Plusieurs familles ont marqué longuement l'histoire du château : les Seyssel-La Chambre, les Rochefort, les Gerbaix de Sonnaz… il y eut aussi des étoiles filantes (M. de Meillarède…)
…ou Château-Verdun.
Que sait-on de ce lieu-dit, encore présent sur le cadastre de 1882, devenu quasiment illisible?
Une courte notice de Vachez2 nous dit : "Château de Verdon ou Château Vieux ; dominant la gorge du Nant Montendry, sur le vieux chemin, ruines du premier château de Chamoux, attesté au Xe siècle."
Dans Histoire des communes savoyardes3, on peut lire : "Vers 1100 un château existe déjà : c'est le château vieux ou Verdon qui sera cité jusqu'en 1433 et qui se confond peut-être avec le château de Montendry, possession du seigneur Andric dont il était un centre militaire. Il était situé un peu au dessus du bourg dominant le nant de Montendry et sa gorge. On n'en distingue plus que quelques restes de murs."
"Château" ne pose pas problème, ni même "Châteauvieux", puisque pendant 150 ans, cette forteresse fut voisine du château que nous connaissons encore, au débouché du Nant (le Château neuf, donc).
Mais que signifie "Verdon" ( ou Verdun, puisque les deux versions se rencontrent dans les textes)?
Là encore, pas de problème, l'étymologie de ce nom… connu ailleurs, est claire : "dun", qui termine bien des noms de villes jusqu'en Irlande, vient du celte, et désigne une hauteur fortifiée (la plupart des premières forteresses étaient d'ailleurs perchées, quitte à remblayer une "motte"). Pour certains, Ver_ vient de Vir et serait un nom d'homme (en latin, vir signifie homme).
Il n'y a donc rien d'incohérent à avoir nommé Verdun ce château accroché dans la pente, bien en vue du château de Miollans, et peut-être aussi, des tours de Montmayeur.
Qui étaient les occupants de Château-Verdon, que sont-ils devenus ?
Ici, on peut seulement évoquer des fils à tirer :
1- D'abord, il faudrait retrouver les textes qui ont permis les affirmations citées ci-dessus.
2- Dans un article4 intitulé Mémoires dans les Travaux de la Société d'histoire et d'archéologie de la province de Maurienne (p.33), on lit : '
"En 1019, Geoffroy de Chamoux restitue au Chapitre les églises d'Aiton, de Bonvillaret et de Randens, avec leurs dîmes et propriétés. Ainsi jusqu'en 1025, nous sommes autorisés à croire que les ruines de 900 ont été relevées et qu'aucun nouveau désastre n'a frappé la ville de St-Jean."
La charte, superbe, déposée ax ADS, est consultable en ligne. (cote 3G 86)
On y voit, au XIe siècle, un Geoffroy "du château de Chamoux" rendre des églises proches de Chamoux sous conditions: cela ne prouve pas qu'il fut seigneur à Chamoux, mais permet de s'interroger.
Il existe par ailleurs un document à voir aux Archives départementales de Savoie, coté C2497 , mot clé : de Chamoux.
On en apprend un peu plus avec les Mémoires et documents publiés par la Société savoisienne d'histoire ...de 1912 (SER2,T52) (http://gallica.bnf.fr/) :
" L'église d'Aiton, dont nous ne connaissons pas la date de fondation, se trouvait, avec les biens qui en formaient la dotation, dans le patrimoine d'un laïc, le seigneur de Chamoux. C'est probablement là un exemple de propriété privée d'une église, comme on en rencontre souvent avant le XIIe siècle. Cela n'a rien qui doive nous étonner et nous pourrions en citer d'autres exemples en Savoie.
Relativement à l'église d'Aiton, les XIe et XIIe siècles nous fournissent un certain nombre de textes.
C'est d'abord une charte du 31 janvier et du 21e jour de la lune, que Mgr Billiet croit devoir dater de 1019, par laquelle Geoffroi de Chamoux fait don de notre église aux chanoines de Saint-Jean-de-Maurienne. Cette donation, faite pour rendre favorables les chanoines de Saint-Jean et les inciter à accueillir dans leur chapitre un fils du donateur, se comprend d'autant plus facilement que nous sommes à une époque où l'église lutte contre la propriété privée des églises, et cherche par tous les moyens à faire rentrer sous la puissance des évêques ou, à leur défaut, des grandes abbayes toutes celles qui se trouvaient dans les mains laïques.
Voici ce texte, tel qu'il a été donné dans les documents publiés par l'Académie de Savoie, t. II, p. 11 :
Quia filiorum est parentum suorum curam gerere et parentum filiis providere, idcirco ego Guidfredus de Castro quod dicitur Camos dono et reddo ecclesie beati Johannis Mauriennensis et communitati canonicorum ibi servientium ecclesiam de Ethone et ecclesiam de Bonvillaret et ecclesiam de Randens cum dotibus suis et cum decimis et cum omnibus suis ecclesiasticis appendiciis, laudante uxore mea Amaltrude et omnibus filiis meis, Nantelmo,
Andrico, Guidfredo, Ainardo, Jothalmo, Aimerico, Umberto. Hanc autem donalionem tali pacto facio, ut filium meum Amedeum in consorcio suo recipiant, et ut bona Maurianensis ecclesie habeat, sicut alii videntur habere, et ut unum tantum ex filiis meis aliis, qui clericus sit, predicto ténore recipiant, postquam predictus filius meus Amedeus ex hac vita migraverit. Facio eliam predictam ecclesiam de Ethone et ceteras duas libéras ab omni inquisitione, ut deinceps nec ego nec uxor mea nec aliquis ex progenie mea aliquod servicium nec censuale nec spontaneum ab eis audeat exigere, sed soli canonici habeant licentiam exigendi ab eis vel faciendi quicquid inde exigere vel facere voluerint. Actum est hoc II kalendas februarii, luna XXI. Hujus donationis testes sunt Silvo decanus, Wido presbyter, Widfredus pater Petri canonici.
Nous donnons ce texte selon la version de Mgr Billiet et sous réserves. Nous n'avons pas rencontré l'original dans nos recherches (en particulier dans les archives de l'évêché de Maurienne), et l'auteur n'a pas donné de référence. — L'acte peut se placer indifféremment en 1019, 1038, 1057, 1076, 1095, 1114, 1133. L'écriture paraît être (du moins l'affirme Billiet) du XIe ou du XIIe siècle.
A notre avis, cette charte doit être placée en l'année 1057 ou 1076, car les restitutions d'églises privées sont probablement, dans notre région, postérieures à 1046.
Cibrario et Promis ont publié une charte qui a beaucoup intrigué M. de Manteyer qui la place en 1043, et M. Rénaux (p. 68) qui la date de 1046. Cette charte par laquelle l'évêque et le comte font une donation au chapitre de Saint-Jean se termine par cette phrase :
Et episcopus donat ibi omnes ecclesias, quas laici tenent vel unquam tenebunt in suo episcopatu, licet per hereditatem aliqua amplius sibi querere videbuntur, ea raiione : si noluerint ecclesias reddere, canonici interdicant illas, ac etiam altaria sternant.
Il paraît logique de penser que c'est à la suite de cette menace que Geoffroi de Chamoux a restitué aux chanoines les églises qu'il possédait, et par conséquent d'assigner à cette charte une date postérieure à 1046. Parmi les témoins qui ont signé cet acte, on peut supposer que Silvo decanus est le doyen du chapitre d'Aiton : l'acte serait alors passé à Aiton, et le Wido presbyter serait peut-être le curé."
3- Une famille De Verdon/De Verdun a existé dans la Combe de Savoie !
Une promenade à Cruet, nous fait découvrir au-dessus du château de Rives un autre château, au bord du chemin de Verdon-Dessus !
Et encore plus haut, et probablement encore plus ancienne, une tour, qui jouissait d'une vue imprenable sur le Coisin et les Hurtières. •>
Vue sur le Coisin, les Hurtières, le Grand Arc, la Lauzière… depuis le château près du chemin de "Verdon-Dessus".
En A, la gorge du Nant de Montendry au-dessus de Chamoux ; en B, la situation des Tours de Montmayeur ; C : Château de Rives.
Là encore, les informations ne sont pas très abondantes, mais on peut apprendre que cette famille de Verdon, sise à Cruet, était apparentée à la famille de Chignin*.
(Antoine de Seyssel et son fils furent seigneurs de Chignin).
Y a-t-il un rapport avec le Châteauvieux de Chamoux?
La réponse est probablement oui : Félix Bernard 5 signale un document* appartenant aux "Archives du Château de Chamoux" par lequel "noble Triat de Verdon, de Cruet, échange son château de Verdon au-dessus de Chamoux contre une maison forte à St-Jean Pied-Gauthier, le 27 février 1433."
Conjecture ?
En tous cas, dans la pente raide au-dessus du vieux Chamoux, on peut encore distinguer quelques mètres de murets maçonnés, qui semblent adopter le tracé du périmètre de la parcelle n°1520 de la Mappe de 1732; l'appareillage des pierres, la nature du mortier, ressemblent à ceux du Château (en partie contemporain) de Charbonnières à Aiguebelle: il est difficile d'en dire plus.
Aujourd'hui, ces ruines ont presque disparu. Déjà en février 1869, "une pièce de bois et broussailles d'environ 1,20 Ha à Château Verdon" était proposée à la vente (aux enchères). Mise à prix : 300F
Remarque :
Il faut rappeler que nul n'est autorisé à "gratter" dans des ruines sans l'autorisation des services compétents. On ne peut que désavouer des "chercheurs" comme celui-ci, rencontré dans les ruines de Charbonnières avec sa "poèle à frire" !
* Source inconnue :
"En 1370, les frères Pierre et Jean Verdon sont investis de la maison forte [de Chamoux] par mariage, il passe à la famille Seyssel."
Vers 1400, on rencontre noble Mermet de Provane, père de noble Philibert de Provane: par contrat du 26 octobre 1479, noble Philibert de Provane épouse demoiselle Pernette de Verdun de Chignin, fille de feu noble Pierre de Verdun et sœur de noble Hugues de Verdun. Noble Loys de Provane, peut-être le fils de noble Philibert, eut pour enfants : Jacques, messire Jean prêtre, Pierre, François et Jeanne. Ceux-ci, en 1543, sont héritiers de noble Philibert et réclament la dot de 800 florins constituée en 1479 par noble Hugues de Verdun à sa sœur Pernette de Verdun, lors de son mariage. Les cinq frères et sœur cèdent leurs droits à noble Claude-François de Candie et à noble Jean-Antoine de Blondet, héritiers dudit feu noble Hugues de Verdun, moyennant la somme de 120 écus d'or, par acte fait à Chambéry, le 18 juillet 1543, Jean Rancurel, notaire
(Arch. Montmélian citée dans Le Pays de Montmayeur de Félix Bernard 6)
En 1433, Jeanne de la Rochette, (épouse d'Antoine de Seyssel), vend une maison forte à Triact de Verdon (Archives départementales de Savoie, C 4857; Déclaration de biens féodaux, f° 257)
Sources bibliographiques :
Archives départementales de Savoie
1- Mappe 1728-1732, cadastre de 1882, Archives départementales de Savoie, Archives en ligne, Plans cadastraux
2- Monuments historiques de France publiés par départements : Savoie.( A. Rouget, A. Vachez. Lyon, [1895], 56 planches)
3- Histoire des communes savoyardes tome III (PH. Paillard - M. Brocard - M. Messier Poche - P. Dompnier.) Traditions Horvath. Archives départementales Chambéry.
4- Travaux de la Société d'histoire et d'archéologie de la province de Maurienne : bulletin 1901 (SER2,T3,PART1)
5- Histoire du décanat de la Rochette, de Félix Bernard ( Imprimeries réunies Chambéry 1931)
6- Le Pays de Montmayeur de Félix Bernard - Imprimerie Allier, dépôt légal 1971
Pour les chercheurs : ressources à explorer :
Archives Départementales de SAVOIE
• Verdun - (fief) - C 318 1512
• cote C2497 , mot clé : de Chamoux.
• Cadastre général de : Chamoux-sur-Gelon. - Tabelle-minute (Cadastre primitif) de la commune de Chamoux, contenant les noms de tous les propriétaires ; par ordre alphabétique et indiquant, pour chacune des parcelles qui leur appartiennent, le numéro cadastral, le lieu-dit, la nature de culture et la contenance en mesures de Savoie et de Piémont. - Biens de noble Blanc, gouverneur de Miolans ; de noble Bazin ; des chapelles de Montranger, de Villardizier, de Saint-Gras, de Saint-Blaise, de Saint-Sébastien, de Saint-Jean, de Sainte-Catherine, du baron de Châteauneuf ; de la chartreuse de Saint-Hugon ; de la cure du Bettonnet ; de la cure de Chamoux ; de la cure de Villard- d'Héry ; des nobles Pierre et Charles du Villard ; des nobles Antoine et Louis-Hercule Degalis ; des nobles de Livron, Vincent de Lalée, Pierre de Mellarède ; du baron de Montfort ; de l’évêque de Maurienne ; du prieuré de Saint-Rambert ; du prieuré de Saint-Robert ; du marquis de Saint-Michel ; biens indivis entre les communes de Chamoux pour 2/3 et Bourgneuf pour 1/3 ; biens communaux du village de Montranger ; de la commune de Chamoux ; châteauvieux au-dessus de Chamoux ; chapelle de Notre-dame de Grâce. etc. Surface cadastrée de la commune : 3662 J. 112 T. 0P. en mesures de Savoie.
Dates extêmes : 1729 - ...
Cote : C 2494 Cote à consulter: 4Num 250
Producteur : Bureau de la Péréquation générale et du cadastre Lieu : Chamoux-sur-Gelon Comm.
Communicabilité : Non
• IR702B - Série I-I Papiers de famille
I - II - 13 (liasse) 1329-1384
- Quittance en faveur desdits enfants d'Amé de Bignin (?) : par nobles Pierre et Jean, fils de feu Guillaume de Verdon, chevalier, de 2 sols, 7 deniers et oboles forts, montant du plaid dû, en raison de la mort de Guillaume de Verdon; sur une vigne et une grange sises à Arbin, du fief des Verdon (Notaire Jean Moret, 28 février 1339)
I - II - 40 (liasse) 1358-1511
- Par Jean Billiot, de Saint Laurent de Cruet, de 6 seytorées de pré situées sous Saint-Jean de la Porte. Servis annuel : 6 deniers forts, plus 6 deniers de plaid. Témoin, Claude de Verdon, damoiseau (Notaire Georges des Clets, 25 janvier 1392)
Archives départementales de Savoie - Archives de cour, Province de Savoie (inventaire 1967),
Chambéry, paquet n°3 :
Trésor des chartes
SA 9 Rentes féodales ou fiefs sans juridiction. Ordre alphabétique de H à Y. Table puis analyse d'actes de 1256 à 1776 concernant des rentes féodales (…) de Verdun à Cruet
- SA 7 (-> SA 16) - Vente par Jean Verdun…
SA 60
- VILLETTE (CHEVRON-VILLETTE). Testament de Léone de La Croix, veuve de Pierre de Verdon, chevalier, qui institue comme héritier universel Thibaud de Villette son fils (1338).
- VERDON (Pierre de)
2012 - A.Dh.
EN TRAVAUX
Sources bibliographiques
in Gallica : http://gallica.bnf.fr/
• La Maison de Seyssel : ses origines, sa généalogie, son histoire : ... Marc de Seyssel-Cressieu
Pour les chercheurs : ressources à explorer
Archives Départementales de Savoie
Archives départementales de Savoie - Archives de cour, Province de Savoie (inventaire 1967),
Chambéry, paquet n°2 :
- SA 14 (-> 15) - Échange fait entre le comte Amé de Savoye et François de La Rochette, fils de Guigue et Béatrix cèdent audit Comte le château et mandement de Chambéri avec le vicomté, juridiction, hommes, vassaux, enphithéoses, feudataires, fiels, arrière-fiefs, rentes, obventions, escheites, commissions par eux possédés dans ledit mandement, en contre change de 100 livres de Vienne de revenu annuel assignées sur divers biens, deux fours et un moulin situé dans le mandement d'Aiguebelle, et de la Rochette y spécifiés, outre 240 livres de Vienne pour une fois seulement païés aus dits mariés. 6 février 1295.
Archives départementales de Savoie - Archives de cour, Province de Savoie (inventaire 1967),
Aiguebelle, paquet n°5 :
- SA 6 - Transaction entre la communauté et les sindics d'Aiguebelle et Guigue de la Rochette habitant du dit lieu d'Aiguebelle sur les différens qu'il y avoit entr'eux touchant la gabelle du vin de laquelle ledit Guigue disoit être exempt, tant lui que ses héritiers ensuite de l'affranchissement par lui obtenu des Ducs de Savoie par laquelle ledit Guigue s'est de nouveau affranchi moïennant une cense annuelle de 8 florins - le 26 janvier 1491.
Archives départementales de Savoie - Archives de cour, Province de Savoie (inventaire 1967),
SA 26 - La Rochette, paquet n°13 :
SA 26 (nouvelle cotation) Forez à La Serraz. Liste des fiefs et localités LA ROCHETTE ET LA CROIX DE LA ROCHETTE.
- Investiture par Philippe, comte de Savoie et de Bourgogne, en faveur d'Amédée de Viry, damoiseau, du fief que ce dernier tenait de Cécile des Baux, veuve d'Amédée IV, comte de Savoie, soit une grange et une terre à La Rochette et autres biens (1275, 24 septembre).
- Hommage à Amédée V, comte de Savoie, par Gilet de la Croix (1315, 17 juillet).
- Investitures accordées par les comtes de Savoie à la Maison de La Rochette (1365-1405 :
n°5 EN LIGNE (SA 26 p162/346 ) : investiture par ledit Comte en faveur de Guigue seigneur de la Rochette des biens féodaux qu'il avait acquis d'Amé de Viry - 18 déc. 1365.
n°6 EN LIGNE (SA 26 p165/346 ) : Investiture par la Comtesse Bonne de Bourbon, mère et tutrice dudit Comte Amédé en faveur de Jean de la Rochette des fiefs par lui possédés - 5 oct. 1392.
n°7 EN LIGNE (SA 26 p… /346 ). Investiture dudit Comte en faveur de Rolet seigneur de la Rochette des fiefs et arrière fiefs par lui possédés - ut supra ) 28 août 1414.
n°9 EN LIGNE (SA 26 p… /346 ) . Défense du Duc Amédé de Savoie au châtelain de la Rochette d'exiger le droit de brennage des habitants du mandement dudit lieu, mais de le laisser exiger par le chatelain du Bourget. 7 déc. 1422.
Archives départementales de Savoie - Archives de cour, Province de Savoie (inventaire 1967)
SA 28 MONTMÉLIAN. Promesse faite par Thomas de Savoie, comte, à Cécile, femme d'Amédée IV, comte de Savoie, d'observer le legs des revenus des châteaux et mandements de Montmélian et de La Rochette, consenti par Amédée IV au profit de son épouse (1253, 22 mai).
ADS - Moyen-Age et Ancien Régime / Fonds des administrations d'Ancien Régime jusqu'en 1793 / Administration générale du duché
- C 1783 Affaires générales. – Indice Savoja, répertoire analytique, rédigé en italien, des concessions,reconnaissances, concessions de fiefs, dans le duché de Savoie, depuis le XIIIe siècle, etc. – Lettre M, 2e volume, commençant par les titres de Montpon, en Genevois, et finissant par ceux de Mognard. – Accord entre le comte Amédée de Savoie et le chapitre cathédral de Saint-Jean de Maurienne, au sujet de l'exercice de la justice dans le territoire du fief de Montbéringer, dans la paroisse de Chamoux, en 1344, par lequel tous les délits sont laissés à la juridiction du chapitre, sauf ceux qui entraînaient des condamnations à des peines corporelles. (Sans dates, XVIIIe siècle)
baron d'Aix,
chevalier,
seigneur de Barjact, du Mollard et de Chignin,
v. 1365 — 1424.
Antoine appartient à une déjà "vieille" famille de la région Albanais / pays d'Aix.
Il se marie (ou se fiance ?) avec Jeanne de la Rochette enfant, en 1475.
À cette occasion, la mère de la demoiselle, Marguerite de Montgellaz, donne à sa fille le château, et la seigneurie de Chamoux, l’usufruit du château de la Rochette,et le fief de Puygauthier.
Antoine de Seyssel fait un testament au château de la Rochette le 3 juin 1423 : il demande à être inhumé dans l'église de Notre-Dame d'Aix, avec ses prédécesseurs.
Il institue légataire universel Humbert de Seyssel, son fils aîné, qui poursuit la branche "aînée" des Seyssel.
Il lègue à Jean, son second fils, la seigneurie de Barjact et les maisons fortes du Mollard et de Chignin, et fait aussi des legs à Jeanne de la Rochette, sa femme, et à ses filles.
(Ils ont eu 7 enfants : 2 fils et 5 filles).
Antoine décède en 1424.
On sait seulement que Jeanne est morte avant septembre 1460.
L'actuel Château de La Rochette date du XVIIIe siècle :
on voit peut-être encore quelques murs du château-fort
construit au XIe siècle, et détruit
à la Renaissance sur l'ordre de Louis XIII.
(Ne pas confondre ce château qui domine La Rochette,
et le château de L'Huile, construit "en nid d'aigle",
à peu de distance.)
Il faudrait aussi évoquer parmi les constructions religieuses du XVe siècle de la Rochette, l'église Saint-Jean-Baptiste de la Rochette, aujourd'hui désaffectée, autrefois ornée d'une mezzo-fresque déposée depuis les années 1980 dans l'église des Carmes: cette œuvre est datée du début du XVe siècle.
2012- Recherchet et transcription A.Dh
Sources bibliographiques
in Gallica : http://gallica.bnf.fr/
• La Maison de Seyssel : ses origines, sa généalogie, son histoire : ... Marc de Seyssel-Cressieu
Pour les chercheurs : ressources à explorer
Archives Départementales de Savoie
Trésor des chartes
SA 54 La Rochette.
- Ratification par François de la Ravoire, chevalier, en qualité de tuteur de Jeanne, fille de feu Jean de La Rochette, chevalier, de la cession faite à Jean Jalliet, d'Arvillard, de la moitié d'une scierie et de ses dépendances (1380).
- Inventaire des biens de l'hoirie d'Antoine Vibod, fils de feu Pierre Vibod, chevalier, rédigé à l'instance de Jeanne de La Rochette, femme d'Antoine de Seyssel, chevalier, seigneur d'Aix, héritière universelle dudit Antoine Vibod : l'inventaire comprend une maison forte à La Rochette avec son mobilier et le bétail, une tour située dans le planum castrum de La Rochette, et une longue énumération des biens fonds et de redevances (1420).
à partir de 1425,
seigneur de Barjact (dans le Gard),
de La Rochette, de Chamoux et de Puygauthier,
chevalier,
maréchal de Savoie,
grand bailli et lieutenant général en Bresse,
grand bailli de Baugé,
châtelain de Tarentaise,
chevalier du grand ordre du Collier de Savoie,
1378 — 1465.
En 1425, Jean épouse Marguerite de la Chambre, fille d'Urbain, seigneur de La Chambre, vicomte de Maurienne ; tout comme son père Antoine, son mariage lui ouvre de hautes perspectives : Marguerite appartient à une famille puissante de Maurienne ; et surtout, l'oncle Gaspard, seigneur de la Chambre, n'ayant pas d'enfant de son épouse Anne de Saluces, testera pour son neveu Aymon de Seyssel.
Jean de Seyssel sera donc la souche de la branche « la Chambre ».1
Pour son propre compte, il hérite de la terre de Barjact par son père, et de la seigneurie de la Rochette, par sa mère (il est investi du fief de la Rochette en 1426).
Jean de Seyssel intervient dès 1426 dans les conflits en Italie, pour le Duc de Savoie (il est "chef de lance" dans la guerre d'Amédée VIII contre le duc de Milan).
Cet épisode s'achève par… le mariage du Duc de Milan avec Marie, fille du Duc de Savoie : après neuf mois employés à préparer le splendide trousseau de la fiancée, Marie de Savoie part pour Milan en septembre 1428, et Marguerite de La Chambre, jeune épouse du seigneur de Barjact, est désignée avec la maréchale de Saluces, Catherine de Compey, la dame de Genève-Lullin, Renaude et Antoinette Allamand et quelques autres dames du duché, pour l'accompagner jusque dans ses nouveaux États.1
Il se dit (sans preuves sur les dates) que le Nant de Montendry a inondé Chamoux "en 1428 ou 29", détruisant le cloître du prieuré, endommageant l'église ; le rez-de-chaussée du château fut enseveli. Quant aux maisons des villageois… qu'en est-il resté ? La famille de Jean de Seyssel vivait probablement à la Rochette à ce moment. Qui a fait face à la catastrophe ?
Jean va recevoir diverses distinctions à la Cour de Savoie, et compter parmi les seigneurs savoyards.1
En 1441, il est maréchal de Savoie, et assiste à une assemblée diplomatique réunie à Villefranche en Beaujolais face à Philippe de Bourbon.2 En 1445, il est présent à Genève avec de nombreux autres seigneurs savoyards, auprès du Duc Louis, qui déclare l'inaliébilité du Duché de Savoie.
L'année suivante, vilaine affaire à la Cour de Savoie : Guillaume de Bolomier, chancelier de Savoie, Premier Ministre d'État, met en cause un des seigneurs, et se trouve à son tour convaincu de prévarication, condamné, et jeté vif dans le Léman une pierre au cou. Ce n'est qu'un règlement de compte parmi d'autres, alors que les seigneurs prennent des libertés face au pouvoir des princes régnants.
Les temps sont troublés :
- en Italie, les divers États, Savoie comprise, s'agitent autour du Milanais.
- les relations avec Charles VII Roi de France sont troublées, depuis que le Dauphin (futur Louis XI) a épousé la princesse Charlotte de Savoie sans le consentement paternel.
- la cour de Savoie est soumise à l'influence de la belle Duchesse Anne de Lusignan, qui a imposé son "parti chypriote".
Dans ce temps, Jean de Compeys, seigneur de Thorens, homme de guerre, de tournoi, mais aussi, courtisan, intrigant, prenait de l'influence à la Cour.
Devenu "le principal favori du Duc Louis, abusant de son crédit, [il] s'attira la haine des plus grands seigneurs de Savoie ; entre autres, de Jean de Seyssel, seigneur de Barjat, Maréchal de Savoie, de François de la Palu, seigneur de Varembon, Comte de la Roche, et Guillaume de Luirieux, seigneur de la Cueille et Savigny, qui, ne pouvant supporter l'insolence de Compeys, pratiquèrent leurs parents et leurs amis pour faire une ligne contre lui." 2
Il sont presqu'une vingtaine à se liguer contre le favori, et en informent le Duc Louis, qui ne réagit pas. A la suite d'une altercation à la chasse, Compeys se plaint aurès de la duchesse Anne ; une procédure criminelle étant engagée, les ligueurs passent en Dauphiné. Des médiateurs interviennent, l'affaire s'apaise. Mais Compeys accuse à nouveau, le Duc Louis se transporte à Pont de Beauvoisin (limite de la Savoie et du Dauphiné) et prononce le banissement des ligués à perpétuité, la confiscation de leurs biens et charges (sentence de 1451, rendue avec beaucoup de précipitation2).
Les bannis obtiennent tout à tour l'intervention du Pape, du Roi d'Aragon, du Duc de Bourgogne, mais sans effet. Ils demandent finalement protection au Roi de France, Charles VII : celui-ci a déjà des griefs contre Louis de Savoie à cause de son héritier ; et… son fils rebelle, le Dauphin, est l'un des protecteurs de Compeys.2 Belle occasion d'intervenir ! Charles VII avance avec son armée jusqu'à Feurs ; un cardinal s'entremet, Louis de Savoie se déplace à Feurs, où ils passent divers accords2 :
- les gentilhommes chassés seront rétablis dans les trois mois,
- Louis et Charles se promettent assistance armée en cas de guerre,
- Yolande de France, un bébé, (sœur du Dauphin) est promise à l'héritier du trône de Savoie.
En fait, la sentence du Pont de Beauvoisin n'est cassée qu'en août 1454 !3
Entre temps, le roi Charles VII a demandé l'autorisation de faire passer des troupes vers l'Italie par la Savoie, ce qui déplaît au Dauphin : ce dernier fait faire plusieurs courses et hostilités dans les Etats de Savoie.
Pauvre Savoie, terre de passage !
Ce que cette affaire nous rappelle :
La Féodalité a trouvé ses origines dans les temps troublés du premier millénaire : là où un homme était capable d'organiser la défense pour (avec) ses voisins, il a pris du pouvoir, un pouvoir militaire.
Au sommet, une famille (ici, les Comtes de Savoie) a su fédérer la défense, et s'est arrogé le droit de distribuer les pouvoirs sur les territoires ; ainsi, un seigneur tient ses fiefs de son souverain, à qui il doit prêter serment, et qui peut le démettre; lui-même, dans un système pyramidal, peut être suzerain de "plus petits" vassaux. Le serment est renouvelé à chaque prise de possession par les héritiers successifs.
L'Église compte d'autre part elle aussi de grands seigneurs, très impliqués dans les affaires de ce monde ; d'ailleurs, les seigneurs aux nombreux enfants s'entendent à placer leurs cadets à des postes ecclésiastiques (on voit souvent des Miollans, des La Chambre, parmi les évêques et autres grands abbés)
Malgré le serment au suzerain, les grands seigneurs, hommes de guerre, conservent une grande indépendance d'esprit, et les actes de rebellion trouvent généralement une justification "en toute bonne foi" dans d'autres serments, d'autres devoirs…
On pense au Ruy Blas de Victor Hugo :
- Qui t'a fait Duc ?
- Qui t'a fait Roi ?
Le 15 août 1456, Louis [de Savoie], pour reconnaissance des services qu'il avait reçus de Jean de Seyssel, Seigneur de Barjat & de la Rochette, Maréchal de Savoie, érige la seigneurie de la Chambre en Comté, en faveur d'Aimé [Aymon] de Seyssel son fils, qui, comme héritier de Gaspard, seigneur de la Chambre, son oncle, prit le nom et les armes de la Chambre.2
Étonnant balancier de la fortune à la Cour de Savoie !
Le père fit preuve de rebellion ; après un "mauvais début", le fils tôt récompensé serait peut-être plus docile?
2012- Recherche et transcription A.Dh.
Sources bibliographiques
1- La Maison de Seyssel : ses origines, sa généalogie, son histoire : ... Marc de Seyssel-Cressieu
2- Archives départementales de Savoie - Archives de cour - SA 10 (inventaire 1967) :
Grâce apportée par le Duc Lovis de Savoye à la réquisition du Roy de France à Jean de Seissel, seigneur de Barjac et de La Rochette, Maréchal de Savoye, François de la Palud, Comte de la Roche, Seigneur de Varambon, et autres nobles du Pais de Savoye des crimes de félonie par eux commis avec restitution de tous leurs fiefs et biens confisqués par la sentence contre eux prononcée. Avec les réquisitions faites par ledit Roy de France - 30 septembre 1454.
3- Histoire généalogique de la royale maison de Savoie, justifiée par titres ... Samuel Guichenon Turnin, 1778
Bibliographie
Sur Gallica : http://gallica.bnf.fr/
1- La Maison de Seyssel : ses origines, sa généalogie, son histoire : ... Marc de Seyssel-Cressieu
Sur GoogleBooks
• Histoire généalogique de la royale maison de Savoie, justifiée par titres ... Samuel Guichenon Turnin, 1778
• Chroniques de Yolande de France ... 1859, Volume 1 - L. Ménabréa (Académie royale de Savoie)
Pour les chercheurs : ressources à explorer
Archives Départementales de Savoie
Trésor des Chartes des Ducs de Savoie (pièces restituées du fonds des Archives de Cour - Archivio di Stato di Torino)
Cote : FR.AD073.SA 1-259
• Archives en ligne > Autres archives en ligne > Archives de Cour (Fonds de la province de Savoie-propre) SA 1 à 38.
SA 26 Forez à La Serraz. (42 pièces parchemin, 2 cahiers et 13 pièces papier, 2 sceaux. 1246-1714)
Liste des fiefs et localités : Forez, Francin, Gerbaix, Gilly, Hauteville, L'Hôpital-sous- Conflans, Jongieux, La Bathie (commune près d'Albertville), La Bâtie d'Albanais, La Bâtie-Saint-Eustache (à Saint-Eustache, commune du canton d'Annecy-Sud), La Bâtie de Saint-Jean-le-Vieux (canton de Domène, Isère), La Biolle, La Bridoire, La Compôte, Les Echelles, La Motte (La Motte-Servolex), Pallud, Poypon , La Rochette et La Croix de La Rochette, La Serraz. (…)
- Investitures accordées par les comtes de Savoie à la Maison de La Rochette (1365-1405).
- EN LIGNE (SA 26 p 181 /346 ) Inféodation par Louis, prince de Piémont, lieutenant général du duc Amédée VIII, à Jean de Seyssel, seigneur de Barjac, maréchal de Savoie, du château, du mandement et de l'omnimode juridiction de La Rochette en échange de biens dans les mandements de Chambéry et du Bourget (1438, 27 janvier).
(+ de détails : Inféodation du lieu et mandement de La Rochette accordée par le Duc Louis de Savoie à Jean de Seyssel, seigneur de Barjat, Maréchal de Savoie en échange des hommes, hommages et autres revenus seigneuriaux céddés audit Duc par ledit seigneur de Seissel dans les mandements de Chamberi et Montmeillan et du Bourget, soit dans les paroisses de Bissi, Frisiani, Doumete, Treserve et Bordel, Thoiry, la Thuille, Chambéri, Montmaillan, Albin, Clarafont, Bassin, St Alban, Nucet, Moraz, St Pierre de Soucy, Planeisse, et Barberas, mieux spécifiés dans un État d'iceux revenus y annexé, y compris 100 vaisseaux de froment aussi remis par ledit seigneur de Seissel pour le droit de rachat des paroisses de Chamoux, Bettonet, Burgnion, Montglibert et Montudrit.
Avec la déclaration que non obstant que ladite inféodation soit faite pour ledit Jean et ses héritiers mâmes et femelles il se devra entendre tant seulement pour les mâles. 27 janv. 1438)
SA 42 Chamousset, Chamoux, Charmet.
- Reconnaissance et hommage lige en faveur de Jean, seigneur de La Chambre, vicomte de Maurienne, par Pierre Didier, de Chamousset, pour sa maison-forte de Chamousset et autres fiefs sous réserve de la fidélité due au comte de Savoie (1292). (?)
- Donation faite à Jean, seigneur de La Chambre, vicomte de Maurienne, en raison de services rendus par Richard de la Chambre, père de ce dernier, par Jean Bertrand de Chamousset, chevalier, de sa maison-forte avec tour ronde et dépendances, situées dans le castrum de Chamousset (1325). (?)
- Reconnaissance par Poncet Bertrand de Chamousset, damoiseau, qui déclare tenir en fief de Jean, seigneur de La Chambre et de Châteauneuf, vicomte de Maurienne, sa maison-forte au mollard de Chamousset près de l'église et autres biens (1353). 5?)
- Pièces du procès intenté par Antoinette, fille de feu Aymar de Miolans, chevalier, seigneur des Hurtières, et femme de Jacques de Rovorée, seigneur d'Yvoire, contre Jean, seigneur de La Chambre, vicomte de Maurienne, en appel à la suite d'une sentence adjugeant à ce dernier la maison forte de Chamousset (1403-1411).(?)
- Donation faite par Jean, seigneur de La Chambre, vicomte de Maurienne, de sa maison forte de Chamousset et des fiefs tenus du seigneur des Hurtières, en faveur de Jean, bâtard de La Chambre, dit d'Aiguebelle (1412).(?)
- Reconnaissance passée en faveur de Jean de Seyssel, seigneur de Barjac et de La Rochette, maréchal de Savoie, par Guillaume Bertrand de la Pérouse, stipulant au nom de Jacquemette de La Rochette, sa femme (1441).
SA 55 La Rochette (suite).
- Sentence arbitrale prononcée par Louis, duc de Savoie, entre Jacques de Montmayeur, chevalier, seigneur de Villard-Sallet, et Jean de Seyssel, chevalier, seigneur de Barjac et de La Rochette, maréchal de Savoie, à propos du château et du mandement de Villard-Sallet, des hommes de l'abbaye du Betton dans les paroisses du Moûtier (La Trinité) et de Villard-Sallet et d'autres fiefs que ce dernier prétendait dépendre de sa seigneurie de La Rochette (1443).
- Jugement prononcé par Amédée, cardinal légat, et Louis, duc de Savoie, son fils, contre Jean de Compey, chevalier, seigneur de Thorens, qui est condamné à une amende de 500 marcs d'or pour avoir fait défaut à des citations en vue d'un arbitrage dans l'affaire qui l'oppose à Jean de Seyssel, seigneur de Barjac et de La Rochette, maréchal de Savoie, François de la Palud, seigneur de Varambon, Jacques de Montbel, seigneur d'Entremont, Guillaume de Luyrieux, seigneur de la Cueille, Pierre de Menthon, Jacques de Challant, seigneur d'Aymaville, et leurs complices (1450).
SA 141. Province de Maurienne (suite) : La Chambre.
- Investiture consentie par Bonne de Bourbon, mère et tutrice d’Amédée VIII, comte de Savoie, à Jean, seigneur de La Chambre, de la vicomté de Maurienne et des châteaux, hommes, juridictions et fiefs tenus du comte (1392, 30 octobre). (?)
- Copie de l’érection de la seigneurie de La Chambre en comté par Louis, duc de Savoie, en faveur d’Aymon, seigneur de La Chambre, vicomte de Maurienne, en raison des services rendus par le père de ce dernier, Jean de Seyssel, seigneur de Barjac, maréchal de Savoie (1456, 15 août).
- Donation et inféodation par Louis, duc de Savoie, à Aymon, comte de La Chambre, de la maison forte de La Chambre et de la paroisse de Notre-Dame-de-Cruet en échange des revenus du comte de La Chambre dans le mandement de Montmélian, à Coise, Villaroux, Villard-d’Héry, Villard-Sallet et au Moûtier (La Trinité), et dans la paroisse de Saint-Jean-d’Arvey et moyennant la somme de 300 écus d’or (1456, 22 décembre).
SA 144. Province de Maurienne (suite) 1 : Maurienne en général et de Bessans à Termignon. Liste des fiefs et localités : Bessans, Chamoux, La Cachette (à Albiez-le-Vieux), Cuines, Lanslebourg et Lansvihard, Les Hurtières, les Villards, Montaimont, Montgellafrey, Orelle, Pontamafrey, Saint - Georges - d’Hurtières, Saint - Jean - d’Arves, Saint-Jean-de-Maurienne, Saint-Julien-de-Maurienne, Saint-Martin-la-Porte, Saint-Michel-de- Maurienne, Saint-Rémy.
- CHAMOUX. Hommage d’Antoine Jordane à Jean de Seyssel, seigneur de Barjac, La Rochette et Chamoux, maréchal de Savoie, en conséquence de l’échange fait par ce dernier avec le duc de Savoie du château et de la terre de La Rochette contre le mandement de Chamoux : Jean de Seyssel, qui reconnaît tenir du duc tout ce qu’il possède dans les paroisses de Villard-Léger, Champlaurent, et Étable, investit Antoine Jordane de ces biens (1438, 26 juillet).
SA 145. Province de Maurienne (suite) : Titres de la Maison de la Chambre.
- Sentence arbitrale rendue par Bonne de Bourbon, comtesse de Savoie. tutrice du comte Amédée VIII, au sujet du différend survenu entre son neveu, Jean, seigneur de La Chambre, vicomte de Maurienne, et Gaspard, fils de Gaspard de Montmayeur, chevalier, seigneur de Villard-Sallet, à propos des hommages de Jean de Montmayeur et de Humbert de La Croix, damoiseau (1392). (?)
SA 148 Province de Maurienne : Titres de la Maison de Chambre (suite).
Mémoire juridique relatif à la cause pendante entre Jacques de la Baume et Jean de Seyssel, seigneur de Barjac et de La Rochette, maréchal de Savoie, au sujet de la succession de Françoise de la Baume, femme de ce dernier, qui avait reçu d’elle le château de Sermoyer, s.d. (vers 1460).
À partir de 1465,
seigneur de Montfort en Bresse,
seigneur et comte de La Chambre,
vicomte de Maurienne,
baron de Sainte-Hélène de Millières et des Villards ;
seigneur de l'Hueille, des Urtières, de Saint-Rémy,
d'Aiguebelle, d'Ayton, d'Avrieux, du Bourget,
de Barjact, de Chamoux, de La Rochette
et de Cuines, en Savoie; de Sermoyé en Bresse,
de Noyer et de Morillon en Bourgogne,
châtelain de Tarentaise,
d'Aiguebelle et de l'Ile;
vidame de Genève,
de 1430 environ à 1466.
Il épouse en octobre 1449, Marie de Savoie, fille de Louis de Savoie (seigneur de Raconis, maréchal de Savoie, chevalier de l'ordre du Collier).
Aymon apporte en dot la seigneurie de Montfort, et divers biens ou droits seigneuriaux qu'il posséde en Bresse. Par ailleurs, le duc de Savoie le nomme à diverses charges et dignités, entre autres, la châtellenie d'Aiguebelle.
Mais tous ses biens sont séquestrés en 1451, en exécution de la sentence du Pont-de-Beauvoisin : il a suivi son père dans la rebellion contre le seigneur de Campeys. Mais il bénéficie, comme les autres ligueurs, de l'amnistie obtenue par le roi de France et rentre en Savoie vers la fin de l'année 1454.
Peu de mois après son retour, Aymon de Seyssel hérite de la totalité de l'immense fortune des La Chambre en vertu du testament de Gaspard de La Chambre, son oncle maternel mort sans héritier direct; le testateur exige que son héritier relève son nom et ses armes. Il devient comte de la Chambre.
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Gironné d'or et d'azur de huit pièces |
D'azur, semé de fleur de lis d'or, à la bande de gueules brochant sur le tout. |
Parti : - au premier, d'azur, semé de fleur de lis d'or, à la bande de gueules brochant sur le tout, - au second, gironné d'or et d'azur de huit pièces |
Le 15 août 1456, Louis [de Savoie], pour reconnaissance des services qu'il avait reçus de Jean de Seyssel, Seigneur de Barjat & de la Rochette, Maréchal de Savoie, érige la seigneurie de la Chambre en Comté, en faveur d'Aimé [Aymon] de Seyssel son fils, qui, comme héritier de Gaspard, seigneur de la Chambre, son oncle, prit le nom & les armes de la Chambre.2
Aymon de Seyssel-La Chambre meurt le 15-12-1466, au château de la Rochette ; il a 36 ans, et n'a survécu à son père Jean qu'une année. Quoiqu'il ait participé à l'histoire de son temps, il reste donc dans l'histoire des fiefs avant tout comme l'héritier de la lignée La Chambre.
Il laisse un fils, Louis de Seyssel-La Chambre.1
2012- Recherche et transcription A.Dh.
Sources bibliographiques
in Gallica : http://gallica.bnf.fr/
1- La Maison de Seyssel : ses origines, sa généalogie, son histoire : ... Marc de Seyssel-Cressieu
2- Histoire généalogique de la royale maison de Savoie, justifiée par titres ... Samuel Guichenon Turin, 1778
Sources iconographiques
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Trésor des Chartes des Ducs de Savoie (pièces restituées du fonds des Archives de Cour - Archivio di Stato di Torino)
Cote : FR.AD073.SA 1-259
SA 28 –
- Échange entre Louis, duc de Savoie, et Aymon, comte de la Chambre, vicomte de Maurienne, qui cède au comte les servis et revenus lui appartenant dans le mandement de Montmélian et reçoit l'inféodation de la maison forte, des tours et de la paroisse de La Chambre et de la paroisse de Notre-Dame-du-Cruet qui sont érigées en comté (1456).
SA 39 - BONVILLARET. Mise en possession au profit d'Aymon, comte de La Chambre, vicomte de Maurienne, et de Claude Thomas dit Roy, drapier de Chambéry, d'une vigne d'environ 60 fossorées, sise dans le mandement de Bonvillaret et vendue aux enchères au préjudice du seigneur des Hurtières (1469).
SA 42 Chamousset, Chamoux, Charmet.
CHAMOUX. Compte des compositions reçues aux assises de la châtellenie de Chamoux (1468).
SA 46
- Registre de reconnaissances reçues par Pierre Bourbon, notaire d'Aiguebelle et commissaire pour Aymon de La Chambre, vicomte de Maurienne, seigneur de Châteauneuf, pour les biens dépendant du fief de Châteauneuf (1450-1460).
- Reconnaissance passée en faveur du même par Jean de Mouxy, copie (1458).
- Concession par ledit Aymon de La Chambre, qui accorde à Jean de Montchabod de ne plus lui devoir l'hommage personnel pour les biens tenus de lui, mais seulement l'hommage réel (1466).
SA 55 La Rochette (suite).
- Jugement prononcé par Amédée, cardinal légat, et Louis, duc de Savoie, son fils, contre Jean de Compey, chevalier, seigneur de Thorens, qui est condamné à une amende de 500 marcs d'or pour avoir fait défaut à des citations en vue d'un arbitrage dans l'affaire qui l'oppose à Jean de Seyssel, seigneur de Barjac et de La Rochette, maréchal de Savoie, François de la Palud, seigneur de Varambon, Jacques de Montbel, seigneur d'Entremont, Guillaume de Luyrieux, seigneur de la Cueille, Pierre de Menthon, Jacques de Challant, seigneur d'Aymaville, et leurs complices (1450).
- Requêtes et dépositions de témoins pour le procès intervenu entre Aymon, comte de La Chambre, vicomte de Maurienne, et les habitants de Saint-Pierre de Soucy au sujet du nouveau chemin fait sur l'initiative de ceux-ci au préjudice du péage de La Rochette (1468-1470).
SA 58
LE MONTELLIER. Procédure devant le Conseil résident auprès du duc de Savoie entre Aymon de Seyssel, comte de La Chambre, vicomte de Maurienne, et Guillaume de Montbel, seigneur du Montellier, de Nattage et du mandement de Pierre-Châtel, qui revendique au nom de sa femme, les droits de celle-ci aux successions d'Urbain de La Chambre, son père, de son aïeul et de Gaspard de La Chambre, son frère (1457-1460).
SA 58
MONTMAYEUR. Accord conclu entre Gaspard, seigneur de Montmayeur, et Urbain, seigneur de La Chambre, vicomte de Maurienne, qui s'oblige à payer dans le délai de quatre ans la somme de 500 francs, valant chacun 15 deniers de Savoie, pour les vêtements nuptiaux de Louise de La Chambre, sa fille, qui doit épouser le dit Gaspard de Montmayeur (1427).
- Pièces du procès intenté par Jacques, comte de Montmayeur, contre Aymon de Seyssel, comte de La Chambre, vicomte de Maurienne, héritier de Gaspard de La Chambre, en vue d'obtenir le payement de 4 000 florins, reste de la dot de Louise de La Chambre, femme du demandeur, 2 registres de 81 et 91 ff. (1454-1455 et 1462-1465).
SA 58
- Renonciation par Jeanne de La Chambre en faveur d'Urbain de La Chambre, vicomte de Maurienne, son père, et de Claude et Jean de La Chambre, ses frères, à tous ses droits aux successions de ses parents et grands parents moyennant la somme de 5 000 florins, qui lui a été constituée en dot à l'occasion de son contrat de mariage avec Jacques de Miolans, coseigneur des Hurtières (1422).
SA 145. Province de Maurienne (suite) : Titres de la Maison de la Chambre.
- Enquête à l’occasion du procès, intenté devant le Conseil résident auprès du duc de Savoie contre Jean de La Chambre, vicomte de Maurienne, par sa nièce Françoise, fille d’Aymon de La Chambre, seigneur d’Ornacieux, et de Jeanne de Miribel, et femme de François de Châteauneuf, seigneur de Saint-Quentin, au sujet de la possession du château d’Ornacieux et de la succession de feu Jean de La Chambre, vicomte de Maurienne, père dudit Jean de La Chambre et aïeul de Françoise de La Chambre, reg. de 205 ff.
- Renonciation par Anne de La Chambre, veuve de Bertrand de Saluces, seigneur d’Anthon, en faveur d’Urbain, seigneur de La Chambre, vicomte de Maurienne, son père, et de Claude de La Chambre, son frère, à tous ses droits dans les successions de son père et de sa mère en raison des 15000 florins qui lui ont été nouvellement constitués en dot (1431). (1417).
- Consultation juridique au sujet de la substitution contenue dans le testament d’Urbain de La Chambre vicomte de Maurienne, au profit de Jeanne de La Chambre, sa fille, femme de Jacques, seigneur de Miolans, clause dont Antelme de Miolans, petit fils dudit Urbain de La Chambre, revendique le bénéfice s.d. (milieu du XV~ s.).
- Sentence du Conseil résident à Chambéry, qui condamne Humbert Mareschal, déjusseur de Louis de Chalon, prince d’Orange, à payer 5 500 francs à Marguerite de Chalencon, mère et tutrice de Gaspard de La Chambre, vicomte de Maurienne (1445).
- Quittance dotale passée par Guillaume de Montbel, seigneur du Montellier, mari d’Aynarde de La Chambre, en faveur de Gaspard de La Chambre (1453).
- Transactions intervenues entre Aymon, seigneur de La Chambre, du consentement de Jean de Seyssel, seigneur de Barjac et de La Rochette, son père, et Jean dit de Saint Rémy, bâtard de La Chambre, qui renonce à ses prétentions sur l’hoire des La Chambre contre le vieil étang de Montailleur, les maisons fortes de Chamousset et d’Aiguebelle et autres biens cédés en fief nobles, copie (1454-1459).
SA 146 Province de Maurienne : Titres de la Maison de Chambre (suite).
– Pièces du procès intenté devant le Conseil résident près du Duc de Savoie par Aymon, comte de La Chambre, aux fins de lui interdire l’usage du nom et des armes des la Chambre (1459)
- Procès intenté contre Jacques, comte de Montmayeur, par Aymon comte de La Chambre, au sujet d’hommages revendiqués par ce dernier(1462-1463)
- Actes de procédure opposant devant le Conseil résident près du Duc de Savoie les religieux du Prieuré de saint-Benoît de Cessieu et Aymon comte de la Chambre, vicomte de Maurienne, à propos de la possession de biens à Mont Saint-Benoît (1470-1471)
A lire l'histoire tumultueuse de Louis Ier de La Chambre, on retrouve un peu des épopées du Moyen-Âge, avec les Ganelon et autres fourbes… Pourtant, Louis fut aussi protecteur des Arts, au moins à travers ses œuvres (il a soutenu ou créé diverses fondations religieuses), gestionnaire : il fit construire la Halle de La Rochette. Enfin, ses épouses n'ont pas connu le sort des femmes de Barbe-Bleue, quoique… la première mourut peut-être rongée de détresse.
Étonnant, passionnant personnage.
À partir de 1470
• comte de La Chambre,
• vicomte de Maurienne,
• baron de Cuines, des Villars, d'Hurtières,
de Châteauneuf, de Barjact, de Sermoyer et de Sainte-Hélène de Millières,
• seigneur de La Rochette, de Chamoux, de l'Heuille, d'Epierre, d'Avrieux, du Bourget, de Pontamafrey, de Neyrieux, de Noyer, de Morillon, etc., etc.,
• vidame de Genève,
• châtelain de l'Ile, d'Aiguebelle et de Tarentaise,
• conseiller et chambellan de Louis XI, roi de France,
• chambellan des ducs de Savoie,
• gouverneur général et régent de Savoie pendant la minorité du duc Philibert Ier.
Louis de la Chambre
"Personaggio turbulente di alti pensieri.. . » Della Chiesa.
Louis de Seyssel, dit de La Chambre, fils d'Aymon de Seyssel, comte de La Chambre, et de Marie de Savoie, succéde à son père dans le comté de La Chambre pour la totalité de ses biens, et dans toutes les charges qu'occupait ce dernier.
Amédée IX, duc de Savoie, par lettres patentes datées de Chambéry, le 12 septembre 14711, lui confére, pour sa vie durant, les fonctions de vidomne de Genève ainsi que celles de châtelain de l'Ile, d'Aiguebelle et de Tarentaise tant en-dessus qu'en-dessous des roches.
Il épouse d'abord en 1472 Jeanne de Châlon apparentée à plusieurs maisons souveraines, marraine du futur Philibert Ier de Savoie. Les graves événements auxquels son mari est mêlé atteignent la santé de Jeanne; il sort de prison pour la retrouver mourante (elle teste à Chamoux, le 23 août 1483, et meurt en septembre).
En 1487, Louis épouse Anne de La Tour Boulogne, fille de Bertrand de La Tour, comte d'Auvergne et de Boulogne, elle-même veuve du prince Alexandre Stuart, fils de Jacques II, roi d'Ecosse. Elle est la mère de Jean de Seyssel-La Chambre. Elle meurt à la Rochette en 1512.
Certains auteurs évoquent une troisième épouse, dont M. de Seyssel-Cressieu ne parle pas.
Louis meurt en 1517, à 72 ans, et rejoint ses deux épouses dans le Couvent des Carmes à la Rochette ; il s'est fait construire un tombeau superbe dans cette église :
"un magnifique mausolée en marbre noir, orné de statues en marbre blanc des quatre vertus cardinales, des douze apôtres et de plusieurs génies symboliques; au-dessus étaient placées les statues, de grandeur naturelle, de Louis de Seyssel, comte de La Chambre, et de ses deux femmes, Jeanne de Châlon, morte en 1483, et Anne de La Tour Boulogne, morte le 13 octobre 1512".
(ce tombeau est contemporain de l'Église de Brou)
En 1787, Jean Lullin, imprimeur à Chambéry, possible témoin occulaire, apporte une précision2:
"On voit au milieu du Chœur [de l'église des Carmes] le magnifique Tombeau en marbre noir de Louis de Seissel, Comte de la Chambre, sur lequel il est représenté couché, avec Jeanne de Chalons et Anne de la Tour d’Auvergne, ses deux Femmes, la première à droite et l’autre à gauche."
Recherche et transcription 2012-2022 A.Dh.
Sources bibliographiques
sur Gallica.fr (BNF)
1- …d'après: La maison de Seyssel : ses origines, sa généalogie, son histoire… de Marc de Seyssel-Cressieu (descendant d'une autre branche de la famille de Seyssel) disponible sur le site de la BNF gallica
2- Notice historico-topographique sur la Savoie, suivie d'une généalogie raisonnée de la Maison royale de ce nom (1787) de Jean Lullin (imprimeur à Chambéry)
Sources iconographiques
Portrait de Louis de Seyssel-la Chambre. Avec nos remerciements chaleureux à Jean de Seyssel (Doc JFDh)
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Archives départementales de Savoie
SA 145. Province de Maurienne (suite) : Titres de la Maison de la Chambre. Contrat de mariage de Louis, fils d’Aymon de La Chambre, vicomte de Maurienne, avec Jeanne, fille d’Antoine de Chabannes, comte de Dammartin, (1456). Généalogie de la maison de Chalon depuis Jean de Chalon, prince d’orange, avec une partie de l’arbre généalogique des maisons de La Chambre, de Nassau et d’orleans-Longueville, issues de la maison de Chalon et prétendant à la principauté d’orange (1554)
SA 146 Province de Maurienne : Titres de la Maison de Chambre (suite).
- Contrat de mariage de Louis, comte de La Chambre, vicomte de-Maurienne; avec Jeanne de Chalon, fille de feu Louis de Chalon, prince d’orange, et d’Eléonore d’Armagnac, fait au château de La Chambre, 3 copies authentiques (1472. 25 mars).
- Contrat de mariage de Louis, comte de La Chambre, vicomte de Maurienne, avec Anne de Boulogne, fille de Bertrand. comte de Boulogne et d’Auvergne, veuve d’Alexandre, duc d’Albany, copie authentique (1487 14 février).
SA 146 Province de Maurienne : Titres de la Maison de Chambre (suite).
Requête adressée au roi de France par Jeanne de Chalon, dame de La Chambre, qui réclame comme fille de Jean de Chalon la propriété du château d’Auberives en Dauphiné, sD. (fin du XIVe s.)
XIVe S. - 1668 - 9 pièces parch., 5 cahiers et 138 pièces papier, 1 sceau.
SA 147. Province de Maurienne : Titres de la Maison de La Chambre (suite).
- Quittance de Louis, comte de La Chambre, vicomte de Maurienne, et d’Anne de Boulogne, sa femme, qui reconnaissent avoir reçu de Jean de Bourges, marchand bourgeois de Lyon, leur procureur, la somme de 3 000 livres tournois que Jeanne, douairière de Bourbon, comtesse de Boulogne, avait été condamnée à leur verser par arrêt du Parlement, de Paris, copie authentique (1505).
- Cession par Louis, comte de La Chambre, à Robert le Jay, marchand et bourgeois de Paris, de 750 livres tournois pris sur une pension due par Jeanne de Bourbon, veuve de Jean de la Tour, comte d’Auvergne (1505).
- Procurations passées par Jean de La Chambre, vicomte de Maurienne, pour exiger que la dot due à Barbe d’Amboise, sa femme, soit versée par Hugues d’Amboise, évêque de Clermont, abbé de Cluny, et les autres administrateurs des biens de Jacques d’Amboise, frère de ladite Barbe d’Amboise (1509-1510).
- Pièces du procès intenté par Louis, comte de La Chambre, vicomte de Maurienne, et Anne de Boulogne, sa femme, au sujet de l’héritage de Bertrand de la Tour, comte de Boulogne et d’Auvergne, père de ladite dame de La Chambre, qui revendique cette succession contre Jeanne de Bourbon, veuve de Jean de la Tour, comte de Boulogne et d’Auvergne, remariée au duc d’Albany et administratrice des biens de ses filles, Anne et Madeleine de Boulogne (1502-1511).
1502 - 1511 2 cahiers et 10 pièces parch., 2 reg., 2 cahiers et 27 pièces papier, 1 sceau.
S A 148. Province de Maurienne : Titres de la Maison de La Chambre (suite). Testament de Louis, comte de La Chambre, vicomte de Maurienne, qui institue comme héritier universel, Jean de La Chambre, son fils aîné et règle les substitutions, copie (1519, 20 avril).
1470. Un grand baron des États de Savoie dans la tourmente
1478-1483. L'affaire du Duc Philibert
1491-1492. L'affaire de l'évêque de Genève
1492 - acquisition du fief des Urtières
Louis 1er de Seyssel-La Chambre succède à son père mort en 1470. Il a une vingtaine d'années.
Il contracte mariage en mars 1472, avec Jeanne de Châlon, apparentée à plusieurs maisons souveraines et aux plus grands feudataires de la couronne de France, et choisie pour marraine du futur Philibert Ier de Savoie.
La situation du comte de La Chambre à la Cour de Savoie est considérable.
Il soutient Yolande de France, veuve en 1472 d'Amédée IX Savoie, Duc de Savoie, et légitime tutrice du prince Philibert, contre les princes, avides de son pouvoir jusqu'à risquer la guerre civile (les princes : ses beaux-frères, et en particulier Philippe, comte de Bresse, et Jean-Louis, évêque de Genève): Louis aurait "contribué puissamment à permettre à cette princesse de garder les rênes du gouvernement".1
Ce qui était normal, en somme : Yolande était sa suzeraine, les seigneurs tiraient une bonne part de leur légitimité et de leur fortune de leur fonction de soutien aux gouvernants.
La Guerre de Cent Ans s'achevait, sans ramener la paix : de Londres à Naples, on intriguait.
Yolande de France était attachée à l'indépendance de la Savoie - or, il ne fait pas bon se trouver le "portier des Alpes" sur le passage obligé des troupes armées ; elle eut à louvoyer entre son frère, Louis XI de France, le Duché de Bourgogne, les Bernois, les Milanais… tous aux prises dans des alliances interchangeables de peu de durée ; pour protéger le Duché, elle s'allia un temps à la Bourgogne : dépit ou méfiance? Écrasé par les Suisses, le Duc de Bourgogne, Charles le Téméraire, la séquestra. Délivrée par Louis XI, qui triomphait, elle dut accepter son autorité.
Il faut dire que Yolande de France, promise toute petite au futur Amédée IX, avait été dès lors élevée à la Cour de Savoie ; puis son frère Louis, encore dauphin… en Dauphiné, s'était rapproché des Savoyards, et, sans prendre l'avis de son père, avait épousé la princesse Charlotte de Savoie : bien des complots se sont ourdis en toute "bonne foi", au nom de droits d'autant plus complexes que toutes les têtes couronnées étaient plus ou moins cousines.
Et chacun tentait de protéger son pré carré - ou mieux, de l'augmenter. 2 et 5
Voici 3 versions de la même aventure de Louis 1er de La Chambre, écrites entre 1859 et 1990 : on verra comment la part de l'interprétation de l'auteur, le souci du détail, peuvent faire basculer complètement l'image que nous pouvons nous faire d'un personne historique.
Les conclusions valent pour les autres pages de cette rubrique bien entendu !
Mais d'abord, les faits !
Le 11 février 1482, le Duc Philibert signe la lettre d'inféodation des châteaux de Louis au profit de son oncle, Philippe de Savoie pour crime de lèse-majesté.
On peut voir ce document (en italien) en ligne sur le site des ADS1.
À la mort de Yolande de France, en octobre 1478, le Duc Philibert n'a encore que 13 ans.
Les luttes de pouvoir contre la régente n'ont guère cessé depuis la mort d'Amédée IX: les princes, et quelques grands seigneurs de Piémont et de Savoie briguent le gouvernement et cherchent toujours à obtenir la régence.
Le seigneur de Miolans et Louis de Seyssel-La Chambre ont des partisans.
Il est convenu que six barons piémontais et six barons savoyards, au nombre desquels se trouvent Myolans et La Chambre, dirigeront les affaires, chacun dans sa province, jusqu'à la majorité du duc dont la personne restera confiée à Grolée que Louis XI, du vivant de sa mère, lui a donné pour gouverneur "tendant à ce que l'enfant fust imbu dès ses jeunes ans en l'amour et bienveillance de la couronne de France, par un gentilhomme françois : ayant opinion qu'il tiendrait à jamais de ceste nourriture".
Mais à Chambéry, une assemblée des notables de Savoie se tourne vers le roi de France : belle occasion pour Louis XI d'intervenir en Savoie.
Fidèle à sa politique de division, il ne donne la régence à aucun des oncles paternels, mais choisit les deux puissants seigneurs de Savoie: il confie la charge de maréchal du duché à Miolans, et désigne Louis de Seyssel-La Chambre pour la régence et le gouvernement général en Piémont et en Savoie, pendant la minorité du jeune duc Philibert Ier.
Celui-ci s'est mis sous la protection du roi de France (son oncle maternel), et il signe à Chinon, le 19 janvier 1480, des lettres nommant régent et lieutenant général de ses États avec une pension de quatre mille florins, Louis de La Chambre, comte dudit lieu et vicomte de Maurienne «de domo antiquorum procerum nostrortim et nobis fidelissimorum». Cette nomination est reconnue par le Conseil ducal, le 4 février 1480 et, de retour dans ses États, le duc Philibert la confirme par patentes datées de Chambéry, le 15 novembre 1480.
Louis XI croyait que La Chambre et Miolans seconderaient sa politique; il les avait comblés de faveurs, ils avaient pris le parti français du temps de la lutte avec le Duché de Bourgogne. Mais - nous dit Marc de Seyssel-Cressieu, il avait compté sans le patriotisme de ces deux barons." 2
Patriotisme ? Le mot n'est peut-être pas approprié en XVe siècle.
Tout en guerroyant en Piémont contre des brigandages, le lieutenant général, secondé par le maréchal de Savoie, cherche à secouer le joug de la France.
Louis XI se rapproche alors de Jean-Louis de Savoie, évêque de Genève, qu'il avait d'abord écarté de la régence, et ordonne à Grolée, gouverneur du duc de Savoie, de quitter Turin et de revenir en France, sous prétexte de chasses en Dauphiné : une fois le jeune Duc en son pouvoir, le roi de France compte reprendre la direction de la politique savoyarde.
Grolée accomplit fidèlement les ordres de son maître ; mais, averti du départ du Duc, le comte de La Chambre réunit une petite troupe et se met à la poursuite du gouverneur ; celui-ci s'est arrêté à Yenne, avec le duc, pour la nuit: c'est leur dernière étape avant d'entrer en Dauphiné.
La Chambre arrive à Yenne avant l'aube, pénètre dans la maison, et s'empare de Grolée : il l'envoie prisonnier à son château de l'Hueille. Il réussit facilement à convaincre le jeune duc qu'il a intérêt à fuir les caresses de son oncle le roi de France.2
Reste à reconquérir le gouvernement du Piémont dont s'est emparé l'évêque de Genève. Le comte de La Chambre revient donc avec le duc à Chambéry, où il réussit à réunir une armée de plus de dix mille hommes, puis il se dirige vers le Piémont, toujours accompagné du duc de Savoie, avec lequel il s'arrête à Turin. Pendant ce temps le maréchal de Miolans avec l'armée de Louis affronte les troupes de l'évêque.
A Turin, le comte de La Chambre ne quitte pas le duc, auquel il cherche à procurer les distractions de son âge (camarades de jeux, mômeries à l'occasion des fêtes de Noël 1481…). Philibert a 16 ans…
Mais la disgrâce était proche.
C'est Marc de Seyssel-Cressieu, lointain parent de Louis 1er qui parle* : "Il est facile de se rendre compte des causes véritables qui ont provoqué cette disgrâce : Louis XI avait déjà cherché à renverser le comte de La Chambre et le ressentiment de ce roi pour celui qui avait déjoué ses calculs politiques est la seule et unique cause de la chute de Louis de Seyssel-La Chambre."
Philippe de Savoie, comte de Bresse, l'un des oncles de Philibert, se prétend menacé par le roi de France. Louis de La Chambre l'accueille à Turin début 1482 ; mais le comte de Bresse lève une troupe salariée d'environ quinze cents hommes, revient à Turin et s'empare de Louis et du jeune Duc.
Voyant sa liberté menacée, Myolans se hâte de regagner la Savoie d'où il passe… en France.
"Quinze jours à peine suffirent à Philippe de Savoie pour instruire le procès du comte de La Chambre. Condamné pour félonie, ses biens furent séquestrés et le comte de Bresse, à la fois juge et partie, crut pouvoir se les faire adjuger. Philibert qui, au dire de la chronique, avait éprouvé un grand déplaisir de l'arrestation du gouverneur général, consentit néanmoins à donner à son oncle l'investiture du comté de La Chambre et de la vicomté de Maurienne.
