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1783 Décès A. Degalis

12-3-1783 - Testamentmaison forte de Villardizier (XIVe siècle?) - photo ADh/CCA
Antoine de Gallis fils d'Antoine de Gallis, est un membre d'une vieille famille de Chamoux, noble au moins depuis 1600. Il habite la maison forte de Villardizier; malade, il fait son testament : il ne semble pas se douter que sa fin est très proche.
Les dames et demoiselles apprécieront le traitement des femmes dans ce document "banal"…

12-3-1783 - Verbal de présentation du testament
Antoine de Gallis ayant rédigé son testament, le notaire doit encore le "déclarer" devant témoins, dans un acte dit "Verbal".
Le document est intéressant pour la présentation solennelle des témoins.

18-3-1783 - Verbal d'ouverture du testament
2 jours après sa rédaction de son testament, Antoire De Gallis est mort, lui qui se disait "indisposé" et envisageait sa descendance à venir. Son testament est exhibé devant témoins, et aussitôt contesté.

19-3-1783 - Inventaire
Antoine de Gallis est mort le 14 mars: il laisse une veuve Anne-Charlotte et leur fille, Julie, son héritière. Un tuteur est désigné, Pierre-Louis Falquet, allié de la famille : pour la bonne forme, celui-ci a demandé l'inventaire de la maison du défunt.
Apparemment, la visite révèle une petite aisance de gentilhomme campagnard. Sans plus...

4-11-1783 - Besoin d'argent
novembre 1783 : suites de la succession Degalis : Marguerite-Xavier Degalis négocie une rente avec l’abbaye du Betton : elle va aussitôt prêter le capital obtenu à son époux, tuteur de Julie Degalis, pour régler quelques dettes liées à la succession.
Où l'on se rend compte du manque de liquidités chez ces propriétaires terriens?

Testament

12-3-1783 - Testament d'Antoine de Gallis

Antoine de Gallis est un membre d'une vieille famille de Chamoux, noble au moins depuis 1600. Il habite la maison forte de Villardizier; malade, il fait son testament : il ne semble pas se douter que sa fin est très proche.
Le notaire, plus troublé, oublie souvent d’écrire «à la 1ère personne» : ses ratures, encore insuffisantes, lui valurent une correction en règle à l’ouverture du testament… 6 jours plus tard.

Les dames et demoiselles apprécieront le traitement des dames dans ce document "banal"…

Testament solennel de noble Antoine Degalis de la tour de Chamoux

Je, noble Antoine fils de feu noble Antoine Degalis De la tour, natif et habitant de cette paroisse, désirant disposer des biens qu’il a plu à la divine providence me partager en ce monde, pour éviter tous débats et contestes qui pourraient naître à cette occasion, j’ai fait mon présent testament implicitement nuncupatif [1] comme ci-après :

- premièrement, je laisse le soin de mes funérailles à la discrétion tant de demelle Anne-Charlotte Mathieu-Descombes, ma chère femme, que demelle Marguerite-Xavier Degalis, épouse du Sr Louis Falquet, ma cousine, pensant qu’elles s’en acquitteront avec toute la décence convenable, et qu’elles se conformeront pour regard des messes à mes intentions dont je leur ferai part, voulant au surplus être inhumé dans l’église de la paroisse de Chamoux, au tombeau et vas [2] de mes prédécesseurs.

- je ne veux faire aucun legs pie aux hôpitaux de la charité des villes de cette province, ni à celui des Sts Maurice et Lazare [3];

- je donne et lègue à demelle Anne Reynaud ma chère mère la somme de quatre cent livres pour la légitime qu’elle pourrait prétendre dans mon hoirie [4], la priant de vouloir bien se contenter de cette somme, et donner à son héritière un temps convenable pour le paiement d’icelle, ne la lui léguant cependant, eu égard qu’elle est dans l’aisance, seulement […] qu’elle lui soit d’ici ;

 les maisons nobles et la chapelle (ADS)- je donne et lègue à ladite demoiselle Marguerite Degalis sa chère cousine, tous les meubles, effets, denrées, bestiaux, or, argent, batterie de cuisine qui lui appartiendront lors de son décès, sans exception quelconque, pour en prendre possession immédiatement après son décès ; de plus, au cas qu’il que je vienne à décéder sans enfants mâles, je lui lègue et aux siens à perpétuité le droit de nomination qu’il que j’ai à la Chapelle de Villardizier pour s’en prévaloir et en disposer en toute propriété, la priant cependant de ne point inquiéter son mon héritière pour regard de la restitution de taille qu’elle pourrait lui devoir ;

- je donne et lègue au posthume dont ma chère femme pourrait être enceinte : si c’est une fille, et à toutes les autres filles qu’elle pourrait avoir dans la suite la somme de trois deux mille livres payables aussitôt deux ans après qu’elles seront parvenues au St sacrement du mariage, et sans intérêts, jusques alors, et c’est pour toute dot congrue [5] et part d’augment [6] qu’elles pourraient prétendre dans son mon hoirie , et de ladite demelle Mathieu leur mère ; si le posthume dont sa ma chère femme pourrait être enceinte était un mâle, ou qu’il eût un ou plusieurs enfants mâles avant son mon décès, audit cas, il j’institue et appelle pour son mon héritier universel le premier enfant mâle qu’il y aura de vivant à son mon décès, et s’il vient à décéder en pupillarité, il je lui sbstitue par substitution vulgaire et pupillaire le premier enfant mâle qui sera immédiatement après le décès, et ainsi audit cas par même substitution des uns aux autres, il je donne et lègue et par institution particulière, délaisse à tous les autres enfants mâles la somme de deux mille livres payables lorsqu’ils auront atteint l’âge de vingt ans sans intérêts jusqu’alors pour tous droits de légitime qu’ils pourraient prétendre comme est dit ci-devant aux filles, tant dans son mon hoirie que dans la part d’augment de leur mère ; bien entendu que jusques audit temps de vingt ans et les filles jusques à leur mariage elles seront nourries et entretenues par son mon usufruituaire ci-après et successivement par son mon héritier et héritière, en s’occupant cependant les uns et les autres à faire d’avantage de son héritier ou héritière autant qu’il dépendra d’eux ;

- je donne et lègue à demelle Anne-Charlotte Mathieu-Descombes sa chère femme les fruits, usufruits de tous ses mes biens quelconques, jusqu’à ce que son mon héritier ou héritière ayant atteint l’âge de vingt ans ; et c’est à la charge qu’elle nourrira et entretiendra ses mes enfants jusques audit temps, qu’elle payera les charges foncières, l’intérêt des dettes et dès ledit temps il je lui lègue une pension qui sera fixée suivant la faculté de son mon hoirie, qui sera payable pendant sa vie de six mois en six mois par avance ; et c’est encore à la charge dans les deux cas que l’intérêt de ses droits dotaux et augment sera confondu dans ledit usufruit et dans ladite pension ; qu’elle ne pourra pas demander l’augment qui lui sera dû, même en dotant caution ; de plus à la charge qu’elle tiendra vie [vid’icelle], qu’elle restera dans le lieu, car venant à contrevenir à cette condition ou à l’une des autres, il révoque le susdit legs d’usufruit et de pension, espérant qu’elle continuera sa tendresse maternelle pour la fille qu’il a à présnet et pour tous les autres enfants qu’il pourrait avoir dans la suite ;

