Les conditions de vie étaient difficiles et Pierre se souvient que, dans son enfance, la famille ne possédait ni cheval ni mulet. On attelait au chariot l'unique vache de l'écurie et il fallait emprunter celle du voisin pour compléter l'attelage (à charge de revanche).
Autrefois...Chamoux : Pierre Fantin (né en 1907)
Un exemple [d’entraide] : expert dans l'art de sacrifier les cochons, c'est [Joseph [Guidet]] qui, au début de l'hiver, saigne le cochon dans une vingtaine de familles. [il meurt tôt] à la suite d'une courte maladie.
Avec ses deux enfants, Marie [Guidet, sa veuve] fait tourner sa petite exploitation. Polyculture et élevage assurent tout juste l'auto-consommation. L'argent tiré de la vente de quelques produits, comme le lait et le vin, est bien vite dépensé.
Parfois même, on anticipe. C'est ainsi que, lors de la soudure, dans l'attente de la récolte suivante, Amoudry [le boulanger] vend à crédit le pain - base de l'alimentation à cette époque. On s'empresse, à la fin du mois , de régler le boulanger lorsque le "fruitier" paie le lait qui a été livré chaque jour.
L'entraide entre exploitants est de rigueur : les tâches les plus lourdes ou les plus urgentes sont effectuées en commun. En 1919, au troisième Berre, on travaille la terre avec deux mulets et une douzaine de vaches (deux dans la famille Guidet) attelées chaque jour. Dans ce contexte laborieux, l'école passe au second plan et, bien que François Guidet ait fréquenté celle de Chamoux jusqu'à l'âge de douze ans, il n'a pu obtenir le certificat d'études primaires, tant il contribue au travail familial.
En ce temps-là, la population est importante : une centaine d'habitants au premier Berre, autant au troisième Berre et une cinquantaine au second village.
Autrefois...Chamoux : François Guidet dit Bodon, (né en 1908)
Sur ses six hectares de bonne terre, Jean Berthollet pratique la polyculture ainsi que l'élevage de ses six vaches.
L'autoconsommation est assurée, le tabac et le lait rapportent l'argent nécessaire à la famille.
Autrefois...Chamoux : Jean Berthollet
Cobleyer. Pour travailler la terre (environ 5 hectares par paysan), il faut s'entendre. Pour labourer avec la braban (le brabant), il faut deux chevaux, ou plutôt, deux mulets. On appelait l'entente entre 2 voisins "cobleyer": c'était convivial, et… ça fonctionnait!
Noôel Guidet
A.Dh.