Pendant ce temps, l'épouse de Louis, Jeanne de Châlon, retirée à Saint-Rambert en Bugey, demandait la libération de son mari. Elle fit délivrer Grolée incarcéré au château de l'Hueille depuis près de deux ans."2
Le 17 avril 1482, elle adressait à M. du Bouchage la lettre suivante :
Monsieur du Bouchage ,
Je me recommande à vous de tout le pouvoir de mon cueur, vous mercians de la poyne que vous avez prins pour Monsieur de La Chambre mon mary ainsy que m'a dist mon maistre d'oustel, lequel ay envoyé à La Chambre et à Leuillie pour la délivrance de Monsieur d'Eslins; et à moy ne tiendra que je ne le feisse mettre en sa liberté pour complayre et obéir au bon commandement du roy, ainsy que plus à plain vous dira le présent pourteur lequeul ay chargié vous dire aulcunes chouses de ma part. Si vous prie qui vous plaise le croyre comme moy-mesme et vous employer pour Monsieur mon mary et pour moy ainsy comme j'en ay ma parfaitte fiance. Et quand temps et lieu sera je ne seray pas ingrate à recognoistre le bien que vous aurez faitz à mondist seigneur de La Chambre ; En vous disans à Dieu, Monsieur du Bouchage, auquel je prie qui, par sa grâce, vous doint bonne vie et longue.
Escript à Saint-Rambert, le XVIIe jour d'avril.
La toute vostre, Jehanne de Chalon. »
Dès que l'évêque de Genève eut conquis la régence, le comte de Bresse conduisit le duc Philibert auprès du roi de France à Lyon ; mais les événements donnèrent cruellement raison au comte de La Chambre : à peine le jeune prince eut-il rejoint son oncle, qu'il mourut à l'âge de 17 ans d'une maladie bizarre, que plusieurs contemporains prirent pour un empoisonnement.2
A vrai dire, Philibert voyageait en France depuis plusieurs mois, et d'autres contemporains penchent pour les suites d'une partie de chasse trop enjouée.[ndlr]
Le nouveau duc de Savoie, Charles Ier était depuis deux ans en France où le roi, son tuteur, le faisait élever, quand la mort de son frère l'appela au trône de Savoie. Il avait 15 ans. Sur le conseil de Miolans, (…) ce prince, d'un caractère énergique, résolut de reconquérir son duché et d'en chasser ses oncles, le comte de Bresse et l'évêque de Genève. Sans prendre l'avis du roi de France, il se mit en route pour la Savoie.
Son premier acte de souverain concerne le comte de La Chambre dont le patriotisme avait si vaillamment défendu la couronne de Savoie contre les agissements de Louis XI.2
Ayant de quitter Beaugency, il envoie, en effet, en juin 1482, une lettre par laquelle il proteste énergiquement contre toute donation des biens confisqués sur Louis de Seyssel-La Chambre.
Le voyage est difficile : Louis XI cherche à le retenir en France; en novembre, il envoie de Tarare de nouvelles lettres:
« Je proteste, dit-il, contre toute donation et toute inféodation des biens du comte de La Chambre et j'affirme ici que toute donation de ces mêmes biens, qui pourrait être faite à l'avenir, devra, en dépit de ma signature, de mon sceau et des autres signes d'authenticité dont elle serait revêtue, être considérée comme nulle et non avenue, car elle m'aura été arrachée par la crainte de déplaire à mon très redouté seigneur et oncle le roi Louis XI.»
A peine rentré dans ses États, le duc Charles confie à Miolans la garde des châteaux de Maurienne qui appartiennent à Louis de Seyssel et, dès que ce dernier a pu sortir de prison, le maréchal les lui remet contre une quittance qui, datée du 14 octobre 1483, stipule formellement que Miolans ne détenait ces châteaux que parce qu'ils lui avaient été confiés en garde par le duc de Savoie.
Libéré des prisons d'Avigliane,* 4 Louis se hâte de revenir en Savoie où l'appelle la santé de sa femme : Jeanne de Châlon, brisée, est gravement malade. Elle teste à Chamoux, le 23 août 1483, instituant son mari légatataire universel. Morte le 15 septembre 1483, elle est enterrée, conformément à sa volonté, dans l'église des Carmes de La Rochette, à côté du tombeau de Jean de Seyssel, maréchal de Savoie.
En Touraine, Louis XI est mort aussi en 1483, au Plessis-lès-Tours.
"Quelques mois à peine après sa sortie de prison, le comte de La Chambre, complètement rentré en faveur, était nommé par le duc Charles Receveur des émoluments des Sceaux des judicatures de Maurienne. Les comptes qu'il faisait tenir des recettes de cette charge lucrative existent encore aux archives camérales de Turin".2
"Le duc Philibert n'avait que quatorze ans lorsque la mort lui enleva son héroïque mère. Les provinces, émues par ce malheur, retombèrent vite dans l'anarchie. Les États, de nouveau convoqués, prirent conseil du roi de France, qui nomma le comte de La Chambre gouverneur général (Simonin).
Ce choix trahissait la politique persévérante d'un prince qui cherchait à semer la discorde pour affermir sa propre puissance. Les oncles du jeune duc. qu'on avait mis à l'écart, furent vivement blessés. Bientôt la lutte devient ouverte : le comte de La Chambre est accusé d'abus et de prévarications.
L'évêque de Genève se hâte de reprendre les rênes du gouvernement. A l'aide d'un ordre secret de Louis XI,
le duc Philibert, sous prétexte d'une partie de chasse, est conduit en Dauphiné par Grolée de L'huis, créature du roi.
De La Chambre court à la poursuite du jeune duc et le ramène en Savoie. Il fait enfermer Grolée de L'huys, comme traître, au château de Leuille en Maurienne, et se met en mesure de faire la guerre à l'évêque de Genève, qui gouvernait le Piémont. Verceil est assiégé par le seigneur de Miolans, qui commandait l'armée expédiée par de La Chambre. Philippe de Bresse, d'après les conseils de Louis XI, gagna quelques officiers de la cour de Savoie. Il chargea Thomas de Saluées de s'emparer du comte de La Chambre (Fleury, Histoire ecclés.).
Cet ordre fut exécuté à Turin, et l'ex-gouverneur fut jeté en prison. Malgré les griefs qui lui étaient imputés, le duc Philibert témoigna quelque déplaisir de cet événement ; mais l'intérêt de l'Etat imposait, à cette heure, d'adhérer aux inspirations du roi de France.
Jean-Louis de Savoie est une seconde fois nommé gouverneur du duché, et Philippe reprend la lieutenance des provinces subalpines. Ce dernier abandonne peu le duc Philibert, qui, malgré les heureux instincts de sa nature, se livre aux dissipations de son âge et à son goût violent pour la chasse, d'où loi vint le surnom de Chasseur. Ce jeune prince, se trouvant à Lyon, mourut à l'improviste (1482). Cette fin prématurée donna lieu à des soupçons d'empoisonnement. Rien de positif ne vint les appuyer.
Charles Ier. frère du défunt (dit le Guerrier), troisième fils d'Amédée IX. lui succéda à l'âge de quatorze ans. Il mourut dans sa vingt-unième année (1489), victime de la vengeance du marquis de Saluées, qui le fit empoisonner.
(…) La mort de Charles, dernier descendant d'Amédée IX, fit passer la couronne à Philippe de Bresse, son grand-oncle, dit Sans-Terre, lequel tient une si large place dans l'histoire de Savoie. Ce prince ne régna que dix-huit mois, et ne parvint au trône qu'à l'époque de son existence où les ambitions passées avaient perdu de leur prestige. Plein de valeur et de hautes et grandes qualités, la fin de sa vie effaça les erreurs du commencement.
Accroissement des troubles.
À la mort de Yolande, les Trois États, assemblés à Rumilly, demandèrent eux-mêmes à Louis XI d'organiser une nouvelle régence. Le roi choisit un homme de confiance, le comte de La Chambre. Mais ce seigneur s'en servit pour des buts personnels, brouilla les affaires et se saisit même du jeune duc. Louis XI fit arrêter La Chambre et s'assura de Philibert en le tenant près de soi. Ce fut à Lyon que mourut le jeune duc; peut-être ses amusements d'exilé contribuèrent-ils à cette fin précoce (1482).
C'est plus court, et le point de vue change !
Les événements de 1478 à 1483, avaient-ils fait perdre le sens de la mesure à Louis de La Chambre?
Cette fois, il allait commettre un crime de lèse-majesté… et s'en sortir pourtant avec les honneurs.
Après la tutelle de Yolande, est venu le temps de la tutelle de la duchesse Blanche de Montferrat. Celle-ci abandonne Chambéry pour Turin : la frontière française est fixée, l'histoire des États d'Italie se joue; les seigneurs piémontais prennent des emplois longtemps réservés à la noblesse savoyarde, où la colère gronde une fois de plus, contre une Duchesse.
Or, Blanche va nommer elle-même le nouvel évêque de Genève, contre l'usage ; et… le siège aurait dû revenir à un Seyssel. C'est la révolte ! Poussé ou soutenu par ses amis, Louis de La Chambre lève une armée contre le Duché, occupe Chambéry et d'autres places, et installe son cousin Seyssel à l'évêché. Mais bientôt, ses troupes se heurtent à celle de Philippe de Bresse, et au terme d'une bataille sanglante, Louis, vaincu, passe en France.
En août 1491, les biens de Louis de la Chambre sont à nouveau confisqués !
La sentence est de nouveau prononcée par Philippe de Savoie, comte de Bâgé, seigneur de Bresse, gouverneur et lieutenant genéral du duc Charles-Jean-Amédée : il déclare confisqués tous les biens de Louis, "jadis comte de La Chambre" (châteaux, lieux, fiefs et arrière-fiefs, biens et revenus)), pour les crimes de félonie et de lése-majesté commis par lui en envahissant à main armée des châteaux et fiefs du duc.
(Philippe, ennemi juré de Louis, est nettement juge et partie ! Et l'acte, qui reprend même les griefs de 1483 annulés par Charles II, semble un tantinet délirant : on y relève des accusations évidemment mensongères. Chamoux cité à de nombreuses reprises prend des airs de repaire de brigand…)
(Lire l'acte d'accusation dans la page "lèse-majesté ?")
Cette sentence est confirmée par le Conseil résident à Chambéry en novembre 1491.
Déjà (en septembre 1491), Blanche, duchesse de Savoie, tutrice du duc, a délivré les patentes unissant les biens confisqués au patrimoine ducal ; et en novembre 1491, la duchesse prescrit au capitaine de Châteauneuf de détruire les châteaux confisqués.
(On aimerait savoir ce que devint sa famille à ce moment-là)
En fait, c'est le château de Châteauneuf qui en fera les frais.
Louis a gagné le roi de France Charles VIII à sa cause : Philippe de Bresse est convoqué à la cour royale pour explications, et doit accepter de "passer l'éponge" : amnistie complète, révocation de la sentence de confiscation….
Louis rentre en Savoie, retrouve ses charges, ses biens… Il récupère La Rochette en mai 1492.
Marc de Seyssel-Cressieu commente en 1900 : " Il est curieux de constater la facilité avec laquelle des événements de l'importance de ceux que nous venons de relater étaient oubliés à la Cour de Savoie. La force et la puissance étaient encore, à cette époque, considérées presque à l'égal des vertus et les abus que l'on pouvait en faire étaient facilement excusés.
Le comte de La Chambre était à peine rentré dans la libre possession de ses biens qu'il reprenait à la Cour la situation à laquelle sa naissance lui donnait droit.
La mort du jeune duc Charles-Jean-Amé [en] avril 1496, faisait passer la couronne de cet enfant de six ans à son grand-oncle Philippe, comte de Bresse, qui avait été, pendant tant d'années, l'irréconciliable ennemi du comte de La Chambre. Le caractère violent et emporté du nouveau duc devait faire craindre à Louis de Seyssel les conséquences que pourrait avoir pour lui ce changement de souverain, mais, à peine monté sur le trône, Philippe fit preuve de la plus grande mansuétude et, loin de chercher à nuire à ses anciens ennemis, s'efforça de se les attacher en les comblant de charges et d'honneurs. L'investiture qu'il donna au comte de La Chambre de tous les biens pour lesquels ce seigneur était obligé de lui rendre hommage renferme les considérants les plus flatteurs; il lui accorda plusieurs charges et l'associa aux affaires de son gouvernement." 2
18 mois plus tard, en 1497, Philibert le Beau, fils de Philippe devient duc de Savoie ; avant de laisser rapidement la place à son frère Charles.
Louis de La Chambre est toujours là, chargé de hautes missons diplomatiques avec la France ; il négocie en particulier un nouveau passage des troupes françaises vers l'Italie. Toujours chambellan ducal, le comte de La Chambre réside pratiquement jusqu'à sa mort auprès de son nouveau souverain; il est à La Rochette au moment de sa mort, en mai 1517, à 67 ans.
Louis de La Chambre est-il ébranlé par ces aventures, alors qu'il vieillit ?
Amédée de Foras étudiant la lignée des Miolans (parents des la Chambre) qui s'épuisait, constate:
" Louis, comte de La Chambre et vicomte de Maurienne, devint à la fin du XIVe siècle réel et unique possesseur, si ce n'est de toute, au moins de presque toute l'antique seigneurie du mandement et château d'Urtières, dont il fut investi en 1412 (Arch. Savoiroux)."
Les mines des Urtières passaient donc aux La Chambre (plus tard, Barbe d'Amboise douairière de Chamoux en recueillit les fruits).
A.Dh.
Notes
* En 1868, Victor de Saint-Genis écrit 3 : "[Louis] ne quitte plus Philibert, le conduit de fête et fête de Chambéry à Rumilly, où se tinrent les États en décembre 1481, mais de préférence sur les bords du Rhône, à Seyssel, Châtillon, Yenne, Saint-Genix, où l'on chasse, où l'on danse, , et d'où il est aisé en une journée de descendre jusqu'à Lyon par le cours rapide du fleuve. Le comte de La Chambre, pris par surprise, est à son tour enfermé dans la prison de Myolans." Les sources sont citées : Archives de Cour (Maurienne - Mazzo III § - Enqueste touchant les delicts et œuvres de fait perpétrés par Messire Loys de La Chambre)
Sources bibliographiques
1- ADS SA 26- Archives de Cour : province de Savoie > SA 26. Forez à La Serraz. > La rochette, La Croix de la Rochette - vue 226
2- La Maison de Seyssel : ses origines, sa généalogie, son histoire : ... Marc de Seyssel-Cressieu in Gallica : http://gallica.bnf.fr/ (Il faut saluer la richesse des notes bibliographiques de cet ouvrage.)
2- d'après : Yolande de France, Duchesse de Savoie, Sœur de Louis XI (Michèle Brocard, Cabédita 1999)
3- Histoire de Savoie d'après les documents originaux depuis les temps les plus reculés jusqu'à l'annexion, Victor de Saint-Genis, édité à Chambéry, 1868 Vol.1 page 478 (scan Google Books / BCU Lausanne)
4- Chroniques de Yolande de France ... Léon Ménabréa, 1859, Volume 1 ( scan GoogleBooks/The New York Public Library)
5- cf Histoire de la Savoie Henri Ménébréa (1933 - 1990, La Fontaine de Siloé)
Pour les chercheurs : ressources à explorer
Louis [de Seyssel], comte de La Chambre, vicomte de Maurienne. - SA 26, 37, 46, 47, 55, 141, 142, 145, 146, 147, 159, 162, 251 Mariage : 145, 146. Testament : 148
Archives Départementales de Savoie
Archives en ligne » Autres archives en ligne > Archives de Cour ( Fonds de la province de Savoie-propre) - SA 1 à 38 SA 26. Province de Savoie (suite). Forez à La Serraz.
en détail
• AD073 - cote SA 26 Forez à La Serraz. (42 pièces parchemin, 2 cahiers et 13 pièces papier, 2 sceaux. 1246-1714)
- EN LIGNE, page 226/346 Inféodation consentie par Philibert, duc de Savoie, à son oncle, Philippe de Savoie, comte de Bâgé, des châteaux et mandements de L'Heuille, de La Rochette, des Hurtières, de Sainte-Hélène, Chamoux, Montailleur, Neyrieu (Ain) et Juis (Ain) en conséquence de la confiscation des biens de Louis, comte de La Chambre, vicomte de Maurienne, pour crime de lèse-majesté (1482, 11 ou 20 février).
AD073 - cote SA 37 Titres de la Maison de Seyssel.
- Transaction passée entre Louis, comte de La Chambre, vicomte de Maurienne, et Françoise, sa fille, femme de Gabriel de Seyssel, baron d'Aix, de la Bâtie et de Meillonnas, au sujet de leurs droits à la succession de la principauté d'Orange, hérités de Jeanne de Chalon, femme dudit comte de La Chambre (1491, 5 janvier).
- Transaction entre Françoise de La Chambre, femme de Gabriel de Seyssel,
baron d'Aix, et Philiberte de Luxembourg, princesse d'Orange, mère et tutrice de Philibert de Chalon, prince d'Orange, comte de Tonnerre, au sujet de la dot de 60 000 livres, jadis constituée par Jean, comte d'Armagnac en faveur d'Eléonore d'Armagnac, femme de Louis de Chalon, prince d'Orange, et aïeule de la dite Françoise de La Chambre, copie (1504, 8 novembre).
AD073 - cote SA 42 Chamousset, Chamoux, Charmet.
CHAMOUSSET. Reconnaissance passée en faveur du comte de La Chambre par Jean de La Chambre, seigneur de Chamousset, fils de Jean, bâtard de La Chambre, pour la maison forte de Chamousset et autres biens, s.d. (fin du XVe s.)
AD073 - cote SA 46 - Registres de reconnaissances et hommages, reçus par Pierre Gavens, secrétaire ducal, commissaire et receveur des extentes de Louis, comte de La Chambre, pour des biens relevant des châteaux de Châteauneuf et de Sainte- Hélène-des-Millières (1489-1490).
SA 47 - Reconnaissance en faveur de Louis, comte de La Chambre, vicomte de Maurienne, pour des biens situés dans le mandement de Châteauneuf par Archives départementales de Savoie, Trésor des chartes page 54/65 Guigues et Claude, fils de feu Jacques d'Orlyé, et par noble Claude Palluel, héritier de Guigues de Montmayeur (1489-1490).
- Compte des recettes et dépenses de la châtellenie de Châteauneuf, rendu par Aymon de la Charnée, châtelain dudit Châteauneuf pour le comte de La Chambre, vicomte de Maurienne (1493).
- Registre des reconnaissances de plusieurs nobles tenant des biens dans le mandement de Châteauneuf, reçues par Louis Germanet, notaire public et commissaire des extentes de Louis, comte de La Chambre, vicomte de Maurienne, baron de Cuines et de Châteauneuf (1514-1516).
AD073 - cote SA 55 - La Rochette (suite)
- Ventes consenties en faveur de Louis, comte de La Chambre, vicomte de Maurienne, de biens situés à La Rochette (1498).
- Prix-fait pour la construction d'une halle à La Rochette (1512).
- Inventaire des meubles du château de La Rochette (1512).
AD073 - cote SA 58 - Contrat de mariage entre Françoise, fille de Louis, comte de La Chambre, vicomte de Maurienne, et Jacques de Miolans, fils aîné d'Antelme, baron de Miolans et d'Anjou (1479).
- Quittance passée par Jean de Montmayeur, seigneur du Crest, d'une somme de 10 000 florins à compte de 30 000 florins restant à lui payer pour sa renonciation au profit de Louis, comte de La Chambre, de ses droits à la succession de Gaspard, comte de Montmayeur (1488).
- Renonciation en faveur du même comte de La Chambre par Françoise de Sassenage, vicomtesse de Clermont et de Tallard, de ses droits à l'hoirie de Gaspard, comte de Montmayeur, son grand père, et de Jacques, comte de Montmayeur, son oncle, copie (1488).
AD073 - cote SA 59 - (…) vicomte de Maurienne, seigneur de Châteauneuf, par Jean de Cuines, seigneur de Rubaud, pour sa maison-forte de Rubaud et ses biens et revenus à Coise, Saint-Jean-Pied-Gauthier, Châteauneuf et Bettonet (1494).
AD073 - cote SA 141. Province de Maurienne (suite) : La Chambre
- Enquête faite a la demande du comte de La Chambre sur des réparations à entreprendre contre les débordements du Gelon dans le mandement de La Chambre (1497). (sic)
- Lettres de Louis, comte de La Chambre, vicomte de Maurienne, qui déclare avoir reçu les châteaux de La Chambre et de Cuines, remis par Antelme, baron de Miolans, maréchal de Savoie, qui les avait reçus en garde (1483, 14 octobre).
AD073 - cote SA 142. Province de Maurienne : La Chambre (suite).
- Relation des délits et voies de fait perpétrés contre le duc Philibert ler et autres par Louis, jadis comte de La Chambre, et à cause desquels tous ses châteaux et biens ont été confisqués, s.d. (vers 1478).
- Sentence de confiscation prononcée par Philippe de Savoie, comte de Bâgé, seigneur de Bresse, gouverneur et lieutenant genéral du duc Charles- Jean-Amédée, pour laquelle il déclare confisqués tous les biens de Louis, jadis comte de La Chambre (châteaux, lieux, fiefs et arrière-firefs, biens et revenus)), pour les crimes de félonie et de lése-majesté commis par lui en envahissant à main armée des châteaux et fiefs du duc; (1491, 31 août ) confirmation de cette sentence par le Conseil résident à Chambéry (1491 14 novembre).
- Patentes de Blanche, duchesse de Savoie, tutrice du même duc, unissant au patrimoine ducal les biens confisqués (1491, 20 septembre).
- Lettres de la duchesse, qui prescrit au capitaine de Châteauneuf de détruire les châteaux confisqués (1491, 5 novembre).
AD073 - cote SA 146 Province de Maurienne : Titres de la Maison de Chambre (suite).
- Interrogatoire [de témoins] à l’occasion du procès survenu entre Louis, comte de La Chambre. et les nobles Louis, Pierre, Jean de La Ravoire au sujet de la coutume de Savoie, qui considérait comme valables les aliénations, donations et subhastations de biens féodaux (1472)
- Procuration donnée à Louis comte de La Chambre, lieutenant et gouverneur général deçà et delà les monts, à Guillaume Vulliod pour l’administration de ses biens (1480)
- Vidimus de l’obligation passée en 1493 par les habitants de La Croix de la Rochette et consorts de la somme de 500 florins au profit de Louis. comte de La Chambre, pour contribution à la dot de Françoise de La Chambre, sa fille, mariée au baron d’Aix, acte produit à l’occasion de l’action intentée contre les paroissiens du Verneil, dEtable, de La Croix et de Rotherens par Jean, marquis de La Chambre, en vue d’obtenir une aide pour le mariage de Béatrix de La Chambre, sa sœur. avec René de [Bruges], prince de [ ?] (1564).
- Mémoires concernant les droits,-revendiqués par la Maison de La Chambre sur le comte de Dammartin et la baronnie de Tours en Champagne, qui avaient été donnés à la suite de la condamnation pour crime de lèse-majesté d’Antoine de Chabannes, par Marguerite de Nanteuil, sa femme, à Jacqueline de Chabannes, leur fille, femme de Louis de La Chambre, s.d. (XVIe s).
AD073 - cote SA 159. Province de Maurienne (suite). Avieux et Les Hurtières.
- Actes de procédure engagés entre Louis, comte de La Chambre, possesseur pour les deux tiers de la juridiction des Hurtières, et Aymon des Hurtières en consequence du décés d’Amédée des Hurtières,. frère de ce dernier (1478 1480).
- Echange consenti par Louis, comte de La Chambre, vicomte de Maurienne, qui cède tout le mandement et la juridiction de Montailleur à Antelme, baron de Miolans, contre le tiers du mandement et de la juridiction des Hurtières, vidimus (1479).
- Reconnaissance passée en faveur du comte de La Chambre par noble Jean, fils de feu Jean, bâtard de La Chambre, pour son château et ses biens de Chamousset et ses biens des Hurtières, copie (1493).
AD073 - Moyen-Age et Ancien Régime / Fonds des administrations d'Ancien Régime jusqu'en 1793 / Administration générale du duché
C 1773 Affaires générales. – Indice, Savoja, répertoire analytique, rédigé en italien, des concessions, investitures, consignements de fiefs, dans le duché de Savoie, depuis le XIIIe siècle, etc. – Lettre C, ler volume, commençant par les titres de Cercler, en Genevois, et finissant par ceux du Châtelard en Beauges. – Inféodation du château et de la Seigneurie de Chamoux, accordée, en 1482, à Philippe de Savoie, par le duc Philibert de Savoie. (Sans dates, XVIIIe siècle)
AD073 cote 1J 102 (J 175) Documents entrés par voie extraordinaire (achats, dons, legs) : pièces isolées
Restitution par Blanche de Montferrat, duchesse de Savoie, des biens de Louis, seigneur de La Chambre, vicomte de Maurienne, précédemment confisqués (1492)
Voici un épisode de la vie tumultueuse de Louis de La Chambre, seigneur de Chamoux (et de beaucoup d'autres fiefs) rapporté dans les Travaux de la Société d'histoire et d'archéologie de la province de Maurienne en 1894 : à croire cette version, on ne s'étonnera pas que Louis ait fait construire dans la cour du château de Chamoux, peu avant sa mort, la chapelle Sainte-Anne… pour le repos de son âme; mais ceci est une autre histoire…
(Une autre version suit (Lèse-majesté ?) : c'est le texte d'où tout est parti. Un texte truqué dès l'origine ! Voilà qui alerte sur les récits d'Histoire !)
Les exactions de Louis de la Chambre
"Malgré sa puissante autorité, le châtelain d'Aiguebelle rencontra, vers la fin du XVe siècle, un homme plus puissant que lui, Louis de la Chambre. Les malheureux évènements qui ont précédé la régence d'Yolande de France, duchesse de Savoie et mère du duc Philibert, les excès et les abus commis par Philippe de Bresse et par Louis de la Chambre durant l'administration de cette princesse, à l'âme si virile, ont attiré sur Aiguebelle les brigandages de ce seigneur."
"Il eut la témérité d'y envoyer vingt-cinq ou trente hommes d'armes qui entrèrent dans le prieuré de Saint-Etienne, en enlevèrent les armes ducales des portes, malgré Jacques Bissard, secrétaire du duc de Bresse, qui en avait été nommé gardien, dépouillèrent celui-ci de tous ses effets, le conduisirent jusque sur le pont où ils voulurent le tuer, et ne le laissèrent échapper qu'en chemise, in camesia, grâce à de bonnes paroles, bonis verbis."
"Quelques jours après, ses mêmes gens d'armes redescendirent à Aiguebelle, se saisirent du procureur général Gariod qui y était venu, de la part du Conseil Résident, pour prendre des informations judiciaires sur les violences, vols et autres crimes commis par Louis de la Chambre et ses gens ; ils lui brisèrent bras et jambes. Gariod fut transporté dans l'hôpital de Saint-Georges à Aiguebelle mais, les satellites de cruauté étant revenus sur ordre de Louis de la Chambre, le procureur général se vit arraché de son lit, quoique couvert de plaies saignantes, roué de nouveaux coups sur la place publique, en présence des autorités tremblantes et stupéfaites de tant de barbarie sur un magistrat et, laissé pour mort, il eut tout son argent, son épée, ses vêtements, ses deux chevaux, enfin tous ses effets enlevés par les brigands, qui non contents d'avoir roué de coups le maître, frappèrent encore son domestique."
Louis de la Chambre,
in La maison de Seyssel : ses origines, sa généalogie, son histoire…
de Marc de Seyssel-Cressieu
"A la suite du récit qu'ils lui firent de leurs atrocités, Louis eut encore l'orgueilleuse et brutale jactance de menacer des mêmes châtiments quiconque oserait venir s'enquérir de ses actions."
"A la même époque (1480 à 1490), il séquestra et incarcéra dans son château de Chamoux, pendant vingt-deux mois, noble Raymond Ravoire, seigneur des Hurtières, dépendant du duc de Savoie. Il voulut même livrer à la mort le frère de Raymond, religieux observantin qui était allé supplier pour la délivrance de celui-ci, en lui portant à ce sujet des lettres au nom du duc.
Le moine fut obligé de promptement se cacher jusqu'à ce que les officiers ducaux se fussent emparés de ce château et eussent délivré Raymond."
"Insatiable dans ses déprédations et ses méfaits, Louis envoya à Mont-Grepon, hameau de Bontvillaret, une nombreuse bande de gens armés qui saccagèrent, pillèrent les maisons des tenanciers inoffensifs, leur extorquèrent 300 florins, quoiqu'ils fussent sujets immédiats du duc de Savoie.
Enfin, il n'eut pas crainte d'incarcérer dans son château de la Chambre le châtelain même d'Aiguebelle, qui lui avait été député par le duc, et de ne le laisser libre qu'après extorsion de 6 florins."
Nid d'aigle ! Le point de vue stratégique du château-fort de L'Huile face au Grésivaudan, et sur la route du Cucheron
"Tant de crimes commis non seulement à Aiguebelle, à Chamoux, mais encore dans les Huiles, dans les Cuines et ailleurs en Maurienne, avaient répandu une consternation si générale, une terreur si grande dans nos vallées, que l'on n'osait plus y circuler même de jour."
"Les châteaux-forts de la Chambre, des Cuines, de Chamoux, d'Epierre, des Huiles, se remplissaient de ses victimes, des officiers, des fonctionnaires, des serviteurs du prince, des étrangers qu'il avait fait saisir, rançonner sans pitié à leur passage, pillant l'or, l'argent, tous les effets, prenant les lettres et les messages, les lisant sans discrétion et les jetant ensuite à l'eau.
Ainsi fit-il pendant près de dix ans."
Nid d'aigle encore ! Point de vue du château fort de
La Chambre sur la Vallée de la Maurienne
"Aiguebelle, malgré son château, ses murs et son châtelain, tremblait comme les populations environnantes, livrées à la merci de ce noble brigand."
"Justice est venue pourtant.
Le 13 août 1491, fut publiée par le héraut d'armes du prince la sentence de Philippe de Savoie, gouverneur et lieutenant général du duc CharIes-Jean-Amédée, qui déclarait tous les châteaux, lieux, fiefs, arrière-fiefs, biens et revenus possédés par Louis de la Chambre, confisqués pour les crimes de félonie et de lèse-majesté qu'il avait commis, biens qui furent incorporés au patrimoine ducal par la duchesse Blanche de Savoie en ses lettres patentes du 20 septembre 1491. L'énergie et la puissance enfin étaient venues rétablir la sécurité et la tranquillité à Aiguebelle comme en Maurienne.
Par ordre de la duchesse, on avait déjà démoli les murs bastionnés du château de Châteauneuf."
in Travaux de la Société d'histoire et d'archéologie de la province de Maurienne :
bulletin 1894 p.135 (SER2T1) Source: gallica.bnf.fr
Nous présentons ici une version des faits : on peut constater que l'auteur prend très nettement partie contre Louis de La Chambre, sans trop se poser de questions !
Bien entendu, d'autres auteurs tout aussi respectables ont relativisé l'affaire.
Au tout début du XXe siècle, Marc de Seyssel-Cressieu, parent indirect de Louis de Seyssel de la Chambre, expliquait ces brutalités par de graves provocations d'adversaires politiques de Louis. Hum…
Mais il donnait aussi le texte de l'acte d'accusation, établi par Philippe de Bresse, ennemi juré de Louis 1er depuis longtemps, et c'est une liste pêle-mêle d'actes de brigandage effarante… donc peu convaincante: voilà qui donne à réfléchir.
D'ailleurs, soutenu par le Roi de France, quelques années plus tard, Louis put récupérer ses fiefs, et même retrouver une place brillante à la Cour de Savoie.
À la Rochette, l'Eglise des Carmes a conservé jusqu'à la Révolution son tombeau, magnifique, et ceux de ses épouses. Alors, que penser ?
Tout de même, les châteaux de Louis - et pas seulement Aix et Châteauneuf - ont bien failli être détuits, sur la demande de la Régente Blanche !
Pour plus d'informations :
La Maison de Seyssel, par Marc de Seyssel-Cressieu, consultable sur Gallica.bnf.fr … et bien sûr, les Archives départementales de Savoie…
Recherche et transcription A.Dh. 2012
"Brigandages?" présente un article paru dans la revue "Travaux de la Société d'histoire et d'archéologie de la province de Maurienne en 1894 " : l'image de Louis 1er n'est guère flatteuse !
Mais on s'interroge sur les motivations de ce voleur de pauvres, assoiffé d'honneurs de pacotille, quand il pouvait se trouver comblé d'honneurs et de cadeaux, fréquenter les cours royales…
Or, voici le texte de l'acte d'accusation, d'où l'article est probablement issu, au moins en partie.
Problème : cet acte est dressé par Philippe de Bressse, l'ennemi de Louis, aussi emporté, passionné que lui, et une fois de plus à la tête du camp adverse !
Ci-dessous, les délits et faits commis par messire Louis de la Chambre, pour lesquels ses biens ont été légitimement confisqués et adjugés à notre très redouté seigneur et prince, monseigneur le duc, et à son procureur fiscal.
• ledit Louis de la Chambre a pris le seigneur de Lhuys, envoyé par le roi, gouverneur de notre très redouté seigneur de bonne mémoire monseigneur Philibert, duc de Savoie, et de son autorité le fit mener au château de l’Huile, prison privée, où le détint longtemps de force.
• De même, aussitôt, après la prise de Lhuys, la Chambre mena le duc Philibert de Savoie, par grandes pluies et neige, de jour et de nuit, de l’autre côté des montagnes, si bien que notre seigneur et prince mourut peu de temps après du mal qu’il avait contracté.
• De même, le prieur de Bellentroz est mort, alors qu’il y était de la part de monseigneur le protonotaire de Milans par délégation de notre seigneur : de La Chambre a envoyé son serviteur le seigneur de Vens et 300 hommes en armes qui entrèrent par force dans le prieuré.
• De même de La Chambre a envoyé ses gens prendre noble Stevent Bayet, châtelain de monseigneur le duc de Salins en Tarentaise, et le fit mener en son château de Chamoux, et de là, à son autre château de Cuynes, où il le fit rançonner avant de le délivrer.
• De même, alors que le château de Villard-Sallet appartenait à notre seigneur le duc de Savoie, de La Chambre accompagné de ses serviteurs et complices entra dans le château par ruse, et jeta dehors ceux qui tenaient ce château. Et là, il s’installa par force 4 ou 5 années, en dépit des commandements de mon seigneur le duc. Il a de plus obligé ses sujets à lui être fidèles leur disant qu’ils reconnaissent la croix blanche.
• De même, notre seigneur le duc Charles étant récemment trépassé, de La Chambre se rendit en compagnie de sept à huit cents hommes en armes au château de Chambéry, il les fit entrer et occupa la ville jusqu’à ce que plusieurs commandements de notre redoutée dame lui soient accordés.
• De même, à plusieurs reprises, de La Chambre a rassemblé de nombreux hommes en armes, tant locaux qu’étrangers, pour résister à la volonté de madame la duchesse et à monseigneur de Bresse, gouverneur général de Savoie ; et depuis Pâques dernier, il a rassemblé 2000 gens en armes à pied et à cheval, passant par les pays de notre seigneur en prenant les vivres et en pillant les sujets de notre seigneur, malgré les interdictions émises, à peine de confiscation de corps et de biens.
• De même, au mois de juin dernier, de La Chambre a fait prendre par ses serviteurs Pierre Leuriez, procureur fiscal ducal de la baronne de Jays, sur le chemin public allant à la cour de notre dame pour les affaires de notre prince et duc; et ils l’ont mené à Chamoux, lui ont pris chevaux, or et argent et tout ce qu’il portait, puis l’ont fait mener brutalement au seigneur d’Ays à la Bathie.
• De même, en novembre, de La Chambre a envoyé 25 de ses gens à Aiguebelle, de nuit, pour prendre Jacques Bisard, secrétaire de notre seigneur le gouverneur de Savoie, qui tenait le prieuré de Saint-Étienne d’Aiguebelle sous la protection du duc, et le menèrent dépouillé sur le pont d’Aiguebelle pour le noyer, après lui avoir pris son mulet, son cheval, ses vêtements, or, argent, et tout ce qu’il avait.
• De même, Gariod, procureur fiscal général d’Aiguebelle fut envoyé de la part du duc de Savoie s’informer et faire procès contre ces criminels ; et de La Chambre envoya 25 ou 30 de ses gens en armes : ils ont pris le procureur en présence du châtelain curial et des sergents du lieu, ils l’ont battu et maltraité ; en outre, ils ont emporté ses procès, ses notes, les chevaux, l’or et l’argent et tous ses habits, et l’ont laissé gisant comme mort à terre. La Chambre en personne s’est rendu à la maison forte de noble Jehan du Mugnet, capitaine et châtelain d’Apremont pour notre seigneur, accompagné d’un grand nombre de ses gens en armes, et ils ont mis le feu à la porte de la maison ; puis ils sont entrés, et ont pris le châtelain capitaine, et l’ont mené en prison à l’Huile, pieds et poings liés : il y est encore détenu ; ils ont pris tout ce qui se trouvait dans la maison selon les coutumes de la guerre, quoique qu’elle soit de la juridiction du duc.
• De même, il a envoyé 25 ou 30 de ses gens prendre le château dit d’Apremont, dont Jehan Mugnet était capitaine, et ils l’ont force ; après la prise, il a envoyé le seigneur de Vens son serviteur, et 300 hommes à pied en armes au château d’Apremont pour le garder contre notre seigneur, comme des ennemis en guerre ; puis ils ont brûlé le château et ils ont pris des documents, l’or, l’argent, et 3 ou 4000 florins qu’ils ont emportés.
• De même, il a pris et emprisonné longtemps Daniel Quart, un marchand sujet de notre seigneur (… ?) sans aucune cause.
• De même, il a pris chez lui le seigneur du Crest et l’a mené au château de Chamoux ; il lui a fait faire des ventes et donations de ses biens et il l‘a gardé si longtemps contre sa volonté et celle de sa femme, qu’il est mort au château de Chamoux.
• De même, il a emprisonné le seigneur d’Hurtières , pendant 22 mois, quoiqu’il soit de la juridiction de monseigneur le duc.
• De même, de La Chambre a envoyé ses gens au village de Mont-Greppon du mandement d’Aiguebelle, et a fait fouiller, prendre te piller tout ce que ces bonnes gens avaient. Il les a même obligés à lui verser 300 florins, alors qu’ils sont sujets de monseigneur le duc.
• De même, il a emprisonné et rançonné Pierre Ramuz et Claude Milloz, qui ne le servaient pas en armes contre monseigneur le duc.
• De même, ayant rencontré un certain Fetaz qui venait de faire sa présentation en armes au commandement de notre seigneur, il l’a frappé de sa dague et l’aurait tué, disant « Ribaut ! devez-vous faire la présentation contre moi » ; et il a fait fuir des témoins, qui auraient été battus sinon.
• De même, il a forcé les hommes de notre seigneur à lui reconnaître hommage et fidélité, ce qu’ils doivent à notre seigneur le duc.
• De même, il s’est entrainé et a fait entrainer ses officiers sur les terres de notre seigneur, prenant les sujets, les vivres qu’il a fait mener par force dans ses maisons sans payer.
• De même, il a longtemps contrôlé les chemins de Maurienne de telle sorte que personne ne pssait sans être pris, pillé et visité. Il a fait prendre les hérauts, cavaliers et messagers envoyés de la part de notre Dame et du gouverneur pour les affaires en cours, et leur a fait prendre leurs lettres, mener dans ses maisons et battre, puis jeter à la rivière, et divers autres sévices.
• De même, plusieurs étrangers passant par la Maurienne tant de France que d’autres pays, ont été volés, et plusieurs autres tués par les gens de La Chambre, au point qu’ils n’osent plus passer par la Maurienne ; et quand les officiers ont voulu s’informer de ces méfaits, ils ont été battus et chassés par les gens de La Chambre.
Et les crimes relatés ci-dessus sont connus, on pourra s’en informer plus largement si besoin, tout est vrai et sans mensonge.
Cet acte est présenté dans la langue de l'époque par Marc de Seyssel-Cressieu dans La Maison de Seyssel…*
On voit que les griefs des années 1483 sont réactivés. Alourdis même, puisque la mort de Philibert est imputée aux mauvais traitements de Louis. L'histoire de Jehan du Mugnet se lit autrement. Diverses accusations semblent relever du grand-guignol - ou… de l'asile.
Un grief est à prendre au sérieux : c'est l'acte qui justifie l'accusation de crime de lèse-majesté :
• De même, notre seigneur le duc Charles étant récemment trépassé, de La Chambre se rendit en compagnie de sept à huit cents hommes en armes au château de Chambéry, il les fit entrer et occupa la ville jusqu’à ce que plusieurs commandements de notre redoutée dame lui soient accordés.
Même si la cour ducale était absente de Chambéry, le symbole était évidemment fort, et le crime indiscutable. Pour notre temps…
Si Philippe a vraiment exposé cette liste à Charles VIII… on peut comprendre que le roi ne l'aie pas pris au sérieux, et soit intervenu fermement. Non ?
2012 - Recherche et transcription A.Dh.
Bibliographie
* La Maison de Seyssel : ses origines, sa généalogie, son histoire : ... Marc de Seyssel-Cressieu (1861-1922) (voir Gallica - BNF) p.209 et suivantes
Louis Ier de Seyssel-La Chambre mena une vie turbulente.
Par ailleurs, il créa ou développa plusieurs fondation religieuses, à la Chambre, berceau familial, à La Rochette, où vivait sa famille, et à Chamoux, où il passait un peu de temps : s’il faut en croire certaines mauvaises langues, il avait en effet bien besoin de se racheter… mais faut-il les croire?
À côté de l’église (avec son curé), et du prieuré qui dépérissait, Louis Ier de Seyssel-La Chambre, seigneur de Chamoux avait fondé dans la cour de son château une « collégiale Sainte-Anne de Chamoux », dont les murs ont disparu depuis longtemps sous des dépendances.
La collégiale de Ste Anne, fut érigée, dit un acte d'institution de l'année 1746, dans la cour du château1, par Louis de La Chambre en 1515.
Un acte précise : "Durant l’épiscopat de Louis de Gorrevod devenu évêque de Maurienne le 29 juillet 1499, les marquis de La Chambre, en Maurienne, des plus puissants seigneurs en Savoie, établirent à la Rochette un couvent de grands Carmes, une Collégiale, à Chamoux et une autre à La Chambre"2.
Dès la fondation de Sainte-Anne de Chamoux, Louis Ier lui adjoint le prieuré bénédictin de St Pierre de la Corbière (à Saint-Pierre de Belleville, près de Saint-Alban des Hurtières). C’est d’ailleurs la Corbière qui est redevable.
« La date de la fondation du prieuré de la Corbière est inconnue. Mais on peut avec beaucoup de probabilité la reporter au VIIIe siècle » Il est refondé en 1198 par Nantelme de Miolans : une copie de l'acte (vidimus) de 1502 par l'official de Chambéry en témoigne.
En 1515, le comte Louis de La Chambre, ayant fondé la collégiale de Sainte-Anne à Chamoux, lui unit le prieuré de la Corbière. Mais le torrent avait ravagé les propriétés et renversé une grande partie des bâtiments.
Cependant en 1571, lors de la visite de Mgr. Pierre de Lambert, le vicaire et fermier du chapitre de Chamoux, messire Claude Domenget, déclara que les revenus s'élevaient encore à 450 florins, environ 2.000 fr. de notre monnaie [1901 NDLR] en valeur commerciale.
Le doyen de la collégiale de Sainte-Anne avait le titre de prieur de la Corbière et celui de seigneur de St Pierre-de-Belleville qu'il portait encore au XVIII' siècle.
En cette dernière qualité, il nommait le juge de sa minuscule seigneurie et faisait des règlements de police.
En 1748, messire Antoine Ripert, doyen de Chamoux, prieur de la Corbière, seigneur de Belleville, défendit de détourner l'eau du ruisseau du Nant pour la conduire à un martinet. »3
D'autre part, Louis de la Chambre, en tant que seigneur de Châteauneuf, percevait à titre de laïque le tiers de la dîme pour cette paroisse : en 1515, à la fondation de la Collégiale, il donne au chapître le tiers de cette dîmee 4.
On posséde encore 5 :
- la copie de la bulle d'érection de 1515 (copie du XVIIIe s.).
- le serment de fidélité des chanoines envers Charles-Emmanuel (1576).
Pour en savoir plus, voir : Sanctuaires, Sainte-Anne de Chamoux
2012 Recherche et transcription A.Dh.
* Une collégiale est une église qui a été confiée à un collège de clercs ou chapitre collégial, c'est-à-dire à une réunion de chanoines (de nombre variable selon les lieux) qui se tient ailleurs qu'au siège épiscopal.
Le Chapitre canonial (composé uniquement d'hommes dans la majorité des cas, mais parfois aussi uniquement de chanoinesses) est la plupart du temps créé (fondation) par une famille seigneuriale, soucieuse de réparer une lourde faute ou de préparer son salut éternel (salut de l'âme) en s'assurant la prière quotidienne de personnes consacrées ainsi qu'un lieu de sépulture décent (à l'intérieur de l'église collégiale).
En fonction de la richesse du donateur et du nombre envisagé de chanoines, le fondateur dote la Collégiale de ressources matérielles suffisantes (en particulier de biens fonciers) qui sont réparties sous forme de prébendes entre les chanoines ; ces derniers sont généralement nommés par le fondateur ou ses héritiers.
Sources bibliographiques :
1- Travaux de la Société d'histoire et d'archéologie de la province de Maurienne : bulletin 1885 (VOL6.) p.258
remarque : L’origine des documents n’est pas toujours précisée (le plus souvent : Archives du Diocèse de St-Jean de Maurienne)
2- Travaux de la Société d'histoire et d'archéologie de la province de Maurienne : bulletin 1871 (VOL3) page 224
: Quelques notes sur les cardinaux qui ont occupé le siège épiscopal de Maurienne par M. Ie docteur Mottard
3- Travaux de la Société d'histoire et d'archéologie de la province de Maurienne : bulletin 1901 (SER2,T3,PART1) p.193
4- Le Pays de Montmayeur… Félix Bernard (1971)
5- A.D.Savoie, IR 601B - 3 G 201 Chapitre Sainte Marie et Sainte Anne de Chamoux 1 cahier, 1 pièce1515-1576
Fonds de l'Évêché de Maurienne. Chapitre Sainte Marie et Sainte Anne de Chamoux.
- Copie de la bulle d'érection de 1515 (XVIII).
- Serment de fidélité des chanoines envers Charles-Emmanuel (1576).
A la fin du XIe s., l'évêque de Maurienne, cède l'église de la paroisse de La Chambre à l'abbaye de Saint-Michel-de-la-Cluse en Piémont pour y fonder un monastère bénédictin.
En 1514, à la demande de Louis de Seyssel, comte de la Chambre, l'église est érigée en collégiale par le pape Léon X. Elle prend le nom de Saint-Marcel.
Son superbe portail de style roman tardif en albâtre sculpté est classé monument historique, il est attribué au XIIIe s. (donc, bien avant Louis)
Quatre séries de colonnettes doubles supportent des chapiteaux à motifs végétaux et anthropomorphes.
De chaque côté de la porte, un chapiteau historié est encadré par deux autres mêlant feuillages et monstres grimaçants.
A gauche, la scène principale, présente un combat entre l'ange et le diable, et le meurtre d'Abel par son frère Caen.
A droites, trois scènes bibliques : Zachée, l'entrée du Christ à Jérusalem pour les Rameaux et une Annonciation.
2012- Recherche et transcription A. Dh.
* Une collégiale est une église qui a été confiée à un collège de clercs ou chapitre collégial, c'est-à-dire à une réunion de chanoines (de nombre variable selon les lieux) qui se tient ailleurs qu'au siège épiscopal.
Le Chapitre canonial (composé uniquement d'hommes dans la majorité des cas, mais parfois aussi uniquement de chanoinesses) est la plupart du temps créé (fondation) par une famille seigneuriale, soucieuse de réparer une lourde faute ou de préparer son salut éternel (salut de l'âme) en s'assurant la prière quotidienne de personnes consacrées ainsi qu'un lieu de sépulture décent (à l'intérieur de l'église collégiale).
En fonction de la richesse du donateur et du nombre envisagé de chanoines, le fondateur dote la Collégiale de ressources matérielles suffisantes (en particulier de biens fonciers) qui sont réparties sous forme de prébendes entre les chanoines ; ces derniers sont généralement nommés par le fondateur ou ses héritiers.
Sources iconographiques : photos A.D. pour le CCA
Sources biliographiques : Conseil général
Citons la plaque posée par le Conseil Général à l'entrée de l'Église des Carmes:
En 1325, le Prieur de Saint-Jeoire autorise François de la Rochette et sa femme Béatrix à faire construire sur la rive gauche du Joudron un couvent pour les Carmes.
Un siècle plus tard, une grande église est édifiée pour les religieux.
En 1809, ce vaste édifice gothique, avec son vaisseau long, large et bas, clos par un chevet polygonal, est jugé bien trop grand pour le petit nombre de fidèles.Les trois travées sont alors détruites, et seul le large chœur est conservé comme église paroissiale.
L'église conserve de remarquables panneaux de bois peints et statues ainsi que des stalles en noyer sculpté non figuratives (sauf les jouées hautes). Remarque : quoiqu'en dise la littérature, on ignore encore qui les a données, et à quelle date! Voir ici
L'ancien chœur de l'église des Carmes, édifiée au XVe siècle.
Au fond, les stales finement sculptées (vers 1500)
(époque de Louis de Seyssel-La Chambre)
Dans cette église des Carmes, se trouvaient les tombeaux de Jean de Seyssel, maréchal de Savoie, de Louis Ier de Seyssel-La Chambre et ses épouses.
On possède une description éblouie du tombeau de Louis Ier, construit de son vivant, détruit pendant la Révolution (voir "Portrait de Louis Ier")
On voit encore un rétable, ainsi évoqué par Sabadia.org :
Nous n’avons conservé aucun retable peint complet de l’époque gothique, sinon les panneaux du polyptyque offert par le fastueux Louis de Seyssel-la Chambre à l’église de LA ROCHETTE, portant les armes de ses deux épouses.
2012 - Recherche et transcription A.Dh.
Jean 1er de Seyssel - La Chambre, fils de Louis 1er. 14•• - 1544
À partir de 1517,
- comte de La Chambre,
- vicomte de Maurienne,
- baron de Cuines, du Villard, des Hurtières, de Montvernier, d'Avrieux, d'Epierre et de Theys en Dauphiné ;
- seigneur de Barjact, de La Rochette, d'Aiton, de Chamoux, de Montaymont, de Saint-Remy, d'Aiguebelle, etc.,
- conseiller et chambellan du duc de Savoie,
- ambassadeur en France pour le duc Charles III,
- chevalier du Grand Ordre de France
Fils aîné du 2ème lit de Louis 1er (remarié en 1487), Jean succède à son père en 1517.
En 1501, il est marié à Barbe d'Amboise, elle-même pupille de Georges d'Amboise, cardinal et ministre du roi de France Louis XII; à la signature du contrat de mariage, c'est ce cardinal, qui a procuration. Curieux mariage!
Jean et Barbe ont 12 enfants.
Après une vie de haut dignitaire parfois tumultueuse, Jean, comte de La Chambre, meurt au début de l'an 1544.
Il est enterré dans l'église de Saint-Marcel de La Chambre en Maurienne (où l'un de ses fils le rejoindra - mais pas son épouse)
L'église Saint-Marcel de La Chambre,
érigée en collégiale
sur intervention de son père, Louis 1er
Dans son testament2 du 9 nov. 1528, il demandait que son corps soit déposé dans la Collégiale de la Chambre "au milieu du chœur" avec sur sa sépulture "un gisant" avec une épitaphe ; son cœur devait être déposé dans une chapelle de l'église des Carmes de la Rochette "à droite de l'autel" dans "une image2" et ses entrailles "au Collège Ste Anne à Chamoux, devant le grand autel", également dans "une image", qui devait être "à genoux" avec " la fondation et dotation par lui faite" indiquée "à contour d'icelle par écrit". Bon…
2012 - Recherche et transcription A.Dh.
Sources bibliographiques
sur Gallica.fr (BNF)
1-La maison de Seyssel : ses origines, sa généalogie, son histoire… de Marc de Seyssel-Cressieu (descendant d'une autre branche de la famille de Seyssel), document disponible sur le site de la BNF gallica
2-A.D. Savoie cote SA 148
3- Au XVIe siècle, le mot "image" (ou "ymage") désigne aussi bien une représentation plane, qu'une sculpture. Les sculpteurs étaient d'ailleurs couramment appelés "ymagiers".
Pour les chercheurs : ressources à explorer
Archives départementales de Savoie
En détail
SA 148 Province de Maurienne : Titres de la Maison de Chambre (suite).
- Testament de Jean, comte de La Chambre et de L’Heuille, vicomte de Maurienne, baron de Cuines, des Villards et d’Hurtières, qui institue Jean de La Chambre, son fils aîné, comme héritier universel et donne à Barbe d’Amboise, sa femme, l’usufruit du château de Chamoux, copie (1528, 9 novembre).
- Donation entre vifs par Philippe de La Chambre, cardinal du titre de Saint-Martin aux- Monts, qui cède tous ses biens, y compris les revenus de ses bénéfices ecclésiastiques, à son frère, Jean, comte de La Chambre (1533).
-- Pièces du procès intenté contre Jean, comte puis marquis de La Chambre, par Charles de La Chambre, seigneur de Sermoyer au sujet de l’hoirie de ses pére et mére et de celle de Françoise de La Chambre, dame d’Aix (1535-1563).
Jean 1er a-t-il souvent vécu en Val Gelon ?1
En 1507, "Jehan de La Chambre, vicomte de Moryenne" s'illustrait déjà pour Louis XII dans les Guerres d'Italie, à Gênes.
En 1517, à la mort de son père, auquel il doit succéder, il est à Turin ; c'est là qu'il reçoit l'investiture une mois plus tard, en présence de ses "voisins" de la Combe (les Miolans, les Montmayeur…)
Vers 1523, Jean, comte de La Chambre, est choisi comme ambassadeur pour représenter son souverain auprès de François 1er (en raison de ses liens familiaux et du rôle qu'il avait joué dans l'armée française en Italie).
Après la grave défaite française à Pavie en 1525 (face à Charles-Quint), il est chargé «de s'affliger» avec François 1er et de «lui offrir les bons offices du duc auprès du vainqueur»
La position que lui donnait son titre de comte de La Chambre en Savoie, fait figurer Jean de Seyssel au premier rang, dans les cérémonies officielles :
- En 1526, au baptême d'Emmanuel Philibert, fils aîné du duc à la Sainte Chapelle de Chambéry, il vient immédiatement derrière la maison du prince dans le cortège.
- En 1534, le comte de La Chambre est chargé par le duc de Savoie de le représenter officiellement aux funérailles de Phillippe de Savoie, duc de Nemours (ex évêque de Genève) à Annecy.
- La même année, un incendie au château de Chambéry détruit la Sainte Chapelle… mais le "Saint-Suaire" n'a subi que de légères brûlures. Il faut "reconnaître" la relique, avant de la transférer en lieu sûr : Jean de la Chambre est des témoins.
- En 1534 toujours, il est à l'assemblée de Thonon pour tenter de convaincre les ambassadeurs des cantons suisses de revenir à la religion catholique - en vain d'ailleurs.
Mais Jean 1er de Seyssel - La Chambre passe aussi du temps dans l'un ou l'autre de ses châteaux, il mène grand train, gère ses biens, et les défend au fil de nombreux et coûteux procès.
On vivait bien au château de Jean de La Chambre :
Marc de Seyssel-Cressieu1 cite un document de la Bibliothèque nationale :
"On apprend dans une enquête du 22 avril 1535 «d'après la déposition d'un des témoins», que «le comte de La Chambre était gros seigneur qui pouvait avoir par commune estimation et renommée, de Louis de Savoye, 20,000 livres de revenu ;» qu'il «avait fréquenté souvent en sa maison en laquelle il voyait vivre et faire dépenses tel qu'en la maison d'un prince, et enfin qu'il avoit ouy tenir et réputer en Savoye la seconde maison, après celle, du duc de Savoie, celle dudit comte ». Chev. de l'ordre du Saint-Esprit. Bibl. nat. MS. Fr. 32,865, p. 115."
L'inventaire après décès de sa veuve Barbe d'Amboise, pour ses seuls biens, donne une idée de leur niveau de vie. (voir la page "Barbe d'Amboise")
Oui mais… Jean I doit emprunter : Le 9 février 1541 pris à Noël, dans un codicille fait à Chamoux, Jean, comte de la Chambre et de l'Huille, stipule le remboursement de l'emprunt qu'il a fait l'année précédente "à ses sujets et pour ses graves affaires et nécessités" ; "aux mandements de la Rochette, Chamoux, Urtières, Montaymont, aux Cuynes et les Villards, Saint-Rémy, Pontamafrey, Aprieux".
En effet…
Dès 1518, Jean 1er doit négocier la succession de sa mère, Anne de Boulogne, qui devait occasionner de longs procès, auxquels Catherine de Médicis était mêlée. (Les biens en jeu auraient représenté plus de deux millions or, on peut imaginer…) ; les frais de procédure obligent Jean 1er à souscrire des emprunts (cautionnés par le Duc de Savoie)
Peu d'années après, les relations sont tellement mauvaises avec son frère Louis de la Chambre, seigneur de Châteauneuf, que le Duc de Savoie doit intervenir pour éviter une guerre civile !
Enfin, vers la fin de sa vie, Jean 1er laisse échapper un titre glorieux, celui de Prince d'Orange, que Françoise de Seyssel, morte sans héritier, lui lègue : des cousins, les Nassau, briguent le titre ; mais Jean gagne en procès en 1543… Cependant, malade, il ne peut imposer son droit. Les Nassau vont alors s'approprier le titre : il appartient aujourd'hui à la famille royale des Pays-Bas ! Hum…
Le 9 février 1543, à Chamoux, Jean 1er confirme par un codicille les clauses du testament qu'il avait fait dès 1528. Il dote tous ses enfants et institue son fils aîné Jean, (dit Jean II) héritier universel, avec ses droits sur les successions de Boulogne, d'Armagnac et de Châlon… et quelques perspectives de nouveaux procès.
2012 - Recherche et transcription A.Dh.
Sources bibliographiques
Site Gallica.fr (BNF)
1- la Maison de Seyssel, ses origines, sa généalogie, son histoire p. 221 - Marc de Seyssel-Cressieu
2- Archives de Musin carton 13, citées par Félix Bernard dans Le Pays de Montmayeur… 1971
Pour les chercheurs : Ressources à explorer
Archives Départementales de Savoie
- Jean 1er, seigneur de La Chambre, vicomte de Maurienne. - SA 42, 140.
- Jean [de Seyssel], comte de La Chambre, vicomte de Maurienne, prince d’orange. - SA 34, 36, 47, 53, 59, 142, 143, 144, 148, 150, 162. Succession : 149. Testament : 148.
- Louis [de Seyssel], baron de châteauneuf – SA 36, 47
- Françoise [de Seyssel], femme de Gabriel de Seyssel, baron d’Aix - SA 34, 36, 37, 57, 146, 148, 151. Mariage (contrat de) : 57.
en détail
SA 36 Titres de la Maison de Seyssel.
- Pièces du procès intenté par Jean, comte de La Chambre, vicomte de Maurienne, administrateur des biens de Charles de Seyssel, son fils, héritier universel de Françoise de La Chambre, dame d'Aix, contre François et Bonaventure de Loisy pour la possession des seigneuries de Villeneuve et de Truchère en la vicomté d'Auxonne dans le duché de Bourgogne (1536-1539).<
- Codicille de Françoise de Seyssel, veuve de Gabriel de Seyssel, baron d'Aix et de la Bâtie de Seyssel, à son testament de 1529 par lequel elle a institué son neveu et filleul, Charles de Seyssel, son héritier universel : la testatrice lègue à son frère, Louis de la Chambre, baron de Châteauneuf, les seigneuries de Villeneuve et de Truchère et à Jean de La Chambre, comte, et vicomte de Maurienne, ses droits sur le comté d'Armagnac, la principauté d'Orange et la baronnie de Theys en Dauphiné à la charge de payer 10 000 écus à chacun de ses frères, Charles de La Chambre, baron de Meximieux, et Louis de la Chambre, baron de Châteauneuf (1537, 25 décembre).
- Quittances et autres actes concernant l'exécution de ces legs (1538-1545).
- Pièces du procès soutenu devant de parlement le Paris entre Jean, comte de La Chambre, prince d'Orange, fils de feu Jean, comte de La Chambre, et son frère, Charles de Seyssel, baron d'Aix, au sujet de la succession de Françoise de La Chambre, dame d'Aix (1553-1558).
SA 37 – Transaction passée entre Louis, comte de La Chambre, vicomte de Maurienne, et Françoise, sa fille, femme de Gabriel de Seyssel, baron d'Aix, de la Bâtie et de Meillonnas, au sujet de leurs droits à la succession de la principauté d'Orange, hérités de Jeanne de Chalon, femme dudit comte de La Chambre (1491, 5 janvier).
- Transaction entre Françoise de La Chambre, femme de Gabriel de Seyssel, baron d'Aix, et Philiberte de Luxembourg, princesse d'Orange, mère et tutrice de Philibert de Chalon, prince d'Orange, comte de Tonnerre, au sujet de la dot de 60 000 livres, jadis constituée par Jean, comte d'Armagnac en faveur d'Eléonore d'Armagnac, femme de Louis de Chalon, prince d'Orange, et aïeule de la dite Françoise de La Chambre, copie (1504, 8 novembre).
SA 59 - - Pièces du procès intenté par Jean, comte de La Chambre, vicomte de Maurienne, contre Jean fils de feu Jean de Cuines pour en recevoir l'hommage du château de Rubaud (1534-1539).
S A 142. Province de Maurienne : La Chambre (suite).
- Lettres de Charles III, duc de Savoie, et de Jean, comte de La Chambre, vicomte de Maurienne, réglant la question de la commission des notaires décédés dans le comté de La Chambre (1520).
- Registre contenant les dispositions faites à l’instance du procureur fiscal par des témoins à l’occasion du proces intenté au comte de La Chambre au sujet de l’exercice de la juridiction sur les bâtards, sur les étrangers venus habiter la vicomté de Maurienne, au sujet des fiefs et bois noirs de Bramans et Saint- Pierre-d’Extravache, des banniers et des chemins publics (1534).
SA 143. Province de Maurienne (suite).
- MONTAIMONT. Promesse par .Jean, comte de La Chambre, vicomte de Maurienne, de vendre à Charles, duc de Savoie, le château, le mandement et Ia juridiction de Montaimont au cas où ne serait pas versée dans les trois ans aux Bernois la somme de 5000 florins d’or dont le duc s’était porté garant (1521, 26 mai).
SA 144. Province de Maurienne (suite) 1 : Maurienne en général et de Bessans à Termignon. Liste des fiefs et localités : Bessans, Chamoux, La Cachette (à Albiez-le-Vieux), Cuines, Lanslebourg et Lansvihard, Les Hurtières, les Villards, Montaimont, Montgellafrey, Orelle, Pontamafrey, Saint - Georges - d’Hurtières, Saint - Jean - d’Arves, Saint-Jean-de-Maurienne, Saint-Julien-de-Maurienne, Saint-Martin-la-Porte, Saint-Michel-de- Maurienne, Saint-Rémy.
- CUINES. Compte des revenus de la châtellenie des Cuines et des Villards, rendu par noble Jean Roud, châtelain pour Jean, comte de La Chambre, vicomte de Maurienne (1533).
- MONTAIMONT. Rachat par Jean, comte de La Chambre, du château, du mandement et de l’omnimode juridiction de Montaimont moyennant 5 000 florins, prix auquel ils avaient été vendus, en 1521, à Charles, duc de Savoie, (1526, 28 juillet).
SA 144. Province de Maurienne (suite) 1 :
1282 - 1787 7 pièces parch., 1 reg. et 75 pièces papier. de Nassau et d’Orléans-Longueville, issues de la maison de Chalon et prétendant à la principauté d’Orange (1554).
SA 146 Province de Maurienne : Titres de la Maison de Chambre (suite).
Lettres adressées à la Maison de la Chambre par François Ier, roi de France, Sigismond d’Este, Pierre de Lambert, évêque de Maurienne, F.A. Milliet de Challes, archevêque de Tarentaise, et quelques parents des La Chambre Saulx, [Tavannes] Vienne, Montmayeur-Brandis (1522-1664)
SA 148 Province de Maurienne : Titres de la Maison de Chambre (suite).
- Vente consentie au nom de Jean, comte de La Chambre, sous faculté de rachat et moyennant 371 Ecus d’or au soleil, à Simon Niquelas, marchand allemand, demeurant a Lyon, de bagues et pièces d’or et d’argent (1536).
- Pièces du procès intenté par Jean de Seyssel, prince d’Orange, comte de La Chambre, contre Charles de Seyssel, chevalier, baron d’Aix, capitaine des Galères à Marseille, à la suite de l’institution de ce dernier comme héritier universel de feue Françoise de La Chambre, dame d’Aix, veuve de Gabriel de Seyssel, et des revendications à soutenir pour la principauté d’Orange et le comte d’Armagnac pour la possession duquel un procès a été engagé contre le roi de Navarre et autres (1548 1566).
SA 148 Province de Maurienne : Titres de Pièces du procès intenté devant le Parlement de Bourgogne par Pierre de la Baume, évêque et prince de Genève, Claude de la Baume, chevalier, seigneur de Mont-Saint-Sorlin, et Jean de la Baume comte de Montrevel, contre Jean, comte de La Chambre, Charles de La Chambre, seigneur de Meximieux, et Jean de Gorrevod, comte de Pont de- Vaux, pour la possession du château de Sermoyer et le droit de rachat du château de Montfort (1537- 1538).
SA 150. Province de Maurienne : Titres de la Maison de La Chambre (suite).
- Echange conclu entre Jean, comte de La Chambre, gentilhomme ordinaire de la chambre du roi, et Sébastien de La Chambre, abbé et comte de Corbie, son frère, qui renonce à ses droits à la succession paternelle contre deux grandes maisons avec cour et jardin, provenant de feu Charles de La Chambre, évêque de Mondovi, et situées, I’une à Paris, rues des Petits-Champs et du Pélican, l’autre à Lyon sur la Saône, grand’rue Saint-Georges (1551).
SA 160. Province de Maurienne : Les Hurtières (suite).
Pièces justificatives de la comptabilité de châtelains des Hurtieres (1498-1517).
Compte du revenu de l’année 1536 de la châtellenie des Hurtiéres, rendu en 1537 par Antoine Bernard, châtelain dudit lieu, à Pierre Roud, de Chamoux, receveur des comptes de Jean, comte de La Chambre, avec un autre compte de 1538 et documents annexes (1537-1549).
