Fin de l'abbaye

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L’abbaye du Betton sous la Révolution

Sommaire
• Préambule
Dispersion : les dernières nonnes et la Révolution
La gestion des biens de l'abbaye sous la Révolution

Sur les tribulations des religieuses
après qu'elles furent chassées de l'abbaye en 1793, voir

sur le site https://patrimoine-coeurdesavoie.ahcs73.fr :
Les dernières nonnes de l'abbaye du Betton au 18e siècle

Préambule

Les religieuses du Betton sous le régime sarde

Une petite communauté de femmes
En 1769, l’abbaye compte une vingtaine de sœurs professes, et un nombre indéterminé de sœurs converses (celles-ci, de statut inférieur, destinées aux tâches matérielles, ne participaient pas au chapitre, et les notaires ne les citent donc pas ; et pourtant, parmi elles, on relève les noms de familles de magistrats, de propriétaires terriens)
Des patronymes reviennent au fil du siècle et des générations, car on s’y retrouve « entre soi » : Chollet du Bourget, Sarde de la Forêt, Richard de Saint-Réal, Sarde de Candie, de Saint-Michel, de Blancheville, Leblanc, de Megève, Ducol, Chollet de Voglans, de Chamousset
En novembre 1776 elles sont une quinzaine citées ; s’ajoutent ces noms : de Saint-Ange, de Martinel, d’Hauterive

Autonomie de l’abbaye du Betton
1769 : on voit que l’abbaye du Betton n’est pas tout à fait libre de ses décisions: une transaction est passée avec noble Picollet de la Rochette au sujet de droits contestés sur des terres ; le Révérend Seigneur Abbé de Tamié est justement présent, et c’est avec lui et sous son autorité que le différend se règlera à l’amiable (on y apprend que l’abbaye percevra une importante indemnité qui aidera à financer la réfection des toitures et murailles de l’abbaye).
AD073 cote 2C 974 F° 258

La Révolution française pénètre en Savoie

En France, la Révolution a commencé dès 1789 ; en février 1790, l'Assemblée nationale a voté la suppression de l'ordre cistercien pour motif d'inutilité.
Nuit du 21 au 22 septembre 1792 : l'Armée des Alpes française commandée par Anne Pierre de Montesquiou-Fézensac, soit quelque 15 000 hommes au sein desquels on trouve la Légion des Allobroges, envahit la Savoie. Les troupes sardes se retirent pratiquement sans combattre sur les crêtes des Alpes.
L'Assemblée des Députés des Communes de la Savoie se réunit en la cathédrale de Chambéry et lors des séances des 26 et 27 octobre elle décide la suppression des droits souverains de la Maison de Savoie, de la noblesse, des redevances féodales (sans indemnisation), de la dîme, ainsi que la confiscation des biens du clergé
À Paris, par un décret du 27 novembre 1792, la Convention proclame l'annexion de la Savoie qui constitue dès lors le département du Mont-Blanc.
La Constitution civile entre en vigueur le 8 février 1793 : On estime qu’un tiers des prêtres l’acceptent.
Puis, la répression directe contre les prêtres et le culte frappe toute activité religieuse, contre la volonté de nombreux savoyards. La vente des biens nationaux parmi lesquels pouvaient se trouver des objets du culte comme les ornements sacerdotaux a pris de front de nombreuses communautés villageoises qui se sentaient spoliées de biens qu'elles avaient produits et qu'elles ressentaient comme leurs biens propres. Cette vente des biens nationaux s'étale sur sept ans.
En Savoie, certains acheteurs sont des paysans propriétaires qui agrandissent leur lopin, mais surtout des bourgeois citadins de toute catégorie au premier rang desquels se pressent les notaires.
Le concordat de 1801 amène l'apaisement et le ralliement de larges couches de la population. L'État prend à sa charge le traitement du clergé, et en échange, le pape a accepté que l'on ne revienne pas sur la confiscation des biens de l'Église, au grand soulagement des acheteurs de biens nationaux.

