Le présent site est un rameau du site AHCS : Patrimoine en Cœur de Savoie.
Lequel site présente les activités de l'Association AHCS, mais aussi des dossiers, des documents originaux commune par commune en Cœur de Savoie, des fiches de culture.gouv… et des photos : tout un inventaire de paysages, et d'œuvres peintes, sculptées, qui est loin d'être terminé.
Blotti contre le Massif des Hurtières, dernier relief du Belledonne, face à la plaine autrefois marécageuse du Gelon, Chamoux a toujours été un lieu de passage, siège de fief, puis chef-lieu de canton. Des vestiges subsistent: routes, châteaux et maisons fortes, une église sans son prieuré, les restes de petites industries…
Mais Chamoux, c'est aussi un bourg installé sur une "bugne" de terre, au débouché d'un "nant" tumultueux, qui lui a apporté le pire - une catastrophe - et le meilleur : l'énergie que les hommes ont su utiliser pour produire l'électricité, ou faire tourner des moulins… C'est également, depuis l'endiguement du Gelon, un village paisible, à portée des grandes lignes de communication (autoroutes, voie ferrée…), entre pays de montagne et cultures dans une plaine généreuse. Bienvenue dans ces pages qui interrogent le passé… pour mieux dessiner l'avenir.
Et puis… ces pages sont un tout petit peu l'œuvre d'historien(ne)s - mais surtout, le travail d'une littéraire, qui aima fort les "romans" médiévaux : puissent ces pages ne pas trop confondre les authentiques turbulents seigneurs et belles duchesses de Savoie du XVe siècle avec les légendaires Ganelon, Lancelot et autre gente Guenièvre du haut moyen-âge ! Et nous nous garderons de toute comparaison avec les héros du "Roman de Renart"…
Les pages les plus récentes
1698 Philibert Chapel de Rochefort est fait chevalier au Sénat
1702 Privilèges à Ph. Chapel de Rochefort pour sa manufacture de soie à Nézin
Entrées en religion à l'Abbaye du Betton au 18e s. (augmenté)
La Fabrique Allamand, visite
Fonte d'art du XIXe à Chamoux : fontaine et vasques du cimetière
D'où vient donc la chaire de l'église St-Martin de Chamoux ?
Le nombre de pages atteint par cette rubrique "Patrimoine" devient franchement déraisonnable pour qui n'a que quelques minutes pour visiter. En effet, nous souhaitons aller au plus près des détails, et les sources sont généreuses! Nous en plaindrons-nous?
Voici donc une page pour tenter de résumer nos richesses.
En espérant qu'elles donneront envie au lecteur d'aller voir le reste, peu à peu…
D'abord, il y a un cadre : cette vaste Combe de Savoie, toute plate, à 300m d'altitude, encadrée par les hautes murailles des Bauges et du Belledonne, qui culminent à 2000m. Les rivières de l'Arc, de l'Isère et du Gelon ont longtemps divagué dans les prés-marais, et les villages sont encore accroupis un peu plus haut, sur les tout premiers éboulis des montagnes.
Les monts étaient fréquentés dès les temps préhistoriques, et les chemins reliant les plaines du Rhône à l'Italie sont presqu'aussi anciens. Ils passaient sur les hauteurs. La Combe a donc acquis très tôt une importance stratégique, et on y compte de nombreux sites fortifiés. Il faut dire que les troupes d'envahisseurs se sont bousculées dans cette région…
Chamoux a même possédé deux forteresses : l'une a disparu, l'autre est toujours superbe.
Le château de Chamoux a longtemps appartenu à une famille puissante en Savoie : les Seyssel-la Chambre. Il a connu quelques changements de lignées, peu finalement, ce qui a peut-être contribué à sa conservation respectueuse. Il est toujours une propriété privée.
Les populations, christianisées, ont comme ailleurs construit des églises à l'époque romane : il en reste très peu de choses, car les évêques mauriennais, influencés par le Concile de Trente, ont pesé pour qu'elles soient démolies, et remplacées par les sanctuaires de la Contre-Réforme. Chamoux a donc son église baroque, trop méconnue car elle vaut le détour ; de ses nombreuses chapelles anciennes, il n'en reste hélas aujourd'hui que deux - dont N.D. des Grâces, toute simple et coquette à l'entrée du village. D'autres ne sont plus qu'un souvenir dans les archives.
Et puis, il y a les Chamoyards ! Population rurale, longtemps obligée de cultiver pour de grands propriétaires civils ou religieux, régulièrement soumise aux occupations ennemies, et aux atteintes de maladies des marais. On voit dans les registres que les noms des familles ont beaucoup changé au fil des siècles. Le XVIIIe siècle a desserré l'emprise seigneuriale, et donné un peu d'aisance, les habitants ont construit des maisons de pierre, et de vastes granges de schiste et de bois, qui marquent encore l'allure des villages; le XIXe siècle a vu l'endiguements des cours d'eau, l'assainissement de la Combe; la population progressait.
Jusqu'au XXe siècle, on était souvent ouvrier-paysan, et Chamoux a connu des pionniers: la construction d'une centrale électrique, de moulins hydrauliques, a permis le développement d'une petite industrie. Le village a aussi eu ses artistes.
Les voies de communication se sont développées : routes, chemin de fer, autoroute. Elles ont dans un premier temps encouragé l'exode des habitants; les recensements constataient le départ régulier des jeunes loin de la Savoie.
Depuis 1975, Chamoux se développe à nouveau, régulièrement : les villages de la Combe se sont groupés pour se donner les moyens de moderniser leurs services. Mais ceci est une autre Histoire!
01-2014 A.Dh.
Cette page relève l'origine des noms de lieux (toponymie) pour la commune et ses alentours, en prenant essentiellement à deux sources :
On trouvera
en bleu, des informations du "Dictionnaire étymologique des noms de lieux de la Savoie" du chanoine Adolphe Gros (1864-1945), président de la Société d'histoire et d'archéologie de Maurienne.
source ADS ou source Google Books
en vert, des propositions du site contemporain très riche de Henri Sutter.
en turquoise, considérations discutables de la rédaction.
Canton, commune et village du Val Gelon (Arrondissement de Chambéry, Savoie).
VIIIe siècle camundae
1019 castrum quod dicitur camos
1191 cella de chamou
1245 chamossum
1259 chamos
1468 territorium chamosû
XVème siècle chamoy
1759 chamouz
devenue Chamoux sur Gelon par décret du 2 novembre 1937*
L'abbé Gros note : Chamoux, n'est pas autre chose que l'adjectif camus, camuse, employé comme surnom, ensuite comme nom d'homme.
(Bon nombre d'entre nous portent en effet un nom hérité d'un ancêtre, ou plutôt un surnom : son sobriquet devint nom de famille, merci Papy !)
H. Sutter signale : d´autres auteurs ont proposé une racine gauloise *cam-, « hauteur arrondie », qui peut convenir pour les sommets, ce qui n´est pas toujours le cas (voir les autres lieux).
La forme Camuscus fait plutôt penser pour Chamoux-sur-Gelon à un nom issu d´anthroponyme avec le suffixe -uscus.
…alors peut-être, l'homme qui aurait donné son nom à Chamoux, avait été surnommé Camuscus pour son nez… camus ?
Mais pourquoi Chamousset ?
On peut noter que Chamoux et Chamousset sont installés sur des bosses (des "hauteurs arrondies"), à l'abri au-dessus de la plaine. Hum… tout comme les Berre d'ailleurs!
Les Lieux-dits sur le cadastre de 1882 (ADS)
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♦ Chamoux
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Nous suivrons maintenant l'ordre alphabétique
Nom d'un lieu-dit de Bourgneuf
Pour A. Gros, Barouchat vient d'un nom d'homme, Baruchet.
Nom d'un lieu-dit de Chamoux-sur-Gelon (Val Gelon, Savoie), près du Gelon.
Du bas latin bella et du germanique *varda, endroit d'où l'on surveille (on trouve aussi garda, Bellegarde)
Berre premier, Berre second et Berre troisième, noms de trois hameaux de Chamoux-sur-Gelon (Val Gelon, Savoie).
Holder (dans son Supplément) donne Beria, vieux français Bère, roman Berra, provençal Berro, avec le sens de lieu de plaine, surtout de plaine inculte ou peu cultivée, sens qui convient assez bien à nos Berre.
Cependant, il y a aussi Berre, nom d'homme.
Mot régional savoyard berre, « terre inculte » [Pégorier], vieux français bère, ancien français bererie, berrie, brie, brye, «désert, campagne rase, campagne plate, grande plaine ».
Tout cela est peu convaincant !
Cependant, une autre racine, indo-européenne, pourrait nous intéresser : bhereu, «bouillonnner»; on voit clairement quelle eau pouvait bouillonner près de nos Berre(s), qui sont tous installés sur les cônes de déjection de "nants" (ruisseaux) parfois tumultueux!
Commune et village du Val Gelon (Chamoux-sur-Gelon, arrondissement de Chambéry, Savoie).
Ces deux toponyme (Betton ET Bettonnet) appartiennent à la même famille.
Formes anciennes de Betton : Ecclesia de Bitumines 1103, Ecclesia del Betton 1264, Abbatia Betonis1294, Domus Bituminis 1269, Manuelus de Bethone 1346, Abbatissa Bituminis XIVe s., Prior Bytuminis 1434, Beton et Bethon XVIIIe s.…
Betton vient de Betto, variante Beto, nom d'homme - Girbertus Bettonis XIIe s. (…) Betto est une variante du nom d'homme Berto-onis, Berton. Mais Betton, nom d'homme, a été pris pour béton, espèce de mortier, et traduit bitumen par les scribes du moyen-âge.
Le Bettonnet (hameau de la commune de Betton), c'est le petit Betton.
Selon Gros, on trouve Le Bettaz à Modane, Bettaz à st-Martin de la Porte.
Bettaz est une des nombreuses variantes de Bettais, Bettaix, Bettet, de Bettacio : endroits boisés.
Mais pour Sutter, aïe !
Bété, Bétets, Bétex, Bettaix, Betté, Bettelien, Betterand, Bettes, Bettey, Bettez, Bettières, Bettines…
Ces noms dérivent du patois betai, « boue, fange, bourbier, flaque d´eau », betaire, « endroit bourbeux, fondrière », d´une racine bett-, « creux, boue », de l´ancien français boete, « boue ».
et là, il faut aller voir les divagations du Nant sur la Mappe sarde de 1732 pour comprendre.
Commune et village du Val Gelon (Chamoux-sur-Gelon, arrondissement de Chambéry, Savoie), longtemps aux confluents de l'Arc, du Gelon et de l'Isère.
Vernier, dans son dictionnaire topographique, indique la première mention de ce village sous le nom de Burgus novus… en 1127.
Formes anciennes : Ecclesia Burgi novi, 1129 ; Amaldricus Milesde Castello novo, XIIe s.
Adolphe Gros pense que Bourgneuf s'est d'abord nommé Conflans (confluentia, confluent), et mentionne à l'appui deux actes du XIe s.
Chef-lieu de canton en Basse-Maurienne, qui donne son nom à une puissante famille longtemps présente à Chamoux.
Pour Adolphe Gros, le lieu où les vicomtes de Maurienne avaient leur château, où ils recevaient hommages et redevances, a pris le nom de camera (chambre), car c'était bien là qu'ils résidaient et administraient leurs biens.
Formes anciennes : In burgo Camere, ; Odo de Caméra, 1104 ; Aymo de Caméra, 1097 ; Amedeus de Cornera, 1157 ; Pondus de Cornera, 1153 ; Àymo de Cornera ; Richardus de Chambra, 1196 ; Ricardus de Caméra, 1207. Etc.
Henry Sutter signale les deux acceptions du toponyme "chambre":
1. Demeure importante, château, résidence, du latin camera, « voûte, plafond voûté ».
2. Grotte, gouffre (peu concerné ici)
Commune et village du Val Gelon (Chamoux-sur-Gelon, arrondissement de Chambéry, Savoie).
Chamoux, avec le suffixe diminutif -et :
Variantes : Chamousset, Alodium de Casmosseto et Pontius de Camoseto au XIIème siècle, Capella Camoseti en 1129, Chamoset en 1197, Chamosset en 1205, de Chamuseto (sans date), Curatus de Chamoiseto au XIVème siècle, Ecclesia de Chamoseto en 1444.
Chamousset, c'est le diminutif de Chamoux. Il a, par conséquent, la même origine, c'est-à-dire l'adjectif camuset. légèrement camus, surnom qui est devenu nom de famille. (abbé Gros)
Hameau de la commune de Bourgneuf
Lieu-dit de la commune de Chamoux-sur-Gelon.
Le toponyme semble faire à ce lieu-dit un sort meilleur que ses voisins marécageux ?
Lieu-dit de la commune de Chamoux-sur-Gelon.
A l'origine de ce toponyme, un vrai château, attesté au bas du mont vers Montendry.
Verdon, ou Verdun alternativement, est aussi le nom d'une famille locale (à Cruet).
Pontius de Verduno, 1208 ; Petrus de Verdone, 1255, Bertrandus de Verduno, 1337.
Le nom Verdun/Verdon, est construit sur un mot celtique fréquent dans les toponymes: dun = forteresse, généralement en hauteur.
Verdon, explique l'abbé Gros, c'est la forteresse de Viros (homme)
village (Coise-Saint-Jean-Pied-Gauthier, Val Gelon, Savoie).
Nom dérivé du nom de domaine Cosia [villa] d´un gallo-romain du gentilice Cosius [d'ap.Gros].
Formes anciennes : Coise, Vallis que dicitur Cosia en 1036, Coysie en 1093, Domus Cosie en 1162, de Coysia en 1279,
Autres formes anciennes rapportées par A. Gros : Brunincus prior Coysie, 1093; Ecclesia Coisie, 1120; Willelmus de Montemajori prior de Coysia, 1279 ; Cosia (villa)
Lieu-dit de la commune d'Hauteville.
De Cosianum. A moins qu'il ne soit un dérivé roman de Coise.
Ruisseau du Coisin, affluent de l'Isère. Aqua Coysini, 1433 (Arch. château de Chamoux).
Hameau de la commune Saint-Pierre-de Belleville, autrefois siège d'un prieuré dépendant de l'abbaye de la Novalaise.
Formes anciennes : Aymericus prior Corberie, 1080 ; Ecclesia beati Jacobi de Corberia, 1129 ; Rodulfus de Montemajori prior de Corberia, 1257.
Le suffixe ière. latin aria. eria. s'ajoute ordinairement, à un nom d'homme, pour indiquer sa propriété. Corbaria, c'est donc la propriété d'un nommé Corbus, le corbeau. Grégoire de Tours parle d'un Corbus, fils naturel de Thierry II.
Écartons l'étymologie qui fait de Corbière « le pays des corbeaux ».
Mais il est possible que quelques « Corbière » doivent leur nom au corbier ou cormier (Longnon, n° 2969).
H. Sutter signale deux sens possibles :
1er : lieu montagneux (racine pré-indo-européenne KORB) attesté dans des textes anciens, avec le sens probable de «montagne boisée»
2e : lieu fréquenté par des corbeaux, patois corbâ, corbé, corbel, corbó, latin corvus, «corbeau».
Lieu-dit de la commune de Chamoux-sur-Gelon
Le curtil, dit l'abbé Gros, est un jardin dans le voisinage d'une maison. Latin curtilis. Diminutif de «cortis». Cf. Le Grand Courty, commune de Bonvillard. ; Grand Curtil, commune d'Ugine.
H. Sutter rappelle les deux sens suivants :
1. Petite cour, place de ferme, abritant généralement le tas de fumier, du diminutif bas latin curtina, «petite propriété rurale », voir curtis. Dans le Chablais et en Valais, c´est un hameau ou une partie du village.
Patois savoyard kortnà, kourtena, kourtina, kourtnà, « cour de maison ou de ferme (fermée ou non) ; petite cour ; enclos qui entoure la maison » [Viret], franco-provençal curtina, « muraille fortifiée ».
2. Une courtine est aussi un mur d´enceinte qui relie deux tours d´un château (origine est peu probable pour des toponymes).
Pour l'abbé Gros, Cucheron ou Cocheron est le diminutif de coche (mouche, moucheron)
Sur le Grand et le Petit Cucheron, on relève : Coucheron en 1627.
H. Sutter propose plutôt : Butte, colline, sommet de forme arrondie, d´une racine romane *cuc-, «butte, sommet», racine préromane *cocca, *cucca, probablement d´origine préceltique *cucc, «hauteur».
Sommet dominant Chamoux et Champlaurent, altitude 1337m
Selon A. Gros, "Fauge" est une forme romane du latin filex ou filix, fougère.
Cours d´eau affluent de l´Isère (Val Gelon, arrondissement d´Albertville, Savoie)
Aqua Gellonis en 1468, d´un patronyme Gellon [Gros].
Une légende attribue le nom de Gelon à un petit-fils de Charlemagne.
Hameau de la commune de Chamoux-sur-Gelon.
C'est, nous dit Adolphe Gros, un lieu en pente très inclinée, surtout couloir, où descendent éboulements de pierre, de terre, ou avalanches de neige.
La situation du lieu-dit La Lavanche, plat et ouvert, au bout du Parc du Château, n'évoque pas précisément un couloir d'avalanche. Ce nom serait-il lié à la grande catastrophe, l'éboulement de pierre et de boue qui envahit en effet Chamoux en 1428-1429 ? (le cloître fut détruit, l'église endommagée, et le rez-de-chaussée du château enseveli)
On trouve en tous cas de nombreuses "Lavanches" dans les lieux-dits de Savoie.
Lieu-dit de la commune de Chamoux-sur-Gelon.
Une sétive, ou seytive, nous dit A. Gros, c'est une mesure de superficie pour les prés : l'étendue qu'un homme peut faucher en une journée.
On trouve ce mot ou son équivalent sétorée dans les actes notariés, aux côtés du journal, etc. Tout comme le Grand-Champ, les Quatre-Sétives, tout près du village, étaient donc des lieux moins marécageux que l'ensemble des terres de la plaine ?
Lieu-dit de la commune de Chamoux-sur-Gelon près de Montranger. (E. Vial)
Ce toponyme (molar, molard du latin molarium) est très fréquent. Il désigne, dit l'abbé Gros, un hameau situé sur un mamelon ou un petit plateau.
En pays alpin, Molard, Mollard, de mola = meule, désigne une colline arrondie (E. Vial)
Commune et village de Basse-Maurienne (arrondissement de St-Jean-de-Maurienne, Savoie).
Nom composé de Mont et d´un patronyme Gibert, Gilbert.
Mons Gilberti au XIIe siècle,
Commune du canton de Chamoux-sur-Gelon.
Ecclesia de Monte Agenrico, 1082 ; Ecclesia de Monte Agindrico, id ; Ecclesia sancti Michaelis de Ecclesia de monte Andrico, 1191 ; Curatus Montis Endrici, XIVe s. ; Montandry, Montendry, 1729.
C'est le mont d'Andry (nom d'homme d'origine germanique)
Hameau de la commune de Chamoux-sur-Gelon.
D'un nom d'homme (Ranger)
Lieu-dit de la commune de Chamoux-sur-Gelon.
Ce toponyme semble évident, tout près du château.
Lieu-dit de la commune de Bourgneuf, près de la Croix-d'Aiguebelle
on serait tenté d'imaginer avec ce toponyme un espace plat, et on n'aurait pas tort. Mais, selon A. Gros, dans la région, le Planet désigne plutôt un lieu planté d'érables planes ou faux-platanes (en savoyard, plâne, plâno)
Lieu-dit de la commune de Chamoux-sur-Gelon.
L'abbé Gros cite deux lieux-dits de Haute-Maurienne qui portent ce nom : dans les deux cas, ils garderaient la mémoire d'un impôt en livres de poivre.
Mais quelle place aurait donc tenue le poivre dans l'histoire de ces prés autrefois trempés par l'Arc ?
Lieux-dits de la commune de Chamoux-sur-Gelon.
L'abbé Gros observe que la plupart des toponymes commençant par "Pré", sont suivis d'un nom de personne.
Hameau de la commune de Chamoux-sur-Gelon.
Inutile de chercher un nom d'homme ici… Encore un lieu-dit qui trahit la nature marécageuse de la plaine avant le diguement du Gelon et le creusement des fossés !
Lieu-dit de la commune de Chamoux-sur-Gelon.
Non loin du Pré-Pourri, sur la route de Bourgneuf, c'est un petit pont modeste, à la barrière de métal qui fut rouge. Aujourd'hui, le Pont Rouge… est noir.
Lieu-dit de la commune de Chamoux-sur-Gelon, près du Terrain de sport.
Espace apicole, ou nom d'homme ? (Ruche est aussi un patronyme)
Français rucher, endroit où sont les ruches, avec le suffixe collectif -er, ou patronyme Rucher, très rare.
Mais pour H. Sutter, Ruche peut se référer à un rucher, ou bien il évoque l'écorce (du gaulois rusca -> ancien français rosche : gaulois rusca, « écorce », utilisé ici par métaphore.)
cf La Ruche, hameau (Founex, District de Nyon, Vaud) ;
Basse Ruche, maison isolée (Saint-Cergue, district de Nyon, Vaud).
Lieu-dit de la commune de Chamoux-sur-Gelon.
A. Gros cite le Pont de la Serve à Chamoux : c'est le pont sur la route qui conduit à travers la forêt de Chamoux à Champlaurent.
Serve, servaz, selve viennent du latin silva : forêt
Sommet dominant Montendry, altitude 1263m
Pour H. Sutter, le nom désigne un lieu ensoleillé (du latin solarium), propice au séchage du foin.
Lieu-dit de la commune de Chamoux-sur-Gelon.
Placé au milieu de la plaine, ce lieu-dit n'avait probablement pas volé son nom, dans une région où les roseaux étaient partout.
Lieu-dit de la commune de Bourgneuf (également usité autrefois à Chamoux du côté des Berres)
Côte gazonnée, hauteur gazonnée, du patois alpin teppa, « terre, hauteur », celtique *tippa, «motte», ou selon Boyer du patois tepa, «terrain en friche, parfois gazonné, souvent caillouteux», patois savoyard tèpa, «terre inculte, improductive, sauvage, pauvre, ne produisant rien ; lande, friche» [Viret].
Hameau de la commune de Chamoux-sur-Gelon.
Territorium Villarii Dizerii, 1468 ; In Villario Desirii, 1437.
Pour A. Gros, qui voit des origines patronymiques partout, Disier /Dizier est une variante de Didier, latin desiderius comme st-Dizier en Haute-Marne.
A l'époque gallo-romaine, la villa est un établissement à la campagne. Avec le temps, l'ensemble rural est devenu hameau, puis bourg… jusqu'à prendre l'importance et le nom actuel de ville.
Dans le même temps, le villard (latin villare, villarium) était une annexe, une dépendance de la villa ; lui aussi a pris de l'importance, pour devenir le plus souvent hameau ou petit village ; parfois plus !
Villard-Dizier aurait donc été la grange gallo-romaine de Didier ?
Hameau de la commune de Chamoux-sur-Gelon.
Les viorges : nom local d'une plante des marais (verne, vergne = aulne, ou viorne = viburnum ?)
Il révèle encore bien d'autres lieux-dits. Une compilation récente des Archives Départementales de Savoie nous les propose (hélas dans une résolution limitée : il faudra donc excuser les hésitations dans la présente transcription).
On relève cependant des noms disparus, liés à l'histoire de Chamoux ; par exemple "l'Abbaye" : pas de sanctuaire sur ce lieu-dit ; mais ce toponyme rappelle souvent une terre dont le revenu appartenait à une abbaye : Le Betton a eu des biens justement dans cette zone des Berres.
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♦ Chamoux
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A.Dh.
Notes
* Pour en finir avec les confusions fréquentes Chamoux / Chamonix
Sources bibliographiques et iconographiques
- Dictionnaire étymologique des noms de lieux de la Savoie" du chanoine Adolphe Gros (1864-1945), président de la Société d'histoire et d'archéologie de Maurienne. A.D. Savoie et Google Books
- Cartes tirées du Cadastre de 1882 et de la Mappe sarde de 1728" A.D. Savoie
- site (très riche) de Henri Sutter.
- Les noms de villes et de villages Éric Vial (Ed.Belin)
…Pour mieux situer les nombreuses références qui dorment dans les Archives au sujet de Chamoux !
En Savoie |
En Savoie Propre, et Basse-Maurienne |
À Chamoux |
122 avant J.C : début de la pression romaine sur la terre des Allobroges | -218 : Hannibal à Chamoux ? | |
25 avant J.C : soumission des peuples alpins par Auguste, début de la " paix romaine " ; intégration de la "Sapaudia " à la province viennoise. | ||
443 : les Burgondes arrivent en Savoie ; ils ont leur capitale à Genève. | Ve siècle, fondation de l'abbaye de st-Rambert en Bugey | |
534 : domination franque | IXe - Xe siècles : période des invasions. | |
dislocation de l'empire carolingien : la Savoie fait partie de la Lotharingie | Vers le milieu du IXe siècle, construction du château fort de Charbonnières, à Aiguebelle (capitale du Comté) - résidence ordinaire des premiers comtes de Savoie pendant un siècle. | |
1032, la Savoie est intégrée au Saint Empire Romain Germanique). 2ème moitié du XIe siècle, première vague de nouvelles fondations religieuses |
Au-dessus de la gorge du Nant de Montendry, le Château-Verdon ou Château-Vieux est attesté depuis le Xe s. jusqu'au XIVe s. (Une famille de Verdon est attestée à Cruet / châteaux de Verdun-dessus et de la Rive). En 1019, un Geoffroy de Chamoux doit restituer au Chapitre les églises d'Aiton, de Bonvillaret et de Randens, avec leurs dîmes et propriétés. |
|
Débuts de la période féodale | ||
v. 980 - v. 1048 : Humbert de Maurienne dit aux Blanches Mains, premier comte de Savoie. 1048-1051 : Amédée Ier, fils d’Humbert 1052-1060 : Odon ou Othon, frère d’Amédée |
Au XIe siècle, apparition dans les textes d'une petite cité, Camberiaco: Chambéry . Vers 1050, les grandes familles de hauts-barons existent déjà : vicomtes de Maurienne, de Briançon et de Chambéry ; barons de Seyssel, de Menthon, de la Rochette, de Blonay, de Montbel, de Chevron-Villette, de Beaufort, de Montmayeur, de Miolans et d'Allinges… |
1095 : fondation du prieuré st-Martin de Chamoux par les moines de Cluny (Bénédictins). 1191 : une bulle papale cite l'appartenance de l'église st-Martin de Chamoux à la juridiction de l'abbaye de st-Rambert en Bugey 1270, le prieuré est attesté à l'occasion d'un procès concernant les dîmes de la paroisse. XIIIe s. : construction de l'église (Prieurale et Paroissiale) et du clocher |
1103-1149 : règne du comte Amédée III (1095-1148, fils d'Humbert II). Début de 2 siècles de guerre pour le Faucigny et le contrôle du Léman 1148-1189 : Humbert III (1136-1189) fils d’Amédée III) |
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1189-1233 : Thomas Ier de Savoie (v. 1177-1233 - fils de Humbert III) 1197-1253 : Amédée IV de Savoie (1197?-1253; fils du précédent) |
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1253-1263 : Boniface Ier fils d'Amédée IV (1244-1263) 1263-1268 : Pierre II, oncle du précédent (1203?-1268) 1268-1285 : Philippe Ier (1210?-1285) 1282-1325, Amédée V "le Grand" (1243-1325; neveu de Philippe Ier) |
1232. le comte Thomas Ier de Savoie achète la petite cité de Chambéry. 1248, éboulement du Mont Granier 1295 : le comte Amédée IV fait de Chambéry la capitale du Duché de Savoie. |
Le château de Chamoux aurait été construit au XIIIes "par les seigneurs d'Aiguebelle" (selon Vachez) avant de passer à la famille de la Rochette.. En 1370, les frères Pierre et Jean Verdon auraient été investis de la maison forte par mariage*. Jean de la Rochette (XIVes.?) seigneur de Chamoux |
1325-1329 : Édouard Ier, fils du précédent (1284-1329) 1329-1343 : Aymon, frère du précédent (1291-1343) 1343-1383 : règne d'Amédée VI, le Comte Vert:, (1334-1383) fils d'Aymon |
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Maison forte de Villardizier attestée au début du XIVe siècle. |
1355 : Traité de Paris. Le Faucigny est rattaché à la Maison de Savoie. 1343-1391 : règne d'Amédée VII, le Comte Rouge fils du précédent (1364-1391) 1391-1439 : règne d'Amédée VIII de Savoie (1383-1451), abdique en 1439, est élu (anti)pape sous le nom de Félix V (1439-1449) : l'apogée de l'État de Savoie? 1416 : Amédée VIII reçoit de l'Empereur germanique Sigismond le titre ducal (19 fév.1416). 1488 : annexion du comté de Nice. 1418 : rattachement du Piémont. - annexion de Genève. La Maison de Savoie contrôle les cols des Alpes du Léman à la Méditerrannée (Soit en 1430: Savoie propre, Bugey, Bresse, Chablais, Faucigny, Genevois, Genève et le Pays de Vaud, Maurienne et Tarentaise, vallées d'Aoste et de Suse, Piémont, Comté de Nice et Ossola). 1439-1451 : régence, Prince de Piémont, puis 1451-1465 : règne de Louis Ier, fils du précédent (1413-1465), dans les turbulences de son épouse chypriote, Anne de Lusignan. 1465-1472 : Amédée IX (1435-1472), fils du précédent ; de santé fragile, il laisse gouverner son épouse, Yolande de France (1434-1478, fille du roi de France Charles VII) ; à la mort d'Amédée, elle assure la régence pour leur fils Philibert 1er. Menacée par les frères d'Amédée IX, elle doit aussi affronter tour à tour le camp français (contre son frère Louis XI) et le camp bourguignon (Charles le Téméraire). Louis XI influe encore plus lourdement sur la politique savoyarde après sa mort. 1472-1482 : Philibert Ier (1465-1482) a 17 ans à la mort de sa mère, 20 ans à son décès. 1475, fin de la Guerre de Cent Ans ? 1482-1490 : Charles Ier (1468-1490; frère de Philibert) lui succède - d'abord sous la tutelle de son oncle Philippe II de Bresse, dit "sans Terre". 1490-1496 : Charles II dit l'Enfant (1488-1496; fils de Charles 1er) a 2 an à la mort de son père ; régence de Blanche de Montferrat sa mère, perturbée par le grand-oncle Philippe II de Bresse. Il meurt à 12 ans 1496-1497 : Philippe II de Bresse (1438-1497), fils de Louis Ier, frère d'Amédée VIII, longtemps fauteur de troubles, règne 1 an. 1497-1504 : Philibert II (1480-1504), fils de Philippe II |
XIVe siècle : Antoine de Seyssel-Barjac (1365?-1424) épouse Jeanne de la Rochette en 1375. En 1415, le comte Amédée VIII de Savoie déclare le château de Chamoux «maison-forte de première classe et capable de soutenir un siège » Jeanne de la Rochette donne à son fils Jean pour son mariage le château, et la seigneurie de Chamoux, l’usufruit du château de la Rochette, le fief de Puygauthier (acte à Chamoux, 1426) 1428-1429 La grande catastrophe, éboulement, inondation : le cloître est détruit et l'église endommagée, le rez-de-chaussée du château est enseveli Aimon de Seyssel, (v.1430-1470) fils et héritier et Marguerite, de Jean, hérite aussi de la fortune et du titre de son oncle Gaspard de La Chambre mort sans héritier ; devenu comte de la Chambre, il meurt le 15 -12-1466, au château de la Rochette laissant un fils, Louis. 1466 - Louis de Seyssel (1450-1517), comte de la Chambre, gouverneur de Savoie. Une forte figure… Vie mouvementée, ses biens sont confisqués (1491). Deux épouses. |
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1535 : Calvin s'installe à Genéve, capitale du protestantisme 1504-1553 : Charles III (1486-1553), succède à son demi-frère Philibert II ; il meurt dépouillé par les Français, les Bernois, les Genevois, ne conservant que Nice et Verceil. |
1536, les troupes de François Ier saccagent le château de Charbonnières. En mars 1536. le château de la Chambre est détruit par François 1er pour sa résistance. |
Jean I de Seyssel - La Chambre (148?-1544) fils du 2e lit de Louis. |
1545, début du Concile de Trente et de la Contre-Réforme | ||
1553-1580 : Emmanuel-Philibert (1528- 1580) fils de Charles III, relève la Savoie, mais se tourne vers le Piémont. Les ducs de Savoie récupèrent leur territoire par les traités de Cateau-Combrésis (1559), Lausanne (1564) et Evian (1569). 1580-1637: Charles-Emmanuel Ier (1562-1630) fils du précédent |
L'étau est desserré, mais les frontières entre la France et la Savoie sont maintnant tracées, l'expansion du Duché de Savoie se fera en Italie. Emmanuel-Philibert transfère sa capitale de Chambéry à Turin. |
Jean II de Seyssel (151?-1582), héritier universel de Jean I, et de son oncle Charles, évêque de Mondovi ; il est fait marquis de la Chambre, en 1553, par le roi Henri II. |
1586 : nouvelle invasion des forces de Berne et de Genève coalisées. | Jean-Louis de Seyssel (154?-1595) 2e marquis de la Chambre; fils de Jean II. Meurt en 1595 sans enfants, ses titres passent à son frère Pierre. | |
1594 : François de Sales commence ses prédications en Chablais : conversions massives. La Savoie devient un bastion de la Contre Réforme catholique. |
Pierre de Seyssel (v.1550-1614) marquis de la Chambre après Jean-Louis. Mort en 1614. La mort de ses enfants transmet ses biens à son frère Charles-Emmanuel de Seyssel. |
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1600 : seconde invasion française de la Savoie par Henri IV
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en 1597 (sous Henri IV), Lesdiguières s'empare du château de Charbonnières |
1609: visite de l'évêque ; la maison du prieur tombe en ruine. Charles-Emmanuel de Seyssel (1550-1620) marquis de la Chambre après la mort du fils de son frère Pierre, vicomte de Maurienne, meurt en 1620 non marié. 1617 - Prix-fait consenti par Charles-Emmanuel, comte de La Chambre, en qualité de tuteur de son neveu, Charles-Emmanuel, marquis de La Chambre, pour la réfection du grand portail et du premier pont-levis de Chamoux |
1630 : les troupes de Louis XIII envahissent à nouveau la Savoie . |
Louise de Seyssel (154?-1629) devient marquise de la Chambre, après la mort de ses 3 frères ; 2 fois mariée, sans descendance, meurt en 1629 en léguant ses titres au Prince de Carignan. | |
Fin de la lignée De la Chambre (branche cadette) à Chamoux | ||
1630-1637 : Victor-Amédée Ier (1587-1637), fils du précédent, doit se résigner à "l'alliance" française. 1637-1638 : François-Hyacinthe dit Fleur de Paradis (1627-1638), fils du précédent. 1638-1675 : Charles-Emmanuel II, frère du précédent, bridé par les femmes. 1675-1730 : Victor-Amédée II (1666--1732), fils du précédent. se rebiffe contre son cousin Louis XIV de France, occasionnant deux occupations de la Savoie. |
1629 : Chamoux est à Thomas, prince de Carignan (1595-1656), gouverneur de Maurienne. la seigneurie de Chamoux passe à son fils, Emmanuel-Philibert-Amédée, prince de Carignan (1628-1709), fils de Thomas. vers 1680 (quittance en 1688) : Emmanuel-Philibert-Amédée de Carignan vend Chamoux à Philibert Chappel de Rochefort, comte de Salins juin 1698 : les religieux de St-Rambert en Bugey sont condamnés à faire réparer le chœur de l’église paroissiale de Chamoux : les relations sont médiocres entre le prieuré de Chamoux et l'abbaye st-Rambert. |
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La Savoie sera encore occupée par les Français de 1703 à 1713.
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1706 : Chappel de Rochefort lègue Chamoux à ses héritiers Jean et J-Louis Chapel de Rochefort. octobre 1715 : ceux-ci vendent le château et ses biens et droits à Messire Pierre de Meillarède, Ministre d’état de S.M. et 1er président en la chambre des comtes de Piémont. nov. 1715 : Meillarède vend Chamoux à son "ami, noble Joseph [Arestan] - qui vient d'acheter la baronnie de Montfort- , maître auditeur en la chambre des Comptes de Savoye" 1717 : visite de l'évêque ; il constate que l'église de Chamoux est reconstruite (depuis 1699), travaux à finir dans le chœur. |
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1730-1773 : Charles-Emmanuel III (1701-1773), fils du précédent 1742 à 1748 - la Savoie est occupée par les Espagnols ; la Maison de Savoie va y gagner la Sardaigne. 1773-1796 : Victor-Amédée III (1726-1796), fils du précédent.Il permet aux communautés savoyardes de racheter une partie des droits seigneuriaux (rancœur de la noblesse).
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1742 : les Espagnols prennent à leur tour le château de Charbonnières : il est détruit en 1743. |
1741 : le prieuré de Chamoux serait cédé aux moines de Bellevaux ? (pour peu de temps) 1741 : il n'y a plus au chapitre de sainte-Anne de Chamoux, qu'un doyen, et un chanoine "qui ont peine à vivre". ; ils sont de la nomination du baron de Chamoux, pour qui ils disent la messe. 1745 : Chamoux passe à "noble Joseph D'Albert", constitué son héritier universel par Montfort, son aïeul maternel. le Baron Albert Graffion son gendre hérite de Chamoux. |
Fin du XVIIIe et XIXe s : la Maison de Savoie est partie prenante de la future unité italienne. |
XVIIIe s.: établissement et entretien (irrégulier) de fossés pour drainer le Gelon. Les fièvres régressent ou progressent au rythme des drainages. |
1772-1775. - nouveau procès aux religieux de St-Rambert en Bugey qui "possèdent le prieuré de St-Martin situé à Chamoux". |
Révolution française | ||
1792 : les forces révolutionnaires françaises s'emparent de la Savoie qui devient le département français du Mont-Blanc. | le Baron Graffion, propriétaire du château de Chamoux par héritage, épouse Céline - à vérifier - de Roberty (une famille de Ste-Hélène du lac). | |
1796-1802 : Charles-Emmanuel IV (1751-1819), fils de Victor-Amédée III de Sardaigne, abdique en 1802. 1815 : congrès de Vienne, second traité de Paris : le duché de Savoie réintègre le royaume de Piémont Sardaigne. 1802-1824 : Victor-Emmanuel Ier (1759-1824), frère de Charles-Emmanuel IV 1824-1831 : Charles-Félix (1765-1831), frère des précédents |
1824 : veuve et héritière du Baron Graffion, Céline (?) de Roberty épouse le général Hippolyte de Gerbaix de Sonnaz (né en 1783). Elle meurt sans enfants à Turin en 1831 |
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1831-1849 : Charles-Albert (1798- 1849), cousin éloigné des précédents 1849-1861 : Victor-Emmanuel II (1820-1878), fils du précédent 1860 : le Royaume de Piémont-Sardaigne cède le duché de Savoie à la France en compensation de l'aide apportée à la construction de l'unité italienne, contre l'Autriche. |
1830-1841 : construction de la digue de l'Arc : engorgement du Gelon. Vers 1856, canalisation du Gelon; la vie rurale en est transformée: fin des fièvres, disparition des goîtres, du crétinisme, ouverture de routes commodes, et mise en valeur des terres drainées. |
Remarié à Anne de Vars, le général Hippolyte de Sonnaz a deux fils: Ferdinand, officier de cavalerie, qui meurt en 1857 et Victor Joseph (vite ruiné) |
1860 : rattachement de la Savoie à la France | ||
Plébiscite des 21 et 22 avril 1860 : le rattachement de la Savoie à la France recueille 130533 "oui" contre 235 "non". |
1866. Victor de Gerbaix de Sonnaz épouse Rose Gromo de Ternango (née en 1845 à Chambéry). 1883 : Il meurt à 50 ans. Son épouse Rose habite le château jusqu'en 1937. |
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… mais par une vente en viager, le château fortement hypothéqué, passe en 1927 au régisseur Chiara. 1930-1932 Démolition de la voûte romane (?) de l'église st-Martin de Chamoux, réfection de la toiture |
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1988 : Pose du plafond actuel de l'église st-Martin 1990-1994 : Découverte des fresques du transept de l'église st-Martin |
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La famille Chiara reste propriétaire du château jusqu'en 2009. | ||
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A.Dh.
Les sources de ce tableau sont évidemment multiples.
Citons :
- Les Archives Départementales de Savoie
- La Société d'Histoire et d'Archéologie de Maurienne (fin XIXe-début XXe siècle)
- La Maison de Seyssel, ses origines, sa généalogie, son histoire (…), Comte Marc de Seyssel-Cressieu 1900
- La famille de Seyssel - La Chambre Marc de Seyssel-Cressieu (début XXe siècle)
- Monuments historiques de France publiés par départements : Savoie.A. Vachez et A. Rouget (Lyon, 1895)
- La Maison de Savoie, une ambition millénaire (Musée Dauphinois, éd. Le Dauphiné)
- Chamoux… Autrefois, Jeanne Plaisance, tirage limité
- Gallica, Wikipedia
* Histoire des communes savoyardes 3 La Maurienne - Chamoux - La Rochette Michèle Brocard Ed. Horvath (Roanne) - 1983 - sources à vérifier
En fait, il n'y a pas un, mais deux châteaux à Chamoux, distants de quelques centaines de mètres.
Sans compter les maisons fortes.
On voit toujours la maison forte de Villard-Dizier.•>
Les ruines à peine visibles du plus ancien château (Châteauvieux, ou Château Verdon), sont enfouies dans les fourrés, dans la pente qui mène à Montendry. (voir Les sires de Chamoux, Châteauvieux)
Il est resté longtemps inscrit dans le paysage des pentes : on en voit encore le plan sur la Mappe de 1728; Félix Bernard cite 0 un acte de vente du château de Verdon-sur-Chamoux en 1433 : témoin, Rd Etienne Borni, curé de La Chavanne où il ne réside pas, vivant plutôt au château de La Rochette où il fait l'office de chapelain du seigneur Jean de Seyssel de Barjact !
Le plus "récent", au cœur du village, bien visible et toujours superbe, porte en réalité une belle charge d'Histoire… et d'histoires, attestées au fil des chroniques des nombreux seigneurs qui l'ont occupé.
Jean de la Rochette XIVe s. | ? | Thomas, prince de Carignan XVIIe s.. | 27 ans | |
Antoine de Seyssel XVe s. | ? | Emmanuel-Philibert-Amédée de Carignan XVIIes. | ±24 ans | |
Jean de Seyssel XVe s. | 39 ans | Philibert Chappel de Rochefort XVIIIe s. | ±26 ans | |
Aimon de Seyssel-La Chambre XVe s. | 5 ans | Jean et J-Louis Chapel de Rochefort XVIIIe s. | ±9 ans | |
Louis 1er de Seyssel-La Chambre XVe s. | 47 ans | Pierre Meillarède XVIIIe s. | 12 jours | |
Jean 1er de Seyssel-La Chambre XVIe s. | 27 ans | A. de Montfort XVIIIe s. | 30 ans | |
Jean II de Seyssel-La Chambre XVIe s. | 38 ans | Joseph d'Albert XVIIIe s. | 53 ans | |
Jean-Louis de Seyssel-La Chambre XVIe s. | 13 ans | le baron A. Graffion et sa veuve XIXe s. | 34 ans | |
Pierre de Seyssel-La Chambre XVIIe s. | 19 ans | Hippolythe de Sonnaz XIXe et XXe s. | 40 ans | |
Charles-Emmanuel de Seyssel-La Chambre XVIIe s. | 6 ans | Victor et Rose de Sonnaz XIXe et XXe s. | ± 68 ans | |
Louise de Seyssel-La Chambre XVIIe s. | 9 ans | les Chiara (XXe s.) | ±70 ans |
… (2012 : le château appartient à des personnes privées)
En 1775, la liste des propriétaires et des biens a été établie jusqu'à son propriétaire de l'époque: voir l'acte de propriété.
Le Château de Chamoux est inscrit partiellement sur la liste des monuments historiques depuis le 19 juillet 1977 1:
- les façades et toitures du château et de l'entrée avec ses deux tours,
- les plafonds à caissons du vestibule, du grand salon et de la salle à manger au rez-de-chaussée,
- le plafond à l' italienne de la chambre du premier étage (cad. B 942).
Éléments remarquables : salon, vestibule, salle à manger, élévation, tour, toiture, décor intérieur, entrée.
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Le château et son parc, sur la Mappe sarde (1732)… | et sur le plan cadastral de 1882 (le Nant est endigué). |
• Constructions, réparations
Vachez 2 dit que le château a été construit au XIIIe siècle*, alors même que le Château Verdon (dit Château Vieux) était encore en fonction. L'aspect des tours de l'entrée suggère en effet cette période (mais sans les ouvertures, forcément plus récentes, car elles n'auraient pas eu leur place dans une construction défensive).
•1428-29 ? ou 1439-1440 ? ou bien…? : Éboulement, inondation ; cette année-là, à Chamoux, il se dit** que le rez-de-chaussée du château et des bâtiments qui subistèrent fut enseveli sous des tonnes de terre. Quant aux maisons des villageois… qu'en est-il resté ?
La famille de Seyssel vivait probablement à la Rochette à ce moment. Qui a fait face à la catastrophe ?
Meurtrières, ou archères, de part et d'autre de l'entrée du château et dans un mur latéral
(voir la photo de l'entrée ci-dessus : on distingue bien 3 meurtrières autour de l'entrée).
Selon Viollet-le-Duc, ce type de meurtrière, au niveau du sol, et réduite à un "trou rond pour passer la
gueule du mousquet avec une mire au-dessus" apparaît au XVe siècle, avec les débuts de l'artillerie à feu" 3.
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• Le 5 juin 1486 « Echange passé entre le seigneur de Louis, comte de La Chambre et Messire Georges Maréchal abbé de Saint-Rambert, prieur de Chamouz, du 5 juin 1486, de certains prés » ; analyse plus ancienne : « Excambia inter illustr. dom. comitem Camere et priore Chamosii ».
Cet échange est fait à la demande de Louis de La Chambre, seigneur de Chamoux, qui veut faire une «serve» pour tenir des poissons près de sa maison de Chamoux.
Ratification de cet accord par le prieur claustral et Pierre d’Ecrivieux et les moines, 1er septembre 1486.4
Nous trouvons ici Louis de la Chambre occupé à des tâches domestiques bien éloignées des forfaits dont certaines de ses biographies font état. Et… nous trouvons peut-être ici l'origine de l'étang du Parc du Château ?
On peut rapprocher cet aménagement de celui du vivier toujours bien visible sous le château de Charbonnières: l'établissement d'un vivier n'était pas chose anodine.
• 1515 : construction de la Collégiale Sainte-Anne et des bâtiments d'habitation des chanoines dans la cour du château, par Louis 1er de la Chambre (voir "Sanctuaires").
• Entre 1582 et 1595, Jean-Louis de Seyssel-La Chambre a porté devant la justice la question de réparations nécessaires (documents à explorer !)5
• Pont-levis : un ? ou deux ?
En 1617, Charles-Emmanuel, comte de La Chambre, en qualité de tuteur de son neveu, Charles-Emmanuel, marquis de La Chambre, accepte un prix-fait pour la réfection du grand portail et du premier pont-levis de Chamoux : il y avait donc encore un pont-levis (ou plutôt : des ponts-levis) au début du XVIIe siècle.
À noter : Jean-Louis de Seyssel s'inquiétait déjà de travaux à faire, en 1582 et 1595 ; Charles-Emmanuel ne succède à son frère Pierre que durant 6 ans (1614-1620) ; il a probablement dû faire réparer aussi divers dégats occasionnés par l'occupation du château par les gens de Lesdiguières (été 1597), puis par les troupes du Duc de Savoie (hiver 1597-98).
Avant que les troupes de Louis XIII n'apportent leur lot de tracas nouveaux.
A cette époque, les ponts-levis ne sont plus un obstacle important pour une armée : les châteaux et forts perchés de la région sont tombés à coups de canons, pas sous la force d'un bélier. D'ailleurs, l'art militaire en général est bouleversé par le développement de l'artillerie.
Quelle pouvait être la situation de ce pont-levis (peut-être : de ces ponts-levis : s'il y avait un premier pont, c'est que l'on en comptait d'autres) ?
Conjecture :
On sait que le Nant de Montendry avait été détourné vers Villard-Dizier, après la catastrophe de 1428; mais auparavant, il devait dévaler tout droit, comme les autres ruisseaux (et alors, le bief construit plus tard dans le parc aurait pu retrouver son chemin ?).
Pourquoi le château, au XIIIe siècle, n'aurait-il pas utilisé les eaux du Nant pour protéger ses abords, bien faciles sur ce terrain presque plat ? A-t-on connu des douves autour de l'enceinte, et/ou autour du château, franchissables par pont-levis?
(On se souvient que le niveau du sol autour du château a été bouleversé par la catastrophe de 1428.)
Bien sûr, ailleurs, le pont-levis pouvait aussi s'ouvrir en hauteur, comme on voit sur la tout haute à Cruet, ou à Montmayeur (mais celles-ci occupent une hauteur… où on devait bien se passer de fossés).
Au M.A. l'accès aux donjons ne se faisait normalement pas par le rez-de-chaussée, mais en hauteur : la porte était ainsi plus facile à défendre. Le 1er niveau abritait les prisons parfois, le plus souvent les réserves. Plus tard, ici, on a ouvert un accès au RdC.
Cruet. •>
l'ouverture basse semble moderne.
En hauteur, porte et fenêtres.
<• Montmayeur :
l'ouverture basse est moderne. La porte et une fenêtre unique se trouvaient au 1er étage.
Le Site présentait la structure classique : sur une éminence, dans une enceinte, un donjon et un logis seigneurial annexe, un village et une église, et une autre tour à l'opposé. (le site a été définitivement saccagé par les troupes dauphinoises en 1597)
L'entrée du château de Miolans (bâti en hauteur) se trouve côté montagne, sur un plan peu incliné : aujourd'hui enjambé par un pont, un fossé entrave l'accès à la porte d'entrée.
<• Miolans : cliquer sur l'image pour voir le pont, les deux portes, et les meurtrières de diverses époques.
• Un prix-fait : réparation des toitures au début du XVIIe siècle
1658 - Les Archives du Duché conservent un "devis" pour Emmanuel-Philibert de Carignan(1628 † 1709), le prince sourd : son agent prépare des réparations aux toits du château. Le montant des travaux demandés à Michel Masset de Montendry, s'élève à 575 florins. (voir Textes à l'appui ci-contre)
Il y a d'autres pièces à voir aux ADS concernant des réparations au château de Chamoux, du temps des Carignan.(1628-1767)6
• Une facture : Réparation des toitures au début du XVIIIe siècle
En 1717, le baron de Montfort fait réparer les toitures, des planchers, des portes… La note est élevée (plus de 6000 livres), et les parties tiennent à enregistrer la bonne fin de l'affaire devant le "Tabellion" (le notaire royal) d'Aiguebelle.
Nous avons ainsi le détail des travaux.
cliquer pour voir la facture détaillée !
• Effacement des signes de puissance féodale
Pendant l'occupation française sous la Révolution, les biens de Joseph d'Albert sont mis sous séquestre.
Il doit effacer les anciens signes de domination : par contrat du 28 ventôse an II (17 mars 1794), "le citoyen Joseph d'Albert donne aux citoyens Joseph Tranchant et Antoine Barbier, de Chamoux, le prix fait d'abattre, moyennant la somme de sept cents francs, les meurtrières et les girouettes du château, ainsi que les tourelles au-dessus de la grande porte d'entrée".7
• Aménagement des biefs
Entre 1732 (Mappe sarde) et 1882 (1er cadastre français), le Nant de Montendry subit des aménagements importants : après la catastrophe, son lit avait été détourné en direction de Villard-Dizier, pour rejoindre le cours du ruisseau suivant ; entre 1732 et 1882, il est endigué, enroché au niveau de la confluence, libérant des terres jusque là marécageuses et incertaines ; un bief est tracé à travers de parc du château (a-t-il retrouvé le cours ancien du Nant ?), pour alimenter une scierie et un moulin (dépendances du château) ; dans le parc "à l'anglaise", un grand étang assure une régulation du débit du bief.
Divers bâtiments de service sont modifiés ou construits.
Entre 1920 et 1930, le mur d'enceinte du parc perd au moins l'une de ses tourelles, vétuste (1925) ; l'électricité et l'eau courante arrivent - comme dans les autres maisons de Chamoux.
1012 - 2022 - A.Dh.
* Vachez écrit : "On a attribue [la] construction aux seigneurs d'Aiguebelette, auxquels il aurait appartenu dès le commencement du XIIIe siècle." Il faut très probablement lire : "seigneurs d'Aiguebelle" : il est certain que Chamoux a été donné en fief par les Comtes de Savoie, qui avaient un château à Charbonnières (au-dessus d'Aiguebelle). Mais ont-ils "construit Chamoux" ?
** 1428-29. Cette "informaton" qui se répète d'une publication à l'autre sans préciser ses sources appelle des réserves. Peut-on retenir cette date : 1428-29 ?
Dans "le Décanat de Val Penouse" (1931), Félix Bernard fait une hypothèse : la catastrophe aurait eu lieu dans l'hiver 1439-1440. Il raisonne par analogie en se fondant sur la catastrophe, datée de cette année-là, à St-Jean de Maurienne.. Mais il n'affirme rien.
Or, nos régions ont connu tant d'aboulements majeurs....
Félix Bernard signale d'ailleurs en note : "au dire de M. l'abbé Christin, qui a pu voir certains titres, mentionnés d'ailleurs par le chanoine Truchet et par J. Balmain (Franchises d'Aiton, p. 19), cela serait arrivé en 1428."
Conditionnels prudents. Et sages.
Sources bibliographiques et iconographiques
0- Félix Bernard, Paroisses du Décanat de La Rochette in Mémoires de l'Académie des sciences, belles-lettres et arts de Savoie 1958 (cf Gallica.fr)
1- Etat Français - Base Mérimée - Immeubles protégés au titre des Monuments Historiques
(cf http://www.annuaire-mairie.fr/monument-historique-chamoux-sur-gelon.html)
2-A. ROUGET ; A. VACHEZ. Monuments historiques de France publiés par départements : SAVOIE. Lyon, [1895] : On a attribue [la] construction aux seigneurs d'Aiguebelette, auxquels il aurait appartenu dès le commencement du XIIIe siècle.
3- sur les meurtrières : voir Viollele-Duc sur http://fr.wikisource.org/wiki/Dictionnaire_raisonn%C3%A9_de_l%E2%80%99architecture_fran%C3%A7aise_du_XIe_au_XVIe_si%C3%A8cle_-_Tome_6,_Meurtri%C3%A8re
4- A.D. Ain http://www.archives-numerisees.ain.fr/archives/ : FRAD01_abbaye_de_saint_rambert) H 145bis - 1486 - Prieuré de Chamoux en Maurienne
5- A.D.Savoie - Trésor des Chartes des Ducs de Savoie Cote : FR.AD073.SA 1-25 SA 160 : détériorations subies par les châteaux de Chamoux (…)
6- ADS - M-Age et Ancien Régime / Fonds des administrations d'Ancien Régime jusqu'en 1793 / Administration générale du duché
- C 643 Réparations au château de Chamoux.(1628-1767)
7- Gallica: Travaux de la Société d'histoire et d'archéologie de la province de Maurienne : 1911 (SER2,T5)-1914. Pages 183, 184….
Pour les chercheurs : ressources à explorer
ADS - Trésor des Chartes des Ducs de Savoie (pièces restituées du fonds des Archives de Cour - Archivio di Stato di Torino) Cote : FR.AD073.SA 1-25 SA 160. Province de Maurienne : Les Hurtières (suite).
- Procédure intervenue entre Jean-Louis, marquis de La Chambre, et Marguerite de La Chambre et consorts à cause des détériorations subies par les châteaux de Chamoux et des Hurtiéres, s.d. (fin du … s.).
ADS - M-Age et Ancien Régime / Fonds des administrations d'Ancien Régime jusqu'en 1793 / Administration générale du duché
- C 643 Famille souveraine de Savoie. – François-Thomas de Savoie, prince de Carignan, et Louise Chrétienne de Savoie, sa fille. – Victoire-Françoise de Savoie-Carignan, et Louis-Victor-Amédée-Joseph de Savoie, prince de Carignan, son fils. – Marie-Thérèse-Louise de Savoie-Carignan, princesse de Lamballe. – Comptes rendus par le trésorier du prince Thomas, au président Garnerin, son surintendant des finances en Savoie, et au sieur Mulassan, son contrôleur des finances, en 1651 et 1652 ; avec mémoires et quittances à l'appui. – Réparations au château de Chamoux.(1628-1767)
ADS - Trésor des chartes des ducs de Savoie (pièces restituées du fonds des Archives de Cour Archivio di Stato di Torino) Cote : FR.AD073.SA 1-259
SA 42 Chamousset, Chamoux, Charmet.
- Reconnaissances passées pour des biens sis dans le mandement de Chamoux au profit de Jean-Louis, marquis de La Chambre, comte de l'Heuille, vicomte de Maurienne, baron de Cuines et des Villards (1585-1587).
- Prix-fait consenti par Charles-Emmanuel, comte de La Chambre, en qualité de tuteur de son neveu, Charles-Emmanuel, marquis de La Chambre, pour la réfection du grand portail et du premier pont-levis de Chamoux (1617).
- Quittance donnée à la suite de l'acquisition faite par le premier président de la Chambre des Comptes et ministre d'État, Pierre Mellarède, de la seigneurie de Chamoux avec les quatre paroisses en dépendant : Chamoux, Montendry, Montgilbert et Bettonet, (1716).
Les seigneurs de Chamoux ont longtemps été nomades. Les Seyssel-La Chambre entre deux voyages, résidaient plutôt à La Rochette. Même lorsque les nobles propriétaires habitèrent le château, ils s'appuyaient sur divers personnels, "petits" nobles et roturiers, pour gérer leurs biens.
Au fil des rencontres dans les Archives, voici les noms que nous avons pu relever.
1557-1559 (Barbe d'Amboise, comtesse de Seyssel-La Chambre)
- XX, châtelain
- M. de Cotarel (par ailleurs sindic de Yenne), homme d'affaires de la Comtesse
- Mme La Balline, gestionnaire et "relations publiques" de la Comtesse
- le Receveur Rond
- le Rd Hélias Boissière, doyen de la Collégiale
1565 (Barbe d'Amboise, comtesse de Seyssel-La Chambre)
Urbain Ysard châtelain des Urtières
Avant 1606
maître Jean Malbuisson, châtelain de Chamoux
janvier 1650
Claude Meynier Notaire et Châtelain de Chamoux
1719 (Joseph Arestan, baron de Montfort)
Me Pierre Berthollet châtelain
1786 (Joseph d'Albert)
S. Mollot (notaire à Chamoux), vice-châtelain
Le château de Chamoux ne fut pas le lieu d'habitation principal des sires de Chamoux, jusqu'au XVIIe siècle du moins - exception faite pour Barbe d'Amboise qui le reçut en douaire à la mort de son époux, et en eut donc la jouissance pendant 30 ans de 1544 à 1574.
En revanche, bon nombre d'actes officiels y furent signés. (le prieuré participa aussi - parfois - à des signatures historiques.)
(voir aussi les actes dressés par les "envahisseurs" de la Savoie, lorsque le château fut occupé par les Français, dans "Chamoux à la peine")
En voici quelques-uns.
1323, le 22 décembre, Jean de Betonet, fait hommage-lige au comte de Savoie, au prieuré de Chamoux, en présence du seigneur Pierre de Clermont et du seigneur Guillaume du Bourg. (Arch. du château du Betonet, extrait de-u 4e protoc. de Reynaudi, cité par F. Bernard dans Origines féodales en Savoie-Dauphiné)
29 avril 1374: Noble Messire Jaen de La Rochette, Chevalier, (le père de Jeanne de La Rochette, mort avant le 6 oct 1377), "fait un albergement à Chamoux dans la salle basse de sa maison". (de Foras, Arch. Thuyset)
vers 1415 - au nom de sa femme (une autre Jeanne de La Rochette), Antoine Jordane passe reconnaissance à Chamoux en faveur du Comte de Monttmayeur, à cause du fief d'Aigueblanche (De Foras / Arch . du Bettonet).
Le 22 mars 1426, Jeanne de La Rochette fille de Jean donne à son fils Jean de Seyssel par acte passé à Chamoux la maison forte de Chamoux avec tous ses droits en dépendant, ainsi que la maison-forte de Puy-Gauthier. (de Foras, Arch. Savoiroux)
XIVe siècle Antoine de Seyssel-Barjac (1365?-1424) épouse Jeanne de la Rochette en 1375. Elle donne à leur fils Jean pour son mariage le château, et la seigneurie de Chamoux, l’usufruit du château de la Rochette, le fief de Puygauthier (acte à Chamoux, 1426)
XVe siècle La succession d'Antoine de Seyssel donna lieu à des difficultés qui s'élevèrent entre sa veuve et ses fils. Jeanne de la Rochette alla jusqu'à obtenir contre son fils aîné une sentence de l'official de Grenoble.
Par acte daté de Chamoux, le 13 février 1425, Humbert en appela au pape de cette sentence (Archives de Musin).
XVe siècle Jeanne de La Rochette donne à son fils Jean les châteaux de Chamoux et de Puygauthier, par acte daté de Chamoux, le 27 mars 1426. Archives de Musin.
XVe siècle Jeanne de Chalon, épouse de Louis de Seyssel-La Chambre, teste à Chamoux le 23 août 1483,
alors que Louis est libéré d’Avigliana (elle décède le 15 sept.1483, et elle est enterré aux Carmes de La Rochette) – pendant sa détention, les biens de Louis I avaient été placés sous la protection d’Anthelme de Miolans, restitués le 14 oct 1483, Jeanne s’était retirée à St-Rambert en Bugey)
XVe siècle Louis de Seyssel-La Chambre enferme Raymond Ravoire seigneur d’Urtières (qui soutenait la régence de Blanche de Montferrat) au château de Chamoux pendant 22 mois.
XVIe siècle Jean I de Seyssel-La Chambre fait quittance à ses hommes d’Avrieux de la somme de 40 florins d’or petit poids pour tous les droits qui étaient dus depuis le 12 fév 1513, le 26 sept 1520, au château de Chamoux.
XVIe siècle le 9 fév 1541, au château de Chamoux, Jean I de Seyssel-La Chambre rembourse un emprunt qu’il avait fait l’année précédente à ses sujets : à La Rochette, Chamoux, Leuille, Urtières, La Chambre, Montaymont : 100 écus ; aux Cuynes et aux Villards : 60 ; St Rémy, Pontamafrey : 8 ; Avrieux : 40 ; soit un empruntde 716 écus.
XVIe siècle "Jean I de Seyssel, comte de La Chambre, fit à Chamoux, le 9 février 1543, un codicille qui confirmait les clauses du testament qu'il avait fait le 9 novembre 1528. Par ce codicille, il fait des legs à tous ses enfants et institue héritier universel Jean, son fils aîné, auquel il laisse également ses droits sur les successions de Boulogne, d'Armagnac et de Châlon" (Marc de Seyssel-Cressieu).
XVIe siècle inventaire du château de Chamoux, après le décès de Barbe d’Amboise (1574).
XVIe siècle prestation de serment des Chanoines de Ste-Anne de Chamoux au Duc en 1576.
René de Lucinge* (né vers 1551-1553, Bugey?) Seigneur des Alymes (qui fut Conseiller d’État, premier maître d’hôtel du Duc de Savoie, Ambassadeur ordinaire du Duc en France, « personnage de haute érudition et intégrité », est témoin, aux côtés de Claude Pobel.
XVIIe siècle le 7 avr 1582, au château de Chamoux, Louise de Seyssel-La Chambre reçoit de son frère Jean-Louis une donation de 10.000 livres.
XVIIe siècle le 24 sept 1588, au château de Chamoux, Jean-Louis de Seyssel-La Chambre rembourse sa femme Claude de Saulx et lui abandonne la châtellenie de La Chambre, « cause de l’argent par elle à lui prêté pour s’acquitter envers Brunet ».
XVIIe siècle le 4 nov 1610, au château de Chamoux, Pierre de Seyssel-La Chambre rédige un (nouveau) testament (le dernier sera celui du 23 déc 1614 à Turin, qq jours avant sa mort)
Notes
1576 : René de Lucinge est le fils d'Anne Lyobard et Charles de Lucinge, dont il est beaucoup question dans les Lettres de M. de Cottarel à la Comtesse Barbe d'Amboise.
Prix fait pour le Prince de Carignan et de Soissons
L'an 1658 et le 10 septembre … devant moi notaire ducal soussigné, et présents les témoins sous nommés,
s'est personnellement établi et constitué sieur Jehan-Baptiste Sancet dit Champagne agent des sérénissimes Princes de Carignan et de Soissons,
Et faisant encore au nom du seigneur [comte] d'État et président Costa directeur des affaires desdits Princes,
de [gré], et en ladite qualité, donne et baille à prix fait à [honorable] Michel fils de feu Claude Masset de Montendry, mandement de Chamoux,
présent et acceptant, et faisant tant à son nom que de Michel Tognet dudit Montendry, tous deux charpentiers, absent, lequel il promet de faire ratifier [la caution] au présent dans trois jours et de faire icelle passer les clauses solidaires pour l'objet et à la forme du droit
Et c'est pour refaire entièrement remettre en l'état les couverts du château de Chamoux, tant [seulement] et y fournir tous les bois nécessaires, chenaux [neufs] …par ardoises, [sommiers], chevrons, lattes, [arbalétriers], et autres bois requis et nécessaires pour le maintien desdits bâtiments, clous, crosses et lesdites ardoises de la même forme qu'elles y sont.
À rendre le tout en bon état, bien et [dûment], fait et parfait, à dit de Maître.
Et qu'il ne pleuvra pas dans ledit bâtiment, étant fait et parfait dont … et le tout bien s… et travaillé ;
et le tout rendre fait et parfait entre ci et la Saint-Martin proche venant,
pour le prix et somme de 575 florins Savoie, de laquelle dite somme leur sera baillé ayant fait ladite vérification et acompte la somme de 300 florins Savoie par ledit [fermier] dudit Chamoux 100 florins Martin besogne …… et le reste à fin de besogne faite et parfaite à dit de Maître comme dessus, et ainsi convenu et accepté
Et c'est le tout respectivement à peine de tous dépens, dommages et intérêts et sous [l’obligation ?] des biens desdits [Smes] Princes et desdits charpentiers, de leurs personnes et biens présents solidaires [quelconques], aussi la clause de constitution de droit requise, serment par eux prêté pour le … du présent … [renonciation ?] et … requise
Fait et prononcé à Chambéry dans ma banche, présence de ledit Claude [Mondurat] charpentier audit Chambéry et de honorable Jean Morel tailleur, Bourgeois du dit Chambéry, témoins requis.
JB Sancet Jean Morel J. …
Les autres n'ont signé pour ne savoir
[Corral] notaire
Recherche et trancription 2017 A. Dh.
Quittance de £ 6067.15 pour le seigneur baron de Montfort faite par
André Simillion et Étienne Foison tous deux charpentiers de Montgilbert
L’An mil sept cent dix sept, et le vingt un du mois de novembre par devant moi Notaire Royal soussigné. et présents les témoins bas nommés,
se sont [dument] établis et constitués
- honorables Estienne fils de feu Pierre Frison et André fils de Claude Simillion tous deux maîtres charpentiers de la paroisse de Montgilbert, lesquels ayant pris à prix fait de refaire à neuf tout le toit du château de Chamoux, tant des corps de logis que des tours [avaient convenu ?] verbalement
- avec le Seigneur baron Demonfort, Conseiller du Roy, Maître Auditeur de la Souveraine Chambre des Comptes de Savoye & Seigneur de Chamoux comme s’en suit, savoir :
- de construire à neuf la quantité de cent neuf toises de [couvert] et pour ce, à fournir tous les matériaux nécessaires tant en bois, ardoises, clous, crosses qu’autres ferrures à ce nécessaires, moyennant le prix et somme de quarante six livres, treize sols, six deniers [pontoise],
- de faire de même trois toises de plancher au [début ?] de la salle du troisième plan dudit château et fournir aussi tous les bois, clous, et crosses à raison de onze livres quatre sols six deniers [pontoise],
- plus de construire trois portes aux trois entrées du parc dudit château, fournir tous les bois, clous, crosses et ardoises pour le prix de quarante livres [chacune],
le tout rendu fait et parfait [a dicte xxx] lequel ouvrage étant fini à la satisfaction dudit Seigneur Baron de Montfort qui leur a fourni tout l’argent convenu à mesure que ledit travail s’est fait, et désirant icelui Seigneur en avoir un acquittement en due forme, lesdits maîtres Foison et Simillion confessent avec serment avoir reçu dudit Seigneur Baron Demontfort à mesure comme sus est dit, la somme de six mille soixante sept livres, quinze sols pour le prix convenu de cent trente toises de toit comme est ci-dessus spécifié, celle de vingt deux livres neuf sols pour les trois toises de planchers, et celle de cent vingt livres pour le prix des trois portes,
revenant toutes les susdites sommes à la totale de six mille deux cents six livres, quatre sols,
ladite somme provenue des deniers [toutefois] de Demoiselle Philliberte Degalis Veuve de noble Georges de Mona[caz] ainsi que ledit Seigneur déclare [avec] serment, lequel [s’était] chargé [par] le contrat passé avec ladite Dame de Mona[caz] de faire la présente déclaration de laquelle somme comme bien contente et satisfaite,
ils ont acquitté et acquittent ledit Baron Seigneur De Montfort avec promesse de n’en jamais rien demander ni permettre être demandé en jugement ni [dehors ?) à peine de tous dépens [d’usages] et intérêts et sous l’obligation de leurs personnes en bien [qu’aux] fins ils se constituent tenir [par] leurs fois et serment prêté, soumissions, renonciations, et clauses requises,
Fait et passé à Chamoux dans la maison de Campagne dudit Seigneur
en [présence] de Noble xx Delivron Seigneur Debeauséjour et de M. Jacques xxx Bourgeois de Montmeillant témoins requis qui ont signé sur la minute aussi bien que lesdits Seigneur Baron de Montfort et Frison et xx dudit Simillion pour
etc
Recherche et transcription 2012 - A.Dh
Sources
A.D.Savoie, Archives en ligne, Tabellion d'Aiguebelle, 1717, Fo 279
Plusieurs familles ont marqué longuement l'histoire du château : les Seyssel-La Chambre, les Rochefort, les Gerbaix de Sonnaz… il y eut aussi des étoiles filantes (M. de Meillarède…)
…ou Château-Verdun.
Que sait-on de ce lieu-dit, encore présent sur le cadastre de 1882, devenu quasiment illisible?
Une courte notice de Vachez2 nous dit : "Château de Verdon ou Château Vieux ; dominant la gorge du Nant Montendry, sur le vieux chemin, ruines du premier château de Chamoux, attesté au Xe siècle."
Dans Histoire des communes savoyardes3, on peut lire : "Vers 1100 un château existe déjà : c'est le château vieux ou Verdon qui sera cité jusqu'en 1433 et qui se confond peut-être avec le château de Montendry, possession du seigneur Andric dont il était un centre militaire. Il était situé un peu au dessus du bourg dominant le nant de Montendry et sa gorge. On n'en distingue plus que quelques restes de murs."
"Château" ne pose pas problème, ni même "Châteauvieux", puisque pendant 150 ans, cette forteresse fut voisine du château que nous connaissons encore, au débouché du Nant (le Château neuf, donc).
Mais que signifie "Verdon" ( ou Verdun, puisque les deux versions se rencontrent dans les textes)?
Là encore, pas de problème, l'étymologie de ce nom… connu ailleurs, est claire : "dun", qui termine bien des noms de villes jusqu'en Irlande, vient du celte, et désigne une hauteur fortifiée (la plupart des premières forteresses étaient d'ailleurs perchées, quitte à remblayer une "motte"). Pour certains, Ver_ vient de Vir et serait un nom d'homme (en latin, vir signifie homme).
Il n'y a donc rien d'incohérent à avoir nommé Verdun ce château accroché dans la pente, bien en vue du château de Miollans, et peut-être aussi, des tours de Montmayeur.
Qui étaient les occupants de Château-Verdon, que sont-ils devenus ?
Ici, on peut seulement évoquer des fils à tirer :
1- D'abord, il faudrait retrouver les textes qui ont permis les affirmations citées ci-dessus.
2- Dans un article4 intitulé Mémoires dans les Travaux de la Société d'histoire et d'archéologie de la province de Maurienne (p.33), on lit : '
"En 1019, Geoffroy de Chamoux restitue au Chapitre les églises d'Aiton, de Bonvillaret et de Randens, avec leurs dîmes et propriétés. Ainsi jusqu'en 1025, nous sommes autorisés à croire que les ruines de 900 ont été relevées et qu'aucun nouveau désastre n'a frappé la ville de St-Jean."
La charte, superbe, déposée ax ADS, est consultable en ligne. (cote 3G 86)
On y voit, au XIe siècle, un Geoffroy "du château de Chamoux" rendre des églises proches de Chamoux sous conditions: cela ne prouve pas qu'il fut seigneur à Chamoux, mais permet de s'interroger.
Il existe par ailleurs un document à voir aux Archives départementales de Savoie, coté C2497 , mot clé : de Chamoux.
On en apprend un peu plus avec les Mémoires et documents publiés par la Société savoisienne d'histoire ...de 1912 (SER2,T52) (http://gallica.bnf.fr/) :
" L'église d'Aiton, dont nous ne connaissons pas la date de fondation, se trouvait, avec les biens qui en formaient la dotation, dans le patrimoine d'un laïc, le seigneur de Chamoux. C'est probablement là un exemple de propriété privée d'une église, comme on en rencontre souvent avant le XIIe siècle. Cela n'a rien qui doive nous étonner et nous pourrions en citer d'autres exemples en Savoie.
Relativement à l'église d'Aiton, les XIe et XIIe siècles nous fournissent un certain nombre de textes.
C'est d'abord une charte du 31 janvier et du 21e jour de la lune, que Mgr Billiet croit devoir dater de 1019, par laquelle Geoffroi de Chamoux fait don de notre église aux chanoines de Saint-Jean-de-Maurienne. Cette donation, faite pour rendre favorables les chanoines de Saint-Jean et les inciter à accueillir dans leur chapitre un fils du donateur, se comprend d'autant plus facilement que nous sommes à une époque où l'église lutte contre la propriété privée des églises, et cherche par tous les moyens à faire rentrer sous la puissance des évêques ou, à leur défaut, des grandes abbayes toutes celles qui se trouvaient dans les mains laïques.
Voici ce texte, tel qu'il a été donné dans les documents publiés par l'Académie de Savoie, t. II, p. 11 :
Quia filiorum est parentum suorum curam gerere et parentum filiis providere, idcirco ego Guidfredus de Castro quod dicitur Camos dono et reddo ecclesie beati Johannis Mauriennensis et communitati canonicorum ibi servientium ecclesiam de Ethone et ecclesiam de Bonvillaret et ecclesiam de Randens cum dotibus suis et cum decimis et cum omnibus suis ecclesiasticis appendiciis, laudante uxore mea Amaltrude et omnibus filiis meis, Nantelmo,
Andrico, Guidfredo, Ainardo, Jothalmo, Aimerico, Umberto. Hanc autem donalionem tali pacto facio, ut filium meum Amedeum in consorcio suo recipiant, et ut bona Maurianensis ecclesie habeat, sicut alii videntur habere, et ut unum tantum ex filiis meis aliis, qui clericus sit, predicto ténore recipiant, postquam predictus filius meus Amedeus ex hac vita migraverit. Facio eliam predictam ecclesiam de Ethone et ceteras duas libéras ab omni inquisitione, ut deinceps nec ego nec uxor mea nec aliquis ex progenie mea aliquod servicium nec censuale nec spontaneum ab eis audeat exigere, sed soli canonici habeant licentiam exigendi ab eis vel faciendi quicquid inde exigere vel facere voluerint. Actum est hoc II kalendas februarii, luna XXI. Hujus donationis testes sunt Silvo decanus, Wido presbyter, Widfredus pater Petri canonici.
Nous donnons ce texte selon la version de Mgr Billiet et sous réserves. Nous n'avons pas rencontré l'original dans nos recherches (en particulier dans les archives de l'évêché de Maurienne), et l'auteur n'a pas donné de référence. — L'acte peut se placer indifféremment en 1019, 1038, 1057, 1076, 1095, 1114, 1133. L'écriture paraît être (du moins l'affirme Billiet) du XIe ou du XIIe siècle.
A notre avis, cette charte doit être placée en l'année 1057 ou 1076, car les restitutions d'églises privées sont probablement, dans notre région, postérieures à 1046.
Cibrario et Promis ont publié une charte qui a beaucoup intrigué M. de Manteyer qui la place en 1043, et M. Rénaux (p. 68) qui la date de 1046. Cette charte par laquelle l'évêque et le comte font une donation au chapitre de Saint-Jean se termine par cette phrase :
Et episcopus donat ibi omnes ecclesias, quas laici tenent vel unquam tenebunt in suo episcopatu, licet per hereditatem aliqua amplius sibi querere videbuntur, ea raiione : si noluerint ecclesias reddere, canonici interdicant illas, ac etiam altaria sternant.
Il paraît logique de penser que c'est à la suite de cette menace que Geoffroi de Chamoux a restitué aux chanoines les églises qu'il possédait, et par conséquent d'assigner à cette charte une date postérieure à 1046. Parmi les témoins qui ont signé cet acte, on peut supposer que Silvo decanus est le doyen du chapitre d'Aiton : l'acte serait alors passé à Aiton, et le Wido presbyter serait peut-être le curé."
3- Une famille De Verdon/De Verdun a existé dans la Combe de Savoie !
Une promenade à Cruet, nous fait découvrir au-dessus du château de Rives un autre château, au bord du chemin de Verdon-Dessus !
Et encore plus haut, et probablement encore plus ancienne, une tour, qui jouissait d'une vue imprenable sur le Coisin et les Hurtières. •>
Vue sur le Coisin, les Hurtières, le Grand Arc, la Lauzière… depuis le château près du chemin de "Verdon-Dessus".
En A, la gorge du Nant de Montendry au-dessus de Chamoux ; en B, la situation des Tours de Montmayeur ; C : Château de Rives.
Là encore, les informations ne sont pas très abondantes, mais on peut apprendre que cette famille de Verdon, sise à Cruet, était apparentée à la famille de Chignin*.
(Antoine de Seyssel et son fils furent seigneurs de Chignin).
Y a-t-il un rapport avec le Châteauvieux de Chamoux?
La réponse est probablement oui : Félix Bernard 5 signale un document* appartenant aux "Archives du Château de Chamoux" par lequel "noble Triat de Verdon, de Cruet, échange son château de Verdon au-dessus de Chamoux contre une maison forte à St-Jean Pied-Gauthier, le 27 février 1433."
Conjecture ?
En tous cas, dans la pente raide au-dessus du vieux Chamoux, on peut encore distinguer quelques mètres de murets maçonnés, qui semblent adopter le tracé du périmètre de la parcelle n°1520 de la Mappe de 1732; l'appareillage des pierres, la nature du mortier, ressemblent à ceux du Château (en partie contemporain) de Charbonnières à Aiguebelle: il est difficile d'en dire plus.
Aujourd'hui, ces ruines ont presque disparu. Déjà en février 1869, "une pièce de bois et broussailles d'environ 1,20 Ha à Château Verdon" était proposée à la vente (aux enchères). Mise à prix : 300F
Remarque :
Il faut rappeler que nul n'est autorisé à "gratter" dans des ruines sans l'autorisation des services compétents. On ne peut que désavouer des "chercheurs" comme celui-ci, rencontré dans les ruines de Charbonnières avec sa "poèle à frire" !
* Source inconnue :
"En 1370, les frères Pierre et Jean Verdon sont investis de la maison forte [de Chamoux] par mariage, il passe à la famille Seyssel."
Vers 1400, on rencontre noble Mermet de Provane, père de noble Philibert de Provane: par contrat du 26 octobre 1479, noble Philibert de Provane épouse demoiselle Pernette de Verdun de Chignin, fille de feu noble Pierre de Verdun et sœur de noble Hugues de Verdun. Noble Loys de Provane, peut-être le fils de noble Philibert, eut pour enfants : Jacques, messire Jean prêtre, Pierre, François et Jeanne. Ceux-ci, en 1543, sont héritiers de noble Philibert et réclament la dot de 800 florins constituée en 1479 par noble Hugues de Verdun à sa sœur Pernette de Verdun, lors de son mariage. Les cinq frères et sœur cèdent leurs droits à noble Claude-François de Candie et à noble Jean-Antoine de Blondet, héritiers dudit feu noble Hugues de Verdun, moyennant la somme de 120 écus d'or, par acte fait à Chambéry, le 18 juillet 1543, Jean Rancurel, notaire
(Arch. Montmélian citée dans Le Pays de Montmayeur de Félix Bernard 6)
En 1433, Jeanne de la Rochette, (épouse d'Antoine de Seyssel), vend une maison forte à Triact de Verdon (Archives départementales de Savoie, C 4857; Déclaration de biens féodaux, f° 257)
Sources bibliographiques :
Archives départementales de Savoie
1- Mappe 1728-1732, cadastre de 1882, Archives départementales de Savoie, Archives en ligne, Plans cadastraux
2- Monuments historiques de France publiés par départements : Savoie.( A. Rouget, A. Vachez. Lyon, [1895], 56 planches)
3- Histoire des communes savoyardes tome III (PH. Paillard - M. Brocard - M. Messier Poche - P. Dompnier.) Traditions Horvath. Archives départementales Chambéry.
4- Travaux de la Société d'histoire et d'archéologie de la province de Maurienne : bulletin 1901 (SER2,T3,PART1)
5- Histoire du décanat de la Rochette, de Félix Bernard ( Imprimeries réunies Chambéry 1931)
6- Le Pays de Montmayeur de Félix Bernard - Imprimerie Allier, dépôt légal 1971
Pour les chercheurs : ressources à explorer :
Archives Départementales de SAVOIE
• Verdun - (fief) - C 318 1512
• cote C2497 , mot clé : de Chamoux.
• Cadastre général de : Chamoux-sur-Gelon. - Tabelle-minute (Cadastre primitif) de la commune de Chamoux, contenant les noms de tous les propriétaires ; par ordre alphabétique et indiquant, pour chacune des parcelles qui leur appartiennent, le numéro cadastral, le lieu-dit, la nature de culture et la contenance en mesures de Savoie et de Piémont. - Biens de noble Blanc, gouverneur de Miolans ; de noble Bazin ; des chapelles de Montranger, de Villardizier, de Saint-Gras, de Saint-Blaise, de Saint-Sébastien, de Saint-Jean, de Sainte-Catherine, du baron de Châteauneuf ; de la chartreuse de Saint-Hugon ; de la cure du Bettonnet ; de la cure de Chamoux ; de la cure de Villard- d'Héry ; des nobles Pierre et Charles du Villard ; des nobles Antoine et Louis-Hercule Degalis ; des nobles de Livron, Vincent de Lalée, Pierre de Mellarède ; du baron de Montfort ; de l’évêque de Maurienne ; du prieuré de Saint-Rambert ; du prieuré de Saint-Robert ; du marquis de Saint-Michel ; biens indivis entre les communes de Chamoux pour 2/3 et Bourgneuf pour 1/3 ; biens communaux du village de Montranger ; de la commune de Chamoux ; châteauvieux au-dessus de Chamoux ; chapelle de Notre-dame de Grâce. etc. Surface cadastrée de la commune : 3662 J. 112 T. 0P. en mesures de Savoie.
Dates extêmes : 1729 - ...
Cote : C 2494 Cote à consulter: 4Num 250
Producteur : Bureau de la Péréquation générale et du cadastre Lieu : Chamoux-sur-Gelon Comm.
Communicabilité : Non
• IR702B - Série I-I Papiers de famille
I - II - 13 (liasse) 1329-1384
- Quittance en faveur desdits enfants d'Amé de Bignin (?) : par nobles Pierre et Jean, fils de feu Guillaume de Verdon, chevalier, de 2 sols, 7 deniers et oboles forts, montant du plaid dû, en raison de la mort de Guillaume de Verdon; sur une vigne et une grange sises à Arbin, du fief des Verdon (Notaire Jean Moret, 28 février 1339)
I - II - 40 (liasse) 1358-1511
- Par Jean Billiot, de Saint Laurent de Cruet, de 6 seytorées de pré situées sous Saint-Jean de la Porte. Servis annuel : 6 deniers forts, plus 6 deniers de plaid. Témoin, Claude de Verdon, damoiseau (Notaire Georges des Clets, 25 janvier 1392)
Archives départementales de Savoie - Archives de cour, Province de Savoie (inventaire 1967),
Chambéry, paquet n°3 :
Trésor des chartes
SA 9 Rentes féodales ou fiefs sans juridiction. Ordre alphabétique de H à Y. Table puis analyse d'actes de 1256 à 1776 concernant des rentes féodales (…) de Verdun à Cruet
- SA 7 (-> SA 16) - Vente par Jean Verdun…
SA 60
- VILLETTE (CHEVRON-VILLETTE). Testament de Léone de La Croix, veuve de Pierre de Verdon, chevalier, qui institue comme héritier universel Thibaud de Villette son fils (1338).
- VERDON (Pierre de)
2012 - A.Dh.
EN TRAVAUX
Sources bibliographiques
in Gallica : http://gallica.bnf.fr/
• La Maison de Seyssel : ses origines, sa généalogie, son histoire : ... Marc de Seyssel-Cressieu
Pour les chercheurs : ressources à explorer
Archives Départementales de Savoie
Archives départementales de Savoie - Archives de cour, Province de Savoie (inventaire 1967),
Chambéry, paquet n°2 :
- SA 14 (-> 15) - Échange fait entre le comte Amé de Savoye et François de La Rochette, fils de Guigue et Béatrix cèdent audit Comte le château et mandement de Chambéri avec le vicomté, juridiction, hommes, vassaux, enphithéoses, feudataires, fiels, arrière-fiefs, rentes, obventions, escheites, commissions par eux possédés dans ledit mandement, en contre change de 100 livres de Vienne de revenu annuel assignées sur divers biens, deux fours et un moulin situé dans le mandement d'Aiguebelle, et de la Rochette y spécifiés, outre 240 livres de Vienne pour une fois seulement païés aus dits mariés. 6 février 1295.
Archives départementales de Savoie - Archives de cour, Province de Savoie (inventaire 1967),
Aiguebelle, paquet n°5 :
- SA 6 - Transaction entre la communauté et les sindics d'Aiguebelle et Guigue de la Rochette habitant du dit lieu d'Aiguebelle sur les différens qu'il y avoit entr'eux touchant la gabelle du vin de laquelle ledit Guigue disoit être exempt, tant lui que ses héritiers ensuite de l'affranchissement par lui obtenu des Ducs de Savoie par laquelle ledit Guigue s'est de nouveau affranchi moïennant une cense annuelle de 8 florins - le 26 janvier 1491.
Archives départementales de Savoie - Archives de cour, Province de Savoie (inventaire 1967),
SA 26 - La Rochette, paquet n°13 :
SA 26 (nouvelle cotation) Forez à La Serraz. Liste des fiefs et localités LA ROCHETTE ET LA CROIX DE LA ROCHETTE.
- Investiture par Philippe, comte de Savoie et de Bourgogne, en faveur d'Amédée de Viry, damoiseau, du fief que ce dernier tenait de Cécile des Baux, veuve d'Amédée IV, comte de Savoie, soit une grange et une terre à La Rochette et autres biens (1275, 24 septembre).
- Hommage à Amédée V, comte de Savoie, par Gilet de la Croix (1315, 17 juillet).
- Investitures accordées par les comtes de Savoie à la Maison de La Rochette (1365-1405 :
n°5 EN LIGNE (SA 26 p162/346 ) : investiture par ledit Comte en faveur de Guigue seigneur de la Rochette des biens féodaux qu'il avait acquis d'Amé de Viry - 18 déc. 1365.
n°6 EN LIGNE (SA 26 p165/346 ) : Investiture par la Comtesse Bonne de Bourbon, mère et tutrice dudit Comte Amédé en faveur de Jean de la Rochette des fiefs par lui possédés - 5 oct. 1392.
n°7 EN LIGNE (SA 26 p… /346 ). Investiture dudit Comte en faveur de Rolet seigneur de la Rochette des fiefs et arrière fiefs par lui possédés - ut supra ) 28 août 1414.
n°9 EN LIGNE (SA 26 p… /346 ) . Défense du Duc Amédé de Savoie au châtelain de la Rochette d'exiger le droit de brennage des habitants du mandement dudit lieu, mais de le laisser exiger par le chatelain du Bourget. 7 déc. 1422.
Archives départementales de Savoie - Archives de cour, Province de Savoie (inventaire 1967)
SA 28 MONTMÉLIAN. Promesse faite par Thomas de Savoie, comte, à Cécile, femme d'Amédée IV, comte de Savoie, d'observer le legs des revenus des châteaux et mandements de Montmélian et de La Rochette, consenti par Amédée IV au profit de son épouse (1253, 22 mai).
ADS - Moyen-Age et Ancien Régime / Fonds des administrations d'Ancien Régime jusqu'en 1793 / Administration générale du duché
- C 1783 Affaires générales. – Indice Savoja, répertoire analytique, rédigé en italien, des concessions,reconnaissances, concessions de fiefs, dans le duché de Savoie, depuis le XIIIe siècle, etc. – Lettre M, 2e volume, commençant par les titres de Montpon, en Genevois, et finissant par ceux de Mognard. – Accord entre le comte Amédée de Savoie et le chapitre cathédral de Saint-Jean de Maurienne, au sujet de l'exercice de la justice dans le territoire du fief de Montbéringer, dans la paroisse de Chamoux, en 1344, par lequel tous les délits sont laissés à la juridiction du chapitre, sauf ceux qui entraînaient des condamnations à des peines corporelles. (Sans dates, XVIIIe siècle)
baron d'Aix,
chevalier,
seigneur de Barjact, du Mollard et de Chignin,
v. 1365 — 1424.
Antoine appartient à une déjà "vieille" famille de la région Albanais / pays d'Aix.
Il se marie (ou se fiance ?) avec Jeanne de la Rochette enfant, en 1475.
À cette occasion, la mère de la demoiselle, Marguerite de Montgellaz, donne à sa fille le château, et la seigneurie de Chamoux, l’usufruit du château de la Rochette,et le fief de Puygauthier.
Antoine de Seyssel fait un testament au château de la Rochette le 3 juin 1423 : il demande à être inhumé dans l'église de Notre-Dame d'Aix, avec ses prédécesseurs.
Il institue légataire universel Humbert de Seyssel, son fils aîné, qui poursuit la branche "aînée" des Seyssel.
Il lègue à Jean, son second fils, la seigneurie de Barjact et les maisons fortes du Mollard et de Chignin, et fait aussi des legs à Jeanne de la Rochette, sa femme, et à ses filles.
(Ils ont eu 7 enfants : 2 fils et 5 filles).
Antoine décède en 1424.
On sait seulement que Jeanne est morte avant septembre 1460.
L'actuel Château de La Rochette date du XVIIIe siècle :
on voit peut-être encore quelques murs du château-fort
construit au XIe siècle, et détruit
à la Renaissance sur l'ordre de Louis XIII.
(Ne pas confondre ce château qui domine La Rochette,
et le château de L'Huile, construit "en nid d'aigle",
à peu de distance.)
Il faudrait aussi évoquer parmi les constructions religieuses du XVe siècle de la Rochette, l'église Saint-Jean-Baptiste de la Rochette, aujourd'hui désaffectée, autrefois ornée d'une mezzo-fresque déposée depuis les années 1980 dans l'église des Carmes: cette œuvre est datée du début du XVe siècle.
2012- Recherchet et transcription A.Dh
Sources bibliographiques
in Gallica : http://gallica.bnf.fr/
• La Maison de Seyssel : ses origines, sa généalogie, son histoire : ... Marc de Seyssel-Cressieu
Pour les chercheurs : ressources à explorer
Archives Départementales de Savoie
Trésor des chartes
SA 54 La Rochette.
- Ratification par François de la Ravoire, chevalier, en qualité de tuteur de Jeanne, fille de feu Jean de La Rochette, chevalier, de la cession faite à Jean Jalliet, d'Arvillard, de la moitié d'une scierie et de ses dépendances (1380).
- Inventaire des biens de l'hoirie d'Antoine Vibod, fils de feu Pierre Vibod, chevalier, rédigé à l'instance de Jeanne de La Rochette, femme d'Antoine de Seyssel, chevalier, seigneur d'Aix, héritière universelle dudit Antoine Vibod : l'inventaire comprend une maison forte à La Rochette avec son mobilier et le bétail, une tour située dans le planum castrum de La Rochette, et une longue énumération des biens fonds et de redevances (1420).
à partir de 1425,
seigneur de Barjact (dans le Gard),
de La Rochette, de Chamoux et de Puygauthier,
chevalier,
maréchal de Savoie,
grand bailli et lieutenant général en Bresse,
grand bailli de Baugé,
châtelain de Tarentaise,
chevalier du grand ordre du Collier de Savoie,
1378 — 1465.
En 1425, Jean épouse Marguerite de la Chambre, fille d'Urbain, seigneur de La Chambre, vicomte de Maurienne ; tout comme son père Antoine, son mariage lui ouvre de hautes perspectives : Marguerite appartient à une famille puissante de Maurienne ; et surtout, l'oncle Gaspard, seigneur de la Chambre, n'ayant pas d'enfant de son épouse Anne de Saluces, testera pour son neveu Aymon de Seyssel.
Jean de Seyssel sera donc la souche de la branche « la Chambre ».1
Pour son propre compte, il hérite de la terre de Barjact par son père, et de la seigneurie de la Rochette, par sa mère (il est investi du fief de la Rochette en 1426).
Jean de Seyssel intervient dès 1426 dans les conflits en Italie, pour le Duc de Savoie (il est "chef de lance" dans la guerre d'Amédée VIII contre le duc de Milan).
Cet épisode s'achève par… le mariage du Duc de Milan avec Marie, fille du Duc de Savoie : après neuf mois employés à préparer le splendide trousseau de la fiancée, Marie de Savoie part pour Milan en septembre 1428, et Marguerite de La Chambre, jeune épouse du seigneur de Barjact, est désignée avec la maréchale de Saluces, Catherine de Compey, la dame de Genève-Lullin, Renaude et Antoinette Allamand et quelques autres dames du duché, pour l'accompagner jusque dans ses nouveaux États.1
Il se dit (sans preuves sur les dates) que le Nant de Montendry a inondé Chamoux "en 1428 ou 29", détruisant le cloître du prieuré, endommageant l'église ; le rez-de-chaussée du château fut enseveli. Quant aux maisons des villageois… qu'en est-il resté ? La famille de Jean de Seyssel vivait probablement à la Rochette à ce moment. Qui a fait face à la catastrophe ?
Jean va recevoir diverses distinctions à la Cour de Savoie, et compter parmi les seigneurs savoyards.1
En 1441, il est maréchal de Savoie, et assiste à une assemblée diplomatique réunie à Villefranche en Beaujolais face à Philippe de Bourbon.2 En 1445, il est présent à Genève avec de nombreux autres seigneurs savoyards, auprès du Duc Louis, qui déclare l'inaliébilité du Duché de Savoie.
L'année suivante, vilaine affaire à la Cour de Savoie : Guillaume de Bolomier, chancelier de Savoie, Premier Ministre d'État, met en cause un des seigneurs, et se trouve à son tour convaincu de prévarication, condamné, et jeté vif dans le Léman une pierre au cou. Ce n'est qu'un règlement de compte parmi d'autres, alors que les seigneurs prennent des libertés face au pouvoir des princes régnants.
Les temps sont troublés :
- en Italie, les divers États, Savoie comprise, s'agitent autour du Milanais.
- les relations avec Charles VII Roi de France sont troublées, depuis que le Dauphin (futur Louis XI) a épousé la princesse Charlotte de Savoie sans le consentement paternel.
- la cour de Savoie est soumise à l'influence de la belle Duchesse Anne de Lusignan, qui a imposé son "parti chypriote".
Dans ce temps, Jean de Compeys, seigneur de Thorens, homme de guerre, de tournoi, mais aussi, courtisan, intrigant, prenait de l'influence à la Cour.
Devenu "le principal favori du Duc Louis, abusant de son crédit, [il] s'attira la haine des plus grands seigneurs de Savoie ; entre autres, de Jean de Seyssel, seigneur de Barjat, Maréchal de Savoie, de François de la Palu, seigneur de Varembon, Comte de la Roche, et Guillaume de Luirieux, seigneur de la Cueille et Savigny, qui, ne pouvant supporter l'insolence de Compeys, pratiquèrent leurs parents et leurs amis pour faire une ligne contre lui." 2
Il sont presqu'une vingtaine à se liguer contre le favori, et en informent le Duc Louis, qui ne réagit pas. A la suite d'une altercation à la chasse, Compeys se plaint aurès de la duchesse Anne ; une procédure criminelle étant engagée, les ligueurs passent en Dauphiné. Des médiateurs interviennent, l'affaire s'apaise. Mais Compeys accuse à nouveau, le Duc Louis se transporte à Pont de Beauvoisin (limite de la Savoie et du Dauphiné) et prononce le banissement des ligués à perpétuité, la confiscation de leurs biens et charges (sentence de 1451, rendue avec beaucoup de précipitation2).
Les bannis obtiennent tout à tour l'intervention du Pape, du Roi d'Aragon, du Duc de Bourgogne, mais sans effet. Ils demandent finalement protection au Roi de France, Charles VII : celui-ci a déjà des griefs contre Louis de Savoie à cause de son héritier ; et… son fils rebelle, le Dauphin, est l'un des protecteurs de Compeys.2 Belle occasion d'intervenir ! Charles VII avance avec son armée jusqu'à Feurs ; un cardinal s'entremet, Louis de Savoie se déplace à Feurs, où ils passent divers accords2 :
- les gentilhommes chassés seront rétablis dans les trois mois,
- Louis et Charles se promettent assistance armée en cas de guerre,
- Yolande de France, un bébé, (sœur du Dauphin) est promise à l'héritier du trône de Savoie.
En fait, la sentence du Pont de Beauvoisin n'est cassée qu'en août 1454 !3
Entre temps, le roi Charles VII a demandé l'autorisation de faire passer des troupes vers l'Italie par la Savoie, ce qui déplaît au Dauphin : ce dernier fait faire plusieurs courses et hostilités dans les Etats de Savoie.
Pauvre Savoie, terre de passage !
Ce que cette affaire nous rappelle :
La Féodalité a trouvé ses origines dans les temps troublés du premier millénaire : là où un homme était capable d'organiser la défense pour (avec) ses voisins, il a pris du pouvoir, un pouvoir militaire.
Au sommet, une famille (ici, les Comtes de Savoie) a su fédérer la défense, et s'est arrogé le droit de distribuer les pouvoirs sur les territoires ; ainsi, un seigneur tient ses fiefs de son souverain, à qui il doit prêter serment, et qui peut le démettre; lui-même, dans un système pyramidal, peut être suzerain de "plus petits" vassaux. Le serment est renouvelé à chaque prise de possession par les héritiers successifs.
