits du château. Le montant des travaux demandés à Michel Masset de Montendry, s'élève à 575 florins. (voir Textes à l'appui ci-contre)
Il y a d'autres pièces à voir aux ADS concernant des réparations au château de Chamoux, du temps des Carignan.(1628-1767)6
• Une facture : Réparation des toitures au début du XVIIIe siècle
En 1717, le baron de Montfort fait réparer les toitures, des planchers, des portes… La note est élevée (plus de 6000 livres), et les parties tiennent à enregistrer la bonne fin de l'affaire devant le "Tabellion" (le notaire royal) d'Aiguebelle.
Nous avons ainsi le détail des travaux.
cliquer pour voir la facture détaillée !
• Effacement des signes de puissance féodale
Pendant l'occupation française sous la Révolution, les biens de Joseph d'Albert sont mis sous séquestre.
Il doit effacer les anciens signes de domination : par contrat du 28 ventôse an II (17 mars 1794), "le citoyen Joseph d'Albert donne aux citoyens Joseph Tranchant et Antoine Barbier, de Chamoux, le prix fait d'abattre, moyennant la somme de sept cents francs, les meurtrières et les girouettes du château, ainsi que les tourelles au-dessus de la grande porte d'entrée".7
• Aménagement des biefs
Entre 1732 (Mappe sarde) et 1882 (1er cadastre français), le Nant de Montendry subit des aménagements importants : après la catastrophe, son lit avait été détourné en direction de Villard-Dizier, pour rejoindre le cours du ruisseau suivant ; entre 1732 et 1882, il est endigué, enroché au niveau de la confluence, libérant des terres jusque là marécageuses et incertaines ; un bief est tracé à travers de parc du château (a-t-il retrouvé le cours ancien du Nant ?), pour alimenter une scierie et un moulin (dépendances du château) ; dans le parc "à l'anglaise", un grand étang assure une régulation du débit du bief.
Divers bâtiments de service sont modifiés ou construits.
Entre 1920 et 1930, le mur d'enceinte du parc perd au moins l'une de ses tourelles, vétuste (1925) ; l'électricité et l'eau courante arrivent - comme dans les autres maisons de Chamoux.
1012 - 2022 - A.Dh.
* Vachez écrit : "On a attribue [la] construction aux seigneurs d'Aiguebelette, auxquels il aurait appartenu dès le commencement du XIIIe siècle." Il faut très probablement lire : "seigneurs d'Aiguebelle" : il est certain que Chamoux a été donné en fief par les Comtes de Savoie, qui avaient un château à Charbonnières (au-dessus d'Aiguebelle). Mais ont-ils "construit Chamoux" ?
** 1428-29. Cette "informaton" qui se répète d'une publication à l'autre sans préciser ses sources appelle des réserves. Peut-on retenir cette date : 1428-29 ?
Dans "le Décanat de Val Penouse" (1931), Félix Bernard fait une hypothèse : la catastrophe aurait eu lieu dans l'hiver 1439-1440. Il raisonne par analogie en se fondant sur la catastrophe, datée de cette année-là, à St-Jean de Maurienne.. Mais il n'affirme rien.
Or, nos régions ont connu tant d'aboulements majeurs....
Félix Bernard signale d'ailleurs en note : "au dire de M. l'abbé Christin, qui a pu voir certains titres, mentionnés d'ailleurs par le chanoine Truchet et par J. Balmain (Franchises d'Aiton, p. 19), cela serait arrivé en 1428."
Conditionnels prudents. Et sages.
Sources bibliographiques et iconographiques
0- Félix Bernard, Paroisses du Décanat de La Rochette in Mémoires de l'Académie des sciences, belles-lettres et arts de Savoie 1958 (cf Gallica.fr)
1- Etat Français - Base Mérimée - Immeubles protégés au titre des Monuments Historiques
(cf http://www.annuaire-mairie.fr/monument-historique-chamoux-sur-gelon.html)
2-A. ROUGET ; A. VACHEZ. Monuments historiques de France publiés par départements : SAVOIE. Lyon, [1895] : On a attribue [la] construction aux seigneurs d'Aiguebelette, auxquels il aurait appartenu dès le commencement du XIIIe siècle.
