• Notable
La famille Albert (ou Dalbert) était nombreuse à Orelle ; on y compte plusieurs notaires. Maître Pierre Albert ou Dalbert, notaire ducal, jouissait d'une grande considération dans sa commune et on l'y voit, en 1625 et 1630, remplir la charge de châtelain, ce qui équivalait à peu près alors à celle de receveur et de procureur municipal, avec quelques petites attributions judiciaires.
• Fermier ducal
Il devint aussi fermier des revenus ducaux dans la mestralie de St-Michel, ce qui avoisinait déjà beaucoup la noblesse. La perception des tailles et autres redevances et tributs était donnée aux enchères. Le fermier, quelles que fussent ses recettes, versait annuellement au trésor la somme portée dans son adjudication. S'il avait été prudent dans ses offres, s'il était habile à découvrir les oublis que commettaient facilement les tenanciers et les contribuables et un peu raide dans son exaction, il pouvait se faire de belles rentes. Or il paraît que Pierre Albert eut toutes ces qualités, à en juger par la fortune qu'il laissa à son fils.
• Un mariage noble
Celui-ci, ne fut pas moins habile que son père et, dès avant 1640, il avait des propriétés considérables; second pas vers la noblesse, il épousa demoiselle Philiberte, fille de noble Antoine de Mareschal de Luciane, seigneur du château de St-Martin-de-la-Porte. Le contrat de mariage fut passé le 2 septembre 1634. Les patentes de noblesse furent enfin accordées par le duc Victor-Amédée 1er, le 16 août 1635, et Jean Balthazard mit l'apostrophe dans son nom.
Ses armes furent : coupé, d'azur au lion d'or issant et d'argent au cœur de gueules frappé d'une flèche de sable pour devise, In suis viribus pretium, allusion au travail et à l'habileté du père et du fils, dont cette élévation était la récompense et pour cimier, une licorne issant d'argent.
• Un couac
Mais… les nouveaux et nombreux anoblissements prononcés par le Duc faisaient retomber sur les roturiers les tailles dont les nouveaux nobles étaient exemptés ! Donc, procès des communes, accords, nouveaux procès… Le peuple ne pliait plus si facilement.
Jean-Balthazard d'Albert eut 8 fils, dont Antoine (père de Joseph d'Albert) qui épousa Claudine, fille de Joseph Arestan, baron de Montfort, seigneur de Chamoux, Bettonnet, Montendry et Montgilbert; nous y voilà !
Joseph, fils d'Antoine, seigneur de Vimines, naît en 1722** ; il sera l'héritier universel de Joseph Arestan, baron de Montfort "son grand-père maternel" (testament du 30 octobre 1745).
Le voilà donc installé à Chamoux :
un précieux acte de 1775 récapitule les biens de Joseph d'Albert, et fait l'historique des propriétaires de la seigneurie de Chamoux.
Il est porté au tableau des vassaux du duché de Savoie (1787) pour les seigneuries unies de Chamoux, Montendry et Montgilbert.
En Savoie, les années 1770 voient de nombreuses communes racheter les droits de fief des seigneurs (la révolution française a procédé plus radicalement !). L'affaire semble en route à Chamoux en 1772: cette année-là, le conseil de la commune de Chamoux, émet une Délibération indiquant les seigneurs avec lesquels il y a lieu de traiter pour des affranchissements.
Joseph d'Albert a épousé Cécile, fille de l'avocat Didier de St-Michel en 1748 : il avait 26 ans, elle, 22 ans.
En 1783, ou 85, les deux époux vendent tous les biens qu'ils ont encore en Maurienne. Mais Noble Dalbert grapille des droits à Chamoux : après avoir fait "consigner" son fief en 1775, il revendique un droit absolu sur le Bois-Seigneur2 (finis les ramassages divers dans la forêt, et tant pis pour les "misérables"!)
Ils élèvent une fille : Marie-Marguerite, née en 1749, et 2 fils: Simon-Antoine, baron de Chamoux, né en 1754, et Jean-François, baron de Montendry, né en 1758.
(Jean-François toujours à court d'argent, ruine son aîné, qui ne compte bientôt plus que sur sa solde de militaire pour vivre.)
On trouve la trace d'autres naissances : Joseph en 1751, Josepha en 1752, Claudia début 1755, Josepha-Claudia fin 1755… : devant cette répétition des prénoms, on devinera que les décès en bas âge ne touchaient pas que les couches populaires…3
Cécile meurt à Chamoux en 1789, à 61 ans ; elle est inhumée dans l'église 4. Nous savons que le prêtre qui signe le registre fit partie des émigrés : dans une liste intitulée "Noms des Émigrés et des Déportés de la Maurienne pendant la Révolution française"5, on relève son nom pour la paroisse de Chamoux: Rambaud N., curé.*
Ultime honneur avant la tempête, le 2 septembre 1791, une patente confère le titre de baron au seigneur de Chamoux.
La Révolution française !
Ses deux fils sont engagés aux côtés des armées ducales, contre les Révolutionnaires français. Simon d'Albert meurt à Suse fin juin 1794, son frère Jean-François, grièvement blessé dans un combat en 1796, meurt à Novarre en mars 1800.