- et dans le cas présent, il je nomme, institue et appelle pour son héritière universelle Julie, sa et de ladite demelle Anne-Charlotte Mathieu, fille, par laquelle il veut et entend ses dettes, legs et frais funéraires être payés et acquittés,
et à défaut d’enfant mâle comme est ci-devant expliqué, au cas qu’elle vienne à décéder en pupillarité, il lui substitue vulgairement et pupillairement la première fille qu’il pourrait avoir, et ainsi audit cas des unes autres, les autres filles qu’il pourrait avoir,
si cependant le testateur vient à décéder sans avoir d’autres enfants que ladite Julie, et que celle-ci vienne à décéder en pupillarité et même après ledit temps sans avoir des enfants mâles ou femelles, tout comme si le cas arrivait qu’il ne lui restât dans la suite qu’un seul enfant mâle ou femelle qui décédât dans la suite aussi en pupillarité, ou sans laisser d’autres enfants mâles ou femelles, quoiqu’il décèderait après ledit temps, dans les susdits cas,
il leur substitue vulgairement et pupillairement ladite demelle Marguerite-Xavier Degalis, épouse du Sr Pierre-Louis Falquet, sa chère cousine, et à défaut d’elle, les siens, et à défaut des siens, ses héritiers, et même par substitution fideis commissaire 
[7], s’ils décèdent dans enfants après l’âge de pupillarité, et à cet effet dans ce dernier cas, charge et ordonne et entend que ladite Julie soit le dernier de ses enfants qui décèdera son héritier sans enfants rendra sa dite hoirie à demelle Marguerite Degalis ou aux siens, ou héritiers, comme est ci-devant expliqué ;

- de plus, nomme pour tuteur de ladite Julie sa fille ledit Pierre-louis Falquet son cousin, le priant d’accepter cette charge, le déchargeant même expressément de donner caution, se trouvant mieux au fait, et dans le cas de faire les démarches usitées en pareil cas, que sa chère épouse étant d’ailleurs une personne de sa confiance, ne crois pas qu’il soit nécessaire de faire procéder à aucun inventaire eu égard au legs par moi ci-devant fait de mes meubles et autres ;

-  que si cependant l’on ne pouvait se dispenser de faire celui des titres et des biens, je nomme à cet effet pour le faire M° Simon Mollot, notaire royal, comme étant une personne de ma confiance ; je casse au besoin tous codicilles et donations à cause de mort que je peux avoir ci-devant faits, voulant que ce présent testament implicitement nuncupatif que j’ai prié à cause de mon indisposition M° Simon Mollot d’écrire comme une personne de ma confiance, qu’il sorte son plein et entier effet pour être telle ma volonté ;

- en foi de quoi, je signerai ci-après ainsi qu’au bas de toutes les pages du présent

à Chamoux, le douze mars mil sept cent quatre-vingt et trois.

Signé : degalis de la tour
De la même main : Le nom de mon héritière c’est julie ma fille,
celle que je lui substitue c’est madame falquet
ma cousine

Signature et ajout d'antoine de Gallis

Ajout au-dessous:
le verbal de publication du présent testament est à folio soixante-trois du présent livre

Signé : Simon Mollot notaire
Vaqué quatre heures pour mon assistance à l’ouverture dudit testament

mars 2015 - Recherche et transcription : A.Dh


Notes

[1] nuncupatif : en parlant d'un testament : effectué de vive voix et devant témoins.
[2] vas : tombeau (lexique roman)
[3] legs aux hôpitaux : cette réserve peut surprendre; mais elle est courante dans les testaments de l'époque. En effet, à partir de 1720, les notaires étaient tenus de proposer au testateur de faire un legs aux hôpitaux du Duché, ou à celui des Sts Maurice et Lazare de Turin: en vain, car les Savoyards préféraient avantager des œuvres plus locales! (cf Jean Nicolas, La Savoie au XVIIIe siècle, rééd. Fontaine de Siloe 2003 p.488)
[4] hoirie : héritage

[5] dot congrue : les filles étant exclues de la succession si elles avaient des frères «qui pussent conserver la famille», avaient droit à une dot congrue, proportionnée aux moyens de la famille, et aux usages. La dot des épouses était d’office considérée comme congrue.
[6] augment : dans le régime dotal des pays de droit écrit, le mari faisait généralement à sa femme une donation en corrélation avec la dot qu'il recevait. Pendant le mariage, le mari en jouissait comme des biens dotaux; la femme n'y avait droit qu'en cas de survie. Cet augment devint obligatoire au XIIIème siècle, pour permettre à la femme de s'entretenir suivant sa qualité: cela rappelle un peu le douaire des pays du Nord. — (Gabriel Lepointe, La Famille dans l'Ancien droit, Montchrestien, 1947 ; 5e éd., 1956, p.188)
[7] le mot latin fidéicommis (littéralement: laissé entre des mains fidèles) désigne une disposition juridique (souvent testamentaire) par laquelle un bien est versé à une personne via un tiers.


Source
ADS 6E 11827 (minutes M° Mollot 1783)

 

Verbal présentation

12-3-1783 - Antoine de Gallis a rédigé son testament : le notaire doit encore le "déclarer" dans un acte dit "Verbal". Le document est intéressant pour la présentation solennelle des témoins.

Verbal de présentation du testament solennel
de noble Antoine Degalis de la tour de Chamoux

L’an mil sept cent quatre-vingt-trois et le douze du mois de mars à Chamoux, au hameau de Villardizier dans la maison de noble Antoine Degalis de la Tour, par devant moi, notaire royal soussigné, et en présence des témoins ci-après nommés, s’est en personne constitué ledit noble Antoine fils de feu noble Antoine Degalis de la Tour, natif et habitant de cette paroisse, lequel de gré, sain de […], bonne mémoire, jugement et entendement, grâces à Dieu, quoique détenu dans son lit par une maladie, m’a exhibé en présence des témoins ci-après nommés, un papier plié et cousu avec du fil blanc, sur lequel est apposé le sceau de ses armes sur cire rouge à quatre endroits de chaque côté, dans lequel il m’a déclaré être son testament solennel qu’il veut être suivi et exécuté de point en point suivant sa forme et teneur, lequel m’a ensuite déclaré ne vouloir faire aucun legs aux hôpitaux de la Charité des villes de cette province, ni à celui des Sts Maurice et Lazare.

Ensuite de la demande et exhortation que je lui ai faite de ce faire, de quoi ledit noble testateur m’a requis acte.
Et le tout fait et prononcé en présence de noble Louis Delivron, capitaine dans le Régiment de Maurienne, natif et habitant de cette paroisse, de M° Joseph fils du Sr Pierre Guillot, notaire royal natif de St Pierre d’Albigny, habitant de cette paroisse, de Jacques Perrier, de Claude Flaven, de Joseph fils de Mathieu Deplantes, tous trois natifs et habitants de cette paroisse, et de Paul et Pierre fils de Jean Revy, tous deux natifs de Montendry et habitants de cette paroisse témoins requis et commis par le testateur, qui signeront et apposeront leur [scel] ci-après:

Signatures et sceaux des témoins au verbal de présentation du testament d'Antoine de Gallis (ADS)

03-2015 - Recherche et transcription A.Dh


source
ADS 6E 11830 (Minutier M° Mollot 1783)

Verbal d'ouverture

18-3-1783 - 2 jours après la rédaction de son testament, Antoire De Gallis est mort, lui qui se disait "indisposé" et envisageait sa descendance à venir.
Son testament est exhibé devant témoins, et aussitôt contesté.