3- sur les meurtrières : voir Viollele-Duc sur http://fr.wikisource.org/wiki/Dictionnaire_raisonn%C3%A9_de_l%E2%80%99architecture_fran%C3%A7aise_du_XIe_au_XVIe_si%C3%A8cle_-_Tome_6,_Meurtri%C3%A8re
4- A.D. Ain http://www.archives-numerisees.ain.fr/archives/ : FRAD01_abbaye_de_saint_rambert) H 145bis - 1486 - Prieuré de Chamoux en Maurienne
5- A.D.Savoie - Trésor des Chartes des Ducs de Savoie Cote : FR.AD073.SA 1-25 SA 160 : détériorations subies par les châteaux de Chamoux (…)
6- ADS - M-Age et Ancien Régime / Fonds des administrations d'Ancien Régime jusqu'en 1793 / Administration générale du duché
- C 643 Réparations au château de Chamoux.(1628-1767)
7- Gallica: Travaux de la Société d'histoire et d'archéologie de la province de Maurienne : 1911 (SER2,T5)-1914. Pages 183, 184….
Pour les chercheurs : ressources à explorer
ADS - Trésor des Chartes des Ducs de Savoie (pièces restituées du fonds des Archives de Cour - Archivio di Stato di Torino) Cote : FR.AD073.SA 1-25 SA 160. Province de Maurienne : Les Hurtières (suite).
- Procédure intervenue entre Jean-Louis, marquis de La Chambre, et Marguerite de La Chambre et consorts à cause des détériorations subies par les châteaux de Chamoux et des Hurtiéres, s.d. (fin du … s.).
ADS - M-Age et Ancien Régime / Fonds des administrations d'Ancien Régime jusqu'en 1793 / Administration générale du duché
- C 643 Famille souveraine de Savoie. – François-Thomas de Savoie, prince de Carignan, et Louise Chrétienne de Savoie, sa fille. – Victoire-Françoise de Savoie-Carignan, et Louis-Victor-Amédée-Joseph de Savoie, prince de Carignan, son fils. – Marie-Thérèse-Louise de Savoie-Carignan, princesse de Lamballe. – Comptes rendus par le trésorier du prince Thomas, au président Garnerin, son surintendant des finances en Savoie, et au sieur Mulassan, son contrôleur des finances, en 1651 et 1652 ; avec mémoires et quittances à l'appui. – Réparations au château de Chamoux.(1628-1767)
ADS - Trésor des chartes des ducs de Savoie (pièces restituées du fonds des Archives de Cour Archivio di Stato di Torino) Cote : FR.AD073.SA 1-259
SA 42 Chamousset, Chamoux, Charmet.
- Reconnaissances passées pour des biens sis dans le mandement de Chamoux au profit de Jean-Louis, marquis de La Chambre, comte de l'Heuille, vicomte de Maurienne, baron de Cuines et des Villards (1585-1587).
- Prix-fait consenti par Charles-Emmanuel, comte de La Chambre, en qualité de tuteur de son neveu, Charles-Emmanuel, marquis de La Chambre, pour la réfection du grand portail et du premier pont-levis de Chamoux (1617).
- Quittance donnée à la suite de l'acquisition faite par le premier président de la Chambre des Comptes et ministre d'État, Pierre Mellarède, de la seigneurie de Chamoux avec les quatre paroisses en dépendant : Chamoux, Montendry, Montgilbert et Bettonet, (1716).
Les seigneurs de Chamoux ont longtemps été nomades. Les Seyssel-La Chambre entre deux voyages, résidaient plutôt à La Rochette. Même lorsque les nobles propriétaires habitèrent le château, ils s'appuyaient sur divers personnels, "petits" nobles et roturiers, pour gérer leurs biens.
Au fil des rencontres dans les Archives, voici les noms que nous avons pu relever.