La Révolution française s'installe en Savoie, la chasse aux aristocrates commence, même pour la noblesse récente ; d'abord contre les émigrés, puis plus largement. On trouve Joseph d'Albert sur des listes des nobles.
Ses dernières années sont tristes. Son fils aîné est mort, le cadet est loin, blessé.
Où est sa fille ? (son gendre et son petit-fils sont militaires savoyards, "retraités" en 1794)
Ses biens ayant été mis sous séquestre, il vit d'une misérable pension que lui sert la Nation.
Il faut renoncer aux anciens signes de noblesse et de domination ; par contrat du 28 ventôse an II (17 mars 1794), "le citoyen Joseph d'Albert donne aux citoyens Joseph Tranchant et Antoine Barbier, de Chamoux, le prix fait d'abattre, moyennant la somme de sept cents francs, les meurtrières et les girouettes du château, ainsi que les tourelles au-dessus de la grande porte d'entrée".6
Quelques semaines plus tard, nouvelle alerte, il est convoqué par l'Administration :
29 Germinal (18 avril)
D’albert ex noble
Le citoyen Joseph d’Albert ci-devant noble, habitant à Chamoux, se présente devant l’Administration pour obéir à l’ordre verbal du maire de Chamoux qui lui a dit de se rendre dans le chef-lieu de ce district pour satisfaire à l’arrêté du représentant du peuple Albitte, du 2 Ventôse dernier, il observe qu’étant âgé de plus de 70 ans, ainsi qu’il en conste du certificat de naissance qu’il a exhibé en due forme sous la date du 21 7bre 1722, les dispositions portées dans l’article 1er dudit arrêté ne le comprennent pas, il ne peut non plus y être fourni par rapport à sa conduite et moralité, d’autant qu’elles sont certifiées civiques par la municipalité de Chamoux, et par la société populaire dudit lieu, ainsi qu’en conste*** des certificats qu’il exhibe sous date des 17, 25 et 27 germinal.
La lecture de ces pièces, a-t-il dit, doit convaincre les personnes les plus incrédules, en conséquence, il demande d’être renvoyé dans son domicile à Chamoux en protestant de son dévouement à la république, et de satisfaire pour tout ce qui peut le concerner à l’arrêté du représentant et il a renouvelé sa promesse de faire un don patriotique de cent quintaux de foin à la récolte prochaine à l’administration du district.
Vu lesdites pièces et ouï l’agent national, arrête que le citoyen Joseph Dalbert ci-devant noble n’est pas compris dans les dispositions de l’article premier de l’arrêté du représentant du peuple Albitte du 23 Ventôse dernier, pour être âgé de plus de 70 ans, en conséquence, qu’il est autorisé de reprendre son domicile à Chamoux (…) 7
Joseph d'Albert décède à Chamoux, "à son domicile", le 19 Brumaire An VI (novembre 1797), "à l'âge de septante sept ans" (?) sans précision de date de naissance dans l'acte 8. Les déclarants sont deux habitants de Chamoux.
Le statut de ses biens va rester longtemps incertain : les enfants sont loin, ils ont laissé la défense de leurs droits à des "procureurs" locaux. On voit l'administration passer progressivement d'un sequestre respectueux, à une tentation d'appropriation. Mais les biens sont seulement "ascensés", quand d'autres nobles (migrés) voient leurs propriétés vendues.
Voir : 1797-99, les Biens de feu Dalbert dans Textes à l'appui
Le château reste dans la famille après la Révolution : sa fille s'est mariée avec M. Graffion9, inspecteur des mines et colonel d'artillerie, officier dont les services ont été récompensés par le titre de baron. C'est elle qui hérite de la terre et seigneurie de Chamoux.6
2012- Recherche et transcription A.Dh.
Notes
* à partir de 1814, les Registres parioissiaux sont signés de : Jean-Baptiste Rambaud. Ce dernier meurt en 1820, après 18 ans de sacerdoce à Chamoux.
** l'auteur dit : 1742, ce qui est curieux ; or, un Joseph d'Albert, fils d'Antoine, apparaît bien sur les registres paroissiaux de st-Jean de M. de 1722 (1681-1751 - cote 3E394, page 223)
*** Il conste : du latin consto : « il est établi que »
Sources bibliographiques et iconographiques
1- Gallica: Travaux de la Société d'histoire et d'archéologie de la province de Maurienne : bulletin 1885 (VOL6) p.258 et suivantes.
2- AD073 : B 1262 F° 496 v°
3- AD073 : Registres paroissiaux Chamoux / Baptêmes 1740-1788 (cote 4E897)
4- AD073 : Registres paroissiaux Chamoux 1779-1813 (cote 3E117)
5- Gallica: Travaux de la Sté d'histoire et d'archéologie de la province de Maurienne : bulletin 1871 (VOL3) EXTRAIT DU RELEVÉ
6- Gallica: Travaux de la Sté d'histoire et d'archéologie de la province de Maurienne : 1911 (SER2,T5)-1914. Pages 183, 184….
7- AD073 (cote à préciser), ce document aimablement transmis par E. Compain daterait de 1794..