IR 201 - Registres des Edits-Bulles
Transcription du répertoire des matières contenues au registre 1B 4, folios 1 - 3
Répertoire des matières contenues depuis 1541 jusqu'en 1552, la Savoie étant occupée par François Ier, roi de France (1541-1552) (ancienne cote : B 26)
1B 4 Fol" 3
Fol" 48 vo _ Est une requeste présentée à la Cour par un Jean, comte de la CHAMBRE, chevalier de l'ordre du Roy pour ensuitte des lettres du Roy, calculer ce qui luy est deü sur la rente qu'il a accoutumé de prendre sur les clergés de Tarentaise depuis la réduction du pays de Savoye à l'obéissance du Roy, la Cour ordonna que les parties seroint ouies par Me REMOND pour pourvoir ainsy qu'il verra etre à faire par raison le 30e mars 1542.
Tout le reste dudit registre ne contient que des actes donnés par divers particuliers sans aucun arrest de considération sur différentes demandes et procez et contient encore quantité de mandats de la cour au sieur DE LA COLLOMBIERE thrésorier général en Savoye et Piedmont pour payement de frais de Justice et executions ensuitte des taxes.
1B 4 Fol" 2
Fol" 24 vo - Est un acte du comte de la CHAMBRE, et les conclusions du procureur général au suiet des protocolles des notaires de la Rochette qui avoint été sequestrés de la part du procureur général TABONE par arrest du 15e janvier 1542 fut que le sequestre des dits protocolles seroit levé au proffit du dit Comte, en fesant toutefois inventaire des dits protocolles et en baillant caution. B 1419 Fol" 14
Fol" 182 - Requeste présentée au Roy par le comte de la CHAMBRE concernant nombre de privilèges prétendant luy etre acquis, et pour les quels est en procez au parlement.
B 1423 Fol" 46
Fol’’ 258 - Lettres en faveur d'un Messire Jean Comte de la CHAMBRE, attributives de jurisdiction à la cour pendant vacations pour l'instruction du procez qu'il a à l'encontre du sieur et Baron d'Aix son frère pour raison des terres et seigneuries du dit Aix et vuidange ut supra.
B 1423 Fol" 40
Fol" 60 Vo - Lettres du Roy approuvant l'accord fait entre le Comte de la CHAMBRE, son cousin d'une part, et ses bons amys, alliés, confédérés et compère les seigneurs délégués de Suisse portant que le dit compte de la chambre pour satisfaire quelqu'un de leurs bourgeois de plusieurs sommes par luy deües relacheroit le revenu de ses biens estans es pays de Savoye, pour d'iceux revenus payer aux créanciers du dit compte les censes et intérest deüs, et du surplus acquitter partie des capitaux, et que le dit accord continueroit jusqu'à l'entier payement d'iceux, et que pour ce des commissaires nommés recevroint chacun an les revenus de tous les dits biens et poseroint compte aussy annuellement d'iceux avec diverses procures passés à plusieurs particuliers de Suisse pour venir au dit pays de Savoye se présenter pour eux, et recevoir a leurs noms, et appréhender la possession, et jouissance des fruits, et revenus du dit compte de la Chambre et créanciers d'iceluy.
"Barbe est fille de Hugues d'Amboise, seigneur d'Aubijoux et de Madeleine d'Armagnac. Elle est aussi la propre nièce, et la pupille de Georges d'Amboise, ministre de Louis XII, et c'est ce cardinal qui, en vertu d'une procuration annexée au contrat, représente le père et la mère du fiancé de sa nièce en cette circonstance" (M.Seyssel-C,.Archives de Musin).
Généalogie fastueuse, à (entre)voir ici !
Jean "1er" de Seyssel, encore "seigneur de Barjact" épouse Barbe d'Amboise, au château de Poisieux (près de Bourges), par contrat du 4 mars 1501. Ce mariage aurait été voulu par Louis XII roi de France, dont Georges d'Amboise était très proche, à la fois, familier, fidèle de longue date, conseiller, ministre…
Il liait donc deux familles puissantes, l'une en Royaume de France, l'autre en Duché de Savoie : on voit que les alliances politiques ne se limitaient pas aux princes de sang.
La dot de Barbe devait se monter à 12 000 livres tournois (qui, chose courante, ne furent versées au couple que… laborieusement).
Les quittances qui attestent la dot sont faites par Louis de Sessel-La Chambre, père de Jean, au cardinal Georges d'Amboise, tuteur de Barbe2.
Barbe s'est mariée en 1501 (Était-elle nubile ? On mariait parfois les enfants très tôt. Son année de naissance reste inconnue). Un repère: son premier enfant, Jean, futur successeur de son époux Jean 1er, naît dans les années 1510-1519 (année précise de naissance également inconnue).
On lui connaît au total 12 enfants, 8 garçons, dont : un abbé, un cardinal, un évêque, et 4 filles, dont une religieuse. Son union avec Jean dure 43 ans.
Elle s'éteint en 1574.
Le sceau personnel de Barbe d'Amboise reproduit par Marc de Seyssel-Cressieu:
dans "La Maison de Seyssel, ses origines, sa généalogie…" parti mi-coupé à senestre :
En 1 (à dextre = à gauche) il est des Seyssel-La Chambre (D'azur, semé de fleur de lis d'or à la bande de gueules brochant sur le tout),
et en 2 et 3 (à senestre = à droite pour nous), il est des D'Amboise-D'Aubijoux
(en 2 D'Amboise: Palé d'or et de gueules de six pièces, en 3 D'aubijoux/des Dauphins d'Auvergne: d'or au dauphin d'azur (sous réserves).
Demeurée veuve en 1544, Barbe d'Amboise vécut fort âgée.
Elle habita d'abord le château de Chamoux qui lui avait été laissé en douaire.
Entre 1557 et 1559 (fin de l'occupation française de la Savoie), Barbe était à Paris (où résidaient plusieurs de ses enfants), pour suivre divers de ses procès. Elle avait confié la gestion de ses biens savoyards (le château de Chamoux, les mines des Urtières) à un homme de confiance, M. de Cotarel : 33 lettres "à Madame" ont été conservées : une tranche de vie en Savoie et à Chamoux, papotages, gestion au quotidien, Art des jardins, et moments inédits d'Histoire (la famille de Seyssel-La Chambre était liée à la fois à la famille royale en France, et à la famille du Duc de Savoie exilé)
Ces 33 Lettres sont transcrites et commentées dans "Sires de Chamoux / Textes à l'appui".
Vers 1570, elle fut très gravement malade. Cette maladie coïncida avec la mort tragique de son fils Charles, assassiné à Paris, et pendant de longs mois, on dut lui cacher cette nouvelle (Archives de Musin).
À peine rétablie, elle alla se fixer à Chambéry dans une maison qui appartenait à Louis Oddinet, baron de Montfort (sur Louis Odinet, voir note ci-dessous).
Ce fut là qu'elle mourut le 7 août 1574 (Archives de Musin). Elle ne laissa pas de testament, mais avait fait, le 15 février et le 4 août précédents, des donations entre vifs en faveur de ses filles et de Philippe, évêque. d'Orange, son fils, qui lui avaient prodigué leurs soins durant sa maladie, ainsi qu'en faveur du collège de Chamoux (Archives de Musin).
Tout de suite après son décès, il fut fait un inventaire détaillé de tous ses biens meubles (Archives de Musin).
Le corps de Barbe d'Amboise fut déposé dans la chapelle Sainte-Anne de la collégiale de Chamoux.
1896. Le président Truchet présente lors d'une séance de la Société d'Histoire de Maurienne, un ouvrage de Marc de Seyssel-Cressieu:
« L'inventaire du mobilier et des titres de Barbe d'Amboise se rattache à notre histoire, moins par l'inventaire lui-même, qui n'est pas cependant sans intérêt pour nous, que par les notes dont M. le comte de Seyssel-Cressieu l'a fait précéder.(…)
Barbe, fille de Hugues d'Amboise et nièce du cardinal Georges d'Amboise, premier ministre de Louis XII, épousa, en 1501, Jean de Seyssel, comte de La Chambre et de Leuille,- ou plutôt de l'Heuille (Acus), vicomte de Maurienne.
Louis de la Chambre, père de Jean, joua un rôle considérable dans les discussions qui signalèrent la minorité du duc Philibert Ier. Il fut enterré dans l'Eglise des Carmes de La Rochette, qu'il avait fait bâtir ; avant la Révolution, on y voyait son tombeau en marbre noir, décoré de sa statue et de celles de ses deux femmes, Jeanne de Châlon et Anne de la Tour. Aimon de Seyssel, père de Louis, fut héritier de Gaspard de La Chambre, son oncle, dont il prit le nom et les armes il fut la tige de la seconde famille de La Chambre, qui fit sa résidence ordinaire au château de La Rochette et s'éteignit vers le milieu du XVIIe siècle.
Barbe d'Amboise mourut en 1574 à Chambéry.
L'inventaire fut dressé du mois d'août de cette même année au mois de janvier 1575. M. le comte de Seyssel en a trouvé une copie en 143 feuillets dans les archives de son château de Muzin près Belley (Ain).
A ces notes [tirées] du préambule de l'inventaire [ajoutons] :
(…) Louis et Jean furent les fondateurs des deux collégiales de St. Marcel de La Chambre et de Ste Anne de Chamoux, qui remplacèrent deux antiques prieurés.
L'inventaire comprend 842 articles, dont 669 pour les meubles et titres qui existaient à Chambéry et 227 seulement pour ce qui était resté à Chamoux ; car, dit M. le comte de Seyssel, à la fin de l'année 1573, Barbe d'Amboise avait fait transporter à Chambéry la plus grande partie du mobilier du château de Chamoux.
A Chambéry, (…) :
- un grand nombre de tapisseries, dont douze de haute lice contenant l'histoire d'Héliodore, celle de Pharaon et de Moise, celle de Salomon et de la reine de Saba,
- l'argenterie, comprenant 53 pièces, dont un chauffe-lit, une bassine, deux aiguières, dix-huit plats, onze assiettes, huit couteaux à manches d'argent, deux fourchettes (forquettes), pas de cuillers, le tout estimé 2752 florins 4 sols ;
- des pièces de drap d'or et d'argent ;
- une bibliothèque de 53 volumes ;
- 32 pièces de personnages, en broderie, fil d'or et soie, servant pour une tapisserie appelée bergerie.
L'estime totale du mobilier porté dans l'inventaire s'élève à 15.338 florins 2 sols."
Une soirée au château de Chamoux
Les principales pièces du château, mentionnées dans l'inventaire, sont au nombre de quinze, parmi lesquelles :
- la chambre des archers,
- la chambre sur la chapelle,
- la chambre de la tour qui est en poelle,
- la nourricerie,
- le cabinet des drogues.
Il y avait, pour la chapelle, des orgues avec des soufflets [supposition].
On trouve sur le Site Wikipedia l'image d'une tapisserie de haute lisse de la Manufacture des Flandres, datée de la fin du XVe siècle (donc, contemporaine de Louis 1er de Seyssel-La Chambre), illustrant le thème "Salomon et la reine de Saba" : l'original (2,75x2,75m) se trouve aujourd'hui au Musée Grobet-Labadié à Marseille. Rien ne nous permet de faire plus le lien avec une des tapisseries de Barbe ; il ne s'agit que d'essayer d'imaginer son environnement… et l'aspect du château de Chamoux, un soir dans les années 1550.
Mais nous avons pu consulter l'original de l'Inventaire des biens de Barbe d'Amboise : Marc de Seyssel-Cressieu n'avait transcrit qu'une dizaine d'articles de la partie chamoyarde des biens de la dame car les biens qu'elle avait laissés au château n'avaient plus grande valeur.
On trouve cependant là de beaux témoins de la vie d'une comtesse douairière dont le mari fut la 2ème fortune de Savoie après le Duc. En particulier, des instruments de musique qui étaient devenus inutilisables lorsqu'elle partit pour Chambéry : une épinette, deux regales (petit orgue portatif).
Consulter l'inventaire chamoyard dans "Sires de Chamoux / Textes à l'appui"
Wikipedia présente aussi un très court morceau de musique (date postérieure) joué sur un regale :
cliquer ici pour écouter le son du regale
Cliquez ci-dessus pour le son, puis sur la photo de la tapisserie pour l'image ; ajoutez un bon feu dans la cheminée (toutes les grandes salles du château étaient pourvues de chenets) ; une boisson chaude ou un peu de vin Persan dans une tasse d'argent (la vaisselle des grands jours était d'argent) : bonne soirée au château vers 1550!
2012 - Recherche et transcription : A.Dh
Notes
Sur Louis Odinet, un proche de Barbe d'Amboise.
L'arrière-grand-père de Louis Odinet, Lambert, bourgeois de Chambéry, docteur ès-lois, président de la Cour suprême de justice, chargé de grandes ambassades, annobli, fut l’un des six premiers chevaliers de Saint-Maurice qui se retirèrent avec le duc Amé VIII dans son château de Ripaille. Il testa en 1440 et fut inhumé dans la cathédrale de Chambéry.
Son fils Jean, prit part avec lui à la publication des Statuts de Savoie et aux autres événements du règne du duc Amé; il habita beaucoup la maison-forte de Montfort que Lambert avait acquise de la famille d'Herbeys (entre la montagne de l’Epine et Cognin).
Louis, l'arrière-petit-fils, fut l’autre grand homme de la famille: à son tour docteur ès-lois et bourgeois de Chambéry, Louis Oddinet, qui avait été conseiller du Roi au Parlement de Savoie quand la Savoie se trouva sous domination française, devint Premier Président de la Chambre des Comptes après la restauration d’Emmanuel-Philibert, qu'il servit avec constance: le duc créa pour son fidèle agent une baronnie neuve, autour de sa vieille maison-forte de Montfort.
À noter, car les propriétaires du château de Chamoux n'en avaient décidément pas fini avec cette terre de Montfort :
- Après Louis Oddinet, ce fief passa à son neveu, Georges de Mouxy, ambassadeur en France, conseiller et chambellan du duc de Savoie. Celui-ci épousa Louise de Seyssel-La Chambre (dernière du nom à posséder Chamoux) en 1582), Leur fille porta ensuite le fief à son mari, Louis de Seyssel (autre branche), marquis d’Aix, en 1606. Cette fille semble être morte en couches.
- Le marquis de Coudrée, leur descendant indirect, vendit cette terre, en 1702, pour 73.000 florins à… Joseph Arestan, avocat: il ne restait alors que des ruines du vieux château ; Joseph Arestan revendit bientôt la baronnie, mais garda le titre de Montfort… (Voir Joseph Arestan de Montfort dans la liste des seigneurs de Chamoux!)
Source : Cette notice doit tout ou presque à l'article :
http://grehcognin.fr/images/textes-chateaux/CHATEAUX-ET-MAISONS-FORTES-DES-ENVIRONS-DE-COGNIN.pdf
Sources bibliographiques et iconographiques
sur le site : Gallica.fr (BNF)
1- la Maison de Seyssel, ses origines, sa généalogie, son histoire p. 219 - Marc de Seyssel-Cressieu
2- Il existe une quittance analogue à la Bibl. nat. Pièces orig., 659. La Chambre, n° 27.
3- la Maison de Seyssel, ses origines, sa généalogie, son histoire p. 237 et suivantes - Marc de Seyssel-Cressieu
4- Travaux de la Société d'histoire et d'archéologie de la province de Maurienne : bulletin 1894 (SER2T1) - In Séance du 3 Février 1896. p.44 bis
sceau de Barbe d'Amboise, rapporté par Marc de Seyssel-Cressieu dans la Maison de Seyssel, ses origines, sa généalogie, son histoire ("Archives de Musin")
Tapisserie des Flandres, Musée Grobet-Labadié à Marseille. Document Robert Valetterouve sous licence Creative Commons.
Averissement : il faut prendre avec prudence les noms et les dates qui suivent : pas de registres des naissances et des décès alors; les généalogies ont été établies tardivement, au fil des actes qui avaient subsisté - largement perdus aujourd'hui; et même pour des familles illustres, les dates sont hésitantes, et on ignore souvent combien d'enfants sont nés d'un couple, et ont vécu, d'autant que les mêmes prénoms reviennent, prêtant à confusion, parfois au sein même d'une fratrie ! Aussi, déjà aux XVII et XVIIIe siècles, les généalogistes ne s'accordaient pas.
La date de naissance de Barbe d'Amboise n'est pas connue (c'est courant), et ses jeunes années ne semblent pas avoir laissé de traces documentées. On peut cependant repérer des indices.
Fratrie : Elle aurait eu 3 frères et 2 sœurs, ce qui constituerait une fratrie presque réduite (son père Hugues aurait eu 16 ou 18 frères et sœurs (?); elle-même aura 12 enfants vivants)
Son père: On sait que Hugues d'Amboise comte d'Aubijoux a exercé des fonctions qui l'appelaient loin de son foyer (chevalier de l’ordre du Roi, capitaine de la compagnie des cent gentilshommes de sa maison, sénéchal de Roussillon & de Cerdagne, lieutenant-général en Toscane en 1496, capitaine d’Aigues-Mortes et sénéchal de Beaucaire en 1501) - mais pas plus que des proches plus… prolifiques !
Sa mère. On sait que sa mère était Madeleine d'Armagnac (ou de Béarn), dame de Sauveterre (elle-même fille de Jean d'Armagnac, comte de Comminges et de Marguerte de Saluces)
Éducation
Son père Hugues meurt à Marignan en 1515, sa mère Madeleine aurait suivi son époux de près puisqu'elle serait aussi décédée en 1515;
On peut donc s'étonner de voir en 1501 son oncle Georges I d'Amboise, le puissant cardinal (depuis 1498) et ministre de Louis XII, agir en tuteur de la toute jeune fille, alors que ses parents sont vivants, et qu'il est lui-même très occupé (au début de 1501, il est en Italie pour la conquête de Naples. Il est ambassadeur en octobre 1501 à Trente) : pourquoi Barbe est-elle donc pupille de son oncle le cardinal lors de son mariage en 1501 - sinon, peut-être, pour des raisons politiques, sur injonction du roi Louis XII ?
Il faut dire que les héritiers de familles puissantes, souvent fiancés très jeunes, à des fins politiques, étaient couramment "détachés" de leurs parents dès leur jeune âge, confiés aux familles qu'ils étaient destinés à rejoindre : les fillettes surtout, étaient élevées dans la famille à laquelle elles étaient promises, si bien qu'au moment de leur mariage, elles étaient déjà très intégrées culturellement et affectivement au milieu où elles allaient agir.
Ainsi, Yolande de France (1434-1478, fille de Charles VII, roi de France, et de Marie d'Anjou, et sœur de Louis XI), promise au futur duc Amédée IX de Savoie, qu'elle épouse à 18 ans en 1452, est élevée à la Cour de Savoie;
Charlotte d'Aragon (1480-1506), fille du roi de Naples Frédéric d'Aragon, et d'Anne de Savoie (elle-même fille d'Amédée IX et de ladite Yolande de France), héritière de la couronne de Naples à la fois par son père (Aragon), et par sa mère (Savoie/Anjou), est élevée par Louis XI en compagnie du dauphin de France Charles et de son éphémère promise Marguerite de Bourgogne. Etc.
Ici, Barbe d'Amboise (morte en 1574) et Jean I de Seyssel, semblent avoir été mariés adolescents : 1501 n'est peut-être pas la date où le couple s'unit (la naissance du premier enfant semble bien postérieure, or… elle sera suivie de bien d'autres).
Épouse ? Autre indice peut-être : Marc de Seyssel-Cressieu écrit: "En 1507, Jehan de La Chambre, vicomte de Moryenne s'illustrait déjà pour Louis XII dans les Guerres d'Italie, à Gênes". ( la Maison de Seyssel, … ). Il était donc encore tout jeune homme ?
Où Barbe a-t-elle donc passé son adolescence ? En Touraine, en Savoie ? Quels cercles a-t-elle alors fréquentés?
Dans "La Maison de Seyssel, ses origines, sa généalogie, son histoire…" Marc de Seyssel-Cressieu présente le sceau de Barbe d'Amboyse comtesse de La Chambre.
En soi, il a une valeur biographique :
Parti mi-coupé à senestre,
- En 1 (à dextre = à gauche), il est de son époux, un Seyssel-La Chambre
(D'azur, semé de fleur de lis d'or à la bande de gueules brochant sur le tout),
- et en 2 et 3 (à senestre = à droite pour nous), il est des d'Amboise-d'Aubijoux
. en 2 (en haut à notre droite) d'Amboise: Palé d'or et de gueules de six pièces,
. en 3 (en bas à notre droite) d'Aubijoux/Dauphins d'Auvergne: d'or au dauphin d'azur
Le sceau des d'Amboise était : Palé d'or et de gueules de six pièces.
Mais celui de son père Hugues d'Amboise, représentant de la branche d'Amboise d'Aubijoux, ajoutait au blason des d'Amboise celui des Dauphins d'Auvergne, hérité avec Aubijoux de sa grand-mère Marguerite D'Auvergne: d'or au dauphin d'azur
On le trouve sur un dessin(le lien est externe) de Louis Boudan réalisé en 1695 d'après un vitrail représentant Hugues d'Amboise en l'ancienne église des Cordeliers d'Amboise.
La fratrie de Barbe d'Amboise est difficile à cerner.
Deux noms reviennent régulièrement dans les notices généalogiques, avec celui de Barbe d'Amboise :
• Jacques d'Amboise, baron d'Aubijoux (1486 - Marseille 14 mai 1536; marié en 1526 à Hippolyte de Chambes 1491- ?)
• Marguerite d'Amboise, épouse de Guillaume de Lévis (baron de Quelus, 1480 - 1524)
Mais la fratrie se développe sur https://gw.geneanet.org/ :
F Marguerite d'Amboise d'Aubijoux (mariée avec Guillaume de Lévis-Quélus ca 1476-1524)
M Jacques d'Amboise d'Aubijoux †1536, Marié en 1526 à Hippolyte de Chambes de Montsoreau
M Georges d'Amboise d'Aubijoux (sans précisions)
M Hugues d'Amboise d'Aubijoux (sans précisions)
F Barbe d'Amboise d'Aubijoux †1574
F Jeanne d'Amboise d'Aubijoux Prieure de Prouilly
Madeleine de Lescun d'Armagnac fut la fille unique du couple Jean de Lessclun + Marguerite de Saluces; elle eut deux demi-sœurs nées d'un mariage ultérieur.
Mais Hugues d'Amboise appartient à une très nombreuse famille; la carrière de beaucoup de ses frères et sœurs peut impressionner :
Son père, Pierre III d'Amboise épouse le 23 août 1428 Anne de Bueil, Dame d'Aubijoux (à Marcenat dans le Cantal, fille de Jean IV de Bueil et de Marguerite Dauphine d'Auvergne, Comtesse de Sancerre).
Leurs enfants sont :
Louise d'Amboise (1429-1495 ou 1516) qui épousera en 1450 Guillaume Gouffier de Boissy (mort en 1495),
Charles Ier d'Amboise (vers 1430-22 février 1481), Seigneur de Chaumont-sur-Loire, favori de Louis XI, il épousera en 1464 ou en 1470 Catherine de Chauvigny (1450-1485), Dame de Ravel, fille d'André de Chauvigny et de Jacqueline de Beaujeu. (Leur fils Charles II, amateur d'art, proche de Léonard de Vinci, participe aux Guerres d'Italie (1507, 1509) et meurt à Correggio en Lombardie en 1511 à 38 ans)
Louis Ier d'Amboise (vers 1433 ou 1435-1503 ou 1505), Conseiller privé de Louis XI, Évêque d'Albi, Lieutenant- Général pour le roi en Languedoc et Guyenne,
Aimery ou Emery d'Amboise (vers 1434-à Rhodes le 13 novembre 1512), Grand-Prieur de France et Grand-Maître de l'Ordre de Malte et de Rhodes, Chef des armées de François Ier de France dans le Milanais, il fut inhumé dans l'église de Rhodes,
Jean III d'Amboise(1434-28 mai 1498), Pair de France, Évêque et Duc de Langres, Conseiller privé de Louis XI, inhumé dans le chœur de la Cathédrale Saint-Mammès de Langres.
Marguerite d'Amboise (1435 ou vers 1437-vers 1495), qui épousera : le jeudi 11 mars 1452 Jean Crespin (mort en 1454), baron du Bec-Crespin, Seigneur de Mauny (fils de Guillaume IX de Crespin et de Jacqueline d'Auvricher) ; le samedi 10 octobre 1457 Jean II de Rochechouart (mort en 1477), Seigneur de Mortemart ou Baron de Mortemer (fils de Jean Ier de Rochechouart, Seigneur de Mortemart, et de Jeanne de Torsay),
Madeleine d'Amboise (1439-1500),
Jean IV d'Amboise (1440-18 avril 1516) , Seigneur de Bussy, héritier des seigneuries de Bussy, près de Châlons-en-Champagne, des Bordes, en Touraine, et de Reynel en Bassigny, qui épousera le mardi 30 juin 1474 Catherine de Saint-Belin (née en 1455), Dame de Saxefontaine,
Jacques d'Amboise (entre 1440 et 1450-27 décembre 1516), Abbé de Jumièges en 1474, Abbé de Cluny, Évêque de Clermont,
Hugues d'Amboise (1445 ou vers 1462-bataille de Marignan le 13 septembre 1515), Seigneur d'Aubijoux, Lieutenant-général pour le roi en Toscane, qui épousera à la demande de Louis XI, le jeudi 13 novembre 1484 Madeleine de Lescun ou d'Armagnac ou de Béarn, Dame de Sauveterre, fille du comte de Comminges, maréchal de France, inhumée 15 jours après sa mort plus tard dans l'église des Cordeliers de la ville d'Amboise. Il est la tige des comtes d'Amboise-Aubijoux,
Pierre IV d'Amboise (à Blois 1450- le ler septembre 1505), Évêque de Poitiers, inhumé dans la chapelle de son château de Dissay, près de Poitiers.
Catherine d'Amboise (née en 1450), Dame de Linières, qui épousera en 1474 Tristan III de Clermont-Lodève ou Pierre de Castelnau-Caylus dit Tristan de Castelnau (mort en 1497), Baron de Castelnau et de Clermont-Lodève (fils de Pons de Castelnau et de Catherine Clermont-Lodève).
Georges Ier d'Amboise (1460-25 mai 1510), archevêque de Narbonne, archevêque de Rouen et cardinal, puis Premier-ministre de Louis XII, inhumé dans la cathédrale de Rouen où l'on voit encore son tombeau.
Madeleine d'Amboise (1461-1497), Abbesse de Charenton et de Saint Menoux, au diocèse de Bourges,
Marie d'Amboise (morte en 1462) qui épousera Jean III de Hangest (mort en 1490), Seigneur de Genlis,
Anne d'Amboise qui épousera : le dimanche 22 juin 1473 Jacques de Chazeron (né en 1447, fils de Jean de Chazeron et de Catherine d'Apchier) ; Jean III de Hangest, seigneur de Genlis (fils de Jean II de Hangest et de Marie de Sarrebruck),
Charlotte d'Amboise (morte en juin 1497), Prieure de Poissy,
Françoise d'Amboise qui épousera Louis de Chalon-Arlay (1448-1476), Seigneur de Châtel-Guyon, Religieuse à Fontevraud.
Plusieurs intimes de Louis XI ou Louis XII, de nombreux religieux au sommet de la hiérarchie ecclésiastique. Et parmi les garçons, plusieurs interviennent, les armes à la main... ou non, dans les Guerres d'Italie.
trisaïeux | bisaïeux |
grands-parents |
parents |
|
Hugues d'Amboise Seigr de Chaumont & Saint-Vérain ✝ 1415 à Azincourt |
Hugues III d'Amboise Seigr de Chaumont |
Pierre d'Amboise Seigneur de Chaumont 1408-1473 |
Hugues d'Amboise |
Barbe d'Amboise
|
& | ||||
Marguerite de Joinville ✝1416 | ||||
- - - - - - - - - - - - | & | |||
Guillaume III Guénand Seigr des Bordes ✝1396 en Bulgarie |
Jeanne Guénand |
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& | ||||
Annette d'Amboise ✝ ? | ||||
- - - - - - - - - - - - | - - - - - - - - - - - - | & | ||
Jean III Seigr de Bueil Château Fromont ✝±1390 |
Jean IV, |
Anne De Bueil |
||
& | ||||
Jeanne d'Avoir dame d'Auvergne ✝ ? | ||||
- - - - - - - - - - - - | & | |||
Béraud de Mercoeur dauphin ✝ 1399 |
Marguerite d'Auvergne |
|||
& | ||||
Marguerite comtesse de Sancerre ✝ 1418 | ||||
- - - - - - - - - - - - | - - - - - - - - - - - - | - - - - - - - - - - - - | mariés en 1484 | |
Guillaume Raymond de Lescun ✝ ? |
Arnaud Guillaume |
Jean de Lescun, |
Madeleine |
|
& | ||||
Blanche de Castelnau ✝ ? | ||||
- - - - - - - - - - - - | & | |||
Jean III d'Armagnac ✝ ? |
Annette d'Armagnac de Termes |
|||
& | ||||
Jeanne Corneillan ✝ ? | ||||
- - - - - - - - - - - - | - - - - - - - - - - - - | & | ||
Tommaso III del Vasto March. de Monferrat ✝ 1416 |
Lodovico I del Vasto |
Margherita de Saluces ✝ 1478 |
||
& | ||||
Marguerite de Roucy ✝ 1419 | ||||
- - - - - - - - - - - - | & | |||
Giovanni G Paleologo marquis ✝ 1445 |
Isabella Paleologa del Monferrato |
|||
& | ||||
Jeanne de Savoie ✝ 1460 |
04-2022 - Recherche A.Dh
Sources
Gallica.fr (dessin de Louis Boudan)
Marc de Seyssel-Cressieu (La Maison de Seyssel…)
Wikipedia (Maison d'Amboise)
http://www.histoireeurope.fr/ (fratrie de Hugues d'Amboise)
http://www.lisoisdamboise.fr/arbre-g%C3%A9n%C3%A9alogique/ (blason de Hugues d'Amboise / couleur)
Divers (sous réserves, on trouve des contradictions)
Pour les chercheurs : ressources à explorer
Archives départementales de Savoie
Sur les enfants de Jean 1er et Barbe d'Amboise
Marguerite [de Seyssel], dame de Montaimont. - SA 144, 151, 153, 155, 156, 160.
Philippe [de Seyssel], cardinal, abbé de Corbie. -. SA 148.
Sébastien [de Seyssel], abbé de Corbie, protonotaire apostolique. - SA 149, 150.
en détail
SA 149. Province de Maurienne : Titres de la Maison de La Chambre (suite.)
- Procuration générale donnée à Pierre Girard, secrétaire du comte de La Chambre, par Sébastien de La Chambre, protonotaire apostolique, premier aumônier de la reine de France et suivant ordinairement la cour en qualité d’héritier de feu le cardinal de Boulogne (1549).
SA 150. Province de Maurienne : Titres de la Maison de La Chambre (suite).
- Echange conclu entre Jean, comte de La Chambre, gentilhomme ordinaire de la chambre du roi, et Sébastien de La Chambre, abbé et comte de Corbie, son frère, qui renonce à ses droits à la succession paternelle contre deux grandes maisons avec cour et jardin, provenant de feu Charles de La Chambre, évêque de Mondovi, et situées, I’une à Paris, rues des Petits-Champs et du Pélican, l’autre à Lyon sur la Saône, grand’rue Saint-Georges (1551).
SA 151. Province de Maurienne : Titres de la Maison de La Chambre (suite).
- Transaction passée entre Jean, comte de La Chambre et de L’Heuille, vicomte de Maurienne, et Charles de Seyssel, baron d’Aix, de La Bâtie et de Chautagne, son frère, auquel sont cédés en qualité d’héritier de Francoise de La Chambre, dame d’Aix, sa tante, tous les droits sur le comté d’Armagnac à soutenir contre Antoine, roi de Navarre, duc de Vendôme (1560).
- Pièces du procès intenté contre Jean, comte puis marquis de La Chambre, par ses sœurs, Marguerite et Etienne de La Chambre qui sollicitent le payement de 12 000 francs légués par leur père (1562-1578).
- Procuration passée en faveur de Jean, marquis de La Chambre, par Barbe d’Amboise, comtesse douairière de La Chambre, dame de Chamoux et des Hurtières, afin de réclamer au seigneur d’Aubijoux, père de cette dernière, la dot qui lui avait été constituée (1565).
- Transaction et arrêts du Grand Conseil du roi touchant le partage des biens de la maison de Listenois : la seigneurie de Vitry est cédée en raison de la plus-value de la terre d’Arc en Barrois par Antoine de Vienne dit de Bauffremont, sieur de Listenois, à Jean, marquis de La Chambre, et à Gaspard de Saulx-Tavannes (1568-1572).
- Lettres de membres de la familIe de La Chambre (1550 environ 1599).
SA 151. Province de Maurienne : Titres de la Maison de La Chambre (suite).
- Pièces du procès intenté contre Jean, comte puis marquis de La Chambre, par ses sœurs, Marguerite et Etienne de La Chambre qui sollicitent le payement de 12 000 francs légués par leur père (1562-1578).
- Acte de donation à cause de mort, consenti par Barbe d’Amboise, comtesse douairière de La Chambre, qui céde en particulier sa vaisselle d’argent à ses filles Béatrix de La Chambre, comtesse de la Gruuthuse, Etienne(ette) de La Chambre, comtesse de Bene, et Marguerite de La Chambre (1574).
- Lettres de membres de la familIe de La Chambre (1550 environ 1599).
SA 152. Province de Maurienne : Titres de la Maison de La Chambre (suite).
- Partage des biens meubles provenant de Barbe d’Amboise, douairiére de La Chambre, entre Jean, marquis de La Chambre, et ses sœurs (1575).
- Pièces du procès intervenu devant le Sénat de Savoie pour l’hoirie de Barbe d’Amboise, douairiére de La Chambre, entre ses héritiers (1581-1594).
SA 153. Province de Maurienne : Titres de la Maison de La Chambre (suite).
- Pièces du procès intervenu entre Marguerite de La Chambre, d’une part, et Jean- Louis, marquis de La Chambre, puis par Pierre, marquis de La Chambre, d’autre part, à propos de la succession de Barbe d’Amboise, leur mère et aïeule (1593-1605).
SA 156. Province de Maurienne : Titres de la Maison de La Chambre (suite).
- Pièces du procès intenté par Pierre, marquis de La Chambre, à Marguerite de La Chambre et à Charles Dufour, dépositaire des meubles provenant de I’hoirie de Barbe d’Amboise, a propos de ce mobilier, dossier comprenant une bulle du pape Paul V (1609-1613).
SA 160. Province de Maurienne : Les Hurtières (suite).
- Procédure intervenue entre Jean-Louis, marquis de La Chambre, et Marguerite de La Chambre et consorts a cause des détériorations subies par les châteaux de Chamoux et des Hurtiéres, s.d. (fin du … s.).
Avouons-le : parmi les 12 enfants de Jean et Barbe, cette page ne s'intéresse qu'aux filles et garçons liés d'une façon ou d'une autre à Chamoux.
Ces lignes doivent presque tout à Marc de Seyssel-Cressieu, et aux Archives du château de Musin dont il disposait (tout début XXe siècle)
Marguerite de Seyssel dite de La Chambre, est désignée au codicille de son père, en 1543, comme légataire d'une somme de 12 000 livres tournois. Ce fut vraisemblablement pour exécuter ce legs que, par acte daté de Chambéry, le 14 mai 1564 (Archives de Musin), Jean, comte de La Chambre, chevalier de l'ordre du roi, son frère, s'engagea à lui payer, à elle et à sa sœur Etiennette, une pension annuelle de 300 écus. Cette pension était hypothéquée sur les revenus de la seigneurie de La Rochette et, le 8 août 1565, les demoiselles de La Chambre, n'ayant pas été payées, firent saisir ces revenus (Archives de Musin).
A la suite d'un accord signé entre les parties le 6 avril 1566 et exécuté le 15 mai de la même année, Marguerite et Etiennette de Seyssel-La Chambre reçurent de leur frère la baronnie de Montaymont en paiement de cette somme (Archives de Musin). Marguerite prit alors le titre de dame de Montaymont ; Elle rendit cette seigneurie, le, 1er avril 1570, à son neveu Jean-Louis, marquis de La Chambre, contre le paiement d'une somme de 26 500 livres. (Archives de Musin).
Elle fut, comme ses soeurs, fille d'honneur de Catherine de Médicis.
Le 11 février 1574, elle reçut de Barbe d'Amboise, sa mère, la donation d'une somme, de 10 000 livres tournois, payable après son décès, et cela moyennant la renonciation de ses droits à sa succession; mais, quand survint cette mort, elle refusa d'entrer en jouissance de la donation et prétendit retirer sa légitime, en alléguant qu'elle n'avait accepté cet arrangement que par déférence pour sa mère qui était fort âgée et dans «un grand état de décrépitude». Cela occasionna un procès qui fut jugé en 1578 et où Marguerite obtint gain de cause (Archives de Musin).
Marguerite de Seyssel-La Chambre ne se maria pas. Elle vécut auprès de sa mère tant à Chamoux qu'à Chambéry et ce fut dans cette dernière ville qu'elle se fixa après le décès de Barbe d'Amboise. Elle y testa le 22 mai 1610 (Archives de Musin). Elle laissa 2000 livres à Charles-Emmanuel, comte de La Chambre, et à Charles-Emmanuel, marquis d'Aix, ses neveux, et institua légataire universelle Marguerite de Seyssel-La Chambre, sa nièce et filleule.
Marguerite de La Chambre, dame de Montaymont, mourut à Chambéry, le 28 juin 1614, vers les onze heures et demie du soir, dans la maison de honnête Claude Sendrat (Manuscrit Comnène). Conformément à sa volonté, elle fut ensevelie dans l'église des religieuses de Sainte-Claire. Son tombeau se trouvait dans le chœur de cette église, du côté de l'Èvangile (Archives de Musin).
seigneur et baron d'Aix, de Châtillon, de Meillonnas et de La Bâtie-Seyssel, seigneur de Villeneuve, dé La Truchère, de Crest, de Conflans, etc., chevalier du grand ordre de France, gentilhomme de la Chambre des rois Henri II, François II et Charles IX, capitaine des galères du roi de France, capitaine d'une compagnie de. 50 lances des ordonnances du roi de France,lieutenant général et gouverneur pour le duc de Savoie en Bresse, Bugey et Valromey, colonel de dix compagnies de gens de pied pour le duc de Savoie.
Charles de Seyssel, troisième fils de Jean, comte de La Chambre, et de Barbe d'Amboise, hérita de la baronnie d'Aix et de la presque totalité des biens de la branche aînée des Seyssel, par le testament de sa
tante, veuve, de Gabriel de Seyssel, baron d'Aix.
Il est le premier de la 3ème branche/dite « des marquis d'Aix », qui releva aussi le titre de marquis de La Chambre à l'extinction de la deuxième branche de la maison de Seyssel.
[Après des années de bons et loyaux services (voir ses titres militaires), il se marie.]
"Charles de Seyssel rentra alors à Paris et ce fut dans cette ville, le 26 décembre 1569 (7), que fut signé le contrat de son mariage avec Madeleine d'Avaugour la jeune.
A la cérémonie assistaient Barbe d'Amboise, comtesse de La Chambre, mère du fiancé ; Louis de La Chambre, chevalier de Saint-Jean-de-Jérusalem, conseiller et premier aumônier de la reine, cardinal et abbé de Vendôme, son frère; Béatrix de La Chambre, dame de La Gruuthuse, sa soeur; Pierre Versoris, avocat au Parlement; Madeleine d'Avaugour l'aînée, soeur de la fiancée; François d'Avaugour, seigneur de Courtalain, comte de Château vilain, son frère et tuteur, et plusieurs autres personnes de distinction. Charles de Seyssel s'intitule dans cet acte : comte de Seyssel, seigneur et baron d'Aix, chevalier de l'ordre, capitaine de cinquante hommes d'armes des ordonnances du roi et colonel de dix compagnies de gens de pied pour le duc de Savoie (Archives de Musin).
Mais ce mariage ne dura guère que trois mois, car Charles de Seyssel mourut assassiné à Paris en avril 1570. L'opinion publique et la famille du défunt accusèrent deux membres de la maison de Mouxy qui avaient eu, avec le baron d'Aix, de graves différends. La chose ne fut pas absolument prouvée, mais les neveux de la victime crurent devoir venger dans le sang des Mouxy la mort de leur oncle.
Il fut abbé et comte de Corbie, et Henri II qui, par son mariage avec Catherine de Médicis, était devenu son proche parent, (…) le nomma surintendant de ses affaires et lui donna la charge de grand aumônier de la Cour (Archives de Musin).
A Diane de Poitiers, duchesse de Valentinois, il lègue sa maison de Paris, sise auprès de l'église Saint-Honoré, et lui recommande sa mère, ses frères, ses soeurs et les plus pauvres prélats de France.
A Barbe d'Amboise, sa mère, il donne son petit diamant et sa litière, avec les mulets affectés «au service d'icelle», et la charge d'employer une somme de trois cents écus, qui lui sera remise, à plusieurs œuvres pies et notamment à la réparation de la chapelle Sainte-Anne et Notre-Dame de Lorette au château de
Chamoux.
Le 16 avril 1555, ses héritiers universels vendirent à Barbe d'Amboise, leur mère, la vaisselle d'argent qui provenait de sa succession. (Archives de Musin).
"Attachée à la personne de la Reine de France", Marc de Seyssel-Cressieu dit qu'elle vivait auprès de sa mère, au château de Chamoux et à Chambéry, au moment de son mariage [en 1573].
(1540 - 1580)
Elle épouse en 1558 René, Seigneur de Montmirail, Authon, Labazoche, baron de Bruges de la Gruthuse, Prince d'Esthinruse († Bruges,1572). René est le petit-fils de Louis de Bruges de la Gruthuse, habile diplomate et grand bibliophile5.
Elle accouche en janvier 1759 d'une petite fille, Catherine de Bruges de la Gruthuse, qui a eu 5 maris : elle épouse en 1574 Louis de La Baume, chevalier de l'ordre de Savoie; Achille de l'Hospital en 1615; en troisièmes noces, Charles de Messey; en quatrièmes noces, Scipion de Champier; en cinquièmes noces, le 30 avril 1621, René de la Haye! (Elle meurt en 1630, à 71 ans)
Béatrix est désignée dans certains actes sous son nom d'épouse : Madame de la Gruthuse.
Elle a fréquenté le château de Chamoux au moins vers 1557-59 (sa mère était alors en voyage6).
Recherches et transcription 2012 - 2014 A.Dh
Sources bibliographiques
sur le site : Gallica.fr (BNF)
1- la Maison de Seyssel, ses origines, sa généalogie, son histoire p.235-236 - Marc de Seyssel-Cressieu
2- la Maison de Seyssel, ses origines, sa généalogie, son histoire p.291 - Marc de Seyssel-Cressieu
3- la Maison de Seyssel, ses origines, sa généalogie, son histoire p.228 - Marc de Seyssel-Cressieu
4- la Maison de Seyssel, ses origines, sa généalogie, son histoire p.236 - Marc de Seyssel-Cressieu
5- sur Gallica - Recherches sur Louis de Bruges, seigneur de la Gruthuyse... p.11 par Joseph. B. B. Van Praet (1754-1837) Édition : 1831. Ses livres passèrent à son fils Jean ; dans l'inventaire de la bibliothèque de Blois, dressé en 1544, lorsque François Ier la fit transporter à Fontainebleau, les livres de Gruthuyse furent confondus avec ceux de Louis XI, de Charles VIII et de Louis XII.Sur les alliances matrimoniales : p.13 et 81.
6- Lettres de M. de Cottarel à Barbe d'Amboise, 1557-1559 (ADS SA 150)
Pour les chercheurs : ressources à explorer
Archives départementales de Savoie
Sur les enfants de Jean 1er et Barbe d'Amboise
Marguerite [de Seyssel], dame de Montaimont. - SA 144, 151, 153, 155, 156, 160.
Philippe [de Seyssel], cardinal, abbé de Corbie. -. SA 148.
Sébastien [de Seyssel], abbé de Corbie, protonotaire apostolique. - SA 149, 150.
en détail
SA 149. Province de Maurienne : Titres de la Maison de La Chambre (suite.)
- Procuration générale donnée à Pierre Girard, secrétaire du comte de La Chambre, par Sébastien de La Chambre, protonotaire apostolique, premier aumônier de la reine de France et suivant ordinairement la cour en qualité d’héritier de feu le cardinal de Boulogne (1549).
SA 150. Province de Maurienne : Titres de la Maison de La Chambre (suite).
- Echange conclu entre Jean, comte de La Chambre, gentilhomme ordinaire de la chambre du roi, et Sébastien de La Chambre, abbé et comte de Corbie, son frère, qui renonce à ses droits à la succession paternelle contre deux grandes maisons avec cour et jardin, provenant de feu Charles de La Chambre, évêque de Mondovi, et situées, I’une à Paris, rues des Petits-Champs et du Pélican, l’autre à Lyon sur la Saône, grand’rue Saint-Georges (1551).
SA 151. Province de Maurienne : Titres de la Maison de La Chambre (suite).
- Transaction passée entre Jean, comte de La Chambre et de L’Heuille, vicomte de Maurienne, et Charles de Seyssel, baron d’Aix, de La Bâtie et de Chautagne, son frère, auquel sont cédés en qualité d’héritier de Francoise de La Chambre, dame d’Aix, sa tante, tous les droits sur le comté d’Armagnac à soutenir contre Antoine, roi de Navarre, duc de Vendôme (1560).
- Pièces du procès intenté contre Jean, comte puis marquis de La Chambre, par ses sœurs, Marguerite et Etienne de La Chambre qui sollicitent le payement de 12 000 francs légués par leur père (1562-1578).
- Procuration passée en faveur de Jean, marquis de La Chambre, par Barbe d’Amboise, comtesse douairière de La Chambre, dame de Chamoux et des Hurtières, afin de réclamer au seigneur d’Aubijoux, père de cette dernière, la dot qui lui avait été constituée (1565).
- Transaction et arrêts du Grand Conseil du roi touchant le partage des biens de la maison de Listenois : la seigneurie de Vitry est cédée en raison de la plus-value de la terre d’Arc en Barrois par Antoine de Vienne dit de Bauffremont, sieur de Listenois, à Jean, marquis de La Chambre, et à Gaspard de Saulx-Tavannes (1568-1572).
- Lettres de membres de la familIe de La Chambre (1550 environ 1599).
SA 151. Province de Maurienne : Titres de la Maison de La Chambre (suite).
- Pièces du procès intenté contre Jean, comte puis marquis de La Chambre, par ses sœurs, Marguerite et Etienne de La Chambre qui sollicitent le payement de 12 000 francs légués par leur père (1562-1578).
- Acte de donation à cause de mort, consenti par Barbe d’Amboise, comtesse douairière de La Chambre, qui céde en particulier sa vaisselle d’argent à ses filles Béatrix de La Chambre, comtesse de la Gruuthuse, Etienne(ette) de La Chambre, comtesse de Bene, et Marguerite de La Chambre (1574).
- Lettres de membres de la familIe de La Chambre (1550 environ 1599).
SA 152. Province de Maurienne : Titres de la Maison de La Chambre (suite).
- Partage des biens meubles provenant de Barbe d’Amboise, douairiére de La Chambre, entre Jean, marquis de La Chambre, et ses sœurs (1575).
- Pièces du procès intervenu devant le Sénat de Savoie pour l’hoirie de Barbe d’Amboise, douairiére de La Chambre, entre ses héritiers (1581-1594).
SA 153. Province de Maurienne : Titres de la Maison de La Chambre (suite).
- Pièces du procès intervenu entre Marguerite de La Chambre, d’une part, et Jean- Louis, marquis de La Chambre, puis par Pierre, marquis de La Chambre, d’autre part, à propos de la succession de Barbe d’Amboise, leur mère et aïeule (1593-1605).
SA 156. Province de Maurienne : Titres de la Maison de La Chambre (suite).
- Pièces du procès intenté par Pierre, marquis de La Chambre, à Marguerite de La Chambre et à Charles Dufour, dépositaire des meubles provenant de I’hoirie de Barbe d’Amboise, a propos de ce mobilier, dossier comprenant une bulle du pape Paul V (1609-1613).
SA 160. Province de Maurienne : Les Hurtières (suite).
- Procédure intervenue entre Jean-Louis, marquis de La Chambre, et Marguerite de La Chambre et consorts a cause des détériorations subies par les châteaux de Chamoux et des Hurtiéres, s.d. (fin du … s.).
À partir de 1544
- IIIe comte, puis 1er marquis de La Chambre,
- comte de l'Hueille,
- vicomte de-Maurienne,
- baron de Cuines, des Villars et d'Hurtières,
- seigneur de La Rochette, de Chamoux, de Montaymont, d'Avrieux, de Pontamafrey, de La Ferté-Calderon, etc.,
- prince d'Orange,
- lieutenant commandant la compagnie du duc de Savoie en France,
- chevalier des grands Ordres de Savoie et de France,
151. à 1582
Jean II de Seyssel - La Chambre,
Marquis de La Chambre, Vicomte de Maurienne, Prince d'Orange,
Chevalier des Grands Ordres de l'Annonciade et de Saint-Michel
Il épouse Aymée de la Baume en 1576.
Ils ont 8 enfants : 4 garçons, 4 filles.
Jean de Seyssel, marquis de La Chambre, prince d'Orange, meurt en 1582.
Par son testament de 1577 fait à Chambéry, il choisit d'être inhumé dans le chœur de l'église de Notre-Dame des Carmes à La Rochette. Il institue héritier universel son fils aîné, Jean-Louis de Seyssel-La Chambre.
En fait, le marquisat de La Chambre et les nombreux fiefs qui l'accompagnaient vont passer successivement à trois de ses fils, Jean-Louis, mort en 1595; Pierre, en 1614; Charles-Emmanuel, en 1620; puis à sa fille Louise en 1629.
Puis, malgré le nombre confortable des enfants de Jean et Aimée, il n'y eut plus de successeurs : la branche "cadette" Seyssel - de la Chambre allait s'éteindre.
Quand Jean II reçoit l'héritage familial, la Savoie traverse des années très noires.
Charles III de Savoie (né en 1486), a succédé à son demi-frère Philibert II en 1504 ; au bout d'un long règne, quand il meurt en 1553, après 18 ans d'exil, dépouillé par les Français, les Bernois, les Genevois, il ne conserve que Nice et Verceil.
- en 1535 : Calvin s'est installé à Genéve, capitale du protestantisme
- en 1536 : les troupes bernoises envahissent le Chablais.
- de 1536 à 1559, la Savoie est occupée par François Ier, roi de France (époux de Louise de Savoie, la fille de Philippe sans terre : encore un cousin par alliance).
En effet, les États (Bourgogne, Milan…) auxquels pouvaient s'allier les cousins de Charles III ou son père Philippe "sans terre", avaient disparu, absorbés dans les nouveaux royaumes. Et entre ces royaumes (la France, les États de Charles Quint) qui se menaçaient, la Savoie était priée de s'aligner sur l'un ou l'autre, au moment où le Roi de France cherchait à prendre le Piémont et le Milanais pour protéger ses frontières. Or, Charles III n'avait pas bien choisi son camp…
Les Savoyards de tous rangs se plient à la nécessité, d'autant que les réformes apportées à l'administration permettent de "moderniser" l'État. Un Parlement est institué à Chambéry, précurseur du Sénat de Savoie.
Le prince héritier Emmanuel-Philibert peut songer à poursuivre d'autres voies que le gouvernement de la Savoie!
Il s'illustre en effet pour le compte des "Espagnols" dans les batailles qui opposent les armées du Roi de France (maintenant, Henri II) et celles de l'Empereur (maintenant Philippe II).
La France est dominée, et, au traité de Cateau-Cambrésis, le 3 avril 1559, la Savoie et le Piémont sont rendus au duc Emmanuel-Philibert, qui épouse de surcroît Marguerite de France, fille de François 1er.
C'est donc dans cette période que vit Jean II de Seyssel-La Chambre…
Les archives nous montrent un grand seigneur accaparé par les procès, les problèmes de gestion…
Marc de Seyssel-Cressieu1 nous propose un autre visage : celui d'un intercesseur, qui put négocier avec "l'envahisseur".
"Jean de Seyssel est cité au nombre des personnages influents qui postulèrent auprès de l'amiral de Chabot, gouverneur de Bresse, Bugey, Valromey et Savoie, pour obtenir de lui la libre réunion des États généraux à Chambéry. Cette autorisation fut accordée et les trois ordres s'assemblèrent au couvent de Saint-François, le 19 mai 1546, pour rédiger leurs doléances et les faire porter au roi de France par deux ambassadeurs ou députés.
Cet appel à la générosité du plus chevaleresque des rois fut couronné de succès et les Savoyards n'eurent plus qu'à se louer des égards du vainqueur pendant les quelques années que dura encore l'occupation française."
Image un tantinet idyllique pour un roi de France guerrier, qui n'hésite pas à chasser le gouvernement en place d'un État voisin pour des raisons stratégiques, et à imposer ses lois. Et comment croire que la circulation des troupes ait été indolore pour les populations locales ?
Jean Il est décoré de l'ordre de l'Annonciade en Savoie et de celui de Saint-Michel en France.
Ce qui l'amène à rédiger officiellement en 1562 une déclaration (déposée aux A.D.S), qui dit ne pas vouloir contrevenir à la fidélité due au duc de Savoie par le serment qu’il doit prêter au roi de France dont il a reçu le collier de l’ordre de Saint-Michel.
On comprend sa protestation de fidélité au Roi ET au Duc…
La seigneurie de La Chambre avait été érigée en comté par Louis duc de Savoie en 1456.
En 1562, Jean II de La Chambre, fils de Jean 1er, obtient d'Emmanuel-Philibert son érection en marquisat.
Il faut renouveler l'investiture des fiefs* ; à cette occasion, le Duc Emmanuel-Philibert rappelle divers droits accordés aux précédents Comtes de la Chambre, qui font mesurer l'ampleur des droits féodaux, et la variété des activités rémunératrices dans les domaines agricoles et miniers des La Chambre**
Jean 1er a institué Jean II, son fils aîné, son légataire universel.
Le nouveau comte hérite aussi des droits à la succession de la demi-sœur de son père, Françoise de Seyssel-La Chambre, baronne d'Aix, morte sans enfant mâle, sur les biens des maisons de Châlon et d'Armagnac.
Il est également héritier par sa mère de la succession de Boulogne.
Belles promesses !
Jean hérite donc de la principauté d'Orange de Françoise de Seyssel-La Chambre. Un arrêt du Parlement de Grenoble a reconnu la possession de cette principauté à la maison de Seyssel-La Chambre en 1543.
Car, d'autres prétendants sont sur les rangs, sous prétexte de loi salique, et ils sont puissants !
Kyrielle de nouveaux procès, pour un résultat médiocre :
"La maison de Seyssel-La Chambre ne posséda donc la principauté d'Orange, d'une manière effective, que pendant peu d'années, mais elle ne cessa jamais de revendiquer ses droits sur cette seigneurie et affirmait, sans cesse, que les Nassau, abusant de leur situation de stathouders de Hollande, s'en étaient emparés « manu militari » et au mépris des arrêts de la Cour souveraine."1
Cependant, les procès pour la Principauté, ajoutés aux procès engagés pour défendre tout aussi vainement des droits à la succession d'Anne de Boulogne, entrainent des frais très importants, pour lesquels Jean doit emprunter lourdement : le Duc de Savoie lui sert de caution.
Mais la fortune familiale en sort très entamée.
Jean a vendu des biens : un banquier de Montmeillant lui achète la baronnie d'Epierre et de Saint-Rémy en 1576 ; son fils détient les revenus de l'Huïlle et de la Rochette…***
2012- Recherche et transcription A.Dh.
Notes
* A l'occasion de la création de ce marquisat - écrit Marce de Seyssel-Cressieu - Jean de Seyssel eut même à demander une nouvelle investiture de ses fiefs. Elle lui fut donnée à Turin le 15 mars 1566, pour le marquisat de La Chambre « nouvellement érigé en tel titre », le vicomté de Maurienne, le comté de l'Hueille, les baronnies de Châteauneuf des Villars et de Cuines, les seigneuries de la ville, château et mandement de La Rochette, de Chamoux, d'Hurtières, d'Epierre, de Saint-Remy, de Montaymont, de Pontamafrey, d'Avrieux et de la maison forte d'Aiguebelle ainsi que pour toutes les concessions d'exploitation de mines faites à ses prédécesseurs.
** Voir le rappel des divers privilèges accordés aux précédents Comtes de la Chambre : la Maison de Seyssel, ses origines, sa généalogie, son histoire p. 247 - Marc de Seyssel-Cressieu.
*** Félix Bernard (Le Pays de Montmayeur…, 1971, p.64-65)
Sources bibliographiques et iconographiques
Site Gallica.fr (BNF)
1- la Maison de Seyssel, ses origines, sa généalogie, son histoire p. 239 et p.243 - Marc de Seyssel-Cressieu
2- Portrait de Jean II de Seyssel-la Chambre. Avec nos remerciements chaleureux à Jean de Seyssel (Doc JFDh)
Archives départementales de Savoie
3- (SA 142. Province de Maurienne : La Chambre (suite). Déclaration de Jean, comte de La Chambre, qui dit ne pas vouloir contrevenir à la fidélité due au duc de Savoie par le serment qu’il doit prêter au roi de France dont il a reçu le collier de l’ordre de Saint-Michel (1562).)
Publications
- Histoire de la Savoie Henri Ménabréa (La Fontaine de Siloe 1990)
Pour les chercheurs : Ressources à explorer
Archives départementales de Savoie
Trésor des Chartes des Ducs de Savoie (pièces restituées du fonds des Archives de Cour - Archivio di Stato di Torino)
Cote : FR.AD073.SA 1-25
Jean II, seigneur de La Chambre, vicomte de Maurienne. - SA 42, 43, 44, 59, 141, 145.
Jean [II de Seyssel], comte puis premier marquis de La Chambre, vicomte de Maurienne. - SA 34, 36, 42, 47, 55, 56, 144, 146, 148 à 152. Mariage : 149
En détail
SA 34 - Pièces du procès intenté par François de Seyssel, seigneur d'Aiguebelle et de Châtillon, gouverneur du Pont-d'Ain, héritier de Claude de Seyssel, son frère, contre Jean, marquis de La Chambre, et François de La Chambre pour le payement de plusieurs créances (1571).
( Procès intentés devant le Sénat de Savoie contre Jean, marquis de La Chambre, par son frère, François de Seyssel, baron d'Aix, et par Charles de Seyssel, seigneur d'Artemare, à propos de legs faits par feu Jean, comte de La Chambre, et par Françoise de Seyssel, baronne d'Aix (1570-1571).)
SA 35 Titres de la Maison de Seyssel
- Pièces du procès intenté par Jean de Seyssel, marquis de La Chambre, à François de Seyssel, baron puis marquis d'Aix, à propos de l'hoirie de feu Charles de Seyssel, baron d'Aix, leur frère (1570-1592).
SA 36 Titres de la Maison de Seyssel
- Pièces du procès soutenu devant de parlement le Paris entre Jean, comte de La Chambre, prince d'Orange, fils de feu Jean, comte de La Chambre, et son frère, Charles de Seyssel, baron d'Aix, au sujet de la succession de Françoise de La Chambre, dame d'Aix (1553-1558).
SA 37 Titres de la Maison de Seyssel (la succession à la Principauté dOrange)
- Transaction passée entre Louis, comte de La Chambre, vicomte de Maurienne, et Françoise, sa fille, femme de Gabriel de Seyssel, baron d'Aix, de la Bâtie et de Meillonnas, au sujet de leurs droits à la succession de la principauté d'Orange, hérités de Jeanne de Chalon, femme dudit comte de La Chambre (1491, 5 janvier).
- Transaction entre Françoise de La Chambre, femme de Gabriel de Seyssel, baron d'Aix, et Philiberte de Luxembourg, princesse d'Orange, mère et tutrice de Philibert de Chalon, prince d'Orange, comte de Tonnerre, au sujet de la dot de 60 000 livres, jadis constituée par Jean, comte d'Armagnac en faveur d'Eléonore d'Armagnac, femme de Louis de Chalon, prince d'Orange, et aïeule de la dite Françoise de La Chambre, copie (1504, 8 novembre).
SA 42 - Chamoux - Rôle des biens proposés par Jean, prince d'Orange, comte de La Chambre, pour que soit constituée la légitime due à Louise et Charlotte de La Chambre, filles du baron de Chamoux (1558).
SA 47 - Procès intenté devant le Parlement de Chambéry puis le Sénat de Savoie par Jean, comte puis marquis de La Chambre, vicomte de Maurienne, qui demande la restitution de la baronnie de Châteauneuf, à Louise et Charlotte de La Chambre, filles et héritières de Louis de La Chambre, baron de Châteauneuf (1554-1581).
SA 55 - La Rochette
- Arrêt prononcé par le parlement de Chambéry à la requête de Jean, prince
d'Orange, comte de La Chambre, contre les syndics et habitants de La Rochette qui se livrent à des déboisements (1558).
- Pièces du procès soutenu par Jean, marquis de La Chambre, contre Antoine Charrière, fermier de la leyde et du petit péage du sel de Montmélian, à cause des prétentions de ce dernier à percevoir le péage des charges et voitures passant sur le chemin public de La Croix d'Aiguebelle à La Rochette (1578).
- Vente par Jean, marquis de La Chambre, comte de L'Heuille, vicomte de Maurienne, stipulant aussi au nom d'Aimée de la Baume, marquise de La Chambre et d'Aix, sa femme, à Maurice Grand, marchand de Montmélian, des moulins à deux roues, dits les moulins de la ville, à La Rochette moyennant 400 écus d'or au coin du roi de France (1579).
- Contrat de ferme des revenus du fief de La Rochette, consenti pour huit ans par Aimée de la Baume, marquise de La Chambre, comtesse de L'Heuille, dame de La Rochette, à François Vectier, procureur au Sénat de Savoie (1586).
- Procès soutenu contre ladite marquise de La Chambre devant la Chambre des Comptes par le procureur patrimonial pour défaut de prise de l'investiture et du payement des laods dus pour les seigneuries de L'Heuille et de La Rochette (1586).
SA 56 La Rochette (suite).
- Pièces du procès intenté devant le Parlement de Chambéry puis le Sénat de Savoie par Jean, comte puis marquis de La Chambre, vicomte de Maurienne, seigneur de La Rochette, contre les syndics, conseillers et manants de la paroisse de Presle au sujet des redevances de bannerie et de champerie à lui dues à cause de la seigneurie de La Rochette (1562-1582).
SA 142. Province de Maurienne : La Chambre (suite).
Déclaration de Jean, comte de La Chambre, qui dit ne pas vouloir contrevenir à la fidélité due au duc de Savoie par le serment qu’il doit prêter au roi de France dont il a reçu le collier de l’ordre de Saint-Michel (1562).
SA 144. Province de Maurienne (suite) 1 : Maurienne en général et de Bessans à Termignon. Liste des fiefs et localités : Bessans, Chamoux, La Cachette (à Albiez-le-Vieux), Cuines, Lanslebourg et Lansvihard, Les Hurtières, les Villards, Montaimont, Montgellafrey, Orelle, Pontamafrey, Saint - Georges - d’Hurtières, Saint - Jean - d’Arves, Saint-Jean-de-Maurienne, Saint-Julien-de-Maurienne, Saint-Martin-la-Porte, Saint-Michel-de- Maurienne, Saint-Rémy.
Pièces du procès intenté devant le Sénat de Savoie par Jean, marquis de La Chambre, vicomte de Maurienne, puis soutenu par son fils et héritier, Jean-Louis, marquis de La Chambre, vicomte de Maurienne, grand chambellan de S.A., contre Marguerite de La Chambre, héritière de dame Etienne de La Chambre, comtesse de Châtillon-en-Dombes et de Pont-de-Veyle, en vue de contraindre Marguerite de La Chambre à céder la terre de Montaimont, qu’elle détient pour assurance d’un legs, contre l’offre de lui verser 24 000 livres tournois (1581-1589).
SA 146 Province de Maurienne : Titres de la Maison de Chambre (suite).
Lettres adressées à la Maison de la Chambre par François Ier, roi de France, Sigismond d’Este, Pierre de Lambert, évêque de Maurienne, F.A. Milliet de Challes, archevêque de Tarentaise, et quelques parents des La Chambre Saulx, [Tavannes] Vienne, Montmayeur-Brandis (1522-1664)
SA 149. Province de Maurienne : Titres de la Maison de La Chambre (suite.)
- Contrat de mariage conclu entre Jean, comte de la Chambre, vicomte de Maurienne, et Aimée de la Baume, fille de Jean de la Baume, comte de Montrevel, gouverneur et lieutenant général pour le roi de France en tous les pays de Savoie, Bresse, Bugey et Valmorey, fait a Bourg-en-Bresse dans la maison et logis dudit comte de Montrevel, copie authentique (1546, 6 décembre).
- Pièces du procès intenté par Louis de La Fayette, chevalier, au nom d’Anne de Vienne, sa soy disant sa femme, auparavant religieuse, contre Jean, comte de La Chambre et Gaspard de Saulx, seigneur de Tavannes, au nom de leurs femmes, Aimée et Françoise de la Baume, et aussi contre les tuteurs des mineurs de Sombernon à propos de la succession de François de Vienne et de Benigne de Grandson (1547- 1549).
SA 150. Province de Maurienne : Titres de la Maison de La Chambre (suite).
- Mémoires produits par la Maison de La Chambre pour soutenir ses droits a la principauté d’Orange. et aus autres biens provenant de la Maison de Chalon contre les ducs d’orléans- Longueville et les comtes de Nassau (XVI~ - XVII~ s.).
SA 150. Province de Maurienne : Titres de la Maison de La Chambre (suite).
Lettres patentes de Henri II, roi de France, qui prescrit de reprendre en son conseil le procès intenté par Jean, comte de La Chambre, contre les détenteurs de la baronnie de Barjac, jadis atiénée et qu’il prétend récupérer (1559).
SA 151. Province de Maurienne : Titres de la Maison de La Chambre (suite).
- Pièces du procès soutenu par Aimée de la Baume, marquise de La Chambre, contre Héléne de Tournon, veuve de Jean de la Baume, comte de Montrevel, et Françoise de La Baume, veuve de François de la Baume, comte de Montrevel, remariée à Gaspard de Saulx- Tavannes, maréchal de France (1565-1568).
SA 152. Province de Maurienne : Titres de la Maison de La Chambre (suite).
- Partage des biens meubles provenant de Barbe d’Amboise, douairiére de La Chambre, entre Jean, marquis de La Chambre, et ses sœurs (1575).
- Procuration donnée par Jean, marquis de La Chambre et d’Aix, à Aimée de la Baume, sa femme, pour prendre possession d’une maison située à Fontainebleau et provenant de Charles de La Chambre, Evêque de Mondovi (1579).