Verbal d’ouverture du testament solennel
de noble Antoine Degalis de la tour de Chamoux

L’an mil sept cent quatre-vingt-trois et le dix-huit mars à Chamoux, au château du présent lieu, par devant nous Spble George Antoine Replat, avocat au Sénat, juge de Chamoux, a comparu Spble François Mathieu-Descombes, avocat au Parlement de Grenoble où il est domicilié, lequel nous a représenté que noble Antoine Degalis de la Tour son gendre est décédé le quatorze du courant après avoir fait son testament solennel, dont le verbal de [présentation] a été reçu par M° Simon Mollot notaire ; il nous a requis de procéder à la reconnaissance des signatures et sceaux apposés pas les témoins qui y ont assisté, et successivement à l’ouverture et publication du susdit testament, et eu égard que le décès dudit noble Antoine Degalis est notoire rière le présent lieu, ainsi que nous nous en sommes [certi…rés], nous avons fait appeler ledit M° Simon Mollot, lequel paraissant nous a exhibé sa minute et le susdit testament qui y est attaché, lequel nous avons trouvé plié en long et dûment fermé, cousu avec du fil blanc, et cacheté de chaque côté en quatre différents endroits sur cire rouge d’Espagne (Surcharge : et à une demi feuille qui fait corps à icelui)

Et le susdit verbal de présentation en date du douze du courant, signé enfin par ledit M° Mollot, étant sur icelui la souscription de sept témoins et les sceaux apposés par un chacun d’iceux (Surcharge : avec la signature et le [cel] du testateur qui la précède et si lesquels nous avons trouvés)

lesquels nous avons trouvés … … … (manque 2 lignes, revoir la page aux ADS) (folio 64D en bas ,3e ajout)… … …

nullement altérés ni viciés, non plus que les huit sceaux apposés sur la couture dudit testament, ledit Spble François Mathieu nous a ensuite de ses dites réquisitions présenté noble Louis Delivron capitaine dans le régiment de Maurienne, M° Joseph Guillot notaire royal, les honbles Jacques Perrier, Claude Flaven, Joseph Deplantes, Paul Revy et Pierre Revy qui ont été témoins et apposé leur signature et sceau respectifs sur ledit verbal, et en conséquence nous avons fait auxdits témoins les remontrances convenables sur l’importance du serment et teneur des royales constitutions ; après quoi ils ont promis et juré sur les Stes écritures entre nos mains séparément touchées, de procéder fidèlement à la reconnaissance de leur signature et sceau par eux approuvés.

Après quoi nous avons exhibé à un chacun desdits témoins le susdit verbal de présentation, et ayant iceux interpellé de reconnaître leurs signatures et sceaux, ils nous ont déclaré l’un après l’autre que c’était bien là leur signature, et les [cels] qu’il y ont apposés.

Et incontinent après le susdit verbal et la signature dudit feu testateur qu’ils reconnaissent parfaitement tant leur dite signature que [cel] par eux apposés, de tout quoi ledit Spble Mathieu-Decombes nous a requis acte que nous lui avons accordé.

Nous avons ensuite fait procéder à l’ouverture et lecture du susdit testament par M° Gabriel Mollot, notaire royal excusant notre greffier empêché, qui a été par nous remontré et assermenté pour le fait du présent verbal à teneur  des Royales constitutions ; et cela en présence tant dudit requérant que des susdits sept témoins ; l’ouverture et lecture susdite étant faite, nous avons
… … … (manque la ligne, revoir la page (folio 64D en bas , 4e ajout) aux ADS)
… … …

Trouvé ledit testament contenant cinq pages, quatorze lignes et demie, étant signé en bas de chaque page Degalis de la tour;
Et après la dernière signature sont les mots ci-après,
le nom de mon héritière est Julie ma fille, celle que je lui substitue c’est madame Falquet ma cousine,
ledit testament commençant par les mots « 
je, noble Antoine, fils de feu noble Antoine Degalis de la tour, natif et habitant de cette paroisse » et finissant par ces mots « en foi de quoi signera ci-après ainsi qu’au bas de toutes les pages du présent, à Chamoux le douze mars mil sept cent quatre-vingt et trois »,
après lesquels mots sont quatre apostilles et ensuite la signature dudit testateur, la première apostille se trouvant à la sixième ligne de la première page, la seconde étant à la dix-huitième ligne de la seconde page, la troisième étant à la vingt-cinquième ligne de la susdite seconde page, la quatrième étant à la dernière ligne de la troisième page.

Et nous avons trouvé à la quinzième ligne de la seconde page après ces mots posthume dont le mot sa corrigé par celui de ma chère femme ; et à la vingt-troisième ligne de ladite page le mot son corrigé par celui de mon hoirie ; et à la ligne suivante le mot sa corrigé par celui de ma chère femme ; à la vingt-sixième, le mot son corrigé par celui de mon décès ; à la ligne suivante, le mot son corrigé par celui de mon héritier ; et encore à la ligne suivante, soit à la pénultième ligne de la seconde page, le mot son corrigé par celui de mon décès ; à la onzième ligne de la troisième page, le mot son corrigé par celui de mon hoirie, et au commencement de la quinzième ligne de ladite page, les mots son usufruitière corrigé par mon usufruitière, et à la ligne suivante son héritier corrigé par celui de mon héritier ; et à la vingtième ligne, le mot sa chère femme corrigé par ma chère femme ; à la ligne suivante le mot ses biens corrigé par mes biens ; à la fin de la même ligne, le mot son corrigé par mon ; à la vingt-quatrième ligne, le mot ses enfants corrigé par mes enfants ; et à la dernière ligne, le mot de son hoirie corrigé par de mon hoirie.

De tout ce que de plus nous avons dressé notre présent verbal qui sera enregistré à notre greffe et insinué à teneur des Royales constitutions, et avons icelui signé et fait contresigner par ledit M° Gabriel Mollot, excusant notre greffier empêché.

Les trois premiers feuillets contenant le susdit testament étant fermés et cousus avec une demi feuille de papier non timbré sur laquelle se sont trouvés apposés les huit sceaux qui étaient sur la couture de la manière ci-dessus appelée, et le susdit verbal de présentation existant sur le quatrième, soit dernier feuillet ; et avons ensuite trouvé [griffonné : … … sceaux aussi sur cire rouge d’Espagne]

signé : Replat, juge
Vaqué deux jours … à cheval, payé 33£ par Madame Falquet

signé : Replat, juge           Gabriel Mollot notaire
3£ 13 s compris le payement

Ajout en bas de page :
Les an et jour susdits a comparu après la confection du verbal ci-dessus Spble François Mathieu-Descombes qui nous a requis acte de la protestation qu’il fait [d’expéri…] de tous les moyens de nullité que de droit contre le testament de noble Degalis son gendre, comme aussi de la protestation qu’il fait de la caution que doit donner [Sr] Falquet en qualité de tuteur nommé à demelle Julie Degalis sa petite-fille, n’entendant pas néanmoins suspecter la probité dudit tuteur, mais comme par le droit […] les tutelles sont datives, il serait fondé à requérir une caution pour l’intérêt de la pupille, observant qu’il vient d’apprendre que [Mr] Falquet s’étant muni de toutes mes clefs sans avoir fait apposer les scellés, il a lieu de suspecter sa conduite, entre autres par rapport aux papiers et aux effets de la veuve ; de tout quoi il nous a requis acte, ce que nous lui avons accordé et a signé

signé :  Mathieu Descombes                    Replat, juge

                                    Gabriel Mollot, exc. Le greffier

remarque : les mots de lecture douteuse sont placés entre crochets.