1557-1559 (Barbe d'Amboise, comtesse de Seyssel-La Chambre)
- XX, châtelain
- M. de Cotarel (par ailleurs sindic de Yenne), homme d'affaires de la Comtesse
- Mme La Balline, gestionnaire et "relations publiques" de la Comtesse
- le Receveur Rond
- le Rd Hélias Boissière, doyen de la Collégiale
1565 (Barbe d'Amboise, comtesse de Seyssel-La Chambre)
Urbain Ysard châtelain des Urtières
Avant 1606
maître Jean Malbuisson, châtelain de Chamoux
janvier 1650
Claude Meynier Notaire et Châtelain de Chamoux
1719 (Joseph Arestan, baron de Montfort)
Me Pierre Berthollet châtelain
1786 (Joseph d'Albert)
S. Mollot (notaire à Chamoux), vice-châtelain
Le château de Chamoux ne fut pas le lieu d'habitation principal des sires de Chamoux, jusqu'au XVIIe siècle du moins - exception faite pour Barbe d'Amboise qui le reçut en douaire à la mort de son époux, et en eut donc la jouissance pendant 30 ans de 1544 à 1574.
En revanche, bon nombre d'actes officiels y furent signés. (le prieuré participa aussi - parfois - à des signatures historiques.)
(voir aussi les actes dressés par les "envahisseurs" de la Savoie, lorsque le château fut occupé par les Français, dans "Chamoux à la peine")
En voici quelques-uns.
1323, le 22 décembre, Jean de Betonet, fait hommage-lige au comte de Savoie, au prieuré de Chamoux, en présence du seigneur Pierre de Clermont et du seigneur Guillaume du Bourg. (Arch. du château du Betonet, extrait de-u 4e protoc. de Reynaudi, cité par F. Bernard dans Origines féodales en Savoie-Dauphiné)
29 avril 1374: Noble Messire Jaen de La Rochette, Chevalier, (le père de Jeanne de La Rochette, mort avant le 6 oct 1377), "fait un albergement à Chamoux dans la salle basse de sa maison". (de Foras, Arch. Thuyset)
vers 1415 - au nom de sa femme (une autre Jeanne de La Rochette), Antoine Jordane passe reconnaissance à Chamoux en faveur du Comte de Monttmayeur, à cause du fief d'Aigueblanche (De Foras / Arch . du Bettonet).
Le 22 mars 1426, Jeanne de La Rochette fille de Jean donne à son fils Jean de Seyssel par acte passé à Chamoux la maison forte de Chamoux avec tous ses droits en dépendant, ainsi que la maison-forte de Puy-Gauthier. (de Foras, Arch. Savoiroux)
XIVe siècle Antoine de Seyssel-Barjac (1365?-1424) épouse Jeanne de la Rochette en 1375. Elle donne à leur fils Jean pour son mariage le château, et la seigneurie de Chamoux, l’usufruit du château de la Rochette, le fief de Puygauthier (acte à Chamoux, 1426)
XVe siècle La succession d'Antoine de Seyssel donna lieu à des difficultés qui s'élevèrent entre sa veuve et ses fils. Jeanne de la Rochette alla jusqu'à obtenir contre son fils aîné une sentence de l'official de Grenoble.
Par acte daté de Chamoux, le 13 février 1425, Humbert en appela au pape de cette sentence (Archives de Musin).
XVe siècle Jeanne de La Rochette donne à son fils Jean les châteaux de Chamoux et de Puygauthier, par acte daté de Chamoux, le 27 mars 1426. Archives de Musin.
XVe siècle Jeanne de Chalon, épouse de Louis de Seyssel-La Chambre, teste à Chamoux le 23 août 1483,
alors que Louis est libéré d’Avigliana (elle décède le 15 sept.1483, et elle est enterré aux Carmes de La Rochette) – pendant sa détention, les biens de Louis I avaient été placés sous la protection d’Anthelme de Miolans, restitués le 14 oct 1483, Jeanne s’était retirée à St-Rambert en Bugey)
XVe siècle Louis de Seyssel-La Chambre enferme Raymond Ravoire seigneur d’Urtières (qui soutenait la régence de Blanche de Montferrat) au château de Chamoux pendant 22 mois.
XVIe siècle Jean I de Seyssel-La Chambre fait quittance à ses hommes d’Avrieux de la somme de 40 florins d’or petit poids pour tous les droits qui étaient dus depuis le 12 fév 1513, le 26 sept 1520, au château de Chamoux.