- Obligation passée par le même marquis de La Chambre pour la somme de 750 écus d’or au profit de François Brunier, marchand et bourgeois de Montmélian, en raison de la vente faite par ce dernier de draps de soie et de laine (1580).
- Pièces du procès soutenu contre ledit Jean, marquis de La Chambre, par François de Seyssel, marquis d’Aix, qui revendique ses droits sur la principauté d’Orange et le comté d’Armagnac (1580-1581).
- Procédure intentée par Jean, marquis de La Chambre, pour que lui soient restituées quatre horloges qui avaient été confiées à Sébastien Jacquier, de Chambéry, en vue de les faire réparer à Genéve (1581).
- Procès soutenu par Aimée de La Baume, marquise de La Chambre, comtesse de L’Heuille, dame de La Rochette, contre Jean-Louis, marquis de La Chambre, son fils, pour le payement de 24 000 livres dus pour la dot de Charlotte de La Chambre, sœur de ce dernier mariée a Jean-François Costa. comte de Pont-de- Veyle et de Châtillon de Dombes (1582-1583).
- Pièces du procès intervenu devant le Sénat de Savoie pour l’hoirie de Barbe d’Amboise, douairiére de La Chambre, entre ses héritiers (1581-1594).
SA 160. Province de Maurienne : Les Hurtières (suite).
Pièces justificatives de la comptabilité de châtelains des Hurtieres (1498-1517).
- Compte du revenu de l’année 1547 de la châtellenie des Hurtiéres, rendu en 1548 par Jean Pillicier,. châtelain de la baronnie des. Hurtières (1548).
- Nomination par Barbe d’Amboise, dame de Chamoux, veuve de Jean, comte de La Chambre, d’Etienne Porte en qualité de chatelain et receveur général du mandement des Hurtiéres (1551).
- Reconnaissances passées en faveur du comte de La Chambre pour des biens sis aux Mouches, paroisse du Pontet, et au mandement des Hurtières, registre de 383 ff. (1555-1556).
- Compte du revenu de la châtellenie des Hurtières, rendu pour les années 1559 et 1560 et pièces justificatives (1559-1560). ( ?)
- Sentence du Sénat de Savoie et pièces relatives à l’hypothèque passée au profit de Nicolas Robin, bourgeois d’yverdon, puis de ses héritiers sur la seigneurie des Hurtieres (1577-1594).
IR 203 - Registres des Edits-Bulles
Transcription du répertoire des matières contenues au registre
2B 3, folios 1 – 14 Edits, lettres patentes et autres actes (1559-1697) (ancienne cote : B 1418)
B 1418 Fol°1
Fol" 14 - Lettres de gentilhomme ordinaire du roy très crétien en faveur de Jean comte de la Chambre et de Leuille vicomte de Maurienne
B 1418 Fol°4
Fol" 102V" - Arrest de la chambre des comptes sur l'enthérinement des dittes lettres.
B 1418 Fol°5
Fol" 127 Edict contenant ampliation de feri& de vendanges et le pouvoir de la Chambre séante pendant les dittes fériés.
B 1424 Fol°76
Fol" 21 Autre acte de soumission fait par Messire Jean COMTE de la CHAMBRE de se présenter en l'état toutes fois et quantes qu'il en sera requis à peine de dix mille livres, et sous semblable soumission , et peine de dix mille livres de représenter aussy Me Jean DUPOL son Me d'hostel et de corps, et biens ut supra.
B 1424 Fol°101
Fol" 108 Vingt quatre actes de soumission faits par les particuliers cy après de se représenter en l'état en étant requis, ou de tenir les arrest par la ville à peine de . . . scavoir par Jean MONET, Pierre MOREL, Claude EXANTAZ d'Annessy, Messire Richard de BUSSY, Me Bernard BELLON, Benoist BERTHOD dit DALPHIN, Antoinette VINCENT et Pierre MUGNIER, Claude LUCAN, Me Philibert FOURNIER, Guillaume THEVENIN, Francois de CLERY, Jean et Georges GLAIRON frères de St Vial, Pierre BARJON, Tiévena REY, Jean HENRY dit BORRIEU, demoiselle Marie de St Point, veufve de feu Aynard de SEISSEL, sieur de St Cassin, Me Jean Louis BAUDARD, Nicolas DUPORT, escuyer Mestre d'hotel de Messire Jean Comte de la CHAMBRE, Michel SAPPEY, et Hugue RAFFIN, prisonniers, Me Claude LUCAN, Me Pierre, et Thoyas PALLUAL, Jean Antoine de PASSIS, conterolleur et Me Charles AUZANNAZ avec aussy quelques consignations faittes au greffe par quelques particuliers .
B 1424 Fol°101
Fol" 46 V° - Quittance faitte par un Francois DONGES de Viney, comme procureur de Dominique ROBIN d'HYVERDON en faveur de Messire Jean Marquis de LA CHAMBRE de la somme de cinquante escus pistolets en diminution d'interest, le dit escu pistolets à raison de quarante neuf sols tournois avec la procure ensuitte passée au dit DONGES par Me Pierre DRIVET, Notaire.
B 1426 Fol°97
Fol" 75 V° - Lettres de don de l'amande de deux cent livres à laquelle avoint été condamné Messire Charles de la CHAMBRE, chevalier de l'ordre et Philippe de la CHAMBRE, son fils envers Son Altesse, pour n'avoir satisfait à un arrest rendu contre eux au proffit d'un Léonard VERDONSEY, marchand de Lyon pour raison de la somme de sept cent soizante quatre livres trois sols au payement de laquelle ils avoint été condamnés et qu'a faute du dit payement ils tiendroint les arrests en la Conciergerie du chasteau de Chambéry n'ayant peu obéir audit arrest pour s'être trouvés occupés aux traittés de mariage de ses fillies, les dittes lettres du 13 Mars 1563.
B 1409 Fol°112
Fol" 6 V° Lettres de permission obtenues par Messire Antoine de la CHAMBRE, évêque de Belley, de Révérend Francois BACHODY, évêque de Genève, nonce du pape, avec pouvoir de légat à latere auprès d'Emanue1 Philibert de lever sur les curés et ecclésiastiques de son dioceze de Belley la somme de cinquante escus d'or pour être employés aux frais de son voyage a trente, ou il devoit aller pour le concile, étant ioint aux dittes lettres de permission des patantes d'Emanuel Philibert confirmatives des précédentes, donnant pouvoir de faire la ditte levée sur les ecclésiastiques, de les contraindre même par emprisonnement, elles sont du 24 Décembre 1562, et 2 Janvier 1563.
B 1427 Fol°119
Fol" 112 - Contract de vente passé entre S.A. Emmanuel Philibert d'une part, des terres, et seigneuries de Peroges et Montreal au proffit de messire Charles de la CHAMBRE chevalier de l'ordre de Savoye seigneur et baron de Meximieu, ledit contract du 18e septembre 1565 receu et signé par Me Antoine JACQUAUD notaire ducal de Montreal.
IR 204 - Registres des Edits-Bulles
Transcription du répertoire des matières contenues au registre 2B 208, folios 133 - 144
Edits, lettres patentes et autres actes (fin 1571-février 1574) (ancienne cote : B 1430)
B 1430 Fol°142
Fol" 163 V° - Deux requestes présentées par le sr Marquis de la CHAMBRE, l'une à S.A. contenant que pour le jugement du proces qu'il a au sénat il y manque de juges en suffisance, attandu les récusations faittes, il plaise au prince luy permettre de prendre des juges au nombre de trois au parlement de Grenoble qui se transporteront à Chambéry à ses despens pour ledit jugement S.A. nomme par son décret le presîdent DE PORTE et laisse la liberté au sénat de nommer le conseiller audit parlement tel. qu'il voudra pour avec ledit DEPORTE venir être juges audit procez le sénat par l'autre requeste à luy présentée nomma le conseiller BERTIER contre François de SEISSEL, baron d'Aix son frère ut sup.
B 1431 Fol°148
Fol" 71 Lettres de permission de port d'armes en faveur de Noble Jean François DEMOUXY, capitaine pour S.A. au chasteau de Chambéry Claude Antoine de MOUXY son frère gentilhomme de la Chambre, Antoine de MOUXY, louis et Jean Gaspard DECHALAND ses frères.
B 1432 Fol°163
Fol" 33 Lettres rogatoires obtenues du grand conseil du roy de France par Dame de la BEAUME marquise de la Chambre, addressées aux sénateurs, prevosts, juges et magistrats du duc de Savoye, étant insérees dans les dittes lettres ces mots, vous prions et requerons très justament avec la requeste présentée au sénat pour obtenir l'execution des dittes lettres le décret luy accordant les fins d'icelle.
B 1432 Fol°170
Fol" 136 Lettres de commission aux conseilliers et sénateurs, l'évêque de Bellay, Baland, de Coudré, Dasnières, de Rochette, l'abbé d'Ambournay et l'advocat général pour décider sommairement les differens qui sont entre le marquis de la CHAMBRE avec deux siens frères, ou bien par toutes sortes de voyes les accomoder les dittes lettres du 3e novembre 1579.
B 1406 Fol°189
Fol" 37 Lettres patantes de conseiller d'estat en faveur de messire Jean Comte de la CHAMBRE chevalier et colonnel en Savoye de quinze compagnies d'infanterie du 21e novembre 1560, avec autres lettres ensuitte confirmatives des précédentes donnés par Charles Emanuel et l'arrest de vérification d'icelles ensuitte.
B 1413 Fol°202
Fol" 31 V° - Transaction passée d'entre Messire François de SEISSEL seigneur et marquis d'Aix et de la Bastie d'une part, et demoiselle Lucrèce MAGNIN femme de noble Claude DEPRADEL dit Antherin seigneur de la Croix de la Chambre de S.A., et demoiselle Louise MAGNIN femme de Me Pierre MARTINET, et Me François juge en qualité de tuteur de demoiselle Claudine MAGNIN occasion d'une escheute et mainmorte prétendue par ledit de SEISSEL de certains biens délaissés par noble André MAGNIN mort sans enfans masles, ny autres la ditte transaction receuee et signée par un Claude ROBERT. Fol" 62 - Transaction passée d'entre une dame Jeanne de la CHAMBRE tant à son nom que comme femme compagnie et procuratrice de messire Philibert de VALLTRAVERS d'une part, et Louis fils de feu Jean VIALLET, et Claude fils de feu Michel PERIER, d'autre la ditte transaction receuee et signée par Me CHASTELLAIN notaire en datte du 6e aoust 1582.
B 1413 Fol" 204
Fol" 134 vo- Requeste présentée (…) par un François CLARET demandeur à l'encontre du seigneur marquis de la Chambre aux fins qu'il luy soit permis retirer son sac et pièces produits et distribués au seigneur président POBEL le décret au bas luy accordant les fins en payant néantmoins l'émolument si aucun en est deü.
B 1434 Fol" 234
Fol" 196 - Les patantes donnans permission au marquis de La CHAMBRE, et aux gentilhommes qui se voudront enroller en sa compagnie pour le service du Roy de France.
B 1414 Fol’ 239
Fol"39v" - Transaction passée entre messire François DES COSTES comte de Bennes, du Pont de Velle et de Chastillion de Dombes d'une part, et un François BRUNET bourgeois de Montmelliant pour le quel messire Jean Louis Marquis de la Chambre tant à son nom que de madame la marquise de la Chambre sa mère prend le fait en main d'autre part pour raispn dela dotte de Dame Charlotte de la Chambre femme dudit s- Comte de Bennes et soeur dudit sr marquis de la Chambre, la ditte transaction receüee et signée par les notaires MARGUET et NANTET notaires.
B 1414 Fol’ 242
Fol"147 - Transaction passée entre illustre Dame Emen de la BAUME marquise de la Chambre comtesse de Lullye, Dame de la Rochette, vefve d'illustre seigneur messire Jean Marquis de la Chambre comte de Lullye vicomte de Maurienne d'une part et les révérends religieux de notre Dame des Carmes de la Rochette d'autre demandeurs pour raisons de plusieurs legats et doltations faittes par les seigneurs dela Rochette, et autres prétentions, la ditte transaction receuee et signée par les notaires Hubert PIVARD et Claude DARVEYS bourgeois dudit Rochette du 25e avril 1585.
B 1415 Fol’ 254
Fol"319 Autre transaction passée entre un noble et spectable SI Henry BAY me auditeur en la chambre des comptes et bourgeois de Chambéry d'une part et demandeur contre illustre dame Emée de la BAULME marquise de la Chambre comtesse de Leullie dame de la Rochette, et de la Ferté d'autre pour raison de certaines sommes dont la ditte dame s'étoit obligée en faveur dudit s BAY la ditte transaction receuee et signée par Me REGIS notaire
à partir de 1582,
- marquis de La Chambre,
- comte de l'Hueille,
- vicomte de Maurienne,
- baron de Cuines, des Villars, d'Hurtières,
- seigneur de La Rochette, de Chamoux, de Montaymont, d'Avrieux, de Bramans,; de Pontamafrey, etc., etc.,.
- capitaine d'une compagnie de 50 hommes d'armes des ordonnances du roi de France,
- chevalier de l'Annonciade.
154• à 1595
La faveur de Catherine de Médicis lui fait obtenir le commandement de la compagnie que le duc de Savoie possédait en France, succédant à une charge détenue auparavant par son père Jean II de Seyssel-La Chambre. Mais il est déjà engagé dans les affaires militaires françaises, puisqu'il est alors au camp de devant La Rochelle, près [du] le duc d'Anjou, fils [de Catherine].
En 1585, il accompagne le Duc de Savoie Charles-Emmanuel à la cour du Roi d'Espagne Philippe II, pour son mariage, puis se marie lui-même - tardivement, et après plusieurs projets ratés - à sa cousine germaine Claude de Saulx-Tavanes, en 1588. Il est alors dit "capitaine d'une compagnie de cinquante hommes d'armes des ordonnances du roi".
Mais sous le règne Henri III, puis Henri IV, les troubles des guerres de religion, les complots, conduisent le Duc de Savoie à s'engager contre les Rois de France ; et Jean-Louis combat pour le Duc.
Mais les ennuis domestiques ne manquent pas non plus. À la fin du XVIe siècle, on trouve une Procédure intervenue entre Jean-Louis, marquis de La Chambre, et Marguerite de La Chambre et consorts à cause des détériorations subies par les châteaux de Chamoux et des Hurtiéres.
Il meurt en 1595 (après 7 ans de mariage), sans héritier, et laissant tous ses biens à son épouse - voilà qui était contraire à la coutume, qui tendait à conserver les possessions d'une famille dans la lignée.
Effectivement, en 1606, Claude de Saulx a accepté un arrangement : elle renonce à l'héritage au profit de son beau-frère Pierre de Seyssel-La Chambre, moyennant le versement d'une somme de 120 000 livres payables en six années.
Jusqu'à complet paiement de cette somme, le nouveau marquis de La Chambre devait servir à sa belle-sœur une pension annuelle de 2 000 écus. Cette pension était hypothéquée sur les seigneuries de Chamoux, de Montaymont, d'Avrieux, de Bramans, de Cuines, des Villars et de Pontamafrey.1
2012- Recherche et transcription A.Dh.
Sources bibliographiques
in Gallica : http://gallica.bnf.fr/
1- La Maison de Seyssel : ses origines, sa généalogie, son histoire : ... Marc de Seyssel-Cressieu
Pour les chercheurs : ressources à explorer
Archives Départementales de Savoie
Trésor des Chartes des Ducs de Savoie (pièces restituées du fonds des Archives de Cour - Archivio di Stato di Torino)
Cote : FR.AD073.SA 1-25
Jean Louis [de Seyssel], deuxième marquis de La Chambre. - SA 42, 144, 149, 151, 153, 154, 159, 160. Mariage : 151.
en détail
SA 42 - CHAMOUX - Reconnaissances passées pour des biens sis dans le mandement de Chamoux au profit de Jean-Louis, marquis de La Chambre, comte de l'Heuille, vicomte de Maurienne, baron de Cuines et des Villards (1585-1587).
SA 42- CHAMOUX. Compte des compositions reçues aux assises de la châtellenie de Chamoux (1468).
- Terrier de la seigneurie de Chamoux : additions de reconnaissances en faveur de Claude de Saulx, veuve et héritière de Jean-Louis, marquis de La Chambre (1596).
SA 146 Province de Maurienne : Titres de la Maison de Chambre (suite).
Lettres adressées à la Maison de la Chambre par François Ier, roi de France, Sigismond d’Este, Pierre de Lambert, évêque de Maurienne, F.A. Milliet de Challes, archevêque de Tarentaise, et quelques parents des La Chambre Saulx, [Tavannes] Vienne, Montmayeur-Brandis (1522-1664)
SA 149. Province de Maurienne : Titres de la Maison de La Chambre (suite.)
Pièces du procès soutenu contre Jean-Louis, marquis de La Chambre, son fils, par Aimée de la Baume, marquise douairière de La Chambre, pour la conservation et restitution de ses droits dotaux et des biens provenant de Françoise de Vienne, sa mère, qui avaient été aliénés par Jean, marquis de La Chambre, son époux (1582-1589).
SA 151. Province de Maurienne : Titres de la Maison de La Chambre (suite).
- Avis du conseil du seigneur de Bussy au sujet des conditions du mariage projeté entre Jean-Louis de La Chambre et Renée d’Amboise, fille dudit seigneur de Bussy (1571).
SA 152. Province de Maurienne : Titres de la Maison de La Chambre (suite).
- Procès soutenu par Aimée de La Baume, marquise de La Chambre, comtesse de L’Heuille, dame de La Rochette, contre Jean-Louis, marquis de La Chambre, son fils, pour le payement de 24 000 livres dus pour la dot de Charlotte de La Chambre, sœur de ce dernier mariée a Jean-François Costa. comte de Pont-de- Veyle et de Châtillon de Dombes (1582-1583).
SA 153. Province de Maurienne : Titres de la Maison de La Chambre (suite).
- Pièces du procès intenté par Pierre, comte de La Chambre, qui sollicite de Jean-Louis, marquis de La Chambre, son aîné, un supplément d’apanage en conséquence du décès de Claude de La Chambre, leur frère (1588).
- Procès intenté par Charles-Emmanuel, vicomte de La Chambre, à Jean-Louis, marquis de La Chambre, son frère, au sujet du payement de sa pension annuelle et de la légitime qui lui est due sur l’hoirie paternelle (1592).
- Pièces du procès intervenu entre Marguerite de La Chambre, d’une part, et Jean- Louis, marquis de La Chambre, puis par Pierre, marquis de La Chambre, d’autre part, à propos de la succession de .Barbe d’Amboise, leur mère et aïeule (1593-1605).
SA 154. Province de Maurienne : Titres de la Maison de La Chambre (suite).
- Transaction passée entre Pierre, marquis de La Chambre, conseiller et chambellan de S.A. et, la veuve de Jean-Louis, marquis de La Cbambre, Claude de Sauls, qui reçoit pour son douaire et ses droits dotaux la promesse d’une somme de 120 000 francs, dont le payement sera garanti par la jouissance pendant six ans du château de Chamoux et d’autres biens, copie (1597).
- Pièces du procès intente par Louise de La Chambre, comtesse de Montreal, contre ses frères, au sujet de l’hoirie d’Aimée de la Baume, leur mère (1604- 1609).
- Pièces du procès opposant Claude de Saulx, veuve et se disant héritière de Jean-Louis, marquis de La Chambre, et Pierre et Charles-Emmanuel de La Chambre à propos de la succession du marquis de La Chambre. et actes intervenus entre les héritiers des parties en conséquence de cette affaire (1595-1660).
SA 159. Province de Maurienne (suite). Avieux et Les Hurtières.
- Requête de Jean-Louis, marquis de La Chambre et décret de la Chambre des Comptes de Savoie, tendant à signifier à Bernardin Blanchard, receveur particulier des seigneuries d’Avrieux, Bramans, Cuines et des Villards, la cession audit marquis des droits appartenant à S.A. dans ces seigneuries (1587).
SA 160. Province de Maurienne : Les Hurtières (suite).
- Procédure intervenue entre Jean-Louis, marquis de La Chambre, et Marguerite de La Chambre et consorts a cause des détériorations subies par les châteaux de Chamoux et des Hurtiéres, s.d. (fin du … s.).
à partir de 1582,
- marquis de La Chambre,
- comte de l'Hueille,
- vicomte de Maurienne,
- baron de Cuines, des Villars, d'Épierre, de Montaymont, de Pontamafrey et des Hurtières,
- seigneur de Chamoux, de La Rochette, et de la Ferté-Calderon
- Conseiller d'Etat;
- Chambellan de S. A. le Duc de Savoie,
- Capitaine d'une Compagnie de Chevau-Légers,
- Colonel de l'Infanterie de Savoie,
- Chevalier de l'Annonciade.
15•• à 1614
Au terme d'un procès contre sa belle-sœur, légataire universelle de Jean-Louis, il succède à son frère, mort sans héritier. Mais la victoire lui coûte cher, et il va devoir s'acquitter d'une dette de 120.000 livres. Il se plaint donc en 1595 de «la misère du temps qui court mesme pour ceulx qui suivent la profession des armes» (!)1 Certains de ses biens sont hypothéqués ; il va devoir vendre Montaymont et le château de l'Hueille pour 10.000 écus d'or chacun.
Comme son père, et son frère aîné, il a embrassé la carrière des armes.
Au terme d'un différend avec le Roi de France Henri IV sur la possession du marquisat de Saluces, le Duc de Savoie Charles-Emmanuel - allié de la Ligue catholique, avec l'Espagne - va perdre la Bresse et le Bugey.*
1597. Lesdiguières s'avança en Savoie : Montmeillan, Miolans, Saint-Pierre-d'Albigny, Conflans, Charbonnières ne purent être défendus par le seigneur d'Albigny qui ne disposait que de trop peu de troupes*.
Pierre de Seyssel avait été chargé de la garde de ce redoutable château de l'Hueille qu'il venait de vendre à la couronne; mais, malgré une héroïque défense, ce château tomba entre les mains de Lesdiguières qui le fit immédiatement raser.**
Après Lesdiguières, il n'est resté que quelques pans de murs, du redoutable
château de l'Hueille où Louis 1er avait enfermé tant de prisonniers… de marque.
La cavalerie que commandait le marquis de La Chambre avait aussi pris part à l'inutile résistance qui fut faite en Savoie à l'armée française et, après le traité de Lyon, nous voyons ce même Pierre traverser la ville de Saint-Jean-de-Maurienne et y séjourner, avec sa compagnie de chevau-légers, du 1er au 4 juin 1601, en regagnant le Piémont.
Bien que le succès n'eût pas couronné leurs efforts, les défenseurs de la Savoie reçurent, le 2 février 1602, la plus haute récompense dont pouvait disposer le duc de Savoie. Charles de Simiane, seigneur d'Albigny, gouverneur de Savoie, Pierre de Seyssel, marquis de La Chambre, (…) et quelques autres seigneurs furent, en effet, promus, à cette date, à la dignité de chevaliers de l'ordre suprême de l'Annonciade.1
L'été 1605, Pierre de Seyssel vaque à ses affaires en Savoie.
Il prépare aussi son mariage avec la nièce du seigneur d'Albigny : le contrat est signé dans la galerie du château de Chambéry, le 12 mai 1606.
En considération de cette union, l'oncle de la demoiselle, Charles de Simiane, seigneur d'Albigny, s'engage à verser 30 000 écus d'or qui s'ajouteront à la dot que Laurence de Clermont. (Outre cette somme, le seigneur d'Albigny achète à Pierre de La Chambre la baronnie de Montaymont pour 10 000 écus d'or. ).
A l'aide de la dot de sa femme, le marquis de La Chambre va enfin pouvoir payer à sa belle-sœur les sommes qui lui sont dues. Le duc de Savoie lui fait un don de 10 000 écus d'or. L'acte de donation précise que : «ayant pour agréable le mariage de Pierre, marquis de La Chambre, avec Laurence de Clermont, il a résolu d'aider Pierre à s'acquitter envers Claude de Saulx, marquise de La Chambre».
Puis le marquis de La Chambre poursuit sa carrière militaire pour le duc de Savoie, tantôt comme capitaine de sa compagnie de chevau-légers, tantôt comme colonel de l'infanterie de Savoie. En novembre 1610, il va quitter la Savoie et « condhuyre sa trouppe de cavallerie en Piedmont (à l')occasion des troubles survenus audit Piedmont». Il est encore en Italie en 1614.
Pierre de Seyssel meurt fin 1614 (on ignore les circonstances). Son corps est déposé dans la sépulture familiale de l'église des Carmes de La Rochette.
Il a eu plusieur enfants, mais laisse un seul fils légitime, Charles-Emmanuel, né en 1611 ; le bébé est confié à son oncle et tuteur… Charles-Emmanuel. À sa mort (de la petite vérole) en 1619, c'est l'oncle Charles-Emmanuel qui succède à ses deux frères aînés, Jean-Louis et Pierre.
2012- Recherche et transcription : A.Dh.
Notes.
* voir "Chamoux à la peine".
** Selon une notice Wikipedia à vérifier : "En 1597, il (…) commande le siège du château de l'Huile — un château fort qui contrôlait la route du col du Grand Cucheron — qu'il prit avec l'aide de trois canons. En 1630, ce château subit un nouveau siège par les armées de Louis XIII, et il est finalement détruit et arasé sur les ordres du cardinal de Richelieu".
Sources bibliographiques et iconographiques
• La Maison de Seyssel : ses origines, sa généalogie, son histoire : ... Marc de Seyssel-Cressieu in Gallica : http://gallica.bnf.fr/
• Portrait de Louis de Seyssel-la Chambre : avec nos remerciements chaleureux à Jean de Seyssel (Doc JFDh)
Pour les chercheurs : ressources à explorer
ADS - IR 177b à f - Archives & inventaires » M.A. et Ancien Régime » Duché de Savoie » Archives camérales » Affaires militaires:
Étape de la Rochette (fol.49) : nombreux comptes de fournitures de guerre. En particulier :
- SA 6660, n°3 1595 - Compte-rendu par Maître Claude Trébuchet et Jean Babu au sieur de Charanson , commis en cette partie, et député des 400 varcines avoine par eux reçues des sieurs Comtes de La Chambre et par eux délivrées aux officiers et soldats de la compagnie du Sieur Colonel Camet (?)
- SA 6662, n°5 1599 dès le 4 de ? et mars et juin 1600 - Compte d'Humbert Pivard pour le paiement de la garnison des châteaux de l'Huille et Arvillars
Étape de Chateauneuf (fol.71) : SA 6729, n° 31, 1600 et 1601 - Comptes-rendus par Maître Juillaume Chatelard con-fermier de Châteauneuf en Savoie, exacteur des deniers destinés pour le paiement de la solde dûe au capitaine du château de Lhullis - Clos le 14 juin 1601 par le sieur Depradel d'Auturin juge dudit lieu.
Comptes particuliers des étapes de la province de Maurienne (fol 225) : SA 7388, n°17, 1602 à 1604, et 2 quartiers du 1605. Comptes de Maître Jean-Pierre Crêtet, commis à l'exaction des ustensiles des espagnols logés en la province de Maurienne, Montmeillan et Aiguebelle.
Archives Départementales de Savoie
Trésor des Chartes des Ducs de Savoie (pièces restituées du fonds des Archives de Cour - Archivio di Stato di Torino)
Cote : FR.AD073.SA 1-25
Pierre [de Seyssel], troisième marquis de La Chambre, vicomte de Maurienne. - SA 56, 153 à 156, 158. Testament : 153.
en détail
SA 56 La Rochette (suite). - Compte de la rente de La Rochette, rendu par noble Gaspard Régis, châtelain de La Rochette, pour Pierre, marquis de La Chambre, et Charles-Emmanuel, comte de La Chambre (1595-1596).
SA 146 Province de Maurienne : Titres de la Maison de Chambre (suite).
Lettres adressées à la Maison de la Chambre par François Ier, roi de France, Sigismond d’Este, Pierre de Lambert, évêque de Maurienne, F.A. Milliet de Challes, archevêque de Tarentaise, et quelques parents des La Chambre Saulx, [Tavannes] Vienne, Montmayeur-Brandis (1522-1664)
SA 153. Province de Maurienne : Titres de la Maison de La Chambre (suite).
- Pièces du procès intenté par Pierre, comte de La Chambre, qui sollicite de Jean-Louis, marquis de La Chambre, son aîné, un supplément d’apanage en conséquence du décès de Claude de La Chambre, leur frère (1588).
- Pièces du procès intervenu entre Marguerite de La Chambre, d’une part, et Jean- Louis, marquis de La Chambre, puis par Pierre, marquis de La Chambre, d’autre part, à propos de la succession de .Barbe d’Amboise, leur mère et aïeule (1593-1605).
- Testament de Pierre, comte de La Chambre, et de Charles-Emmanuel, vicomte de La Chambre, copie (1595).
- Procuration passée par Charles-Emmanuel, vicomte de Maurienne, en faveur de Pierre, comte de La Chambre, son frère, pour agir contre les personnes qui revendiquent la seigneurie de La Ferté-Chauderon en Nivernais, provenant d’Aimée de la Baume, marquise de La Chambre (1595).
SA 154. Province de Maurienne : Titres de la Maison de La Chambre (suite).
- Transaction passée entre Pierre, marquis de La Chambre, conseiller et chambellan de S.A. et, la veuve de Jean-Louis, marquis de La Cbambre, Claude de Sauls, qui reçoit pour son douaire et ses droits dotaux la promesse d’une somme de 120 000 francs, dont le payement sera garanti par la jouissance pendant six ans du château de Chamoux et d’autres biens, copie (1597).
- Pièces du procès intervenu entre Pierre, marquis de La Chambre, et Jean Ravassol, capitaine de la Porte Montmélian de Chambéry, au sujet d’une saisie de mobilier effectuée par ce créancier (1601-1603).
- Pièces du procès intente par Louise de La Chambre, comtesse de Montreal, contre ses frères, au sujet de l’hoirie d’Aimée de la Baume, leur mère (1604- 1609).
- Procédure engagée devant le Parlement de Paris par Jacqueline de La Fayette, comtesse du Lude. fille de Louis de La Fayette et d’Anne de Vienne, contre Pierre, marquis de La Chambre, vicomte de Maurienne, et Charles-Emmanuel, comte de La Chambre, a propos de la baronnie de La Ferté-Chauderon (1597-1611).
- Pièces du procès intente par Louise de La Chambre, comtesse de Montreal, contre ses frères, au sujet de l’hoirie d’Aimée de la Baume, leur mère (1604- 1609).
- Pièces du procès opposant Claude de Saulx, veuve et se disant héritière de Jean-Louis, marquis de La Chambre, et Pierre et Charles-Emmanuel de La Chambre à propos de la succession du marquis de La Chambre. et actes intervenus entre les héritiers des parties en conséquence de cette affaire (1595-1660).
SA 155 Province de Maurienne : Titres de la Maison de La Chambre (suite).
- Pièces de la procédure intentée contre Pierre, marquis de La Chambre, par Charles-Emmanuel comte de La Chambre, coseigneur du comte de L’Heuille, seigneur de La Rochette, son frère, qui sollicite I’exécution de contrats passés entre eux, le versement des arrérages de sa pension de 600 florins et plus ample pension, une garantie pour les sommes dues à Marguerite de La Chambre, leur tante, les difficultés soulevées par le rachat effectué en commun par les deux frères des revenus du comte de L’Heuilie et de La Rochette étant incluses dans ces différends (1601-1612).
SA 156. Province de Maurienne : Titres de la Maison de La Chambre (suite).
- Pièces du procès intenté par Pierre, marquis de La Chambre, à Marguerite de La Chambre et à Charles Dufour, dépositaire des meubles provenant de I’hoirie de Barbe d’Amboise, a propos de ce mobilier, dossier comprenant une bulle du pape Paul V (1609-1613).
- Testament de Pierre, marquis de La Chambre, colonel de l’infanterie savoisienne (1614).
- Actes de procédure opposant Pierre, marquis de La Chambre, a Marie de Savoie, dame d’Albigny, et aux héritiers du général Loys (1610- 1611).
- Suite des procès engagés pour les hoiries de Barbe d’Amboise et d’Aimée de la Baume, douairières de La Chambre, entre leurs heritiers (1616-1626).
SA 158. Province de Maurienne : Titres de la Maison de La Chambre (suite).
- Contrat de mariage passé entre Charles de Prières de Duin, gouverneur du chateau de L’HeuiIle, et demoiselle Antoine de La Chambre, fille naturelle de feu Pierre, marquis de La Chambre, acte portant constitution dotale par Louise, marquise de La Chambre, comtesse de Montréal et de L’Heuiile, vicomtesse de Maurienne (1621).
vicomte, puis comte et enfin à partir de 1619 :
- marquis de La Chambre,
- vicomte de Maurienne,
- baron de Cuines, des Villars, d'Épierre,
- de Pontamafrey et d'Hurtières,
- seigneur de Chamoux, de La Rochette,. etc. etc.,
capitaine d'une compagnie de chevau-légers
15•• à 1620.
C'est le troisième fils de Jean II de Seyssel - La Chambre et d'Aymée de La Baume…
Il gère d'abord les biens familiaux au nom de son neveu, dont il est tuteur. Au décès de l'enfant, au printemps 1619, il succède pleinement à ses frères - pour quelques mois.
Il commande aussi la compagnie de chevau-légers (charge héréditaire dans la maison de La Chambre), d'abord au nom de son neveu. Il en devient donc le "propriétaire" en 1619.
Mais il meurt à son tour fin 1619 ou début 1620.
Charles-Emmanuel ne s'étant pas marié, ne laisse que des enfants "naturels".
Le marquisat passe donc à sa sœur, Louise.
Divers actes déposés aux Archives de Savoie témoignent de la tâche de gestionnaire des biens familiaux de ce militaire :
-Compte de la rente de La Rochette, rendu par noble Gaspard Régis, châtelain de La Rochette, pour Pierre, marquis de La Chambre, et Charles-Emmanuel, comte de La Chambre (1595-1596).
- rachat effectué en commun par les deux frères des revenus du comte de L’Heuille et de La Rochette (1601-1612).
- procès soutenu au sujet des réparations du château de La Chambre par Charles-Emmanuel, comte de La Chambre, coseigneur de La Rochette et du comté de L'Heuille, contre Pierre, marquis de La Chambre, son frère (1611-1613).
On voit que la famille La Chambre, ayant vendu le château de Lhuïle à la famille ducale, en a récupéré les revenus. Le château de la Rochette est géré par un châtelain.
On voit aussi que le château de la Chambre est encore debout - quoique nécessitant des réparations - vers 1611.
2012- Recherche et transcription A.Dh.
Sources bibliographiques
in Gallica : http://gallica.bnf.fr/
• La Maison de Seyssel : ses origines, sa généalogie, son histoire : ... Marc de Seyssel-Cressieu
Pour les chercheurs : ressources à explorer
Archives Départementales de Savoie
Trésor des Chartes des Ducs de Savoie (pièces restituées du fonds des Archives de Cour - Archivio di Stato di Torino)
Cote : FR.AD073.SA 1-25
Charles-Emmanuel [de Seyssel], vicomte, comte, puis 3ème marquis de La Chambre. - SA 42, 56, 153 a 156, 158. Testament : 153.
Charles-Emmanuel [de Seyssel], quatrieme marquis de La Chambre, neveu du précedent. - SA 42, 153, 156, 158.
en détail
SA 42 - Chamoux - - Prix-fait consenti par Charles-Emmanuel, comte de La Chambre, en qualité de tuteur de son neveu, Charles-Emmanuel, marquis de La Chambre, pour la réfection du grand portail et du premier pont-levis de Chamoux (1617).
SA 56 - La Rochette - - Pièces du procès soutenu au sujet des réparations du château de La Chambre par Charles-Emmanuel, comte de La Chambre, coseigneur de La Rochette et du comté de L'Heuille, contre Pierre, marquis de La Chambre, son frère (1611-1613).
SA 56 La Rochette (suite). - Compte de la rente de La Rochette, rendu par noble Gaspard Régis, châtelain de La Rochette, pour Pierre, marquis de La Chambre, et Charles-Emmanuel, comte de La Chambre (1595-1596).
SA 146 Province de Maurienne : Titres de la Maison de Chambre (suite).
Lettres adressées à la Maison de la Chambre par François Ier, roi de France, Sigismond d’Este, Pierre de Lambert, évêque de Maurienne, F.A. Milliet de Challes, archevêque de Tarentaise, et quelques parents des La Chambre Saulx, [Tavannes] Vienne, Montmayeur-Brandis (1522-1664)
SA 153. Province de Maurienne : Titres de la Maison de La Chambre (suite).
- Procès intenté par Charles-Emmanuel, vicomte de La Chambre, à Jean-Louis, marquis de La Chambre, son frère, au sujet du payement de sa pension annuelle et de la légitime qui lui est due sur l’hoirie paternelle (1592).
- Testament de Pierre, comte de La Chambre, et de Charles-Emmanuel, vicomte de La Chambre, copie (1595).
- Procuration passée par Charles-Emmanuel, vicomte de Maurienne, en faveur de Pierre, comte de La Chambre, son frère, pour agir contre les personnes qui revendiquent la seigneurie de La Ferté-Chauderon en Nivernais, provenant d’Aimée de la Baume, marquise de La Chambre (1595).
- Procédure intervenue devant le Sénat de Savoie pour d’anciennes créances entre le curateur de l’hoirie de Henry Bay, président en la Chambre des Comptes de Savoie, et Charles- Emmanuel, comte de La Chambre, tant en son nom qu’au nom de Charles-Emmanuel, marquis de La Chambre, son neveu (1599-1618).
SA 154. Province de Maurienne : Titres de la Maison de La Chambre (suite).
- Procédure engagée devant le Parlement de Paris par Jacqueline de La Fayette, comtesse du Lude. fille de Louis de La Fayette et d’Anne de Vienne, contre Pierre, marquis de La Chambre, vicomte de Maurienne, et Charles-Emmanuel, comte de La Chambre, a propos de la baronnie de La Ferté-Chauderon (1597-1611).
- Pièces du procès intente par Louise de La Chambre, comtesse de Montreal, contre ses frères, au sujet de l’hoirie d’Aimée de la Baume, leur mère (1604- 1609).
- Pièces du procès opposant Claude de Saulx, veuve et se disant héritière de Jean-Louis, marquis de La Chambre, et Pierre et Charles-Emmanuel de La Chambre à propos de la succession du marquis de La Chambre. et actes intervenus entre les héritiers des parties en conséquence de cette affaire (1595-1660).
SA 155 Province de Maurienne : Titres de la Maison de La Chambre (suite).
- Pièces de la procédure intentée contre Pierre, marquis de La Chambre, par Charles-Emmanuel comte de La Chambre, coseigneur du comte de L’Heuille, seigneur de La Rochette, son frère, qui sollicite I’exécution de contrats passés entre eux, le versement des arrérages de sa pension de 600 florins et plus ample pension, une garantie pour les sommes dues a Marguerite de La Chambre, leur tante, les difficultés soulevées par le rachat effectué en commun par les deux frères des revenus du comte de L’Heuilie et de La Rochette étant incluses dans ces différends (1601-1612).
SA 156. Province de Maurienne : Titres de la Maison de La Chambre (suite).
- Procédure soulevée par la tutelle de Charles- Emmanuel, marquis de La Chambre, entre Charles- Emmanuel, comte de La Chambre, son tuteur, et Louise de La Chambre, comtesse de Montréal (1615-1619).
- Inventaire des titres du comte de L’HeuilIe, remis par la marquise de La Chambre pour la rénovation des reconnaissances de ce comte (1625).
- Suite des procès engages pour les hoiries de Barbe d’Amboise et d’Aimée de la Baume, douairières de La Chambre, entre leurs heritiers (1616-1626).
SA 158. Province de Maurienne : Titres de la Maison de La Chambre (suite).
- Actes de la procédure intentée à la tutelle du marquis de La Chambre pour le versement d’une dot, consentie par feue Laurence de Clermont, marquise de La Chambre, à la dame de L’enfant dite de l’Aurore (1614-1618).
- Transaction passée entre Louise de La Chambre, marquise de La Chambre, comtesse de Montréal, et Marguerite de Simiane, dame de Montoison, qui revendique la succession de son petit-fils, Charles-Emmanuel, marquis de La Chambre, dévolue à l’oncle de ce dernier puis à ladite Louise de La Chambre, qui se voit reconnaître la succession des marquis de La Chambre contre une somme de 10.000 écus d’or à verser à Marguerite de Simiane et la cession en gage de la seigneurie des Hurtières (1620).
A partir de 1619/1620
- dame de Saint-Aubin et de Mouxy,
- marquise de La Chambre,
- vicomtesse de Maurienne,
- comtesse de Montréal,
- baronne de Montfalcon, d'Hurtières, de Montaymont, d'Épierre, de Saint-Remy, de Pontamafrey, de Bramans, d'Avrieux, de Cuines et des Villars,
- dame des seigneuries de Chamoux, de La Rochette, de La Chapelle et de la maison forte de Longefan,
- surintendante de la maison de la princesse de Piémont
15•• à 1629.
La disparition successive de Jean-Louis, de Pierre et de Charles-Emmanuel de Seyssel-La Chambre, ses trois frères, morts sans héritiers, fait passer les biens de la maison de La Chambre à Louise, aînée des filles de Jean II, marquis de La Chambre, et d'Aymée de La Baume : Unique fille survivante, elle est investie du marquisat en 1620.
Louise s'était mariée en 1573 ; devenue veuve, elle épouse Georges de Mouxy, ambassadeur en France, conseiller et chambellan du duc de Savoie en 1582. À cette occasion, son frère Jean-Louis, alors marquis de La Chambre, lui fait une donation de 10.000 livres tournois par acte passé à Chamoux, le 7 août 1582.
Elle a une fille de ce second mariage, Julianne-Gasparde, qu'elle marie à un cousin, Louis de Seyssel, marquis d'Aix, en 1606. Cette fille semble être morte en couches.
En 1621, un contrat de mariage est passé entre Charles de Prières de Duin, gouverneur du chateau de L’HeuiIle, et demoiselle Antoine de La Chambre, fille naturelle de feu Pierre, marquis de La Chambre : Louise "marquise de La Chambre, comtesse de Montréal et de L’Heuiile, vicomtesse de Maurienne" y constitue une dot pour la demoiselle.
On voit que Louise détient toujours le titre de comtesse de Lhuïle, et… le château de L'Huïle ne semble pas totalement détruit ?
En 1624, la marquise de La Chambre, est nommée "première dame d'honneur et surintendante générale de la maison de la Sérénissime princesse de Piémont", "tant deçà que delà les monts".
En 1626, Louise, dame de La Rochette, accorde aux Carmes de la ville l'affranchissement dès redevances qu'ils devaient payer à ses prédécesseurs.
Elle meurt en février 1629 à Chambéry dans la maison qu'elle occupait rue de la Juerie, laissant 2 testaments successifs :
- l'un, de 1623, institue légataire universel, pour les biens de la maison de La Chambre, le Sérénissime prince Thomas de Savoie, fils du duc Charles-Emmanuel (le reste de ses biens propres ira à un neveu).
- en octobre 1628, un second testament fait au château de Longefan annule toute disposition prise auparavant, et fait passer la totalité de ses biens à son cousin et gendre Louis de Seyssel, marquis d'Aix, chevalier de l'Annonciade et maréchal de camp.
Mais à l'extinction de la descendance mâle de ce Louis, les princes de Carignan, font valoir les droits que leur donnaient les premières dispositions testamentaires de la marquise de La Chambre. "La haute situation de ces princes, leur assura gain de cause et, au préjudice des filles de Louis de Seyssel, le marquisat de La Chambre passa aux héritiers du prince Thomas."1
Février 1629 : sa sépulture a lieu dans la chapelle de Sainte-Madeleine de l'église de La Biolle, à côté du tombeau du comte de Montréal, son mari.
C'est la fin de la branche Seyssel - de la Chambre.
Chamoux et autres possessions, passent aux Princes de Savoie-Carignan.
2012- Recherche et transcription A.Dh.
Sources bibliographiques
in Gallica : http://gallica.bnf.fr/
• La Maison de Seyssel : ses origines, sa généalogie, son histoire : ... Marc de Seyssel-Cressieu
Source iconographique
La signature de Louise de la Chambre est extraite d'un document conservé aux ADS (C163, 13-2-1628)
Pour les chercheurs : ressources à explorer
Archives Départementales de Savoie
Louise [de Seyssel], marquise de la Chambre, comtesse de Montréal – SA 58, 154, 156, 158. Testament : 35
en détail
SA 35 - Procès intenté par Louis de Seyssel, marquis d'Aix, baron de la Bâtie, Châtillon, etc., maréchal de camp, contre Louis-Antoine de Challandières, au sujet du testament de Louise de La Chambre, comtesse de Montréal (1630).
S 58 - MONTFALCON. Pièces du procès intervenu devant le Sénat de Savoie au sujet de la juridiction de Montfalcon entre Louise de La Chambre, comtesse de Montréal, dame de Montfalcon, et les nobles Jean-Claude et Jacques de Montfalcon, seigneurs de Roasson (1608-1609).
SA 146 Province de Maurienne : Titres de la Maison de Chambre (suite).
Lettres adressées à la Maison de la Chambre par François Ier, roi de France, Sigismond d’Este, Pierre de Lambert, évêque de Maurienne, F.A. Milliet de Challes, archevêque de Tarentaise, et quelques parents des La Chambre Saulx, [Tavannes] Vienne, Montmayeur-Brandis (1522-1664)
SA 154. Province de Maurienne : Titres de la Maison de La Chambre (suite).
- Pièces du procès intente par Louise de La Chambre, comtesse de Montreal, contre ses frères, au sujet de l’hoirie d’Aimée de la Baume, leur mère (1604- 1609).
SA 156. Province de Maurienne : Titres de la Maison de La Chambre (suite).
- Procédure soulevée par la tutelle de Charles- Emmanuel, marquis de La Chambre, entre Charles- Emmanuel, comte de La Chambre, son tuteur, et Louise de La Chambre, comtesse de Montréal (1615-1619).
- Inventaire des titres du comte de L’HeuilIe, remis par la marquise de La Chambre pour la rénovation des reconnaissances de ce comte (1625).
- Suite des procès engages pour les hoiries de Barbe d’Amboise et d’Aimée de la Baume, douairières de La Chambre, entre leurs heritiers (1616-1626)
SA 158. Province de Maurienne : Titres de la Maison de La Chambre (suite).
- Compte de Me Antoine Masset, fermier du marquisat de La Chambre, rendu à Louise, marquise de La Chambre (1621).
- Contrat de mariage passé entre Charles de Prières de Duin, gouverneur du chateau de L’HeuiIle, et demoiselle Antoine de La Chambre, fille naturelle de feu Pierre, marquis de La Chambre, acte portant constitution dotale par Louise, marquise de La Chambre, comtesse de Montréal et de L’Heuiile, vicomtesse de Maurienne (1621).
- Sommations et procès engagés par Louise, marquise de La Chambre, contre Gros-Pierre Hudry dit Barbier et Antoine de la Pierre, de la paroisse de La Table, pour refus de passer des reconnaissances pour des biens se mouvant du comté de L’Heuille (1626-1628).
SA 160. Province de Maurienne : Les Hurtières (suite).
- Prix-fait conclu entre le fermier de la marquise de La Chambre et Etienne Cruet et André Bal, de Saint-Alban d’Hurtières, qui s’engagent à fournir au premier 300 charges de charbon de bois et de charbon dur rière le lieu d’Hurtières (1623).
ADS - IR 177b à f - Archives & inventaires » M.A. et Ancien Régime » Duché de Savoie » Archives camérales » Affaires militaires :
SA 743, n°16, 1620. Compte des dépenses souffertes par le Général de l'étape de Maurienne au passage des troupes espagnoles et napolitaines.
En 1629 Thomas, prince de Savoie-Carignan (1595-1656), gouverneur de Maurienne, hérite - peut-être en force -, des biens de Louise de la Chambre.
Fils de Charles-Emmanuel 1er le Grand, duc de Savoie et prince de Piémont, et de Catherine-Michelle d'Espagne, il commande les Espagnols contre la France en 1635, gagne et perd quelques batailles, sème le trouble en Piémont-Savoie en contestant la régence du duché par Christine de France, veuve de son frère le Duc Victor-Amédée 1er: la France soutient et confirme Christine comme régente ; Thomas se réconcilie avec les deux, prend le commandement d'une armée française en Italie (1642), devient généralissime des armées de France et de Savoie en Italie, perd et gagne encore quelques batailles, et meurt à Turin en 1565 dans une expédition contre les Espagnols.
Le prince Thomas de Savoie-Carignan (1595–1656)
par Anton van Dyck (1599-1641), Galerie de Savoie, Turin.
Emmanuel-Philibert de Savoie-Carignan
(Castello di Masino près d'Ivrea, Piémont)
En 1565, la seigneurie de Chamoux (et autres biens) passe donc par héritage à son fils, Emmanuel-Philibert-Amédée, prince de Carignan (1628-1709). Celui-ci est né sourd, et communique avec peine (il ne prononce que quelques mots). En 1684, il épouse Catherine d'Este, qui lui donnera plusieurs enfants, mais son choix déplaît à Louis XIV, qui le retient quelques mois en France contre son gré.
C'est dans cette période qu'Emmanuel-Philibert-Amédée de Carignan a vendu Chamoux à Philibert Chappel de Rochefort, comte de Salins : dans une quittance de 1688, Emmanuel-Philibert-Amédée de Savoie, prince de Carignan, reconnaît avoir reçu de Charles-Emmanuel, comte Cagnolo, et de Philibert Chapel, seigneur de Rochefort, la somme de 95.000 livres pour le prix de la vente du marquisat de La Chambre avec ses cinq paroisses et de la seigneurie de Chamoux, groupant quatre paroisses.
En 1687, Emmanuel-Philibert vend la baronnie d'Hurtières, qu'il tient de la succession de Louise, à Jean-Baptiste Castagnieri, seigneur de Çhâteauneuf.
Chamoux fut-il plus qu'une source de revenus pour cette famille ?
Le père a mené une vie de grand militaire ; le fils avait ses attaches en Italie…
On voit au moins que durant cette cinquantaine d'années, les biens furent gérés : les Archives Départementales de Savoie conservent la mémoire de réparations au château de Chamoux.
2012- 2015 - Recherche A. Dh.
Sources bibliographiques
Wikipedia : notices
Pour les chercheurs : ressources à explorer
Archives Départementales de Savoie
SA 48 - Procuration donnée par Jacques-Louis de Castagnéry, baron de Châteauneuf, conseiller d'État et premier sénateur au Sénat de Savoie, à Pierre-Antoine de Castagnéry de Châteauneuf, conseiller au Parlement de Paris, son fils, pour transiger avec les princes de Carignan et le comte de Soissons à propos des différents qu'il a avec eux au sujet des mines, cours d'eau et bois (1678).
- Sommaire des pièces du procès soutenu devant le Sénat de Savoie par Pierre-Antoine de Castagnéry, en qualité d'héritier universel de Charles-Joseph de Castagnéry, comte de Châteauneuf, contre maître Georges Bertier, agissant en qualité de curateur de l'hoirie de François-Maurice de Castagnéry, jésuite, et des créanciers de cette hoirie, s.d. (vers 1751).
SA 142. Province de Maurienne : La Chambre (suite).
Trois comptes, rendus par maître Jean-Baptiste Arnaud, receveur des revenus des marquisats de La Chambre et de Bagé, appartenant aux princes de Carignan et de Soissons (1673-1689).
SA 144. Province de Maurienne (suite) 1 : Maurienne en général et de Bessans à Termignon. Liste des fiefs et localités : Bessans, Chamoux, La Cachette (à Albiez-le-Vieux), Cuines, Lanslebourg et Lansvihard, Les Hurtières, les Villards, Montaimont, Montgellafrey, Orelle, Pontamafrey, Saint - Georges - d’Hurtières, Saint - Jean - d’Arves, Saint-Jean-de-Maurienne, Saint-Julien-de-Maurienne, Saint-Martin-la-Porte, Saint-Michel-de- Maurienne, Saint-Rémy.
Transaction intervenue entre le patrimonial d’Emmanuel-Philibert de Savoie, prince de Carignan, stipulant au nom du prince, et François-Emmanuel de Faucher de Genève, marquis de Lullin, au sujet des différends survenus entre eux à la suite de la renonciation par le marquis de Lullin en faveur du prince de Carignan à ses droits sur la succession de Gaspard de La Chambre et la baronnie des Cuines et des Villards (1689).
SA 146 Province de Maurienne : Titres de la Maison de Chambre (suite).
Correspondance adressée aux comtes puis marquis de La Chambre, au prince Thomas de Savoie-Carignan, à Sébastien du Fresnay, conseiller d’État, sénateur de la Maison du prince Thomas à Jean Baptlste Costa comte du Villard, conseiller d’État, président en la Chambre des Comptes, intendant des affaires des princes de Carignan , et autres, au sujet de la gestion du marquisat de la Chambre et des intérêts en Savoie de la Maison de Carignan (1552-1668)
SA 158. Province de Maurienne : Titres de la Maison de La Chambre (suite).
Quittance passée par Emmanuel- Philibert-Amédée de Savoie, prince de Carignan, qui reconnaît avoir reçu de Charles-Emmanuel, comte Cagnolo, et de Philibert Chapel, seigneur de Rochefort, la somme de 95 000 livres pour le prix de la vente du marquisat de La Chambre avec ses cinq paroisses et de la seigneurie de Chamoux, groupant quatre paroisses (1688).
SA 160. Province de Maurienne : Les Hurtières (suite)
- Ordonnance de police concernant la baronnie des Hurtiéres et promulguée de la part de Thomas de Savole, prince de Carignan, marquis de La Chambre, par ses fils (1663).
ADS - Moyen-Age et Ancien Régime / Fonds des administrations d'Ancien Régime jusqu'en 1793 / Administration générale du duché
- C 643 Famille souveraine de Savoie. – François-Thomas de Savoie, prince de Carignan, et Louise Chrétienne de Savoie, sa fille. – Victoire-Françoise de Savoie-Carignan, et Louis-Victor-Amédée-Joseph de Savoie, prince de Carignan, son fils. – Marie-Thérèse-Louise de Savoie-Carignan, princesse de Lamballe. – Comptes rendus par le trésorier du prince Thomas, au président Garnerin, son surintendant des finances en Savoie, et au sieur Mulassan, son contrôleur des finances, en 1651 et 1652 ; avec mémoires et quittances à l'appui. – Réparations au château de Chamoux.(1628-1767)
Passage en vente sur internet en 2012
(par http://www.piasa.auction.fr/) d'un lot de lettres d'Emmanuel-Philibert-Amédée, prince de Carignan (1628-1709) fils du Prince Thomas de Carignan et de Marie de Bourbon-Soissons.
12 Lettres, Turin 1665-1698, dont 7 au marquis de Bellegarde, premier président du Sénat de Savoie ;14 pages petit in-fol., 6 adresses, cachets cire et soies, une enveloppe ; en français ou en italien.(…)
Outre des lettres de vœux, il y est souvent question du procès relatif à l'héritage du marquisat de La Chambre, longtemps disputé entre plusieurs familles de Savoie après la mort de Louise de La Chambre en 1629. Emmanuel-Philibert présente ses condoléances au comte de Villanova et de Monmaior [Blaise-Amédée Faussone-Botega] pour la mort de la comtesse (17 novembre 1665). Il demande au marquis de Coudray à La Rochette un délai pour l'estimation de terres et de forêts à Luglie dont la visite est difficile en cette saison (19 décembre 1676) [Jacques d'Allinges marquis de Coudray céda ses droits sur l'héritage de La Chambre contre les terres de La Rochette et Lhullie]. Il recommande M. Pistavin, son auditeur patrimonial, qui se rend en Savoie (14 novembre 1681). Auprès du marquis de Saint-Maurice commandant général à Chambéry [Thomas-François de Chabod], il se plaint de l'attitude du baron de Chateauneuf (20 décembre 1681). Il demande à Bellegarde de faire rendre justice aux Augustins déchaussés de Chambery à qui on dispute une place à l'entrée de leur église, «quoiqu'elle aye esté acheptée des deniers de feu Monsieur le Prince Thomas mon pere qui leur en a faict don pour en faire portail en perspective à celui de leur susde Eglise» (21 février 1682). Le baron de Chateauneuf ne respecte pas les termes d'un traité et refuse d'acquitter sa dette tant qu'un nommé Gervason, qu'il a lui-même fait emprisonner, n'a pas payé ce qu'il lui doit (19 avril 1682). Il demande à Bellegarde «de tenir a mon nom, sur les fonds du baptesme, l'enfant qu'est proche [de] donner au monde Mme de Rochefort», sa sœur la princesse de Baden ayant demandé à la marquise de Saint-Severin d'être présente (12 août 1684). À M. de Gremonville gouverneur de la province de Coni (4 novembre 1686). Au comte de Rochefort du Sénat de Chambéry, il demande de faire hâter le paiement dû par Mme de Chateauneuf ainsi que la remise des écritures par le marquis de Lullin (22 mars 1698)...On joint une P.S., Turin 10 mars 1698, en faveur de Philibert Chapel, comte de Rochefort et de Chamoux (2 pages in-fol. en italien, cachet sous papier) ; et une pièce signée par le comte Picon de la Pérouse procureur de S.A.R. Emmanuel Philibert Amédée de Savoie prince de Carignan, 1703, pour mettre fin aux poursuites commencées contre le prince et contre la princesse Marie-Jeanne-Baptiste de Savoie-Soissons [fille de Charles-Amédée duc de Nemours, épouse de Charles-Emmanuel II de Savoie, elle fut Régente de Savoie pour son fils Victor-Amédée II].
En 1688, le prince de Carignan revend Chamoux à Philibert Chappel (ou Chapel) comte de Rochefort, vicomte de Maurienne, Comte de Salins : le temps des magistrats commence.
Dans une quittance de 1688, Emmanuel-Philibert-Amédée de Savoie, prince de Carignan, reconnaît avoir reçu de Charles-Emmanuel, comte Cagnolo, et de Philibert Chapel, seigneur de Rochefort, la somme de 95.000 livres pour le prix de la vente du marquisat de La Chambre avec ses cinq paroisses et de la seigneurie de Chamoux, groupant quatre paroisses.1
Blason des Chapel de Rochefort (Consignement de 1687):
d'azur à 3 étoiles d'or en chef et un croissant d'argent en pointe
Qui était l'acheteur ?
La famille Chapel - explique Amédée de Foras - était originaire de la paroisse de Bourg-St-Maurice en Tarentaise : Jean Chapel, trésorier provincial de Tarentaise "se fit remarquer par sa fidélité et intégrité".
Philibert
Nommé Conseiller et maître-auditeur à la souveraine Chambre des Comptes de Savoie, et anobli en 1665.
Intendant et Directeur général des affaires du prince Emmanuel-Philibert de Savoie-Carignan, il achète à ce prince en 1688 une partie des biens "provenant" de la famille La Chambre : la seigneurie de Chamoux, et en 1700, le Vicomté de Maurienne.
Parmi les nombreux droits attachés à ces acquisitions, on remarque le droit d'extration en toutes sortes de mines d'or, argent, cuivre, étain, plomb, etc, et le droit de sceller ses actes avec un grand sceau à cheval, de marquer l'acier et le fer à la marque de l'éléphant. 5
Les Archives nous apprennent qu'en 1672, Philibert Chapel entre sur la liste des avocats au Sénat de Savoie. Le même Philibert Chapel est fait chevalier du Sénat en mars 1698
Patantes portans provisions de l'estat et office de chevalier surnuméraire au Sénat de Savoye en faveur de Noble Philibert CHAPPEL, seigneur de Rochefort et de Chamoux, les dittes patantes du 11 Mars 1698 avec l'arrest de vérification d'icelles ensuitte. (ADS 2B 232-237 - f°622)
Le 12 décembre 1709, le Sénat reçoit un autre notable chevalier (du Sénat) à la place de feu M. Chapel de Rochefort.2
Philibert Chapel de Rochefort a fait un testament le 17 juin 1706 (notaires Savey et Lardy) où il instituait ses enfants, nobles Jean et Jean Louis Chapel de Rochefort, héritiers universels.
Il a été enterré à Lemenc (paroisse de Chambéry) le 25 septembre 1709.4
Ses fils5 reprennent les travaux entrepris par Philibert, puis vendent la Seigneurie de Chamoux à S.E. Messire Pierre de Meillarède, Ministre d’état le 8 octobre 1715, (notaire M° Blanc )*
Les Chapel de Rochefort auront gardé Chamoux 27 ans.
Philibert Chapel de Rochefort, entrepreneur, soyeux
"La ville de Chambéry, écrit Amédée de Foras, doit au comte Philibert Chapel l'introduction de l'industrie de la soie. Il établit à Nezin, près de Chambéry, des fabriques de soie "à la bolonaise", métiers pour toutes sortes d'étoffes, machines pour l'eau pour donner le lustre…
Le 14 janvier 1678, il acense ses moulins à honorable Christophe Duclos, maître moulinier en soie. "
Il avait présenté une requête à S.A.R. pour obtenir des privilèges pour sa fabrique où il demandait notamment "de pouvoir marquer ses étoffes avec les armes de Savoie, et de pouvoir lui donner le nom de Fabrique Royale. En outre, "l'art de la soie étant un art noble, S.A.R. déclarera que les gentilshommes qui s'y intéresseront ne dérogeront pas à leur noblesse." 6
En 1701, le duc Victor-Amédée II accorde divers privilèges au comte Philibert Chapel de Rochefort, originaire de Bourg-Saint-Maurice en Tarentaise, pour qu'il se livrât au travail de la soie, au faubourg Nezin, à Chambéry 3.
Articles en nombre de sept portans privilèges et exemptions accordées par Son Altesse Royale au Seigneur Comte de Rochefort occasion des fabriques de Soye qu'il a étably à Nesin au nombre de sept avec l'arest ensuitte de vérification sous la restortion que l'appel des ordonnances, et sentence du juge qu'il établira pour connoitre des différens qui pourroint naistre occasion de la ditte fabrique ressortira au Sénat du 22 Avril 1701.(ADS 2B 232-237 - f° 622)
Philibert Chapel de Rochefort, homme de confiance du Prince de Carignan
Les Archives départementales conservent quelques pièces qui témoignent du rôle administratif de Philibert Chappel: il fut d'une part Conseiller et Maître auditeur au Sénat de Savoie.
Mais il a aussi eu le titre d'Intendant général du Sérénissime Prince de Carignan, et à ce titre il régla la succession du Marquisat de la Chambre (1671 et suivantes), batailla avec d'autres princes du sang (Marie-Jeanne-Baptiste de Savoie-Soissons, 1703)… Voir Textes à l'appui
Un Rochefort "de Chamoux" à la guerre
Philibert n'est pas un militaire; mais il participe - en vain - à l'effort de résistance aux Français, qui vont bientôt réduire la Savoie à… rien
Victor-Amédée II, étant entré dans la grande alliance de l'empereur, de l'Autriche et de l'Espagne contre Louis XIV, dont la superbe et despotique puissance alarmait tous les souverains, Victor-Amédée perdit de nouveau la Savoie.
En juin 1690, Charbonnières avait une forte garnison, puisque le marquis Bugnasco, gouverneur du fort de Montmélian, écrivit à messire de Locatel, commandant des milices de la Maurienne, de tenir prêts trois cents hommes de ceux qui étaient à Aiguebelle.
Les Français, qui s'étaient emparés des châteaux de Saint-Pierre de Soucy et de Combefort dans la vallée de Sainte-Hélène du Lac, avant d'aborder les flancs de Montmélian, eurent leurs petits détachements chassés de ces localités par de Buttet, commissaire général de l'artillerie en Savoie, par le baron d'Aiguebelle, par de Bénévix et de Rochefort de Chamoux. Les efforts des gouverneurs de Montmélian, sieur Chamousset ; de Miolans, sieur de la Boche ; des officiers de Sales, de Bernex, de Villeneuve, des frères de Sirace, de Peytavin, de Rolland et d'autres dévoués Savoisiens, furent infructueux, Aiguebelle et la Maurienne cédèrent aux forces supérieures du général français de Saint-Ruth.
(Montmélian et les Alpes, MÉNABRÉA in Monographie historique de la Basse-Maurienne en Savoie).
2012 - 2019 A.Dh.
Notes
* Jean et Jean Louis Chapel de Rochefort ont-ils le sens des affaires, et/ou de l'Histoire ? On les voit procéder à une autre vente en Maurienne, négociant leurs droits seigneuriaux… qui n'avaient plus beaucoup d'avenir : dans Inventaire sommaire des archives hospitalières de la Ville de Chambéry, on trouve ceci:
"— Vente pendant 4 générations audit Favre, par noble Jean-Louis Chapel, seigneur de Rochefort, vicomte de Maurienne et par son frère noble François, chevalier de Rochefort, tous deux fils de feu noble Philibert Chapel, seigneur dudit Rochefort, chevalier d'honneur au Sénat de Savoie, des droits d'échute dans toute l'étendue de leur vicomte de Maurienne, qui commence depuis le pont de Villard-Clément, soit le pont de l'Evêque, tout près de Saint-Jean et qui s'étend dans toute la Haute-Maurienne, sur tous les hommes liges, taillables à miséricorde, mainmortables… lorsqu'ils mourront sans enfants mâles hors dudit vicomte ; prix, 150 livres (notaire : Domenget, 8 août 1730). "
(Mémoires et documents publiés par la Société savoisienne d'histoire et d'archéologie - 1931 (T68). )p 90
Sources bibliographiques
1- Mémoires et documents publiés par la Société savoisienne d'histoire et d'archéologie - 1910 (48)
2- Mémoires et documents publiés par la Société savoisienne d'histoire et d'archéologie - 1900 (39) - p. 46, 78, 100. / gallica.bnf.fr/
3- Société Histoire Maurienne 1910 (T23,SER2 - http://gallica.bnf.fr/
4- ADS, Registre paroissiaux Chambéry 4E 280
5- ses enfants : Jean et Jean-Louis.
On note le baptême à St-Léger de "Philibert-Louis, fils de Noble Philibert Chapel Seigneur de Rochefort et de Dame Anne de Rouër de B… le 14 août 1688 : le parain est Haut et Puissant Prince PhiliberEmmanuel de Savoye, Prince de Carignan; la marraine, Haute et Puissante Princesse Loyse de Savoye" (AD073 cote 4E 169 vue 67)
Le 12-9-1786 baptême de Donat, qui ne semble pas voir vécu (4E 169 vue 142)
Le 30-6-1692, baptême de Marie-Claudine (4E 169 vue 324)
Le 7-9-1695, baptême de Jean-Louis de Rochefort (4E 169 vue 421)
Le 11-7-1699, baptême de Thérèse de Rochefort (4E 170 vue 3)
6-Armorial et nobiliaire de l'ancien duché de Savoie d'Amédée de Foras (Bibliothèque diocésaine). L'ouvrage est consultable sur gallica.fr (livre I p.359)
Pour les chercheurs : ressources à explorer
Archives Départementales de Savoie
SA 142. Province de Maurienne : La Chambre (suite).