03-2015 - Recherche et transcription A.Dh


Source
ADS 6E 11830 (minutier M° Mollot 1783)

Inventaire

19-3-1783. Inventaire après décès d'Antoine de Gallis

Antoine de Gallis est mort le 14 mars: il laisse une veuve Anne-Charlotte et leur fille, Julie, son héritière. Un tuteur est désigné, Pierre-Louis Falquet, allié de la famille : pour la bonne forme, celui-ci a demandé l'inventaire de la maison du défunt; apparemment, la visite révèle une petite aisance de gentilhomme campagnard. Sans plus...

inventaire des meubles, effets, denrées, bestiaux et titres
délaissés par noble Antoine Degalis de la tour,
à requête du Sr Pierre-Louis Falquet, tuteur de demelle Julie Degalis

L’an mil sept cent quatre-vingt et trois, et le dix-neuf du mois de mars à huit heures du matin à Villardizier paroisse de Chamoux, par-devant moi, notaire royal soussigné, dans la maison délaissée par noble Antoine Degalis de la tour a comparu de Sr Pierre-Louis, fils de feu Sr Joseph Falquet natif de la vallée de la Magdelaine, province du Piémont, habitant de cette paroisse, lequel m’aurait représenté que ledit noble Antoine Degalis de la tour, étant décédé il y a quelques jours avec testament solennel, dont le verbal de présentation a été reçu par moi, notaire, le douze du courant, ouvert judiciellement par acte du jour d’hier, reçu par M° Gabriel Mollot, notaire excusant le greffier ;

maison forte de Villardizier (XIVe siècle?) - photo ADh/CCA

- il aurait entre autres été nommé par ledit testament pour tuteur en la personne et biens de Julie sa fille et héritière, et recevoir en conséquence [de chambre ?] les incombances requises par verbal de tutelle aussi du jour d’hier reçu par moi, notaire,

- dans lequel verbal de tutelle, ledit juge m’aurait commis pour procéder à inventaire des meubles, effets, denrées, bestiaux et autres avoirs délaissés par ledit noble Degalis,

- à l’effet de quoi ledit Sr Pierre-Louis Falquet en sa dite qualité de tuteur de ladite demelle Juile Degalis m’aurait requis de  procéder audit inventaire en conformité des royales constitutions même des meubles, effets, bestiaux, or, argent et autres choses délaissés, légués à demelle Marguerite-Xavier Degalis sa femme, sans entendre préjudicier aux droits qu’a cette dernière, fera ledit leg et pour adhérer à ses réquisitions, j’aurais choisi pour témoins pour m’assister au présent inventaire Spble François Mathieu, fils de feu Se Jacques Descombes, avocat en la cour du parlement de Grenoble, et Sr François-Mathieu Descombes son fils, ce premier grand-père de ladite demelle Julie Degalis, natif de Laval, son fils natif de la ville de Grenoble et noble Antoine fils de feu noble Jean-François Degalis, cousin de ladite pupille, et tous sont des plus proches parents d’icelle, ce dernier aussi natif et habitant de cette paroisse ; M° Joseph fils émancipé du Sr Pierre Guillot, notaire royal natif de St Pierre d’Albigny, Joseph-François fils de feu Barthélémy [Troncher] natif de Morillon en Faucigny, l’un des conseillers de cette paroisse ; et Pierre fils de feu Claude Plaisance natif de Montendry, et tous trois habitants de cette paroisse,

- tous lesquels étant ici présents, j’aurais en leur assistance audit inventaire comme ci-après ayant préalablement remontré auxdits témoins qu’ils étaient obligés de me déclarer tout ce qu’ils savent avoir été délaissé par ledit noble Antoine Degalis de la tour, faute de ce qu’ils en sont responsables.

Visite des lieux

Premièrement, nous trouvant à la cuisine, nous y aurions trouvé un grand buffet à six portes avec son étagère dessus de la même longueur, le tout en bois noyer en bon état, une mauvaise table à quatre piliers de noyer plus que …. Avec ses deux bancs de noyer ; de plus, deux pétrissoires [1] de noyer avec leur couvert toutes neuves, dont une peut contenir un veyssel [2] de blé, et l’autre neuf cartes [3] ; un mauvais coffre de noyer sans serrure ; cinq chaises de bois noyer en bon état, et une de paille en bon état ; un tour à filer en menuiserie neuf ; un dévidoir ; un mortier de fonte avec un pilon de bois pesant environ douze livres, un réchaud de fer neuf ; un chauffe-lit de cuivre avec son manche de bois en bon état ; deux poêles à frire en bon état ; une cloche de [gueuse ?] avec son couvert à manche à trois pieds ; un poêlon de cuivre blanc plus demi usé ; trois marmites dont deux sont de [gueuse ?], et l’autre de métal avec leurs anses de fer tenant environ dix pots entre les trois, cinq cuillers à pot dont deux percées ; un tamis tout neuf ; deux lanternes de fer blanc dont une mi usée; de plus, une [lifritte ?] à deux manches en bon état, un couteau à hacher les herbes en bon état avec sa planche ; un par… tout en fer pesant environ cinq livres ; une poêle pour le feu de fer en médiocre état ; trois lampes de laiton dont une avec son couvert neuve, les autres mi usées ; le calice de la chapelle dans son étui ; deux chandeliers de composition en bon état ; un autre de cuivre en bon état ; un couvert de plat de fer état neuf ; un couvert de fer neuf ; une paire de plaque à repasser le linge en bon état, deux rotissoires en fer, un neuf, un mi usé ; deux plats de fer avec leur anse de chaque côté, un pot de fer blanc ; un [jovelot] d’étain ; un arrosoir de jardin de fer blanc ; un moulin de poivre mi usé ; une carte à mesurer le blé avec ses deux anses de fer en bon état ; une [moudure ?] aussi en bon état ; un bassin à l’eau de cuivre plus que demi usé ; une poêle percée mi usée, une [crémaillère] à trois branches avec sept anneaux ; un crochet ; un chenet de fer à trois tenons et une boucle ; la broche avec sa brochette de fer ; une servante de fer pour tenir la poêle ; un vieux bois de lit de noyer à quatre piliers avec des vieux rideaux de sergette plus demi usés, avec son garde-paille mi usé et deux linceuls de toile mêlée en bon état ; une échelle à treize échelons plus que mi usée ; douze cuillers d’étain ; neuf fourchettes de fer ; deux entonnoirs de fer blanc pour les bouteilles ; dix jambons, dont trois [mayancés [4] ?]; une rappe de fer blanc pour le fromage et deux autres rappes en fer pour le fruit ; une petite hache de fer avec son manche de bois ; deux coins de fer pour fendre le bois pesant entre tous deux dix livres ; et finalement une table de bois pommier avec son pliant en bon état.

Lit « à la duchesse » Louis XV (d’ap.l’Encyclopédie de Diderot, fig. 1260)

Lit à la duchesse, XVIIIe siècle De la cuisine nous nous serions tous transportés dans la chambre à côté visant du nord, ou est décédé ledit noble Degalis ; nous y aurions trouvé une commode en bois noyer avec ses trois tiroirs avec leur serrure et clef, avec les garnitures en laiton ; un miroir en cadre doré dont la glace a dix pouces d’hauteur et huit pouces de largeur ; sept chaises et un fauteuil de bois garni de paille en bon état ; un lit à la duchesse, dont le bois est plus que demi usé, avec ses rideaux de sergette verte en bon état ; de plus un garde-paille [5] avec un matelas de crin en coutil [6] en bon état avec son traversin, sa couverture de sergette verte et ses deux linceuls ;

nous serions ensuite transportés dans la chambre qui vise part du midi sur le jardin ; nous y aurions trouvé un miroir garni en dorure dont la glace a dix-neuf pouces d’hauteur et seize pouces de large ; une selle de cheval neuve avec toutes ses garnitures et courroies ; un vieux tour à filer ; un sac où il y a environ trois cartes de blé noir ; un van à vanter le blé ; un fouet de cheval ; une chaise et un fauteuil de paille ; un bois de lit de noyer mi usé avec ses rideaux à la duchesse de sergette couleur jaune complet de toutes ses pièces ; nous aurions trouvé à la cheminée de ladite chambre une crémaillère à deux branches avec ses anneaux ; de plus, un tambour en bon état ; deux mauvais rasoirs, son cuir et sa savonnette ; une cage pour les cailles ; des paniers dont un avec son couvert ; un entonnoir de fer blanc ; de plus, un livre intitulé Le nouveau secrétaire de cabinet ; de plus un livre intitulé Essai sur l’amélioration de l’agriculture par M. le marquis Costa [7] ; un autre livre intitulé le Théâtre d’agriculture et mesnage des champs d’Olivier de Serre Sr du Pradel [8] ; une table de noyer avec son tiroir, icelle à quatre piliers.