L'Église compte d'autre part elle aussi de grands seigneurs, très impliqués dans les affaires de ce monde ; d'ailleurs, les seigneurs aux nombreux enfants s'entendent à placer leurs cadets à des postes ecclésiastiques (on voit souvent des Miollans, des La Chambre, parmi les évêques et autres grands abbés)
Malgré le serment au suzerain, les grands seigneurs, hommes de guerre, conservent une grande indépendance d'esprit, et les actes de rebellion trouvent généralement une justification "en toute bonne foi" dans d'autres serments, d'autres devoirs…
On pense au Ruy Blas de Victor Hugo :
- Qui t'a fait Duc ?
- Qui t'a fait Roi ?
Le 15 août 1456, Louis [de Savoie], pour reconnaissance des services qu'il avait reçus de Jean de Seyssel, Seigneur de Barjat & de la Rochette, Maréchal de Savoie, érige la seigneurie de la Chambre en Comté, en faveur d'Aimé [Aymon] de Seyssel son fils, qui, comme héritier de Gaspard, seigneur de la Chambre, son oncle, prit le nom et les armes de la Chambre.2
Étonnant balancier de la fortune à la Cour de Savoie !
Le père fit preuve de rebellion ; après un "mauvais début", le fils tôt récompensé serait peut-être plus docile?
2012- Recherche et transcription A.Dh.
Sources bibliographiques
1- La Maison de Seyssel : ses origines, sa généalogie, son histoire : ... Marc de Seyssel-Cressieu
2- Archives départementales de Savoie - Archives de cour - SA 10 (inventaire 1967) :
Grâce apportée par le Duc Lovis de Savoye à la réquisition du Roy de France à Jean de Seissel, seigneur de Barjac et de La Rochette, Maréchal de Savoye, François de la Palud, Comte de la Roche, Seigneur de Varambon, et autres nobles du Pais de Savoye des crimes de félonie par eux commis avec restitution de tous leurs fiefs et biens confisqués par la sentence contre eux prononcée. Avec les réquisitions faites par ledit Roy de France - 30 septembre 1454.
3- Histoire généalogique de la royale maison de Savoie, justifiée par titres ... Samuel Guichenon Turnin, 1778
Bibliographie
Sur Gallica : http://gallica.bnf.fr/
1- La Maison de Seyssel : ses origines, sa généalogie, son histoire : ... Marc de Seyssel-Cressieu
Sur GoogleBooks
• Histoire généalogique de la royale maison de Savoie, justifiée par titres ... Samuel Guichenon Turnin, 1778
• Chroniques de Yolande de France ... 1859, Volume 1 - L. Ménabréa (Académie royale de Savoie)
Pour les chercheurs : ressources à explorer
Archives Départementales de Savoie
Trésor des Chartes des Ducs de Savoie (pièces restituées du fonds des Archives de Cour - Archivio di Stato di Torino)
Cote : FR.AD073.SA 1-259
• Archives en ligne > Autres archives en ligne > Archives de Cour (Fonds de la province de Savoie-propre) SA 1 à 38.
SA 26 Forez à La Serraz. (42 pièces parchemin, 2 cahiers et 13 pièces papier, 2 sceaux. 1246-1714)
Liste des fiefs et localités : Forez, Francin, Gerbaix, Gilly, Hauteville, L'Hôpital-sous- Conflans, Jongieux, La Bathie (commune près d'Albertville), La Bâtie d'Albanais, La Bâtie-Saint-Eustache (à Saint-Eustache, commune du canton d'Annecy-Sud), La Bâtie de Saint-Jean-le-Vieux (canton de Domène, Isère), La Biolle, La Bridoire, La Compôte, Les Echelles, La Motte (La Motte-Servolex), Pallud, Poypon , La Rochette et La Croix de La Rochette, La Serraz. (…)
- Investitures accordées par les comtes de Savoie à la Maison de La Rochette (1365-1405).
- EN LIGNE (SA 26 p 181 /346 ) Inféodation par Louis, prince de Piémont, lieutenant général du duc Amédée VIII, à Jean de Seyssel, seigneur de Barjac, maréchal de Savoie, du château, du mandement et de l'omnimode juridiction de La Rochette en échange de biens dans les mandements de Chambéry et du Bourget (1438, 27 janvier).
(+ de détails : Inféodation du lieu et mandement de La Rochette accordée par le Duc Louis de Savoie à Jean de Seyssel, seigneur de Barjat, Maréchal de Savoie en échange des hommes, hommages et autres revenus seigneuriaux céddés audit Duc par ledit seigneur de Seissel dans les mandements de Chamberi et Montmeillan et du Bourget, soit dans les paroisses de Bissi, Frisiani, Doumete, Treserve et Bordel, Thoiry, la Thuille, Chambéri, Montmaillan, Albin, Clarafont, Bassin, St Alban, Nucet, Moraz, St Pierre de Soucy, Planeisse, et Barberas, mieux spécifiés dans un État d'iceux revenus y annexé, y compris 100 vaisseaux de froment aussi remis par ledit seigneur de Seissel pour le droit de rachat des paroisses de Chamoux, Bettonet, Burgnion, Montglibert et Montudrit.
Avec la déclaration que non obstant que ladite inféodation soit faite pour ledit Jean et ses héritiers mâmes et femelles il se devra entendre tant seulement pour les mâles. 27 janv. 1438)
SA 42 Chamousset, Chamoux, Charmet.
- Reconnaissance et hommage lige en faveur de Jean, seigneur de La Chambre, vicomte de Maurienne, par Pierre Didier, de Chamousset, pour sa maison-forte de Chamousset et autres fiefs sous réserve de la fidélité due au comte de Savoie (1292). (?)
- Donation faite à Jean, seigneur de La Chambre, vicomte de Maurienne, en raison de services rendus par Richard de la Chambre, père de ce dernier, par Jean Bertrand de Chamousset, chevalier, de sa maison-forte avec tour ronde et dépendances, situées dans le castrum de Chamousset (1325). (?)
- Reconnaissance par Poncet Bertrand de Chamousset, damoiseau, qui déclare tenir en fief de Jean, seigneur de La Chambre et de Châteauneuf, vicomte de Maurienne, sa maison-forte au mollard de Chamousset près de l'église et autres biens (1353). 5?)
- Pièces du procès intenté par Antoinette, fille de feu Aymar de Miolans, chevalier, seigneur des Hurtières, et femme de Jacques de Rovorée, seigneur d'Yvoire, contre Jean, seigneur de La Chambre, vicomte de Maurienne, en appel à la suite d'une sentence adjugeant à ce dernier la maison forte de Chamousset (1403-1411).(?)
- Donation faite par Jean, seigneur de La Chambre, vicomte de Maurienne, de sa maison forte de Chamousset et des fiefs tenus du seigneur des Hurtières, en faveur de Jean, bâtard de La Chambre, dit d'Aiguebelle (1412).(?)
- Reconnaissance passée en faveur de Jean de Seyssel, seigneur de Barjac et de La Rochette, maréchal de Savoie, par Guillaume Bertrand de la Pérouse, stipulant au nom de Jacquemette de La Rochette, sa femme (1441).
SA 55 La Rochette (suite).
- Sentence arbitrale prononcée par Louis, duc de Savoie, entre Jacques de Montmayeur, chevalier, seigneur de Villard-Sallet, et Jean de Seyssel, chevalier, seigneur de Barjac et de La Rochette, maréchal de Savoie, à propos du château et du mandement de Villard-Sallet, des hommes de l'abbaye du Betton dans les paroisses du Moûtier (La Trinité) et de Villard-Sallet et d'autres fiefs que ce dernier prétendait dépendre de sa seigneurie de La Rochette (1443).
- Jugement prononcé par Amédée, cardinal légat, et Louis, duc de Savoie, son fils, contre Jean de Compey, chevalier, seigneur de Thorens, qui est condamné à une amende de 500 marcs d'or pour avoir fait défaut à des citations en vue d'un arbitrage dans l'affaire qui l'oppose à Jean de Seyssel, seigneur de Barjac et de La Rochette, maréchal de Savoie, François de la Palud, seigneur de Varambon, Jacques de Montbel, seigneur d'Entremont, Guillaume de Luyrieux, seigneur de la Cueille, Pierre de Menthon, Jacques de Challant, seigneur d'Aymaville, et leurs complices (1450).
SA 141. Province de Maurienne (suite) : La Chambre.
- Investiture consentie par Bonne de Bourbon, mère et tutrice d’Amédée VIII, comte de Savoie, à Jean, seigneur de La Chambre, de la vicomté de Maurienne et des châteaux, hommes, juridictions et fiefs tenus du comte (1392, 30 octobre). (?)
- Copie de l’érection de la seigneurie de La Chambre en comté par Louis, duc de Savoie, en faveur d’Aymon, seigneur de La Chambre, vicomte de Maurienne, en raison des services rendus par le père de ce dernier, Jean de Seyssel, seigneur de Barjac, maréchal de Savoie (1456, 15 août).
- Donation et inféodation par Louis, duc de Savoie, à Aymon, comte de La Chambre, de la maison forte de La Chambre et de la paroisse de Notre-Dame-de-Cruet en échange des revenus du comte de La Chambre dans le mandement de Montmélian, à Coise, Villaroux, Villard-d’Héry, Villard-Sallet et au Moûtier (La Trinité), et dans la paroisse de Saint-Jean-d’Arvey et moyennant la somme de 300 écus d’or (1456, 22 décembre).
SA 144. Province de Maurienne (suite) 1 : Maurienne en général et de Bessans à Termignon. Liste des fiefs et localités : Bessans, Chamoux, La Cachette (à Albiez-le-Vieux), Cuines, Lanslebourg et Lansvihard, Les Hurtières, les Villards, Montaimont, Montgellafrey, Orelle, Pontamafrey, Saint - Georges - d’Hurtières, Saint - Jean - d’Arves, Saint-Jean-de-Maurienne, Saint-Julien-de-Maurienne, Saint-Martin-la-Porte, Saint-Michel-de- Maurienne, Saint-Rémy.
- CHAMOUX. Hommage d’Antoine Jordane à Jean de Seyssel, seigneur de Barjac, La Rochette et Chamoux, maréchal de Savoie, en conséquence de l’échange fait par ce dernier avec le duc de Savoie du château et de la terre de La Rochette contre le mandement de Chamoux : Jean de Seyssel, qui reconnaît tenir du duc tout ce qu’il possède dans les paroisses de Villard-Léger, Champlaurent, et Étable, investit Antoine Jordane de ces biens (1438, 26 juillet).
SA 145. Province de Maurienne (suite) : Titres de la Maison de la Chambre.
- Sentence arbitrale rendue par Bonne de Bourbon, comtesse de Savoie. tutrice du comte Amédée VIII, au sujet du différend survenu entre son neveu, Jean, seigneur de La Chambre, vicomte de Maurienne, et Gaspard, fils de Gaspard de Montmayeur, chevalier, seigneur de Villard-Sallet, à propos des hommages de Jean de Montmayeur et de Humbert de La Croix, damoiseau (1392). (?)
SA 148 Province de Maurienne : Titres de la Maison de Chambre (suite).
Mémoire juridique relatif à la cause pendante entre Jacques de la Baume et Jean de Seyssel, seigneur de Barjac et de La Rochette, maréchal de Savoie, au sujet de la succession de Françoise de la Baume, femme de ce dernier, qui avait reçu d’elle le château de Sermoyer, s.d. (vers 1460).
À partir de 1465,
seigneur de Montfort en Bresse,
seigneur et comte de La Chambre,
vicomte de Maurienne,
baron de Sainte-Hélène de Millières et des Villards ;
seigneur de l'Hueille, des Urtières, de Saint-Rémy,
d'Aiguebelle, d'Ayton, d'Avrieux, du Bourget,
de Barjact, de Chamoux, de La Rochette
et de Cuines, en Savoie; de Sermoyé en Bresse,
de Noyer et de Morillon en Bourgogne,
châtelain de Tarentaise,
d'Aiguebelle et de l'Ile;
vidame de Genève,
de 1430 environ à 1466.
Il épouse en octobre 1449, Marie de Savoie, fille de Louis de Savoie (seigneur de Raconis, maréchal de Savoie, chevalier de l'ordre du Collier).
Aymon apporte en dot la seigneurie de Montfort, et divers biens ou droits seigneuriaux qu'il posséde en Bresse. Par ailleurs, le duc de Savoie le nomme à diverses charges et dignités, entre autres, la châtellenie d'Aiguebelle.
Mais tous ses biens sont séquestrés en 1451, en exécution de la sentence du Pont-de-Beauvoisin : il a suivi son père dans la rebellion contre le seigneur de Campeys. Mais il bénéficie, comme les autres ligueurs, de l'amnistie obtenue par le roi de France et rentre en Savoie vers la fin de l'année 1454.
Peu de mois après son retour, Aymon de Seyssel hérite de la totalité de l'immense fortune des La Chambre en vertu du testament de Gaspard de La Chambre, son oncle maternel mort sans héritier direct; le testateur exige que son héritier relève son nom et ses armes. Il devient comte de la Chambre.
le blason des Seyssel + | le blason des La Chambre -> | le blason des Seyssel-La Chambre |
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Gironné d'or et d'azur de huit pièces |
D'azur, semé de fleur de lis d'or, à la bande de gueules brochant sur le tout. |
Parti : - au premier, d'azur, semé de fleur de lis d'or, à la bande de gueules brochant sur le tout, - au second, gironné d'or et d'azur de huit pièces |
Le 15 août 1456, Louis [de Savoie], pour reconnaissance des services qu'il avait reçus de Jean de Seyssel, Seigneur de Barjat & de la Rochette, Maréchal de Savoie, érige la seigneurie de la Chambre en Comté, en faveur d'Aimé [Aymon] de Seyssel son fils, qui, comme héritier de Gaspard, seigneur de la Chambre, son oncle, prit le nom & les armes de la Chambre.2
Aymon de Seyssel-La Chambre meurt le 15-12-1466, au château de la Rochette ; il a 36 ans, et n'a survécu à son père Jean qu'une année. Quoiqu'il ait participé à l'histoire de son temps, il reste donc dans l'histoire des fiefs avant tout comme l'héritier de la lignée La Chambre.
Il laisse un fils, Louis de Seyssel-La Chambre.1
2012- Recherche et transcription A.Dh.
Sources bibliographiques
in Gallica : http://gallica.bnf.fr/
1- La Maison de Seyssel : ses origines, sa généalogie, son histoire : ... Marc de Seyssel-Cressieu
2- Histoire généalogique de la royale maison de Savoie, justifiée par titres ... Samuel Guichenon Turin, 1778
Sources iconographiques
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Archives Départementales de Savoie
Trésor des Chartes des Ducs de Savoie (pièces restituées du fonds des Archives de Cour - Archivio di Stato di Torino)
Cote : FR.AD073.SA 1-259
SA 28 –
- Échange entre Louis, duc de Savoie, et Aymon, comte de la Chambre, vicomte de Maurienne, qui cède au comte les servis et revenus lui appartenant dans le mandement de Montmélian et reçoit l'inféodation de la maison forte, des tours et de la paroisse de La Chambre et de la paroisse de Notre-Dame-du-Cruet qui sont érigées en comté (1456).
SA 39 - BONVILLARET. Mise en possession au profit d'Aymon, comte de La Chambre, vicomte de Maurienne, et de Claude Thomas dit Roy, drapier de Chambéry, d'une vigne d'environ 60 fossorées, sise dans le mandement de Bonvillaret et vendue aux enchères au préjudice du seigneur des Hurtières (1469).
SA 42 Chamousset, Chamoux, Charmet.
CHAMOUX. Compte des compositions reçues aux assises de la châtellenie de Chamoux (1468).
SA 46
- Registre de reconnaissances reçues par Pierre Bourbon, notaire d'Aiguebelle et commissaire pour Aymon de La Chambre, vicomte de Maurienne, seigneur de Châteauneuf, pour les biens dépendant du fief de Châteauneuf (1450-1460).
- Reconnaissance passée en faveur du même par Jean de Mouxy, copie (1458).
- Concession par ledit Aymon de La Chambre, qui accorde à Jean de Montchabod de ne plus lui devoir l'hommage personnel pour les biens tenus de lui, mais seulement l'hommage réel (1466).
SA 55 La Rochette (suite).
- Jugement prononcé par Amédée, cardinal légat, et Louis, duc de Savoie, son fils, contre Jean de Compey, chevalier, seigneur de Thorens, qui est condamné à une amende de 500 marcs d'or pour avoir fait défaut à des citations en vue d'un arbitrage dans l'affaire qui l'oppose à Jean de Seyssel, seigneur de Barjac et de La Rochette, maréchal de Savoie, François de la Palud, seigneur de Varambon, Jacques de Montbel, seigneur d'Entremont, Guillaume de Luyrieux, seigneur de la Cueille, Pierre de Menthon, Jacques de Challant, seigneur d'Aymaville, et leurs complices (1450).
- Requêtes et dépositions de témoins pour le procès intervenu entre Aymon, comte de La Chambre, vicomte de Maurienne, et les habitants de Saint-Pierre de Soucy au sujet du nouveau chemin fait sur l'initiative de ceux-ci au préjudice du péage de La Rochette (1468-1470).
SA 58
LE MONTELLIER. Procédure devant le Conseil résident auprès du duc de Savoie entre Aymon de Seyssel, comte de La Chambre, vicomte de Maurienne, et Guillaume de Montbel, seigneur du Montellier, de Nattage et du mandement de Pierre-Châtel, qui revendique au nom de sa femme, les droits de celle-ci aux successions d'Urbain de La Chambre, son père, de son aïeul et de Gaspard de La Chambre, son frère (1457-1460).
SA 58
MONTMAYEUR. Accord conclu entre Gaspard, seigneur de Montmayeur, et Urbain, seigneur de La Chambre, vicomte de Maurienne, qui s'oblige à payer dans le délai de quatre ans la somme de 500 francs, valant chacun 15 deniers de Savoie, pour les vêtements nuptiaux de Louise de La Chambre, sa fille, qui doit épouser le dit Gaspard de Montmayeur (1427).
- Pièces du procès intenté par Jacques, comte de Montmayeur, contre Aymon de Seyssel, comte de La Chambre, vicomte de Maurienne, héritier de Gaspard de La Chambre, en vue d'obtenir le payement de 4 000 florins, reste de la dot de Louise de La Chambre, femme du demandeur, 2 registres de 81 et 91 ff. (1454-1455 et 1462-1465).
SA 58
- Renonciation par Jeanne de La Chambre en faveur d'Urbain de La Chambre, vicomte de Maurienne, son père, et de Claude et Jean de La Chambre, ses frères, à tous ses droits aux successions de ses parents et grands parents moyennant la somme de 5 000 florins, qui lui a été constituée en dot à l'occasion de son contrat de mariage avec Jacques de Miolans, coseigneur des Hurtières (1422).
SA 145. Province de Maurienne (suite) : Titres de la Maison de la Chambre.
- Enquête à l’occasion du procès, intenté devant le Conseil résident auprès du duc de Savoie contre Jean de La Chambre, vicomte de Maurienne, par sa nièce Françoise, fille d’Aymon de La Chambre, seigneur d’Ornacieux, et de Jeanne de Miribel, et femme de François de Châteauneuf, seigneur de Saint-Quentin, au sujet de la possession du château d’Ornacieux et de la succession de feu Jean de La Chambre, vicomte de Maurienne, père dudit Jean de La Chambre et aïeul de Françoise de La Chambre, reg. de 205 ff.
- Renonciation par Anne de La Chambre, veuve de Bertrand de Saluces, seigneur d’Anthon, en faveur d’Urbain, seigneur de La Chambre, vicomte de Maurienne, son père, et de Claude de La Chambre, son frère, à tous ses droits dans les successions de son père et de sa mère en raison des 15000 florins qui lui ont été nouvellement constitués en dot (1431). (1417).
- Consultation juridique au sujet de la substitution contenue dans le testament d’Urbain de La Chambre vicomte de Maurienne, au profit de Jeanne de La Chambre, sa fille, femme de Jacques, seigneur de Miolans, clause dont Antelme de Miolans, petit fils dudit Urbain de La Chambre, revendique le bénéfice s.d. (milieu du XV~ s.).
- Sentence du Conseil résident à Chambéry, qui condamne Humbert Mareschal, déjusseur de Louis de Chalon, prince d’Orange, à payer 5 500 francs à Marguerite de Chalencon, mère et tutrice de Gaspard de La Chambre, vicomte de Maurienne (1445).
- Quittance dotale passée par Guillaume de Montbel, seigneur du Montellier, mari d’Aynarde de La Chambre, en faveur de Gaspard de La Chambre (1453).
- Transactions intervenues entre Aymon, seigneur de La Chambre, du consentement de Jean de Seyssel, seigneur de Barjac et de La Rochette, son père, et Jean dit de Saint Rémy, bâtard de La Chambre, qui renonce à ses prétentions sur l’hoire des La Chambre contre le vieil étang de Montailleur, les maisons fortes de Chamousset et d’Aiguebelle et autres biens cédés en fief nobles, copie (1454-1459).
SA 146 Province de Maurienne : Titres de la Maison de Chambre (suite).
– Pièces du procès intenté devant le Conseil résident près du Duc de Savoie par Aymon, comte de La Chambre, aux fins de lui interdire l’usage du nom et des armes des la Chambre (1459)
- Procès intenté contre Jacques, comte de Montmayeur, par Aymon comte de La Chambre, au sujet d’hommages revendiqués par ce dernier(1462-1463)
- Actes de procédure opposant devant le Conseil résident près du Duc de Savoie les religieux du Prieuré de saint-Benoît de Cessieu et Aymon comte de la Chambre, vicomte de Maurienne, à propos de la possession de biens à Mont Saint-Benoît (1470-1471)
A lire l'histoire tumultueuse de Louis Ier de La Chambre, on retrouve un peu des épopées du Moyen-Âge, avec les Ganelon et autres fourbes… Pourtant, Louis fut aussi protecteur des Arts, au moins à travers ses œuvres (il a soutenu ou créé diverses fondations religieuses), gestionnaire : il fit construire la Halle de La Rochette. Enfin, ses épouses n'ont pas connu le sort des femmes de Barbe-Bleue, quoique… la première mourut peut-être rongée de détresse.
Étonnant, passionnant personnage.
À partir de 1470
• comte de La Chambre,
• vicomte de Maurienne,
• baron de Cuines, des Villars, d'Hurtières,
de Châteauneuf, de Barjact, de Sermoyer et de Sainte-Hélène de Millières,
• seigneur de La Rochette, de Chamoux, de l'Heuille, d'Epierre, d'Avrieux, du Bourget, de Pontamafrey, de Neyrieux, de Noyer, de Morillon, etc., etc.,
• vidame de Genève,
• châtelain de l'Ile, d'Aiguebelle et de Tarentaise,
• conseiller et chambellan de Louis XI, roi de France,
• chambellan des ducs de Savoie,
• gouverneur général et régent de Savoie pendant la minorité du duc Philibert Ier.
Louis de la Chambre
"Personaggio turbulente di alti pensieri.. . » Della Chiesa.
Louis de Seyssel, dit de La Chambre, fils d'Aymon de Seyssel, comte de La Chambre, et de Marie de Savoie, succéde à son père dans le comté de La Chambre pour la totalité de ses biens, et dans toutes les charges qu'occupait ce dernier.
Amédée IX, duc de Savoie, par lettres patentes datées de Chambéry, le 12 septembre 14711, lui confére, pour sa vie durant, les fonctions de vidomne de Genève ainsi que celles de châtelain de l'Ile, d'Aiguebelle et de Tarentaise tant en-dessus qu'en-dessous des roches.
Il épouse d'abord en 1472 Jeanne de Châlon apparentée à plusieurs maisons souveraines, marraine du futur Philibert Ier de Savoie. Les graves événements auxquels son mari est mêlé atteignent la santé de Jeanne; il sort de prison pour la retrouver mourante (elle teste à Chamoux, le 23 août 1483, et meurt en septembre).
En 1487, Louis épouse Anne de La Tour Boulogne, fille de Bertrand de La Tour, comte d'Auvergne et de Boulogne, elle-même veuve du prince Alexandre Stuart, fils de Jacques II, roi d'Ecosse. Elle est la mère de Jean de Seyssel-La Chambre. Elle meurt à la Rochette en 1512.
Certains auteurs évoquent une troisième épouse, dont M. de Seyssel-Cressieu ne parle pas.
Louis meurt en 1517, à 72 ans, et rejoint ses deux épouses dans le Couvent des Carmes à la Rochette ; il s'est fait construire un tombeau superbe dans cette église :
"un magnifique mausolée en marbre noir, orné de statues en marbre blanc des quatre vertus cardinales, des douze apôtres et de plusieurs génies symboliques; au-dessus étaient placées les statues, de grandeur naturelle, de Louis de Seyssel, comte de La Chambre, et de ses deux femmes, Jeanne de Châlon, morte en 1483, et Anne de La Tour Boulogne, morte le 13 octobre 1512".
(ce tombeau est contemporain de l'Église de Brou)
En 1787, Jean Lullin, imprimeur à Chambéry, possible témoin occulaire, apporte une précision2:
"On voit au milieu du Chœur [de l'église des Carmes] le magnifique Tombeau en marbre noir de Louis de Seissel, Comte de la Chambre, sur lequel il est représenté couché, avec Jeanne de Chalons et Anne de la Tour d’Auvergne, ses deux Femmes, la première à droite et l’autre à gauche."
Recherche et transcription 2012-2022 A.Dh.
Sources bibliographiques
sur Gallica.fr (BNF)
1- …d'après: La maison de Seyssel : ses origines, sa généalogie, son histoire… de Marc de Seyssel-Cressieu (descendant d'une autre branche de la famille de Seyssel) disponible sur le site de la BNF gallica
2- Notice historico-topographique sur la Savoie, suivie d'une généalogie raisonnée de la Maison royale de ce nom (1787) de Jean Lullin (imprimeur à Chambéry)
Sources iconographiques
Portrait de Louis de Seyssel-la Chambre. Avec nos remerciements chaleureux à Jean de Seyssel (Doc JFDh)
Pour les chercheurs : ressources à explorer
Archives départementales de Savoie
SA 145. Province de Maurienne (suite) : Titres de la Maison de la Chambre. Contrat de mariage de Louis, fils d’Aymon de La Chambre, vicomte de Maurienne, avec Jeanne, fille d’Antoine de Chabannes, comte de Dammartin, (1456). Généalogie de la maison de Chalon depuis Jean de Chalon, prince d’orange, avec une partie de l’arbre généalogique des maisons de La Chambre, de Nassau et d’orleans-Longueville, issues de la maison de Chalon et prétendant à la principauté d’orange (1554)
SA 146 Province de Maurienne : Titres de la Maison de Chambre (suite).
- Contrat de mariage de Louis, comte de La Chambre, vicomte de-Maurienne; avec Jeanne de Chalon, fille de feu Louis de Chalon, prince d’orange, et d’Eléonore d’Armagnac, fait au château de La Chambre, 3 copies authentiques (1472. 25 mars).
- Contrat de mariage de Louis, comte de La Chambre, vicomte de Maurienne, avec Anne de Boulogne, fille de Bertrand. comte de Boulogne et d’Auvergne, veuve d’Alexandre, duc d’Albany, copie authentique (1487 14 février).
SA 146 Province de Maurienne : Titres de la Maison de Chambre (suite).
Requête adressée au roi de France par Jeanne de Chalon, dame de La Chambre, qui réclame comme fille de Jean de Chalon la propriété du château d’Auberives en Dauphiné, sD. (fin du XIVe s.)
XIVe S. - 1668 - 9 pièces parch., 5 cahiers et 138 pièces papier, 1 sceau.
SA 147. Province de Maurienne : Titres de la Maison de La Chambre (suite).
- Quittance de Louis, comte de La Chambre, vicomte de Maurienne, et d’Anne de Boulogne, sa femme, qui reconnaissent avoir reçu de Jean de Bourges, marchand bourgeois de Lyon, leur procureur, la somme de 3 000 livres tournois que Jeanne, douairière de Bourbon, comtesse de Boulogne, avait été condamnée à leur verser par arrêt du Parlement, de Paris, copie authentique (1505).
- Cession par Louis, comte de La Chambre, à Robert le Jay, marchand et bourgeois de Paris, de 750 livres tournois pris sur une pension due par Jeanne de Bourbon, veuve de Jean de la Tour, comte d’Auvergne (1505).
- Procurations passées par Jean de La Chambre, vicomte de Maurienne, pour exiger que la dot due à Barbe d’Amboise, sa femme, soit versée par Hugues d’Amboise, évêque de Clermont, abbé de Cluny, et les autres administrateurs des biens de Jacques d’Amboise, frère de ladite Barbe d’Amboise (1509-1510).
- Pièces du procès intenté par Louis, comte de La Chambre, vicomte de Maurienne, et Anne de Boulogne, sa femme, au sujet de l’héritage de Bertrand de la Tour, comte de Boulogne et d’Auvergne, père de ladite dame de La Chambre, qui revendique cette succession contre Jeanne de Bourbon, veuve de Jean de la Tour, comte de Boulogne et d’Auvergne, remariée au duc d’Albany et administratrice des biens de ses filles, Anne et Madeleine de Boulogne (1502-1511).
1502 - 1511 2 cahiers et 10 pièces parch., 2 reg., 2 cahiers et 27 pièces papier, 1 sceau.
S A 148. Province de Maurienne : Titres de la Maison de La Chambre (suite). Testament de Louis, comte de La Chambre, vicomte de Maurienne, qui institue comme héritier universel, Jean de La Chambre, son fils aîné et règle les substitutions, copie (1519, 20 avril).
1470. Un grand baron des États de Savoie dans la tourmente
1478-1483. L'affaire du Duc Philibert
1491-1492. L'affaire de l'évêque de Genève
1492 - acquisition du fief des Urtières
Louis 1er de Seyssel-La Chambre succède à son père mort en 1470. Il a une vingtaine d'années.
Il contracte mariage en mars 1472, avec Jeanne de Châlon, apparentée à plusieurs maisons souveraines et aux plus grands feudataires de la couronne de France, et choisie pour marraine du futur Philibert Ier de Savoie.
La situation du comte de La Chambre à la Cour de Savoie est considérable.
Il soutient Yolande de France, veuve en 1472 d'Amédée IX Savoie, Duc de Savoie, et légitime tutrice du prince Philibert, contre les princes, avides de son pouvoir jusqu'à risquer la guerre civile (les princes : ses beaux-frères, et en particulier Philippe, comte de Bresse, et Jean-Louis, évêque de Genève): Louis aurait "contribué puissamment à permettre à cette princesse de garder les rênes du gouvernement".1
Ce qui était normal, en somme : Yolande était sa suzeraine, les seigneurs tiraient une bonne part de leur légitimité et de leur fortune de leur fonction de soutien aux gouvernants.
La Guerre de Cent Ans s'achevait, sans ramener la paix : de Londres à Naples, on intriguait.
Yolande de France était attachée à l'indépendance de la Savoie - or, il ne fait pas bon se trouver le "portier des Alpes" sur le passage obligé des troupes armées ; elle eut à louvoyer entre son frère, Louis XI de France, le Duché de Bourgogne, les Bernois, les Milanais… tous aux prises dans des alliances interchangeables de peu de durée ; pour protéger le Duché, elle s'allia un temps à la Bourgogne : dépit ou méfiance? Écrasé par les Suisses, le Duc de Bourgogne, Charles le Téméraire, la séquestra. Délivrée par Louis XI, qui triomphait, elle dut accepter son autorité.
Il faut dire que Yolande de France, promise toute petite au futur Amédée IX, avait été dès lors élevée à la Cour de Savoie ; puis son frère Louis, encore dauphin… en Dauphiné, s'était rapproché des Savoyards, et, sans prendre l'avis de son père, avait épousé la princesse Charlotte de Savoie : bien des complots se sont ourdis en toute "bonne foi", au nom de droits d'autant plus complexes que toutes les têtes couronnées étaient plus ou moins cousines.
Et chacun tentait de protéger son pré carré - ou mieux, de l'augmenter. 2 et 5
Voici 3 versions de la même aventure de Louis 1er de La Chambre, écrites entre 1859 et 1990 : on verra comment la part de l'interprétation de l'auteur, le souci du détail, peuvent faire basculer complètement l'image que nous pouvons nous faire d'un personne historique.
Les conclusions valent pour les autres pages de cette rubrique bien entendu !
Mais d'abord, les faits !
Le 11 février 1482, le Duc Philibert signe la lettre d'inféodation des châteaux de Louis au profit de son oncle, Philippe de Savoie pour crime de lèse-majesté.
On peut voir ce document (en italien) en ligne sur le site des ADS1.
À la mort de Yolande de France, en octobre 1478, le Duc Philibert n'a encore que 13 ans.
Les luttes de pouvoir contre la régente n'ont guère cessé depuis la mort d'Amédée IX: les princes, et quelques grands seigneurs de Piémont et de Savoie briguent le gouvernement et cherchent toujours à obtenir la régence.
Le seigneur de Miolans et Louis de Seyssel-La Chambre ont des partisans.
Il est convenu que six barons piémontais et six barons savoyards, au nombre desquels se trouvent Myolans et La Chambre, dirigeront les affaires, chacun dans sa province, jusqu'à la majorité du duc dont la personne restera confiée à Grolée que Louis XI, du vivant de sa mère, lui a donné pour gouverneur "tendant à ce que l'enfant fust imbu dès ses jeunes ans en l'amour et bienveillance de la couronne de France, par un gentilhomme françois : ayant opinion qu'il tiendrait à jamais de ceste nourriture".
Mais à Chambéry, une assemblée des notables de Savoie se tourne vers le roi de France : belle occasion pour Louis XI d'intervenir en Savoie.
Fidèle à sa politique de division, il ne donne la régence à aucun des oncles paternels, mais choisit les deux puissants seigneurs de Savoie: il confie la charge de maréchal du duché à Miolans, et désigne Louis de Seyssel-La Chambre pour la régence et le gouvernement général en Piémont et en Savoie, pendant la minorité du jeune duc Philibert Ier.
Celui-ci s'est mis sous la protection du roi de France (son oncle maternel), et il signe à Chinon, le 19 janvier 1480, des lettres nommant régent et lieutenant général de ses États avec une pension de quatre mille florins, Louis de La Chambre, comte dudit lieu et vicomte de Maurienne «de domo antiquorum procerum nostrortim et nobis fidelissimorum». Cette nomination est reconnue par le Conseil ducal, le 4 février 1480 et, de retour dans ses États, le duc Philibert la confirme par patentes datées de Chambéry, le 15 novembre 1480.
Louis XI croyait que La Chambre et Miolans seconderaient sa politique; il les avait comblés de faveurs, ils avaient pris le parti français du temps de la lutte avec le Duché de Bourgogne. Mais - nous dit Marc de Seyssel-Cressieu, il avait compté sans le patriotisme de ces deux barons." 2
Patriotisme ? Le mot n'est peut-être pas approprié en XVe siècle.
Tout en guerroyant en Piémont contre des brigandages, le lieutenant général, secondé par le maréchal de Savoie, cherche à secouer le joug de la France.
Louis XI se rapproche alors de Jean-Louis de Savoie, évêque de Genève, qu'il avait d'abord écarté de la régence, et ordonne à Grolée, gouverneur du duc de Savoie, de quitter Turin et de revenir en France, sous prétexte de chasses en Dauphiné : une fois le jeune Duc en son pouvoir, le roi de France compte reprendre la direction de la politique savoyarde.
Grolée accomplit fidèlement les ordres de son maître ; mais, averti du départ du Duc, le comte de La Chambre réunit une petite troupe et se met à la poursuite du gouverneur ; celui-ci s'est arrêté à Yenne, avec le duc, pour la nuit: c'est leur dernière étape avant d'entrer en Dauphiné.
La Chambre arrive à Yenne avant l'aube, pénètre dans la maison, et s'empare de Grolée : il l'envoie prisonnier à son château de l'Hueille. Il réussit facilement à convaincre le jeune duc qu'il a intérêt à fuir les caresses de son oncle le roi de France.2
Reste à reconquérir le gouvernement du Piémont dont s'est emparé l'évêque de Genève. Le comte de La Chambre revient donc avec le duc à Chambéry, où il réussit à réunir une armée de plus de dix mille hommes, puis il se dirige vers le Piémont, toujours accompagné du duc de Savoie, avec lequel il s'arrête à Turin. Pendant ce temps le maréchal de Miolans avec l'armée de Louis affronte les troupes de l'évêque.
A Turin, le comte de La Chambre ne quitte pas le duc, auquel il cherche à procurer les distractions de son âge (camarades de jeux, mômeries à l'occasion des fêtes de Noël 1481…). Philibert a 16 ans…
Mais la disgrâce était proche.
C'est Marc de Seyssel-Cressieu, lointain parent de Louis 1er qui parle* : "Il est facile de se rendre compte des causes véritables qui ont provoqué cette disgrâce : Louis XI avait déjà cherché à renverser le comte de La Chambre et le ressentiment de ce roi pour celui qui avait déjoué ses calculs politiques est la seule et unique cause de la chute de Louis de Seyssel-La Chambre."
Philippe de Savoie, comte de Bresse, l'un des oncles de Philibert, se prétend menacé par le roi de France. Louis de La Chambre l'accueille à Turin début 1482 ; mais le comte de Bresse lève une troupe salariée d'environ quinze cents hommes, revient à Turin et s'empare de Louis et du jeune Duc.
Voyant sa liberté menacée, Myolans se hâte de regagner la Savoie d'où il passe… en France.
"Quinze jours à peine suffirent à Philippe de Savoie pour instruire le procès du comte de La Chambre. Condamné pour félonie, ses biens furent séquestrés et le comte de Bresse, à la fois juge et partie, crut pouvoir se les faire adjuger. Philibert qui, au dire de la chronique, avait éprouvé un grand déplaisir de l'arrestation du gouverneur général, consentit néanmoins à donner à son oncle l'investiture du comté de La Chambre et de la vicomté de Maurienne.
Pendant ce temps, l'épouse de Louis, Jeanne de Châlon, retirée à Saint-Rambert en Bugey, demandait la libération de son mari. Elle fit délivrer Grolée incarcéré au château de l'Hueille depuis près de deux ans."2
Le 17 avril 1482, elle adressait à M. du Bouchage la lettre suivante :
Monsieur du Bouchage ,
Je me recommande à vous de tout le pouvoir de mon cueur, vous mercians de la poyne que vous avez prins pour Monsieur de La Chambre mon mary ainsy que m'a dist mon maistre d'oustel, lequel ay envoyé à La Chambre et à Leuillie pour la délivrance de Monsieur d'Eslins; et à moy ne tiendra que je ne le feisse mettre en sa liberté pour complayre et obéir au bon commandement du roy, ainsy que plus à plain vous dira le présent pourteur lequeul ay chargié vous dire aulcunes chouses de ma part. Si vous prie qui vous plaise le croyre comme moy-mesme et vous employer pour Monsieur mon mary et pour moy ainsy comme j'en ay ma parfaitte fiance. Et quand temps et lieu sera je ne seray pas ingrate à recognoistre le bien que vous aurez faitz à mondist seigneur de La Chambre ; En vous disans à Dieu, Monsieur du Bouchage, auquel je prie qui, par sa grâce, vous doint bonne vie et longue.
Escript à Saint-Rambert, le XVIIe jour d'avril.
La toute vostre, Jehanne de Chalon. »
Dès que l'évêque de Genève eut conquis la régence, le comte de Bresse conduisit le duc Philibert auprès du roi de France à Lyon ; mais les événements donnèrent cruellement raison au comte de La Chambre : à peine le jeune prince eut-il rejoint son oncle, qu'il mourut à l'âge de 17 ans d'une maladie bizarre, que plusieurs contemporains prirent pour un empoisonnement.2
A vrai dire, Philibert voyageait en France depuis plusieurs mois, et d'autres contemporains penchent pour les suites d'une partie de chasse trop enjouée.[ndlr]
Le nouveau duc de Savoie, Charles Ier était depuis deux ans en France où le roi, son tuteur, le faisait élever, quand la mort de son frère l'appela au trône de Savoie. Il avait 15 ans. Sur le conseil de Miolans, (…) ce prince, d'un caractère énergique, résolut de reconquérir son duché et d'en chasser ses oncles, le comte de Bresse et l'évêque de Genève. Sans prendre l'avis du roi de France, il se mit en route pour la Savoie.
Son premier acte de souverain concerne le comte de La Chambre dont le patriotisme avait si vaillamment défendu la couronne de Savoie contre les agissements de Louis XI.2
Ayant de quitter Beaugency, il envoie, en effet, en juin 1482, une lettre par laquelle il proteste énergiquement contre toute donation des biens confisqués sur Louis de Seyssel-La Chambre.
Le voyage est difficile : Louis XI cherche à le retenir en France; en novembre, il envoie de Tarare de nouvelles lettres:
« Je proteste, dit-il, contre toute donation et toute inféodation des biens du comte de La Chambre et j'affirme ici que toute donation de ces mêmes biens, qui pourrait être faite à l'avenir, devra, en dépit de ma signature, de mon sceau et des autres signes d'authenticité dont elle serait revêtue, être considérée comme nulle et non avenue, car elle m'aura été arrachée par la crainte de déplaire à mon très redouté seigneur et oncle le roi Louis XI.»
A peine rentré dans ses États, le duc Charles confie à Miolans la garde des châteaux de Maurienne qui appartiennent à Louis de Seyssel et, dès que ce dernier a pu sortir de prison, le maréchal les lui remet contre une quittance qui, datée du 14 octobre 1483, stipule formellement que Miolans ne détenait ces châteaux que parce qu'ils lui avaient été confiés en garde par le duc de Savoie.
Libéré des prisons d'Avigliane,* 4 Louis se hâte de revenir en Savoie où l'appelle la santé de sa femme : Jeanne de Châlon, brisée, est gravement malade. Elle teste à Chamoux, le 23 août 1483, instituant son mari légatataire universel. Morte le 15 septembre 1483, elle est enterrée, conformément à sa volonté, dans l'église des Carmes de La Rochette, à côté du tombeau de Jean de Seyssel, maréchal de Savoie.
En Touraine, Louis XI est mort aussi en 1483, au Plessis-lès-Tours.
"Quelques mois à peine après sa sortie de prison, le comte de La Chambre, complètement rentré en faveur, était nommé par le duc Charles Receveur des émoluments des Sceaux des judicatures de Maurienne. Les comptes qu'il faisait tenir des recettes de cette charge lucrative existent encore aux archives camérales de Turin".2
"Le duc Philibert n'avait que quatorze ans lorsque la mort lui enleva son héroïque mère. Les provinces, émues par ce malheur, retombèrent vite dans l'anarchie. Les États, de nouveau convoqués, prirent conseil du roi de France, qui nomma le comte de La Chambre gouverneur général (Simonin).
Ce choix trahissait la politique persévérante d'un prince qui cherchait à semer la discorde pour affermir sa propre puissance. Les oncles du jeune duc. qu'on avait mis à l'écart, furent vivement blessés. Bientôt la lutte devient ouverte : le comte de La Chambre est accusé d'abus et de prévarications.
L'évêque de Genève se hâte de reprendre les rênes du gouvernement. A l'aide d'un ordre secret de Louis XI,
le duc Philibert, sous prétexte d'une partie de chasse, est conduit en Dauphiné par Grolée de L'huis, créature du roi.
De La Chambre court à la poursuite du jeune duc et le ramène en Savoie. Il fait enfermer Grolée de L'huys, comme traître, au château de Leuille en Maurienne, et se met en mesure de faire la guerre à l'évêque de Genève, qui gouvernait le Piémont. Verceil est assiégé par le seigneur de Miolans, qui commandait l'armée expédiée par de La Chambre. Philippe de Bresse, d'après les conseils de Louis XI, gagna quelques officiers de la cour de Savoie. Il chargea Thomas de Saluées de s'emparer du comte de La Chambre (Fleury, Histoire ecclés.).
Cet ordre fut exécuté à Turin, et l'ex-gouverneur fut jeté en prison. Malgré les griefs qui lui étaient imputés, le duc Philibert témoigna quelque déplaisir de cet événement ; mais l'intérêt de l'Etat imposait, à cette heure, d'adhérer aux inspirations du roi de France.
Jean-Louis de Savoie est une seconde fois nommé gouverneur du duché, et Philippe reprend la lieutenance des provinces subalpines. Ce dernier abandonne peu le duc Philibert, qui, malgré les heureux instincts de sa nature, se livre aux dissipations de son âge et à son goût violent pour la chasse, d'où loi vint le surnom de Chasseur. Ce jeune prince, se trouvant à Lyon, mourut à l'improviste (1482). Cette fin prématurée donna lieu à des soupçons d'empoisonnement. Rien de positif ne vint les appuyer.
Charles Ier. frère du défunt (dit le Guerrier), troisième fils d'Amédée IX. lui succéda à l'âge de quatorze ans. Il mourut dans sa vingt-unième année (1489), victime de la vengeance du marquis de Saluées, qui le fit empoisonner.
(…) La mort de Charles, dernier descendant d'Amédée IX, fit passer la couronne à Philippe de Bresse, son grand-oncle, dit Sans-Terre, lequel tient une si large place dans l'histoire de Savoie. Ce prince ne régna que dix-huit mois, et ne parvint au trône qu'à l'époque de son existence où les ambitions passées avaient perdu de leur prestige. Plein de valeur et de hautes et grandes qualités, la fin de sa vie effaça les erreurs du commencement.
Accroissement des troubles.
À la mort de Yolande, les Trois États, assemblés à Rumilly, demandèrent eux-mêmes à Louis XI d'organiser une nouvelle régence. Le roi choisit un homme de confiance, le comte de La Chambre. Mais ce seigneur s'en servit pour des buts personnels, brouilla les affaires et se saisit même du jeune duc. Louis XI fit arrêter La Chambre et s'assura de Philibert en le tenant près de soi. Ce fut à Lyon que mourut le jeune duc; peut-être ses amusements d'exilé contribuèrent-ils à cette fin précoce (1482).
C'est plus court, et le point de vue change !
Les événements de 1478 à 1483, avaient-ils fait perdre le sens de la mesure à Louis de La Chambre?
Cette fois, il allait commettre un crime de lèse-majesté… et s'en sortir pourtant avec les honneurs.
Après la tutelle de Yolande, est venu le temps de la tutelle de la duchesse Blanche de Montferrat. Celle-ci abandonne Chambéry pour Turin : la frontière française est fixée, l'histoire des États d'Italie se joue; les seigneurs piémontais prennent des emplois longtemps réservés à la noblesse savoyarde, où la colère gronde une fois de plus, contre une Duchesse.
Or, Blanche va nommer elle-même le nouvel évêque de Genève, contre l'usage ; et… le siège aurait dû revenir à un Seyssel. C'est la révolte ! Poussé ou soutenu par ses amis, Louis de La Chambre lève une armée contre le Duché, occupe Chambéry et d'autres places, et installe son cousin Seyssel à l'évêché. Mais bientôt, ses troupes se heurtent à celle de Philippe de Bresse, et au terme d'une bataille sanglante, Louis, vaincu, passe en France.
En août 1491, les biens de Louis de la Chambre sont à nouveau confisqués !
La sentence est de nouveau prononcée par Philippe de Savoie, comte de Bâgé, seigneur de Bresse, gouverneur et lieutenant genéral du duc Charles-Jean-Amédée : il déclare confisqués tous les biens de Louis, "jadis comte de La Chambre" (châteaux, lieux, fiefs et arrière-fiefs, biens et revenus)), pour les crimes de félonie et de lése-majesté commis par lui en envahissant à main armée des châteaux et fiefs du duc.
(Philippe, ennemi juré de Louis, est nettement juge et partie ! Et l'acte, qui reprend même les griefs de 1483 annulés par Charles II, semble un tantinet délirant : on y relève des accusations évidemment mensongères. Chamoux cité à de nombreuses reprises prend des airs de repaire de brigand…)
(Lire l'acte d'accusation dans la page "lèse-majesté ?")
Cette sentence est confirmée par le Conseil résident à Chambéry en novembre 1491.
Déjà (en septembre 1491), Blanche, duchesse de Savoie, tutrice du duc, a délivré les patentes unissant les biens confisqués au patrimoine ducal ; et en novembre 1491, la duchesse prescrit au capitaine de Châteauneuf de détruire les châteaux confisqués.
(On aimerait savoir ce que devint sa famille à ce moment-là)
En fait, c'est le château de Châteauneuf qui en fera les frais.
Louis a gagné le roi de France Charles VIII à sa cause : Philippe de Bresse est convoqué à la cour royale pour explications, et doit accepter de "passer l'éponge" : amnistie complète, révocation de la sentence de confiscation….
Louis rentre en Savoie, retrouve ses charges, ses biens… Il récupère La Rochette en mai 1492.
Marc de Seyssel-Cressieu commente en 1900 : " Il est curieux de constater la facilité avec laquelle des événements de l'importance de ceux que nous venons de relater étaient oubliés à la Cour de Savoie. La force et la puissance étaient encore, à cette époque, considérées presque à l'égal des vertus et les abus que l'on pouvait en faire étaient facilement excusés.
Le comte de La Chambre était à peine rentré dans la libre possession de ses biens qu'il reprenait à la Cour la situation à laquelle sa naissance lui donnait droit.
La mort du jeune duc Charles-Jean-Amé [en] avril 1496, faisait passer la couronne de cet enfant de six ans à son grand-oncle Philippe, comte de Bresse, qui avait été, pendant tant d'années, l'irréconciliable ennemi du comte de La Chambre. Le caractère violent et emporté du nouveau duc devait faire craindre à Louis de Seyssel les conséquences que pourrait avoir pour lui ce changement de souverain, mais, à peine monté sur le trône, Philippe fit preuve de la plus grande mansuétude et, loin de chercher à nuire à ses anciens ennemis, s'efforça de se les attacher en les comblant de charges et d'honneurs. L'investiture qu'il donna au comte de La Chambre de tous les biens pour lesquels ce seigneur était obligé de lui rendre hommage renferme les considérants les plus flatteurs; il lui accorda plusieurs charges et l'associa aux affaires de son gouvernement." 2
18 mois plus tard, en 1497, Philibert le Beau, fils de Philippe devient duc de Savoie ; avant de laisser rapidement la place à son frère Charles.
Louis de La Chambre est toujours là, chargé de hautes missons diplomatiques avec la France ; il négocie en particulier un nouveau passage des troupes françaises vers l'Italie. Toujours chambellan ducal, le comte de La Chambre réside pratiquement jusqu'à sa mort auprès de son nouveau souverain; il est à La Rochette au moment de sa mort, en mai 1517, à 67 ans.
Louis de La Chambre est-il ébranlé par ces aventures, alors qu'il vieillit ?
Amédée de Foras étudiant la lignée des Miolans (parents des la Chambre) qui s'épuisait, constate:
" Louis, comte de La Chambre et vicomte de Maurienne, devint à la fin du XIVe siècle réel et unique possesseur, si ce n'est de toute, au moins de presque toute l'antique seigneurie du mandement et château d'Urtières, dont il fut investi en 1412 (Arch. Savoiroux)."
Les mines des Urtières passaient donc aux La Chambre (plus tard, Barbe d'Amboise douairière de Chamoux en recueillit les fruits).
A.Dh.
Notes
* En 1868, Victor de Saint-Genis écrit 3 : "[Louis] ne quitte plus Philibert, le conduit de fête et fête de Chambéry à Rumilly, où se tinrent les États en décembre 1481, mais de préférence sur les bords du Rhône, à Seyssel, Châtillon, Yenne, Saint-Genix, où l'on chasse, où l'on danse, , et d'où il est aisé en une journée de descendre jusqu'à Lyon par le cours rapide du fleuve. Le comte de La Chambre, pris par surprise, est à son tour enfermé dans la prison de Myolans." Les sources sont citées : Archives de Cour (Maurienne - Mazzo III § - Enqueste touchant les delicts et œuvres de fait perpétrés par Messire Loys de La Chambre)
Sources bibliographiques
1- ADS SA 26- Archives de Cour : province de Savoie > SA 26. Forez à La Serraz. > La rochette, La Croix de la Rochette - vue 226
2- La Maison de Seyssel : ses origines, sa généalogie, son histoire : ... Marc de Seyssel-Cressieu in Gallica : http://gallica.bnf.fr/ (Il faut saluer la richesse des notes bibliographiques de cet ouvrage.)
2- d'après : Yolande de France, Duchesse de Savoie, Sœur de Louis XI (Michèle Brocard, Cabédita 1999)
3- Histoire de Savoie d'après les documents originaux depuis les temps les plus reculés jusqu'à l'annexion, Victor de Saint-Genis, édité à Chambéry, 1868 Vol.1 page 478 (scan Google Books / BCU Lausanne)
4- Chroniques de Yolande de France ... Léon Ménabréa, 1859, Volume 1 ( scan GoogleBooks/The New York Public Library)
5- cf Histoire de la Savoie Henri Ménébréa (1933 - 1990, La Fontaine de Siloé)
Pour les chercheurs : ressources à explorer
Louis [de Seyssel], comte de La Chambre, vicomte de Maurienne. - SA 26, 37, 46, 47, 55, 141, 142, 145, 146, 147, 159, 162, 251 Mariage : 145, 146. Testament : 148
Archives Départementales de Savoie
Archives en ligne » Autres archives en ligne > Archives de Cour ( Fonds de la province de Savoie-propre) - SA 1 à 38 SA 26. Province de Savoie (suite). Forez à La Serraz.
en détail
• AD073 - cote SA 26 Forez à La Serraz. (42 pièces parchemin, 2 cahiers et 13 pièces papier, 2 sceaux. 1246-1714)
- EN LIGNE, page 226/346 Inféodation consentie par Philibert, duc de Savoie, à son oncle, Philippe de Savoie, comte de Bâgé, des châteaux et mandements de L'Heuille, de La Rochette, des Hurtières, de Sainte-Hélène, Chamoux, Montailleur, Neyrieu (Ain) et Juis (Ain) en conséquence de la confiscation des biens de Louis, comte de La Chambre, vicomte de Maurienne, pour crime de lèse-majesté (1482, 11 ou 20 février).
AD073 - cote SA 37 Titres de la Maison de Seyssel.
- Transaction passée entre Louis, comte de La Chambre, vicomte de Maurienne, et Françoise, sa fille, femme de Gabriel de Seyssel, baron d'Aix, de la Bâtie et de Meillonnas, au sujet de leurs droits à la succession de la principauté d'Orange, hérités de Jeanne de Chalon, femme dudit comte de La Chambre (1491, 5 janvier).
- Transaction entre Françoise de La Chambre, femme de Gabriel de Seyssel,
baron d'Aix, et Philiberte de Luxembourg, princesse d'Orange, mère et tutrice de Philibert de Chalon, prince d'Orange, comte de Tonnerre, au sujet de la dot de 60 000 livres, jadis constituée par Jean, comte d'Armagnac en faveur d'Eléonore d'Armagnac, femme de Louis de Chalon, prince d'Orange, et aïeule de la dite Françoise de La Chambre, copie (1504, 8 novembre).
AD073 - cote SA 42 Chamousset, Chamoux, Charmet.
CHAMOUSSET. Reconnaissance passée en faveur du comte de La Chambre par Jean de La Chambre, seigneur de Chamousset, fils de Jean, bâtard de La Chambre, pour la maison forte de Chamousset et autres biens, s.d. (fin du XVe s.)
AD073 - cote SA 46 - Registres de reconnaissances et hommages, reçus par Pierre Gavens, secrétaire ducal, commissaire et receveur des extentes de Louis, comte de La Chambre, pour des biens relevant des châteaux de Châteauneuf et de Sainte- Hélène-des-Millières (1489-1490).
SA 47 - Reconnaissance en faveur de Louis, comte de La Chambre, vicomte de Maurienne, pour des biens situés dans le mandement de Châteauneuf par Archives départementales de Savoie, Trésor des chartes page 54/65 Guigues et Claude, fils de feu Jacques d'Orlyé, et par noble Claude Palluel, héritier de Guigues de Montmayeur (1489-1490).
- Compte des recettes et dépenses de la châtellenie de Châteauneuf, rendu par Aymon de la Charnée, châtelain dudit Châteauneuf pour le comte de La Chambre, vicomte de Maurienne (1493).
- Registre des reconnaissances de plusieurs nobles tenant des biens dans le mandement de Châteauneuf, reçues par Louis Germanet, notaire public et commissaire des extentes de Louis, comte de La Chambre, vicomte de Maurienne, baron de Cuines et de Châteauneuf (1514-1516).
AD073 - cote SA 55 - La Rochette (suite)
- Ventes consenties en faveur de Louis, comte de La Chambre, vicomte de Maurienne, de biens situés à La Rochette (1498).
- Prix-fait pour la construction d'une halle à La Rochette (1512).
- Inventaire des meubles du château de La Rochette (1512).
AD073 - cote SA 58 - Contrat de mariage entre Françoise, fille de Louis, comte de La Chambre, vicomte de Maurienne, et Jacques de Miolans, fils aîné d'Antelme, baron de Miolans et d'Anjou (1479).
- Quittance passée par Jean de Montmayeur, seigneur du Crest, d'une somme de 10 000 florins à compte de 30 000 florins restant à lui payer pour sa renonciation au profit de Louis, comte de La Chambre, de ses droits à la succession de Gaspard, comte de Montmayeur (1488).
- Renonciation en faveur du même comte de La Chambre par Françoise de Sassenage, vicomtesse de Clermont et de Tallard, de ses droits à l'hoirie de Gaspard, comte de Montmayeur, son grand père, et de Jacques, comte de Montmayeur, son oncle, copie (1488).
AD073 - cote SA 59 - (…) vicomte de Maurienne, seigneur de Châteauneuf, par Jean de Cuines, seigneur de Rubaud, pour sa maison-forte de Rubaud et ses biens et revenus à Coise, Saint-Jean-Pied-Gauthier, Châteauneuf et Bettonet (1494).
AD073 - cote SA 141. Province de Maurienne (suite) : La Chambre
- Enquête faite a la demande du comte de La Chambre sur des réparations à entreprendre contre les débordements du Gelon dans le mandement de La Chambre (1497). (sic)
- Lettres de Louis, comte de La Chambre, vicomte de Maurienne, qui déclare avoir reçu les châteaux de La Chambre et de Cuines, remis par Antelme, baron de Miolans, maréchal de Savoie, qui les avait reçus en garde (1483, 14 octobre).
AD073 - cote SA 142. Province de Maurienne : La Chambre (suite).
- Relation des délits et voies de fait perpétrés contre le duc Philibert ler et autres par Louis, jadis comte de La Chambre, et à cause desquels tous ses châteaux et biens ont été confisqués, s.d. (vers 1478).
- Sentence de confiscation prononcée par Philippe de Savoie, comte de Bâgé, seigneur de Bresse, gouverneur et lieutenant genéral du duc Charles- Jean-Amédée, pour laquelle il déclare confisqués tous les biens de Louis, jadis comte de La Chambre (châteaux, lieux, fiefs et arrière-firefs, biens et revenus)), pour les crimes de félonie et de lése-majesté commis par lui en envahissant à main armée des châteaux et fiefs du duc; (1491, 31 août ) confirmation de cette sentence par le Conseil résident à Chambéry (1491 14 novembre).
- Patentes de Blanche, duchesse de Savoie, tutrice du même duc, unissant au patrimoine ducal les biens confisqués (1491, 20 septembre).
- Lettres de la duchesse, qui prescrit au capitaine de Châteauneuf de détruire les châteaux confisqués (1491, 5 novembre).
AD073 - cote SA 146 Province de Maurienne : Titres de la Maison de Chambre (suite).
- Interrogatoire [de témoins] à l’occasion du procès survenu entre Louis, comte de La Chambre. et les nobles Louis, Pierre, Jean de La Ravoire au sujet de la coutume de Savoie, qui considérait comme valables les aliénations, donations et subhastations de biens féodaux (1472)
- Procuration donnée à Louis comte de La Chambre, lieutenant et gouverneur général deçà et delà les monts, à Guillaume Vulliod pour l’administration de ses biens (1480)
- Vidimus de l’obligation passée en 1493 par les habitants de La Croix de la Rochette et consorts de la somme de 500 florins au profit de Louis. comte de La Chambre, pour contribution à la dot de Françoise de La Chambre, sa fille, mariée au baron d’Aix, acte produit à l’occasion de l’action intentée contre les paroissiens du Verneil, dEtable, de La Croix et de Rotherens par Jean, marquis de La Chambre, en vue d’obtenir une aide pour le mariage de Béatrix de La Chambre, sa sœur. avec René de [Bruges], prince de [ ?] (1564).
- Mémoires concernant les droits,-revendiqués par la Maison de La Chambre sur le comte de Dammartin et la baronnie de Tours en Champagne, qui avaient été donnés à la suite de la condamnation pour crime de lèse-majesté d’Antoine de Chabannes, par Marguerite de Nanteuil, sa femme, à Jacqueline de Chabannes, leur fille, femme de Louis de La Chambre, s.d. (XVIe s).
AD073 - cote SA 159. Province de Maurienne (suite). Avieux et Les Hurtières.
- Actes de procédure engagés entre Louis, comte de La Chambre, possesseur pour les deux tiers de la juridiction des Hurtières, et Aymon des Hurtières en consequence du décés d’Amédée des Hurtières,. frère de ce dernier (1478 1480).
- Echange consenti par Louis, comte de La Chambre, vicomte de Maurienne, qui cède tout le mandement et la juridiction de Montailleur à Antelme, baron de Miolans, contre le tiers du mandement et de la juridiction des Hurtières, vidimus (1479).
- Reconnaissance passée en faveur du comte de La Chambre par noble Jean, fils de feu Jean, bâtard de La Chambre, pour son château et ses biens de Chamousset et ses biens des Hurtières, copie (1493).
AD073 - Moyen-Age et Ancien Régime / Fonds des administrations d'Ancien Régime jusqu'en 1793 / Administration générale du duché
C 1773 Affaires générales. – Indice, Savoja, répertoire analytique, rédigé en italien, des concessions, investitures, consignements de fiefs, dans le duché de Savoie, depuis le XIIIe siècle, etc. – Lettre C, ler volume, commençant par les titres de Cercler, en Genevois, et finissant par ceux du Châtelard en Beauges. – Inféodation du château et de la Seigneurie de Chamoux, accordée, en 1482, à Philippe de Savoie, par le duc Philibert de Savoie. (Sans dates, XVIIIe siècle)
AD073 cote 1J 102 (J 175) Documents entrés par voie extraordinaire (achats, dons, legs) : pièces isolées
Restitution par Blanche de Montferrat, duchesse de Savoie, des biens de Louis, seigneur de La Chambre, vicomte de Maurienne, précédemment confisqués (1492)
Voici un épisode de la vie tumultueuse de Louis de La Chambre, seigneur de Chamoux (et de beaucoup d'autres fiefs) rapporté dans les Travaux de la Société d'histoire et d'archéologie de la province de Maurienne en 1894 : à croire cette version, on ne s'étonnera pas que Louis ait fait construire dans la cour du château de Chamoux, peu avant sa mort, la chapelle Sainte-Anne… pour le repos de son âme; mais ceci est une autre histoire…
(Une autre version suit (Lèse-majesté ?) : c'est le texte d'où tout est parti. Un texte truqué dès l'origine ! Voilà qui alerte sur les récits d'Histoire !)
Les exactions de Louis de la Chambre
"Malgré sa puissante autorité, le châtelain d'Aiguebelle rencontra, vers la fin du XVe siècle, un homme plus puissant que lui, Louis de la Chambre. Les malheureux évènements qui ont précédé la régence d'Yolande de France, duchesse de Savoie et mère du duc Philibert, les excès et les abus commis par Philippe de Bresse et par Louis de la Chambre durant l'administration de cette princesse, à l'âme si virile, ont attiré sur Aiguebelle les brigandages de ce seigneur."
"Il eut la témérité d'y envoyer vingt-cinq ou trente hommes d'armes qui entrèrent dans le prieuré de Saint-Etienne, en enlevèrent les armes ducales des portes, malgré Jacques Bissard, secrétaire du duc de Bresse, qui en avait été nommé gardien, dépouillèrent celui-ci de tous ses effets, le conduisirent jusque sur le pont où ils voulurent le tuer, et ne le laissèrent échapper qu'en chemise, in camesia, grâce à de bonnes paroles, bonis verbis."
"Quelques jours après, ses mêmes gens d'armes redescendirent à Aiguebelle, se saisirent du procureur général Gariod qui y était venu, de la part du Conseil Résident, pour prendre des informations judiciaires sur les violences, vols et autres crimes commis par Louis de la Chambre et ses gens ; ils lui brisèrent bras et jambes. Gariod fut transporté dans l'hôpital de Saint-Georges à Aiguebelle mais, les satellites de cruauté étant revenus sur ordre de Louis de la Chambre, le procureur général se vit arraché de son lit, quoique couvert de plaies saignantes, roué de nouveaux coups sur la place publique, en présence des autorités tremblantes et stupéfaites de tant de barbarie sur un magistrat et, laissé pour mort, il eut tout son argent, son épée, ses vêtements, ses deux chevaux, enfin tous ses effets enlevés par les brigands, qui non contents d'avoir roué de coups le maître, frappèrent encore son domestique."
Louis de la Chambre,
in La maison de Seyssel : ses origines, sa généalogie, son histoire…
de Marc de Seyssel-Cressieu
"A la suite du récit qu'ils lui firent de leurs atrocités, Louis eut encore l'orgueilleuse et brutale jactance de menacer des mêmes châtiments quiconque oserait venir s'enquérir de ses actions."
"A la même époque (1480 à 1490), il séquestra et incarcéra dans son château de Chamoux, pendant vingt-deux mois, noble Raymond Ravoire, seigneur des Hurtières, dépendant du duc de Savoie. Il voulut même livrer à la mort le frère de Raymond, religieux observantin qui était allé supplier pour la délivrance de celui-ci, en lui portant à ce sujet des lettres au nom du duc.
Le moine fut obligé de promptement se cacher jusqu'à ce que les officiers ducaux se fussent emparés de ce château et eussent délivré Raymond."
"Insatiable dans ses déprédations et ses méfaits, Louis envoya à Mont-Grepon, hameau de Bontvillaret, une nombreuse bande de gens armés qui saccagèrent, pillèrent les maisons des tenanciers inoffensifs, leur extorquèrent 300 florins, quoiqu'ils fussent sujets immédiats du duc de Savoie.
Enfin, il n'eut pas crainte d'incarcérer dans son château de la Chambre le châtelain même d'Aiguebelle, qui lui avait été député par le duc, et de ne le laisser libre qu'après extorsion de 6 florins."
Nid d'aigle ! Le point de vue stratégique du château-fort de L'Huile face au Grésivaudan, et sur la route du Cucheron
"Tant de crimes commis non seulement à Aiguebelle, à Chamoux, mais encore dans les Huiles, dans les Cuines et ailleurs en Maurienne, avaient répandu une consternation si générale, une terreur si grande dans nos vallées, que l'on n'osait plus y circuler même de jour."
"Les châteaux-forts de la Chambre, des Cuines, de Chamoux, d'Epierre, des Huiles, se remplissaient de ses victimes, des officiers, des fonctionnaires, des serviteurs du prince, des étrangers qu'il avait fait saisir, rançonner sans pitié à leur passage, pillant l'or, l'argent, tous les effets, prenant les lettres et les messages, les lisant sans discrétion et les jetant ensuite à l'eau.
Ainsi fit-il pendant près de dix ans."
Nid d'aigle encore ! Point de vue du château fort de
La Chambre sur la Vallée de la Maurienne
"Aiguebelle, malgré son château, ses murs et son châtelain, tremblait comme les populations environnantes, livrées à la merci de ce noble brigand."
"Justice est venue pourtant.
Le 13 août 1491, fut publiée par le héraut d'armes du prince la sentence de Philippe de Savoie, gouverneur et lieutenant général du duc CharIes-Jean-Amédée, qui déclarait tous les châteaux, lieux, fiefs, arrière-fiefs, biens et revenus possédés par Louis de la Chambre, confisqués pour les crimes de félonie et de lèse-majesté qu'il avait commis, biens qui furent incorporés au patrimoine ducal par la duchesse Blanche de Savoie en ses lettres patentes du 20 septembre 1491. L'énergie et la puissance enfin étaient venues rétablir la sécurité et la tranquillité à Aiguebelle comme en Maurienne.
Par ordre de la duchesse, on avait déjà démoli les murs bastionnés du château de Châteauneuf."
in Travaux de la Société d'histoire et d'archéologie de la province de Maurienne :
bulletin 1894 p.135 (SER2T1) Source: gallica.bnf.fr
Nous présentons ici une version des faits : on peut constater que l'auteur prend très nettement partie contre Louis de La Chambre, sans trop se poser de questions !
Bien entendu, d'autres auteurs tout aussi respectables ont relativisé l'affaire.
Au tout début du XXe siècle, Marc de Seyssel-Cressieu, parent indirect de Louis de Seyssel de la Chambre, expliquait ces brutalités par de graves provocations d'adversaires politiques de Louis. Hum…
Mais il donnait aussi le texte de l'acte d'accusation, établi par Philippe de Bresse, ennemi juré de Louis 1er depuis longtemps, et c'est une liste pêle-mêle d'actes de brigandage effarante… donc peu convaincante: voilà qui donne à réfléchir.
D'ailleurs, soutenu par le Roi de France, quelques années plus tard, Louis put récupérer ses fiefs, et même retrouver une place brillante à la Cour de Savoie.
À la Rochette, l'Eglise des Carmes a conservé jusqu'à la Révolution son tombeau, magnifique, et ceux de ses épouses. Alors, que penser ?
Tout de même, les châteaux de Louis - et pas seulement Aix et Châteauneuf - ont bien failli être détuits, sur la demande de la Régente Blanche !
Pour plus d'informations :
La Maison de Seyssel, par Marc de Seyssel-Cressieu, consultable sur Gallica.bnf.fr … et bien sûr, les Archives départementales de Savoie…
Recherche et transcription A.Dh. 2012
"Brigandages?" présente un article paru dans la revue "Travaux de la Société d'histoire et d'archéologie de la province de Maurienne en 1894 " : l'image de Louis 1er n'est guère flatteuse !
Mais on s'interroge sur les motivations de ce voleur de pauvres, assoiffé d'honneurs de pacotille, quand il pouvait se trouver comblé d'honneurs et de cadeaux, fréquenter les cours royales…
Or, voici le texte de l'acte d'accusation, d'où l'article est probablement issu, au moins en partie.
Problème : cet acte est dressé par Philippe de Bressse, l'ennemi de Louis, aussi emporté, passionné que lui, et une fois de plus à la tête du camp adverse !
Ci-dessous, les délits et faits commis par messire Louis de la Chambre, pour lesquels ses biens ont été légitimement confisqués et adjugés à notre très redouté seigneur et prince, monseigneur le duc, et à son procureur fiscal.
• ledit Louis de la Chambre a pris le seigneur de Lhuys, envoyé par le roi, gouverneur de notre très redouté seigneur de bonne mémoire monseigneur Philibert, duc de Savoie, et de son autorité le fit mener au château de l’Huile, prison privée, où le détint longtemps de force.
• De même, aussitôt, après la prise de Lhuys, la Chambre mena le duc Philibert de Savoie, par grandes pluies et neige, de jour et de nuit, de l’autre côté des montagnes, si bien que notre seigneur et prince mourut peu de temps après du mal qu’il avait contracté.
• De même, le prieur de Bellentroz est mort, alors qu’il y était de la part de monseigneur le protonotaire de Milans par délégation de notre seigneur : de La Chambre a envoyé son serviteur le seigneur de Vens et 300 hommes en armes qui entrèrent par force dans le prieuré.
• De même de La Chambre a envoyé ses gens prendre noble Stevent Bayet, châtelain de monseigneur le duc de Salins en Tarentaise, et le fit mener en son château de Chamoux, et de là, à son autre château de Cuynes, où il le fit rançonner avant de le délivrer.
• De même, alors que le château de Villard-Sallet appartenait à notre seigneur le duc de Savoie, de La Chambre accompagné de ses serviteurs et complices entra dans le château par ruse, et jeta dehors ceux qui tenaient ce château. Et là, il s’installa par force 4 ou 5 années, en dépit des commandements de mon seigneur le duc. Il a de plus obligé ses sujets à lui être fidèles leur disant qu’ils reconnaissent la croix blanche.
• De même, notre seigneur le duc Charles étant récemment trépassé, de La Chambre se rendit en compagnie de sept à huit cents hommes en armes au château de Chambéry, il les fit entrer et occupa la ville jusqu’à ce que plusieurs commandements de notre redoutée dame lui soient accordés.
• De même, à plusieurs reprises, de La Chambre a rassemblé de nombreux hommes en armes, tant locaux qu’étrangers, pour résister à la volonté de madame la duchesse et à monseigneur de Bresse, gouverneur général de Savoie ; et depuis Pâques dernier, il a rassemblé 2000 gens en armes à pied et à cheval, passant par les pays de notre seigneur en prenant les vivres et en pillant les sujets de notre seigneur, malgré les interdictions émises, à peine de confiscation de corps et de biens.
• De même, au mois de juin dernier, de La Chambre a fait prendre par ses serviteurs Pierre Leuriez, procureur fiscal ducal de la baronne de Jays, sur le chemin public allant à la cour de notre dame pour les affaires de notre prince et duc; et ils l’ont mené à Chamoux, lui ont pris chevaux, or et argent et tout ce qu’il portait, puis l’ont fait mener brutalement au seigneur d’Ays à la Bathie.
• De même, en novembre, de La Chambre a envoyé 25 de ses gens à Aiguebelle, de nuit, pour prendre Jacques Bisard, secrétaire de notre seigneur le gouverneur de Savoie, qui tenait le prieuré de Saint-Étienne d’Aiguebelle sous la protection du duc, et le menèrent dépouillé sur le pont d’Aiguebelle pour le noyer, après lui avoir pris son mulet, son cheval, ses vêtements, or, argent, et tout ce qu’il avait.
• De même, Gariod, procureur fiscal général d’Aiguebelle fut envoyé de la part du duc de Savoie s’informer et faire procès contre ces criminels ; et de La Chambre envoya 25 ou 30 de ses gens en armes : ils ont pris le procureur en présence du châtelain curial et des sergents du lieu, ils l’ont battu et maltraité ; en outre, ils ont emporté ses procès, ses notes, les chevaux, l’or et l’argent et tous ses habits, et l’ont laissé gisant comme mort à terre. La Chambre en personne s’est rendu à la maison forte de noble Jehan du Mugnet, capitaine et châtelain d’Apremont pour notre seigneur, accompagné d’un grand nombre de ses gens en armes, et ils ont mis le feu à la porte de la maison ; puis ils sont entrés, et ont pris le châtelain capitaine, et l’ont mené en prison à l’Huile, pieds et poings liés : il y est encore détenu ; ils ont pris tout ce qui se trouvait dans la maison selon les coutumes de la guerre, quoique qu’elle soit de la juridiction du duc.
• De même, il a envoyé 25 ou 30 de ses gens prendre le château dit d’Apremont, dont Jehan Mugnet était capitaine, et ils l’ont force ; après la prise, il a envoyé le seigneur de Vens son serviteur, et 300 hommes à pied en armes au château d’Apremont pour le garder contre notre seigneur, comme des ennemis en guerre ; puis ils ont brûlé le château et ils ont pris des documents, l’or, l’argent, et 3 ou 4000 florins qu’ils ont emportés.
• De même, il a pris et emprisonné longtemps Daniel Quart, un marchand sujet de notre seigneur (… ?) sans aucune cause.
• De même, il a pris chez lui le seigneur du Crest et l’a mené au château de Chamoux ; il lui a fait faire des ventes et donations de ses biens et il l‘a gardé si longtemps contre sa volonté et celle de sa femme, qu’il est mort au château de Chamoux.
• De même, il a emprisonné le seigneur d’Hurtières , pendant 22 mois, quoiqu’il soit de la juridiction de monseigneur le duc.
• De même, de La Chambre a envoyé ses gens au village de Mont-Greppon du mandement d’Aiguebelle, et a fait fouiller, prendre te piller tout ce que ces bonnes gens avaient. Il les a même obligés à lui verser 300 florins, alors qu’ils sont sujets de monseigneur le duc.
• De même, il a emprisonné et rançonné Pierre Ramuz et Claude Milloz, qui ne le servaient pas en armes contre monseigneur le duc.
• De même, ayant rencontré un certain Fetaz qui venait de faire sa présentation en armes au commandement de notre seigneur, il l’a frappé de sa dague et l’aurait tué, disant « Ribaut ! devez-vous faire la présentation contre moi » ; et il a fait fuir des témoins, qui auraient été battus sinon.
• De même, il a forcé les hommes de notre seigneur à lui reconnaître hommage et fidélité, ce qu’ils doivent à notre seigneur le duc.
• De même, il s’est entrainé et a fait entrainer ses officiers sur les terres de notre seigneur, prenant les sujets, les vivres qu’il a fait mener par force dans ses maisons sans payer.
• De même, il a longtemps contrôlé les chemins de Maurienne de telle sorte que personne ne pssait sans être pris, pillé et visité. Il a fait prendre les hérauts, cavaliers et messagers envoyés de la part de notre Dame et du gouverneur pour les affaires en cours, et leur a fait prendre leurs lettres, mener dans ses maisons et battre, puis jeter à la rivière, et divers autres sévices.
• De même, plusieurs étrangers passant par la Maurienne tant de France que d’autres pays, ont été volés, et plusieurs autres tués par les gens de La Chambre, au point qu’ils n’osent plus passer par la Maurienne ; et quand les officiers ont voulu s’informer de ces méfaits, ils ont été battus et chassés par les gens de La Chambre.
Et les crimes relatés ci-dessus sont connus, on pourra s’en informer plus largement si besoin, tout est vrai et sans mensonge.
Cet acte est présenté dans la langue de l'époque par Marc de Seyssel-Cressieu dans La Maison de Seyssel…*
On voit que les griefs des années 1483 sont réactivés. Alourdis même, puisque la mort de Philibert est imputée aux mauvais traitements de Louis. L'histoire de Jehan du Mugnet se lit autrement. Diverses accusations semblent relever du grand-guignol - ou… de l'asile.
Un grief est à prendre au sérieux : c'est l'acte qui justifie l'accusation de crime de lèse-majesté :
• De même, notre seigneur le duc Charles étant récemment trépassé, de La Chambre se rendit en compagnie de sept à huit cents hommes en armes au château de Chambéry, il les fit entrer et occupa la ville jusqu’à ce que plusieurs commandements de notre redoutée dame lui soient accordés.
Même si la cour ducale était absente de Chambéry, le symbole était évidemment fort, et le crime indiscutable. Pour notre temps…
Si Philippe a vraiment exposé cette liste à Charles VIII… on peut comprendre que le roi ne l'aie pas pris au sérieux, et soit intervenu fermement. Non ?
2012 - Recherche et transcription A.Dh.
Bibliographie
* La Maison de Seyssel : ses origines, sa généalogie, son histoire : ... Marc de Seyssel-Cressieu (1861-1922) (voir Gallica - BNF) p.209 et suivantes
Louis Ier de Seyssel-La Chambre mena une vie turbulente.
Par ailleurs, il créa ou développa plusieurs fondation religieuses, à la Chambre, berceau familial, à La Rochette, où vivait sa famille, et à Chamoux, où il passait un peu de temps : s’il faut en croire certaines mauvaises langues, il avait en effet bien besoin de se racheter… mais faut-il les croire?
À côté de l’église (avec son curé), et du prieuré qui dépérissait, Louis Ier de Seyssel-La Chambre, seigneur de Chamoux avait fondé dans la cour de son château une « collégiale Sainte-Anne de Chamoux », dont les murs ont disparu depuis longtemps sous des dépendances.
La collégiale de Ste Anne, fut érigée, dit un acte d'institution de l'année 1746, dans la cour du château1, par Louis de La Chambre en 1515.
Un acte précise : "Durant l’épiscopat de Louis de Gorrevod devenu évêque de Maurienne le 29 juillet 1499, les marquis de La Chambre, en Maurienne, des plus puissants seigneurs en Savoie, établirent à la Rochette un couvent de grands Carmes, une Collégiale, à Chamoux et une autre à La Chambre"2.
Dès la fondation de Sainte-Anne de Chamoux, Louis Ier lui adjoint le prieuré bénédictin de St Pierre de la Corbière (à Saint-Pierre de Belleville, près de Saint-Alban des Hurtières). C’est d’ailleurs la Corbière qui est redevable.
« La date de la fondation du prieuré de la Corbière est inconnue. Mais on peut avec beaucoup de probabilité la reporter au VIIIe siècle » Il est refondé en 1198 par Nantelme de Miolans : une copie de l'acte (vidimus) de 1502 par l'official de Chambéry en témoigne.
En 1515, le comte Louis de La Chambre, ayant fondé la collégiale de Sainte-Anne à Chamoux, lui unit le prieuré de la Corbière. Mais le torrent avait ravagé les propriétés et renversé une grande partie des bâtiments.
Cependant en 1571, lors de la visite de Mgr. Pierre de Lambert, le vicaire et fermier du chapitre de Chamoux, messire Claude Domenget, déclara que les revenus s'élevaient encore à 450 florins, environ 2.000 fr. de notre monnaie [1901 NDLR] en valeur commerciale.
Le doyen de la collégiale de Sainte-Anne avait le titre de prieur de la Corbière et celui de seigneur de St Pierre-de-Belleville qu'il portait encore au XVIII' siècle.
En cette dernière qualité, il nommait le juge de sa minuscule seigneurie et faisait des règlements de police.
En 1748, messire Antoine Ripert, doyen de Chamoux, prieur de la Corbière, seigneur de Belleville, défendit de détourner l'eau du ruisseau du Nant pour la conduire à un martinet. »3
D'autre part, Louis de la Chambre, en tant que seigneur de Châteauneuf, percevait à titre de laïque le tiers de la dîme pour cette paroisse : en 1515, à la fondation de la Collégiale, il donne au chapître le tiers de cette dîmee 4.
On posséde encore 5 :
- la copie de la bulle d'érection de 1515 (copie du XVIIIe s.).
- le serment de fidélité des chanoines envers Charles-Emmanuel (1576).
Pour en savoir plus, voir : Sanctuaires, Sainte-Anne de Chamoux
2012 Recherche et transcription A.Dh.
* Une collégiale est une église qui a été confiée à un collège de clercs ou chapitre collégial, c'est-à-dire à une réunion de chanoines (de nombre variable selon les lieux) qui se tient ailleurs qu'au siège épiscopal.
Le Chapitre canonial (composé uniquement d'hommes dans la majorité des cas, mais parfois aussi uniquement de chanoinesses) est la plupart du temps créé (fondation) par une famille seigneuriale, soucieuse de réparer une lourde faute ou de préparer son salut éternel (salut de l'âme) en s'assurant la prière quotidienne de personnes consacrées ainsi qu'un lieu de sépulture décent (à l'intérieur de l'église collégiale).
En fonction de la richesse du donateur et du nombre envisagé de chanoines, le fondateur dote la Collégiale de ressources matérielles suffisantes (en particulier de biens fonciers) qui sont réparties sous forme de prébendes entre les chanoines ; ces derniers sont généralement nommés par le fondateur ou ses héritiers.
Sources bibliographiques :
1- Travaux de la Société d'histoire et d'archéologie de la province de Maurienne : bulletin 1885 (VOL6.) p.258
remarque : L’origine des documents n’est pas toujours précisée (le plus souvent : Archives du Diocèse de St-Jean de Maurienne)
2- Travaux de la Société d'histoire et d'archéologie de la province de Maurienne : bulletin 1871 (VOL3) page 224
: Quelques notes sur les cardinaux qui ont occupé le siège épiscopal de Maurienne par M. Ie docteur Mottard
3- Travaux de la Société d'histoire et d'archéologie de la province de Maurienne : bulletin 1901 (SER2,T3,PART1) p.193
4- Le Pays de Montmayeur… Félix Bernard (1971)
5- A.D.Savoie, IR 601B - 3 G 201 Chapitre Sainte Marie et Sainte Anne de Chamoux 1 cahier, 1 pièce1515-1576
Fonds de l'Évêché de Maurienne. Chapitre Sainte Marie et Sainte Anne de Chamoux.
- Copie de la bulle d'érection de 1515 (XVIII).
- Serment de fidélité des chanoines envers Charles-Emmanuel (1576).
A la fin du XIe s., l'évêque de Maurienne, cède l'église de la paroisse de La Chambre à l'abbaye de Saint-Michel-de-la-Cluse en Piémont pour y fonder un monastère bénédictin.
En 1514, à la demande de Louis de Seyssel, comte de la Chambre, l'église est érigée en collégiale par le pape Léon X. Elle prend le nom de Saint-Marcel.
Son superbe portail de style roman tardif en albâtre sculpté est classé monument historique, il est attribué au XIIIe s. (donc, bien avant Louis)
Quatre séries de colonnettes doubles supportent des chapiteaux à motifs végétaux et anthropomorphes.
De chaque côté de la porte, un chapiteau historié est encadré par deux autres mêlant feuillages et monstres grimaçants.
A gauche, la scène principale, présente un combat entre l'ange et le diable, et le meurtre d'Abel par son frère Caen.
A droites, trois scènes bibliques : Zachée, l'entrée du Christ à Jérusalem pour les Rameaux et une Annonciation.
2012- Recherche et transcription A. Dh.
* Une collégiale est une église qui a été confiée à un collège de clercs ou chapitre collégial, c'est-à-dire à une réunion de chanoines (de nombre variable selon les lieux) qui se tient ailleurs qu'au siège épiscopal.
Le Chapitre canonial (composé uniquement d'hommes dans la majorité des cas, mais parfois aussi uniquement de chanoinesses) est la plupart du temps créé (fondation) par une famille seigneuriale, soucieuse de réparer une lourde faute ou de préparer son salut éternel (salut de l'âme) en s'assurant la prière quotidienne de personnes consacrées ainsi qu'un lieu de sépulture décent (à l'intérieur de l'église collégiale).
En fonction de la richesse du donateur et du nombre envisagé de chanoines, le fondateur dote la Collégiale de ressources matérielles suffisantes (en particulier de biens fonciers) qui sont réparties sous forme de prébendes entre les chanoines ; ces derniers sont généralement nommés par le fondateur ou ses héritiers.
Sources iconographiques : photos A.D. pour le CCA
Sources biliographiques : Conseil général
Citons la plaque posée par le Conseil Général à l'entrée de l'Église des Carmes:
En 1325, le Prieur de Saint-Jeoire autorise François de la Rochette et sa femme Béatrix à faire construire sur la rive gauche du Joudron un couvent pour les Carmes.
Un siècle plus tard, une grande église est édifiée pour les religieux.
En 1809, ce vaste édifice gothique, avec son vaisseau long, large et bas, clos par un chevet polygonal, est jugé bien trop grand pour le petit nombre de fidèles.Les trois travées sont alors détruites, et seul le large chœur est conservé comme église paroissiale.
L'église conserve de remarquables panneaux de bois peints et statues ainsi que des stalles en noyer sculpté non figuratives (sauf les jouées hautes). Remarque : quoiqu'en dise la littérature, on ignore encore qui les a données, et à quelle date! Voir ici
L'ancien chœur de l'église des Carmes, édifiée au XVe siècle.
Au fond, les stales finement sculptées (vers 1500)
(époque de Louis de Seyssel-La Chambre)
Dans cette église des Carmes, se trouvaient les tombeaux de Jean de Seyssel, maréchal de Savoie, de Louis Ier de Seyssel-La Chambre et ses épouses.
On possède une description éblouie du tombeau de Louis Ier, construit de son vivant, détruit pendant la Révolution (voir "Portrait de Louis Ier")
On voit encore un rétable, ainsi évoqué par Sabadia.org :
Nous n’avons conservé aucun retable peint complet de l’époque gothique, sinon les panneaux du polyptyque offert par le fastueux Louis de Seyssel-la Chambre à l’église de LA ROCHETTE, portant les armes de ses deux épouses.
2012 - Recherche et transcription A.Dh.
Jean 1er de Seyssel - La Chambre, fils de Louis 1er. 14•• - 1544
À partir de 1517,
- comte de La Chambre,
- vicomte de Maurienne,
- baron de Cuines, du Villard, des Hurtières, de Montvernier, d'Avrieux, d'Epierre et de Theys en Dauphiné ;
- seigneur de Barjact, de La Rochette, d'Aiton, de Chamoux, de Montaymont, de Saint-Remy, d'Aiguebelle, etc.,
- conseiller et chambellan du duc de Savoie,
- ambassadeur en France pour le duc Charles III,
- chevalier du Grand Ordre de France
Fils aîné du 2ème lit de Louis 1er (remarié en 1487), Jean succède à son père en 1517.
En 1501, il est marié à Barbe d'Amboise, elle-même pupille de Georges d'Amboise, cardinal et ministre du roi de France Louis XII; à la signature du contrat de mariage, c'est ce cardinal, qui a procuration. Curieux mariage!
Jean et Barbe ont 12 enfants.
Après une vie de haut dignitaire parfois tumultueuse, Jean, comte de La Chambre, meurt au début de l'an 1544.
Il est enterré dans l'église de Saint-Marcel de La Chambre en Maurienne (où l'un de ses fils le rejoindra - mais pas son épouse)
L'église Saint-Marcel de La Chambre,
érigée en collégiale
sur intervention de son père, Louis 1er
Dans son testament2 du 9 nov. 1528, il demandait que son corps soit déposé dans la Collégiale de la Chambre "au milieu du chœur" avec sur sa sépulture "un gisant" avec une épitaphe ; son cœur devait être déposé dans une chapelle de l'église des Carmes de la Rochette "à droite de l'autel" dans "une image2" et ses entrailles "au Collège Ste Anne à Chamoux, devant le grand autel", également dans "une image", qui devait être "à genoux" avec " la fondation et dotation par lui faite" indiquée "à contour d'icelle par écrit". Bon…
2012 - Recherche et transcription A.Dh.
Sources bibliographiques
sur Gallica.fr (BNF)
1-La maison de Seyssel : ses origines, sa généalogie, son histoire… de Marc de Seyssel-Cressieu (descendant d'une autre branche de la famille de Seyssel), document disponible sur le site de la BNF gallica
2-A.D. Savoie cote SA 148
3- Au XVIe siècle, le mot "image" (ou "ymage") désigne aussi bien une représentation plane, qu'une sculpture. Les sculpteurs étaient d'ailleurs couramment appelés "ymagiers".
Pour les chercheurs : ressources à explorer
Archives départementales de Savoie
En détail
SA 148 Province de Maurienne : Titres de la Maison de Chambre (suite).
- Testament de Jean, comte de La Chambre et de L’Heuille, vicomte de Maurienne, baron de Cuines, des Villards et d’Hurtières, qui institue Jean de La Chambre, son fils aîné, comme héritier universel et donne à Barbe d’Amboise, sa femme, l’usufruit du château de Chamoux, copie (1528, 9 novembre).
- Donation entre vifs par Philippe de La Chambre, cardinal du titre de Saint-Martin aux- Monts, qui cède tous ses biens, y compris les revenus de ses bénéfices ecclésiastiques, à son frère, Jean, comte de La Chambre (1533).
-- Pièces du procès intenté contre Jean, comte puis marquis de La Chambre, par Charles de La Chambre, seigneur de Sermoyer au sujet de l’hoirie de ses pére et mére et de celle de Françoise de La Chambre, dame d’Aix (1535-1563).
Jean 1er a-t-il souvent vécu en Val Gelon ?1
En 1507, "Jehan de La Chambre, vicomte de Moryenne" s'illustrait déjà pour Louis XII dans les Guerres d'Italie, à Gênes.
En 1517, à la mort de son père, auquel il doit succéder, il est à Turin ; c'est là qu'il reçoit l'investiture une mois plus tard, en présence de ses "voisins" de la Combe (les Miolans, les Montmayeur…)
Vers 1523, Jean, comte de La Chambre, est choisi comme ambassadeur pour représenter son souverain auprès de François 1er (en raison de ses liens familiaux et du rôle qu'il avait joué dans l'armée française en Italie).
Après la grave défaite française à Pavie en 1525 (face à Charles-Quint), il est chargé «de s'affliger» avec François 1er et de «lui offrir les bons offices du duc auprès du vainqueur»
La position que lui donnait son titre de comte de La Chambre en Savoie, fait figurer Jean de Seyssel au premier rang, dans les cérémonies officielles :
- En 1526, au baptême d'Emmanuel Philibert, fils aîné du duc à la Sainte Chapelle de Chambéry, il vient immédiatement derrière la maison du prince dans le cortège.
- En 1534, le comte de La Chambre est chargé par le duc de Savoie de le représenter officiellement aux funérailles de Phillippe de Savoie, duc de Nemours (ex évêque de Genève) à Annecy.
- La même année, un incendie au château de Chambéry détruit la Sainte Chapelle… mais le "Saint-Suaire" n'a subi que de légères brûlures. Il faut "reconnaître" la relique, avant de la transférer en lieu sûr : Jean de la Chambre est des témoins.
- En 1534 toujours, il est à l'assemblée de Thonon pour tenter de convaincre les ambassadeurs des cantons suisses de revenir à la religion catholique - en vain d'ailleurs.
Mais Jean 1er de Seyssel - La Chambre passe aussi du temps dans l'un ou l'autre de ses châteaux, il mène grand train, gère ses biens, et les défend au fil de nombreux et coûteux procès.
On vivait bien au château de Jean de La Chambre :
Marc de Seyssel-Cressieu1 cite un document de la Bibliothèque nationale :
"On apprend dans une enquête du 22 avril 1535 «d'après la déposition d'un des témoins», que «le comte de La Chambre était gros seigneur qui pouvait avoir par commune estimation et renommée, de Louis de Savoye, 20,000 livres de revenu ;» qu'il «avait fréquenté souvent en sa maison en laquelle il voyait vivre et faire dépenses tel qu'en la maison d'un prince, et enfin qu'il avoit ouy tenir et réputer en Savoye la seconde maison, après celle, du duc de Savoie, celle dudit comte ». Chev. de l'ordre du Saint-Esprit. Bibl. nat. MS. Fr. 32,865, p. 115."
L'inventaire après décès de sa veuve Barbe d'Amboise, pour ses seuls biens, donne une idée de leur niveau de vie. (voir la page "Barbe d'Amboise")
Oui mais… Jean I doit emprunter : Le 9 février 1541 pris à Noël, dans un codicille fait à Chamoux, Jean, comte de la Chambre et de l'Huille, stipule le remboursement de l'emprunt qu'il a fait l'année précédente "à ses sujets et pour ses graves affaires et nécessités" ; "aux mandements de la Rochette, Chamoux, Urtières, Montaymont, aux Cuynes et les Villards, Saint-Rémy, Pontamafrey, Aprieux".
En effet…
Dès 1518, Jean 1er doit négocier la succession de sa mère, Anne de Boulogne, qui devait occasionner de longs procès, auxquels Catherine de Médicis était mêlée. (Les biens en jeu auraient représenté plus de deux millions or, on peut imaginer…) ; les frais de procédure obligent Jean 1er à souscrire des emprunts (cautionnés par le Duc de Savoie)
Peu d'années après, les relations sont tellement mauvaises avec son frère Louis de la Chambre, seigneur de Châteauneuf, que le Duc de Savoie doit intervenir pour éviter une guerre civile !
Enfin, vers la fin de sa vie, Jean 1er laisse échapper un titre glorieux, celui de Prince d'Orange, que Françoise de Seyssel, morte sans héritier, lui lègue : des cousins, les Nassau, briguent le titre ; mais Jean gagne en procès en 1543… Cependant, malade, il ne peut imposer son droit. Les Nassau vont alors s'approprier le titre : il appartient aujourd'hui à la famille royale des Pays-Bas ! Hum…
Le 9 février 1543, à Chamoux, Jean 1er confirme par un codicille les clauses du testament qu'il avait fait dès 1528. Il dote tous ses enfants et institue son fils aîné Jean, (dit Jean II) héritier universel, avec ses droits sur les successions de Boulogne, d'Armagnac et de Châlon… et quelques perspectives de nouveaux procès.
2012 - Recherche et transcription A.Dh.
Sources bibliographiques
Site Gallica.fr (BNF)
1- la Maison de Seyssel, ses origines, sa généalogie, son histoire p. 221 - Marc de Seyssel-Cressieu
2- Archives de Musin carton 13, citées par Félix Bernard dans Le Pays de Montmayeur… 1971
Pour les chercheurs : Ressources à explorer
Archives Départementales de Savoie
- Jean 1er, seigneur de La Chambre, vicomte de Maurienne. - SA 42, 140.
- Jean [de Seyssel], comte de La Chambre, vicomte de Maurienne, prince d’orange. - SA 34, 36, 47, 53, 59, 142, 143, 144, 148, 150, 162. Succession : 149. Testament : 148.
- Louis [de Seyssel], baron de châteauneuf – SA 36, 47
- Françoise [de Seyssel], femme de Gabriel de Seyssel, baron d’Aix - SA 34, 36, 37, 57, 146, 148, 151. Mariage (contrat de) : 57.
en détail
SA 36 Titres de la Maison de Seyssel.
- Pièces du procès intenté par Jean, comte de La Chambre, vicomte de Maurienne, administrateur des biens de Charles de Seyssel, son fils, héritier universel de Françoise de La Chambre, dame d'Aix, contre François et Bonaventure de Loisy pour la possession des seigneuries de Villeneuve et de Truchère en la vicomté d'Auxonne dans le duché de Bourgogne (1536-1539).<
- Codicille de Françoise de Seyssel, veuve de Gabriel de Seyssel, baron d'Aix et de la Bâtie de Seyssel, à son testament de 1529 par lequel elle a institué son neveu et filleul, Charles de Seyssel, son héritier universel : la testatrice lègue à son frère, Louis de la Chambre, baron de Châteauneuf, les seigneuries de Villeneuve et de Truchère et à Jean de La Chambre, comte, et vicomte de Maurienne, ses droits sur le comté d'Armagnac, la principauté d'Orange et la baronnie de Theys en Dauphiné à la charge de payer 10 000 écus à chacun de ses frères, Charles de La Chambre, baron de Meximieux, et Louis de la Chambre, baron de Châteauneuf (1537, 25 décembre).
- Quittances et autres actes concernant l'exécution de ces legs (1538-1545).
- Pièces du procès soutenu devant de parlement le Paris entre Jean, comte de La Chambre, prince d'Orange, fils de feu Jean, comte de La Chambre, et son frère, Charles de Seyssel, baron d'Aix, au sujet de la succession de Françoise de La Chambre, dame d'Aix (1553-1558).
SA 37 – Transaction passée entre Louis, comte de La Chambre, vicomte de Maurienne, et Françoise, sa fille, femme de Gabriel de Seyssel, baron d'Aix, de la Bâtie et de Meillonnas, au sujet de leurs droits à la succession de la principauté d'Orange, hérités de Jeanne de Chalon, femme dudit comte de La Chambre (1491, 5 janvier).
- Transaction entre Françoise de La Chambre, femme de Gabriel de Seyssel, baron d'Aix, et Philiberte de Luxembourg, princesse d'Orange, mère et tutrice de Philibert de Chalon, prince d'Orange, comte de Tonnerre, au sujet de la dot de 60 000 livres, jadis constituée par Jean, comte d'Armagnac en faveur d'Eléonore d'Armagnac, femme de Louis de Chalon, prince d'Orange, et aïeule de la dite Françoise de La Chambre, copie (1504, 8 novembre).
SA 59 - - Pièces du procès intenté par Jean, comte de La Chambre, vicomte de Maurienne, contre Jean fils de feu Jean de Cuines pour en recevoir l'hommage du château de Rubaud (1534-1539).
S A 142. Province de Maurienne : La Chambre (suite).
- Lettres de Charles III, duc de Savoie, et de Jean, comte de La Chambre, vicomte de Maurienne, réglant la question de la commission des notaires décédés dans le comté de La Chambre (1520).
