Une petite industrie s'est développée à Chamoux, entre la fin du 19e et la moitié du 20e siècle :
la fabrique de pâtes "Au Lion"
créée et exploitée par la famille Allamand.
Une entreprise
Il y avait déjà eu à Chamoux un pastier (fabricant de pâtes fraîches): en 1886, Eugène Neyroud était installé à côté de "la Boulangerie Tardy".
Puis, Armand Allamand, employé des chemins de fer venu du Pays de Gex, qui travaillait à Chamousset, épousa la fille d'Eugène, Marie Neyroud.
Il reprit le moulin, alimenté par le bief du Nant de Montendry, et créa sa fabrique de pâtes : à cette époque, où l'on mangeait plus de pâtes qu'aujourd'hui, les fabriques artisanales étaient nombreuses, et alimentaient une clientèle locale.
Puis, les enfants Allamand prirent la suite, jusqu'à la fin des années cinquante : les grands groupes agro-alimentaires commençaient à se développer, et ruinèrent les petites unités - déjà mises en difficulté par la guerre - car elles ne pouvaient pas aligner leurs prix : à cette date, la fabrique fut vendue aux Établissements Chiron, de Chambéry ; M. Alamand se fit épicier.
La production
La fabrique a pu produire 60 kg de pâtes à l'heure.
La marque était connue localement : "Le Lion". Avec un slogan (une "réclame" !) qui sonnait bien :
"Pour avoir de beaux enfants, mangez des pâtes Allamand"
10-2018 - Communication Cl.V et A.A.
Visite
Près du pont sur le Nant de Montendry, le moulin sur le bief jouxte le parc du château : on en trouve mention dans les archives seigneuriales au XVIIe siècle, alors que des réparations s'imposaient. On voit le bief et le (petit) moulin sur la Mappe de 1729. Sur le cadastre de 1882, une série de bâtiments se sont développés ; le moulin n'appartient plus aux propriétaires du château.
Le tracé du bief n'a pas changé, il prend toujours l'eau en amont du pont, et la conduit vers la grande roue, aujourd'hui immobile. Seule la roue se cache un peu maintenant derrière son grand coffrage.
Entrainée par l'eau, la roue actionnait un axe énorme, sur lequel se connectent toujours une impressionnante série de roues d'engrenage : il fallut une belle ingéniosité pour combiner les divers mouvements dans l'espace, car ces entrainements communiquent leur énergie à des machines sur plusieurs niveaux.
Il y a d'abord les meules à grains - puis le traitement de la farine, jusqu'à sa mise en sac.
A la fin du XIXe siècle, au moulin à farine proprement dit s'ajoute une autre activité : la fabrication des pâtes alimentaires (la semoule de blé dur était importée).
Un nouveau local leur est dédié, et Marius Neyroud (parent avec les exploitants) nous a laissé une photo des lieux. C'est peut-être lui qui a aussi fait ce beau portrait d'Armand Allamand, au début du XXe siècle.
2018-2022 - photos A.Dh. commentaires A.A.
Sources
Archives R.A., A.A.