Nous nous serions de là transportés dans la salle prenant jour par le marais ; nous y aurions trouvé une cloche de [gueuse ?] avec son couvert ; de plus, une grande marmite de [gueuse ?] avec son couvert tenant environ un demi seau ; de plus un plat de fonte pesant deux livres et demie ; de plus un petit chaudron de cuivre pesant avec ses anses et anneaux six livres et quart ; onze plats d’étain grands et petits pesant vingt-six livres ; trente-trois assiettes ; une écuelle et un pot à l’eau d’étain pesant trente-six livres ; un plat de cuivre jaune où il y a un agneau au milieu, pesant deux livres et demie ; deux [oyaux] et trois pelles dont une carrée, le tout neuf et sans manche, pesant en tout quinze livres ; un grand chaudron pesant avec son anse et un anneau en fer seize livres et demie ; un marteau de charpentier avec une serpette ; un bédane [9] avec son manche ; un grand cuiller (sic) de fer pour faire fondre le plomb ; de plus, vingt-cinq livres de lard ; de plus, neuf livres et un quart d’étoupe [10], cinq livres et demie fil de ritte, une pièce de toile ritte sortant du métier pesant vingt-huit livres, deux scies, une petite et une grande en médiocre état ; nous y aurions trouvé environ dix cartes de graines de chanvre dans un sac ; un garde-robe de noyer neuf à deux portes et deux tiroirs en dedans, sans ferrure ni serrures ; un fusil à deux coups avec son montage neuf ; une table à pied de biche en noyer avec un tiroir ; le tout de bonne valeur ; un poids à peser appelé romaine sans coupe tirant [cent] vingt livres du grand côté ; une hache recourbée avec son manche ; un petit coffre de sapin fermant à clé, icelui en charpente ; deux pas de fer pesant entre tous deux vingt-quatre livres ; un vieux [oyaux] avec son manche ; un crible de blé en parchemin ; une [houppe de Sedan vert doublée ?] en coutil toute neuve ; une lampe à pompe de fer blanc ; de plus, trois chaises de paille ; un coffre de noyer avec ses anses fermant à clef ; de plus, une table à quatre pieds tournés de noyer, avec un petit tiroir, en bon état ; trois bouteilles de verre et six toupines [11] de terre Toupinecontenant environ trente pots d’huile ; de plus dans trois petits vans environ deux pots d’huile ; de plus dans une autre toupine de terre, douze saucissons ; de plus dans un sac cinq cartes et demie froment ; dans un autre sac deux cartes d’orge ; de plus dans un autre sac quatre cartes blé maïs ; de plus dans un autre sac trois cartes de pois ; deux [échevettes] de soie crue, seize linceuls, dont sept de toile mêlée de trois aunes et demie environ pièce, et les autres de toile ritte [12] de cinq aunes de tisserand environ ; vingt-une serviette de triège [13] minées ; treize nappes de triège mi usées ; n’y ayant que quelques chemises d’homme de peu de valeur que l’on n’a pas jugé à propos d’inventorier eu égard que le peu que pourra servir on l’emploiera au profit de l’héritière.

De là nous nous serions transporté dans un petit cabinet qui à côté de la chambre qui est attiguë à la cuisine ; nous y aurions trouvé un aune de toile triège neuve ; de plus un moule pour faire du plomb de toutes qualités ; de plus une aune de toile d’étoupe ; de plus un traversin de lit de toile de coutil ; de plus, une couverte de sergette [saine ?], de deux petits flacons minces tenant environ chacun quatre pots ; de plus, deux carniers et une gibecière en bon état ; de plus, sept livres étoupe filée, et une livre et trois quarts étoupe non filée ; un habit à l’anglaise avec sa veste mi usée ; une paire de culottes noire serge de Rome sans doublure mi usée ; une veste sans manche de toile sur coton ; une paire de culottes de Vienne avec ses [caleçons] de flanelle mi usés; un habit et une veste d’Elbeuf gris de fer presqu’usés ; une redingote d’Elbeuf presque usée ; deux paires de guêtres de [coutil], une paire neuve, l’autre mi usée ; une paire de cardes à carder la laine ; deux flasques de fer-blanc ; une scie appelée [raissard] ; deux mauvaises paires de culottes de ratine [14] presque usées ; sept livres et demie plomb giboyé ; de plus, trois serviettes de triège ; une paire de gants de peau mi usés.

De plus, il m’aurait requis de procéder à inventaire des meubles et effets de demelle [15] Anne-Charlotte Mathieu, mère de ladite pupille, au regard qu’ils peuvent appartenir à la pupille en exécution dudit contrat dotal [d’aveu] passé avec ledit noble Antoine Degalis ; savoir : une robe d’indienne [16] avec sa jupe en bon état ; une polonaiseune robe "à la Polonaise" avec la jupe soie et coton en bon état, blanc et rouge ; un [matelet] chiné jupe d’indienne mi usée mouchetée ; une jupe d’indienne piquée presqu’usée ; une paire de bas de soie usés ; un manteau d’indienne en bon état ; un parasol en bon tat ; une jupe blanche de cotton de bon usage ; un mantelet de cotonne presqu’usé ; un mantelet de cotonne rayé en bleu et jaune mi usé ; huit paires de bas presqu’usés ; deux boîtes à poudre neuves ; un manteau de taffetas [17] garni en blonde [18] neuf ; un tablier de [bétille] presqu’usé ; un manteau de [bétille] doublé en taffetas rouge presqu’usé ; une robe avec sa jupe de taffetas couleur de rose rayée en bon état ; une autre robe avec sa jupe de taffetas rebroché [19] doublée en soie en bon état ; de plus, une autre robe avec sa jupe de gros de Tours [20] rebroché, le tout avec leurs garnitures en blondes et - deux autres de cotonne rebroché fond [bleu] et soie rouge ; un portefeuille velours cramoisi garni cuir neuf ; un bonnet de taffetas rose ; une […] de taffetas, avec trois petites échevettes de fleuret [21] uni filé, environ une livre de fleuret filé ; une [bobinette] de […] ; trois chemises de toile ritte presqu’usées ; de plus un autre manteau de taffetas noir presque neuf.

De plus ledit tuteur m’a déclaré avoir remis à demelle Marguerite Mathieu quatre cartes de farine blé maïs, et trois cartes de farine de froment ; de plus nous avons trouvé douze chemises de femme de toile ritte mi usées ; deux mauvais tabliers : un de cotonne, un d’indienne ; six mouchoirs de nez en lin mi usés ; trois coiffes dont une de filoche et deux de dentelles avec leurs rubans ; une autre coiffe de blonde ; un mouchoir de taffetas noir garni en gaze mi usé ; un autre de gaze blanc mi usé ; un miroir de toilette ; un diamant à rosette, l’anneau en or monté sur l’argent, que ladite dame a déclaré être de présent de fiançailles.

De plus ledit tuteur m’aurait exhibé un sac cacheté dans lequel il a déclaré être l’argent qu’il a trouvé en mon assistance, et d’icelle de François Thiabaud, de Vincent Ramel et de Philippe Rivet, lequel a été compté le jour du décès dudit noble Degalis en présence desdits témoins et par moi cacheté comme vice-châtelain, lequel sac ayant vérifié ainsi que les sceaux qui n’ont point été altérés, et l’ayant décacheté, il a été vérifié qu’il y avait dans ledit sac tant en trente-neuf écus neufs de France, écus de trois livres, que monnaie à trois cent quarante-cinq livres sept sols, que ledit tuteur se serait chargé.

