Dans la nuit du 13 au 14 février 1858, un incendie particulièrement grave a ravagé un quartier de Chamoux.
Voici les entrefilets dans la Presse
(comme aujourd'hui, on voit des pages plus ou moins généreuses... ou fielleuses)
La Gazette de Savoie - 15 Février 1858
NOUVELLES DE L’INTÉRIEUR - SAVOIE
A Chamoux, 14 maisons et 2 granges ont été la proie des flammes. Un pauvre petit enfant, mort dans la nuit de l’incendie, a pu être retiré du lieu du sinistre. On ne sait pas encore, d’une manière précise, à quelle somme on peut évaluer le désastre. On dit qu’une vache a péri et qu’elle était l’unique ressource de l’une des victimes du terrible fléau.
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La Gazette de Savoie - 17 Février 1858
Le sinistre qui a eu lieu à Chamoux provoque tous les élans de la charité publique. On parle d’une souscription générale en faveur des victimes de cet incendie ; nous serons heureux d’enregistrer tous les dons qui seront faits en faveur de cette commune infortunée.
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Le Courrier des Alpes - 18 Février 1858
CHRONIQUE DE LA SAVOIE
Dans la nuit du 13 au 14 courant, un incendie a éclaté au bourg de Chamoux et y a dévoré douze à quinze corps de bâtiments. L’heure avancée à laquelle le feu a éclaté, deux heures du matin, a empêché que de prompts secours fussent apportés. Néanmoins toute la population s’est distinguée dans les efforts faits pour empêcher que l’incendie se propageât aux autres parties du bourg.
Ce sinistre, qui a réduit une douzaine de familles à la plus affreuse misère, est attribué à la malveillance. Trois ouvriers piémontais sont fortement soupçonnés ; mais il est prudent de suspendre tout jugement jusqu’à ce que la justice se soit prononcée
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Le Courrier des Alpes - 04 Mars 1858
Nous apprenons que Sa Majesté vient d’accorder une somme de 400 fr. à ceux des incendiés de Chamoux qui ont le plus besoin d’être secourus.
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La Gazette de Savoie - 10 Mars 1858
M. le comte de Sonnaz, syndic de la commune de Chamoux, nous adresse la communication suivante, que nous nous empressons de publier :
« Le syndic de Chamoux soussigné emprunte les colonnes de la Gazette de Savoie pour un témoignage public de reconnaissance envers les personnes qui ont secouru les incendiés de Chamoux , soit par des dons postérieurs à l’incendie, soit par le concours actif prêté au moment où les flammes semblaient ne vouloir rien épargner.
Une somme de 300 fr. et une autre de 400 fr. nous ont été annoncées par M. l’intendant général, qui a bien voulu les solliciter pour nos malheureux incendiés.
Sur l’initiative de M. Guillot. Insinuateur d’Aiguebelle, une souscription s’est ouverte dans cette ville ; elle a produit 114 fr. 50 cent.
La commune de Villard-Léger a envoyé 3 hectolitres de grains, produit d’une collecte.
L’administration de la commune de Coise et le syndic de Châteauneuf ont promis d’envoyer bientôt aussi le produit d’une autre collecte ; leurs administrés se montreront certainement généreux, comme ils l’ont toujours été chaque fois qu’un appel semblable leur a été fait.
Les employés du l’hospice du Betton et M. l’aumônier ont envoyé, le jour même de l’incendie, du pain et de l’argent.
Quelques personnes de Chambéry, qui en ont été priées par une dame du pays, ont aussi répondu à l’appel qui leur était fait, et leurs dons ont été convertis en linges, distribués aux plus nécessiteux.
Un négociant de Genève, M. L., a spontanément offert une somme de 50 fr.
Une commission de cinq membres est nommée pour la distribution de tous les secours. Notre reconnaissance ne doit pas s’arrêter seulement aux dons qui sont venus soulager les malheureux incendiés ; nous devons aussi des remercîments à la population des communes.de Bettonnet et Châteauneuf, qui nous ont apporté leurs paniers à incendie ; à la population de Bourgneuf, Villard-Léger et Hauteville, accourue en masse dès le principe de l’incendie. C’est au concours généreux prêté par toutes ces populations que nous devons d’avoir pu limiter et circonscrire le feu.
Tout le monde a bien fait son devoir dans ce moment déplorable. Il faudrait citer bien des noms pour n’oublier personne de ceux qui se sont distingués.
M. le juge a été, dès le principe et pendant toute la journée, partout où sa présence pouvait être utile. M. le Percepteur,. MM. Les carabiniers de la station, et M. CharIes Basso, commis de l’entreprise de la canalisation du Gelon, ont beaucoup contribué à l’organisation régulière des chaînes et des secours.
On doit citer particulièrement le sieur Pollaz Louis-Antoine, de Maltaverne, pour son courage à braver les flammes el pour son ardeur au travail
M. le curé et M. son vicaire ont été vus fort longtemps parmi les travailleurs.
Nous devons remercier M. le médecin de l’hospice du Betton de l’empressement qu’il a mis à se rendre à Chamoux dès le commencement du feu, pour offrir gratuitement les secours de son art, qui heureusement n’ont pas été nécessaires.