- Registre contenant les dispositions faites à l’instance du procureur fiscal par des témoins à l’occasion du proces intenté au comte de La Chambre au sujet de l’exercice de la juridiction sur les bâtards, sur les étrangers venus habiter la vicomté de Maurienne, au sujet des fiefs et bois noirs de Bramans et Saint- Pierre-d’Extravache, des banniers et des chemins publics (1534).
SA 143. Province de Maurienne (suite).
- MONTAIMONT. Promesse par .Jean, comte de La Chambre, vicomte de Maurienne, de vendre à Charles, duc de Savoie, le château, le mandement et Ia juridiction de Montaimont au cas où ne serait pas versée dans les trois ans aux Bernois la somme de 5000 florins d’or dont le duc s’était porté garant (1521, 26 mai).
SA 144. Province de Maurienne (suite) 1 : Maurienne en général et de Bessans à Termignon. Liste des fiefs et localités : Bessans, Chamoux, La Cachette (à Albiez-le-Vieux), Cuines, Lanslebourg et Lansvihard, Les Hurtières, les Villards, Montaimont, Montgellafrey, Orelle, Pontamafrey, Saint - Georges - d’Hurtières, Saint - Jean - d’Arves, Saint-Jean-de-Maurienne, Saint-Julien-de-Maurienne, Saint-Martin-la-Porte, Saint-Michel-de- Maurienne, Saint-Rémy.
- CUINES. Compte des revenus de la châtellenie des Cuines et des Villards, rendu par noble Jean Roud, châtelain pour Jean, comte de La Chambre, vicomte de Maurienne (1533).
- MONTAIMONT. Rachat par Jean, comte de La Chambre, du château, du mandement et de l’omnimode juridiction de Montaimont moyennant 5 000 florins, prix auquel ils avaient été vendus, en 1521, à Charles, duc de Savoie, (1526, 28 juillet).
SA 144. Province de Maurienne (suite) 1 :
1282 - 1787 7 pièces parch., 1 reg. et 75 pièces papier. de Nassau et d’Orléans-Longueville, issues de la maison de Chalon et prétendant à la principauté d’Orange (1554).
SA 146 Province de Maurienne : Titres de la Maison de Chambre (suite).
Lettres adressées à la Maison de la Chambre par François Ier, roi de France, Sigismond d’Este, Pierre de Lambert, évêque de Maurienne, F.A. Milliet de Challes, archevêque de Tarentaise, et quelques parents des La Chambre Saulx, [Tavannes] Vienne, Montmayeur-Brandis (1522-1664)
SA 148 Province de Maurienne : Titres de la Maison de Chambre (suite).
- Vente consentie au nom de Jean, comte de La Chambre, sous faculté de rachat et moyennant 371 Ecus d’or au soleil, à Simon Niquelas, marchand allemand, demeurant a Lyon, de bagues et pièces d’or et d’argent (1536).
- Pièces du procès intenté par Jean de Seyssel, prince d’Orange, comte de La Chambre, contre Charles de Seyssel, chevalier, baron d’Aix, capitaine des Galères à Marseille, à la suite de l’institution de ce dernier comme héritier universel de feue Françoise de La Chambre, dame d’Aix, veuve de Gabriel de Seyssel, et des revendications à soutenir pour la principauté d’Orange et le comte d’Armagnac pour la possession duquel un procès a été engagé contre le roi de Navarre et autres (1548 1566).
SA 148 Province de Maurienne : Titres de Pièces du procès intenté devant le Parlement de Bourgogne par Pierre de la Baume, évêque et prince de Genève, Claude de la Baume, chevalier, seigneur de Mont-Saint-Sorlin, et Jean de la Baume comte de Montrevel, contre Jean, comte de La Chambre, Charles de La Chambre, seigneur de Meximieux, et Jean de Gorrevod, comte de Pont de- Vaux, pour la possession du château de Sermoyer et le droit de rachat du château de Montfort (1537- 1538).
SA 150. Province de Maurienne : Titres de la Maison de La Chambre (suite).
- Echange conclu entre Jean, comte de La Chambre, gentilhomme ordinaire de la chambre du roi, et Sébastien de La Chambre, abbé et comte de Corbie, son frère, qui renonce à ses droits à la succession paternelle contre deux grandes maisons avec cour et jardin, provenant de feu Charles de La Chambre, évêque de Mondovi, et situées, I’une à Paris, rues des Petits-Champs et du Pélican, l’autre à Lyon sur la Saône, grand’rue Saint-Georges (1551).
SA 160. Province de Maurienne : Les Hurtières (suite).
Pièces justificatives de la comptabilité de châtelains des Hurtieres (1498-1517).
Compte du revenu de l’année 1536 de la châtellenie des Hurtiéres, rendu en 1537 par Antoine Bernard, châtelain dudit lieu, à Pierre Roud, de Chamoux, receveur des comptes de Jean, comte de La Chambre, avec un autre compte de 1538 et documents annexes (1537-1549).
IR 201 - Registres des Edits-Bulles
Transcription du répertoire des matières contenues au registre 1B 4, folios 1 - 3
Répertoire des matières contenues depuis 1541 jusqu'en 1552, la Savoie étant occupée par François Ier, roi de France (1541-1552) (ancienne cote : B 26)
1B 4 Fol" 3
Fol" 48 vo _ Est une requeste présentée à la Cour par un Jean, comte de la CHAMBRE, chevalier de l'ordre du Roy pour ensuitte des lettres du Roy, calculer ce qui luy est deü sur la rente qu'il a accoutumé de prendre sur les clergés de Tarentaise depuis la réduction du pays de Savoye à l'obéissance du Roy, la Cour ordonna que les parties seroint ouies par Me REMOND pour pourvoir ainsy qu'il verra etre à faire par raison le 30e mars 1542.
Tout le reste dudit registre ne contient que des actes donnés par divers particuliers sans aucun arrest de considération sur différentes demandes et procez et contient encore quantité de mandats de la cour au sieur DE LA COLLOMBIERE thrésorier général en Savoye et Piedmont pour payement de frais de Justice et executions ensuitte des taxes.
1B 4 Fol" 2
Fol" 24 vo - Est un acte du comte de la CHAMBRE, et les conclusions du procureur général au suiet des protocolles des notaires de la Rochette qui avoint été sequestrés de la part du procureur général TABONE par arrest du 15e janvier 1542 fut que le sequestre des dits protocolles seroit levé au proffit du dit Comte, en fesant toutefois inventaire des dits protocolles et en baillant caution. B 1419 Fol" 14
Fol" 182 - Requeste présentée au Roy par le comte de la CHAMBRE concernant nombre de privilèges prétendant luy etre acquis, et pour les quels est en procez au parlement.
B 1423 Fol" 46
Fol’’ 258 - Lettres en faveur d'un Messire Jean Comte de la CHAMBRE, attributives de jurisdiction à la cour pendant vacations pour l'instruction du procez qu'il a à l'encontre du sieur et Baron d'Aix son frère pour raison des terres et seigneuries du dit Aix et vuidange ut supra.
B 1423 Fol" 40
Fol" 60 Vo - Lettres du Roy approuvant l'accord fait entre le Comte de la CHAMBRE, son cousin d'une part, et ses bons amys, alliés, confédérés et compère les seigneurs délégués de Suisse portant que le dit compte de la chambre pour satisfaire quelqu'un de leurs bourgeois de plusieurs sommes par luy deües relacheroit le revenu de ses biens estans es pays de Savoye, pour d'iceux revenus payer aux créanciers du dit compte les censes et intérest deüs, et du surplus acquitter partie des capitaux, et que le dit accord continueroit jusqu'à l'entier payement d'iceux, et que pour ce des commissaires nommés recevroint chacun an les revenus de tous les dits biens et poseroint compte aussy annuellement d'iceux avec diverses procures passés à plusieurs particuliers de Suisse pour venir au dit pays de Savoye se présenter pour eux, et recevoir a leurs noms, et appréhender la possession, et jouissance des fruits, et revenus du dit compte de la Chambre et créanciers d'iceluy.
"Barbe est fille de Hugues d'Amboise, seigneur d'Aubijoux et de Madeleine d'Armagnac. Elle est aussi la propre nièce, et la pupille de Georges d'Amboise, ministre de Louis XII, et c'est ce cardinal qui, en vertu d'une procuration annexée au contrat, représente le père et la mère du fiancé de sa nièce en cette circonstance" (M.Seyssel-C,.Archives de Musin).
Généalogie fastueuse, à (entre)voir ici !
Jean "1er" de Seyssel, encore "seigneur de Barjact" épouse Barbe d'Amboise, au château de Poisieux (près de Bourges), par contrat du 4 mars 1501. Ce mariage aurait été voulu par Louis XII roi de France, dont Georges d'Amboise était très proche, à la fois, familier, fidèle de longue date, conseiller, ministre…
Il liait donc deux familles puissantes, l'une en Royaume de France, l'autre en Duché de Savoie : on voit que les alliances politiques ne se limitaient pas aux princes de sang.
La dot de Barbe devait se monter à 12 000 livres tournois (qui, chose courante, ne furent versées au couple que… laborieusement).
Les quittances qui attestent la dot sont faites par Louis de Sessel-La Chambre, père de Jean, au cardinal Georges d'Amboise, tuteur de Barbe2.
Barbe s'est mariée en 1501 (Était-elle nubile ? On mariait parfois les enfants très tôt. Son année de naissance reste inconnue). Un repère: son premier enfant, Jean, futur successeur de son époux Jean 1er, naît dans les années 1510-1519 (année précise de naissance également inconnue).
On lui connaît au total 12 enfants, 8 garçons, dont : un abbé, un cardinal, un évêque, et 4 filles, dont une religieuse. Son union avec Jean dure 43 ans.
Elle s'éteint en 1574.
Le sceau personnel de Barbe d'Amboise reproduit par Marc de Seyssel-Cressieu:
dans "La Maison de Seyssel, ses origines, sa généalogie…" parti mi-coupé à senestre :
En 1 (à dextre = à gauche) il est des Seyssel-La Chambre (D'azur, semé de fleur de lis d'or à la bande de gueules brochant sur le tout),
et en 2 et 3 (à senestre = à droite pour nous), il est des D'Amboise-D'Aubijoux
(en 2 D'Amboise: Palé d'or et de gueules de six pièces, en 3 D'aubijoux/des Dauphins d'Auvergne: d'or au dauphin d'azur (sous réserves).
Demeurée veuve en 1544, Barbe d'Amboise vécut fort âgée.
Elle habita d'abord le château de Chamoux qui lui avait été laissé en douaire.
Entre 1557 et 1559 (fin de l'occupation française de la Savoie), Barbe était à Paris (où résidaient plusieurs de ses enfants), pour suivre divers de ses procès. Elle avait confié la gestion de ses biens savoyards (le château de Chamoux, les mines des Urtières) à un homme de confiance, M. de Cotarel : 33 lettres "à Madame" ont été conservées : une tranche de vie en Savoie et à Chamoux, papotages, gestion au quotidien, Art des jardins, et moments inédits d'Histoire (la famille de Seyssel-La Chambre était liée à la fois à la famille royale en France, et à la famille du Duc de Savoie exilé)
Ces 33 Lettres sont transcrites et commentées dans "Sires de Chamoux / Textes à l'appui".
Vers 1570, elle fut très gravement malade. Cette maladie coïncida avec la mort tragique de son fils Charles, assassiné à Paris, et pendant de longs mois, on dut lui cacher cette nouvelle (Archives de Musin).
À peine rétablie, elle alla se fixer à Chambéry dans une maison qui appartenait à Louis Oddinet, baron de Montfort (sur Louis Odinet, voir note ci-dessous).
Ce fut là qu'elle mourut le 7 août 1574 (Archives de Musin). Elle ne laissa pas de testament, mais avait fait, le 15 février et le 4 août précédents, des donations entre vifs en faveur de ses filles et de Philippe, évêque. d'Orange, son fils, qui lui avaient prodigué leurs soins durant sa maladie, ainsi qu'en faveur du collège de Chamoux (Archives de Musin).
Tout de suite après son décès, il fut fait un inventaire détaillé de tous ses biens meubles (Archives de Musin).
Le corps de Barbe d'Amboise fut déposé dans la chapelle Sainte-Anne de la collégiale de Chamoux.
1896. Le président Truchet présente lors d'une séance de la Société d'Histoire de Maurienne, un ouvrage de Marc de Seyssel-Cressieu:
« L'inventaire du mobilier et des titres de Barbe d'Amboise se rattache à notre histoire, moins par l'inventaire lui-même, qui n'est pas cependant sans intérêt pour nous, que par les notes dont M. le comte de Seyssel-Cressieu l'a fait précéder.(…)
Barbe, fille de Hugues d'Amboise et nièce du cardinal Georges d'Amboise, premier ministre de Louis XII, épousa, en 1501, Jean de Seyssel, comte de La Chambre et de Leuille,- ou plutôt de l'Heuille (Acus), vicomte de Maurienne.
Louis de la Chambre, père de Jean, joua un rôle considérable dans les discussions qui signalèrent la minorité du duc Philibert Ier. Il fut enterré dans l'Eglise des Carmes de La Rochette, qu'il avait fait bâtir ; avant la Révolution, on y voyait son tombeau en marbre noir, décoré de sa statue et de celles de ses deux femmes, Jeanne de Châlon et Anne de la Tour. Aimon de Seyssel, père de Louis, fut héritier de Gaspard de La Chambre, son oncle, dont il prit le nom et les armes il fut la tige de la seconde famille de La Chambre, qui fit sa résidence ordinaire au château de La Rochette et s'éteignit vers le milieu du XVIIe siècle.
Barbe d'Amboise mourut en 1574 à Chambéry.
L'inventaire fut dressé du mois d'août de cette même année au mois de janvier 1575. M. le comte de Seyssel en a trouvé une copie en 143 feuillets dans les archives de son château de Muzin près Belley (Ain).
A ces notes [tirées] du préambule de l'inventaire [ajoutons] :
(…) Louis et Jean furent les fondateurs des deux collégiales de St. Marcel de La Chambre et de Ste Anne de Chamoux, qui remplacèrent deux antiques prieurés.
L'inventaire comprend 842 articles, dont 669 pour les meubles et titres qui existaient à Chambéry et 227 seulement pour ce qui était resté à Chamoux ; car, dit M. le comte de Seyssel, à la fin de l'année 1573, Barbe d'Amboise avait fait transporter à Chambéry la plus grande partie du mobilier du château de Chamoux.
A Chambéry, (…) :
- un grand nombre de tapisseries, dont douze de haute lice contenant l'histoire d'Héliodore, celle de Pharaon et de Moise, celle de Salomon et de la reine de Saba,
- l'argenterie, comprenant 53 pièces, dont un chauffe-lit, une bassine, deux aiguières, dix-huit plats, onze assiettes, huit couteaux à manches d'argent, deux fourchettes (forquettes), pas de cuillers, le tout estimé 2752 florins 4 sols ;
- des pièces de drap d'or et d'argent ;
- une bibliothèque de 53 volumes ;
- 32 pièces de personnages, en broderie, fil d'or et soie, servant pour une tapisserie appelée bergerie.
L'estime totale du mobilier porté dans l'inventaire s'élève à 15.338 florins 2 sols."
Une soirée au château de Chamoux
Les principales pièces du château, mentionnées dans l'inventaire, sont au nombre de quinze, parmi lesquelles :
- la chambre des archers,
- la chambre sur la chapelle,
- la chambre de la tour qui est en poelle,
- la nourricerie,
- le cabinet des drogues.
Il y avait, pour la chapelle, des orgues avec des soufflets [supposition].
On trouve sur le Site Wikipedia l'image d'une tapisserie de haute lisse de la Manufacture des Flandres, datée de la fin du XVe siècle (donc, contemporaine de Louis 1er de Seyssel-La Chambre), illustrant le thème "Salomon et la reine de Saba" : l'original (2,75x2,75m) se trouve aujourd'hui au Musée Grobet-Labadié à Marseille. Rien ne nous permet de faire plus le lien avec une des tapisseries de Barbe ; il ne s'agit que d'essayer d'imaginer son environnement… et l'aspect du château de Chamoux, un soir dans les années 1550.
Mais nous avons pu consulter l'original de l'Inventaire des biens de Barbe d'Amboise : Marc de Seyssel-Cressieu n'avait transcrit qu'une dizaine d'articles de la partie chamoyarde des biens de la dame car les biens qu'elle avait laissés au château n'avaient plus grande valeur.
On trouve cependant là de beaux témoins de la vie d'une comtesse douairière dont le mari fut la 2ème fortune de Savoie après le Duc. En particulier, des instruments de musique qui étaient devenus inutilisables lorsqu'elle partit pour Chambéry : une épinette, deux regales (petit orgue portatif).
Consulter l'inventaire chamoyard dans "Sires de Chamoux / Textes à l'appui"
Wikipedia présente aussi un très court morceau de musique (date postérieure) joué sur un regale :
cliquer ici pour écouter le son du regale
Cliquez ci-dessus pour le son, puis sur la photo de la tapisserie pour l'image ; ajoutez un bon feu dans la cheminée (toutes les grandes salles du château étaient pourvues de chenets) ; une boisson chaude ou un peu de vin Persan dans une tasse d'argent (la vaisselle des grands jours était d'argent) : bonne soirée au château vers 1550!
2012 - Recherche et transcription : A.Dh
Notes
Sur Louis Odinet, un proche de Barbe d'Amboise.
L'arrière-grand-père de Louis Odinet, Lambert, bourgeois de Chambéry, docteur ès-lois, président de la Cour suprême de justice, chargé de grandes ambassades, annobli, fut l’un des six premiers chevaliers de Saint-Maurice qui se retirèrent avec le duc Amé VIII dans son château de Ripaille. Il testa en 1440 et fut inhumé dans la cathédrale de Chambéry.
Son fils Jean, prit part avec lui à la publication des Statuts de Savoie et aux autres événements du règne du duc Amé; il habita beaucoup la maison-forte de Montfort que Lambert avait acquise de la famille d'Herbeys (entre la montagne de l’Epine et Cognin).
Louis, l'arrière-petit-fils, fut l’autre grand homme de la famille: à son tour docteur ès-lois et bourgeois de Chambéry, Louis Oddinet, qui avait été conseiller du Roi au Parlement de Savoie quand la Savoie se trouva sous domination française, devint Premier Président de la Chambre des Comptes après la restauration d’Emmanuel-Philibert, qu'il servit avec constance: le duc créa pour son fidèle agent une baronnie neuve, autour de sa vieille maison-forte de Montfort.
À noter, car les propriétaires du château de Chamoux n'en avaient décidément pas fini avec cette terre de Montfort :
- Après Louis Oddinet, ce fief passa à son neveu, Georges de Mouxy, ambassadeur en France, conseiller et chambellan du duc de Savoie. Celui-ci épousa Louise de Seyssel-La Chambre (dernière du nom à posséder Chamoux) en 1582), Leur fille porta ensuite le fief à son mari, Louis de Seyssel (autre branche), marquis d’Aix, en 1606. Cette fille semble être morte en couches.
- Le marquis de Coudrée, leur descendant indirect, vendit cette terre, en 1702, pour 73.000 florins à… Joseph Arestan, avocat: il ne restait alors que des ruines du vieux château ; Joseph Arestan revendit bientôt la baronnie, mais garda le titre de Montfort… (Voir Joseph Arestan de Montfort dans la liste des seigneurs de Chamoux!)
Source : Cette notice doit tout ou presque à l'article :
http://grehcognin.fr/images/textes-chateaux/CHATEAUX-ET-MAISONS-FORTES-DES-ENVIRONS-DE-COGNIN.pdf
Sources bibliographiques et iconographiques
sur le site : Gallica.fr (BNF)
1- la Maison de Seyssel, ses origines, sa généalogie, son histoire p. 219 - Marc de Seyssel-Cressieu
2- Il existe une quittance analogue à la Bibl. nat. Pièces orig., 659. La Chambre, n° 27.
3- la Maison de Seyssel, ses origines, sa généalogie, son histoire p. 237 et suivantes - Marc de Seyssel-Cressieu
4- Travaux de la Société d'histoire et d'archéologie de la province de Maurienne : bulletin 1894 (SER2T1) - In Séance du 3 Février 1896. p.44 bis
sceau de Barbe d'Amboise, rapporté par Marc de Seyssel-Cressieu dans la Maison de Seyssel, ses origines, sa généalogie, son histoire ("Archives de Musin")
Tapisserie des Flandres, Musée Grobet-Labadié à Marseille. Document Robert Valetterouve sous licence Creative Commons.
Averissement : il faut prendre avec prudence les noms et les dates qui suivent : pas de registres des naissances et des décès alors; les généalogies ont été établies tardivement, au fil des actes qui avaient subsisté - largement perdus aujourd'hui; et même pour des familles illustres, les dates sont hésitantes, et on ignore souvent combien d'enfants sont nés d'un couple, et ont vécu, d'autant que les mêmes prénoms reviennent, prêtant à confusion, parfois au sein même d'une fratrie ! Aussi, déjà aux XVII et XVIIIe siècles, les généalogistes ne s'accordaient pas.
La date de naissance de Barbe d'Amboise n'est pas connue (c'est courant), et ses jeunes années ne semblent pas avoir laissé de traces documentées. On peut cependant repérer des indices.
Fratrie : Elle aurait eu 3 frères et 2 sœurs, ce qui constituerait une fratrie presque réduite (son père Hugues aurait eu 16 ou 18 frères et sœurs (?); elle-même aura 12 enfants vivants)
Son père: On sait que Hugues d'Amboise comte d'Aubijoux a exercé des fonctions qui l'appelaient loin de son foyer (chevalier de l’ordre du Roi, capitaine de la compagnie des cent gentilshommes de sa maison, sénéchal de Roussillon & de Cerdagne, lieutenant-général en Toscane en 1496, capitaine d’Aigues-Mortes et sénéchal de Beaucaire en 1501) - mais pas plus que des proches plus… prolifiques !
Sa mère. On sait que sa mère était Madeleine d'Armagnac (ou de Béarn), dame de Sauveterre (elle-même fille de Jean d'Armagnac, comte de Comminges et de Marguerte de Saluces)
Éducation
Son père Hugues meurt à Marignan en 1515, sa mère Madeleine aurait suivi son époux de près puisqu'elle serait aussi décédée en 1515;
On peut donc s'étonner de voir en 1501 son oncle Georges I d'Amboise, le puissant cardinal (depuis 1498) et ministre de Louis XII, agir en tuteur de la toute jeune fille, alors que ses parents sont vivants, et qu'il est lui-même très occupé (au début de 1501, il est en Italie pour la conquête de Naples. Il est ambassadeur en octobre 1501 à Trente) : pourquoi Barbe est-elle donc pupille de son oncle le cardinal lors de son mariage en 1501 - sinon, peut-être, pour des raisons politiques, sur injonction du roi Louis XII ?
Il faut dire que les héritiers de familles puissantes, souvent fiancés très jeunes, à des fins politiques, étaient couramment "détachés" de leurs parents dès leur jeune âge, confiés aux familles qu'ils étaient destinés à rejoindre : les fillettes surtout, étaient élevées dans la famille à laquelle elles étaient promises, si bien qu'au moment de leur mariage, elles étaient déjà très intégrées culturellement et affectivement au milieu où elles allaient agir.
Ainsi, Yolande de France (1434-1478, fille de Charles VII, roi de France, et de Marie d'Anjou, et sœur de Louis XI), promise au futur duc Amédée IX de Savoie, qu'elle épouse à 18 ans en 1452, est élevée à la Cour de Savoie;
Charlotte d'Aragon (1480-1506), fille du roi de Naples Frédéric d'Aragon, et d'Anne de Savoie (elle-même fille d'Amédée IX et de ladite Yolande de France), héritière de la couronne de Naples à la fois par son père (Aragon), et par sa mère (Savoie/Anjou), est élevée par Louis XI en compagnie du dauphin de France Charles et de son éphémère promise Marguerite de Bourgogne. Etc.
Ici, Barbe d'Amboise (morte en 1574) et Jean I de Seyssel, semblent avoir été mariés adolescents : 1501 n'est peut-être pas la date où le couple s'unit (la naissance du premier enfant semble bien postérieure, or… elle sera suivie de bien d'autres).
Épouse ? Autre indice peut-être : Marc de Seyssel-Cressieu écrit: "En 1507, Jehan de La Chambre, vicomte de Moryenne s'illustrait déjà pour Louis XII dans les Guerres d'Italie, à Gênes". ( la Maison de Seyssel, … ). Il était donc encore tout jeune homme ?
Où Barbe a-t-elle donc passé son adolescence ? En Touraine, en Savoie ? Quels cercles a-t-elle alors fréquentés?
Dans "La Maison de Seyssel, ses origines, sa généalogie, son histoire…" Marc de Seyssel-Cressieu présente le sceau de Barbe d'Amboyse comtesse de La Chambre.
En soi, il a une valeur biographique :
Parti mi-coupé à senestre,
- En 1 (à dextre = à gauche), il est de son époux, un Seyssel-La Chambre
(D'azur, semé de fleur de lis d'or à la bande de gueules brochant sur le tout),
- et en 2 et 3 (à senestre = à droite pour nous), il est des d'Amboise-d'Aubijoux
. en 2 (en haut à notre droite) d'Amboise: Palé d'or et de gueules de six pièces,
. en 3 (en bas à notre droite) d'Aubijoux/Dauphins d'Auvergne: d'or au dauphin d'azur
Le sceau des d'Amboise était : Palé d'or et de gueules de six pièces.
Mais celui de son père Hugues d'Amboise, représentant de la branche d'Amboise d'Aubijoux, ajoutait au blason des d'Amboise celui des Dauphins d'Auvergne, hérité avec Aubijoux de sa grand-mère Marguerite D'Auvergne: d'or au dauphin d'azur
On le trouve sur un dessin(le lien est externe) de Louis Boudan réalisé en 1695 d'après un vitrail représentant Hugues d'Amboise en l'ancienne église des Cordeliers d'Amboise.
La fratrie de Barbe d'Amboise est difficile à cerner.
Deux noms reviennent régulièrement dans les notices généalogiques, avec celui de Barbe d'Amboise :
• Jacques d'Amboise, baron d'Aubijoux (1486 - Marseille 14 mai 1536; marié en 1526 à Hippolyte de Chambes 1491- ?)
• Marguerite d'Amboise, épouse de Guillaume de Lévis (baron de Quelus, 1480 - 1524)
Mais la fratrie se développe sur https://gw.geneanet.org/ :
F Marguerite d'Amboise d'Aubijoux (mariée avec Guillaume de Lévis-Quélus ca 1476-1524)
M Jacques d'Amboise d'Aubijoux †1536, Marié en 1526 à Hippolyte de Chambes de Montsoreau
M Georges d'Amboise d'Aubijoux (sans précisions)
M Hugues d'Amboise d'Aubijoux (sans précisions)
F Barbe d'Amboise d'Aubijoux †1574
F Jeanne d'Amboise d'Aubijoux Prieure de Prouilly
Madeleine de Lescun d'Armagnac fut la fille unique du couple Jean de Lessclun + Marguerite de Saluces; elle eut deux demi-sœurs nées d'un mariage ultérieur.
Mais Hugues d'Amboise appartient à une très nombreuse famille; la carrière de beaucoup de ses frères et sœurs peut impressionner :
Son père, Pierre III d'Amboise épouse le 23 août 1428 Anne de Bueil, Dame d'Aubijoux (à Marcenat dans le Cantal, fille de Jean IV de Bueil et de Marguerite Dauphine d'Auvergne, Comtesse de Sancerre).
Leurs enfants sont :
Louise d'Amboise (1429-1495 ou 1516) qui épousera en 1450 Guillaume Gouffier de Boissy (mort en 1495),
Charles Ier d'Amboise (vers 1430-22 février 1481), Seigneur de Chaumont-sur-Loire, favori de Louis XI, il épousera en 1464 ou en 1470 Catherine de Chauvigny (1450-1485), Dame de Ravel, fille d'André de Chauvigny et de Jacqueline de Beaujeu. (Leur fils Charles II, amateur d'art, proche de Léonard de Vinci, participe aux Guerres d'Italie (1507, 1509) et meurt à Correggio en Lombardie en 1511 à 38 ans)
Louis Ier d'Amboise (vers 1433 ou 1435-1503 ou 1505), Conseiller privé de Louis XI, Évêque d'Albi, Lieutenant- Général pour le roi en Languedoc et Guyenne,
Aimery ou Emery d'Amboise (vers 1434-à Rhodes le 13 novembre 1512), Grand-Prieur de France et Grand-Maître de l'Ordre de Malte et de Rhodes, Chef des armées de François Ier de France dans le Milanais, il fut inhumé dans l'église de Rhodes,
Jean III d'Amboise(1434-28 mai 1498), Pair de France, Évêque et Duc de Langres, Conseiller privé de Louis XI, inhumé dans le chœur de la Cathédrale Saint-Mammès de Langres.
Marguerite d'Amboise (1435 ou vers 1437-vers 1495), qui épousera : le jeudi 11 mars 1452 Jean Crespin (mort en 1454), baron du Bec-Crespin, Seigneur de Mauny (fils de Guillaume IX de Crespin et de Jacqueline d'Auvricher) ; le samedi 10 octobre 1457 Jean II de Rochechouart (mort en 1477), Seigneur de Mortemart ou Baron de Mortemer (fils de Jean Ier de Rochechouart, Seigneur de Mortemart, et de Jeanne de Torsay),
Madeleine d'Amboise (1439-1500),
Jean IV d'Amboise (1440-18 avril 1516) , Seigneur de Bussy, héritier des seigneuries de Bussy, près de Châlons-en-Champagne, des Bordes, en Touraine, et de Reynel en Bassigny, qui épousera le mardi 30 juin 1474 Catherine de Saint-Belin (née en 1455), Dame de Saxefontaine,
Jacques d'Amboise (entre 1440 et 1450-27 décembre 1516), Abbé de Jumièges en 1474, Abbé de Cluny, Évêque de Clermont,
Hugues d'Amboise (1445 ou vers 1462-bataille de Marignan le 13 septembre 1515), Seigneur d'Aubijoux, Lieutenant-général pour le roi en Toscane, qui épousera à la demande de Louis XI, le jeudi 13 novembre 1484 Madeleine de Lescun ou d'Armagnac ou de Béarn, Dame de Sauveterre, fille du comte de Comminges, maréchal de France, inhumée 15 jours après sa mort plus tard dans l'église des Cordeliers de la ville d'Amboise. Il est la tige des comtes d'Amboise-Aubijoux,
Pierre IV d'Amboise (à Blois 1450- le ler septembre 1505), Évêque de Poitiers, inhumé dans la chapelle de son château de Dissay, près de Poitiers.
Catherine d'Amboise (née en 1450), Dame de Linières, qui épousera en 1474 Tristan III de Clermont-Lodève ou Pierre de Castelnau-Caylus dit Tristan de Castelnau (mort en 1497), Baron de Castelnau et de Clermont-Lodève (fils de Pons de Castelnau et de Catherine Clermont-Lodève).
Georges Ier d'Amboise (1460-25 mai 1510), archevêque de Narbonne, archevêque de Rouen et cardinal, puis Premier-ministre de Louis XII, inhumé dans la cathédrale de Rouen où l'on voit encore son tombeau.
Madeleine d'Amboise (1461-1497), Abbesse de Charenton et de Saint Menoux, au diocèse de Bourges,
Marie d'Amboise (morte en 1462) qui épousera Jean III de Hangest (mort en 1490), Seigneur de Genlis,
Anne d'Amboise qui épousera : le dimanche 22 juin 1473 Jacques de Chazeron (né en 1447, fils de Jean de Chazeron et de Catherine d'Apchier) ; Jean III de Hangest, seigneur de Genlis (fils de Jean II de Hangest et de Marie de Sarrebruck),
Charlotte d'Amboise (morte en juin 1497), Prieure de Poissy,
Françoise d'Amboise qui épousera Louis de Chalon-Arlay (1448-1476), Seigneur de Châtel-Guyon, Religieuse à Fontevraud.
Plusieurs intimes de Louis XI ou Louis XII, de nombreux religieux au sommet de la hiérarchie ecclésiastique. Et parmi les garçons, plusieurs interviennent, les armes à la main... ou non, dans les Guerres d'Italie.
trisaïeux | bisaïeux |
grands-parents |
parents |
|
Hugues d'Amboise Seigr de Chaumont & Saint-Vérain ✝ 1415 à Azincourt |
Hugues III d'Amboise Seigr de Chaumont |
Pierre d'Amboise Seigneur de Chaumont 1408-1473 |
Hugues d'Amboise |
Barbe d'Amboise
|
& | ||||
Marguerite de Joinville ✝1416 | ||||
- - - - - - - - - - - - | & | |||
Guillaume III Guénand Seigr des Bordes ✝1396 en Bulgarie |
Jeanne Guénand |
|||
& | ||||
Annette d'Amboise ✝ ? | ||||
- - - - - - - - - - - - | - - - - - - - - - - - - | & | ||
Jean III Seigr de Bueil Château Fromont ✝±1390 |
Jean IV, |
Anne De Bueil |
||
& | ||||
Jeanne d'Avoir dame d'Auvergne ✝ ? | ||||
- - - - - - - - - - - - | & | |||
Béraud de Mercoeur dauphin ✝ 1399 |
Marguerite d'Auvergne |
|||
& | ||||
Marguerite comtesse de Sancerre ✝ 1418 | ||||
- - - - - - - - - - - - | - - - - - - - - - - - - | - - - - - - - - - - - - | mariés en 1484 | |
Guillaume Raymond de Lescun ✝ ? |
Arnaud Guillaume |
Jean de Lescun, |
Madeleine |
|
& | ||||
Blanche de Castelnau ✝ ? | ||||
- - - - - - - - - - - - | & | |||
Jean III d'Armagnac ✝ ? |
Annette d'Armagnac de Termes |
|||
& | ||||
Jeanne Corneillan ✝ ? | ||||
- - - - - - - - - - - - | - - - - - - - - - - - - | & | ||
Tommaso III del Vasto March. de Monferrat ✝ 1416 |
Lodovico I del Vasto |
Margherita de Saluces ✝ 1478 |
||
& | ||||
Marguerite de Roucy ✝ 1419 | ||||
- - - - - - - - - - - - | & | |||
Giovanni G Paleologo marquis ✝ 1445 |
Isabella Paleologa del Monferrato |
|||
& | ||||
Jeanne de Savoie ✝ 1460 |
04-2022 - Recherche A.Dh
Sources
Gallica.fr (dessin de Louis Boudan)
Marc de Seyssel-Cressieu (La Maison de Seyssel…)
Wikipedia (Maison d'Amboise)
http://www.histoireeurope.fr/ (fratrie de Hugues d'Amboise)
http://www.lisoisdamboise.fr/arbre-g%C3%A9n%C3%A9alogique/ (blason de Hugues d'Amboise / couleur)
Divers (sous réserves, on trouve des contradictions)
Pour les chercheurs : ressources à explorer
Archives départementales de Savoie
Sur les enfants de Jean 1er et Barbe d'Amboise
Marguerite [de Seyssel], dame de Montaimont. - SA 144, 151, 153, 155, 156, 160.
Philippe [de Seyssel], cardinal, abbé de Corbie. -. SA 148.
Sébastien [de Seyssel], abbé de Corbie, protonotaire apostolique. - SA 149, 150.
en détail
SA 149. Province de Maurienne : Titres de la Maison de La Chambre (suite.)
- Procuration générale donnée à Pierre Girard, secrétaire du comte de La Chambre, par Sébastien de La Chambre, protonotaire apostolique, premier aumônier de la reine de France et suivant ordinairement la cour en qualité d’héritier de feu le cardinal de Boulogne (1549).
SA 150. Province de Maurienne : Titres de la Maison de La Chambre (suite).
- Echange conclu entre Jean, comte de La Chambre, gentilhomme ordinaire de la chambre du roi, et Sébastien de La Chambre, abbé et comte de Corbie, son frère, qui renonce à ses droits à la succession paternelle contre deux grandes maisons avec cour et jardin, provenant de feu Charles de La Chambre, évêque de Mondovi, et situées, I’une à Paris, rues des Petits-Champs et du Pélican, l’autre à Lyon sur la Saône, grand’rue Saint-Georges (1551).
SA 151. Province de Maurienne : Titres de la Maison de La Chambre (suite).
- Transaction passée entre Jean, comte de La Chambre et de L’Heuille, vicomte de Maurienne, et Charles de Seyssel, baron d’Aix, de La Bâtie et de Chautagne, son frère, auquel sont cédés en qualité d’héritier de Francoise de La Chambre, dame d’Aix, sa tante, tous les droits sur le comté d’Armagnac à soutenir contre Antoine, roi de Navarre, duc de Vendôme (1560).
- Pièces du procès intenté contre Jean, comte puis marquis de La Chambre, par ses sœurs, Marguerite et Etienne de La Chambre qui sollicitent le payement de 12 000 francs légués par leur père (1562-1578).
- Procuration passée en faveur de Jean, marquis de La Chambre, par Barbe d’Amboise, comtesse douairière de La Chambre, dame de Chamoux et des Hurtières, afin de réclamer au seigneur d’Aubijoux, père de cette dernière, la dot qui lui avait été constituée (1565).
- Transaction et arrêts du Grand Conseil du roi touchant le partage des biens de la maison de Listenois : la seigneurie de Vitry est cédée en raison de la plus-value de la terre d’Arc en Barrois par Antoine de Vienne dit de Bauffremont, sieur de Listenois, à Jean, marquis de La Chambre, et à Gaspard de Saulx-Tavannes (1568-1572).
- Lettres de membres de la familIe de La Chambre (1550 environ 1599).
SA 151. Province de Maurienne : Titres de la Maison de La Chambre (suite).
- Pièces du procès intenté contre Jean, comte puis marquis de La Chambre, par ses sœurs, Marguerite et Etienne de La Chambre qui sollicitent le payement de 12 000 francs légués par leur père (1562-1578).
- Acte de donation à cause de mort, consenti par Barbe d’Amboise, comtesse douairière de La Chambre, qui céde en particulier sa vaisselle d’argent à ses filles Béatrix de La Chambre, comtesse de la Gruuthuse, Etienne(ette) de La Chambre, comtesse de Bene, et Marguerite de La Chambre (1574).
- Lettres de membres de la familIe de La Chambre (1550 environ 1599).
SA 152. Province de Maurienne : Titres de la Maison de La Chambre (suite).
- Partage des biens meubles provenant de Barbe d’Amboise, douairiére de La Chambre, entre Jean, marquis de La Chambre, et ses sœurs (1575).
- Pièces du procès intervenu devant le Sénat de Savoie pour l’hoirie de Barbe d’Amboise, douairiére de La Chambre, entre ses héritiers (1581-1594).
SA 153. Province de Maurienne : Titres de la Maison de La Chambre (suite).
- Pièces du procès intervenu entre Marguerite de La Chambre, d’une part, et Jean- Louis, marquis de La Chambre, puis par Pierre, marquis de La Chambre, d’autre part, à propos de la succession de Barbe d’Amboise, leur mère et aïeule (1593-1605).
SA 156. Province de Maurienne : Titres de la Maison de La Chambre (suite).
- Pièces du procès intenté par Pierre, marquis de La Chambre, à Marguerite de La Chambre et à Charles Dufour, dépositaire des meubles provenant de I’hoirie de Barbe d’Amboise, a propos de ce mobilier, dossier comprenant une bulle du pape Paul V (1609-1613).
SA 160. Province de Maurienne : Les Hurtières (suite).
- Procédure intervenue entre Jean-Louis, marquis de La Chambre, et Marguerite de La Chambre et consorts a cause des détériorations subies par les châteaux de Chamoux et des Hurtiéres, s.d. (fin du … s.).
Avouons-le : parmi les 12 enfants de Jean et Barbe, cette page ne s'intéresse qu'aux filles et garçons liés d'une façon ou d'une autre à Chamoux.
Ces lignes doivent presque tout à Marc de Seyssel-Cressieu, et aux Archives du château de Musin dont il disposait (tout début XXe siècle)
Marguerite de Seyssel dite de La Chambre, est désignée au codicille de son père, en 1543, comme légataire d'une somme de 12 000 livres tournois. Ce fut vraisemblablement pour exécuter ce legs que, par acte daté de Chambéry, le 14 mai 1564 (Archives de Musin), Jean, comte de La Chambre, chevalier de l'ordre du roi, son frère, s'engagea à lui payer, à elle et à sa sœur Etiennette, une pension annuelle de 300 écus. Cette pension était hypothéquée sur les revenus de la seigneurie de La Rochette et, le 8 août 1565, les demoiselles de La Chambre, n'ayant pas été payées, firent saisir ces revenus (Archives de Musin).
A la suite d'un accord signé entre les parties le 6 avril 1566 et exécuté le 15 mai de la même année, Marguerite et Etiennette de Seyssel-La Chambre reçurent de leur frère la baronnie de Montaymont en paiement de cette somme (Archives de Musin). Marguerite prit alors le titre de dame de Montaymont ; Elle rendit cette seigneurie, le, 1er avril 1570, à son neveu Jean-Louis, marquis de La Chambre, contre le paiement d'une somme de 26 500 livres. (Archives de Musin).
Elle fut, comme ses soeurs, fille d'honneur de Catherine de Médicis.
Le 11 février 1574, elle reçut de Barbe d'Amboise, sa mère, la donation d'une somme, de 10 000 livres tournois, payable après son décès, et cela moyennant la renonciation de ses droits à sa succession; mais, quand survint cette mort, elle refusa d'entrer en jouissance de la donation et prétendit retirer sa légitime, en alléguant qu'elle n'avait accepté cet arrangement que par déférence pour sa mère qui était fort âgée et dans «un grand état de décrépitude». Cela occasionna un procès qui fut jugé en 1578 et où Marguerite obtint gain de cause (Archives de Musin).
Marguerite de Seyssel-La Chambre ne se maria pas. Elle vécut auprès de sa mère tant à Chamoux qu'à Chambéry et ce fut dans cette dernière ville qu'elle se fixa après le décès de Barbe d'Amboise. Elle y testa le 22 mai 1610 (Archives de Musin). Elle laissa 2000 livres à Charles-Emmanuel, comte de La Chambre, et à Charles-Emmanuel, marquis d'Aix, ses neveux, et institua légataire universelle Marguerite de Seyssel-La Chambre, sa nièce et filleule.
Marguerite de La Chambre, dame de Montaymont, mourut à Chambéry, le 28 juin 1614, vers les onze heures et demie du soir, dans la maison de honnête Claude Sendrat (Manuscrit Comnène). Conformément à sa volonté, elle fut ensevelie dans l'église des religieuses de Sainte-Claire. Son tombeau se trouvait dans le chœur de cette église, du côté de l'Èvangile (Archives de Musin).
seigneur et baron d'Aix, de Châtillon, de Meillonnas et de La Bâtie-Seyssel, seigneur de Villeneuve, dé La Truchère, de Crest, de Conflans, etc., chevalier du grand ordre de France, gentilhomme de la Chambre des rois Henri II, François II et Charles IX, capitaine des galères du roi de France, capitaine d'une compagnie de. 50 lances des ordonnances du roi de France,lieutenant général et gouverneur pour le duc de Savoie en Bresse, Bugey et Valromey, colonel de dix compagnies de gens de pied pour le duc de Savoie.
Charles de Seyssel, troisième fils de Jean, comte de La Chambre, et de Barbe d'Amboise, hérita de la baronnie d'Aix et de la presque totalité des biens de la branche aînée des Seyssel, par le testament de sa
tante, veuve, de Gabriel de Seyssel, baron d'Aix.
Il est le premier de la 3ème branche/dite « des marquis d'Aix », qui releva aussi le titre de marquis de La Chambre à l'extinction de la deuxième branche de la maison de Seyssel.
[Après des années de bons et loyaux services (voir ses titres militaires), il se marie.]
"Charles de Seyssel rentra alors à Paris et ce fut dans cette ville, le 26 décembre 1569 (7), que fut signé le contrat de son mariage avec Madeleine d'Avaugour la jeune.
A la cérémonie assistaient Barbe d'Amboise, comtesse de La Chambre, mère du fiancé ; Louis de La Chambre, chevalier de Saint-Jean-de-Jérusalem, conseiller et premier aumônier de la reine, cardinal et abbé de Vendôme, son frère; Béatrix de La Chambre, dame de La Gruuthuse, sa soeur; Pierre Versoris, avocat au Parlement; Madeleine d'Avaugour l'aînée, soeur de la fiancée; François d'Avaugour, seigneur de Courtalain, comte de Château vilain, son frère et tuteur, et plusieurs autres personnes de distinction. Charles de Seyssel s'intitule dans cet acte : comte de Seyssel, seigneur et baron d'Aix, chevalier de l'ordre, capitaine de cinquante hommes d'armes des ordonnances du roi et colonel de dix compagnies de gens de pied pour le duc de Savoie (Archives de Musin).
Mais ce mariage ne dura guère que trois mois, car Charles de Seyssel mourut assassiné à Paris en avril 1570. L'opinion publique et la famille du défunt accusèrent deux membres de la maison de Mouxy qui avaient eu, avec le baron d'Aix, de graves différends. La chose ne fut pas absolument prouvée, mais les neveux de la victime crurent devoir venger dans le sang des Mouxy la mort de leur oncle.
Il fut abbé et comte de Corbie, et Henri II qui, par son mariage avec Catherine de Médicis, était devenu son proche parent, (…) le nomma surintendant de ses affaires et lui donna la charge de grand aumônier de la Cour (Archives de Musin).
A Diane de Poitiers, duchesse de Valentinois, il lègue sa maison de Paris, sise auprès de l'église Saint-Honoré, et lui recommande sa mère, ses frères, ses soeurs et les plus pauvres prélats de France.
A Barbe d'Amboise, sa mère, il donne son petit diamant et sa litière, avec les mulets affectés «au service d'icelle», et la charge d'employer une somme de trois cents écus, qui lui sera remise, à plusieurs œuvres pies et notamment à la réparation de la chapelle Sainte-Anne et Notre-Dame de Lorette au château de
Chamoux.
Le 16 avril 1555, ses héritiers universels vendirent à Barbe d'Amboise, leur mère, la vaisselle d'argent qui provenait de sa succession. (Archives de Musin).
"Attachée à la personne de la Reine de France", Marc de Seyssel-Cressieu dit qu'elle vivait auprès de sa mère, au château de Chamoux et à Chambéry, au moment de son mariage [en 1573].
(1540 - 1580)
Elle épouse en 1558 René, Seigneur de Montmirail, Authon, Labazoche, baron de Bruges de la Gruthuse, Prince d'Esthinruse († Bruges,1572). René est le petit-fils de Louis de Bruges de la Gruthuse, habile diplomate et grand bibliophile5.
Elle accouche en janvier 1759 d'une petite fille, Catherine de Bruges de la Gruthuse, qui a eu 5 maris : elle épouse en 1574 Louis de La Baume, chevalier de l'ordre de Savoie; Achille de l'Hospital en 1615; en troisièmes noces, Charles de Messey; en quatrièmes noces, Scipion de Champier; en cinquièmes noces, le 30 avril 1621, René de la Haye! (Elle meurt en 1630, à 71 ans)
Béatrix est désignée dans certains actes sous son nom d'épouse : Madame de la Gruthuse.
Elle a fréquenté le château de Chamoux au moins vers 1557-59 (sa mère était alors en voyage6).
Recherches et transcription 2012 - 2014 A.Dh
Sources bibliographiques
sur le site : Gallica.fr (BNF)
1- la Maison de Seyssel, ses origines, sa généalogie, son histoire p.235-236 - Marc de Seyssel-Cressieu
2- la Maison de Seyssel, ses origines, sa généalogie, son histoire p.291 - Marc de Seyssel-Cressieu
3- la Maison de Seyssel, ses origines, sa généalogie, son histoire p.228 - Marc de Seyssel-Cressieu
4- la Maison de Seyssel, ses origines, sa généalogie, son histoire p.236 - Marc de Seyssel-Cressieu
5- sur Gallica - Recherches sur Louis de Bruges, seigneur de la Gruthuyse... p.11 par Joseph. B. B. Van Praet (1754-1837) Édition : 1831. Ses livres passèrent à son fils Jean ; dans l'inventaire de la bibliothèque de Blois, dressé en 1544, lorsque François Ier la fit transporter à Fontainebleau, les livres de Gruthuyse furent confondus avec ceux de Louis XI, de Charles VIII et de Louis XII.Sur les alliances matrimoniales : p.13 et 81.
6- Lettres de M. de Cottarel à Barbe d'Amboise, 1557-1559 (ADS SA 150)
Pour les chercheurs : ressources à explorer
Archives départementales de Savoie
Sur les enfants de Jean 1er et Barbe d'Amboise
Marguerite [de Seyssel], dame de Montaimont. - SA 144, 151, 153, 155, 156, 160.
Philippe [de Seyssel], cardinal, abbé de Corbie. -. SA 148.
Sébastien [de Seyssel], abbé de Corbie, protonotaire apostolique. - SA 149, 150.
en détail
SA 149. Province de Maurienne : Titres de la Maison de La Chambre (suite.)
- Procuration générale donnée à Pierre Girard, secrétaire du comte de La Chambre, par Sébastien de La Chambre, protonotaire apostolique, premier aumônier de la reine de France et suivant ordinairement la cour en qualité d’héritier de feu le cardinal de Boulogne (1549).
SA 150. Province de Maurienne : Titres de la Maison de La Chambre (suite).
- Echange conclu entre Jean, comte de La Chambre, gentilhomme ordinaire de la chambre du roi, et Sébastien de La Chambre, abbé et comte de Corbie, son frère, qui renonce à ses droits à la succession paternelle contre deux grandes maisons avec cour et jardin, provenant de feu Charles de La Chambre, évêque de Mondovi, et situées, I’une à Paris, rues des Petits-Champs et du Pélican, l’autre à Lyon sur la Saône, grand’rue Saint-Georges (1551).
SA 151. Province de Maurienne : Titres de la Maison de La Chambre (suite).
- Transaction passée entre Jean, comte de La Chambre et de L’Heuille, vicomte de Maurienne, et Charles de Seyssel, baron d’Aix, de La Bâtie et de Chautagne, son frère, auquel sont cédés en qualité d’héritier de Francoise de La Chambre, dame d’Aix, sa tante, tous les droits sur le comté d’Armagnac à soutenir contre Antoine, roi de Navarre, duc de Vendôme (1560).
- Pièces du procès intenté contre Jean, comte puis marquis de La Chambre, par ses sœurs, Marguerite et Etienne de La Chambre qui sollicitent le payement de 12 000 francs légués par leur père (1562-1578).
- Procuration passée en faveur de Jean, marquis de La Chambre, par Barbe d’Amboise, comtesse douairière de La Chambre, dame de Chamoux et des Hurtières, afin de réclamer au seigneur d’Aubijoux, père de cette dernière, la dot qui lui avait été constituée (1565).
- Transaction et arrêts du Grand Conseil du roi touchant le partage des biens de la maison de Listenois : la seigneurie de Vitry est cédée en raison de la plus-value de la terre d’Arc en Barrois par Antoine de Vienne dit de Bauffremont, sieur de Listenois, à Jean, marquis de La Chambre, et à Gaspard de Saulx-Tavannes (1568-1572).
- Lettres de membres de la familIe de La Chambre (1550 environ 1599).
SA 151. Province de Maurienne : Titres de la Maison de La Chambre (suite).
- Pièces du procès intenté contre Jean, comte puis marquis de La Chambre, par ses sœurs, Marguerite et Etienne de La Chambre qui sollicitent le payement de 12 000 francs légués par leur père (1562-1578).
- Acte de donation à cause de mort, consenti par Barbe d’Amboise, comtesse douairière de La Chambre, qui céde en particulier sa vaisselle d’argent à ses filles Béatrix de La Chambre, comtesse de la Gruuthuse, Etienne(ette) de La Chambre, comtesse de Bene, et Marguerite de La Chambre (1574).
- Lettres de membres de la familIe de La Chambre (1550 environ 1599).
SA 152. Province de Maurienne : Titres de la Maison de La Chambre (suite).
- Partage des biens meubles provenant de Barbe d’Amboise, douairiére de La Chambre, entre Jean, marquis de La Chambre, et ses sœurs (1575).
- Pièces du procès intervenu devant le Sénat de Savoie pour l’hoirie de Barbe d’Amboise, douairiére de La Chambre, entre ses héritiers (1581-1594).
SA 153. Province de Maurienne : Titres de la Maison de La Chambre (suite).
- Pièces du procès intervenu entre Marguerite de La Chambre, d’une part, et Jean- Louis, marquis de La Chambre, puis par Pierre, marquis de La Chambre, d’autre part, à propos de la succession de Barbe d’Amboise, leur mère et aïeule (1593-1605).
SA 156. Province de Maurienne : Titres de la Maison de La Chambre (suite).
- Pièces du procès intenté par Pierre, marquis de La Chambre, à Marguerite de La Chambre et à Charles Dufour, dépositaire des meubles provenant de I’hoirie de Barbe d’Amboise, a propos de ce mobilier, dossier comprenant une bulle du pape Paul V (1609-1613).
SA 160. Province de Maurienne : Les Hurtières (suite).
- Procédure intervenue entre Jean-Louis, marquis de La Chambre, et Marguerite de La Chambre et consorts a cause des détériorations subies par les châteaux de Chamoux et des Hurtiéres, s.d. (fin du … s.).
À partir de 1544
- IIIe comte, puis 1er marquis de La Chambre,
- comte de l'Hueille,
- vicomte de-Maurienne,
- baron de Cuines, des Villars et d'Hurtières,
- seigneur de La Rochette, de Chamoux, de Montaymont, d'Avrieux, de Pontamafrey, de La Ferté-Calderon, etc.,
- prince d'Orange,
- lieutenant commandant la compagnie du duc de Savoie en France,
- chevalier des grands Ordres de Savoie et de France,
151. à 1582
Jean II de Seyssel - La Chambre,
Marquis de La Chambre, Vicomte de Maurienne, Prince d'Orange,
Chevalier des Grands Ordres de l'Annonciade et de Saint-Michel
Il épouse Aymée de la Baume en 1576.
Ils ont 8 enfants : 4 garçons, 4 filles.
Jean de Seyssel, marquis de La Chambre, prince d'Orange, meurt en 1582.
Par son testament de 1577 fait à Chambéry, il choisit d'être inhumé dans le chœur de l'église de Notre-Dame des Carmes à La Rochette. Il institue héritier universel son fils aîné, Jean-Louis de Seyssel-La Chambre.
En fait, le marquisat de La Chambre et les nombreux fiefs qui l'accompagnaient vont passer successivement à trois de ses fils, Jean-Louis, mort en 1595; Pierre, en 1614; Charles-Emmanuel, en 1620; puis à sa fille Louise en 1629.
Puis, malgré le nombre confortable des enfants de Jean et Aimée, il n'y eut plus de successeurs : la branche "cadette" Seyssel - de la Chambre allait s'éteindre.
Quand Jean II reçoit l'héritage familial, la Savoie traverse des années très noires.
Charles III de Savoie (né en 1486), a succédé à son demi-frère Philibert II en 1504 ; au bout d'un long règne, quand il meurt en 1553, après 18 ans d'exil, dépouillé par les Français, les Bernois, les Genevois, il ne conserve que Nice et Verceil.
- en 1535 : Calvin s'est installé à Genéve, capitale du protestantisme
- en 1536 : les troupes bernoises envahissent le Chablais.
- de 1536 à 1559, la Savoie est occupée par François Ier, roi de France (époux de Louise de Savoie, la fille de Philippe sans terre : encore un cousin par alliance).
En effet, les États (Bourgogne, Milan…) auxquels pouvaient s'allier les cousins de Charles III ou son père Philippe "sans terre", avaient disparu, absorbés dans les nouveaux royaumes. Et entre ces royaumes (la France, les États de Charles Quint) qui se menaçaient, la Savoie était priée de s'aligner sur l'un ou l'autre, au moment où le Roi de France cherchait à prendre le Piémont et le Milanais pour protéger ses frontières. Or, Charles III n'avait pas bien choisi son camp…
Les Savoyards de tous rangs se plient à la nécessité, d'autant que les réformes apportées à l'administration permettent de "moderniser" l'État. Un Parlement est institué à Chambéry, précurseur du Sénat de Savoie.
Le prince héritier Emmanuel-Philibert peut songer à poursuivre d'autres voies que le gouvernement de la Savoie!
Il s'illustre en effet pour le compte des "Espagnols" dans les batailles qui opposent les armées du Roi de France (maintenant, Henri II) et celles de l'Empereur (maintenant Philippe II).
La France est dominée, et, au traité de Cateau-Cambrésis, le 3 avril 1559, la Savoie et le Piémont sont rendus au duc Emmanuel-Philibert, qui épouse de surcroît Marguerite de France, fille de François 1er.
C'est donc dans cette période que vit Jean II de Seyssel-La Chambre…
Les archives nous montrent un grand seigneur accaparé par les procès, les problèmes de gestion…
Marc de Seyssel-Cressieu1 nous propose un autre visage : celui d'un intercesseur, qui put négocier avec "l'envahisseur".
"Jean de Seyssel est cité au nombre des personnages influents qui postulèrent auprès de l'amiral de Chabot, gouverneur de Bresse, Bugey, Valromey et Savoie, pour obtenir de lui la libre réunion des États généraux à Chambéry. Cette autorisation fut accordée et les trois ordres s'assemblèrent au couvent de Saint-François, le 19 mai 1546, pour rédiger leurs doléances et les faire porter au roi de France par deux ambassadeurs ou députés.
Cet appel à la générosité du plus chevaleresque des rois fut couronné de succès et les Savoyards n'eurent plus qu'à se louer des égards du vainqueur pendant les quelques années que dura encore l'occupation française."
Image un tantinet idyllique pour un roi de France guerrier, qui n'hésite pas à chasser le gouvernement en place d'un État voisin pour des raisons stratégiques, et à imposer ses lois. Et comment croire que la circulation des troupes ait été indolore pour les populations locales ?
Jean Il est décoré de l'ordre de l'Annonciade en Savoie et de celui de Saint-Michel en France.
Ce qui l'amène à rédiger officiellement en 1562 une déclaration (déposée aux A.D.S), qui dit ne pas vouloir contrevenir à la fidélité due au duc de Savoie par le serment qu’il doit prêter au roi de France dont il a reçu le collier de l’ordre de Saint-Michel.
On comprend sa protestation de fidélité au Roi ET au Duc…
La seigneurie de La Chambre avait été érigée en comté par Louis duc de Savoie en 1456.
En 1562, Jean II de La Chambre, fils de Jean 1er, obtient d'Emmanuel-Philibert son érection en marquisat.
Il faut renouveler l'investiture des fiefs* ; à cette occasion, le Duc Emmanuel-Philibert rappelle divers droits accordés aux précédents Comtes de la Chambre, qui font mesurer l'ampleur des droits féodaux, et la variété des activités rémunératrices dans les domaines agricoles et miniers des La Chambre**
Jean 1er a institué Jean II, son fils aîné, son légataire universel.
Le nouveau comte hérite aussi des droits à la succession de la demi-sœur de son père, Françoise de Seyssel-La Chambre, baronne d'Aix, morte sans enfant mâle, sur les biens des maisons de Châlon et d'Armagnac.
Il est également héritier par sa mère de la succession de Boulogne.
Belles promesses !
Jean hérite donc de la principauté d'Orange de Françoise de Seyssel-La Chambre. Un arrêt du Parlement de Grenoble a reconnu la possession de cette principauté à la maison de Seyssel-La Chambre en 1543.
Car, d'autres prétendants sont sur les rangs, sous prétexte de loi salique, et ils sont puissants !
Kyrielle de nouveaux procès, pour un résultat médiocre :
"La maison de Seyssel-La Chambre ne posséda donc la principauté d'Orange, d'une manière effective, que pendant peu d'années, mais elle ne cessa jamais de revendiquer ses droits sur cette seigneurie et affirmait, sans cesse, que les Nassau, abusant de leur situation de stathouders de Hollande, s'en étaient emparés « manu militari » et au mépris des arrêts de la Cour souveraine."1
Cependant, les procès pour la Principauté, ajoutés aux procès engagés pour défendre tout aussi vainement des droits à la succession d'Anne de Boulogne, entrainent des frais très importants, pour lesquels Jean doit emprunter lourdement : le Duc de Savoie lui sert de caution.
Mais la fortune familiale en sort très entamée.
Jean a vendu des biens : un banquier de Montmeillant lui achète la baronnie d'Epierre et de Saint-Rémy en 1576 ; son fils détient les revenus de l'Huïlle et de la Rochette…***
2012- Recherche et transcription A.Dh.
Notes
* A l'occasion de la création de ce marquisat - écrit Marce de Seyssel-Cressieu - Jean de Seyssel eut même à demander une nouvelle investiture de ses fiefs. Elle lui fut donnée à Turin le 15 mars 1566, pour le marquisat de La Chambre « nouvellement érigé en tel titre », le vicomté de Maurienne, le comté de l'Hueille, les baronnies de Châteauneuf des Villars et de Cuines, les seigneuries de la ville, château et mandement de La Rochette, de Chamoux, d'Hurtières, d'Epierre, de Saint-Remy, de Montaymont, de Pontamafrey, d'Avrieux et de la maison forte d'Aiguebelle ainsi que pour toutes les concessions d'exploitation de mines faites à ses prédécesseurs.
** Voir le rappel des divers privilèges accordés aux précédents Comtes de la Chambre : la Maison de Seyssel, ses origines, sa généalogie, son histoire p. 247 - Marc de Seyssel-Cressieu.
*** Félix Bernard (Le Pays de Montmayeur…, 1971, p.64-65)
Sources bibliographiques et iconographiques
Site Gallica.fr (BNF)
1- la Maison de Seyssel, ses origines, sa généalogie, son histoire p. 239 et p.243 - Marc de Seyssel-Cressieu
2- Portrait de Jean II de Seyssel-la Chambre. Avec nos remerciements chaleureux à Jean de Seyssel (Doc JFDh)
Archives départementales de Savoie
3- (SA 142. Province de Maurienne : La Chambre (suite). Déclaration de Jean, comte de La Chambre, qui dit ne pas vouloir contrevenir à la fidélité due au duc de Savoie par le serment qu’il doit prêter au roi de France dont il a reçu le collier de l’ordre de Saint-Michel (1562).)
Publications
- Histoire de la Savoie Henri Ménabréa (La Fontaine de Siloe 1990)
Pour les chercheurs : Ressources à explorer
Archives départementales de Savoie
Trésor des Chartes des Ducs de Savoie (pièces restituées du fonds des Archives de Cour - Archivio di Stato di Torino)
Cote : FR.AD073.SA 1-25
Jean II, seigneur de La Chambre, vicomte de Maurienne. - SA 42, 43, 44, 59, 141, 145.
Jean [II de Seyssel], comte puis premier marquis de La Chambre, vicomte de Maurienne. - SA 34, 36, 42, 47, 55, 56, 144, 146, 148 à 152. Mariage : 149
En détail
SA 34 - Pièces du procès intenté par François de Seyssel, seigneur d'Aiguebelle et de Châtillon, gouverneur du Pont-d'Ain, héritier de Claude de Seyssel, son frère, contre Jean, marquis de La Chambre, et François de La Chambre pour le payement de plusieurs créances (1571).
( Procès intentés devant le Sénat de Savoie contre Jean, marquis de La Chambre, par son frère, François de Seyssel, baron d'Aix, et par Charles de Seyssel, seigneur d'Artemare, à propos de legs faits par feu Jean, comte de La Chambre, et par Françoise de Seyssel, baronne d'Aix (1570-1571).)
SA 35 Titres de la Maison de Seyssel
- Pièces du procès intenté par Jean de Seyssel, marquis de La Chambre, à François de Seyssel, baron puis marquis d'Aix, à propos de l'hoirie de feu Charles de Seyssel, baron d'Aix, leur frère (1570-1592).
SA 36 Titres de la Maison de Seyssel
- Pièces du procès soutenu devant de parlement le Paris entre Jean, comte de La Chambre, prince d'Orange, fils de feu Jean, comte de La Chambre, et son frère, Charles de Seyssel, baron d'Aix, au sujet de la succession de Françoise de La Chambre, dame d'Aix (1553-1558).
SA 37 Titres de la Maison de Seyssel (la succession à la Principauté dOrange)
- Transaction passée entre Louis, comte de La Chambre, vicomte de Maurienne, et Françoise, sa fille, femme de Gabriel de Seyssel, baron d'Aix, de la Bâtie et de Meillonnas, au sujet de leurs droits à la succession de la principauté d'Orange, hérités de Jeanne de Chalon, femme dudit comte de La Chambre (1491, 5 janvier).
- Transaction entre Françoise de La Chambre, femme de Gabriel de Seyssel, baron d'Aix, et Philiberte de Luxembourg, princesse d'Orange, mère et tutrice de Philibert de Chalon, prince d'Orange, comte de Tonnerre, au sujet de la dot de 60 000 livres, jadis constituée par Jean, comte d'Armagnac en faveur d'Eléonore d'Armagnac, femme de Louis de Chalon, prince d'Orange, et aïeule de la dite Françoise de La Chambre, copie (1504, 8 novembre).
SA 42 - Chamoux - Rôle des biens proposés par Jean, prince d'Orange, comte de La Chambre, pour que soit constituée la légitime due à Louise et Charlotte de La Chambre, filles du baron de Chamoux (1558).
SA 47 - Procès intenté devant le Parlement de Chambéry puis le Sénat de Savoie par Jean, comte puis marquis de La Chambre, vicomte de Maurienne, qui demande la restitution de la baronnie de Châteauneuf, à Louise et Charlotte de La Chambre, filles et héritières de Louis de La Chambre, baron de Châteauneuf (1554-1581).
SA 55 - La Rochette
- Arrêt prononcé par le parlement de Chambéry à la requête de Jean, prince
d'Orange, comte de La Chambre, contre les syndics et habitants de La Rochette qui se livrent à des déboisements (1558).
- Pièces du procès soutenu par Jean, marquis de La Chambre, contre Antoine Charrière, fermier de la leyde et du petit péage du sel de Montmélian, à cause des prétentions de ce dernier à percevoir le péage des charges et voitures passant sur le chemin public de La Croix d'Aiguebelle à La Rochette (1578).
- Vente par Jean, marquis de La Chambre, comte de L'Heuille, vicomte de Maurienne, stipulant aussi au nom d'Aimée de la Baume, marquise de La Chambre et d'Aix, sa femme, à Maurice Grand, marchand de Montmélian, des moulins à deux roues, dits les moulins de la ville, à La Rochette moyennant 400 écus d'or au coin du roi de France (1579).
- Contrat de ferme des revenus du fief de La Rochette, consenti pour huit ans par Aimée de la Baume, marquise de La Chambre, comtesse de L'Heuille, dame de La Rochette, à François Vectier, procureur au Sénat de Savoie (1586).
- Procès soutenu contre ladite marquise de La Chambre devant la Chambre des Comptes par le procureur patrimonial pour défaut de prise de l'investiture et du payement des laods dus pour les seigneuries de L'Heuille et de La Rochette (1586).
SA 56 La Rochette (suite).
- Pièces du procès intenté devant le Parlement de Chambéry puis le Sénat de Savoie par Jean, comte puis marquis de La Chambre, vicomte de Maurienne, seigneur de La Rochette, contre les syndics, conseillers et manants de la paroisse de Presle au sujet des redevances de bannerie et de champerie à lui dues à cause de la seigneurie de La Rochette (1562-1582).
SA 142. Province de Maurienne : La Chambre (suite).
Déclaration de Jean, comte de La Chambre, qui dit ne pas vouloir contrevenir à la fidélité due au duc de Savoie par le serment qu’il doit prêter au roi de France dont il a reçu le collier de l’ordre de Saint-Michel (1562).
SA 144. Province de Maurienne (suite) 1 : Maurienne en général et de Bessans à Termignon. Liste des fiefs et localités : Bessans, Chamoux, La Cachette (à Albiez-le-Vieux), Cuines, Lanslebourg et Lansvihard, Les Hurtières, les Villards, Montaimont, Montgellafrey, Orelle, Pontamafrey, Saint - Georges - d’Hurtières, Saint - Jean - d’Arves, Saint-Jean-de-Maurienne, Saint-Julien-de-Maurienne, Saint-Martin-la-Porte, Saint-Michel-de- Maurienne, Saint-Rémy.
Pièces du procès intenté devant le Sénat de Savoie par Jean, marquis de La Chambre, vicomte de Maurienne, puis soutenu par son fils et héritier, Jean-Louis, marquis de La Chambre, vicomte de Maurienne, grand chambellan de S.A., contre Marguerite de La Chambre, héritière de dame Etienne de La Chambre, comtesse de Châtillon-en-Dombes et de Pont-de-Veyle, en vue de contraindre Marguerite de La Chambre à céder la terre de Montaimont, qu’elle détient pour assurance d’un legs, contre l’offre de lui verser 24 000 livres tournois (1581-1589).
SA 146 Province de Maurienne : Titres de la Maison de Chambre (suite).
Lettres adressées à la Maison de la Chambre par François Ier, roi de France, Sigismond d’Este, Pierre de Lambert, évêque de Maurienne, F.A. Milliet de Challes, archevêque de Tarentaise, et quelques parents des La Chambre Saulx, [Tavannes] Vienne, Montmayeur-Brandis (1522-1664)
SA 149. Province de Maurienne : Titres de la Maison de La Chambre (suite.)
- Contrat de mariage conclu entre Jean, comte de la Chambre, vicomte de Maurienne, et Aimée de la Baume, fille de Jean de la Baume, comte de Montrevel, gouverneur et lieutenant général pour le roi de France en tous les pays de Savoie, Bresse, Bugey et Valmorey, fait a Bourg-en-Bresse dans la maison et logis dudit comte de Montrevel, copie authentique (1546, 6 décembre).
- Pièces du procès intenté par Louis de La Fayette, chevalier, au nom d’Anne de Vienne, sa soy disant sa femme, auparavant religieuse, contre Jean, comte de La Chambre et Gaspard de Saulx, seigneur de Tavannes, au nom de leurs femmes, Aimée et Françoise de la Baume, et aussi contre les tuteurs des mineurs de Sombernon à propos de la succession de François de Vienne et de Benigne de Grandson (1547- 1549).
SA 150. Province de Maurienne : Titres de la Maison de La Chambre (suite).
- Mémoires produits par la Maison de La Chambre pour soutenir ses droits a la principauté d’Orange. et aus autres biens provenant de la Maison de Chalon contre les ducs d’orléans- Longueville et les comtes de Nassau (XVI~ - XVII~ s.).
SA 150. Province de Maurienne : Titres de la Maison de La Chambre (suite).
Lettres patentes de Henri II, roi de France, qui prescrit de reprendre en son conseil le procès intenté par Jean, comte de La Chambre, contre les détenteurs de la baronnie de Barjac, jadis atiénée et qu’il prétend récupérer (1559).
SA 151. Province de Maurienne : Titres de la Maison de La Chambre (suite).
- Pièces du procès soutenu par Aimée de la Baume, marquise de La Chambre, contre Héléne de Tournon, veuve de Jean de la Baume, comte de Montrevel, et Françoise de La Baume, veuve de François de la Baume, comte de Montrevel, remariée à Gaspard de Saulx- Tavannes, maréchal de France (1565-1568).
SA 152. Province de Maurienne : Titres de la Maison de La Chambre (suite).
- Partage des biens meubles provenant de Barbe d’Amboise, douairiére de La Chambre, entre Jean, marquis de La Chambre, et ses sœurs (1575).
- Procuration donnée par Jean, marquis de La Chambre et d’Aix, à Aimée de la Baume, sa femme, pour prendre possession d’une maison située à Fontainebleau et provenant de Charles de La Chambre, Evêque de Mondovi (1579).
- Obligation passée par le même marquis de La Chambre pour la somme de 750 écus d’or au profit de François Brunier, marchand et bourgeois de Montmélian, en raison de la vente faite par ce dernier de draps de soie et de laine (1580).
- Pièces du procès soutenu contre ledit Jean, marquis de La Chambre, par François de Seyssel, marquis d’Aix, qui revendique ses droits sur la principauté d’Orange et le comté d’Armagnac (1580-1581).
- Procédure intentée par Jean, marquis de La Chambre, pour que lui soient restituées quatre horloges qui avaient été confiées à Sébastien Jacquier, de Chambéry, en vue de les faire réparer à Genéve (1581).
- Procès soutenu par Aimée de La Baume, marquise de La Chambre, comtesse de L’Heuille, dame de La Rochette, contre Jean-Louis, marquis de La Chambre, son fils, pour le payement de 24 000 livres dus pour la dot de Charlotte de La Chambre, sœur de ce dernier mariée a Jean-François Costa. comte de Pont-de- Veyle et de Châtillon de Dombes (1582-1583).
- Pièces du procès intervenu devant le Sénat de Savoie pour l’hoirie de Barbe d’Amboise, douairiére de La Chambre, entre ses héritiers (1581-1594).
SA 160. Province de Maurienne : Les Hurtières (suite).
Pièces justificatives de la comptabilité de châtelains des Hurtieres (1498-1517).
- Compte du revenu de l’année 1547 de la châtellenie des Hurtiéres, rendu en 1548 par Jean Pillicier,. châtelain de la baronnie des. Hurtières (1548).
- Nomination par Barbe d’Amboise, dame de Chamoux, veuve de Jean, comte de La Chambre, d’Etienne Porte en qualité de chatelain et receveur général du mandement des Hurtiéres (1551).
- Reconnaissances passées en faveur du comte de La Chambre pour des biens sis aux Mouches, paroisse du Pontet, et au mandement des Hurtières, registre de 383 ff. (1555-1556).
- Compte du revenu de la châtellenie des Hurtières, rendu pour les années 1559 et 1560 et pièces justificatives (1559-1560). ( ?)
- Sentence du Sénat de Savoie et pièces relatives à l’hypothèque passée au profit de Nicolas Robin, bourgeois d’yverdon, puis de ses héritiers sur la seigneurie des Hurtieres (1577-1594).
IR 203 - Registres des Edits-Bulles
Transcription du répertoire des matières contenues au registre
2B 3, folios 1 – 14 Edits, lettres patentes et autres actes (1559-1697) (ancienne cote : B 1418)
B 1418 Fol°1
Fol" 14 - Lettres de gentilhomme ordinaire du roy très crétien en faveur de Jean comte de la Chambre et de Leuille vicomte de Maurienne
B 1418 Fol°4
Fol" 102V" - Arrest de la chambre des comptes sur l'enthérinement des dittes lettres.
B 1418 Fol°5
Fol" 127 Edict contenant ampliation de feri& de vendanges et le pouvoir de la Chambre séante pendant les dittes fériés.
B 1424 Fol°76
Fol" 21 Autre acte de soumission fait par Messire Jean COMTE de la CHAMBRE de se présenter en l'état toutes fois et quantes qu'il en sera requis à peine de dix mille livres, et sous semblable soumission , et peine de dix mille livres de représenter aussy Me Jean DUPOL son Me d'hostel et de corps, et biens ut supra.
B 1424 Fol°101
Fol" 108 Vingt quatre actes de soumission faits par les particuliers cy après de se représenter en l'état en étant requis, ou de tenir les arrest par la ville à peine de . . . scavoir par Jean MONET, Pierre MOREL, Claude EXANTAZ d'Annessy, Messire Richard de BUSSY, Me Bernard BELLON, Benoist BERTHOD dit DALPHIN, Antoinette VINCENT et Pierre MUGNIER, Claude LUCAN, Me Philibert FOURNIER, Guillaume THEVENIN, Francois de CLERY, Jean et Georges GLAIRON frères de St Vial, Pierre BARJON, Tiévena REY, Jean HENRY dit BORRIEU, demoiselle Marie de St Point, veufve de feu Aynard de SEISSEL, sieur de St Cassin, Me Jean Louis BAUDARD, Nicolas DUPORT, escuyer Mestre d'hotel de Messire Jean Comte de la CHAMBRE, Michel SAPPEY, et Hugue RAFFIN, prisonniers, Me Claude LUCAN, Me Pierre, et Thoyas PALLUAL, Jean Antoine de PASSIS, conterolleur et Me Charles AUZANNAZ avec aussy quelques consignations faittes au greffe par quelques particuliers .
B 1424 Fol°101
Fol" 46 V° - Quittance faitte par un Francois DONGES de Viney, comme procureur de Dominique ROBIN d'HYVERDON en faveur de Messire Jean Marquis de LA CHAMBRE de la somme de cinquante escus pistolets en diminution d'interest, le dit escu pistolets à raison de quarante neuf sols tournois avec la procure ensuitte passée au dit DONGES par Me Pierre DRIVET, Notaire.
B 1426 Fol°97
Fol" 75 V° - Lettres de don de l'amande de deux cent livres à laquelle avoint été condamné Messire Charles de la CHAMBRE, chevalier de l'ordre et Philippe de la CHAMBRE, son fils envers Son Altesse, pour n'avoir satisfait à un arrest rendu contre eux au proffit d'un Léonard VERDONSEY, marchand de Lyon pour raison de la somme de sept cent soizante quatre livres trois sols au payement de laquelle ils avoint été condamnés et qu'a faute du dit payement ils tiendroint les arrests en la Conciergerie du chasteau de Chambéry n'ayant peu obéir audit arrest pour s'être trouvés occupés aux traittés de mariage de ses fillies, les dittes lettres du 13 Mars 1563.
B 1409 Fol°112
Fol" 6 V° Lettres de permission obtenues par Messire Antoine de la CHAMBRE, évêque de Belley, de Révérend Francois BACHODY, évêque de Genève, nonce du pape, avec pouvoir de légat à latere auprès d'Emanue1 Philibert de lever sur les curés et ecclésiastiques de son dioceze de Belley la somme de cinquante escus d'or pour être employés aux frais de son voyage a trente, ou il devoit aller pour le concile, étant ioint aux dittes lettres de permission des patantes d'Emanuel Philibert confirmatives des précédentes, donnant pouvoir de faire la ditte levée sur les ecclésiastiques, de les contraindre même par emprisonnement, elles sont du 24 Décembre 1562, et 2 Janvier 1563.
B 1427 Fol°119
Fol" 112 - Contract de vente passé entre S.A. Emmanuel Philibert d'une part, des terres, et seigneuries de Peroges et Montreal au proffit de messire Charles de la CHAMBRE chevalier de l'ordre de Savoye seigneur et baron de Meximieu, ledit contract du 18e septembre 1565 receu et signé par Me Antoine JACQUAUD notaire ducal de Montreal.
IR 204 - Registres des Edits-Bulles
Transcription du répertoire des matières contenues au registre 2B 208, folios 133 - 144
Edits, lettres patentes et autres actes (fin 1571-février 1574) (ancienne cote : B 1430)
B 1430 Fol°142
Fol" 163 V° - Deux requestes présentées par le sr Marquis de la CHAMBRE, l'une à S.A. contenant que pour le jugement du proces qu'il a au sénat il y manque de juges en suffisance, attandu les récusations faittes, il plaise au prince luy permettre de prendre des juges au nombre de trois au parlement de Grenoble qui se transporteront à Chambéry à ses despens pour ledit jugement S.A. nomme par son décret le presîdent DE PORTE et laisse la liberté au sénat de nommer le conseiller audit parlement tel. qu'il voudra pour avec ledit DEPORTE venir être juges audit procez le sénat par l'autre requeste à luy présentée nomma le conseiller BERTIER contre François de SEISSEL, baron d'Aix son frère ut sup.
B 1431 Fol°148
Fol" 71 Lettres de permission de port d'armes en faveur de Noble Jean François DEMOUXY, capitaine pour S.A. au chasteau de Chambéry Claude Antoine de MOUXY son frère gentilhomme de la Chambre, Antoine de MOUXY, louis et Jean Gaspard DECHALAND ses frères.
B 1432 Fol°163
Fol" 33 Lettres rogatoires obtenues du grand conseil du roy de France par Dame de la BEAUME marquise de la Chambre, addressées aux sénateurs, prevosts, juges et magistrats du duc de Savoye, étant insérees dans les dittes lettres ces mots, vous prions et requerons très justament avec la requeste présentée au sénat pour obtenir l'execution des dittes lettres le décret luy accordant les fins d'icelle.
B 1432 Fol°170
Fol" 136 Lettres de commission aux conseilliers et sénateurs, l'évêque de Bellay, Baland, de Coudré, Dasnières, de Rochette, l'abbé d'Ambournay et l'advocat général pour décider sommairement les differens qui sont entre le marquis de la CHAMBRE avec deux siens frères, ou bien par toutes sortes de voyes les accomoder les dittes lettres du 3e novembre 1579.
B 1406 Fol°189
Fol" 37 Lettres patantes de conseiller d'estat en faveur de messire Jean Comte de la CHAMBRE chevalier et colonnel en Savoye de quinze compagnies d'infanterie du 21e novembre 1560, avec autres lettres ensuitte confirmatives des précédentes donnés par Charles Emanuel et l'arrest de vérification d'icelles ensuitte.
B 1413 Fol°202
Fol" 31 V° - Transaction passée d'entre Messire François de SEISSEL seigneur et marquis d'Aix et de la Bastie d'une part, et demoiselle Lucrèce MAGNIN femme de noble Claude DEPRADEL dit Antherin seigneur de la Croix de la Chambre de S.A., et demoiselle Louise MAGNIN femme de Me Pierre MARTINET, et Me François juge en qualité de tuteur de demoiselle Claudine MAGNIN occasion d'une escheute et mainmorte prétendue par ledit de SEISSEL de certains biens délaissés par noble André MAGNIN mort sans enfans masles, ny autres la ditte transaction receuee et signée par un Claude ROBERT. Fol" 62 - Transaction passée d'entre une dame Jeanne de la CHAMBRE tant à son nom que comme femme compagnie et procuratrice de messire Philibert de VALLTRAVERS d'une part, et Louis fils de feu Jean VIALLET, et Claude fils de feu Michel PERIER, d'autre la ditte transaction receuee et signée par Me CHASTELLAIN notaire en datte du 6e aoust 1582.
B 1413 Fol" 204
Fol" 134 vo- Requeste présentée (…) par un François CLARET demandeur à l'encontre du seigneur marquis de la Chambre aux fins qu'il luy soit permis retirer son sac et pièces produits et distribués au seigneur président POBEL le décret au bas luy accordant les fins en payant néantmoins l'émolument si aucun en est deü.
B 1434 Fol" 234
Fol" 196 - Les patantes donnans permission au marquis de La CHAMBRE, et aux gentilhommes qui se voudront enroller en sa compagnie pour le service du Roy de France.
B 1414 Fol’ 239
Fol"39v" - Transaction passée entre messire François DES COSTES comte de Bennes, du Pont de Velle et de Chastillion de Dombes d'une part, et un François BRUNET bourgeois de Montmelliant pour le quel messire Jean Louis Marquis de la Chambre tant à son nom que de madame la marquise de la Chambre sa mère prend le fait en main d'autre part pour raispn dela dotte de Dame Charlotte de la Chambre femme dudit s- Comte de Bennes et soeur dudit sr marquis de la Chambre, la ditte transaction receüee et signée par les notaires MARGUET et NANTET notaires.
B 1414 Fol’ 242
Fol"147 - Transaction passée entre illustre Dame Emen de la BAUME marquise de la Chambre comtesse de Lullye, Dame de la Rochette, vefve d'illustre seigneur messire Jean Marquis de la Chambre comte de Lullye vicomte de Maurienne d'une part et les révérends religieux de notre Dame des Carmes de la Rochette d'autre demandeurs pour raisons de plusieurs legats et doltations faittes par les seigneurs dela Rochette, et autres prétentions, la ditte transaction receuee et signée par les notaires Hubert PIVARD et Claude DARVEYS bourgeois dudit Rochette du 25e avril 1585.
B 1415 Fol’ 254
Fol"319 Autre transaction passée entre un noble et spectable SI Henry BAY me auditeur en la chambre des comptes et bourgeois de Chambéry d'une part et demandeur contre illustre dame Emée de la BAULME marquise de la Chambre comtesse de Leullie dame de la Rochette, et de la Ferté d'autre pour raison de certaines sommes dont la ditte dame s'étoit obligée en faveur dudit s BAY la ditte transaction receuee et signée par Me REGIS notaire
à partir de 1582,
- marquis de La Chambre,
- comte de l'Hueille,
- vicomte de Maurienne,
- baron de Cuines, des Villars, d'Hurtières,
- seigneur de La Rochette, de Chamoux, de Montaymont, d'Avrieux, de Bramans,; de Pontamafrey, etc., etc.,.
- capitaine d'une compagnie de 50 hommes d'armes des ordonnances du roi de France,
- chevalier de l'Annonciade.
154• à 1595
La faveur de Catherine de Médicis lui fait obtenir le commandement de la compagnie que le duc de Savoie possédait en France, succédant à une charge détenue auparavant par son père Jean II de Seyssel-La Chambre. Mais il est déjà engagé dans les affaires militaires françaises, puisqu'il est alors au camp de devant La Rochelle, près [du] le duc d'Anjou, fils [de Catherine].
En 1585, il accompagne le Duc de Savoie Charles-Emmanuel à la cour du Roi d'Espagne Philippe II, pour son mariage, puis se marie lui-même - tardivement, et après plusieurs projets ratés - à sa cousine germaine Claude de Saulx-Tavanes, en 1588. Il est alors dit "capitaine d'une compagnie de cinquante hommes d'armes des ordonnances du roi".
Mais sous le règne Henri III, puis Henri IV, les troubles des guerres de religion, les complots, conduisent le Duc de Savoie à s'engager contre les Rois de France ; et Jean-Louis combat pour le Duc.
Mais les ennuis domestiques ne manquent pas non plus. À la fin du XVIe siècle, on trouve une Procédure intervenue entre Jean-Louis, marquis de La Chambre, et Marguerite de La Chambre et consorts à cause des détériorations subies par les châteaux de Chamoux et des Hurtiéres.
Il meurt en 1595 (après 7 ans de mariage), sans héritier, et laissant tous ses biens à son épouse - voilà qui était contraire à la coutume, qui tendait à conserver les possessions d'une famille dans la lignée.
Effectivement, en 1606, Claude de Saulx a accepté un arrangement : elle renonce à l'héritage au profit de son beau-frère Pierre de Seyssel-La Chambre, moyennant le versement d'une somme de 120 000 livres payables en six années.
Jusqu'à complet paiement de cette somme, le nouveau marquis de La Chambre devait servir à sa belle-sœur une pension annuelle de 2 000 écus. Cette pension était hypothéquée sur les seigneuries de Chamoux, de Montaymont, d'Avrieux, de Bramans, de Cuines, des Villars et de Pontamafrey.1
2012- Recherche et transcription A.Dh.
Sources bibliographiques
in Gallica : http://gallica.bnf.fr/
1- La Maison de Seyssel : ses origines, sa généalogie, son histoire : ... Marc de Seyssel-Cressieu
Pour les chercheurs : ressources à explorer
Archives Départementales de Savoie
Trésor des Chartes des Ducs de Savoie (pièces restituées du fonds des Archives de Cour - Archivio di Stato di Torino)
Cote : FR.AD073.SA 1-25
Jean Louis [de Seyssel], deuxième marquis de La Chambre. - SA 42, 144, 149, 151, 153, 154, 159, 160. Mariage : 151.
en détail
SA 42 - CHAMOUX - Reconnaissances passées pour des biens sis dans le mandement de Chamoux au profit de Jean-Louis, marquis de La Chambre, comte de l'Heuille, vicomte de Maurienne, baron de Cuines et des Villards (1585-1587).
SA 42- CHAMOUX. Compte des compositions reçues aux assises de la châtellenie de Chamoux (1468).
- Terrier de la seigneurie de Chamoux : additions de reconnaissances en faveur de Claude de Saulx, veuve et héritière de Jean-Louis, marquis de La Chambre (1596).
SA 146 Province de Maurienne : Titres de la Maison de Chambre (suite).
Lettres adressées à la Maison de la Chambre par François Ier, roi de France, Sigismond d’Este, Pierre de Lambert, évêque de Maurienne, F.A. Milliet de Challes, archevêque de Tarentaise, et quelques parents des La Chambre Saulx, [Tavannes] Vienne, Montmayeur-Brandis (1522-1664)
SA 149. Province de Maurienne : Titres de la Maison de La Chambre (suite.)
Pièces du procès soutenu contre Jean-Louis, marquis de La Chambre, son fils, par Aimée de la Baume, marquise douairière de La Chambre, pour la conservation et restitution de ses droits dotaux et des biens provenant de Françoise de Vienne, sa mère, qui avaient été aliénés par Jean, marquis de La Chambre, son époux (1582-1589).
SA 151. Province de Maurienne : Titres de la Maison de La Chambre (suite).
- Avis du conseil du seigneur de Bussy au sujet des conditions du mariage projeté entre Jean-Louis de La Chambre et Renée d’Amboise, fille dudit seigneur de Bussy (1571).
SA 152. Province de Maurienne : Titres de la Maison de La Chambre (suite).
- Procès soutenu par Aimée de La Baume, marquise de La Chambre, comtesse de L’Heuille, dame de La Rochette, contre Jean-Louis, marquis de La Chambre, son fils, pour le payement de 24 000 livres dus pour la dot de Charlotte de La Chambre, sœur de ce dernier mariée a Jean-François Costa. comte de Pont-de- Veyle et de Châtillon de Dombes (1582-1583).
SA 153. Province de Maurienne : Titres de la Maison de La Chambre (suite).
- Pièces du procès intenté par Pierre, comte de La Chambre, qui sollicite de Jean-Louis, marquis de La Chambre, son aîné, un supplément d’apanage en conséquence du décès de Claude de La Chambre, leur frère (1588).
- Procès intenté par Charles-Emmanuel, vicomte de La Chambre, à Jean-Louis, marquis de La Chambre, son frère, au sujet du payement de sa pension annuelle et de la légitime qui lui est due sur l’hoirie paternelle (1592).
- Pièces du procès intervenu entre Marguerite de La Chambre, d’une part, et Jean- Louis, marquis de La Chambre, puis par Pierre, marquis de La Chambre, d’autre part, à propos de la succession de .Barbe d’Amboise, leur mère et aïeule (1593-1605).
SA 154. Province de Maurienne : Titres de la Maison de La Chambre (suite).
- Transaction passée entre Pierre, marquis de La Chambre, conseiller et chambellan de S.A. et, la veuve de Jean-Louis, marquis de La Cbambre, Claude de Sauls, qui reçoit pour son douaire et ses droits dotaux la promesse d’une somme de 120 000 francs, dont le payement sera garanti par la jouissance pendant six ans du château de Chamoux et d’autres biens, copie (1597).
- Pièces du procès intente par Louise de La Chambre, comtesse de Montreal, contre ses frères, au sujet de l’hoirie d’Aimée de la Baume, leur mère (1604- 1609).
- Pièces du procès opposant Claude de Saulx, veuve et se disant héritière de Jean-Louis, marquis de La Chambre, et Pierre et Charles-Emmanuel de La Chambre à propos de la succession du marquis de La Chambre. et actes intervenus entre les héritiers des parties en conséquence de cette affaire (1595-1660).
SA 159. Province de Maurienne (suite). Avieux et Les Hurtières.
- Requête de Jean-Louis, marquis de La Chambre et décret de la Chambre des Comptes de Savoie, tendant à signifier à Bernardin Blanchard, receveur particulier des seigneuries d’Avrieux, Bramans, Cuines et des Villards, la cession audit marquis des droits appartenant à S.A. dans ces seigneuries (1587).
SA 160. Province de Maurienne : Les Hurtières (suite).
- Procédure intervenue entre Jean-Louis, marquis de La Chambre, et Marguerite de La Chambre et consorts a cause des détériorations subies par les châteaux de Chamoux et des Hurtiéres, s.d. (fin du … s.).
à partir de 1582,
- marquis de La Chambre,
- comte de l'Hueille,
- vicomte de Maurienne,
- baron de Cuines, des Villars, d'Épierre, de Montaymont, de Pontamafrey et des Hurtières,
- seigneur de Chamoux, de La Rochette, et de la Ferté-Calderon
- Conseiller d'Etat;
- Chambellan de S. A. le Duc de Savoie,
- Capitaine d'une Compagnie de Chevau-Légers,
- Colonel de l'Infanterie de Savoie,
- Chevalier de l'Annonciade.
15•• à 1614
Au terme d'un procès contre sa belle-sœur, légataire universelle de Jean-Louis, il succède à son frère, mort sans héritier. Mais la victoire lui coûte cher, et il va devoir s'acquitter d'une dette de 120.000 livres. Il se plaint donc en 1595 de «la misère du temps qui court mesme pour ceulx qui suivent la profession des armes» (!)1 Certains de ses biens sont hypothéqués ; il va devoir vendre Montaymont et le château de l'Hueille pour 10.000 écus d'or chacun.
Comme son père, et son frère aîné, il a embrassé la carrière des armes.
Au terme d'un différend avec le Roi de France Henri IV sur la possession du marquisat de Saluces, le Duc de Savoie Charles-Emmanuel - allié de la Ligue catholique, avec l'Espagne - va perdre la Bresse et le Bugey.*
1597. Lesdiguières s'avança en Savoie : Montmeillan, Miolans, Saint-Pierre-d'Albigny, Conflans, Charbonnières ne purent être défendus par le seigneur d'Albigny qui ne disposait que de trop peu de troupes*.
Pierre de Seyssel avait été chargé de la garde de ce redoutable château de l'Hueille qu'il venait de vendre à la couronne; mais, malgré une héroïque défense, ce château tomba entre les mains de Lesdiguières qui le fit immédiatement raser.**
Après Lesdiguières, il n'est resté que quelques pans de murs, du redoutable
château de l'Hueille où Louis 1er avait enfermé tant de prisonniers… de marque.
La cavalerie que commandait le marquis de La Chambre avait aussi pris part à l'inutile résistance qui fut faite en Savoie à l'armée française et, après le traité de Lyon, nous voyons ce même Pierre traverser la ville de Saint-Jean-de-Maurienne et y séjourner, avec sa compagnie de chevau-légers, du 1er au 4 juin 1601, en regagnant le Piémont.
Bien que le succès n'eût pas couronné leurs efforts, les défenseurs de la Savoie reçurent, le 2 février 1602, la plus haute récompense dont pouvait disposer le duc de Savoie. Charles de Simiane, seigneur d'Albigny, gouverneur de Savoie, Pierre de Seyssel, marquis de La Chambre, (…) et quelques autres seigneurs furent, en effet, promus, à cette date, à la dignité de chevaliers de l'ordre suprême de l'Annonciade.1
L'été 1605, Pierre de Seyssel vaque à ses affaires en Savoie.
Il prépare aussi son mariage avec la nièce du seigneur d'Albigny : le contrat est signé dans la galerie du château de Chambéry, le 12 mai 1606.
En considération de cette union, l'oncle de la demoiselle, Charles de Simiane, seigneur d'Albigny, s'engage à verser 30 000 écus d'or qui s'ajouteront à la dot que Laurence de Clermont. (Outre cette somme, le seigneur d'Albigny achète à Pierre de La Chambre la baronnie de Montaymont pour 10 000 écus d'or. ).
A l'aide de la dot de sa femme, le marquis de La Chambre va enfin pouvoir payer à sa belle-sœur les sommes qui lui sont dues. Le duc de Savoie lui fait un don de 10 000 écus d'or. L'acte de donation précise que : «ayant pour agréable le mariage de Pierre, marquis de La Chambre, avec Laurence de Clermont, il a résolu d'aider Pierre à s'acquitter envers Claude de Saulx, marquise de La Chambre».
Puis le marquis de La Chambre poursuit sa carrière militaire pour le duc de Savoie, tantôt comme capitaine de sa compagnie de chevau-légers, tantôt comme colonel de l'infanterie de Savoie. En novembre 1610, il va quitter la Savoie et « condhuyre sa trouppe de cavallerie en Piedmont (à l')occasion des troubles survenus audit Piedmont». Il est encore en Italie en 1614.
Pierre de Seyssel meurt fin 1614 (on ignore les circonstances). Son corps est déposé dans la sépulture familiale de l'église des Carmes de La Rochette.
Il a eu plusieur enfants, mais laisse un seul fils légitime, Charles-Emmanuel, né en 1611 ; le bébé est confié à son oncle et tuteur… Charles-Emmanuel. À sa mort (de la petite vérole) en 1619, c'est l'oncle Charles-Emmanuel qui succède à ses deux frères aînés, Jean-Louis et Pierre.
2012- Recherche et transcription : A.Dh.
Notes.
* voir "Chamoux à la peine".
** Selon une notice Wikipedia à vérifier : "En 1597, il (…) commande le siège du château de l'Huile — un château fort qui contrôlait la route du col du Grand Cucheron — qu'il prit avec l'aide de trois canons. En 1630, ce château subit un nouveau siège par les armées de Louis XIII, et il est finalement détruit et arasé sur les ordres du cardinal de Richelieu".
Sources bibliographiques et iconographiques
• La Maison de Seyssel : ses origines, sa généalogie, son histoire : ... Marc de Seyssel-Cressieu in Gallica : http://gallica.bnf.fr/
• Portrait de Louis de Seyssel-la Chambre : avec nos remerciements chaleureux à Jean de Seyssel (Doc JFDh)
Pour les chercheurs : ressources à explorer
ADS - IR 177b à f - Archives & inventaires » M.A. et Ancien Régime » Duché de Savoie » Archives camérales » Affaires militaires:
Étape de la Rochette (fol.49) : nombreux comptes de fournitures de guerre. En particulier :
- SA 6660, n°3 1595 - Compte-rendu par Maître Claude Trébuchet et Jean Babu au sieur de Charanson , commis en cette partie, et député des 400 varcines avoine par eux reçues des sieurs Comtes de La Chambre et par eux délivrées aux officiers et soldats de la compagnie du Sieur Colonel Camet (?)
- SA 6662, n°5 1599 dès le 4 de ? et mars et juin 1600 - Compte d'Humbert Pivard pour le paiement de la garnison des châteaux de l'Huille et Arvillars
Étape de Chateauneuf (fol.71) : SA 6729, n° 31, 1600 et 1601 - Comptes-rendus par Maître Juillaume Chatelard con-fermier de Châteauneuf en Savoie, exacteur des deniers destinés pour le paiement de la solde dûe au capitaine du château de Lhullis - Clos le 14 juin 1601 par le sieur Depradel d'Auturin juge dudit lieu.
Comptes particuliers des étapes de la province de Maurienne (fol 225) : SA 7388, n°17, 1602 à 1604, et 2 quartiers du 1605. Comptes de Maître Jean-Pierre Crêtet, commis à l'exaction des ustensiles des espagnols logés en la province de Maurienne, Montmeillan et Aiguebelle.
Archives Départementales de Savoie
Trésor des Chartes des Ducs de Savoie (pièces restituées du fonds des Archives de Cour - Archivio di Stato di Torino)
Cote : FR.AD073.SA 1-25
Pierre [de Seyssel], troisième marquis de La Chambre, vicomte de Maurienne. - SA 56, 153 à 156, 158. Testament : 153.
en détail
SA 56 La Rochette (suite). - Compte de la rente de La Rochette, rendu par noble Gaspard Régis, châtelain de La Rochette, pour Pierre, marquis de La Chambre, et Charles-Emmanuel, comte de La Chambre (1595-1596).
SA 146 Province de Maurienne : Titres de la Maison de Chambre (suite).
Lettres adressées à la Maison de la Chambre par François Ier, roi de France, Sigismond d’Este, Pierre de Lambert, évêque de Maurienne, F.A. Milliet de Challes, archevêque de Tarentaise, et quelques parents des La Chambre Saulx, [Tavannes] Vienne, Montmayeur-Brandis (1522-1664)
SA 153. Province de Maurienne : Titres de la Maison de La Chambre (suite).