8- AD073 : Registres paroissiaux Chamoux 1793-1802 4E914
9- AD073 : (Archives et inventaires » 1792-1815). (Voir aussi leur contrat dotal AD073, cote 2C 2174, f° 841 = vue 402)
Pour les chercheurs : ressources à explorer
Archives Départementales de Savoie
ADS - Moyen-Age et Ancien Régime / Fonds des administrations d'Ancien Régime jusqu'en 1793 / Administration générale du duché
C 4921 Pièces produites, pour l’instruction des demandes, par des seigneurs (laïques), par ordre alphabétique des noms de ces seigneurs. – Lettres A à C. (1775-1792)
– État spécifique des fiefs dépendant du château de Chamoux, appartenant à noble Joseph d’Albert.
– Sommaire de la rente de la maison-forte de Saint-Avre, reconnue en faveur de noble Louis Chabod, seigneur de Lescheraine.
– Idem des servis dus au baron de Châteauneuf, dans les paroisses de Châteauneuf, Hauteville, Bourgneuf, Coise, Chamousset et Chamoux.
ADS - Savoie en général. Consignements des fiefs (SA 4). Reconnaissances, soit aveux et dénombrements, reçus et enregistrés du 7 septembre 1775 au 15 avril 1776 par Louis-Joachim Léger, substitut archiviste et commissaire général des Extentes de Sa Majesté.
Au début du registre : répertoire chronologique des personnes physiques et morales ayant effectué les reconnaissances avec analyses sommaires et table alphabétique des noms de lieux.
Consignants : (…) Joseph d'Albert, seigneur de Chamoux
Voir aussi ADS - Savoie en général. Consignements des fiefs (SA 6 - F° 154 et suivants (p. 150 à 156) : "Seigneurie de Chamoux, château, biens et rentes en dépendant"
Gallica: Travaux de la Société d'histoire et d'archéologie de la province de Maurienne : bulletin 1885 (VOL6) p.258 et suivantes : En 1749 et 1750, Joseph d'Albert vend à Jean-François de Livron, de Chamoux, tous les biens que son père possédait en Maurienne. (sa sœur aînée, Magdeleine d'Albert, a épousé Joseph de Livron en 1748).
http://as.archivesmultimedia.com Délégation générale pour les affranchissements. - Instruction des demandes. - Assemblées générales de communes, nominations de procureurs, etc. - Lettre C. - Délibération du conseil de la commune de Chamoux, indiquant les seigneurs avec lesquels il y avait lieu de traiter pour des affranchissements (1772).
un blason intéressant de 1664 au fronton d'une maison d'Orelle.
Au sommet la devise 'In suis Viribus Pretium', une licorne surmonte un cimier. L'écu est écartelé au 1 et 4 à la bande chargée de 3 coquilles qui est des Mareschal, grande famille en savoie.
http://patrimoine.amis-st-jacques.org/patrimoine_detail.php?CURR_ID_PATRIMOINE=664&ID_FORCE=DEPT&F_APPELANT=recherche_resultats.php&URL_APPELANTE=.
Notice de Foras*.
- Blason : p. coupé d'azur au lion d'or issant, et d'argent au cœur de gueules frappé d'une flèche de sable.
- Cimier : Une licorne issant d'argent.
- Devise : in suis viribus prætium. (en plus de ses propres forces ?)
(Reg. 36, Patentes de Savoie, fol. 206, Arch. de la Ch. des Cptes de Turin.)
Besson, Laiolo et le Blason de Savoie (Ch. des Cptes de Tu†rin), attribuent à tort à cette famille : de gueules au dextrochère d'argent sortant d'une manche d'azur tenant un T d'or surmonté d'une fleur de lys de même.
Cette famille, anoblie en 1685, a fait résulter de sa noblesse en 1728 à la Chambre des Comptes de Savoie, pour les cinq degrés suivants en ligne directe. Elle était du lieu d'Orelle-en-Maurienne et possédait des biens à Saint-Martin-la-Porte, Saint-Michel, Outre-Arc, etc.
I.JEAN-BALTHAZARD D'ALBERT (1), anobli par Pattes du 16 août 1635. Il épousa Delle Philiberte, fille de Ne Antoine de Mareschal et de Delle Diane Bay (Arch. Manuel). Elle était veuve dès l'an 1662 (Arch. du Sénat de Savoie, acte de curatelle du 13 juillet pour leur fils Joseph). |
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Ne et spe Pierre D'ALBERT, d'Orelle.seigr d'Outre-Arc avocat au S. S., passe une vente le 16 octobre 1694, signée dans sa maison. rière la Motte, Psse de St-Michel (Arch. Manuel) | Marguerite D'ALBERT demeurait en l729 à St-Michel, enterrée le 8 mars 1748, âgée de 80 ans (R. P. de St-J-de-Maur. ). |
II. Louis D'ALBERT, major au régim. royal de Roussillon, au service de France (1695), épousa Ne Delle Marie-Françoise d'Humbert. Elle fut enterrée le 12 oct. 1701 (Reg. Par. de St-Jean-de-Maur).