Les gardes nationaux qui ont manœuvré la pompe méritent aussi des éloges ; ils ont lutté contre les flammes avec intrépidité el constance. Leurs efforts ont été heureux, car ils ont limité le feu dans les deux points de communication où ils l’ont attaqué. Ceux qui se sont le plus distingués sont le lieutenant Bally Joseph-François, le sous-Iieutenant Nayroud André el le caporal Marlin Paul. Toute la journée auprès de la pompe, qui a manœuvré pendant 17 heures, ils ont fait preuve de sang-froid et d’une intrépide intelligence.
Honneur à tous ceux qui ont su si bien comprendre et soulager le malheur de leurs frères !
On n’a rien pu découvrir sur les causes du sinistre. Les pertes dépassent 40,000 francs.
Les indemnités à payer par la société d’assurance atteindront à peine 8,000 francs.
Le syndic, absent le jour du désastre, a appris avec bonheur le zèle et la haute intelligence avec laquelle M. Philibert Thomas, capitaine de la garde nationale, a dirigé si utilement les secours.
Le syndic de Chamoux, DE SONNAZ
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Le Courrier des Alpes - 24 Avril 1858
On nous prie d’insérer la lettre suivante :
Monsieur le Rédacteur ,
Nous, soussignés,
Chamorand Clément, Reffet André, Pithoud Jean-Baptiste, Dulac Pierre-Antoine, propriétaires, domiciliés à St-Martin sur la Chambre (Maurienne),
Grollier Nicolas, propriétaire, domicilié à Chamoux (Maurienne), et
Luguet Antoine, propriétaire, domicilié à St-Pierre de Curtille.(Savoie-Propre),
avons,recours à la publicité de votre journal pour faire savoir à nos concitoyens le fait suivant :
Nous avons été victimes dernièrement d’un incendie qui a consumé nos maisons, récoltes et mobiliers ; plusieurs d’entre nous n’ont pu sauver même leurs contrais d’assurance à la Compagnie LA CONFIANCE.
Malgré cela, cette Compagnie a traité avec nous, à notre entière satisfaction.
Nous nous faisons un devoir de porter ce fait à la connaissance du public, comme un témoignage de notre reconnaissance et de la loyauté avec laquelle cette Compagnie traite les affaires.
Recevez, etc.
Chamorand Clément, — Reffet André, — Pilhoud Jean-Baptiste, — Dulac PierreAntoine, — Grollier Nicolas, — Luguet Antoine
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Délibérations du Conseil de Chamoux
D'abord, il faut répartir ces aides matérielles et en argent.
L’an 1858 et le 27 du mois de février à Chamoux dans la salle consulaire le conseil communal s’est réuni aux personnes de MM. de Sonnaz Hypolithe, Syndic, Fantin Fabien, Mamy Joseph, Petit Ambroise, Maillet François, Vernier Simon, Plaisance Jean-Baptiste, Nayroud Simon Joseph, Deglapigny Jean André, et Thiabaud François, Conseillers communaux. Écrivant M. Thomas Philibert secrétaire.
L’ordre du jour appelle la discussion sur la nomination une commission appelée à distribuer les secours d’offrande aux incendiés.
Cette commission doit être composée de cinq membres.
Le conseil à l’unanimité nomme :
M. Révérend Bois, curé
M. de Sonnaz Hypolithe, Syndic, président
Fantin Fabien, Vernier Simon, et Plaisance Jean-Baptiste.
Ainsi voté à l’unanimité.
De tout quoi procès-verbal rédigé séance tenante, lu au conseil et signé par le syndic et le secrétaire,
le syndic de Sonnaz le secrétaire Thomas Pht
Puis, avec les beaux jours, vient le temps de la reconstruction.
23 mai 1858 : Concession de bois aux incendiés
Il est donné connaissance au conseil du rapport fait par le charpentier Martin Paul relativement au nombre de pièces nécessaires pour la reconstruction des bâtiments détruits par l’incendie du 14 février proche passé, et indiquant aussi le nombre de pièces existant dans les forêts communales et actes pour le service demandé. Le conseil a considéré que s’il est juste de venir en aide aux malheureux incendies, il ne l’est pas moins de conserver une réserve pour de semblables malheurs qui pourrait infliger à l’avenir la population.
Le conseil a délibéré et délibère :
Art. 1 : il est accordée entre tous les incendiés pauvres un nombre de 32 pièces de construction À prendre dans les forêts communales, et du diamètre 0,25 à 0,30, mesuré à 1 m au-dessus du sol. Art. 2 : pour le martelage de ces pièces, le garde sera accompagné du conseiller communal Mamy Joseph, et du charpentier Martin Paul ou Denarié Antoine.
Art. 3 : les bois dont s’agit sont concédés gratuitement et seront distribués aux incendiés par le comité de distribution pour les secours et indemnités.
Ainsi voté à l’unanimité. De tout quoi procès-verbal rédigé séance tenante, lu au conseil et signé par le syndic et le secrétaire.
le syndic de Sonnaz le secrétaire Thomas Pht
Recherche et transcription A.Dh
Source :
ADS en ligne / Presse -> Chamoux
Voir aussi : ADS cote 7FS7 (617 | U 1756) : Procédure criminelle ayant abouti à un non-lieu.