Printemps 1793 : le début de la fin d’une abbaye

En avril 1793, la « citoyenne madame Chollet » passe encore des actes notariés pour l’abbaye du Betton ; mais elle agit sous tutelle municipale, assistée par Michel Rosset, maire, et les citoyens Sébastien Rosset et Jean-Claude Tarajat  « affiliés municipaux formant le corps municipal de la commune de Bettonnet ».
AD073 cote 2C 2197 F°237
Les religieuses semblent avoir quitté le couvent début juin.

Juin 1793 : les inventaires
(le détail des inventaires reste largement inconnu : ils ont généralement disparu dans l’incendie criminel du château en décembre 1798. Curieux…)

Séance du directoire du 5 juin 1793

« le citoyen Mollot expose qu’ayant été chargé de faire l’inventaire des avoirs de la maison religieuse du Betton et ayant vaqué pour ce 21 jours, l’administration provisoire lui a fait mandat en paiement de ses vacations d’une somme de quatre livres, monnaie de la république pour chaque jour, ainsi qu’il en conste de l’arrêt si du 6 mars dernier ; il demande un supplément de 6 livres, ou au moins de 3 livres 10 sols à cette taxe, eu égard que le département a déterminé dès lors que les vacations pour inventaire seraient payées sur le pied de 10 livres lorsqu’elles seraient faites sous déplacement.
Ouï le rapport et le Procureur général Sindic, le directoire passe à l’ordre du jour sur la demande du pétitionnaire, sauf à lui de se prévaloir du mandat qui lui a été livré.
»
1793 - AD073 cote L 1768 -  F° …

Juillet 1793

« Il résulte des procès verbaux auxquels ont procédé les citoyens Simon Mollot et Joseph Valliens, commissaires nommés par ce district pour l’estimation des biens ecclésiastiques et nationaux du canton de Chamoux et des parcelles qu’ils ont remises visées par les communes respectives dudit canton qu’il leur revient tant à eux qu’aux coopérateurs qu’ils ont pris - sans y comprendre les experts – pour les jours qu’ils ont vaqué, les sommes ci-après, savoir :

Au citoyen Simon Mollot commissaire pour 43 jours avec déplacement à 10 livres l’un, £ 430,00  
Au même pour quatre jours sans déplacement à 7,10 £ l’un £ 30,00 £ 460,00
- - - - - -    
Au citoyen Joseph Valliens, commissaire pour 45 jours avec déplacement y compris deux jours, pour la rémission des dites estimes à 10 £ £ 450,00  
Au même pour quatre jours sans déplacement à 7,10 £ l’un £ 30,00 £ 480,00
- - - - - -    
Au citoyen Perret coopérateur pour 12 jours sans déplacement à 7,10 £ l’un   £ 90,00
- - - - - -    
Au citoyen Jean Antoine Valliens pour six jours avec déplacement à 10 £ l’un £ 60,00  
Au même pour quatre jours sans déplacement à 7,10 £ l’un £ 30,00  £ 90,00
- - - - - -    
Au citoyen Gabriel Mollot pour quatre jours avec déplacement à 10 £ l’un £ 40,00  
Au même pour sept jours sans déplacement à 7,10 £ l’un £ 52,10 £ 92,10
- - - - - -    
Au citoyen Mollot Michel coopérateur pour quatre jours sans déplacement à 7,10 £ l’un   £ 30,00
Total    £ 1242,10


Le directoire du district, vu lesdits verbaux et parcelles et oui le Procureur Sindic, arrête qu’il sera expédié mandat de la susdite somme de douze cent quarante deux livres et dix sous en faveur des pétitionnaires, et que les parcelles visées par les communes du canton de Chamoux seront jointes audit mandat. »
1793 - AD073 cote L 1768 - F°381