XVIe siècle le 9 fév 1541, au château de Chamoux, Jean I de Seyssel-La Chambre rembourse un emprunt qu’il avait fait l’année précédente à ses sujets : à La Rochette, Chamoux, Leuille, Urtières, La Chambre, Montaymont : 100 écus ; aux Cuynes et aux Villards : 60 ; St Rémy, Pontamafrey : 8 ; Avrieux : 40 ; soit un empruntde 716 écus.
XVIe siècle "Jean I de Seyssel, comte de La Chambre, fit à Chamoux, le 9 février 1543, un codicille qui confirmait les clauses du testament qu'il avait fait le 9 novembre 1528. Par ce codicille, il fait des legs à tous ses enfants et institue héritier universel Jean, son fils aîné, auquel il laisse également ses droits sur les successions de Boulogne, d'Armagnac et de Châlon" (Marc de Seyssel-Cressieu).
XVIe siècle inventaire du château de Chamoux, après le décès de Barbe d’Amboise (1574).
XVIe siècle prestation de serment des Chanoines de Ste-Anne de Chamoux au Duc en 1576.
René de Lucinge* (né vers 1551-1553, Bugey?) Seigneur des Alymes (qui fut Conseiller d’État, premier maître d’hôtel du Duc de Savoie, Ambassadeur ordinaire du Duc en France, « personnage de haute érudition et intégrité », est témoin, aux côtés de Claude Pobel.
XVIIe siècle le 7 avr 1582, au château de Chamoux, Louise de Seyssel-La Chambre reçoit de son frère Jean-Louis une donation de 10.000 livres.
XVIIe siècle le 24 sept 1588, au château de Chamoux, Jean-Louis de Seyssel-La Chambre rembourse sa femme Claude de Saulx et lui abandonne la châtellenie de La Chambre, « cause de l’argent par elle à lui prêté pour s’acquitter envers Brunet ».
XVIIe siècle le 4 nov 1610, au château de Chamoux, Pierre de Seyssel-La Chambre rédige un (nouveau) testament (le dernier sera celui du 23 déc 1614 à Turin, qq jours avant sa mort)
Notes
1576 : René de Lucinge est le fils d'Anne Lyobard et Charles de Lucinge, dont il est beaucoup question dans les Lettres de M. de Cottarel à la Comtesse Barbe d'Amboise.
Prix fait pour le Prince de Carignan et de Soissons
L'an 1658 et le 10 septembre … devant moi notaire ducal soussigné, et présents les témoins sous nommés,
s'est personnellement établi et constitué sieur Jehan-Baptiste Sancet dit Champagne agent des sérénissimes Princes de Carignan et de Soissons,
Et faisant encore au nom du seigneur [comte] d'État et président Costa directeur des affaires desdits Princes,
de [gré], et en ladite qualité, donne et baille à prix fait à [honorable] Michel fils de feu Claude Masset de Montendry, mandement de Chamoux,
présent et acceptant, et faisant tant à son nom que de Michel Tognet dudit Montendry, tous deux charpentiers, absent, lequel il promet de faire ratifier [la caution] au présent dans trois jours et de faire icelle passer les clauses solidaires pour l'objet et à la forme du droit
Et c'est pour refaire entièrement remettre en l'état les couverts du château de Chamoux, tant [seulement] et y fournir tous les bois nécessaires, chenaux [neufs] …par ardoises, [sommiers], chevrons, lattes, [arbalétriers], et autres bois requis et nécessaires pour le maintien desdits bâtiments, clous, crosses et lesdites ardoises de la même forme qu'elles y sont.
À rendre le tout en bon état, bien et [dûment], fait et parfait, à dit de Maître.
Et qu'il ne pleuvra pas dans ledit bâtiment, étant fait et parfait dont … et le tout bien s… et travaillé ;
et le tout rendre fait et parfait entre ci et la Saint-Martin proche venant,
pour le prix et somme de 575 florins Savoie, de laquelle dite somme leur sera baillé ayant fait ladite vérification et acompte la somme de 300 florins Savoie par ledit [fermier] dudit Chamoux 100 florins Martin besogne …… et le reste à fin de besogne faite et parfaite à dit de Maître comme dessus, et ainsi convenu et accepté
Et c'est le tout respectivement à peine de tous dépens, dommages et intérêts et sous [l’obligation ?] des biens desdits [Smes] Princes et desdits charpentiers, de leurs personnes et biens présents solidaires [quelconques], aussi la clause de constitution de droit requise, serment par eux prêté pour le … du présent … [renonciation ?] et … requise
Fait et prononcé à Chambéry dans ma banche, présence de ledit Claude [Mondurat] charpentier audit Chambéry et de honorable Jean Morel tailleur, Bourgeois du dit Chambéry, témoins requis.
