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Œuvres pieuses

Louis Ier de Seyssel-La Chambre mena une vie turbulente.
Par ailleurs, il créa ou développa plusieurs fondation religieuses, à la Chambre, berceau familial, à La Rochette, où vivait sa famille, et à Chamoux, où il passait un peu de temps : s’il faut en croire certaines mauvaises langues, il avait en effet bien besoin de se racheter… mais faut-il les croire?

Chamoux

Sainte-Anne de Chamoux

À côté de l’église (avec son curé), et du prieuré  qui dépérissait, Louis Ier de Seyssel-La Chambre, seigneur de Chamoux avait fondé dans la cour de son château une « collégiale Sainte-Anne de Chamoux », dont les murs ont disparu depuis longtemps sous des dépendances.

La collégiale de Ste Anne, fut érigée, dit un acte d'institution de l'année 1746, dans la cour du château1, par Louis de La Chambre en 1515.

Un acte précise : "Durant l’épiscopat de Louis de Gorrevod devenu évêque de Maurienne le 29 juillet 1499, les marquis de La Chambre, en Maurienne, des plus puissants seigneurs en Savoie, établirent à la Rochette un couvent de grands Carmes, une Collégiale, à Chamoux et une autre à La Chambre"2.

Dès la fondation de Sainte-Anne de Chamoux, Louis Ier lui adjoint  le prieuré bénédictin de St Pierre de la Corbière (à Saint-Pierre de Belleville, près de Saint-Alban des Hurtières).  C’est d’ailleurs la Corbière qui est redevable.
« La date de la fondation du prieuré de la Corbière est inconnue. Mais on peut avec beaucoup de probabilité la reporter au VIIIe siècle » Il est refondé en 1198 par Nantelme de Miolans : une copie de l'acte (vidimus) de 1502 par l'official de Chambéry en témoigne.
En 1515, le comte Louis de La Chambre, ayant fondé la collégiale de Sainte-Anne à Chamoux, lui unit le prieuré de la Corbière. Mais le torrent avait ravagé les propriétés et renversé une grande partie des bâtiments.
Cependant en 1571, lors de la visite de Mgr. Pierre de Lambert, le vicaire et fermier du chapitre de Chamoux, messire Claude Domenget, déclara que les revenus s'élevaient encore à 450 florins, environ 2.000 fr. de notre monnaie [1901 NDLR] en valeur commerciale.

Le doyen de la collégiale de Sainte-Anne avait le titre de prieur de la Corbière et celui de seigneur de St Pierre-de-Belleville qu'il portait encore au XVIII' siècle.
En cette dernière qualité, il nommait le juge de sa minuscule seigneurie et faisait des règlements de police.
 En 1748, messire Antoine Ripert, doyen de Chamoux, prieur de la Corbière, seigneur de Belleville, défendit de détourner l'eau du ruisseau du Nant pour la conduire à un martinet. »3
 

D'autre part, Louis de la Chambre, en tant que seigneur de Châteauneuf, percevait à titre de laïque le tiers de la dîme pour cette paroisse : en 1515, à la fondation de la Collégiale, il donne au chapître le tiers de cette dîmee 4.

On posséde encore 5 :
- la copie de la bulle d'érection de 1515 (copie du XVIIIe s.).
- le serment de fidélité des chanoines envers Charles-Emmanuel (1576).

Pour en savoir plus, voir : Sanctuaires, Sainte-Anne de Chamoux

2012 Recherche et transcription A.Dh.


* Une collégiale est une église qui a été confiée à un collège de clercs ou chapitre collégial, c'est-à-dire à une réunion de chanoines (de nombre variable selon les lieux) qui se tient ailleurs qu'au siège épiscopal.
Le Chapitre canonial (composé uniquement d'hommes dans la majorité des cas, mais parfois aussi uniquement de chanoinesses) est la plupart du temps créé (fondation) par une famille seigneuriale, soucieuse de réparer une lourde faute ou de préparer son salut éternel (salut de l'âme) en s'assurant la prière quotidienne de personnes consacrées ainsi qu'un lieu de sépulture décent (à l'intérieur de l'église collégiale).
En fonction de la richesse du donateur et du nombre envisagé de chanoines, le fondateur dote la Collégiale de ressources matérielles suffisantes (en particulier de biens fonciers) qui sont réparties sous forme de prébendes entre les chanoines ; ces derniers sont généralement nommés par le fondateur ou ses héritiers.


Sources bibliographiques :
1- Travaux de la Société d'histoire et d'archéologie de la province de Maurienne : bulletin 1885 (VOL6.) p.258
 remarque : L’origine des documents n’est pas toujours précisée (le plus souvent : Archives du Diocèse de St-Jean de Maurienne)
2- Travaux de la Société d'histoire et d'archéologie de la province de Maurienne : bulletin 1871 (VOL3) page 224
: Quelques notes sur les cardinaux qui ont occupé le siège épiscopal  de Maurienne par M. Ie docteur Mottard

3- Travaux de la Société d'histoire et d'archéologie de la province de Maurienne : bulletin  1901 (SER2,T3,PART1) p.193
4- Le Pays  de Montmayeur… Félix Bernard (1971)
5-
A.D.Savoie,  IR 601B  - 3 G 201 Chapitre Sainte Marie et Sainte Anne de Chamoux 1 cahier, 1 pièce1515-1576
 Fonds de l'Évêché de Maurienne. Chapitre Sainte Marie et Sainte Anne de Chamoux.
- Copie de la bulle d'érection de 1515 (XVIII).
- Serment de fidélité des chanoines envers Charles-Emmanuel (1576).