« 31 juillet 1793
Le citoyen Savey commis par arrêté de district du 8 ce mois pour faire vendre conformément à la loi et en l’assistance d’un officier municipal des lieux respectifs le 20, [fustes] et denrées des ci-devant corps religieux mendiants qui existent rière le Bettonnet et Frèterive remet sur le Bureau les deux procès-verbaux qu’il a dressés à cet égard les 23 et 25 de ce mois, desquels il résulte que la vente par lui faite arrive à 300 livres ; il présente aussi l’état de deux jours de vacations faites pour cet objet.
Le district ouï le rapport, le P. S. et reçu les pièces, arrête qu’il sera donné ordre au citoyen Besson, trésorier national de recevoir dudit Savey la somme de 306 livres, et qu’il sera expédié mandat sur le trésor national en faveur dudit Savey de la somme de 20 livres pour les deux jours par lui vaqués, que ledit état sera joint audit mandat et les procès-verbaux remis à la secrétairerie
(sic) »
1793 - AD073 cote  1767 -  F° 497

Juillet-septembre 1793 :
Le citoyen Jean-Claude Perret du Bettonnet a été commis par les municipalités du Bettonnet, Montendry et Coïse pour les inventaires des Biens nationaux ecclésiastiques : il produit les certificat desdites municipalités des 18,19 20 août 1793 pour 33 jours de vacations.
1793 - AD073 cote L 1768 -  F°183

Nationalisation des Biens ecclésiastiques

Le temps des ascensements

Les religieux n’exploitaient pas les terres eux-mêmes : ils les louaient aux villageois locaux
L’abbaye du Betton possédait des biens au Bettonnet, à Montendry, à Bourgneuf, à Chamousset, etc. et jusque dans les Bauges.
Il fallait donc attendre l’expiration des baux ; il fallait aussi prendre le temps de décider de l’usage que l’on ferait de ces biens : confiés à des régisseurs ou aux municipalités, ils furent donc très souvent reloués (ascensés), avant d’être vendus surtout entre 1798 et 1814.

Dans sa séance du 2 août 1793, l’administration du district note :

« Les citoyens [Heurteur] et Savey, régisseurs du Betton, présentent un mémoire dans lequel ils demandent plusieurs instructions relatives à leur régie. Ils se plaignent entre autres d’une dérivation d’eau que font plusieurs particuliers, et qui préjudicient un moulin inférieur appartenant audit couvent. Ils se plaignent aussi de la dégradation des bois.
Ils disent encore que la municipalité d’École a fait vendre le beurre, fromage et autres denrées provenant du domaine de ladite maison rière cette commune.
Le directoire de district ouï le Procureur Syndic, invite lesdits citoyens Thomas Heurteur et Savey de prendre toutes les mesures qu’ils croient convenables pour administrer lesdits biens en bon père de famille, [compulser] par devant le juge de paix du canton les [fil…] qui dériveraient les eaux dont il s’agit et dégraderaient les bois.
Arrête qu’ils sont commis pour retirer et faire rendre compte à la commune d’École des produits de la vente des denrées qu’elle a faite, voir si elle l’a été conformément à la loi et a son juste prix, et référer du tout au besoin au district.
Ils donneront encore que l’état des ascensements passés, leur montant en argent ou denrées, et la qualité et le produit ordinaires des terres, l’état de situation des bâtiments, et quel parti on pourrait en tirer

1793 - AD073 cote L 1768  -  F°7

« Égalité Liberté
Séance après-midi de l’administration du district du 24 septembre 1793, an 2 de la République française
Ensuite de l’arrêté du département du 19 du courant qui invite les directoires du district à faire ascenser en nature les biens nationaux dont les baux sont échus, le district ouï le P.S. arrête que les municipalités et régisseurs sont tenus sous leur responsabilité d’ascenser en nature dans le terme de huit jours conformément à la loi généralement tous les biens nationaux, savoir : les biens ci-devant domaniaux, les bien des émigrés, ceux des couvents et maisons religieuses, des cures, vicariats, chapelles, confréries, œuvres pies des absents de la république dont les baux sont échus ; et c’est pour l’année 1794 seulement ; tous les ascensements, de quelle nature qu’il soient, qui auraient été passés à prix d’argent, sont regardés comme non avenus ; les municipes et les régisseurs les exposeront de nouveau [aux ascenseurs qui se manifestent] ; de plus sauf indemnités pour se libérer…

(la suite très raturée, difficile à lire : il est question de prés et de grangeries qui ne seront pas compris dans les accensements)
1793 - AD073 cote L 1768  - F°339

Prêts d’argent
Les religieuses du Betton étaient aussi souvent prêteuses, par l’intermédiaire de leurs hommes d’affaires.
Le 16 août 1793, on voit un débiteur demander au district à se libérer d’un emprunt.