- Pièces du procès intenté par Pierre, comte de La Chambre, qui sollicite de Jean-Louis, marquis de La Chambre, son aîné, un supplément d’apanage en conséquence du décès de Claude de La Chambre, leur frère (1588).
- Pièces du procès intervenu entre Marguerite de La Chambre, d’une part, et Jean- Louis, marquis de La Chambre, puis par Pierre, marquis de La Chambre, d’autre part, à propos de la succession de .Barbe d’Amboise, leur mère et aïeule (1593-1605).
- Testament de Pierre, comte de La Chambre, et de Charles-Emmanuel, vicomte de La Chambre, copie (1595).
- Procuration passée par Charles-Emmanuel, vicomte de Maurienne, en faveur de Pierre, comte de La Chambre, son frère, pour agir contre les personnes qui revendiquent la seigneurie de La Ferté-Chauderon en Nivernais, provenant d’Aimée de la Baume, marquise de La Chambre (1595).
SA 154. Province de Maurienne : Titres de la Maison de La Chambre (suite).
- Transaction passée entre Pierre, marquis de La Chambre, conseiller et chambellan de S.A. et, la veuve de Jean-Louis, marquis de La Cbambre, Claude de Sauls, qui reçoit pour son douaire et ses droits dotaux la promesse d’une somme de 120 000 francs, dont le payement sera garanti par la jouissance pendant six ans du château de Chamoux et d’autres biens, copie (1597).
- Pièces du procès intervenu entre Pierre, marquis de La Chambre, et Jean Ravassol, capitaine de la Porte Montmélian de Chambéry, au sujet d’une saisie de mobilier effectuée par ce créancier (1601-1603).
- Pièces du procès intente par Louise de La Chambre, comtesse de Montreal, contre ses frères, au sujet de l’hoirie d’Aimée de la Baume, leur mère (1604- 1609).
- Procédure engagée devant le Parlement de Paris par Jacqueline de La Fayette, comtesse du Lude. fille de Louis de La Fayette et d’Anne de Vienne, contre Pierre, marquis de La Chambre, vicomte de Maurienne, et Charles-Emmanuel, comte de La Chambre, a propos de la baronnie de La Ferté-Chauderon (1597-1611).
- Pièces du procès intente par Louise de La Chambre, comtesse de Montreal, contre ses frères, au sujet de l’hoirie d’Aimée de la Baume, leur mère (1604- 1609).
- Pièces du procès opposant Claude de Saulx, veuve et se disant héritière de Jean-Louis, marquis de La Chambre, et Pierre et Charles-Emmanuel de La Chambre à propos de la succession du marquis de La Chambre. et actes intervenus entre les héritiers des parties en conséquence de cette affaire (1595-1660).
SA 155 Province de Maurienne : Titres de la Maison de La Chambre (suite).
- Pièces de la procédure intentée contre Pierre, marquis de La Chambre, par Charles-Emmanuel comte de La Chambre, coseigneur du comte de L’Heuille, seigneur de La Rochette, son frère, qui sollicite I’exécution de contrats passés entre eux, le versement des arrérages de sa pension de 600 florins et plus ample pension, une garantie pour les sommes dues à Marguerite de La Chambre, leur tante, les difficultés soulevées par le rachat effectué en commun par les deux frères des revenus du comte de L’Heuilie et de La Rochette étant incluses dans ces différends (1601-1612).
SA 156. Province de Maurienne : Titres de la Maison de La Chambre (suite).
- Pièces du procès intenté par Pierre, marquis de La Chambre, à Marguerite de La Chambre et à Charles Dufour, dépositaire des meubles provenant de I’hoirie de Barbe d’Amboise, a propos de ce mobilier, dossier comprenant une bulle du pape Paul V (1609-1613).
- Testament de Pierre, marquis de La Chambre, colonel de l’infanterie savoisienne (1614).
- Actes de procédure opposant Pierre, marquis de La Chambre, a Marie de Savoie, dame d’Albigny, et aux héritiers du général Loys (1610- 1611).
- Suite des procès engagés pour les hoiries de Barbe d’Amboise et d’Aimée de la Baume, douairières de La Chambre, entre leurs heritiers (1616-1626).
SA 158. Province de Maurienne : Titres de la Maison de La Chambre (suite).
- Contrat de mariage passé entre Charles de Prières de Duin, gouverneur du chateau de L’HeuiIle, et demoiselle Antoine de La Chambre, fille naturelle de feu Pierre, marquis de La Chambre, acte portant constitution dotale par Louise, marquise de La Chambre, comtesse de Montréal et de L’Heuiile, vicomtesse de Maurienne (1621).
vicomte, puis comte et enfin à partir de 1619 :
- marquis de La Chambre,
- vicomte de Maurienne,
- baron de Cuines, des Villars, d'Épierre,
- de Pontamafrey et d'Hurtières,
- seigneur de Chamoux, de La Rochette,. etc. etc.,
capitaine d'une compagnie de chevau-légers
15•• à 1620.
C'est le troisième fils de Jean II de Seyssel - La Chambre et d'Aymée de La Baume…
Il gère d'abord les biens familiaux au nom de son neveu, dont il est tuteur. Au décès de l'enfant, au printemps 1619, il succède pleinement à ses frères - pour quelques mois.
Il commande aussi la compagnie de chevau-légers (charge héréditaire dans la maison de La Chambre), d'abord au nom de son neveu. Il en devient donc le "propriétaire" en 1619.
Mais il meurt à son tour fin 1619 ou début 1620.
Charles-Emmanuel ne s'étant pas marié, ne laisse que des enfants "naturels".
Le marquisat passe donc à sa sœur, Louise.
Divers actes déposés aux Archives de Savoie témoignent de la tâche de gestionnaire des biens familiaux de ce militaire :
-Compte de la rente de La Rochette, rendu par noble Gaspard Régis, châtelain de La Rochette, pour Pierre, marquis de La Chambre, et Charles-Emmanuel, comte de La Chambre (1595-1596).
- rachat effectué en commun par les deux frères des revenus du comte de L’Heuille et de La Rochette (1601-1612).
- procès soutenu au sujet des réparations du château de La Chambre par Charles-Emmanuel, comte de La Chambre, coseigneur de La Rochette et du comté de L'Heuille, contre Pierre, marquis de La Chambre, son frère (1611-1613).
On voit que la famille La Chambre, ayant vendu le château de Lhuïle à la famille ducale, en a récupéré les revenus. Le château de la Rochette est géré par un châtelain.
On voit aussi que le château de la Chambre est encore debout - quoique nécessitant des réparations - vers 1611.
2012- Recherche et transcription A.Dh.
Sources bibliographiques
in Gallica : http://gallica.bnf.fr/
• La Maison de Seyssel : ses origines, sa généalogie, son histoire : ... Marc de Seyssel-Cressieu
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Archives Départementales de Savoie
Trésor des Chartes des Ducs de Savoie (pièces restituées du fonds des Archives de Cour - Archivio di Stato di Torino)
Cote : FR.AD073.SA 1-25
Charles-Emmanuel [de Seyssel], vicomte, comte, puis 3ème marquis de La Chambre. - SA 42, 56, 153 a 156, 158. Testament : 153.
Charles-Emmanuel [de Seyssel], quatrieme marquis de La Chambre, neveu du précedent. - SA 42, 153, 156, 158.
en détail
SA 42 - Chamoux - - Prix-fait consenti par Charles-Emmanuel, comte de La Chambre, en qualité de tuteur de son neveu, Charles-Emmanuel, marquis de La Chambre, pour la réfection du grand portail et du premier pont-levis de Chamoux (1617).
SA 56 - La Rochette - - Pièces du procès soutenu au sujet des réparations du château de La Chambre par Charles-Emmanuel, comte de La Chambre, coseigneur de La Rochette et du comté de L'Heuille, contre Pierre, marquis de La Chambre, son frère (1611-1613).
SA 56 La Rochette (suite). - Compte de la rente de La Rochette, rendu par noble Gaspard Régis, châtelain de La Rochette, pour Pierre, marquis de La Chambre, et Charles-Emmanuel, comte de La Chambre (1595-1596).
SA 146 Province de Maurienne : Titres de la Maison de Chambre (suite).
Lettres adressées à la Maison de la Chambre par François Ier, roi de France, Sigismond d’Este, Pierre de Lambert, évêque de Maurienne, F.A. Milliet de Challes, archevêque de Tarentaise, et quelques parents des La Chambre Saulx, [Tavannes] Vienne, Montmayeur-Brandis (1522-1664)
SA 153. Province de Maurienne : Titres de la Maison de La Chambre (suite).
- Procès intenté par Charles-Emmanuel, vicomte de La Chambre, à Jean-Louis, marquis de La Chambre, son frère, au sujet du payement de sa pension annuelle et de la légitime qui lui est due sur l’hoirie paternelle (1592).
- Testament de Pierre, comte de La Chambre, et de Charles-Emmanuel, vicomte de La Chambre, copie (1595).
- Procuration passée par Charles-Emmanuel, vicomte de Maurienne, en faveur de Pierre, comte de La Chambre, son frère, pour agir contre les personnes qui revendiquent la seigneurie de La Ferté-Chauderon en Nivernais, provenant d’Aimée de la Baume, marquise de La Chambre (1595).
- Procédure intervenue devant le Sénat de Savoie pour d’anciennes créances entre le curateur de l’hoirie de Henry Bay, président en la Chambre des Comptes de Savoie, et Charles- Emmanuel, comte de La Chambre, tant en son nom qu’au nom de Charles-Emmanuel, marquis de La Chambre, son neveu (1599-1618).
SA 154. Province de Maurienne : Titres de la Maison de La Chambre (suite).
- Procédure engagée devant le Parlement de Paris par Jacqueline de La Fayette, comtesse du Lude. fille de Louis de La Fayette et d’Anne de Vienne, contre Pierre, marquis de La Chambre, vicomte de Maurienne, et Charles-Emmanuel, comte de La Chambre, a propos de la baronnie de La Ferté-Chauderon (1597-1611).
- Pièces du procès intente par Louise de La Chambre, comtesse de Montreal, contre ses frères, au sujet de l’hoirie d’Aimée de la Baume, leur mère (1604- 1609).
- Pièces du procès opposant Claude de Saulx, veuve et se disant héritière de Jean-Louis, marquis de La Chambre, et Pierre et Charles-Emmanuel de La Chambre à propos de la succession du marquis de La Chambre. et actes intervenus entre les héritiers des parties en conséquence de cette affaire (1595-1660).
SA 155 Province de Maurienne : Titres de la Maison de La Chambre (suite).
- Pièces de la procédure intentée contre Pierre, marquis de La Chambre, par Charles-Emmanuel comte de La Chambre, coseigneur du comte de L’Heuille, seigneur de La Rochette, son frère, qui sollicite I’exécution de contrats passés entre eux, le versement des arrérages de sa pension de 600 florins et plus ample pension, une garantie pour les sommes dues a Marguerite de La Chambre, leur tante, les difficultés soulevées par le rachat effectué en commun par les deux frères des revenus du comte de L’Heuilie et de La Rochette étant incluses dans ces différends (1601-1612).
SA 156. Province de Maurienne : Titres de la Maison de La Chambre (suite).
- Procédure soulevée par la tutelle de Charles- Emmanuel, marquis de La Chambre, entre Charles- Emmanuel, comte de La Chambre, son tuteur, et Louise de La Chambre, comtesse de Montréal (1615-1619).
- Inventaire des titres du comte de L’HeuilIe, remis par la marquise de La Chambre pour la rénovation des reconnaissances de ce comte (1625).
- Suite des procès engages pour les hoiries de Barbe d’Amboise et d’Aimée de la Baume, douairières de La Chambre, entre leurs heritiers (1616-1626).
SA 158. Province de Maurienne : Titres de la Maison de La Chambre (suite).
- Actes de la procédure intentée à la tutelle du marquis de La Chambre pour le versement d’une dot, consentie par feue Laurence de Clermont, marquise de La Chambre, à la dame de L’enfant dite de l’Aurore (1614-1618).
- Transaction passée entre Louise de La Chambre, marquise de La Chambre, comtesse de Montréal, et Marguerite de Simiane, dame de Montoison, qui revendique la succession de son petit-fils, Charles-Emmanuel, marquis de La Chambre, dévolue à l’oncle de ce dernier puis à ladite Louise de La Chambre, qui se voit reconnaître la succession des marquis de La Chambre contre une somme de 10.000 écus d’or à verser à Marguerite de Simiane et la cession en gage de la seigneurie des Hurtières (1620).
A partir de 1619/1620
- dame de Saint-Aubin et de Mouxy,
- marquise de La Chambre,
- vicomtesse de Maurienne,
- comtesse de Montréal,
- baronne de Montfalcon, d'Hurtières, de Montaymont, d'Épierre, de Saint-Remy, de Pontamafrey, de Bramans, d'Avrieux, de Cuines et des Villars,
- dame des seigneuries de Chamoux, de La Rochette, de La Chapelle et de la maison forte de Longefan,
- surintendante de la maison de la princesse de Piémont
15•• à 1629.
La disparition successive de Jean-Louis, de Pierre et de Charles-Emmanuel de Seyssel-La Chambre, ses trois frères, morts sans héritiers, fait passer les biens de la maison de La Chambre à Louise, aînée des filles de Jean II, marquis de La Chambre, et d'Aymée de La Baume : Unique fille survivante, elle est investie du marquisat en 1620.
Louise s'était mariée en 1573 ; devenue veuve, elle épouse Georges de Mouxy, ambassadeur en France, conseiller et chambellan du duc de Savoie en 1582. À cette occasion, son frère Jean-Louis, alors marquis de La Chambre, lui fait une donation de 10.000 livres tournois par acte passé à Chamoux, le 7 août 1582.
Elle a une fille de ce second mariage, Julianne-Gasparde, qu'elle marie à un cousin, Louis de Seyssel, marquis d'Aix, en 1606. Cette fille semble être morte en couches.
En 1621, un contrat de mariage est passé entre Charles de Prières de Duin, gouverneur du chateau de L’HeuiIle, et demoiselle Antoine de La Chambre, fille naturelle de feu Pierre, marquis de La Chambre : Louise "marquise de La Chambre, comtesse de Montréal et de L’Heuiile, vicomtesse de Maurienne" y constitue une dot pour la demoiselle.
On voit que Louise détient toujours le titre de comtesse de Lhuïle, et… le château de L'Huïle ne semble pas totalement détruit ?
En 1624, la marquise de La Chambre, est nommée "première dame d'honneur et surintendante générale de la maison de la Sérénissime princesse de Piémont", "tant deçà que delà les monts".
En 1626, Louise, dame de La Rochette, accorde aux Carmes de la ville l'affranchissement dès redevances qu'ils devaient payer à ses prédécesseurs.
Elle meurt en février 1629 à Chambéry dans la maison qu'elle occupait rue de la Juerie, laissant 2 testaments successifs :
- l'un, de 1623, institue légataire universel, pour les biens de la maison de La Chambre, le Sérénissime prince Thomas de Savoie, fils du duc Charles-Emmanuel (le reste de ses biens propres ira à un neveu).
- en octobre 1628, un second testament fait au château de Longefan annule toute disposition prise auparavant, et fait passer la totalité de ses biens à son cousin et gendre Louis de Seyssel, marquis d'Aix, chevalier de l'Annonciade et maréchal de camp.
Mais à l'extinction de la descendance mâle de ce Louis, les princes de Carignan, font valoir les droits que leur donnaient les premières dispositions testamentaires de la marquise de La Chambre. "La haute situation de ces princes, leur assura gain de cause et, au préjudice des filles de Louis de Seyssel, le marquisat de La Chambre passa aux héritiers du prince Thomas."1
Février 1629 : sa sépulture a lieu dans la chapelle de Sainte-Madeleine de l'église de La Biolle, à côté du tombeau du comte de Montréal, son mari.
C'est la fin de la branche Seyssel - de la Chambre.
Chamoux et autres possessions, passent aux Princes de Savoie-Carignan.
2012- Recherche et transcription A.Dh.
Sources bibliographiques
in Gallica : http://gallica.bnf.fr/
• La Maison de Seyssel : ses origines, sa généalogie, son histoire : ... Marc de Seyssel-Cressieu
Source iconographique
La signature de Louise de la Chambre est extraite d'un document conservé aux ADS (C163, 13-2-1628)
Pour les chercheurs : ressources à explorer
Archives Départementales de Savoie
Louise [de Seyssel], marquise de la Chambre, comtesse de Montréal – SA 58, 154, 156, 158. Testament : 35
en détail
SA 35 - Procès intenté par Louis de Seyssel, marquis d'Aix, baron de la Bâtie, Châtillon, etc., maréchal de camp, contre Louis-Antoine de Challandières, au sujet du testament de Louise de La Chambre, comtesse de Montréal (1630).
S 58 - MONTFALCON. Pièces du procès intervenu devant le Sénat de Savoie au sujet de la juridiction de Montfalcon entre Louise de La Chambre, comtesse de Montréal, dame de Montfalcon, et les nobles Jean-Claude et Jacques de Montfalcon, seigneurs de Roasson (1608-1609).
SA 146 Province de Maurienne : Titres de la Maison de Chambre (suite).
Lettres adressées à la Maison de la Chambre par François Ier, roi de France, Sigismond d’Este, Pierre de Lambert, évêque de Maurienne, F.A. Milliet de Challes, archevêque de Tarentaise, et quelques parents des La Chambre Saulx, [Tavannes] Vienne, Montmayeur-Brandis (1522-1664)
SA 154. Province de Maurienne : Titres de la Maison de La Chambre (suite).
- Pièces du procès intente par Louise de La Chambre, comtesse de Montreal, contre ses frères, au sujet de l’hoirie d’Aimée de la Baume, leur mère (1604- 1609).
SA 156. Province de Maurienne : Titres de la Maison de La Chambre (suite).
- Procédure soulevée par la tutelle de Charles- Emmanuel, marquis de La Chambre, entre Charles- Emmanuel, comte de La Chambre, son tuteur, et Louise de La Chambre, comtesse de Montréal (1615-1619).
- Inventaire des titres du comte de L’HeuilIe, remis par la marquise de La Chambre pour la rénovation des reconnaissances de ce comte (1625).
- Suite des procès engages pour les hoiries de Barbe d’Amboise et d’Aimée de la Baume, douairières de La Chambre, entre leurs heritiers (1616-1626)
SA 158. Province de Maurienne : Titres de la Maison de La Chambre (suite).
- Compte de Me Antoine Masset, fermier du marquisat de La Chambre, rendu à Louise, marquise de La Chambre (1621).
- Contrat de mariage passé entre Charles de Prières de Duin, gouverneur du chateau de L’HeuiIle, et demoiselle Antoine de La Chambre, fille naturelle de feu Pierre, marquis de La Chambre, acte portant constitution dotale par Louise, marquise de La Chambre, comtesse de Montréal et de L’Heuiile, vicomtesse de Maurienne (1621).
- Sommations et procès engagés par Louise, marquise de La Chambre, contre Gros-Pierre Hudry dit Barbier et Antoine de la Pierre, de la paroisse de La Table, pour refus de passer des reconnaissances pour des biens se mouvant du comté de L’Heuille (1626-1628).
SA 160. Province de Maurienne : Les Hurtières (suite).
- Prix-fait conclu entre le fermier de la marquise de La Chambre et Etienne Cruet et André Bal, de Saint-Alban d’Hurtières, qui s’engagent à fournir au premier 300 charges de charbon de bois et de charbon dur rière le lieu d’Hurtières (1623).
ADS - IR 177b à f - Archives & inventaires » M.A. et Ancien Régime » Duché de Savoie » Archives camérales » Affaires militaires :
SA 743, n°16, 1620. Compte des dépenses souffertes par le Général de l'étape de Maurienne au passage des troupes espagnoles et napolitaines.
En 1629 Thomas, prince de Savoie-Carignan (1595-1656), gouverneur de Maurienne, hérite - peut-être en force -, des biens de Louise de la Chambre.
Fils de Charles-Emmanuel 1er le Grand, duc de Savoie et prince de Piémont, et de Catherine-Michelle d'Espagne, il commande les Espagnols contre la France en 1635, gagne et perd quelques batailles, sème le trouble en Piémont-Savoie en contestant la régence du duché par Christine de France, veuve de son frère le Duc Victor-Amédée 1er: la France soutient et confirme Christine comme régente ; Thomas se réconcilie avec les deux, prend le commandement d'une armée française en Italie (1642), devient généralissime des armées de France et de Savoie en Italie, perd et gagne encore quelques batailles, et meurt à Turin en 1565 dans une expédition contre les Espagnols.
Le prince Thomas de Savoie-Carignan (1595–1656)
par Anton van Dyck (1599-1641), Galerie de Savoie, Turin.
Emmanuel-Philibert de Savoie-Carignan
(Castello di Masino près d'Ivrea, Piémont)
En 1565, la seigneurie de Chamoux (et autres biens) passe donc par héritage à son fils, Emmanuel-Philibert-Amédée, prince de Carignan (1628-1709). Celui-ci est né sourd, et communique avec peine (il ne prononce que quelques mots). En 1684, il épouse Catherine d'Este, qui lui donnera plusieurs enfants, mais son choix déplaît à Louis XIV, qui le retient quelques mois en France contre son gré.
C'est dans cette période qu'Emmanuel-Philibert-Amédée de Carignan a vendu Chamoux à Philibert Chappel de Rochefort, comte de Salins : dans une quittance de 1688, Emmanuel-Philibert-Amédée de Savoie, prince de Carignan, reconnaît avoir reçu de Charles-Emmanuel, comte Cagnolo, et de Philibert Chapel, seigneur de Rochefort, la somme de 95.000 livres pour le prix de la vente du marquisat de La Chambre avec ses cinq paroisses et de la seigneurie de Chamoux, groupant quatre paroisses.
En 1687, Emmanuel-Philibert vend la baronnie d'Hurtières, qu'il tient de la succession de Louise, à Jean-Baptiste Castagnieri, seigneur de Çhâteauneuf.
Chamoux fut-il plus qu'une source de revenus pour cette famille ?
Le père a mené une vie de grand militaire ; le fils avait ses attaches en Italie…
On voit au moins que durant cette cinquantaine d'années, les biens furent gérés : les Archives Départementales de Savoie conservent la mémoire de réparations au château de Chamoux.
2012- 2015 - Recherche A. Dh.
Sources bibliographiques
Wikipedia : notices
Pour les chercheurs : ressources à explorer
Archives Départementales de Savoie
SA 48 - Procuration donnée par Jacques-Louis de Castagnéry, baron de Châteauneuf, conseiller d'État et premier sénateur au Sénat de Savoie, à Pierre-Antoine de Castagnéry de Châteauneuf, conseiller au Parlement de Paris, son fils, pour transiger avec les princes de Carignan et le comte de Soissons à propos des différents qu'il a avec eux au sujet des mines, cours d'eau et bois (1678).
- Sommaire des pièces du procès soutenu devant le Sénat de Savoie par Pierre-Antoine de Castagnéry, en qualité d'héritier universel de Charles-Joseph de Castagnéry, comte de Châteauneuf, contre maître Georges Bertier, agissant en qualité de curateur de l'hoirie de François-Maurice de Castagnéry, jésuite, et des créanciers de cette hoirie, s.d. (vers 1751).
SA 142. Province de Maurienne : La Chambre (suite).
Trois comptes, rendus par maître Jean-Baptiste Arnaud, receveur des revenus des marquisats de La Chambre et de Bagé, appartenant aux princes de Carignan et de Soissons (1673-1689).
SA 144. Province de Maurienne (suite) 1 : Maurienne en général et de Bessans à Termignon. Liste des fiefs et localités : Bessans, Chamoux, La Cachette (à Albiez-le-Vieux), Cuines, Lanslebourg et Lansvihard, Les Hurtières, les Villards, Montaimont, Montgellafrey, Orelle, Pontamafrey, Saint - Georges - d’Hurtières, Saint - Jean - d’Arves, Saint-Jean-de-Maurienne, Saint-Julien-de-Maurienne, Saint-Martin-la-Porte, Saint-Michel-de- Maurienne, Saint-Rémy.
Transaction intervenue entre le patrimonial d’Emmanuel-Philibert de Savoie, prince de Carignan, stipulant au nom du prince, et François-Emmanuel de Faucher de Genève, marquis de Lullin, au sujet des différends survenus entre eux à la suite de la renonciation par le marquis de Lullin en faveur du prince de Carignan à ses droits sur la succession de Gaspard de La Chambre et la baronnie des Cuines et des Villards (1689).
SA 146 Province de Maurienne : Titres de la Maison de Chambre (suite).
Correspondance adressée aux comtes puis marquis de La Chambre, au prince Thomas de Savoie-Carignan, à Sébastien du Fresnay, conseiller d’État, sénateur de la Maison du prince Thomas à Jean Baptlste Costa comte du Villard, conseiller d’État, président en la Chambre des Comptes, intendant des affaires des princes de Carignan , et autres, au sujet de la gestion du marquisat de la Chambre et des intérêts en Savoie de la Maison de Carignan (1552-1668)
SA 158. Province de Maurienne : Titres de la Maison de La Chambre (suite).
Quittance passée par Emmanuel- Philibert-Amédée de Savoie, prince de Carignan, qui reconnaît avoir reçu de Charles-Emmanuel, comte Cagnolo, et de Philibert Chapel, seigneur de Rochefort, la somme de 95 000 livres pour le prix de la vente du marquisat de La Chambre avec ses cinq paroisses et de la seigneurie de Chamoux, groupant quatre paroisses (1688).
SA 160. Province de Maurienne : Les Hurtières (suite)
- Ordonnance de police concernant la baronnie des Hurtiéres et promulguée de la part de Thomas de Savole, prince de Carignan, marquis de La Chambre, par ses fils (1663).
ADS - Moyen-Age et Ancien Régime / Fonds des administrations d'Ancien Régime jusqu'en 1793 / Administration générale du duché
- C 643 Famille souveraine de Savoie. – François-Thomas de Savoie, prince de Carignan, et Louise Chrétienne de Savoie, sa fille. – Victoire-Françoise de Savoie-Carignan, et Louis-Victor-Amédée-Joseph de Savoie, prince de Carignan, son fils. – Marie-Thérèse-Louise de Savoie-Carignan, princesse de Lamballe. – Comptes rendus par le trésorier du prince Thomas, au président Garnerin, son surintendant des finances en Savoie, et au sieur Mulassan, son contrôleur des finances, en 1651 et 1652 ; avec mémoires et quittances à l'appui. – Réparations au château de Chamoux.(1628-1767)
Passage en vente sur internet en 2012
(par http://www.piasa.auction.fr/) d'un lot de lettres d'Emmanuel-Philibert-Amédée, prince de Carignan (1628-1709) fils du Prince Thomas de Carignan et de Marie de Bourbon-Soissons.
12 Lettres, Turin 1665-1698, dont 7 au marquis de Bellegarde, premier président du Sénat de Savoie ;14 pages petit in-fol., 6 adresses, cachets cire et soies, une enveloppe ; en français ou en italien.(…)
Outre des lettres de vœux, il y est souvent question du procès relatif à l'héritage du marquisat de La Chambre, longtemps disputé entre plusieurs familles de Savoie après la mort de Louise de La Chambre en 1629. Emmanuel-Philibert présente ses condoléances au comte de Villanova et de Monmaior [Blaise-Amédée Faussone-Botega] pour la mort de la comtesse (17 novembre 1665). Il demande au marquis de Coudray à La Rochette un délai pour l'estimation de terres et de forêts à Luglie dont la visite est difficile en cette saison (19 décembre 1676) [Jacques d'Allinges marquis de Coudray céda ses droits sur l'héritage de La Chambre contre les terres de La Rochette et Lhullie]. Il recommande M. Pistavin, son auditeur patrimonial, qui se rend en Savoie (14 novembre 1681). Auprès du marquis de Saint-Maurice commandant général à Chambéry [Thomas-François de Chabod], il se plaint de l'attitude du baron de Chateauneuf (20 décembre 1681). Il demande à Bellegarde de faire rendre justice aux Augustins déchaussés de Chambery à qui on dispute une place à l'entrée de leur église, «quoiqu'elle aye esté acheptée des deniers de feu Monsieur le Prince Thomas mon pere qui leur en a faict don pour en faire portail en perspective à celui de leur susde Eglise» (21 février 1682). Le baron de Chateauneuf ne respecte pas les termes d'un traité et refuse d'acquitter sa dette tant qu'un nommé Gervason, qu'il a lui-même fait emprisonner, n'a pas payé ce qu'il lui doit (19 avril 1682). Il demande à Bellegarde «de tenir a mon nom, sur les fonds du baptesme, l'enfant qu'est proche [de] donner au monde Mme de Rochefort», sa sœur la princesse de Baden ayant demandé à la marquise de Saint-Severin d'être présente (12 août 1684). À M. de Gremonville gouverneur de la province de Coni (4 novembre 1686). Au comte de Rochefort du Sénat de Chambéry, il demande de faire hâter le paiement dû par Mme de Chateauneuf ainsi que la remise des écritures par le marquis de Lullin (22 mars 1698)...On joint une P.S., Turin 10 mars 1698, en faveur de Philibert Chapel, comte de Rochefort et de Chamoux (2 pages in-fol. en italien, cachet sous papier) ; et une pièce signée par le comte Picon de la Pérouse procureur de S.A.R. Emmanuel Philibert Amédée de Savoie prince de Carignan, 1703, pour mettre fin aux poursuites commencées contre le prince et contre la princesse Marie-Jeanne-Baptiste de Savoie-Soissons [fille de Charles-Amédée duc de Nemours, épouse de Charles-Emmanuel II de Savoie, elle fut Régente de Savoie pour son fils Victor-Amédée II].
En 1688, le prince de Carignan revend Chamoux à Philibert Chappel (ou Chapel) comte de Rochefort, vicomte de Maurienne, Comte de Salins : le temps des magistrats commence.
Dans une quittance de 1688, Emmanuel-Philibert-Amédée de Savoie, prince de Carignan, reconnaît avoir reçu de Charles-Emmanuel, comte Cagnolo, et de Philibert Chapel, seigneur de Rochefort, la somme de 95.000 livres pour le prix de la vente du marquisat de La Chambre avec ses cinq paroisses et de la seigneurie de Chamoux, groupant quatre paroisses.1
Blason des Chapel de Rochefort (Consignement de 1687):
d'azur à 3 étoiles d'or en chef et un croissant d'argent en pointe
Qui était l'acheteur ?
La famille Chapel - explique Amédée de Foras - était originaire de la paroisse de Bourg-St-Maurice en Tarentaise : Jean Chapel, trésorier provincial de Tarentaise "se fit remarquer par sa fidélité et intégrité".
Philibert
Nommé Conseiller et maître-auditeur à la souveraine Chambre des Comptes de Savoie, et anobli en 1665.
Intendant et Directeur général des affaires du prince Emmanuel-Philibert de Savoie-Carignan, il achète à ce prince en 1688 une partie des biens "provenant" de la famille La Chambre : la seigneurie de Chamoux, et en 1700, le Vicomté de Maurienne.
Parmi les nombreux droits attachés à ces acquisitions, on remarque le droit d'extration en toutes sortes de mines d'or, argent, cuivre, étain, plomb, etc, et le droit de sceller ses actes avec un grand sceau à cheval, de marquer l'acier et le fer à la marque de l'éléphant. 5
Les Archives nous apprennent qu'en 1672, Philibert Chapel entre sur la liste des avocats au Sénat de Savoie. Le même Philibert Chapel est fait chevalier du Sénat en mars 1698
Patantes portans provisions de l'estat et office de chevalier surnuméraire au Sénat de Savoye en faveur de Noble Philibert CHAPPEL, seigneur de Rochefort et de Chamoux, les dittes patantes du 11 Mars 1698 avec l'arrest de vérification d'icelles ensuitte. (ADS 2B 232-237 - f°622)
Le 12 décembre 1709, le Sénat reçoit un autre notable chevalier (du Sénat) à la place de feu M. Chapel de Rochefort.2
Philibert Chapel de Rochefort a fait un testament le 17 juin 1706 (notaires Savey et Lardy) où il instituait ses enfants, nobles Jean et Jean Louis Chapel de Rochefort, héritiers universels.
Il a été enterré à Lemenc (paroisse de Chambéry) le 25 septembre 1709.4
Ses fils5 reprennent les travaux entrepris par Philibert, puis vendent la Seigneurie de Chamoux à S.E. Messire Pierre de Meillarède, Ministre d’état le 8 octobre 1715, (notaire M° Blanc )*
Les Chapel de Rochefort auront gardé Chamoux 27 ans.
Philibert Chapel de Rochefort, entrepreneur, soyeux
"La ville de Chambéry, écrit Amédée de Foras, doit au comte Philibert Chapel l'introduction de l'industrie de la soie. Il établit à Nezin, près de Chambéry, des fabriques de soie "à la bolonaise", métiers pour toutes sortes d'étoffes, machines pour l'eau pour donner le lustre…
Le 14 janvier 1678, il acense ses moulins à honorable Christophe Duclos, maître moulinier en soie. "
Il avait présenté une requête à S.A.R. pour obtenir des privilèges pour sa fabrique où il demandait notamment "de pouvoir marquer ses étoffes avec les armes de Savoie, et de pouvoir lui donner le nom de Fabrique Royale. En outre, "l'art de la soie étant un art noble, S.A.R. déclarera que les gentilshommes qui s'y intéresseront ne dérogeront pas à leur noblesse." 6
En 1701, le duc Victor-Amédée II accorde divers privilèges au comte Philibert Chapel de Rochefort, originaire de Bourg-Saint-Maurice en Tarentaise, pour qu'il se livrât au travail de la soie, au faubourg Nezin, à Chambéry 3.
Articles en nombre de sept portans privilèges et exemptions accordées par Son Altesse Royale au Seigneur Comte de Rochefort occasion des fabriques de Soye qu'il a étably à Nesin au nombre de sept avec l'arest ensuitte de vérification sous la restortion que l'appel des ordonnances, et sentence du juge qu'il établira pour connoitre des différens qui pourroint naistre occasion de la ditte fabrique ressortira au Sénat du 22 Avril 1701.(ADS 2B 232-237 - f° 622)
Philibert Chapel de Rochefort, homme de confiance du Prince de Carignan
Les Archives départementales conservent quelques pièces qui témoignent du rôle administratif de Philibert Chappel: il fut d'une part Conseiller et Maître auditeur au Sénat de Savoie.
Mais il a aussi eu le titre d'Intendant général du Sérénissime Prince de Carignan, et à ce titre il régla la succession du Marquisat de la Chambre (1671 et suivantes), batailla avec d'autres princes du sang (Marie-Jeanne-Baptiste de Savoie-Soissons, 1703)… Voir Textes à l'appui
Un Rochefort "de Chamoux" à la guerre
Philibert n'est pas un militaire; mais il participe - en vain - à l'effort de résistance aux Français, qui vont bientôt réduire la Savoie à… rien
Victor-Amédée II, étant entré dans la grande alliance de l'empereur, de l'Autriche et de l'Espagne contre Louis XIV, dont la superbe et despotique puissance alarmait tous les souverains, Victor-Amédée perdit de nouveau la Savoie.
En juin 1690, Charbonnières avait une forte garnison, puisque le marquis Bugnasco, gouverneur du fort de Montmélian, écrivit à messire de Locatel, commandant des milices de la Maurienne, de tenir prêts trois cents hommes de ceux qui étaient à Aiguebelle.
Les Français, qui s'étaient emparés des châteaux de Saint-Pierre de Soucy et de Combefort dans la vallée de Sainte-Hélène du Lac, avant d'aborder les flancs de Montmélian, eurent leurs petits détachements chassés de ces localités par de Buttet, commissaire général de l'artillerie en Savoie, par le baron d'Aiguebelle, par de Bénévix et de Rochefort de Chamoux. Les efforts des gouverneurs de Montmélian, sieur Chamousset ; de Miolans, sieur de la Boche ; des officiers de Sales, de Bernex, de Villeneuve, des frères de Sirace, de Peytavin, de Rolland et d'autres dévoués Savoisiens, furent infructueux, Aiguebelle et la Maurienne cédèrent aux forces supérieures du général français de Saint-Ruth.
(Montmélian et les Alpes, MÉNABRÉA in Monographie historique de la Basse-Maurienne en Savoie).
2012 - 2019 A.Dh.
Notes
* Jean et Jean Louis Chapel de Rochefort ont-ils le sens des affaires, et/ou de l'Histoire ? On les voit procéder à une autre vente en Maurienne, négociant leurs droits seigneuriaux… qui n'avaient plus beaucoup d'avenir : dans Inventaire sommaire des archives hospitalières de la Ville de Chambéry, on trouve ceci:
"— Vente pendant 4 générations audit Favre, par noble Jean-Louis Chapel, seigneur de Rochefort, vicomte de Maurienne et par son frère noble François, chevalier de Rochefort, tous deux fils de feu noble Philibert Chapel, seigneur dudit Rochefort, chevalier d'honneur au Sénat de Savoie, des droits d'échute dans toute l'étendue de leur vicomte de Maurienne, qui commence depuis le pont de Villard-Clément, soit le pont de l'Evêque, tout près de Saint-Jean et qui s'étend dans toute la Haute-Maurienne, sur tous les hommes liges, taillables à miséricorde, mainmortables… lorsqu'ils mourront sans enfants mâles hors dudit vicomte ; prix, 150 livres (notaire : Domenget, 8 août 1730). "
(Mémoires et documents publiés par la Société savoisienne d'histoire et d'archéologie - 1931 (T68). )p 90
Sources bibliographiques
1- Mémoires et documents publiés par la Société savoisienne d'histoire et d'archéologie - 1910 (48)
2- Mémoires et documents publiés par la Société savoisienne d'histoire et d'archéologie - 1900 (39) - p. 46, 78, 100. / gallica.bnf.fr/
3- Société Histoire Maurienne 1910 (T23,SER2 - http://gallica.bnf.fr/
4- ADS, Registre paroissiaux Chambéry 4E 280
5- ses enfants : Jean et Jean-Louis.
On note le baptême à St-Léger de "Philibert-Louis, fils de Noble Philibert Chapel Seigneur de Rochefort et de Dame Anne de Rouër de B… le 14 août 1688 : le parain est Haut et Puissant Prince PhiliberEmmanuel de Savoye, Prince de Carignan; la marraine, Haute et Puissante Princesse Loyse de Savoye" (AD073 cote 4E 169 vue 67)
Le 12-9-1786 baptême de Donat, qui ne semble pas voir vécu (4E 169 vue 142)
Le 30-6-1692, baptême de Marie-Claudine (4E 169 vue 324)
Le 7-9-1695, baptême de Jean-Louis de Rochefort (4E 169 vue 421)
Le 11-7-1699, baptême de Thérèse de Rochefort (4E 170 vue 3)
6-Armorial et nobiliaire de l'ancien duché de Savoie d'Amédée de Foras (Bibliothèque diocésaine). L'ouvrage est consultable sur gallica.fr (livre I p.359)
Pour les chercheurs : ressources à explorer
Archives Départementales de Savoie
SA 142. Province de Maurienne : La Chambre (suite).
Mémoire justificatif des prétentions des héritiers du sieur de Rochefort sur l’hoirie du marquis de La Chambre (vers 1668).
SA 143. Province de Maurienne (suite).
Mémoire relatif aux revenus de la baronnie de Montaimont et à sa possession par les héritiers de Louis de Rochefort en vertu de la transaction du 4 juillet 1618 (s.d.). Copie des lettres patentes approuvant sept contrats d’affranchissement passés entre la communauté de Montaimont et différents seigneurs (1770).
SA 158. Province de Maurienne : Titres de la Maison de La Chambre (suite).
Quittance passée par Emmanuel- Philibert-Amédée de Savoie, prince de Carignan, qui reconnaît avoir reçu de Charles-Emmanuel, comte Cagnolo, et de Philibert Chapel, seigneur de Rochefort, la somme de 95 000 livres pour le prix de la vente du marquisat de La Chambre avec ses cinq paroisses et de la seigneurie de Chamoux, groupant quatre paroisses (1688).
BO 5226 (B0 - Procédures du Sénat de Savoie): 28 juin 1689 : action féodale - le Marquis de Faverges / noble Philibert de Rochefort
Passage en vente sur internet en 2012
(par http://www.piasa.auction.fr/) d'un lot de lettres d'Emmanuel-Philibert-Amédée, prince de Carignan (1628-1709) fils du Prince Thomas de Carignan et de Marie de Bourbon-Soissons.
12 Lettres, Turin 1665-1698, dont 7 au marquis de Bellegarde, premier président du Sénat de Savoie ;14 pages petit in-fol., 6 adresses, cachets cire et soies, une enveloppe ; en français ou en italien.(…)
(…) On joint une P.S., Turin 10 mars 1698, en faveur de Philibert Chapel, comte de Rochefort et de Chamoux (2 pages in-fol. en italien, cachet sous papier) ; et une pièce signée par le comte Picon de la Pérouse procureur de S.A.R. Emmanuel Philibert Amédée de Savoie prince de Carignan, 1703, pour mettre fin aux poursuites commencées contre le prince et contre la princesse Marie-Jeanne-Baptiste de Savoie-Soissons.
On trouve à la suite dans les registres du Tabellion d'Aiguebelle : 2 prix-faits passés entre M. de Rochefort et des artisans locaux, pour une construction neuve entre château et doyenné, et diverses réparations (commencées par Jacques Chesaz: l'histoire ne dit pas pourquoi Jacques Chesaz abandonné ce chantier, mais il est vrai qu'il était alors bien occupé).
Prix fait pour le seigneur Comte de Rochefort,
Baillé à Joseph [Renand ?] et Pierre Eynard Simonet, habitants de Chamoux
L’an mille sept cent et cinq, et le vingt deux du mois de mars par devant moi, notaire royal collégié soussigné, en présence des témoins bas nommés, personnellement s’est établi Noble Philibert de Chappel, Conseiller du Roi, Chevalier au Souverain Sénat de Savoie, Comte de Rochefort, et Seigneur de Chamoux, et lequel, de son gré, a donné à prix fait à honnête Joseph [Renand ?] et Pierre Eynard Simonet, tous deux maîtres maçons et habitants de la paroisse de Chamoux, jurant et acceptant pour eux et les leurs
- à savoir :
- de continuer le bâtiment neuf commencé par maître Jacques Chiesaz, jusqu’à l’église du Doyenné, avec la même [symétrie ?] sur le devant que celle qui a été faite par ledit maître Jacques, plus de continuer la muraille commencée dans la cour du château de Chamoux du côté des murailles jusqu’à l’angle du côté d’Aiton, plus de refaire les murailles des jardins et réparer les brèches des murailles du parc,
- et c’est pour et moyennant la somme de sept florins par toise de la muraille du bâtiment neuf qu’ils continueront et cinq florins la toise des autres murailles. Et la chaux et sable qu’il … qui leur sera rendue dans la cour de ? et à l’égard des pierres, ils seront obligés de les prendre où ils les trouveront ayant été convenu à l’égard du bâtiment neuf qu’ils doivent faire à côté de l’église, il leur sera mesuré la moitié du vide des portes et fenêtres ;
- laquelle besogne ils promettent de faire et parfaire [à dire] de maître et travailler auxdits ouvrages sans discontinuation à peine de tous dépens, dommages et … et sous l’obligation de leurs personnes et biens présents et à venir quelconques qu’à ces fins ils se constituent tenir par leur foi et serments prêtés,
- et lequel ouvrage le Seigneur de Rochefort promet leur payer ou faire payer à mesure et à proportion qu’ils iront faisant ; et en outre de leur payer aussi un florin par toise de tout le [plattrillage ??] et deux florins pour chaque porte et de chacune des grandes fenêtres qu’il [forme, ferme ?] vont avec … dans le bâtiment neuf ci-dessus fait par ledit maître Jacques Chiesaz,
- ce que lesdites parties ont promis observer, le présent de point en point selon la forme et … chacun en ce qui les concerne, aux mêmes peines et obligations et clauses de ce contrat requises que dessus, soumissions, renonciations et clauses requises,
- fait et prononcé au château de Chamoux, en présence de Mre Claude Tardy, notaire, C. Juré au Sénat, de Mre Claude ? Bourgeois de Chambéry, et de Jean-François D’Alinge, témoins requis, ayant ledit Seigneur de Rochefort avec lesdits Mre Tardy et Blanchet signé sur ma minute, et non lesdits [Renand ?], Eynard Simonet, et l’autre témoin pour être illétérés, de ce enquis, et moi, Charles Chedal, notaire collégié soussigné, bourgeois de Moutiers,etc
Prix Fait pour qui dessus [Philibert de Chappel ] donné
au maître Claude [Cousterla ?] bourgeois d’Annecy
L’an mille sept cent et cinq, et le vingt deux du mois d’avril, par devant moi, notaire royal collégié, soussigné, et présents les témoins bas nommés, personnellement s’est établi noble Philibert de Rochefort, Comte de Sallin, Chamoux et autres lieux, Conseiller d’État et Chevalier d’honneur au Sénat de Savoie, et lequel de son gré pour lui et les siens, donne à prix fait à honorable Claude, fils de Jacques [Cartelaz] bourgeois d’Annecy, maître maçon ici présent et acceptant pour lui et les siens, savoir :
- est de hausser la tournelle commencée par Mre Jacques Chiesaz jusqu’à la hauteur de douze pieds plus haut qu’elle n’est, faire une chemine [en chauffe creusée ?] dans l’endroit où il lui sera marqué avec une sonde de bois qui lui sera fournie, de même que les couvertes des portes, des fenêtres, plus de raccommoder les brèches dans les murailles du parc où elles lui seront maquées ; de plus, de faire des murailles de grange où elles lui seront aussi marquées ,
- et c’est pour ce moyennant la chaux et sable nécessaires : de cinq florins de la toise composée la … de huit pieds du pays de Savoie des murailles de [… les brèches] du jardin ; six florins la toise des murailles de la tournelle ;
- et venant à leur manquer des matériaux, ils seront à la journée dudit Seigneur de Rochefort pendant cet intervalle qui les fera travailler à d’autres ouvrages et leur payera leurs journées à raison d’un florin les maîtres et six sols les manœuvres quand le Seigneur les nourrira et deux florins pour chaque maître et un florin pour chaque manœuvre quand ils se nourriront, et au choix dudit Seigneur jusqu’à la St Michel,
- payable ledit ouvrage à proportion à mesure qu’il ira faisant, et pour lequel il lui avancera la somme de trente florins dès le moment que le père dudit maître Claude [Couterla ?] et les ouvriers seront arrivés, ou qu’il sera mis en œuvre, ce que lesdites parties ont promis et promettent d’observer chacune en ce qui les concerne, à peine de tous dépens, dommages et intérêts, et quant audit Seigneur de payer le susdit ouvrage au prix ci-dessus audit Maître [Couterla ?] sous l’obligation de sa personne et de tout et un chacun ses biens présents et à venir quelconques qu’il se constitue tenir, et de faire ratifier le présent par ledit Jacques [Couterla ?] son père dans la huitaine prochaine, et de travailler aux deux ouvrages sans discontinuations et le rendre bien fait et parfait ) dire de maître, le tout avec et sous toutes dues promissions, serment prêté par ledit [Couterla ?] et clauses requises,
- fait et prononcé au château de Chamoux en présence de Jacques Vibert des Maxime en Beaufort et de Jean-François Dalinge de la paroisse d’Alinge proche de Thonon, témoins requis ; ayant les parties signé sur ma minute et non les témoins pour être illétérés, de ce enquis, et moi, notaire royal soussigné qui ai le présent reçu de ce requis, et icelui dressé sur ma minute pour l’office d’insinuation ; l’ayant collationné, j’ai signé ; ainsi est.
C. Chedal, notaire
Recherche et transcription 11-2014 A.Dh.
Sources :
ADS en ligne Tabellion d'aiguebelle 1705.
1er texte : - Fo 105 (page 129/ 511)
2ème texte : Fo 106 (130/ 511)
1710. Philibert Chappel de Rochefort vient de mourir. Il y a apparemment urgence à maîtriser le cours du Nant de Montendry, puisque c'est le curateur de l'héritage qui va commander des travaux : le Nant a toujours été dangereux, et il en va de la sécurité du château… et du moulin.
Prix fait pour le Sieur Claude Blanchet curateur de l’hoirie du
Seigneur de Rochefort par lui donné à honorables Jacques Chiesaz,
Dominique Berthet, Maxime Venippé et à Jacques Peguet
L’an mil sept cent et dix et le dernier du mois de janvier, par devant moi, notaire royal soussigné, et présents les témoins bas nommés, s’est personnellement établi et constitué le Sieur Claude Blanchet, Bourgeois de Chambéry, en qualité de curateur de l’hoirie ouverte de Messire Philibert Chappel Comte de Rochefort, lequel de son gré, en ladite qualité, donne à tâche et prix fait à honorable Jacques Chiesaz, maître maçon habitant à la paroisse de Chamoux, à Dominique Berthet, à Maxime Venippé tous deux maîtres charpentiers, et à Jacques Peguet, [meunier] à Ponthurin et Chamoux, tous ici présents et acceptant pour eux et les leurs
- et audit Jacques Chiesaz de faire à neuf une muraille qui servira au moulin situé dessus Chamoux, et qui réduira le ruisseau dans son canal, pour empêcher la ruine entière des limites du château duquel lieu, lesquelles il prendra par fondement au-dessus de la roue duquel moulin afin de le garantir de l’inondation, occasion duquel ruisseau laquelle muraille il fondera de trois pieds de large avec les plus grosses pierres qu’il pourra y mettre, et l’approfondira jusqu’à ce qu’il trouve le solin et là, pourra réduire à deux pieds et demi au sommet d’icelle de la longueur et hauteur qu’il lui sera ordonné pour raison de quoi il fera toutes les fondations, et fournira tous les matériaux nécessaires, tant chaux, sable qu’autres et [coupera] le rocher auprès duquel moulin qui est au-delà du ruisseau d’environ une toise et demie de long et de quatre pieds de large, pour donner plus de penchant audit ruisseau.
- item, qu’il fera une demi toise de muraille pour soutenir un sommier qu’il convient de mettre au couvert dudit moulin tout lequel travail lequel Chiesaz promet de faire et de le rendre fini et parachevé entre ici et les fêtes de la Pentecôte, proche venant aussi bien qu’une cheminée au dedans duquel moulin qui aura un canal d’un pied de large et deux pieds de long de vide au-dedans et c’est le tout pour et moyennant la somme de trois florins pour chaque pied de ladite cheminée , en mesurant par là [reste à prendre depuis la lande] et de vingt-cinq florins pour chaque toise de muraille qui seront visitées par des maîtres et experts ;
- auxdits Dominique Berthet et Maxime Venippé de refaire à fond et à neuf la grande roue, le rouet, l’arbre du moulin, et la [ruche] d’icelui, le tout du même moulin situé au-dessus Chamoux, plus le plancher d’icelui pour lequel ils fourniront les ais de châtaignier nécessaires, et deux poutres, plus la lande de la cheminée que doit faire lequel Jacques Chiesaz audit moulin, plus un sommier pour soutenir les deux [colonneaux ] du couvert d’icelui, lequel sommier s’appuiera sur la muraille du côté du ruisseau et sur une demi toise de muraille que fera lequel Jacques Chiesaz du côté de la grange de Mre Pierre Bertollet, et leur sera permis de prendre tous les bois nécessaires pour lesdits travaux sur les Biens dépendant de ladite hoirie ;
- item, qu’ils élèveront le susdit plancher avec le [trépieds ?] duquel moulin de la hauteur qui leur sera indiquée par lequel Jacques Peguet, et rendront tout lequel travail fait et fini entre ici et la St Joseph proche venant pour et moyennant le prix et somme de cent nonante florins monnaie de Savoie,
- et audit Jacques Peguet de faire et fournir les deux pierres duquel moulin , qu’il fera poser entre ici et la St Jean Baptiste prochain,
- et lesquelles lequel Sieur Blanchet promet lui payer suivant l’estime qui en sera faite par des experts convenus entre eux, en lui avançant cependant le prix qu’elle coûterait à ceux de qui il les achètera, toutes lesquelles sommes, tant auquel Jacques Chiesaz, Dominique Berthet et Maxime Vanippé, qu’audit Jacques Pegiuet, lequel Sieur Blanchet promet de les leur faire payer ainsi qu’il le consent, par le présent, par les Sieurs Joseph Boysson et François Savey, fermiers de tous les recensés dépendant de ladite hoirie audit Chamoux, tous deux ici présents à mesure et proportion que lesdits travaux s’avanceront, avec promesse que fait lequel Sieur Blanchet de passer en compte tout ce qu’ils délivreront pour ledit fait, dès aujourd’hui, en lui rapportant quittances des susdits maîtres,
- lesquels promettent comme sur est dit de rendre tous lesdits travaux faits et parachevés aux termes susdits, le tout aux peines respectives de tous dépens, dommages, intérêts, et sous l’obligation de tout et un chacun leurs biens et droits quelconques présents et à venir, qu’ils se constituent tenir le tout fait entre eux sous et avec toutes autres … promesses pour mutuelles stipulations et acceptations intervenues au présent et par leur foi et serment … prêté entre mes mains, soumission desdits Biens à toutes … , renonciation à tous droits à ce [constitué] et autres clauses requises,
Fait et passé audit château de Chamoux en présence d’Hugues, fils de feu Maurice Thomas dudit Chamoux, et de Georges, fils de feu François Perret du Bettonnet, témoins requis, qui n’ont pu signer, non plus que les Sieurs Berthet, Vénippé, Peguet, pour ce que illétérés, de ce enquis,
- et lequel Sieur Blanchet avec lesdits Messires Boisson et Savey et lequel Chiesaz, ont signé sur la minute de je, François Blanc, notaire royal soussigné,
- pour ce recevoir requis, ai expédié le présent pour l’office de l’insinuation d’Aiguebelle, quoique d’une autre main, fait, écrit, et l’ai tabellionnement signé,
Blanc, notaire
Recherche et transcription 11-2014 A. Dh.
Sources
ADS en ligne, Tabellion d'Aiguebelle 1710 - Fo 14 (page 60/ 446)
Blason de Mellarède, Armorial de Foras
Le 28 octobre 1715, S.E. Messire Pierre de Meillarède, Ministre d’état de Sa Majesté et premier président en la Chambre des Comptes de Piémont achète aux frères Jean et Jean Louis Chapel de Rochefort mandement, juridiction et Seigneurie de Chamoux (pour les quatre paroisses de Chamoux, Bettonnnet, Montendry et Montgilbert) pour 22.000 écus de six florins de Savoie.
On dirait peut-être aujourd'hui qu'il fait une opération immobilière, ou qu'il achète un lot :
le 9 novembre suivant, il revend Chamoux, Montendry et Montgilbert à son ami * noble Joseph Arestan, Baron de Montfort pour… 106.000 florins de Savoie ; il garde "la Seigneurie et juridiction de la paroisse du Bettonnet avec les fiefs droits et bien situés en icelle, pour raison de quoi il promit payer en acquittement des dits Seigneurs de Rochefort la somme de vint mille florins".**
On voit d'autre part que les territoires contrôlés en 1517 par Louis La Chambre ont bien fondu au fil du temps…
Exit Pierre Mellarède*** ! 12 jours : c'est bien le propriétaire le plus furtif que le château ait connu !
2012- Recherche et transcription A.Dh.
Notes
* son ami : on comprend mieux le sens de cette précision si l'on connaît la coutume en Savoie-propre : dans son Traité des laods et treseins de 1680, spectable Gaspard Bally décrit ce procédé qui divise le droit de mutation par deux (B.N.F. - http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb30048014t - voir page 7)
** Pierre de Mellarède est le fils de Jean Mellarède, notaire de Montmélian. Avocat, roturier, il est investi de belles charges: intendant du comté de Nice, puis premier président en la Chambre des Comptes de Piémont ; ministre de Victor Amédée II, Duc de Savoie puis 1er roi de Piémont-Sardaigne .
En 1715, il achète la seigneurie du Bettonet, érigée en comté par Victor-Amédée II en février 1717. Il meurt en 1730, laissant a 2 fils, Pierre-Louis et Amédée-Philibert et une fille; Anne-Amédée : le premier, hérite du Bettonnet ; à sa mort accidentelle à Nice (1759), ses biens passent au second :l'abbé Amédée-Philibert (1682-1780) s'est fait connaître par ses activités d'intellectuel proche des jansénistes ; après sa mise en retrait, il vit au Betonnet jusqu'à sa mort. Anne-Amédée lui succède.
*** Lorsque M. de Mellarède acquiert le Bettonet en 1715, un conflit s'élève entre lui et l'abbaye du Reton au sujet de la juridiction. Une transaction intervient en 1730, en vertu de laquelle la juridiction des dames du Béton est limitée à leurs enclos et terres, dont l'étendue est alors de 281 journaux, 224 toises.
En acquérant une terre "noble", Pierre de Meillarède tient à exercer tous ses droits de propriété sur Betton : en 1717, il demande "l'érection & plantement des fourches patibulaires et pilloris du Comté du Bettonet" (sage précaution ? Les droits de justice, plus ou moins étendus selon leur possesseurs, tombaient rapidement en désuétude s'ils n'étaient pas maintenus: il fallait alors en faire à nouveau la demande ; les "fourches" traduisent le pouvoir de condamner à mort.)
Sources bibliographiques
• AD073 - Archives de Cour. - Consignements et sommaires ... pages 81 à 84
• AD073 - IR. 118 - Sommaires apprises, requêtes, informations sur l’érection et le rétablissement des fourches patibulaires et des piloris dans les terres féodalles, 1361-1717 - SA 1039 (inventaire turinois n°80) : BETTONNET, en Savoie - 6 au 23 avril 1717 - - Sommaire aprise & verbal faits au suiet de l'érection & plantement des fourches patibulaires et pilloris du Comté du Bettonet à requête de S.E. Mie Pierre de Mellarède ministre et Secrétaire d'État..
• notes sur la famille Méllarède : d'après : www.bm-chambery.fr
• Mémoires et documents publiés par la Société savoisienne d'histoire et d'archéologie - 1924 (T61). p.17
Bibliographie
• sur Pierre Mellarède Ministre de l'Intérieur de Victoir-Amédée, et les prisons de Miolans : Mémoires et documents publiés par la Société savoisienne d'histoire et d'archéologie - 1879 (T18). http://gallica.bnf.fr/
Pour les chercheurs : ressources à explorer
Archives Départementales de Savoie
2B236 vue 77 - Edits Bulles - 3-11-1659 - reconnaissance de P. de Mellarède secrétaire établi par SAR au gouvernement de Montmélian
SA 42 - Chamoux - Quittance donnée à la suite de l'acquisition faite par le premier président de la Chambre des Comptes et ministre d'État, Pierre Mellarède, de la seigneurie de Chamoux avec les quatre paroisses en dépendant : Chamoux, Montendry, Montgilbert et Bettonet, (1716).
Pietro Mellarede de Bettonet - Dizionario Biografico degli Italiani - Volume 73 (2009) di Andrea Merlotti http://www.treccani.it/enciclopedia/mellarede-de-bettonet-pietro_%28Dizionario-Biografico%29/
Le 28 octobre 1715, Jean et Jean Louis Chapel de Rochefort ont vendu les quatre paroisses de Chamoux (Chamoux, Bettonnet, Montendry et Montgilbert) à Pierre de Meillarède, Ministre d’État pour 22000 écus de 6 florins de Savoie (132.000 florins de Savoie ?)*.
Le 9 novembre de la même année 1715, le même Pierre de Meillarède revend 3 des paroisses (il garde Bettonnet) 106 000 florins de Savoie.
L'acheteur est "son ami", Joseph Arestan, Baron de Montfort, maître auditeur en la Chambre des Comptes de Savoie (on retrouve un grand magistrat du Sénat).
"Nobles Jean et Jean Louis Chapel de Rochefort, par contrat du vint huit octobre mil sept cent quinze reçu et signé par M° Blanc notaire vendent à S.E. Messire Pierre de Meillarède, Ministre d’état de S.M. et premier président en la chambre des comtes de Piémont pour lui et ses amis à élire en la dite terre mandement, juridiction et Seigneurie de Chamoux consistant aux quatre paroisses de Chamoux, Bettonnet, Montendry et Montgilbert avec les biens, fiefs, droits et revenus en dépendants (dépendant) pour le prix et somme de vint (vingt) deux mille écus de six florins pièce [monnoye] de Savoye, et par autre contrat du neuvième novembre ditte (dite) année reçu et signé par le dit M° Blanc notaire S. ditte (dite) E. le Seigneur de Meillarède [élu ?] en ami noble Joseph [Arestan] Baron de Montfort maître auditeur en la chambre des Comptes de Savoye pour la Seigneurie et juridiction des paroisses de Chamoux, Montendry et Montgilbert, fiefs, biens fonds [ ] et revenus en dépendants (dépendant) pour le prix et somme de cent et six mille florins de Savoye, et ne se réservé que la Seigneurie et juridiction de la paroisse du Bettonnet avec les fiefs droits [ ] et bien [ ] situés en icelle, pour raison de quoi il promit payer en acquittement des dits Seigneurs de Rochefort la somme de vint mille florins." 1
Une carrière
Joseph Arestan de Montfort vit entre Chamoux (où il gère ses biens) et Chambéry** où l'appelle sa charge.
Cette charge, il semble l'avoir obtenue en 1691:
Dans l'été de 1690, Louis XIV s'empara de la Savoie, mais ce ne fut qu'en octobre qu'il l'annexa à ses Etats. Le 5 octobre, le Sénat prend cette courte délibération :
« Le 5e d'octobre 1690, le Sénat estant assemblé ensuite des ordres donnés de la part du Roy par Milord Moncassel, lieutenant général de ses armées, touchant la prestation du serment de fidélité el l'exercice de la justice sous le nom de S. M., les soussignés déclarent qu'ils sont prests d'exécuter les ordres du Roy et. de prester le serment en la manière qui leur sera présentée pour le service de la justice à la manière accoustumée."
le 14 novembre 1691, parmi les "avocats nouveaux" au Sénat, on trouve Joseph Arestan.
Le 14 novembre 1694, lors de la rentrée [du Sénat] Joseph Arestan est fait sénateur.2
Le 12 novembre 1730, il accepte d'agir en tant que procureur de noble dom Joseph Milliet, chevalier de la sainte religion des Sts Maurice et Lazare, de St-Jean de la Porte : celui-ci aurait dû se rendre à Turin, afin de "se présenter le 20 novembre personnellement par-devant la R.M. de Charles-Emmanuel Roi de Sardaigne, de Chypre et de Jérusalem, duc de Savoie, de Montferrat et prince de Piémont et notre souverain seigneur, et prêter à sa dite Majesté et à ses royaux successeurs en qualité de vassal à cause et pour la maison forte de la Gorge et de la tour du Thouvet dont il est seigneur, de même que de la rente feudale etc", afin de "prêter le serment de fidélité qui lui est dû à l'occasion de son avènement à la couronne".
Milliet est au lit, pris "d'une fièvre tierce", et se fait donc représenter par "noble seigneur Joseph Aretan, baron de Montfort, seigneur de Chamoux, conseiller et référendaire des mémoriaux et maître-auditeur de la royale Chambre des comptes"2bis
Moins de deux ans après l'acquisition du château, il doit faire refaire les toitures, et certains planchers ; les registres du Tabelllion d'Aiguebelle ont gardé la trace de la convention (cliquer) avec des charpentiers de Montgilbert.
En famille
Il marie sa fille noble demoiselle Claudia (ou Claudine ? ) à noble Antoine d'Albert "de St Jean de Mauriane" le 11 janvier 1720 3.
En mai 1740, il obtient la curatelle de son petit-fils Joseph 4 "fils de feu noble Antoine Dalbert, natif de St Jean de Maurienne, habitant maintenant à Chamoux, majeur de 14 ans mais mineur de 20 ans " (il a 18 ans) : officiellement, c'est le jeune homme qui "nomme pour son curateur noble Joseph, fils de feu Jacques Arestan (…) son grand-père".
Joseph Arestan meurt à Chamoux, à 75 ans, en novembre 1745 5 léguant tous ses biens à son petit-fils, Joseph d'Albert (testament du 30 octobre 1745)
(les registres paroissiaux de Chamoux notent la sépulture d'un Franciscus Arestan en avril 1739, c'est son frère)6
C'est à la demande de ce dernier que fut dressé un inventaire étonnant : le notaire a relevé en 6 pages d'une écriture "au kilomètre" minuscule et très serrée, une liste d'objets apparemment resserrés dans 3 pièces du château, bric-à-brac d'ustensiles hors d'usage mêlés à quelques objets neufs ou précieux - mais peu de choses sur le mobilier, ou la distribution des pièces.
On détecte pourtant là un mode de vie : celui d'un vieux monsieur resté seul, après avoir forcément mené une vie plus "mondaine" à Chambéry où il gardait un appartement, gentilhomme campagnard qui lisait (ou avait lu), un homme très à l'aise, mais qui vivait - semble-t-il - simplement.
À lire dans "Inventaire [après] décès" (au bas de cette page).
2012- Recherche et transcription A.Dh.
Notes
* Philibert Chapel de Rochefort les avait acquises en 1688, pour le prix de 65.000 livres… de Piémont.
(Travaux de la Société d'histoire et d'archéologie de la province de Maurienne : bulletin - 1885 - http://gallica.bnf.fr )
** On trouve dans l'inventaire sommaire des archives hospitalières de la Ville de Chambéry trace d'une "Vente par noble Joseph Arestan, baron de Montfort, seigneur de Chamoux, maître auditeur à la Chambre des Comptes, à André Yvrard, tailleur à Chambéry, d'une maison à Mâché proche de l'hôpital ; prix, 4.439 ff. (notaire : Vallin, 12 mai 1716)."
(Mémoires et documents publiés par la Société savoisienne d'histoire et d'archéologie - 1931 (T68).(suite) p 88 - gallica.bnf.fr )
Sources bibliographiques
1- AD073 en ligne- Archives de Cour. - Consignements et sommaires ... SA 4 pages 81 à 84
2- Mémoires et documents publiés par la Société savoisienne d'histoire et d'archéologie -1900 (SER2,T39). p.62, 64, 97
2bis- AD073 en ligne. Registres du Tabellion 1730 2C 1138
3- AD073 en ligne - registre paroissial 1647-1789 (cote 3E312) p.97/399 mariage Antoine d'Alber / Claudia de Montfort
4- AD073 en ligne - registre du tabellion d'Aiguebelle 1740 (cote 42C2137) , p.163/369 : acte de curatelle, suivi d'une procure pour la gestion des biens paternels à St Jean de Maurienne.
5- AD073 en ligne - registre paroissial 1740-1793 (cote 4E913) p.5/39 sepulture nobilis Arestan
6- AD073 en ligne- registre paroissial 1715-1744 (cote 4E912) p.22/25 sepulture agregius Franciscus Arestan
Pour les chercheurs : ressources à explorer
Archives Départementales de Savoie
ADS - Moyen-Age et Ancien Régime / Fonds des administrations d'Ancien Régime jusqu'en 1793 / Administration générale du duché
- C 570 Agriculture. – Forêts. – États des bois et déclarations des propriétaires de bois, fournis en vertu des constitutions royales, à l'intendant général, qui était aussi conservateur des forêts, dressés par communes et par ordre alphabétique des communes. – Lettres A, B, C. (du baron de Montfort, seigneur de), Montgilbert et Montendry, conseiller référendaire de Sa Majesté et maître auditeur en la Chambre des comptes, à Chamoux ; – etc.(1730-1731)
- C 573 Agriculture. – Forêts. – États des bois et déclarations des propriétaires de bois, fournis à l'intendant général, qui était aussi conservateur des forêts, dressés par communes et par ordre alphabétique des communes. – Lettres M, N, 0, P, Q, R, S. – du baron de Montfort, seigneur de Chamoux, Montendry et Montgilbert, à Montendry ;(…) (1730-1731)
- C 5017 Capitation. – États par commune et par ordre alphabétique des communes, contenant le dénombrement de la population et le chiffre de la capitation par individu. – Lettre C. – Chamoux ; – le rôle de cette commune a été dressé « en l’assistance du seigneur baron de Montfort », dont la cote de capitation a été réduite de 20 livres à 13 livres, sur sa demande, parce qu’il a annoncé qu’il était aussi imposé à Chambéry, où il avait une habitation. (1743-1748)
Registres du Tabellion d'Aiguebelle (A.D.Savoie)
avertissement :
Beaucoup de lacunes subsistent dans cette transcription en raison des difficultés de lecture, mais aussi, par méconnaissance du lexique local concernant les outillages, etc…
Le travail d'inventaire commence dans une belle pagaille ! De procédure en procédure, on n'arrive pas à se mettre au travail. Or, il est d'envergure : commencé le samedi 19 février 1746, l'inventaire n'est toujours pas achevé le vendredi 25 au soir ! La suite remise au mois suivant ne nous est apparemment pas parvenue?
___p. 99 D_______________________________________________
Inventaire légal des effets, meubles, immeubles, titres et créances, or, argent
délaissés par le feu Seigneur Baron de Montfort fait
à requête de noble Joseph d'Albert, bénéficiaire du feu Seigneur
L'an mil sept cent quarante-six, et le dix-neuf février à huit heures du matin, au lieu de Chamoux, et au-devant de la porte du château du lieu, a comparu par devant moi, notaire royal collégié, ?? de la Rochette M° Jean Crusilliat en qualité de substitut de M° Jean-Pierre [Burtet] procureur au Sénat, assisté de noble Joseph Dalbert, héritier par bénéfice d'inventaire de noble Joseph Arestan Baron de Montfort sa [partie], qui [m'avait rapporté] que par ordre (ordonnance?) rendue par e ?? Sénateur françois Rapporteur du procès d'entre ledit noble Joseph Dalbert en sa dite qualité d'héritier bénéficiaire, et M° Bertrand Genin procureur au Sénat en la qualité de curateur, en l'hoirie dudit Seigneur de Montfort, et tous les créanciers et prétendants droit dans ladite hoirie, le [ ? du?],
il a été dit qu'en tant que [?] les titres, papiers et autres effets qui sont dans le château du présent lieu de Chamoux, et les biens rière ledit Chamoux, et les biens circonvoisins, j'aurais [la commis] pour être par moi procédé à l'inventaire légal des titres, papiers, effets et biens et déclare et déclaré qu'il serait de même donné commencement audit inventaire,
à la présente heure du matin de ce jourd'hui dans ledit château de Chamoux et continué [suc???ment] dans la ville de Chambéry dans l'appartement qu'occupait ledit Baron par M° Pallice et qu'à ces fins je lui [remettais? ] ledit inventaire auquel j'aurais procédé, moyennant décharge, qui m'en sera fait, pour le [présent inventaire légal ?] étant parachevé et remis à l'Insinuation par ledit M° Pallice, et aurait à ces fins ledit Seigneur [?] François par sa susdite ordonnance assigné les créanciers et prétendants droits en la susdite hérédité de comparaître si bon leur semble par devant moi, au lieu et heure que dessus pour voir procéder audit inventaire légal et mandé au premier huissier ou [?] Royal [?] requis de faire tous les exploits [?] En conséquence de ladite ordonnance, ledit noble Joseph Dalbert aurait fait assigner tous les créanciers et prétendant droit dans ladite hérédité, de même, ledit M° Genin de comparaître par devant moi à ce jour d'hui, à la présente heure de huit du matin, pour voir procéder conformément à ladite ordonnance et au déroulement par M° Ladouz notaire à ce commis ainsi que par exploits des quinze et dix-sept du courant, le premier signé par l'huissier Chabert et l'autre par le sergent Tardy, et m'ayant ledit M° Crusilliat exhibé la susdite ordonnance et exploit, il m'aurait requis [?] de son comparant et de celui dudit Dalbert et ledit M° Genin ayant aussi comparu à l'heure assignée, ledit Sr. Dalbert m'a requis acte de comparant dudit M° Genin et [ ??accusé?] la contumace contre tous les créanciers et prétendant droit dans ladite hérédité pour n'avoir aucun d'eux comparu à ladite heure de huit, et requis pour le profit d'icelle qu'il serait par moi procédé audit inventaire légal, et [ledit ?] ai donné acte dudit M° Crusilliat de son comparant et dudit Sr. Dalbert, de même que de celui dudit M° Genin, comme aussi [?] et réquisition et [aucune??????] au fait de ma commission,
- j'ai attendu audit lieu que de [?] jusque à l'heure de neuf, laquelle ayant été expirée, et que lesdits créanciers et prétendant droit dans ladite hoirie n'ont point non plus comparu, ledit M° Crusilliat assisté comme de [?] a de nouveau [accusé?] la contumace contre [iceux?] et que pour le profit [ ????? outre au fait de ma dite commission en son assistance, de celle dudit Sr Dalbert, dudit M° Genin curateur, et de M° Pierre François de la Conche [[économe établi] et en présence de M° François Deglapigny et de M° Antoine R ?? tous deux du présent lieu a [présent ?? néanmoins??] que ledit M° Ladouz aura procédé à la reconnaissance des lieux et ensuite au [??] d'iceux conformément à la susdite ordonnance [?] moi notaire et [commissaire?] susdit donné [?] audit Sr Dalbert de son comparant [?] acquisition,
- et attendu que aucun créancier n'a comparu ni personne de la part depuis l'heure de huit du matin jusque à onze, j'ai pour le profit de la contumace passé outre à l'exécution de ma dite commission comme ci-après.
Je me suis donc adressé à M° Ladouz qui s'est trouvé [prêt??] et l'ayant requis de reconnaître les lieux qu'il a apposé [?] les ordres de M. le juge mage, ledit M° Ladouz [??????] a répondu qu'il ne pouvait reconnaître lesdits lieux qu'il ne fût nanti du [verbal?] de cachettement, lequel aurait été emporté à Chambéry par ledit juge mage, ce qui a obligé ledit M° Crusilliat à expédier à Chambéry un exprès pour envoyer chercher ledit verbal de , et j'ai pour cet effet [?] audit M° Ladouz de se représenter ici lundi vingt un du courant à huit du matin pour faire la [reconnaissance] dont s'agit su le verbal de cachettement qui lui serait pour lors exhibé, et cependant, j'ai donné acte audit M° Genin de l'assertion qu'il fait d'être venu exprès de Chambéry à cheval le jour d'hui, pour le fait de l'inventaire dont s'agit.
Signé sur la minute, Dalbert, Crusilliat, Genin, de la Conche, Deglapigny,
et ensuite au décachettement, à la réquisition dudit M° Crusilliat, l'inventaire a été commencé comme s'en suit, en présence et assistance, tant dudit M° Crusilliat, dudit Sr Dalbert, que dudit M° Genin Curateur, dudit M° de la Conche économe, et des témoins ci-devant nommés ;
- et premièrement dans la chambre à bonnet de prêtre voûtée, qui est à droite de la galerie du premier étage, se sont trouvés les meubles et effets ci-après, savoir un lit de camp à tombeau garni de ses ferrures, avec ses rideaux d'indienne, ses deux matelas et couverts de toile, la [?] de paille [?] et une couverture piquée d'indienne, lesdits matelas, partie crin et partie laine, avec une autre couverte d'indienne neuve pour mettre sur le lit et le traversin garni de plumes couvert de cotti* ;
item vingt une serviettes à la Venise encore à moitié [?] ; item trente autres serviettes à la Venise, plus des trois quarts usées ; item quatre essuie-mains, deus à moitié usés, et les autres presque usés ; item, dix nappes à la Venise, dont il y en a sept à deux tiers usées, et les autres trois presque tout à fait usées ; item, quinze draps de lit, dont il y en a trois de toile de [R?] encore bons ou presque neufs, le quatrième moitié [R?] et moitié [E?] presque usé ; item, une [?] de drap jaune pour le [?cheval?] sans galons ; item une autre [?] avec les [?] assortissantes, le tout drap écarlate et garni d'un galon en soie ; item une peau de cerf apprêtée [?] ; item un coupon de drap blanc pour doublure, que [l'on a cru être flanelle fine???], environ trois aunes ; item deux rideaux de fenêtre de toile fine d'environ dix pieds de hauteur, garnis de leurs [boucles?], six pièces [trouées?] et presque tout à fait usées ; item une devanture de femme de [b?] bleu, rapiécée et presque usée ; item, un habit du feu seigneur Baron de Montfort, consistant en justaucorps, veste et culotte de drap bleu appelé communément velours de gueux presque neuf ; un autre justaucorps et veste dudit seigneur de drap bleu fin qui a [déjà] été tourné et presque usé, [ayant] au justaucorps la garniture de boutons d'or [?] presque usés ; item un habit d'été dudit seigneur consistant en justaucorps, veste et culotte d'un [?] commun
______p.100 G_________________________________
à deux tiers usé ; item, un autre habit et veste dudit seigneur d'un droguet couleur grise, presque tout [?] ; item une veste de panne [dans les derniers sont de cady*] doublée d'une peluche de laine, presque usée ; item une autre de drap noir doublée de cady blanc garnie de franges noires, retournée, presque usée ; item, une autre culotte noire, doublée sur les devants d'un taffetas et sur les derniers d'un crêpe noir, tout à fait usée ; item, une autre, gros de tour noir, doublée d'une étoffe en soie blanche, aussi entièrement usée ; item une couverture verte […aladrille] mangée, des draps assortissant au lot où est mort ledit défunt ; item un mauvais chapeau avec une dentelle d'argent ; itel une gibecière avec la garniture de [laiton?] toute neuve ; item, une grosse [?] vulgairement appelée [taranelle] ; item, des gros ciseaux à tailler les allées des jardins ; item, un [?] perruques couvert de basane noire à moitié usé ; item un tamis de crin à passer la farine ; item, des [?] en fer-blanc [et long?] pour y tenir des patentes, dans laquelle il ne s'est rien trouvé dedans ; item un fer [?] pour [?] entièrement usé ; item, un moulin à café en bon état ; item, une boîte en fer blanc à tenir [?] ; item, une [?] de laine doublée de toile à moitié usée propre à porter chapeau, et autres choses en campagne, un panier de taffetas à tenir l'ouvrage de couleur verte, à moitié usé ; item une ceinture de maroquinerie de peau avec la boucle de laiton à moitié usée ; item la garniture de huit chaises de caddy avec une bande dans le milieu, les deux tiers usées, qui assortissent au lit qui est dans la grande chambre près des arches :
item, un [ciseau] de lecture soit [?], usé, et hors de service, pesant, y compris de fer, six livre ; item, [?] de dames de maroquinerie rouge fermant en livre à moitié usé ; item, un sac de dames à moitié usé, et se sont trouvés quatre gobelets de fer blanc battu destinés pour jouer des gobelets avec divers autres de [?] couleur servant pour le même jeu ; item un écritoire de campagne couvert de maroquin noir (?] la pierre et de la [sablière?] avec une petite serrure sans clef ; item, deux courroies pour [selle de cuir noir?] et deux autres de cuir blanc à moitié usées ; item deux fourreaux de pistolets de [?] rouge [?] ; item une bassine de cuivre pesant trois livres et demi ; item un coquemar de cuivre presque usé, deux livres ; item, une poissonnière aussi de cuivre avec la garniture pesant trois livres un quart ; item une tourtière au [?] avec ses anses de fer pesant deux livres ; item un [brûlard??] de laiton avec ses pieds de bois pour s'en servir sur [table?], deux livres moins un quart ; item une forme [brisée?] pour souliers neuve avec une autre usée ; item six boîtes de fer blanc serrant aussi du tabac et autres semblables ; item une mesure de fer blanc neuve, ’?] pot ; item un [?] des lettres couvert de taffetas rouge brodé d'or presque neuf ; item un [?] [peigne??] d'écaille appelé tire-poil tout neuf ; item un chapelet à la cavalière, les grains de corail blanc enche ?? ;
item une pierre à aiguiser les rasoirs garnie de bois et fendue dans le milieu ; item douze cuillères de buis, [?] neuves ; item quatorze assiettes de faïence sur lesquelles sont les armoiries dudit Seigneur ; item une grande [?] aussi de faïence ; item un autre petit [?] de faïence ; item cinq petites [?] de faïence ; item un grand [?] aussi de faïence tenant environ un pot et demi ; item un petit [dépensier?] de fer blanc ; item un [goubeau??] de [faïence?] tenant environ deux [verres?] ; item quatre carafes de cristal ; item une douzaine de bouteilles de verre tant [?] que grandes ; itel deux grands goubeaux de verre ; item trois carafes aussi de verre ; item un grand [?] et huile ; item une grande poêle à frire de cuivre avec son manche de fer, presque neuve : le [mungue???] coloré ; item une petite table en ovale avec son tiroir de noyer ; item un buffet bois sapin, fait en prie-dieu fermant à clef, dans lequel s'y est trouvé premièrement un petit miroir de poche garni de fer blanc, un filet de soie, des lunettes montées [?] l(argent avec leur étui de cuir, un petit pain de ciseau (sic) avec le bout de [l'.], avec [?] d'étain, une petite boîte de fer blanc à tenir du tabac, un poids neuf à peser l'or avec dix-huit pierres s ?? tout neuf, un livre intitulé le médecin des pauvres, un autre intitulé de la connaissance de Dieu [ ?? ????] même état, une paire de boucles de [?] pour homme, une autre paire même matière pour jarretière, une fig ??? de cristal, plus un livre intitulé l'office de la Semaine Sainte couvert de peau, autre livre intitulé la maison rustique ??? de basane ; plus des petites balances de cuivre pour marchand avec les pierres, au montant de demi livre, plus des ciseaux pour faire le crin ax chevaux, plus une autre boîte de fer blanc à tenir le tabac ; plus une bourse ??? de chagrin et dans une poche de peau blanche, plus un petite boîte de fer blanc à tenr du thé, plus un chapelet cavalière, les grains de corail enchaînés avec d'argent, plus un petit mortier de fonte avec son pilon de fonte, [pesant] deux livres un quart ; item un bureau bois de chêne avec un placard au-dessous, le tout fermant à clef, [où] il s'est trouvé un étui dans lequel il y a un miroir et autres instruments à nettoyer les dents, les deux pains de [?] sur [?] avec leurs étuis de chagrin, [?] ; item un petit [garde-robe?] bois sapin à une prote fermant à clé dans lequel il s'y trouve une robe de chambre du seigneur défunt de [calancard.] doublée en taffetas blanc, [am ? Plus une couverte de toile de coton, le fil presque neuf, plus une nappe de [crège] à deux toiles d'une [aune?] de long, presque usée pour être trouée, deux autres nappes à la Venise à peu près de la même longueur et [?] desquelles est entièrement usée ; plus neuf draps de toile de [rite??] à deux toiles presque usée, plus [sept??] toile de ritte* presque neufs à deux toiles ; plus un autre drap toile de ritte aussi à deux toiles, entièrement [?] ; deux autres draps toile [?] aussi à deux toiles à moitié usés ; plus une serviette à la Venise presque neuve ; [?] paires de bas de laine de marchand presque neufs ; plus une autre paire de bas fil de coton à moitié usée ; autres paires de bas de laine presque tout à fait usées ; plus une paire de bas de soie noirs presque usés ; plus une paire de bas fins à moitié usés, une autre paire de bas de fil pour la botte tout neufs, une paire de chaussettes de [?] neuves plus une paire de bas de toile pour la botte bons, plus dix-huit coiffes de grand bonnet desquels [les uns?] usagés, les autres rompus en différents endroits et presque hors d'usage ; quatre autres coiffes de bonnet de toile petit [?] usagé ; plus quatre autres bonnets, tant de toile de coton que de bazin aussi de médiocre usage ; plus dix chemises, cinq [cot???] toile de pays et toutes à moitié usées ; plus deux tours de col, l'un presque usé, et l'autre presque neuf, [de??] six paires de [chaussons?] de coton, vingt autres paires de [?même mot] de toile presque usagés ; cinq culottes de toile à moitié usées ; sous la perruque, quatre [cotonnières?] de toile non piquée presque usées ;
item, dans ladite chambre, il y a six tableaux [pendant à la ?] muraille à cadres dorés en rond, de la hauteur d'environ quatre [?] chacun d'iceux, représentant une jeune dame ;
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autres tableaux sans cadre représentant deux têtes à l'Antique ; item dans ladite chambre se sont aussi trouvés sept tableaux de peinture ordinaire représentant les uns des [villes ] des paysages , des oiseaux, des fleurs, de hauteur d'environ chacun trois pieds sur trois pieds et demi de larde, lesdits tableaux six tableaux sans cadres sauf leur simple chassis de bois ; item quatre grands autres tableaux à cadres dorés représentant des pastorales, de quatre pieds et demi de hauteur sur trois pieds et demi de large ; item deux tableaux sans cadre sauf leur simple chassis, l'un représentant le jugement de Salomon à l'égard de deux femmes, et l'autre la naissance de notre Seigneur ; item encore un autre mauvais chapeau du seigneur défunt avec un [lornon?] d'or entièrement usé.
Et de là nous sommes entrés dans une chambre à main gauche de la salle, où se sont trouvés les meubles ci-après ; [?] un grand lit à la dauphine avec ses tringles, dont les rideaux sont des rideaux de serge de [?] couleur citron, presque usés, avec un [ garde ???.] entiérement usée, son matelas moitié crin et moitié laine couvert d'une toile, et un couverture piquée d'indienne hors d'usage pour être partout rompue ; item un vieux lit de camp bois noyer dont les rideaux sont de la même toile que celui ci-dessus presque tout à fait usés comme la paillasse et matelas aussi de laine et crin couvert de toile avec un traversin couvert de cotty garni de plumes tout à fait usé ; item une chaise percée avec son couvert, chêne et sapin ; item une table avec ses pieds tournoyés de [noyer?], un tiroir, sans [fontaine??] qui peut servir pour toilette ; item une autre vieille table de noyer à l'antique, aux quatre pieds tournoyés usée ; item une épinette tout à fait vieillie et hors de service fermant à clef ; item une petite table de noyer ronde à trois pieds pliants tournoyés à moitié usée ; item un petit bureau d'environ deux pieds de long et un de large à quatre pieds de biche avec un seul tiroir sans serrure ; item un parevent en six pieds garni de serge rouge, de médiocre usage ; item deux fauteuils et trois chaises non [bourrés?] de foin et bourre de bon usage garnis de toile et à la dauphine, un autre fauteuil aussi à la dauphine où il n'y a que le séant rembourrré comme des dessus et garni de toile ; item deux autres fauteuils à l'antique dont le séant est rembourré et garni de tapisserie et hors d'usage ; item huit chaises à pliant tout à fait détruites, où il n'y reste que quelque peu de cuir, le bois d'icelles presque usé ; item un vieux [?] sans [ferrure/serrure?] dédoublé en dedans et une partie de sa couverture déchirée ; item quatre chaises de bois noyer pour servir auprès du feu à la nouvelle mode et de bon usage ; item deux autres chaises pour servir auprès du feu comme dessus à l'antique et presque usées ; item un grand mortier de bois avec son pilon de fer à piler le tabac ; item une paire de [questes] dudit seigneur, moitié fil et moitié laine, rayées après [bonnet ?] ; item deux porte-manteaux de domestiques de drap rouge avec des galons de livrée, dont l'un est tout à fait usé, et l'autre de bon usage ; item un tapis de Turquie pour mettre sur une table, tout fait usé ; item une petite table bois sapin avec son pliant, les trois quarts usée ;
item une tête à perruque avec son pied à l'antique avec trois mauvaises perruques dudit seigneur, tant à [bonnets] qu'à la brigadière ; item porte-chandelle de bois en [ ??] avec son [ressort] pour l'hausser et baisser ; item un grand panier bois fayard avec son couvert fait à tambour, servant pour sécher et échauffer le linge ; item une couverture de Catalogne pour lit, des plus grandes et plus que moitié usée ; item une robe de chambre de peluche [?] doublée de coton, de bon usage ;
et de ladite chambre nous sommes montés au second étage et entrés dans la chambre [?] auprès du fruitier et dans laquelle il s'est trouvé ; savoir : une arche bois fayard avec son couvert sans serrure, dans laquelle il ne s'y est rien trouvé de bon usage ; item un mauvais [Bay??] sans fermeture et hors d'usage ; item un mauvais [poillon = poellon ?] de fer aussi hors d'usage , item une mauvaise marmite de cuivre avec son couvert et un autre mauvais couvert de cuivre pesant le tout quatre livres trois quarts, y compris les garnitures en fer ; item un colllier de cheval servant pour le tirage, garni de cuir, presque usé ; item un mauvais attelage de chevaux pour chaise roulante hors d'usage, sans les boucles qui sont de fer ; item cinquante cinq livres et demi de vieux fer en cercle ; item une grande scie à [?] avec cinq pièces de fer servant à la monter, pesant dix livres avec une roue à dents de fer servant pour la dite scie ; item un grans panier d'osier sans couvert à quatre séparations ; item deux banquettes bois sapin ; item trois planches de chêne d'environ sept pieds de long et un de large, et deux de sapin de la même grandeur et largeur ; item un mauvais coussinet pour une chaise roulante couvert de [sargette] brune ; item deux petites pierres carrées de [molasse] pour foyer ; item deux mauvaises chaises pliantes hors de service, et une autre petite de noyer de bon usage ; item sept chaises de bois sapin, tant grandes que petites servant à tenir diverses marchandises ;
et plus outre n'a été procédé ; la nuit étant arrivée, j'ai renvoyé la continuation du présent à demain mardi vingt-deux du courant à sept heures du matin.
Signé sur la minute par les Srs. Dalbert, Crusilliat, Genin, de la Conche, Deglapigny [?] ;
et le lendemain mardi vingt-deux du courant j'ai continué le présent inventaire en l'assistance et présence que ci-devant et nous sommes montés au second étage dudit château, et sur la galerie d'icelui, il s'y est trouvé une grand échelle de vingt-un pas, et de là sommes entrés dans le grenier, dans lequel il s'y est trouvé, savoir : cinq arches de bois fayard venant de Beauge avec leur couvert, tant grandes que petites, sans serrure, de bon uage, et une autre granche arche qui était ci-devant garde-robe, bois de chêne, partie bois de sapin, plus que des deux tiers usée ; et dans lesquelles il s'est trouvé environ trente [cornues] de noix ; item un grand crible à cribler le blé de fil de fer, bois noyer, de bon usage ; item un autre crible à tour de fer [?] bois noyer, en menuiserie, faisant quatre sortes de blé aussi de bon usage ; item un autre crible de parchemin monté sur un cercle de bois, de même de bon usage ; item deux grands paniers couverts pour porter à dos de mulet à moitié usés ; item deux grands [?] de paille à tenir de la farine, presque neufs : item deux ruches d'abeilles au [toit?] de paille, neuves ; item un van à vanner le blé hors d'usage ; item une grande cage à tenir des cailles de bon usage ; item, une mesure appelée quarte et une autre ancienne appelée [toupine?] avec leurs [ferrures/serrures?] encore de bon usage ; item six quartes de poix, tant dans une caisse qua dans les [nasses?] de paille ci-devant inventoriées ; item une roue de chariot neuve, sans ferrure ; item douze quartes de blé noir ; item vingt quartes de froment ; item trois douzaines planches bois sapin de dix pieds de long et d'un pied de [travail] de large ; item vingt planches de bois de chêne aussi de dix pieds de long et un pied de [travail] de large ; item deux pelles à remuer le blé, de bois.
On passe à la salle "des Archives" : le bric-à-brac continue, mais on repère des documents, qui ne manquent pas d'intérêt
Et ensuite, nous sommes tous entrés dans les [archives???] du seigneur défunt, dans lequel (sic) il s'y est trouvé, savoir : une grande scie à bras montée sur du bois ; item une autre petite à main montée comme dessus, d'un demi pied ; item un cor de chasse de cuivre, des petits [?] une [ ????] avec son étui formant faux ; item une pelle de bois à remuer le blé neuve ; item, un petit fusil avec sa garniture jaune ; item un autre fusil à deux coups garni de fer ; item une vieille gibecière avec sa garniture de fer ; item un autre fusil garni de jaune avec sa fourrure de basane presque neuf ; item un autre fusil appelé canardière garni de fer avec une fourrure aussi de basane ; item un couteau à hacher la paille pour les chevaux à trois couteaux ; item deux grandes courroies de cuir blanc, neuves ; item, un fourneau de fer d''apothicaire ; item deux porte fusils de cuir avec leurs courroies et un petit bridon, aussi garni de cuir ; item un vieux charnier de fil pour porter à la chape ; item un petit coffre de noyer fermant à clef, dans lequel il s'y est trouvé une grande flasque à poudre de cuivre ; plus une serrure neuve à ressort avec sa garniture et clef ; plus un couteau neuf pour la cuisine ; item une caisse bois sapin neuve pour chandelles ; item une rape de la [??] du moulin ; item un grand panier d'osier avec son froment, dans lequel il s'y est trouvé trois grandes courroies de cuir blanc ; item un autre panier d'osier à deux couverts ; item une autre caisse bois sapin pour chandelles sans couvert ; item une autre caisse même bois avec son couvert et [?] dans laquelle il s'y est trouvé deux bandages couverts de peau neufs, plus deux grandes courroies de cur blanc pour chaise roulante, et une autre pour icelle ; plus deux fontes de pistolets à moitié usées ; item un [?] de filets de fil ;
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à prendre les oiseaux, très usé ; item un alambic de cuivre avec son chapiteau et ses anses de fer environ deux petits [?] pesant douze livres ; item, deux petits paniers de jonc de mer tout neufs ; item un porte-lampe de bois ; item un grand pot de terre à tenir les confitures avec un petit [?] ; item un petit entonnoir de fer blanc ; item une autre caisse de chandelles, bois sapin, avec son [?] et deux [éparres???] ; item un grand coffre bois noyer en menuiserie fermant à clé, dans lequel il n'y est trouvé deux garnitures de banc de [mouquette = moquette??] verte avec des franges, presque usées ; plus sept fourrures de chaises de [sargette] jaune tout à fait hors d'usage ; plus un tapis de [sargette] aussi jaune servant à mettre sur les chevaux, de même usés, plus neuf garnitures de tapis serge à la vieille mode pour [?] et non les [dossiers?], presqie usées ; plus trois bandes de tapis [?] assortissantes au lieu de la grande [?] aboutissant aux [portes archives] ; plus un morceau de toile [boccassincée] taché ; item, cinq boïtes pour orvietan avec leurs couverts d'étain commun ; item un [greffier] de fer en rond, avec ses deux branches ; item un autre greffier aussi de fer en carré, aussi avec ses branches : item un [tueur ?] de fer servant à transvaser le vin ; item un anneau de fer pour la vis du pressoir ; item une petite [?] appelée vulgairement [dolluire] servant à couper les [pre???] à moitié usée ; item un grillage de fer pour fenêtre, très usé ; item deux pelles de jardin toutes neuves ; item une girouette de fer aux armes dudit seigneur défunt, avec son montant ; item, un mauvais chauffe-lit sans [?] ; item quatre trépieds pour potager, de fer ; item un mauvais soufflet pour le feu ; item une petite caisse à tenir de bouteilles de liqueur, dans laquelle il y a huit bouteilles de verre et deux de [?], toutes vides ; item une autre caisse servant au même usage, avec quatre bouteilles de verre ; caisse item une autre même caisse avec deux bouteilles vides ; item une grande lampe à trois mèches [?] avec son chandelier de même, presque neuve : item trois petites tasses d'étain commun neuves et [?] petites boîtes de fer blanc sans couvert ; item une théière de cuivre avec son couvert tenant eau, dix tasses ; item une cafetière de fer blanc tenant environ six tasses, usée pour être trouée ; item poids à peser l'or à six pierres avec ses balances ; item un autre mauvais poids d'or et d'argent avec cinq pierres ; item un bassin à barbe de faïence avec son bassin d''argent [?] aux armoiries grandes dudit [?] ; item deux chandeliers de table avec les mouchettes et porte-mouchette, de même d'argent [?] aux armoiries ; item cinq couteaux à manche de bois noir avec leur virole d'argent ; item une théière d'étain avec son couvert et manche tenant environ cinq tasses ; item qu ??? onces de [coupe-rose] blanche en pierre ; item demi livre de cristal minéral ; item des fla ??? à tenir du tabac ; item quatre assiettes de faïence à servir pour mettre de la compote ; item deux assiettes de faïence en couleur ; item deux soucoupes de faïence brune colorée, l'une [?], lautre de [tombac] et composition, non égales ; item un briquet [?] à ressort tout neuf en pistolet ; item un petit étui servant pour tenir des épiceries, [?] ; item des grandes [?] à longue-vue en cinq pièces couvertes de chagrin, en bon état ; item des pinces d'acier pliantes, neuves ; item dix-huit petits moules de [masarine] en cuivre ; item un petit robinet pour [???] tout neuf ; item trois petites corbeilles d'osier à tenir d'rgent et monniae ; item une baïonnette pour la chasse avec son fourreau de cuir rouge ; item une mauvaise flasque de peau avec sa garniture de fer blanc ; item une caisse fermant à clefde bois de sapin dans laquelle il s'est trouvé une livre de bougie en douze chandelles ; plus deux salières de cristal ; item une tabatière d'olivier plate, plus un autre étui de cuir pour [?] à quatre [?] ; plus des petites Heures intitulées dédiées au Roi contenant les offices qui se disent dans [?] durant l'année, couvertes de chagrin noir, garnies autour d'argent et agraffes, et divers [?] aussi d'argent ; item une grande table longue de noyer en menuiserie à quatre tiroirs ; item [?] [figuettes?] de verre avec leur garniture d'étain et trois autres petites bouteilles de verre pour [liqueur?] ; item deux [?] pour tailler les [?], une neuve et l'autre à moitié usée ; item un [caten?? ??] sa clef, pour mettre à une porte de cave ; item un marteau de charpentier avec des tenailles et [?], hache, une rape, et deux percerettes médiocres, et un petit marteau tout de fer : item seize rabots
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tant gros que petits, avec tous leurs fers, le tout marqué aux armes du feu seigneur ; item une grosse percerette vulgairement appelée [taranelle] ; item une serrure à plot avec sa clef à moitié usée ; item deux cachets de fer à grands manches, l'un des armes dudit défunt et de sa maison et l'autre de la baronnie de Montfort ; item une grosse boîte de bois pour [l'une?] ; item des ciseaux de tailleur déjà usés ; item un rondeau de fer blanc servant à planter des fleurs ; item deux boîtes pleines de pièces pour jouer aux échecs ; item trois serrures avec leur verrou, deux desquelles ont leur clef et l'autre non ; item un étui à perruque couvert de basane noire, de bon usage ; item une petite caisse bois sapin avec son couvert dans laquelle il s'est trouvé diverses graines de jardin ; item une râpe à râper du tabac montée sur le bois, d'un demi pied de long, avec une autre sans bois, déjà toutes les deux presque usées ; item ne petite corbeille d'osier ; item une chaîne de fer pour servir de cordeau pesant une livre ; item deux [lorchapres] de charpentier, un grand et un petit ; item une serrure neuve à ressort avec sa clef et trois autres clefs y attachées ; item deux autres petites [en chapres] de menuisier ; item deux boîtes de bois pour tonneau neuves avec deux petits robinets aussi de bois, soit pipettes ; item un grand [terral?] de terre tenant environ cinq pots ; item un petit cadre doré en ovale, dans lequel il y a le portrait de notre dame sur cuivre ; item une caisse de liqueur bois sapin avec son couvert, vide ; item un filet de poisson appelé [tramalliet] ; item une boîte de fer blanc à tenir de [l'épil???] ; item une lampe de fer blanc déjà usée ; item deux burettes de verre servant pour l'huile et vinaigre ; item trois carafes de cristal avec leur bouchon, deux grandes et une petite et quatre de verre pour l'orgeade ; item un [bénetier] de verre ; item sept verres de cristal ; item un entonnoir de fer blanc à passer les liqueurs avec une grille dedans ; item une écuelle de [fer blanc??] avec son couvert ; item une livre et demi de cire jaune ; item un étui pour bassin et [coquemar] d'argent couvert de basane noire de bon usage ; item un autre étui pour perruque aussi couvert de basane noire, tout neuf ; item huit effigies d'empereurs sur carton sans cadre ;
item une grande cafetière de fer blanc battu, garnie de laiton, avec un petit robinet aussi de laiton, de bon usage : item une autre cafetière ; item une autre cafetière de fer blanc commune, usée ; item un brûloir à café, à boîte de fer à deux branches ; item une bonbonne de terre à tenir d'huile d'olive, tenant environ quatre pots, vide ; item une cruche aussi de terre tenant environ trois pots ; item une grande urne aussi de terre tenant environ vingt-cinq pots ; item un jeu de dames et tric-trac de bois d'inde noir avec les dames partie d'ivoire et bois d'inde avec cinq dés et deux cornets ; item onze bouteilles [arane?] pleines d'eau de vie commune ; item six autres bouteilles [arane?] vides ; item deux aiguières de faïence aux armes dudit seigneur ; item quatre écrans pour se garantir vers le feu, peints, avec leur manche ; item un pinceau de maçon pour blanchir, tout neuf ; item sept aunes d'indienne en deux [piles?] à fond blanc, à grandes fleurs ; [ item un bassin à barbe d'étain avec son [?] couvert de basane noire ; item sept tasses à confiture de faïence et une autre trouée par petits trous exprès, et deux petites bouteilles aussi de faïence ; item un petit plat aussi de faïence au fond dans le milieu les armoiries dudit seigneur ; item dix-sept tasses à café de porcelaine et onze soucoupes de même ; item neuf autres tasses de faïence et sept soucoupes ; item deux soucoupes à la Chine, une grande et une petite ; item un sucrier de bois avec son couvert fendu ; item un bonnet de velours presque neuf doublé d'un taffetas blanc garni autour d'un galon d'or ; item deux autres bonnets de basin brodés en laine ; item une grande cantine d'osier avec deux grandes bouteilles de verre, l'une desquelles est pleine d'eau de vie ; item une
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cafetière de faïence brune avec son couvert tenant environ six tasses et une théière?) de même sans couvert ; item une douzaine de petits pinceaux tout neufs ;
Quelques images!
item la g ??? de la Royale Maison de Savoie, de papier sur toile ; item une carte du Royaume an ?? de Hongrie de papier, aussi sur toile ; item une autre vieille carte de bas Rhin [?] sur toile ; item une autre carte de Royaume de France [?] acquisition aussi [?] ; item neuf planches sur papier, de différents jeux ; item l'ombre de celle de la [?] universelle en deux planches sur papier, l'une en latin, et l'autre en français ; item quarante-quatre pièces de différents dessins peints sur papier ; item t ?? quatre images de différentes qualités, neuves ; item quarante-quatre [?] pièces de différents dessins peints en fleurs, sur papier ; item cinq estampes f ?? grandes sur papier représentant divers personnages ,
item une alambic (sic) avec son chapiteau de même, pesant douze livres et demi ; item, une fontaine de cuivre avec son robinet de laiton et sa lunette dessous pesant vingt-quatre livres ; item un bassin d'eau aussi de cuivre pesant demi livre ;
Et outre n'ai procédé, la nuit étant arrivée, j'ai renvoyé la continuation du présent au vingt-trois du courant à sept heures du matin,
Signé la minute par tous les nommés.