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Ne et Rd Messre Antoine D'ALBERT, pronot. apostol, 1er chanoine et chantre, vicaire-général de St- Jean-de-Maurienne (1687-96, 1721). Il fit donation générale de tous ses biens a son neveu Antoine (Arch. Manuel). En 1674, le 11 mai, il passa avec son frère Joseph une obligation de 1000 liv.tourn. en faveur de Ne Pantaléon Costa, Bon de St-Rémy, etc. (Ib)
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Ne Joseph d'ALBERT conseillr ducal, juge maje de Maur. (Pes du 12-11-l678. Arch.S.S.). Il épouse 1°) Delle Jacqueline fille de Ne François Vibert S.S.S.S., morte en devenant mère le 4-4-1682 (R.P. St-J-de-Maur) 2°) le 26 av. 1685, Delle Marie Angé- lique de Menthon de la Balme (R.P. Annecy le-Vieux) Il testa le 11-9-1694 (Arch.Manuel), fit un legs au chapitre de Maurienne; décès à 48 ans, enterré le 4-1 1695 (R.P. St-J-de-Maur) Sa veuve se remaria le 21-5 1696 avec Ne Pierre de Ro- chette Bondu Villard (R.P. Annecy le-Vx), |
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N.N mort jeune le 16 juin 1697 (R. P. de St-Jean-de-Maurienne) | Jacqueline. cérémonie baptism. du 12 juin 1698 | III. Ne Antoine d'ALBERT, qualifié de seignr de Vimines et de Cous, bapt. le 10 mars 1696 (R. P. de St-Jean-de-Maurienne), héritier universel de son père et de son oncle Antoine. Il vendit des biens situés à St-Martin-la-Porte. (Cont. des 21 mars 1720 et 18 mai 1721, Arch. Manuel). Il était encore en curatelle le 28 avril et le 8 août 1717, et qualifié-de seigr du château de St-Martin (Arch. du S. de Savoie). Il épousa Delle Claudine, fille du seigr Joseph Arestan, Baron de Montfort. Elle mourut le 24-12-1734 (R. P. St- Jean-de-Maurienne) ; lui av.1775. | Ignace baptisé le 30 sept. 1700 ; mort le 20 août 1704 (R. P. de St-Jean-de-Maur.) | François (1er lit, né et bapt. le 4 avril 1682 (R.P. St-Jean-de-Maur) |
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Antoinette-Madeleine, appelée ainsi dans 2 patentes, et Marguerite dans une 3ème,baptisée sous les 1ers noms le 14 août 1721 (R. P. de St-Jean-de-Maur.) épousa en 1ères noces Ne Joseph de Livron, fils de Ne Jean-François de Livron, natif de Chamoux, et de Delle Catherine du Verger. Mlle en était veuve avant 1758, et se remaria en 2èmes noces avec Jean-François de Glapigny. Pes 1758, 1759, 1760.Arch.du S. de Sav.). |
IV. Ne Joseph d'Albert, bapt. le 21 sept. 1722 (R. P. de St-J.-de-Maur.). |
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V. N, N. d'ALBERT, officier au régiment de Savoie-Infanterie, mentionné aux Pattes du 29 avril 1785. Sa postérité, s'il en a eu, n'est pas arrivée à ma connaissance.(2) | ||||
(1) J.Balthazard était fils de Pierre Dalbert, et, ainsi que son père, fermier des revenus ducaux à St-Michel-de-Maurienne. |
(2) NDLR : Qui est ce VN d'Albert cité par de Foras ? Il n'apparaît pas dans les divers actes concernant la famille de Joseph d'Albert. Mais, pour la descendance vérifiée de Joseph d'Albert, voir page précédente : celui-ci eut en fait deux fils Jean-François et Simon-Antoine qui moururent pendant l'émigration (sans enfant connu), et une fille Marie-Marguerite qui épousa François Graffion (ils eurent deux enfants, Julie et Joseph Graffion); le château de Chamoux, passa par héritage à leur fils, Joseph Graffion.
2013- Recherche et transcription A.Dh.
Sources :
Armorial et Nobiliaire de l'ancien Duché de Savoie d'Amédée de Foras (Bibliothèque diocésaine de St Jean de Maurienne)
Voici la transcription d'un "état des propriétés" du Seigneur Dalbert, conservé aux Archives départementals de Savoie. Les graphies déroutantes pour un lecteur moderne sont "modernisées" entre parenthèses. Les mots illisibles ou douteux sont signalés par des crochets. Les retours à la ligne ne sont pas dans l'original, à voir en ligne en cas de doute (adresse en bas de page)
Le XVIIIe siècle a vu les aristocrates s'affairer à reconstituer leurs droits, en embauchant des commissaires capables d'arracher aux vieux terriers l'historique de leurs possessions, et des droits féodaux applicables aux paysans propriétaires dépendant du fief. L'élaboration de la Mappe, qui exigeait des propriétaires un état de leurs biens (dans un but fiscal), avait du même coup réveillé leur intérêt pour les vieux droits oubliés.
Joseph de Montfort avait donc fait consigner ses droits le 13 février 1734 (voir plus bas).
Puis, en 1762 et 1771, le roi de Piémont-Sardaigne publie les Édits d'affranchissement: cette fois, les Seigneurs sont priés de négocier avec les paysans propriétaires les impôts particuliers liés au fief : quelques années avant la Révolution française, c'est le début de la fin de la féodalité en Savoie; moralement, ça ne passe pas bien - mais cela va représenter une belle rentrée financière pour des aristocrates souvent désargentés*.