« Le citoyen Adrien Laurent Champerond de [Pont Charres], habitant à Montmélian demande à se libérer du capital de 2000 livres il doit par acte du 16 août 1788, Valliens notaire, au ci-devant monastère du Betton : il résulte de la liquidation à laquelle a procédé le citoyen Ruffard, membre du Directoire, que la somme due en vertu dudit contrat pour capital et intérêts, arrive, ci-devant de Savoie, à la somme de 2600 livres, qui, déduite si en monnaie de la république, forme celle de 2520 livres.
Le district arrête que cette dernière somme sera versée dans la caisse du district, qu’il sera fait ordre au citoyen Trépier de la recevoir, est que la liquidation sus énoncée restera jointe audit ordre.
»
1793 - AD073 cote L 1768  - F°95

Vente des Biens nationaux : 1795-96 (Ans 4-5)
Un répertoire récapitule les ventes de Biens nationaux (ecclésiastiques et émigrés) ; voici un relevé très partiel des Biens listés pour le Betton (cantons de La Rochette, Chamoux et Aiguebelle).

Vente de Biens de l’abbaye du Betton en 1796

sur la commune de       contrat daté du passé à     montant de la vente
Villard-d’Héry    21 thermidor    Jean-Antoine Chafferod       3339     £    12 s
Rotherens        21 thermidor Jean-Antoine Chafferod        8751     £    12 s
Châteauneuf     3 thermidor      Claude Philibert Viviant , Antoine Gagnière    16 000     £
Châteauneuf (Betton et cure)       3 thermidor  Hyacinthe François Garin           947     £      2 s
Champlaurent   21 thermidor      Jean-Louis Gaidier         775     £    10 s
Hauteville (Betton et cure)      25 messidor Pierre Neyrot, François Rosaz          739     £     4 s
Betton-Bettonnet    17 messidor    Philibert Picollet      4628     £    16 s
Id 21 messidor   Georges Berthier       15 546     £     8 s
Id 25 messidor Jean-Michel Mollot          1760     £
Id 3 thermidor Claude Philibert Viviant , Antoine Gagnière      16 000     £
Id 21 thermidor André Meurier          3327     £    10 s
Id 21 thermidor André Meurier       13 200     £
Id 27 thermidor André Meurier          3407     £    10 s
Betton-Bettonnet     (290 journaux, bâtiments etc.)    27 thermidor   Guillaume Goncelin     106 372     £
Villard-Léger      17 thermidor  Hyacinthe Chevalier, Thomas Heurteur          3300     £
Id 23 fructidor   André Meurier          4735     £     7 s   3d
La Trinité        8 nivôse  Antoine Carron        1755     £     12 s
Bourgneuf    17 messidor      Philibert Picollet non précisé
Id 3 thermidor Claude Philibert Viviant , Antoine Gagnière non précisé
Id 13 thermidor   Hyacinthe François Garin, Antoine Gagnière non précisé
Id 21 thermidor Louis Deglapigny non précisé

 

On connaît certains noms : Deglapigny, Mollot, Picollet (familles de notaires et magistrats locaux).
Cependant, Simon Mollot (dont la sœur était entrée au Betton), et surtout Jean-Claude Perret, notaires attitrés de l’abbaye, sont restés à l’écart ; alors que le dernier nommé achetait 6174 livres de biens de la cure du Bettonnet !
Bien de noms nous sont mal connus ; on sait que les familles bourgeoises de Chambéry ont beaucoup acheté ces « Biens nationaux ».
AD073 cote Q 82 Table des ventes de Biens nationaux 1795-96 (An 4-5)

Biens ecclésiastiques : petits arrangements, et aménagements.
Terres, exploitations industrielles, bâtiments étaient destinés par la loi à être vendus. Tous ne trouvèrent d’ailleurs pas preneur.