Et le lendemain vingt-trois février nous sommes tous re ?? dans les susdites archives, où j'ai continué ledit inventaire comme ci-après ; item [?] pièces en petits cadres pour tableaux ; [benettier] et bras en chandelier d ?? en sculpture et sans aucune couleur ; item un quintal de [?] fer en [ri??] un demi quintal de [vieil?] fer en cercles et autres barres ; item vingt-quatre [?] d'étain fin, neuves pesant vingt-quatre livres et demi ; item quarante [?] encore étain fin ouvragé presque neuf, tant en plat de soupe, plats [?] bassin qu'autres plats orthogone ; item un bassin ovale d'étain fin aux [armes?] dudit seigneur , déjà ancien, pesant deux livres trois quarts ; item une aiguière et un [plat] à ragoût d'étain non marqué, pesant une livre et trois quarts ; item un [?] dont la plaque est de cuivre doré et ledit [benettier] est surmonté d'un [ou] en argent représentant St François d'Assise, rivé à la plaque, lequel [ou???] est d'argent, de même que ledit [benettier], y manquant trois clous ; item une bague à diamants montés sur l'or, lequel diamant est triangulaire, et deux petits diamants rouges à côté de ladite bague fine qui est dans un étui de [chagrin?] à clous d'argent ; item une autre bague ronde d'or avec un cachet aussi aux armes dudit seigneur défunt le tout pesant une once et trois quarts et un [seize] [?] poids, et poids de marc, ledit cachet dans un étui de chagrin noir et ladite bague [?] un autre étui à tenir des bagues, aussi couvert de chagrin noir ; item une boucle de ceinture d'argent avec un cachet aux armoiries dudit seigneur aussi d'argent pesant deux onces trois quarts, ladite boucle avec sa ceinture de poil de [chèvre?] et ledit cachet dans un étui garni de clous d'argent ; item une paire de [ ? ? ] boucles d'argent dont les talons sont de fer, pesant une once et demi même [p??] de plus ; item sept petites cuillers d'argent pour café pesant trois onces au [?] poids que dessus ; item quatorze livres quatre onces et demi poids [dusel] faisant [?] marc quatre onces et demi argent en deux chandeliers, une salière, des mouchettes et porte-mouchette, une cuiller à soupe et deux à ragoût, douze autres petites cuillers, douze fourchettes, cinq autres, plus petites cuillers et cinq fourchettes et deux [b??] l'une à tenir la savonnette et l'autre l'éponge pour [rapés ?], le tout aux armes dudit seigneur à la réserve des mouchettes et porte-mouchettes et un des douze cuillers ci-dessus [?]
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plus petites cuillers et fourchettes qui ne le sont, ledit dernier article des cuillers et fourchettes, ce sont les mêmes qui sont portés par l'inventaire qui fut fait lors du cachettement fait par ledit juge-mage ; item douze couteaux à manche d'argent aux armes dudit seigneur, l'on a pu peser les manches pour n'avoir pu les démonter, auxquels on a jugé y pouvoir avoir dix-huit onces d'argent ; item des pincettes d'acier [?] dont on a pu comprendre l'usage ; item une montre d'argent avec sa chaîne [?] de même faite par Charles François Bonnier à double boîte ; item une [ ?? ??] avec les [?] du même, garnies à double galon d'argent ; item un miroir de toilette à cadre de bois peint à la Chine d'environ un pied et demi d'hauteur, sur un pied et quelques pouces de large ; item deux cassettes aussi de toilette du même bois du cadre du miroir, fermant à clef, à l'une desquelles les [éparres?] sont rompues, dans lesquelles il y a une boîte à poudre, deux petites tabatières de même bois que ledit miroir ci-devant ; item quinze aunes et trois quarts de toile de [soie? Troyes ?] en pièce ; item un étui à rasoirs de chagrin, dans lequel il s'est trouvé cinq rasoirs et une paire de gros ciseaux ; item une paire de mauvaises bottes pliantes plus qu'à moitié usées ; item un parepluie (sic) encore de bon usage ;
De nombreux livres de formation religieuse
item un livre en deux volumes intitulé "les secrets de madame Fouquet" presque neuf ; item un autre intitulé "Exercice de piété pour tous les jours de l'année" en dix-huit volumes et tous reliés en basane rouge et dorée sur ce dernier à moitié usés ; item les "Psaumes de David" en trois volumes couverts de basane ; item "L'Ecclésiaste de Salomon" traduit en français en un seul volume, couvert de basane, moitié usé ; item un livre entier intitulé "Le mémorial de la vie chrétienne" en deux volumes, couverts de basane, usés ; item un autre livre intitulé "Abrégé du catéchisme" traduit d'espagnol en français par Mr Giraud, presque neuf, en trois volumes, couverts de basane ; item un autre "des rois" traduit en français moitié usé, en deux volumes, chaque volume fait par différents auteurs, couverts de basane ; item "L'histoire de l'Église" en trois volumes par M° Godeau, couverts de basane ; item un autre livre de [?] traduit en français en un seul volume couvert comme dessus ; item "le Livre de jour" traduit en français en un seul volume couvert de même ; item les [?] traduits en français en un seul volume ; item "le Livre des Nombres" traduit en français en un seul volume ; item "le Guide des pécheurs" traduit en français en un seul volume ; item le "Nouveau Testament" de l'édition de [?] et Clément huit ; item les "Confessions de St Augustin" par Mr Dubois en un seul volume ; item un livre intitulé "Retraite spirituelle" par le père Croiset en deux volumes, le premier manquant, n'y ayant que le second ; item, autre livre intitulé "Retraite pour les dames" par le frère [Guillière]. Item "Les Droits du Concile de Trente" en un seul volume ; item les "Dialogues de St Augustin" en un seul volume ; item les "Réflexions de la Genèse" par M . l'abbé Gouvernal en un seul volume ; item la "Vie de St Bernard de Menthon" en un seul volume ; item "L'Exode et l'Antique" en un seul volume ;
Et aussi, divers ouvrages pour la vie matérielle : nombreux manuels scientifiques (architecture, mathématiques…), quelques "classiques" littéraires (Horace, Molière, Racine…), des livres qui s'intéressent à l'Europe, à la paix… et quelques titres plus particulièrement tournés vers les dames.
item les tomes premier, trois, sept et huit des "œuvres de Molière" imprimés à Toulouse ; item les tomes trois, quatre et cinq des œuvres de [ ? Ennemond] ; item les "Voyages historiques de l'Europe" en trois volumes ; item le "Jardinier fleuri "historiographe en deux volumes (sic) ; item les "Satires d'Horace" en un seul volume ; item un petit livre intitulé "Le grand maréchal français" ; item les "Fables" de Monsr La Fontaine en un seul tome ; item un recueil de diverses "Oraisons funèbres" en trois tomes ; item "l'Histoire universelle" par Mr Rochet, en deux tomes ; item, la "Géographie" de Mr de la Conex en quatre tomes ; item les [?] de Mr d'Émery en deux tomes ; item "l'Architecture française" de Mr [Chavot?] en un seul volume ; item "L'Art de la chasse et de la pêche" en deux volumes ; item "les Pensées ingénieuses" en un volume ; item les "Voyages de campagne" en deux volumes ; item "Les moyens de se guérir de l'amour" en un seul volume ; item "Le Théophraste moderne" en un seul volume ; item "Le Livre des Comptes faits, ou Tarif général" en un seul volume ; item le premier tome de la "Bibliothèque des Philosophes [chimiques?]" ; item le "Testament politique du Cardinal de Richelieu" où il n'y a que le 1er tome ; item les "Satires" de Boileau en deux volumes ; item le "Tableau du Gouvernement des Cardinaux de Richelieu, Mazarin et de Colbert" en un seul volume ; item les "Critiques et Aventures de Charlemagne" en deux volumes ; item les "œuvres de Racine" en deux volumes ; item les "œuvres de Mr [Capiston?]" en deux volumes ; item les "œuvres de Mr de Pradon" en un seul volume ; item les [??cations] de mathématiques en un seul volume ; item "L'Histoire des principaux États de l'Europe" par Mr [Pasedolf?] en deux volumes ; item "Les soupirs de l'été" en deux volumes ; item "Le Cuisinier français" par Mr de la [Varoine,} en un seul volume ; item "La chimie facile pour les dames" en un seul volume ; item "L'Éloquence [?]" enseignée à une dame de
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qualité en un seul volume ; item "Les Œuvres curieuses" par le S. Girardet en un seul volume ; item "La Critique" en un seul volume ; item "Les Tragédies de M. Capiston"* en un seul volume les tomes 1er, second et quatrième de la "Vie du Comte D…" par Mr de [St Évremont] ; item tomes des "Mémoires de M. Rabuttin" ; item des "Lettres historiques et Querelles de deux [dames]" imprimées à Cologne ; item un "Projet de Paix perpétuelle en l'Europe" en deux volumes ; les "œuvres posthumes" de M. le Chevalier de Mère, en un seul volume ; item "L'Arithmétique" de Barème en un seul volume ; item le "Livre nécessaire" par le Sr Barème en un seul volume ; item la "Tradition des Pensées de David" en un seul volume.
Et attendu que la journée se trouve finie, et que demain jeudi vingt-quatre du courant la fête, j'ai renvoyé la continuation du présent inventaire au vendredi vingt-cinq du courant à sept heures du matin.
Et avons tous signé sur la minute, sauf M° Crusilliat qui s'est absenté avant la fin de la journée.
Sécutivement, étant advenu de vendredi vingt-cinq à sept heures du matin comme l'on se disposait à continuer ledit inventaire aurait comparu ledit Sr. Dalbert qui m'a représenté qu'il ne voudrait pas que le présent inventaire fût continué sans qu'il f^t assisté d'un procureur, et comm M° Crusilliat son substitut n'est pas de retour pour ce jour d'hui, le [?] d'ailleurs ledit Sr. comparant se trouve être appelé en Maurienne pour ses affaires pro ??? et qui sont pressantes, il m'a requis de surseoir le présent inventaire pour environ trois jours, offrant de supporter en son propre sans répétition les frais de nouveau transport de son procureur, de moi notaire, que du curateur et économe,
par quoi moi, notaire, après avoir ouï M° Genin et M. de la Conche, et attendu que tous les effets et titres qui restent à j ??? de ceux qui étaient sous les scellés lors du commencement du présent inventaire, sont res??? les archives sont il est parlé ci-devant, qui sont bien [voutées??], fermant avec une porte [?] et trois serrures, j'ai renvoyé la continuation du présent inventaire au vingt-un du mois prochain au présent lieu à huit heures du matin, et cependant à la réquisition du Sr. Dalbert, et du [c??] dudit M° Genin, j'ai chargé ledit M. de la Conche de tous les effets déjà inventoriés, comme d'un extrait des [rellonnles du présent lieu de Chamoux passés en faveur dudit feu Sr. [comptant?] sept cent soixante cinq feuillets écrits et se commençant par l'extrait de [reconnaissance de?] François Bouvard et finissant par l'addition de celle de M° François [Bipot?], lequel n'est point signé, relié et couvert de basane qui n'est point inscrit dans le présent inventaire ne l'ayant sorti que ce jour d'hui desdites archives pour faire la recette des servis portés, sur lequel M. de la Conche se soumit à la représentation d'iceux à peine de tous dépens, dommmages et intérêts, sous l'obligation de tous ses biens, présents et à venir, avec la clause de constitut. exp ?? sureté des effets qui restent à inventorier dans les archives dont s'agit, qui ne consistent qu'au reste de la bibliothèque et aux lettres,
attendu que le surplus des effets qui s' ??? est inventorié, j'ai fermé la porte desdites archives avec les trois clefs, lesquelles j'ai [?] audit M° Genin, et d'abondant, attendu que les sceaux ne peuvent pas tenir sur le fer, j'ai apposé une barre de bois au-devant de ladite porte et sur les entrées desdits fers, laquelle barre j'ai attachée au pommeau de ladite porte avec une ficelle, laquelle ayant nouée audit pommeau, j'ai apposé seulement mpn sceau en cire rouge, et à l'égard des clefs, autres que celles des archives, ledit Genin les a remises audit M. [?] et ensuite nous nous sommes tous retirés, après avoir vaqué, ledit M° Genin et moi, huit jours, y compris le venir et le retour à cheval, de tout quoi j'ai dressé mon procès-verbal, signé sur la minute par ledit Sr. Dalbert, par M° Genin et de la Conche, et le [?] et moi notaire soussigné, commis ai fait la présente expédition pour servir à l'office du tabellion d'Aiguebelle, le présent inventaire contenant sur ma dite minute [quarante]-et-une pages et trois lignes, y compris une apostille, quoique écrite par mon fils, l'ayant requis,
[Froperet] notaire
2012 - Recherche et transcription : A.Dh.
notes : les ADS connaissent un Jacques François Crusilliat notaire à Montmélian 1774-1792
lexique :
* cady / cadi, toile de laine un peu épaisse (à l'origine, serge fabriquée à Cadix)
* Capiston : capiston (n.m. argotique) officier des armées de terre et de l'air, capitaine.
* Ritte : toile de chanvre
Sources :
ADS, Archives en ligne - Tabellion d'Aiguebelle 1746 (2C 2144, page 84 du volume ( page écran 99/369 et suivantes)
• Notable
La famille Albert (ou Dalbert) était nombreuse à Orelle ; on y compte plusieurs notaires. Maître Pierre Albert ou Dalbert, notaire ducal, jouissait d'une grande considération dans sa commune et on l'y voit, en 1625 et 1630, remplir la charge de châtelain, ce qui équivalait à peu près alors à celle de receveur et de procureur municipal, avec quelques petites attributions judiciaires.
• Fermier ducal
Il devint aussi fermier des revenus ducaux dans la mestralie de St-Michel, ce qui avoisinait déjà beaucoup la noblesse. La perception des tailles et autres redevances et tributs était donnée aux enchères. Le fermier, quelles que fussent ses recettes, versait annuellement au trésor la somme portée dans son adjudication. S'il avait été prudent dans ses offres, s'il était habile à découvrir les oublis que commettaient facilement les tenanciers et les contribuables et un peu raide dans son exaction, il pouvait se faire de belles rentes. Or il paraît que Pierre Albert eut toutes ces qualités, à en juger par la fortune qu'il laissa à son fils.
• Un mariage noble
Celui-ci, ne fut pas moins habile que son père et, dès avant 1640, il avait des propriétés considérables; second pas vers la noblesse, il épousa demoiselle Philiberte, fille de noble Antoine de Mareschal de Luciane, seigneur du château de St-Martin-de-la-Porte. Le contrat de mariage fut passé le 2 septembre 1634. Les patentes de noblesse furent enfin accordées par le duc Victor-Amédée 1er, le 16 août 1635, et Jean Balthazard mit l'apostrophe dans son nom.
Ses armes furent : coupé, d'azur au lion d'or issant et d'argent au cœur de gueules frappé d'une flèche de sable pour devise, In suis viribus pretium, allusion au travail et à l'habileté du père et du fils, dont cette élévation était la récompense et pour cimier, une licorne issant d'argent.
• Un couac
Mais… les nouveaux et nombreux anoblissements prononcés par le Duc faisaient retomber sur les roturiers les tailles dont les nouveaux nobles étaient exemptés ! Donc, procès des communes, accords, nouveaux procès… Le peuple ne pliait plus si facilement.
Jean-Balthazard d'Albert eut 8 fils, dont Antoine (père de Joseph d'Albert) qui épousa Claudine, fille de Joseph Arestan, baron de Montfort, seigneur de Chamoux, Bettonnet, Montendry et Montgilbert; nous y voilà !
Joseph, fils d'Antoine, seigneur de Vimines, naît en 1722** ; il sera l'héritier universel de Joseph Arestan, baron de Montfort "son grand-père maternel" (testament du 30 octobre 1745).
Le voilà donc installé à Chamoux :
un précieux acte de 1775 récapitule les biens de Joseph d'Albert, et fait l'historique des propriétaires de la seigneurie de Chamoux.
Il est porté au tableau des vassaux du duché de Savoie (1787) pour les seigneuries unies de Chamoux, Montendry et Montgilbert.
En Savoie, les années 1770 voient de nombreuses communes racheter les droits de fief des seigneurs (la révolution française a procédé plus radicalement !). L'affaire semble en route à Chamoux en 1772: cette année-là, le conseil de la commune de Chamoux, émet une Délibération indiquant les seigneurs avec lesquels il y a lieu de traiter pour des affranchissements.
Joseph d'Albert a épousé Cécile, fille de l'avocat Didier de St-Michel en 1748 : il avait 26 ans, elle, 22 ans.
En 1783, ou 85, les deux époux vendent tous les biens qu'ils ont encore en Maurienne. Mais Noble Dalbert grapille des droits à Chamoux : après avoir fait "consigner" son fief en 1775, il revendique un droit absolu sur le Bois-Seigneur2 (finis les ramassages divers dans la forêt, et tant pis pour les "misérables"!)
Ils élèvent une fille : Marie-Marguerite, née en 1749, et 2 fils: Simon-Antoine, baron de Chamoux, né en 1754, et Jean-François, baron de Montendry, né en 1758.
(Jean-François toujours à court d'argent, ruine son aîné, qui ne compte bientôt plus que sur sa solde de militaire pour vivre.)
On trouve la trace d'autres naissances : Joseph en 1751, Josepha en 1752, Claudia début 1755, Josepha-Claudia fin 1755… : devant cette répétition des prénoms, on devinera que les décès en bas âge ne touchaient pas que les couches populaires…3
Cécile meurt à Chamoux en 1789, à 61 ans ; elle est inhumée dans l'église 4. Nous savons que le prêtre qui signe le registre fit partie des émigrés : dans une liste intitulée "Noms des Émigrés et des Déportés de la Maurienne pendant la Révolution française"5, on relève son nom pour la paroisse de Chamoux: Rambaud N., curé.*
Ultime honneur avant la tempête, le 2 septembre 1791, une patente confère le titre de baron au seigneur de Chamoux.
La Révolution française !
Ses deux fils sont engagés aux côtés des armées ducales, contre les Révolutionnaires français. Simon d'Albert meurt à Suse fin juin 1794, son frère Jean-François, grièvement blessé dans un combat en 1796, meurt à Novarre en mars 1800.
La Révolution française s'installe en Savoie, la chasse aux aristocrates commence, même pour la noblesse récente ; d'abord contre les émigrés, puis plus largement. On trouve Joseph d'Albert sur des listes des nobles.
Ses dernières années sont tristes. Son fils aîné est mort, le cadet est loin, blessé.
Où est sa fille ? (son gendre et son petit-fils sont militaires savoyards, "retraités" en 1794)
Ses biens ayant été mis sous séquestre, il vit d'une misérable pension que lui sert la Nation.
Il faut renoncer aux anciens signes de noblesse et de domination ; par contrat du 28 ventôse an II (17 mars 1794), "le citoyen Joseph d'Albert donne aux citoyens Joseph Tranchant et Antoine Barbier, de Chamoux, le prix fait d'abattre, moyennant la somme de sept cents francs, les meurtrières et les girouettes du château, ainsi que les tourelles au-dessus de la grande porte d'entrée".6
Quelques semaines plus tard, nouvelle alerte, il est convoqué par l'Administration :
29 Germinal (18 avril)
D’albert ex noble
Le citoyen Joseph d’Albert ci-devant noble, habitant à Chamoux, se présente devant l’Administration pour obéir à l’ordre verbal du maire de Chamoux qui lui a dit de se rendre dans le chef-lieu de ce district pour satisfaire à l’arrêté du représentant du peuple Albitte, du 2 Ventôse dernier, il observe qu’étant âgé de plus de 70 ans, ainsi qu’il en conste du certificat de naissance qu’il a exhibé en due forme sous la date du 21 7bre 1722, les dispositions portées dans l’article 1er dudit arrêté ne le comprennent pas, il ne peut non plus y être fourni par rapport à sa conduite et moralité, d’autant qu’elles sont certifiées civiques par la municipalité de Chamoux, et par la société populaire dudit lieu, ainsi qu’en conste*** des certificats qu’il exhibe sous date des 17, 25 et 27 germinal.
La lecture de ces pièces, a-t-il dit, doit convaincre les personnes les plus incrédules, en conséquence, il demande d’être renvoyé dans son domicile à Chamoux en protestant de son dévouement à la république, et de satisfaire pour tout ce qui peut le concerner à l’arrêté du représentant et il a renouvelé sa promesse de faire un don patriotique de cent quintaux de foin à la récolte prochaine à l’administration du district.
Vu lesdites pièces et ouï l’agent national, arrête que le citoyen Joseph Dalbert ci-devant noble n’est pas compris dans les dispositions de l’article premier de l’arrêté du représentant du peuple Albitte du 23 Ventôse dernier, pour être âgé de plus de 70 ans, en conséquence, qu’il est autorisé de reprendre son domicile à Chamoux (…) 7
Joseph d'Albert décède à Chamoux, "à son domicile", le 19 Brumaire An VI (novembre 1797), "à l'âge de septante sept ans" (?) sans précision de date de naissance dans l'acte 8. Les déclarants sont deux habitants de Chamoux.
Le statut de ses biens va rester longtemps incertain : les enfants sont loin, ils ont laissé la défense de leurs droits à des "procureurs" locaux. On voit l'administration passer progressivement d'un sequestre respectueux, à une tentation d'appropriation. Mais les biens sont seulement "ascensés", quand d'autres nobles (migrés) voient leurs propriétés vendues.
Voir : 1797-99, les Biens de feu Dalbert dans Textes à l'appui
Le château reste dans la famille après la Révolution : sa fille s'est mariée avec M. Graffion9, inspecteur des mines et colonel d'artillerie, officier dont les services ont été récompensés par le titre de baron. C'est elle qui hérite de la terre et seigneurie de Chamoux.6
2012- Recherche et transcription A.Dh.
Notes
* à partir de 1814, les Registres parioissiaux sont signés de : Jean-Baptiste Rambaud. Ce dernier meurt en 1820, après 18 ans de sacerdoce à Chamoux.
** l'auteur dit : 1742, ce qui est curieux ; or, un Joseph d'Albert, fils d'Antoine, apparaît bien sur les registres paroissiaux de st-Jean de M. de 1722 (1681-1751 - cote 3E394, page 223)
*** Il conste : du latin consto : « il est établi que »
Sources bibliographiques et iconographiques
1- Gallica: Travaux de la Société d'histoire et d'archéologie de la province de Maurienne : bulletin 1885 (VOL6) p.258 et suivantes.
2- AD073 : B 1262 F° 496 v°
3- AD073 : Registres paroissiaux Chamoux / Baptêmes 1740-1788 (cote 4E897)
4- AD073 : Registres paroissiaux Chamoux 1779-1813 (cote 3E117)
5- Gallica: Travaux de la Sté d'histoire et d'archéologie de la province de Maurienne : bulletin 1871 (VOL3) EXTRAIT DU RELEVÉ
6- Gallica: Travaux de la Sté d'histoire et d'archéologie de la province de Maurienne : 1911 (SER2,T5)-1914. Pages 183, 184….
7- AD073 (cote à préciser), ce document aimablement transmis par E. Compain daterait de 1794..
8- AD073 : Registres paroissiaux Chamoux 1793-1802 4E914
9- AD073 : (Archives et inventaires » 1792-1815). (Voir aussi leur contrat dotal AD073, cote 2C 2174, f° 841 = vue 402)
Pour les chercheurs : ressources à explorer
Archives Départementales de Savoie
ADS - Moyen-Age et Ancien Régime / Fonds des administrations d'Ancien Régime jusqu'en 1793 / Administration générale du duché
C 4921 Pièces produites, pour l’instruction des demandes, par des seigneurs (laïques), par ordre alphabétique des noms de ces seigneurs. – Lettres A à C. (1775-1792)
– État spécifique des fiefs dépendant du château de Chamoux, appartenant à noble Joseph d’Albert.
– Sommaire de la rente de la maison-forte de Saint-Avre, reconnue en faveur de noble Louis Chabod, seigneur de Lescheraine.
– Idem des servis dus au baron de Châteauneuf, dans les paroisses de Châteauneuf, Hauteville, Bourgneuf, Coise, Chamousset et Chamoux.
ADS - Savoie en général. Consignements des fiefs (SA 4). Reconnaissances, soit aveux et dénombrements, reçus et enregistrés du 7 septembre 1775 au 15 avril 1776 par Louis-Joachim Léger, substitut archiviste et commissaire général des Extentes de Sa Majesté.
Au début du registre : répertoire chronologique des personnes physiques et morales ayant effectué les reconnaissances avec analyses sommaires et table alphabétique des noms de lieux.
Consignants : (…) Joseph d'Albert, seigneur de Chamoux
Voir aussi ADS - Savoie en général. Consignements des fiefs (SA 6 - F° 154 et suivants (p. 150 à 156) : "Seigneurie de Chamoux, château, biens et rentes en dépendant"
Gallica: Travaux de la Société d'histoire et d'archéologie de la province de Maurienne : bulletin 1885 (VOL6) p.258 et suivantes : En 1749 et 1750, Joseph d'Albert vend à Jean-François de Livron, de Chamoux, tous les biens que son père possédait en Maurienne. (sa sœur aînée, Magdeleine d'Albert, a épousé Joseph de Livron en 1748).
http://as.archivesmultimedia.com Délégation générale pour les affranchissements. - Instruction des demandes. - Assemblées générales de communes, nominations de procureurs, etc. - Lettre C. - Délibération du conseil de la commune de Chamoux, indiquant les seigneurs avec lesquels il y avait lieu de traiter pour des affranchissements (1772).
un blason intéressant de 1664 au fronton d'une maison d'Orelle.
Au sommet la devise 'In suis Viribus Pretium', une licorne surmonte un cimier. L'écu est écartelé au 1 et 4 à la bande chargée de 3 coquilles qui est des Mareschal, grande famille en savoie.
http://patrimoine.amis-st-jacques.org/patrimoine_detail.php?CURR_ID_PATRIMOINE=664&ID_FORCE=DEPT&F_APPELANT=recherche_resultats.php&URL_APPELANTE=.
Notice de Foras*.
- Blason : p. coupé d'azur au lion d'or issant, et d'argent au cœur de gueules frappé d'une flèche de sable.
- Cimier : Une licorne issant d'argent.
- Devise : in suis viribus prætium. (en plus de ses propres forces ?)
(Reg. 36, Patentes de Savoie, fol. 206, Arch. de la Ch. des Cptes de Turin.)
Besson, Laiolo et le Blason de Savoie (Ch. des Cptes de Tu†rin), attribuent à tort à cette famille : de gueules au dextrochère d'argent sortant d'une manche d'azur tenant un T d'or surmonté d'une fleur de lys de même.
Cette famille, anoblie en 1685, a fait résulter de sa noblesse en 1728 à la Chambre des Comptes de Savoie, pour les cinq degrés suivants en ligne directe. Elle était du lieu d'Orelle-en-Maurienne et possédait des biens à Saint-Martin-la-Porte, Saint-Michel, Outre-Arc, etc.
I.JEAN-BALTHAZARD D'ALBERT (1), anobli par Pattes du 16 août 1635. Il épousa Delle Philiberte, fille de Ne Antoine de Mareschal et de Delle Diane Bay (Arch. Manuel). Elle était veuve dès l'an 1662 (Arch. du Sénat de Savoie, acte de curatelle du 13 juillet pour leur fils Joseph). |
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Ne et spe Pierre D'ALBERT, d'Orelle.seigr d'Outre-Arc avocat au S. S., passe une vente le 16 octobre 1694, signée dans sa maison. rière la Motte, Psse de St-Michel (Arch. Manuel) | Marguerite D'ALBERT demeurait en l729 à St-Michel, enterrée le 8 mars 1748, âgée de 80 ans (R. P. de St-J-de-Maur. ). |
II. Louis D'ALBERT, major au régim. royal de Roussillon, au service de France (1695), épousa Ne Delle Marie-Françoise d'Humbert. Elle fut enterrée le 12 oct. 1701 (Reg. Par. de St-Jean-de-Maur).
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Ne et Rd Messre Antoine D'ALBERT, pronot. apostol, 1er chanoine et chantre, vicaire-général de St- Jean-de-Maurienne (1687-96, 1721). Il fit donation générale de tous ses biens a son neveu Antoine (Arch. Manuel). En 1674, le 11 mai, il passa avec son frère Joseph une obligation de 1000 liv.tourn. en faveur de Ne Pantaléon Costa, Bon de St-Rémy, etc. (Ib)
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Ne Joseph d'ALBERT conseillr ducal, juge maje de Maur. (Pes du 12-11-l678. Arch.S.S.). Il épouse 1°) Delle Jacqueline fille de Ne François Vibert S.S.S.S., morte en devenant mère le 4-4-1682 (R.P. St-J-de-Maur) 2°) le 26 av. 1685, Delle Marie Angé- lique de Menthon de la Balme (R.P. Annecy le-Vieux) Il testa le 11-9-1694 (Arch.Manuel), fit un legs au chapitre de Maurienne; décès à 48 ans, enterré le 4-1 1695 (R.P. St-J-de-Maur) Sa veuve se remaria le 21-5 1696 avec Ne Pierre de Ro- chette Bondu Villard (R.P. Annecy le-Vx), |
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N.N mort jeune le 16 juin 1697 (R. P. de St-Jean-de-Maurienne) | Jacqueline. cérémonie baptism. du 12 juin 1698 | III. Ne Antoine d'ALBERT, qualifié de seignr de Vimines et de Cous, bapt. le 10 mars 1696 (R. P. de St-Jean-de-Maurienne), héritier universel de son père et de son oncle Antoine. Il vendit des biens situés à St-Martin-la-Porte. (Cont. des 21 mars 1720 et 18 mai 1721, Arch. Manuel). Il était encore en curatelle le 28 avril et le 8 août 1717, et qualifié-de seigr du château de St-Martin (Arch. du S. de Savoie). Il épousa Delle Claudine, fille du seigr Joseph Arestan, Baron de Montfort. Elle mourut le 24-12-1734 (R. P. St- Jean-de-Maurienne) ; lui av.1775. | Ignace baptisé le 30 sept. 1700 ; mort le 20 août 1704 (R. P. de St-Jean-de-Maur.) | François (1er lit, né et bapt. le 4 avril 1682 (R.P. St-Jean-de-Maur) |
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Antoinette-Madeleine, appelée ainsi dans 2 patentes, et Marguerite dans une 3ème,baptisée sous les 1ers noms le 14 août 1721 (R. P. de St-Jean-de-Maur.) épousa en 1ères noces Ne Joseph de Livron, fils de Ne Jean-François de Livron, natif de Chamoux, et de Delle Catherine du Verger. Mlle en était veuve avant 1758, et se remaria en 2èmes noces avec Jean-François de Glapigny. Pes 1758, 1759, 1760.Arch.du S. de Sav.). |
IV. Ne Joseph d'Albert, bapt. le 21 sept. 1722 (R. P. de St-J.-de-Maur.). |
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V. N, N. d'ALBERT, officier au régiment de Savoie-Infanterie, mentionné aux Pattes du 29 avril 1785. Sa postérité, s'il en a eu, n'est pas arrivée à ma connaissance.(2) | ||||
(1) J.Balthazard était fils de Pierre Dalbert, et, ainsi que son père, fermier des revenus ducaux à St-Michel-de-Maurienne. |
(2) NDLR : Qui est ce VN d'Albert cité par de Foras ? Il n'apparaît pas dans les divers actes concernant la famille de Joseph d'Albert. Mais, pour la descendance vérifiée de Joseph d'Albert, voir page précédente : celui-ci eut en fait deux fils Jean-François et Simon-Antoine qui moururent pendant l'émigration (sans enfant connu), et une fille Marie-Marguerite qui épousa François Graffion (ils eurent deux enfants, Julie et Joseph Graffion); le château de Chamoux, passa par héritage à leur fils, Joseph Graffion.
2013- Recherche et transcription A.Dh.
Sources :
Armorial et Nobiliaire de l'ancien Duché de Savoie d'Amédée de Foras (Bibliothèque diocésaine de St Jean de Maurienne)
Voici la transcription d'un "état des propriétés" du Seigneur Dalbert, conservé aux Archives départementals de Savoie. Les graphies déroutantes pour un lecteur moderne sont "modernisées" entre parenthèses. Les mots illisibles ou douteux sont signalés par des crochets. Les retours à la ligne ne sont pas dans l'original, à voir en ligne en cas de doute (adresse en bas de page)
Le XVIIIe siècle a vu les aristocrates s'affairer à reconstituer leurs droits, en embauchant des commissaires capables d'arracher aux vieux terriers l'historique de leurs possessions, et des droits féodaux applicables aux paysans propriétaires dépendant du fief. L'élaboration de la Mappe, qui exigeait des propriétaires un état de leurs biens (dans un but fiscal), avait du même coup réveillé leur intérêt pour les vieux droits oubliés.
Joseph de Montfort avait donc fait consigner ses droits le 13 février 1734 (voir plus bas).
Puis, en 1762 et 1771, le roi de Piémont-Sardaigne publie les Édits d'affranchissement: cette fois, les Seigneurs sont priés de négocier avec les paysans propriétaires les impôts particuliers liés au fief : quelques années avant la Révolution française, c'est le début de la fin de la féodalité en Savoie; moralement, ça ne passe pas bien - mais cela va représenter une belle rentrée financière pour des aristocrates souvent désargentés*.
L’an mil sept cent soixante et quinze et le vint cinquième jour du mois de novembre après midy à Chambéry au château Royal et dans le Bureau des Royales archives, par devant moi Louis Joachim Léger notaire Royal Substitut archiviste et commissaire des extentes de S. M. deça les monts, en cette partie député par L.L.E.E. nos Seigneurs de la Royale Chambre des Comptes par manifeste du trentième may (mai) dernier , et en présence des témoins cy après nommés.
S’est personnellement établi et constitué noble Joseph fils de feu noble Antoine Louis Dalbert Seigneur de Chamoux natif de Saint Jean de Maurienne habitant à Chamoux, lequel de gré pour lui et les siens en profitant du Bénéfice de la restitution en tems (temps) accordée par S.M. et publiée par le susdit manifeste, en suivant le consignement fait par noble Joseph Arestan, Baron de Montfort, Seigneur de Chamoux, Conseiller référendaire de S.M., le second août mil sept cent trente quatre entre les mains de M° Bauquis notaire et en additionnant à icelui confesse et reconnait tenir, vouloir et devoir tenir pour lui ses héritiers et successeurs quelsconques (quelconques) de l’un et de l’autre sexe, en fief noble lige et noble de S.M. Victor Amé troisième Roi de Sardaigne de Chipre (Chypre) et de Jérusalem duc de Savoie, Prince de Piémont, et de ses Royaux Successeurs à la Couronne,
A l’acceptation et stipulation de moi dit notaire et commissaire
D'abord, l'historique de la Seigneurie
A savoir la terre Seigneurie, Juridiction et mandement de Chamoux dans la province de Savoie
laquelle fut vendue et inféodée par lettres patentes du dix huitième aoust (août) mil quatre cent vint (vingt) sept par S.M. le prince Amédée duc de Savoye en faveur de noble Jean de Seissel Seigneur de Barjact pour lui et les siens hoirs (héritiers) et successeurs quelsconques (quelconques) de l’un ou l’autre sexe, sous la nature de fief ci-devant désigné avec pouvoir d’en disposer par testament, vente, cession et destination en faveur de tous autres, lequel noble Jean de Seissel qui avait épousé demoiselle Marguerite fille d’Urbain de la Chambre en qualité d’héritier du Seigneur Gaspard de la Chambre son oncle à forme de son testament du premier juillet mil quatre cent cinquante quatre, lequel noble aimon de la chambre laissa noble louis et celui cy (celui-ci) noble Jean qui obtint l’investiture dudit mandement de Chamoux de S.A.R. le prince Charles Duc de Savoye par pattentes (patentes) du dix huitième juin mil cinq cent dix sept ; lequel noble Jean laissa autre Jean son fils et celui-ci noble Jean Louis de la Chambre, duquel la dite terre et mandement de Chamoux parvint à noble Louise de la Chambre sa sœur,
- laquelle par son testament du second septembre mil six cent vint (vingt) trois institua pour son héritier S.A. le prince Thomas de Carignan qui institua pour son héritier le prince Emmanuel Philibert de Carignan son fils,
- lequel par contrat du treizième février mil six cent huitante huit [Jacono] notaire vendit ladite terre et mandement de Chamoix à noble Philibert Chapel de Rochefort qui par son testament du dix septième juin mil sept cent et six reçu par les notaires Savey et Tardy institua pour ses héritiers universels les nobles Jean et Jean Louis Chapel de Rochefort ses enfants,
- lesquels par contrat du vint (vingt) huit octobre mil sept cent quinze reçu et signé par M° Blanc notaire vendirent à S.E. Messire Pierre de Meillarède, Ministre d’état de S.M. et premier président en la chambre des comtes de Piémont pour lui et ses amis à élire en la dite terre mandement, juridiction et Seigneurie de Chamoux consistant aux quatre paroisses de Chamoux, Bettonnnet, Montendry et Montgilbert avec les biens, fiefs, droits et revenus en dépendants (dépendant) pour le prix et somme de vint (vingt) deux mille écus de six florins pièce monnoye (monnaie) de Savoye,
- et par autre contrat du neuvième novembre ditte (dite) année reçu et signé par le dit M° Blanc notaire S. ditte (dite) E. le Seigneur de Meillarède élu en ami noble Joseph Arestan, Baron de Montfort, maître auditeur en la chambre des Comptes de Savoye pour la Seigneurie et juridiction des paroisses de Chamoux, Montendry et Montgilbert, fiefs, biens fonds droits et revenus en dépendants (dépendant) pour le prix et somme de cent et six mille florins de Savoye, et ne se réserva que la Seigneurie et juridiction de la paroisse du Bettonnet avec les fiefs, droits seigneuriaux et biens fonds situés en icelle, pour raison de quoi il promit payer en acquittement des dits Seigneurs de Rochefort la somme de vint (vingt) mille florins.
- Laquelle terre, mandement et juridiction de Chamoux comprend comme sus dit les paroisses de Chamoux, Montendry et Montgilbert, en tant que s’étendent les dites paroisses et jouxte les confins d’icelles
- et est parvenue au dit noble Joseph Dalbert reconnaissant avec les fiefs, rentes, biens fonds et autres droits et revenus en dépendants (dépendant) en qualité d’héritier universel du dit noble Joseph arestan Baron de Montfort Seigneur de Chamoux son aïeul maternel a formé de son testament solennel du trentième octobre mil sept cent quarante cinq.
Ensuite, le détail des possessions de la Seigneurie
Dans l’étendue de laquelle Seigneurie et mandement de Chamoux et des dittes (dites) trois paroisses, le dit noble Joseph D’albert confesse, déclare et reconnaît avoir le mère mixte empire et omnimode juridiction, haute, moyenne et basse, les prés, terres, bois, bâtiments, moulins, fournaux (fours), marais, montagnes, mines, minéraux, chemins, publics, droits de pêche et de chasse, cours et décours d’eaux, communes, paqueages (pacages), affouages, boucherie et langues, le droit des amandes et […], corvées, angaries, perangaries, ensemble le droit d'établir juge, greffier, châtelain, curial, métral et tous autres officiers nécessaires pour l’administration de la justice en première et seconde instance, avec pouvoir d’ériger fourches paibulaires, plots, piloris et tous autres artifices pour l’exercice de la justice et pour l’exécution des criminels et généralement tous les autres droits quelsconques (quelconques) dont le souverain a joui et pu jouir avant l'inféodation ci-devant désignée sauf et réservés la souveraineté et l’arrière fief.
Plus confesse et reconnaît tenir et posséder de S. ditte (dite) M. comme dessus son château de Chamoux avec ses places, curtines (courtines), entrées, sorties, appartenances et dépendances, ensemble les biens fonds et possessions existants aux environs du dit château
et ne formants (formant) qu’un seul et même mas de la contenance totale de deux cent quatre vint (vingt) neuf journaux trois cent quarante quatre toises et quatre pieds à la mesure de Savoyes situés rière la Ditte (dite) parroisse (paroisse) de Chamoux
et inscrits sous les numéros mil cinq cent treize, mil cinq cent quatorze, mil cinq cent vint (vingt) deux, mil cinq cent vint trois, mil cinq cent vint quatre, mil cinq cent vint cinq, mil cinq cent vint six, mil cinq cent vint sept, mil cinq cent vint huit, mil cinq cent vint neuf, mil cinq cent trente, mil cinq cent trente un, mil cinq cent trente deux, mil cinq cent trente trois, mil cinq cent trente quatre, mil cinq cent trente cinq, mil cinq cent trente six, mil cinq cent trente sept, mil cinq cent trente huit, mil cinq cent trente neuf, mil cinq cent quarante, mil cinq cent quarante un, mil cinq cent quarante deux, mil cinq cent quarante trois, mil cinq cent quarante quatre, mil cinq cent quarante cinq, mil cinq cent quarante six, mil cinq cent quarante sept, mil cinq cent cinquante deux, mil cinq cent cinquante sept, mil cinq cent cinquante huit, mil cinq cent cinquante neuf, mil cinq cent soixante deux, mil cinq cent soixante trois, mil cinq cent soixante quatre, mil cinq cent soixante cinq, mil cinq cent soixante six, mil cinq cent soixante neuf, mil cinq cent septante deux, deux mil cent trente huit et deux mil cent quatre vint six de la mappe de la ditte (dite) parroisse (paroisse) de Chamoux.**
On peut voir que les propriétaires du château de Chamoux surent regrouper leurs terres ! Jusqu'au Gelon,
l'ensemble foncier est cohérent, à deux "trous" près. Au sud, on repère les terrains qui permettaient au
seigneur de contrôler le cours du Nant de Montendry, puis les bois pour la coupe. (cliquer pour agrandir)
Plus rière la parroisse (paroisse) de Montendry une pièce de bois située au lieu dit au Sougey contenant cent vint (vingt) quatre journaux, trois cent quatre toises et deux pieds inscritte (inscrite) sous le numéro deux mille huit cent soixante huit de la mappe de la ditte ((dite) parroisse (paroisse),
Plus rière la parroisse (paroisse) de Montgilbert la quantité de cinq cent quatre vint (vingt) quatorze journaux sept toises et sept pieds à la ditte ((dite) mesure de Savoye en Bois, taillis inscrits sous les numéros quatre cent trente six, onze cent septante trois, et treize cent vint (vingt) sept de la mappe de la ditte (dite) parroisse (paroisse).
Et Rière la parroisse (paroisse) de Bettonnet deux pièces de vigne inscrittes (inscrites) sous les numéros trois cent huittante neuf et trois cent nonante six de la mappe de la ditte (dite) parroissse (paroisse) de la contenance totale de six journaux cent cinquante cinq toises et cinq pieds à la ditte (dite) mesure de Savoye.
Tous lesquels bien situés rière les dittes (dites) quatre paroisses dépendants (dépendant) du dit château mandement et juridiction de Chamoux ont été déclarés féodaux par quatre arrêts de la délégation générale tous et datte (date) du treize février mil sept cent trente quatre. Signé par extrait Guigas secrétaire.
Et quant au revenu d’iceux de dit noble Joseph Dalbert reconnaissant déclare s’en rapporter à celui pour lequel ils se trouveront fixés par les opérations de la péréquation générale de Savoye.
… ce qui représente au total : 993 journaux, 810 toises, 18 pieds mesure de Savoie, soit : 995 journaux, 10 toises, 2 pieds mesure de Savoie - à la mesure de la Mappe, 1 journal = 400 toises carrées= 2948,38m2 :
soit 2.933.638 m2 : 293 Ha toutes terres confondues sur l'ensemble du mandement.
(actuellement, la surface de Chamoux est d'environ 1000 Ha)
Revenu estimé des terres (à prendre avec beaucoup de réserves!) : ± 3150 livres de Piémont annuelles
Ce qui placerait Joseph Dalbert à la frontière entre noblesse moyenne et noblesse vraiment fortunée.***
Puis les droits de fief (impôt féodal sur les habitants non nobles du fef):
censes, servis et autres tributs annuels
Plus les rentes féodales dépendantes du dit château mandement et juridiction des Chamoux déclarées féodales en partie par arrêt de la ditte (dite) délégation générale du dix neuvième may (mai) mil sept cent trente deux.
Lesquelles rentes en conformité des rénovations qui en ont été faittes (faites) à cause dudit château et Seigneurie de Chamoux, comportent les censes, servis et autres tributs annuels cy (ci) après tirés en sommaire avec le droit de fief et direct domaine des biens fonds et possessions pour raison desquels ils sont dûs savoir.
Rière la ditte (dite) parroisse (paroisse) de Chamoux cent septante sept varcines la moitié et dix huitain d’autre tant en froment que grumeaux. Septante trois varcines la moitié et dix huitain d’autre tant en avoine qu’en chataignes, cinq varcines les trois quarts. Sexte et septante [deurain] d’autre varcine de fèves, cent quatre vint (vingt) sols le [serain] et septante [deurain ] d’autre sol forts, quatre sols les deux parts sexte et vint (vingt) quatrin d’autre sol gros tournois, quatre deniers et demi viennois seize poules et les deux tiers d'autre quatre [engins] et demi. Demi livre de [lire] et le quart et sexte d’une journée d’homme.
Plus Le dit Seigneur reconnaissant confesse et déclare que chaque particulier faisant feu
- rière le village de Villardizier parroisse (paroisse) du dit Chamoux lui doit un fagot de foin et un vandangeur (vendangeur) pour raison de leur affouage soit pour le droit qu’ils ont de couper de Bois pour leur utilité dans la montagne située au dessus du dit village de Villardizier, à eux anciennement abergée sous cette servitude par les auteurs du dit Seigneur reconnaissant
- Rière La parroisse (paroisse) de Montendry quatre vint (vingt) sept sols le quart sexte, quarante huitain et septante deuzain ([douzain ?] d’autre sol fort, cent vint (vingt) sept quartes le quart et sizain d’autre quarte de froment, trois seitiers aussi de froment, soixante deux quartes le quart et trente sizain d’autre quarte d’avoine, quatre seitiers aussi d’avoine, six copets le douzain trente sizain et quarante huitain d’autre copet de grumeaux, une livre et tier (tiers) de lire et douze poules les deux tiers et quarante huitain d’autre copet à observer que dans la ditte (dite) quantité de servis en avoine et poules portés par un abergement passé aux communiers de la ditte (dite) parroisse (paroisse) de Montendry par le Seigneur messire Jean comte de la Chambre le vint (vingt) un septembre mil cinq cent soixante cinq et autres précédents y relatés.
- Rière la parroisse (paroisse) de Montgilbert quatre vint (vingt) sols la moitié et trente sixain d’autre sol fort trente quatre quartes le sexte et vint (vingt) quatrin d’autre quarte de froment, cinq copets et quart de seigle, septante cinq quartes le tier (tiers) et vint (vingt) quatrin d’autre carte d’avoine, huit quarte le tier (tiers) et vint (vingt) quatrin d’autre quarte de fèves, deux livres trois quarts et les sizain et septante deuzain d’autre livre de lire et neuf poules le quart et sexte d’autre.
- Rière la parroisse (paroisse) d’Ayton vint (vingt) quatre varcines de froment le douzain d’une et le douzain et trente sixain d’autre varcine de froment, douze copets et le quart d’autre copet aussi de froment et dix sept sols deux deniers les trois quarts et vint (vingt) quatrin d’autre denier fort.
- Rière la parroisse (paroisse) de Bonvillaret deux varcines de froment quatorze copets les deux tiers [seizain] et cent quarante quatrin d’un et les deux tiers seizaine et septante douzain d’autre copet aussi de froment huit varcines de seigle quarante deux copets et le trente sizain d’autre copet aussi de seigle, vint (vingt) varcines et le quarante huitain d’autre varcine d’avoine, trois rasières le tier (tiers) seizain et cent quarante quatrin d’une et les deux tiers sexte et seizain du douzain de la douzième d’autre rasière d’avoine, trois copets la moitié et douzaine d’autre copet aussi d’avoine, un chapon, une poule le sexte trente sizain et quarante huitain du douzain d’autre poule, et soixante un sols deux deniers les trois quarts et vint (vingt) quatrin d’autre denier fort.
- Rière la parroisse (paroisse) de Notre Dame de Randens cinq copets les deux parts sexte et vint (vingt) quatrin du douzain d’autre copet d’avoine, un chapon et neuf sols neuf deniers le sexte et sizain d’autre denier fort.
- Et riere la ville et territoire d’Aiguebelle quatre vint (vingt) deux sols et cinq deniers forts trente et un sols forts excucellés et deux poulles (poules) ; et c'est avec de tous les servis dûs riere chaque parroisse (paroisse) quant au bled (blé) à la mesure d’aiguebelle, les plaits, laods [vends] et tout direct domaine de fief .
(ci-dessus, la transcription a beaucoup souffert par ignorance du lexique)
Notons cependant, outre l'argent (une trentaine de livres?) et les végétaux (avoine, blé, froment, seigle, grumeaux, châtaignes, fèves), un revenu annuel de 2 chapons et 40 poules (nous négligeons les fractions de poule!)
Plus le dit seigneur reconnaissant déclare lui être due la cense annuelle de la somme de cent et seize livres pour et sur le moulin situé au lieu dit de Chamoux avec les places, appartenances et dépendances inscrit sous le numéro quinze cent treize de la mappe de la ditte (dite) parroisse (paroisse) lequel moulin est déjà compris dans le nombre des biens féodaux ci devant désignés, laquelle cense lui est due à forme de l’abergement par lui passé à Noel et Joseph Molliet père et fils par acte du dix huitième janvier mil sept cent quarante sept.
Plus autre cense annuelle de la somme de quarante livres au dit Seigneur reconnaissant due en vertu d’un abergement par lui passé à François Masset, Jacques Christin et Jean Louis Aguettaz du cours d’eau pour batir édifices et artifices riere la parroisse (paroisse) de Montendry, ainsi que du dit abergement il conste par acte du vint (vingt) un avril mil sept cent cinquante trois.
Soit 156 livres annuelles pour ces deux biens
Plus et finalement le dit Seigneur reconnaissant déclare qu’il y a eut (eu) plusieurs affranchissements, soit diminutions de servis à cause des dittes (dites) Rentes dépendantes du dit château et Seigneurie de Chamoux desquels cependant il ne peut justifier quant à présent, faute d’être nanti des actes et titres nécessaires à cet égard.
Et tout le contenu au présent aveu et dénombrement le dit Seigneur de Chamoux déclare être juste et fidèle en conformité de l’Edit du seizième avril mil sept cent trente quatre.
Promettant d'avoir à gré et observer sans jamais y contrevenir directement ni indirectement en jugement ni dehors, aux peines portées par le dit Édit et à celles de tous dépends dommages et intérêts, sous l’obligation et constitution de tous ses biens présents et avenirs (à venir) déclarant en outre les fiefs Seigneurie, Juridiction, biens fonds possessions Rentes Censes Servis et autres droits ci devant spécifiés et reconnus n’être affectés d’aucune charge envers quelques communauté ou autres personnes que ce soit le tout sans préjudice des droits de S.M.
- et notamment à la cavalcade imposée en mil sept cent trente quatre et mil sept cent quarante deux, du payement (paiement) de laquelle le dit reconnaissant promet de justifier toutes fois et quantes (quand] il en sera requis
Fait et prononcé au dit lieu en présence de sieur Thomas fils du Sieur Hyacinthe [Heurteur] natif bourgeois et habitant cette ville Secrétaire dans les Royales archives et de M° Guillaume Forest Piollat l’ainé commissaire d’extentes natif de la parroisse (paroisse] de St Ours aussi habitant de cette ville témoins requis.
X paternel et ancien et sous hommage lige [ut supra]
X X sont compris quatre setiers d’avoine et trois poules [ut supra].
Le dit noble Dalbert Seigneur de Chamoux et les témoins ont signé sur la Minute, et moi dit notaire et Commissaire général des extentes de S.M. [stipulant] etrecevant ai signé et expédié le présent pour le service du Roi, quoique par M° Guillaume Fores Piollat soit écrit à ma réquisition Ainsi est.
Louis Joachim Leger
2012- - 2015 Recherche et transcription A.Dh.
Note
* Sur les données historiques, nous nous appuyons sur "La Savoie au XVIIIe siècle" de Jean Nicolas (Fontaine de Siloe, 2e éd., 2003)
** Pour retrouver les numéros des parcelles, voir la mappe sarde (cadastre 1728) : ADS - Archives en ligne -> plans cadastraux
*** Voir l'étude de Jean Nicolas : "La Savoie au XVIIIe siècle" en particulier p. 783:
- Le revenu annuel de la noblesse "moyenne" tient à cette époque dans une fourchette de 1000 à 3000 livres.
- le revenu annuel des grosses fortunes nobles va de 3000 à 9000 livres.
Sources bibliographiques
Archives Départementales de Savoie - Archives en ligne > Recherche dans tous les fonds - Recherche par cote : SA 4 > "Savoie en général. Consignements des fiefs. Reconnaissances, soit aveux et dénombrements, reçus et enregistrés du 7 septembre 1775 au 15 avril 1776 par Louis-Joachim Léger…" Voir : SA 4 (pages 81 à 84) (Ouf!)
Travail de fourmi pour cette page, où il a fallu fouiner dans les registres paroissiaux et communaux de 3 villages pour préciser, et parfois rectifier les rares informations trouvées sur la famille Graffion. Aussi, les références aux Registres sont tout particulièrement précisées en bas de page. A.Dh.
Après le XVIIe siècle où le château de Chamoux fut peut-être plus un bien immobilier source de revenus, qu'une maison où l'on vit, une nouvelle famille s'était installée dans les murs : Albert Arestan de Montfort, puis son petit-fils Joseph d'Albert, au XVIIIe siècle, seigneurs de trois paroisses.
Puis, l'ère révolutionnaire a liquidé ce qui restait de féodalité. Restaient cependant des propriétés foncières, que les nobles ont souvent pu récupérer au retour de la Savoie au Royaume de Piémont-Sardaigne.
Au XIXe siècle, le château de Chamoux et ses terres allaient se transmettre encore par héritage.
Mais les lignées bifurquent, les noms des familles changent car on voit les biens transmis d'une épouse défunte à son mari - ou l'inverse : soudain, les enfants sont rares - il est vrai qu'on se marie tard.
Ces seigneurs (les fils de Joseph d'Albert, le baron Graffion, le comte de Sonnaz), n'ont plus de rôle politique majeur ; ils ont en commun leur métier : ce sont des militaires, avec une solde, une retraite, intégrés dans une armée moderne, assez éloignée des troupes levées par les grands seigneurs des XIVe et XVe siècles.
le 5 décembre 1772, un contrat dotal lie Marie-Marguerite d'Albert, fille aînée de Joseph et Cécile d'Albert, née en 17491, au Baron François Graffion2; elle l'épouse en avril 1773 (elle a 24 ans, il en a 46)2bis
François Graffion est né à Saint-Pierre d'Albigny en septembre 1727. 3
Il poursuit une carrière d'officier dans l'artillerie.
Anecdote : à l'occasion du passage de la princesse de Lamballe et du roi Victor-Amédée III à St-Jean de Maurienne en 1767 "Mrs les nobles sindics , suivant leur commission portée par délibération du 25 février proche passé, ont eu l'honneur de prier Mgr notre illustrissime Evêque de donner son sentiment sur les dispositions à prendre pour rendre à S. M. tous les devoirs qui dépendent de la ville, à son arrivée, séjour et passage. Il leur a répondu qu'il convenait entr'autres de faire un feu d'artifice, et comme il n'y a personne icy qui soit à même de le dresser, Mrs les sindics ont été priés d'écrire à M. Graffion, officier d'artillerie, pour savoir le prix d'un feu d'artifice proportionné à l'étendue de la place qui est entre l'Evêché et la cathédrale et aux fonds dont la ville peut disposer." 4
Ils ont au moins une fille, Julie5, et un fils, Joseph-François-Marie Graffion, né à St-Pierre d'Albigny, en 1774.5 Le parrain est son grand-père (l'histoire se répète), noble Joseph d'Albert, et la marraine est sa grand-mère, Marie-Cécile d'Albert née Didier.
Le titre de baron est accordé par le roi en daté du 27.5.1788 à François Graffion. (un Extrait des Registres de la Chambre des Comptes confirme ce titre : document passé en vente en 2011)
Jusqu'en 1794, le baron Graffion échange avec son beau-frère Simon d'Albert, capitaine des grenadiers dans le régiment de Maurienne (côté sarde), dans divers courriers où ce dernier lui livre ses soucis.6
François Graffion a des biens à St-Pierre d'Albigny. Militaire, il finit colonel, retraité, le 14 frimaire an XII (1803 ; il a 70 ans). (Son fils, Joseph est également mis à la retraite à la même date, avec le grade de lieutenant, à 26 ans).7
François Graffion semble s'intéresser aux affaires de la paroisse : on trouve sa signature en tant que témoin à plusieurs reprises sur des registres d'état-civil. 8
François, et/ou Joseph s'occupe(nt) de leurs domaines ; Maurice Messiez cite leur pressoir au Bourget de St-Pierre d'Albigny : ils exploitent donc aussi les vignes de leur premier domaine sur la rive "adret" de la Combe.
En juillet 1811, à 37 ans, son fils Joseph-François-Marie Graffion "fils de vivant François Graffion et de feue Marie-Marguerite d'Albert" épouse à Saint-Hélène du Lac, "demoiselle Françoise-Catherine de Roberty, native de Ste-Hélène, fille de François-Auguste de Roberty, et de Dame Thérèse de Gerbaix de Sonaz"9 âgée de 23 ans.10
(En 1794, pendant le règne de la Terreur en France, la famille de Roberty a pris la route de l'exil, comme beaucoup de familles nobles de Savoie et s'est réfugiée à Turin. Par suite d'un décret de la Convention tous ses biens ont été confisqués et déclarés propriété de l'État.
A son retour, après la Terreur, le baron de Roberty est rentré en possession de ses biens de Ste Hélène (dans le courant de l'année 1808). Après sa mort en 1810, ses filles ont hérité et se sont partagé l'ensemble des domaines des De Roberty.)
Blason de la famille de Roberty (Armorial de Foras)
Quand Marie-Marguerite née d'Albert meurt-elle ? (Meurt-elle d'ailleurs en Savoie ?) Les registres d'état-civil ne l'ont pas révélé. Unique héritière des biens de ses parents, elle est dite "feue" (décédée) au mariage de son fils Joseph, en 1811.
Le 10 mai 1814, les registres de Chamoux notent le décès de Balthazard de Roberti.11 , de Sainte-Hélène du Lac, fils de feu Auguste de Roberti, baron de Sainte Hélène du Lac, et de Thérèse de Gerbaix de Sonnaz, âge de 31 ans - mort chez sa sœur ?)
Le vieux baron, François Graffion, "fils de Stéphane", apparaît à son tour sur le registre paroissial des décès de Chamoux* : il meurt en février 1816, "âgé de plus de 80 ans". Il a 89 ans.12
Après le retour de la Savoie au Duché, et la reprise en mains, Turin nomme le baron Joseph syndic .
Puis le château de Chamoux s'ouvre à nouveau à la fête, pour Louise, la sœur de Françoise-Catherine de Roberty ; les domaines séquestrés de la famille de Roberty avaient souffert de la Révolution: est-ce l'explication de ce mariage "invité" ? (Louise est bien attestée, baptisée en 1788 à Ste-Hélène du Lac.13)
Joseph Graffion apparaît en effet sur un registre paroissial de Chamoux (hélas tenu par le redoutable curé J.B. Rambaud), à l'occasion du mariage de Louise de Roberty et du comte Joseph Martin Montu, le 20 novembre 1817.14 Était-il témoin du mariage ?
Aide bienvenue, pour le déchiffrage de
l'Acte de mariage de Louise de Roberty ! 14
Joseph Graffion meurt à Chamoux en janvier 1821 (à 47 ans).15
Sa veuve et héritière se remarie en 1824 avec le général comte Hippolyte de Gerbais de Sonnaz, et décède à Turin en 1831.
L'arrivée d'Hippolyte de Gerbaix de Sonnaz à Chamoux est certaine. Nous n'avons pas d'acte concernant son mariage.
Une Arlésienne à Chamoux…
Reste à en préciser la date du 1er mariage d'H. de Sonnaz… mais aussi le prénom de son épouse qui fit passer le château de Chamoux des Montfort / Albert, aux Sonnaz. En effet, il y a divergence entre les sources érudites locales.
Car… en manque de preuves par les Registres locaux pour ce mariage, nous avons parcouru les notices d'auteurs du voisinage.
Selon Christian Regat, "Le château passa ensuite à son gendre, le baron François Graffion, colonel et inspecteur général des Mines. Le fils de ce dernier, mort sous postérité en 1821, laissa le château à son épouse, Jeanne de Roberty de Sainte-Hélène qui se remaria en 1824 avec le général comte Hippolyte de Gerbais de Sonnaz. Jeanne de Roberty [décéda] en 1831."
Mais, Maurice Messier (dans La Combe de Savoie autrefois) écrit : "Par l'intermédiaire de Céline de Roberty, veuve du baron Graffion, [le château de Chamoux] devint la demeure de son second mari, le général de Sonnaz "
Et… le site lacanim reprend cette source : "Céline de Roberty avait épousé en première noce le Baron Graffion propriétaire du château de Chamoux. En 1824, Céline devenu veuve et sans enfant se remarie avec Hippolyte, Général, Comte de Sonnaz qui deviendra à son tour propriétaire du château de Chamoux. Céline meurt à Turin en 1831 toujours sans enfant.16
Or… les registres paroissiaux de Ste-Hélène du Lac ne semblent pas connaître de Céline dans la famille de Roberty - alors qu'on trouve bien l'acte de naissance (1788) de Françoise-Catherine et son acte de mariage avec Joseph Graffion, ainsi que l'acte de naissance de Louise évoquée plus haut (en 1791) ; sans compter plusieurs garçons.
A vrai dire, il a bien existé une Jeanne… quelques heures. Deux documents consécutifs l'attestent, Madame de Roberty mit au monde le 13 septembre 1793 des triplées,17 Bénédicte, Françoise et Jeanne ; mais toutes trois sont mortes le lendemain à quelques heures de distance (2 actes).18
Alors…? Qui fit passer le château de Chamoux du baron Graffion au comte de Sonnaz? Actes de naissance et de 1er mariage à l'appui, nous optons pour Françoise-Catherine de Roberty!
2012- - 2015 Recherche et transcription A.Dh.
Notes
* registre à peine lisible : c'est J.B. Rambaud qui le tient !
Sources bibliographiques et iconographiques
1- Archives Départementales de Savoie : Registres paroissiaux Chamoux naissances (1740-1788 - cote 4E897) p.14
2- Archives Départementales de Savoie : 6E 11842 minutes Mollot an 6 (inventaire après décès de Joseph Dalbert)
2- Archives Départementales de Savoie : Registres paroissiaux Chamoux mariages (1740-1788 - cote 4E905)p.18
3- Archives Départementales de Savoie : Registres paroissiaux St-Pierre d'Albigny naissances (1719-1739 - cote 4E418) p.147
4- Gallica: Travaux de la Société d'histoire et d'archéologie de la province de Maurienne 1898 (SER2,T2)-1899, p. 131 et 135.
5- Archives Départementales de Savoie et Haute-Savoie :
Pour Julie : AD073 cote L 1966 (Arrêtés de l’administration municipale du canton de Chamoux, An 6 de la Révolution française)
Pour Joseph : idem et Registres paroissiaux St-Pierre d'Albigny naissances (1768-1781- AD073 cote 4E421) p.71
D'autre part, selon une fiche Geneanet, Julie Graffion serait née le 6 avril 1776 à Turin (donc bien avant la Révolution, ce qui nous renseigne sur la vie savoyarde entre les territoire "deçà" et "delà" les monts); elle aurait épousé Antoine GRANDIS (1775-1845) le 14 mars 1803 à Veyrier-du-Lac, Haute-Savoie, et donné naissance à 7 enfants. Date de décès non précisée.
6- Gallica: Travaux de la Société d'histoire et d'archéologie de la province de Maurienne : 1911 (SER2,T5)-1914. Pages 183, 184….6- ??
7- internet : GRAFFION François, né à Saint-Pierre d'AIbigny, colonel, retraité le 14 frimaire an 12, 3000 fr, GRAFFION...(Saint-Pierre d'AIbigny).an 12, 3000 fr, GRAFFION Joseph, né à Saint-Pierre d'AIbigny, lieutenant, retraité le 14 frimaire an 12, 200 fr....(Saint-Pierre d'AIbigny )
8- Archives Départementales de Savoie : Registres Chamoux (registre 1802-1806 - cote 4E915) p.19
9- Archives Départementales de Savoie : Registres Ste Hélène du Lac mariages (registre 1802-1837 - cote 4E1437 p.14)
10- Archives Départementales de Savoie : Registres Ste Hélène du Lac naissances (registre 1788-1829 - cote 4E1434 p.4)
11 - Archives Départementales de Savoie : Registres Chamoux décès (registre 1807-1814 - cote 4E916 p.67)
12 - Archives Départementales de Savoie : Registres Chamoux décès (registre 1815-1827 - cote 3E796 p.159)
13- Archives Départementales de Savoie : Registres Ste Hélène du Lac naissances (registre 1788-1829 - cote 4E1434 p.22)
14- Archives Départementales de Savoie : Registres Chamoux mariages (registre 1815-1817 - cote 3E796 p.258)
15 - Archives Départementales de Savoie : Registres Chamoux décès (registre 1820-1837 - cote 4E903 p.80)
16- http://www.lacanim.fr/Histoire%20et%20Patrimoine/pages/Chateau%20du%20Carre.html (sources à recouper : les Archives ci-dessus donnent un autre prénom à la 2ème épouse de Joseph Graffion)
17- Archives Départementales de Savoie : Registres Ste Hélène du Lac naissances (registre 1616-1788 - cote 4E1433 p.198)
18- Archives Départementales de Savoie : Registres Ste Hélène du Lac décès (registre 1726-1837 - cote 4E1441 p.65)
Bibliographie
La Combe de Savoie autrefois, Maurice Messiez, Ed. La Fontaine de Siloe
Sur l'élévation des Graffion, voir aussi page 601 note 47; sur la vigueur (!) avec laquelle leurs gens conduisirent leur rénovation de fief en 1738, voir page 829 in La Savoie au XVIIIe siècle Jean Nicolas (La Fontaine de Siloe 2003)
Pour les chercheurs : ressources à explorer
Archives départementales de Savoie
SA 142. Province de Maurienne : La Chambre (suite).
Avis du comte de Rossi de Tonengue, procureur général, sur la requête présentée par le marquis de Cagnol de La Chambre et par les communautes de La Chambre, Saint- Avre, Saint-Martin-sur-La-Chambre, Notre-Dame de-Cruet et des Chavannes pour obtenir l’approbation du contrat d’affranchissement passé en faveur de ces communautes (1770).
Lorsque la veuve et héritière du baron Graffion meurt à Turin en 1831, son second mari, le Comte Hippolyte de Gerbaix de Sonnaz devient propriétaire des biens de la défunte à Sainte Hélène du Lac et à Chamoux.
Hippolyte de Gerbaix de Sonnaz
Il est né en 1783* au château familial d'Habères.
C'est un militaire, au service de l'Autriche, puis au service du roi de Sardaigne, général d’Armée en 1839, gouverneur de Novare, puis de Nice.
Il apparaît dans la "Nomenclature générale des chevaliers français reçus dans l'ordre de St-Jean de Jérusalem (Malte) depuis l'an 1700 jusqu'à la présente année 1839".
Il est député du duché de Savoie au Parlement de Turin pour le collège de Thonon (où il est né 70 ans plus tôt) aux élections de décembre 1853 pour la Ve législature** (du 19 décembre 1853 au 25 octobre 1857).
Mais il s'occupe aussi des biens venus de sa première épouse, valorise le domaine de Sainte-Hélène du Lac avant de le vendre, au profit du château de Chamoux.
Il s’implique également dans l’administration du bourg, en particulier au moment de la canalisation du Gelon, qu'il discute : Turin le nomme syndic de Chamoux en 1850, il démissionne en 1858 pour marquer son désaccord avec le projet de diguement du Gelon, mais continue apparemment sa tâche, puis après l'annexion, il devient vite maire, en 1860.
Il a épousé en secondes noces la Comtesse Antoinette-Caroline-Sabine-Anna de Regard de Clermont de Vars.
Il meurt le 2 août 1871 à Chamoux, à 88 ans.
La Comtesse Antoinette lui survit jusqu'en 1881. Tout comme son propre père, elle décède à Chamoux, à 71 ans. On imagine les trois générations dans ce vaste château.
Car le couple a eu deux fils :
- Ferdinand, officier de cavalerie ; il meurt en 1867 du choléra au château de La Serraz, à peine âgé de 30 ans3.
- Victor Joseph, né en 1833 à Novarre (Italie)5.
Acte de décès de la comtesse Antoinette 4
Ce dernier épouse en 1866 Rose de Ternengo : il a 33 ans, elle en a 21. Rose a exprimé plusieurs fois son attachement à son mari, et à ses beaux-parents. Mais ils n'auront pas d'enfant.
Dans le château, on compte plusieurs familles : en 1876, aux côtés du comte Victoir et de son épouse Rose, vivent la comtesse Antoinette de Sonnaz née de Vars ; mais aussi des gens de maison5 : un jeune domestique (16 ans), 3 domestiques adultes, une cuisinière, un jardinier, une vachère, une lingère, et un couple de concierges.
Victor meurt à 50 ans, le 17 février 1883, 2 ans après sa mère. Il est quasiment ruiné.
Rose a 37 ans. Elle ne se remariera pas.
En 1884, elle fait bâtir une chapelle funéraire pour ses morts au milieu du cimetière de Chamoux, en attendant de les rejoindre.
Elle meurt bien plus tard, en juillet 1939, à l'âge de 94 ans : elle a dû peu à peu se séparer des terres, et finalement vendre le château au général Chiara, en gardant l'usufruit (rente viagère de 1927 ou 28)6.
Lire le portrait de la Comtesse de Sonnaz.
Le château passe alors à la famille du général d'intendance Jules Chiara (enfant de Chamoux, né en 1889).
2012 - Recherche et transcription A.Dh.
Notes
* le 31 août ou bien le 14 décembre 1783 ? Les sources diffèrent. 1783 !
** Le 4 mars 1848, le "Statut albertin" crée un Parlement pour le royaume de Sardaigne avec une Chambre des Députés et un Sénat.
Sources bibliographiques et iconographiques
1- Gallica.fr : Nobiliaire universel de France, ou Recueil général des généalogies historiques des maisons nobles de ce royaume. T. 20 / par Nicolas Viton de Saint-Allais, (1773-1842); Édition : Bachelin-Deflorenne (Paris) 1872-1878
2- Ste Hélène du Lac Phlibert Falcoz
Archives Curé Gardet
Armorial de Savoie de Foras
La combe de Savoie autrefois Maurice Messiez
http://www.lacanim.fr/Histoire%20et%20Patrimoine/
3- Mémoires et documents publiés par la Société savoisienne d'histoire et d'archéologie - 1937 (T74)-1938. p.96. http://gallica.bnf.fr/
4- Acte décès : ADS, registre 1871-1881, cote 3E2866, page 389
5- recensenent 1876
6- Archives diocésaines de St Jean de Maurienne, fonds Chamoux
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Archives Départementales de Savoie
Cette page a de bonnes chances de ressembler à un Inventaire à la Prévert; c'est que les Archives conservent des documents à forte valeur historique, aussi bien que des anecdotes… et nous prenons tout, au hasard des rencontres!
33 Lettres à Madame, de M. de Cotarel, son homme de confiance à Chamoux :
transcription des 33 Lettres, et commentaires pour éclairer les situations:
une tranche de vie à Chamoux palpitante entre 1557 et 1559, durant les derniers mois de l'occupation française en Savoie… du XVIe siècle : des petits potins entre amis, aux pages échevelées de l'Histoire locale; en passant par les tracas d'un homme confronté à la gestion des biens d'une grande dame, entre amis intéressés et subordonnés (très) indisciplinés!
un document .pdf téléchargeable (attention : 6,5 Mo)
2015 - Recherche et transcription A.Dh. - MD
Source : ADS SA 150
Barbe d'Amboise, veuve en 1544 du seigneur Jean de Seyssel-La Chambre, avait reçu le château de Chamoux en douaire. Elle est morte âgée auprès d'une de ses filles en 1574, à Chambéry : c'est là qu'elle avait fait transporter ses meubles, ses tapisseries, son argenterie… deux ans auparavant. Au décès, on a dressé l'inventaire de ses biens personnels, à Chambéry et à Chamoux, ce document est toujours entre les mains d'une branche colatérale de cette famille.
Marc de Seyssel-Cressieu avait transcrit la partie chambérienne à la fin du XIXe siècle.
Nous avons pu consulter et transcrire la partie chamoyarde : merci à M. de Seyssel de nous avoir accueillis. Voici quelques extraits : la totalité de cette transcription chamoyarde est disponible en fichier attaché en bas de page (en fichier .pdf).
Continuation dudit Inventaire au château de Chamoux
Inventaire des titres étant dans Chamoux et à la grotte dont N. Masson avait la clef qu’il dit lui avoir été remise du jour d'hier par monseigneur le juge-mage de Savoie ou son lieutenant par autorité duquel elle avait été remise entre lesdites mains de son greffier, aussitôt après le trépas de ladite dame.
Du dixième septembre 1574
On trouve d'abord une longue série de quittances : prêts, emprunts, ventes de terre, frais de voyage…
Puis le notaire explore le château : on parcourt ainsi des pièces à demi vides, où restent cependant un grand nombre de lits avec leur "couette" (coeltre) usée, quelques autres meubles, et des chenets (les pièces étaient donc souvent chauffées), ainsi que quelques lourds instruments restés sur place (crémaillère, trépied, poêle, cassolettes… ou menottes des prisonniers).
Un intérêt de ce document vient de l'énumération des pièces inventoriées :
- la salle basse où ont été trouvés un grand buffet avec son dossier, trois vieux bancs, deux vieilles tables, et autres deux vieux bancs et deux chenets de fer.
- la chambre du bureau où on n'a trouvé que une table de noyer avec deux tiroirs dont l’un est fermant à clef et l’autre sans serrure et un méchant tapis de turquie rompu et un vieux banchier aussi tout rompu. En outre, deux menottes de fer pour prisonniers.
- dans la basse cour (la cour basse) ont été trouvés deux grands vieux bancs en noyer
- En la garde-robe basse ont été trouvées neuf arquebuses à croc entre lesquelles en y a deux de bronze ; les grands faucons pour les prisonniers avec la masse et chaîne de fer, un grand miroir d’acier sans point de garniture, un autre grand miroir enchassé, deux mouchettes de cuivre pour peigner le lin avec fourreau de cuir, deux bénitiers de la chapelle, quatre vieux épieux et huit hallebardes qui n’ont été estimés pour être vieux, une ymage de figure du Mont Calvayre avec une bien grosse de corail au-dessus en façon d’arbre. Le reste peint.
- En la semellerie a été trouvé une vieille table avec ses attaches.
- En la chambre du maître d’hôtel deux armoires de fer pesant quarante-six livres, une coeltre avec sa fourrure avec son coussin, et deux vieux châlits l’un de noyer et l’autre de sapin.
- dans l’autre chambre dessus la précédente un vieux châlit en noyer, deux coeltres avec leur coussin, deux chenets de fer, un vieux chaudron de laiton, une vieille palette de fer.
- En la grand salle du milieu deux grands chenets et fer à pommeaux ronds au-dessus, lesquels n’ont pu être pesés à cause de leur grosseur, et deux autres petits chenets de fer, une petite table de noyer ferré avec deux armoires fermant, trois bancs à dossiers, un banc tornier et un buffet le tout de noyer ; ainsi qu'un grand vieux coffre appelé garde-robe ferré avec ses deux serrures fermant à clef, dans lequel a été trouvé du linge : 7 nappes, des serviettes.
- dans la chambre près de ladite salle : un vieux châlit et deux coeltres (l'une de plume d'oie) avec leur fenne, une demi garde-robe et une table ferrée avec ses tréteaux ; l’armoire qui est au-dessus de ladite table n’a point de porte ; deux chaires (chaises) de bois, deux vieilles escabelles ; et encore on a trouvé un coffre fermant à deux serrures vide, deux chenets, une chaise de fer à franges et garnitures de drap rouge.
- dans la chambre en arrière de la précédente, un châlit, une table ronde et un buffet à deux portes, le tout vieux et usé, et une malotrue (mauvaise) coeltre avec un coussin petit vieux et usé.
- dans la chambre de monseigneur près de la terrasse les châlits avec leur coeltre et leur coussin, un buffet, une escabelle, une vieille chaise rompue, le tout en noyer.
- dans la chambre de la tour qui est en poele, n’a été trouvé que des armes avec un matelas et un coussin qui auraient été apportés du lieu de la Rochette dès le trépas de ladite dame pour le Seigneur marquis (son fils, héritier du château) dès que ledit Seigneur marquis après le trépas est entré en la possession dudit Chamoux ; ainsi que deux armoires, des meubles, deux vieilles tables, un vieux buffet dont les serrures sont fermées, l’armoire, le tout en noyer et vieux.
- dans la chambre appelée la nourrisserie : deux châlits, deux coeltres avec leur coussin (l'un rapetassé), deux chenets, un vieux buffet dont l’un des armoires est sans verrou et une chaire ; le tout vieux.
- dans un cabinet près la nourrisserie appelé le cabinet des drogues de ladite dame il n’y a que fioles.
- sous la galerie un coffre de cyprès, qui n’a été ouvert parce que aucun des présents n'avait la clef.
- dans la grand salle autre ont été trouvées deux grands chenets, une table sur deux tréteaux, deux bancs tournés, un buffet, avec leur armoires et serrures, un seau de cuivre avec ses bandes en fer.
- au cabinet de ladite salle une coeltre et un coussin.
-en la chambre près ladite salle une coeltre, le champlict marqué à carreaux ses quatre piliers goutte de fer où était ladite coeltre, deux petits chenets revêtus a moitié, deux chenets de fer.
- derrière la chambre des archers, deux châlits, deux coeltres, leur vieux coussin et une table ronde.
- dans la chambre des archers deux châlits, une coeltre et un coussin et une autre coeltre mallotrue avec son coussin rapetassé, deux petits chenets de fer, une vieille table qui se plie, deux armoires au dessous l’une desquelles est sans porte, rompue, sans serrure, et une vieille escabelle.
- dans la chambre de l’horloge deux châlits, deux coeltres avec leur coussin, deux chenets de fer, une vieille table, un dessous de table, un buffet avec ses armoires fermant et ses tiroirs, une vieille chaise barrée et une autre vieille chaise de bois.
- En la haute chambre de la tour deux châlits, une coeltre sans coussin, une vieille table, un vieux buffet tout rompu, une chaise, deux chenets de fer.
- dans l'autre chambre au-dessus de l’horloge deux chenets de fer, un buffet sans verrou, un grand châlit de noyer et un autre de sapin tous vieux.
- En une chambre qui est au-dessus la chapelle deux chenets de fer, un vieux châlit, deux vieux buffets, l’un sans porte des armoires et l’autre avec des portes.
- en la chambre basse sur la grand cave deux chenets de fer, un vieux châlit de noyer, une vieille coeltre avec son coussin le tout fort usé, une autre coeltre sans coussin fort rapetassée, un autre petit châlit de noyer à façon d’un chariot, une vieille table sans ferrure, un vieux coffre à façon de demi garde-robe entouré de tapisserie avec vieilles franges, un vieux buffet sans serrure ; trois grands cercles de fer pour tonneaux et un anneau de treuil aussi de fer. et aussi le treuil, une tyne, et une grande arche à tenir blé, tous vieux meubles, ainsi que vingt-huit tonneaux dont la plupart sont d'une charrette : cinq ou six qui ne valent rien et ne peuvent servir, les autres sont médiocrement bons et fort marqués avec une fleur de lie(?) sauf les grands qui sont dans la cour tenant chacun de dix à douze saumées, lesquelles ne sont marqués.
- En la chambre arrière qui est dessus de la chambre précédente, un châlit, une vieille coeltre mallotrue toute rapetassée avec son coussin, un vieux buffet noyer avec ses serrures, armoires et tiroirs, et les orgues avec les soufflets.
- dans la chambre joignant à ladite chambre arrière, où demeure le vel… deux chenets, une coeltre avec son coussin, une vieille coeltre catalogne blanche et petite, deux vieilles tables avec leurs tréteaux, deux chaises, une escabelle, une vieille tapisserie tenant après le ciel sur le lit, vieille et rompue et de peu de valeur ; un pot beccu (à bec) d'un pot et demi et un autre petit pot rond tenant la moitié du précédent.
- dans la galerie blanche une vieille table avec son sous-pied, deux vieilles tapisseries toutes rompues et de peu de valeur.
- dans un autre galetas au-dessus la chambre précédente, une vieille coeltre et deux autres vieilles coultres bien malotrues.
- En la garde-robe haute du château un châlit où sont les armoiries de La Chambre avec une L et un A entrelacés signifiant Louis de La Chambre et Anne de Bollogne ; quatre vieilles brosses, des courtines blanche, rouge brodé, et jaune ; deux épinettes une régale, une autre plus petite régale, seize vieilles chaires rompues de cuir, deux lits de camp, deux vieux cramassins (bassinoires) l’un tout rompu et sans couvercle et l’autre avec son étui ; deux chenets de fer, plusieurs châlits désassemblés de noyer, un grand coffre de noyer en menuiserie avec sa serrure (les espars sont rompues sur le derrière).
- dans la petite cave dudit chateau y a deux petits tonneaux que Chapuis dit être tous deux purs, un pot (?) ayant son cercle de fer tout cassé et rompu, un trépied de fer n’ayant que deux jambes.
- dans l'écurie du château une vieille coeltre, un cheval bai qui est aveugle de l’âge d’environ six ans.
On découvre aussi la nature du mobilier de l'époque, même après que plusieurs charrettes aient déménagé l'essentiel : les tables sont "sur tréteaux", on s'assied plus souvent sur des bancs que sur des chaises ; les grandes armoires n'existent presque pas encore : on range le linge dans des coffres, et le reste dans des "buffets", petites structures posées, avec portes, si possible fermant à clé ; car leurs propriétaires voyageaient beaucoup, de château en château, et emportaient une partie de leurs "meubles" (on comprend mieux le sens de ce mot, qui est de même origine que "mobile") dans des chariots : que faire d'une armoire normande dans ces conditions !
2014 - Documentation JF Dh, transcription, A.Dh. Et Monique Dumond
Lexique
Banc tornier : semble désigner un banc de bois servant de coffre
Buffet : on donna pendant les XIVe et XVe siècles, le nom de "buffet" au meuble que l’on plaçait, pendant les repas de cérémonie, au milieu de l’espace réservé entre les tables en fer à cheval, et sur lequel on rangeait des pièces d’orfèvrerie, des épices et confitures, comme sur des gradins. Au XVe siècle, le mot buffet indique non-seulement le meuble, mais tous les objets dont on le couvre. (Eugène Viollet-le-Duc) Voilà qui explique nos repas "buffets".
Mais aussi : "Des inventaires anciens désignent souvent des buffets à deux ou plusieurs « armoires », ce qui laisse penser que le mot armoire a pu désigner les vantaux, ou qu'un buffet a pu être composé de plusieurs unités différenciées, avant le meuble à deux corps que nous connaissons" (Wikipedia)
Châlit : Vieux mot employé pour bois de lit (Viollet-le-Duc)
Chaise, chaire, chère : Le nom chaire vient de « cathédra » qui signifie siège, qui deviendra par la suite chaise. Siége garni de bras et dossier, quelquefois de dais pendant les XIVe et XVe siècles. (Viollet-le-Duc)
Un landier est un chenet de fer de grande dimension en usage au moyen âge
Sources
Inventaire de Barbe d'Amboise, pages 119 à 150, Archives de Musin
La branche des Seyssel-la Chambre s’éteint avec Louise ; dans un 1er testament (qui sera réputé le bon !) elle lègue son Marquisat au Prince de Carignan.
Verbal du Sr Donzel concernant les papiers
dépendants du marquisat de La Chambre
desquels papiers s’est chargé le Sieur Maître auditeur Chappel le [tout] en 1674
papiers retirés par les S. Princes de Carignan et de Soissons
(Couronnes, Domaine Ral, Princes du sang)
Vue 88
Je, Jean-François Jay Donzel, Secrétaire ordinaire de SAR et Clavaire de ses Archives du Souverain Sénat de Savoie, certifie et atteste à tous qu’il appartiendra m’être ensuite du commandement verbal à moi donné par messire François de Bertrand de La Perrouse, Conseiller d’État de Sa dite AR son premier président audit Sénat et Commandant généralement deçà les Monts, transporté dans la maison du Seigneur Conseiller d’État et président [Coste] Comte du Villard,
Pour procéder ensuite de ma dite commission et en exécution aussi de l’ordre qu’en a reçu le dit Seigneur Premier Président par lettre à cachet de Sa dite AR, du - - - - - (blanc) - - -
Signé Charles Emmanuel et contre signé de [Saint]-Thomas, au cachettement des titres et papiers appartenant aux susdits Princes de Carignan et de Soissons concernant le marquisat de la Chambre.
Lesquels j’aurais trouvé dans une Chambre de ladite maison appelée la Chambre des laquais, visant du côté de Saint-François, en 26 caisses, soit bahuts tous bien liés et fermes, qui m’ont été [représentés] par Me Lespine, lequel m’a déclaré avoir [réuni] tous lesdits papiers et titres dans lesdites caisses, soit coffres ensuite de la Commission qui lui en avait été donnée verbalement par ledit Seigneur Premier Président du consentement toutefois dudit Seigneur Président Coste et Comte [Taurini], savoir : Cinq coffres faits à forme de bahuts, dûment fermés à la clé, treize autres faits à façon de caisses …… aussi fermés à la clé ; et six autres faits de la même façon sans serrure ; auquels coffres, soit caisses, j’aurais toujours ensuite de ma dite Commission apposé le sceau ordinaire du Sénat en …… endroits à chacun desdits coffres, et les avoir dès après fait transporter en la présence du Seigneur [Taurini] et dudit Me Lespine dans le Couvent des Révérendes Dames Religieuses de Sainte Claire dans ville, et les aurais en même temps fait ranger dans une petite salle dudit couvent appelée le Chapitre où est le Crucifix miraculeux ; laquelle salle j’aurais bien fait fermer à la clé, que j’aurais gardée, et j’aurais aussi apposé le sceau du Sénat sur la serrure en 4 endroits ; de tout quoi j’ai dressé le présent verbal, et par moi scellé du sceau du dit Sénat, et signé.
À Chambéry ce 13 juillet 1671 Jay Donzel Secrétaire
Et je Jean-François Jay Donzel, secrétaire ordinaire de SAR et Clavaire de Ses Archives au Sénat, certifie et atteste à tous qu’il appartiendra, m’être par une seconde fois, ensuite du commandement verbal à moi donné par messire François de Bertrand de la Perrouse, Conseiller d’État de Sa dite AR, son premier Président audit Sénat et commandant général en deçà les monts, transporté, accompagné du Seigneur Conseiller et Maître auditeur Chappel, intendant général du Sme prince de Carignan, jusque dans le monastère desdites Révérendes Dames Religieuses de Sainte Claire où étant, je serais, ensuite ma dite commission, entré dans ledit couvent accompagné dudit Maître auditeur Chappel, et me serais fait conduire par la Révérende mère Abbesse vers la salle où j’aurais [réduit] tous les titres et papiers appartenant auxdits Smes Princes de Carignan concernant le Marquisat de la Chambre en 26 caisses, soit bahuts.
Et étant à la porte, j’aurais vu et visité les sceaux que j’avais apposés sur la serrure, lesquels ne se sont trouvés aucunement altérés ; et comme lesdites Dames Religieuses [ne se pouvaient point passer] de ladite salle, soit Chapitre, par ordre verbal dudit Seigneur Premier Président de La Perrouse, j’aurais levé les sceaux et ouvert la salle dans laquelle j’aurais trouvé les 26 caisses, soit bahuts, bien dûment fermés et cachetés. Lesquels, toujours en exécution de ma dite commission, et en présence dudit Seigneur Maître auditeur Chappel, j’aurais fait transporter dès ladite salle, soit Chapitre, dans un autre membre du même couvent voûté, appelé la [paneterie], qui est en allant aux Cloîtres du côté de l’église ; lequel membre j’aurais bien fait fermer à la clé, et j’y aurais en même temps apposé le sceau dudit Sénat sur la serrure en quatre endroits.
Ce tout quoi j’aurais dressé le présent verbal et par moi signé.
À Chambéry ce septième d’avril 1672. Jay Donzel Secrétaire
Et je Jean-François Jay Donzel, secrétaire ordinaire de SAR et Clavaire de Ses Archives au Souverain Sénat de Savoie, certifie et atteste à tous qu’il appartiendra m’être ensuite du commandement verbal à moi donné par messire François de Bertrand de la Perrouse Conseiller d’État de Sa dite AR, son premier Président audit Sénat et commandant général en deçà les monts, transporté accompagné du Sr Conseiller et Maître auditeur Chappel, intendant général du Sme prince de Carignan, pour lui remettre ensuite de ma dite commission et de la lettre qu’en a reçue ledit Seigneur premier Président dudit du Sme prince de Carignan, du - - - - - (blanc) - - - 27 caisses, soit bahuts, où étaient bien les titres et papiers appartenant audit du Sme prince de Carignan, concernant le marquisat de la Chambre.
Lesquels coffres, caisses et bahuts en nombre de 26, j’aurais remis audit Seigneur Conseiller et Maître auditeur Chappel, lequel après les avoir vus et visités, les aurait transportés dans sa maison d’habitation ainsi que de tout appert par le décharge ci-bas. De tout quoi j’aurais dressé le présent verbal, et par moi signé et scellé.
À Chambéry ce 26 juin 1674 Jay Donzel Secrétaire
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Si la princesse de Soissons eut une vie « déréglée », elle gardait le sens des réalités lorsqu’il s’agissait de défendre ses revenus.
On sait que la valeur des monnaies était aussi fluctuante que celle des poids et mesures, d’une ville à l’autre de Savoie. Doit-elle changer de résidence ? Elle s’inquiète d’une possible dévalorisation de la pension annuelle que le Prince de Carignan est chargé de lui verser… à contrecœur peut-être.
Hélas, l’écriture du scribe est mauvaise, encombrée de ratures et de taches : il a parfois fallu deviner (mots entre crochets) ou abandonner (points de suspension)
Vue 37
Différend entre Madame la Princesse de Soissons et Monsieur de Rochefort
Réglé
16 août 1703
Prince du sang
Sur le différend survenu entre SAR Madame la princesse Marie Jeanne Bapt. de Soissons d’une part
Et noble Chapel comte de Rochefort Conseiller au Sénat [de Savoie]
Au sujet de l’évaluation du louis d’or en livres tournois dans le payement que ledit Sr Comte de Rochefort doit faire au nom de SAR Monsieur le Prince de Carignan à Sa dite AR de Soissons à cause d’une pension annuelle et … de 20 000 livres tournois due par P. AR de Carignan à la dite princesse,
Nous commissaires, délégués par SAR par sa lettre de cachet pour examiner le dit différend, ainsi qu’il nous paraîtrait juste et raisonnable,
- Vu un extrait de l’article du [traité entre] SAS [avec] le Prince de Carignan, [et ladite Sérénissime] Princesse de Soissons [pour] à nous envoyé sans date, sans signature [convenable] une copie d’un article du traité passé par le dit Sr Prince de Carignan et le Sr de Rochefort, pour [passer obligation] audit Sr de Rochefort de payer à la dite S. princesse de Soissons les 20 000 livres tournois … d’une pension annuelle à elle [promise] à … de … p. de Carignan, les certificats [respectivement] produits par les parties sur la valeur du louis d’or au lieu de [Moustier] et de la … de …
Comme encore la sommaire apprise fait office par [notre] cession du 14 juillet dernier faite par le juge mage B…a ce … sur la valeur et cours du louis d’or en la ville de [Moustiers] dudit mois de juillet, contenant [sanction] de trois …
Et finalement pris [pour ce] l’avis de deux magistrats éclairés et versés dans la [connaissance] des [monnaies] après avoir ouï spectable [Trolliex] Avocat au Sénat qui nous aurait représenté les raisons de ladite S. Princesse ; et le Sr C. de Rochefort parlant en sa propre cause,
Nous, Commissaires délégués en cette … par de SAR par sa lettre de cachet du 29 juin dernier signée à … contresignée de S. T, ayant égard aux offres faites par ledit Sr. Comte de Rochefort dans l’assemblée, avons dit et ordonné que ledit Sr de Rochefort paye ladite pension en louis d’or, iceux évalués à 13 livres tournois.
RECHERCHE
MARIE-JEANNE-BAPTISTE DE SAVOIE-SOISSONS (1665-1705),
fille d'Eugène-Maurice de Savoie, comte de Soissons, et d'Olympe Mancini ; sœur cadette du Prince Eugène.
Une correspondance avec le comte de Rochefort, maître auditeur à la Chambre des Comptes de Savoie, à Chambéry ou Turin, est passée en vente en 1999. Il y est question du paiement de sa pension, de sa vaisselle d'argent, de ses changements de résidence car elle doit quitter Annecy, « la plus bele ville des estat de SAR », pour Moutiers « le plus affreux endroit du monde »...
La notice du vendeur précise :
[Marie-Jeanne-Baptiste et sa sœur Louise-Philiberte menèrent une vie si « indécente » et de « débauche si prostituée », selon les termes de Saint-Simon, qu'elles furent enfermées dans des couvents ou assignées à résidence par ordre du Roi de France et du duc de Savoie]
12-2020 - Recherche et transcription A. Dh.
Sources : AD073 cote 2B 20 Affaire d’État diverses (en ligne)
Philibert Chapel (ou Chappel) de Rochefort a bien défendu la Savoie (avec quelques autres seigneurs locaux), de sa propre initiative : il en est récompensé.
Victor Amé Second, par la grâce de Dieu duc de Savoie, Prince de Piémont, Roi de Chypre, et à tous qui ces présentes verront, salut.
Ne trouvant rien de plus conforme à la justice ni à nos désirs que de récompenser nos sujets qui se sont distingués par leur zèle pour notre service, et étant informés de la manière que noble Philibert Chapel de Rochefort a fait éclater le sien au commencement de la dernière guerre, par les soins qu’il a pris de lever des milices, de leur fournir la subsistance nécessaire, et de les payer de ses propres deniers, pour s’opposer à l’invasion de nos États de Savoie, occupant les postes et les passages, exposant sa personne et sacrifiant son bien avec beaucoup d’ardeur, nous voulons bien lui donner des marques du particulier souvenir que nous en conserverons toujours, lui accordant avec plaisir une charge de chevalier surnuméraire en notre Sénat de Savoie.
Pour ces causes et autres dignes considérations à ce nous mouvant par ces présentes signées de notre main, de notre certaine science, pleine puissance, autorité souveraine, et par l’avis du conseil résidant près de notre personne, nous avons fait, créé, constitué, établi et député, faisons, créons, constituons, établissons et députons ledit noble Philibert Chappel de Rochefort, chevalier surnuméraire au Sénat de Savoie, pour ladite charge tenir et exercer par ci-après aux honneurs, autorité, immunités, prééminence, prérogatives, droits, dignités régales, rang, séance et autres choses qui en dépendent, tout ainsi et de même qu’en ont joui et jouissent actuellement les autres chevaliers dudit Sénat ; et notamment avec le gage accoutumé de 382 ducatons de vingt blanc pièce et 40 sols monnaie de Savoie l’année ; lesquels nous ordonnons à notre moderne trésorier général, noble Hyacinthe Jaillet et à ses successeurs de lui payer chaque année, et à quartiers répartitement, comme sont payés les autres chevaliers et officiers dudit Sénat, à commencer la date des présentes, voulant que moyennant la copie authentique d’icelles, et la quittance dudit de Rochefort au premier payement, et sa seule quittance aux suivants, il en soit entièrement acquitté par notre chambre d’iceux, à laquelle nous mandons d’ainsi observer et d’entériner les présentes en ce qui la concerne, à condition toutefois qu’il prêtera le serment en tel cas requis, lui laissant la jouissance que sa charge de Trésorier de la province de Tarentaise avec pouvoir de la faire exercer.