De là, nous nous serions transportés au second étage dans une chambre qui vise du Levant et du Midi, nous y aurions trouvé deux couvertes de catalogne [22] dont une en bon état, l’autre plus de mi-usée ; de plus nous y aurions trouvé du blé mais non battu arrivant à environ huit cartes lorsqu’il sera battu ; nous y aurions en plus trouvé trente planches de sapin ; vingt-deux douelles [23] de tonneau ; de plus vingt planches parefeuilles [24] tant cerisier que pommier ;

- de plus au galetas, quatorze planches de sapin non attachées au plancher ; de plus à côté des degrés des galetas une arche bois sapin plus de mi usée à trois combets dont deux sont vides et dans l’autre il y a environ trente cartes de noix ; de plus, une mauvaise arche bois fayard ; de plus nous aurions trouvé un vieux coffre à l’antique bois noyer plu de mi usé dans lequel il y avait environ six cartes d’avoine ; de plus une trappe à loup en fer ; de plus une petite trappe de renard, deux éparres pesant neuf livres et demie, soixante-deux livres de vieux fer appelé riblon.

- de là nous nous serions transportés dans la cave dans laquelle nous aurions trouvé sept tonneaux bois châtaigner, dont cinq peuvent contenir environ trois charges chacun, dont trois sont à trois cercles de fer, les autres deux à quatre, dont deux sont mi usés, et les autres en bon état, l’un desquels cercles Pierre Plaisance dit lui appartenir ; des deux autres tonneaux, l’un peut contenir environ six charges, il a neuf cercles à quatre cercles de fer, l’autre peut contenir environ quatre charges et demie en bon état, cercle à trois cercles de fer(sic), dans tous lesquels tonneaux il peut y avoir environ treize charges de vin ; de plus, un petit tonneau tenant environ une charge à deux cercles de fer mi usé ; de plus, un mauvais tonneau à deux cercles de bois presque plein de châtaignes ; de plus un entonnoir de bois peuplier pour les tonneaux en bon état ; de plus quatre fromages pesant environ dix livres ; de plus deux barils en bon état ; de plus deux bouteilles de bois tenant environ quatre pots des deux ; de plus deux assiettes d’étain.

- de là, nous nous serions transportés dans le tinage ; nous y aurions trouvé outre le pressoir, deux cuves dont l’une tient environ quarante charges, ayant deux cercles de fer et trois cercles de bois ; de plus une autre cuve tenant environ vingt charges à deux cercles de fer ; de plus un banc de menuisier avec son valet en bon état ; de plus une herse avec vingt-deux pointes de fer en médiocre état ; de plus une planche noyer et une planche châtaigner ; de plus une porte de noyer à quatre panneaux ayant(sic) pieds et demi de longueur et quatre pieds de large sans ferrure ni serrure, n’ayant jamais été placée.

- de là nous serions transportés vers la grange ; nous n’y aurions trouvé que très peu de foin et de paille qui ne servira pour nourrir les bestiaux que quelques jours ; nous y aurions trouvé treize planches de noyer.

 - et dans l’écurie nous y aurions trouvé un bœuf âgé d’environ quatre ans, une vache âgée d’environ douze ans, une génisse âgée d’environ une année, et dans une petit écurie à côté nous y aurions trouvé deux petits cochons ; de plus, à côté de la grange, nous y aurions trouvé une pièce de châtaigner d’environ de trente pieds de long et de quatre pouces à la pointe.

- de plus, au verger, une pièce de châtaigner d’environ un pied de taille et de vingt pieds de longueur, non travaillée ; de plus, une autre pièce de bois noyer équarri(sic) d’environ huit pouces de diamètre, d’environ dix-huit pieds de longueur ; de plus une grande table carrée à quatre piliers, iceux étant de noyer et cerisier et le dessus de  sapin, que nous avons trouvée dans une tonne [25] au jardin ; de plus un arrosoir de jardin de fer-blanc neuf ; de plus une [hache] pour le pressoir, et une faux avec son manche, le tout en médiocre état ; de plus une pelle pour le jardin.

- de plus ledit Falquet déclare avoir chez lui un habit bleu doublé en Rouge de Sedan sans boutons ; de plus qu’il y a quatre moutons d’une année ; de plus, déclare qu’il sait que Philippe Rivet a une cochonne à moitié profit, que la demelle Mathieu lui a déclaré avoir remise il y a environ quatre mois ; de plus, qu’il sait aussi que ledit Rivet a encore une vache d’environ cinq ans, qui appartenait audit noble Degalis, que l’on dit être en commande ; ledit Falquet déclare de plus avoir chez lui trois poulaines (sic) , une âgée de quatre ans et les deux autres de trois ; de plus, nous avons trouvé  deux roues sans ferrure.

 

Inventaire des titres

- de là, nous aurions procédé à l’inventaire des titres. Nous aurions trouvé une transaction d’entre les nobles frères Degalis et noble Jean-François de [Cirasse] du dix-sept mars mil sept cent quarante-deux, Ballin notaire, cote numéro un ;
- de plus, une quittance de main privée sur papier blanc passée à noble Antoine Degalis par François Brun de la somme de quatorze livres en date du huit février mil sept cent huitante deux, signée par ledit Brun, cote numéro second ;
- de plus, une procuration ad lites 
[26] passée à noble Antoine Degalis par les communiers de Villardizier, du vingt-neuf juin mil sept cent septante-six, Mollot notaire, cote numéro trois ;
- un acquis pour ledit noble Degalis fait de Jean-François Veillet du vingt juin mil sept cent septante-quatre, Molllot notaire, cote numéro quatre ;
- de plus, le contrat dotal d’entre ledit noble Degalis et dame Jeanne-Charlotte-Élisabeth Mathieu, du vingt-sept mai mil sept cent septante-quatre, Mollot notaire, coté numéro cinq ;
- de plus, un procès d’entre noble Jean-François Degalis en qualité de curateur aux biens de noble Claude Degalis son frère, et demelle Hélène Roger, veuve de noble Louis-Hercule Degalis, Marguerite Degalis et Anne Renaud, tutrice dudit noble Degalis en vingt-six feuillets utiles commençant par un arrêt du Sénat de Savoie du second juin mil sept cent cinquante-six qui commence par être coté par le numéro cent six et finit par une écriture en comparaissance donnée par ledit noble Jean-François Degalis au feuillet cent-vingt-deux, coté numéro six ;
- une transaction d’entre noble Jean-François et demelle Jeanne Degalis et Spe Louis-Hercule Degalis coté numéro sept ;
- un testament de noble Antoine Degalis du quatre janvier mil sept cent cinquante-neuf, Ladouz notaire, cote numéro huit ;
- une note de luminaire portant la somme de seize livres trois sols au bas de laquelle est un reçu du vingt-sept septembre mil sept cent huitante deux, de quinze livres, signé Durochat , coté numéro neuf ;
- de plus, un partage d’entre noble Antoine Degalis de Villardizier et Jean-François feu Jacques Veillet du seize juin mil sept cent trente un, Savey notaire, cote numéro dix ;
- acquis pour noble Antoine Degalis fait de Joseph feu Jacques Veillet du dix-huit mars mil sept cent trente-neuf, Tardy notaire, cote numéro onze ;
- double du testament de noble Pierre, fils de Julien Degalis du neuf septembre mil six cent septante-deux, non signé, reçu par M° Vullien notaire, coté numéro douze ;
- acquis pour noble Antoine Degalis fait par Joseph Tissot du six mai mil sept cent quarante quatre, Ladouz notaire, coté numéro treize ;
- de plus, un partage fait entre les nobles frères et sœurs Degalis du vingt mars mil sept cent vingt-sept, Chanterel notaire, coté numéro quatorze ;
- de plus, un double de partage fait entre les nobles Antoine et Hercule Degalis de main privée, du sept mai mil sept cent trente-sept, signé Deplant géomètre, cote numéro quinze ;
- de plus, un extrait non signé d’une transaction d’entre noble Antoine, noble Louis-Hercule, et noble Jean-François Degalis du dix-sept mars mil sept cent quarante-deux, que l’on croit reçue par M° Ballin notaire, cotée numéro seize ;
- un extrait [en …
[27]] sur papier blanc d’une fondation de la Chapelle de Villardizier en date du vingt-trois mars mil trois cent quatre-vingt-deux, Rosa notaire, cote numéro dix-sept ;
- de plus, une parcelle des vacations et avances faites par ledit noble Degalis en qualité de procureur de la communauté de Chamoux contre François Brun, portant la somme de soixante-douze livres dix sols signée par le Sr Lionnaz pour Tardy procureur, coté numéro dix-huit ;

