François I°, Henri II

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ENCORE EN TRAVAUX : voir les dégats !

1536 - 1559 : domination de François 1er.

Au fil des ans, le duché de Savoie autorise le passage vers l'Italie des troupes du roi de France Charles VIII ; puis ce sont les armées de Louis XII ; puis celles de François 1er
Le nouveau duc de Savoie n'est pas très coriace ; et il est en train de perdre Genève et les cantons, sous la pression de Berne, et devant l'avancée des calvinistes.
Or, Charles-Quint a pris le pouvoir en 1519, à la tête d'un vaste Empire qui comprend l'Espagne. François 1er est soucieux de conquêtes italiennes, afin de fragiliser l'étau qui se resserre sur son royaume.
Entre les deux, le duc de Savoie Charles III , qui a épousé une fille du roi du Portugal : il penche pour la France, elle, pour l'Empire.

François 1er peut-il donc compter sur le prudent duc de Savoie ? Il en attend un engagement impossible à tenir.  Il y a d'autre part un contentieux entre eux (la mère de François 1er, Louise de Savoie, avait des droits sur le duché)
Alors en 1536, il attaque la Savoie, et l'envahit : ses troupes gagnent Chambéry, Turin… l'occupation va durer 22 ans, de 1536 à 1559. Le duc de Savoie n'est plus le souverain que dans un État minuscule.

Les Savoyards font le dos rond sous l'administration française, qui ne bouscule pas les pratiques ; renforcés par des magistrats venus des provinces françaises, les personnels administratifs poursuivent leur tâche, comme ils la poursuivront au retour des ducs.
Dès 1536, le Conseil résident des ducs de Chambéry est remplacé par un Parlement à la française, qui deviendra le Sénat de Savoie après le départ des Français.
Les lois ne changent guère, mais comme en France, la langue française remplace le latin dans les actes officiels - en principe ; les curés sont chargés de tenir un état-civil, les notaires sont mieux encadrés…
Le Parlement combat les Huguenots, soutenu par le clergé et la population.
François 1er meurt en 1547 : son fils Henri lui succède… et les Français restent en Savoie.

À la mort de Charles III de Savoie en 1553, son fils Emmanuel-Philibert recueille un héritage misérable : Nice, et quelques villes piémontaises. il a 24 ans.
Il se fait homme de guerre, brillant, au service de l'Empereur Charles-Quint (son oncle maternel).

Et quand Henri II de France, successeur de François 1er (son oncle paternel), demande enfin la paix, Emmanuel-Philibert récupère la Savoie par le Traité de Cateau-Cambrésis (1559).
Il a épousé Marguerite, fille de François 1er: elle s'intéresse aux idées nouvelles, fréquente des intellectuels de son temps : la cour de Savoie va revivre.
Par une politique prudente, il évite au duché de Savoie les guerres de religion qui ont dévasté l'Europe.

Les conséquences

Mais… Emmanuel-Philibert installe définitivement sa cour à Turin, il y emporte même le "Saint-Suaire", jusque là conservé dans la Sainte-Chapelle de Chambéry.

Finies les armées mercenaires, finies les troupes levées par les seigneurs savoyards, et l'obligation de la cavalcade assurée par les vassaux : Emmanuel-Philibert instaure une armée moderne, les paysans iront au régiment. La noblesse entrera dans le métier des armes, dans le cadre d'une armée homogène.
Les impôts changent aussi : finie la gabelle perçue par des notables qui s'enrichissent au passage. Elle est remplacée par la taille, perçue par les communes (entité émergente).

Et Chamoux dans tout ça ?

Chamoux est bien entendu concerné par ces réformes. Les rapports aux seigneurs vont changer.
Plus de cavalcade ! Est-ce l'origine de la fête un peu carnavalesque de la cavalcade traditionnelle ?
Le rôle de la commune s'accroît.

Les seigneurs conservent pourtant leurs vieilles prérogatives, droit d'installer des fourches patibulaires compris* (au XVIIe siècle, Chamoux est encore concerné); mais on pourra faire appel au Sénat: de nombreux procès le confirment.

Deux seigneurs de Chamoux ont connu l'occupation française : Jean 1er de Seyssel-La Chambre, puis son fils, Jean II.
Comment ont-ils vécu ce traumatisme ? Hum…
Le Comte Jean II de Seyssel est fait marquis de la Chambre, en 1553, par le roi de France Henri II.
On n'oublie pas que déjà, leurs aïeux ont pu recevoir alternativement des décorations et des charges rémunératrices de la part de leur duc de Savoie, ET du roi de France…

A.Dh.


Notes
* Pierre de Meillarède à Betton, Joseph d'Albert à Chamoux, érigent des fourches patibulaires (voir leur pages dans "Sires de Chamoux")


Sources bibliographiques
- Histoire de la Savoie Henri Menabréa. Ed. La Fontaine de Siloe, 1990