Sommaire
Les débuts du christianisme en Savoie
Les Sarrazins en Savoie.
Fondation du tissu ecclésiastique en Savoie
Les débuts du christianisme en Savoie
Les diocèses ont été créés par l'empereur romain Dioclétien (284 - 305), pour soutenir le pouvoir impérial. Les premiers évêques (episcopus en latin) étaient des fonctionnaires romains chargés des affaires fiscales, civiles et militaires. En 380 l'empereur Théodose promulgue l'édit de Thessalonique : le christianisme devient la religion officielle de l'empire, et les évêques au nom de la loi, veilleront aussi à la christianisation de la population. C'est le début du pouvoir religieux des évêques. Ces derniers, couronnés avec une couronne de roi le jour de leur intronisation, avaient sur leur diocèse, État dans l'État, les pouvoirs d'un roi : lever une armée, construire des fortifications, prélever des impôts ecclésiastiques et des impôts civils… À la fin du Moyen-Âge, les évêques ont peu à peu perdu leur pouvoir civil.2
La fondation de l’abbaye de Saint-Rambert en Bugey, est une preuve de l’évangélisation de la région dès le Vème siècle
Les Sarrazins en Savoie
Puis vient le temps des invasions Sarrazines… La présence de ces derniers est attestée, au moins au niveau de la légende, par divers toponymes mauriennais : Pas-des-Sarrazins, Fort-Sarrazin…
On sait aussi que les Sarrazins ont pénétré loin dans les vallées, et beaucoup détruit au cours de leurs rapines, désorganisant gravement les structures administratives en place. Un exemple : la puissante abbaye de la Novalèse, fondée en Piémont en 726 au pied du Mont-Cenis, et qui contrôlait de nombreux établissements religieux en Maurienne, est incendiée en 906 par des bandes sarrazines.3
Fondation du tissu ecclésiastique en Savoie
Aux Xe-XIe siècles, les monastères sont encore assez rares. Fondés par des rois, puis des comtes, ils dépendent le plus souvent d’abbayes prestigieuses, Cluny ou Saint-Michel de la Cluse. Puis l'Église se reprend.
Dans la seconde moitié du XIe siècle, on constate une première vague de nouvelles fondations avec l’apparition d’ordres monastiques nouveaux : Cisterciens, Chartreux (la Grande Chartreuse fut fondée en 1084), chanoines Prémontrés. Ce sont maintenant les grands seigneurs régionaux qui fondent eux aussi, des monastères : les Allinges à Aulps, les Féternes à Abondance, les Faucigny à Chamonix, les Chevron à Tamié.
Dès le milieu du XIIe siècle, seconde vague de fondations : les seigneurs et chevaliers locaux reproduisent au niveau religieux la tendance générale à la localisation des centres du pouvoir.4
C'est le temps de la fondation d'une multitude de prieurés en Savoie.
L'histoire du Prieuré clunisien San Pietro in Lamosa de Provaglio d'Iseo (Brescia-Lombardia) éclaire bien la fonction de ces sanctuaires : en 1083, deux seigneurs donnent à Cluny une petite église édifiée près du Lac d’Iseo, entre la Plaine du Po et les Préalpes. Cette église est rapidement transformée en prieuré clunisien, qui subsistera jusqu’au 1536, date à laquelle son église deviendra paroissiale.
Cette présence clunisienne de quatre siècles permet au prieuré, de dimensions modestes, de jouer un rôle important dans la région : christianiser le territoire, porter assistance aux pauvres, offrir l’hospitalité aux voyageurs, en particulier aux marchands qui allaient de la ville (Brescia) au grand marché du Lac d’Iseo, mais aussi aux bergers qui menaient leurs troupeaux de la plaine aux pâturages préalpins.5
Au XIe siècle, par la réforme, dite grégorienne, l’Eglise se donne une structure hiérarchique où le Pape domine l’ensemble des évêques. L’Eglise pontificale assume dès lors un rôle politique autonome.
Sur le terrain, c’en est fini de la main-mise directe des grands sur leurs monastères. Les lignages de seigneurs ne peuvent plus placer leurs membres à la tête de leur fondation à leur guise.
Le Pape va aussi peser sur l’élection des évêques. Jusqu’alors, ces derniers avaient été nommés d’abord par les rois, puis par leurs entourages ecclésiastiques locaux réunis en chapitre de chanoines : le chapitre de la cathédrale. Le résultat était presque toujours la nomination d’évêques d’origine locale ou régionale très liés aux élites aristocratiques d’où ils provenaient.
À partir du XIIe siècle, le seigneur, le comte ou le prince, ne peut plus considérer les évêques et leurs chapitres comme des relais "naturels" de ses stratégies politiques… et religieuses. Ces évêques peuvent devenir les concurrents des seigneurs, sur tous les plans.4
2012 - Recherche et transcription A.Dh.
Sources
1- définition : http://france-romane.com
2- d'après : http://forums.taleworlds.com
3- http://www.abbazianovalesa.org/origini.htm
4- d'après : www.sabaudia.org/v2/dossiers/savoie1032-1536/public3.php
5- http://www.sitesclunisiens.org/