Mais que faire des biens meubles ? On voit les communes « faire leur marché »

Dès mai ou juin 1793,

« La commune d’Aillon demande à échanger une cloche cassée du poids de huit à neuf quintaux contre celle qui existeà la ci-devant chartreuse d’Aillon, du poids de cinq à six quintaux.
Elle demande à jouir gratuitement des effets désignés sous numéro 121 de la vente des meubles de la ci-devant chartreuse consistant en six chandeliers, trois croix, une lampe, le tout en cuivre rouge argenté, du poids de 36 livres estimé 36 livres, et qu’elle s’est vue obligée à pousser à 241 livres pour pouvoir les garder.
Elle motive sa demande sur la pauvreté des habitants, sur le zèle qu’ils ont toujours mis à servir la chose publique, et sur les malheurs qu’ils ont éprouvés cette année par la grêle qui a ravagé leurs campagnes, ce qu’ils prouvent par la sommaire apprise qu’ils ont fait passer au comité de bienfaisance.
Le directoire ouï le rapport de cette pétition et l’avis du Procureur général Sindic, considérant que la commune d’Aillon fait une perte considérable par la suppression de la ci-devant chartreuse, considérant que cette commune est dans le cas de l’arrêté portant que l’on pourra abandonner gratis aux municipalités les effets d’église qui ne sont pas d’une grande valeur, `
arrête 1° que la commune d’Aillon est autorisée à échanger la cloche cassée dont elle parle contre celle qui est à la chartreuse d’Aillon, à la charge qu’elle fera à ses frais le transport de la première de ces cloches jusqu’à Chambéry et de l’autre jusque au lieu où elle doit être placée.
2° qu’elle jouira gratuitement des effets qu’elle demande, inventaire n°121 de la vente des meubles de la ci-devant chartreuse.
"
1793 - AD073 cote L 24  - F° …

Et encore pour cette même période :

« Sur la pétition de la municipalité d’Aix, tendant à être autorisée à faire l’acquisition de l’horloge de la ci-devant abbaye d’Hautecombe, le directoire prenant en considération les motifs narrés, et ouï le procureur général sindic, adhère à la demande de ladite municipalité, à la charge cependant que le prix de cette horloge sera fixé par experts, que les frais d’exportage, ceux de déplacement et placement seront supportés par la commune d’Aix ; et invite le directoire du district de Chambéry à pourvoir à l’exécution du présent. »
1793 -  AD073 cote L 24  - F° …

Des meubles et ornements peuvent donc être passés facilement d’un bâtiment ecclésiastique à une commune…

Le Betton après l’abbaye

Dès l'éviction des religieuses en 1793, les locaux de l'Abaye voient passer des troupes.
Très vite (1793), un général envisage la transformation du bâtiment en hôpital : on s'empresse de nettoyer les cellules!
AD073 cote 43F 520


Finalement, le premier asile savoyard d’aliénés est créé par lettres royales patentes du… 6 mars 1827. Établi au Betton, commune de Bettonnet, canton de Chamoux, dans l’ancienne abbaye, il ouvre le 1er juillet 1828.
Mais l’éloignement de l’asile du Betton par rapport à la ville de Chambéry, l’exiguïté des locaux et surtout son insalubrité - grave difficulté propre au XIXe siècle, que les nonnes du XVIIIe siècle ignoraient manifestement - nécessitent le transfert des aliénés dans un asile beaucoup plus vaste dont la construction, à Bassens, est rendue possible grâce à la rente accordée par le Général de Boigne. Le transfert des premiers aliénés a lieu le 1er novembre 1858.
Un atelier de production de soie succède à l'hôpital. (voir en particulier AD073 cote 43F 350)
Il est à noter qu'un élevage de vers à soie existait déjà au Betton depuis des années, lors du départ des nonnes: l'inventaire du 10 floréal an 3 prend note d'équipements dédiés vétustes. (AD073 cote 43F 520).

Janv 2020 - Recherche et transcription A.Dh.


Sources : AD073