La Chambre

La Collégiale* Saint-Marcel à La Chambre

Collegiale St-Marcel de la Chambre Photo A.Dh.A la fin du XIe s., l'évêque de Maurienne, cède l'église  de la paroisse de La Chambre à l'abbaye de Saint-Michel-de-la-Cluse en Piémont pour y fonder un monastère bénédictin.

En 1514, à la demande de Louis de Seyssel, comte de la Chambre, l'église  est érigée en collégiale  par le pape Léon X. Elle prend le nom de Saint-Marcel.

Son superbe portail de style roman tardif en albâtre sculpté est classé monument historique, il est attribué au XIIIe s. (donc, bien avant Louis)

Collegiale St-Marcel de la Chambre - Photo A.Dh.Quatre séries de colonnettes doubles supportent des chapiteaux à motifs végétaux et anthropomorphes.
De chaque côté de la porte, un chapiteau historié est encadré par deux autres mêlant feuillages et monstres grimaçants.

A gauche, la scène principale, présente un combat entre l'ange et le diable, et le meurtre d'Abel par son frère Caen.

Collégiale St-Marcel de la Chambre, photo A.Dh.

A droites, trois scènes bibliques : Zachée, l'entrée du Christ à Jérusalem pour les Rameaux et une Annonciation.

 

 

2012- Recherche et transcription A. Dh.


* Une collégiale est une église qui a été confiée à un collège de clercs ou chapitre collégial, c'est-à-dire à une réunion de chanoines (de nombre variable selon les lieux) qui se tient ailleurs qu'au siège épiscopal.
Le Chapitre canonial (composé uniquement d'hommes dans la majorité des cas, mais parfois aussi uniquement de chanoinesses) est la plupart du temps créé (fondation) par une famille seigneuriale, soucieuse de réparer une lourde faute ou de préparer son salut éternel (salut de l'âme) en s'assurant la prière quotidienne de personnes consacrées ainsi qu'un lieu de sépulture décent (à l'intérieur de l'église collégiale).
En fonction de la richesse du donateur et du nombre envisagé de chanoines, le fondateur dote la Collégiale de ressources matérielles suffisantes (en particulier de biens fonciers) qui sont réparties sous forme de prébendes entre les chanoines ; ces derniers sont généralement nommés par le fondateur ou ses héritiers.


Sources iconographiques : photos A.D. pour le CCA
Sources biliographiques : Conseil général

La Rochette

Le Couvent des Carmes

Citons la plaque posée par le Conseil Général à l'entrée de l'Église des Carmes:
En 1325, le Prieur de Saint-Jeoire autorise François de la Rochette et sa femme Béatrix à faire construire sur la rive gauche du Joudron un couvent pour les Carmes.
Un siècle plus tard, une grande église est édifiée pour les religieux.
En 1809, ce vaste édifice gothique, avec son vaisseau long, large et bas, clos par un chevet polygonal, est jugé bien trop grand pour le petit nombre de fidèles.Les trois travées sont alors détruites, et seul le large chœur est conservé comme église paroissiale.
L'église conserve de remarquables panneaux de bois peints et statues ainsi que des stalles en noyer sculpté non figuratives (sauf les jouées hautes)
. Remarque : quoiqu'en dise la littérature, on ignore encore qui les a données, et à quelle date! Voir ici 

stalles de La Rochette - photo A.Dh.Eglise des Carmes, La Rochette - photo A.Dh.

 

 

 

 

 

 

 

L'ancien chœur de l'église des Carmes, édifiée au XVe siècle.

Au fond, les stales finement sculptées (vers 1500)
(époque de Louis de Seyssel-La Chambre)

 

Dans cette église des Carmes, se trouvaient les tombeaux de Jean de Seyssel, maréchal de Savoie, de Louis Ier de Seyssel-La Chambre et ses épouses.
On possède une description éblouie du tombeau de Louis Ier, construit de son vivant, détruit pendant la Révolution (voir "Portrait de Louis Ier")


On voit encore un rétable, ainsi évoqué par Sabadia.org :
Nous n’avons conservé aucun retable peint complet de l’époque gothique, sinon les panneaux du polyptyque offert par le fastueux Louis de Seyssel-la Chambre à l’église de LA ROCHETTE, portant les armes de ses deux épouses.

2012 - Recherche et transcription A.Dh.


URL source (modified on 03/04/2012 - 17:31):http://patrimoine-chamoux-sur-gelon.ahcs73.fr/page/oeuvres-pieuses