- de plus, un cahier de procès en cent-trente-deux feuillets utiles entre noble Antoine Degalis défendu contre noble Louis-Hercule Degalis de grange [g…] défendeur coté numéro dix-neuf ;
- autre cahier de procès en soixante-dix-sept feuillets utiles d’entre les mêmes, coté numéro vingt
- autre entre les mêmes, en cent-quatre feuillets, coté numéro vingt-un ;
- de plus, une quittance pour noble Antoine Degalis soit pour le Sr Claude-François Deglapigny passée par noble Jean-François Degalis du cinq avril mil sept cent cinquante-huit, Mollot notaire, cote numéro vingt-deux ;

- extrait sur papier blanc du testament de noble Julien Degalis du vingt-huit octobre mil six cent septante-huit, Deglapigny notaire, non signé, coté numéro vingt-trois ;
- acquis pour noble Jean-François Degalis fait de noble Antoine Degalis, portant quittance en faveur dudit noble Antoine Degalis du troisième janvier mil sept cent cinquante, Ladouz notaire, coté numéro vingt-trois ;
(sic)
- extrait de quittance passée par noble Antoine Degalis en faveur de Michel André du neuf juin mil sept cent vingt-sept, Savey notaire, cite numéro vingt-quatre ;
- copie de requête au Sénat de Savoie présentée par noble Jean-François Degalis fils à feu Claude contre demelle Marguerite Degalis, du trente-un août mil sept cent cinquante-deux, coté numéro vingt-cinq ;
- déclaration de madame Degalis Falquet du vingt-trois décembre mil sept cent quarante-neuf à l’occasion d’un arbre en faveur de noble Antoine Degalis, coté vingt-six ;
- accord entre les nobles frères Degalis du troisième juillet mil sept cent vingt-trois, non signé, Gros notaire, insinuée à Chambéry au feuillet huitante-trois du second livre de mil sept cent vingt-trois, coté numéro vingt-sept .
- Nous avons ensuite trouvé un livre journalier sur lequel il y a dix-huit feuillets écrits en partie, qui sera [par aussi] parafé au bas de chaque page, cote numéro vingt-huit ;

- Qu’est tous les titres que nous avons trouvé de plus essentiel, le surplis étant de vieux titres et mémoires de peu d’utilité, qui a le tout été mis dans un sac, qui a été lié et cacheté en présence desdits témoins, et y ai à cet effet apposé deux sceaux de chaque côté sur la [peau ?] et [ligature] ; sur lequel sceau qui m’appartient, il y a une empreinte d’un J et d’une R entrelacés.

 

De tout quoi ledit tuteur s’est chargé et aurait de plus comparu par devant moi en présence des susdits témoins, ladite demelle Anne-Charlotte Élisabeth fille du susdit Spe François Mathieu Descombes, veuve dudit noble Degalis, native de la ville de Grenoble, habitante de cette paroisse, qui déclare que la cochonne et les quatre moutons ci-devant désignés lui appartiennent en propre, se l’étant procuré des libéralités qu’elle a reçues de ses parents il y a environ deux ou trois ans ; de plus ladite demelle a déclaré se charger de tous les meubles, linge et effets portés par son [trosseil] ci-devant désigné, sauf à de représenter, en étant requise ; elle m’a de plus déclaré ainsi que ledit Sr Falquet que ledit feu noble Degalis a laissé une montre en argent chez l’horloger Defrêne à Chambéry, et qu’il a déposé chez madame Vialet à Chambéry deux pièces façon de Venise pour serviettes et nappes, et qu’ils pensent qu’il sera dû à la dame Vialet environ soixante livres, de tout quoi ledit Sr Falquet m’a requis […] que en vertu de ma dite commission je lui ai accordé.

Et le tout fait et prononcé audit tuteur et aux susdits témoins, les an et jour susdits, et sous toutes dues protestations ledit Tronchet m’ayant déclaré être illétéré

signé :                                       Simon Mollot

Falquet  Mathieu desCombes        Mathieu Des Combes

Dégallis p.          Guillot

Marque dudit Tronchet                 Pierre Plaisance

Le présent contient dix-sept pages et deux tiers d’autre

signé :                                       Simon Mollot

remarque : nombreux oublis, consignés en fin d’acte; les repères ne sont pas toujours clairs.

3-2015 - Recherche et transcription A.Dh.

autre remarque : les lectures douteuses sont placées [entre crochets]


Notes
[1] Pétrissoire : petit pétrin
[2] veyssel ou vessel : unité de mesure de volume, variable selon les localités (1 vessel ± 90l à Rumilly)
[3] carte : autre unité de mesure de volume, variable selon les localités (environ 4 ou 5 l)
[4] le jambon de Mayence avait très bonne réputation depuis le XVIe siècle : faut-il lire mayencé ?
[5] garde-paille : paillasse (housse garnie de paille)
[6] coutil (dans le texte : coutti) : toile de chanvre ou de lin lissée, très serrée, propre pour faire des lits de plume, des taies, des tentes, etc (les définitions touchant les textiles sont tirées du Dictionnaire portatif piémontais-français suivi d'un vocabulaire français Louis Capello, comte de Sanfranco, Turin, 1814)
[7] Essai sur l'amélioration de l'agriculture dans les pays montueux et en particulier dans la Savoye par M. le Marquis Costa, Chambéry 1774
[8] Le théâtre d'agriculture et mésnage des champs d’Olivier de Serre, Paris 1600 (en ligne sur Gallica.fr) Ces deux titres sont de bon aloi.
[9] un bédane est un outil proche du ciseau à bois, mais plus épais, ce qui lui donne plus de résistance. Le bédane est utilisé pour faire les mortaises
[10] étoupe (dans le texte : étouppes) : l’étoupe est un résidu de chanvre, dont on fabriquait des toiles « tout étoupe » (les toiles « de brin » utilisaient du chanvre épuré)
[11] toupine (dans le texte : tupine) : régional. Jarre de grès
[12] ritte : filasse de chanvre de 1ère qualité, qui donnait même de la dentelle un peu grossière et terne.
[13] triège : toile croisée de coton et de fil, un peu grossière
[14] ratine (dans le texte : rattine) : sorte d’étoffe de laine
[15] demelle  Anne-Charlotte Mathieu : l’avant-nom « demelle » signalait une dame noble, qu’elle soit mariée ou non
[16] indienne : toile peinte (à l’origine : aux Indes)
[17] taffetas : étoffe de soie fort mince, tissée comme la toile
[18] blonde : dentelle de soie
[19] broché se dit des étoffes façonnées
[20] Gros de Tours : espèce de moire ; on appelle « gros » les tissus (de Naples, de Tours…) plus forts que le taffetas ordinaire.
[21] Fleuret : qualité de fil fait avec la matière la plus grossière de la soie, ou ruban fait avec cette même soie.
[22] couverte de catalogne : couverture tissée, objet courant dans les inventaires du XVIIIe siècle ; l’attribution « catalogne » reste obscure
[23] duelle (dans le texte : duelle): lame de bois qui forme avec d'autres la paroi des tonneaux.
[24] Parefeuilles : voliges ?
[25] tonne : tonnelle
[26] procuration ad lites : procuration visant la défense des intérêts d’une personne en justice
[27] on lit : enlaleu avec un signe courbe au-dessus du 2ème « l » (signe d’abréviation ?). Faut-il lire : en l’alleu ? (propriété dispensée de toue redevance seigneuriale)