L’an mil sept cent soixante et quinze et le vint cinquième jour du mois de novembre après midy à Chambéry au château Royal et dans le Bureau des Royales archives, par devant moi Louis Joachim Léger notaire Royal Substitut archiviste et commissaire des extentes de S. M. deça les monts, en cette partie député par L.L.E.E. nos Seigneurs de la Royale Chambre des Comptes par manifeste du trentième may (mai) dernier , et en présence des témoins cy après nommés.
S’est personnellement établi et constitué noble Joseph fils de feu noble Antoine Louis Dalbert Seigneur de Chamoux natif de Saint Jean de Maurienne habitant à Chamoux, lequel de gré pour lui et les siens en profitant du Bénéfice de la restitution en tems (temps) accordée par S.M. et publiée par le susdit manifeste, en suivant le consignement fait par noble Joseph Arestan, Baron de Montfort, Seigneur de Chamoux, Conseiller référendaire de S.M., le second août mil sept cent trente quatre entre les mains de M° Bauquis notaire et en additionnant à icelui confesse et reconnait tenir, vouloir et devoir tenir pour lui ses héritiers et successeurs quelsconques (quelconques) de l’un et de l’autre sexe, en fief noble lige et noble de S.M. Victor Amé troisième Roi de Sardaigne de Chipre (Chypre) et de Jérusalem duc de Savoie, Prince de Piémont, et de ses Royaux Successeurs à la Couronne,
A l’acceptation et stipulation de moi dit notaire et commissaire
D'abord, l'historique de la Seigneurie
A savoir la terre Seigneurie, Juridiction et mandement de Chamoux dans la province de Savoie
laquelle fut vendue et inféodée par lettres patentes du dix huitième aoust (août) mil quatre cent vint (vingt) sept par S.M. le prince Amédée duc de Savoye en faveur de noble Jean de Seissel Seigneur de Barjact pour lui et les siens hoirs (héritiers) et successeurs quelsconques (quelconques) de l’un ou l’autre sexe, sous la nature de fief ci-devant désigné avec pouvoir d’en disposer par testament, vente, cession et destination en faveur de tous autres, lequel noble Jean de Seissel qui avait épousé demoiselle Marguerite fille d’Urbain de la Chambre en qualité d’héritier du Seigneur Gaspard de la Chambre son oncle à forme de son testament du premier juillet mil quatre cent cinquante quatre, lequel noble aimon de la chambre laissa noble louis et celui cy (celui-ci) noble Jean qui obtint l’investiture dudit mandement de Chamoux de S.A.R. le prince Charles Duc de Savoye par pattentes (patentes) du dix huitième juin mil cinq cent dix sept ; lequel noble Jean laissa autre Jean son fils et celui-ci noble Jean Louis de la Chambre, duquel la dite terre et mandement de Chamoux parvint à noble Louise de la Chambre sa sœur,
- laquelle par son testament du second septembre mil six cent vint (vingt) trois institua pour son héritier S.A. le prince Thomas de Carignan qui institua pour son héritier le prince Emmanuel Philibert de Carignan son fils,
- lequel par contrat du treizième février mil six cent huitante huit [Jacono] notaire vendit ladite terre et mandement de Chamoix à noble Philibert Chapel de Rochefort qui par son testament du dix septième juin mil sept cent et six reçu par les notaires Savey et Tardy institua pour ses héritiers universels les nobles Jean et Jean Louis Chapel de Rochefort ses enfants,
- lesquels par contrat du vint (vingt) huit octobre mil sept cent quinze reçu et signé par M° Blanc notaire vendirent à S.E. Messire Pierre de Meillarède, Ministre d’état de S.M. et premier président en la chambre des comtes de Piémont pour lui et ses amis à élire en la dite terre mandement, juridiction et Seigneurie de Chamoux consistant aux quatre paroisses de Chamoux, Bettonnnet, Montendry et Montgilbert avec les biens, fiefs, droits et revenus en dépendants (dépendant) pour le prix et somme de vint (vingt) deux mille écus de six florins pièce monnoye (monnaie) de Savoye,
- et par autre contrat du neuvième novembre ditte (dite) année reçu et signé par le dit M° Blanc notaire S. ditte (dite) E. le Seigneur de Meillarède élu en ami noble Joseph Arestan, Baron de Montfort, maître auditeur en la chambre des Comptes de Savoye pour la Seigneurie et juridiction des paroisses de Chamoux, Montendry et Montgilbert, fiefs, biens fonds droits et revenus en dépendants (dépendant) pour le prix et somme de cent et six mille florins de Savoye, et ne se réserva que la Seigneurie et juridiction de la paroisse du Bettonnet avec les fiefs, droits seigneuriaux et biens fonds situés en icelle, pour raison de quoi il promit payer en acquittement des dits Seigneurs de Rochefort la somme de vint (vingt) mille florins.