Mémoire justificatif des prétentions des héritiers du sieur de Rochefort sur l’hoirie du marquis de La Chambre (vers 1668).
SA 143. Province de Maurienne (suite).
Mémoire relatif aux revenus de la baronnie de Montaimont et à sa possession par les héritiers de Louis de Rochefort en vertu de la transaction du 4 juillet 1618 (s.d.). Copie des lettres patentes approuvant sept contrats d’affranchissement passés entre la communauté de Montaimont et différents seigneurs (1770).
SA 158. Province de Maurienne : Titres de la Maison de La Chambre (suite).
Quittance passée par Emmanuel- Philibert-Amédée de Savoie, prince de Carignan, qui reconnaît avoir reçu de Charles-Emmanuel, comte Cagnolo, et de Philibert Chapel, seigneur de Rochefort, la somme de 95 000 livres pour le prix de la vente du marquisat de La Chambre avec ses cinq paroisses et de la seigneurie de Chamoux, groupant quatre paroisses (1688).
BO 5226 (B0 - Procédures du Sénat de Savoie): 28 juin 1689 : action féodale - le Marquis de Faverges / noble Philibert de Rochefort
Passage en vente sur internet en 2012
(par http://www.piasa.auction.fr/) d'un lot de lettres d'Emmanuel-Philibert-Amédée, prince de Carignan (1628-1709) fils du Prince Thomas de Carignan et de Marie de Bourbon-Soissons.
12 Lettres, Turin 1665-1698, dont 7 au marquis de Bellegarde, premier président du Sénat de Savoie ;14 pages petit in-fol., 6 adresses, cachets cire et soies, une enveloppe ; en français ou en italien.(…)
(…) On joint une P.S., Turin 10 mars 1698, en faveur de Philibert Chapel, comte de Rochefort et de Chamoux (2 pages in-fol. en italien, cachet sous papier) ; et une pièce signée par le comte Picon de la Pérouse procureur de S.A.R. Emmanuel Philibert Amédée de Savoie prince de Carignan, 1703, pour mettre fin aux poursuites commencées contre le prince et contre la princesse Marie-Jeanne-Baptiste de Savoie-Soissons.
On trouve à la suite dans les registres du Tabellion d'Aiguebelle : 2 prix-faits passés entre M. de Rochefort et des artisans locaux, pour une construction neuve entre château et doyenné, et diverses réparations (commencées par Jacques Chesaz: l'histoire ne dit pas pourquoi Jacques Chesaz abandonné ce chantier, mais il est vrai qu'il était alors bien occupé).
Prix fait pour le seigneur Comte de Rochefort,
Baillé à Joseph [Renand ?] et Pierre Eynard Simonet, habitants de Chamoux
L’an mille sept cent et cinq, et le vingt deux du mois de mars par devant moi, notaire royal collégié soussigné, en présence des témoins bas nommés, personnellement s’est établi Noble Philibert de Chappel, Conseiller du Roi, Chevalier au Souverain Sénat de Savoie, Comte de Rochefort, et Seigneur de Chamoux, et lequel, de son gré, a donné à prix fait à honnête Joseph [Renand ?] et Pierre Eynard Simonet, tous deux maîtres maçons et habitants de la paroisse de Chamoux, jurant et acceptant pour eux et les leurs
- à savoir :
- de continuer le bâtiment neuf commencé par maître Jacques Chiesaz, jusqu’à l’église du Doyenné, avec la même [symétrie ?] sur le devant que celle qui a été faite par ledit maître Jacques, plus de continuer la muraille commencée dans la cour du château de Chamoux du côté des murailles jusqu’à l’angle du côté d’Aiton, plus de refaire les murailles des jardins et réparer les brèches des murailles du parc,
- et c’est pour et moyennant la somme de sept florins par toise de la muraille du bâtiment neuf qu’ils continueront et cinq florins la toise des autres murailles. Et la chaux et sable qu’il … qui leur sera rendue dans la cour de ? et à l’égard des pierres, ils seront obligés de les prendre où ils les trouveront ayant été convenu à l’égard du bâtiment neuf qu’ils doivent faire à côté de l’église, il leur sera mesuré la moitié du vide des portes et fenêtres ;
- laquelle besogne ils promettent de faire et parfaire [à dire] de maître et travailler auxdits ouvrages sans discontinuation à peine de tous dépens, dommages et … et sous l’obligation de leurs personnes et biens présents et à venir quelconques qu’à ces fins ils se constituent tenir par leur foi et serments prêtés,
- et lequel ouvrage le Seigneur de Rochefort promet leur payer ou faire payer à mesure et à proportion qu’ils iront faisant ; et en outre de leur payer aussi un florin par toise de tout le [plattrillage ??] et deux florins pour chaque porte et de chacune des grandes fenêtres qu’il [forme, ferme ?] vont avec … dans le bâtiment neuf ci-dessus fait par ledit maître Jacques Chiesaz,
- ce que lesdites parties ont promis observer, le présent de point en point selon la forme et … chacun en ce qui les concerne, aux mêmes peines et obligations et clauses de ce contrat requises que dessus, soumissions, renonciations et clauses requises,
- fait et prononcé au château de Chamoux, en présence de Mre Claude Tardy, notaire, C. Juré au Sénat, de Mre Claude ? Bourgeois de Chambéry, et de Jean-François D’Alinge, témoins requis, ayant ledit Seigneur de Rochefort avec lesdits Mre Tardy et Blanchet signé sur ma minute, et non lesdits [Renand ?], Eynard Simonet, et l’autre témoin pour être illétérés, de ce enquis, et moi, Charles Chedal, notaire collégié soussigné, bourgeois de Moutiers,etc
Prix Fait pour qui dessus [Philibert de Chappel ] donné
au maître Claude [Cousterla ?] bourgeois d’Annecy
L’an mille sept cent et cinq, et le vingt deux du mois d’avril, par devant moi, notaire royal collégié, soussigné, et présents les témoins bas nommés, personnellement s’est établi noble Philibert de Rochefort, Comte de Sallin, Chamoux et autres lieux, Conseiller d’État et Chevalier d’honneur au Sénat de Savoie, et lequel de son gré pour lui et les siens, donne à prix fait à honorable Claude, fils de Jacques [Cartelaz] bourgeois d’Annecy, maître maçon ici présent et acceptant pour lui et les siens, savoir :
- est de hausser la tournelle commencée par Mre Jacques Chiesaz jusqu’à la hauteur de douze pieds plus haut qu’elle n’est, faire une chemine [en chauffe creusée ?] dans l’endroit où il lui sera marqué avec une sonde de bois qui lui sera fournie, de même que les couvertes des portes, des fenêtres, plus de raccommoder les brèches dans les murailles du parc où elles lui seront maquées ; de plus, de faire des murailles de grange où elles lui seront aussi marquées ,
- et c’est pour ce moyennant la chaux et sable nécessaires : de cinq florins de la toise composée la … de huit pieds du pays de Savoie des murailles de [… les brèches] du jardin ; six florins la toise des murailles de la tournelle ;
- et venant à leur manquer des matériaux, ils seront à la journée dudit Seigneur de Rochefort pendant cet intervalle qui les fera travailler à d’autres ouvrages et leur payera leurs journées à raison d’un florin les maîtres et six sols les manœuvres quand le Seigneur les nourrira et deux florins pour chaque maître et un florin pour chaque manœuvre quand ils se nourriront, et au choix dudit Seigneur jusqu’à la St Michel,
- payable ledit ouvrage à proportion à mesure qu’il ira faisant, et pour lequel il lui avancera la somme de trente florins dès le moment que le père dudit maître Claude [Couterla ?] et les ouvriers seront arrivés, ou qu’il sera mis en œuvre, ce que lesdites parties ont promis et promettent d’observer chacune en ce qui les concerne, à peine de tous dépens, dommages et intérêts, et quant audit Seigneur de payer le susdit ouvrage au prix ci-dessus audit Maître [Couterla ?] sous l’obligation de sa personne et de tout et un chacun ses biens présents et à venir quelconques qu’il se constitue tenir, et de faire ratifier le présent par ledit Jacques [Couterla ?] son père dans la huitaine prochaine, et de travailler aux deux ouvrages sans discontinuations et le rendre bien fait et parfait ) dire de maître, le tout avec et sous toutes dues promissions, serment prêté par ledit [Couterla ?] et clauses requises,
- fait et prononcé au château de Chamoux en présence de Jacques Vibert des Maxime en Beaufort et de Jean-François Dalinge de la paroisse d’Alinge proche de Thonon, témoins requis ; ayant les parties signé sur ma minute et non les témoins pour être illétérés, de ce enquis, et moi, notaire royal soussigné qui ai le présent reçu de ce requis, et icelui dressé sur ma minute pour l’office d’insinuation ; l’ayant collationné, j’ai signé ; ainsi est.
C. Chedal, notaire
Recherche et transcription 11-2014 A.Dh.
Sources :
ADS en ligne Tabellion d'aiguebelle 1705.
1er texte : - Fo 105 (page 129/ 511)
2ème texte : Fo 106 (130/ 511)
1710. Philibert Chappel de Rochefort vient de mourir. Il y a apparemment urgence à maîtriser le cours du Nant de Montendry, puisque c'est le curateur de l'héritage qui va commander des travaux : le Nant a toujours été dangereux, et il en va de la sécurité du château… et du moulin.
Prix fait pour le Sieur Claude Blanchet curateur de l’hoirie du
Seigneur de Rochefort par lui donné à honorables Jacques Chiesaz,
Dominique Berthet, Maxime Venippé et à Jacques Peguet
L’an mil sept cent et dix et le dernier du mois de janvier, par devant moi, notaire royal soussigné, et présents les témoins bas nommés, s’est personnellement établi et constitué le Sieur Claude Blanchet, Bourgeois de Chambéry, en qualité de curateur de l’hoirie ouverte de Messire Philibert Chappel Comte de Rochefort, lequel de son gré, en ladite qualité, donne à tâche et prix fait à honorable Jacques Chiesaz, maître maçon habitant à la paroisse de Chamoux, à Dominique Berthet, à Maxime Venippé tous deux maîtres charpentiers, et à Jacques Peguet, [meunier] à Ponthurin et Chamoux, tous ici présents et acceptant pour eux et les leurs
- et audit Jacques Chiesaz de faire à neuf une muraille qui servira au moulin situé dessus Chamoux, et qui réduira le ruisseau dans son canal, pour empêcher la ruine entière des limites du château duquel lieu, lesquelles il prendra par fondement au-dessus de la roue duquel moulin afin de le garantir de l’inondation, occasion duquel ruisseau laquelle muraille il fondera de trois pieds de large avec les plus grosses pierres qu’il pourra y mettre, et l’approfondira jusqu’à ce qu’il trouve le solin et là, pourra réduire à deux pieds et demi au sommet d’icelle de la longueur et hauteur qu’il lui sera ordonné pour raison de quoi il fera toutes les fondations, et fournira tous les matériaux nécessaires, tant chaux, sable qu’autres et [coupera] le rocher auprès duquel moulin qui est au-delà du ruisseau d’environ une toise et demie de long et de quatre pieds de large, pour donner plus de penchant audit ruisseau.
- item, qu’il fera une demi toise de muraille pour soutenir un sommier qu’il convient de mettre au couvert dudit moulin tout lequel travail lequel Chiesaz promet de faire et de le rendre fini et parachevé entre ici et les fêtes de la Pentecôte, proche venant aussi bien qu’une cheminée au dedans duquel moulin qui aura un canal d’un pied de large et deux pieds de long de vide au-dedans et c’est le tout pour et moyennant la somme de trois florins pour chaque pied de ladite cheminée , en mesurant par là [reste à prendre depuis la lande] et de vingt-cinq florins pour chaque toise de muraille qui seront visitées par des maîtres et experts ;
- auxdits Dominique Berthet et Maxime Venippé de refaire à fond et à neuf la grande roue, le rouet, l’arbre du moulin, et la [ruche] d’icelui, le tout du même moulin situé au-dessus Chamoux, plus le plancher d’icelui pour lequel ils fourniront les ais de châtaignier nécessaires, et deux poutres, plus la lande de la cheminée que doit faire lequel Jacques Chiesaz audit moulin, plus un sommier pour soutenir les deux [colonneaux ] du couvert d’icelui, lequel sommier s’appuiera sur la muraille du côté du ruisseau et sur une demi toise de muraille que fera lequel Jacques Chiesaz du côté de la grange de Mre Pierre Bertollet, et leur sera permis de prendre tous les bois nécessaires pour lesdits travaux sur les Biens dépendant de ladite hoirie ;
- item, qu’ils élèveront le susdit plancher avec le [trépieds ?] duquel moulin de la hauteur qui leur sera indiquée par lequel Jacques Peguet, et rendront tout lequel travail fait et fini entre ici et la St Joseph proche venant pour et moyennant le prix et somme de cent nonante florins monnaie de Savoie,
- et audit Jacques Peguet de faire et fournir les deux pierres duquel moulin , qu’il fera poser entre ici et la St Jean Baptiste prochain,
- et lesquelles lequel Sieur Blanchet promet lui payer suivant l’estime qui en sera faite par des experts convenus entre eux, en lui avançant cependant le prix qu’elle coûterait à ceux de qui il les achètera, toutes lesquelles sommes, tant auquel Jacques Chiesaz, Dominique Berthet et Maxime Vanippé, qu’audit Jacques Pegiuet, lequel Sieur Blanchet promet de les leur faire payer ainsi qu’il le consent, par le présent, par les Sieurs Joseph Boysson et François Savey, fermiers de tous les recensés dépendant de ladite hoirie audit Chamoux, tous deux ici présents à mesure et proportion que lesdits travaux s’avanceront, avec promesse que fait lequel Sieur Blanchet de passer en compte tout ce qu’ils délivreront pour ledit fait, dès aujourd’hui, en lui rapportant quittances des susdits maîtres,
- lesquels promettent comme sur est dit de rendre tous lesdits travaux faits et parachevés aux termes susdits, le tout aux peines respectives de tous dépens, dommages, intérêts, et sous l’obligation de tout et un chacun leurs biens et droits quelconques présents et à venir, qu’ils se constituent tenir le tout fait entre eux sous et avec toutes autres … promesses pour mutuelles stipulations et acceptations intervenues au présent et par leur foi et serment … prêté entre mes mains, soumission desdits Biens à toutes … , renonciation à tous droits à ce [constitué] et autres clauses requises,
Fait et passé audit château de Chamoux en présence d’Hugues, fils de feu Maurice Thomas dudit Chamoux, et de Georges, fils de feu François Perret du Bettonnet, témoins requis, qui n’ont pu signer, non plus que les Sieurs Berthet, Vénippé, Peguet, pour ce que illétérés, de ce enquis,
- et lequel Sieur Blanchet avec lesdits Messires Boisson et Savey et lequel Chiesaz, ont signé sur la minute de je, François Blanc, notaire royal soussigné,
- pour ce recevoir requis, ai expédié le présent pour l’office de l’insinuation d’Aiguebelle, quoique d’une autre main, fait, écrit, et l’ai tabellionnement signé,
Blanc, notaire
Recherche et transcription 11-2014 A. Dh.
Sources
ADS en ligne, Tabellion d'Aiguebelle 1710 - Fo 14 (page 60/ 446)
Blason de Mellarède, Armorial de Foras
Le 28 octobre 1715, S.E. Messire Pierre de Meillarède, Ministre d’état de Sa Majesté et premier président en la Chambre des Comptes de Piémont achète aux frères Jean et Jean Louis Chapel de Rochefort mandement, juridiction et Seigneurie de Chamoux (pour les quatre paroisses de Chamoux, Bettonnnet, Montendry et Montgilbert) pour 22.000 écus de six florins de Savoie.
On dirait peut-être aujourd'hui qu'il fait une opération immobilière, ou qu'il achète un lot :
le 9 novembre suivant, il revend Chamoux, Montendry et Montgilbert à son ami * noble Joseph Arestan, Baron de Montfort pour… 106.000 florins de Savoie ; il garde "la Seigneurie et juridiction de la paroisse du Bettonnet avec les fiefs droits et bien situés en icelle, pour raison de quoi il promit payer en acquittement des dits Seigneurs de Rochefort la somme de vint mille florins".**
On voit d'autre part que les territoires contrôlés en 1517 par Louis La Chambre ont bien fondu au fil du temps…
Exit Pierre Mellarède*** ! 12 jours : c'est bien le propriétaire le plus furtif que le château ait connu !
2012- Recherche et transcription A.Dh.
Notes
* son ami : on comprend mieux le sens de cette précision si l'on connaît la coutume en Savoie-propre : dans son Traité des laods et treseins de 1680, spectable Gaspard Bally décrit ce procédé qui divise le droit de mutation par deux (B.N.F. - http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb30048014t - voir page 7)
** Pierre de Mellarède est le fils de Jean Mellarède, notaire de Montmélian. Avocat, roturier, il est investi de belles charges: intendant du comté de Nice, puis premier président en la Chambre des Comptes de Piémont ; ministre de Victor Amédée II, Duc de Savoie puis 1er roi de Piémont-Sardaigne .
En 1715, il achète la seigneurie du Bettonet, érigée en comté par Victor-Amédée II en février 1717. Il meurt en 1730, laissant a 2 fils, Pierre-Louis et Amédée-Philibert et une fille; Anne-Amédée : le premier, hérite du Bettonnet ; à sa mort accidentelle à Nice (1759), ses biens passent au second :l'abbé Amédée-Philibert (1682-1780) s'est fait connaître par ses activités d'intellectuel proche des jansénistes ; après sa mise en retrait, il vit au Betonnet jusqu'à sa mort. Anne-Amédée lui succède.
*** Lorsque M. de Mellarède acquiert le Bettonet en 1715, un conflit s'élève entre lui et l'abbaye du Reton au sujet de la juridiction. Une transaction intervient en 1730, en vertu de laquelle la juridiction des dames du Béton est limitée à leurs enclos et terres, dont l'étendue est alors de 281 journaux, 224 toises.
En acquérant une terre "noble", Pierre de Meillarède tient à exercer tous ses droits de propriété sur Betton : en 1717, il demande "l'érection & plantement des fourches patibulaires et pilloris du Comté du Bettonet" (sage précaution ? Les droits de justice, plus ou moins étendus selon leur possesseurs, tombaient rapidement en désuétude s'ils n'étaient pas maintenus: il fallait alors en faire à nouveau la demande ; les "fourches" traduisent le pouvoir de condamner à mort.)
Sources bibliographiques
• AD073 - Archives de Cour. - Consignements et sommaires ... pages 81 à 84
• AD073 - IR. 118 - Sommaires apprises, requêtes, informations sur l’érection et le rétablissement des fourches patibulaires et des piloris dans les terres féodalles, 1361-1717 - SA 1039 (inventaire turinois n°80) : BETTONNET, en Savoie - 6 au 23 avril 1717 - - Sommaire aprise & verbal faits au suiet de l'érection & plantement des fourches patibulaires et pilloris du Comté du Bettonet à requête de S.E. Mie Pierre de Mellarède ministre et Secrétaire d'État..
• notes sur la famille Méllarède : d'après : www.bm-chambery.fr
• Mémoires et documents publiés par la Société savoisienne d'histoire et d'archéologie - 1924 (T61). p.17
Bibliographie
• sur Pierre Mellarède Ministre de l'Intérieur de Victoir-Amédée, et les prisons de Miolans : Mémoires et documents publiés par la Société savoisienne d'histoire et d'archéologie - 1879 (T18). http://gallica.bnf.fr/
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Archives Départementales de Savoie
2B236 vue 77 - Edits Bulles - 3-11-1659 - reconnaissance de P. de Mellarède secrétaire établi par SAR au gouvernement de Montmélian
SA 42 - Chamoux - Quittance donnée à la suite de l'acquisition faite par le premier président de la Chambre des Comptes et ministre d'État, Pierre Mellarède, de la seigneurie de Chamoux avec les quatre paroisses en dépendant : Chamoux, Montendry, Montgilbert et Bettonet, (1716).
Pietro Mellarede de Bettonet - Dizionario Biografico degli Italiani - Volume 73 (2009) di Andrea Merlotti http://www.treccani.it/enciclopedia/mellarede-de-bettonet-pietro_%28Dizionario-Biografico%29/
Le 28 octobre 1715, Jean et Jean Louis Chapel de Rochefort ont vendu les quatre paroisses de Chamoux (Chamoux, Bettonnet, Montendry et Montgilbert) à Pierre de Meillarède, Ministre d’État pour 22000 écus de 6 florins de Savoie (132.000 florins de Savoie ?)*.
Le 9 novembre de la même année 1715, le même Pierre de Meillarède revend 3 des paroisses (il garde Bettonnet) 106 000 florins de Savoie.
L'acheteur est "son ami", Joseph Arestan, Baron de Montfort, maître auditeur en la Chambre des Comptes de Savoie (on retrouve un grand magistrat du Sénat).
"Nobles Jean et Jean Louis Chapel de Rochefort, par contrat du vint huit octobre mil sept cent quinze reçu et signé par M° Blanc notaire vendent à S.E. Messire Pierre de Meillarède, Ministre d’état de S.M. et premier président en la chambre des comtes de Piémont pour lui et ses amis à élire en la dite terre mandement, juridiction et Seigneurie de Chamoux consistant aux quatre paroisses de Chamoux, Bettonnet, Montendry et Montgilbert avec les biens, fiefs, droits et revenus en dépendants (dépendant) pour le prix et somme de vint (vingt) deux mille écus de six florins pièce [monnoye] de Savoye, et par autre contrat du neuvième novembre ditte (dite) année reçu et signé par le dit M° Blanc notaire S. ditte (dite) E. le Seigneur de Meillarède [élu ?] en ami noble Joseph [Arestan] Baron de Montfort maître auditeur en la chambre des Comptes de Savoye pour la Seigneurie et juridiction des paroisses de Chamoux, Montendry et Montgilbert, fiefs, biens fonds [ ] et revenus en dépendants (dépendant) pour le prix et somme de cent et six mille florins de Savoye, et ne se réservé que la Seigneurie et juridiction de la paroisse du Bettonnet avec les fiefs droits [ ] et bien [ ] situés en icelle, pour raison de quoi il promit payer en acquittement des dits Seigneurs de Rochefort la somme de vint mille florins." 1
Une carrière
Joseph Arestan de Montfort vit entre Chamoux (où il gère ses biens) et Chambéry** où l'appelle sa charge.
Cette charge, il semble l'avoir obtenue en 1691:
Dans l'été de 1690, Louis XIV s'empara de la Savoie, mais ce ne fut qu'en octobre qu'il l'annexa à ses Etats. Le 5 octobre, le Sénat prend cette courte délibération :
« Le 5e d'octobre 1690, le Sénat estant assemblé ensuite des ordres donnés de la part du Roy par Milord Moncassel, lieutenant général de ses armées, touchant la prestation du serment de fidélité el l'exercice de la justice sous le nom de S. M., les soussignés déclarent qu'ils sont prests d'exécuter les ordres du Roy et. de prester le serment en la manière qui leur sera présentée pour le service de la justice à la manière accoustumée."
le 14 novembre 1691, parmi les "avocats nouveaux" au Sénat, on trouve Joseph Arestan.
Le 14 novembre 1694, lors de la rentrée [du Sénat] Joseph Arestan est fait sénateur.2
Le 12 novembre 1730, il accepte d'agir en tant que procureur de noble dom Joseph Milliet, chevalier de la sainte religion des Sts Maurice et Lazare, de St-Jean de la Porte : celui-ci aurait dû se rendre à Turin, afin de "se présenter le 20 novembre personnellement par-devant la R.M. de Charles-Emmanuel Roi de Sardaigne, de Chypre et de Jérusalem, duc de Savoie, de Montferrat et prince de Piémont et notre souverain seigneur, et prêter à sa dite Majesté et à ses royaux successeurs en qualité de vassal à cause et pour la maison forte de la Gorge et de la tour du Thouvet dont il est seigneur, de même que de la rente feudale etc", afin de "prêter le serment de fidélité qui lui est dû à l'occasion de son avènement à la couronne".
Milliet est au lit, pris "d'une fièvre tierce", et se fait donc représenter par "noble seigneur Joseph Aretan, baron de Montfort, seigneur de Chamoux, conseiller et référendaire des mémoriaux et maître-auditeur de la royale Chambre des comptes"2bis
Moins de deux ans après l'acquisition du château, il doit faire refaire les toitures, et certains planchers ; les registres du Tabelllion d'Aiguebelle ont gardé la trace de la convention (cliquer) avec des charpentiers de Montgilbert.
En famille
Il marie sa fille noble demoiselle Claudia (ou Claudine ? ) à noble Antoine d'Albert "de St Jean de Mauriane" le 11 janvier 1720 3.
En mai 1740, il obtient la curatelle de son petit-fils Joseph 4 "fils de feu noble Antoine Dalbert, natif de St Jean de Maurienne, habitant maintenant à Chamoux, majeur de 14 ans mais mineur de 20 ans " (il a 18 ans) : officiellement, c'est le jeune homme qui "nomme pour son curateur noble Joseph, fils de feu Jacques Arestan (…) son grand-père".
Joseph Arestan meurt à Chamoux, à 75 ans, en novembre 1745 5 léguant tous ses biens à son petit-fils, Joseph d'Albert (testament du 30 octobre 1745)
(les registres paroissiaux de Chamoux notent la sépulture d'un Franciscus Arestan en avril 1739, c'est son frère)6
C'est à la demande de ce dernier que fut dressé un inventaire étonnant : le notaire a relevé en 6 pages d'une écriture "au kilomètre" minuscule et très serrée, une liste d'objets apparemment resserrés dans 3 pièces du château, bric-à-brac d'ustensiles hors d'usage mêlés à quelques objets neufs ou précieux - mais peu de choses sur le mobilier, ou la distribution des pièces.
On détecte pourtant là un mode de vie : celui d'un vieux monsieur resté seul, après avoir forcément mené une vie plus "mondaine" à Chambéry où il gardait un appartement, gentilhomme campagnard qui lisait (ou avait lu), un homme très à l'aise, mais qui vivait - semble-t-il - simplement.
À lire dans "Inventaire [après] décès" (au bas de cette page).
2012- Recherche et transcription A.Dh.
Notes
* Philibert Chapel de Rochefort les avait acquises en 1688, pour le prix de 65.000 livres… de Piémont.
(Travaux de la Société d'histoire et d'archéologie de la province de Maurienne : bulletin - 1885 - http://gallica.bnf.fr )
** On trouve dans l'inventaire sommaire des archives hospitalières de la Ville de Chambéry trace d'une "Vente par noble Joseph Arestan, baron de Montfort, seigneur de Chamoux, maître auditeur à la Chambre des Comptes, à André Yvrard, tailleur à Chambéry, d'une maison à Mâché proche de l'hôpital ; prix, 4.439 ff. (notaire : Vallin, 12 mai 1716)."
(Mémoires et documents publiés par la Société savoisienne d'histoire et d'archéologie - 1931 (T68).(suite) p 88 - gallica.bnf.fr )
Sources bibliographiques
1- AD073 en ligne- Archives de Cour. - Consignements et sommaires ... SA 4 pages 81 à 84
2- Mémoires et documents publiés par la Société savoisienne d'histoire et d'archéologie -1900 (SER2,T39). p.62, 64, 97
2bis- AD073 en ligne. Registres du Tabellion 1730 2C 1138
3- AD073 en ligne - registre paroissial 1647-1789 (cote 3E312) p.97/399 mariage Antoine d'Alber / Claudia de Montfort
4- AD073 en ligne - registre du tabellion d'Aiguebelle 1740 (cote 42C2137) , p.163/369 : acte de curatelle, suivi d'une procure pour la gestion des biens paternels à St Jean de Maurienne.
5- AD073 en ligne - registre paroissial 1740-1793 (cote 4E913) p.5/39 sepulture nobilis Arestan
6- AD073 en ligne- registre paroissial 1715-1744 (cote 4E912) p.22/25 sepulture agregius Franciscus Arestan
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Archives Départementales de Savoie
ADS - Moyen-Age et Ancien Régime / Fonds des administrations d'Ancien Régime jusqu'en 1793 / Administration générale du duché
- C 570 Agriculture. – Forêts. – États des bois et déclarations des propriétaires de bois, fournis en vertu des constitutions royales, à l'intendant général, qui était aussi conservateur des forêts, dressés par communes et par ordre alphabétique des communes. – Lettres A, B, C. (du baron de Montfort, seigneur de), Montgilbert et Montendry, conseiller référendaire de Sa Majesté et maître auditeur en la Chambre des comptes, à Chamoux ; – etc.(1730-1731)
- C 573 Agriculture. – Forêts. – États des bois et déclarations des propriétaires de bois, fournis à l'intendant général, qui était aussi conservateur des forêts, dressés par communes et par ordre alphabétique des communes. – Lettres M, N, 0, P, Q, R, S. – du baron de Montfort, seigneur de Chamoux, Montendry et Montgilbert, à Montendry ;(…) (1730-1731)
- C 5017 Capitation. – États par commune et par ordre alphabétique des communes, contenant le dénombrement de la population et le chiffre de la capitation par individu. – Lettre C. – Chamoux ; – le rôle de cette commune a été dressé « en l’assistance du seigneur baron de Montfort », dont la cote de capitation a été réduite de 20 livres à 13 livres, sur sa demande, parce qu’il a annoncé qu’il était aussi imposé à Chambéry, où il avait une habitation. (1743-1748)
Registres du Tabellion d'Aiguebelle (A.D.Savoie)
avertissement :
Beaucoup de lacunes subsistent dans cette transcription en raison des difficultés de lecture, mais aussi, par méconnaissance du lexique local concernant les outillages, etc…
Le travail d'inventaire commence dans une belle pagaille ! De procédure en procédure, on n'arrive pas à se mettre au travail. Or, il est d'envergure : commencé le samedi 19 février 1746, l'inventaire n'est toujours pas achevé le vendredi 25 au soir ! La suite remise au mois suivant ne nous est apparemment pas parvenue?
___p. 99 D_______________________________________________
Inventaire légal des effets, meubles, immeubles, titres et créances, or, argent
délaissés par le feu Seigneur Baron de Montfort fait
à requête de noble Joseph d'Albert, bénéficiaire du feu Seigneur
L'an mil sept cent quarante-six, et le dix-neuf février à huit heures du matin, au lieu de Chamoux, et au-devant de la porte du château du lieu, a comparu par devant moi, notaire royal collégié, ?? de la Rochette M° Jean Crusilliat en qualité de substitut de M° Jean-Pierre [Burtet] procureur au Sénat, assisté de noble Joseph Dalbert, héritier par bénéfice d'inventaire de noble Joseph Arestan Baron de Montfort sa [partie], qui [m'avait rapporté] que par ordre (ordonnance?) rendue par e ?? Sénateur françois Rapporteur du procès d'entre ledit noble Joseph Dalbert en sa dite qualité d'héritier bénéficiaire, et M° Bertrand Genin procureur au Sénat en la qualité de curateur, en l'hoirie dudit Seigneur de Montfort, et tous les créanciers et prétendants droit dans ladite hoirie, le [ ? du?],
il a été dit qu'en tant que [?] les titres, papiers et autres effets qui sont dans le château du présent lieu de Chamoux, et les biens rière ledit Chamoux, et les biens circonvoisins, j'aurais [la commis] pour être par moi procédé à l'inventaire légal des titres, papiers, effets et biens et déclare et déclaré qu'il serait de même donné commencement audit inventaire,
à la présente heure du matin de ce jourd'hui dans ledit château de Chamoux et continué [suc???ment] dans la ville de Chambéry dans l'appartement qu'occupait ledit Baron par M° Pallice et qu'à ces fins je lui [remettais? ] ledit inventaire auquel j'aurais procédé, moyennant décharge, qui m'en sera fait, pour le [présent inventaire légal ?] étant parachevé et remis à l'Insinuation par ledit M° Pallice, et aurait à ces fins ledit Seigneur [?] François par sa susdite ordonnance assigné les créanciers et prétendants droits en la susdite hérédité de comparaître si bon leur semble par devant moi, au lieu et heure que dessus pour voir procéder audit inventaire légal et mandé au premier huissier ou [?] Royal [?] requis de faire tous les exploits [?] En conséquence de ladite ordonnance, ledit noble Joseph Dalbert aurait fait assigner tous les créanciers et prétendant droit dans ladite hérédité, de même, ledit M° Genin de comparaître par devant moi à ce jour d'hui, à la présente heure de huit du matin, pour voir procéder conformément à ladite ordonnance et au déroulement par M° Ladouz notaire à ce commis ainsi que par exploits des quinze et dix-sept du courant, le premier signé par l'huissier Chabert et l'autre par le sergent Tardy, et m'ayant ledit M° Crusilliat exhibé la susdite ordonnance et exploit, il m'aurait requis [?] de son comparant et de celui dudit Dalbert et ledit M° Genin ayant aussi comparu à l'heure assignée, ledit Sr. Dalbert m'a requis acte de comparant dudit M° Genin et [ ??accusé?] la contumace contre tous les créanciers et prétendant droit dans ladite hérédité pour n'avoir aucun d'eux comparu à ladite heure de huit, et requis pour le profit d'icelle qu'il serait par moi procédé audit inventaire légal, et [ledit ?] ai donné acte dudit M° Crusilliat de son comparant et dudit Sr. Dalbert, de même que de celui dudit M° Genin, comme aussi [?] et réquisition et [aucune??????] au fait de ma commission,
- j'ai attendu audit lieu que de [?] jusque à l'heure de neuf, laquelle ayant été expirée, et que lesdits créanciers et prétendant droit dans ladite hoirie n'ont point non plus comparu, ledit M° Crusilliat assisté comme de [?] a de nouveau [accusé?] la contumace contre [iceux?] et que pour le profit [ ????? outre au fait de ma dite commission en son assistance, de celle dudit Sr Dalbert, dudit M° Genin curateur, et de M° Pierre François de la Conche [[économe établi] et en présence de M° François Deglapigny et de M° Antoine R ?? tous deux du présent lieu a [présent ?? néanmoins??] que ledit M° Ladouz aura procédé à la reconnaissance des lieux et ensuite au [??] d'iceux conformément à la susdite ordonnance [?] moi notaire et [commissaire?] susdit donné [?] audit Sr Dalbert de son comparant [?] acquisition,
- et attendu que aucun créancier n'a comparu ni personne de la part depuis l'heure de huit du matin jusque à onze, j'ai pour le profit de la contumace passé outre à l'exécution de ma dite commission comme ci-après.
Je me suis donc adressé à M° Ladouz qui s'est trouvé [prêt??] et l'ayant requis de reconnaître les lieux qu'il a apposé [?] les ordres de M. le juge mage, ledit M° Ladouz [??????] a répondu qu'il ne pouvait reconnaître lesdits lieux qu'il ne fût nanti du [verbal?] de cachettement, lequel aurait été emporté à Chambéry par ledit juge mage, ce qui a obligé ledit M° Crusilliat à expédier à Chambéry un exprès pour envoyer chercher ledit verbal de , et j'ai pour cet effet [?] audit M° Ladouz de se représenter ici lundi vingt un du courant à huit du matin pour faire la [reconnaissance] dont s'agit su le verbal de cachettement qui lui serait pour lors exhibé, et cependant, j'ai donné acte audit M° Genin de l'assertion qu'il fait d'être venu exprès de Chambéry à cheval le jour d'hui, pour le fait de l'inventaire dont s'agit.
Signé sur la minute, Dalbert, Crusilliat, Genin, de la Conche, Deglapigny,
et ensuite au décachettement, à la réquisition dudit M° Crusilliat, l'inventaire a été commencé comme s'en suit, en présence et assistance, tant dudit M° Crusilliat, dudit Sr Dalbert, que dudit M° Genin Curateur, dudit M° de la Conche économe, et des témoins ci-devant nommés ;
- et premièrement dans la chambre à bonnet de prêtre voûtée, qui est à droite de la galerie du premier étage, se sont trouvés les meubles et effets ci-après, savoir un lit de camp à tombeau garni de ses ferrures, avec ses rideaux d'indienne, ses deux matelas et couverts de toile, la [?] de paille [?] et une couverture piquée d'indienne, lesdits matelas, partie crin et partie laine, avec une autre couverte d'indienne neuve pour mettre sur le lit et le traversin garni de plumes couvert de cotti* ;
item vingt une serviettes à la Venise encore à moitié [?] ; item trente autres serviettes à la Venise, plus des trois quarts usées ; item quatre essuie-mains, deus à moitié usés, et les autres presque usés ; item, dix nappes à la Venise, dont il y en a sept à deux tiers usées, et les autres trois presque tout à fait usées ; item, quinze draps de lit, dont il y en a trois de toile de [R?] encore bons ou presque neufs, le quatrième moitié [R?] et moitié [E?] presque usé ; item, une [?] de drap jaune pour le [?cheval?] sans galons ; item une autre [?] avec les [?] assortissantes, le tout drap écarlate et garni d'un galon en soie ; item une peau de cerf apprêtée [?] ; item un coupon de drap blanc pour doublure, que [l'on a cru être flanelle fine???], environ trois aunes ; item deux rideaux de fenêtre de toile fine d'environ dix pieds de hauteur, garnis de leurs [boucles?], six pièces [trouées?] et presque tout à fait usées ; item une devanture de femme de [b?] bleu, rapiécée et presque usée ; item, un habit du feu seigneur Baron de Montfort, consistant en justaucorps, veste et culotte de drap bleu appelé communément velours de gueux presque neuf ; un autre justaucorps et veste dudit seigneur de drap bleu fin qui a [déjà] été tourné et presque usé, [ayant] au justaucorps la garniture de boutons d'or [?] presque usés ; item un habit d'été dudit seigneur consistant en justaucorps, veste et culotte d'un [?] commun
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à deux tiers usé ; item, un autre habit et veste dudit seigneur d'un droguet couleur grise, presque tout [?] ; item une veste de panne [dans les derniers sont de cady*] doublée d'une peluche de laine, presque usée ; item une autre de drap noir doublée de cady blanc garnie de franges noires, retournée, presque usée ; item, une autre culotte noire, doublée sur les devants d'un taffetas et sur les derniers d'un crêpe noir, tout à fait usée ; item, une autre, gros de tour noir, doublée d'une étoffe en soie blanche, aussi entièrement usée ; item une couverture verte […aladrille] mangée, des draps assortissant au lot où est mort ledit défunt ; item un mauvais chapeau avec une dentelle d'argent ; itel une gibecière avec la garniture de [laiton?] toute neuve ; item, une grosse [?] vulgairement appelée [taranelle] ; item, des gros ciseaux à tailler les allées des jardins ; item, un [?] perruques couvert de basane noire à moitié usé ; item un tamis de crin à passer la farine ; item, des [?] en fer-blanc [et long?] pour y tenir des patentes, dans laquelle il ne s'est rien trouvé dedans ; item un fer [?] pour [?] entièrement usé ; item, un moulin à café en bon état ; item, une boîte en fer blanc à tenir [?] ; item, une [?] de laine doublée de toile à moitié usée propre à porter chapeau, et autres choses en campagne, un panier de taffetas à tenir l'ouvrage de couleur verte, à moitié usé ; item une ceinture de maroquinerie de peau avec la boucle de laiton à moitié usée ; item la garniture de huit chaises de caddy avec une bande dans le milieu, les deux tiers usées, qui assortissent au lit qui est dans la grande chambre près des arches :
item, un [ciseau] de lecture soit [?], usé, et hors de service, pesant, y compris de fer, six livre ; item, [?] de dames de maroquinerie rouge fermant en livre à moitié usé ; item, un sac de dames à moitié usé, et se sont trouvés quatre gobelets de fer blanc battu destinés pour jouer des gobelets avec divers autres de [?] couleur servant pour le même jeu ; item un écritoire de campagne couvert de maroquin noir (?] la pierre et de la [sablière?] avec une petite serrure sans clef ; item, deux courroies pour [selle de cuir noir?] et deux autres de cuir blanc à moitié usées ; item deux fourreaux de pistolets de [?] rouge [?] ; item une bassine de cuivre pesant trois livres et demi ; item un coquemar de cuivre presque usé, deux livres ; item, une poissonnière aussi de cuivre avec la garniture pesant trois livres un quart ; item une tourtière au [?] avec ses anses de fer pesant deux livres ; item un [brûlard??] de laiton avec ses pieds de bois pour s'en servir sur [table?], deux livres moins un quart ; item une forme [brisée?] pour souliers neuve avec une autre usée ; item six boîtes de fer blanc serrant aussi du tabac et autres semblables ; item une mesure de fer blanc neuve, ’?] pot ; item un [?] des lettres couvert de taffetas rouge brodé d'or presque neuf ; item un [?] [peigne??] d'écaille appelé tire-poil tout neuf ; item un chapelet à la cavalière, les grains de corail blanc enche ?? ;
item une pierre à aiguiser les rasoirs garnie de bois et fendue dans le milieu ; item douze cuillères de buis, [?] neuves ; item quatorze assiettes de faïence sur lesquelles sont les armoiries dudit Seigneur ; item une grande [?] aussi de faïence ; item un autre petit [?] de faïence ; item cinq petites [?] de faïence ; item un grand [?] aussi de faïence tenant environ un pot et demi ; item un petit [dépensier?] de fer blanc ; item un [goubeau??] de [faïence?] tenant environ deux [verres?] ; item quatre carafes de cristal ; item une douzaine de bouteilles de verre tant [?] que grandes ; itel deux grands goubeaux de verre ; item trois carafes aussi de verre ; item un grand [?] et huile ; item une grande poêle à frire de cuivre avec son manche de fer, presque neuve : le [mungue???] coloré ; item une petite table en ovale avec son tiroir de noyer ; item un buffet bois sapin, fait en prie-dieu fermant à clef, dans lequel s'y est trouvé premièrement un petit miroir de poche garni de fer blanc, un filet de soie, des lunettes montées [?] l(argent avec leur étui de cuir, un petit pain de ciseau (sic) avec le bout de [l'.], avec [?] d'étain, une petite boîte de fer blanc à tenir du tabac, un poids neuf à peser l'or avec dix-huit pierres s ?? tout neuf, un livre intitulé le médecin des pauvres, un autre intitulé de la connaissance de Dieu [ ?? ????] même état, une paire de boucles de [?] pour homme, une autre paire même matière pour jarretière, une fig ??? de cristal, plus un livre intitulé l'office de la Semaine Sainte couvert de peau, autre livre intitulé la maison rustique ??? de basane ; plus des petites balances de cuivre pour marchand avec les pierres, au montant de demi livre, plus des ciseaux pour faire le crin ax chevaux, plus une autre boîte de fer blanc à tenir le tabac ; plus une bourse ??? de chagrin et dans une poche de peau blanche, plus un petite boîte de fer blanc à tenr du thé, plus un chapelet cavalière, les grains de corail enchaînés avec d'argent, plus un petit mortier de fonte avec son pilon de fonte, [pesant] deux livres un quart ; item un bureau bois de chêne avec un placard au-dessous, le tout fermant à clef, [où] il s'est trouvé un étui dans lequel il y a un miroir et autres instruments à nettoyer les dents, les deux pains de [?] sur [?] avec leurs étuis de chagrin, [?] ; item un petit [garde-robe?] bois sapin à une prote fermant à clé dans lequel il s'y trouve une robe de chambre du seigneur défunt de [calancard.] doublée en taffetas blanc, [am ? Plus une couverte de toile de coton, le fil presque neuf, plus une nappe de [crège] à deux toiles d'une [aune?] de long, presque usée pour être trouée, deux autres nappes à la Venise à peu près de la même longueur et [?] desquelles est entièrement usée ; plus neuf draps de toile de [rite??] à deux toiles presque usée, plus [sept??] toile de ritte* presque neufs à deux toiles ; plus un autre drap toile de ritte aussi à deux toiles, entièrement [?] ; deux autres draps toile [?] aussi à deux toiles à moitié usés ; plus une serviette à la Venise presque neuve ; [?] paires de bas de laine de marchand presque neufs ; plus une autre paire de bas fil de coton à moitié usée ; autres paires de bas de laine presque tout à fait usées ; plus une paire de bas de soie noirs presque usés ; plus une paire de bas fins à moitié usés, une autre paire de bas de fil pour la botte tout neufs, une paire de chaussettes de [?] neuves plus une paire de bas de toile pour la botte bons, plus dix-huit coiffes de grand bonnet desquels [les uns?] usagés, les autres rompus en différents endroits et presque hors d'usage ; quatre autres coiffes de bonnet de toile petit [?] usagé ; plus quatre autres bonnets, tant de toile de coton que de bazin aussi de médiocre usage ; plus dix chemises, cinq [cot???] toile de pays et toutes à moitié usées ; plus deux tours de col, l'un presque usé, et l'autre presque neuf, [de??] six paires de [chaussons?] de coton, vingt autres paires de [?même mot] de toile presque usagés ; cinq culottes de toile à moitié usées ; sous la perruque, quatre [cotonnières?] de toile non piquée presque usées ;
item, dans ladite chambre, il y a six tableaux [pendant à la ?] muraille à cadres dorés en rond, de la hauteur d'environ quatre [?] chacun d'iceux, représentant une jeune dame ;
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autres tableaux sans cadre représentant deux têtes à l'Antique ; item dans ladite chambre se sont aussi trouvés sept tableaux de peinture ordinaire représentant les uns des [villes ] des paysages , des oiseaux, des fleurs, de hauteur d'environ chacun trois pieds sur trois pieds et demi de larde, lesdits tableaux six tableaux sans cadres sauf leur simple chassis de bois ; item quatre grands autres tableaux à cadres dorés représentant des pastorales, de quatre pieds et demi de hauteur sur trois pieds et demi de large ; item deux tableaux sans cadre sauf leur simple chassis, l'un représentant le jugement de Salomon à l'égard de deux femmes, et l'autre la naissance de notre Seigneur ; item encore un autre mauvais chapeau du seigneur défunt avec un [lornon?] d'or entièrement usé.
Et de là nous sommes entrés dans une chambre à main gauche de la salle, où se sont trouvés les meubles ci-après ; [?] un grand lit à la dauphine avec ses tringles, dont les rideaux sont des rideaux de serge de [?] couleur citron, presque usés, avec un [ garde ???.] entiérement usée, son matelas moitié crin et moitié laine couvert d'une toile, et un couverture piquée d'indienne hors d'usage pour être partout rompue ; item un vieux lit de camp bois noyer dont les rideaux sont de la même toile que celui ci-dessus presque tout à fait usés comme la paillasse et matelas aussi de laine et crin couvert de toile avec un traversin couvert de cotty garni de plumes tout à fait usé ; item une chaise percée avec son couvert, chêne et sapin ; item une table avec ses pieds tournoyés de [noyer?], un tiroir, sans [fontaine??] qui peut servir pour toilette ; item une autre vieille table de noyer à l'antique, aux quatre pieds tournoyés usée ; item une épinette tout à fait vieillie et hors de service fermant à clef ; item une petite table de noyer ronde à trois pieds pliants tournoyés à moitié usée ; item un petit bureau d'environ deux pieds de long et un de large à quatre pieds de biche avec un seul tiroir sans serrure ; item un parevent en six pieds garni de serge rouge, de médiocre usage ; item deux fauteuils et trois chaises non [bourrés?] de foin et bourre de bon usage garnis de toile et à la dauphine, un autre fauteuil aussi à la dauphine où il n'y a que le séant rembourrré comme des dessus et garni de toile ; item deux autres fauteuils à l'antique dont le séant est rembourré et garni de tapisserie et hors d'usage ; item huit chaises à pliant tout à fait détruites, où il n'y reste que quelque peu de cuir, le bois d'icelles presque usé ; item un vieux [?] sans [ferrure/serrure?] dédoublé en dedans et une partie de sa couverture déchirée ; item quatre chaises de bois noyer pour servir auprès du feu à la nouvelle mode et de bon usage ; item deux autres chaises pour servir auprès du feu comme dessus à l'antique et presque usées ; item un grand mortier de bois avec son pilon de fer à piler le tabac ; item une paire de [questes] dudit seigneur, moitié fil et moitié laine, rayées après [bonnet ?] ; item deux porte-manteaux de domestiques de drap rouge avec des galons de livrée, dont l'un est tout à fait usé, et l'autre de bon usage ; item un tapis de Turquie pour mettre sur une table, tout fait usé ; item une petite table bois sapin avec son pliant, les trois quarts usée ;
item une tête à perruque avec son pied à l'antique avec trois mauvaises perruques dudit seigneur, tant à [bonnets] qu'à la brigadière ; item porte-chandelle de bois en [ ??] avec son [ressort] pour l'hausser et baisser ; item un grand panier bois fayard avec son couvert fait à tambour, servant pour sécher et échauffer le linge ; item une couverture de Catalogne pour lit, des plus grandes et plus que moitié usée ; item une robe de chambre de peluche [?] doublée de coton, de bon usage ;
et de ladite chambre nous sommes montés au second étage et entrés dans la chambre [?] auprès du fruitier et dans laquelle il s'est trouvé ; savoir : une arche bois fayard avec son couvert sans serrure, dans laquelle il ne s'y est rien trouvé de bon usage ; item un mauvais [Bay??] sans fermeture et hors d'usage ; item un mauvais [poillon = poellon ?] de fer aussi hors d'usage , item une mauvaise marmite de cuivre avec son couvert et un autre mauvais couvert de cuivre pesant le tout quatre livres trois quarts, y compris les garnitures en fer ; item un colllier de cheval servant pour le tirage, garni de cuir, presque usé ; item un mauvais attelage de chevaux pour chaise roulante hors d'usage, sans les boucles qui sont de fer ; item cinquante cinq livres et demi de vieux fer en cercle ; item une grande scie à [?] avec cinq pièces de fer servant à la monter, pesant dix livres avec une roue à dents de fer servant pour la dite scie ; item un grans panier d'osier sans couvert à quatre séparations ; item deux banquettes bois sapin ; item trois planches de chêne d'environ sept pieds de long et un de large, et deux de sapin de la même grandeur et largeur ; item un mauvais coussinet pour une chaise roulante couvert de [sargette] brune ; item deux petites pierres carrées de [molasse] pour foyer ; item deux mauvaises chaises pliantes hors de service, et une autre petite de noyer de bon usage ; item sept chaises de bois sapin, tant grandes que petites servant à tenir diverses marchandises ;
et plus outre n'a été procédé ; la nuit étant arrivée, j'ai renvoyé la continuation du présent à demain mardi vingt-deux du courant à sept heures du matin.
Signé sur la minute par les Srs. Dalbert, Crusilliat, Genin, de la Conche, Deglapigny [?] ;
et le lendemain mardi vingt-deux du courant j'ai continué le présent inventaire en l'assistance et présence que ci-devant et nous sommes montés au second étage dudit château, et sur la galerie d'icelui, il s'y est trouvé une grand échelle de vingt-un pas, et de là sommes entrés dans le grenier, dans lequel il s'y est trouvé, savoir : cinq arches de bois fayard venant de Beauge avec leur couvert, tant grandes que petites, sans serrure, de bon uage, et une autre granche arche qui était ci-devant garde-robe, bois de chêne, partie bois de sapin, plus que des deux tiers usée ; et dans lesquelles il s'est trouvé environ trente [cornues] de noix ; item un grand crible à cribler le blé de fil de fer, bois noyer, de bon usage ; item un autre crible à tour de fer [?] bois noyer, en menuiserie, faisant quatre sortes de blé aussi de bon usage ; item un autre crible de parchemin monté sur un cercle de bois, de même de bon usage ; item deux grands paniers couverts pour porter à dos de mulet à moitié usés ; item deux grands [?] de paille à tenir de la farine, presque neufs : item deux ruches d'abeilles au [toit?] de paille, neuves ; item un van à vanner le blé hors d'usage ; item une grande cage à tenir des cailles de bon usage ; item, une mesure appelée quarte et une autre ancienne appelée [toupine?] avec leurs [ferrures/serrures?] encore de bon usage ; item six quartes de poix, tant dans une caisse qua dans les [nasses?] de paille ci-devant inventoriées ; item une roue de chariot neuve, sans ferrure ; item douze quartes de blé noir ; item vingt quartes de froment ; item trois douzaines planches bois sapin de dix pieds de long et d'un pied de [travail] de large ; item vingt planches de bois de chêne aussi de dix pieds de long et un pied de [travail] de large ; item deux pelles à remuer le blé, de bois.
On passe à la salle "des Archives" : le bric-à-brac continue, mais on repère des documents, qui ne manquent pas d'intérêt
Et ensuite, nous sommes tous entrés dans les [archives???] du seigneur défunt, dans lequel (sic) il s'y est trouvé, savoir : une grande scie à bras montée sur du bois ; item une autre petite à main montée comme dessus, d'un demi pied ; item un cor de chasse de cuivre, des petits [?] une [ ????] avec son étui formant faux ; item une pelle de bois à remuer le blé neuve ; item, un petit fusil avec sa garniture jaune ; item un autre fusil à deux coups garni de fer ; item une vieille gibecière avec sa garniture de fer ; item un autre fusil garni de jaune avec sa fourrure de basane presque neuf ; item un autre fusil appelé canardière garni de fer avec une fourrure aussi de basane ; item un couteau à hacher la paille pour les chevaux à trois couteaux ; item deux grandes courroies de cuir blanc, neuves ; item, un fourneau de fer d''apothicaire ; item deux porte fusils de cuir avec leurs courroies et un petit bridon, aussi garni de cuir ; item un vieux charnier de fil pour porter à la chape ; item un petit coffre de noyer fermant à clef, dans lequel il s'y est trouvé une grande flasque à poudre de cuivre ; plus une serrure neuve à ressort avec sa garniture et clef ; plus un couteau neuf pour la cuisine ; item une caisse bois sapin neuve pour chandelles ; item une rape de la [??] du moulin ; item un grand panier d'osier avec son froment, dans lequel il s'y est trouvé trois grandes courroies de cuir blanc ; item un autre panier d'osier à deux couverts ; item une autre caisse bois sapin pour chandelles sans couvert ; item une autre caisse même bois avec son couvert et [?] dans laquelle il s'y est trouvé deux bandages couverts de peau neufs, plus deux grandes courroies de cur blanc pour chaise roulante, et une autre pour icelle ; plus deux fontes de pistolets à moitié usées ; item un [?] de filets de fil ;
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à prendre les oiseaux, très usé ; item un alambic de cuivre avec son chapiteau et ses anses de fer environ deux petits [?] pesant douze livres ; item, deux petits paniers de jonc de mer tout neufs ; item un porte-lampe de bois ; item un grand pot de terre à tenir les confitures avec un petit [?] ; item un petit entonnoir de fer blanc ; item une autre caisse de chandelles, bois sapin, avec son [?] et deux [éparres???] ; item un grand coffre bois noyer en menuiserie fermant à clé, dans lequel il n'y est trouvé deux garnitures de banc de [mouquette = moquette??] verte avec des franges, presque usées ; plus sept fourrures de chaises de [sargette] jaune tout à fait hors d'usage ; plus un tapis de [sargette] aussi jaune servant à mettre sur les chevaux, de même usés, plus neuf garnitures de tapis serge à la vieille mode pour [?] et non les [dossiers?], presqie usées ; plus trois bandes de tapis [?] assortissantes au lieu de la grande [?] aboutissant aux [portes archives] ; plus un morceau de toile [boccassincée] taché ; item, cinq boïtes pour orvietan avec leurs couverts d'étain commun ; item un [greffier] de fer en rond, avec ses deux branches ; item un autre greffier aussi de fer en carré, aussi avec ses branches : item un [tueur ?] de fer servant à transvaser le vin ; item un anneau de fer pour la vis du pressoir ; item une petite [?] appelée vulgairement [dolluire] servant à couper les [pre???] à moitié usée ; item un grillage de fer pour fenêtre, très usé ; item deux pelles de jardin toutes neuves ; item une girouette de fer aux armes dudit seigneur défunt, avec son montant ; item, un mauvais chauffe-lit sans [?] ; item quatre trépieds pour potager, de fer ; item un mauvais soufflet pour le feu ; item une petite caisse à tenir de bouteilles de liqueur, dans laquelle il y a huit bouteilles de verre et deux de [?], toutes vides ; item une autre caisse servant au même usage, avec quatre bouteilles de verre ; caisse item une autre même caisse avec deux bouteilles vides ; item une grande lampe à trois mèches [?] avec son chandelier de même, presque neuve : item trois petites tasses d'étain commun neuves et [?] petites boîtes de fer blanc sans couvert ; item une théière de cuivre avec son couvert tenant eau, dix tasses ; item une cafetière de fer blanc tenant environ six tasses, usée pour être trouée ; item poids à peser l'or à six pierres avec ses balances ; item un autre mauvais poids d'or et d'argent avec cinq pierres ; item un bassin à barbe de faïence avec son bassin d''argent [?] aux armoiries grandes dudit [?] ; item deux chandeliers de table avec les mouchettes et porte-mouchette, de même d'argent [?] aux armoiries ; item cinq couteaux à manche de bois noir avec leur virole d'argent ; item une théière d'étain avec son couvert et manche tenant environ cinq tasses ; item qu ??? onces de [coupe-rose] blanche en pierre ; item demi livre de cristal minéral ; item des fla ??? à tenir du tabac ; item quatre assiettes de faïence à servir pour mettre de la compote ; item deux assiettes de faïence en couleur ; item deux soucoupes de faïence brune colorée, l'une [?], lautre de [tombac] et composition, non égales ; item un briquet [?] à ressort tout neuf en pistolet ; item un petit étui servant pour tenir des épiceries, [?] ; item des grandes [?] à longue-vue en cinq pièces couvertes de chagrin, en bon état ; item des pinces d'acier pliantes, neuves ; item dix-huit petits moules de [masarine] en cuivre ; item un petit robinet pour [???] tout neuf ; item trois petites corbeilles d'osier à tenir d'rgent et monniae ; item une baïonnette pour la chasse avec son fourreau de cuir rouge ; item une mauvaise flasque de peau avec sa garniture de fer blanc ; item une caisse fermant à clefde bois de sapin dans laquelle il s'est trouvé une livre de bougie en douze chandelles ; plus deux salières de cristal ; item une tabatière d'olivier plate, plus un autre étui de cuir pour [?] à quatre [?] ; plus des petites Heures intitulées dédiées au Roi contenant les offices qui se disent dans [?] durant l'année, couvertes de chagrin noir, garnies autour d'argent et agraffes, et divers [?] aussi d'argent ; item une grande table longue de noyer en menuiserie à quatre tiroirs ; item [?] [figuettes?] de verre avec leur garniture d'étain et trois autres petites bouteilles de verre pour [liqueur?] ; item deux [?] pour tailler les [?], une neuve et l'autre à moitié usée ; item un [caten?? ??] sa clef, pour mettre à une porte de cave ; item un marteau de charpentier avec des tenailles et [?], hache, une rape, et deux percerettes médiocres, et un petit marteau tout de fer : item seize rabots
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tant gros que petits, avec tous leurs fers, le tout marqué aux armes du feu seigneur ; item une grosse percerette vulgairement appelée [taranelle] ; item une serrure à plot avec sa clef à moitié usée ; item deux cachets de fer à grands manches, l'un des armes dudit défunt et de sa maison et l'autre de la baronnie de Montfort ; item une grosse boîte de bois pour [l'une?] ; item des ciseaux de tailleur déjà usés ; item un rondeau de fer blanc servant à planter des fleurs ; item deux boîtes pleines de pièces pour jouer aux échecs ; item trois serrures avec leur verrou, deux desquelles ont leur clef et l'autre non ; item un étui à perruque couvert de basane noire, de bon usage ; item une petite caisse bois sapin avec son couvert dans laquelle il s'est trouvé diverses graines de jardin ; item une râpe à râper du tabac montée sur le bois, d'un demi pied de long, avec une autre sans bois, déjà toutes les deux presque usées ; item ne petite corbeille d'osier ; item une chaîne de fer pour servir de cordeau pesant une livre ; item deux [lorchapres] de charpentier, un grand et un petit ; item une serrure neuve à ressort avec sa clef et trois autres clefs y attachées ; item deux autres petites [en chapres] de menuisier ; item deux boîtes de bois pour tonneau neuves avec deux petits robinets aussi de bois, soit pipettes ; item un grand [terral?] de terre tenant environ cinq pots ; item un petit cadre doré en ovale, dans lequel il y a le portrait de notre dame sur cuivre ; item une caisse de liqueur bois sapin avec son couvert, vide ; item un filet de poisson appelé [tramalliet] ; item une boîte de fer blanc à tenir de [l'épil???] ; item une lampe de fer blanc déjà usée ; item deux burettes de verre servant pour l'huile et vinaigre ; item trois carafes de cristal avec leur bouchon, deux grandes et une petite et quatre de verre pour l'orgeade ; item un [bénetier] de verre ; item sept verres de cristal ; item un entonnoir de fer blanc à passer les liqueurs avec une grille dedans ; item une écuelle de [fer blanc??] avec son couvert ; item une livre et demi de cire jaune ; item un étui pour bassin et [coquemar] d'argent couvert de basane noire de bon usage ; item un autre étui pour perruque aussi couvert de basane noire, tout neuf ; item huit effigies d'empereurs sur carton sans cadre ;
item une grande cafetière de fer blanc battu, garnie de laiton, avec un petit robinet aussi de laiton, de bon usage : item une autre cafetière ; item une autre cafetière de fer blanc commune, usée ; item un brûloir à café, à boîte de fer à deux branches ; item une bonbonne de terre à tenir d'huile d'olive, tenant environ quatre pots, vide ; item une cruche aussi de terre tenant environ trois pots ; item une grande urne aussi de terre tenant environ vingt-cinq pots ; item un jeu de dames et tric-trac de bois d'inde noir avec les dames partie d'ivoire et bois d'inde avec cinq dés et deux cornets ; item onze bouteilles [arane?] pleines d'eau de vie commune ; item six autres bouteilles [arane?] vides ; item deux aiguières de faïence aux armes dudit seigneur ; item quatre écrans pour se garantir vers le feu, peints, avec leur manche ; item un pinceau de maçon pour blanchir, tout neuf ; item sept aunes d'indienne en deux [piles?] à fond blanc, à grandes fleurs ; [ item un bassin à barbe d'étain avec son [?] couvert de basane noire ; item sept tasses à confiture de faïence et une autre trouée par petits trous exprès, et deux petites bouteilles aussi de faïence ; item un petit plat aussi de faïence au fond dans le milieu les armoiries dudit seigneur ; item dix-sept tasses à café de porcelaine et onze soucoupes de même ; item neuf autres tasses de faïence et sept soucoupes ; item deux soucoupes à la Chine, une grande et une petite ; item un sucrier de bois avec son couvert fendu ; item un bonnet de velours presque neuf doublé d'un taffetas blanc garni autour d'un galon d'or ; item deux autres bonnets de basin brodés en laine ; item une grande cantine d'osier avec deux grandes bouteilles de verre, l'une desquelles est pleine d'eau de vie ; item une
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cafetière de faïence brune avec son couvert tenant environ six tasses et une théière?) de même sans couvert ; item une douzaine de petits pinceaux tout neufs ;
Quelques images!
item la g ??? de la Royale Maison de Savoie, de papier sur toile ; item une carte du Royaume an ?? de Hongrie de papier, aussi sur toile ; item une autre vieille carte de bas Rhin [?] sur toile ; item une autre carte de Royaume de France [?] acquisition aussi [?] ; item neuf planches sur papier, de différents jeux ; item l'ombre de celle de la [?] universelle en deux planches sur papier, l'une en latin, et l'autre en français ; item quarante-quatre pièces de différents dessins peints sur papier ; item t ?? quatre images de différentes qualités, neuves ; item quarante-quatre [?] pièces de différents dessins peints en fleurs, sur papier ; item cinq estampes f ?? grandes sur papier représentant divers personnages ,
item une alambic (sic) avec son chapiteau de même, pesant douze livres et demi ; item, une fontaine de cuivre avec son robinet de laiton et sa lunette dessous pesant vingt-quatre livres ; item un bassin d'eau aussi de cuivre pesant demi livre ;
Et outre n'ai procédé, la nuit étant arrivée, j'ai renvoyé la continuation du présent au vingt-trois du courant à sept heures du matin,
Signé la minute par tous les nommés.
Et le lendemain vingt-trois février nous sommes tous re ?? dans les susdites archives, où j'ai continué ledit inventaire comme ci-après ; item [?] pièces en petits cadres pour tableaux ; [benettier] et bras en chandelier d ?? en sculpture et sans aucune couleur ; item un quintal de [?] fer en [ri??] un demi quintal de [vieil?] fer en cercles et autres barres ; item vingt-quatre [?] d'étain fin, neuves pesant vingt-quatre livres et demi ; item quarante [?] encore étain fin ouvragé presque neuf, tant en plat de soupe, plats [?] bassin qu'autres plats orthogone ; item un bassin ovale d'étain fin aux [armes?] dudit seigneur , déjà ancien, pesant deux livres trois quarts ; item une aiguière et un [plat] à ragoût d'étain non marqué, pesant une livre et trois quarts ; item un [?] dont la plaque est de cuivre doré et ledit [benettier] est surmonté d'un [ou] en argent représentant St François d'Assise, rivé à la plaque, lequel [ou???] est d'argent, de même que ledit [benettier], y manquant trois clous ; item une bague à diamants montés sur l'or, lequel diamant est triangulaire, et deux petits diamants rouges à côté de ladite bague fine qui est dans un étui de [chagrin?] à clous d'argent ; item une autre bague ronde d'or avec un cachet aussi aux armes dudit seigneur défunt le tout pesant une once et trois quarts et un [seize] [?] poids, et poids de marc, ledit cachet dans un étui de chagrin noir et ladite bague [?] un autre étui à tenir des bagues, aussi couvert de chagrin noir ; item une boucle de ceinture d'argent avec un cachet aux armoiries dudit seigneur aussi d'argent pesant deux onces trois quarts, ladite boucle avec sa ceinture de poil de [chèvre?] et ledit cachet dans un étui garni de clous d'argent ; item une paire de [ ? ? ] boucles d'argent dont les talons sont de fer, pesant une once et demi même [p??] de plus ; item sept petites cuillers d'argent pour café pesant trois onces au [?] poids que dessus ; item quatorze livres quatre onces et demi poids [dusel] faisant [?] marc quatre onces et demi argent en deux chandeliers, une salière, des mouchettes et porte-mouchette, une cuiller à soupe et deux à ragoût, douze autres petites cuillers, douze fourchettes, cinq autres, plus petites cuillers et cinq fourchettes et deux [b??] l'une à tenir la savonnette et l'autre l'éponge pour [rapés ?], le tout aux armes dudit seigneur à la réserve des mouchettes et porte-mouchettes et un des douze cuillers ci-dessus [?]