Mandons à ces fins et très expressément ordonnons à notre dit Sénat de Savoie de le recevoir et reconnaître, tenir et réputer pour chevalier au dit Sénat, de l’admettre en l’exercice de ladite charge et de vérifier et entériner les présentes selon leurs formes et teneur sans aucune modification ni restriction, ordonnant aussi à nos avocats et Procureurs généraux et patrimoniaux d’y donner leur consentement requis sans aucune difficulté.
Car ainsi nous plaît. Données à Turin le 11 de mars 1698. Signé V. Amedeo, v. Bellegarde, v. Gropel, reg. Carron à forme des [Billans], contresigné de … St-Thomas et scellé du grand sceau pendant sur cire rouge.
Teneur d’arrêt de vérification de la patente ci-devant
Sur la requête présentée céans par noble Philibert Chapel seigneur de Rochefort et de Chamoux, tendant à ce qu’ayant obtenu de la bonté de S.A.R. des lettre patentes portant établissement en sa faveur de la charge de chevalier surnuméraire au Sénat, il plaise audit Sénat procéder à la vérification et entérinement desdites lettres patentes autrement et comme est porté par ladite requête.
Vu par le Sénat, la susdite requête signée de Rochefort, décret au bas, du 21 mars année courante, signé par le seigneur Président d’Alex, les conclusions du procureur général aussi du même jour présente année, signées Deville ; attestation de vie et mœurs faveur du sieur suppliant des 17 et 20 mars année courante, les patentes dont est question du 11 mars dite année dûment signées, contresignées, conterolées et scellées du grand sceau pendant, et tout considéré.
Le Sénat faisant droit sur ladite requête, icelle entérinant, ayant égard aux conclusions et consentement prêté par le procureur général, a vérifié et entériné lesdites lettres patentes, dit et ordonne que le sieur suppliant jouira du fruit et bénéfice d’icelles selon leurs formes et teneur ; ce faisant, l'a reçu et reçoit à la charge et office de chevalier céant, pour exercer ladite charge et jouir des honneurs, autorités, dignités, prééminences, prérogatives et droits en dépendant, à forme de ladite patente, en prêtant le serment en tel cas requis et payant les droits de la chapelle et autres accoutumés ; et seront lesdites lettres enregistrées, à la charge que le sieur suppliant n’exercera pas par lui-même l’office de Trésorier en la province de la Tarentaise mais qu’il pourra la série faire c’est par des personnes qui compteront et en feront les fonctions accoutumées.
Délibéré au Bureau ce 21 mars 1698, prononcé au seigneur Procureur général et au sieur suppliant ledit jour.
juin 2024, recherche et transcription ADh
Source : AD073, Registres des Edits-Bulles cote 2B 236 Fol° 17 D (vue 17)
En marge, non signé : j’ai retiré les articles ci-contre enregistrés à Chambéry ce 22 avril 1761
Le Comte de Rochefort représente très humblement à V.A.R. que, sur l’espoir des exemptions et privilèges qu’elle aurait eu la bonté de lui permettre, il aurait établi en Savoie des manufactures concernant l’art de la soie, où il aurait fait des dépenses très considérables, ce qui engagea V.A.R. d’ordonner en 1690 au feu Président [Gacagne] d’en dresser les articles.
La guerre survint, qui en empêcha l’exécution. Cependant, depuis la paix, V.A.R. après les avoir vues elle-même à son précédent voyage de Savoie, et les avoir trouvées à son gré, Elle eut la bonté de renouveler au suppliant les mêmes promesses, qui l’engagent à lui représenter présentement les mêmes articles qu’elle est très humblement suppliée de lui vouloir accorder.
1-
Que V.A.R. lui accordera et à ses fabriques de Nesin sa royale protection, qui pourront prendre le nom de fabriques Royales de Savoie, à l’exclusion de tout autre, et dont les effets ne pourront être saisis ni confisqués pour quelle cause et sous quel prétexte que ce soit.
Réponse en marge : au 1er, S.A.R. prends les suppliants et les manufactures de Nesin sous sa royale Protection, dont les marchandises et effets ne pourront être saisis ni confisqués sous quel prétexte que ce soit, sauf pour crime de lèse majesté, et des dettes contractées pas eu lesdites manufactures, qu’ils pourront prendre le nom de fabrique royale de Savoie, à l’exclusion de tout autre.
2-
Que lui et les siens pourront étendre les susdites manufactures et les augmenter autant que le bon leur semblera dans tous les états de V.A.R. delà les monts.
Réponse en marge : au second : S.A.R. l’accorde
3-
Que V.A.R. lui accordera et aux siens à perpétuité annuellement la traite de 25 000 balles de soie grège du Piémont exempte de tous droits de traite foraine, douane de Piémont et de Savoie, et généralement de tous autres ; et voulant sortir au-delà desdites 25 000 balles, tant du Piémont que d’ailleurs, il ne payera aucune douane de Savoie, ni autres impositions que la foraine, pour celles qu’il prendra en Piémont, et le dace de Suse pour celles qu’il y fera passer.
Réponse en marge : au troisème: S.A.R. accorde au suppliant et aux siens à perpétuité annuellement, la traite de 25 000 balles de soie graise du Piémont exempte de tous droits de {foraine] et autres qui se payent en Piémont, et même de la douane de Savoie avec la faculté de tirer, tant du Piémont que d’ailleurs, toute la quantité dontc il aura de besoin au-delà des dites 25 000 balles pour êtres toutes lesdites soies ouvrées dans ses fabriques de Savoie, et d’où elles ne pourront sortir qu’après y avoir été travaillées, sous peine de confiscation ; et le surplus desdites 25 000 balles, il ne payera aucune douane, mais tant seulement la foraine pour celles du Piémont, et le dace de Suse pour celles qu’il tirera des pays étrangers.
4-
Que toutes les soies ouvrées par les fabriques et fabriquants de ladite manufacture royale, entrefines, organcins, ou étoffes pures ou mêlées d’or, d’argent, fleuret, coton, laine, ou filet, ne payeront de même aucun droit à l’avenir de douane, transit, ou autrement, de quelle manière que ce soit.
Réponse en marge : au quatrième: S.A.R. veut bien que les soies ouvrées en trame, organcins ou étoffes pures, mêlées d’or, d’argent, fleuret, coton, laine, ou filet, ne payent à l’avenir aucun droit de douane en Savoie, ni de transit allant dans les pays étrangers, sauf en passant par le Piémont, qu’elles devront payer le dace de Suse, ou bien la douane si elles y restent pour s’y consommer.
5-
Que lesdites manufactures, marchandises et effets ne seront sujets à aucune taxe, ni impositions, et que les fabriquants employés en icelles et intéressés, ne seront sujets à aucune charge personnelle et domiciliaire se trouvant dans le cas.
Réponse en marge : au cinquième: S.A.R. accorde l’exemption des charges personnelles, et du logement des gens de guerre, et que les marchandises et effets desdites manufactures est intéressés ne seront sujets à aucune taxe ni imposition.
6-
Que V.A.R. commettra un de ses magistrats de Savoie pour Juge conservateur desdites manufactures, fabriques et fabriquants qui sera amovible de trois ans en trois ans, et qui pourra juger sommairement, sans observer les procédures ordinaires des règlements, sauf celles qui sont en usage dans les tribunaux des consulats, n’yant égard qu’à la vérité du fait, et dont les jugements seront exécutés jusqu’à la somme de 500 francs, suivant l’authentique qua supplcatio ; et c’est nonobstant opposition ni appel, et sans préjudice.
Réponse en marge : au 6e, S.A.R. députera un magistrat de Savoie de trois ans pour Juge conservateur desdites manufactures, fabriques, fabriquants et intéressés, qui pourra juger sommairement selon l’usage des tribunaux des consulats, sans observer les procédures ordinaires des règlements, et dont les jugements seront exécutés jusqu’à la somme de 400 francs, nonobstant opposition ou appel et sans préjudice.
7-
Que V.A.R. ait la bonté te faire grâce au suppliant des émoluments du présent, et d’ordonner à ses chambre des Comptes de Savoie et de Piémont de le vérifier selon sa forme et teneur, aussi bien qu’au Sénat de Savoie en ce qui le peut concerner.
Signé : Derochefort
Réponse en marge : au 7e, S.A.R. l’accorde.
Turin ce 15 février 1702. Signé V. Amedo / Bellegarde / Gropel / Anselme et contresigné De St Thomas et scellé.
Sur la requête présentée au Sénat par le Seigneur Comte Derochefort, Cons. d’État et Chevalier au Sénat, le 21 avril 1702, tendant à ce qu’il plaise au Sénat de procéder à la vérification des Privilèges et exemptions accordés par S.A.R. au suppliant, portés par les articles du 15 février 1702, ainsi et [autrement] comme est porté par ladite requête, et en ladite requête décrets ensuite et les conclusions du procureur général du 21 du courant.
Signé Deville.
Les susdits Privilèges et exemptions accordés par S.A.R. audit suppliant portés par les articles en date du 15 février dernier, signé V. Amedo, v. Bellegarde et contresignés De St Thomas et scellés, et ce qui était [à voir].
Le Sénat rendant droit sur ladite requête, icelle entérinant quant à ce, ayant égard aux conclusions et consentements prêtés par le procureur général, a vérifié et entériné lesdits articles selon leur forme et teneur, à la charge néanmoins que les appellations des sentences et ordonnances du Juge conservateur qui sera établi, ressortiront céans, et le tout sans préjudice de droit du tiers non oui.
Délibéré au bureau le 22 avril 1702.
Ordonne néanmoins que le tout sera enregistré, prononcé ledit jours au procureur général et au suppliant.
juin 2024, recherche et transcription ADh
Source: AD073, Registres des Edits-Bulles, cote 2B 236 Fol° 282 G (vue 281)
Joseph d'Albert, ex-seigneur du fief de Chamoux, meurt le 9 novembre 1797.
Le 6 décembre 1797, le notaire Simon Mollot procède à l'inventaire des biens de Joseph "Dalbert"
On commence par l'inventaire du mobilier dans le château.
Comme dans les inventaires précédents de maisons nobles au XVIIIe siècle, celui du « délaissé » de Joseph Dalbert révèle un joyeux bazar. Difficile de dire quelles pièces les gens habitaient vraiment, dans ce bric-à-brac de meubles défraîchis – voire cassés, et d’outils de toutes sortes.
Joseph Dalbert était-il ou non fin bricoleur (comme Louis XVI) ? Ce vieux monsieur faisait-il parfois la cuisine dans une chambre, alors que deux cuisines sont citées ?
En tous les cas, il semblait donner peu de temps à la lecture…
L’inventaire triche-t-il un peu sur l’état du "délaissé" ? Comme dans d’autres états des lieux, nous ne voyons ici que des objets usés, de peu de valeur : veuf, âgé, Joseph Dalbert, ancien magistrat à Chambéry, se souciait peut-être peu du paraître dans ses vieux jours. Ou bien… ?
Puis vient l'inventaire des titres
il fixe en particulier l'étendue des biens de Joseph D'Albert (à comparer à l'inventaire de son grand-père, dont il avait hérité). Il avait deux fils (et une fille que l'on ne verra guère ici : Marie-Marguerite épouse J. Graffion ; c'est pourtant elle qui héritera du château après l'épisode révolutionnaire, puisque ses deux frères, émigrés, mourront bientôt.)
Ici, nous voyons Joseph Dalbert gérer ses biens (ruraux); nous somme aussi témoins des débordements de Simon-Antoine, accusé par son propre frère Jean-François, de les ruiner tous par ses dépenses inconsidérées : il fait des dettes, et vend néanmoins des terres à un rythme qui a dû choquer... et intéresser les Chamoyards.
Source : AD073, cote 6E 11842 (Minutes Mollot an 6 F° 47, et suivants)
av. 2020 - Recherche et transcription A.Dh.
Très long inventaire, on n'oublie pas une petite cuiller cassée !
Aussi, on s'étonnera du peu de linge personnel inventorié ; et aussi, de l'absence de vêtements féminins: Marie-Cécile Didier, l'épouse de Joseph Dalbert, était morte depuis 1789. Tout semble avoir disparu.
D'autre part, les écuries semblent vides (pourtant, des pièces de harnachement gisent dans divers pièces du château) ; un seul petit fusil, de peu d'intérêt : voilà un privilège peu exploité. Mais de l'outillage partout!
L’an 6 de la République française, et le 16 frimaire, soit 6 décembre 1797 de l’ère vulgaire, je soussigné, Simon Mollot, notaire public, fais savoir :
- que le citoyen Joseph feu Antoine Dalbert serait décédé le 19 du courant [délaissant ?] pour son seul fils Jean-François Dalbert de Montendry, officier dans le Régiment de Savoie du Roi de Sardaigne, absent,
- que le citoyen Joseph Gaillon, premier assesseur du juge de paix du canton, la place de juge de paix étant vacante, aurait mis les sceaux sur le mobilier délaissé par ledit Dalbert, et en aurait fait part à l’administration centrale qui, par son arrêté du trois frimaire dernier, aurait chargé l’administration municipale de Chamoux de faire procéder à saisie et séquestre de tous les avoirs délaissés par ledit Joseph Dalbert, de faire procéder à inventaires du tout par un notaire, par le moyen d’un commissaire, en l’assistance de l’agent municipal de la Commune, de faire procéder à la vente des denrées et autres objets dans le cas de péricliter ; et du surplus, d’en charger un gardiateur solvable ;
- qu’en exécution de cet arrêté, l’administration municipale de Chamoux par son arrêté du [blanc] frimaire dernier, aurait commis moi, notaire, pour procéder audit inventaire, aurait nommé le citoyen Joseph Valliend pour commissaire pour l’exécution d’icelui, et le citoyen Pierre Bertholet gardiateur de tout le mobilier, à l’effet de quoi, ledit citoyen Joseph Valliend en sa susdite qualité, en m’exhibant ses susdits arrêtés, m’aurait requis de procéder au fait de ma dite commission, à quoi adhérant, et m’étant transporté dans la maison délaissée par ledit Joseph Dalbert ce jourd’hui, j’aurais procédé audit inventaire, sur les réquisitions dudit citoyen Joseph fils de feu Jean-Antoine Valliend, commissaire nommé par ladite administration, natif et habitant de La Trinité, ici préent, et en l’assistance du citoyen Joseph fils de feu Mathieu Deplantes, agent municipal de Chamoux, et de Pierre fils de feu Guillaume Bertholet gardiateur, tous deux natifs et habitants de cette commune, ici présents.
Et iceux se trouvant tous dans la cuisine, ledit citoyen commissaire m’aurait représenté que comme il faudrait plusieurs jours pour achever ledit inventaire, il conviendrait d’en suspendre l’insertion jusqu’à la fin pour éviter les longueurs de clôtures et [accélérer ?] l’ouvrage. Et comme il s’agit en exécution du susdit arrêté de l’administration centrale de faire procéder à estimation dudit mobilier, ledit citoyen commissaire aurait nommé pour cet objet le citoyen Jean fils de feu Jean-Claude Genin, natif du Bettonnet, habitant de cette commune, reconnu en état de remplir cette charge ; lequel ayant été accepté par ledit agent municipal et ledit gardiateur, et se trouvant ici présent, il aurait promis et jué la main droit levée, parès dûe remontrance sur l’importance du serment, de procéder fidèlement à ladite estimation, sans [support ?] ni connivence pour personne, ce qu’il aurait fait comme ci-après.
Ce qu’étant fait, ledit commissaire aurait requis de nous transporter au grenier, pour vérifier les denrées et grains comme étant la chose la plus pressante.
Et nous y étant transportés, il aurait été mesuré le froment trouvé dans différents rayons ; et de cette mesure, il aurait résulté qu’il se serait trouvé soixante cartes de froment, soit 10 vaissels mesure d’Aiguebelle.
De plus, dix-huit cartes de seigle, soit 3 vaissels ; quatre cartes d’avoine, et douze cartes maïs.
Ledit froment aurait été estimé sur le pied de douze francs le vaissel, ce qui fait la somme de cent vingt francs. 120.
Le seigle aurait été estimé sur le pied de sept francs cinquante centimes le vaissel : vingt-deux francs 25 centimes. 22.25
L’avoine aurait été estimé sur le pied de cinquante centimes la carte, ce qui fait deux francs et le maïs aurait été estimé sur le pied de un franc la carte, ce qui fait la somme de dix francs . 10.
Et comme il se faisait tard, l’inventaire aurait été renvoyé à demain à huit heures du matin.
Du seize dix-sept frimaire an six ayant recommencé l’inventaire en l’assistance dudit Joseph Deplantes, Pierre Bertholet, Jean Genin en leur qualité.
Et nous étant transportés dans la cave,
nous n’y aurions trouvé qu’une demi charge de vin avec mauvais goût ; l’agent municipal nous ayant déclaré qu’il n’y avait plus aucune vigne dépendant de cette maison, et que ledit Dalbert n’en achetait qu’à mesure de ses besoins, lequel vin ledit expert n’a estimé à cause de sa mauvaise qualité que six francs. 6.
Et nous étant transporté dans la cuisine, nous y avons trouvé :
34 plats et assiettes faïence fine, estimés huit francs 50 centimes. 8.5
Dix tasses et neuf soucoupes faïence estimés un franc 1.
Vingt-cinq bouteilles de verre tant grandes que petites estimées entre toutes cinq francs 5.
Quatre tupines* - soit vases de terre -, estimées entre toutes une livre et 40 centimes 1.40
De plus, un pot, un demi pot et un jovelot* d’étain pesant six livres entre tous, estimé le tout six francs 6.
De plus, un chaudron, une petite marmite, une casserole ;
de plus 1 autre très petite marmite, 1 cafetière, 1 bassin à l’eau et 2 couverts, le tout de cuivre, pesant le tout 13 livres et demie avec leur ferrure et de médiocre usage, estimé le tout 13 francs 50 centimes 13.50
De plus, une grande bassine, un coquemar, deux poêlons, une passoire, le tout de cuivre, pesant le tout quatorze livres, estimé le tout douze francs 12.
De plus deux plats [de…] l’un grand, l’autre petit, estimé le tout une livre 20 centimes 1.20
De plus une cloche [de…] estimée quatre francs 4.
De plus 3 autres petites cloches [de…] à manche dont la grande et la 2de sans couvert estimées les 3 deux francs 2.
Une marmite avec son couvert [de…] tenant environ deux pots estimée deux francs 2.
Une grande marmite avec son couvert de… tenant environ 4 pots estimée deux francs 50 centimes 2.50
Un petit bronzin avec son couvert [de…] tenant environ un jovelot, estimé 75 centimes 0.75
Un plat de fonte pesant de livres et demie estimé une livre et 50 centimes 1.50
Une marmite [de…] tenant environ cinq pots estimé deux francs cinquante centimes 2.50
Un autre bronzin [de…] sans couvert, tenant environ 6 pots, estimé 2 francs septante-cinq centimes 2.75
De plus, une poêle à frire cuivrée estimée deux francs 2.
Une servante en fer pour supporter la poêle sur le feu en bon état, estimée cinquante centimes 0.50
Une pincette, une pelle et un soufflet, le tout de fer pour le feu, en bon état, estimé deux francs 2.
Une crémaillère tournante avec son support attaché au mur, le tout de fer, estimé cinq francs 5.
Une plaque [de…] attachée au contrecœur de la cheminée où il y a [vivat dalbert] en bon état, estimée 15 francs 15.
Un tournebroche [à fumer] dont le chapeau est détaché, en très mauvais état, estimé trois francs 3.
Neuf cuillers d’étain estimées septante-cinq centimes 0.75
Cinq fourchettes de fer estimées cinquante centimes 0.50
Trois cuillers percées de fer estimées septante-cinq centimes 0.75
Une lanterne de fer blanc estimée septante centimes 0.70
Deux trépieds de fer estimés quatre-vingts centimes 0.80
Deux couverts […] de fer estimés entre tous deux vingt centimes 0.20
Un poids à peser poids d’Aiguebelle tirant du grand côté cent trente-neuf livres avec sa soucoupe, estimé 5 francs 5.
Un petit poids de [mar…] sans soucoupe tirant quarante-une livre et demie du grand côté, estimé deux francs 2.
Un plat d’étain pesant une livre et demie, estimé un franc 1.
Un moulin à poivre en très mauvais état estimé un franc 1.
Un(e) bassinoir(e) de cuivre pour chauffer le lit avec son manche de bois, estimé€ un franc cinquante centimes 1.50
Trois haches dont deux en mauvais état estimées deux francs 2
Un {tuyau] en [palastre] de fer traversant la cuisine avec son fourneau en palastre et support estimé dix francs 10.
Il y a de plus dans la cuisine un buffet à deux portes à deux tiroirs en menuiserie avec trois serrures avec leur clé, de l’hauteur de quatre pieds, estimé dix francs 10.
Un autre buffet à 4 portes et la place de 2 tiroirs qui manquent, sans serrure, le tout en sapin, estimé cinq francs 5.
Un coffre peuplier avec ses deux serrures, sans clé, usé, estimé un franc 25 centimes 1.25
Une pétrissoire en noyer avec son couvert et sous-pied, estimé quatre francs 4.
Deux mauvais bancs pour s’asseoir en noyer, estimés entre tous deux septante-cinq centimes 0.75
Une petite table avec son pliant en noyer, estimée une livre 50 centimes 1.50
Un arrosoir de jardin sans aspersoir en fer blanc estimé une livre 25 centimes 1.25
Une planche à hacher les herbes en noyer estimée 50 centimes 0.50
Une mauvaise étagère en noyer estimée un franc 1
Cinq chaises de jonc dont trois en bon état et deux mi usées estimées entre toutes cinq francs 5
Une autre chaise tapissée en très mauvais état estimée 50 centimes 0,50
Une salière de cristal estimée 25 centimes 0,25
Une râpe pour le fromage estimée 25 centimes 0.25
Un moulin à café estimé 75 centimes 0.75
Un chandelier de laiton usé estimé 25 centimes 0.25
Un seau de bois pour l’eau estimé 25 centimes 0.25
C’est tout ce que nous aurions trouvé dans ladite cuisine.
Et dans la salle à côté nous y aurions trouvé :
Un(e) garde-robe à 3 portes et 3 serrures de sapin, estimé(e) dix francs 10.
De plus, une autre garde-robe à une seule porte en sapin avec sa serrure [à réparer] et sa clé et deux petits tiroirs au-dessus, le tout en bon état, estimé le tout dix francs 10.
Une commode avec ses trois tiroirs en menuiserie en noyer avec trois serrures et deux clés sans garniture, estimé le tout quinze francs 15.
De plus, une grande table de noyer à quatre pieds en menuiserie avec deux petits tiroirs estimée deux francs et cinquante centimes. 2.50
De plus un petit coffre sans ferrure ni serrure en noyer estimé deux francs 2.
Une petite table en noyer à quatre piliers en charpente estimée une livre 50 centimes 1.50
De plus une grande table en sapin et deux pliants plus de mi usée avec son tapis de laine aussi plus de mi usé, estimé deux francs 2.
Une [corbeille] de paille tenant environ [blanc] vaissel de blé, usée au fond, estimée 80 centimes 0.80
De plus deux dévidoirs plus de mi usés estimés 75 centimes 0.75
De plus, quatre grands tableaux avec leur cadre doré en peinture fine déjà vieux, estimés six francs 6.0
Et cinq autres tableaux sans cadre représentant des paysages estimés deux francs 50 centimes 2.50
Trois chaises en tapisserie presque usées estimées trois francs 3.
Une carte à mesurer le blé avec ses serrures estimée deux francs 50 centimes 2.50
Et dans une chambre à côté de la salle,
Un fauteuil en tapisserie de laine verte, le bois de bon usage, la tapisserie presque usée, estimé un franc 50 centimes 1.50
Un fauteuil de jonc et un autre en menuiserie, le premier ayant le traversin cassé, estimés deux francs 50 centimes 2.50
Deux autres chaises tapissées très usées estimées entre toutes deux 75 centimes 0.75
Un mauvais bois de lit tout démembré estimé un franc 50 centimes 1.50
Un vase de pétrissoire en noyer sans couvert ni sous-pied en très mauvais état estimé 75 centimes 0.75
Une petite caisse à tiroir estimée une livre et 25 centimes 1.25
Une porte de fer détachée en [palastre] de 4 pieds de long, 2 pieds 8 pouces de large, estimée cinq francs 5.
Une caisse d’horloge en noyer sans [dessins] estimée un franc 75 centimes 1.75
Et dans une autre chambre à côté, nous aurions trouvé :
Les 2 têtières d’un lit à chariot [roulant ? rouleau ?], l’extrémité en tapisserie en soie, en bon état, estimé 4 francs 4.
De plus un bois de lit en bon état en menuiserie sans garniture fond ni paillasse estimé trois francs 3.
3 fauteuils et une chaise en tapisserie manquant un bras à un fauteuil, les autres très vieux, estimés tous 3 francs 3.
Trois fauteuils et une chaire (chaise) en tapisserie, manquant un bras d’un fauteuil, les autres très vieux estimés entre tous trois francs 3.
De plus, un coffre en noyer avec deux coffrets en-dedans sans serrure ni clé, très vieux, estimés deux francs 2.
De plus une grande palette de fer estimée un franc cinquante centimes 1.50
Nous étant transportés dans une petite chambre à côté, nous y avons trouvé :
Une table à quatre pieds en noyer sans tiroir estimée deux francs 2.
De plus une chaire (chaise) tapissée dont un pied cassé, la tapisserie usée, estimée 50 centimes 0.50
Et nous étant ensuite transportés sur la galerie, nous y avons trouvé :
Un petit buffet à deux portes en menuiserie en noyer sans serrure en bon état, estimé cinq francs 5.
De plus, une mauvaise chaire (chaise) dont la tapisserie manque, hors de service, estimée 50 centimes 0.50
Une autre chaire (chaise) de jonc plus de mi usée estimée un franc 1.
Deux échelles dont l’une à deux traverses et l’autre à douze, estimées un franc 1.
Et nous étant transportés dans une autre petite chambre, nous y aurions trouvé :
Un grand lit à rideau vert de sergette avec ses draps, paillasse et matelas, couverte de sergette ; les rideaux et lit plus de mi usés, la couverte très usée, avec une autre couverte rouge très usée estimé le tout trente francs 30.
De plus un vieux et mauvais fauteuil plus de mi usé estimé cinq sols 0.25
Et dedans la chambre appelée la chambre neuve, nous y aurions trouvé :
Un bois de lit sans rideaux avec une paillasse, matelas, et deux draps ; et les tringles du ciel de lit estimé une livre et quinze sols 1.75
De plus, trois fauteuils et trois chaires (chaises) de jonc en bon état estimés dix francs 6.
Un fauteuil tapissé plus de mi usé estimé un franc vingt-cinq centimes 1.25
De plus, un bureau, soit commode à pièce rapportée avec deux tiroirs, une serrure sans clé, à quatre boules de laiton, estimé douze francs 12.
Deux petits arrosoirs tenant environ chacun deux pots, manquant l’aspersoir, estimé un franc 25 centimes 1.25
Un grand bronzin [de genre ?] sans couvert, une patte raccommodée, estimé deux francs 2.
Un chaudron de cuivre avec son anse tenant environ 2 seaux plus de mi usé, pesant 17 livres, estimé 8 francs 8.
Une poissonnière de cuivre avec son anse, pesant sept livres, estimée quatre francs 4.
Deux mauvais fauteuils tapisserie en laine plus de mi usés, estimés un franc quatre-vingt centimes 1.80
Le couvert d’une marmite pesant deux livres, estimé un franc 50 centimes 1.50
Un(e) petit(e) alambic de cuivre sans chapiteau pesant dix livres ; estimé sept francs 50 7.50
Une grande broche pour le roti estimée un franc 1.
Le dessus d’un vieux bureau à pièce rapportée estimé un franc 1.
Du dix-sept dix-huit frimaire, nous étant transportés dans la chambre à côté de celle d’entrée où il est décédé, nous y aurions trouvé
Un lit avec ses rideaux, un coussinet appelé carreau, un traversin presque en bon état, estimé trente francs 30.
Une commode avec ses trois tiroirs fermant à clé estimée douze francs 12.
Neuf chaises dont six de jonc et trois avec leurs tapis estimées neuf francs 9.
Une pendule qui ne [va ?] pas, estimée vingt francs 20.
Deux tables de nuit en noyer estimées entre toutes deux un franc 50 centimes 1.50
Huit tableaux représentant des figures en peinture avec leur cadre doré en ovale estimés tous huit francs 8.
Un coquemar de cuivre pesant une livre estimé un franc 1.
Une casserole de cuivre sans ferrure pesant deux livres estimée deux francs 50 centimes 2.50
Une grande hache de charpentier estimée deux francs 2.
Un [bechevet*] à deux tranchants estimé un franc 1.
Une paire de ciseaux à tailler les arbres estimé un franc 1.
Un vire broquin* avec sa mèche de trois pieds de long estimé 90 centimes 0.90
Un barron (barreau ?) de fer rond et percé pesant six livres estimé 90 centimes 0.90
Deux petits marteaux et une tenaille estimé le tout un franc 75 centimes 1.75
Trente-huit livres de piété et autres différents genres, estimé six franc 6.
Un petit râteau avec ses pointes de fer estimé quinze centimes 0.15
Une scie à main estimée 50 centimes 0.50
Un petit fusil en très mauvais état estimé deux francs 2.
Quatre vases dont deux de faïence et deux de terre un avec son couvert, les autres sans couvert, une assiette de terre et une écuelle de faïence estimé le tout 70 centimes 0.70
Un baromètre estimé 70 centimes 0.70
Un plat de cuivre jaune estimé 75 centimes 0.75
Deux paires de sacoches de cuir estimées les deux, 2 francs et 50 centimes 2.50
Vingt-une bouteilles de verre, tant grandes que petites, estimé entre toutes trois francs 3.
Un petit soufflet de chauffe panse estimé 50 centimes 0.50
Vingt-sept verres à pied tant grands que petits estimés deux francs 50centimes 2.50
Quatre verres ordinaires, deux grands et deux petits estimés 20 centimes 0.20
Un petit lit avec sa garde-paille, couverture, matelas, un drap et un traversin, estimé le tout dix francs 10.
Six rouleaux de tapisserie en papier estimés entre tout douze francs 12.
Une lampe de laiton estimée septante-cinq centimes 0.75
Nous avons trouvé dans un vieux coffre de bois sapin sous clé plusieurs [ferramenteries*] usées, estimé le tous quatre francs. (Et comme les ferramenterie s consistent en des objets encore utiles qu’il serait trop long de décrire, nous avons procédé à cachettement dudit coffre par le moyen de deux bandes de papier mises sur le couvert de chaque côté de l’endroit où il y a une serrure sans clé, et une bande sur la bande de fer qui entrait dans la serrure aux deux extrémités desquelles trois bandes j’y aurais mis mon sceau sur cire rouge où il y a mon chiffre entrelacé d’une S et d’une M.) 4.
De plus une grande lanterne à quatre vitres estimée un franc 25 centimes 1.25
Quatre petits vases de terre et un de verre, estimé le tout 70 centimes 0.70
Un bidon de fer-blanc estimé 25 centimes 0.25
Un vieux parapluie tout usé estimé 50 centimes 0.50
De plus, deux habits moitié usés, deux vestes, un gilet ; deux culottes et un mauvais frac, icelui de cotti, tout le reste presque usé, estimé le tout dix-huit francs 18.
Un mauvais manteau de drap estimé trois francs 3.
Une demi catalogne* estimée trois francs 50 centimes 3.50
Un petit coffre de bois sapin sans serrure avec environ huit livres de sel dedans, le tout estimé trois francs 3.
Une caisse de noyer avec son couvert, sans serrure, estimée un franc 50 centimes 1.50
Un moulin à café estimé un franc 1.
Treize tasses de faïence et quatre soucoupes de même estimées entre tout un franc 50 centimes 1.50
2 petites carafes de verre, 2 petits vases du même, et 2 salières cristal estimé le tout soixante et dix centimes 0.70
Un petit pot de cuivre avec son couvert presqu’usé, estimé 50 centimes 0.50
Une grande tupine, soit vase de terre, propre à contenir l’huile, et où il y en a encore environ demi pot, estimé deux francs 50 centimes 2.50
Une paire de bottines avec leurs souliers estimé deux francs 2.
Un bigard* avec une petite pioche et un petit arrosoir de jardin estimé le tout dix francs 50 centimes 10.50
Deux plats de fer et un grand plat de terre estimé le tout septante-cinq centimes 0.75
Deux grandes cordes dont l’une de [charrier] et l’autre de [lexive] estimé le tout deux francs 2.
Et nous étant transportés dans la chambre de la bigaterie*, nous aurions trouvé :
Une [cartelière] sans couvert en très mauvais état, estimée un franc 25 centimes 1.25
Deux fauteuils en tapisserie presqu’usée estimés un franc 25 centimes 1.25
Un bachat* de peuplier estimé septante-cinq centimes 0.75
Un banc à tournoyer avec ses [deux ?] pointes monté sur quatre piliers, estimé cinquante centimes 0.50
Du dix-neuf brumaire.
Nous étant transportés dans la chambre à côté de la bigaterie, nous y avons trouvé :
Une paire de petites roues de chariot presque usées, estimés quatre francs 4.
Une autre paire de roues de trois pieds d’hauteur, neuves, sans ferrure, estimée trois francs 3.
Un vieux coffre avec une mauvaise caisse sans serrure, ladite caisse sans couvert ni serrure estimée 75 centimes 0.75
Une cage de petite volaille, le couvert en toile, estimée septante-cinq centimes 0.75
Cinq chaires (chaises) en mauvais état estimées un franc 25 centimes 1.25
Un petit banc de menuisier d’un pied de large et de 5 pieds 9 pouces de long, estimé deux francs 50 centimes 2.50
Deux vieux bancs à tournoyer sans leur tour estimés entre tous les deux 50 centimes 0.50
Deux mauvaises roues à filer la soie en très mauvais état estimées à un franc 1 ;
Un petit banc de charpentier de dix pouces de large et de trois pieds de long estimé 75 centimes 0.75
Et nous étant transportés dans le cabinet attigü* de ladite chambre, nous y avons trouvé :
Un bureau à douze petits tiroirs et une porte dans le milieu fermant à clé, estimé dix francs 10.
Un tour en l’air pour tout ( ???) noyer en bon état estimé six francs 6.
Une petite scie à bras appelée [raipard] moitié usée estimée un franc 1.
4 petites scies à main et une autre petite à refendre avec leur manche, estimé entre toutes un franc 50 centimes 1.50
Une échelle à huit pas estimée septante-cinq centimes 0.75
Trois chaises en très mauvais état estimé entre toutes septante-cinq centimes 0.75
Un banc de menuisier moitié usé estimé un franc 50 centimes, un banc à rapper le tabac avec son balancier, ferrure et rappe, estimé deux francs 50 centimes 2.50
Une petite scie à main montée en fer estimée 50 centimes 0.50
Et nous étant transportés dans le grenier, nous y avons trouvé :
Un grand crible tournant à fil […] pour cribler le blé, qui a été estimé quatre francs 4.
Un vieux tonneau à deux cercles de fer presque usé n’ayant qu’un fond, estimé trois francs 3.
Deux paires de harnais en cuir propres aux chevaux de cabriolets, l’un en bon état, l’autre mi usé, estimé le tout quarante francs 40.
Une [corbatte] de paille tenant environ douze cartes de blé, en bon état, estimée un franc 25C centimes 1.25
De plus nous avons trouvé
Dans un mauvais baril toutes sortes de riblons de fer, estimé le tout deux francs 50 centimes 2.50
De plus un grand coffre de bois noyer sans ferrure mi usé dans lequel nous avons trouvé plusieurs espèces d’outils en fer avec leur manche en bois tant en limes qu’autres, le tout estimé douze francs. 12.
(nous aurions mis le tout dans le coffre eu égard qu’il est trop long pour l’inventorier, et qu’on n’en sait pas les noms ; et nous y aurions mis deux bandes de papier tenant sur le couvert dans le dessous à l’extrémité desquelles deux bandes j’y aurais mis mon sceau sur cire rouge où il y a mon chiffre entrelacé d’une S et d’une M.)
du dix-neuf frimaire, nous étant transportés dans la chambre à côté du grenier, part d’Aiguebelle, nous y avons trouvé une mesure à mesurer le blé, contenant un vaissel, avec ses ferrures, estimés neuf francs 9.
Une échelle [d’angin] d’environ dix pieds d’hauteur y manquant la jambe d’appui, estimée 50 centimes 0.50
Un canapé de jonc en deux pièces en menuiserie, en très mauvais état, estimé un franc 25 centimes 1.25
Et dans la chambre des [sermeur ?] nous y avons trouvé :
Un petit pressoir à presser des cerises mi usé estimé cinq francs 5.
Un fauteuil de nuit en noyer servant pour le pot de chambre estimé deux francs 2.
Un pied de table à pied de biche estimé cinquante centimes 0.50
Une grande caisse à tenir le charbon de quatre pieds de large et de cinq pieds de long estimée 50 centimes 0.50
Un tour à filer la soie avec ses deux roues, le tout en très mauvais état, estimé un franc 50 centimes 1.50
Une table d’ardoise en sculpture où il y a un damier au milieu, estimé quatre-vingt centimes 0.80
3 pierres à aiguiser tournantes, dont 2 petites et une grande avec leurs ferrures, estimées les trois 75 centimes 0.75
Une chaire (chaise) presque usée, estimée vingt-cinq centimes 0.25
Deux petits vases de faïence avec leur couvert estimés vingt-cinq centimes 0.25
Une vieille selle de cheval avec un mauvais [reculement ?] estimé le tout septante-cinq centimes 0.75
Un(e) petit(e horloge tout en bois sans timbre et sans balancier estimée cinq sols 0.25
Un mauvais volet de fenêtre avec ses deux éparres* attachées estimés cinquante centimes 0.50
Deux mauvaises caisses de cabriolet estimées entre toutes deux un franc septante-cinq centimes 1.75
Et nous étant de là transportés au galetas, nous y avons trouvé :
Une vieille chaire (chaise) à porteur en très mauvais état, estimée septante-cinq centimes 0.75
Vingt-quatre douelles de tonneau estimées une livre vingt-cinq centimes 1.25
Une porte moitié fenêtre avec ses châssis estimée cinquante centimes 0.50
Une paire de roues d’environ trois pieds d’hauteur estimées deux francs 2.
Un mauvais pied de tour à filer la soie estimé vingt-cinq centimes 0.25
De là, nous nous sommes transportés jusque dans la remise et nous y avons trouvé :
Un cuvier en sapin à couler la lessive, à deux cercles de fer, avec sa chaire (chaise), estimé un franc 50 centimes 1.50
De plus, une porte de 3 pieds et demi de large et de 6 pieds d’hauteur, avec ses éparres, estimé 1 fr 50 centimes 1.50
Une brouette à deux bras avec ses deux roues estimée deux francs 50 centimes 2.50
Nous nous sommes de là transportés dans le ci-devant atelier de salpêtre, et nous y avons trouvé :
Une cuve bois châtaignier à trois cercles de fer mi usée, estimée cinq francs 5.
Deux arrosoirs en mauvais état estimés entre tous deux un franc 1.
Un [cadre] pliant à six endroits avec fer, charnières, estimé septante-cinq centimes 0.75
Et de là, nous nous sommes transportés dans la pépinière, et nous y avons trouvé :
Un cizelin de fer blanc avec un grand plat de laiton, estimé le tout un franc 1.
Un vase, soit cornue de bois pour tenir le beurre, à trois cercles de fer, estimé un franc 1.
Et de là, nous étant transportés dans l’appartement de la forge, ci-devant salon, nous y avons trouvé :
Un petit soufflet de maréchal et un estoc avec cinq tenailles de forge, tant grandes que petites, trois marteaux de maréchal à main et quatre limes, tant grandes que petites, quatre clavières et un ciseau à couper le fer, une enclume [de …] et une autre petite en fer appelée bigorne*, le tout mi usé, estimé vingt francs 20.
Deux espagnolettes en fer neuves, estimées deux francs 2.
Deux petites roues de brouette neuves sans ferrure estimées un franc 75 centimes 1.75
Un banc de menuisier tout neuf de 6 pieds de long et 15 pouces de large estimé 2 francs 50 centimes 2.50
Douze verres simples estimés entre tous cinquante centimes 0.50
Deux petits cercles de fer appelés mayettes estimés vingt-cinq centimes 0.25
Nous avons trouvé dans le placard plusieurs petits articles en fer estimés 1 franc 50 c. 1.50
De plus, dans un autre rayon dans le même placard des riblons de fer estimés un franc 1.
Une pelle carrée de jardin estimée cinquante centimes 0.50
Un petit bureau mi usé estimé trois francs 3.
Une brassière de chariot à cheval estimée un franc 1.
Du vingt-un frimaire, nous aurions trouvé dans la cave :
Quatre tonneaux tenant environ trois charges chacun, les uns dans les autres, à quatre cercles de fer chaque, le tout estimé trente francs 30.
Un entonnoir de tonneau en bois estimé cinquante centimes 0.50
Et dans le fruitier à côté de la cave nous y aurions trouvé :
Deux cuviers, savoir un bois sapin, l’autre châtaignier, avec deux cercles de fer chacun vieux, estimés six francs 6.
Et dans la vieille cuisine nous y aurions trouvé :
Un tonneau à quatre cercles de fer mi usé estimé sept francs 7.
Huit planches, tant sapin qu’autres bois, estimées quatre francs 4.
Et nous étant ensuite transportés dans le pressoir, nous y aurions trouvé :
Deux cuves, la plus grande cerclée à deux cercles de fer et deux en bois ; et l’autre cerclée à 3 cercles de fer, les bois presque usés ; estimé les deux trente-six francs 36.
De plus, un grand pressoir à presser le vin mi usé, estimé vingt-cinq francs 25.
Une paire de roues de brouette mi usée en très mauvais état estimés un franc 1.
De plus, vingt chariots de bois, tant dans la cour qu’ailleurs, estimés quarante francs 40.
Un bachat de bois avec son couvert mi usé estimé cinquante centimes 0.50
De plus nous aurions trouvé dans la cuisine cinq moules de chandelles d’étain estimés entre tous quatre francs 4.
De plus, dans la chambre d’entrée, nous aurions trouvé cinq pièces de tapisserie attachées aux murs vieilles, usées, en laine, estimées trois francs 3.
De plus, deux tableaux sans cadre représentant des fleurs, estimés entre tous deux, un franc 1.
Qu’est tout ce que nous aurions trouvé dans lesdits bâtiments, et eu égard que nous n’aurions pu ouvrir la commode qui est dans la salle à côté de la cuisine, n’ayant trouvé aucune clé pour pouvoir ouvrir les trois tiroirs d’icelle, nous aurions procédé à cachettement d’iceux par le moyen d’une bande de papier mise sur chacun des trois trous, que j’y ai fait tenir avec de la cire rouge aux deux extrémités desquelles bandes j’y aurais mis mon sceau où il y a un chiffre entrelacé d’une S et d’une M.
Du vingt-deux frimaire dite année, nous aurions procédé à l’inventaire du linge autre que ceux ci-devant décrits, et nous aurions encore trouvé :
Douze draps presque usés estimés entre tous huit francs 8.
Dix chemises d’homme moitié usées, l’autre moitié presqu’usées, estimées entre toutes six francs 6.
18 serviettes et 3 nappes tant à la Venise que triègées, moitié usées, l’autre moitié presqu’usées, estimées 12 fr. 12.
Cinq essuie-mains moitié usés, estimés entre tous une livre cinquante centimes 1.50
Un habit de drap presque usé estimé un franc 1.
De plus, un garde-paille de toile mi usé estimé deux francs 2.
Qu’est tout ce qu’aurait été trouvé en meubles et effets, l’estime totale arrivant à mille vingt franc soixante centimes. 1020.60
Et ayant ensuite procédé à la recherche des titres et papiers que nous aurions trouvés, nous avons observé qu’il y en avait beaucoup d’inutiles ; et l’on a en conséquence procédé à la visite, lecture et séparation des plus utiles etc, eu égard que ledit citoyen Bertholet se trouve obligé d’aller à Chambéry, et que nous nous trouvons tous dans le cas de nous occuper des affaires pressantes.
Nous avons renvoyé la continuation de l’inventaire au vingt-huit frimaire prochain à huit heures du matin.
De quoi acte fait et prononcé en présence desdits Pierre Bertholet et Joseph Déplantes, Jean Genin, et encore en présence des citoyens Pierre-Louis Falquet natif de Turin, Antoine Petit natif de cette commune où ils habitent, tous témoins requis, ce dernier m’ayant déclaré être illétéré.
P. Bertholet J. Déplantes Jean Genin Falquet + (marque d’Antoine Petit)
La présente portion du présent inventaire contenant vingt-neuf pages. Simon Mollot
Source : AD073, cote 6E 11842 (Minutes Mollot an 6 F° 47, et suivants)
av. 2020 - Recherche et transcription A.Dh.
Lexique :
* attigü : contigu
* bachat : bassin (baquet) en pierre ou en bois servant d’abreuvoir ou d’auge
bechevet : « qui a deux têtes » : selon cnrtl, le mot désigne un objet à deux éléments placés tête-bêche
* bigard : voir peut-être « bigue » : chevron, joug, pour soulever
* bigaterie : nous lisons, dans une description de la faïencerie de saint-Ours : «un 2e étage occupé par une bigaterie et un grenier à blé ». On trouve aussi une bigaterie à l’abbaye du Betton, où on remise du froment, des planches, des échelles à vers à soie…(voir ce site : 1795 inventaire ») Et pourtant… à l'origine, la gigaterie abrite un élevage de vers à soie. Signe des temps ,
* bigorne : enclume à deux pointes
* catalogne : couverture en vogue au XVIIIe siècle
* Douelle : pièce en bois pour faire les parois des tonneaux
* éparre : peut-être : barre qui ferme une porte ou un volet ?
* ferramenterie : voir l’italien ferramenteria : serrurerie
* g… : que faut-il lire : degeuse ? degense ? : de geuse ? de gense ? de genre ?
* jovelot : on trouve dans un « dico savoyard » : jovelot = chopine de vin. (Basse-Savoie).
* toupine (dans le texte : tupine) : régional. Jarre de grès
* vire broquin ; à rapprocher de vilebrequin ???
Après l'inventaire du mobilier, arrive la liste des archives ; Simon Mollot avait prévenu, avant une brève pause :
Et ayant ensuite procédé à la recherche des titres et papiers que nous aurions trouvés, nous avons observé qu’il y en avait beaucoup d’inutiles ; et l’on a en conséquence procédé à la visite, lecture et séparation des plus utiles etc, eu égard que ledit citoyen Bertholet se trouve obligé d’aller à Chambéry, et que nous nous trouvons tous dans le cas de nous occuper des affaires pressantes.
Voici donc ce que les experts ont retenu : c'est un peu long à nouveau, mais ce n'est pas sans intérêt !
Continuation de l’inventaire ci-devant
L’an six de la République française et le 28 frimaire, par-devant moi, Simon Mollot, notaire public soussigné, et en présence et assistance des citoyens Joseph Deplantes, agent municipal de cette commune, et du citoyen Pierre Bertholet gardiateur, il a été procédé à la continuation de l’inventaire du délaissé par défunt Joseph Dalbert conformément au verbal de renvoi du 22 du courant. Et m’étant fait exhiber les lettres qui étaient contenues dans une petite caisse de bois et dans un coffre, nous aurions trouvé :
- un ascensement passé par Joseph Dalbert à Paul Borrel du 1er décembre 1760, Mollot notaire, coté numéro 1 ;
- albergement en faveur de Joseph Maillet passé par Joseph Dalbert du 14 mai 1762, Mollot notaire, coté numéro 2 ;
- quittance pour Simon-Antoine Dalbert passée par François Lavennaz du 7 mars 1790, Puget notaire, coté n° 3 ;
- rente constituée passée par Jean-François Dalbert de Montendry en faveur d’Antoine Rambert du Villard du 9 mai 1790, Claude Sr Martin notaire, coté numéro 4 ;
- contrat de mariage dudit Joseph Dalbert et Marie-Cécile Didier du 15 juillet 1748, Clément notaire, coté numéro 5 ;
- partage d’entre Marie-Cécile, Marie-Josephte et Claudine Didier du 7 novembre 1772, Chabert notaire coté n° 6 ;
- extrait de testament et codicille de Simon Didier de Saint-Michel, avocat au Sénat, des 12 mars et 12 mai 1771, [non signé], coté numéro sept ;
- partage d’entre Joseph Dalbert, en qualité de mari et constitutaire de Marie-Cécile Didier du 5 janvier 1779, Guymoz notaire, coté numéro huit ;
- augmentation de dot faite par Spable Simon Didier à Cécile Didier et Joseph Dalbert du 4 juin 1771, Chabert notaire, coté numéro neuf ;
- autre augmentation de dot de Marie-Cécile Didier à Joseph Dalbert portant quittance en faveur de Marguerite Astesan veuve Didier du 7 décembre 1771, Chabert notaire coté numéro ?;
- département en faveur des sœurs Didier par Marguerite Astesan veuve de Simon Didier du 18 septembre 1772, Chabert notaire, coté numéro 11 ;
- autre contrat de partage d’entre Marguerite Astesan veuve de Simon Didier, marie-Cécile, Marie-Josephte et Claudine filles dudit Simon Didier, la première épouse de Joseph Dalbert, la seconde de George Truchet, du 7 novembre 1772, Chabert notaire, coté numéro 12 ;
- contrat dotal de François Graffion et Marie-Marguerite Dalbert du 15 décembre 1772, Ladouz notaire coté n° 13 ;
- rentre constituée pour Jean Brun contre Joseph Dalbert du 24 avril 1762, Vallien notaire, oté numéro 14 ;
- procuration générale passée par Joseph Dalbert à Simon-Antoine Dalbert du 20 octobre 1783, Mollot notaire, cote numéro 15 ;
- émancipation de Simon-Antoine et Jean-François Dalbert du 19 mars 1784, Falquet notaire, coté numéro 16 ;
- procuration spéciale passée par Joseph Dalbert à Simon-Antoine Dalbert de Chamoux pour l’affranchissement de ses fiefs du 12 juin 1786, Mollot notaire, coté numéro 17 ;
- quittance de Révérend don Jean-Baptiste Jacques prieur de la Chartreuse d’Haillon (Aillon) de la somme de 2000 livres du 4 décembre 1777, Chabert notaire, cotée numéro 18 ;
- acquis pour le Seigneur Comte de Rochefort contre les communiers de Champlaurent du 19 novembre 1691, Tardy notaire, coté numéro 19 ;
- albergement en faveur du Baron de Monfort contre Claude François Rivet de Montendry du18 novembre 1741, Delaconche notaire signé Vacherand notaire […] coté numéro 20 ;
- albergement en faveur d’Antoine Christin, François Christin et Jean-Antoine Taborin de Montendry passé par Joseph Dalbert du 21 juin 1749, Ladouz notaire, coté numéro 21 ;
- albergement en faveur de François Christin ; Jean-Antoine Rigolet Taborinet Jean-François Rigolet Taborin du 4 juillet 1741, Ladouz notaire, coté numéro 22 ;
- abergementl en faveur de François Grollier de Montendry, passé par le Baron de Monfort du 1er novembre 1741, Delaconche notaire, signé par commission Vacherand notaire, coté numéro 23 ;
- quittance et cession faite par Jean-François de Montendry en faveur de Simon-Antoine Dalbert son frère du 28 février 1791, Amphoux notaire, coté numéro 24 ;
- promesse relevetoire faite par Claude-Marie Carron en faveur de Simon-Antoine Dalbert du 9 mars 1791, Amphoux notaire, coté numéro 25 ;
- transport portant quittance passée par Simon-Antoine Dalbert en faveur des […] veuve le Borgne fils et Brunier du 9 mars 1791, Amphoux notaire, coté numéro 26 ;
De plus, les deux titres ci-après qui étaient restés entre les mains du citoyen Simon Mollot, savoir :
- la libération en faveur de Simon-Antoine Dalbert faite par Joseph Dalbert de Chamoux du 1er mai 1789, Mollot notaire, coté numéro 27 ;
- testament de Joseph Dalbert du premier [blanc] 1789, Mollot notaire, coté numéro 28 ;
- de plus une sentence en faveur dudit Joseph Dalbert contre Antoine Grollier de Montendry rendue par le ci-devant juge-maje de Savoie en date du 8 juillet 1775, par laquelle ledit Grollier a été condamné suivant son offre au payement de 15 années de censes […] à la saint-André l’an dernier à raison de 6 carte d’avoine et 6 [gra…] par année en conformité de l’albergement du 12 janvier, l’an dernier, Mollot notaire ; avec la requête qui le précède cote [même] 29 ;
- ascensement privé passé par Joseph Dalbert à Joseph-François Tronchet du 14 mars 1779, au bas duquel ledit Dalbert a signé ; et Noël Gay et Jean Fantin ont signé comme témoins ; et le ledit Tronchet y a fait sa marque ; cote numéro 30 :
- ascensement passé par Joseph Dalbert à François [Diperrier], Antoine Aguettaz et Christophe Perroud du 20 mai 1759, Mollot notaire, cote numéro 31 ;
- - Conventions d’entre Joseph Dalbert et Joseph-François Tronchet par laquelle celui-ci se chargeait the lui bâtir une maison au Verney en date du 23 juillet 1776, au bas duquel ledit Tronchet a fait sa marque, et ledit Dalbert a signé de même que Jean Brun et Guillaume Pavillet, ces deux derniers comme témoins ; cote numéro 32 ;
- de plus, reçu privé du 20 février 1782 par lequel feu Astesan veuve Didier a confessé avoir reçu de madame Dalbert la somme de 120 livres pour la [cense échue ?] le 30 août l’an dernier à elle dûe par M. Graffion pour contrat de rente du 30 août mais c’est 178, [Pache] notaire, et a déclaré avoir aussi été payée de censes précédentes de sa dite fille, et avoir de plus reçu d’icelle 25 livres pour la cense d’une année échue le 3 janvier 1780, portée par contrat du 5 janvier 1779, Gaymoz notaire ; et au bas a été signé Astesan Didier ; au bas susdit, reçu. Il y en a un autre de la même, de 120 livres pour la cense d’une année échue à la saint-André l’an dernier, en date du 30 août 1783, signée Astesan Didier, le tout, cote numéro 33 ;
- conventions privées passées d’entre Joseph Dalbert et Dominique [Corneri] par laquelle celui-ci s’est chargé de la recherche et poursuite des laods qui pouvaient lui être dûs à cause de son fief dudit Chamoux rière Montgilbert, Aiguebelle, Rendens, Bonvillaret et Aiton, pour le bénéfice du quart, au moyen duquel il s’est obligé de faire toutes les avances sans répétition, en date du 3 novembre 1788, au bas de laquelle lesdits Dalbert et [Corney] ont signé, de même que Simon Mollot et François Neyrod, ces deux derniers comme témoins ; cote numéro 34 ;
- de plus un reçu privé sur papier blanc par le quel ledit Baron de [Truche] et légitime administrateur de Marie-Josephte Didier à confessé avoir reçu de Simon Dalbert 344 livres un sol neuf deniers, dont il était débiteur pour exactions par lui faites de M° Amphoux d’une part, d’Anselme Pettit - soit du nommé [terme] d’autre part, et de M° Audrevon aussi d’autre part ; icelui en date du 29 mars 1789, signé Baron de Truche], cote numéro 35 ;
- un mandat de 120 livres fait par Dalbert père et Laurent Durand et Laurent André à devoir être payé à Laurent Milan pour plein payement de ce qu’il devait à ce dernier en date du 4 juillet 1787, signé Dalbert père ; au bas duquel il a quittance en deux fois de ladite somme de Laurent Milan du 27 décembre 1787 et 16 [blanc] 1788, toutes deux signées Laurent Milan, cote numéro 36 ;
- ascensement privé passé par Simon-Antoine Dalbert à Joseph-François Tronchet de Chamoux des biens y mentionnés pour le terme de neuf ans pour le prix et somme de 77 livres, 10 sols, payable à la Saint-André de chaque année sous les plus amples conditions y désignées, en date du 12 août 1788, au bas duquel ledit Tronchet y a fait sa marque, signé de Chamoux, de même que François Brun et Pierre Jandet présents ; cote numéro 37 ;
- ascensement privé passé par Joseph Dalbert à François Peguet et Martin Deschamps, d’un filon de cuivre situé sur Montgilbert pour un terme de neuf ans, sous la cense du cinquième du prix qu’ils en retireront ; en date du 6 avril 1778, au bas duquel lesdits Péguet et Deschamps ont fait leur marque, et ledit Dalbert a signé de même que Plaisance et Hoddet, c’est deux derniers comme présents ; cote numéro 38 ;
- billet passé à Hector Viviand négociant à Chambéry par Jean-François fils de Joseph Dalbert de Montendry de 1000 livres pour prix des marchandises à lui vendues en date du 17 ; janvier 1789, signé par extrait Joseph Armenjon secrétaire insinuateur ; en fin duquel billet est le solvit* fait par ledit Viviand à Simon-Antoine Dalbert du 10 mars 1791, de même que le solvit d’un autre billet de 300 livres du 1er février dernier, et pour les intérêts dudit premier capital jusqu’audit jour, au bas duquel ledit Hector Viviand a signé de même que [… Boisset] et Dominique Amphoux ; cote numéro 39 ;
- ascensement passé par Joseph Dalbert Joseph Caillet, Jean Dixmier, Antoine Aguettaz d’une pièce de terre pour le terme de trois ans, sous la cense annuelle de 30 livres, en date du 4 juin 1768, au bas duquel lesdits Caillet, Dimier, et Aguettaaz ont fait leur marque ; et ledit Dalbert a signé, de même que Hodet et Salomon comme témoins ; cote numéro 40 ;
- de plus un reçu privé sur papier blanc par lequel le nommé d’Artenaz a confessé avoir reçu du Baron de Chamoux 200 livres pour la pension viagère qu’il lui doit échue, sans préjudice de la courante, icelle en date du 10 mai 1790, cotée numéro 41 ;
- un billet privé par lequel le citoyen Cornery a confessé devoir au Baron de Chamoux la somme de 70 livres pour cause de présent tout compte restant nul qu’il promet payer à la foire [grasse] de 1790, icelui en date du 1er décembre 1789 signé Cornery et Maurice Brunier présent ; coté numéro 42 ;
- une parcelle des patrocines* et avances faites par le citoyen Dominique Amphoux pour Simon Dalbert comme donataire de son père arrivant en patrocines à 437 livres cinq sols, en déboursés à 468 livres cinq sols, ce qui faisait la totale de 905 livres 10 sols ; et les différentes sommes annotées reçues à la ladite parcelle arrivant à 403 livres et 13 sols, serait resté dû 501 livres et 14 sols, à compte de laquelle a encore été déduit 425 livres, capital de l’acte obligatoire (sic) passé parler Baron de [tours ?] Du 30 mars 1789, ainsi que les intérêts de deux ans et le restant de la cense d’Andrevon, il aurait été annoté au bas par acquit au moyen de la cession des droits dudit acte obligatoire, Chambéry le 21 avril 1791, signé D. Amphoux, coté numéro 43 ;
- un reçu privé sur papier blanc par lequel Jaume de la Vallette au lieu et place de Besson, caissier des mines de Pesay, a reconnu avoir reçu de la part de Dalbert de Chamoux 1300 livres à compte d’un billet de plus forte somme qu’il devait à la caisse de ladite minière de Pesay, icelui en date du 31 mars 1786, signé Jaume de la Vallette, coté numéro 44 ;
- de plus un reçu privé par lequel le citoyen [Villiod] a confessé avoir reçu de M° Amphoux 45 livres pour sa portion d’épices et consignations donc il était débiteur aux syndic et conseil de Montendry en date du 27 mars 1789 ; signé [Vulliod] ; et au bas est un reçu privé signé Amphoux dudit jour par lequel ce dernier a confessé avoir reçu 24 livres pour les droits payés pour la déclaration de libre exaction du prix de l’affranchissement du fief rière Montgilbert, icelui coté numéro 45 ;
- un reçu privé sur papier blanc par lequel Joseph Plaisance de Montendry, tant à son nom que de celui de Jean-Baptiste son frère, communs et indivis en biens, a confessé avoir reçu de Simon-Antoine Dalbert la somme de 48 livres de Savoie pour cense dûe par ledit Dalbert aux frères Plaisance pzr acte sous sa date, Mollot notaire, en date du 10 décembre 1789, signé Joseph Plaisance de même que Boccon et Michel [Pom…] comme présents ; coté numéro 46 ;
- quittance privé sur papier blanc par laquelle Jacques Perrier a confessé avoir reçu dudit Dalbert 109 livres pour marchandises à lui livrées, en date du 20 avril 1781, signé Jacques Perrier ; cote numéro 47 ;
- Une lettre [écrite] par Leblanc à Simon Dalbert capitaine au Régiment de Maurienne, par laquelle ledit Leblanc remercie ledit Dalbert d’avoir ce dernier compté 200 livres à son acquittement à sa belle-mère, qu’il offre de rembourser au mois de novembre suivant, en date du 5 juin 1791 ; signé Leblanc ; coté numéro 48 ;
- nous aurions de plus trouvé une liste écrite de la main de Simon Dalbert de ses dettes ; l’agent municipal a requis que je la paraphe ne varietur*, par lequel pourrait devenir très utile ; le montant de ses dettes arrive à – suivant ladite liste – 40 750 livres ; coté numéro 49 ;
- de plus une liste sur une feuille de papier blanc où il y a annotation par lui écrite des différentes sommes à lui dues par différentes personnes dont quatre se trouvent annulées payées et dix ne sont pas rayées, aussi été paraphée par moi ne varietur ; et à l’autre feuillet, l’annotation de ce qu’il doit, dont deux se trouvent annotées être payées, et 3500 livres annotées dues au S Bertholet chirurgien ; et cent livres annotées dues à [p…] d’Aiguebelle, aussi paraphé par moi le notaire ne varietur ; cote numéro 50 ;
- plus un billet privé sur papier blanc par lequel de Montendry, aide major a promis payer au citoyen Carron dans le terme de six mois la somme de 200 livres de Piémont en date du 1er mars 1791, signé de Montendry, aide major au bas duquel est annoté : reçu le montant ci-dessus de M. de Chamoux signé Carron, sans date ; coté n° 51 ;
- de plus une lettre signée de Montendry, du 14 mai 1791 par laquelle il accuse la réception de 820 livres qui lui avaient été annoncées par son frère par le canal de M. Donandi ; coté numéro 52 ;
- une lettre écrite à Dalbert le fils par Antoine Polar en date du 30 janvier 1787, par laquelle il lui marque que déduction faite de 80 livres il a reçues de M. Jean [Pia] officier du solde, [il lui en encore redû (sic)] 320 livres ; cote numéro 53 ;
- une liste de 212 livres deux sols due à [Juisset] et Compagnie au bas de laquelle est l’acquit du 9 novembre 1790, coté numéro 54 ;
- billet de Simon Dalbert, tant de son chef que comme procureur de son père passé en faveur des négociants Leborgne fils et Burnier de la somme de 1559 livres, pour marchandises livrées, conformément à la liste portée annexée audit billet, icelui en date du 29 août 1786, au bas duquel est l’acquit passé par lesdits Leborgne fils et Burnier, eu égard au contrat passé par M° Amphoux notaire, icelui en date du 9 mars 1791, coté numéro 55 ;
- du 29 frimaire dite année, un acquit pour Simon Antoine Dalbert fait de Claude le cadet Salomon du 14 mai 1791, Mollot notaire, cote numéro 56 ;
- une rente constituée en faveur de Claudine Didier par Simon-Antoine Dalbert en qualité de procureur de Joseph Dalbert son père, sous la caution de Simon-Antoine et Jean-François Dalbert, portant quittance payée par ce dernier en faveur dudit Joseph Dalbert du 13 mai 1785, [Gayeux] notaire, coté numéro 57 ;
- un acquit de pension viagère pour François-Modeste Perrin d’Athenaz, passé par Simon-Antoine Dalbert, du second mars 1788, Reveyron notaire ; cote numéro 58 ;
- contrat dotal de François Graffon de Saint-Pierre d’Albigny et Marie Marguerite Dalbert habitante à Chamoux du 5 décembre 1772, Ladouz notaire, cote numéro 59 ;
- un reçu signé Arnaud, receveur des Domaines nationaux, par lequel il reconnaît avoir reçu du citoyen Joseph Dalbert 1152 francs pour restant des intérêts de trois ans ; celui le 25 brumaire dernier d’une obligation de dix mille livres de la ci-devant Savoie, passée par son fils Simon-Antoine Dalbert au profit de l’émigrée Sibille Pethioz veuve Balland Damas du 15 novembre 1791, Amphoux notaire, en date du 1er Thermidor an 3 ; coté numéro 60 ;
- un reçu signé Genin avocat, du 6 février 1792, par lequel il déclare avoir reçu dudit Albert de Chamoux 60 livres pour les intérêts d’une année d’une rente constituée qu’il lui doit ensuite de la cession qui lui en a été faite par le Baron Garnier, coté numéro 61 ;
- une convention privée par laquelle Joseph Dalbert a vendu à Joseph Mouche du Bourget la coupe d’un bois à la Fauge pour le prix de 1507 francs 4 sols à compte duquel prix il a en fait reçu 720 Fr. avant la convention, le surplus compté, nombré lors d’icelle, icelle en date du huit Thermidor an 5, au bas de laquelle lesdits Dalbert et Mouche renseigner, et Simon Mollot et Pierre Bertholet ont signé comme témoins ; coté numéro 62 ;
- un coupon d’emprunt forcé de 1400 Fr. faisant pour chaque année 140 Fr. numéraire, auquel il manque déjà ceux de l’an 5 et de l’an 4 ; coté numéro 63 ;
- un reçu signé Simon Mollot, collecteur, du quatorze Messidor an 5, par lequel il déclare avoir reçu de Pierre Bertholet en un coupon d’emprunt forcé et en numéraire 328 francs 3 sols 4 deniers pour plein payement de la cote du citoyen Dalbert de l’an cinq, coté numéro 64 ;
- un reçu par lequel Claude Salomon confesse avoir reçu de Joseph Dalbert 266 francs 95 centimes pour plein paiement des intérêts qu’il lui devait du prix de la vente du 11 mai 1791, Mollot notaire ; icelui en date du 11 Messidor an 5, coté numéro 65 ;
- une quittance privée par laquelle le citoyen [Routein] confesse avoir reçu du citoyen Antoine Dalbert la somme de 500 livres, monnaie de la République, en acquittement des pièces de taille qu’il avait fournies à Simon Dalbert son fils (sic), du 18 germinal an 3, au bas duquel ledit [Routein] a signé, très mal, de même que Deglapigny comme présent, […] marqué Hercule Pépin présent ; coté numéro 66 ;
- de plus une convention privée par laquelle Joseph Dalbert et Joseph Tranchant, et Antoine Barbier sont convenus que ces derniers se chargeraient d’enlever les girouettes et meurtrières de son château pour le prix de 750 livres monnaie de la République, qu’il promet payer dans le terme de quatre mois ; au bas de laquelle lesdits Dalbert et Antoine Barbier ont signé de même que Rochat et Gay, ces deux derniers comme témoins ; et ledit Tranchant a confessé avoir reçu 100 livres monnaie de la République ; côté numéro 67 ;
- de plus un reçu privé par lequel Antoine Barbier a confessé avoir reçu 250 livres de la République pour le tiers du prix-fait sus énoncé, savoir : 150 livres de ci-devant Savoie qu’il devait à Martin Varnier [dit] Maillet et 50 livres en imputation de cense ; le surplus, il lui en a fait rabais ; en date du huit nivôse an 3 ; [sou…] par ledit Barbier et Simon Mollot présents ; coté numéro 68 ;
- ascensement privé passé par Joseph Dalbiez à Hylarion Vioud d’un journal au Parc pour le terme de trois ans sous la cense annuelle de [dix ? ] cartes de froment, en datedu 25 octobre 1795 vieux style, au bas duquel ledit Dalbert a signé, de même que François Neyrod et Claude Tronchet comme témoins, et Hylarion Vioud y a fait sa marque ; coté numéro 69 ;
- ascensement privé passé par Joseph Dalbert à Michel Masset de deux journaux au Parc, du premier mas pour le terme de six ans sous la cense annuelle de vingt-cinq cartes de froment chaque année en date du 3 octobre 1795 vieux style, au bas duquel ledit Dalbert et Masset ont signé, de même que François Neyrod et Claude Tronchet ces deux derniers comme témoins ; coté numéro 70;
- un ascensement privé par lequel Joseph Dalbert a ascensé à Claude Tournafond un journal de champ au second mas du Parc et un journal au Paquier, sous la cense annuelle de onze cartes de froment et dix cartes de maïs pour le terme de 6 années en date du 18 nivôse an 4, au bas duquel ledit Dalbert a signé ainsi que Noël Gay et Jean Genin, ces deux derniers comme témoins , et ledit Claude Tournafond y a fait sa marque ; coté numéro 71;
- un ascensement privé par lequel Joseph Dalbert a ascensé à André Genin pour le terme de trois ans le premier journal touchant le chemin sous la cense de quatre cartes de froment, et quatre cartes de seigle, icelui en date du 3 Brumaire an 4, au bas duquel ledit Dalbert a signé , de même que François Neyrod et Noël Gay, ces deux derniers comme témoins, et ledit Genin y a fait sa marque ; coté numéro 72 ;
- un ascensement privé par lequel Joseph Dalbert a ascensé à Joseph Varnier un journal de champ au Par cet deux au Paquier pour le terme de 6 années sous la cense annuelle de 10 cartes de froment et 19 cartes blé maïs ; icelui en date du 9 pluviôse an 4, au bas duquel ledit Dalbert a signé, et François Neyrod et Noëm Gay ces deux témoins et ledit Joseph Varnier u a fait sa marque; coté numéro 73 ;
- ascensement privé par lequel Joseph Dalbert a ascensé à François Neyrod [d…] deux journaux de champ au premier mas du Parc ; de plus 2 seytives du Paquier ; pour le terme de six ans, sous la cense quant aux champs de Viorge deux cartes de froment les deux, et les deux seytives du Paquier de 19 cartes de maïs aussi les deux, le tout annuellement, icelui en date du 13 nivôse an 4, au bas duquel lesdites parties ont signé, ainsi que Noël Gay, ce dernier comme témoin ; cote numéro 74 ;
- ascensement privé du 28 juillet 1791 par lequel Simon-Antoine Dalbert a ascensé à François feu Antoine Petit les biens et bâtiments y spécifiés, et sous les conditions y désignées, sous le terme de 9 ans, sous la cense pour chaque année ; savoir : pour les six journaux et quart du Parc de vingt cartes maïs ou douze cartes froment au choix des sacensataires ; de plus, 24 livres ci-devant Savoie pour 3 seytives touchant Pré Courbeau ; quant aux autres champs, à raison de 18 cartes blé maïs ; la maison, cour, place et grange pour 5 livres par an, les 3 seytives part du couchant du Pré Bœuf à raison de 15 livres le seytive, ce qui fait 45 livres, les autres part du levant à raison de 13 livres la seytive, ce qui fait 23 livres et 8 sols ; que cependant prélevé les 6 journaux et quart du champ près du Parc, ils ne paient la cense du surplus pour les deux années qui commencent à courir le jour que sur le pied de 15 cartes le journal. Les parties ont signé au bas dudit ascensement, de même que François Neyrod et Simon Mollot ces deux derniers comme témoins, coté numéro 75.
- ascensement privé par lequel Joseph Dalbert a ascensé à Jean-Marie [Andrevettan] une maison en chambre, place, écurie, grange, plus un journal de champ au second mas du Parc, pour le terme de 2 ans, sous la cense annuelle quant aux bâtiments de 43 livres et 4 sols argent de France, et le journal de champ onze cartes de froment par année en date du 18 nivôse an 4, au bas duquel les parties ont signé, de même que Jean Genin et Noël Gay, ces deux derniers comme témoins ; coté numéro 76 ;
- un ascensement privé, par lequel Joseph Dalbert a ascensé à Antoine feu Pierre Lacroix une pièce de terre, soit environ un journal et demi au lieudit à la Fauge, territoire de Montendry, pour le terme de 3 années pour le prix de 8 cartes d’avoine par journal ; icelui en date du 13 mai 1796 vieux style, au bas duquel ledit Dalbert a signé, de même qu’Antoine Carrel comme témoin, et ledit Antoine Lacroix y a fait sa marque : coté numéro 77 ;
- ascensement privé par lequel Joseph Dalbert a ascensé à Claire Moutard veuve Barbier une pièce de champ lieudit Au Parc, sous la cense de deux vaissels de froment par année, sous la caution solidaire de Claude Gardet, en date du 16 floréal an 4, au bas duquel ledit Dalbert a signé, de même que André Fuzier, Pierre Neyrod et Simon Mollot, ces trois derniers comme témoins, et ladite Moutard et ledit Gardet pour être illétérés y ont fait leur marque : coté numéro 78 ;
- ascensement privé par lequel Joseph Dalbert a ascensé à Elisabeth Mugnier et Claude Tronchet les biens y spécifiés pour le prix et somme de 79 livres et 10 sols annuellement, et sous les plus amples conditions y contenues, au bas duquel lesdits Dalbert et Claude Tronchet ont signé, de même que Michel Masset et Pierre Bertholet, ces deux derniers comme témoins, et ladite Elsabeth Mugnier y a fait sa marque ; coté numéro 79 ;
- ascensement privé par lequel Joseph Dalbert a ascensé à André Jandet dit le Roux un jurnal au second mas et un demi journal au premier mas, et un autre demi journal au même mas, pour le terme de six années, sous la cense de 20 cartes de froment par année, en date du 18 nivôse an 4, au bas duquel lesdites parties ont signé, de même que Jean Genin et Noël Gay, ces deux derniers comme témoins ; coté numéro 80 ;
- ascensement privé par lequel Joseph Dalbert a ascensé à Antoine Petit un journal de champ au premier mas, du Par cet un demi seytive au Paquier, pour le terme de six ans, sous la cense pour chaque année de 12 cartes froment et 5 cartes maïs, en date du 11 brumaire an 4, au bas duquel ledit Dalbert a signé, de même que Noël Gay et François Neyrod, ces deux derniers comme témoins, et ledit Antoine Petit y a fait sa marque ; coté numéro 81 ;
- convention entre le citoyen Joseph Dalbert et Pierre Bertholet, par laquelle ledit Dalbert promet payer audit Bertholet pour se peines et salaires de la gestion confiée par le premier audit Bertholet, dans l’acte de procuration passé ledit jour, Blanc notaire, la somme de 180 livres de France annuellement, et la [jouiss…] annuelle, le tout à courir dès ledit jour, de 4 seytives de pré marais à choisir par Bertholet sur ceux appartenant au citoyen Dalbert ; et pour quant aux voyages que sera obligé de faire ledit Bertholet pour sa gestion à Chambéry et ailleurs à la distance de plus 2 lieues de cette commune, il y en aura 4 de ceux de Chambéry, pour lesquels ledit Dalbert ne sera soumis de lui payer que les frais de bouche, et a promis lui payer pour tous les autres les frais de bouche et de voiture, ladite convention en date du 17 messidor an 4, au bas de laquelle lesdites parties ont signé, de même que Blanc, ce dernier comme témoin, et George Veillard pour être illétéré y a fait sa marque ; cote numéro 82 ;
du 30 frimaire dite année,
le citoyen Bertholet m’aurait représenté que dans les lettres que nous avons trouvées, les plus essentielles, et que nous avons ci-devant inventoriées, nous n’y avons pas trouvé bien d’autres comme albergements et ventes, dont le prix est encore dû, parce que apparemment, le citoyen Dalbert ne les aura pas retirées d’entre les mains des notaires qui les ont reçues, parce que les droits n’étaient pas à sa charge ou peut-être aussi parce qu’il en pourrait être resté chez son procureur à Chambéry, à cause de différents procès qu’il a été obligé de soutenir ; mais comme il est instruit qu’une partie desdits actes ont été remis par moi notaire, il m’a requis de me transporter chez moi, pour vérifier ceux qui pourraient intéresser l’hoirie, et de les inventorier.
À quoi adhérant, en ayant se suite parcouru mes minutes, j’aurais trouvé :
- un renouvellement d’albergement passé par Joseph Dalbert en faveur d’André Maillet du 13 mai 1782, sous la cense annuelle de 120 livres de Piémont, et 4 paires de poulets
- secondement, vente accessoire faite par Simon-Antoine Dalbert à François feu Jean-Claude Christin du 11 mai 1791, Mollot notaire, prix 745 livres ;
- troisièmement, acquis pour André Jandet passé par Simon-Antoine Dalbert, du 14 mai 1791, Mollot notaire, prix 350 livres ;
- quatrièmement, acquis pour Dominique Christin fait de Simon-Antoine Dalbert du 14 mai 1791, Mollot notaire, prix 350 livres ;
- un acquis pour Ambroise Plaisance fait de Simon-Antoine Dalbert du 11 mai 1791, Mollot notaire, prix 1050 livres.
- un acquis pour Philibert Thomas fait de Simon-Antoine Dalbert du 9 mai 1792, Mollot notaire, prix 760 livres .
- un acquis pour Charles Tarajean fait de Simon-Antoine Dalbert du 190 mai 1792, Mollot notaire, prix 640 livres, à compte duquel a été compté 172 livres, a resté pour 478 livres ;
- acquis pour Antoine Christin et Louis Berthier fait de Simon-Antoine Dalbert du 22 mars 1792, Mollot notaire, prix 921 livres et 12 sols ; à compte duquel prix les acquéreurs compteront 200 livres et a promis le surplus dans 8 ans ;
- acquis pour George et Philippe Charpin du 10 mars 1792, Mollot notaire, prix 800 livres ;
- acquis pour Joseph Guillot fait de Simon-Antoine Dalbert du 22 octobre 1791, Mollot notaire, prix 3600 livres, ayant donné 600 livres lors de l’acte, resté devoir 3000 livres ;
- quittance pour Ambroise Plaisance passée par Simon-Antoine Dalbert du 1er juin 1791, Mollot notaire, de 1000 livres ;
- cession et transport en faveur d’Ambroise Plaisance, passée par Simon-Antoine Dalbert du 1er février 1791, Mollot notaire, prix 1500 livres ;
- promesse relevatoire en faveur de Simon-Antoine Dalbert faite par François feu Sylvestre Grollier, du 17 avril 1791, Mollot notaire, de 200 livres ;
- acquis pour Simon-Antoine Dalbert fait de Claude Salomon du 11 mai 1791, Mollot notaire, prix 5000 livres ;
- acquis pour Ambroise Plaisance de Chamoux passé par Simon-Antoine Dalbert du 23 novembre 1789, Mollot notaire, prix 400 livres ;
- acquis pour André Maillet de Chamoux passé par Simon-Antoine Dalbert d’une pièce de terre pour le prix de 2400 livres du 30 septembre 1791, Mollot notaire ;
- acquis pour Ambroise Plaisance de Chamoux, passé par Simon-Antoine Dalbert, prix 2350 livres du 1er octobre 1791, Mollot notaire.
Ce qu’il y a de plus intéressant : la plus grosse partie desdits capitaux restant dus.
L’on a ensuite procédé à l’inventaire des biens qui consistent en :
- une pièce de bois lieudit à la Chaumaz, sous le n° de la mappe 386, contenant 15 journaux 212 toises 1 pied ;
- jardin à Chamoux sous le numéro 1522 contenant 243 toises 1 pied ;
- maison , cour et placeage du château sous le numéro de la mappe 1524 contenant 2 journaux 123 toises ;
- jardin sous le numéro de la mappe 1525 contenant 114 toises 6 pieds ;
- place dans le clos du château sous le numéro de la mappe 1526, contenant 50 toises 6 pieds ;
- maison ruinée au-dessous du numéro 1527 contenant 52 toises ;
- teppes à Chamoux sous ne numéro de la mappe 1528 contenant 49 toises 7 pieds ;
- jardin audit sous le numéro 1529 contenant 253 toises 1 pied ;
- jardin à Chamoux sous le numéro de la mappe 1530 contenant 259 toises 1 pied ;
- [cervaz ?] audit lieu sous le numéro 1531 contenant 381 toises 5 pieds ;
- pré audit, sous le numéro de la mappe 1532 contenant 180 toises 7 pieds ;
- jardin audit lieu sous le numéro de la mappe 1533 contenant 197 toises 2 pieds ;
- pré audit, sous le numéro de la mappe 1534 contenant 3 journaux 350 toises 3 pieds ;
- pré audit lieu sous le numéro de la mappe 1535 contenant 3 journaux 140 toises 2 pieds ;
- vigne audit sous le numéro de la mappe 1536 contenant 2 journaux 267 toises 3 pieds ;
- teppe audit, sous ne numéro de la mappe 1537 contenant 5 journaux 353 toises 1 pied ;
- pré audit, sous le numéro de la mappe 1538, contenant 8 journaux 69 toises 6 pieds ;
- pré audit, sous le numéro de la mappe 1539, contenant 193 toises 3 pieds ;
- champ audit, sous le numéro de la mappe 1540, contenant 2 journaux 145 toises 3 pieds ;
- champ audit, sous le numéro de la mappe 1541, contenant 46 jounraux, 248 toises 2 pieds ;
- vigne au Clos du Parc sous le n° de la mappe 1540 ½ contenant 1 journal 69 toises et 6 pieds;
- pâturage au Parc sous le numéro de la mappe 1542, contenant 2 journaux 102 toises 7 pieds ;
- pâturage audit sous le numéro de la mappe 1543, contenant 2 journaux 56 toises ;
- champ audit sous le numéro de la mappe 1544, contentant 1 journal 221 toises 6 pieds ;
- teppe audit, sous le numéro de la mappe 1545, contenant 6 journaux 330 toises ;
- bois audit, sous le numéro de la mappe 1546, contenant 3 journaux 28 toises 6 pieds ;
- pâturage audit, sous le numéro de la mappe 1547, contenant 5 journaux 281 toises ;
- (sic) 1552 de pré-marais au Paquier contenant 21 jurnaux 279 toises 1 pied ;
- 1557, jardin à la Servaz contenant 211 toises 3 pieds ;
- pièce de pâturage au lieudit sous le n° de la mappe 1558 contenant 1 journal 30 toises 1 pied ;
- une pièce de pâturage au Pré carré, sous le numéro de la mappe 1559, contenant 13 jurnaux 345 toises 5 pieds ;
- une pièce de pâturage audit lieu sous le numéro de la mappe 1562, contenant 2 journaux 87 toises ;
- une pièce de blachère au Grand Mas sous le numéro de la mappe 1573, contenant 37 journaux 57 toises 2 pieds ;
- une pièce de pré à Bellavarde sous le numéro de la mappe 1564 contenant 30 journaux 378 toises 1 pied ;
- une pièce de pâturage au Pré di Bois sous le numéro de la mappe 1565 contenant 2 journaux 35 toises ;
une pièce de pré-marais audit lieu sous le numéro de la mappe 1566, contenant 18 journaux 269 toises 4 pieds ;
- une pièce de pré-marais audit lieu sous le numéro de la mappe 1569, contenant 24 journaux 383 toises 6 pieds ;
- une pièce de pré blachère à Pré Courbeau sous le numéro de la mappe 1572, contenant 14 journaux 31 toises 1 pied ;
- une pièce de bois et broussailles sur Chamoux sous le numéro de la mappe 2186 contenant 19 journaux 97 toises 2 pieds.
Qu’est tout ce que nous avons trouvé sur la commune de Chamoux.
De plus, sur la commune de Montendry, une pièce de bois sous le numéro de la mappe d’icelle 2868, contenant 124 journaux 304 toises 2 pieds.
Et j’aurais en conséquence chargé ledit Bertholet des titres ci-devant inventoriés.
Et pour le surplus que l’on n’a pas reconnu de grande utilité, ils ont été mis dans une caisse avec une couverte en coulisse ; à l’extrémité de laquelle coulisse j’y ai mis une bande de papier pour qu’il empêche s’ouvrir ; aux deux extrémités de laquelle j’y ai mis mon sceau sur cire rouge, ayant un chiffre comme est dit ci-devant.
Et le surplus dans un grand coffre sous serrure auquel j’ai aussi mis une bande de papier attachée au couvert, et dans le dessous, aux deux extrémités de laquelle bande j’y ai mis de même mon sceau sur cire rouge, où il y a l’empreinte d’une S et d’une M entrelacées, et j’aurais exhorté et chargé ledit Bertholet en vertu de ma dite commission de tous lesdits sceaux, et de tout ce qui concerne ledit mobilier.
De quoi acte.
Et le tout fait et prononcé audit lieu, et le 1er nivôse an 6 de la République française, en présence desdits Bertholet, Deplanes, Genin ; et encore des citoyens Pierre-Louis Falquet, natif de Turin, et de Antoine Petit natif de cette commune, où ils habitent tout deux, témoins requis, ce dernier m’ayant déclaré être illétéré.
P. Berthollet Jean Genin
J . Déplante
Marque + d’Antoine Petit Falquet
La seconde portion du présent inventaire contenant 39 pages et demi. En donnant acte audit Jean Genin, expert de 6 jours de vacation, et à chacun des gardiateurs et de l’agent municipal de douze jours.
Simon Mollot
Enregistré à La Rochette le 21 nivôse an 6 de la Répube fe, reçu onze francs.
Boitteur
av. 2020 - Recherche et transcription A.Dh.
Lexique
* ne varietur : Sans possibilité de changement, point par point
* patrocines : on trouve « patrociner : plaider (longuement) ; peu satisfaisant ici. CNRTL propose « Défense, secours » qui paraît plus adéquat.
* solvit : du latin « il a payé »
Source : AD073, cote 6E 11842 (Minutes Mollot an 6 F° 47, et suivants)
Comment les familles nobles ont-elles pu, souvent récupérer leurs biens après la Révolution?
Plusieurs réponses nous sont données par les familles locales:
1- toutes les familles n'ont pas émigré, ou du moins, tous les membres de la famille n'ont pas passé la frontière: dans ce cas, les biens réputés "nationaux", étaient mis sous séquestre, et acsensés (loués) mais pas vendus : ils restaient donc "récupérables".
2- même émigrés, de nombreux nobles avaient confié leurs propriétés à des hommes de confiance restés sur place qui géraient les biens, les tenaient informés, et agissaient éventuellement en leur nom pour défendre leurs intérêts: même éloignés, les anciens possédants ne renonçaient pas à leurs droits, quite à se déchirer entre eux parfois.
Arrêtés de l’Administration municipale du canton de Chamoux, ans 6 à 8 (entre 9-11-1797 et 11-10-1799)
- Folio 21
L’an six de la République française une indivisible et le 23 brumaire,
l’administration municipale du canton de Chamoux etc
L’administration, oui le susdit commissaire arrête de participer au département,
• que Joseph Dalbert ci-devant noble est décédé le 19* du courant sur le soir, `
• qu’il n’a laissé que Jean-François Dalbert son fils absent de la République,
• que l’administration [connaisse] de plus près à sa succession
• que le citoyen Joseph Guilliot faisant fonction de Juge de paix … le canton a mis les scellés dans la maison délaissée par ledit Dalbert, qui est fermée à clef, et à qui il a mis un gardiateur pour que les scellés et rien ne s’égare.
Et cette administration demande que le département dise quel chemin cette administration doit prendre en pareil cas ; et si le commissaire provisoire doit requérir la levée des scellés apposés par le juge de paix, et que l’inventaire dudit Dalbert soit fait ; ou si elle doit attendre avant que de mettre tout le délaissé dudit Dalbert sous la main de la nation ; que les parents du défunt Dalbert agissent judiciellement, et qu’il est notoire que le dit Jean-François fils dudit feu Joseph Dalbert est absent de la République dès environ10 ans.
Il revient encore à cette administration que le citoyen Graffion dont les biens ne sont pas séquestrés a encore droit dans ladite hoirie en vertu de la loi du 17 nivôse an 2, comme ayant épousé une fille dudit Joseph Dalbert ; ceci lui est observé par Pierre Berthollet, ci-devant mandataire dudit Joseph Dalbert, et ce dernier demande un délai de six décades pour instruire ledit Graffion et les autres prétendant droit en l’hoirie dudit feu Joseph Dalbert, vu que les affaires étant sous le scellé, rien ne risque de s’égarer. Ladite administration, ouï le susdit commissaire, est d’avis que ledit délai requis par ledit Berthollet en sa dite qualité lui soit accordé, vu les motifs qu’il allègue, en tant que le département y consentira.
Et la séance a été renvoyée au 30 du courant.
19 brumaire an 6 = 9 novembre 1797
- F°23
Séance du 14 frimaire an 6 de la République française une et indivisible
Administration municipale du canton de Chamoux
Il a été fait lecture de l’arrêté de l'administration centrale du département du Mont-Blanc du trois du courant, concernant le séquestre à mettre sur les biens délaissés par feu Joseph Dalbert, vu que Jean-François Dalbert son fils est absent de la République et au service du roi sarde.
L’administration ouï le susdit commissaire arrête que pour satisfaire audit arrêté, elle met dès ce jour les biens délaissés par ledit feu Joseph Dalbert sous le séquestre ; et elle nomme pour commissaire aux fins de faire procéder à l’inventaire estimatif du mobilier délaissé par ledit feu Joseph Dalbert, le citoyen Joseph Valliend qui fera procéder audit inventaire par le notaire Simon Mollot en l’assistance de l’agent municipal de Chamoux ; elle nomme en outre pour gardiateur du mobilier délaissé par ledit feu Joseph Dalbert le citoyen Pierre Berthollet reconnu notoirement, et sous le gage que cette administration se réserve de fi…….
F°…
Séance de l’administration municipale du canton de Chamoux
du 13 germinal an six de la République française une et indivisible
Le citoyen Boiteux Receveur des domaines nationaux à la Rochette paraît à la séance et dit que c’est aujourd’hui que cette administration va en son assistance faire procéder à l’ascensement des biens délaissés par le citoyen Joseph Dalbert, qui sont passés sous la main de la nation, et situés rière ce canton ; il demande que l’administration délibère si les biens doivent être ascensés en gros ou en détail, et de quel côté la nation peut avoir plus grand profit, soit pour la conservation des biens, soit pour augmentation de cense ; la matière est mise en délibération ; le commissaire du directoire exécutif est ouï et l’administration, considérant que les biens délaissés par ledit Joseph Dalbert étant la plus grosse partie en champs et prés, de la contenance d’environ 300 journaux, et tout d’une pièce, que les champs s’ascensant en détail, et les prés aussi, seraient dans le cas de dépérir, vu que sans engrais la terre se ruine; considérant que cette manière d’ascenser en détail serait aussi cause que les bâtiments ne s’ascenseraient pas, et demeureraient, aurait ainsi à la charge de la nation pour le regotoyement ; considérant enfin qu’il est pour ainsi dire impossible d’ascenser les biens en détail pour les raisons que les diverses [parcelles ?] soit divisions que l’on serait obligé de faire de si grandes pièces mettraient des entraves parmi les ascensataires et leur causeraient des disputes, à part que cette façon d’opérer exigerait un temps fort long qui causerait un retard pour la culture et ensemencement des fonds qui sont [partout], ce qui nuirait par conséquent aux intérêts de la nation,
Arrête par tous ces motifs que les biens délaissés par ledit feu Joseph Dalbert seront misés en gros, et ascensés ainsi à celui qui fera meilleure condition.
Conclusion : des arguments nombreux et imparables... pour favoriser un loueur très aisé !
F° 23-24
Séance de l’administration municipale du canton de Chamoux
du 14 frimaire an six de la République française une et indivisible
L’an six de la République française une et indivisible et le 14 frimaire à Chamoux l’administration municipale du canton de Chamoux étant assemblée dans le lieu ordinaire de ses séances ;
Présents les citoyens Louis Falquet président, Jean Tardy agent municipal de Châteauneuf, Pierre Berthollet agent municipal de Chamoux, Antoine Christin agent municipal du Bettonnet, Heustache Descollaz juin mais c’est pas de Villard-Sallet, et François Goddet adjoint municipal de Villard-Léger
Joseph Deplantes faisant fonction et excusant le commissaire du Directoire exécutif près cette administration.
Il a été fait lecture de l’arrêté de l’administration centrale du département du Mont-Blanc du 3 du courant, concernant le séquestre à mettre sur les biens délaissés par feu Joseph Dalbert,
- vu que Jean-François d’Albert son fils était absent de la République et au service du Roi sarde,
- l’administration, oui le susdit commissaire, arrête que pour satisfaire audit arrêté, elle met ce jour les Biens délaissés par le surdit feu Joseph Dalbert sous le séquestre.
- et elle nomme pour […] aux fins de faire procéder à l’inventaire estimatif du mobilier délaissé par ledit feu Joseph Dalbert, le citoyen Joseph Valliend qui fera procéder audit inventaire par le notaire Simon Mollot en l’assistance de l’agent municipal de Chamoux ; elle nomme en outre pour gardiateur du mobilier délaissé par ledit feu Joseph Dalbert le citoyen Pierre Berthollet reconnu notoirement solvable, et sous le gage que cette administration se réserve de fixer.
F° 29
Séance de l’administration municipale du canton de Chamoux
du 19 nivôse an 6 de la République française une et indivisible
L’an six de la République française une et indivisible et le 19 nivôse à Chamoux l’administration municipale du canton de Chamoux étant assemblée dans le lieu ordinaire de ses séances ;
Présents les citoyens Pierre-Louis Falquet président, Joseph Deplantes agent municipal de Chamoux, Augustin Pépin adjoint municipal de Châteauneuf , Antoine Savey adjoint municipal d’Hauteville, Antoine Christin agent municipal du Bettonnet, Joseph Plaisance agent municipal de Montendry.
Il a été fait lecture d’une lettre adressée à cette administration par le citoyen Dominique Amphoux comme procureur de la citoyenne Julie Graffion ainsi que d’une pétition qu’il a présentée au nom d’icelle à l’administration centrale, et des pièces jointes, par laquelle pétition elle demande que l’administration centrale arrête, par les motifs qu’elle expose, que le séquestre apposé sur le délaissé de feu Joseph Dalbert ensuite de l’arrêté du département du 3 frimaire dernier sera levé, et que la pétitionnaire soit mise en possession du tout à la charge de donner bonne et suffisante caution par devant l’administration municipale du canton de Chamoux où est décédé ledit Joseph Dalbert, pour la portion de ladite succession qui pourrait revenir tant à son dit frère qu’audit Jean-François Dalbert son oncle, ou à qui de droit et autrement ainsi qu’il [est] plus amplement expliqué par ladite de pétition, en marge de laquelle pétition est un arrêté de l’administration centrale qui renvoie à l’administration municipale de Chamoux pour donner des renseignements et son avis motivé ; icelui en date du 13 nivôse dernière, signé par le citoyen Dufrêne, administrateur.
L’administration municipale de Chamoux, vu toutes les pièces narrées en ladite pétition, et oui le commissaire du Directoire exécutif, déclare qu’elle ne peut rien trouver de contraire à l’exposé de ladite Julie Graffion, ni aux pièces y jointes.
Sauf qu’elle a laissé ignorer que le dit Joseph Dalbert avait encore avant son décès un fils au service du Roi de Sardaigne appelé Simon-Antoine, à qui les biens appartenaient par donation, et qui est mort suivant le bruit public il y a quelques années ; que conséquemment, pour que ladite Julie Graffion fût en règle, et fondée dans sa demande, il paraîtrait qu’elle devrait encore justifier du décès d’icelui.
Quant au surplus, l’administration observe que l’inventaire dudit Dalbert étant achevé, et dans tous les cas ayant été nécessaire, elle invite l’administration centrale d’en faire payer les droits ainsi que ceux des experts gardiateurs et agents municipaux qui ont assisté à icelui.
Elle observe en outre que les biens de ladite hoirie ayant été ascensés en très petits détails, il y a quantité de pièces à ascenser actuellement, qu’il serait pressant de procéder auxdits ascensements au plus tôt pour les semailles de germinal prochain.
Ainsi, la petite-fille de Joseph d'Albert tente de sauver son héritage, en arrangeant un peu la vérité ! est-elle déjà héritière de sa mère, première ayant-droit ? Elle ne parle pas de ses parents. (Marie-Marguerite d'Albert est décédée avant 1811; François Graffion meurt en février 1816)
On constate que finalement, l'idéal républicain n'a pas été piétiné : les biens de Joseph Dalbert sont ascensés en petites parcelles... trop petites pour une bonne exploitation ?
F°…
Séance de l’administration municipale du canton de Chamoux
du 12 prairial an 6 de la République française une et indivisible
L’an six de la République française une et indivisible et le 12 prairial à Chamoux l’administration municipale du canton de Chamoux étant assemblée dans le lieu ordinaire de ses séances ;
(…)
Sur la demande du citoyen Jacques Blanc Juge de paix du canton de Chamoux concernant d’avoir une maison de sûreté dans ce canton et de lui faire préparer une salle dans la maison commune pour y entendre les prévenus, le tout d’après la lettre du ministre de la Justice du 23 floréal dernier n° 909 dont il a donné lecture.
Et sur les observations du commissaire près cette administration qu’il n’y a aucune maison d’arrêt dans ce canton, l’administration arrête que le citoyen Pierre Berthollet, fermier des Biens venant du ci-devant Dalbert, appartenant à la nation, est invité à fournir dans le ci-devant château de Chamoux la salle d’arrêt et une chambre […] pour faire garder à vue les prévenus ; et c’est dès ce jour, sous le loyer de 30 [sous ?] par année, sa et c’est en tant que le présent sera approuvé par le département, à qui cette administration fait part qu’il n’y a que le susdit ci-devant Château propre à fournir semblable logement.
Arrêtés de l’administration municipale du canton de Chamoux, an 7 - F° 183
Séance du 24 nivose an 7 de la République française une et indble
L’administration municipale du canton de Chamoux étant assemblée dans le lieu ordinaire de ses séances,
- vu la pétition présentée à l’administration centrale du département du Mont-Blanc par Jean-François Dalbert originaire de Chamoux habitant en Piémont, tendant à avoir un certificat qu’il n’est pas porté sur aucune liste d’émigré ni de déporté,
- vu le renvoi de l’administration centrale du 23 du courant à l’administration municipale de Chamoux pour donner des renseignements, et son avis,
- l’administration après avoir oui le commissaire du Directoire exécutif, arrête de déclarer que Jean-François Dalbert est entré dans le régiment de Savoie du roi de Sardaigne dès plus de 20 ans, qu’il est resté constamment dans le même corps, sans interruption dès lors, qu’il n’a jamais été porté sur aucune liste d’émigré ou de déporté, qu’elle n’a jamais ouï dire qu’il ait rien fait de contre-révolutionnaire, ni contraire aux lois, qu’elle est en conséquence d’avis, si aucune loi n’obste, que le certificat par lui demandé lui soit accordé.
Ainsi arrêté à Chamoux les dits jour et an.
Raisonnement très tolérant : cet homme fait son métier loyalement depuis 20 ans, il n'a pas fui devant la Révolution, il n'est donc pas suspect. Le ton se durcira !
(selon l'indispensable site CNRTL : Obster qqc.= "Faire obstacle à qqc.")