- Laquelle terre, mandement et juridiction de Chamoux comprend comme sus dit les paroisses de Chamoux, Montendry et Montgilbert, en tant que s’étendent les dites paroisses et jouxte les confins d’icelles
- et est parvenue au dit noble Joseph Dalbert reconnaissant avec les fiefs, rentes, biens fonds et autres droits et revenus en dépendants (dépendant) en qualité d’héritier universel du dit noble Joseph arestan Baron de Montfort Seigneur de Chamoux son aïeul maternel a formé de son testament solennel du trentième octobre mil sept cent quarante cinq.
Ensuite, le détail des possessions de la Seigneurie
Dans l’étendue de laquelle Seigneurie et mandement de Chamoux et des dittes (dites) trois paroisses, le dit noble Joseph D’albert confesse, déclare et reconnaît avoir le mère mixte empire et omnimode juridiction, haute, moyenne et basse, les prés, terres, bois, bâtiments, moulins, fournaux (fours), marais, montagnes, mines, minéraux, chemins, publics, droits de pêche et de chasse, cours et décours d’eaux, communes, paqueages (pacages), affouages, boucherie et langues, le droit des amandes et […], corvées, angaries, perangaries, ensemble le droit d'établir juge, greffier, châtelain, curial, métral et tous autres officiers nécessaires pour l’administration de la justice en première et seconde instance, avec pouvoir d’ériger fourches paibulaires, plots, piloris et tous autres artifices pour l’exercice de la justice et pour l’exécution des criminels et généralement tous les autres droits quelsconques (quelconques) dont le souverain a joui et pu jouir avant l'inféodation ci-devant désignée sauf et réservés la souveraineté et l’arrière fief.
Plus confesse et reconnaît tenir et posséder de S. ditte (dite) M. comme dessus son château de Chamoux avec ses places, curtines (courtines), entrées, sorties, appartenances et dépendances, ensemble les biens fonds et possessions existants aux environs du dit château
et ne formants (formant) qu’un seul et même mas de la contenance totale de deux cent quatre vint (vingt) neuf journaux trois cent quarante quatre toises et quatre pieds à la mesure de Savoyes situés rière la Ditte (dite) parroisse (paroisse) de Chamoux
et inscrits sous les numéros mil cinq cent treize, mil cinq cent quatorze, mil cinq cent vint (vingt) deux, mil cinq cent vint trois, mil cinq cent vint quatre, mil cinq cent vint cinq, mil cinq cent vint six, mil cinq cent vint sept, mil cinq cent vint huit, mil cinq cent vint neuf, mil cinq cent trente, mil cinq cent trente un, mil cinq cent trente deux, mil cinq cent trente trois, mil cinq cent trente quatre, mil cinq cent trente cinq, mil cinq cent trente six, mil cinq cent trente sept, mil cinq cent trente huit, mil cinq cent trente neuf, mil cinq cent quarante, mil cinq cent quarante un, mil cinq cent quarante deux, mil cinq cent quarante trois, mil cinq cent quarante quatre, mil cinq cent quarante cinq, mil cinq cent quarante six, mil cinq cent quarante sept, mil cinq cent cinquante deux, mil cinq cent cinquante sept, mil cinq cent cinquante huit, mil cinq cent cinquante neuf, mil cinq cent soixante deux, mil cinq cent soixante trois, mil cinq cent soixante quatre, mil cinq cent soixante cinq, mil cinq cent soixante six, mil cinq cent soixante neuf, mil cinq cent septante deux, deux mil cent trente huit et deux mil cent quatre vint six de la mappe de la ditte (dite) parroisse (paroisse) de Chamoux.**
On peut voir que les propriétaires du château de Chamoux surent regrouper leurs terres ! Jusqu'au Gelon,
l'ensemble foncier est cohérent, à deux "trous" près. Au sud, on repère les terrains qui permettaient au
seigneur de contrôler le cours du Nant de Montendry, puis les bois pour la coupe. (cliquer pour agrandir)
Plus rière la parroisse (paroisse) de Montendry une pièce de bois située au lieu dit au Sougey contenant cent vint (vingt) quatre journaux, trois cent quatre toises et deux pieds inscritte (inscrite) sous le numéro deux mille huit cent soixante huit de la mappe de la ditte ((dite) parroisse (paroisse),
Plus rière la parroisse (paroisse) de Montgilbert la quantité de cinq cent quatre vint (vingt) quatorze journaux sept toises et sept pieds à la ditte ((dite) mesure de Savoye en Bois, taillis inscrits sous les numéros quatre cent trente six, onze cent septante trois, et treize cent vint (vingt) sept de la mappe de la ditte (dite) parroisse (paroisse).
Et Rière la parroisse (paroisse) de Bettonnet deux pièces de vigne inscrittes (inscrites) sous les numéros trois cent huittante neuf et trois cent nonante six de la mappe de la ditte (dite) parroissse (paroisse) de la contenance totale de six journaux cent cinquante cinq toises et cinq pieds à la ditte (dite) mesure de Savoye.
Tous lesquels bien situés rière les dittes (dites) quatre paroisses dépendants (dépendant) du dit château mandement et juridiction de Chamoux ont été déclarés féodaux par quatre arrêts de la délégation générale tous et datte (date) du treize février mil sept cent trente quatre. Signé par extrait Guigas secrétaire.
Et quant au revenu d’iceux de dit noble Joseph Dalbert reconnaissant déclare s’en rapporter à celui pour lequel ils se trouveront fixés par les opérations de la péréquation générale de Savoye.