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plus petites cuillers et fourchettes qui ne le sont, ledit dernier article des cuillers et fourchettes, ce sont les mêmes qui sont portés par l'inventaire qui fut fait lors du cachettement fait par ledit juge-mage ; item douze couteaux à manche d'argent aux armes dudit seigneur, l'on a pu peser les manches pour n'avoir pu les démonter, auxquels on a jugé y pouvoir avoir dix-huit onces d'argent ; item des pincettes d'acier [?] dont on a pu comprendre l'usage ; item une montre d'argent avec sa chaîne [?] de même faite par Charles François Bonnier à double boîte ; item une [ ?? ??] avec les [?] du même, garnies à double galon d'argent ; item un miroir de toilette à cadre de bois peint à la Chine d'environ un pied et demi d'hauteur, sur un pied et quelques pouces de large ; item deux cassettes aussi de toilette du même bois du cadre du miroir, fermant à clef, à l'une desquelles les [éparres?] sont rompues, dans lesquelles il y a une boîte à poudre, deux petites tabatières de même bois que ledit miroir ci-devant ; item quinze aunes et trois quarts de toile de [soie? Troyes ?] en pièce ; item un étui à rasoirs de chagrin, dans lequel il s'est trouvé cinq rasoirs et une paire de gros ciseaux ; item une paire de mauvaises bottes pliantes plus qu'à moitié usées ; item un parepluie (sic) encore de bon usage ;
De nombreux livres de formation religieuse
item un livre en deux volumes intitulé "les secrets de madame Fouquet" presque neuf ; item un autre intitulé "Exercice de piété pour tous les jours de l'année" en dix-huit volumes et tous reliés en basane rouge et dorée sur ce dernier à moitié usés ; item les "Psaumes de David" en trois volumes couverts de basane ; item "L'Ecclésiaste de Salomon" traduit en français en un seul volume, couvert de basane, moitié usé ; item un livre entier intitulé "Le mémorial de la vie chrétienne" en deux volumes, couverts de basane, usés ; item un autre livre intitulé "Abrégé du catéchisme" traduit d'espagnol en français par Mr Giraud, presque neuf, en trois volumes, couverts de basane ; item un autre "des rois" traduit en français moitié usé, en deux volumes, chaque volume fait par différents auteurs, couverts de basane ; item "L'histoire de l'Église" en trois volumes par M° Godeau, couverts de basane ; item un autre livre de [?] traduit en français en un seul volume couvert comme dessus ; item "le Livre de jour" traduit en français en un seul volume couvert de même ; item les [?] traduits en français en un seul volume ; item "le Livre des Nombres" traduit en français en un seul volume ; item "le Guide des pécheurs" traduit en français en un seul volume ; item le "Nouveau Testament" de l'édition de [?] et Clément huit ; item les "Confessions de St Augustin" par Mr Dubois en un seul volume ; item un livre intitulé "Retraite spirituelle" par le père Croiset en deux volumes, le premier manquant, n'y ayant que le second ; item, autre livre intitulé "Retraite pour les dames" par le frère [Guillière]. Item "Les Droits du Concile de Trente" en un seul volume ; item les "Dialogues de St Augustin" en un seul volume ; item les "Réflexions de la Genèse" par M . l'abbé Gouvernal en un seul volume ; item la "Vie de St Bernard de Menthon" en un seul volume ; item "L'Exode et l'Antique" en un seul volume ;
Et aussi, divers ouvrages pour la vie matérielle : nombreux manuels scientifiques (architecture, mathématiques…), quelques "classiques" littéraires (Horace, Molière, Racine…), des livres qui s'intéressent à l'Europe, à la paix… et quelques titres plus particulièrement tournés vers les dames.
item les tomes premier, trois, sept et huit des "œuvres de Molière" imprimés à Toulouse ; item les tomes trois, quatre et cinq des œuvres de [ ? Ennemond] ; item les "Voyages historiques de l'Europe" en trois volumes ; item le "Jardinier fleuri "historiographe en deux volumes (sic) ; item les "Satires d'Horace" en un seul volume ; item un petit livre intitulé "Le grand maréchal français" ; item les "Fables" de Monsr La Fontaine en un seul tome ; item un recueil de diverses "Oraisons funèbres" en trois tomes ; item "l'Histoire universelle" par Mr Rochet, en deux tomes ; item, la "Géographie" de Mr de la Conex en quatre tomes ; item les [?] de Mr d'Émery en deux tomes ; item "l'Architecture française" de Mr [Chavot?] en un seul volume ; item "L'Art de la chasse et de la pêche" en deux volumes ; item "les Pensées ingénieuses" en un volume ; item les "Voyages de campagne" en deux volumes ; item "Les moyens de se guérir de l'amour" en un seul volume ; item "Le Théophraste moderne" en un seul volume ; item "Le Livre des Comptes faits, ou Tarif général" en un seul volume ; item le premier tome de la "Bibliothèque des Philosophes [chimiques?]" ; item le "Testament politique du Cardinal de Richelieu" où il n'y a que le 1er tome ; item les "Satires" de Boileau en deux volumes ; item le "Tableau du Gouvernement des Cardinaux de Richelieu, Mazarin et de Colbert" en un seul volume ; item les "Critiques et Aventures de Charlemagne" en deux volumes ; item les "œuvres de Racine" en deux volumes ; item les "œuvres de Mr [Capiston?]" en deux volumes ; item les "œuvres de Mr de Pradon" en un seul volume ; item les [??cations] de mathématiques en un seul volume ; item "L'Histoire des principaux États de l'Europe" par Mr [Pasedolf?] en deux volumes ; item "Les soupirs de l'été" en deux volumes ; item "Le Cuisinier français" par Mr de la [Varoine,} en un seul volume ; item "La chimie facile pour les dames" en un seul volume ; item "L'Éloquence [?]" enseignée à une dame de
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qualité en un seul volume ; item "Les Œuvres curieuses" par le S. Girardet en un seul volume ; item "La Critique" en un seul volume ; item "Les Tragédies de M. Capiston"* en un seul volume les tomes 1er, second et quatrième de la "Vie du Comte D…" par Mr de [St Évremont] ; item tomes des "Mémoires de M. Rabuttin" ; item des "Lettres historiques et Querelles de deux [dames]" imprimées à Cologne ; item un "Projet de Paix perpétuelle en l'Europe" en deux volumes ; les "œuvres posthumes" de M. le Chevalier de Mère, en un seul volume ; item "L'Arithmétique" de Barème en un seul volume ; item le "Livre nécessaire" par le Sr Barème en un seul volume ; item la "Tradition des Pensées de David" en un seul volume.
Et attendu que la journée se trouve finie, et que demain jeudi vingt-quatre du courant la fête, j'ai renvoyé la continuation du présent inventaire au vendredi vingt-cinq du courant à sept heures du matin.
Et avons tous signé sur la minute, sauf M° Crusilliat qui s'est absenté avant la fin de la journée.
Sécutivement, étant advenu de vendredi vingt-cinq à sept heures du matin comme l'on se disposait à continuer ledit inventaire aurait comparu ledit Sr. Dalbert qui m'a représenté qu'il ne voudrait pas que le présent inventaire fût continué sans qu'il f^t assisté d'un procureur, et comm M° Crusilliat son substitut n'est pas de retour pour ce jour d'hui, le [?] d'ailleurs ledit Sr. comparant se trouve être appelé en Maurienne pour ses affaires pro ??? et qui sont pressantes, il m'a requis de surseoir le présent inventaire pour environ trois jours, offrant de supporter en son propre sans répétition les frais de nouveau transport de son procureur, de moi notaire, que du curateur et économe,
par quoi moi, notaire, après avoir ouï M° Genin et M. de la Conche, et attendu que tous les effets et titres qui restent à j ??? de ceux qui étaient sous les scellés lors du commencement du présent inventaire, sont res??? les archives sont il est parlé ci-devant, qui sont bien [voutées??], fermant avec une porte [?] et trois serrures, j'ai renvoyé la continuation du présent inventaire au vingt-un du mois prochain au présent lieu à huit heures du matin, et cependant à la réquisition du Sr. Dalbert, et du [c??] dudit M° Genin, j'ai chargé ledit M. de la Conche de tous les effets déjà inventoriés, comme d'un extrait des [rellonnles du présent lieu de Chamoux passés en faveur dudit feu Sr. [comptant?] sept cent soixante cinq feuillets écrits et se commençant par l'extrait de [reconnaissance de?] François Bouvard et finissant par l'addition de celle de M° François [Bipot?], lequel n'est point signé, relié et couvert de basane qui n'est point inscrit dans le présent inventaire ne l'ayant sorti que ce jour d'hui desdites archives pour faire la recette des servis portés, sur lequel M. de la Conche se soumit à la représentation d'iceux à peine de tous dépens, dommmages et intérêts, sous l'obligation de tous ses biens, présents et à venir, avec la clause de constitut. exp ?? sureté des effets qui restent à inventorier dans les archives dont s'agit, qui ne consistent qu'au reste de la bibliothèque et aux lettres,
attendu que le surplus des effets qui s' ??? est inventorié, j'ai fermé la porte desdites archives avec les trois clefs, lesquelles j'ai [?] audit M° Genin, et d'abondant, attendu que les sceaux ne peuvent pas tenir sur le fer, j'ai apposé une barre de bois au-devant de ladite porte et sur les entrées desdits fers, laquelle barre j'ai attachée au pommeau de ladite porte avec une ficelle, laquelle ayant nouée audit pommeau, j'ai apposé seulement mpn sceau en cire rouge, et à l'égard des clefs, autres que celles des archives, ledit Genin les a remises audit M. [?] et ensuite nous nous sommes tous retirés, après avoir vaqué, ledit M° Genin et moi, huit jours, y compris le venir et le retour à cheval, de tout quoi j'ai dressé mon procès-verbal, signé sur la minute par ledit Sr. Dalbert, par M° Genin et de la Conche, et le [?] et moi notaire soussigné, commis ai fait la présente expédition pour servir à l'office du tabellion d'Aiguebelle, le présent inventaire contenant sur ma dite minute [quarante]-et-une pages et trois lignes, y compris une apostille, quoique écrite par mon fils, l'ayant requis,
[Froperet] notaire
2012 - Recherche et transcription : A.Dh.
notes : les ADS connaissent un Jacques François Crusilliat notaire à Montmélian 1774-1792
lexique :
* cady / cadi, toile de laine un peu épaisse (à l'origine, serge fabriquée à Cadix)
* Capiston : capiston (n.m. argotique) officier des armées de terre et de l'air, capitaine.
* Ritte : toile de chanvre
Sources :
ADS, Archives en ligne - Tabellion d'Aiguebelle 1746 (2C 2144, page 84 du volume ( page écran 99/369 et suivantes)
• Notable
La famille Albert (ou Dalbert) était nombreuse à Orelle ; on y compte plusieurs notaires. Maître Pierre Albert ou Dalbert, notaire ducal, jouissait d'une grande considération dans sa commune et on l'y voit, en 1625 et 1630, remplir la charge de châtelain, ce qui équivalait à peu près alors à celle de receveur et de procureur municipal, avec quelques petites attributions judiciaires.
• Fermier ducal
Il devint aussi fermier des revenus ducaux dans la mestralie de St-Michel, ce qui avoisinait déjà beaucoup la noblesse. La perception des tailles et autres redevances et tributs était donnée aux enchères. Le fermier, quelles que fussent ses recettes, versait annuellement au trésor la somme portée dans son adjudication. S'il avait été prudent dans ses offres, s'il était habile à découvrir les oublis que commettaient facilement les tenanciers et les contribuables et un peu raide dans son exaction, il pouvait se faire de belles rentes. Or il paraît que Pierre Albert eut toutes ces qualités, à en juger par la fortune qu'il laissa à son fils.
• Un mariage noble
Celui-ci, ne fut pas moins habile que son père et, dès avant 1640, il avait des propriétés considérables; second pas vers la noblesse, il épousa demoiselle Philiberte, fille de noble Antoine de Mareschal de Luciane, seigneur du château de St-Martin-de-la-Porte. Le contrat de mariage fut passé le 2 septembre 1634. Les patentes de noblesse furent enfin accordées par le duc Victor-Amédée 1er, le 16 août 1635, et Jean Balthazard mit l'apostrophe dans son nom.
Ses armes furent : coupé, d'azur au lion d'or issant et d'argent au cœur de gueules frappé d'une flèche de sable pour devise, In suis viribus pretium, allusion au travail et à l'habileté du père et du fils, dont cette élévation était la récompense et pour cimier, une licorne issant d'argent.
• Un couac
Mais… les nouveaux et nombreux anoblissements prononcés par le Duc faisaient retomber sur les roturiers les tailles dont les nouveaux nobles étaient exemptés ! Donc, procès des communes, accords, nouveaux procès… Le peuple ne pliait plus si facilement.
Jean-Balthazard d'Albert eut 8 fils, dont Antoine (père de Joseph d'Albert) qui épousa Claudine, fille de Joseph Arestan, baron de Montfort, seigneur de Chamoux, Bettonnet, Montendry et Montgilbert; nous y voilà !
Joseph, fils d'Antoine, seigneur de Vimines, naît en 1722** ; il sera l'héritier universel de Joseph Arestan, baron de Montfort "son grand-père maternel" (testament du 30 octobre 1745).
Le voilà donc installé à Chamoux :
un précieux acte de 1775 récapitule les biens de Joseph d'Albert, et fait l'historique des propriétaires de la seigneurie de Chamoux.
Il est porté au tableau des vassaux du duché de Savoie (1787) pour les seigneuries unies de Chamoux, Montendry et Montgilbert.
En Savoie, les années 1770 voient de nombreuses communes racheter les droits de fief des seigneurs (la révolution française a procédé plus radicalement !). L'affaire semble en route à Chamoux en 1772: cette année-là, le conseil de la commune de Chamoux, émet une Délibération indiquant les seigneurs avec lesquels il y a lieu de traiter pour des affranchissements.
Joseph d'Albert a épousé Cécile, fille de l'avocat Didier de St-Michel en 1748 : il avait 26 ans, elle, 22 ans.
En 1783, ou 85, les deux époux vendent tous les biens qu'ils ont encore en Maurienne. Mais Noble Dalbert grapille des droits à Chamoux : après avoir fait "consigner" son fief en 1775, il revendique un droit absolu sur le Bois-Seigneur2 (finis les ramassages divers dans la forêt, et tant pis pour les "misérables"!)
Ils élèvent une fille : Marie-Marguerite, née en 1749, et 2 fils: Simon-Antoine, baron de Chamoux, né en 1754, et Jean-François, baron de Montendry, né en 1758.
(Jean-François toujours à court d'argent, ruine son aîné, qui ne compte bientôt plus que sur sa solde de militaire pour vivre.)
On trouve la trace d'autres naissances : Joseph en 1751, Josepha en 1752, Claudia début 1755, Josepha-Claudia fin 1755… : devant cette répétition des prénoms, on devinera que les décès en bas âge ne touchaient pas que les couches populaires…3
Cécile meurt à Chamoux en 1789, à 61 ans ; elle est inhumée dans l'église 4. Nous savons que le prêtre qui signe le registre fit partie des émigrés : dans une liste intitulée "Noms des Émigrés et des Déportés de la Maurienne pendant la Révolution française"5, on relève son nom pour la paroisse de Chamoux: Rambaud N., curé.*
Ultime honneur avant la tempête, le 2 septembre 1791, une patente confère le titre de baron au seigneur de Chamoux.
La Révolution française !
Ses deux fils sont engagés aux côtés des armées ducales, contre les Révolutionnaires français. Simon d'Albert meurt à Suse fin juin 1794, son frère Jean-François, grièvement blessé dans un combat en 1796, meurt à Novarre en mars 1800.
La Révolution française s'installe en Savoie, la chasse aux aristocrates commence, même pour la noblesse récente ; d'abord contre les émigrés, puis plus largement. On trouve Joseph d'Albert sur des listes des nobles.
Ses dernières années sont tristes. Son fils aîné est mort, le cadet est loin, blessé.
Où est sa fille ? (son gendre et son petit-fils sont militaires savoyards, "retraités" en 1794)
Ses biens ayant été mis sous séquestre, il vit d'une misérable pension que lui sert la Nation.
Il faut renoncer aux anciens signes de noblesse et de domination ; par contrat du 28 ventôse an II (17 mars 1794), "le citoyen Joseph d'Albert donne aux citoyens Joseph Tranchant et Antoine Barbier, de Chamoux, le prix fait d'abattre, moyennant la somme de sept cents francs, les meurtrières et les girouettes du château, ainsi que les tourelles au-dessus de la grande porte d'entrée".6
Quelques semaines plus tard, nouvelle alerte, il est convoqué par l'Administration :
29 Germinal (18 avril)
D’albert ex noble
Le citoyen Joseph d’Albert ci-devant noble, habitant à Chamoux, se présente devant l’Administration pour obéir à l’ordre verbal du maire de Chamoux qui lui a dit de se rendre dans le chef-lieu de ce district pour satisfaire à l’arrêté du représentant du peuple Albitte, du 2 Ventôse dernier, il observe qu’étant âgé de plus de 70 ans, ainsi qu’il en conste du certificat de naissance qu’il a exhibé en due forme sous la date du 21 7bre 1722, les dispositions portées dans l’article 1er dudit arrêté ne le comprennent pas, il ne peut non plus y être fourni par rapport à sa conduite et moralité, d’autant qu’elles sont certifiées civiques par la municipalité de Chamoux, et par la société populaire dudit lieu, ainsi qu’en conste*** des certificats qu’il exhibe sous date des 17, 25 et 27 germinal.
La lecture de ces pièces, a-t-il dit, doit convaincre les personnes les plus incrédules, en conséquence, il demande d’être renvoyé dans son domicile à Chamoux en protestant de son dévouement à la république, et de satisfaire pour tout ce qui peut le concerner à l’arrêté du représentant et il a renouvelé sa promesse de faire un don patriotique de cent quintaux de foin à la récolte prochaine à l’administration du district.
Vu lesdites pièces et ouï l’agent national, arrête que le citoyen Joseph Dalbert ci-devant noble n’est pas compris dans les dispositions de l’article premier de l’arrêté du représentant du peuple Albitte du 23 Ventôse dernier, pour être âgé de plus de 70 ans, en conséquence, qu’il est autorisé de reprendre son domicile à Chamoux (…) 7
Joseph d'Albert décède à Chamoux, "à son domicile", le 19 Brumaire An VI (novembre 1797), "à l'âge de septante sept ans" (?) sans précision de date de naissance dans l'acte 8. Les déclarants sont deux habitants de Chamoux.
Le statut de ses biens va rester longtemps incertain : les enfants sont loin, ils ont laissé la défense de leurs droits à des "procureurs" locaux. On voit l'administration passer progressivement d'un sequestre respectueux, à une tentation d'appropriation. Mais les biens sont seulement "ascensés", quand d'autres nobles (migrés) voient leurs propriétés vendues.
Voir : 1797-99, les Biens de feu Dalbert dans Textes à l'appui
Le château reste dans la famille après la Révolution : sa fille s'est mariée avec M. Graffion9, inspecteur des mines et colonel d'artillerie, officier dont les services ont été récompensés par le titre de baron. C'est elle qui hérite de la terre et seigneurie de Chamoux.6
2012- Recherche et transcription A.Dh.
Notes
* à partir de 1814, les Registres parioissiaux sont signés de : Jean-Baptiste Rambaud. Ce dernier meurt en 1820, après 18 ans de sacerdoce à Chamoux.
** l'auteur dit : 1742, ce qui est curieux ; or, un Joseph d'Albert, fils d'Antoine, apparaît bien sur les registres paroissiaux de st-Jean de M. de 1722 (1681-1751 - cote 3E394, page 223)
*** Il conste : du latin consto : « il est établi que »
Sources bibliographiques et iconographiques
1- Gallica: Travaux de la Société d'histoire et d'archéologie de la province de Maurienne : bulletin 1885 (VOL6) p.258 et suivantes.
2- AD073 : B 1262 F° 496 v°
3- AD073 : Registres paroissiaux Chamoux / Baptêmes 1740-1788 (cote 4E897)
4- AD073 : Registres paroissiaux Chamoux 1779-1813 (cote 3E117)
5- Gallica: Travaux de la Sté d'histoire et d'archéologie de la province de Maurienne : bulletin 1871 (VOL3) EXTRAIT DU RELEVÉ
6- Gallica: Travaux de la Sté d'histoire et d'archéologie de la province de Maurienne : 1911 (SER2,T5)-1914. Pages 183, 184….
7- AD073 (cote à préciser), ce document aimablement transmis par E. Compain daterait de 1794..
8- AD073 : Registres paroissiaux Chamoux 1793-1802 4E914
9- AD073 : (Archives et inventaires » 1792-1815). (Voir aussi leur contrat dotal AD073, cote 2C 2174, f° 841 = vue 402)
Pour les chercheurs : ressources à explorer
Archives Départementales de Savoie
ADS - Moyen-Age et Ancien Régime / Fonds des administrations d'Ancien Régime jusqu'en 1793 / Administration générale du duché
C 4921 Pièces produites, pour l’instruction des demandes, par des seigneurs (laïques), par ordre alphabétique des noms de ces seigneurs. – Lettres A à C. (1775-1792)
– État spécifique des fiefs dépendant du château de Chamoux, appartenant à noble Joseph d’Albert.
– Sommaire de la rente de la maison-forte de Saint-Avre, reconnue en faveur de noble Louis Chabod, seigneur de Lescheraine.
– Idem des servis dus au baron de Châteauneuf, dans les paroisses de Châteauneuf, Hauteville, Bourgneuf, Coise, Chamousset et Chamoux.
ADS - Savoie en général. Consignements des fiefs (SA 4). Reconnaissances, soit aveux et dénombrements, reçus et enregistrés du 7 septembre 1775 au 15 avril 1776 par Louis-Joachim Léger, substitut archiviste et commissaire général des Extentes de Sa Majesté.
Au début du registre : répertoire chronologique des personnes physiques et morales ayant effectué les reconnaissances avec analyses sommaires et table alphabétique des noms de lieux.
Consignants : (…) Joseph d'Albert, seigneur de Chamoux
Voir aussi ADS - Savoie en général. Consignements des fiefs (SA 6 - F° 154 et suivants (p. 150 à 156) : "Seigneurie de Chamoux, château, biens et rentes en dépendant"
Gallica: Travaux de la Société d'histoire et d'archéologie de la province de Maurienne : bulletin 1885 (VOL6) p.258 et suivantes : En 1749 et 1750, Joseph d'Albert vend à Jean-François de Livron, de Chamoux, tous les biens que son père possédait en Maurienne. (sa sœur aînée, Magdeleine d'Albert, a épousé Joseph de Livron en 1748).
http://as.archivesmultimedia.com Délégation générale pour les affranchissements. - Instruction des demandes. - Assemblées générales de communes, nominations de procureurs, etc. - Lettre C. - Délibération du conseil de la commune de Chamoux, indiquant les seigneurs avec lesquels il y avait lieu de traiter pour des affranchissements (1772).
un blason intéressant de 1664 au fronton d'une maison d'Orelle.
Au sommet la devise 'In suis Viribus Pretium', une licorne surmonte un cimier. L'écu est écartelé au 1 et 4 à la bande chargée de 3 coquilles qui est des Mareschal, grande famille en savoie.
http://patrimoine.amis-st-jacques.org/patrimoine_detail.php?CURR_ID_PATRIMOINE=664&ID_FORCE=DEPT&F_APPELANT=recherche_resultats.php&URL_APPELANTE=.
Notice de Foras*.
- Blason : p. coupé d'azur au lion d'or issant, et d'argent au cœur de gueules frappé d'une flèche de sable.
- Cimier : Une licorne issant d'argent.
- Devise : in suis viribus prætium. (en plus de ses propres forces ?)
(Reg. 36, Patentes de Savoie, fol. 206, Arch. de la Ch. des Cptes de Turin.)
Besson, Laiolo et le Blason de Savoie (Ch. des Cptes de Tu†rin), attribuent à tort à cette famille : de gueules au dextrochère d'argent sortant d'une manche d'azur tenant un T d'or surmonté d'une fleur de lys de même.
Cette famille, anoblie en 1685, a fait résulter de sa noblesse en 1728 à la Chambre des Comptes de Savoie, pour les cinq degrés suivants en ligne directe. Elle était du lieu d'Orelle-en-Maurienne et possédait des biens à Saint-Martin-la-Porte, Saint-Michel, Outre-Arc, etc.
I.JEAN-BALTHAZARD D'ALBERT (1), anobli par Pattes du 16 août 1635. Il épousa Delle Philiberte, fille de Ne Antoine de Mareschal et de Delle Diane Bay (Arch. Manuel). Elle était veuve dès l'an 1662 (Arch. du Sénat de Savoie, acte de curatelle du 13 juillet pour leur fils Joseph). |
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Ne et spe Pierre D'ALBERT, d'Orelle.seigr d'Outre-Arc avocat au S. S., passe une vente le 16 octobre 1694, signée dans sa maison. rière la Motte, Psse de St-Michel (Arch. Manuel) | Marguerite D'ALBERT demeurait en l729 à St-Michel, enterrée le 8 mars 1748, âgée de 80 ans (R. P. de St-J-de-Maur. ). |
II. Louis D'ALBERT, major au régim. royal de Roussillon, au service de France (1695), épousa Ne Delle Marie-Françoise d'Humbert. Elle fut enterrée le 12 oct. 1701 (Reg. Par. de St-Jean-de-Maur).
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Ne et Rd Messre Antoine D'ALBERT, pronot. apostol, 1er chanoine et chantre, vicaire-général de St- Jean-de-Maurienne (1687-96, 1721). Il fit donation générale de tous ses biens a son neveu Antoine (Arch. Manuel). En 1674, le 11 mai, il passa avec son frère Joseph une obligation de 1000 liv.tourn. en faveur de Ne Pantaléon Costa, Bon de St-Rémy, etc. (Ib)
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Ne Joseph d'ALBERT conseillr ducal, juge maje de Maur. (Pes du 12-11-l678. Arch.S.S.). Il épouse 1°) Delle Jacqueline fille de Ne François Vibert S.S.S.S., morte en devenant mère le 4-4-1682 (R.P. St-J-de-Maur) 2°) le 26 av. 1685, Delle Marie Angé- lique de Menthon de la Balme (R.P. Annecy le-Vieux) Il testa le 11-9-1694 (Arch.Manuel), fit un legs au chapitre de Maurienne; décès à 48 ans, enterré le 4-1 1695 (R.P. St-J-de-Maur) Sa veuve se remaria le 21-5 1696 avec Ne Pierre de Ro- chette Bondu Villard (R.P. Annecy le-Vx), |
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N.N mort jeune le 16 juin 1697 (R. P. de St-Jean-de-Maurienne) | Jacqueline. cérémonie baptism. du 12 juin 1698 | III. Ne Antoine d'ALBERT, qualifié de seignr de Vimines et de Cous, bapt. le 10 mars 1696 (R. P. de St-Jean-de-Maurienne), héritier universel de son père et de son oncle Antoine. Il vendit des biens situés à St-Martin-la-Porte. (Cont. des 21 mars 1720 et 18 mai 1721, Arch. Manuel). Il était encore en curatelle le 28 avril et le 8 août 1717, et qualifié-de seigr du château de St-Martin (Arch. du S. de Savoie). Il épousa Delle Claudine, fille du seigr Joseph Arestan, Baron de Montfort. Elle mourut le 24-12-1734 (R. P. St- Jean-de-Maurienne) ; lui av.1775. | Ignace baptisé le 30 sept. 1700 ; mort le 20 août 1704 (R. P. de St-Jean-de-Maur.) | François (1er lit, né et bapt. le 4 avril 1682 (R.P. St-Jean-de-Maur) |
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Antoinette-Madeleine, appelée ainsi dans 2 patentes, et Marguerite dans une 3ème,baptisée sous les 1ers noms le 14 août 1721 (R. P. de St-Jean-de-Maur.) épousa en 1ères noces Ne Joseph de Livron, fils de Ne Jean-François de Livron, natif de Chamoux, et de Delle Catherine du Verger. Mlle en était veuve avant 1758, et se remaria en 2èmes noces avec Jean-François de Glapigny. Pes 1758, 1759, 1760.Arch.du S. de Sav.). |
IV. Ne Joseph d'Albert, bapt. le 21 sept. 1722 (R. P. de St-J.-de-Maur.). |
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V. N, N. d'ALBERT, officier au régiment de Savoie-Infanterie, mentionné aux Pattes du 29 avril 1785. Sa postérité, s'il en a eu, n'est pas arrivée à ma connaissance.(2) | ||||
(1) J.Balthazard était fils de Pierre Dalbert, et, ainsi que son père, fermier des revenus ducaux à St-Michel-de-Maurienne. |
(2) NDLR : Qui est ce VN d'Albert cité par de Foras ? Il n'apparaît pas dans les divers actes concernant la famille de Joseph d'Albert. Mais, pour la descendance vérifiée de Joseph d'Albert, voir page précédente : celui-ci eut en fait deux fils Jean-François et Simon-Antoine qui moururent pendant l'émigration (sans enfant connu), et une fille Marie-Marguerite qui épousa François Graffion (ils eurent deux enfants, Julie et Joseph Graffion); le château de Chamoux, passa par héritage à leur fils, Joseph Graffion.
2013- Recherche et transcription A.Dh.
Sources :
Armorial et Nobiliaire de l'ancien Duché de Savoie d'Amédée de Foras (Bibliothèque diocésaine de St Jean de Maurienne)
Voici la transcription d'un "état des propriétés" du Seigneur Dalbert, conservé aux Archives départementals de Savoie. Les graphies déroutantes pour un lecteur moderne sont "modernisées" entre parenthèses. Les mots illisibles ou douteux sont signalés par des crochets. Les retours à la ligne ne sont pas dans l'original, à voir en ligne en cas de doute (adresse en bas de page)
Le XVIIIe siècle a vu les aristocrates s'affairer à reconstituer leurs droits, en embauchant des commissaires capables d'arracher aux vieux terriers l'historique de leurs possessions, et des droits féodaux applicables aux paysans propriétaires dépendant du fief. L'élaboration de la Mappe, qui exigeait des propriétaires un état de leurs biens (dans un but fiscal), avait du même coup réveillé leur intérêt pour les vieux droits oubliés.
Joseph de Montfort avait donc fait consigner ses droits le 13 février 1734 (voir plus bas).
Puis, en 1762 et 1771, le roi de Piémont-Sardaigne publie les Édits d'affranchissement: cette fois, les Seigneurs sont priés de négocier avec les paysans propriétaires les impôts particuliers liés au fief : quelques années avant la Révolution française, c'est le début de la fin de la féodalité en Savoie; moralement, ça ne passe pas bien - mais cela va représenter une belle rentrée financière pour des aristocrates souvent désargentés*.
L’an mil sept cent soixante et quinze et le vint cinquième jour du mois de novembre après midy à Chambéry au château Royal et dans le Bureau des Royales archives, par devant moi Louis Joachim Léger notaire Royal Substitut archiviste et commissaire des extentes de S. M. deça les monts, en cette partie député par L.L.E.E. nos Seigneurs de la Royale Chambre des Comptes par manifeste du trentième may (mai) dernier , et en présence des témoins cy après nommés.
S’est personnellement établi et constitué noble Joseph fils de feu noble Antoine Louis Dalbert Seigneur de Chamoux natif de Saint Jean de Maurienne habitant à Chamoux, lequel de gré pour lui et les siens en profitant du Bénéfice de la restitution en tems (temps) accordée par S.M. et publiée par le susdit manifeste, en suivant le consignement fait par noble Joseph Arestan, Baron de Montfort, Seigneur de Chamoux, Conseiller référendaire de S.M., le second août mil sept cent trente quatre entre les mains de M° Bauquis notaire et en additionnant à icelui confesse et reconnait tenir, vouloir et devoir tenir pour lui ses héritiers et successeurs quelsconques (quelconques) de l’un et de l’autre sexe, en fief noble lige et noble de S.M. Victor Amé troisième Roi de Sardaigne de Chipre (Chypre) et de Jérusalem duc de Savoie, Prince de Piémont, et de ses Royaux Successeurs à la Couronne,
A l’acceptation et stipulation de moi dit notaire et commissaire
D'abord, l'historique de la Seigneurie
A savoir la terre Seigneurie, Juridiction et mandement de Chamoux dans la province de Savoie
laquelle fut vendue et inféodée par lettres patentes du dix huitième aoust (août) mil quatre cent vint (vingt) sept par S.M. le prince Amédée duc de Savoye en faveur de noble Jean de Seissel Seigneur de Barjact pour lui et les siens hoirs (héritiers) et successeurs quelsconques (quelconques) de l’un ou l’autre sexe, sous la nature de fief ci-devant désigné avec pouvoir d’en disposer par testament, vente, cession et destination en faveur de tous autres, lequel noble Jean de Seissel qui avait épousé demoiselle Marguerite fille d’Urbain de la Chambre en qualité d’héritier du Seigneur Gaspard de la Chambre son oncle à forme de son testament du premier juillet mil quatre cent cinquante quatre, lequel noble aimon de la chambre laissa noble louis et celui cy (celui-ci) noble Jean qui obtint l’investiture dudit mandement de Chamoux de S.A.R. le prince Charles Duc de Savoye par pattentes (patentes) du dix huitième juin mil cinq cent dix sept ; lequel noble Jean laissa autre Jean son fils et celui-ci noble Jean Louis de la Chambre, duquel la dite terre et mandement de Chamoux parvint à noble Louise de la Chambre sa sœur,
- laquelle par son testament du second septembre mil six cent vint (vingt) trois institua pour son héritier S.A. le prince Thomas de Carignan qui institua pour son héritier le prince Emmanuel Philibert de Carignan son fils,
- lequel par contrat du treizième février mil six cent huitante huit [Jacono] notaire vendit ladite terre et mandement de Chamoix à noble Philibert Chapel de Rochefort qui par son testament du dix septième juin mil sept cent et six reçu par les notaires Savey et Tardy institua pour ses héritiers universels les nobles Jean et Jean Louis Chapel de Rochefort ses enfants,
- lesquels par contrat du vint (vingt) huit octobre mil sept cent quinze reçu et signé par M° Blanc notaire vendirent à S.E. Messire Pierre de Meillarède, Ministre d’état de S.M. et premier président en la chambre des comtes de Piémont pour lui et ses amis à élire en la dite terre mandement, juridiction et Seigneurie de Chamoux consistant aux quatre paroisses de Chamoux, Bettonnnet, Montendry et Montgilbert avec les biens, fiefs, droits et revenus en dépendants (dépendant) pour le prix et somme de vint (vingt) deux mille écus de six florins pièce monnoye (monnaie) de Savoye,
- et par autre contrat du neuvième novembre ditte (dite) année reçu et signé par le dit M° Blanc notaire S. ditte (dite) E. le Seigneur de Meillarède élu en ami noble Joseph Arestan, Baron de Montfort, maître auditeur en la chambre des Comptes de Savoye pour la Seigneurie et juridiction des paroisses de Chamoux, Montendry et Montgilbert, fiefs, biens fonds droits et revenus en dépendants (dépendant) pour le prix et somme de cent et six mille florins de Savoye, et ne se réserva que la Seigneurie et juridiction de la paroisse du Bettonnet avec les fiefs, droits seigneuriaux et biens fonds situés en icelle, pour raison de quoi il promit payer en acquittement des dits Seigneurs de Rochefort la somme de vint (vingt) mille florins.
- Laquelle terre, mandement et juridiction de Chamoux comprend comme sus dit les paroisses de Chamoux, Montendry et Montgilbert, en tant que s’étendent les dites paroisses et jouxte les confins d’icelles
- et est parvenue au dit noble Joseph Dalbert reconnaissant avec les fiefs, rentes, biens fonds et autres droits et revenus en dépendants (dépendant) en qualité d’héritier universel du dit noble Joseph arestan Baron de Montfort Seigneur de Chamoux son aïeul maternel a formé de son testament solennel du trentième octobre mil sept cent quarante cinq.
Ensuite, le détail des possessions de la Seigneurie
Dans l’étendue de laquelle Seigneurie et mandement de Chamoux et des dittes (dites) trois paroisses, le dit noble Joseph D’albert confesse, déclare et reconnaît avoir le mère mixte empire et omnimode juridiction, haute, moyenne et basse, les prés, terres, bois, bâtiments, moulins, fournaux (fours), marais, montagnes, mines, minéraux, chemins, publics, droits de pêche et de chasse, cours et décours d’eaux, communes, paqueages (pacages), affouages, boucherie et langues, le droit des amandes et […], corvées, angaries, perangaries, ensemble le droit d'établir juge, greffier, châtelain, curial, métral et tous autres officiers nécessaires pour l’administration de la justice en première et seconde instance, avec pouvoir d’ériger fourches paibulaires, plots, piloris et tous autres artifices pour l’exercice de la justice et pour l’exécution des criminels et généralement tous les autres droits quelsconques (quelconques) dont le souverain a joui et pu jouir avant l'inféodation ci-devant désignée sauf et réservés la souveraineté et l’arrière fief.
Plus confesse et reconnaît tenir et posséder de S. ditte (dite) M. comme dessus son château de Chamoux avec ses places, curtines (courtines), entrées, sorties, appartenances et dépendances, ensemble les biens fonds et possessions existants aux environs du dit château
et ne formants (formant) qu’un seul et même mas de la contenance totale de deux cent quatre vint (vingt) neuf journaux trois cent quarante quatre toises et quatre pieds à la mesure de Savoyes situés rière la Ditte (dite) parroisse (paroisse) de Chamoux
et inscrits sous les numéros mil cinq cent treize, mil cinq cent quatorze, mil cinq cent vint (vingt) deux, mil cinq cent vint trois, mil cinq cent vint quatre, mil cinq cent vint cinq, mil cinq cent vint six, mil cinq cent vint sept, mil cinq cent vint huit, mil cinq cent vint neuf, mil cinq cent trente, mil cinq cent trente un, mil cinq cent trente deux, mil cinq cent trente trois, mil cinq cent trente quatre, mil cinq cent trente cinq, mil cinq cent trente six, mil cinq cent trente sept, mil cinq cent trente huit, mil cinq cent trente neuf, mil cinq cent quarante, mil cinq cent quarante un, mil cinq cent quarante deux, mil cinq cent quarante trois, mil cinq cent quarante quatre, mil cinq cent quarante cinq, mil cinq cent quarante six, mil cinq cent quarante sept, mil cinq cent cinquante deux, mil cinq cent cinquante sept, mil cinq cent cinquante huit, mil cinq cent cinquante neuf, mil cinq cent soixante deux, mil cinq cent soixante trois, mil cinq cent soixante quatre, mil cinq cent soixante cinq, mil cinq cent soixante six, mil cinq cent soixante neuf, mil cinq cent septante deux, deux mil cent trente huit et deux mil cent quatre vint six de la mappe de la ditte (dite) parroisse (paroisse) de Chamoux.**
On peut voir que les propriétaires du château de Chamoux surent regrouper leurs terres ! Jusqu'au Gelon,
l'ensemble foncier est cohérent, à deux "trous" près. Au sud, on repère les terrains qui permettaient au
seigneur de contrôler le cours du Nant de Montendry, puis les bois pour la coupe. (cliquer pour agrandir)
Plus rière la parroisse (paroisse) de Montendry une pièce de bois située au lieu dit au Sougey contenant cent vint (vingt) quatre journaux, trois cent quatre toises et deux pieds inscritte (inscrite) sous le numéro deux mille huit cent soixante huit de la mappe de la ditte ((dite) parroisse (paroisse),
Plus rière la parroisse (paroisse) de Montgilbert la quantité de cinq cent quatre vint (vingt) quatorze journaux sept toises et sept pieds à la ditte ((dite) mesure de Savoye en Bois, taillis inscrits sous les numéros quatre cent trente six, onze cent septante trois, et treize cent vint (vingt) sept de la mappe de la ditte (dite) parroisse (paroisse).
Et Rière la parroisse (paroisse) de Bettonnet deux pièces de vigne inscrittes (inscrites) sous les numéros trois cent huittante neuf et trois cent nonante six de la mappe de la ditte (dite) parroissse (paroisse) de la contenance totale de six journaux cent cinquante cinq toises et cinq pieds à la ditte (dite) mesure de Savoye.
Tous lesquels bien situés rière les dittes (dites) quatre paroisses dépendants (dépendant) du dit château mandement et juridiction de Chamoux ont été déclarés féodaux par quatre arrêts de la délégation générale tous et datte (date) du treize février mil sept cent trente quatre. Signé par extrait Guigas secrétaire.
Et quant au revenu d’iceux de dit noble Joseph Dalbert reconnaissant déclare s’en rapporter à celui pour lequel ils se trouveront fixés par les opérations de la péréquation générale de Savoye.
… ce qui représente au total : 993 journaux, 810 toises, 18 pieds mesure de Savoie, soit : 995 journaux, 10 toises, 2 pieds mesure de Savoie - à la mesure de la Mappe, 1 journal = 400 toises carrées= 2948,38m2 :
soit 2.933.638 m2 : 293 Ha toutes terres confondues sur l'ensemble du mandement.
(actuellement, la surface de Chamoux est d'environ 1000 Ha)
Revenu estimé des terres (à prendre avec beaucoup de réserves!) : ± 3150 livres de Piémont annuelles
Ce qui placerait Joseph Dalbert à la frontière entre noblesse moyenne et noblesse vraiment fortunée.***
Puis les droits de fief (impôt féodal sur les habitants non nobles du fef):
censes, servis et autres tributs annuels
Plus les rentes féodales dépendantes du dit château mandement et juridiction des Chamoux déclarées féodales en partie par arrêt de la ditte (dite) délégation générale du dix neuvième may (mai) mil sept cent trente deux.
Lesquelles rentes en conformité des rénovations qui en ont été faittes (faites) à cause dudit château et Seigneurie de Chamoux, comportent les censes, servis et autres tributs annuels cy (ci) après tirés en sommaire avec le droit de fief et direct domaine des biens fonds et possessions pour raison desquels ils sont dûs savoir.
Rière la ditte (dite) parroisse (paroisse) de Chamoux cent septante sept varcines la moitié et dix huitain d’autre tant en froment que grumeaux. Septante trois varcines la moitié et dix huitain d’autre tant en avoine qu’en chataignes, cinq varcines les trois quarts. Sexte et septante [deurain] d’autre varcine de fèves, cent quatre vint (vingt) sols le [serain] et septante [deurain ] d’autre sol forts, quatre sols les deux parts sexte et vint (vingt) quatrin d’autre sol gros tournois, quatre deniers et demi viennois seize poules et les deux tiers d'autre quatre [engins] et demi. Demi livre de [lire] et le quart et sexte d’une journée d’homme.
Plus Le dit Seigneur reconnaissant confesse et déclare que chaque particulier faisant feu
- rière le village de Villardizier parroisse (paroisse) du dit Chamoux lui doit un fagot de foin et un vandangeur (vendangeur) pour raison de leur affouage soit pour le droit qu’ils ont de couper de Bois pour leur utilité dans la montagne située au dessus du dit village de Villardizier, à eux anciennement abergée sous cette servitude par les auteurs du dit Seigneur reconnaissant
- Rière La parroisse (paroisse) de Montendry quatre vint (vingt) sept sols le quart sexte, quarante huitain et septante deuzain ([douzain ?] d’autre sol fort, cent vint (vingt) sept quartes le quart et sizain d’autre quarte de froment, trois seitiers aussi de froment, soixante deux quartes le quart et trente sizain d’autre quarte d’avoine, quatre seitiers aussi d’avoine, six copets le douzain trente sizain et quarante huitain d’autre copet de grumeaux, une livre et tier (tiers) de lire et douze poules les deux tiers et quarante huitain d’autre copet à observer que dans la ditte (dite) quantité de servis en avoine et poules portés par un abergement passé aux communiers de la ditte (dite) parroisse (paroisse) de Montendry par le Seigneur messire Jean comte de la Chambre le vint (vingt) un septembre mil cinq cent soixante cinq et autres précédents y relatés.
- Rière la parroisse (paroisse) de Montgilbert quatre vint (vingt) sols la moitié et trente sixain d’autre sol fort trente quatre quartes le sexte et vint (vingt) quatrin d’autre quarte de froment, cinq copets et quart de seigle, septante cinq quartes le tier (tiers) et vint (vingt) quatrin d’autre carte d’avoine, huit quarte le tier (tiers) et vint (vingt) quatrin d’autre quarte de fèves, deux livres trois quarts et les sizain et septante deuzain d’autre livre de lire et neuf poules le quart et sexte d’autre.
- Rière la parroisse (paroisse) d’Ayton vint (vingt) quatre varcines de froment le douzain d’une et le douzain et trente sixain d’autre varcine de froment, douze copets et le quart d’autre copet aussi de froment et dix sept sols deux deniers les trois quarts et vint (vingt) quatrin d’autre denier fort.
- Rière la parroisse (paroisse) de Bonvillaret deux varcines de froment quatorze copets les deux tiers [seizain] et cent quarante quatrin d’un et les deux tiers seizaine et septante douzain d’autre copet aussi de froment huit varcines de seigle quarante deux copets et le trente sizain d’autre copet aussi de seigle, vint (vingt) varcines et le quarante huitain d’autre varcine d’avoine, trois rasières le tier (tiers) seizain et cent quarante quatrin d’une et les deux tiers sexte et seizain du douzain de la douzième d’autre rasière d’avoine, trois copets la moitié et douzaine d’autre copet aussi d’avoine, un chapon, une poule le sexte trente sizain et quarante huitain du douzain d’autre poule, et soixante un sols deux deniers les trois quarts et vint (vingt) quatrin d’autre denier fort.
- Rière la parroisse (paroisse) de Notre Dame de Randens cinq copets les deux parts sexte et vint (vingt) quatrin du douzain d’autre copet d’avoine, un chapon et neuf sols neuf deniers le sexte et sizain d’autre denier fort.
- Et riere la ville et territoire d’Aiguebelle quatre vint (vingt) deux sols et cinq deniers forts trente et un sols forts excucellés et deux poulles (poules) ; et c'est avec de tous les servis dûs riere chaque parroisse (paroisse) quant au bled (blé) à la mesure d’aiguebelle, les plaits, laods [vends] et tout direct domaine de fief .
(ci-dessus, la transcription a beaucoup souffert par ignorance du lexique)
Notons cependant, outre l'argent (une trentaine de livres?) et les végétaux (avoine, blé, froment, seigle, grumeaux, châtaignes, fèves), un revenu annuel de 2 chapons et 40 poules (nous négligeons les fractions de poule!)
Plus le dit seigneur reconnaissant déclare lui être due la cense annuelle de la somme de cent et seize livres pour et sur le moulin situé au lieu dit de Chamoux avec les places, appartenances et dépendances inscrit sous le numéro quinze cent treize de la mappe de la ditte (dite) parroisse (paroisse) lequel moulin est déjà compris dans le nombre des biens féodaux ci devant désignés, laquelle cense lui est due à forme de l’abergement par lui passé à Noel et Joseph Molliet père et fils par acte du dix huitième janvier mil sept cent quarante sept.
Plus autre cense annuelle de la somme de quarante livres au dit Seigneur reconnaissant due en vertu d’un abergement par lui passé à François Masset, Jacques Christin et Jean Louis Aguettaz du cours d’eau pour batir édifices et artifices riere la parroisse (paroisse) de Montendry, ainsi que du dit abergement il conste par acte du vint (vingt) un avril mil sept cent cinquante trois.
Soit 156 livres annuelles pour ces deux biens
Plus et finalement le dit Seigneur reconnaissant déclare qu’il y a eut (eu) plusieurs affranchissements, soit diminutions de servis à cause des dittes (dites) Rentes dépendantes du dit château et Seigneurie de Chamoux desquels cependant il ne peut justifier quant à présent, faute d’être nanti des actes et titres nécessaires à cet égard.
Et tout le contenu au présent aveu et dénombrement le dit Seigneur de Chamoux déclare être juste et fidèle en conformité de l’Edit du seizième avril mil sept cent trente quatre.
Promettant d'avoir à gré et observer sans jamais y contrevenir directement ni indirectement en jugement ni dehors, aux peines portées par le dit Édit et à celles de tous dépends dommages et intérêts, sous l’obligation et constitution de tous ses biens présents et avenirs (à venir) déclarant en outre les fiefs Seigneurie, Juridiction, biens fonds possessions Rentes Censes Servis et autres droits ci devant spécifiés et reconnus n’être affectés d’aucune charge envers quelques communauté ou autres personnes que ce soit le tout sans préjudice des droits de S.M.
- et notamment à la cavalcade imposée en mil sept cent trente quatre et mil sept cent quarante deux, du payement (paiement) de laquelle le dit reconnaissant promet de justifier toutes fois et quantes (quand] il en sera requis
Fait et prononcé au dit lieu en présence de sieur Thomas fils du Sieur Hyacinthe [Heurteur] natif bourgeois et habitant cette ville Secrétaire dans les Royales archives et de M° Guillaume Forest Piollat l’ainé commissaire d’extentes natif de la parroisse (paroisse] de St Ours aussi habitant de cette ville témoins requis.
X paternel et ancien et sous hommage lige [ut supra]
X X sont compris quatre setiers d’avoine et trois poules [ut supra].
Le dit noble Dalbert Seigneur de Chamoux et les témoins ont signé sur la Minute, et moi dit notaire et Commissaire général des extentes de S.M. [stipulant] etrecevant ai signé et expédié le présent pour le service du Roi, quoique par M° Guillaume Fores Piollat soit écrit à ma réquisition Ainsi est.
Louis Joachim Leger
2012- - 2015 Recherche et transcription A.Dh.
Note
* Sur les données historiques, nous nous appuyons sur "La Savoie au XVIIIe siècle" de Jean Nicolas (Fontaine de Siloe, 2e éd., 2003)
** Pour retrouver les numéros des parcelles, voir la mappe sarde (cadastre 1728) : ADS - Archives en ligne -> plans cadastraux
*** Voir l'étude de Jean Nicolas : "La Savoie au XVIIIe siècle" en particulier p. 783:
- Le revenu annuel de la noblesse "moyenne" tient à cette époque dans une fourchette de 1000 à 3000 livres.
- le revenu annuel des grosses fortunes nobles va de 3000 à 9000 livres.
Sources bibliographiques
Archives Départementales de Savoie - Archives en ligne > Recherche dans tous les fonds - Recherche par cote : SA 4 > "Savoie en général. Consignements des fiefs. Reconnaissances, soit aveux et dénombrements, reçus et enregistrés du 7 septembre 1775 au 15 avril 1776 par Louis-Joachim Léger…" Voir : SA 4 (pages 81 à 84) (Ouf!)
Travail de fourmi pour cette page, où il a fallu fouiner dans les registres paroissiaux et communaux de 3 villages pour préciser, et parfois rectifier les rares informations trouvées sur la famille Graffion. Aussi, les références aux Registres sont tout particulièrement précisées en bas de page. A.Dh.
Après le XVIIe siècle où le château de Chamoux fut peut-être plus un bien immobilier source de revenus, qu'une maison où l'on vit, une nouvelle famille s'était installée dans les murs : Albert Arestan de Montfort, puis son petit-fils Joseph d'Albert, au XVIIIe siècle, seigneurs de trois paroisses.
Puis, l'ère révolutionnaire a liquidé ce qui restait de féodalité. Restaient cependant des propriétés foncières, que les nobles ont souvent pu récupérer au retour de la Savoie au Royaume de Piémont-Sardaigne.
Au XIXe siècle, le château de Chamoux et ses terres allaient se transmettre encore par héritage.
Mais les lignées bifurquent, les noms des familles changent car on voit les biens transmis d'une épouse défunte à son mari - ou l'inverse : soudain, les enfants sont rares - il est vrai qu'on se marie tard.
Ces seigneurs (les fils de Joseph d'Albert, le baron Graffion, le comte de Sonnaz), n'ont plus de rôle politique majeur ; ils ont en commun leur métier : ce sont des militaires, avec une solde, une retraite, intégrés dans une armée moderne, assez éloignée des troupes levées par les grands seigneurs des XIVe et XVe siècles.
le 5 décembre 1772, un contrat dotal lie Marie-Marguerite d'Albert, fille aînée de Joseph et Cécile d'Albert, née en 17491, au Baron François Graffion2; elle l'épouse en avril 1773 (elle a 24 ans, il en a 46)2bis
François Graffion est né à Saint-Pierre d'Albigny en septembre 1727. 3
Il poursuit une carrière d'officier dans l'artillerie.
Anecdote : à l'occasion du passage de la princesse de Lamballe et du roi Victor-Amédée III à St-Jean de Maurienne en 1767 "Mrs les nobles sindics , suivant leur commission portée par délibération du 25 février proche passé, ont eu l'honneur de prier Mgr notre illustrissime Evêque de donner son sentiment sur les dispositions à prendre pour rendre à S. M. tous les devoirs qui dépendent de la ville, à son arrivée, séjour et passage. Il leur a répondu qu'il convenait entr'autres de faire un feu d'artifice, et comme il n'y a personne icy qui soit à même de le dresser, Mrs les sindics ont été priés d'écrire à M. Graffion, officier d'artillerie, pour savoir le prix d'un feu d'artifice proportionné à l'étendue de la place qui est entre l'Evêché et la cathédrale et aux fonds dont la ville peut disposer." 4
Ils ont au moins une fille, Julie5, et un fils, Joseph-François-Marie Graffion, né à St-Pierre d'Albigny, en 1774.5 Le parrain est son grand-père (l'histoire se répète), noble Joseph d'Albert, et la marraine est sa grand-mère, Marie-Cécile d'Albert née Didier.
Le titre de baron est accordé par le roi en daté du 27.5.1788 à François Graffion. (un Extrait des Registres de la Chambre des Comptes confirme ce titre : document passé en vente en 2011)
Jusqu'en 1794, le baron Graffion échange avec son beau-frère Simon d'Albert, capitaine des grenadiers dans le régiment de Maurienne (côté sarde), dans divers courriers où ce dernier lui livre ses soucis.6
François Graffion a des biens à St-Pierre d'Albigny. Militaire, il finit colonel, retraité, le 14 frimaire an XII (1803 ; il a 70 ans). (Son fils, Joseph est également mis à la retraite à la même date, avec le grade de lieutenant, à 26 ans).7
François Graffion semble s'intéresser aux affaires de la paroisse : on trouve sa signature en tant que témoin à plusieurs reprises sur des registres d'état-civil. 8
François, et/ou Joseph s'occupe(nt) de leurs domaines ; Maurice Messiez cite leur pressoir au Bourget de St-Pierre d'Albigny : ils exploitent donc aussi les vignes de leur premier domaine sur la rive "adret" de la Combe.
En juillet 1811, à 37 ans, son fils Joseph-François-Marie Graffion "fils de vivant François Graffion et de feue Marie-Marguerite d'Albert" épouse à Saint-Hélène du Lac, "demoiselle Françoise-Catherine de Roberty, native de Ste-Hélène, fille de François-Auguste de Roberty, et de Dame Thérèse de Gerbaix de Sonaz"9 âgée de 23 ans.10
(En 1794, pendant le règne de la Terreur en France, la famille de Roberty a pris la route de l'exil, comme beaucoup de familles nobles de Savoie et s'est réfugiée à Turin. Par suite d'un décret de la Convention tous ses biens ont été confisqués et déclarés propriété de l'État.
A son retour, après la Terreur, le baron de Roberty est rentré en possession de ses biens de Ste Hélène (dans le courant de l'année 1808). Après sa mort en 1810, ses filles ont hérité et se sont partagé l'ensemble des domaines des De Roberty.)
Blason de la famille de Roberty (Armorial de Foras)
Quand Marie-Marguerite née d'Albert meurt-elle ? (Meurt-elle d'ailleurs en Savoie ?) Les registres d'état-civil ne l'ont pas révélé. Unique héritière des biens de ses parents, elle est dite "feue" (décédée) au mariage de son fils Joseph, en 1811.
Le 10 mai 1814, les registres de Chamoux notent le décès de Balthazard de Roberti.11 , de Sainte-Hélène du Lac, fils de feu Auguste de Roberti, baron de Sainte Hélène du Lac, et de Thérèse de Gerbaix de Sonnaz, âge de 31 ans - mort chez sa sœur ?)
Le vieux baron, François Graffion, "fils de Stéphane", apparaît à son tour sur le registre paroissial des décès de Chamoux* : il meurt en février 1816, "âgé de plus de 80 ans". Il a 89 ans.12
Après le retour de la Savoie au Duché, et la reprise en mains, Turin nomme le baron Joseph syndic .
Puis le château de Chamoux s'ouvre à nouveau à la fête, pour Louise, la sœur de Françoise-Catherine de Roberty ; les domaines séquestrés de la famille de Roberty avaient souffert de la Révolution: est-ce l'explication de ce mariage "invité" ? (Louise est bien attestée, baptisée en 1788 à Ste-Hélène du Lac.13)
Joseph Graffion apparaît en effet sur un registre paroissial de Chamoux (hélas tenu par le redoutable curé J.B. Rambaud), à l'occasion du mariage de Louise de Roberty et du comte Joseph Martin Montu, le 20 novembre 1817.14 Était-il témoin du mariage ?
Aide bienvenue, pour le déchiffrage de
l'Acte de mariage de Louise de Roberty ! 14
Joseph Graffion meurt à Chamoux en janvier 1821 (à 47 ans).15
Sa veuve et héritière se remarie en 1824 avec le général comte Hippolyte de Gerbais de Sonnaz, et décède à Turin en 1831.
L'arrivée d'Hippolyte de Gerbaix de Sonnaz à Chamoux est certaine. Nous n'avons pas d'acte concernant son mariage.
Une Arlésienne à Chamoux…
Reste à en préciser la date du 1er mariage d'H. de Sonnaz… mais aussi le prénom de son épouse qui fit passer le château de Chamoux des Montfort / Albert, aux Sonnaz. En effet, il y a divergence entre les sources érudites locales.
Car… en manque de preuves par les Registres locaux pour ce mariage, nous avons parcouru les notices d'auteurs du voisinage.
Selon Christian Regat, "Le château passa ensuite à son gendre, le baron François Graffion, colonel et inspecteur général des Mines. Le fils de ce dernier, mort sous postérité en 1821, laissa le château à son épouse, Jeanne de Roberty de Sainte-Hélène qui se remaria en 1824 avec le général comte Hippolyte de Gerbais de Sonnaz. Jeanne de Roberty [décéda] en 1831."
Mais, Maurice Messier (dans La Combe de Savoie autrefois) écrit : "Par l'intermédiaire de Céline de Roberty, veuve du baron Graffion, [le château de Chamoux] devint la demeure de son second mari, le général de Sonnaz "
Et… le site lacanim reprend cette source : "Céline de Roberty avait épousé en première noce le Baron Graffion propriétaire du château de Chamoux. En 1824, Céline devenu veuve et sans enfant se remarie avec Hippolyte, Général, Comte de Sonnaz qui deviendra à son tour propriétaire du château de Chamoux. Céline meurt à Turin en 1831 toujours sans enfant.16
Or… les registres paroissiaux de Ste-Hélène du Lac ne semblent pas connaître de Céline dans la famille de Roberty - alors qu'on trouve bien l'acte de naissance (1788) de Françoise-Catherine et son acte de mariage avec Joseph Graffion, ainsi que l'acte de naissance de Louise évoquée plus haut (en 1791) ; sans compter plusieurs garçons.
A vrai dire, il a bien existé une Jeanne… quelques heures. Deux documents consécutifs l'attestent, Madame de Roberty mit au monde le 13 septembre 1793 des triplées,17 Bénédicte, Françoise et Jeanne ; mais toutes trois sont mortes le lendemain à quelques heures de distance (2 actes).18
Alors…? Qui fit passer le château de Chamoux du baron Graffion au comte de Sonnaz? Actes de naissance et de 1er mariage à l'appui, nous optons pour Françoise-Catherine de Roberty!
2012- - 2015 Recherche et transcription A.Dh.
Notes
* registre à peine lisible : c'est J.B. Rambaud qui le tient !
Sources bibliographiques et iconographiques
1- Archives Départementales de Savoie : Registres paroissiaux Chamoux naissances (1740-1788 - cote 4E897) p.14
2- Archives Départementales de Savoie : 6E 11842 minutes Mollot an 6 (inventaire après décès de Joseph Dalbert)
2- Archives Départementales de Savoie : Registres paroissiaux Chamoux mariages (1740-1788 - cote 4E905)p.18
3- Archives Départementales de Savoie : Registres paroissiaux St-Pierre d'Albigny naissances (1719-1739 - cote 4E418) p.147
4- Gallica: Travaux de la Société d'histoire et d'archéologie de la province de Maurienne 1898 (SER2,T2)-1899, p. 131 et 135.
5- Archives Départementales de Savoie et Haute-Savoie :
Pour Julie : AD073 cote L 1966 (Arrêtés de l’administration municipale du canton de Chamoux, An 6 de la Révolution française)
Pour Joseph : idem et Registres paroissiaux St-Pierre d'Albigny naissances (1768-1781- AD073 cote 4E421) p.71
D'autre part, selon une fiche Geneanet, Julie Graffion serait née le 6 avril 1776 à Turin (donc bien avant la Révolution, ce qui nous renseigne sur la vie savoyarde entre les territoire "deçà" et "delà" les monts); elle aurait épousé Antoine GRANDIS (1775-1845) le 14 mars 1803 à Veyrier-du-Lac, Haute-Savoie, et donné naissance à 7 enfants. Date de décès non précisée.
6- Gallica: Travaux de la Société d'histoire et d'archéologie de la province de Maurienne : 1911 (SER2,T5)-1914. Pages 183, 184….6- ??
7- internet : GRAFFION François, né à Saint-Pierre d'AIbigny, colonel, retraité le 14 frimaire an 12, 3000 fr, GRAFFION...(Saint-Pierre d'AIbigny).an 12, 3000 fr, GRAFFION Joseph, né à Saint-Pierre d'AIbigny, lieutenant, retraité le 14 frimaire an 12, 200 fr....(Saint-Pierre d'AIbigny )
8- Archives Départementales de Savoie : Registres Chamoux (registre 1802-1806 - cote 4E915) p.19
9- Archives Départementales de Savoie : Registres Ste Hélène du Lac mariages (registre 1802-1837 - cote 4E1437 p.14)
10- Archives Départementales de Savoie : Registres Ste Hélène du Lac naissances (registre 1788-1829 - cote 4E1434 p.4)
11 - Archives Départementales de Savoie : Registres Chamoux décès (registre 1807-1814 - cote 4E916 p.67)
12 - Archives Départementales de Savoie : Registres Chamoux décès (registre 1815-1827 - cote 3E796 p.159)
13- Archives Départementales de Savoie : Registres Ste Hélène du Lac naissances (registre 1788-1829 - cote 4E1434 p.22)
14- Archives Départementales de Savoie : Registres Chamoux mariages (registre 1815-1817 - cote 3E796 p.258)
15 - Archives Départementales de Savoie : Registres Chamoux décès (registre 1820-1837 - cote 4E903 p.80)
16- http://www.lacanim.fr/Histoire%20et%20Patrimoine/pages/Chateau%20du%20Carre.html (sources à recouper : les Archives ci-dessus donnent un autre prénom à la 2ème épouse de Joseph Graffion)
17- Archives Départementales de Savoie : Registres Ste Hélène du Lac naissances (registre 1616-1788 - cote 4E1433 p.198)
18- Archives Départementales de Savoie : Registres Ste Hélène du Lac décès (registre 1726-1837 - cote 4E1441 p.65)
Bibliographie
La Combe de Savoie autrefois, Maurice Messiez, Ed. La Fontaine de Siloe
Sur l'élévation des Graffion, voir aussi page 601 note 47; sur la vigueur (!) avec laquelle leurs gens conduisirent leur rénovation de fief en 1738, voir page 829 in La Savoie au XVIIIe siècle Jean Nicolas (La Fontaine de Siloe 2003)
Pour les chercheurs : ressources à explorer
Archives départementales de Savoie
SA 142. Province de Maurienne : La Chambre (suite).
Avis du comte de Rossi de Tonengue, procureur général, sur la requête présentée par le marquis de Cagnol de La Chambre et par les communautes de La Chambre, Saint- Avre, Saint-Martin-sur-La-Chambre, Notre-Dame de-Cruet et des Chavannes pour obtenir l’approbation du contrat d’affranchissement passé en faveur de ces communautes (1770).
Lorsque la veuve et héritière du baron Graffion meurt à Turin en 1831, son second mari, le Comte Hippolyte de Gerbaix de Sonnaz devient propriétaire des biens de la défunte à Sainte Hélène du Lac et à Chamoux.
Hippolyte de Gerbaix de Sonnaz
Il est né en 1783* au château familial d'Habères.
C'est un militaire, au service de l'Autriche, puis au service du roi de Sardaigne, général d’Armée en 1839, gouverneur de Novare, puis de Nice.
Il apparaît dans la "Nomenclature générale des chevaliers français reçus dans l'ordre de St-Jean de Jérusalem (Malte) depuis l'an 1700 jusqu'à la présente année 1839".
Il est député du duché de Savoie au Parlement de Turin pour le collège de Thonon (où il est né 70 ans plus tôt) aux élections de décembre 1853 pour la Ve législature** (du 19 décembre 1853 au 25 octobre 1857).
Mais il s'occupe aussi des biens venus de sa première épouse, valorise le domaine de Sainte-Hélène du Lac avant de le vendre, au profit du château de Chamoux.
Il s’implique également dans l’administration du bourg, en particulier au moment de la canalisation du Gelon, qu'il discute : Turin le nomme syndic de Chamoux en 1850, il démissionne en 1858 pour marquer son désaccord avec le projet de diguement du Gelon, mais continue apparemment sa tâche, puis après l'annexion, il devient vite maire, en 1860.
Il a épousé en secondes noces la Comtesse Antoinette-Caroline-Sabine-Anna de Regard de Clermont de Vars.
Il meurt le 2 août 1871 à Chamoux, à 88 ans.
La Comtesse Antoinette lui survit jusqu'en 1881. Tout comme son propre père, elle décède à Chamoux, à 71 ans. On imagine les trois générations dans ce vaste château.
Car le couple a eu deux fils :
- Ferdinand, officier de cavalerie ; il meurt en 1867 du choléra au château de La Serraz, à peine âgé de 30 ans3.
- Victor Joseph, né en 1833 à Novarre (Italie)5.
Acte de décès de la comtesse Antoinette 4
Ce dernier épouse en 1866 Rose de Ternengo : il a 33 ans, elle en a 21. Rose a exprimé plusieurs fois son attachement à son mari, et à ses beaux-parents. Mais ils n'auront pas d'enfant.
Dans le château, on compte plusieurs familles : en 1876, aux côtés du comte Victoir et de son épouse Rose, vivent la comtesse Antoinette de Sonnaz née de Vars ; mais aussi des gens de maison5 : un jeune domestique (16 ans), 3 domestiques adultes, une cuisinière, un jardinier, une vachère, une lingère, et un couple de concierges.