F° 245-246
Séance de l’administration municipale du canton de Chamoux
du 19 Thermidor an 7 de la République française une et indivisible,
Vu la pétition présentée par le citoyen Pierre Berthollet, fermier du domaine national de l’émigré Simon-Antoine Dalbert au sujet de l’inondation des prés dépendant desdits biens, arrivé les 10, 11 et 12 du courant par le de débordement de la rivière du Gellon, arrête, ouï le commissaire du Directoire exécutif de [certifier] que l’exposé dans ladite pétition est vrai, et elle est d’avis que le Juge de Paix de ce canton soit commis pour procéder à sommaire appris sur le contenu de ladite pétition ; il y procédera en l’assistance du Receveur des domaines à la Rochette, soit d’un préposé de sa part ; le présent sera transmis au département pour son approbation.
(…)
Vu la pétition des citoyens Joseph Guilliot et François Nayroud de Chamoux tendant à obtenir mandat de la somme de 56 Fr. sur les revenus de l’émigré Dalbert, vu l’avis du receveur des domaines à la Rochette en date du trois du courant, l’administration, ouï le commissaire du directoire exécutif, arrête de certifier que le dit François Nayroud a vaqué 25 jours pour la gardiative des effets dépendant des biens dudit Dalbert, ainsi qu’en résulte des procès-verbaux des 20 brumaire et 15 frimaire an 6, fait par le premier assesseur du Juge de Paix du canton de Chamoux : elle est d’avis qu’il soit payé audit Nayroud la somme de 50 Fr. qu’il déclare pour la susdite gardiative ; elle est aussi d’avis qu’il soit payé 6 Francs audit Guilliot, qu’il réclame.
F° 252
Séance de l’administration municipale du canton de Chamoux
du 29 thermidor an 7 de la République française une indivisible
Il a été fait lecture du procès-verbal de la dernière séance ; il a été adopté en son entier.
Ensuite a paru à la séance le citoyen Pierre Bertholet fermier des domaines nationaux de l’émigré Simon-Antoine Dalbert rière Chamoux qui exhibe à cette administration l’arrêté qu’elle a pris le 19 du courant relatif à la pétition qu’il a présentée pour un dégrèvement qu’il a droit de prétendre pour les inondations qui ont détérioré les foins des prés qu'il tient à ferme, provenant du dit émigré, [en tant] duquel arrêté ; en l’arrêté de l’administration centrale du 22 Thermidor portant renvoi au directeur de la régie pour donner son avis, ensuite l’avis du directeur de la régie dudit jour portant renvoi au receveur du domaine national pour donner son avis et au besoin faire procéder par expert à visite des lieux et déterminer par calcul la diminution à donner à la cense promise par le réclamant ;
Vu l’avis du citoyen Boiteux, receveur du domaine à la Rochette par lequel il a nommé le citoyen Perret pour [l'excuser] audit rapport et nommer des experts à son nom; et ensuite eu égard à l’absence du citoyen Perret, il a nommé le citoyen Salomon de Chamoux pour le remplacer.
Le dit Bertholet demande l’exécution de tous ses objets ;
- … en conséquence le citoyen Claude Salomon commis par ledit citoyen Boiteux nomme pour expert de la part de la régie le citoyen Nicolas Bugnon.
- le dit Bertholet nomme de son côté le citoyen Claude Pavillet dudit Chamoux,
- lesquels s’étant de suite tous transportés sur les terrains en prés provenus de l’émigré Dalbert, tant sur le mas du pré du bœuf petit et grand Bellavarde,
- ils ont reparu à la séance toujours en l’assistance du citoyen Claude Salomon ; et après quoi, ils ont fait leur rapport comme suit :
"Nous, Nicolas Bugnon et Claude Pavillet tous habitants de Chamoux, nous disons et rapportons unanimement que nous Dalbert situés rière Chamoux, tant au mas du Pré du bœuf qu’à ceux du Petit et Grand Bellavarde, nous avons parcouru le dit pré en l’assistance dudit citoyen Salomon ; nous avons vu que le Gellon y a déposé dans l’étendue des prés un limon gras et épais, et a couché la plus grande partie de l’herbe, de sorte qu’elle ne pourra être coupée ; l’autre partie étant garnie de limon gluant attaché à l’herbe solidement, il est impossible que les bestiaux puisse manger du dit foin ; mais cependant cette herbe une fois coupée, quoique difficile à sécher, pourra cependant servir encore pour litière.
Nous avons observé que les 34 seytives du Pré du bœuf, les 20 seytives du petit Bellavarde et 16 seytives du grand Bellavarde ont été endommagés ; nous savons qu’il y a cette contenance parce que toute les seytivées sont marquées et distinguées ; nous pensons que le fermier souffre au moins 11 Fr. par seytive de perte par ce qu’il … à commune 25 Fr. de cense, il n’en tirerait pas 14 cette année ; nous jugeons que pour l’année prochaine ce dépôt en limon ne peut pas porter grand préjudice."
L’administration municipale arrête en conséquence que ledit rapport sera envoyé à l’administration centrale pour être arbitré ainsi qu’il écherra, et qu’elle est du même avis que le présent.
Arrêtés de l’administration municipale du canton de Chamoux, an 8 - F° 270-274
Séance de l’administration municipale du canton de Chamoux
19 vendémiaire an 8 de la République française une indivisible
(…)
Le secrétaire donne lecture de la pétition présentée à cette administration ce jourd’hui ples nommés, soit de la part de Julie et Joseph Graffion, dont la teneur suit :
"À l’administration municipale du canton de Chamoux, Julie et Joseph Graffion frère et sœur; et sont représentés par le citoyen Dominique Amphoux, leur fondé de mandat des 4 nivôse an 6, et 7 décembre 1797 V.S.*
L’un d’eux [habitant au] lieu de Thonon et l’autre de Turin, présentent le contrat dotal de Marie-Marguerite Dalbert leur mère avec François Graffion du 15 décembre 1772, Ladouz notaire, en vertu duquel ils sont créanciers de feu Joseph Dalbert leur aïeul paternel de la somme de 6000 livres de Piémont**
- pour le payement de laquelle, ainsi que pour faire déclarer nulle la donation faite par ledit Dalbert à Simon Dalbert son fils le 28 février 1791 ils sont en instance au tribunal civil du département du Mont-Blanc ;
-cependant pour que rien ne leur [obste] et en tant que [nonobstant] la susdite instance, on p[ourvoit] pour raison de la susdite somme leur opposer ce qu’on ne … pas de la Loi du 16 thermidor dernier: ils déclarent qu’ils affirment leur créance susdite sincère et véritable afin que, le cas échéant, ils puissent en être payés en valeur réelle de la manière prescrite par l’article 11 de ladite de loi. De quoi ils requièrent acte."
Signé à l’original Dominique Amphoux
L’administration, ouï l'excusant le commissaire de directeur exécutif, a accordé acte audits Julie et Joseph Graffion, soit audit citoyen Dominique Amphoux en sa dite qualité de tout le contenu de la susdite pétition.
On voit ici que Simon-Antoine Dalbert avait obtenu une donation de son vieux père : sa réputation de fils prodigue n'est pas bonne, et son frère Jean-François se plaignait qu'il le ruinait.
* V.S. : vieux style
** écrit à la savoyarde : Pédimont
mars 2020 - Recherche et transcription ADh
Source : tous ces documents proviennent de la série "Révolution française" : AD073 cote L 1966
La distribution des fiefs est complexe, ils ne recouvrent pas les paroisses, et ils évoluent (les fiefs changent de mains, sont parfois divisés…)
La collecte concernant la paroisse de Chamoux reste largement à faire.
* * *
Montranger
Montarenger - Rente féodale
1699, 5 juin
De la Roche, noble Seigneur Jean Gabriel en qualité de procureur de noble François de la Roche son Oncle -
Reconnait tenir en fief noble de S.A.R. Victor Amé Second
En suivant la précédente reconnaissance du 6 avril 1416 par noble Balthazar à feu noble Jacques Manuel et Claude à feu Gaspard Manuel, es mains de Jean Dattignat et de Cortenove -
Une rente féodale appelée deu Montarenger, Bourgneuf, Berres et hameaux -
Sous charge d'hommage Liège et de 20L 9d de plait à la mort du tenancier, savoir 10L 9d deniers viennois et 10L forts et 9 deniers forts.
Grinjon n°7 fol 516, arch. du château de Chambéry
1416, 6 avril
Reconnaissance de noble Balthazard Manuel fils de Jacques Manuel, et Claude fils de Gaspard -
Reconnaissent tenir deu Prince Amédée de Savoie en fief, soit emphitzöse
Une rente rière Villard Léger.
Mandement de la Rochette, Grosse de Jean de Tigne, fol° 184 … 82, archives de Chambéry (n'a pas été consignée)
AD073, cote SA 9, vue 61:
Sommaire général des titres de fiefs de la Province de Savoie Propre, Rentes féodales ou fiefs sans Juridiction, 1781
L'Église Saint-Martin et son Prieuré, les Chapelles
L'histoire de Saint-Martin de Chamoux commence peu après l'an mil. Mais en 1000 ans, elle a connu de gros remaniements, et divers "propriétaires". Cela commence avec les abbés de St-Rambert en Bugey: de nombreuses paroisses de Savoie ont été dotées d'un prieuré, au temps de la reprise en mains des brebis un peu égarées après l'an mil. Et Chamoux a eu son prieuré…
A.Dh.
Sommaire
Les débuts du christianisme en Savoie
Les Sarrazins en Savoie.
Fondation du tissu ecclésiastique en Savoie
Les diocèses ont été créés par l'empereur romain Dioclétien (284 - 305), pour soutenir le pouvoir impérial. Les premiers évêques (episcopus en latin) étaient des fonctionnaires romains chargés des affaires fiscales, civiles et militaires. En 380 l'empereur Théodose promulgue l'édit de Thessalonique : le christianisme devient la religion officielle de l'empire, et les évêques au nom de la loi, veilleront aussi à la christianisation de la population. C'est le début du pouvoir religieux des évêques. Ces derniers, couronnés avec une couronne de roi le jour de leur intronisation, avaient sur leur diocèse, État dans l'État, les pouvoirs d'un roi : lever une armée, construire des fortifications, prélever des impôts ecclésiastiques et des impôts civils… À la fin du Moyen-Âge, les évêques ont peu à peu perdu leur pouvoir civil.2
La fondation de l’abbaye de Saint-Rambert en Bugey, est une preuve de l’évangélisation de la région dès le Vème siècle
Puis vient le temps des invasions Sarrazines… La présence de ces derniers est attestée, au moins au niveau de la légende, par divers toponymes mauriennais : Pas-des-Sarrazins, Fort-Sarrazin…
On sait aussi que les Sarrazins ont pénétré loin dans les vallées, et beaucoup détruit au cours de leurs rapines, désorganisant gravement les structures administratives en place. Un exemple : la puissante abbaye de la Novalèse, fondée en Piémont en 726 au pied du Mont-Cenis, et qui contrôlait de nombreux établissements religieux en Maurienne, est incendiée en 906 par des bandes sarrazines.3
Aux Xe-XIe siècles, les monastères sont encore assez rares. Fondés par des rois, puis des comtes, ils dépendent le plus souvent d’abbayes prestigieuses, Cluny ou Saint-Michel de la Cluse. Puis l'Église se reprend.
Dans la seconde moitié du XIe siècle, on constate une première vague de nouvelles fondations avec l’apparition d’ordres monastiques nouveaux : Cisterciens, Chartreux (la Grande Chartreuse fut fondée en 1084), chanoines Prémontrés. Ce sont maintenant les grands seigneurs régionaux qui fondent eux aussi, des monastères : les Allinges à Aulps, les Féternes à Abondance, les Faucigny à Chamonix, les Chevron à Tamié.
Dès le milieu du XIIe siècle, seconde vague de fondations : les seigneurs et chevaliers locaux reproduisent au niveau religieux la tendance générale à la localisation des centres du pouvoir.4
C'est le temps de la fondation d'une multitude de prieurés en Savoie.
L'histoire du Prieuré clunisien San Pietro in Lamosa de Provaglio d'Iseo (Brescia-Lombardia) éclaire bien la fonction de ces sanctuaires : en 1083, deux seigneurs donnent à Cluny une petite église édifiée près du Lac d’Iseo, entre la Plaine du Po et les Préalpes. Cette église est rapidement transformée en prieuré clunisien, qui subsistera jusqu’au 1536, date à laquelle son église deviendra paroissiale.
Cette présence clunisienne de quatre siècles permet au prieuré, de dimensions modestes, de jouer un rôle important dans la région : christianiser le territoire, porter assistance aux pauvres, offrir l’hospitalité aux voyageurs, en particulier aux marchands qui allaient de la ville (Brescia) au grand marché du Lac d’Iseo, mais aussi aux bergers qui menaient leurs troupeaux de la plaine aux pâturages préalpins.5
Au XIe siècle, par la réforme, dite grégorienne, l’Eglise se donne une structure hiérarchique où le Pape domine l’ensemble des évêques. L’Eglise pontificale assume dès lors un rôle politique autonome.
Sur le terrain, c’en est fini de la main-mise directe des grands sur leurs monastères. Les lignages de seigneurs ne peuvent plus placer leurs membres à la tête de leur fondation à leur guise.
Le Pape va aussi peser sur l’élection des évêques. Jusqu’alors, ces derniers avaient été nommés d’abord par les rois, puis par leurs entourages ecclésiastiques locaux réunis en chapitre de chanoines : le chapitre de la cathédrale. Le résultat était presque toujours la nomination d’évêques d’origine locale ou régionale très liés aux élites aristocratiques d’où ils provenaient.
À partir du XIIe siècle, le seigneur, le comte ou le prince, ne peut plus considérer les évêques et leurs chapitres comme des relais "naturels" de ses stratégies politiques… et religieuses. Ces évêques peuvent devenir les concurrents des seigneurs, sur tous les plans.4
2012 - Recherche et transcription A.Dh.
Sources
1- définition : http://france-romane.com
2- d'après : http://forums.taleworlds.com
3- http://www.abbazianovalesa.org/origini.htm
4- d'après : www.sabaudia.org/v2/dossiers/savoie1032-1536/public3.php
5- http://www.sitesclunisiens.org/
sommaire
L'abbaye de Saint-Rambert en Bugey
Fondation : avant 1191
15e siècle : « la grande catastrophe »
Nourritures célestes… et terrestres : des soucis très terre-à-terre
XVIe siècle. La Contre-Réforme
XVIIe et XVIIIe siècle : encore des questions très matérielles… et des procès
Mais l'église aussi se dégrade… Le temps des reconstructions
Déliquescence d'un Prieuré
Fin du Prieuré. La Révolution à Chamoux
Pour raconter l’histoire du Prieuré de Chamoux, il nous faut faire un détour par le Bugey, et l’abbaye St-Rambert en Bugey, dont Chamoux dépendait !
Fondée au Ve siècle, l'abbaye de Saint-Rambert, venait d'être restaurée par l'archevêque Leydrade vers l'an 807 : elle comptait alors 50 moines. En 910, l'abbaye, relevait de la juridiction de Lyon. Elle est soumise à celle de Cluny en 1138, par le pape Innocent II, mais la bulle n'eut probablement pas d'effet, car, depuis cette époque jusqu'à sa sécularisation, l’abbaye fut toujours considérée comme relevant directement du Saint-Siège.
Les privilèges de l’abbaye nous sont connus grâce à une traduction française, dressée au XVIIe siècle : dans une « bulle » de 1191, le pape Célestin III confirme tous les privilèges de l’abbaye et cite tous les lieux de sa juridiction, qui sont :
le bourg de Saint-Rambert, l’église de Chamoux, l’église Saint-Michel de Montendry, l’église Saint-Pierre de Villarléger, I’église de Villarsalé, l’église Saint-Julien de Montmajeur, l’église Sainte Marie de Granière, l’église Saint-Pierre de Sanciac, l’église Saint-Pierre d’Apremont, l’église de Saint Bardeau, l’église de Musiac, l’église Sainte-Marie de Lucs, l’église Sainte-Marie de la Porte, l’église de L’Huis, l’église de Saint-Didier, l’église de Campanieu, l’église de Saint-Pierre de Bénonces, l’église Saint-André de Tenay, l’église Saint-Maurice d’Argis, l’église Saint-Martin d’Evosges, l’église Saint-Laurent d’Oncieu, I’église Saint-Pierre d’Arandas, I’église Saint-Michel de la Roche, I’église Saint-Maurice de Conzieu, I’église Saint-Hilaire de Torcieu, l’église Saint-Martin de Cleyzieu, l’église Saint-Martin de Vaux, I’église Saint-Maurice d’Ambutrix, l’église Saint-Maurice de Mergie, l’église Saint-André de Reigneux, l’église Saint-Pierre de Villieu, l’église Sainte-Marie l’hospitalière, la chapelle Sainte-Marie-Madeleine de Loyes, l’église du bourg Saint-Christophe, l’église Saint-Vincent de Faramans, l’église de Saint-Martin de Songieu.
Vaste domaine !
A la suite de la traduction de cette bulle se trouve la traduction d’une autre bulle du pape Paul V, donnée à Rome l’an 1538, le 10 des calendes de janvier, qui est une nouvelle confirmation des privilèges et de la juridiction de l’abbaye de Saint-Rambert.
Le vallon de St-Rambert en Bugey
(près d'Ambérieu) aujourd'hui
Mais quel rapport entre le Bugey et la Combe de Savoie ? On peut au moins constater…
Parmi les plus anciens abbés connus, on note: Anthelme de Miolans d'Hurtière (1341-1361), Hugues de Mont-Mayeur (1361-1389). On remarque encore parmi leurs successeurs Urbain de Miolans, qui devint évêque de Valence et de Die : les grandes familles savoyardes plaçaient volontiers leurs rejetons à l'abbaye. Mais nous allons rencontrer bien d’autres héritiers de la Combe de Savoie à la tête de l’abbaye Saint-Rambert !
Et les Archives 6 racontent:
Une pièce nous informe d’une belle promotion pour un Prieur de Chamoux :
c’est l’annonce par les moines de Saint-Rambert, au frère Anthelme des Uretières [de Urteriis] prieur de Chamoux, de son élection à l’abbatiat, 16 janvier 1341. Notons donc que le Prieur de Chamoux était issu d’une vieille famille de la noblesse savoyarde, proche de Chamoux.
Vingt ans plus tard, cafouillage, avec l’Acte d’élection, comme abbé de Saint-Rambert, d’Hugues de Montmajeur, prieur de Saint Badulfe ; les religieux duquel prieuré ont donné leurs voix à la dite nomination faite en remplacement de l’abbé Jean de Miolans, 13 septembre 1361. Dans la même liasse, un Acte capitulaire confirme cette élection.
Or… c’était au pape de nommer l’abbé !
Le 7 février [1362], le pape entérine l’élection faite par les moines qui ignoraient ses droits ! Et une Bulle d’Innocent VI accorde ses provisions à Hugues de Montmajeur pour l’abbatiat de Saint-Rambert et le prieuré de Saint-Badulfe au diocèse de Grenoble.
Quelle fut la durée de l’abbatiat d’Hugues de Montmajeur ? En tous cas, un Claude de Montmajeur lui succède, et meurt en 1411 : le 3 novembre 1411, élection de frère Amblard du Bourg, prieur de Lhuis, comme abbé de Saint-Rambert, en remplacement de Claude de Montmajeur, décédé le 1er novembre.
L'abbaye, mise en commande au XVIe siècle, fut sécularisée en 1788. Son dernier abbé fut M. de Chantemerle, grand vicaire de Valence. Les prieurés qui en dépendaient étaient alors ceux de Lhuis, de Villiers, du Bourg-Saint-Christophe, d'Yenne, de Saint Badoulphe (Badolphe), de Méry, de Saint-André près Mions, de Saint-Martin-de-Chamou (Chamoux) et de Villars-Salet en Savoie.
En outre, un grand nombre de cures étaient « à la collation des religieux ».
Après l'abbé, l'ordre des dignitaires se composait du grand prieur, du chamarier, de l'aumônier, de l'infirmier, du sacristain, du chantre, du réfecturier, de l'ouvrier et du célerier. <
Mais une abbaye, c’est aussi un pouvoir seigneurial, des revenus financiers, des achats, des ventes, des tractations – en particulier avec le pouvoir des Comtes de Savoie. Et nous verrons que la vie de l'abbaye est aussi faite de disputes avec les églises de sa propre juridiction, qui vont jusqu'au procès !
Rentrons maintenant à Chamoux…
On l'a vu, dans une « bulle » de 1191, le pape Célestin III confirme tous les privilèges de l’abbaye de Saint-Rambert et cite les lieux de sa juridiction, dont l’église de Chamoux : celle-ci existe donc en 1191.
A l’occasion d’un procès pour savoir à qui revenaient les dîmes de la paroisse de la Chapelle, on trouve quelques noms, dans un acte du 12 janvier 1270 7 : le notaire, Guillaume de St-Pancrace ; les témoins : Guigues, moine du prieuré de Chamoux ; Anselme, curé d'Hermillon le clerc Emidon, de St-Jean, et Pierre de la Chambre.
Cela confirme l'existence d'un prieuré à Chamoux en 1270. Et la présence de moines, outre le prieur.
Éboulement, inondation du nant de Montendry : le cloître est détruit et l'église endommagée. La chose est certaine. Ce qui l'est moins, c'est la date de la catastrophe (voir la discussion à propose du château)
Les moines seront-ils maintenus lontgtemps dans des bâtiments très endommagés ?
Les évêques effectuent de temps en temps des visites paroissiales, destinées à connaître et inspecter les lieux de cultes et ceux qui les fréquentent.
• «Au mois de juin 1446, le seigneur cardinal de Varambon, évêque de Maurienne, Louis de la Pallud [mène] ses visites pastorales. [On] le trouve le 7 à La Rochette, La Croix et Villard-Sallet le 8 à Villard-Léger, Chamoux et St. Etienne d'Aiguebelle le 9 à St. Georges et St. Alban d'Hurtières le 11 à Fontcouverte et Villarembert ; le 13 à Albiez-le-Vieux le 20 à Aussois et Modane. »
Il est de nouveau à Chamoux où il meurt au château le 21 septembre en 1451.
«On ne sait comment le cardinal se trouvait alors au château de Chamoux ; peut-être fut-il frappé en cours de visites pastorales, ou était-il allé passer quelques jours avec le propriétaire de cette seigneurie, qu'il devait avoir beaucoup connu à la cour de Savoie. C'était Jean de Seyssel, seigneur de Barjac et de La Rochette, à qui Amédée VIII l'avait vendue et inféodée, avec ses dépendances rière les paroisses de Bettonet, Bourgneuf, Montendry et Montgilbert, par patentes du 16 août 1427. 8
La vie du Prieuré n'est pas faite que de prières : c'est un centre d'activités, on y fait des affaires, des échanges… et des procès. Beaucoup de procès !
• Le 5 juin 1486 « Echange passé entre le seigneur de Louis, comte de La Chambre et Messire Georges Maréchal abbé de Saint-Rambert, prieur de Chamouz, du 5 juin 1486, de certains prés » ; analyse plus ancienne : « Excambia inter illustr. dom. comitem Camere et priore Chamosii ».
Cet échange est fait à la demande de Louis de La Chambre, seigneur de Chamoux, qui veut faire une «serve» pour tenir des poissons près de sa maison de Chamoux.
Ratification de cet accord par le prieur claustral et Pierre d’Ecrivieux et les moines, 1er septembre 1486.9
Encore un abbé de Saint-Rambert, « prieur de Chamoux»! Le Prieuré endommage avait-il encore un Prieur sur place, ou les affaires étaient-elles gérées à distance ?
Nous trouvons ici Louis de la Chambre occupé à des tâches domestiques bien éloignées des forfaits dont certaines de ses biographies font état. Et… nous trouvons peut-être ici l'origine de l'ancien étang du Parc du Château ?
• On connaît encore un Traité entre Philibert Pasturel, religieux infirmier de Saint-Rambert, et les autres religieux, au sujet du prieuré de Chamoux en Maurienne, dont Pasturel, pendant 9 ans, aura à la fois toutes les charges et tous les revenus.
[anc. H 1065 – sans date ?]
Mais voici de nouveau l’abbé-prieur Maréchal : encore des négociations, des échanges ! 10
• 1504 - Echange entre l’abbé Georges Maréchal et les religieux de l’abbaye st-Rambert. L’abbé cède la dîme d’Evosges, tandis que les moines cèdent à l’abbé le tiers de la dîme de Lhuis et de Bénonces ainsi que les 28 florins que l’abbé leur devait à cause du prieuré de Chamoux et du doyenné de Rignieux-le-Franc, 15 janvier 1504.
(On va beaucoup reparler des dîmes de Chamoux ici !)
Mais il n’y avait pas que les rentrées de la dîme : il y avait aussi des frais !
• Bénéfice dont le chapitre [de Saint-Jean de Maurienne] avait le patronage:
- les cures de Valloires, d'Etable de St Sulpice. Du Thyl, de Montdenis, de Montsapey, de Moutricher, de Valmeimer, du Bettonet, de St-Alban-les-Villards, d'Albanne, de La Table d'Albiez-le-Jeune, de St-Martin-d'Arcq, de St-Martin-la-Porte et de St-Julien.
- De plus la cure et le prieuré d'Extravache, les prieurés d'Alton, et de Chamoux, de la Croix-d'Aiguebelle,. de la Corbière et de Montrond.
- Enfin l'hôpital de la Rochette et la chapelle de Bonne-Nouvelle : celle-ci avait été dotée par Rd. Antoine de Polliac, chanoine en 1529.
Tous les titulaires devaient payer au Chapitre 20 florins pour l'entretien des chappes, d'après un statut confirmé en 1471 et en 1521 par les deux cardinaux d'Estouteville et de Gorrevod.
Le prieuré d'Aiton devait au Chapitre une pension annuelle de 15 florins de Vienne ; et était oblige à recevoir honorablement les chanoines dans leurs voyages. 11
Sur la Mappe (accidentée) de 1728-1732
Le cœur du vllage de Chamoux : on voit l’église, et des bâtiments du prieuré – s’il en restait. Document ADS, DR.
En 1542, le pape Paul III convoque le «concile de Trente», dix-neuvième concile œcuménique reconnu par l'Église catholique, pour répondre aux thèses protestantes, dans le cadre de la Réforme ; il débute le 13 décembre 1545, et se poursuit durant dix-huit ans et vingt-cinq sessions (cinq pontificats : Paul III, Jules III, Marcel II, Paul IV et Pie IV) et se tient dans trois villes.. (en France, la fin du Concile de Trente va coïncider avec le début des guerres de religion).
Le renouveau du catholicisme est enclenché : c’est la Contre-Réforme, qui se traduit en Savoie par une explosion de l’Art Baroque.
• Mgr Philibert Millet, neveu et successeur de Mgr Pierre de Lambert sur le siège épiscopal de Maurienne, visita l'église paroissiale et la collégiale de Chamoux en 1596 et en 1609. Nous avons les notes de son secrétaire sur cette seconde visite. Le curé se nommait Jacques Rémorin.
Voir l'article dans "Textes à l'appui" ndlr
À l'église était annexé un prieuré, dont messire André Duguat était titulaire, et un bénéfice dit "de la sacristie". Les avoirs de la cure se composaient d'un revenu de cinq chariots de froment, huit charges de vin et six florins d'argent, et d'une propriété de neuf sétorées de prés et dix-huit fossorées de vigne.
La maison du prieur étant tombée en ruine, l'évêque enjoignit à l'abbaye de Saint-Rambert, de laquelle le prieuré dépendait, de la faire rebâtir, sous peine de saisie des fruits. 12
Le prieur avait donc en principe «sa maison», et de gros soucis pour la maintenir. (À Randens, chacun des chanoines avait sa maison, et ses domestiques… mais ce train de vie ne semblait pas normal)
On assiste ici à un conflit d'autorité entre l'évêque de Maurienne et l'abbaye de St Rambert en Bugey.
• 1610 – Dîme encore : le sieur André Dagniat, fermier du prieuré de Chamoux, «estime que les dîmes de ladite paroisse de Montendry fussent dépendant dudit prieuré» : il perd le procès devant l’official d’Aiguebelle, et en appel devant le métropolitain de Vienne ; mais il en appelle à Rome et gagne son procès en 1617 devant l’évêque de Genève, délégué du Saint-Siège. 13
On voit que le sieur Dagniat gère le prieuré de Chamoux, qu'il revendique les dîmes de Montendry… mais pas au profit de Saint-Rambert ! Et il ne lâche pas l’affaire, jusqu’au moment où il gagne son procès.
Pourtant, dix ans plus tard, tout est à refaire. On constate en tous cas que la gestion des dîmes, et la désignation du bénéficiaire final, posaient problème. Il est vrai que les actes officiels fondateurs avaient souvent disparu depuis longtemps (d’où l’invocation de la coutume, «depuis des temps immémoriaux»)
• 1620 – Dîme toujours : nouveau procès, entre les abbé et religieux de Saint-Rambert, demandeurs en requête, d’une part, et Jean Masset, curé de Montendry, défendeur, d’autre part.
Les abbé et religieux de Saint-Rambert, demandeurs, disent que le prieuré de Chamoux, perpétuellement annexé à I’abbaye de Saint-Rambert, a depuis un temps immémorial la dîme de la paroisse de Montendry, «moyennant la pension annuelle qui est perçue par le curé dudit lieu, qui prend ladite pension par les mains des accensataires et fermiers des revenus dudit prieuré, mais sous prétexte que ledit curé, partie adverse, a perçu lesdites dîmes pendant quelques années en qualité de sous-accensataire desdites fermes et censes, il s’en serait à la fin voulu rendre maître absolu».
Le défendeur dit que déjà, en 1610, un sieur André Dagniat, fermier du prieuré de Chamoux, «estimant que les dîmes de ladite paroisse de Montendry fussent dépendant dudit prieuré», lui a intenté, devant l’official d’Aiguebelle, un procès que le défendeur a perdu, comme il a perdu le procès en appel devant le métropolitain de Vienne, mais qu’en ayant encore appelé à Rome, il a gagné son procès en 1617 devant I’évêque de Genève, délégué du Saint-Siége.
Arrêt du Sénat de Savoie en faveur des demandeurs. 14
L’approche du passé d’un village au travers des Archives donne une image biaisée de la vie quotidienne : ce ne sont que procès en Justice, ventes de maquignon, et testaments contradictoires devant notaire !
Les ecclésiastiques avaient pourtant d’autres soucis. Ainsi, de cet appel du roi Victor-Amédée II au clergé, afin de protéger les populations de la peste autrement que par des pélerinages !
• Appel fait au clergé de Maurienne par le roi Victor Amédée II, pour l’engager à concourir aux frais de création et d'entretien des cordons sanitaires à établir sur quelques frontières de la Savoie pour empêcher l’introduction de la peste qui avait envahi les provinces méridionales de la France :
Du septième aoust mit sept cent vingt-un, (7 août 1721)
Se sont assemblés dans le palais de l’Évéché de Maurienne (suit une longue liste de prêtres, dont: Rd Hyacinte Didier, curé de Chamoux et en qualité de député du monastère du Betton)
Dans laquelle assemblée Monseigneur l'Illustrissime et Revérendissime évêque de Maurienne, a fait lecture de la lettre qu'il a reçeu de son Excellence le Comte de Sales, dattée du vingtième juillet proche passée, par laquelle Sa dite Excellence asseure que S. M. ne désaprouvera. pas que le clergé de Maurienne fasse une assemblée composée du nombre des, députés de la part des Rds curés du diocèse, ainsi que des chapitres et d'un religieux de chacune des maisons religieuses, afin de procéder à la répartition de la contribution qui a été ci devant demandée au clergé pour subvenir aux frais des barrières et gardes qui se font en Savoie afin de prévenir et éloigner la contagion qui infecte les pays voisins.15
• 23 avril 1669. — La Société d’Histoire de Maurienne relève pour cette date une transaction entre la communauté de Chamoux et les religieux de Saint-Rambert en Bugey.16 (Sans autre détail : à élucider. ndlr)
• 1675, Dîmes à nouveau : Accensement de la dîme au hameau de Chamoux, au revenu annuel de cinq charges de froment, de deux charges de seigle et d’une d’orge.17
• 1682-1687 - Transaction passée entre les Révérends Chanoines, et chapitre de St Jean de Maurienne d'une part, et le Révérend Doyen et chanoines de Chamoux, d'autre, occasion d'un seytier de bon hypocrat deü audit chapitre annuellement, et payable la veille de St Jean Baptiste par le prieur de St Pierre de la Corbière d'Urtières, et portable audit St Jean, lequel a été uni au doyenné de Chamoux, par laquelle est convenu qu'au lieu dudit hypocrat sera donné annuellement aux dits chanoines, et chapitre la somme de cent florins par ledit doyen chaque veille du dit Jean Baptiste,
la ditte transaction du 17 Mars 1685, receu et signée par Me Odomard, Notaire avec l'arrest d'homologation d'icelle ensuitte. 18
hypocrat : je ne trouve pas « hypocrat » dans mes sources, mais « hypocras »: le mot n'apparaîtrait qu'au XIVème siècle, pour désigner un vin épicé, (pratique courante depuis les Romains) censé posséder des vertus digestives – d’où la référence au médecin grec Hypocrate ; un coup de pub en somme ?
N’oublions pas que la Maurienne recourait volontiers à ses vins, ou à ceux de la Combe… ndlr
Le chapitre de Maurienne a donc bien voix… au chapitre, en ce qui concerne Chamoux.
Pourtant, à l'origine, l'église et le Prieuré de Chamoux ne relevaient que de l'abbaye St Rambert en Bugey. Mais pas les curés : on a déjà vu que les évêques de St Jean de Maurienne visitaient St Martin de Chamoux, et menaçaient l'abbaye de sanctions.
Les églises voisines de Chamoux relevaient quant à elles «normalement» du Diocèse de Maurienne (l’évéché étant à Saint-Jean de Maurienne).
On sait que le prieuré de St Pierre de la Corbière était lié à la Collégiale de Chamoux (voir ci après). C’est la Corbière qui était redevable.
Epierre - Le prieuré de la Corbière par M. le chanoine Truchet. 19
«La date de la fondation du prieuré de la Corbière, dont le prieur Richard allait entreprendre la reconstruction en ce lieu, est inconnue. Mais on peut avec beaucoup de probabilité la reporter au VIIIe siècle
L’article s’appuie sur une copie de l’acte original (vidimus) faisant état de la refondation du prieuré :
«Celui-ci a été fait, par l'official de Chambéry pour Mgr. Laurent Alaman, évêque de Grenoble, le 27 avril 1502, dans l'église Saint-Léger.
L'acte de donation commence ainsi :
« Au nom de la Sainte Trinité. A tous les fidèles de la sainte Eglise présents et futurs je notifie que moi Nanthelme de Miolans vicomte, fils de feu Nantelme de Miolans, acquiesçant aux pieuses demandes de Richard de Termignon, prieur de la Corbière, et de ses moines. pour le remède de mon âme et de celles de mes prédécesseurs, en présence des témoins bas nommés, je donne et cède à l'église et au prieuré de la Corbière le lieu dans lequel seront construits l'église, le réfectoire et les autres dépendances, dans les limites qui ont été placées, au lieu appelé Belle Ville, et par le présent acte j'investis de ce lieu toi Richard prieur et tes successeurs.
« Suit l'état des donations et inféodations que Nantelme de Miolans fait au prieuré. (…) »
L'acte est écrit, par ordre du comte Thomas, par le notaire Anselme le 23 août 1198.
(…) En 1502, Pierre de la Ravoire était prieur commendataire «du prieuré de St-Pierre de la Corbière de l'ordre de St-Benoît.» Ce fut lui qui requit de l'official de Chambéry le vidimus dont nous avons une copie.
«En 1515, le comte Louis de La Chambre, ayant fondé la collégiale de Sainte-Anne à Chamoux, lui unit le prieuré de la Corbière. Mais le torrent avait ravagé les propriétés et renversé une grande partie des bâtiments.
Cependant en 1571, lors de la visite de Mgr. Pierre de Lambert, le vicaire et fermier du chapitre de Chamoux, messire Claude Domenget, déclara que les revenus s'élevaient encore à 450 florins, environ 2.000 fr. de notre monnaie en valeur commerciale.
Le doyen de la collégiale de Sainte-Anne avait le titre de prieur de la Corbière et celui de seigneur de St Pierre-de-Belleville qu'il portait encore au XVIIIe siècle. En cette dernière qualité, il nommait le juge de sa minuscule seigneurie et faisait des règlements de police.
En 1748, messire Antoine Ripert, doyen de Chamoux, prieur de la Corbière, seigneur de Belleville, défendit de détourner l'eau du ruisseau du Nant pour la conduire à un martinet. »
Il faudrait aussi explorer aux A.D. de Savoie 20 diverses citations de Chamoux pour des revenus ecclésiastiques et autres questions de gestion :
• 1602-1787. - Paroisses et communautés - Chamoux :
3 à 8. lettres, ordonnances épiscopales et autres pièces relatives au chapitre de Chamoux, à son doyen et à son sacristain(1678 et 1755)
9 à 43. chapelle de Saint-Antoine, chapelle des SS. Blaise et Eustache;
14. État des revenus de la sacristie de Chamoux;
15 à 18. démissions et institutions ;
19. inventaire des biens de la cure (1787)
• Décembre 1692 21
Transaction passée entre les scindics, conseillers et communiers de Chamoux, et les religieux de St Rambert comme prieurs du prieuré du dit Chamoux
- par laquelle le service divin qui doit être fait audit Chamoux par les dits communiers de St Rambert est réglé
- comme aussy l'ausmone qui doit être distribuée aux pauvres du lieu de Chamoux les vendredy du caresme, étant convenu qu'il sera distribué par Messieurs de St Rambert soit par leur fermier à chaque pauvre un mourceau soit Cartier de pain de la pesanteur de demy livre poid d'Ayguebelle composé de bled cavallin*, sans mettre au dit pain le son du dit bled,
- sont aussy tenus les dits révérends de St Rambert de maintenir les cordes des cloches sauf que les communiers du dit Chamoux n'y commissent abus, ou bien qu'on vinssent à les enlever, ou dérober auquel cas les dits communiers seront tenus à la manutention,
- seront encore tenus les dits de St Rambert de maintenir le chœur et le sancta sanctorum de la ditte église parroissiale de Chamoux,
la ditte transaction du 25 Avril 1669, receüe par les notaires MANCERT, TOGUET et Emmanuel FAVRE avec la requeste et décret ensuitte pour obtenir l'enregistrement d'icelle transaction du 13 Décembre 1692.
Ce sont encore "les religieux de St Rambert comme prieurs du prieuré du dit Chamoux" qui tiennent le rôle de prieurs de Chamoux : voilà qui règle la question du Prieuré vétuste, si on n'y loge plus !
La moindre dépense fait donc l’objet d’un accord (devant notaire), même une longueur de cordes pour les cloches. On voit apparaître des rôles : le scindic (nommé – et non élu - jusqu’au XIXe siècle : c’est «l’ancêtre » du maire), les conseillers, et les « communiers ».
La transaction décrit la forme prise par l’aumône (une très vilaine affaire d’aumône troubla l’ordre en Maurienne) : faut-il croire que les abbés trichaient sur la qualité du pain des pauvres, au point de leur interdire de farcir la pâte de son ?
Bref, les liens continuent à se distendre entre Chamoux et Saint-Rambert.
Mais l'église aussi se dégrade…
Le temps des reconstructions
• 19 juin 1698 22 : «condamnation des religieux de St-Rambert en Bugey à faire faire incessamment les réparations nécessaires au chœur de l’église paroissiale de Chamoux, et même la saisie des dîmes de la paroisse fut accordée aux paroissiens jusqu’à ce que lesdites réparations aient été faites»
Selon divers documents qui se recopient peut-être, «en 1717, l'église St-Martin est retournée». En 1717 ?
En fait, en 1699, la famille Deglapigny (le curé, le sacristain, et leurs proches à de moindres degrés), ont financé la reconstruction de la nef.
En 1719, le chœur est à son tour reconstruit, mais à l'opposé de sa position précédente (les comptes-rendus des évêques sont explicites, voir les articles "Textes à l'appui")
On dispose même de la "facture" très détaillée du maître maçon et du maître charpentier pour le chœur et la sacristie.
À noter : nulle trace en 1719 de travaux sur la façade baroque, pas d'information sur l'aménagement baroque de l'intérieur. Il n'est question nulle part de l'aménagement d'un nouveau portail, indispensable en cas de "retournement".
En revanche, on voit que la sacristie construite contre le chœur, est alors dotée d'un portail travaillé, qui a disparu aujourd'hui (au profit de cette fenêtre qui nous intrigue ?)
Une figure dans la vie chamoyarde, Michel Savey 23
• Mai 1743. le Révérend Esprit Combet note, à l’intention de son évêque :
« Michel Savey, de Chamoux, docteur de Turin, remplace Dupré.
Ce chanoine fut une des illustrations du Chapitre.
Nommé par le pape en juin 1738, à la cure de St-Pierre-de-Souci, il l'échangea en 1734 contre celle de Villarsallet. Deux ans après sa promotion au canonicat, en mars 1745 il fut nommé vicaire général et official et installé à l'évêché. Le 4 novembre 1787, Mgr de Martiniana le fait son premier grand vicaire, official et supérieur de son séminaire. Il ne dirigea cette maison que trois ou quatre ans mais il continua l'exercice de son dévouement à l'évêque et au diocèse, jusqu'au coup d'apoplexie qui l'enleva à la vénération et à la reconnaissance de tous, le 28 avril 1777. Son testament donnait tout son délaissé au séminaire. Un arrêt du sénat, obtenu par l’avocat Savey, frére du défunt, l'annula le 28 août 1778. Il a laissé un manuscrit sur le diocèse.»
• 1765-1768.- Dîme 24 : "le grand prieur et les religieux de la royale abbaye de St-Rambert en Bugey, intentent un procès devant le Sénat, à François Pillet, curé de Montendry : malgré la transaction qu’ils avaient passée, le 9 mai 1640, avec révérend Gabriel Plaisance, curé de Montendry, le défendeur ayant prétendu les troubler dans la possession de la dîme, ils furent obligés de le convenir céans ainsi que par requête du 31 janvier 1742 pour être maintenus... dans la possession de ladite dîme et pour obtenir a son préjudice des inhibitions de trouble dans le cours de cette instance, dont la poursuite a été interrompue par intervalle, ledit Me Pillet a élevé différentes contestations au sujet de la portion congrue qu’il a prétendu n’être pas complète, et Iesdits suppliants lui ont fait observer qu’il n’en pouvait pas être question après ladite transaction qui réglait ses prétentions et au moyen de laquelle il doit se borner à ce qui lui avait été promis et relâche par icelle, n’étant pas en droit de percevoir la dîme et de jouir ensemble des choses mentionnées dans cet acte, de manière qu’ils ont persisté à leurs conclusions pour la dîme en blé comme par acte du 30 août 1750, en payant 6 vaisseaux de froment et 4 vaisseaux seigle de la manière portée par ladite transaction.»
Les phrases courtes et claires ne sont pas légion dans ces textes !
Que remarquons-nous ?
- en 1640, le curé de Montendry est le révérend Gabriel Plaisance,
- en 1750, un accord éphémère est passé entre Montendry et les abbés de St Rambert et Bugey.
- vers 1765-1768, François Pillet, curé de Montendry, conteste.
D’une manière générale, les relations entre l’abbaye de Saint-Rambert et les prêtres ne sont pas toujours bonnes, ceux-ci se déclarent mal traités, et on cherche les liens humains.
En 1717, le sacristain est Jacques Deglapigny : il porte le nom d'une famille de notables du village (en 1741, l'actuel "Prieuré" est appelé "Maison Deglapigny" par le vicaire général du Diocèse)
En août 1735, le Sénat de Savoie prononce la mise sous séquestre des biens du Prieuré : à la requête des Communiers de Chamoux, Jacques Deglapigny est écarté de la gestion. Les Communiers nomment pour 6 ans un économe et exacteur laïque.
Voir l'acte d'élection
En 1741, les Révérends de St-Rambert acensent 25a de nouveau pour six ans le Prieuré et ses dépendances à un laïque, cette fois… de la famille de Jacques Deglapigny : il s'agit de Claude-François Deglapigny. Apparemment, le Prieuré lui-même est compris dans le lot.
Voir le contrat d'acensement enregistré par le Tabellion d'Aiguebelle.
• Chamoux 25b - [à la Collégiale], "Il y avait autrefois un chapitre de huit chanoines, réduit à deux, qui ont peine à vivre ; ils sont de la nomination du baron de Chamoux.
[Au prieuré], le sacristain n'est pas du chapitre, mais de l'église paroissiale ; il est de libre collation, quoique les moines de Saint-Rambert prétendent l’établir.
Il y avait un prieuré dépendant de l'abbaye de Saint-Rambert en Bugey, cédé nouvellement aux moines de Bellevau, qui forment de grands projets sur la cure et la sacristie."
Si on peut prendre en compte les informations que nous donne ici la Société d'Histoire, on apprend qu’en 1741, le prieuré aurait changé de mains (pour peu de temps ; mais nos autres sources semblent contredir cette information) ; quoiqu'il en soit, la Révolution allait disperser aussi les moines de Bellevaux (en Bauges).
Quant au sacristain, autrefois « procureur » de l’abbaye auprès du curé, le voilà émancipé – mais alors, qui le nommait ?
L'église se dégrade…
• 1772-1775. - Dîme, église paroissiale 26 ; le syndic et les conseillers de la Communauté intentent un procès devant le Sénat de Savoie aux révérends prieur et religieux de St-Rambert en Bugey qui «possèdent le prieuré de St-Martin situé à Chamoux, duquel dépend la cure de Montendry» : il y a plusieurs réparations à faire tant au chœur qu’à la sacristie, vases sacrés et ornements.
Or, révérend Maurice Guerraz, sacristain de Chamoux, qui est possesseur actuel de tous les revenus dépendant du prieuré en qualité de procureur des révérends religieux de St-Rambert, fait refus de faire faire Ies réparations, sous prétexte qu’il a relâché les dîmes au Curé ; et le curé prétend à son tour «n’avoir rien au-delà de sa portion congrue»
Mais où sont passées les dîmes ?
En tous cas, nous constatons que le révérend Maurice Guerraz est sacristain de Chamoux, possesseur actuel de tous les revenus dépendant du prieuré, procureur des religieux de St-Rambert : il ne faut pas le confondre avec le curé en place à l’église pariossiale, «réduit à la portion congrue», selon la formule qui nous est restée. L'église est toujours liée au prieuré.
On voit aussi que la population a ses propres représentants, syndic et conseillers.
Mais le XVIIIe siècle s’achève, la Révolution est en germe : les heures de Saint-Rambert sont comptées.
L'abbaye mise en commande au XVIe siècle, est sécularisée en 1788.
Juste avant la Révolution !
• Noms des Émigrés et des Déportés de la Maurienne pendant la Révolution française 27
Page 31 d'une longue liste, nous découvrons parmi les prêtres qui avaient émigré, le nom du curé en place à Chamoux : N. Rambaud.
Un couard ? Les témoignages laissent penser que les Révolutionnaires, pourtant accueillis en Savoie, eurent la main lourde (voir ci-dessous) : on peut donc comprendre la tentation de passer des cols familiers vers le Piémont ! Cependant, le citoyen baron d'Albert resta (vieux, et, il est vrai, seul et dépossédé) dans le château de Chamoux, et y mourut. (voir notice Baron Joseph d'Albert)
Il faut se rappeler que les notables qui ont mené ces recherches à la fin du XIXe siècles, et qui commentent ici les faits, étaient proches de l’évêché de Maurienne…
« Tous les émigrés et les déportés ne figurent pas dans ce tableau, parce qu'un certain nombre de ceux qui ne s'étaient pas éloignés au début, ont dû le faire plus tard, à cause des recherches incessantes dont ils étaient l'objet, et dont la solution finale était la déportation. Ils cherchaient l'émigration, qui leur laissait la liberté, l'espoir d'un retour plus ou moins rapproché et la presque certitude de pouvoir être secourus par leurs familles. Les prêtres, de leur côté, espéraient pouvoir reprendre leur ministère dans leurs paroisses.
Tous les prêtres non plus ne sont pas partis ; il en est qui n'ont fait que s'absenter temporairement pour dépister les espions, le Directoire exécutif, la gendarmerie, etc. puis ils revenaient quand on leur faisait savoir qu'on ne s'occupait plus d'eux et qu'on les croyait définitivement émigrés.
A leur retour du Piémont, où ils avaient trouvé un refuge assuré et une généreuse hospitalité accordée par NN. SS. de Martiniana et de Brichanteau, qui ont pourvu aux besoins des plus âgés, procuré des vicariats, des places d'instituteurs à d'autres, ils sont rentrés dans leurs paroisses, célébrant la messe dans une église ou une chapelle toujours dépouillée et souvent dévastée, dans une chambre, dans une grange, parfois en rase campagne, sur une table appuyée contre un arbre et gardés par des jeunes gens de la commune qui se tenaient à distance, armés de frondes et munis de pierres qu'ils ont eu quelquefois occasion de lancer contre les gendarmes quand ils les voyaient venir de loin ; ils permettaient ainsi au célébrant d'achever sa messe, puis lui, les assistants et les surveillants disparaissaient.
Les prêtres baptisaient, mariaient, faisaient le catéchisme confessaient, administraient les sacrements assistaient les mourants, tantôt sous un costume, tantôt sous un autre, pour n'être pas reconnus, pas même soupçonnés. Ils mangeaient çà ou là, couchaient une nuit dans un lit, demain dans un autre, dans une grange, dans une étable, dans un galetas et parfois dans une forêt. Ils allaient d'une commune à l'autre, tant pour y remplir leur ministère que pour échapper à ceux qui voulaient s'emparer d'eux.
Toutefois, malgré leurs soins à se cacher, malgré la vigilance dont nos populations religieuses les entouraient, quelques-uns, de temps à autre, ont été arrêtés et déportés après la formation de ce tableau.»
• EXTRAIT du procès-verbal de l’administration du Directoire du département du Mont-Blanc, du 25 fructidor an II (13 septembre 1794) de la République une, indivisible et démocratique 28 :
« Vu l'état des noms des émigrés des districts de Chambéry, Annecy, Carouge, Thonon, Cluses, Mont-Salin (ci-devant Moûtiers) et Arc (ci-devant Saint-Jean de Maurienne), formant le département du Mont-Blanc, dressé en exécution des lois des 8 avril 1792 et 28 mars 1793 (vieux style);
Le Directoire du département du Mont-Blanc arrête que ledit état sera imprimé, publié et affiché dans tout le ressort du département ; que, conformément à l'article XVI, section V, il en sera adressé des exemplaires à chacune des douze commissions exécutives, à tous les départements de la République, au tribunal criminel du département, au directeur général de l'agence nationale des domaines et de l'enregistrement du département,
- pour prendre l'administration des biens qui leur ont appartenu, aux directoires des districts,
- pour être par eux envoyés à toutes les municipalités aux comités de surveillance et sociétés populaires du département,
et invite lesdits municipalités et comités de surveillance, sociétés populaires et tous les citoyens qui auraient des renseignements ultérieurs à fournir relativement aux émigrés qui n'auraient pas été compris dans la présente liste, soit qu'ils possèdent des biens, soit qu'ils n'en possèdent pas, ou qui seraient émigrés depuis la formation de ladite liste,
- de les adresser, dans le délai d'une huitaine, prescrit par l'article XIV, section V, de la loi du 28 mars 179[ ?], aux directeurs des districts,
- et ceux-ci, dans pareil délai, à l'administration du département, pour en être dressé des listes supplétives ;
- de tenir enfin la main à l'exécution des lois des 31 octobre, 1, 3, 10 et 25 novembre 1792 (vieux style) ;
- invite pareillement les municipalités, comités de surveillance, sociétés populaires et tous les citoyens, à dénoncer les émigrés qui seraient rentrés ou rentreraient sur le territoire de la République, soient qu'ils aient été compris dans la liste, soit qu'ils n'y soient pas, leur rappelant, à cet effet, l'article LXXII, section XII de la loi du 28 mars, qui accorde cent livres de récompense à tous ceux qui les dénonceront.
Signé au registre : Chamoux*, président; Grand, Olive, Somelier, Dufour, Gucher, administrateurs, et Velat, secrétaire général . Certifié conforme à l'original, Velat, secrétaire général. »
* rien ne permet d'affirmer une proximité entre le citoyen Chamoux, très actif en Savoie, et le village du même nom.
Beaucoup d'églises perdirent leur chapeau dans l'affaire : nombre de clochers furent rabaissés, au sens propre et au sens figuré, et leur aiguille disparut. Fut-ce le cas de celui de Chamoux ? Peut-être pas : le dernier étage" du clocher, qui peut correspondre à la surélévation du XVIIIe s, est à peu près au même niveau que le faîtage actuel de l'église. Reste la toiture du clocher : bulbe, aiguille ? Quelle était sa "coiffure" avant la Révolution ?
Et puis… on ne parla plus du Prieuré, dont il ne restait pas grand chose à vrai dire…
Le curé N. Rambaud revint d'exil, puis Jean-Baptiste Rambaud lui succéda (un neveu ???) : tous deux affligés d'une écriture torturée, maintinrent la pratique du (bas) latin dans la tenue des Registres paroissiaux, malgré les consignes qui autorisaient une notation en français depuis le cours du XVIIIe siècle… Au moins, ils restaient neutres quand ils enregistraient un bébé dit "illégitime" (ce n'était pas le cas du curé de St-Pierre d'Albigny par exemple…)
2012, 2015, 2018, 2020, Recherche et transcriptions A.Dh.
Notes:
* cavallin : orge et avoine mêlées (AS B1622 F°3)
Sources
6- AD Ain http://www.archives-numerisees.ain.fr/archives/ : FRAD01_abbaye_de_saint_rambert)
H 15 Offices claustraux .. 1341-1780 (Liasse) - 14 pièces, parchemin ; 21 pièces, papier ; 2 pièces imprimées
7- Gallica - Travaux de la Société d'histoire et d'archéologie de la province de Maurienne : bulletin 1908 (SER2,T4,PART2) p.89-91 Remarque : l’origine des documents n’est pas toujours précisée dans ces Travaux (le plus souvent la source était : les Archives du Diocèse de St-Jean de Maurienne)
8- Gallica - Travaux de la Société d'histoire et d'archéologie de la province de Maurienne : bulletin 1894 (SER2T1) p.133 bis etc
9- AD Ain http://www.archives-numerisees.ain.fr/archives/ : FRAD01_abbaye_de_saint_rambert) H 145bis - 1486 - Prieuré de Chamoux en Maurienne
10- AD Ain http://www.archives-numerisees.ain.fr/archives/ : FRAD01_abbaye_de_saint_rambert)
11- Travaux de la Société d'histoire et d'archéologie de la province de Maurienne : bulletin 1871 (VOL3)
12- Gallica - Travaux de la Société d'histoire et d'archéologie de la province de Maurienne : bulletin 1885 (VOL6.) p.258
13- AD Savoie IR 2803
14- AD Savoie - IR 2803 Archives canton Chamoux avant 1793 - Inventaire sommaire des Archives communales antérieures à 1793. Série E- supplément 1492. -.GG. 3. (Cahier.) - in-f°, 47 feuillets
15- Gallica - Travaux de la Société d'histoire et d'archéologie de la province de Maurienne : bulletin 1871 (VOL3) page 221
16- Gallica - Travaux de la Société d'histoire et d'archéologie de la province de Maurienne : bulletin 1867 (VOL2)-1869. p. 252 Anciennement aux Archives de l’évéché à st_Jean de Maurienne (en 1860)
17- AD Ain http://www.archives-numerisees.ain.fr/archives/ : FRAD01_abbaye_de_saint_rambert) H 19
18- AD Savoie Inventaire des répertoires des registres des Edits Bulles - IR 208 1682-1703 Fol" 108 – (cote ADS 9872 des minutes des notaires IR 514 à 58) - 2B - 232 Fo7” 577 (1682-1687)
19- Gallica - Travaux de la Société d'histoire et d'archéologie de la province de Maurienne : bulletin 1901 (SER2,T3,PART1) p.193
20- AD Savoie - IR 601B / G. Maurienne 128. - Liasse. - 2 pièces parchemin,3 cahiers, 21 pièces papier
21- AD Savoie - B - 1456 Fc:" 600 (1690-1695) ) Inventaire des répertoires des registres des Edits Bulles - Fol" 86 Vo
22- AD Savoie -IR 2803 Archives canton Chamoux avant 1793)
23- Gallica - Travaux de la Société d'histoire et d'archéologie de la province de Maurienne : bulletin 1871 (VOL3) pages 279
24- AD Savoie - IR 2803 Archives canton Chamoux avant 1793) GG. 3. (Registre.) - in-f°, 148 feuillets.
25a - ADS - archives en ligne - tabellion d'Aiguebelle 1740 : Acensement par l'Abbaye de St Rambert à Claude François Deglapigny de Chamoux pour 6 ans - Fo 63 (p.85/369) (à voir aussi : AD073 cote 2C 2135 vue 289 : transaction des communiers avec St Rambert le 5 juin 1738)
25b - Gallica - Travaux de la Société d'histoire et d'archéologie de la province de Maurienne : bull. 1871 (VOL3) page 74
26- AD Savoie - IR 2803 Archives canton Chamoux avant 1793) pas de réf. documents
27- Gallica - Travaux de la Société d'histoire et d'archéologie de la province de Maurienne : bulletin 1871 (VOL3) pages 35-36
28- AD Savoie (à compléter)
Le lieu de culte, un prieuré, est dès l’origine (avant 1191) dédié à Saint-Martin. Il aurait toujours été d’obédience bénédictine (Cluny).
La construction d'une église à double vocation (Prieuré et Paroisse), est estimée (source ?) du XIIIe siècle, de style roman.
État actuel du bâti relevant (peut-être) du Prieuré à des époques diverses. (Voir l'orientation générale S-E/N-O) •>
Les bâtiments ne sont évidemment pas tous de la même époque : le prieuré comme institution a duré au moins 600 ans. Et la catastrophe du XVe siècle a détruit ou au moins endommagé le prieuré ancien, vite ruiné (maison du prieur, maison des chanoines…).
C'est probablement l'église qui conserve les vestiges les plus anciens, plus précisément, le clocher.
L'ex presbytère (aujourd'hui, la "Nouvelle Mairie") avec ses deux niveaux de sous-sols, l'actuel bâtiment dénommé "prieuré" (dit parfois dans les textes "maison Deglapigny"), ne remontent probablement pas au-delà du XVIIe siècle pour le plus ancien (?)
- nef orientée sud-est / nord-ouest, autel côté nord-ouest ;
- le "fond" (côté chœur) est plat et aveugle;
Côté sud-ouest Côté sud-est : façade Côté nord-est Angle ouest : le "fond"
- sur les côtés, et le «fond» actuel, même appareillage complexe (caillou roulé, schistes… liés au mortier).
On croit voir dans le mur sud-ouest des traces d'une ouverture, que l'on croirait surbaissée (y a-t-il le moindre rapport avec l'histoire de l'ensevelissement ?)
Un transept fait saillie des 2 côtés. Une petite sacristie prolonge le transept sud-ouest vers le nord.
- les deux extrémités de la nef présentent un appareillage différent ;
- le mur "de façade" est plat.
La porte est surmontée d'un grand arc pris dans la masse du mur - fonctionnel ? ou décoratif ?
3 niches, destinées à des statues. Au début du XXe siècle, ces statues étaient encore noyées dans un enduit qui a été retiré ; l'une manque. On croit reconnaître dans les 2 restantes, Saint Martin (patron de l'église) et Saint François de Sales (canonisé en 1665). Que devint la 3ème ?
Un escalier de 10 marches descend aujourd'hui vers la porte ; en effet, le niveau du sol de l'église est ici bien au-dessous de celui de la chaussée. (l'évêque comptait "3 ou 4 marches" au début du XIXe siècle: les divers aménagements modernes ont donc considérablement relevé le niveau de la chaussée.)
On attribue le dénivelé (bien perceptible du sud-est au nord-ouest) à l'éboulement du XVe siècle. Cette situation, critiquée par l'évêché, rend encore plus curieux le "retournement" évoqué par le compte-rendu de la visite pastorale de 1717 (on a donc "désorienté" encore plus le sanctuaire, pour lui donner accès par la zone apparemment la plus perturbée... mais ausssi, la plus proche du cœur du village et des maisons nobles ?)
- des baies triples (ou "triplets") donnent le jour sur les côtés et en façade ("fond" aveugle), sauf au début des côtés : on reconnaît une disposition semblable dans d'autres églises remaniées après le Concile de Trente, telle St-Marcel de la Chambre, restaurée en 1688 29 (dans ces deux cas : une baie haute arrondie, 2 baies étroites rectangulaires, l'ensemble prend alors le nom de "serliennes").
- la sacristie de St Martin de Chamoux, côté presbytère, est éclairée par une fenêtre… dont il est longuement question dans la notice "Sainte-Anne de Chamoux". Elle avait au XVIIIe s. une porte extérieure.
- au début du XXe siècle, la façade était crépie, les niches et leurs habitants cachés (mais on peut deviner leur existence sur les photos anciennes).
Sur le fronton, 2 occulus encadraient une peinture à fresque.
On voit que les reliefs en forme de pilastres, curieusement interrompus aujourd'hui, se prolongeaient jusqu'au-dessus de la porte. Le bas du mur simulait un appareillage de pierre taillée.
Le carnet de photos
St-Martin de Chamoux : angle du clocher avec le mur de nef - façade
- 10 marches pour descendre à l'église ("3 ou 4 marches" dit l'évêque, Michel Rosset en 1827)
Comparaison : d'autres baies en triplets (plutôt que : en "serlienne")
Collégiale St-Marcel de la Chambre (Maurienne) Dans les hauts de St-Pierre de Belleville
Massif des Hurtières, Maurienne).
St-Martin de Chamoux entre 1900 et 1930 : au total, la façade était plus "animée" avant les réparations (en 1930-32)
Comparaison : pour le jeu des pilastres, pour la serlienne, et aussi, pour les saints dans leur niche finissant en coquille, il faudrait comparer les vestiges de la façade de Chamoux, par exemple avec la façade de l'église "borrominienne" de la Sainte-Trinité des Contamines, en Faucigny (postérieure à 1758).
(photo Jean-Pol Grandmont, CC)
Histoire ? Le temps de la Contre-Réforme
La façade de St Martin de Chamoux
Ce grand mur plat, austère, s'anime encore de quelques éléments (hélas mutilés) qui peuvent relever de l'époque baroque, celle où l'évêque de Maurienne commande une série d'aménagements dans les églises de son diocèse:
- un décor de niches garnies de statues, ménage des jeux d'ombres et de lumières qui animent cette surface unie. La niche centrale est légèrement plus haute que ses voisines. Leur fond présente un léger relief rayonnant évoquant une coquille - ou la gloire des saints ? On en voit bien le dessin dans la niche vide. Les statues sont "en torsion" ; elles regardent l"horizon - et non le ciel. Elles occupent totalement leur niche (particulièrement Saint Martin, dans son manteau qui épouse la paroi). Les bras, éléments débordants, sont abimés (souvenir de leur enfermement, oude leur dégagement ?)
- le bandeau en léger relief qui englobe la partie haute des baies, simule un entablement à l'antique (?) qui reposerait sur des pilastres carrés - ceux-ci aujourd'hui à peine amorcés. La frise alterne triglyphes (cannelures) et métopes nus : décoration néo-classique assez fréquente.
- les chambranles des baies s'achèvent en "chapiteaux ioniques" (les "chapiteaux" extérieurs semblent coupés en deux ! Mais leur motif central est complet). Ornements végétaux (roses, raisins… une pomme de pin ?)
- Un enduit rosâtre colore les fonds des niches et la mouluration haute, il laisse voir des traces blanches. Les niches, leurs statues, et les moulurations sont-elles de la même époque ?
- les fenêtres en 3 éléments (triplets, ou "serliennes"?), semblables à d'autres baies baroques de la région, peuvent dater de la fin du XVIIe (ou début du XVIIIe siècle).
- Faut-il voir dans l'arc de pierre qui se développe d'un saint à l'autre, comme certains l'écrivent, le souvenir de l'ouverture du chœur ancien avant le "retournement" ? (???°
Le fond du chœur est plat : on sait que même certaines églises médiévales ont perdu leur chevet au temps de la Contre-Réforme, selon les préconisations de l'évêque, au profit de murs plats mieux adaptés à l'installation des grands rétables.
Le carnet de photos
Histoire ?
- La partie basse du clocher semble appartenir à l'église la plus ancienne (période romane), avec cet appareillage "en arête de poisson", bien perceptible à 2,50 m de hauteur, sur les 3 murs visibles.
- À la jonction du mur nord-ouest du clocher, et du mur de la nef, on distingue bien un arrachement : trace du mur de l'ancienne nef ?
- En haut du clocher, les baies de la rangée inférieure paraissent également romanes.
- Que penser des deux rangées supérieures ? La rangée intermédiaire a manifestement été remaniée, les baies qui n'ont pas été bouchées ont dû diminuer de hauteur. La rangée supérieure (dont les murs sont crépis), de même allure générale que la rangée inférieure à première vue, présente pourtant un module différent ; est-elle postérieure ? Liée à une surélévation du clocher au moment de la réfection de la nef ??? Il est en effet question de réparations au clocher après la reconstruction de l'église (entre 1719 et 1726 ? cf l'article Presbytère ruiné)
- Le toit du clocher, en dôme, a-t-il gardé son aspect original, ou bien, a-t-il été modifié, peut-être à l'occasion de la Révolution, qui écrêta tant d'aiguilles pour en finir avec leur domination du village? le clocher ne dépasse guère le faîtage, peut-être s'en tira-t-il mieux que les tourelles du château (écrêtées). Il faudrait au moins "interroger" l'âge de la charpente.
Le rez-de-chaussée du clocher a longtemps accueilli une chapelle "des saints Blaise et Eustache", dont les patrons étaient les de Jordane. Puis, le comte et ministre d'état Pierre de Melarède acheta le fief du Bettonnet: il devint aussi le "patron" de la chapelle, avec droit de nomination du recteur. Mais il eut du mal à faire reconnaître ses droits, quand il voulut nommer un de ses protégés des revenus étaient associés à la chapelle: c'est grâce à cette ressource que les prêtres de campagne pouvaient se maintenir, puisque leur "portion congrue" était fort mince).
Malgré ses hauts titres, Pierre de Mellarède dut batailler contre l'évêque, et rassembler et exhiber les preuves de ses droits : voir le dossier ici
La voûte de la nef, dite parfois "voûte romane", a fait l'objet d'une cabale durant la Révolution, qui opposa les édiles chamoyards, et ceux de Bettonnet, Châteauneuf, La Trinité, qui annonçaient à grands cris la ruine imminente de l'église St-Martin : il s'agissait surtout de transférer le maximum de compétences du côté des villages contestataires, mêmre petitement logés !
(voir "Chamoux à la peine / sous occupation / 1793-1814")
Puis à nouveau au XXe siècle, elle a durement divisé… à Chamoux : lorsque des morceaux du plafond sont tombés dans la nef le 31 décembre 1930, la question s'est posée de la solidité de la couverture. On trancha, et malgré de vives oppositions de l'évêché, on détruisit la voûte (plutôt baroque que "romane") en 1932. Cassée à grand peine, elle fut remplacée par une voûte "qui épousait le toit" bien trop sonore, peu appréciée ; laquelle laissa place à son tour 50 ans plus tard à l'actuel plafond de bois (1988).
Le carnet de photos
la réfection de la toiture en 1930-1932
2 vues du chœur, depuis la tribune, avant la destruction des voûtes (fissurées) ; le plafond était peint de médaillons. Noter la décoration du chœur. Les côtés de la nef étaient ornés de "pilastres" à chapiteaux "ioniques", comme la façade.
On reconnaît à droite une baie simple. On peut deviner, dans le transept et dans le chœur, un éclairage naturel plus généreux.
En 1930, la décoration générale de l'église répondait aux critères de la Contre-Réforme.
- de la lumière, grâce aux fenêtres triples !
- Tribune au-dessus de l'entrée.
- Le chœur à fond plat et son autel
- trois rétables : celui du maître-autel, et ceux des chapelles latérales.
- le tableau du maître-autel voué au patron de la paroisse, St-Martin.
- un calvaire : les éléments - le Christ en croix, Marie et Jean- sont aujourd'hui déposés contre le mur Est de la nef: datés du XVIe siècle, ils viennent peut-être d'une Poutre de Gloire de l'ancienne église détruite à la fin du XVIIe siècle; ils ont probablement longtemps résidé sur l'ancienne tribune, avant leur installation dans la pseudo-chapelle est dans la nef.
La chaire baroque bleue et or, est attribuée (source?) à François Cuenot, 1618-1686. Elle viendrait de l'église saint-Léger de Chambéry, où elle enveloppait un pilier sur 3 côtés : le mobilier de cette vieille église, détruite en 1760, fut d'abord remisé dans des hangars, avant d'être vendu aux enchères.
On connaît la date (1771) de l'achat du retable du maître-autel qui fut acquis par l'église Saint-Alban-des-Hurtières ; mais rien -pour l'instant- en ce qui concerne l'acquisition la chaire par Chamoux.
Voir ici les éléments sûrs ou hypothétiques que nous avons pu rassembler
On peut très probablement reconnaître la chaire actuelle dans ces descriptions, en 1827, par l'évêque Alexis Billiet : "La chaire qui est placée convenablement au milieu de l'Église est enrichie de sculptures dorées qui en font un des beaux ornements du lieu saint" ; et en 1892 par l'évêque Michel Rosset : "La Chaire a été transportée, elle a été très bien redorée ; elle est bien sculptée, et produit un très bel effet; elle a appartenu à l’église St Léger de Chambéry, comme cela paraît démontré, et l’on a tout lieu de croire que c’est du haut de cette chaire que St François de Sales a annoncé la parole de Dieu dans la susdite église"
Notons donc que ce meuble a beaucoup voyagé ! D'abord, si l'on accepte l'origine chambérienne, de St-Léger aux remises, puis peut-être dans l'église de Chamoux (mais elle aurait pu passer par un sanctuaire intermédiaire, le Betton peut-être!) : à Chamoux, on la voit au milieu de l'église, puis à l'angle du chœur et de la chapelle du Rosaire, puis à l'angle de la nef et de la chapelle du Rosaire… ses articulations peuvent bien être un peu fatiguées!
On sait que le rétable de la chapelle du Rosaire à l'est, est dû aux frères Gilardi : c'est Giuseppe Andrea Gilardi qui l'écrit dans ses Mémoires 2. "Je crois également, qu’ils [son équipe] s’étaient engagés pour un autel latéral à Chamu (Chamoux). Ce dernier, nous l’avons fait pour sept cents ou huit cents livres. Marchetti a fabriqué les colonnes avec les planches. N’ayant pas de morceau de bois adéquat, il alla nous en faire de bien solides et bien commodes à travailler ; la menuiserie rend l’homme habile et elles ne se sont pas fendues." Dans ses Mémoires, Giuseppe place ces travaux vers 1824 ; mais le cahier de la Fabrique est plus précis : en 1824, la Fabrique et le Révérend Molins paient 514 livres "aux Italiens qui ont blanchi l’Église et refait l’autel du Rosaire, prix fait et journées…"
Mais… l'évêque n'en fait guère de cas lors de sa visite de 1827 , "Dans les deux bras que forme la croix de l'église, sont deux autels, l'un dit du St Sacrement, qui n'a point de rétable ni de pierre sacrée, (…) et l'autre dédié à N.D. du Rosaire, est assez propre, et en bon état, et construit canoniquement."
Est-ce la raison pour laquelle le nouveau curé, Charles-André Bois, passe contrat avec les fils Gilardi en décembre 1831, pour l’érection de l’autel du Rosaire ? Montant convenu : 600 livres neuves, livraison au plus tard à la Toussaint 1832 . Et en effet, les Gilardi livrent leur travail, et reçoivent 657 livres (et 50 centimes), en raison d'une "augmentation d'œuvre". (voir "Textes à l'appui")
Cette fois, l'évêque salue le travail (visite de 1833) : "Depuis notre dernière visite, le Rd Curé a fait faire un assez beau rétable à l'autel du Rosaire".
(Les Gilardi soient aussi les auteurs de l'autre rétable latéral, vers 1850)
Ils interviennent de nouveau en 1854, pour refaire le maître-autel ; il remplacera un ensemble baroque dont nous avons la description rapide dans une visite de l'évêque en 1827 : "le grand autel est composé de deux grandes colonnes et de deux pilastres en stuc coloré supportant une cimaise où l'on voit cette inscription : "Soli Deo honnor et gloria" "; montant convenu pour le nouvel autel : 3200 livres neuves.(voir "Textes à l'appui")
L'évêque sera satisfait : "Nous avons eu la satisfaction de voir que la fabrique a fait exécuter un autel en bois doré avec son rétable. Le plan et l’exécution de ce maître-autel nous ont paru bien conçus et bien conduits. Le Groupe qui surmonte la frise produit un bon effet et les deux anges adorateurs qui sont aux côtés du tabernacle, de grandeur naturelle, sont religieusement exécutés. La fabrique a dû s’imposer pour cela des sacrifices et des dettes. Les comptes nous ont été exposés et nous les avons trouvés réguliers." (VP 1854)
Les fresques
Mais entre temps, des collègues et amis des Gilardi, de la Valsesia eux aussi, vont décorer l'église de fresques. Les recherches de Mme Bogey-Rey en attestent, textes à l'appui : en 1847, le Conseil communal, en accord avec la Fabrique de Chamoux et son Curé, passe commande de fresques pour le chœur, auxquelles on ajoutera 4 médaillons pour le transept, la reprise de la décoration au centre de la voûte, deux "statues" en tromp-l'œil, peintes en grisaille au fond du chœur, et une décoration en grisaille sur la façade. Le tout pour une somme convenue de 3700 £ neuves. En novembre 1847, Giuseppe et Lorenzo Avondo ont rempli leur contrat !
cliquer ici pour voir le contrat avec le détail de la commande, et le paiement final, ainsi que le repérage des fresques sur photos
Notons que les Avondo sont aussi les auteurs de la décoration peinte de la belle église baroque de St-Nicolas de Véroce, en Faucigny, et de l'église de Pont-de-Beauvioisin ; entre autres.
Ces fresques sont très fortement influencées par un grand peintre de la Renaissance italienne, Gaudenzio Ferrari*, qui a réalisé de nombreuses peintures religieuses en Valsesia, en particulier à Notre-Dame des Grâces à Varallo (1513) : le Jardin des Oliviers et la Résurrection qui ornent le chœur de l'église de Chamoux, les représentations des prophètes dans les médaillons du transept, trouvent leur modèle à Varallo ; mais la copie n'est pas servile - on pourrait même préférer la Résurrection de Chamoux pour son élan, sa luminosité !
Mais ce ne fut pas l'avis des Chamoyards quelques années plus tard, puisqu'on badigeonna les fresques (on voyait alors deux grisailles au fond du chœur, disparues à leur tour depuis la restauration).
En 1950, le curé fait réhabiliter les fresques du chœur (Mgr Duc, évêque de Maurienne, note : "M. le curé a déjà fait d’heureuses améliorations dans le chœur, notamment par une belle boiserie et par deux fresques qu’il a fait découvrir en enlevant un mauvais badigeon. Peut-être pourra-t-on obtenir une subvention de l’État.".
* * *
En 1972, un inspecteur des Monuments historiques fait état "de 2 statues découvertes durant la réfection de la façade". Il y reconnaît St-Martin et St-Antoine (nous émettons des doutes pour St Antoine, croyant plutôt "reconnaître" François de Sales)1
En 1990, on découvre dans le transept les médaillons des prophètes sous la peinture uniforme. Réhabilitation. (cliquer pour plus d'infos, et voir un article en publi-reportage, l'archive n'a malheureusement pas conservé la date ni le nom de la publication)
(cf photo ancienne ci-dessous avant 1932)
Avril 1991 : une association chamoyarde fondée pour l'occasion a organisé une souscription3, les sièges (bancs familiaux, prie-dieu réservés…) sont remplacé par des bancs. Quelques bancs familiaux sont cependant conservés… un peu à l'écart.
Le carnet de photos
ci-dessus : vue du chœur (photo non datée, avant les travaux des années 1930).
- ci-dessus à gauche, rétable de Gilardi (1832)
- à droite, la chaire attribuée à François Cuenot (1618-1686), achetée après la démolition
de l'église St-Léger à Chambéry, en place en 1827 (1ère visite pastorale après la Révolution).
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Au fond du chœur, St Martin (patron de l'église ; né en Pannonie vers 316, mort en 397)
rétable en bois doré des frères Gilardi (1854)
A gauche dans le chœur, le Christ au Mont des Oliviers. A droite la résurrection du Christ,
fresques peintes par les frères Giuseppe et Lorenzo Avondo en 1847.
Pour tenter de situer la fresque de la Résurrection dans l'Histoire de l'Art, cliquer ici.
Moïse, Aaron, David, et Isaïe, fresques peintes par les frères Avondo en 1847.
de gauche à droite, de haut en bas : : Isaïe (et son phylactère prophétique),
Aaron (et son pectoral), Moïse (et ses Tables), David (et sa harpe).
Sur le Prieuré, ses maisons, son cloître, on possède essentiellement des informations par les textes : on a vu qu'il fut très endommagé au XVe siècle, et jamais relevé.
Dans sa "Brève notice du Diocèse de Maurienne, pour Monseigneur Grisella de Rosignan", le Révérend Savey, Vicaire général du Diocèse, note en 1741 : "Au levant de l'église, la maison Deglapigny était la maison du prieuré de Saint-Rambert, qui avait été réuni au couvent de Saint-Rambert, dans le Bugey."
Les Deglapigny étaient une famille de notables active dans le village pendant plus de 200 ans, qui a donné des fils à l'Église.
Ils furent les principaux contributeurs pour la reconstruction de l'église en 1696-1699.
Ils semblent aussi à l'origine des travaux au Prieuré (réparations? reconstruction?)
Ce qui expliquerait que l'on ait quelque temps donné leur nom à cette demeure au XVIIIe siècle.
Mais l'étude des phases de construction reste à faire.
Au XXIe siècle, on appelle toujours ce bâtiment "le prieuré".
La Mairie de Chamoux était située "dans les hauts" du village.
Elle a brûlé en 1991. Après travaux, la "nouvelle" Mairie s'est installée dans l'ancien presbytère en 1993. Pour l'histoire récente du vieux bâtiment devenu nouvelle Mairie, voir "Constructions"
Construit à la limite du déferlement de l'avalanche de boue, le presbytère, comme d'autres bâtiments anciens de Chamoux, possède aujourd'hui 2 niveaux enterrés.
Ce bâtiment était-il déjà ce presbytère très ancien qui valut aux Chamoyards une injonction du Sénat en 1725-26 ? Ce dernier tombait "en masure", le Révérend Hyacinte Didier*, curé de Saint-Martin, réclamait au moins des réparations sérieuses, pour un logement décent.
Incident dont nous gardons la trace dans une Archive, bien intéressante aussi pour rencontrer la population mâle de Chamoux!
Le style du bâtiment invite à penser que les Chamoyards reconstruisirent en fait largement le presbytère au XVIIIe siècle. Diverses archives municipales du XIXe siècle décrivent l'intérieur : d'abord sans "commodités", il est rendu peu à peu plus confortable.
Au début du XXe siècle, il perd sa symétrie: pour élargie la rue qui le longe, il est réduit de 2m, malgré le courroux du prêtre. (autres archives... fulminantes des années 30)
oct. 2012 - mar 2015 - juil 2018 - A.Dh.
Notes
1- Paris, le 11 mars 1972. L'inspecteur des Monuments Historiques Christian Prvost-Macilhacy à Monsieur le Conservateur régional des Bâtiments de France à Lyon : "J'ai été averti récemment que, lors de la réfection de la façade de l'édifice cité en référence, avaient été découvertes deux statues dans les niches de la façade : Saint-Martin, patron de l'église ; et Saint-Antoine. Je me suis rendu sur place, et ai constaté que ces statues sont traitées en haut relief, engagées dans la paroi du fond et doivent donc être considérées comme immeubles. Il me paraît donc opportun de faire établir un dossier d'inscription à l'Inventaire Supplémentaire sur la liste des Immeubles, de ces deux statues. "
2- la facture réglée le 30-04-1991 s'élevait à 39805F
Liens
* Pour découvrir le travail de Gaudenzio Ferrari en 1513 dans l'église de Santa Maria delle Grazie à Varallo Sesia (Vercelli), consulter ce site extraordinaire : http://www.haltadefinizione.com/magnifier.jsp?idopera=2
Sources
1- http://www.tourisme-la-chambre.com, source initiale à trouver
2- Les carnets des « campagnes » d’un sculpteur de rétables en Savoie à l’Âge baroque (Mémoires de Giuseppe Andrea Gilardi dits « Riche Journal d’un artiste pauvre ») Éd. la Fontaine de Siloé, présenté par Annick Bogey-Rey ISBN 978-2-84206-454-9
Photos A.Dh. / CCA sauf mention contraire
- Le clocher est accolé à la nef, en retrait de la façade.
- l'appareillage est nettement différent de celui des murs de la nef et du transept, mais il varie avec la hauteur : en bas, on repère bien des lits de pierres "en arête de poisson" du moyen-âge.
- Les baies : 3 rangées de fenêtres (certaines murées) : première rangée de 2 ouvertures à arc en plein cintre ; le chambranle intermédiaire est orné d'une petite colonne à chapiteau côté façade et côté chœur ; puis une rangée de 2 ouvertures apparemment moins hautes, mais qui ont manifestement été reprises ; enfin, une rangée supérieure, au-dessus d'un filet (solin) dont le relief forme égout pour les eaux de pluie ; le mur est crépi au niveau supérieur.
- Toit en dome ("tulipe") couvert de tuiles en écailles.
- côté sud-ouest : une ouverture haute et étroite, en pleine cintre, remaniée, donne du jour à mi hauteur. On voit aussi au niveau du sol une ouverture curieuse, côté sud.
- côté nord-est : sur les photos prises (peut-être par Marius Neyroud) pendant la réfection des voutes, on peut voir la trace des ouvertures, habituellement cachées par la toiture de la nef : la disposition semble la même que sur le mur sud-ouest, avec les mêmes baies aveuglées.
En effet, le clocher a été surélevé au XVIIIe siècle, après la reconstruction de la nef, et certaines baies ont été bouchées (voir Clocher surélevé)
- côté nord-ouest, le mur du clocher est percé de trous de boulin (pour les échafaudages). Une porte d'accès ouvre au bas de cet côté : on y pénètre en descendant une marche (cf l'ensevelissement du XVe siècle): cette porte correspond probablement à l'ouverture ordonnée par l'évêque lors de la Visite paroisssiale de 1689 ; en face, vers l'église, une autre porte, elle aussi préconisée par Mgr de Masin, dessert le transept sud-ouest (dans les deux cas, jeu de marches pour compenser les dénivelés)
Vue rare sur le clocher, durant les travaux
de réfection de la toiture (années 1930)
Le carnet de photos
À gauche: mur sud-est du clocher ; à 2,5 m de haut, lit de pierres "en arêtes de poissons"
Au milieu: A: une haute baie, peut-être en partie bouchée dans le bas ? B: Une autre ouverture comblée au niveau du sol. C: lit de pierres "en arêtes de poissons".
À droite: A: trous de boulin. B: traces d'arrachement d'un mur. C: accès actuel au clocher. D: accès au transept.
À gauche: vue sur le haut du clocher, côté sud-est : 2 baies comblées, 3 modules différents, le module intermédiaire (B) remanié (pour supporter la surélévation au XVIIIe siècle ?)
- rangée A, un chapiteau sur une colonne engagée entre les 2 baies (E).
- en C, un léger relief (filet) éloigne des eaux de ruissellement.
- rangée D, mur crépi, baies plus étroites.
- en F, détail d'appareillage curieux à droite de la baie comblée, achevant une bande verticale elle aussi d'aspect différent.
Au milieu: gros plan sur F : pierres taillées, de calibre nettement supérieur aux autres pierres, et de nature différente (calcaire?)
À droite: sous ces pierres en F, c'est toute une rangée verticale qui diffère de l'appareillage général du mur, dans l'angle du clocher.
À gauche: côté sud-est, gros plan sur la rangée inférieure, avec sa colonnette engagée et son chapiteau.
À droite: côté nord-ouest, gros plan sur la baie double de la rangée inférieure, sa colonne et son chapiteau.
Enfin, au pied du clocher, côté sud, un grand arc brisé accueille une lucarne minuscule, juste suffisante pour laisser passer les chats du voisinage, qui montent se chauffer au soleil à l'ouest sur la haute ouverture "gothique". Autre enigme à relier aux questions "F" ???
L'ouverture d'accès au clocher, vue de l'extérieur… et de l'intérieur
<• D'abord, petite déception : dans la pièce au rez-de-chaussée, nulle trace de la "chapelle saint-Blaise et saint-Eustache sous le clocher" et de son autel, régulièrement évoqués dans les visites pastorales1. Les murs sont nus ; sol de terre. Seules quelques planches (récentes) sont remisées sur un côté…
Au fond, quelques marches irrégulières mais solides, sont éclairées chichement par une lucarne ; mais à l'intérieur comme à l'extérieur, les arcs brisés interrogent.
Les marches donnent accès à une plateforme, éclairée par la haute baie de l'ouest. •>
Une belle surprise : dans le mur mitoyen de la nef (côté est), 2 portes laissent imaginer des circulations directes entre le clocher et l'ancien chœur roman (ou plus tard la nef baroque ?) : on devait accéder par l'ouverture de gauche, puis regagner l'église - plus en hauteur - par celle de droite, en gravissant les 6 marches - vers une tribune ?
Ici, il faut citer la Visite pastorale de juin 1689 2 (7 ans avant la démolition de l'église romane) :
" Il y a un degré de bois en forme de galerie pour monter du chœur au clocher, qui gâte la symétrie dudit choeur ; outre qu'il est détérioré et malséant et que l'on pourrait faire une porte en bas pour entrer audit clocher."
Nous avons la réponse : dans l'église romane, pour monter dans le clocher, il fallait passer par un escalier de bois qui prenait dans le chœur… et arivait à l'une des deux issues aujourd'hui murées. Reste à déterminer laquelle des deux ouvertures date de l'église romane. L'autre date probablement de la reconstruction, destinée à accéder depuis la nouvelle nef à la tribune.
Mais alors, puisqu'il n'y avait pas de porte au "rez-de-chaussée", comment accédait-on à la chapelle basse des saints Blaise et Eustache ? En redescendant d'un niveau ? par le rude escalier en dur actuel ? Nous voilà de nouveau perplexes !
A noter, à droite, un petit arc décentré - mais dans l'alignement de l'ouverture murée - au-dessus du passage à l'oblique (il faut bien éviter les dernières marches actuelles en dur venant du rez-de-chaussée).
Une haute volée récente de marches de bois permet de gagner la plateforme suivante éclairée par les baies romanes.
On rencontrera un beau mécanisme de réglage des sonneries. •>
Puis voici la grosse cloche, et son puissant appareillage de bois, qui donna poutant bien du souci aux édiles chamoyards.
On peut déchiffrer une partie du texte moulé dans la masse, sur l'épaule et sur la robe:
COMMUNE DE CHAMOUX
JE M APPELLE --- --- ---
PARRAIN ERNEST DUTRAIT
MARRAINE CELINE DE LACONNAY3
--- REFONDUE EN 1879 PAR LES SOINS DU --- ---
CONSEILLERS MUNICIPAUX
MM DUTRAIT ERNEST MAIRE
METRAUX EDOUARD NOTAIRE
GUILLOT CHARLES GREFFIER
MAMY JOSEPH CULTIVATEUR
REVY PIERRE ADJOINT
VILLERMET PIERRE CULTIVATEUR
JANDET SIMON AGENT D AFFAIRES
TOURNAFOND FRANÇOIS CULTIVATEUR
MAILLET PAUL
NEYROUD SIMON
FOURNIER * *
Plus tard, d'autres Chamoyards ont laissé leur nom à l'intérieur de la robe, à la craie : on lit peut-être Dénarié, Fantin, et encore ?…
Elisa C. se souvient que les derniers sonneurs de cloches avant l'électrification, trois jeunes gens, avaient nom Michel Dénarié, Henri Fantin et Paul Prunier : CQFD ?
2020- Texte et photos A.Dh., PF, DB
Notes
1- Déjà en 1689 Mgr de Valpergue de Masin écrivait dans sa visite pastorale : « Dessous le clocher, il y a autre chapelle de St Blaise et St Eustache ; elle est sans garniture quelle qui soit, sauf qu'il y a deux vieilles statues et presque pourries ; il y a longtemps que l'on n'y célèbre pas »
(VP 1689, FH de Valpergue de Masin, http://chamoux-sur-gelon.fr/page/1689-visite-past )
2 - transcription de Félix Bernard dans PAROISSES DU DÉCANAT DE LA ROCHETTE (Mémoires de l'Académie des sciences, belles-lettres et arts de Savoie, 1958)
3- Marie-Françoise Céline de Laconnay du Foug (de la Tour à Villardizier) était l'épouse de Rémi Dutrait, et la mère d'Ernest Dutrait, maire de Chamoux (et plus tard sous-préfet). Elle est morte à 92 ans en 1910 à St-Bénoît, à Chambéry.
A-t-elle donné son prénom à la cloche ??? (communication Elisa C.)
Pour en savoir plus…
sur l'entretien jamais fini des cloches au XIXe siècle,, voir https://chamoux-sur-gelon.fr/page/cloches
Sources
Largement : Jeanne Plaisance, dans Autrefois… Chamoux
Pour les chercheurs : ressources à explorer.
Aux Archives Départementales de Savoie
• ADS - Moyen-Age et Ancien Régime / Fonds des administrations d'Ancien Régime jusqu'en 1793 / Administration générale du duché
C 347 Finances et comptabilité. Transcription de mandats ordonnancés par l'intendant général de Chambéry, sur la caisse des exacteurs des tailles communales, pour le paiement des travaux publics et des autres dépenses à la charge des communes :
– au conseil communal de Chamoux, « provisoirement et s'agissant du service divin qui ne souffre aucun retard, » la somme nécessaire à l'entretien du luminaire de l'église paroissiale, en attendant le jugement d'un procès que la commune soutenait contre les religieux de Saint-Rambert, à l'occasion de ce luminaire (1772-1779)
C 349 Finances et comptabilité. – Transcription de mandats ordonnancés par l'intendant général de Chambéry, sur la caisse des exacteurs communaux, pour les dépenses à la charge des communes : – pour le remboursement des frais dus par la commune de Châteauneuf, dans un procès contre Révérend Rodde, curé de Chamoux, et les administrateurs de l'hôpital d'Annecy, en qualité d'héritiers de Révérend Ducret, chanoine de la cathédrale d'Annecy ; (1782-1788)
- C 391 Impôts de toute nature. – Budgets des recettes et dépenses des communes de la province de Savoie-Propre, réglés par l'intendant général, qui fixe les augmentations ou diminutions de tailles. – A Chamoux, gage du monteur de l'horloge. (1784-1785)
- C 4859 Décisions. – Déclaratoires pour les biens de l’ancien patrimoine de l’Église dans la province de Savoie-Propre, avec les pièces justificatives. – Tome II, de la commune d’Aiguebelle à celle de Drumettaz-Clarafond. – A Aiguebelle ; – déclaratoire pour le chapitre collégial de Sainte-Catherine. (…) – A Châteauneuf ; – idem. pour la cure de Saint-Blaise ; les cures de Bourgneuf, de Chamoux et de Châteauneuf. (1731-1753)
• Cadastre général de : Chamoux-sur-Gelon. - Tabelle-minute (Cadastre primitif) de la commune de Chamoux, contenant les noms de tous les propriétaires ; par ordre alphabétique et indiquant, pour chacune des parcelles qui leur appartiennent, le numéro cadastral, le lieu-dit, la nature de culture et la contenance en mesures de Savoie et de Piémont. - Biens de noble Blanc, gouverneur de Miolans ; de noble Bazin ; des chapelles de Montranger, de Villardizier, de Saint-Gras, de Saint-Blaise, de Saint-Sébastien, de Saint-Jean, de Sainte-Catherine, du baron de Châteauneuf ; de la chartreuse de Saint-Hugon ; de la cure du Bettonnet ; de la cure de Chamoux ; de la cure de Villard- d'Héry ; des nobles Pierre et Charles du Villard ; des nobles Antoine et Louis-Hercule Degalis ; des nobles de Livron, Vincent de Lalée, Pierre de Mellarède ; du baron de Montfort ; de l’évêque de Maurienne ; du prieuré de Saint-Rambert ; du prieuré de Saint-Robert ; du marquis de Saint-Michel ; biens indivis entre les communes de Chamoux pour 2/3 et Bourgneuf pour 1/3 ; biens communaux du village de Montranger ; de la commune de Chamoux ; châteauvieux au-dessus de Chamoux ; chapelle de Notre-dame de Grâce. etc. Surface cadastrée de la commune : 3662 J. 112 T. 0P. en mesures de Savoie.
Dates extêmes : 1729 - ...
Cote : C 2494 Cote à consulter: 4Num 250 Producteur :Bureau de la Péréquation générale et du cadastre Lieu : Chamoux-sur-Gelon Comm.
Communicabilité : Non
• Cadastre général de : Châteauneuf. - Tabelle générale (Cadastre récapitulatif) de la commune de Châteaunenf, contenant, outre les éléments du cadastre primitif, le degré de bonté, les augmentations et déductions, le revenu et la cote de la taille. - Certificat constatant que les terres, dans la commune, paient la dîme par tiers au curé de la paroisse, au prieuré de Chamoux et à M. Manuel, et que les biens de l'ancien patrimoine de l?Église et ceux du seigneur de Châteauneuf sont exempts, comme venant du prince de Carignan.
Dates extêmes : 1731 - 1741
Cote : C 2580 Cote à consulter: 4Num 231 Producteur : Bureau de la Péréquation générale et du cadastre
Lieu : Châteauneuf Comm.
Communicabilité : Non
• Cadastre général de : Montendry. - Tabelle générale (Cadastre récapitulatif) de la commune de Montendry. - 2e et dernier volume. - État indiquant les dîmes payées au curé de Montendry et au prieuré de Chamoux. - Certificat constatant les droits d?affouage et d'alpéage payés au baron de Montfort, seigneur de Montendry, par les 100 communiers dudit lien, pour la jouissance des bois et pâturages communaux.
Dates extêmes : 1731 - 1738 Cote : C 3339 Producteur : Bureau de la Péréquation générale et du cadastre
Lieu : Montendry Comm.
Communicabilité : Com
• Cadastre général de : Saint-Georges-des-Hurtières. - Tabelle générale (Cadastre récapitulatif) de la commune de Saint-Georges-d?Hurtières. - 2e et dernier volume. - État des droits payés au doyen de Chamoux, au prieuré de Notre-Dame de Bellevaux, aux curés d'Aiguebelle et de Saint-Georges-d'Hurtières. - Certificat constatant que les 140 communiers de Saint-Georges-d'Hurtières ne paient aucun droit seigneurial pour la jouissance des biens communaux.
Dates extêmes : 1731 - 1738
Cote : C 3986 Producteur : Bureau de la Péréquation générale et du cadastre
Lieu : Saint-Georges-des-Hurtières Comm.
Communicabilité : Com
• article L'excursion de Chamoux (24 juillet 1907). in Travaux de la Société d'histoire et d'archéologie de la Maurienne, (1904, 1908)
in Revue : SOCIETE D'HISTOIRE ET D'ARCHEOLOGIE DE MAURIENNE, 1908, S. II, T. IV, 2e Liv., p. 54-65
Catégories : BAS MOYEN AGE (XIV-XVe) ; COLLEGIALE ; EGLISE ; SEIGNEURIE ; VIE INTELLECTUELLE ; XVIe ; XVIIe ; XVIIIe
1908, S. II, T. IV, 2e Liv., p. 54-65. - Cote (issue de la migration Alexandrie) : PER762-13
• 4B 296 B 1678 Clergé et activités charitables Clergé régulier : Bénédictins. Prieuré de Chamoux
• Document: Histoire du décanat de la Rochette (Décanat de Val-Penouse). Les moines de la Novalèse et le Moûtiers de la Trinité (726-1035). Cluny et la Rochette. Les prieurés d'Aiguebelle, Chamoux, Villard-Sallet, la Croix, Coise, Sainte-Hélène-du-Lac, Arbin, Montmél
Auteur : Félix BERNARD Editeur : Chambéry : IMPRIMERIES REUNIES DE CHAMBERY Année de publication : 1931
Archives départementales Savoie BH1316 Ouvrage Bibliothèque historique Disponible Archives départementales Savoie US 30
• article Les paroisses du Duché de Savoie en 1710 (d'Aiguebelette à Chamoux). : 1999
in Revue : A.R.E.D.E.S. Assoc. recherche et entraide dans les fonds document. savoyards, 1999, N° 3, page 20
Catégories : METHODOLOGIE Cote (issue de la migration Alexandrie) : PER1005 Localisation : Archives départementales Savoie
ouvrage Quinze siècles de présence bénédictine en Savoie et dans les pays de l'Ain.
Auteurs : Louis TRENARD ; Marius HUDRY ; Etienne GOUTAGNY ; Romain CLAIR ; Yves BRU ; Lucien PONCET ; Jacques LOVIE ; Joannès CHETAIL ; Jean-Pierre DUBOURGEAT ; Jean-Pierre LEQUAT ; André PERRET ; Pierre-Roger GAUSSIN ; Jacques DUBOIS
Editeur : Genève (Suisse) : SLATKINE Année de publication : 1983
Cote (issue de la migration Alexandrie) : ADS.BH2161/PER241-2/BDCHY.GB58.5/ADHS.P 722 72227
Localisation : Archives départementales Savoie/Archives départementales Haute-Savoie/Bibliothèque diocésaine de Chambéry
• brochure Origine et influence des monastères et prieurés de la Savoie.
Auteurs : François TREPIER Editeur : Chambéry : PUTHOD, LIBRAIRIE 1866 36 p.
Catégories : HISTOIRE RELIGIEUSE ; MONASTERES ; PRIEURE
Cote (issue de la migration Alexandrie) : ADS.BC 501/BDCHY.GB59.5DIV
http://sabaudia.bibli.fr/opac/index.php?lvl=notice_display&id=23892
Archives départementales Savoie BC 501 Brochure Section Brochures Disponible
Bibliothèque diocésaine de Chambéry GB59.5DIV Brochure Section Brochures Disponible
• ouvrage Notes d'histoire paroissiale. (dont Chamoux ) 1924
Catégories : HISTOIRE RELIGIEUSE ; PAROISSES [Recueil factice de pages extraites de bulletins paroissiaux].5 "volumes".
Cote (issue de la migration Alexandrie) : ADS.BH1605
Archives départementales Savoie BH1605 Bibliothèque historique Disponible
ouvrage Abbayes et prieurés de l'ancienne France. Recueil historique des archevêchés, évêchés, abbayes et prieurés de France. Province ecclésiastique de Vienne
Auteurs : J.-M. BESSE ; Gaston LETONNELIER ; J. de FONT-REAULX ; René AVEZOU ; Gabriel PEROUSE Editeur : PICARD, LIBRAIRIE Paris1932
Collection : "Archives de la France monastique". Volume 36. Tome 9 : 269 p.
Catégories : ABBAYES ; DIOCESE VIENNE ; EVECHE ; PRIEURE ; RECUEIL
Cote (issue de la migration Alexandrie) : ADS.BH688 Localisation : Archives départementales Savoie
• brochure Origine et influence des monastères et prieurés de la Savoie.
Auteurs: François TREPIER Editeur : Chambéry : PUTHOD, LIBRAIRIE 36 p. (CHAMBERY, 1866).