JB Sancet Jean Morel J. …
Les autres n'ont signé pour ne savoir
[Corral] notaire
Recherche et trancription 2017 A. Dh.
Quittance de £ 6067.15 pour le seigneur baron de Montfort faite par
André Simillion et Étienne Foison tous deux charpentiers de Montgilbert
L’An mil sept cent dix sept, et le vingt un du mois de novembre par devant moi Notaire Royal soussigné. et présents les témoins bas nommés,
se sont [dument] établis et constitués
- honorables Estienne fils de feu Pierre Frison et André fils de Claude Simillion tous deux maîtres charpentiers de la paroisse de Montgilbert, lesquels ayant pris à prix fait de refaire à neuf tout le toit du château de Chamoux, tant des corps de logis que des tours [avaient convenu ?] verbalement
- avec le Seigneur baron Demonfort, Conseiller du Roy, Maître Auditeur de la Souveraine Chambre des Comptes de Savoye & Seigneur de Chamoux comme s’en suit, savoir :
- de construire à neuf la quantité de cent neuf toises de [couvert] et pour ce, à fournir tous les matériaux nécessaires tant en bois, ardoises, clous, crosses qu’autres ferrures à ce nécessaires, moyennant le prix et somme de quarante six livres, treize sols, six deniers [pontoise],
- de faire de même trois toises de plancher au [début ?] de la salle du troisième plan dudit château et fournir aussi tous les bois, clous, et crosses à raison de onze livres quatre sols six deniers [pontoise],
- plus de construire trois portes aux trois entrées du parc dudit château, fournir tous les bois, clous, crosses et ardoises pour le prix de quarante livres [chacune],
le tout rendu fait et parfait [a dicte xxx] lequel ouvrage étant fini à la satisfaction dudit Seigneur Baron de Montfort qui leur a fourni tout l’argent convenu à mesure que ledit travail s’est fait, et désirant icelui Seigneur en avoir un acquittement en due forme, lesdits maîtres Foison et Simillion confessent avec serment avoir reçu dudit Seigneur Baron Demontfort à mesure comme sus est dit, la somme de six mille soixante sept livres, quinze sols pour le prix convenu de cent trente toises de toit comme est ci-dessus spécifié, celle de vingt deux livres neuf sols pour les trois toises de planchers, et celle de cent vingt livres pour le prix des trois portes,
revenant toutes les susdites sommes à la totale de six mille deux cents six livres, quatre sols,
ladite somme provenue des deniers [toutefois] de Demoiselle Philliberte Degalis Veuve de noble Georges de Mona[caz] ainsi que ledit Seigneur déclare [avec] serment, lequel [s’était] chargé [par] le contrat passé avec ladite Dame de Mona[caz] de faire la présente déclaration de laquelle somme comme bien contente et satisfaite,
ils ont acquitté et acquittent ledit Baron Seigneur De Montfort avec promesse de n’en jamais rien demander ni permettre être demandé en jugement ni [dehors ?) à peine de tous dépens [d’usages] et intérêts et sous l’obligation de leurs personnes en bien [qu’aux] fins ils se constituent tenir [par] leurs fois et serment prêté, soumissions, renonciations, et clauses requises,
Fait et passé à Chamoux dans la maison de Campagne dudit Seigneur
en [présence] de Noble xx Delivron Seigneur Debeauséjour et de M. Jacques xxx Bourgeois de Montmeillant témoins requis qui ont signé sur la minute aussi bien que lesdits Seigneur Baron de Montfort et Frison et xx dudit Simillion pour
etc
Recherche et transcription 2012 - A.Dh
Sources
A.D.Savoie, Archives en ligne, Tabellion d'Aiguebelle, 1717, Fo 279