Victor meurt à 50 ans, le 17 février 1883, 2 ans après sa mère. Il est quasiment ruiné.
Rose a 37 ans. Elle ne se remariera pas.
En 1884, elle fait bâtir une chapelle funéraire pour ses morts au milieu du cimetière de Chamoux, en attendant de les rejoindre.
Elle meurt bien plus tard, en juillet 1939, à l'âge de 94 ans : elle a dû peu à peu se séparer des terres, et finalement vendre le château au général Chiara, en gardant l'usufruit (rente viagère de 1927 ou 28)6.
Lire le portrait de la Comtesse de Sonnaz.
Le château passe alors à la famille du général d'intendance Jules Chiara (enfant de Chamoux, né en 1889).
2012 - Recherche et transcription A.Dh.
Notes
* le 31 août ou bien le 14 décembre 1783 ? Les sources diffèrent. 1783 !
** Le 4 mars 1848, le "Statut albertin" crée un Parlement pour le royaume de Sardaigne avec une Chambre des Députés et un Sénat.
Sources bibliographiques et iconographiques
1- Gallica.fr : Nobiliaire universel de France, ou Recueil général des généalogies historiques des maisons nobles de ce royaume. T. 20 / par Nicolas Viton de Saint-Allais, (1773-1842); Édition : Bachelin-Deflorenne (Paris) 1872-1878
2- Ste Hélène du Lac Phlibert Falcoz
Archives Curé Gardet
Armorial de Savoie de Foras
La combe de Savoie autrefois Maurice Messiez
http://www.lacanim.fr/Histoire%20et%20Patrimoine/
3- Mémoires et documents publiés par la Société savoisienne d'histoire et d'archéologie - 1937 (T74)-1938. p.96. http://gallica.bnf.fr/
4- Acte décès : ADS, registre 1871-1881, cote 3E2866, page 389
5- recensenent 1876
6- Archives diocésaines de St Jean de Maurienne, fonds Chamoux
Pour les chercheurs : ressources à explorer
Archives Départementales de Savoie
Cette page a de bonnes chances de ressembler à un Inventaire à la Prévert; c'est que les Archives conservent des documents à forte valeur historique, aussi bien que des anecdotes… et nous prenons tout, au hasard des rencontres!
33 Lettres à Madame, de M. de Cotarel, son homme de confiance à Chamoux :
transcription des 33 Lettres, et commentaires pour éclairer les situations:
une tranche de vie à Chamoux palpitante entre 1557 et 1559, durant les derniers mois de l'occupation française en Savoie… du XVIe siècle : des petits potins entre amis, aux pages échevelées de l'Histoire locale; en passant par les tracas d'un homme confronté à la gestion des biens d'une grande dame, entre amis intéressés et subordonnés (très) indisciplinés!
un document .pdf téléchargeable (attention : 6,5 Mo)
2015 - Recherche et transcription A.Dh. - MD
Source : ADS SA 150
Barbe d'Amboise, veuve en 1544 du seigneur Jean de Seyssel-La Chambre, avait reçu le château de Chamoux en douaire. Elle est morte âgée auprès d'une de ses filles en 1574, à Chambéry : c'est là qu'elle avait fait transporter ses meubles, ses tapisseries, son argenterie… deux ans auparavant. Au décès, on a dressé l'inventaire de ses biens personnels, à Chambéry et à Chamoux, ce document est toujours entre les mains d'une branche colatérale de cette famille.
Marc de Seyssel-Cressieu avait transcrit la partie chambérienne à la fin du XIXe siècle.
Nous avons pu consulter et transcrire la partie chamoyarde : merci à M. de Seyssel de nous avoir accueillis. Voici quelques extraits : la totalité de cette transcription chamoyarde est disponible en fichier attaché en bas de page (en fichier .pdf).
Continuation dudit Inventaire au château de Chamoux
Inventaire des titres étant dans Chamoux et à la grotte dont N. Masson avait la clef qu’il dit lui avoir été remise du jour d'hier par monseigneur le juge-mage de Savoie ou son lieutenant par autorité duquel elle avait été remise entre lesdites mains de son greffier, aussitôt après le trépas de ladite dame.
Du dixième septembre 1574
On trouve d'abord une longue série de quittances : prêts, emprunts, ventes de terre, frais de voyage…
Puis le notaire explore le château : on parcourt ainsi des pièces à demi vides, où restent cependant un grand nombre de lits avec leur "couette" (coeltre) usée, quelques autres meubles, et des chenets (les pièces étaient donc souvent chauffées), ainsi que quelques lourds instruments restés sur place (crémaillère, trépied, poêle, cassolettes… ou menottes des prisonniers).
Un intérêt de ce document vient de l'énumération des pièces inventoriées :
- la salle basse où ont été trouvés un grand buffet avec son dossier, trois vieux bancs, deux vieilles tables, et autres deux vieux bancs et deux chenets de fer.
- la chambre du bureau où on n'a trouvé que une table de noyer avec deux tiroirs dont l’un est fermant à clef et l’autre sans serrure et un méchant tapis de turquie rompu et un vieux banchier aussi tout rompu. En outre, deux menottes de fer pour prisonniers.
- dans la basse cour (la cour basse) ont été trouvés deux grands vieux bancs en noyer
- En la garde-robe basse ont été trouvées neuf arquebuses à croc entre lesquelles en y a deux de bronze ; les grands faucons pour les prisonniers avec la masse et chaîne de fer, un grand miroir d’acier sans point de garniture, un autre grand miroir enchassé, deux mouchettes de cuivre pour peigner le lin avec fourreau de cuir, deux bénitiers de la chapelle, quatre vieux épieux et huit hallebardes qui n’ont été estimés pour être vieux, une ymage de figure du Mont Calvayre avec une bien grosse de corail au-dessus en façon d’arbre. Le reste peint.
- En la semellerie a été trouvé une vieille table avec ses attaches.
- En la chambre du maître d’hôtel deux armoires de fer pesant quarante-six livres, une coeltre avec sa fourrure avec son coussin, et deux vieux châlits l’un de noyer et l’autre de sapin.
- dans l’autre chambre dessus la précédente un vieux châlit en noyer, deux coeltres avec leur coussin, deux chenets de fer, un vieux chaudron de laiton, une vieille palette de fer.
- En la grand salle du milieu deux grands chenets et fer à pommeaux ronds au-dessus, lesquels n’ont pu être pesés à cause de leur grosseur, et deux autres petits chenets de fer, une petite table de noyer ferré avec deux armoires fermant, trois bancs à dossiers, un banc tornier et un buffet le tout de noyer ; ainsi qu'un grand vieux coffre appelé garde-robe ferré avec ses deux serrures fermant à clef, dans lequel a été trouvé du linge : 7 nappes, des serviettes.
- dans la chambre près de ladite salle : un vieux châlit et deux coeltres (l'une de plume d'oie) avec leur fenne, une demi garde-robe et une table ferrée avec ses tréteaux ; l’armoire qui est au-dessus de ladite table n’a point de porte ; deux chaires (chaises) de bois, deux vieilles escabelles ; et encore on a trouvé un coffre fermant à deux serrures vide, deux chenets, une chaise de fer à franges et garnitures de drap rouge.
- dans la chambre en arrière de la précédente, un châlit, une table ronde et un buffet à deux portes, le tout vieux et usé, et une malotrue (mauvaise) coeltre avec un coussin petit vieux et usé.
- dans la chambre de monseigneur près de la terrasse les châlits avec leur coeltre et leur coussin, un buffet, une escabelle, une vieille chaise rompue, le tout en noyer.
- dans la chambre de la tour qui est en poele, n’a été trouvé que des armes avec un matelas et un coussin qui auraient été apportés du lieu de la Rochette dès le trépas de ladite dame pour le Seigneur marquis (son fils, héritier du château) dès que ledit Seigneur marquis après le trépas est entré en la possession dudit Chamoux ; ainsi que deux armoires, des meubles, deux vieilles tables, un vieux buffet dont les serrures sont fermées, l’armoire, le tout en noyer et vieux.
- dans la chambre appelée la nourrisserie : deux châlits, deux coeltres avec leur coussin (l'un rapetassé), deux chenets, un vieux buffet dont l’un des armoires est sans verrou et une chaire ; le tout vieux.
- dans un cabinet près la nourrisserie appelé le cabinet des drogues de ladite dame il n’y a que fioles.
- sous la galerie un coffre de cyprès, qui n’a été ouvert parce que aucun des présents n'avait la clef.
- dans la grand salle autre ont été trouvées deux grands chenets, une table sur deux tréteaux, deux bancs tournés, un buffet, avec leur armoires et serrures, un seau de cuivre avec ses bandes en fer.
- au cabinet de ladite salle une coeltre et un coussin.
-en la chambre près ladite salle une coeltre, le champlict marqué à carreaux ses quatre piliers goutte de fer où était ladite coeltre, deux petits chenets revêtus a moitié, deux chenets de fer.
- derrière la chambre des archers, deux châlits, deux coeltres, leur vieux coussin et une table ronde.
- dans la chambre des archers deux châlits, une coeltre et un coussin et une autre coeltre mallotrue avec son coussin rapetassé, deux petits chenets de fer, une vieille table qui se plie, deux armoires au dessous l’une desquelles est sans porte, rompue, sans serrure, et une vieille escabelle.
- dans la chambre de l’horloge deux châlits, deux coeltres avec leur coussin, deux chenets de fer, une vieille table, un dessous de table, un buffet avec ses armoires fermant et ses tiroirs, une vieille chaise barrée et une autre vieille chaise de bois.
- En la haute chambre de la tour deux châlits, une coeltre sans coussin, une vieille table, un vieux buffet tout rompu, une chaise, deux chenets de fer.
- dans l'autre chambre au-dessus de l’horloge deux chenets de fer, un buffet sans verrou, un grand châlit de noyer et un autre de sapin tous vieux.
- En une chambre qui est au-dessus la chapelle deux chenets de fer, un vieux châlit, deux vieux buffets, l’un sans porte des armoires et l’autre avec des portes.
- en la chambre basse sur la grand cave deux chenets de fer, un vieux châlit de noyer, une vieille coeltre avec son coussin le tout fort usé, une autre coeltre sans coussin fort rapetassée, un autre petit châlit de noyer à façon d’un chariot, une vieille table sans ferrure, un vieux coffre à façon de demi garde-robe entouré de tapisserie avec vieilles franges, un vieux buffet sans serrure ; trois grands cercles de fer pour tonneaux et un anneau de treuil aussi de fer. et aussi le treuil, une tyne, et une grande arche à tenir blé, tous vieux meubles, ainsi que vingt-huit tonneaux dont la plupart sont d'une charrette : cinq ou six qui ne valent rien et ne peuvent servir, les autres sont médiocrement bons et fort marqués avec une fleur de lie(?) sauf les grands qui sont dans la cour tenant chacun de dix à douze saumées, lesquelles ne sont marqués.
- En la chambre arrière qui est dessus de la chambre précédente, un châlit, une vieille coeltre mallotrue toute rapetassée avec son coussin, un vieux buffet noyer avec ses serrures, armoires et tiroirs, et les orgues avec les soufflets.
- dans la chambre joignant à ladite chambre arrière, où demeure le vel… deux chenets, une coeltre avec son coussin, une vieille coeltre catalogne blanche et petite, deux vieilles tables avec leurs tréteaux, deux chaises, une escabelle, une vieille tapisserie tenant après le ciel sur le lit, vieille et rompue et de peu de valeur ; un pot beccu (à bec) d'un pot et demi et un autre petit pot rond tenant la moitié du précédent.
- dans la galerie blanche une vieille table avec son sous-pied, deux vieilles tapisseries toutes rompues et de peu de valeur.
- dans un autre galetas au-dessus la chambre précédente, une vieille coeltre et deux autres vieilles coultres bien malotrues.
- En la garde-robe haute du château un châlit où sont les armoiries de La Chambre avec une L et un A entrelacés signifiant Louis de La Chambre et Anne de Bollogne ; quatre vieilles brosses, des courtines blanche, rouge brodé, et jaune ; deux épinettes une régale, une autre plus petite régale, seize vieilles chaires rompues de cuir, deux lits de camp, deux vieux cramassins (bassinoires) l’un tout rompu et sans couvercle et l’autre avec son étui ; deux chenets de fer, plusieurs châlits désassemblés de noyer, un grand coffre de noyer en menuiserie avec sa serrure (les espars sont rompues sur le derrière).
- dans la petite cave dudit chateau y a deux petits tonneaux que Chapuis dit être tous deux purs, un pot (?) ayant son cercle de fer tout cassé et rompu, un trépied de fer n’ayant que deux jambes.
- dans l'écurie du château une vieille coeltre, un cheval bai qui est aveugle de l’âge d’environ six ans.
On découvre aussi la nature du mobilier de l'époque, même après que plusieurs charrettes aient déménagé l'essentiel : les tables sont "sur tréteaux", on s'assied plus souvent sur des bancs que sur des chaises ; les grandes armoires n'existent presque pas encore : on range le linge dans des coffres, et le reste dans des "buffets", petites structures posées, avec portes, si possible fermant à clé ; car leurs propriétaires voyageaient beaucoup, de château en château, et emportaient une partie de leurs "meubles" (on comprend mieux le sens de ce mot, qui est de même origine que "mobile") dans des chariots : que faire d'une armoire normande dans ces conditions !
2014 - Documentation JF Dh, transcription, A.Dh. Et Monique Dumond
Lexique
Banc tornier : semble désigner un banc de bois servant de coffre
Buffet : on donna pendant les XIVe et XVe siècles, le nom de "buffet" au meuble que l’on plaçait, pendant les repas de cérémonie, au milieu de l’espace réservé entre les tables en fer à cheval, et sur lequel on rangeait des pièces d’orfèvrerie, des épices et confitures, comme sur des gradins. Au XVe siècle, le mot buffet indique non-seulement le meuble, mais tous les objets dont on le couvre. (Eugène Viollet-le-Duc) Voilà qui explique nos repas "buffets".
Mais aussi : "Des inventaires anciens désignent souvent des buffets à deux ou plusieurs « armoires », ce qui laisse penser que le mot armoire a pu désigner les vantaux, ou qu'un buffet a pu être composé de plusieurs unités différenciées, avant le meuble à deux corps que nous connaissons" (Wikipedia)
Châlit : Vieux mot employé pour bois de lit (Viollet-le-Duc)
Chaise, chaire, chère : Le nom chaire vient de « cathédra » qui signifie siège, qui deviendra par la suite chaise. Siége garni de bras et dossier, quelquefois de dais pendant les XIVe et XVe siècles. (Viollet-le-Duc)
Un landier est un chenet de fer de grande dimension en usage au moyen âge
Sources
Inventaire de Barbe d'Amboise, pages 119 à 150, Archives de Musin
La branche des Seyssel-la Chambre s’éteint avec Louise ; dans un 1er testament (qui sera réputé le bon !) elle lègue son Marquisat au Prince de Carignan.
Verbal du Sr Donzel concernant les papiers
dépendants du marquisat de La Chambre
desquels papiers s’est chargé le Sieur Maître auditeur Chappel le [tout] en 1674
papiers retirés par les S. Princes de Carignan et de Soissons
(Couronnes, Domaine Ral, Princes du sang)
Vue 88
Je, Jean-François Jay Donzel, Secrétaire ordinaire de SAR et Clavaire de ses Archives du Souverain Sénat de Savoie, certifie et atteste à tous qu’il appartiendra m’être ensuite du commandement verbal à moi donné par messire François de Bertrand de La Perrouse, Conseiller d’État de Sa dite AR son premier président audit Sénat et Commandant généralement deçà les Monts, transporté dans la maison du Seigneur Conseiller d’État et président [Coste] Comte du Villard,
Pour procéder ensuite de ma dite commission et en exécution aussi de l’ordre qu’en a reçu le dit Seigneur Premier Président par lettre à cachet de Sa dite AR, du - - - - - (blanc) - - -
Signé Charles Emmanuel et contre signé de [Saint]-Thomas, au cachettement des titres et papiers appartenant aux susdits Princes de Carignan et de Soissons concernant le marquisat de la Chambre.
Lesquels j’aurais trouvé dans une Chambre de ladite maison appelée la Chambre des laquais, visant du côté de Saint-François, en 26 caisses, soit bahuts tous bien liés et fermes, qui m’ont été [représentés] par Me Lespine, lequel m’a déclaré avoir [réuni] tous lesdits papiers et titres dans lesdites caisses, soit coffres ensuite de la Commission qui lui en avait été donnée verbalement par ledit Seigneur Premier Président du consentement toutefois dudit Seigneur Président Coste et Comte [Taurini], savoir : Cinq coffres faits à forme de bahuts, dûment fermés à la clé, treize autres faits à façon de caisses …… aussi fermés à la clé ; et six autres faits de la même façon sans serrure ; auquels coffres, soit caisses, j’aurais toujours ensuite de ma dite Commission apposé le sceau ordinaire du Sénat en …… endroits à chacun desdits coffres, et les avoir dès après fait transporter en la présence du Seigneur [Taurini] et dudit Me Lespine dans le Couvent des Révérendes Dames Religieuses de Sainte Claire dans ville, et les aurais en même temps fait ranger dans une petite salle dudit couvent appelée le Chapitre où est le Crucifix miraculeux ; laquelle salle j’aurais bien fait fermer à la clé, que j’aurais gardée, et j’aurais aussi apposé le sceau du Sénat sur la serrure en 4 endroits ; de tout quoi j’ai dressé le présent verbal, et par moi scellé du sceau du dit Sénat, et signé.
À Chambéry ce 13 juillet 1671 Jay Donzel Secrétaire
Et je Jean-François Jay Donzel, secrétaire ordinaire de SAR et Clavaire de Ses Archives au Sénat, certifie et atteste à tous qu’il appartiendra, m’être par une seconde fois, ensuite du commandement verbal à moi donné par messire François de Bertrand de la Perrouse, Conseiller d’État de Sa dite AR, son premier Président audit Sénat et commandant général en deçà les monts, transporté, accompagné du Seigneur Conseiller et Maître auditeur Chappel, intendant général du Sme prince de Carignan, jusque dans le monastère desdites Révérendes Dames Religieuses de Sainte Claire où étant, je serais, ensuite ma dite commission, entré dans ledit couvent accompagné dudit Maître auditeur Chappel, et me serais fait conduire par la Révérende mère Abbesse vers la salle où j’aurais [réduit] tous les titres et papiers appartenant auxdits Smes Princes de Carignan concernant le Marquisat de la Chambre en 26 caisses, soit bahuts.
Et étant à la porte, j’aurais vu et visité les sceaux que j’avais apposés sur la serrure, lesquels ne se sont trouvés aucunement altérés ; et comme lesdites Dames Religieuses [ne se pouvaient point passer] de ladite salle, soit Chapitre, par ordre verbal dudit Seigneur Premier Président de La Perrouse, j’aurais levé les sceaux et ouvert la salle dans laquelle j’aurais trouvé les 26 caisses, soit bahuts, bien dûment fermés et cachetés. Lesquels, toujours en exécution de ma dite commission, et en présence dudit Seigneur Maître auditeur Chappel, j’aurais fait transporter dès ladite salle, soit Chapitre, dans un autre membre du même couvent voûté, appelé la [paneterie], qui est en allant aux Cloîtres du côté de l’église ; lequel membre j’aurais bien fait fermer à la clé, et j’y aurais en même temps apposé le sceau dudit Sénat sur la serrure en quatre endroits.
Ce tout quoi j’aurais dressé le présent verbal et par moi signé.
À Chambéry ce septième d’avril 1672. Jay Donzel Secrétaire
Et je Jean-François Jay Donzel, secrétaire ordinaire de SAR et Clavaire de Ses Archives au Souverain Sénat de Savoie, certifie et atteste à tous qu’il appartiendra m’être ensuite du commandement verbal à moi donné par messire François de Bertrand de la Perrouse Conseiller d’État de Sa dite AR, son premier Président audit Sénat et commandant général en deçà les monts, transporté accompagné du Sr Conseiller et Maître auditeur Chappel, intendant général du Sme prince de Carignan, pour lui remettre ensuite de ma dite commission et de la lettre qu’en a reçue ledit Seigneur premier Président dudit du Sme prince de Carignan, du - - - - - (blanc) - - - 27 caisses, soit bahuts, où étaient bien les titres et papiers appartenant audit du Sme prince de Carignan, concernant le marquisat de la Chambre.
Lesquels coffres, caisses et bahuts en nombre de 26, j’aurais remis audit Seigneur Conseiller et Maître auditeur Chappel, lequel après les avoir vus et visités, les aurait transportés dans sa maison d’habitation ainsi que de tout appert par le décharge ci-bas. De tout quoi j’aurais dressé le présent verbal, et par moi signé et scellé.
À Chambéry ce 26 juin 1674 Jay Donzel Secrétaire
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Si la princesse de Soissons eut une vie « déréglée », elle gardait le sens des réalités lorsqu’il s’agissait de défendre ses revenus.
On sait que la valeur des monnaies était aussi fluctuante que celle des poids et mesures, d’une ville à l’autre de Savoie. Doit-elle changer de résidence ? Elle s’inquiète d’une possible dévalorisation de la pension annuelle que le Prince de Carignan est chargé de lui verser… à contrecœur peut-être.
Hélas, l’écriture du scribe est mauvaise, encombrée de ratures et de taches : il a parfois fallu deviner (mots entre crochets) ou abandonner (points de suspension)
Vue 37
Différend entre Madame la Princesse de Soissons et Monsieur de Rochefort
Réglé
16 août 1703
Prince du sang
Sur le différend survenu entre SAR Madame la princesse Marie Jeanne Bapt. de Soissons d’une part
Et noble Chapel comte de Rochefort Conseiller au Sénat [de Savoie]
Au sujet de l’évaluation du louis d’or en livres tournois dans le payement que ledit Sr Comte de Rochefort doit faire au nom de SAR Monsieur le Prince de Carignan à Sa dite AR de Soissons à cause d’une pension annuelle et … de 20 000 livres tournois due par P. AR de Carignan à la dite princesse,
Nous commissaires, délégués par SAR par sa lettre de cachet pour examiner le dit différend, ainsi qu’il nous paraîtrait juste et raisonnable,
- Vu un extrait de l’article du [traité entre] SAS [avec] le Prince de Carignan, [et ladite Sérénissime] Princesse de Soissons [pour] à nous envoyé sans date, sans signature [convenable] une copie d’un article du traité passé par le dit Sr Prince de Carignan et le Sr de Rochefort, pour [passer obligation] audit Sr de Rochefort de payer à la dite S. princesse de Soissons les 20 000 livres tournois … d’une pension annuelle à elle [promise] à … de … p. de Carignan, les certificats [respectivement] produits par les parties sur la valeur du louis d’or au lieu de [Moustier] et de la … de …
Comme encore la sommaire apprise fait office par [notre] cession du 14 juillet dernier faite par le juge mage B…a ce … sur la valeur et cours du louis d’or en la ville de [Moustiers] dudit mois de juillet, contenant [sanction] de trois …
Et finalement pris [pour ce] l’avis de deux magistrats éclairés et versés dans la [connaissance] des [monnaies] après avoir ouï spectable [Trolliex] Avocat au Sénat qui nous aurait représenté les raisons de ladite S. Princesse ; et le Sr C. de Rochefort parlant en sa propre cause,
Nous, Commissaires délégués en cette … par de SAR par sa lettre de cachet du 29 juin dernier signée à … contresignée de S. T, ayant égard aux offres faites par ledit Sr. Comte de Rochefort dans l’assemblée, avons dit et ordonné que ledit Sr de Rochefort paye ladite pension en louis d’or, iceux évalués à 13 livres tournois.
RECHERCHE
MARIE-JEANNE-BAPTISTE DE SAVOIE-SOISSONS (1665-1705),
fille d'Eugène-Maurice de Savoie, comte de Soissons, et d'Olympe Mancini ; sœur cadette du Prince Eugène.
Une correspondance avec le comte de Rochefort, maître auditeur à la Chambre des Comptes de Savoie, à Chambéry ou Turin, est passée en vente en 1999. Il y est question du paiement de sa pension, de sa vaisselle d'argent, de ses changements de résidence car elle doit quitter Annecy, « la plus bele ville des estat de SAR », pour Moutiers « le plus affreux endroit du monde »...
La notice du vendeur précise :
[Marie-Jeanne-Baptiste et sa sœur Louise-Philiberte menèrent une vie si « indécente » et de « débauche si prostituée », selon les termes de Saint-Simon, qu'elles furent enfermées dans des couvents ou assignées à résidence par ordre du Roi de France et du duc de Savoie]
12-2020 - Recherche et transcription A. Dh.
Sources : AD073 cote 2B 20 Affaire d’État diverses (en ligne)
Philibert Chapel (ou Chappel) de Rochefort a bien défendu la Savoie (avec quelques autres seigneurs locaux), de sa propre initiative : il en est récompensé.
Victor Amé Second, par la grâce de Dieu duc de Savoie, Prince de Piémont, Roi de Chypre, et à tous qui ces présentes verront, salut.
Ne trouvant rien de plus conforme à la justice ni à nos désirs que de récompenser nos sujets qui se sont distingués par leur zèle pour notre service, et étant informés de la manière que noble Philibert Chapel de Rochefort a fait éclater le sien au commencement de la dernière guerre, par les soins qu’il a pris de lever des milices, de leur fournir la subsistance nécessaire, et de les payer de ses propres deniers, pour s’opposer à l’invasion de nos États de Savoie, occupant les postes et les passages, exposant sa personne et sacrifiant son bien avec beaucoup d’ardeur, nous voulons bien lui donner des marques du particulier souvenir que nous en conserverons toujours, lui accordant avec plaisir une charge de chevalier surnuméraire en notre Sénat de Savoie.
Pour ces causes et autres dignes considérations à ce nous mouvant par ces présentes signées de notre main, de notre certaine science, pleine puissance, autorité souveraine, et par l’avis du conseil résidant près de notre personne, nous avons fait, créé, constitué, établi et député, faisons, créons, constituons, établissons et députons ledit noble Philibert Chappel de Rochefort, chevalier surnuméraire au Sénat de Savoie, pour ladite charge tenir et exercer par ci-après aux honneurs, autorité, immunités, prééminence, prérogatives, droits, dignités régales, rang, séance et autres choses qui en dépendent, tout ainsi et de même qu’en ont joui et jouissent actuellement les autres chevaliers dudit Sénat ; et notamment avec le gage accoutumé de 382 ducatons de vingt blanc pièce et 40 sols monnaie de Savoie l’année ; lesquels nous ordonnons à notre moderne trésorier général, noble Hyacinthe Jaillet et à ses successeurs de lui payer chaque année, et à quartiers répartitement, comme sont payés les autres chevaliers et officiers dudit Sénat, à commencer la date des présentes, voulant que moyennant la copie authentique d’icelles, et la quittance dudit de Rochefort au premier payement, et sa seule quittance aux suivants, il en soit entièrement acquitté par notre chambre d’iceux, à laquelle nous mandons d’ainsi observer et d’entériner les présentes en ce qui la concerne, à condition toutefois qu’il prêtera le serment en tel cas requis, lui laissant la jouissance que sa charge de Trésorier de la province de Tarentaise avec pouvoir de la faire exercer.
Mandons à ces fins et très expressément ordonnons à notre dit Sénat de Savoie de le recevoir et reconnaître, tenir et réputer pour chevalier au dit Sénat, de l’admettre en l’exercice de ladite charge et de vérifier et entériner les présentes selon leurs formes et teneur sans aucune modification ni restriction, ordonnant aussi à nos avocats et Procureurs généraux et patrimoniaux d’y donner leur consentement requis sans aucune difficulté.
Car ainsi nous plaît. Données à Turin le 11 de mars 1698. Signé V. Amedeo, v. Bellegarde, v. Gropel, reg. Carron à forme des [Billans], contresigné de … St-Thomas et scellé du grand sceau pendant sur cire rouge.
Teneur d’arrêt de vérification de la patente ci-devant
Sur la requête présentée céans par noble Philibert Chapel seigneur de Rochefort et de Chamoux, tendant à ce qu’ayant obtenu de la bonté de S.A.R. des lettre patentes portant établissement en sa faveur de la charge de chevalier surnuméraire au Sénat, il plaise audit Sénat procéder à la vérification et entérinement desdites lettres patentes autrement et comme est porté par ladite requête.
Vu par le Sénat, la susdite requête signée de Rochefort, décret au bas, du 21 mars année courante, signé par le seigneur Président d’Alex, les conclusions du procureur général aussi du même jour présente année, signées Deville ; attestation de vie et mœurs faveur du sieur suppliant des 17 et 20 mars année courante, les patentes dont est question du 11 mars dite année dûment signées, contresignées, conterolées et scellées du grand sceau pendant, et tout considéré.
Le Sénat faisant droit sur ladite requête, icelle entérinant, ayant égard aux conclusions et consentement prêté par le procureur général, a vérifié et entériné lesdites lettres patentes, dit et ordonne que le sieur suppliant jouira du fruit et bénéfice d’icelles selon leurs formes et teneur ; ce faisant, l'a reçu et reçoit à la charge et office de chevalier céant, pour exercer ladite charge et jouir des honneurs, autorités, dignités, prééminences, prérogatives et droits en dépendant, à forme de ladite patente, en prêtant le serment en tel cas requis et payant les droits de la chapelle et autres accoutumés ; et seront lesdites lettres enregistrées, à la charge que le sieur suppliant n’exercera pas par lui-même l’office de Trésorier en la province de la Tarentaise mais qu’il pourra la série faire c’est par des personnes qui compteront et en feront les fonctions accoutumées.
Délibéré au Bureau ce 21 mars 1698, prononcé au seigneur Procureur général et au sieur suppliant ledit jour.
juin 2024, recherche et transcription ADh
Source : AD073, Registres des Edits-Bulles cote 2B 236 Fol° 17 D (vue 17)
En marge, non signé : j’ai retiré les articles ci-contre enregistrés à Chambéry ce 22 avril 1761
Le Comte de Rochefort représente très humblement à V.A.R. que, sur l’espoir des exemptions et privilèges qu’elle aurait eu la bonté de lui permettre, il aurait établi en Savoie des manufactures concernant l’art de la soie, où il aurait fait des dépenses très considérables, ce qui engagea V.A.R. d’ordonner en 1690 au feu Président [Gacagne] d’en dresser les articles.
La guerre survint, qui en empêcha l’exécution. Cependant, depuis la paix, V.A.R. après les avoir vues elle-même à son précédent voyage de Savoie, et les avoir trouvées à son gré, Elle eut la bonté de renouveler au suppliant les mêmes promesses, qui l’engagent à lui représenter présentement les mêmes articles qu’elle est très humblement suppliée de lui vouloir accorder.
1-
Que V.A.R. lui accordera et à ses fabriques de Nesin sa royale protection, qui pourront prendre le nom de fabriques Royales de Savoie, à l’exclusion de tout autre, et dont les effets ne pourront être saisis ni confisqués pour quelle cause et sous quel prétexte que ce soit.
Réponse en marge : au 1er, S.A.R. prends les suppliants et les manufactures de Nesin sous sa royale Protection, dont les marchandises et effets ne pourront être saisis ni confisqués sous quel prétexte que ce soit, sauf pour crime de lèse majesté, et des dettes contractées pas eu lesdites manufactures, qu’ils pourront prendre le nom de fabrique royale de Savoie, à l’exclusion de tout autre.
2-
Que lui et les siens pourront étendre les susdites manufactures et les augmenter autant que le bon leur semblera dans tous les états de V.A.R. delà les monts.
Réponse en marge : au second : S.A.R. l’accorde
3-
Que V.A.R. lui accordera et aux siens à perpétuité annuellement la traite de 25 000 balles de soie grège du Piémont exempte de tous droits de traite foraine, douane de Piémont et de Savoie, et généralement de tous autres ; et voulant sortir au-delà desdites 25 000 balles, tant du Piémont que d’ailleurs, il ne payera aucune douane de Savoie, ni autres impositions que la foraine, pour celles qu’il prendra en Piémont, et le dace de Suse pour celles qu’il y fera passer.
Réponse en marge : au troisème: S.A.R. accorde au suppliant et aux siens à perpétuité annuellement, la traite de 25 000 balles de soie graise du Piémont exempte de tous droits de {foraine] et autres qui se payent en Piémont, et même de la douane de Savoie avec la faculté de tirer, tant du Piémont que d’ailleurs, toute la quantité dontc il aura de besoin au-delà des dites 25 000 balles pour êtres toutes lesdites soies ouvrées dans ses fabriques de Savoie, et d’où elles ne pourront sortir qu’après y avoir été travaillées, sous peine de confiscation ; et le surplus desdites 25 000 balles, il ne payera aucune douane, mais tant seulement la foraine pour celles du Piémont, et le dace de Suse pour celles qu’il tirera des pays étrangers.
4-
Que toutes les soies ouvrées par les fabriques et fabriquants de ladite manufacture royale, entrefines, organcins, ou étoffes pures ou mêlées d’or, d’argent, fleuret, coton, laine, ou filet, ne payeront de même aucun droit à l’avenir de douane, transit, ou autrement, de quelle manière que ce soit.
Réponse en marge : au quatrième: S.A.R. veut bien que les soies ouvrées en trame, organcins ou étoffes pures, mêlées d’or, d’argent, fleuret, coton, laine, ou filet, ne payent à l’avenir aucun droit de douane en Savoie, ni de transit allant dans les pays étrangers, sauf en passant par le Piémont, qu’elles devront payer le dace de Suse, ou bien la douane si elles y restent pour s’y consommer.
5-
Que lesdites manufactures, marchandises et effets ne seront sujets à aucune taxe, ni impositions, et que les fabriquants employés en icelles et intéressés, ne seront sujets à aucune charge personnelle et domiciliaire se trouvant dans le cas.
Réponse en marge : au cinquième: S.A.R. accorde l’exemption des charges personnelles, et du logement des gens de guerre, et que les marchandises et effets desdites manufactures est intéressés ne seront sujets à aucune taxe ni imposition.
6-
Que V.A.R. commettra un de ses magistrats de Savoie pour Juge conservateur desdites manufactures, fabriques et fabriquants qui sera amovible de trois ans en trois ans, et qui pourra juger sommairement, sans observer les procédures ordinaires des règlements, sauf celles qui sont en usage dans les tribunaux des consulats, n’yant égard qu’à la vérité du fait, et dont les jugements seront exécutés jusqu’à la somme de 500 francs, suivant l’authentique qua supplcatio ; et c’est nonobstant opposition ni appel, et sans préjudice.
Réponse en marge : au 6e, S.A.R. députera un magistrat de Savoie de trois ans pour Juge conservateur desdites manufactures, fabriques, fabriquants et intéressés, qui pourra juger sommairement selon l’usage des tribunaux des consulats, sans observer les procédures ordinaires des règlements, et dont les jugements seront exécutés jusqu’à la somme de 400 francs, nonobstant opposition ou appel et sans préjudice.
7-
Que V.A.R. ait la bonté te faire grâce au suppliant des émoluments du présent, et d’ordonner à ses chambre des Comptes de Savoie et de Piémont de le vérifier selon sa forme et teneur, aussi bien qu’au Sénat de Savoie en ce qui le peut concerner.
Signé : Derochefort
Réponse en marge : au 7e, S.A.R. l’accorde.
Turin ce 15 février 1702. Signé V. Amedo / Bellegarde / Gropel / Anselme et contresigné De St Thomas et scellé.
Sur la requête présentée au Sénat par le Seigneur Comte Derochefort, Cons. d’État et Chevalier au Sénat, le 21 avril 1702, tendant à ce qu’il plaise au Sénat de procéder à la vérification des Privilèges et exemptions accordés par S.A.R. au suppliant, portés par les articles du 15 février 1702, ainsi et [autrement] comme est porté par ladite requête, et en ladite requête décrets ensuite et les conclusions du procureur général du 21 du courant.
Signé Deville.
Les susdits Privilèges et exemptions accordés par S.A.R. audit suppliant portés par les articles en date du 15 février dernier, signé V. Amedo, v. Bellegarde et contresignés De St Thomas et scellés, et ce qui était [à voir].
Le Sénat rendant droit sur ladite requête, icelle entérinant quant à ce, ayant égard aux conclusions et consentements prêtés par le procureur général, a vérifié et entériné lesdits articles selon leur forme et teneur, à la charge néanmoins que les appellations des sentences et ordonnances du Juge conservateur qui sera établi, ressortiront céans, et le tout sans préjudice de droit du tiers non oui.
Délibéré au bureau le 22 avril 1702.
Ordonne néanmoins que le tout sera enregistré, prononcé ledit jours au procureur général et au suppliant.
juin 2024, recherche et transcription ADh
Source: AD073, Registres des Edits-Bulles, cote 2B 236 Fol° 282 G (vue 281)
Joseph d'Albert, ex-seigneur du fief de Chamoux, meurt le 9 novembre 1797.
Le 6 décembre 1797, le notaire Simon Mollot procède à l'inventaire des biens de Joseph "Dalbert"
On commence par l'inventaire du mobilier dans le château.
Comme dans les inventaires précédents de maisons nobles au XVIIIe siècle, celui du « délaissé » de Joseph Dalbert révèle un joyeux bazar. Difficile de dire quelles pièces les gens habitaient vraiment, dans ce bric-à-brac de meubles défraîchis – voire cassés, et d’outils de toutes sortes.
Joseph Dalbert était-il ou non fin bricoleur (comme Louis XVI) ? Ce vieux monsieur faisait-il parfois la cuisine dans une chambre, alors que deux cuisines sont citées ?
En tous les cas, il semblait donner peu de temps à la lecture…
L’inventaire triche-t-il un peu sur l’état du "délaissé" ? Comme dans d’autres états des lieux, nous ne voyons ici que des objets usés, de peu de valeur : veuf, âgé, Joseph Dalbert, ancien magistrat à Chambéry, se souciait peut-être peu du paraître dans ses vieux jours. Ou bien… ?
Puis vient l'inventaire des titres
il fixe en particulier l'étendue des biens de Joseph D'Albert (à comparer à l'inventaire de son grand-père, dont il avait hérité). Il avait deux fils (et une fille que l'on ne verra guère ici : Marie-Marguerite épouse J. Graffion ; c'est pourtant elle qui héritera du château après l'épisode révolutionnaire, puisque ses deux frères, émigrés, mourront bientôt.)
Ici, nous voyons Joseph Dalbert gérer ses biens (ruraux); nous somme aussi témoins des débordements de Simon-Antoine, accusé par son propre frère Jean-François, de les ruiner tous par ses dépenses inconsidérées : il fait des dettes, et vend néanmoins des terres à un rythme qui a dû choquer... et intéresser les Chamoyards.
Source : AD073, cote 6E 11842 (Minutes Mollot an 6 F° 47, et suivants)
av. 2020 - Recherche et transcription A.Dh.
Très long inventaire, on n'oublie pas une petite cuiller cassée !
Aussi, on s'étonnera du peu de linge personnel inventorié ; et aussi, de l'absence de vêtements féminins: Marie-Cécile Didier, l'épouse de Joseph Dalbert, était morte depuis 1789. Tout semble avoir disparu.
D'autre part, les écuries semblent vides (pourtant, des pièces de harnachement gisent dans divers pièces du château) ; un seul petit fusil, de peu d'intérêt : voilà un privilège peu exploité. Mais de l'outillage partout!
L’an 6 de la République française, et le 16 frimaire, soit 6 décembre 1797 de l’ère vulgaire, je soussigné, Simon Mollot, notaire public, fais savoir :
- que le citoyen Joseph feu Antoine Dalbert serait décédé le 19 du courant [délaissant ?] pour son seul fils Jean-François Dalbert de Montendry, officier dans le Régiment de Savoie du Roi de Sardaigne, absent,
- que le citoyen Joseph Gaillon, premier assesseur du juge de paix du canton, la place de juge de paix étant vacante, aurait mis les sceaux sur le mobilier délaissé par ledit Dalbert, et en aurait fait part à l’administration centrale qui, par son arrêté du trois frimaire dernier, aurait chargé l’administration municipale de Chamoux de faire procéder à saisie et séquestre de tous les avoirs délaissés par ledit Joseph Dalbert, de faire procéder à inventaires du tout par un notaire, par le moyen d’un commissaire, en l’assistance de l’agent municipal de la Commune, de faire procéder à la vente des denrées et autres objets dans le cas de péricliter ; et du surplus, d’en charger un gardiateur solvable ;
- qu’en exécution de cet arrêté, l’administration municipale de Chamoux par son arrêté du [blanc] frimaire dernier, aurait commis moi, notaire, pour procéder audit inventaire, aurait nommé le citoyen Joseph Valliend pour commissaire pour l’exécution d’icelui, et le citoyen Pierre Bertholet gardiateur de tout le mobilier, à l’effet de quoi, ledit citoyen Joseph Valliend en sa susdite qualité, en m’exhibant ses susdits arrêtés, m’aurait requis de procéder au fait de ma dite commission, à quoi adhérant, et m’étant transporté dans la maison délaissée par ledit Joseph Dalbert ce jourd’hui, j’aurais procédé audit inventaire, sur les réquisitions dudit citoyen Joseph fils de feu Jean-Antoine Valliend, commissaire nommé par ladite administration, natif et habitant de La Trinité, ici préent, et en l’assistance du citoyen Joseph fils de feu Mathieu Deplantes, agent municipal de Chamoux, et de Pierre fils de feu Guillaume Bertholet gardiateur, tous deux natifs et habitants de cette commune, ici présents.
Et iceux se trouvant tous dans la cuisine, ledit citoyen commissaire m’aurait représenté que comme il faudrait plusieurs jours pour achever ledit inventaire, il conviendrait d’en suspendre l’insertion jusqu’à la fin pour éviter les longueurs de clôtures et [accélérer ?] l’ouvrage. Et comme il s’agit en exécution du susdit arrêté de l’administration centrale de faire procéder à estimation dudit mobilier, ledit citoyen commissaire aurait nommé pour cet objet le citoyen Jean fils de feu Jean-Claude Genin, natif du Bettonnet, habitant de cette commune, reconnu en état de remplir cette charge ; lequel ayant été accepté par ledit agent municipal et ledit gardiateur, et se trouvant ici présent, il aurait promis et jué la main droit levée, parès dûe remontrance sur l’importance du serment, de procéder fidèlement à ladite estimation, sans [support ?] ni connivence pour personne, ce qu’il aurait fait comme ci-après.
Ce qu’étant fait, ledit commissaire aurait requis de nous transporter au grenier, pour vérifier les denrées et grains comme étant la chose la plus pressante.
Et nous y étant transportés, il aurait été mesuré le froment trouvé dans différents rayons ; et de cette mesure, il aurait résulté qu’il se serait trouvé soixante cartes de froment, soit 10 vaissels mesure d’Aiguebelle.
De plus, dix-huit cartes de seigle, soit 3 vaissels ; quatre cartes d’avoine, et douze cartes maïs.
Ledit froment aurait été estimé sur le pied de douze francs le vaissel, ce qui fait la somme de cent vingt francs. 120.
Le seigle aurait été estimé sur le pied de sept francs cinquante centimes le vaissel : vingt-deux francs 25 centimes. 22.25
L’avoine aurait été estimé sur le pied de cinquante centimes la carte, ce qui fait deux francs et le maïs aurait été estimé sur le pied de un franc la carte, ce qui fait la somme de dix francs . 10.
Et comme il se faisait tard, l’inventaire aurait été renvoyé à demain à huit heures du matin.
Du seize dix-sept frimaire an six ayant recommencé l’inventaire en l’assistance dudit Joseph Deplantes, Pierre Bertholet, Jean Genin en leur qualité.
Et nous étant transportés dans la cave,
nous n’y aurions trouvé qu’une demi charge de vin avec mauvais goût ; l’agent municipal nous ayant déclaré qu’il n’y avait plus aucune vigne dépendant de cette maison, et que ledit Dalbert n’en achetait qu’à mesure de ses besoins, lequel vin ledit expert n’a estimé à cause de sa mauvaise qualité que six francs. 6.
Et nous étant transporté dans la cuisine, nous y avons trouvé :
34 plats et assiettes faïence fine, estimés huit francs 50 centimes. 8.5
Dix tasses et neuf soucoupes faïence estimés un franc 1.
Vingt-cinq bouteilles de verre tant grandes que petites estimées entre toutes cinq francs 5.
Quatre tupines* - soit vases de terre -, estimées entre toutes une livre et 40 centimes 1.40
De plus, un pot, un demi pot et un jovelot* d’étain pesant six livres entre tous, estimé le tout six francs 6.
De plus, un chaudron, une petite marmite, une casserole ;
de plus 1 autre très petite marmite, 1 cafetière, 1 bassin à l’eau et 2 couverts, le tout de cuivre, pesant le tout 13 livres et demie avec leur ferrure et de médiocre usage, estimé le tout 13 francs 50 centimes 13.50
De plus, une grande bassine, un coquemar, deux poêlons, une passoire, le tout de cuivre, pesant le tout quatorze livres, estimé le tout douze francs 12.
De plus deux plats [de…] l’un grand, l’autre petit, estimé le tout une livre 20 centimes 1.20
De plus une cloche [de…] estimée quatre francs 4.
De plus 3 autres petites cloches [de…] à manche dont la grande et la 2de sans couvert estimées les 3 deux francs 2.
Une marmite avec son couvert [de…] tenant environ deux pots estimée deux francs 2.
Une grande marmite avec son couvert de… tenant environ 4 pots estimée deux francs 50 centimes 2.50
Un petit bronzin avec son couvert [de…] tenant environ un jovelot, estimé 75 centimes 0.75
Un plat de fonte pesant de livres et demie estimé une livre et 50 centimes 1.50
Une marmite [de…] tenant environ cinq pots estimé deux francs cinquante centimes 2.50
Un autre bronzin [de…] sans couvert, tenant environ 6 pots, estimé 2 francs septante-cinq centimes 2.75
De plus, une poêle à frire cuivrée estimée deux francs 2.
Une servante en fer pour supporter la poêle sur le feu en bon état, estimée cinquante centimes 0.50
Une pincette, une pelle et un soufflet, le tout de fer pour le feu, en bon état, estimé deux francs 2.
Une crémaillère tournante avec son support attaché au mur, le tout de fer, estimé cinq francs 5.
Une plaque [de…] attachée au contrecœur de la cheminée où il y a [vivat dalbert] en bon état, estimée 15 francs 15.
Un tournebroche [à fumer] dont le chapeau est détaché, en très mauvais état, estimé trois francs 3.
Neuf cuillers d’étain estimées septante-cinq centimes 0.75
Cinq fourchettes de fer estimées cinquante centimes 0.50
Trois cuillers percées de fer estimées septante-cinq centimes 0.75
Une lanterne de fer blanc estimée septante centimes 0.70
Deux trépieds de fer estimés quatre-vingts centimes 0.80
Deux couverts […] de fer estimés entre tous deux vingt centimes 0.20
Un poids à peser poids d’Aiguebelle tirant du grand côté cent trente-neuf livres avec sa soucoupe, estimé 5 francs 5.
Un petit poids de [mar…] sans soucoupe tirant quarante-une livre et demie du grand côté, estimé deux francs 2.
Un plat d’étain pesant une livre et demie, estimé un franc 1.
Un moulin à poivre en très mauvais état estimé un franc 1.
Un(e) bassinoir(e) de cuivre pour chauffer le lit avec son manche de bois, estimé€ un franc cinquante centimes 1.50
Trois haches dont deux en mauvais état estimées deux francs 2
Un {tuyau] en [palastre] de fer traversant la cuisine avec son fourneau en palastre et support estimé dix francs 10.
Il y a de plus dans la cuisine un buffet à deux portes à deux tiroirs en menuiserie avec trois serrures avec leur clé, de l’hauteur de quatre pieds, estimé dix francs 10.
Un autre buffet à 4 portes et la place de 2 tiroirs qui manquent, sans serrure, le tout en sapin, estimé cinq francs 5.
Un coffre peuplier avec ses deux serrures, sans clé, usé, estimé un franc 25 centimes 1.25
Une pétrissoire en noyer avec son couvert et sous-pied, estimé quatre francs 4.
Deux mauvais bancs pour s’asseoir en noyer, estimés entre tous deux septante-cinq centimes 0.75
Une petite table avec son pliant en noyer, estimée une livre 50 centimes 1.50
Un arrosoir de jardin sans aspersoir en fer blanc estimé une livre 25 centimes 1.25
Une planche à hacher les herbes en noyer estimée 50 centimes 0.50
Une mauvaise étagère en noyer estimée un franc 1
Cinq chaises de jonc dont trois en bon état et deux mi usées estimées entre toutes cinq francs 5
Une autre chaise tapissée en très mauvais état estimée 50 centimes 0,50
Une salière de cristal estimée 25 centimes 0,25
Une râpe pour le fromage estimée 25 centimes 0.25
Un moulin à café estimé 75 centimes 0.75
Un chandelier de laiton usé estimé 25 centimes 0.25
Un seau de bois pour l’eau estimé 25 centimes 0.25
C’est tout ce que nous aurions trouvé dans ladite cuisine.
Et dans la salle à côté nous y aurions trouvé :
Un(e) garde-robe à 3 portes et 3 serrures de sapin, estimé(e) dix francs 10.
De plus, une autre garde-robe à une seule porte en sapin avec sa serrure [à réparer] et sa clé et deux petits tiroirs au-dessus, le tout en bon état, estimé le tout dix francs 10.
Une commode avec ses trois tiroirs en menuiserie en noyer avec trois serrures et deux clés sans garniture, estimé le tout quinze francs 15.
De plus, une grande table de noyer à quatre pieds en menuiserie avec deux petits tiroirs estimée deux francs et cinquante centimes. 2.50
De plus un petit coffre sans ferrure ni serrure en noyer estimé deux francs 2.
Une petite table en noyer à quatre piliers en charpente estimée une livre 50 centimes 1.50
De plus une grande table en sapin et deux pliants plus de mi usée avec son tapis de laine aussi plus de mi usé, estimé deux francs 2.
Une [corbeille] de paille tenant environ [blanc] vaissel de blé, usée au fond, estimée 80 centimes 0.80
De plus deux dévidoirs plus de mi usés estimés 75 centimes 0.75
De plus, quatre grands tableaux avec leur cadre doré en peinture fine déjà vieux, estimés six francs 6.0
Et cinq autres tableaux sans cadre représentant des paysages estimés deux francs 50 centimes 2.50
Trois chaises en tapisserie presque usées estimées trois francs 3.
Une carte à mesurer le blé avec ses serrures estimée deux francs 50 centimes 2.50
Et dans une chambre à côté de la salle,
Un fauteuil en tapisserie de laine verte, le bois de bon usage, la tapisserie presque usée, estimé un franc 50 centimes 1.50
Un fauteuil de jonc et un autre en menuiserie, le premier ayant le traversin cassé, estimés deux francs 50 centimes 2.50
Deux autres chaises tapissées très usées estimées entre toutes deux 75 centimes 0.75
Un mauvais bois de lit tout démembré estimé un franc 50 centimes 1.50
Un vase de pétrissoire en noyer sans couvert ni sous-pied en très mauvais état estimé 75 centimes 0.75
Une petite caisse à tiroir estimée une livre et 25 centimes 1.25
Une porte de fer détachée en [palastre] de 4 pieds de long, 2 pieds 8 pouces de large, estimée cinq francs 5.
Une caisse d’horloge en noyer sans [dessins] estimée un franc 75 centimes 1.75
Et dans une autre chambre à côté, nous aurions trouvé :
Les 2 têtières d’un lit à chariot [roulant ? rouleau ?], l’extrémité en tapisserie en soie, en bon état, estimé 4 francs 4.
De plus un bois de lit en bon état en menuiserie sans garniture fond ni paillasse estimé trois francs 3.
3 fauteuils et une chaise en tapisserie manquant un bras à un fauteuil, les autres très vieux, estimés tous 3 francs 3.
Trois fauteuils et une chaire (chaise) en tapisserie, manquant un bras d’un fauteuil, les autres très vieux estimés entre tous trois francs 3.
De plus, un coffre en noyer avec deux coffrets en-dedans sans serrure ni clé, très vieux, estimés deux francs 2.
De plus une grande palette de fer estimée un franc cinquante centimes 1.50
Nous étant transportés dans une petite chambre à côté, nous y avons trouvé :
Une table à quatre pieds en noyer sans tiroir estimée deux francs 2.
De plus une chaire (chaise) tapissée dont un pied cassé, la tapisserie usée, estimée 50 centimes 0.50
Et nous étant ensuite transportés sur la galerie, nous y avons trouvé :
Un petit buffet à deux portes en menuiserie en noyer sans serrure en bon état, estimé cinq francs 5.
De plus, une mauvaise chaire (chaise) dont la tapisserie manque, hors de service, estimée 50 centimes 0.50
Une autre chaire (chaise) de jonc plus de mi usée estimée un franc 1.
Deux échelles dont l’une à deux traverses et l’autre à douze, estimées un franc 1.
Et nous étant transportés dans une autre petite chambre, nous y aurions trouvé :
Un grand lit à rideau vert de sergette avec ses draps, paillasse et matelas, couverte de sergette ; les rideaux et lit plus de mi usés, la couverte très usée, avec une autre couverte rouge très usée estimé le tout trente francs 30.
De plus un vieux et mauvais fauteuil plus de mi usé estimé cinq sols 0.25
Et dedans la chambre appelée la chambre neuve, nous y aurions trouvé :
Un bois de lit sans rideaux avec une paillasse, matelas, et deux draps ; et les tringles du ciel de lit estimé une livre et quinze sols 1.75
De plus, trois fauteuils et trois chaires (chaises) de jonc en bon état estimés dix francs 6.
Un fauteuil tapissé plus de mi usé estimé un franc vingt-cinq centimes 1.25
De plus, un bureau, soit commode à pièce rapportée avec deux tiroirs, une serrure sans clé, à quatre boules de laiton, estimé douze francs 12.
Deux petits arrosoirs tenant environ chacun deux pots, manquant l’aspersoir, estimé un franc 25 centimes 1.25
Un grand bronzin [de genre ?] sans couvert, une patte raccommodée, estimé deux francs 2.
Un chaudron de cuivre avec son anse tenant environ 2 seaux plus de mi usé, pesant 17 livres, estimé 8 francs 8.
Une poissonnière de cuivre avec son anse, pesant sept livres, estimée quatre francs 4.
Deux mauvais fauteuils tapisserie en laine plus de mi usés, estimés un franc quatre-vingt centimes 1.80
Le couvert d’une marmite pesant deux livres, estimé un franc 50 centimes 1.50
Un(e) petit(e) alambic de cuivre sans chapiteau pesant dix livres ; estimé sept francs 50 7.50
Une grande broche pour le roti estimée un franc 1.
Le dessus d’un vieux bureau à pièce rapportée estimé un franc 1.
Du dix-sept dix-huit frimaire, nous étant transportés dans la chambre à côté de celle d’entrée où il est décédé, nous y aurions trouvé
Un lit avec ses rideaux, un coussinet appelé carreau, un traversin presque en bon état, estimé trente francs 30.
Une commode avec ses trois tiroirs fermant à clé estimée douze francs 12.
Neuf chaises dont six de jonc et trois avec leurs tapis estimées neuf francs 9.
Une pendule qui ne [va ?] pas, estimée vingt francs 20.
Deux tables de nuit en noyer estimées entre toutes deux un franc 50 centimes 1.50
Huit tableaux représentant des figures en peinture avec leur cadre doré en ovale estimés tous huit francs 8.
Un coquemar de cuivre pesant une livre estimé un franc 1.
Une casserole de cuivre sans ferrure pesant deux livres estimée deux francs 50 centimes 2.50
Une grande hache de charpentier estimée deux francs 2.
Un [bechevet*] à deux tranchants estimé un franc 1.
Une paire de ciseaux à tailler les arbres estimé un franc 1.
Un vire broquin* avec sa mèche de trois pieds de long estimé 90 centimes 0.90
Un barron (barreau ?) de fer rond et percé pesant six livres estimé 90 centimes 0.90
Deux petits marteaux et une tenaille estimé le tout un franc 75 centimes 1.75
Trente-huit livres de piété et autres différents genres, estimé six franc 6.
Un petit râteau avec ses pointes de fer estimé quinze centimes 0.15
Une scie à main estimée 50 centimes 0.50
Un petit fusil en très mauvais état estimé deux francs 2.
Quatre vases dont deux de faïence et deux de terre un avec son couvert, les autres sans couvert, une assiette de terre et une écuelle de faïence estimé le tout 70 centimes 0.70
Un baromètre estimé 70 centimes 0.70
Un plat de cuivre jaune estimé 75 centimes 0.75
Deux paires de sacoches de cuir estimées les deux, 2 francs et 50 centimes 2.50
Vingt-une bouteilles de verre, tant grandes que petites, estimé entre toutes trois francs 3.
Un petit soufflet de chauffe panse estimé 50 centimes 0.50
Vingt-sept verres à pied tant grands que petits estimés deux francs 50centimes 2.50
Quatre verres ordinaires, deux grands et deux petits estimés 20 centimes 0.20
Un petit lit avec sa garde-paille, couverture, matelas, un drap et un traversin, estimé le tout dix francs 10.
Six rouleaux de tapisserie en papier estimés entre tout douze francs 12.
Une lampe de laiton estimée septante-cinq centimes 0.75
Nous avons trouvé dans un vieux coffre de bois sapin sous clé plusieurs [ferramenteries*] usées, estimé le tous quatre francs. (Et comme les ferramenterie s consistent en des objets encore utiles qu’il serait trop long de décrire, nous avons procédé à cachettement dudit coffre par le moyen de deux bandes de papier mises sur le couvert de chaque côté de l’endroit où il y a une serrure sans clé, et une bande sur la bande de fer qui entrait dans la serrure aux deux extrémités desquelles trois bandes j’y aurais mis mon sceau sur cire rouge où il y a mon chiffre entrelacé d’une S et d’une M.) 4.
De plus une grande lanterne à quatre vitres estimée un franc 25 centimes 1.25
Quatre petits vases de terre et un de verre, estimé le tout 70 centimes 0.70
Un bidon de fer-blanc estimé 25 centimes 0.25
Un vieux parapluie tout usé estimé 50 centimes 0.50
De plus, deux habits moitié usés, deux vestes, un gilet ; deux culottes et un mauvais frac, icelui de cotti, tout le reste presque usé, estimé le tout dix-huit francs 18.
Un mauvais manteau de drap estimé trois francs 3.
Une demi catalogne* estimée trois francs 50 centimes 3.50
Un petit coffre de bois sapin sans serrure avec environ huit livres de sel dedans, le tout estimé trois francs 3.
Une caisse de noyer avec son couvert, sans serrure, estimée un franc 50 centimes 1.50
Un moulin à café estimé un franc 1.
Treize tasses de faïence et quatre soucoupes de même estimées entre tout un franc 50 centimes 1.50
2 petites carafes de verre, 2 petits vases du même, et 2 salières cristal estimé le tout soixante et dix centimes 0.70
Un petit pot de cuivre avec son couvert presqu’usé, estimé 50 centimes 0.50
Une grande tupine, soit vase de terre, propre à contenir l’huile, et où il y en a encore environ demi pot, estimé deux francs 50 centimes 2.50
Une paire de bottines avec leurs souliers estimé deux francs 2.
Un bigard* avec une petite pioche et un petit arrosoir de jardin estimé le tout dix francs 50 centimes 10.50
Deux plats de fer et un grand plat de terre estimé le tout septante-cinq centimes 0.75
Deux grandes cordes dont l’une de [charrier] et l’autre de [lexive] estimé le tout deux francs 2.
Et nous étant transportés dans la chambre de la bigaterie*, nous aurions trouvé :
Une [cartelière] sans couvert en très mauvais état, estimée un franc 25 centimes 1.25
Deux fauteuils en tapisserie presqu’usée estimés un franc 25 centimes 1.25
Un bachat* de peuplier estimé septante-cinq centimes 0.75
Un banc à tournoyer avec ses [deux ?] pointes monté sur quatre piliers, estimé cinquante centimes 0.50
Du dix-neuf brumaire.
Nous étant transportés dans la chambre à côté de la bigaterie, nous y avons trouvé :
Une paire de petites roues de chariot presque usées, estimés quatre francs 4.
Une autre paire de roues de trois pieds d’hauteur, neuves, sans ferrure, estimée trois francs 3.
Un vieux coffre avec une mauvaise caisse sans serrure, ladite caisse sans couvert ni serrure estimée 75 centimes 0.75
Une cage de petite volaille, le couvert en toile, estimée septante-cinq centimes 0.75
Cinq chaires (chaises) en mauvais état estimées un franc 25 centimes 1.25
Un petit banc de menuisier d’un pied de large et de 5 pieds 9 pouces de long, estimé deux francs 50 centimes 2.50
Deux vieux bancs à tournoyer sans leur tour estimés entre tous les deux 50 centimes 0.50
Deux mauvaises roues à filer la soie en très mauvais état estimées à un franc 1 ;
Un petit banc de charpentier de dix pouces de large et de trois pieds de long estimé 75 centimes 0.75
Et nous étant transportés dans le cabinet attigü* de ladite chambre, nous y avons trouvé :
Un bureau à douze petits tiroirs et une porte dans le milieu fermant à clé, estimé dix francs 10.
Un tour en l’air pour tout ( ???) noyer en bon état estimé six francs 6.
Une petite scie à bras appelée [raipard] moitié usée estimée un franc 1.
4 petites scies à main et une autre petite à refendre avec leur manche, estimé entre toutes un franc 50 centimes 1.50
Une échelle à huit pas estimée septante-cinq centimes 0.75
Trois chaises en très mauvais état estimé entre toutes septante-cinq centimes 0.75
Un banc de menuisier moitié usé estimé un franc 50 centimes, un banc à rapper le tabac avec son balancier, ferrure et rappe, estimé deux francs 50 centimes 2.50
Une petite scie à main montée en fer estimée 50 centimes 0.50
Et nous étant transportés dans le grenier, nous y avons trouvé :
Un grand crible tournant à fil […] pour cribler le blé, qui a été estimé quatre francs 4.
Un vieux tonneau à deux cercles de fer presque usé n’ayant qu’un fond, estimé trois francs 3.
Deux paires de harnais en cuir propres aux chevaux de cabriolets, l’un en bon état, l’autre mi usé, estimé le tout quarante francs 40.
Une [corbatte] de paille tenant environ douze cartes de blé, en bon état, estimée un franc 25C centimes 1.25
De plus nous avons trouvé
Dans un mauvais baril toutes sortes de riblons de fer, estimé le tout deux francs 50 centimes 2.50
De plus un grand coffre de bois noyer sans ferrure mi usé dans lequel nous avons trouvé plusieurs espèces d’outils en fer avec leur manche en bois tant en limes qu’autres, le tout estimé douze francs. 12.
(nous aurions mis le tout dans le coffre eu égard qu’il est trop long pour l’inventorier, et qu’on n’en sait pas les noms ; et nous y aurions mis deux bandes de papier tenant sur le couvert dans le dessous à l’extrémité desquelles deux bandes j’y aurais mis mon sceau sur cire rouge où il y a mon chiffre entrelacé d’une S et d’une M.)
du dix-neuf frimaire, nous étant transportés dans la chambre à côté du grenier, part d’Aiguebelle, nous y avons trouvé une mesure à mesurer le blé, contenant un vaissel, avec ses ferrures, estimés neuf francs 9.
Une échelle [d’angin] d’environ dix pieds d’hauteur y manquant la jambe d’appui, estimée 50 centimes 0.50
Un canapé de jonc en deux pièces en menuiserie, en très mauvais état, estimé un franc 25 centimes 1.25
Et dans la chambre des [sermeur ?] nous y avons trouvé :
Un petit pressoir à presser des cerises mi usé estimé cinq francs 5.
Un fauteuil de nuit en noyer servant pour le pot de chambre estimé deux francs 2.
Un pied de table à pied de biche estimé cinquante centimes 0.50
Une grande caisse à tenir le charbon de quatre pieds de large et de cinq pieds de long estimée 50 centimes 0.50
Un tour à filer la soie avec ses deux roues, le tout en très mauvais état, estimé un franc 50 centimes 1.50
Une table d’ardoise en sculpture où il y a un damier au milieu, estimé quatre-vingt centimes 0.80
3 pierres à aiguiser tournantes, dont 2 petites et une grande avec leurs ferrures, estimées les trois 75 centimes 0.75
Une chaire (chaise) presque usée, estimée vingt-cinq centimes 0.25
Deux petits vases de faïence avec leur couvert estimés vingt-cinq centimes 0.25
Une vieille selle de cheval avec un mauvais [reculement ?] estimé le tout septante-cinq centimes 0.75
Un(e) petit(e horloge tout en bois sans timbre et sans balancier estimée cinq sols 0.25
Un mauvais volet de fenêtre avec ses deux éparres* attachées estimés cinquante centimes 0.50
Deux mauvaises caisses de cabriolet estimées entre toutes deux un franc septante-cinq centimes 1.75
Et nous étant de là transportés au galetas, nous y avons trouvé :
Une vieille chaire (chaise) à porteur en très mauvais état, estimée septante-cinq centimes 0.75
Vingt-quatre douelles de tonneau estimées une livre vingt-cinq centimes 1.25
Une porte moitié fenêtre avec ses châssis estimée cinquante centimes 0.50
Une paire de roues d’environ trois pieds d’hauteur estimées deux francs 2.
Un mauvais pied de tour à filer la soie estimé vingt-cinq centimes 0.25
De là, nous nous sommes transportés jusque dans la remise et nous y avons trouvé :
Un cuvier en sapin à couler la lessive, à deux cercles de fer, avec sa chaire (chaise), estimé un franc 50 centimes 1.50
De plus, une porte de 3 pieds et demi de large et de 6 pieds d’hauteur, avec ses éparres, estimé 1 fr 50 centimes 1.50
Une brouette à deux bras avec ses deux roues estimée deux francs 50 centimes 2.50
Nous nous sommes de là transportés dans le ci-devant atelier de salpêtre, et nous y avons trouvé :
Une cuve bois châtaignier à trois cercles de fer mi usée, estimée cinq francs 5.
Deux arrosoirs en mauvais état estimés entre tous deux un franc 1.
Un [cadre] pliant à six endroits avec fer, charnières, estimé septante-cinq centimes 0.75
Et de là, nous nous sommes transportés dans la pépinière, et nous y avons trouvé :
Un cizelin de fer blanc avec un grand plat de laiton, estimé le tout un franc 1.
Un vase, soit cornue de bois pour tenir le beurre, à trois cercles de fer, estimé un franc 1.