… ce qui représente au total : 993 journaux, 810 toises, 18 pieds mesure de Savoie, soit : 995 journaux, 10 toises, 2 pieds mesure de Savoie - à la mesure de la Mappe, 1 journal = 400 toises carrées= 2948,38m2 :
soit 2.933.638 m2 : 293 Ha toutes terres confondues sur l'ensemble du mandement.
(actuellement, la surface de Chamoux est d'environ 1000 Ha)
Revenu estimé des terres (à prendre avec beaucoup de réserves!) : ± 3150 livres de Piémont annuelles
Ce qui placerait Joseph Dalbert à la frontière entre noblesse moyenne et noblesse vraiment fortunée.***
Puis les droits de fief (impôt féodal sur les habitants non nobles du fef):
censes, servis et autres tributs annuels
Plus les rentes féodales dépendantes du dit château mandement et juridiction des Chamoux déclarées féodales en partie par arrêt de la ditte (dite) délégation générale du dix neuvième may (mai) mil sept cent trente deux.
Lesquelles rentes en conformité des rénovations qui en ont été faittes (faites) à cause dudit château et Seigneurie de Chamoux, comportent les censes, servis et autres tributs annuels cy (ci) après tirés en sommaire avec le droit de fief et direct domaine des biens fonds et possessions pour raison desquels ils sont dûs savoir.
Rière la ditte (dite) parroisse (paroisse) de Chamoux cent septante sept varcines la moitié et dix huitain d’autre tant en froment que grumeaux. Septante trois varcines la moitié et dix huitain d’autre tant en avoine qu’en chataignes, cinq varcines les trois quarts. Sexte et septante [deurain] d’autre varcine de fèves, cent quatre vint (vingt) sols le [serain] et septante [deurain ] d’autre sol forts, quatre sols les deux parts sexte et vint (vingt) quatrin d’autre sol gros tournois, quatre deniers et demi viennois seize poules et les deux tiers d'autre quatre [engins] et demi. Demi livre de [lire] et le quart et sexte d’une journée d’homme.
Plus Le dit Seigneur reconnaissant confesse et déclare que chaque particulier faisant feu
- rière le village de Villardizier parroisse (paroisse) du dit Chamoux lui doit un fagot de foin et un vandangeur (vendangeur) pour raison de leur affouage soit pour le droit qu’ils ont de couper de Bois pour leur utilité dans la montagne située au dessus du dit village de Villardizier, à eux anciennement abergée sous cette servitude par les auteurs du dit Seigneur reconnaissant
- Rière La parroisse (paroisse) de Montendry quatre vint (vingt) sept sols le quart sexte, quarante huitain et septante deuzain ([douzain ?] d’autre sol fort, cent vint (vingt) sept quartes le quart et sizain d’autre quarte de froment, trois seitiers aussi de froment, soixante deux quartes le quart et trente sizain d’autre quarte d’avoine, quatre seitiers aussi d’avoine, six copets le douzain trente sizain et quarante huitain d’autre copet de grumeaux, une livre et tier (tiers) de lire et douze poules les deux tiers et quarante huitain d’autre copet à observer que dans la ditte (dite) quantité de servis en avoine et poules portés par un abergement passé aux communiers de la ditte (dite) parroisse (paroisse) de Montendry par le Seigneur messire Jean comte de la Chambre le vint (vingt) un septembre mil cinq cent soixante cinq et autres précédents y relatés.
- Rière la parroisse (paroisse) de Montgilbert quatre vint (vingt) sols la moitié et trente sixain d’autre sol fort trente quatre quartes le sexte et vint (vingt) quatrin d’autre quarte de froment, cinq copets et quart de seigle, septante cinq quartes le tier (tiers) et vint (vingt) quatrin d’autre carte d’avoine, huit quarte le tier (tiers) et vint (vingt) quatrin d’autre quarte de fèves, deux livres trois quarts et les sizain et septante deuzain d’autre livre de lire et neuf poules le quart et sexte d’autre.
- Rière la parroisse (paroisse) d’Ayton vint (vingt) quatre varcines de froment le douzain d’une et le douzain et trente sixain d’autre varcine de froment, douze copets et le quart d’autre copet aussi de froment et dix sept sols deux deniers les trois quarts et vint (vingt) quatrin d’autre denier fort.
- Rière la parroisse (paroisse) de Bonvillaret deux varcines de froment quatorze copets les deux tiers [seizain] et cent quarante quatrin d’un et les deux tiers seizaine et septante douzain d’autre copet aussi de froment huit varcines de seigle quarante deux copets et le trente sizain d’autre copet aussi de seigle, vint (vingt) varcines et le quarante huitain d’autre varcine d’avoine, trois rasières le tier (tiers) seizain et cent quarante quatrin d’une et les deux tiers sexte et seizain du douzain de la douzième d’autre rasière d’avoine, trois copets la moitié et douzaine d’autre copet aussi d’avoine, un chapon, une poule le sexte trente sizain et quarante huitain du douzain d’autre poule, et soixante un sols deux deniers les trois quarts et vint (vingt) quatrin d’autre denier fort.
