Chamoux n'a jamais été ce que l'on appelle un centre industriel !
Cependant, diverses petites entreprises ont longtemps existé, alimentées par l'énergie du Nant de Montendry, ou près du Gelon.
La Savoie possède depuis longtemps un riche patrimoine industriel lié à ses multiples torrents (les nants).
Le site https://patrimoine.auvergnerhonealpes.fr/ propose un relevé très poussé des moulins et autres édifices construits à proximité de l'eau, source capricieuse mais… précieuse, d'énergie. Un site à consulter!
- Les pâtes Allamand voir aussi patrimoine aura
à suivre !
Les moulins voir aussi patrimoine aura
La scierie voir aussi patrimoine aura
L'usine hydro-électrique, toujours en activité voir aussi patrimoine aura
A.Dh.
Aux confins de Chamoux, au bord de la route de Bourgneuf à La Rochette, et tout près de la Salle polyvalente, le promeneur ne manquera pas de s'étonner d'un site un peu inquiétant, un peu magique: entre l'Ancien et le Nouveau Gelon, un bois s'élève, où les troncs baignent constamment dans une eau noire et peu profonde. Les hérons font leurs délices de ces hauts futs protégés! Mais pourquoi cette eau stagnante à longueur d'année, même dans les périodes de beau temps?
Sur le cadastre de 1884, consultable sur le site des Archives départementales, on trouve une réponse : ici était établie une briqueterie. On peut donc supposer sans grand risque la présence locale d'argile. CQFD!
Cliquer pour agrandir et consulter l'album
Claude nous communique 2 documents qui font exister cette briqueterie aujourd'hui complètement disparue:
- une fiche-tarif imprimée, à l'en-tête de la propriétaire et gestionnaire de l'entreprise… autrefois.
- une trace très concrète, dans la voute de briques d'un bâtiment privé à Colovron: la marque de l'entreprise.
Qui nous en dira plus sur cette petite industrie ?
mars 2019, A.Dh. et Cl.Ch.
sources
- cadastre 1884 de Chamoux (extrait) : AD073
- photos : Claude Cholat
La scierie "du comte de Sonnaz"
Pour alimenter ce nouveau site en énergie hydraulique, un bief fut ménagé à travers le parc du château : il prend en amont du pont de Champlaurent, puis il court vers la plaine, alimentant au passage la scierie, et le moulin à huile installées "sous le château".
la scierie "du comte de Sonnaz" avec sa roue
partagée avec le moulin à huile
6-2022 - recherche A. Dh.
sources
- patrimoine.auvergnerhonealpes.fr/ enquêtes 2015 de Clara Berelle, Chargée de mission à la Conservation du Patrimoine
- pages "Sires de Chamoux" de ce site
Photos A.Dh. et ✝ Jacques Brunet
Une petite industrie s'est développée à Chamoux, entre la fin du 19e et la moitié du 20e siècle :
la fabrique de pâtes "Au Lion"
créée et exploitée par la famille Allamand.
Une entreprise
Il y avait déjà eu à Chamoux un pastier (fabricant de pâtes fraîches): en 1886, Eugène Neyroud était installé à côté de "la Boulangerie Tardy".
Puis, Armand Allamand, employé des chemins de fer venu du Pays de Gex, qui travaillait à Chamousset, épousa la fille d'Eugène, Marie Neyroud.
Il reprit le moulin, alimenté par le bief du Nant de Montendry, et créa sa fabrique de pâtes : à cette époque, où l'on mangeait plus de pâtes qu'aujourd'hui, les fabriques artisanales étaient nombreuses, et alimentaient une clientèle locale.
Puis, les enfants Allamand prirent la suite, jusqu'à la fin des années cinquante : les grands groupes agro-alimentaires commençaient à se développer, et ruinèrent les petites unités - déjà mises en difficulté par la guerre - car elles ne pouvaient pas aligner leurs prix : à cette date, la fabrique fut vendue aux Établissements Chiron, de Chambéry ; M. Alamand se fit épicier.
La production
La fabrique a pu produire 60 kg de pâtes à l'heure.
La marque était connue localement : "Le Lion". Avec un slogan (une "réclame" !) qui sonnait bien :
"Pour avoir de beaux enfants, mangez des pâtes Allamand"
10-2018 - Communication Cl.V et A.A.
Près du pont sur le Nant de Montendry, le moulin sur le bief jouxte le parc du château : on en trouve mention dans les archives seigneuriales au XVIIe siècle, alors que des réparations s'imposaient. On voit le bief et le (petit) moulin sur la Mappe de 1729. Sur le cadastre de 1882, une série de bâtiments se sont développés ; le moulin n'appartient plus aux propriétaires du château.
Le tracé du bief n'a pas changé, il prend toujours l'eau en amont du pont, et la conduit vers la grande roue, aujourd'hui immobile. Seule la roue se cache un peu maintenant derrière son grand coffrage.
Entrainée par l'eau, la roue actionnait un axe énorme, sur lequel se connectent toujours une impressionnante série de roues d'engrenage : il fallut une belle ingéniosité pour combiner les divers mouvements dans l'espace, car ces entrainements communiquent leur énergie à des machines sur plusieurs niveaux.
Il y a d'abord les meules à grains - puis le traitement de la farine, jusqu'à sa mise en sac.
A la fin du XIXe siècle, au moulin à farine proprement dit s'ajoute une autre activité : la fabrication des pâtes alimentaires (la semoule de blé dur était importée).
Un nouveau local leur est dédié, et Marius Neyroud (parent avec les exploitants) nous a laissé une photo des lieux. C'est peut-être lui qui a aussi fait ce beau portrait d'Armand Allamand, au début du XXe siècle.
2018-2022 - photos A.Dh. commentaires A.A.
Sources
Archives R.A., A.A.
Le chapelet de moulins sur le ruisseau (le nant) commençait à Montendry, se poursuivait à Chamoux, avec même une extension sur le bief qui prend sur le ruisseau de Montendry.
• On trouve d'abord le Moulin à farine Vernier devenu centrale hydroélectrique Meurier-Janex au tout début du XXe siècle.
• Puis, juste au-dessous, le Moulin à farine Bertholet actuellement sans affectation.
• Un peu plus bas, au pont, le Moulin à farine de Montfort puis Maillet puis Neyroux puis usine de pâtes alimentaires Allamand. Celui-là, on le retrouve évoqué dès le début du 17e siècle : c'était le moulin du seigneur et déjà le maçon Chiesaz devait le réparer.
• puis, en suivant (en pensée !) le bief qui passe sous le parc du château, on arrive au Moulin à huile et scierie du comte de Sonnaz (puis Berthollet)
2 moulins à huile, 4 moulins à farine ont donc approvisionné le village à diverses époques en produits de base : une indication sur les pratiques alimentaires autrefois à Chamoux. 2 de ces moulins se sont transformés au tournant du XXe siècle (l'un en centrale électrique, l'autre en petite entreprise agro-alimentaire).
Au milieu du XIXe siècle, le comte de Sonnaz, longtemps syndic puis maire du village, qui se préoccupait de la modernisation de la vie locale (hygiène, voirie, scolarité, etc) , avait fait aussi construire une scierie (dont il était propriétaire)
Moulin à huile
"du comte de Sonnaz"
6-2022 - recherche A. Dh.
Sources
- patrimoine.auvergnerhonealpes.fr/ enquêtes 2015 de Clara Berelle, Chargée de mission à la Conservation du Patrimoine
- pages "Sires de Chamoux" de ce site
- photo A.Dh. et ✝ Jacques Brunet