Et de là, nous étant transportés dans l’appartement de la forge, ci-devant salon, nous y avons trouvé :
Un petit soufflet de maréchal et un estoc avec cinq tenailles de forge, tant grandes que petites, trois marteaux de maréchal à main et quatre limes, tant grandes que petites, quatre clavières et un ciseau à couper le fer, une enclume [de …] et une autre petite en fer appelée bigorne*, le tout mi usé, estimé vingt francs 20.
Deux espagnolettes en fer neuves, estimées deux francs 2.
Deux petites roues de brouette neuves sans ferrure estimées un franc 75 centimes 1.75
Un banc de menuisier tout neuf de 6 pieds de long et 15 pouces de large estimé 2 francs 50 centimes 2.50
Douze verres simples estimés entre tous cinquante centimes 0.50
Deux petits cercles de fer appelés mayettes estimés vingt-cinq centimes 0.25
Nous avons trouvé dans le placard plusieurs petits articles en fer estimés 1 franc 50 c. 1.50
De plus, dans un autre rayon dans le même placard des riblons de fer estimés un franc 1.
Une pelle carrée de jardin estimée cinquante centimes 0.50
Un petit bureau mi usé estimé trois francs 3.
Une brassière de chariot à cheval estimée un franc 1.
Du vingt-un frimaire, nous aurions trouvé dans la cave :
Quatre tonneaux tenant environ trois charges chacun, les uns dans les autres, à quatre cercles de fer chaque, le tout estimé trente francs 30.
Un entonnoir de tonneau en bois estimé cinquante centimes 0.50
Et dans le fruitier à côté de la cave nous y aurions trouvé :
Deux cuviers, savoir un bois sapin, l’autre châtaignier, avec deux cercles de fer chacun vieux, estimés six francs 6.
Et dans la vieille cuisine nous y aurions trouvé :
Un tonneau à quatre cercles de fer mi usé estimé sept francs 7.
Huit planches, tant sapin qu’autres bois, estimées quatre francs 4.
Et nous étant ensuite transportés dans le pressoir, nous y aurions trouvé :
Deux cuves, la plus grande cerclée à deux cercles de fer et deux en bois ; et l’autre cerclée à 3 cercles de fer, les bois presque usés ; estimé les deux trente-six francs 36.
De plus, un grand pressoir à presser le vin mi usé, estimé vingt-cinq francs 25.
Une paire de roues de brouette mi usée en très mauvais état estimés un franc 1.
De plus, vingt chariots de bois, tant dans la cour qu’ailleurs, estimés quarante francs 40.
Un bachat de bois avec son couvert mi usé estimé cinquante centimes 0.50
De plus nous aurions trouvé dans la cuisine cinq moules de chandelles d’étain estimés entre tous quatre francs 4.
De plus, dans la chambre d’entrée, nous aurions trouvé cinq pièces de tapisserie attachées aux murs vieilles, usées, en laine, estimées trois francs 3.
De plus, deux tableaux sans cadre représentant des fleurs, estimés entre tous deux, un franc 1.
Qu’est tout ce que nous aurions trouvé dans lesdits bâtiments, et eu égard que nous n’aurions pu ouvrir la commode qui est dans la salle à côté de la cuisine, n’ayant trouvé aucune clé pour pouvoir ouvrir les trois tiroirs d’icelle, nous aurions procédé à cachettement d’iceux par le moyen d’une bande de papier mise sur chacun des trois trous, que j’y ai fait tenir avec de la cire rouge aux deux extrémités desquelles bandes j’y aurais mis mon sceau où il y a un chiffre entrelacé d’une S et d’une M.
Du vingt-deux frimaire dite année, nous aurions procédé à l’inventaire du linge autre que ceux ci-devant décrits, et nous aurions encore trouvé :
Douze draps presque usés estimés entre tous huit francs 8.
Dix chemises d’homme moitié usées, l’autre moitié presqu’usées, estimées entre toutes six francs 6.
18 serviettes et 3 nappes tant à la Venise que triègées, moitié usées, l’autre moitié presqu’usées, estimées 12 fr. 12.
Cinq essuie-mains moitié usés, estimés entre tous une livre cinquante centimes 1.50
Un habit de drap presque usé estimé un franc 1.
De plus, un garde-paille de toile mi usé estimé deux francs 2.
Qu’est tout ce qu’aurait été trouvé en meubles et effets, l’estime totale arrivant à mille vingt franc soixante centimes. 1020.60
Et ayant ensuite procédé à la recherche des titres et papiers que nous aurions trouvés, nous avons observé qu’il y en avait beaucoup d’inutiles ; et l’on a en conséquence procédé à la visite, lecture et séparation des plus utiles etc, eu égard que ledit citoyen Bertholet se trouve obligé d’aller à Chambéry, et que nous nous trouvons tous dans le cas de nous occuper des affaires pressantes.
Nous avons renvoyé la continuation de l’inventaire au vingt-huit frimaire prochain à huit heures du matin.
De quoi acte fait et prononcé en présence desdits Pierre Bertholet et Joseph Déplantes, Jean Genin, et encore en présence des citoyens Pierre-Louis Falquet natif de Turin, Antoine Petit natif de cette commune où ils habitent, tous témoins requis, ce dernier m’ayant déclaré être illétéré.
P. Bertholet J. Déplantes Jean Genin Falquet + (marque d’Antoine Petit)
La présente portion du présent inventaire contenant vingt-neuf pages. Simon Mollot
Source : AD073, cote 6E 11842 (Minutes Mollot an 6 F° 47, et suivants)
av. 2020 - Recherche et transcription A.Dh.
Lexique :
* attigü : contigu
* bachat : bassin (baquet) en pierre ou en bois servant d’abreuvoir ou d’auge
bechevet : « qui a deux têtes » : selon cnrtl, le mot désigne un objet à deux éléments placés tête-bêche
* bigard : voir peut-être « bigue » : chevron, joug, pour soulever
* bigaterie : nous lisons, dans une description de la faïencerie de saint-Ours : «un 2e étage occupé par une bigaterie et un grenier à blé ». On trouve aussi une bigaterie à l’abbaye du Betton, où on remise du froment, des planches, des échelles à vers à soie…(voir ce site : 1795 inventaire ») Et pourtant… à l'origine, la gigaterie abrite un élevage de vers à soie. Signe des temps ,
* bigorne : enclume à deux pointes
* catalogne : couverture en vogue au XVIIIe siècle
* Douelle : pièce en bois pour faire les parois des tonneaux
* éparre : peut-être : barre qui ferme une porte ou un volet ?
* ferramenterie : voir l’italien ferramenteria : serrurerie
* g… : que faut-il lire : degeuse ? degense ? : de geuse ? de gense ? de genre ?
* jovelot : on trouve dans un « dico savoyard » : jovelot = chopine de vin. (Basse-Savoie).
* toupine (dans le texte : tupine) : régional. Jarre de grès
* vire broquin ; à rapprocher de vilebrequin ???
Après l'inventaire du mobilier, arrive la liste des archives ; Simon Mollot avait prévenu, avant une brève pause :
Et ayant ensuite procédé à la recherche des titres et papiers que nous aurions trouvés, nous avons observé qu’il y en avait beaucoup d’inutiles ; et l’on a en conséquence procédé à la visite, lecture et séparation des plus utiles etc, eu égard que ledit citoyen Bertholet se trouve obligé d’aller à Chambéry, et que nous nous trouvons tous dans le cas de nous occuper des affaires pressantes.
Voici donc ce que les experts ont retenu : c'est un peu long à nouveau, mais ce n'est pas sans intérêt !
Continuation de l’inventaire ci-devant
L’an six de la République française et le 28 frimaire, par-devant moi, Simon Mollot, notaire public soussigné, et en présence et assistance des citoyens Joseph Deplantes, agent municipal de cette commune, et du citoyen Pierre Bertholet gardiateur, il a été procédé à la continuation de l’inventaire du délaissé par défunt Joseph Dalbert conformément au verbal de renvoi du 22 du courant. Et m’étant fait exhiber les lettres qui étaient contenues dans une petite caisse de bois et dans un coffre, nous aurions trouvé :
- un ascensement passé par Joseph Dalbert à Paul Borrel du 1er décembre 1760, Mollot notaire, coté numéro 1 ;
- albergement en faveur de Joseph Maillet passé par Joseph Dalbert du 14 mai 1762, Mollot notaire, coté numéro 2 ;
- quittance pour Simon-Antoine Dalbert passée par François Lavennaz du 7 mars 1790, Puget notaire, coté n° 3 ;
- rente constituée passée par Jean-François Dalbert de Montendry en faveur d’Antoine Rambert du Villard du 9 mai 1790, Claude Sr Martin notaire, coté numéro 4 ;
- contrat de mariage dudit Joseph Dalbert et Marie-Cécile Didier du 15 juillet 1748, Clément notaire, coté numéro 5 ;
- partage d’entre Marie-Cécile, Marie-Josephte et Claudine Didier du 7 novembre 1772, Chabert notaire coté n° 6 ;
- extrait de testament et codicille de Simon Didier de Saint-Michel, avocat au Sénat, des 12 mars et 12 mai 1771, [non signé], coté numéro sept ;
- partage d’entre Joseph Dalbert, en qualité de mari et constitutaire de Marie-Cécile Didier du 5 janvier 1779, Guymoz notaire, coté numéro huit ;
- augmentation de dot faite par Spable Simon Didier à Cécile Didier et Joseph Dalbert du 4 juin 1771, Chabert notaire, coté numéro neuf ;
- autre augmentation de dot de Marie-Cécile Didier à Joseph Dalbert portant quittance en faveur de Marguerite Astesan veuve Didier du 7 décembre 1771, Chabert notaire coté numéro ?;
- département en faveur des sœurs Didier par Marguerite Astesan veuve de Simon Didier du 18 septembre 1772, Chabert notaire, coté numéro 11 ;
- autre contrat de partage d’entre Marguerite Astesan veuve de Simon Didier, marie-Cécile, Marie-Josephte et Claudine filles dudit Simon Didier, la première épouse de Joseph Dalbert, la seconde de George Truchet, du 7 novembre 1772, Chabert notaire, coté numéro 12 ;
- contrat dotal de François Graffion et Marie-Marguerite Dalbert du 15 décembre 1772, Ladouz notaire coté n° 13 ;
- rentre constituée pour Jean Brun contre Joseph Dalbert du 24 avril 1762, Vallien notaire, oté numéro 14 ;
- procuration générale passée par Joseph Dalbert à Simon-Antoine Dalbert du 20 octobre 1783, Mollot notaire, cote numéro 15 ;
- émancipation de Simon-Antoine et Jean-François Dalbert du 19 mars 1784, Falquet notaire, coté numéro 16 ;
- procuration spéciale passée par Joseph Dalbert à Simon-Antoine Dalbert de Chamoux pour l’affranchissement de ses fiefs du 12 juin 1786, Mollot notaire, coté numéro 17 ;
- quittance de Révérend don Jean-Baptiste Jacques prieur de la Chartreuse d’Haillon (Aillon) de la somme de 2000 livres du 4 décembre 1777, Chabert notaire, cotée numéro 18 ;
- acquis pour le Seigneur Comte de Rochefort contre les communiers de Champlaurent du 19 novembre 1691, Tardy notaire, coté numéro 19 ;
- albergement en faveur du Baron de Monfort contre Claude François Rivet de Montendry du18 novembre 1741, Delaconche notaire signé Vacherand notaire […] coté numéro 20 ;
- albergement en faveur d’Antoine Christin, François Christin et Jean-Antoine Taborin de Montendry passé par Joseph Dalbert du 21 juin 1749, Ladouz notaire, coté numéro 21 ;
- albergement en faveur de François Christin ; Jean-Antoine Rigolet Taborinet Jean-François Rigolet Taborin du 4 juillet 1741, Ladouz notaire, coté numéro 22 ;
- abergementl en faveur de François Grollier de Montendry, passé par le Baron de Monfort du 1er novembre 1741, Delaconche notaire, signé par commission Vacherand notaire, coté numéro 23 ;
- quittance et cession faite par Jean-François de Montendry en faveur de Simon-Antoine Dalbert son frère du 28 février 1791, Amphoux notaire, coté numéro 24 ;
- promesse relevetoire faite par Claude-Marie Carron en faveur de Simon-Antoine Dalbert du 9 mars 1791, Amphoux notaire, coté numéro 25 ;
- transport portant quittance passée par Simon-Antoine Dalbert en faveur des […] veuve le Borgne fils et Brunier du 9 mars 1791, Amphoux notaire, coté numéro 26 ;
De plus, les deux titres ci-après qui étaient restés entre les mains du citoyen Simon Mollot, savoir :
- la libération en faveur de Simon-Antoine Dalbert faite par Joseph Dalbert de Chamoux du 1er mai 1789, Mollot notaire, coté numéro 27 ;
- testament de Joseph Dalbert du premier [blanc] 1789, Mollot notaire, coté numéro 28 ;
- de plus une sentence en faveur dudit Joseph Dalbert contre Antoine Grollier de Montendry rendue par le ci-devant juge-maje de Savoie en date du 8 juillet 1775, par laquelle ledit Grollier a été condamné suivant son offre au payement de 15 années de censes […] à la saint-André l’an dernier à raison de 6 carte d’avoine et 6 [gra…] par année en conformité de l’albergement du 12 janvier, l’an dernier, Mollot notaire ; avec la requête qui le précède cote [même] 29 ;
- ascensement privé passé par Joseph Dalbert à Joseph-François Tronchet du 14 mars 1779, au bas duquel ledit Dalbert a signé ; et Noël Gay et Jean Fantin ont signé comme témoins ; et le ledit Tronchet y a fait sa marque ; cote numéro 30 :
- ascensement passé par Joseph Dalbert à François [Diperrier], Antoine Aguettaz et Christophe Perroud du 20 mai 1759, Mollot notaire, cote numéro 31 ;
- - Conventions d’entre Joseph Dalbert et Joseph-François Tronchet par laquelle celui-ci se chargeait the lui bâtir une maison au Verney en date du 23 juillet 1776, au bas duquel ledit Tronchet a fait sa marque, et ledit Dalbert a signé de même que Jean Brun et Guillaume Pavillet, ces deux derniers comme témoins ; cote numéro 32 ;
- de plus, reçu privé du 20 février 1782 par lequel feu Astesan veuve Didier a confessé avoir reçu de madame Dalbert la somme de 120 livres pour la [cense échue ?] le 30 août l’an dernier à elle dûe par M. Graffion pour contrat de rente du 30 août mais c’est 178, [Pache] notaire, et a déclaré avoir aussi été payée de censes précédentes de sa dite fille, et avoir de plus reçu d’icelle 25 livres pour la cense d’une année échue le 3 janvier 1780, portée par contrat du 5 janvier 1779, Gaymoz notaire ; et au bas a été signé Astesan Didier ; au bas susdit, reçu. Il y en a un autre de la même, de 120 livres pour la cense d’une année échue à la saint-André l’an dernier, en date du 30 août 1783, signée Astesan Didier, le tout, cote numéro 33 ;
- conventions privées passées d’entre Joseph Dalbert et Dominique [Corneri] par laquelle celui-ci s’est chargé de la recherche et poursuite des laods qui pouvaient lui être dûs à cause de son fief dudit Chamoux rière Montgilbert, Aiguebelle, Rendens, Bonvillaret et Aiton, pour le bénéfice du quart, au moyen duquel il s’est obligé de faire toutes les avances sans répétition, en date du 3 novembre 1788, au bas de laquelle lesdits Dalbert et [Corney] ont signé, de même que Simon Mollot et François Neyrod, ces deux derniers comme témoins ; cote numéro 34 ;
- de plus un reçu privé sur papier blanc par le quel ledit Baron de [Truche] et légitime administrateur de Marie-Josephte Didier à confessé avoir reçu de Simon Dalbert 344 livres un sol neuf deniers, dont il était débiteur pour exactions par lui faites de M° Amphoux d’une part, d’Anselme Pettit - soit du nommé [terme] d’autre part, et de M° Audrevon aussi d’autre part ; icelui en date du 29 mars 1789, signé Baron de Truche], cote numéro 35 ;
- un mandat de 120 livres fait par Dalbert père et Laurent Durand et Laurent André à devoir être payé à Laurent Milan pour plein payement de ce qu’il devait à ce dernier en date du 4 juillet 1787, signé Dalbert père ; au bas duquel il a quittance en deux fois de ladite somme de Laurent Milan du 27 décembre 1787 et 16 [blanc] 1788, toutes deux signées Laurent Milan, cote numéro 36 ;
- ascensement privé passé par Simon-Antoine Dalbert à Joseph-François Tronchet de Chamoux des biens y mentionnés pour le terme de neuf ans pour le prix et somme de 77 livres, 10 sols, payable à la Saint-André de chaque année sous les plus amples conditions y désignées, en date du 12 août 1788, au bas duquel ledit Tronchet y a fait sa marque, signé de Chamoux, de même que François Brun et Pierre Jandet présents ; cote numéro 37 ;
- ascensement privé passé par Joseph Dalbert à François Peguet et Martin Deschamps, d’un filon de cuivre situé sur Montgilbert pour un terme de neuf ans, sous la cense du cinquième du prix qu’ils en retireront ; en date du 6 avril 1778, au bas duquel lesdits Péguet et Deschamps ont fait leur marque, et ledit Dalbert a signé de même que Plaisance et Hoddet, c’est deux derniers comme présents ; cote numéro 38 ;
- billet passé à Hector Viviand négociant à Chambéry par Jean-François fils de Joseph Dalbert de Montendry de 1000 livres pour prix des marchandises à lui vendues en date du 17 ; janvier 1789, signé par extrait Joseph Armenjon secrétaire insinuateur ; en fin duquel billet est le solvit* fait par ledit Viviand à Simon-Antoine Dalbert du 10 mars 1791, de même que le solvit d’un autre billet de 300 livres du 1er février dernier, et pour les intérêts dudit premier capital jusqu’audit jour, au bas duquel ledit Hector Viviand a signé de même que [… Boisset] et Dominique Amphoux ; cote numéro 39 ;
- ascensement passé par Joseph Dalbert Joseph Caillet, Jean Dixmier, Antoine Aguettaz d’une pièce de terre pour le terme de trois ans, sous la cense annuelle de 30 livres, en date du 4 juin 1768, au bas duquel lesdits Caillet, Dimier, et Aguettaaz ont fait leur marque ; et ledit Dalbert a signé, de même que Hodet et Salomon comme témoins ; cote numéro 40 ;
- de plus un reçu privé sur papier blanc par lequel le nommé d’Artenaz a confessé avoir reçu du Baron de Chamoux 200 livres pour la pension viagère qu’il lui doit échue, sans préjudice de la courante, icelle en date du 10 mai 1790, cotée numéro 41 ;
- un billet privé par lequel le citoyen Cornery a confessé devoir au Baron de Chamoux la somme de 70 livres pour cause de présent tout compte restant nul qu’il promet payer à la foire [grasse] de 1790, icelui en date du 1er décembre 1789 signé Cornery et Maurice Brunier présent ; coté numéro 42 ;
- une parcelle des patrocines* et avances faites par le citoyen Dominique Amphoux pour Simon Dalbert comme donataire de son père arrivant en patrocines à 437 livres cinq sols, en déboursés à 468 livres cinq sols, ce qui faisait la totale de 905 livres 10 sols ; et les différentes sommes annotées reçues à la ladite parcelle arrivant à 403 livres et 13 sols, serait resté dû 501 livres et 14 sols, à compte de laquelle a encore été déduit 425 livres, capital de l’acte obligatoire (sic) passé parler Baron de [tours ?] Du 30 mars 1789, ainsi que les intérêts de deux ans et le restant de la cense d’Andrevon, il aurait été annoté au bas par acquit au moyen de la cession des droits dudit acte obligatoire, Chambéry le 21 avril 1791, signé D. Amphoux, coté numéro 43 ;
- un reçu privé sur papier blanc par lequel Jaume de la Vallette au lieu et place de Besson, caissier des mines de Pesay, a reconnu avoir reçu de la part de Dalbert de Chamoux 1300 livres à compte d’un billet de plus forte somme qu’il devait à la caisse de ladite minière de Pesay, icelui en date du 31 mars 1786, signé Jaume de la Vallette, coté numéro 44 ;
- de plus un reçu privé par lequel le citoyen [Villiod] a confessé avoir reçu de M° Amphoux 45 livres pour sa portion d’épices et consignations donc il était débiteur aux syndic et conseil de Montendry en date du 27 mars 1789 ; signé [Vulliod] ; et au bas est un reçu privé signé Amphoux dudit jour par lequel ce dernier a confessé avoir reçu 24 livres pour les droits payés pour la déclaration de libre exaction du prix de l’affranchissement du fief rière Montgilbert, icelui coté numéro 45 ;
- un reçu privé sur papier blanc par lequel Joseph Plaisance de Montendry, tant à son nom que de celui de Jean-Baptiste son frère, communs et indivis en biens, a confessé avoir reçu de Simon-Antoine Dalbert la somme de 48 livres de Savoie pour cense dûe par ledit Dalbert aux frères Plaisance pzr acte sous sa date, Mollot notaire, en date du 10 décembre 1789, signé Joseph Plaisance de même que Boccon et Michel [Pom…] comme présents ; coté numéro 46 ;
- quittance privé sur papier blanc par laquelle Jacques Perrier a confessé avoir reçu dudit Dalbert 109 livres pour marchandises à lui livrées, en date du 20 avril 1781, signé Jacques Perrier ; cote numéro 47 ;
- Une lettre [écrite] par Leblanc à Simon Dalbert capitaine au Régiment de Maurienne, par laquelle ledit Leblanc remercie ledit Dalbert d’avoir ce dernier compté 200 livres à son acquittement à sa belle-mère, qu’il offre de rembourser au mois de novembre suivant, en date du 5 juin 1791 ; signé Leblanc ; coté numéro 48 ;
- nous aurions de plus trouvé une liste écrite de la main de Simon Dalbert de ses dettes ; l’agent municipal a requis que je la paraphe ne varietur*, par lequel pourrait devenir très utile ; le montant de ses dettes arrive à – suivant ladite liste – 40 750 livres ; coté numéro 49 ;
- de plus une liste sur une feuille de papier blanc où il y a annotation par lui écrite des différentes sommes à lui dues par différentes personnes dont quatre se trouvent annulées payées et dix ne sont pas rayées, aussi été paraphée par moi ne varietur ; et à l’autre feuillet, l’annotation de ce qu’il doit, dont deux se trouvent annotées être payées, et 3500 livres annotées dues au S Bertholet chirurgien ; et cent livres annotées dues à [p…] d’Aiguebelle, aussi paraphé par moi le notaire ne varietur ; cote numéro 50 ;
- plus un billet privé sur papier blanc par lequel de Montendry, aide major a promis payer au citoyen Carron dans le terme de six mois la somme de 200 livres de Piémont en date du 1er mars 1791, signé de Montendry, aide major au bas duquel est annoté : reçu le montant ci-dessus de M. de Chamoux signé Carron, sans date ; coté n° 51 ;
- de plus une lettre signée de Montendry, du 14 mai 1791 par laquelle il accuse la réception de 820 livres qui lui avaient été annoncées par son frère par le canal de M. Donandi ; coté numéro 52 ;
- une lettre écrite à Dalbert le fils par Antoine Polar en date du 30 janvier 1787, par laquelle il lui marque que déduction faite de 80 livres il a reçues de M. Jean [Pia] officier du solde, [il lui en encore redû (sic)] 320 livres ; cote numéro 53 ;
- une liste de 212 livres deux sols due à [Juisset] et Compagnie au bas de laquelle est l’acquit du 9 novembre 1790, coté numéro 54 ;
- billet de Simon Dalbert, tant de son chef que comme procureur de son père passé en faveur des négociants Leborgne fils et Burnier de la somme de 1559 livres, pour marchandises livrées, conformément à la liste portée annexée audit billet, icelui en date du 29 août 1786, au bas duquel est l’acquit passé par lesdits Leborgne fils et Burnier, eu égard au contrat passé par M° Amphoux notaire, icelui en date du 9 mars 1791, coté numéro 55 ;
- du 29 frimaire dite année, un acquit pour Simon Antoine Dalbert fait de Claude le cadet Salomon du 14 mai 1791, Mollot notaire, cote numéro 56 ;
- une rente constituée en faveur de Claudine Didier par Simon-Antoine Dalbert en qualité de procureur de Joseph Dalbert son père, sous la caution de Simon-Antoine et Jean-François Dalbert, portant quittance payée par ce dernier en faveur dudit Joseph Dalbert du 13 mai 1785, [Gayeux] notaire, coté numéro 57 ;
- un acquit de pension viagère pour François-Modeste Perrin d’Athenaz, passé par Simon-Antoine Dalbert, du second mars 1788, Reveyron notaire ; cote numéro 58 ;
- contrat dotal de François Graffon de Saint-Pierre d’Albigny et Marie Marguerite Dalbert habitante à Chamoux du 5 décembre 1772, Ladouz notaire, cote numéro 59 ;
- un reçu signé Arnaud, receveur des Domaines nationaux, par lequel il reconnaît avoir reçu du citoyen Joseph Dalbert 1152 francs pour restant des intérêts de trois ans ; celui le 25 brumaire dernier d’une obligation de dix mille livres de la ci-devant Savoie, passée par son fils Simon-Antoine Dalbert au profit de l’émigrée Sibille Pethioz veuve Balland Damas du 15 novembre 1791, Amphoux notaire, en date du 1er Thermidor an 3 ; coté numéro 60 ;
- un reçu signé Genin avocat, du 6 février 1792, par lequel il déclare avoir reçu dudit Albert de Chamoux 60 livres pour les intérêts d’une année d’une rente constituée qu’il lui doit ensuite de la cession qui lui en a été faite par le Baron Garnier, coté numéro 61 ;
- une convention privée par laquelle Joseph Dalbert a vendu à Joseph Mouche du Bourget la coupe d’un bois à la Fauge pour le prix de 1507 francs 4 sols à compte duquel prix il a en fait reçu 720 Fr. avant la convention, le surplus compté, nombré lors d’icelle, icelle en date du huit Thermidor an 5, au bas de laquelle lesdits Dalbert et Mouche renseigner, et Simon Mollot et Pierre Bertholet ont signé comme témoins ; coté numéro 62 ;
- un coupon d’emprunt forcé de 1400 Fr. faisant pour chaque année 140 Fr. numéraire, auquel il manque déjà ceux de l’an 5 et de l’an 4 ; coté numéro 63 ;
- un reçu signé Simon Mollot, collecteur, du quatorze Messidor an 5, par lequel il déclare avoir reçu de Pierre Bertholet en un coupon d’emprunt forcé et en numéraire 328 francs 3 sols 4 deniers pour plein payement de la cote du citoyen Dalbert de l’an cinq, coté numéro 64 ;
- un reçu par lequel Claude Salomon confesse avoir reçu de Joseph Dalbert 266 francs 95 centimes pour plein paiement des intérêts qu’il lui devait du prix de la vente du 11 mai 1791, Mollot notaire ; icelui en date du 11 Messidor an 5, coté numéro 65 ;
- une quittance privée par laquelle le citoyen [Routein] confesse avoir reçu du citoyen Antoine Dalbert la somme de 500 livres, monnaie de la République, en acquittement des pièces de taille qu’il avait fournies à Simon Dalbert son fils (sic), du 18 germinal an 3, au bas duquel ledit [Routein] a signé, très mal, de même que Deglapigny comme présent, […] marqué Hercule Pépin présent ; coté numéro 66 ;
- de plus une convention privée par laquelle Joseph Dalbert et Joseph Tranchant, et Antoine Barbier sont convenus que ces derniers se chargeraient d’enlever les girouettes et meurtrières de son château pour le prix de 750 livres monnaie de la République, qu’il promet payer dans le terme de quatre mois ; au bas de laquelle lesdits Dalbert et Antoine Barbier ont signé de même que Rochat et Gay, ces deux derniers comme témoins ; et ledit Tranchant a confessé avoir reçu 100 livres monnaie de la République ; côté numéro 67 ;
- de plus un reçu privé par lequel Antoine Barbier a confessé avoir reçu 250 livres de la République pour le tiers du prix-fait sus énoncé, savoir : 150 livres de ci-devant Savoie qu’il devait à Martin Varnier [dit] Maillet et 50 livres en imputation de cense ; le surplus, il lui en a fait rabais ; en date du huit nivôse an 3 ; [sou…] par ledit Barbier et Simon Mollot présents ; coté numéro 68 ;
- ascensement privé passé par Joseph Dalbiez à Hylarion Vioud d’un journal au Parc pour le terme de trois ans sous la cense annuelle de [dix ? ] cartes de froment, en datedu 25 octobre 1795 vieux style, au bas duquel ledit Dalbert a signé, de même que François Neyrod et Claude Tronchet comme témoins, et Hylarion Vioud y a fait sa marque ; coté numéro 69 ;
- ascensement privé passé par Joseph Dalbert à Michel Masset de deux journaux au Parc, du premier mas pour le terme de six ans sous la cense annuelle de vingt-cinq cartes de froment chaque année en date du 3 octobre 1795 vieux style, au bas duquel ledit Dalbert et Masset ont signé, de même que François Neyrod et Claude Tronchet ces deux derniers comme témoins ; coté numéro 70;
- un ascensement privé par lequel Joseph Dalbert a ascensé à Claude Tournafond un journal de champ au second mas du Parc et un journal au Paquier, sous la cense annuelle de onze cartes de froment et dix cartes de maïs pour le terme de 6 années en date du 18 nivôse an 4, au bas duquel ledit Dalbert a signé ainsi que Noël Gay et Jean Genin, ces deux derniers comme témoins , et ledit Claude Tournafond y a fait sa marque ; coté numéro 71;
- un ascensement privé par lequel Joseph Dalbert a ascensé à André Genin pour le terme de trois ans le premier journal touchant le chemin sous la cense de quatre cartes de froment, et quatre cartes de seigle, icelui en date du 3 Brumaire an 4, au bas duquel ledit Dalbert a signé , de même que François Neyrod et Noël Gay, ces deux derniers comme témoins, et ledit Genin y a fait sa marque ; coté numéro 72 ;
- un ascensement privé par lequel Joseph Dalbert a ascensé à Joseph Varnier un journal de champ au Par cet deux au Paquier pour le terme de 6 années sous la cense annuelle de 10 cartes de froment et 19 cartes blé maïs ; icelui en date du 9 pluviôse an 4, au bas duquel ledit Dalbert a signé, et François Neyrod et Noëm Gay ces deux témoins et ledit Joseph Varnier u a fait sa marque; coté numéro 73 ;
- ascensement privé par lequel Joseph Dalbert a ascensé à François Neyrod [d…] deux journaux de champ au premier mas du Parc ; de plus 2 seytives du Paquier ; pour le terme de six ans, sous la cense quant aux champs de Viorge deux cartes de froment les deux, et les deux seytives du Paquier de 19 cartes de maïs aussi les deux, le tout annuellement, icelui en date du 13 nivôse an 4, au bas duquel lesdites parties ont signé, ainsi que Noël Gay, ce dernier comme témoin ; cote numéro 74 ;
- ascensement privé du 28 juillet 1791 par lequel Simon-Antoine Dalbert a ascensé à François feu Antoine Petit les biens et bâtiments y spécifiés, et sous les conditions y désignées, sous le terme de 9 ans, sous la cense pour chaque année ; savoir : pour les six journaux et quart du Parc de vingt cartes maïs ou douze cartes froment au choix des sacensataires ; de plus, 24 livres ci-devant Savoie pour 3 seytives touchant Pré Courbeau ; quant aux autres champs, à raison de 18 cartes blé maïs ; la maison, cour, place et grange pour 5 livres par an, les 3 seytives part du couchant du Pré Bœuf à raison de 15 livres le seytive, ce qui fait 45 livres, les autres part du levant à raison de 13 livres la seytive, ce qui fait 23 livres et 8 sols ; que cependant prélevé les 6 journaux et quart du champ près du Parc, ils ne paient la cense du surplus pour les deux années qui commencent à courir le jour que sur le pied de 15 cartes le journal. Les parties ont signé au bas dudit ascensement, de même que François Neyrod et Simon Mollot ces deux derniers comme témoins, coté numéro 75.
- ascensement privé par lequel Joseph Dalbert a ascensé à Jean-Marie [Andrevettan] une maison en chambre, place, écurie, grange, plus un journal de champ au second mas du Parc, pour le terme de 2 ans, sous la cense annuelle quant aux bâtiments de 43 livres et 4 sols argent de France, et le journal de champ onze cartes de froment par année en date du 18 nivôse an 4, au bas duquel les parties ont signé, de même que Jean Genin et Noël Gay, ces deux derniers comme témoins ; coté numéro 76 ;
- un ascensement privé, par lequel Joseph Dalbert a ascensé à Antoine feu Pierre Lacroix une pièce de terre, soit environ un journal et demi au lieudit à la Fauge, territoire de Montendry, pour le terme de 3 années pour le prix de 8 cartes d’avoine par journal ; icelui en date du 13 mai 1796 vieux style, au bas duquel ledit Dalbert a signé, de même qu’Antoine Carrel comme témoin, et ledit Antoine Lacroix y a fait sa marque : coté numéro 77 ;
- ascensement privé par lequel Joseph Dalbert a ascensé à Claire Moutard veuve Barbier une pièce de champ lieudit Au Parc, sous la cense de deux vaissels de froment par année, sous la caution solidaire de Claude Gardet, en date du 16 floréal an 4, au bas duquel ledit Dalbert a signé, de même que André Fuzier, Pierre Neyrod et Simon Mollot, ces trois derniers comme témoins, et ladite Moutard et ledit Gardet pour être illétérés y ont fait leur marque : coté numéro 78 ;
- ascensement privé par lequel Joseph Dalbert a ascensé à Elisabeth Mugnier et Claude Tronchet les biens y spécifiés pour le prix et somme de 79 livres et 10 sols annuellement, et sous les plus amples conditions y contenues, au bas duquel lesdits Dalbert et Claude Tronchet ont signé, de même que Michel Masset et Pierre Bertholet, ces deux derniers comme témoins, et ladite Elsabeth Mugnier y a fait sa marque ; coté numéro 79 ;
- ascensement privé par lequel Joseph Dalbert a ascensé à André Jandet dit le Roux un jurnal au second mas et un demi journal au premier mas, et un autre demi journal au même mas, pour le terme de six années, sous la cense de 20 cartes de froment par année, en date du 18 nivôse an 4, au bas duquel lesdites parties ont signé, de même que Jean Genin et Noël Gay, ces deux derniers comme témoins ; coté numéro 80 ;
- ascensement privé par lequel Joseph Dalbert a ascensé à Antoine Petit un journal de champ au premier mas, du Par cet un demi seytive au Paquier, pour le terme de six ans, sous la cense pour chaque année de 12 cartes froment et 5 cartes maïs, en date du 11 brumaire an 4, au bas duquel ledit Dalbert a signé, de même que Noël Gay et François Neyrod, ces deux derniers comme témoins, et ledit Antoine Petit y a fait sa marque ; coté numéro 81 ;
- convention entre le citoyen Joseph Dalbert et Pierre Bertholet, par laquelle ledit Dalbert promet payer audit Bertholet pour se peines et salaires de la gestion confiée par le premier audit Bertholet, dans l’acte de procuration passé ledit jour, Blanc notaire, la somme de 180 livres de France annuellement, et la [jouiss…] annuelle, le tout à courir dès ledit jour, de 4 seytives de pré marais à choisir par Bertholet sur ceux appartenant au citoyen Dalbert ; et pour quant aux voyages que sera obligé de faire ledit Bertholet pour sa gestion à Chambéry et ailleurs à la distance de plus 2 lieues de cette commune, il y en aura 4 de ceux de Chambéry, pour lesquels ledit Dalbert ne sera soumis de lui payer que les frais de bouche, et a promis lui payer pour tous les autres les frais de bouche et de voiture, ladite convention en date du 17 messidor an 4, au bas de laquelle lesdites parties ont signé, de même que Blanc, ce dernier comme témoin, et George Veillard pour être illétéré y a fait sa marque ; cote numéro 82 ;
du 30 frimaire dite année,
le citoyen Bertholet m’aurait représenté que dans les lettres que nous avons trouvées, les plus essentielles, et que nous avons ci-devant inventoriées, nous n’y avons pas trouvé bien d’autres comme albergements et ventes, dont le prix est encore dû, parce que apparemment, le citoyen Dalbert ne les aura pas retirées d’entre les mains des notaires qui les ont reçues, parce que les droits n’étaient pas à sa charge ou peut-être aussi parce qu’il en pourrait être resté chez son procureur à Chambéry, à cause de différents procès qu’il a été obligé de soutenir ; mais comme il est instruit qu’une partie desdits actes ont été remis par moi notaire, il m’a requis de me transporter chez moi, pour vérifier ceux qui pourraient intéresser l’hoirie, et de les inventorier.
À quoi adhérant, en ayant se suite parcouru mes minutes, j’aurais trouvé :
- un renouvellement d’albergement passé par Joseph Dalbert en faveur d’André Maillet du 13 mai 1782, sous la cense annuelle de 120 livres de Piémont, et 4 paires de poulets
- secondement, vente accessoire faite par Simon-Antoine Dalbert à François feu Jean-Claude Christin du 11 mai 1791, Mollot notaire, prix 745 livres ;
- troisièmement, acquis pour André Jandet passé par Simon-Antoine Dalbert, du 14 mai 1791, Mollot notaire, prix 350 livres ;
- quatrièmement, acquis pour Dominique Christin fait de Simon-Antoine Dalbert du 14 mai 1791, Mollot notaire, prix 350 livres ;
- un acquis pour Ambroise Plaisance fait de Simon-Antoine Dalbert du 11 mai 1791, Mollot notaire, prix 1050 livres.
- un acquis pour Philibert Thomas fait de Simon-Antoine Dalbert du 9 mai 1792, Mollot notaire, prix 760 livres .
- un acquis pour Charles Tarajean fait de Simon-Antoine Dalbert du 190 mai 1792, Mollot notaire, prix 640 livres, à compte duquel a été compté 172 livres, a resté pour 478 livres ;
- acquis pour Antoine Christin et Louis Berthier fait de Simon-Antoine Dalbert du 22 mars 1792, Mollot notaire, prix 921 livres et 12 sols ; à compte duquel prix les acquéreurs compteront 200 livres et a promis le surplus dans 8 ans ;
- acquis pour George et Philippe Charpin du 10 mars 1792, Mollot notaire, prix 800 livres ;
- acquis pour Joseph Guillot fait de Simon-Antoine Dalbert du 22 octobre 1791, Mollot notaire, prix 3600 livres, ayant donné 600 livres lors de l’acte, resté devoir 3000 livres ;
- quittance pour Ambroise Plaisance passée par Simon-Antoine Dalbert du 1er juin 1791, Mollot notaire, de 1000 livres ;
- cession et transport en faveur d’Ambroise Plaisance, passée par Simon-Antoine Dalbert du 1er février 1791, Mollot notaire, prix 1500 livres ;
- promesse relevatoire en faveur de Simon-Antoine Dalbert faite par François feu Sylvestre Grollier, du 17 avril 1791, Mollot notaire, de 200 livres ;
- acquis pour Simon-Antoine Dalbert fait de Claude Salomon du 11 mai 1791, Mollot notaire, prix 5000 livres ;
- acquis pour Ambroise Plaisance de Chamoux passé par Simon-Antoine Dalbert du 23 novembre 1789, Mollot notaire, prix 400 livres ;
- acquis pour André Maillet de Chamoux passé par Simon-Antoine Dalbert d’une pièce de terre pour le prix de 2400 livres du 30 septembre 1791, Mollot notaire ;
- acquis pour Ambroise Plaisance de Chamoux, passé par Simon-Antoine Dalbert, prix 2350 livres du 1er octobre 1791, Mollot notaire.
Ce qu’il y a de plus intéressant : la plus grosse partie desdits capitaux restant dus.
L’on a ensuite procédé à l’inventaire des biens qui consistent en :
- une pièce de bois lieudit à la Chaumaz, sous le n° de la mappe 386, contenant 15 journaux 212 toises 1 pied ;
- jardin à Chamoux sous le numéro 1522 contenant 243 toises 1 pied ;
- maison , cour et placeage du château sous le numéro de la mappe 1524 contenant 2 journaux 123 toises ;
- jardin sous le numéro de la mappe 1525 contenant 114 toises 6 pieds ;
- place dans le clos du château sous le numéro de la mappe 1526, contenant 50 toises 6 pieds ;
- maison ruinée au-dessous du numéro 1527 contenant 52 toises ;
- teppes à Chamoux sous ne numéro de la mappe 1528 contenant 49 toises 7 pieds ;
- jardin audit sous le numéro 1529 contenant 253 toises 1 pied ;
- jardin à Chamoux sous le numéro de la mappe 1530 contenant 259 toises 1 pied ;
- [cervaz ?] audit lieu sous le numéro 1531 contenant 381 toises 5 pieds ;
- pré audit, sous le numéro de la mappe 1532 contenant 180 toises 7 pieds ;
- jardin audit lieu sous le numéro de la mappe 1533 contenant 197 toises 2 pieds ;
- pré audit, sous le numéro de la mappe 1534 contenant 3 journaux 350 toises 3 pieds ;
- pré audit lieu sous le numéro de la mappe 1535 contenant 3 journaux 140 toises 2 pieds ;
- vigne audit sous le numéro de la mappe 1536 contenant 2 journaux 267 toises 3 pieds ;
- teppe audit, sous ne numéro de la mappe 1537 contenant 5 journaux 353 toises 1 pied ;
- pré audit, sous le numéro de la mappe 1538, contenant 8 journaux 69 toises 6 pieds ;
- pré audit, sous le numéro de la mappe 1539, contenant 193 toises 3 pieds ;
- champ audit, sous le numéro de la mappe 1540, contenant 2 journaux 145 toises 3 pieds ;
- champ audit, sous le numéro de la mappe 1541, contenant 46 jounraux, 248 toises 2 pieds ;
- vigne au Clos du Parc sous le n° de la mappe 1540 ½ contenant 1 journal 69 toises et 6 pieds;
- pâturage au Parc sous le numéro de la mappe 1542, contenant 2 journaux 102 toises 7 pieds ;
- pâturage audit sous le numéro de la mappe 1543, contenant 2 journaux 56 toises ;
- champ audit sous le numéro de la mappe 1544, contentant 1 journal 221 toises 6 pieds ;
- teppe audit, sous le numéro de la mappe 1545, contenant 6 journaux 330 toises ;
- bois audit, sous le numéro de la mappe 1546, contenant 3 journaux 28 toises 6 pieds ;
- pâturage audit, sous le numéro de la mappe 1547, contenant 5 journaux 281 toises ;
- (sic) 1552 de pré-marais au Paquier contenant 21 jurnaux 279 toises 1 pied ;
- 1557, jardin à la Servaz contenant 211 toises 3 pieds ;
- pièce de pâturage au lieudit sous le n° de la mappe 1558 contenant 1 journal 30 toises 1 pied ;
- une pièce de pâturage au Pré carré, sous le numéro de la mappe 1559, contenant 13 jurnaux 345 toises 5 pieds ;
- une pièce de pâturage audit lieu sous le numéro de la mappe 1562, contenant 2 journaux 87 toises ;
- une pièce de blachère au Grand Mas sous le numéro de la mappe 1573, contenant 37 journaux 57 toises 2 pieds ;
- une pièce de pré à Bellavarde sous le numéro de la mappe 1564 contenant 30 journaux 378 toises 1 pied ;
- une pièce de pâturage au Pré di Bois sous le numéro de la mappe 1565 contenant 2 journaux 35 toises ;
une pièce de pré-marais audit lieu sous le numéro de la mappe 1566, contenant 18 journaux 269 toises 4 pieds ;
- une pièce de pré-marais audit lieu sous le numéro de la mappe 1569, contenant 24 journaux 383 toises 6 pieds ;
- une pièce de pré blachère à Pré Courbeau sous le numéro de la mappe 1572, contenant 14 journaux 31 toises 1 pied ;
- une pièce de bois et broussailles sur Chamoux sous le numéro de la mappe 2186 contenant 19 journaux 97 toises 2 pieds.
Qu’est tout ce que nous avons trouvé sur la commune de Chamoux.
De plus, sur la commune de Montendry, une pièce de bois sous le numéro de la mappe d’icelle 2868, contenant 124 journaux 304 toises 2 pieds.
Et j’aurais en conséquence chargé ledit Bertholet des titres ci-devant inventoriés.
Et pour le surplus que l’on n’a pas reconnu de grande utilité, ils ont été mis dans une caisse avec une couverte en coulisse ; à l’extrémité de laquelle coulisse j’y ai mis une bande de papier pour qu’il empêche s’ouvrir ; aux deux extrémités de laquelle j’y ai mis mon sceau sur cire rouge, ayant un chiffre comme est dit ci-devant.
Et le surplus dans un grand coffre sous serrure auquel j’ai aussi mis une bande de papier attachée au couvert, et dans le dessous, aux deux extrémités de laquelle bande j’y ai mis de même mon sceau sur cire rouge, où il y a l’empreinte d’une S et d’une M entrelacées, et j’aurais exhorté et chargé ledit Bertholet en vertu de ma dite commission de tous lesdits sceaux, et de tout ce qui concerne ledit mobilier.
De quoi acte.
Et le tout fait et prononcé audit lieu, et le 1er nivôse an 6 de la République française, en présence desdits Bertholet, Deplanes, Genin ; et encore des citoyens Pierre-Louis Falquet, natif de Turin, et de Antoine Petit natif de cette commune, où ils habitent tout deux, témoins requis, ce dernier m’ayant déclaré être illétéré.
P. Berthollet Jean Genin
J . Déplante
Marque + d’Antoine Petit Falquet
La seconde portion du présent inventaire contenant 39 pages et demi. En donnant acte audit Jean Genin, expert de 6 jours de vacation, et à chacun des gardiateurs et de l’agent municipal de douze jours.
Simon Mollot
Enregistré à La Rochette le 21 nivôse an 6 de la Répube fe, reçu onze francs.
Boitteur
av. 2020 - Recherche et transcription A.Dh.
Lexique
* ne varietur : Sans possibilité de changement, point par point
* patrocines : on trouve « patrociner : plaider (longuement) ; peu satisfaisant ici. CNRTL propose « Défense, secours » qui paraît plus adéquat.
* solvit : du latin « il a payé »
Source : AD073, cote 6E 11842 (Minutes Mollot an 6 F° 47, et suivants)
Comment les familles nobles ont-elles pu, souvent récupérer leurs biens après la Révolution?
Plusieurs réponses nous sont données par les familles locales:
1- toutes les familles n'ont pas émigré, ou du moins, tous les membres de la famille n'ont pas passé la frontière: dans ce cas, les biens réputés "nationaux", étaient mis sous séquestre, et acsensés (loués) mais pas vendus : ils restaient donc "récupérables".
2- même émigrés, de nombreux nobles avaient confié leurs propriétés à des hommes de confiance restés sur place qui géraient les biens, les tenaient informés, et agissaient éventuellement en leur nom pour défendre leurs intérêts: même éloignés, les anciens possédants ne renonçaient pas à leurs droits, quite à se déchirer entre eux parfois.
Arrêtés de l’Administration municipale du canton de Chamoux, ans 6 à 8 (entre 9-11-1797 et 11-10-1799)
- Folio 21
L’an six de la République française une indivisible et le 23 brumaire,
l’administration municipale du canton de Chamoux etc
L’administration, oui le susdit commissaire arrête de participer au département,
• que Joseph Dalbert ci-devant noble est décédé le 19* du courant sur le soir, `
• qu’il n’a laissé que Jean-François Dalbert son fils absent de la République,
• que l’administration [connaisse] de plus près à sa succession
• que le citoyen Joseph Guilliot faisant fonction de Juge de paix … le canton a mis les scellés dans la maison délaissée par ledit Dalbert, qui est fermée à clef, et à qui il a mis un gardiateur pour que les scellés et rien ne s’égare.
Et cette administration demande que le département dise quel chemin cette administration doit prendre en pareil cas ; et si le commissaire provisoire doit requérir la levée des scellés apposés par le juge de paix, et que l’inventaire dudit Dalbert soit fait ; ou si elle doit attendre avant que de mettre tout le délaissé dudit Dalbert sous la main de la nation ; que les parents du défunt Dalbert agissent judiciellement, et qu’il est notoire que le dit Jean-François fils dudit feu Joseph Dalbert est absent de la République dès environ10 ans.
Il revient encore à cette administration que le citoyen Graffion dont les biens ne sont pas séquestrés a encore droit dans ladite hoirie en vertu de la loi du 17 nivôse an 2, comme ayant épousé une fille dudit Joseph Dalbert ; ceci lui est observé par Pierre Berthollet, ci-devant mandataire dudit Joseph Dalbert, et ce dernier demande un délai de six décades pour instruire ledit Graffion et les autres prétendant droit en l’hoirie dudit feu Joseph Dalbert, vu que les affaires étant sous le scellé, rien ne risque de s’égarer. Ladite administration, ouï le susdit commissaire, est d’avis que ledit délai requis par ledit Berthollet en sa dite qualité lui soit accordé, vu les motifs qu’il allègue, en tant que le département y consentira.
Et la séance a été renvoyée au 30 du courant.
19 brumaire an 6 = 9 novembre 1797
- F°23
Séance du 14 frimaire an 6 de la République française une et indivisible
Administration municipale du canton de Chamoux
Il a été fait lecture de l’arrêté de l'administration centrale du département du Mont-Blanc du trois du courant, concernant le séquestre à mettre sur les biens délaissés par feu Joseph Dalbert, vu que Jean-François Dalbert son fils est absent de la République et au service du roi sarde.
L’administration ouï le susdit commissaire arrête que pour satisfaire audit arrêté, elle met dès ce jour les biens délaissés par ledit feu Joseph Dalbert sous le séquestre ; et elle nomme pour commissaire aux fins de faire procéder à l’inventaire estimatif du mobilier délaissé par ledit feu Joseph Dalbert, le citoyen Joseph Valliend qui fera procéder audit inventaire par le notaire Simon Mollot en l’assistance de l’agent municipal de Chamoux ; elle nomme en outre pour gardiateur du mobilier délaissé par ledit feu Joseph Dalbert le citoyen Pierre Berthollet reconnu notoirement, et sous le gage que cette administration se réserve de fi…….
F°…
Séance de l’administration municipale du canton de Chamoux
du 13 germinal an six de la République française une et indivisible
Le citoyen Boiteux Receveur des domaines nationaux à la Rochette paraît à la séance et dit que c’est aujourd’hui que cette administration va en son assistance faire procéder à l’ascensement des biens délaissés par le citoyen Joseph Dalbert, qui sont passés sous la main de la nation, et situés rière ce canton ; il demande que l’administration délibère si les biens doivent être ascensés en gros ou en détail, et de quel côté la nation peut avoir plus grand profit, soit pour la conservation des biens, soit pour augmentation de cense ; la matière est mise en délibération ; le commissaire du directoire exécutif est ouï et l’administration, considérant que les biens délaissés par ledit Joseph Dalbert étant la plus grosse partie en champs et prés, de la contenance d’environ 300 journaux, et tout d’une pièce, que les champs s’ascensant en détail, et les prés aussi, seraient dans le cas de dépérir, vu que sans engrais la terre se ruine; considérant que cette manière d’ascenser en détail serait aussi cause que les bâtiments ne s’ascenseraient pas, et demeureraient, aurait ainsi à la charge de la nation pour le regotoyement ; considérant enfin qu’il est pour ainsi dire impossible d’ascenser les biens en détail pour les raisons que les diverses [parcelles ?] soit divisions que l’on serait obligé de faire de si grandes pièces mettraient des entraves parmi les ascensataires et leur causeraient des disputes, à part que cette façon d’opérer exigerait un temps fort long qui causerait un retard pour la culture et ensemencement des fonds qui sont [partout], ce qui nuirait par conséquent aux intérêts de la nation,
Arrête par tous ces motifs que les biens délaissés par ledit feu Joseph Dalbert seront misés en gros, et ascensés ainsi à celui qui fera meilleure condition.
Conclusion : des arguments nombreux et imparables... pour favoriser un loueur très aisé !
F° 23-24
Séance de l’administration municipale du canton de Chamoux
du 14 frimaire an six de la République française une et indivisible
L’an six de la République française une et indivisible et le 14 frimaire à Chamoux l’administration municipale du canton de Chamoux étant assemblée dans le lieu ordinaire de ses séances ;
Présents les citoyens Louis Falquet président, Jean Tardy agent municipal de Châteauneuf, Pierre Berthollet agent municipal de Chamoux, Antoine Christin agent municipal du Bettonnet, Heustache Descollaz juin mais c’est pas de Villard-Sallet, et François Goddet adjoint municipal de Villard-Léger
Joseph Deplantes faisant fonction et excusant le commissaire du Directoire exécutif près cette administration.
Il a été fait lecture de l’arrêté de l’administration centrale du département du Mont-Blanc du 3 du courant, concernant le séquestre à mettre sur les biens délaissés par feu Joseph Dalbert,
- vu que Jean-François d’Albert son fils était absent de la République et au service du Roi sarde,
- l’administration, oui le susdit commissaire, arrête que pour satisfaire audit arrêté, elle met ce jour les Biens délaissés par le surdit feu Joseph Dalbert sous le séquestre.
- et elle nomme pour […] aux fins de faire procéder à l’inventaire estimatif du mobilier délaissé par ledit feu Joseph Dalbert, le citoyen Joseph Valliend qui fera procéder audit inventaire par le notaire Simon Mollot en l’assistance de l’agent municipal de Chamoux ; elle nomme en outre pour gardiateur du mobilier délaissé par ledit feu Joseph Dalbert le citoyen Pierre Berthollet reconnu notoirement solvable, et sous le gage que cette administration se réserve de fixer.
F° 29
Séance de l’administration municipale du canton de Chamoux
du 19 nivôse an 6 de la République française une et indivisible
L’an six de la République française une et indivisible et le 19 nivôse à Chamoux l’administration municipale du canton de Chamoux étant assemblée dans le lieu ordinaire de ses séances ;
Présents les citoyens Pierre-Louis Falquet président, Joseph Deplantes agent municipal de Chamoux, Augustin Pépin adjoint municipal de Châteauneuf , Antoine Savey adjoint municipal d’Hauteville, Antoine Christin agent municipal du Bettonnet, Joseph Plaisance agent municipal de Montendry.
Il a été fait lecture d’une lettre adressée à cette administration par le citoyen Dominique Amphoux comme procureur de la citoyenne Julie Graffion ainsi que d’une pétition qu’il a présentée au nom d’icelle à l’administration centrale, et des pièces jointes, par laquelle pétition elle demande que l’administration centrale arrête, par les motifs qu’elle expose, que le séquestre apposé sur le délaissé de feu Joseph Dalbert ensuite de l’arrêté du département du 3 frimaire dernier sera levé, et que la pétitionnaire soit mise en possession du tout à la charge de donner bonne et suffisante caution par devant l’administration municipale du canton de Chamoux où est décédé ledit Joseph Dalbert, pour la portion de ladite succession qui pourrait revenir tant à son dit frère qu’audit Jean-François Dalbert son oncle, ou à qui de droit et autrement ainsi qu’il [est] plus amplement expliqué par ladite de pétition, en marge de laquelle pétition est un arrêté de l’administration centrale qui renvoie à l’administration municipale de Chamoux pour donner des renseignements et son avis motivé ; icelui en date du 13 nivôse dernière, signé par le citoyen Dufrêne, administrateur.
L’administration municipale de Chamoux, vu toutes les pièces narrées en ladite pétition, et oui le commissaire du Directoire exécutif, déclare qu’elle ne peut rien trouver de contraire à l’exposé de ladite Julie Graffion, ni aux pièces y jointes.
Sauf qu’elle a laissé ignorer que le dit Joseph Dalbert avait encore avant son décès un fils au service du Roi de Sardaigne appelé Simon-Antoine, à qui les biens appartenaient par donation, et qui est mort suivant le bruit public il y a quelques années ; que conséquemment, pour que ladite Julie Graffion fût en règle, et fondée dans sa demande, il paraîtrait qu’elle devrait encore justifier du décès d’icelui.
Quant au surplus, l’administration observe que l’inventaire dudit Dalbert étant achevé, et dans tous les cas ayant été nécessaire, elle invite l’administration centrale d’en faire payer les droits ainsi que ceux des experts gardiateurs et agents municipaux qui ont assisté à icelui.
Elle observe en outre que les biens de ladite hoirie ayant été ascensés en très petits détails, il y a quantité de pièces à ascenser actuellement, qu’il serait pressant de procéder auxdits ascensements au plus tôt pour les semailles de germinal prochain.
Ainsi, la petite-fille de Joseph d'Albert tente de sauver son héritage, en arrangeant un peu la vérité ! est-elle déjà héritière de sa mère, première ayant-droit ? Elle ne parle pas de ses parents. (Marie-Marguerite d'Albert est décédée avant 1811; François Graffion meurt en février 1816)
On constate que finalement, l'idéal républicain n'a pas été piétiné : les biens de Joseph Dalbert sont ascensés en petites parcelles... trop petites pour une bonne exploitation ?
F°…
Séance de l’administration municipale du canton de Chamoux
du 12 prairial an 6 de la République française une et indivisible
L’an six de la République française une et indivisible et le 12 prairial à Chamoux l’administration municipale du canton de Chamoux étant assemblée dans le lieu ordinaire de ses séances ;
(…)
Sur la demande du citoyen Jacques Blanc Juge de paix du canton de Chamoux concernant d’avoir une maison de sûreté dans ce canton et de lui faire préparer une salle dans la maison commune pour y entendre les prévenus, le tout d’après la lettre du ministre de la Justice du 23 floréal dernier n° 909 dont il a donné lecture.
Et sur les observations du commissaire près cette administration qu’il n’y a aucune maison d’arrêt dans ce canton, l’administration arrête que le citoyen Pierre Berthollet, fermier des Biens venant du ci-devant Dalbert, appartenant à la nation, est invité à fournir dans le ci-devant château de Chamoux la salle d’arrêt et une chambre […] pour faire garder à vue les prévenus ; et c’est dès ce jour, sous le loyer de 30 [sous ?] par année, sa et c’est en tant que le présent sera approuvé par le département, à qui cette administration fait part qu’il n’y a que le susdit ci-devant Château propre à fournir semblable logement.
Arrêtés de l’administration municipale du canton de Chamoux, an 7 - F° 183
Séance du 24 nivose an 7 de la République française une et indble
L’administration municipale du canton de Chamoux étant assemblée dans le lieu ordinaire de ses séances,
- vu la pétition présentée à l’administration centrale du département du Mont-Blanc par Jean-François Dalbert originaire de Chamoux habitant en Piémont, tendant à avoir un certificat qu’il n’est pas porté sur aucune liste d’émigré ni de déporté,
- vu le renvoi de l’administration centrale du 23 du courant à l’administration municipale de Chamoux pour donner des renseignements, et son avis,
- l’administration après avoir oui le commissaire du Directoire exécutif, arrête de déclarer que Jean-François Dalbert est entré dans le régiment de Savoie du roi de Sardaigne dès plus de 20 ans, qu’il est resté constamment dans le même corps, sans interruption dès lors, qu’il n’a jamais été porté sur aucune liste d’émigré ou de déporté, qu’elle n’a jamais ouï dire qu’il ait rien fait de contre-révolutionnaire, ni contraire aux lois, qu’elle est en conséquence d’avis, si aucune loi n’obste, que le certificat par lui demandé lui soit accordé.
Ainsi arrêté à Chamoux les dits jour et an.
Raisonnement très tolérant : cet homme fait son métier loyalement depuis 20 ans, il n'a pas fui devant la Révolution, il n'est donc pas suspect. Le ton se durcira !
(selon l'indispensable site CNRTL : Obster qqc.= "Faire obstacle à qqc.")
F° 245-246
Séance de l’administration municipale du canton de Chamoux
du 19 Thermidor an 7 de la République française une et indivisible,
Vu la pétition présentée par le citoyen Pierre Berthollet, fermier du domaine national de l’émigré Simon-Antoine Dalbert au sujet de l’inondation des prés dépendant desdits biens, arrivé les 10, 11 et 12 du courant par le de débordement de la rivière du Gellon, arrête, ouï le commissaire du Directoire exécutif de [certifier] que l’exposé dans ladite pétition est vrai, et elle est d’avis que le Juge de Paix de ce canton soit commis pour procéder à sommaire appris sur le contenu de ladite pétition ; il y procédera en l’assistance du Receveur des domaines à la Rochette, soit d’un préposé de sa part ; le présent sera transmis au département pour son approbation.
(…)
Vu la pétition des citoyens Joseph Guilliot et François Nayroud de Chamoux tendant à obtenir mandat de la somme de 56 Fr. sur les revenus de l’émigré Dalbert, vu l’avis du receveur des domaines à la Rochette en date du trois du courant, l’administration, ouï le commissaire du directoire exécutif, arrête de certifier que le dit François Nayroud a vaqué 25 jours pour la gardiative des effets dépendant des biens dudit Dalbert, ainsi qu’en résulte des procès-verbaux des 20 brumaire et 15 frimaire an 6, fait par le premier assesseur du Juge de Paix du canton de Chamoux : elle est d’avis qu’il soit payé audit Nayroud la somme de 50 Fr. qu’il déclare pour la susdite gardiative ; elle est aussi d’avis qu’il soit payé 6 Francs audit Guilliot, qu’il réclame.
F° 252
Séance de l’administration municipale du canton de Chamoux
du 29 thermidor an 7 de la République française une indivisible
Il a été fait lecture du procès-verbal de la dernière séance ; il a été adopté en son entier.
Ensuite a paru à la séance le citoyen Pierre Bertholet fermier des domaines nationaux de l’émigré Simon-Antoine Dalbert rière Chamoux qui exhibe à cette administration l’arrêté qu’elle a pris le 19 du courant relatif à la pétition qu’il a présentée pour un dégrèvement qu’il a droit de prétendre pour les inondations qui ont détérioré les foins des prés qu'il tient à ferme, provenant du dit émigré, [en tant] duquel arrêté ; en l’arrêté de l’administration centrale du 22 Thermidor portant renvoi au directeur de la régie pour donner son avis, ensuite l’avis du directeur de la régie dudit jour portant renvoi au receveur du domaine national pour donner son avis et au besoin faire procéder par expert à visite des lieux et déterminer par calcul la diminution à donner à la cense promise par le réclamant ;
Vu l’avis du citoyen Boiteux, receveur du domaine à la Rochette par lequel il a nommé le citoyen Perret pour [l'excuser] audit rapport et nommer des experts à son nom; et ensuite eu égard à l’absence du citoyen Perret, il a nommé le citoyen Salomon de Chamoux pour le remplacer.
Le dit Bertholet demande l’exécution de tous ses objets ;
- … en conséquence le citoyen Claude Salomon commis par ledit citoyen Boiteux nomme pour expert de la part de la régie le citoyen Nicolas Bugnon.
- le dit Bertholet nomme de son côté le citoyen Claude Pavillet dudit Chamoux,
- lesquels s’étant de suite tous transportés sur les terrains en prés provenus de l’émigré Dalbert, tant sur le mas du pré du bœuf petit et grand Bellavarde,
- ils ont reparu à la séance toujours en l’assistance du citoyen Claude Salomon ; et après quoi, ils ont fait leur rapport comme suit :
"Nous, Nicolas Bugnon et Claude Pavillet tous habitants de Chamoux, nous disons et rapportons unanimement que nous Dalbert situés rière Chamoux, tant au mas du Pré du bœuf qu’à ceux du Petit et Grand Bellavarde, nous avons parcouru le dit pré en l’assistance dudit citoyen Salomon ; nous avons vu que le Gellon y a déposé dans l’étendue des prés un limon gras et épais, et a couché la plus grande partie de l’herbe, de sorte qu’elle ne pourra être coupée ; l’autre partie étant garnie de limon gluant attaché à l’herbe solidement, il est impossible que les bestiaux puisse manger du dit foin ; mais cependant cette herbe une fois coupée, quoique difficile à sécher, pourra cependant servir encore pour litière.
Nous avons observé que les 34 seytives du Pré du bœuf, les 20 seytives du petit Bellavarde et 16 seytives du grand Bellavarde ont été endommagés ; nous savons qu’il y a cette contenance parce que toute les seytivées sont marquées et distinguées ; nous pensons que le fermier souffre au moins 11 Fr. par seytive de perte par ce qu’il … à commune 25 Fr. de cense, il n’en tirerait pas 14 cette année ; nous jugeons que pour l’année prochaine ce dépôt en limon ne peut pas porter grand préjudice."
L’administration municipale arrête en conséquence que ledit rapport sera envoyé à l’administration centrale pour être arbitré ainsi qu’il écherra, et qu’elle est du même avis que le présent.
Arrêtés de l’administration municipale du canton de Chamoux, an 8 - F° 270-274
Séance de l’administration municipale du canton de Chamoux
19 vendémiaire an 8 de la République française une indivisible
(…)
Le secrétaire donne lecture de la pétition présentée à cette administration ce jourd’hui ples nommés, soit de la part de Julie et Joseph Graffion, dont la teneur suit :
"À l’administration municipale du canton de Chamoux, Julie et Joseph Graffion frère et sœur; et sont représentés par le citoyen Dominique Amphoux, leur fondé de mandat des 4 nivôse an 6, et 7 décembre 1797 V.S.*
L’un d’eux [habitant au] lieu de Thonon et l’autre de Turin, présentent le contrat dotal de Marie-Marguerite Dalbert leur mère avec François Graffion du 15 décembre 1772, Ladouz notaire, en vertu duquel ils sont créanciers de feu Joseph Dalbert leur aïeul paternel de la somme de 6000 livres de Piémont**
- pour le payement de laquelle, ainsi que pour faire déclarer nulle la donation faite par ledit Dalbert à Simon Dalbert son fils le 28 février 1791 ils sont en instance au tribunal civil du département du Mont-Blanc ;
-cependant pour que rien ne leur [obste] et en tant que [nonobstant] la susdite instance, on p[ourvoit] pour raison de la susdite somme leur opposer ce qu’on ne … pas de la Loi du 16 thermidor dernier: ils déclarent qu’ils affirment leur créance susdite sincère et véritable afin que, le cas échéant, ils puissent en être payés en valeur réelle de la manière prescrite par l’article 11 de ladite de loi. De quoi ils requièrent acte."
Signé à l’original Dominique Amphoux
L’administration, ouï l'excusant le commissaire de directeur exécutif, a accordé acte audits Julie et Joseph Graffion, soit audit citoyen Dominique Amphoux en sa dite qualité de tout le contenu de la susdite pétition.
On voit ici que Simon-Antoine Dalbert avait obtenu une donation de son vieux père : sa réputation de fils prodigue n'est pas bonne, et son frère Jean-François se plaignait qu'il le ruinait.
* V.S. : vieux style
** écrit à la savoyarde : Pédimont
mars 2020 - Recherche et transcription ADh
Source : tous ces documents proviennent de la série "Révolution française" : AD073 cote L 1966