- Rière la parroisse (paroisse) de Notre Dame de Randens cinq copets les deux parts sexte et vint (vingt) quatrin du douzain d’autre copet d’avoine, un chapon et neuf sols neuf deniers le sexte et sizain d’autre denier fort.
- Et riere la ville et territoire d’Aiguebelle quatre vint (vingt) deux sols et cinq deniers forts trente et un sols forts excucellés et deux poulles (poules) ; et c'est avec de tous les servis dûs riere chaque parroisse (paroisse) quant au bled (blé) à la mesure d’aiguebelle, les plaits, laods [vends] et tout direct domaine de fief .
(ci-dessus, la transcription a beaucoup souffert par ignorance du lexique)
Notons cependant, outre l'argent (une trentaine de livres?) et les végétaux (avoine, blé, froment, seigle, grumeaux, châtaignes, fèves), un revenu annuel de 2 chapons et 40 poules (nous négligeons les fractions de poule!)
Plus le dit seigneur reconnaissant déclare lui être due la cense annuelle de la somme de cent et seize livres pour et sur le moulin situé au lieu dit de Chamoux avec les places, appartenances et dépendances inscrit sous le numéro quinze cent treize de la mappe de la ditte (dite) parroisse (paroisse) lequel moulin est déjà compris dans le nombre des biens féodaux ci devant désignés, laquelle cense lui est due à forme de l’abergement par lui passé à Noel et Joseph Molliet père et fils par acte du dix huitième janvier mil sept cent quarante sept.
Plus autre cense annuelle de la somme de quarante livres au dit Seigneur reconnaissant due en vertu d’un abergement par lui passé à François Masset, Jacques Christin et Jean Louis Aguettaz du cours d’eau pour batir édifices et artifices riere la parroisse (paroisse) de Montendry, ainsi que du dit abergement il conste par acte du vint (vingt) un avril mil sept cent cinquante trois.
Soit 156 livres annuelles pour ces deux biens
Plus et finalement le dit Seigneur reconnaissant déclare qu’il y a eut (eu) plusieurs affranchissements, soit diminutions de servis à cause des dittes (dites) Rentes dépendantes du dit château et Seigneurie de Chamoux desquels cependant il ne peut justifier quant à présent, faute d’être nanti des actes et titres nécessaires à cet égard.
Et tout le contenu au présent aveu et dénombrement le dit Seigneur de Chamoux déclare être juste et fidèle en conformité de l’Edit du seizième avril mil sept cent trente quatre.
Promettant d'avoir à gré et observer sans jamais y contrevenir directement ni indirectement en jugement ni dehors, aux peines portées par le dit Édit et à celles de tous dépends dommages et intérêts, sous l’obligation et constitution de tous ses biens présents et avenirs (à venir) déclarant en outre les fiefs Seigneurie, Juridiction, biens fonds possessions Rentes Censes Servis et autres droits ci devant spécifiés et reconnus n’être affectés d’aucune charge envers quelques communauté ou autres personnes que ce soit le tout sans préjudice des droits de S.M.
- et notamment à la cavalcade imposée en mil sept cent trente quatre et mil sept cent quarante deux, du payement (paiement) de laquelle le dit reconnaissant promet de justifier toutes fois et quantes (quand] il en sera requis
Fait et prononcé au dit lieu en présence de sieur Thomas fils du Sieur Hyacinthe [Heurteur] natif bourgeois et habitant cette ville Secrétaire dans les Royales archives et de M° Guillaume Forest Piollat l’ainé commissaire d’extentes natif de la parroisse (paroisse] de St Ours aussi habitant de cette ville témoins requis.
X paternel et ancien et sous hommage lige [ut supra]
X X sont compris quatre setiers d’avoine et trois poules [ut supra].
Le dit noble Dalbert Seigneur de Chamoux et les témoins ont signé sur la Minute, et moi dit notaire et Commissaire général des extentes de S.M. [stipulant] etrecevant ai signé et expédié le présent pour le service du Roi, quoique par M° Guillaume Fores Piollat soit écrit à ma réquisition Ainsi est.
Louis Joachim Leger
2012- - 2015 Recherche et transcription A.Dh.
Note
* Sur les données historiques, nous nous appuyons sur "La Savoie au XVIIIe siècle" de Jean Nicolas (Fontaine de Siloe, 2e éd., 2003)
** Pour retrouver les numéros des parcelles, voir la mappe sarde (cadastre 1728) : ADS - Archives en ligne -> plans cadastraux
*** Voir l'étude de Jean Nicolas : "La Savoie au XVIIIe siècle" en particulier p. 783:
- Le revenu annuel de la noblesse "moyenne" tient à cette époque dans une fourchette de 1000 à 3000 livres.
- le revenu annuel des grosses fortunes nobles va de 3000 à 9000 livres.
Sources bibliographiques
Archives Départementales de Savoie - Archives en ligne > Recherche dans tous les fonds - Recherche par cote : SA 4 > "Savoie en général. Consignements des fiefs. Reconnaissances, soit aveux et dénombrements, reçus et enregistrés du 7 septembre 1775 au 15 avril 1776 par Louis-Joachim Léger…" Voir : SA 4 (pages 81 à 84) (Ouf!)