Source
ADS, cote 6E 11827 (M° Mollot 1783)

Besoin d'argent

4-11-1783
novembre 1783 : suites de la succession Degalis : Marguerite-Xavier Degalis négocie une rente avec l’abbaye du Betton : elle va aussitôt prêter le capital obtenu à son époux, tuteur de Julie Degalis, pour régler quelques dettes liées à la succession.

 

Rente constituée en faveur de la Royale abbaye du Betton, passée par
 demelle Marguerite-Xavier Degalis, épouse du Sr Pierre-Louis Falquet, de £ 2000.0.0
et obligation pour cette dernière passée par ledit Sr Falquet
en qualité de tuteur de demelle Julie Degalis £ 2000.0.0

L’an mil sept cent quatre-vingt-trois, et le quatre du mois de novembre après-midi à Chamoux dans la maison de demelle Marguerite Degalis [1] par-devant moi ; notaire royal soussigné, et en présence les témoins ci-après nommés, a comparu demelle Marguerite-Xavier fille de feu noble Louis-Hercule Degalis, épouse du Sr Pierre-Louis Falquet avec qui elle déclare n’avoir passé aucune constitution dotale, native et habitante de cette paroisse, laquelle de gré pour elle et les siens, vend ainsi que vente de censes se peut mieux faire  de droit à la Royale abbaye du Betton à l’acceptation de Rd Jean-Joseph fils de feu M° Michel Buttin, aumônier de ladite abbaye, et procureur d’icelle par acte du vingt-six décembre mil sept cent septante-neuf, Perret notaire, natif de la ville d’Annecy et habitant de ladite abbaye du Betton ici présent,

- la cense annuelle et perpétuelle de quatre-vingt-livres payable tous les ans à tel et semblable jour que celui-ci, à commencer par le quatre novembre de l’année prochaine, et ainsi à devoir continuer pendant que ladite delle Degalis se retiendra le capital ci-après, la présente vente faite pour et moyennant le prix et somme de deux mille livres présentement et réellement comptée et nombrée en huitante pistoles au coin de notre Roi, valant chacune vingt-quatre livres ; le surplus en pièces de sept sols six deniers sols, et pièces de deux deniers, vérifiées et emboursées, au vu de moi, notaire, et témoins, par ladite demelle Marguerite-Xavier Degalis qui s’en contente,

- pour le prix de la présente vente de censes dont les conditions sont que ladite demelle venderesse ni les siens ne pourront être contraints au payement dudit capital en payant régulièrement les censes, mais que venant à manquer au paiement d’icelles pendant deux années entières et sécutives [2], soit jusques au montant de leur valeur, audit cas, elle pourra être contrainte au paiement dudit capital, censes retardées et loyaux [coûts], sans pouvoir être reçue et advenir à purger la demeure, par lesquelles offres ni consignations que ce soit, auquel bénéfice elle renonce ensuite de l’explication que je lui en ai faite,

- avec liberté qu’elle aura cependant de s’affranchir desdites censes quand bon lui semblera en restituant moyennant trois mois d’avertissement,, le susdit capital, censes retardées et tous loyaux coûts en faisant cependant la susdite restitution en espèces fines d’or ou d’argent ayant cours lors de la restitution [3],

- le tout aux peines de tous dépens, dommages et intérêts, sous l’obligation et constitution de tous ses biens présents et à venir.

Et pour plus d’assurance du payement de ladite somme et accessoires en dérivant, a comparu ledit Sr Pierre-Louis, fils de feu Sr Joseph Falquet, natif de la Magdeleine province du Piémont, habitant de cette paroisse, lequel après avoir renoncé à tous bénéfices de révision d’ordre et de discussion même au droit de disant de plutôt convenir le principal que la caution soit rendue [pleige] caution de ladite demelle Marguerite-Xavier Degalis principal payeur et observateur de tous les payements par elle ci-devant contractés sous promesse faite par ladite demelle Degalis de le relever de tout ce qu’il pourrait [souffrir?] occasion du présent, tant en principal, dommages, intérêts, que dépens, le tout aux peines et tous dépens, dommages, intérêts, sous l’obligation et constitution de tous leurs biens présents et à venir.

 

Et par le même acte, ledit Sr Pierre-Louis Falquet, en qualité de tuteur de demelle Julie Degalis, conteste devoir à ladite demelle Marguerite-Xavier Degalis acceptante pour elle et les siens la somme de deux mille livres par icelle comptée et nombrée aux mêmes espèces ci-devant désignées,

- et par ledit Sr Falquet en sa susdite qualité vérifiée et emboursée au vu de moi notaire et témoins, laquelle il promet restituer à ladite demelle ou es siens à la première réquisition avec intérêts cependant à courir dès ce jour au quatre pour [ceux] jusqu’à la restitution, payables annuellement ;

- laquelle susdite somme elle ne prête audit Sr Falquet en sa susdite qualité qu’à la charge et condition qu’il l’appliquera à payer ce qui est dû par ladite demelle Julie Degalis en qualité d’héritière de noble Antoine Degalis son père à demelle Elisabeth Degalis épouse du Sr Delaconay et au Sr chirurgien Bertholet, et faire dire dans la quittance qu’il retirera, que c’est de denier de ladite demelle Marguerite-Xavier Degalis, à condition cependant qu’il ne devra faire la susdite restitution que en l’avertissant trois mois d’avance, et le tout [admis] convenu aux peines, obligations de biens et clause de constitut que ci-devant, les parties ayant refusé [la note du présent ?]

- et le tout fait en mon étude en présence des Srs Charles-François Degarbillon, substitut avocat fiscal général, natif de la ville d’Annecy, habitant de celle de Chambéry, et de François Batailler, natif et habitant de la ville d’Aiguebelle, témoins requis, ce dernier m’ayant déclaré être illétéré.

Note en marge : les tab. payés par madame Falquet

Signé

Marguerite Falquet           Fr. Buttin […]                  Falquet

Garbillon                        ┏   marque du Sr Batailler

Le présent contient trois pages deux tiers d’autre, expédié.

Signé Simon Mollot

 

03-2015 - Recherche et transcription : A.Dh


Notes
[1] demoiselle : cet avant-nom qualifiait aussi les femmes mariées – mais toujours nobles
[2] sécutive : nous dirions : consécutives (qui se suivent)
[3] en or et en argent : les affaires sont les affaires : l’abbaye délivre le capital en monnaie locale, mais entend se faire rembourser en métal précieux. (La Savoie était réputée manquer d’argent « frais », les tractations étaient toujours délicates.)


Source
ADS 6E 11827 (Minutes M° Mollot 1783)

 


URL source (modified on 28/05/2015 - 15:31):http://patrimoine-chamoux-sur-gelon.ahcs73.fr/page/1783-mort-degalis