(écriture parfois très douteuse)

Bénédiction de la chapelle de l’hospice du Betton en juillet 1834

Nous, Antoine Martinet Archevêque de Chambéry, Grand-Croix décoré du grand Cordon de l’ordre des SS Maurice et Lazare, Président du Conseil Général de Charité du Duché de Savoie, faisons savoir à tous ceux à qui il appartient que, continuant le cours de la première Visite générale de notre Diocèse, et Nous rendant de la paroisse de la Trinité dans celle du Bettonnet, Nous nous sommes arrêté à l’hospice du Betton, et y avons célébré ce jourd’hui, jour de la fête de Saint Vincent de Paul, Notre messe pontificale, après avoir réconcilié et bénit la chapelle qui vient d’être restaurée.
Elle se compose du chœur de l’église des Révérendes Religieuses cisterciennes de cette ancienne Royale Abbaye du Betton -
la nef ayant été utilisée pour la destination actuelle de cet établissement en faveur des aliénés, desservi par les sœurs grises de Saint-Vincent de Paul.
Nous avons mis cette chapelle sur le patronage et l’invocation de Saint Vincent de Paul.
La belle architecture que l’on y remarque [laisse] apercevoir [l’antique]   beauté de cet édifice religieux, qui rappelle des souvenirs qui remontent à St Pierre II, archevêque de Tarentaise, premier Abbé de l’abbaye de Tamié, lequel érigea l’Abbaye du Betton. La mère de ce St Archevêque et sa sœur furent les premières religieuses qui y firent profession.
Les siècles qui se sont écoulés, et surtout les événements ont apporté du changement dans cet établissement n’a pas été épargné.
Il [dépose] aujourd’hui en faveur de la généreuse bienfaisance de Mons^r le Général Comte de Boigne comme autrefois il [déposait] en faveur de la piété et ferveur religieuse.
Nous avons été assisté dans Nos fonctions de ce jour par les R^ds S^grs Chanoines Vibert, Notre Vicaire Général, Chevalier de l’ordre des SS M. et Lazare, et [Chenay] Procurateur Diocésain Notre Chancelier ; et au Concours de M. l’abbé [Den…], aumônier de l’hospice, de M. Gellon Recteur de Villard-Sallet, des Rdes sœurs Directrice(s) de l’hospice, de Monsieur le Docteur Dianand et de plusieurs autres personnes .
Fait et prononcé le dit jour 12 [ou 17 ? rature) juillet 1834,
En présence des personnes ci-dessus désignées et de Monsieur le Baron Fortis, Chevalier de l’Ordre des SS Maurice et Lazare, membre et secrétaire du Conseil Général de Charité, et formant la Commission de direction de cet établissement,
qui depuis plusieurs années éprouve chaque jour les effets de son élection par alti… (ligne en surcharge)
Arrivé à la fin de Nos fonctions, accompagné de Monsieur l’Architecte Baguti.

Signatures                 ☩ Antoine Archevêque de Chambéry

Vibert Vicaire général
Dunand Aumônier
Sœur Séraphine Duchesne             Fortis
Bagutti                  [D……]            Gellon Rect.

Transcription A.Dh. 6.9.2025

Notes
1- Ici, je ne suis pas du tout sûre de ma lecture. Mais si, dans son souci d’édification, Mgr Martinet a bien voulu dire « antique », nous discuterions ses informations : l’église a été reconstruite au tout début du 18e siècle
2-  L’architecte Bagutti réalise en 1804 la caserne d’infanterie de Chambéry (baptisée du nom de Curial à la fin du XIXe siècle).
La Bibliothèque numérique de Chambéry signale 2 plans signés ou co-signés par Bagutti : le pont de Cognin (1817 ?) et le théâtre de Chambéry (1823 ?).
1829 Lors de la reconstruction de l’église de Chignin, l’architecte Jérôme Bagutti, neveu de Trivelli, est appelé comme expert, pour évaluer la capacité d’accueil de l’édifice projeté. (source : Brocard, Ac. de Savoie)
Le 20 septembre 1832, le syndic de Saint-Offenge-Dessous se plaignant de malfaçons dans la reconstruction de l’église Nativité de Notre Dame, l’architecte Jérôme Bagutti est commis pour visiter les lieux. (source : Brocard, Ac. de Savoie)
1834. Il semble aussi que Jérôme Bagutti soit intervenu dans l’aménagement de la chapelle à l’intérieur de l’ancien chœur de l’église de l’abbaye ? Quid des anicnenes stalle ???
Nb : ne pas confondre avec Luigi Bagutti (alias Louis Bagotti ou Bagouty), architecte originaire de Lugano, fut actif à Genève entre 1818 et 129.

Source: AD073 cote 43F 122