Catégories : HISTOIRE RELIGIEUSE ; MONASTERES ; PRIEURE
Cote (issue de la migration Alexandrie) : ADS.BC 501/BDCHY.GB59.5DIV Archives dép. Savoie/Bibliothèque diocésaine de Chambéry
• article Les prieurés clunisiens en Savoie du XIIIe au XVe siècles
in Mémoires et Documents de la Société Savoisienne d'Histoire et d'Archéologie > Vol. 88 (1983) Présentation : illustré
Auteur: Romain CLAIR Extrait de la revue n°88 Mémoires et Documents de la Société savoisienne d'histoire et d'archéologie, 1983 : Mosaïques d'Histoire en Savoie. Suivi d'une bibliographie.
Catégories : BOURGET-DU-LAC (LE) (SAVOIE) ; CLUNISIENS (ORDRE DA) ; CLUNY ; HISTOIRE RELIGIEUSE ; MOINE CLUNISIEN ; PRIEURE
Cote (issue de la migration Alexandrie) : ADS.PER750-58/ADHS.P 4 Archives dép.Savoie/Archives départementales Haute-Savoie
• ouvrage Quinze siècles de présence bénédictine en Savoie et dans les pays de l'Ain. /
Auteurs : Louis TRENARD ; Marius HUDRY ; Etienne GOUTAGNY ; Romain CLAIR ; Yves BRU ; Lucien PONCET ; Jacques LOVIE ; Joannès CHETAIL ; Jean-Pierre DUBOURGEAT ; Jean-Pierre LEQUAT ; André PERRET ; Pierre-Roger GAUSSIN ; Jacques DUBOIS
Editeur : Genève (Suisse) : SLATKINE 1983 - 236 p.- Illustrations
Catégories : BENEDICTINS (ORDRE DES) ; BERNARDINES (ORDRE DES) ; HISTOIRE RELIGIEUSE ; PRIEURE ; SAINT-BENOIT (ORDRE DE)
Note de contenu : Centre d'Etudes franco-italien, Cahiers de Civilisation alpine 3. Sous la direction de Louis Trénard.
Cote (issue de la migration Alexandrie) : ADS.BH2161/PER241-2/BDCHY.GB58.5/ADHS.P 722 72227 ADS / ADHS /Biblioth diocésaine de Chambéry
archivesmultimedia
• TITRE : Judicature mage de Savoie.
Lieu du délit : Chamoux-sur-Gelon. / canton Type de délit : recouvrement de créances.
Résumé de l'affaire : 3 pièces isolées d'une procédure concernant le prieuré de Chamoux. liste des prieurs titulaires de Chamoux en 1765. Nom (demandeur) : PRIEURE DE CHAMOUX. Nom (défendeur) : GAILLARD Anne Marie, époux(se) de feu sieur GLAPIGNY Claude François. Dates extêmes : 1765 - ... Cote : 2B 12644 Producteur : Sénat de Savoie
Procédures criminelles et civiles, appels et directes. Accès aux Dossiers correspondants Dates extrêmes : 1424 - 1792
Cotes extrêmes : 2B10001-14000 Producteur : Sénat de Savoie
• TITRE : Clergé régulier : Bénédictins. Prieuré de Chamoux. (Ancienne cote B1678.)
Cote : 4B 296 Producteur : Sénat de Savoie Communicabilité : Com Accès au Fond d'Archives correspondant
Clergé et oeuvres charitables : clergé séculier (69 articles, XVe-XVIIIe s.) ; clergé régulier (62 articles, 1453-XVIIIe s.) ; confréries (8 articles, XVIe-XVIIIe s.) ; hôpitaux (15 articles) ; oeuvres pies, écoles (32 articles). Archives saisies ou recueillies par le Sénat.
Dates extrêmes : 1400 – 1793 Cotes extrêmes : 4B219-412 Producteur : Sénat de Savoie Accès aux Dossiers correspondants
• Trésor des Chartes SA 42 Chamousset, Chamoux, Charmet (11 pièces parchemin, 9 cahiers et 71 pièces papier.1292-1716)
- Quittance donnée à la suite de l'acquisition faite par le premier président de la Chambre des Comptes et ministre d'État, Pierre Mellarède, de la seigneurie de Chamoux avec les quatre paroisses en dépendant : Chamoux, Montendry, Montgilbert et Bettonet, (1716).
• Trésor des Chartes S A 158. Province de Maurienne : Titres de la Maison de La Chambre (suite). (2 cahiers et 25 pièces papier.)
- Quittance passee par Emmanuel- Philibert-Amédée de Savoie, prince de Carignan, qui reconnaît avoir reçu de Charles-Emmanuel, comte Cagnolo, et de Philibert Chapel, seigneur de Rochefort, la somme de 95 000 livres pour le prix de la vente du marquisat de La Chambre avec ses cinq paroisses et de la seigneurie de Chamoux, groupant quatre paroisses (1688). 1614 - 1688
• Trésor des chartes des ducs de Savoie (pièces restituées du fonds des Archives de Cour Archivio di Stato di Torino) Cote : FR.AD073.SA 1-259 Inventaire (édition et nouvelle présentation du 2 septembre 2005)
IR 101a ARCHIVES ECCLESIASTIQUES FONDS DES ABBAYES
(Conservé à Annecy à l’exception des documents relatifs aux abbayes de Tamié et de Saint-Rambert qui sont conservés à Chambéry sous la cote SA 206).
• S A 206. Abbayes de Tamié (Ordre de Cîteaux) et de Saint- Rambert 1 (Ordre de Saint-Benoît).
SAINT-RAMBERT. Donation du chateau de Cornillon par RBnier, abbé de Saint-Rambert, a Thomas, comte de Savoie, acte assorti de conventions pour le respect desquelles le châtelain, représentant le comte, devra prêter serment à chaque changement d’abbé ou de comte (1196, copie authentique), copie des confirmations successivement faites de cet acte par Edouard, comte de Savoie, Amédée VIII puis Charles Ier, ducs de Savoie, et par Philippe de Savoie, comte de Bâgé, seigneur de Bresse, lieutenant gémira1 de Savoie (1329-1492).
Engagement pris par Pierre, abbé de Saint- Rambert de- Joux, d’être il déjusseur à la place d’Amédée IV, comte de Savoie, marquis en Italie, qui s’était porte caution pour Humbert de Seyssel, débiteur du prieuré d’Yenne pour la somme de 50 livres sterling (1251).
Transaction conclue entre Philippe, comte de Savoie et de Bourgogne, et l’abbé de Saint- Rambert, à propos des différends qui s’étaient élevés entre eux au sujet de la juridiction du mandement de Saint- Rambert et de l’application des conventions de 1196 (1275).
-Confirmation des mêmes conventions par Amédée V, comte de Savoie, et Pierre, abbé de Saint- Rambert (1285).
Nomination d’un économe du temporel de l’abbaye de Saint- Rambert après le décès de I’ abbé Jean de Vignon, témoignages au sujet du temporel, état des bâtiments et des revenus, inventaire de meubles et des archives de l’abbaye (1638). 1132 (copie) - 1832
3 pièces parch., r3e g.,7 cahiers et 65 pièces papier, 5 sceaux, dont 2 brisés.
1.. Les documents relatifs à l’abbaye de Saint- Rambert-de-Joux (Saint-Rambert-en-Bugey), précédemment classés dans le fonds des Bénéfices, ont éte reclassés dans celui des Abbayes. L’article SA 206 est conservé à Chambéry
• I.R. 210 SERIE B COURS ET JURIDICTIONS AVANT 1793 Sous-séries 1B et 2B
Index des noms de personnes, de lieux et de matières contenues dans les registres des Edits Bulles du PARLEMENT DE CHAMBERY (1536-1559) et du SENAT DE SAVOIE (1559-1793)
Transcrits dans les IR 201 (Parlement) IR 203, 204, 205, 206, 207, 208 et 209 (Sénat) Par Gabriel PEROUSE • Index
IR 210-1 CHAMOUX, 30, 161, 592, 600, 757
prieuré, collégiale, 577, 671
(saint) Rambert, 403, 594, 634, 677, 740, 742, 745, 757, 761
• Trésor des chartes des ducs de Savoie (pièces restituées du fonds des Archives de Cour Archivio di Stato di Torino) Cote : FR.AD073.SA 1-259 aux AD Savoie : 2 B - Archives propres du Sénat IR 202 2B
2B 8319 B 5271 . Extraits des registres paroissiaux de Chamoux, La Compôte (1679-1685), Lucey (1732), Montendry (1682-1683), Vallières (1686-1687)
• Archives départementales de l'Ain http://www.archives-numerisees.ain.fr/archives/
ABBAYE DE SAINT-RAMBERT, fondée dans le Ve siècle. FRAD01_abbaye_de_saint_rambert
H 1 Privilèges. Juridiction. Droits seigneuriaux . 1096-1785
(Liasse) -13 pièces, parchemin ; 10 pièces, papier.
- Traduction française, dressée au XVIIe siècle, d’une bulle du pape Célestin III, datée de Rome, dans la prison Tullienne, 5 août, indiction 9e, l’an 1191, dans laquelle bulle sont confirmés tous les privilèges de l’abbaye et cités tous les lieux de sa juridiction, qui sont : le bourg de Saint-Rambert, l’église de Chamoux, l’église Saint-Michel de Montendry, l’église Saint-Pierre de Villarléger, I’église de Villarsalé, l’église Saint-Julien de Montmajeur, l’église Sainte Marie de Granière, l’église Saint-Pierre de Sanciac, l’église Saint-Pierre d’Apremont, l’église de Saint Bardeau, l’église de Musiac, l’église Sainte-Marie de Lucs, l’église Sainte-Marie de la Porte, l’église de L’Huis, l’église de Saint-Didier, l’église de Campanieu, l’église de Saint-Pierre de Bénonces, l’église Saint-André de Tenay, l’église Saint-Maurice d’Argis, l’église Saint-Martin d’Evosges, l’église Saint-Laurent d’Oncieu, I’église Saint-Pierre d’Arandas, I’église Saint-Michel de la Roche, I’église Saint-Maurice de Conzieu, I’église Saint-Hilaire de Torcieu, l’église Saint-Martin de Cleyzieu, l’église Saint-Martin de Vaux, l’église Saint-Maurice d’Ambutrix, l’église Saint-Maurice de Mergie, l’église Saint-André de Reigneux, l’église Saint-Pierre de Villieu, l’église Sainte-Marie l’hospitalière, la chapelle Sainte-Marie-Madeleine de Loyes, l’église du bourg Saint-Christophe, l’église Saint-Vincent de Faramans, l’église de Saint-Martin de Songieu. A la suite de la traduction de cette bulle se trouve la traduction d’une autre bulle du pape Paul V, donnée à Rome l’an 153S, le 10 des calendes de janvier, qui est une nouvelle confirmation des privilèges et de la juridiction de l abbaye de Saint-Rambert.
• H 15 Offices claustraux . 1341-1780
- (…)Echange entre l’abbé Georges Maréchal et les religieux. L’abbé cède la dîme d’Evosges, tandis que les moines cèdent à l’abbé le tiers de la dîme de Lhuis et de Bénonces ainsi que les 28 florins que l’abbé leur devait à cause du prieuré de Chamoux et du doyenné de Rignieux-le-Franc, 15 janvier 1504.
• H 19 Dîmes . 1641-1773
(Liasse) - 6 pièces, parchemin ; 38 pièces, papier. + 3
- Sentence du juge ordinaire de l’abbaye, du 19 avril 1641, qui condamne l’économe et fermier général des revenus de la dite abbaye à rétablir la grande fontaine qui donne l’eau au monastère, tant pour les besoins de la communauté que pour obvier à un incendie.
Cluny
• Recueil des chartes de l'abbaye de Cluny. (6 tomes) (sur Gallica)
Hélas, seul le 1er Livre est proposé en mode image et en mode texte, avec recherche plein texte disponible (mais rien ne concerne Chamoux dans le 1er livre !). Il y en a 5 autres, 6 à 900 pages chacun, documents bien lisibles (souvent en bas latin) – mais en mode image seulement ! SI le Prieuré a bien été fondé en 1095 (sources ???), un acte pourrait se trouver dans le Tome V (1091-1219)
(vu -en vain - : 1091 (p.1) à 1110 (p.290) ->puis à partir de la page730 (1198) jusqu’à la fin (p.841)
Mais n’oublions pas que « en 910, l'abbaye, relevait de la juridiction de Lyon. Elle est soumise à celle de Cluny en 1138, par le pape Innocent II, mais la bulle n'eut probablement pas d'effet, car, depuis cette époque jusqu'à sa sécularisation, l’abbaye fut toujours considérée comme relevant directement du Saint-Siège. »
Il y aurait aussi :
Le Cartulaire de Maurienne
(Un exemplaire en assez bon état du célèbre Cartulaire de Maurienne vient de se vendre. L'ouvrage, recueil de chartes du diocèse de Maurienne entre 887 et 1642, publié en 1861 par Monseigneur Alexis BILLIET dans les travaux de lAcadémie Impériale de Savoie, est devenu assez rare.)
"Les permanences à la Bibliothèque diécésaine sont assurées par les archivistes, chaque mercredi après-midi de l'année, à partir de 14h30, à la maison diocésaine de Maurienne, 47 rue Bonrieux à Saint Jean de Maurienne. Vous pouvez y venir chaque mercredi après-midi, librement sans rendez-vous.
Les étudiants en histoire, les chercheurs et les personnes préparant des publications qui nécessitent un long travail sur place, il est possible de prendre rendez-vous en dehors de ces horaires. Contact : 04.79.64.05.90 ou evechedemaurienne@wanadoo.fr
Vous serez les bienvenus dans la salle de lecture et de consultation, fonctionnelle et proche des ouvrages."
sur http://www.culture.fr/
Titre : Rapport de restauration ; Complément de dossier : 1 rapport photographique
Titre : Découverte de deux statues dans l'Eglise
Affichage localisation : France ; Rhône-Alpes ; Savoie ; Chamoux-sur-Gelon
Lieu de conservation : Médiathèque de l'architecture et du patrimoine (Charenton-le-Pont)
oct 2012 - A.Dh.
sommaire
Les hommes de la collégiale
Les pierres de la Collégiale peuvent-elles parler ?
À côté de l’église (avec son curé**), et du prieuré qui dépérissait, Louis Ier de Seyssel-La Chambre, seigneur de Chamoux avait fondé dans la cour de son château une collégiale* Sainte-Anne de Chamoux, dont les fondations mêmes ont disparu depuis longtemps sous des dépendances.
La collégiale de Ste Anne, fut érigée, dit un acte d'institution de l'année 1746, dans la cour du château1, par Louis de La Chambre en 1515.
Un acte précise :
"Durant l’épiscopat de Louis de Gorrevod devenu évêque de Maurienne le 29 juillet 1499, les marquis de La Chambre, en Maurienne, des plus puissants seigneurs en Savoie, établirent à la Rochette un couvent de grands Carmes, une Collégiale, à Chamoux et une autre à La Chambre"2.
Sur la Mappe Sarde de 1732, l'église Sainte-Anne est
probablement cette construction rose au bas de
l'image (dans la cour du château, représenté en rose
aussi en haut à gauche). Avait-elle vraiment une nef
et deux bas-côtés ? Elle paraît de belle taille, si l'on
peut comparer ses dimensions à celles du château :
plutôt une petite église qu'une chapelle.
Le tabelle-minute nous donne sa surface : 200m2
On posséde encore 3 :
- la copie de la bulle d'érection de 1515 (copie du XVIIIe s.consultable sur le site des ADS ).
- le serment de fidélité des chanoines*** envers Charles-Emmanuel (1576).
Devenue veuve en 1544, Barbe d'Amboise (la belle-fille de Louis Ier, mariée à Jean II de Seyssel en 1501), habita le château de Chamoux qui lui avait été laissé en douaire ; mais, vers 1570, après une grave maladie, elle alla vivre chez sa fille Marguerite à Chambéry, où elle mourut le 7 août 1574.
Elle ne laissait pas de testament, mais avait fait, les 15 février et 4 août 1474, des donations entre vifs en faveur de ses filles et de Philippe, évêque d'Orange, son fils, qui lui avaient prodigué leurs soins durant sa maladie, ainsi qu'en faveur du collège de Chamoux
Son corps fut déposé dans la chapelle Sainte-Anne de la collégiale de Chamoux 4.
Cependant, après s'être bien occupé de sa mère âgée, son fils Philippe (l'évêque d'Orange) emporte l'argenterie… de la Collégiale, ce qui contrarie ses sœurs (Inventaire de Barbe d'Amboise)
Auparavant, dans son testament du 28 août 1554 (Archives de Musin), son fils Sébastien, ecclésiastique, mort la même année, lui avait donné la charge d'employer une somme de 300 écus à plusieurs oeuvres pies et notamment à la réparation de la chapelle Sainte-Anne et Notre-Dame de Lorette au château de Chamoux.
Les Archives départementales conservent encore un serment de 1576 du Doyen et des Chanoines au Duc de Savoie (Voir ci-contre "Textes à l'appui") : c'est un engagement qui noue des liens de féodalité ; les termes surprennent, car ils semblent plus adaptés à des seigneurs en armes qu'à une poignée de religieux ! Il faut dire qu'après une période catastrophique où l'État de Savoie fut près de disparaître, le nouveau Duc tenait à resserrer les liens, et à s'assurer de l'aide de tous.
Au XVIIe siècle, la collégiale périclite : le nombre des chanoines diminue, le rôle de la collégiale devient flou. C'est peut-être pourquoi nous avons des traces de son fonctionnement : visite d'inspection de l'évêché, contrats…
Mgr Philibert Millet, neveu et successeur de Mgr Pierre de Lambert sur le siège épiscopal de Maurienne, visita l'église paroissiale et la collégiale de Chamoux en 1596 et en 1609. Nous avons les notes de son secrétaire sur cette seconde visite. Le curé se nommait Jacques Rémorin5.
(Nous avons aussi les notes de 1609 : difficiles à déchiffrer… NDLR)
La collégiale avait pour doyen messire Jean Domenget, institué en 1597.
Il n'y avait avec lui qu'un chanoine, nommé Herven Madet, du diocèse de Léon en basse Bretagne, à cause de l'exiguilé des revenus, dont une grande partie avait été perdue pendant les guerres de la fin du XVIe siècle.
Le doyen ne put présenter l'état de ses revenus, les titres des fondations, au nombre de deux ou trois, étant entre les mains du marquis de La Chambre mais il affirma que, d'après leur teneur, il devrait y avoir quatre ou cinq chanoines, outre le doyen.
Il n'y en eut jamais qu'un jusqu'à la Révolution 5.
1669 : L'évêque Hercule Baizet visite la Collégiale, et la trouve "en bien pauvre état" : elle manque toujours des objets de culte nécessaires ; le toit et les murs se dégradent, le plancher cède… Elle n'est plus desservie que par un doyen et un chanoine.
Voir C.R. de la Visite pastorale de Ste-Anne en 1669
Des noms !
Parmi les doyens de Ste Anne de Chamoux au XVIle siècle : Brunod Robert, en 1625 ; noble Jean-François Meynier, docteur en théologie et chanoine de la Ste Chapelle, en 1662 (Pierre Gramben Chanoine ) ; noble Prosper de Gilly, seigneur de Villarémont, en 1696, jusqu'en 1718.
Les livres d'institution des archives de l'évêché, contiennent les nominations faites par le baron de Montfort et ses héritiers pendant le XVIIIe siècle : le seigneur de Chamoux avait le droit de nomination au doyenné de la collégiale de Ste Anne (cf un acte d'institution de l'année 1746)
En voici la liste complète : 1718, Joseph Carret, prêtre de Chambéry ; 1719, Charles Cirace de Charvaix, curé d'Apremont ; 1 720, noble Jacques de Bertron-Duverney, aussi du diocèse de Grenoble, qui, en 1728, permute avec noble Georges d'Aussans, d'Annecy, chanoine de la collégiale de St-Jeoire, lequel meurt en 1746 et a pour successeur Antoine Ripert de Chamoux ; 1761, Pierre Louis Hodet, de Chambéry ; 1782, noble André Marie Maistre, un des convicteurs de Superga, nommé en 1786 vicaire-général**** et official deTarentaise. Le dernier doyen de Ste Anne fut Jean-Baptiste Durieux, précédemment curé de Chamoux5.
Ainsi, dès la fin du XVIe siècle, la collégiale Saint-Anne vivote, et n’a plus que deux, puis un chanoine.
Quel est alors le rôle des seigneurs de Chamoux ?
Peu avant la Révolution, le Rd Esprit Combet dresse pour son évêque de Saint-Jean de Maurienne la liste des anciens chanoines dans leur ordre chronologique
( Mars 1699.) Une délibération nous fait connaître les seize chanoines suivants vivants à cette date•
• Coste Nicaise, docteur et chantre de St-Jean.
• Didier Bernard, premier chanoine, docteur, de St-Sorlin.
• Tardy Jean-Baptiste, de St CoIlomban-des-Viliards.
• Bonjean Antoine docteur en théologie et en droit canon, grand vicaire en 1700 (…)
• Gerbaix Jean-Pierre, d'AiguebeIIe, docteur en théologie
• Cullierat Nicoias de St-Jean (…).
• D'Albert Antoine, docteur, de St-Jean :
"Sa famille existait encore vers la fin du 18e siècle. Elle avait hérité du château de Chamoux et des biens qui en dépendent de la maison d'Arostan, baron de Montfort, et prenait le titre de seigneur de Chamoux, de Montendry et de Montgilbert et, en cette qualité elle avait le patronage du doyenné de Chamoux et du prieuré de Corbière.
Vers 1770, un Antoine****** d'Albert, résidant à Chamoux, nomme doyen noble Antoine-Marie Maistre, un des nobles convicteurs de la royale congrégation de Superga, le même qui, en 1786, devint grand vicaire métropolitain de Moûtiers, et fut remplacé au doyenné par Rd Durieux Jean-Baptiste, de Montvernier, curé de Chamoux depuis cinquante ans, et âgé alors de 81 ans6."
"La famille Gerbaix de Sonnaz, [au XIXe s.] propriétaire du château de Chamoux, portait alors le titre de baron d'Aiguebelle et avait un domicile dans cette ville.
Entre 1700 et 1704 deux clercs de cette famille se succèdent au bénéfice des onze mille vierges à Randens et meurent successivement.
Le chanoine d'Albert possédait plusieurs bénéfices, dont il se démit en faveur de jeunes clercs, afin de leur faciliter l'accès des saints ordres. En 1708, son père, spectable Joseph juge maje de Maurienne, acheta de Louis de Bavoz la chapelle de N. D. des Neiges, près de l'église de St. Julien, et appelée de Balay, du nom de son fondateur, et y nomma le chanoine ; elle avait soixante florins de revenu.
• Vernier Rémi de Montvernier.
• Collomb Jacques-Joseph, des Cuines. .
• Thomas Félix et Costabelte Jean-Pierre.
• Marcoz Vincent, de Jarrier. (…).
• Martin Jean-Baptiste, des nobles Martin, de St-Jean.
• Milleret Claude, de Montaimont. il devint premier chanoine en1729.
• Balbis Jean-Baptiste, de Caraglio, province de Turin, (…)
• Flatte Pierre-Jacques, de St-Michel, docteur en théologie (…).
• Dubois Jean, de St-Michel, docteur en théologie (…)."6
Les registres des tabellions d'Aiguebelle7 nous font découvrir un autre nom : les frères Didier.
En 1720, au temps de Joseph de Montfort, le curé de St-Martin se nomme Hyacinthe Didier, et le chanoine de la Collégiale Ste-Anne (nommé par le baron) est le Révérend Jean-Baptiste Didier. Leur père était notaire royal à Saint-Michel de Maurienne ; est-ce donc une coïncidence si, quelques années plus tard, l'hériter du baron de Montfort, Joseph d'Albert, épouse une demoiselle Cécile Didier, de St-Michel de Maurienne ?
Brève notice pour Mgr Grisella de Rosignan, 1741, diocèse de Maurienne,
par le Révérend Savez, Vicaire* général du Diocèse8.
«Par une coutume très ancienne, ces vicaires desservants ascensent des chapitres respectifs le temporel de leur cure et s'obligent à payer une modique cense à proportion du revenu ; les révérendissimes évêques, comme pères communs et des chapitres et des vicaires, ont toujours laissé la coutume telle qu'elle est établie, il n'y a que les vicaires du chapitre de la Chambre, qui ne paient aucune cense, parce que le chapitre perçoit d'ailleurs les plus gros revenus de ces cures.»
« Le chapitre de Sainte-Anne de Chamoux est de la même fondation et catégorie que celui de la Chambre, sauf que, dès son origine; il n'y avait que six chanoines.
Je ne sais s'il mérite aujourd'hui [1741] le nom de chapitre, étant réduit à un doyen et un seul chanoine, qui ont peine à vivre ; c'est le baron de Chamoux qui les nomme, le révérendissime évêque institue le doyen, et celui-ci, par un abus que feu Monseigneur n'a jamais pu souffrir, s'émancipe d'instituer le chanoine ; ils ne font aucun office dans leur église, sauf qu'à tour de rôle ils disent la messe à la commodité du baron leur patron ; leur église, ou plutôt chapelle, se trouvant dans la cour de son château .
Quelquefois ils prétendent aussi être exempts de la juridiction de l'ordinaire, mais ils sont si peu en état de faire valoir leurs prétentions, qu'ils trouvent mieux leur compte à se soumettre comme les autres aux statuts du diocèse.»
Et plus loin, le Révérend Savez reprend :
[À] Chamoux, il y avait autrefois un chapitre de huit chanoines, réduit à deux, qui ont peine à vivre ; ils sont de la nomination du baron de Chamoux9
On voit donc qu’en 1741, la collégiale périclitait.
Les livres d'institution, des archives de l'évêché, contiennent les nominations faites par le baron de Montfort et ses héritiers pendant le XVIIIe siècle. En voici la liste complète 1 :
1718, Joseph Carret, prêtre de Chambéry ;
1719, Charles Cirace de Charvaix, curé d'Apremont ;
1720, noble Jacques de Bertron-Duverney, aussi du diocèse de Grenoble, qui, en
1728, permute avec noble Georges d'Aussans, d'Annecy, chanoine de la collégiale de St-Jeoire, lequel meurt en
1746 et a pour successeur Antoine Ripert de Chamoux ;
1761, Pierre Louis Hodet, de Chambéry ;
1782, noble André Marie Maistre, un des convicteurs de Superga, nommé en 1786 vicaire-général et official deTarentaise .
Le dernier doyen de Ste Anne fut Jean-Baptiste Durieux, précédemment curé de Chamoux.
Jean Lullin (imprimeur à Chambéry) écrit en 1787 (Notice historico-topographique sur la Savoie, suivie d'une généalogie… ):
Chamoux : il y avait autrefois une Collégiale ; mais il ne reste plus aujourd’hui que le Doyen, avec un second Prêtre.
L'auteur de la Brève notice 8 précise encore (en 1871) :
A l'époque [le château] appartenait à noble d'Albert, seigneur de Chamoux. La maison du doyen était près du château. A côté de cette habitation, se trouvait la chapelle de Sainte-Anne.
Le bâtiment du chapitre est en ruines, en grange et en cellier. La partie est, qui est devenue une dépendance du château, sert actuellement d'habitation au directeur des postes.
Il devait y avoir à Chamoux plusieurs bénéfices.
Au levant de l'église, la maison Deglapigny était la maison du prieuré de Saint-Rambert, qui avait été réuni au couvent de Saint-Rambert, dans le Bugey10.
En fait, en 1786, Joseph d'Albert et J.B. Durieux avaient accepté le prixfait (le devis) proposé par le maçon Plaisance, pour reconstruire une chapelle plus modeste que la Collégiale décidément trop ruinée.
Voir : Prixfait pour une nouvelle chapelle au château (1786)
Cette chapelle fut-elle réalisée ? L'année suivante, le même maçon Plaisance retrouvait Joseph d'Albert et Rd J.B. Durieux devant le même notaire Mollot, le 4 septembre pour le paiement de travaux sur une chapelle, dans un texte qui est loin d'être clair ; le 8 septembre, il établissait d'autre part un acte d'état (une expertise) pour la maison du Doyen, très ruinée aussi : on y aperçoit l'ancienne Collégiale.
Voir : La maison ruinée du Doyen de la Collégiale (1787)
Voir : Réparation ou reconstruction d'une Collégiale ? (1787)
On peut donc supposer qu'avec le départ des propriétaires et des religieux durant l'épisode révolutionnaire, le bâtiment a fini de se dégrader…
Au XIXe siècle… Chamoux, [est] à une lieue et demie d'Ayguebelle vers l'ouest. L'église est dédiée à saint Martin, et le curé y est institué. Il y avait autrefois un chapitre, (…) mais cette collégiale étant tombée, on en a pris les revenus restants pour un vicaire amovible.11
Marc de Seyssel-Cressieu pouvait écrire à la fin du XIXe siècle :
«Cette chapelle, située à côté du château au pied de la montagne, est entièrement détruite et son emplacement est recouvert par les bâtiments des dépendances du château »4
Grâce à la Mappe sarde de 1732 et au cadastre de 1882, on peut situer un peu l'emplacement et les contours de cette chapelle du début du XVIe siècle.
Les Archives n'ont peut-être pas livré tous leurs secrets ?
Les documents disponibles semblent bien rares : cela trahit-il un défaut d'entretien de Ste-Anne, ou est-ce simplement dû à la conservation de ces documents privés dans des Archives familiales?
On sait par la Mappe de 1732 et le Tabelle-Minute12 de 1729 que la chapelle, établie dans la cour du château, lieudit "La Motte", avait une surface de 200m2.
Voici aussi une trace conservée dans les Registres du Tabellion d'Aiguebelle13 :
un "prix-fait" passé à des menuisier locaux, pour achever la réfection du toit, en 1710 (l'église a presque 200 ans) : la mort avait apparemment surpris à la fois le seigneur des lieux (en 1709) et le charpentier François Berthet, il faut tout remettre en route…
Prix-fait pour M° Glanchet curateur en l’hoirie du Seigneur Rochefort
Baille à honorables Dominique Berthet, Maxime Venipé, et Jean Masset
L’an mil sept cent et dix et le vingt du mois de juillet, par-devant moi notaire soussigné (…)
- s’est établi en personne Me Joseph Boisson bourgeois d’Aiguebelle et fermier du château de Chamoux, (…)
- en la présence et assistance de noble Rd Messire Prosper DeGilly de Villaremont doyen du [vénérable ?] chapitre de Ste Anne de Chamoux fondé au château
- et ensuite de l’ordre à lui donné par Claude Glanchet praticien bourgeois de Chambéry en qualité de curateur en l’hoirie de feu noble Pillibert Chappel vivant Comte de Sallin, Seigneur de Rochefort, Chamoux et autres (…), en date du vingtième juin dernier par lui [et ce jour] a signé et donné (…) que par le présent :
- il donne à prix-fait à honorables Dominique Berthet, Maxime Venippé, Jacques Vignon de Chamoux et à Jean Masset de Montendry, maîtres charpentiers et recouvrisseurs (couvreurs) présents acceptant pour eux et les leurs, savoir : est d’achever de faire le couvert de l’église de ladite Ste Anne, refaire celui du chœur, poser quatre [coulomnes = colonnes ?] en octogone de la manière qui leur sera indiquée dans ladite église pour soutenir le couvert et pour ce, fourniront tous les bois requis et nécessaires tant [coulomnes = colonnes ?], panes, sablières, chevrons, lattes qu’autres, à l’exception des parefeuilles qui manqueront au couvert du chœur tant seulement, lequel couvert du chœur ils couvriront d’ardoises qui leur seront fournies, couvriront celui de l’église des lozes badières* qui leur sera aussi fournie (sic) sauf à eux de faire le port d’icelles sur le couvert auquel ils mettront les lattes et les chevrons nécessaires, comme aussi à la pente (…) des miollans (milieux ?) qui ne se trouve pas bien faite et parachevée, leur étant permis de prendre les gros bois qu’ils trouveront commodes dans les terres dudit château comme aussi les dix-huit petits chevrons et les autres restes du prix-fait de feu François Berthet, et le tout rendu et fait et parfait à dater de [maintenant] entre ci et la St Michel prochaine, et pour ce, moyennant le prix et somme de cent huitante florins de Savoie, avec les clous, [grosses], et autres fers requis et nécessaires, et quinze sols de Savoie pour chaque toise du couvert de la nef tant seulement, le tout payable par ledit Me Boisson audit prix [facturé ??] à mesure que le travail se fera (…)
badière : autre nom des lozes (lauzes) en Savoie : pierre plate de couverture des toits
toise : à Chamoux, 1 toise = ± 7,3 m2
florin (monnaie abandonnée en 1717) : 1 florin = 12 sols (1 sol = 12 deniers)
Mais où sont les pierres de Ste-Anne, que l'on rêve ornées ?
Où est la tombe de la vieille dame, Barbe d'Amboise ?
On peut toujours s'intéresser aux pierres sculptées du village: pourquoi seraient-elles parties loin, les pierres de la chapelle ? Conjectures !
Côté ouest de l'église Saint-Martin, la fenêtre de la sacristie étonne par son style; elle semble rapportée… Réemploi ?
À Chamoux, dans la rue qui mène à Aiton, une pierre sculptée
sert de base au pilier d'arrêt d'un ancien mur de jardin.
Avec le même motif de "pointe". Réemploi ?
Et encore ?
Sur une des ailes plus récentes du château de Chamoux, au dernier étage, à quelques dizaines de mètres de l'emplacement de la Collégiale disparue, on distingue un curieux motif à l'angle d'une fenêtre.
(cliquer sur la photo)
Là encore, on passe d'une arête vive à un angle adouci par un relief ornemental (nommé "congé"), mais ici, il est plus complexe (moins élégant?).
Construction contemporaine de la Collégiale, même équipe de tailleurs de pierre ?
À Saint-Jean Pied-Gauthier, l'église St-Jean-Baptiste présente un portail à gâbles, typique de la période gothique flamboyante. Au-dessus de la porte, sous la statue du Bon Pasteur, on ne peut pas ignorer les armes de celui qui fit reconstruire l'édifice en 1481: Jean de Montchabod, capitaine des francs-archers du Duc de Savoie, qui eut plusieurs fois maille à partir avec Louis 1er de Seyssel-La Chambre (celui-ci à l'origine de la Collégiale Sainte-Anne); il faut dire que Jean eut le courage de prendre parti contre Louis dans ses divers procès, et qu'il occupa le château d'Apremont confisqué par le Duc de Savoie… au cousin Jacques de Montmayeur : Louis mit le feu au château familial de Jean, et le fit conduire au château de l'Huïle, où il détenait déjà d'autres prisonniers de marque! Rudes mœurs…
(Selon certains*****, le même Jean de Montchabod serait à l'origine de la remarquable chapelle Saint-Sébastien à Lanslevillard, et le décor mural serait alors l'œuvre de peintres de la Combe?)14
Mais venons-en à nos moulures (congés) : sur le côté sud de l'église de Saint-Jean Pied-Gauthier, une tourelle donne accès au clocher. Sa porte, beaucoup plus sobre que le portail, présente une décoration basse des chambranles voisine des reliefs qui nous intéressent : angle vertical du chambranle évidé en courbe jusqu'à quelques centimètres du pied qui finit en arête vive. Un motif en pointe prolonge le volume de l'arête vive, et va mourir dans l'évidement.
Ce motif est-il courant chez les sculpteurs de pierre ? Faut-il voir un seul sculpteur, ou bien, une influence d'un sculpteur à l'autre ?
On voit aussi ce motif dans l'architecture civile, par exemple sur quelques portes et fenêtres, Rue du Sénat, à Chambéry, à l'angle de la Place des anciennes Halles.
(les Halles furent construites à l'emplacement du couvent des Dominicains, où siégea le Sénat).
Mais encore? On trouve ce "congé" à la base de plusieurs cadres de portes dans la tour du Donjon de Miolans (daté de la fin du XVe siècle… environ), à portée de regard de Chamoux. Notons que dans les 2 cas présentés ici (il y en a d'autres), le relief est appliqué en débordement, sur un pan coupé plat (l'angle est "biseauté"), et non comme précédemment au cœur d'un évidement courbe.
Il est intéressant d'observer les traces de salissure laissées par les passants, qui frottent le pan coupé au long d'un parcours où l'on a tendance à raser le mur de l'escalier en colimaçon un peu raide !
Viollet-le-Duc le disait bien : au Moyen-Âge, "les tableaux des portes, des fenêtres, dans l'architecture civile, sont presque toujours biseautés à l'extérieur ; on évitait ainsi les écornures, et plus encore les saillies gênantes des arêtes vives sur les points des édifices où la circulation est active.15"
Base de jambages de porte, motif rencontré à plusieurs étages le long de l'escalier en colimaçon du Donjon de Miollans.
Encore une variation sur ce thème décoratif distribué tout au long de la Combe?
En effet…
À Conflans, près de la ville "nouvelle" d'Albertville, la porte et la porte/fenêtre à l'étage de la sombre Tour Sarrazine ont reçu, bien après la construction initiale (XIIe siècle ?), un cadre de pierre blanche: le chambranle de la porte de l'étage présente une arête à pan coupé plat, au-dessus d'une courte section à arête vive, un relief "en pointe" fait la transition entre les deux. Notons qu'ici, le souci d'épargner les mollets, les hanches ou les épaules des passants n'était pas fondamental !
Quoi d'autre encore ?
Quelques "pointes" de plus aux fenêtres (certaines à meneaux) de la maison-forte de la Croix de la Rochette.(non photographiée)
Et aussi ?
Poussons un peu plus loin vers l'Est : nous voici en Basse Tarentaise, devant la maison-forte d'Esserts-Blay, remaniée au XVe siècle.
Deux belles fenêtres à meneaux : l'une présente une pointe "simple"; l'autre, cette curieuse pointe "en tête de pique", vue… au château de Chamoux.
Emploi, volumes et matériau sont voisins ; l'époque de construction aussi. les pierres locales étant souvent très différentes, il faut penser que les encadrements ont été fabriqués avec des roches "importées" : déjà sculptées, ou taillées sur place par un même atelier ?
Mais que nous réservent les prochaines balades ?
2012- Recherche et transcription A.Dh.
notes
* Une collégiale est une église qui a été confiée à un collège de clercs ou chapitre collégial, c'est-à-dire à une réunion de chanoines (de nombre variable selon les lieux) qui se tient ailleurs qu'au siège épiscopal.
Le Chapitre canonial (composé uniquement d'hommes dans la majorité des cas, mais parfois aussi uniquement de chanoinesses) est la plupart du temps créé (fondation) par une famille seigneuriale, soucieuse de réparer une lourde faute ou de préparer son salut éternel (salut de l'âme) en s'assurant la prière quotidienne de personnes consacrées ainsi qu'un lieu de sépulture décent (à l'intérieur de l'église collégiale).
En fonction de la richesse du donateur et du nombre envisagé de chanoines, le fondateur dote la Collégiale de ressources matérielles suffisantes (en particulier de biens fonciers) qui sont réparties sous forme de prébendes entre les chanoines ; ces derniers sont généralement nommés par le fondateur ou ses héritiers.
source : Wikipedia
** Curé : Le curé est un prêtre catholique qui a « charge d'âmes » d'une paroisse (en latin, cura animarum). Il est nommé par un évêque, dont il est le représentant et le délégué dans la paroisse. Il doit confesser et absoudre les péchés des personnes qui le souhaitent.
Les autres prêtres qui l'assistent sont nommés vicaires, ou prêtres habitués.
source : Wikipedia
*** Un chanoine (du latin canonicus : règle ; et du grec ancien κανών (kanôn), la règle) est un membre du clergé attaché au service d'une église. Au Haut Moyen Âge, le mot pouvait désigner certains membres du personnel laïc des églises. Aujourd'hui, il existe des chanoines religieux (séculiers ou réguliers), des chanoines laïcs et des femmes religieuses régulières (chanoinesses)
source : Wikipedia
**** vicaire : Le vicaire est un prêtre qui assiste le curé dans une paroisse catholique. Il est habituellement choisi par le curé, son choix devant être approuvé par l'évêque. Un vicaire est rémunéré par le curé sur le revenu qui lui est attribué. En Bretagne, fortement marquée par le catholicisme, on appelle le curé recteur, tandis que les vicaires sont appelés curés, et les prêtres auxiliaires sont parfois appelés vicaires.
Un vicaire perpétuel est le desservant d'une église dont le curé est une personne morale, concrètement une communauté religieuse qui perçoit les revenus attachés à cette église. Comme son titre l'annonce, le vicaire perpétuel est inamovible en comparaison du vicaire ordinaire soumis aux contingences paroissiales.
Un vicaire général ou grand-vicaire est un prêtre désigné par l'évêque pour le seconder dans ses responsabilités.
source : Wikipedia
***** "Selon certains" : il s'agit d'André Ch Coppier (De Tarentaise en Maurienne, Lib. Dardel 1931), cité par Félix Bernard. Voir aussi Récits Mauriennais de l'abbé Truchet
****** Antoine ? A priori, le seigneur de l'époque était Joseph d'Albert (dont le père se nommait Antoine…) Erreur de l'auteur ?
Sources bibliographiques :
1- Travaux de la Société d'histoire et d'archéologie de la province de Maurienne : bulletin 1885 (VOL6.) p.258
remarque : L’origine des documents n’est pas toujours précisée (le plus souvent : Archives du Diocèse de St-Jean de Maurienne)
2- Travaux de la Société d'histoire et d'archéologie de la province de Maurienne : bulletin 1871 (VOL3) page 224
: Quelques notes sur les cardinaux qui ont occupé le siège épiscopal de Maurienne par M. Ie docteur Mottard
3- A.D.Savoie, IR 601B - 3 G 201 Chapitre Sainte Marie et Sainte Anne de Chamoux 1 cahier, 1 pièce1515-1576
4-: Marc de Seyssel-Cressieu : la Maison de Seyssel, ses origines, sa généalogie, son histoire p. 237 et suivantes d’après les Archives de Musin via Gallica
5 : Travaux de la Société d'histoire et d'archéologie de la province de Maurienne : bulletin 1885 (VOL6.) p.258
6- Travaux de la Société d'histoire et d'archéologie de la province de Maurienne : bulletin 1871 (VOL3) pages 262
7- A.D.Savoie,Archives en ligne, Tabellion d'Aiguebelle 1720, F° 91
8- Travaux de la Société d'histoire et d'archéologie de la province de Maurienne : bulletin 1871 (VOL3) pages 52
9- A.D.Savoie,Archives en ligne, Tabellion d'Aiguebelle 2C 2144 – 1946 – p.61/369 (p.46 du registre)
10- Travaux de la Société d'histoire et d'archéologie de la province de Maurienne : bulletin 1871 (VOL3) page 74
11- Travaux de la Société d'histoire et d'archéologie de la province de Maurienne : bulletin 1871 (VOL3) page 105
12- A.D.S., Tabelle-Minute Chamoux, 3G 59 .
13- AD Savoie, Archives en ligne, Tabellion d'Aiguebelle 1710 - F° 450 (II 46/439)
14- Le Pays de Montmayeur, Félix Bernard, imprimé en 1971
15- Eugène Viollet-le-Duc Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle
Sources iconographiques :
Archives Départementales de Savoie / Archives en ligne / Plans cadastraux
Photos A.Dh. / CCA sauf mention contraire
Pour les chercheurs : des ressources à explorer
Aux Archives Départementales de Savoie
• Fonds de l'Évêché de Maurienne. Chapitre Sainte Marie et Sainte Anne de Chamoux. - IR 601B - 3 G 201
- Copie de la bulle d'érection de 1515 (XVIII).
- Serment de fidélité des chanoines envers Charles-Emmanuel (1576).
1 cahier, 1 pièce1515-1576
• 4B : archives recueillies par le Sénat de Savoie Chapitre 3 : Clergé et œuvres charitables (IR222)
4B 267 B 1663 Clergé et activités charitables Clergé séculier
Diocèse de Maurienne : collégiales de Saint-Marcel de la Chambre et de Chamoux
• S A 227. Bénéfices. Revenus ecclésiastiques (suite) et correspondance. (1 carte, 1 cahier et 112 pièces papier)
Carte des communautés de la province de Savoie relevant des diocèses de Belley, Genève, Grenoble, Maurienne et Tarentaise, s.d. (1728 environ). Etat des évêchés, abbayes, prieures, collégiales, cures, chapellenies et couvents des Etats de Savoie, de leurs revenus et patrons : provinces de Savoie, Tarentaise, Chablais, Maurienne, Faucigny et Genevois, bailliages de Ternier et Gaillard, s.d (1728 environ). Lettres de recommandation et suppliques en vue de pourvoir a des bénéfices devenus vacants en raison de l’occupation de la Savoie par l’infant Don Philippe, en particulier à la chapelle de la maladière sous Conflans, aux collégiales de la Sainte-Chapelle de Chambéry, d’Annecy et d’Aiguebelle (1743-1749).
1728 environ - 1749
• I.R. 210 SERIE B Cours et juridictions avant 1793 Sous-séries 1B et 2B
Index des noms de personnes, de lieux et de matières contenues dans les registres des Edits Bulles du PARLEMENT DE CHAMBERY (1536-1559) et du SENAT DE SAVOIE (1559-1793)
Transcrits dans les IR 201 (Parlement) IR 203, 204, 205, 206, 207, 208 et 209 (Sénat) Par Gabriel PEROUSE • Index
IR 210-1 CHAMOUX, 30, 161, 592, 600, 757
prieuré, collégiale, 577, 671
(saint) Rambert, 403, 594, 634, 677, 740, 742, 745, 757, 761
• Archives départementales de la Savoie Cours et juridictions avant 1793 Sous-série 2 B
Inventaire des répertoires des registres des Edits Bulles Novembre 2005 IR 208 1682-1703
2B - 232 Fo7” 577 (1682-1687)
Fol" 108 - Transaction passée entre les Révérends Chanoines, et chapitre de St Jean de Maurienne d'une part, et le Révérend Doyen et chanoines de Chamoux, d'autre, occasion d'un seytier de bon hypocrat deü au dit chapitre annuellement, et payable la veillie de St Jean Baptiste par le prieur de St Pierre de la Corbière d'urtières, et portable au dit St Jean, lequel a été uny au doyenné de Chamoux, par laquelle est convenu qu'au lieu du dit hypocrat sera donné annuellement aux dits chanoines, et chapitre la somme de cent florins par le dit doyen chaque veillie du dit Jean Baptiste, la ditte transaction du 17 Mars 1685, receü et signée par Me ODOMARD, Notaire avec l'arrest d'homologation d'icelle ensuitte.
B - 1456 Fc:" 600 (1690-1695)
• ADS - Moyen-Age et Ancien Régime / Fonds des administrations d'Ancien Régime jusqu'en 1793 / Administration générale du duché
C 292 Finances et comptabilité. – Lettres d'intendants, de trésoriers provinciaux, de secrétaires communaux, d'autres fonctionnaires et de particuliers de la province de Savoie-Propre, aux intendants généraux : – du secrétaire de la commune de Chamoux, au sujet d'une dette du chanoine Rupert, doyen de la collégiale de Chamoux, qui était mort (1749-1791)
• Index alphabétique des noms de lieux (IR303)
CHAMOUX – C 62 122 lQ3 292 347.39.1 455 487 579 643.678 17.73 2489 a.2497 2576
Il - (collégiale, prieuré) - C 292 2246 2298 2580
II - (eglise, cure, chapelles) - C 349 2492 2494 2497 2578 MONTBERINGER, commune de Chamoux - C 1783 SAINT-RAMBERT - (abbaye) - C 347 733 1776
• Cadastre général de : Chamoux-sur-Gelon. - Tabelle-minute (Cadastre primitif) de la commune de Chamoux, contenant les noms de tous les propriétaires ; par ordre alphabétique et indiquant, pour chacune des parcelles qui leur appartiennent, le numéro cadastral, le lieu-dit, la nature de culture et la contenance en mesures de Savoie et de Piémont. - Biens de noble Blanc, gouverneur de Miolans ; de noble Bazin ; des chapelles de Montranger, de Villardizier, de Saint-Gras, de Saint-Blaise, de Saint-Sébastien, de Saint-Jean, de Sainte-Catherine, du baron de Châteauneuf ; de la chartreuse de Saint-Hugon ; de la cure du Bettonnet ; de la cure de Chamoux ; de la cure de Villard- d'Héry ; des nobles Pierre et Charles du Villard ; des nobles Antoine et Louis-Hercule Degalis ; des nobles de Livron, Vincent de Lalée, Pierre de Mellarède ; du baron de Montfort ; de l’évêque de Maurienne ; du prieuré de Saint-Rambert ; du prieuré de Saint-Robert ; du marquis de Saint-Michel ; biens indivis entre les communes de Chamoux pour 2/3 et Bourgneuf pour 1/3 ; biens communaux du village de Montranger ; de la commune de Chamoux ; châteauvieux au-dessus de Chamoux ; chapelle de Notre-dame de Grâce. etc. Surface cadastrée de la commune : 3662 J. 112 T. 0P. en mesures de Savoie. Dates extêmes : 1729 - ...
Cote : C 2494 Cote à consulter: 4Num 250 Comm. Communicabilité : Non
• Cadastre général de : Saint-Georges-des-Hurtières. - Tabelle générale (Cadastre récapitulatif) de la commune de Saint-Georges-d?Hurtières. - 2e et dernier volume. - État des droits payés au doyen de Chamoux, au prieuré de Notre-Dame de Bellevaux, aux curés d'Aiguebelle et de Saint-Georges-d'Hurtières. - Certificat constatant que les 140 communiers de Saint-Georges-d'Hurtières ne paient aucun droit seigneurial pour la jouissance des biens communaux.
Dates extêmes : 1731 - 1738 Cote : C 3986 Producteur : Bureau de la Péréquation générale et du cadastre
Lieu : Saint-Georges-des-Hurtières Comm. Communicabilité : Com
• article L'excursion de Chamoux (24 juillet 1907). in Travaux de la Société d'histoire et d'archéologie de la Maurienne, (1904, 1908)
in Revue : SOCIETE D'HISTOIRE ET D'ARCHEOLOGIE DE MAURIENNE, 1908, S. II, T. IV, 2e Liv., p. 54-65
Catégories : BAS MOYEN AGE (XIV-XVe) ; COLLEGIALE ; EGLISE ; SEIGNEURIE ; VIE INTELLECTUELLE ; XVIe ; XVIIe ; XVIIIe
1908, S. II, T. IV, 2e Liv., p. 54-65. - Cote (issue de la migration Alexandrie) : PER762-13
• Document: Histoire du décanat de la Rochette (Décanat de Val-Penouse). Les moines de la Novalèse et le Moûtiers de la Trinité (726-1035). Cluny et la Rochette. Les prieurés d'Aiguebelle, Chamoux, Villard-Sallet, la Croix, Coise, Sainte-Hélène-du-Lac, Arbin, Montmél
Auteur : Félix BERNARD Editeur : Chambéry : IMPRIMERIES REUNIES DE CHAMBERY Année de publication : 1931
Archives départementales Savoie BH1316 Ouvrage Bibliothèque historique Disponible Archives départementales Savoie US 30
• article Les paroisses du Duché de Savoie en 1710 (d'Aiguebelette à Chamoux). : 1999
in Revue : A.R.E.D.E.S. Assoc. recherche et entraide dans les fonds document. savoyards, 1999, N° 3, page 20
Catégories : METHODOLOGIE Cote (issue de la migration Alexandrie) : PER1005 Localisation : Archives départementales Savoie
ouvrage Quinze siècles de présence bénédictine en Savoie et dans les pays de l'Ain.
Auteurs : Louis TRENARD ; Marius HUDRY ; Etienne GOUTAGNY ; Romain CLAIR ; Yves BRU ; Lucien PONCET ; Jacques LOVIE ; Joannès CHETAIL ; Jean-Pierre DUBOURGEAT ; Jean-Pierre LEQUAT ; André PERRET ; Pierre-Roger GAUSSIN ; Jacques DUBOIS
Editeur : Genève (Suisse) : SLATKINE Année de publication : 1983
Cote (issue de la migration Alexandrie) : ADS.BH2161/PER241-2/BDCHY.GB58.5/ADHS.P 722 72227
Localisation : Archives départementales Savoie/Archives départementales Haute-Savoie/Bibliothèque diocésaine de Chambéry
• ouvrage Notes d'histoire paroissiale. (dont Chamoux ) 1924
Catégories : HISTOIRE RELIGIEUSE ; PAROISSES [Recueil factice de pages extraites de bulletins paroissiaux].5 "volumes".
Cote (issue de la migration Alexandrie) : ADS.BH1605
Archives départementales Savoie BH1605 Bibliothèque historique Disponible
archivesmultimedia http://www.archivesmultimedia.com/
• Trésor des Chartes S A 158. Province de Maurienne : Titres de la Maison de La Chambre (suite). (2 cahiers et 25 pièces papier.)
- Quittance passee par Emmanuel- Philibert-Amédée de Savoie, prince de Carignan, qui reconnaît avoir reçu de Charles-Emmanuel, comte Cagnolo, et de Philibert Chapel, seigneur de Rochefort, la somme de 95 000 livres pour le prix de la vente du marquisat de La Chambre avec ses cinq paroisses et de la seigneurie de Chamoux, groupant quatre paroisses (1688). 1614 - 1688
http://www.123savoie.com/article-10454-1-st-pierre-de-belleville.html
Histoire de l'ancienne cloche de l’église de st Pierre de Belleville (près st-Alban des Hurtières)
La cloche du XIIIème siècle, haute de 42 cm et d'un diamètre de 36 centimètres est de forme oblongue en fer et fonte. Elle a deux anses dont l'une a été rapportée. Sur la lèvre de la cloche, au dessus d'un filet, figure une petite croix ancrée, flanquée d'une lettre majuscule grecque "RHO". Celle-ci est combinée avec la croix formant le chrisme du monogramme du Christ. A l'origine, la cloche se trouvait dans une petite chapelle dit "du Temple". En souvenir des templiers, qui occupèrent ces lieux entre 1260 et 1313, dans le val des corbeaux, "in valle corvorum", dit "la Corbière". Cette cloche a été coulée avec le fer des Hurtières. Elle sera déposée ensuite dans un coin de l'église paroissiale et fut ramenée à la mairie en 1959.
Les chapelles apparaissent nombreuses dans les textes anciens : beaucoup ont disparu.
Une première vague de construction les avait multipliées à la fin du Moyen-âge. La Contre-Réforme a suscité d'autres élans. Une troisième vague, au XIXe siècle, est bien représentée ici. Débordons un peu : quelques églises et chapelles voisines de Chamoux se sont fait une place dans ces pages (certaines ont longtemps partagé l'histoire des sanctuaires chamoyards).
En effet, le souvenir d'autres chapelles encore s'est perdu ; la fin du XIXe siècle, la Société d'Histoire et d'Archéologie de Maurienne1 pouvait recenser au fil de l'histoire :
• Montgilbert :
- La chapelle de Montgirard, patron sieur Sordet.
• Chamoux :
- La chapelle de Saint-Gras et Saint-Joseph, à Montranger, patrons Perrière et Didolet.
- La chapelle de Saint-Antoine, de libre collation.
- La chapelle de Saint-Blaise et Saint-Hustache (sous le clocher). Patron M. de Mellande
- La chapelle de Villardisier, patrons les sieurs Dégalis.
- La chapelle de Saint-Sébastien, de libre coIlation, dans le cimetière.
- La chapelle de Notre-Dame de Pitié (N.D. des Grâces), patrons les frères Dégalis.
• Montendry :
- La chapelle du Rosaire, patronage désert, parce que le sieur Duvillard n'a point eu d'héritier; son fils révérend Duvillard en est économe.
Encore ne trouve-t-on pas ici le nom de la chapelle St Jean-Baptiste, St Jacques et St Philippe, au village de Villardizier, ou de Saint Roch près de l'église, ni les noms des chapelles dans l'église.
2012- Recherche et transcription A.Dh.
Sources bibliographiques et iconographiques
Photos A.D. / CCA
Chapelle Saint-Sébastien : document Archives Évêché de Maurienne/Chamouxsur Gallica.fr (BNF)
1- Travaux de la Société d'histoire et d'archéologie de la province de Maurienne : bulletin 1871 (VOL3)
Pour les chercheurs : ressources à explorer
Archives départementales de Savoie
ADS - Moyen-Age et Ancien Régime / Fonds des administrations d'Ancien Régime jusqu'en 1793 / Administration générale du duché
C 4866 Décisions. – Déclaratoires des servis, tant ecclésiastiques que féodaux, dans la province de Savoie-Propre, contenant toutes les décisions rendues du 12 février au 17 août 1731, avec un répertoire, dans l’ordre alphabétique, des paroisses dans lesquelles les servis sont dus. – 1er volume. – Chaque déclaratoire est accompagnée des requêtes, mémoires et autres actes produits par les seigneurs, à l’appui de leurs demandes. (…) – R° Jacques de Glapigny, pour les servis dus, dans la paroisse de Chamoux, à la chapelle de Saint-Jean-Baptiste, dont il était recteur. (1731)
Archives diocésaines de St-Jean de Maurienne : C.R. des visites pastorales.
Pourquoi St-Grat ?
Deuxième évêque du diocèse d'Aoste dont il est le patron, confesseur, iI est honoré dans les Alpes pour avoir rapporté la mâchoire de Saint Jean-Baptiste dans la cathédrale d’Aoste au cinquième siècle.
Très vénéré par les agriculteurs, il est considéré comme le saint protecteur des céréales, contre les insectes, les taupes et les intempéries. Il est invoqué pour la protection du bétail, des récoltes et des vignes.
Cette chapelle est présente sur la Mape de 1732, et sur le cadastre 1882, sans vocable.
Un document érudit (non signé) déposé aux Archives diocésaines, affirme : La chapelle du village de Montranger date de 1650. Elle a été fondée par les honorables Laurent, Paul et André, frères, enfants à feu honorable Claude Perrier, de Montranger, paroisse de Chamoux. Approbation de l'évêché : 12 messes seront dites chaque année, dont une pour la fête de St Joseph, et une pour la fête de St Grat, à condition qu'elles ne pénalisent pas la messe à l'église de Chamoux.
Elle apparaît dans les comptes-rendus de visite des évêques :
en 1689, dans le compte-rendu d'une visite pastorale : "chapelle au village de Montranger, sous le vocable de St Joseph et de St Gras.
Elle a de revenu cinq seytorées en prés lieudit 'En [?]',tant aux lieux appelés "aux terres de [Muffans ?]' que dans les prairies de Barouchat, et quinze florins de cense annuellement dus par le Sieur Didolet, avocat du Sénat, pour le principal de trois cents florins.
Ladite chapelle est en bon état, et suffisamment garnie. v.s."
En 1729, le Tabelle-minute précise : à Montaugier (sic), la chapelle St-Joseph et St-Gras est propriété ecclésiastique. (parcelle n°228 de la Mappe ; la chapelle "fait" 32 m2)
En 1780, le recteur en place (un chanoine d'Aiguebelle), démissionne, et meurt. Rd Sébastien Antoine Brunier est nommé (en 1783), sur proposition de Pierre Feyge, patron de la Chapelle, héritier de Demoiselle Jeanne Didollet. (voir Textes à l'appui 1780, 1783)
En 1796, la chapelle n'apparaît pas dans la liste des "Biens nationaux ecclésiastiques" vendus à des particuliers (AD073 Q82) Et pourtant…
Et, en 1817, c'est bien la famille Perrier qui vend diverses parcelles qui dotent la chapelle aux Vernier, à charge d'entretenir la chapelle.
En 1833, Simon Mollot, notaire de Chamoux fait son testament (il fut maire pendant l'occupation française, puis secrétaire du Conseil au retour de l'état sarde, et aussi, notaire royal, lieutenant-juge du mandement de Chamoux) :
"Je donne et lègue au hameau de Montaranger la chapelle que j’ai acquise du gouvernement français ; je lègue aussi au dit hameau une somme de 3 livres neuves annuellement et à perpétuité pour être célébré une grande de messe le jour du saint patron qui sera fixé, à condition que mes héritiers ou les miens auront droit de mettre un banc à trois places, à appui devant et derrière"
En 1837, les biens de la chapelle changent encore de mains.
Souvent oubliée dans les visites pastorales (les chemins n'étaient pas faciles, le programme était chargé, les évêque craignaient-ils de faire cette escapade supplémentaire ?) la chapelle est citée en 1850 :
"Il existe dans cette paroisse deux chapelles rurales:
1- celle de N.D. des Grâces
2- celle de St Joseph et St Gras située au hameau de Montranger : elle est pourvue de tout ce qui est nécessaire à la célébration du St Sacrifice de la messe, et elle jouit d’un revenu annuel de 5 Livres ; cette rente est aujourd’hui servie par [Jh.-Marie Cuiltel ?] et Antoine Tournafond."
La chapelle venait de se faire une beauté : à l'occasion du passage dans l'église des frères Avondo, fresquistes de la Valsesia, sa façade avait gagné une décoration ; Giuseppe et Lorenzo ont même signé et daté leur travail (sur le puits : Avondo, 1847). Ils ont peint Saint Grat, présentant non pas une mâchoire (!), mais bien la tête tout entière de Jean-Baptiste, gisant sur un plateau après sa décollation, selon l'imagerie traditionnelle.
Alors, comment comprendre ? Le 29 mai 1856, le même évêque de Maurienne, François-Marie Vibert, note dans sa visite pastorale : "La chapelle rurale de Montranger qui a cinq livres de revenu et quelques messes fondées est entièrement délabrée."
La chapelle a depuis été vendue, retapée… Elle est toujours là, avec sa fresque des Avondo, dans ce hameau dont il est difficile aujourd'hui d'imaginer l'importance… autrefois.
A.Dh.
Sources bibliographique et iconographique :
notes érudites non signées : Bibliothèque diocésaine de St-Jean de Maurienne, Fonds Chamoux. Sur les origines de la chapelle, l'auteur érudit cite ses sources : acte de fondation passé par devant Simon Bertrand, notaire. Mais où ? Un indice : les témoins habitaient Albiez-le-Vieux.
notice : Conseil général de Savoie
Visites pastorales : Bibliothèque diocésaine de St Jean de Maurienne
Tabelle minute : Plans cadastraux, AD073
Testament Mollot : AD073, cote 6FS 162
Photos A.D. / AHCS
AD9073 cote Q 82
Pour les chercheurs : ressources à explorer
• Cadastre général de : Chamoux-sur-Gelon. - Tabelle-minute (Cadastre primitif) de la commune de Chamoux, contenant les noms de tous les propriétaires ; par ordre alphabétique et indiquant, pour chacune des parcelles qui leur appartiennent, le numéro cadastral, le lieu-dit, la nature de culture et la contenance en mesures de Savoie et de Piémont. - Biens de noble Blanc, gouverneur de Miolans ; de noble Bazin ; des chapelles de Montranger, de Villardizier, de Saint-Gras, de Saint-Blaise, de Saint-Sébastien, de Saint-Jean, de Sainte-Catherine, du baron de Châteauneuf ; de la chartreuse de Saint-Hugon ; de la cure du Bettonnet ; de la cure de Chamoux ; de la cure de Villard- d'Héry ; des nobles Pierre et Charles du Villard ; des nobles Antoine et Louis-Hercule Degalis ; des nobles de Livron, Vincent de Lalée, Pierre de Mellarède ; du baron de Montfort ; de l’évêque de Maurienne ; du prieuré de Saint-Rambert ; du prieuré de Saint-Robert ; du marquis de Saint-Michel ; biens indivis entre les communes de Chamoux pour 2/3 et Bourgneuf pour 1/3 ; biens communaux du village de Montranger ; de la commune de Chamoux ; châteauvieux au-dessus de Chamoux ; chapelle de Notre-dame de Grâce. etc. Surface cadastrée de la commune : 3662 J. 112 T. 0P. en mesures de Savoie.
Dates extêmes : 1729 - ...
Cote : C 2494 Cote à consulter: 4Num 250 Producteur :Bureau de la Péréquation générale et du cadastre Lieu : Chamoux-sur-Gelon Comm.
Communicabilité : Non
• article L'excursion de Chamoux (24 juillet 1907) par Adolphe GROS.
in Travaux de la Société d'histoire et d'archéologie de la Maurienne, (1904, 1908)
1908, S. II, T. IV, 2e Liv., p. 54-65. - Cote (issue de la migration Alexandrie) : PER762-13
Chapelle Notre-Dame des Grâces de Chamoux •>
Au pied de la montagne, entre le 1er Berre et le village, une petite chapelle surplombe la route et les champs; on la nomme Chapelle N.D. de Grâces.
Quelques dates
- elle existerait déjà en 1571, sous le nom de N.D. de Pitié.
- aux 17 et 18e siècles, la famille Deglapigny s'en dit patronne.
- décoration baroque au tournant des 17-18e siècles
- pourtant, la Mappe de 1732 la dit "propriété des communiers"
- quoi qu'il en soit, elle est vendue à la Révolution... et rachetée par la famille Deglapigny.
- décoration extérieure probablement par les Avondo en 1847
- reprise de cette décoration après 1960 : la scène de l'Annonciation fait place à 2 Saints.
- réfection de la toiture en 1989.
- restauration des médaillons en 2005 : les saints Sébastien et Agathe ont souffert.
* * *
En fait, cette chapelle a d'abord été dédiée à Notre-Dame de Pitié :
Dans les notes pour la visite pastorale 1 de 1609, Félix Bernard lit que "la Chapelle de N.-D. de Pitié, (…) a un autel consacré. Le recteur est Jacques fils du même égr. Masset, étudiant au Collège de Chambéry, qui n'est pas encore cependant institué. »
En 1689 avec un autre évêque 1 : "Notre-Dame de Pitié, sise sur le grand chemin en allant à Aiguebelle,(…) a de revenu douze florins annuels payables à chaque St André, et sous la charge de douze messes à forme de testament de Mr François Deglapigny ; Rd curé Jacques Deglapigny, sacristain, en est le recteur ; laquelle chapelle est en bon état."
On lit dans un legs du 20-6-1694 pour y dire des messes : "Notre-Dame des Grâces érigée à Chapelle Badin".
Le 28 février 1718, le Révérend Deglapigny ("le jeune") déjà cité, fils d'une famille locale de notables, a "albergé" la chapelle :
"le sieur Révérend Jacques Deglapigny prêtre et prieur du prieuré de Saint Martin de Chamoux, en qualité de recteur de la Chapelle Baddin fondée sous le vocable de N.D. des Grâces, entre Berres et Chamoux, de laquelle il est patron comme l’aîné de sa famille, et en cette qualité, pour lui et les siens, alberge purement et simplement à Honorable Martin, fils à feu Claude Turrier de Chamoux" 2
Curieux… On change de nom ? Et puis, sur le Tabelle-minute de 1729, il est dit que la Chapelle Budin (parcelle 1133 1/4, 73 m2), est propriété "de la Communauté pour l'usage commun"3.
Cette chapelle, située à mi-chemin entre le village de Chamoux et le Premier Berre, n’est pas dessinée sur la mappe de 1728-1732. (Elle figure sur le cadastre de 1882).
À défaut du dessin sur la Mappe, on a le registre qui l'accompagnait! Le cadastre textuel (ou "tabelle-minute") permet de relever au même endroit, en 1728-29, un lieu-dit La Chapelle Budin, non loin d'un lieu-dit L'abbaye.
Elle est citée sous le vocable "Notre-Dame des Grâces" dans les dossiers de l'Administration générale du Duché de Savoie avant 1792,4 juste après Chateauvieux (dans un registre de 1729). Puis en 1776, à l'occasion d'un procès.
C'est le nom que nous lui connaissons encore.
Mais les 2 vocables "Notre-Dame de Pitié" et "Notre-Dame des Grâces" sont cités dans la "mise en possession" de la chapelle à un clerc tonsuré de Chambéry en 1791. (voir Textes à l'appui 1791)
Remarque : ce vocable "Notre-Dame des Grâces" n’est pas rare dans les environs, d’Aiguebelle à Champlaurent…
Mais, N.D. de Pitié ou N.D. des Grâces, de quand date donc cette chapelle ?
Nous avons dit qu'elle est évoquée dans la visite pastorale 1 de 1609, selon Félix Bernard qui l'a déchiffrée en partie.
C'est encore Félix Bernard qui écrit : "Cette ancienne chapelle était annexée au maître-autel, en 1571 " : nous remontons dans le temps; mais quelles étaient ses sources ? Nous n'avons pas réussi à trouver trace de cette information dans la Visite pastorale (très mutilée) de 1571 qu'il dit citer: un feuillet aurait-il disparu?
La chapelle, probablement construite au XVIe siècle, a été redécorée à l'intérieur à l'époque de la Contre-Réforme.
Par le maçon omniprésent, Jacques Chiesaz? Il faudrait en trouver la trace dans les actes du temps… Le stuc est partout, il modèle les corniches, et le retable avec ses colonnes et ses "pots à feu"
<• Au centre du retable baroque en stuc, une belle Madone moderne a remplacé la Vierge (18e ?) volée dans les années 70. Sculpture bois : Marie-Pierre Bufflier
Durant de nombreuses années des XVII et XVIIIe siècles, nous l'avons vu, la famille Deglapigny revendique le "patronnage" de la chapelle; ce sont par ailleurs les prêtres Deglapigny qui assurent son service, et gèrent les revenus. Alors que le Tabelle-minute de 1729 note qu'elle est propriété "de la Communauté pour l'usage commun".
Pour compliquer encore les choses, Rd Savey écrit en 1741 dans sa "Briève notice du Diocèse de Maurienne" que la chapelle de Notre-Dame de Pitié a pour patrons les frères Dégalis, tout comme la chapelle de Villardisier. Ah? à prendre avec prudence: on relève des erreurs dans la liste chamoyarde.
En 1796, la chapelle n'apparaît pas dans la liste des nombreux "Biens nationaux ecclésiastiques" de la vallée vendus à des particuliers (AD073 Q82)
Pourtant, en 1878, à l'occasion de sa visite pastorale, l'évêque note : "la Chapelle (…) de Notre Dame des Grâces, vendue à la Révolution, a été restituée au culte par la famille Deglapigny ; clôture et marche-pied de l’autel à refaire ; elle possède un ornement blanc et un petit calice de style gothique ex æquo avec la Chapelle. Aucun revenu fixe pour [sa] maintenance, ni ressources casuelles, sauf quelques modestes offrandes déposées dans le tronc destiné à les recevoir"
La chapelle a fait l'objet de travaux de rénovation à la fin du XXe siècle. Classée "en catégorie 3" par le Conseil Général en novembre 1982, elle a pu faire l'objet d'aides départementales : il fallait sécuriser la voûte, reprendre les peintures…
Rénovation des décorations extérieures après 1960.
Les travaux de charpente étaient achevés en 1989.
Voici 2 états de l'entrée de la chapelle.
En 1961(photo ci-contre à gauche), les médaillons sont consacrés à la scène de l'Annonciation: l'ange à gauche, Marie à droite.
(cliquer sur les photos pour agrandir).
Or… cette scène évoque fortement l'un des panneaux de la "paroi" intérieure de l'église N.D. des Grâces de Varallo (Valsesia), cette époustouflante paroi peinte au XVe siècle par Gaudenzio Ferrari, dont les frères Avondo se sont inspirés pour peindre les fresques du chœur de l'église St-Martin de Chamoux.
(médaillon de Varallo : photo ci-contre à droite)
Oh mais... on croit connaître la date de réalisation de ces fresques à Chamoux: 1847. Car on sait que les 2 frères Avondo, venus décorer l'église, ont aussi orné le fronton de la chapelle de Montranger (daté 1847 et signé).
Au 1er Berre, les médaillons de N.D. des Grâces auraient donc été décorés par les Avondo?
Dans les années 1970, 2 statuettes de bois anciennes ornaient la chapelle.
La Madone de l'autel ayant été volée, la seconde, une petite Pietà, fut mise en lieu plus sûr. Et une jolie Vierge contemporaine pleine de vivacité, occupe aujourd'hui la niche centrale. Elle est due à Marie-Pierre Bufflier.
En novembre 1982, la chapelle est "classée en catégorie 3" par le Conseil général de Savoie.
Cette photo (ci-contre) réalisée avant les travaux de réfection de la voûte (entre 1982 et 1989) montre que le travail des frères Avondo avait déjà disparu au profit d'un St-Sébastien, et d'une Ste-Agathe. Travail trop fragile: une plaque d'enduit était tombée, laissant voir le piquage antérieur du mur (en général, ces piquages précédaient la pose d'un enduit - support d'une peinture "a fresco", comme ici peut-être).
En 2005, la commune a fait réhabiliter les motifs (St Sébastien et Ste Agathe) et consolider les stucs en façade.
Recherches 2012-2013-2014-2017-2018 A.Dh.
notes
* Albergement : à l'origine, c'est un contrat féodal par lequel un paysan recevait d'un seigneur une terre pour une longue période moyennant une redevance annuelle. Dans le contrat Deglapigny / Turrier, la chapelle n'était pas seule concernée : des terres, et une "masure" lui étaient liées, et rapportaient un revenu annuel au Rd Deglapigny.
Ressources bibliographiques et iconographiques
1- Visites pastorales : Évêché de Maurienne, Bibliothèque diocésaine
2- A.D.Savoie, Tabellion d'Aiguebelle, fév. 1718
3- Plans cadastraux en 1732, Tabelle-minute de 1729 : Archives départementales de Savoie
4- A.D.Savoie pages 95-96 Administration générale du Duché de Savoie. - Cadastre, 1728-1738 – Série C - C 2494
photos 2013 et Varallo A.et JF. Dh./CCA
Photo 1961 Archives Ch. Bertoncini
Photo années 1980 Archives Al. Dalla-Mutta
Pour les chercheurs : ressources à explorer
• Cadastre général de : Chamoux-sur-Gelon. - Tabelle-minute (Cadastre primitif) de la commune de Chamoux, contenant les noms de tous les propriétaires ; par ordre alphabétique et indiquant, pour chacune des parcelles qui leur appartiennent, le numéro cadastral, le lieu-dit, la nature de culture et la contenance en mesures de Savoie et de Piémont. - Biens de noble Blanc, gouverneur de Miolans ; de noble Bazin ; des chapelles de Montranger, de Villardizier, de Saint-Gras, de Saint-Blaise, de Saint-Sébastien, de Saint-Jean, de Sainte-Catherine, du baron de Châteauneuf ; de la chartreuse de Saint-Hugon ; de la cure du Bettonnet ; de la cure de Chamoux ; de la cure de Villard- d'Héry ; des nobles Pierre et Charles du Villard ; des nobles Antoine et Louis-Hercule Degalis ; des nobles de Livron, Vincent de Lalée, Pierre de Mellarède ; du baron de Montfort ; de l’évêque de Maurienne ; du prieuré de Saint-Rambert ; du prieuré de Saint-Robert ; du marquis de Saint-Michel ; biens indivis entre les communes de Chamoux pour 2/3 et Bourgneuf pour 1/3 ; biens communaux du village de Montranger ; de la commune de Chamoux ; châteauvieux au-dessus de Chamoux ; chapelle de Notre-dame de Grâce. etc. Surface cadastrée de la commune : 3662 J. 112 T. 0P. en mesures de Savoie.
Dates extêmes : 1729 - ...
Cote : C 2494 Cote à consulter: 4Num 250 Producteur :Bureau de la Péréquation générale et du cadastre Lieu : Chamoux-sur-Gelon Comm.
• article L'excursion de Chamoux (24 juillet 1907) par Adolphe GROS.
in Travaux de la Société d'histoire et d'archéologie de la Maurienne, (1904, 1908)
1908, S. II, T. IV, 2e Liv., p. 54-65. - Cote (issue de la migration Alexandrie) : PER762-13
On a longtemps gardé le souvenir de cette chapelle Saint Sébastien, érigée dans le cimetière qui cernait l'église. Elle était déjà bien vieille en 1609.
1609, extrait du compte-rendu de la visite pastorale :
"La voûte de la chapelle Saint-Sébastien, érigée sur le cimetière contre l'église, menace ruine ; des réparations y sont ordonnées, en séquestrant même les revenus du recteur qui est le curé de Saint-Alban près de Chambéry.
On connaît encore le patron de cette chapelle : c'est noble De Gallis, de Bresse. «Habens fundationem fructum decem secaturos prati... loco dicto in pré Gallier et presentationis Dni De Gallis de Bressy. Et quod nulla sint ornamenta super altari et fornix ejusdem penitus minetur ruinam, injungitur predicto rectori,... quatenus reparare et restaurare habeat istam fornicem...»"
1686 : "Acte de résigation de la chapelle fondée sour le vocable de Saint Sébastien au cimetière de l'église parrochiale de Chamoux"
"Pour Rd Messire Jacques Deglapigny, Diacre
L'an mil six cent huitante six et le douze du mois de février, par devant moi, notaire ducal soussigné, et en présence des témoins bas nommés, s'est établi en sa personne Rd Mre Jacques Degapigny, prêtre curé de Chamoux ; lequel de son gré et franche volonté par ce présent a résigné et résigne entre les mains de Monseigneur Illme et Rdissime Hercule [Rebxret] Évêque de Maurienne, prélat, Domestique et Assistant de notre St Père le Pape, et Prince du St Empire romain, en faveur toutefois du Sieur Jacques Deglapigny son frère, diacre absent, et moi notaire, pour lui stipulant et acceptant, savoir :
est une chapelle qu'il a fondée sous le vocable de St Sébastien au Cimetière de l'église parrochiale de Chamoux, dépendante de la mense épiscopale de laquelle il a été canoniquement pourvu par mon dit Seigneur, et ensuite fait possesseur paisible avec tous les fruits, rentes et revenus d'icelle, sans rien excepter, ni réserver, déclarant à ces fins avec serment qu'il est intervenu au présent acte aucun dol, fraude, simonie, ni aucun illicite ou illégitime pacte et convention contraire aux Saints Conciles et canons, n'ayant fait la présente que par affection fraternelle, suppliant à ces fins mon dit Seigneur de vouloir agréer le présent, et d'accorder à son dit frère les lettres d'institution en tel cas requises, promettant en ce qui le regarde par même serment d'avoir le présent pour bon et agréable et de n'y vouloir contrevenir en façon que ce soit, à peine de tous dépens, dommages et intérêts, et sous l'obligation de tous les biens présents et à venir, avec la clause de constitut avec et sous toutes autres clauses requises par soi, et serment prêté entre mes mains, validé et corroboré,
- de quoi acte fait et passé en la cité de St Jean de Maurienne dans la maison de moi, notaire, en présence de M° Étienne, fils d'honorable Antoine Mellieret, maître de poste de la cité, et d'honnête fils de feu George Masset Boccon de Montendry, témoins requis.
- Signé sur la minute : Deglapigny curé de Chamoux résignant, Étienne Mellieret présent, et moi Pierre Clerc, notaire ducal de la cité St Jean de Maurienne, requis recevoir, bien que d'autre main soit écrit,
Clerc notaire"
1689, nouvelle visite de l'évêque, qui confirme et constate que l'on parle désormais d'un fantôme - mais d'un fantôme pourvu de rentes !
"Il y a une chapelle qui était autrefois érigée sur le cimetière, contre l'église, sous le vocable de St Sébastien, mais étant tombée en ruine entière, a été transféré le service d’icelle au maître-autel ; elle est de libre collation, de notre manse épiscopale, et Rd Messire Jacques Deglapigny le Jeune en a été pourvu librement par notre prédécesseur ainsi que par Institution qu'il nous a exhibé du 12 février 1686 signé [Clerc ?] et devant lui, Rd curé Jacques Deglapigny son frère ; le revenu d’icelle consiste en huit seytorées pré blachère, environ dessous [?] Bouar qui peuvent rendre annuellement six ducatons ; ledit Sieur recteur pour le service d’icelle célèbre vingt messes toutes les années sans savoir ce qui est porté par la fondation, ni qu'il y ait autres [biens ?]."
Ce compte-rendu confirme donc l'acte de résignation évoqué ci-dessus - mais on voit ici que la donation portait sur des revenus… et un fantôme !
2012 - Recherche et transcription : A.Dh.
Lexique :
* Patron : dans le vocabulaire religieux, le patron désigne couramment un saint ou une sainte à qui on dédie un sanctuaire, en espérant sa protection particulière.
"Mais il peut aussi s'appliquer à un personnage influent ou un organisme qui accordera son soutien à une œuvre. Ce terme a longtemps caractérisé des œuvres paroissiales de protection et d’éducation. Le droit de patronage (terme de droit canon) est celui dont dispose les fondateurs d’une église, d’une chapelle etc… droit qui leur permet de présenter un clerc qui sera chargé de ce lieu de culte". (source : http://www.eglise.catholique.fr/)
Source :
(visites pastorales et résignation) : Archives de l'Évêché de Maurienne, Bibliothèque diocésaine (Chamoux)
Sur la Mappe de 1732, tout à l'ouest de Villardizier, une parcelle bâtie (rose) près du carrefour nous interroge. (?)
<• la parcelle n° 2116 de la chapelle Saint Jean Baptiste, Saint Jacques et St Antoine
Sur le cadastre de 1882, à l'entrée est de Villard-Dizier, apparaît la chapelle "de Maître Mamy" (aujourd'hui ruinée à son tour) .
en bleu, la Chapelle de l'Immaculée Conception
à l'est de Villard-Dizier en 1882 •>
Cette chapelle qui semble remonter au XIVe siècle, est encore debout en 1775.
En 1783, M° Mollot notaire, dresse l'inventaire après décès de noble Antoine Degalis de Villardizier.
Parmi les titres, il cite "l'extrait d'une fondation de la Chapelle de Villardizier en date du vingt-trois mars mil trois cent quatre-vingt-deux, Rosa notaire": les Degalis furent-ils les ultimes patrons de la chapelle?
En 1609, un compte-rendu de visite de l'évêque rapporte que le recteur Rd Jean Aguetaz (Aguetus) « a exhibé la fondation [de la chapelle de St-Jean-Baptiste, St-Jacques et St-Philippe, située en la même paroisse au village de Villardisier] datée du 23 mars 1382, faite par noble Jean (et ?) Richard Gaillard, reçue par égrège Cl. Armand de Planeise. »
Cependant, un conflit est noté qui sera résolu en faveur des Isard. « Noble Urbain Galliard a donné et remis le droit de présentation à noble Louis Isard, par acte de l'an 1560 reçu par Me Munier, cause d'agréables services, sous le prétexte duquel H. Galliard prétend le droit lui appartenir au préjudice des nobles Isard. » Ces chapelles unies valaient en 1571 un revenu de 80 florins.
Voir le Compte-rendu de Visite pastorale de 1609
En 1689, "ladite chapelle de Villardizier est en état et suffisamment garnie, tant des ornements qu'habits pour la célébration de la messe,
- il y a une petite cloche, une chasuble de diverses couleurs, un [calice ?], mais il n'y a point de bourse pour les corporaux, l’aube est déchirée comme aussi le Canon, il n'y a point de gradin sur l'autel, et la croix trop petite."
Dans l'église St Martin, "un autel sous le vocable de St Jean-Baptiste est uni à la chapelle de St Jean-Baptiste, St Jacques et St Philippe située en la même paroisse, au village de Villardizier"
Voir le Compte-rendu de Visite pastorale de 1689
On trouve aux Archives Départementales de Savoie, un acte notarié de 1704 portant nomination du nouveau Recteur : elle recense les divers patrons depuis 2 siècles.
Voir la transcription de l'acte notarié nommant Jacques le Jeune Deglapigny Recteur.
En 1723, dans son testament, Jean-François Degalis lègue la somme de 6 livres annuelles au Recteur de la chapelle "fondée à Villardizier par [ses] aïeux sous le vocable de St Jacques et St Philippe" (à condition qu'il dise une messe anuelle pour le repos de son âme...)
(ADS 2C 2110 F° 222)
Nouvelle nomination en 1778 à la chapelle St Jean-Baptiste - St Jacques - St Antoine à Villard-Dizier. Cette fois, ce sont les revenus qui sont en vedette.
Voir la transcription de l'acte notarié concernant la chapelle.
Mais en 1783 (Inventaire après décès d'Antoine Degalis), on apprend que le défunt possédait dans sa maison "le calice de la chapelle dans son étui" : précaution?
Après une longue période sans visites, et une Révolution, les évêques ont paré au plus pressé, et négligé de visiter les chapelles lors des visites de 1827, 33, 38, 44. En 1850, il semble qu'il n'y ait plus que 2 chapelles rurales (elles existent toujours), à Montranger et aux Berres : rien n'est dit de la chapelle aux 3 saints de Villardizier. En effet, un document de 1863 nous apprend que ont été vendues au titre des Biens nationaux pendant la Révolution
Mais nous savons qui acheta les Biens de la chapelle de Villardizier : le 1er fructidor 1796, André Meurier et Jean-Louis Gaidier, acquéreurss de divers biens religieux dans la vallée, deviennent propriétaire des Biens de la chapelle de Villardizier (chapelle et dépendances) pour un montant de 880 livres : c'en est fini du sanctuaire.
Mais… où était-il situé ?
La Mappe n'est pas très claire, la forme est curieuse, mais le Tabelle-minute de 1729 ne laisse pas de doute: la chapelle de Villardisier était située au Grand Champ, parcelle 2116 (donc, à l'ouest de Villardizier) ; c'était une propriété ecclésiastique, d'une surface de 98 m2
En 1878, l'évêque signale : "la Paroisse de Chamoux possède 3 chapelles rurales, [dont]:
- la Chapelle de Villadizier, sous le vocable de l’Immaculée Conception, à 325 mètres d’altitude, bâtie en 1865 par souscription, bénite en 1867 : elle possède un calice acheté en 1871 au prix de175 F couverts par une souscription ; et un ornement blanc."
Voir le Compte-rendu 1878
On trouve aussi aux Archives diocésaines*, le compte-rendu de l'érection d'un chemin de croix en 1869 :
"L'an mil huit cent soixante-neuf, le six février, ensuite de la délégation de Monseigneur Vibert Évêque de Maurienne par lettre et réponse du 2 9bre 1868, laquelle fait mention de l’induit apostolique à lui accordé sous date du 8 mars 1867, et en vertu duquel il a érigé et institué le Chemin de la Croix à la Chapelle de l’Immaculée Conception de la B. V. Marie, récemment bâtie au village de Villardizier de la paroisse de Chamoux,
Je soussigné déclare m’être transporté à ladite chapelle, et après y avoir célébré le St Sacrifice, avoir béni les quatorze stations, soit les 14 croix en bois surmontant un cadre noir à un filet doré qui contient l’image en papier recouverte d’une vitre ; l’assistance étant nombreuse, ces 14 stations ont pu être portées par 14 jeunes gens en procession jusqu’au fond ouest du village ; au retour, elles ont été placées symétriquement dans les endroits préparés, en même temps que j’expliquais au peuple le sujet de chaque représentation, et que je fêtais publiquement avec lui pour la première fois l’exercice du chemin de la Croix.
À la fin, j’ai rédigé cet acte de la Cérémonie et appelé deux témoins du village, François Gardet et Louis Girard pour le signer avec moi, lecture faite. L’original restant au presbytère de Chamoux, aux archives de la fabrique ; et la présente copie est destinée à être transmise à l’Évêché de St Jean de Maurienne, pour faire constater de l’authenticité de l’Érection.
Ont signé à l’original : le Curé soussigné, Louis Girard et François Gardet.
Le Curé de Chamoux
Borjon "
2012, 13, 15, 16 et 2020, A.Dh.
Sources bibliographiques et iconographiques
• Mappe 1732 et Tabelle-Minute 1729 : A.D. Savoie (Cadastre général de : Chamoux-sur-Gelon)
• AD073 6E 11827 Mollot 1783 (pour l'inventaire après décès de noble Antoine Degalis)
• Archives du Tabellion d'Aiguebelle (ADS)
• Archives diocésaines St Jean de Maurienne - Visites pastorales - Fonds Chamoux
• AD073 2 O1
• AD073 cote Q 82 (Table vente Biens nationaux religieux 1795-96 An 4-5)
Pour les chercheurs : des ressources à explorer
• Cadastre général de : Chamoux-sur-Gelon. - Tabelle-minute (Cadastre primitif) de la commune de Chamoux, contenant les noms de tous les propriétaires ; par ordre alphabétique et indiquant, pour chacune des parcelles qui leur appartiennent, le numéro cadastral, le lieu-dit, la nature de culture et la contenance en mesures de Savoie et de Piémont. - Biens de noble Blanc, gouverneur de Miolans ; de noble Bazin ; des chapelles de Montranger, de Villardizier, de Saint-Gras, de Saint-Blaise, de Saint-Sébastien, de Saint-Jean, de Sainte-Catherine, du baron de Châteauneuf ; de la chartreuse de Saint-Hugon ; de la cure du Bettonnet ; de la cure de Chamoux ; de la cure de Villard- d'Héry ; des nobles Pierre et Charles du Villard ; des nobles Antoine et Louis-Hercule Degalis ; des nobles de Livron, Vincent de Lalée, Pierre de Mellarède ; du baron de Montfort ; de l’évêque de Maurienne ; du prieuré de Saint-Rambert ; du prieuré de Saint-Robert ; du marquis de Saint-Michel ; biens indivis entre les communes de Chamoux pour 2/3 et Bourgneuf pour 1/3 ; biens communaux du village de Montranger ; de la commune de Chamoux ; châteauvieux au-dessus de Chamoux ; chapelle de Notre-dame de Grâce. etc. Surface cadastrée de la commune : 3662 J. 112 T. 0P. en mesures de Savoie.
Dates extêmes : 1729 - ...
Cote : C 2494 - Communicabilité : Non (CD aux ADS) - Cote à consulter: 4Num 250 - Producteur :Bureau de la Péréquation générale et du cadastre Lieu : Chamoux-sur-Gelon Comm.
• Index alphabétique des noms de lieux (IR303) CHAMOUX – C 62 122 lQ3 292 347.39.1 455 487 579 643.678 17.73 2489 a.2497 2576
Il - (collégiale, prieuré) - C 292 2246 2298 2580
II - (eglise, cure, chapelles) - C 349 2492 2494 2497 2578
Église Saint-Blaise de Champlaurent •>
Saint Blaise, évêque, ermite et martyr qui aurait vécu en Arménie au IVe siècle, était invoqué pour les maux de gorge, et autres désagréments bucaux : arête de poisson, douleurs dentaires, etc ; et pour les maladies des animaux.
<• Notre-Dame des Grâces à Champlaurent
Bénédiction et inauguration de N.D. des Grâces de Champlaurent en 18781
La chapelle apparaît aussi sous ce vocable sur le cadastre de 1883.
On trouve aussi une "chapelle de Glapigny" au hameau du même nom, présente sur le cadastre de 1883.
Quel est son vocable ?
2012 - Recherche et transcription A.Dh.
Sources iconographiques
1- Bibliothèque diocésaine, Fonds Champlaurent
Photos AD.D / CCA
Pour les chercheurs : ressources à explorer.
Aux Archives Départementales de Savoie
• article L'excursion de Chamoux (24 juillet 1907) par Adolphe GROS.
in Travaux de la Société d'histoire et d'archéologie de la Maurienne, (1904, 1908)
1908, S. II, T. IV, 2e Liv., p. 54-65. - Cote (issue de la migration Alexandrie) : PER762-13
• Index alphabétique des noms de lieux (IR303)
'etc)
Église Saint-Michel à Montendry
L'archange Michel, chef des anges, ennemi de Lucifer (l'ange du mal), est invoqué dans les diverses branches chrétiennes (catholique, copte, orthodoxe, anglicane, luthérienne…).
Il aura son mot à dire au moment du Jugement dernier : bonne raison pour se placer sous sa protection !
On sait (voir ci-dessous) que Montenrdy, tout comme Chamoux, dépendait de l'Abbaye de St-Rambert en Bugey.
Cependant, les relations étaient aussi complexes à Montendry qu'à Chamoux, avec l'Abbaye, qui percevait divers impôts, mais n'assumait pas toujours ses devoirs : les A.D.S conservent ainsi un dossier "Procès intenté par la communauté de Montendry contre le prieur et les religieux de Saint Rambert au sujet des réparations à faire à l’église paroissiale. (1772-1775)"1 Ce qui témoigne de l'état de l'Église peu avant la Révolution.
De son côté, l'évêque de Maurienne, chargé du bon fonctionnement du culte, a souvent tenté d'agir… sur les paroissiens, pour obtenir une réhabilitation du sanctuaire2. Non sans mal !
(cliquer sur les images pour agrandir)
L'église de Montendry est dessinée sur la Mappe de 17321. Apparemment, le chemin qui la domine aujourd'hui n'existait pas alors.
Même parcelle pour l'église et son enclos funéraire en 1882, mais des modifications sur le plan de l'église1. Le chemin haut n'apparaît pas encore.
Même parcelle pour l'église et son enclos funéraire en 20133. L'aménagement du chemin haut a nécessité la construction d'un mur de soutènement au nord de l'église.
A.Dh.
Sources
1- Archives départementales de Savoie
2- Bibliothèque diocésaine de St-Jean de Maurienne
3- Cadastre (site Gourvernement)
Pour les chercheurs : ressources à explorer
Dans les Archives Départementales de Savoie
• Trésor des Chartes SA 42 Chamousset, Chamoux, Charmet (11 pièces parchemin, 9 cahiers et 71 pièces papier.1292-1716)
- Quittance donnée à la suite de l'acquisition faite par le premier président de la Chambre des Comptes et ministre d'État, Pierre Mellarède, de la seigneurie de Chamoux avec les quatre paroisses en dépendant : Chamoux, Montendry, Montgilbert et Bettonet, (1716).
• S A 158. Province de Maurienne : Titres de la Maison de La Chambre (suite). (2 cahiers et 25 pièces papier.)
- Quittance passee par Emmanuel- Philibert-Amédée de Savoie, prince de Carignan, qui reconnaît avoir reçu de Charles-Emmanuel, comte Cagnolo, et de Philibert Chapel, seigneur de Rochefort, la somme de 95 000 livres pour le prix de la vente du marquisat de La Chambre avec ses cinq paroisses et de la seigneurie de Chamoux, groupant quatre paroisses (1688). 1614 - 1688
• Trésor des chartes des ducs de Savoie (pièces restituées du fonds des Archives de Cour Archivio di Stato di Torino) Cote : FR.AD073.SA 1-259 aux AD Savoie : 2 B - Archives propres du Sénat IR 202 2B 2B 8323 B 5519 Pouvoirs réglementaires du Sénat
Extraits des registres paroissiaux de Gemilly et Gilly (1790-1791), Grésy-sur-Isère (1779-1785), Hauteluce(1779-1782 et 1791), L'Hôpital sous Conflans (1790-1791), Mercury-Chevron (1790-1791), Montailleur (1779-1781 et 1791-1792), Montgilbert (1791-1792 sauf les mariages de 1792), Monthion (1779-1783, 1785-1786, 1791-1792 sauf les baptêmes de 1792), Notre-Dame-des-Millières (1779-1782, 1785, 1791-1792)
Bonvillard
(en attente)
Pour les chercheurs : ressources à explorer.
Aux Archives Départementales de Savoie
• article L'excursion de Chamoux (24 juillet 1907) par Adolphe GROS.
in Travaux de la Société d'histoire et d'archéologie de la Maurienne, (1904, 1908)
1908, S. II, T. IV, 2e Liv., p. 54-65. - Cote (issue de la migration Alexandrie) : PER762-13
• Trésor des chartes des ducs de Savoie (pièces restituées du fonds des Archives de Cour Archivio di Stato di Torino) Cote : FR.AD073.SA 1-259 aux AD Savoie : 2 B - Archives propres du Sénat IR 202 2B
Cote 2B 8322 Ancienne cote:B 5518 émetteur : Pouvoirs réglementaires du Sénat intitulé : Population et communes
détails :Province de Savoie-propre. Extraits des registres paroissiaux d'Allondaz (1789-1792), Arêches (1779-1781 et 1792 sauf les mariages, de Beaufort (1779-1781 et 1791), Bonvillard (1779-1783,1785, 1791-1792), Bourgneuf (1780, 1786, 1791), Césarches (1790-1791) , Chamousset (1779-1782, 1786 et 1791), Cléry (1790-1792), Conflans (1790-1792)
• Index alphabétique des noms de lieux (IR303)
Chapelle Saint-Jean-Baptiste à La Croix d'Aiguebelle (Bourgneuf)
(en attente)
Pour les chercheurs : ressources à explorer.
Aux Archives Départementales de Savoie
• Index alphabétique des noms de lieux (IR303)
etc
Prix-faits (devis), attestations de paiement, jugements, comptes-rendus des visite pastorales des évêques à Chamoux… Cette rubrique propose dans l'ordre chronologique une série de Documents, repérés dans les Archives Départementales ou Diocésaines de Savoie, et transcrits des originaux.
On y suit, comme dans un Journal de Bord, l'évolution de l'église et de son environnement au fil du temps.
Pour ne rien trahir, là où la lecture des textes manuscrits était hasardeuse, on trouvera des [?].
Ces transcriptions ne sont qu'à peine annotées (quelques éléments de vocabulaire, des tables d'équivalence des poids, mesures, monnaies…) On trouvera toujours les coordonnées des originaux dans le paragraphe "sources", afin d'aller voir et de faire mieux (si, si!)
1576 : la Savoie l'a échappé belle ! Lorsque le Duc Charles III meurt, en 1553, son État a quasiment disparu, sous les coups des Français, des Bernois, et des Genevois : il ne conserve plus que Nice et Verceil.
Pourtant, les ducs de Savoie récupèrent leur territoire par les traités de Cateau-Combrésis (1559), Lausanne (1564) et Evian (1569) : la disparition de cet État "tampon", si brillant peu auparavant, mettait en danger les États voisins.
1553-1580. Le fils de Charles III, Emmanuel-Philibert (né en 1528) relève la Savoie, mais se tourne vers le Piémont. Il réorganise l'État, et s'assure de la fidélité des Institutions. Les religieux ne sont pas oubliés.
Voici donc le serment prêté au Duc par le Doyen et les Chanoines de la Collégiale Sainte-Anne (fondée 61 ans plus tôt) : on s'étonne de l'engagement militaire demandé à ces religieux déjà démunis, mais aussi, de l'absence de toute référence à leur "patron" : le seigneur du château de Chamoux - à cette époque-là Jean II de Seyssel, marquis de la Chambre.
Charles-Emmanuel, le fils du Duc Emmanuel-Philibert, cité dans le texte, avait alors 9 ans.
Il faut noter la "qualité" des témoins, tous notables, à Turin, ou au Sénat de Savoie à Chambéry.
« À tous soit notoire que l’an mil cinq cent septante six et le second jour du mois de novembre à Chambéry s’est présenté par devant très haut, très puissant, et sérénissime prince Monseigneur Charles-Emmanuel de Savoie prince de Piedmont, fils de très haut, très puissant, et sérénissime prince Monseigneur Emanuel Philibert par la grâce de Dieu duc de Savoie Chablais Aoste et Genevois, notre souverain seigneur :
Révérend Mre Jehan Borraud prêtre doyen de l’église collégiale de Sainte Anne de Chamoux tant à son nom que comme procureur des Chanoines de ladite église ainsi qu’il a fait apparaître par procuration remise,
lequel à genoux tête nue et mains jointes, lui a fait, prêté, hommage et fidélité tant pour leur personne que biens, nobles et féodaux,
et ce faisant, a promis et juré sur les saints évangiles de Dieu et sacré canon par lui manuellement touché, que :
- ils seront perpétuellement bons loyaux et obéissants sujets liges nobles et vassaux fidèles à Monseigneur le duc notre souverain, et successivement ci-après de lui à monseigneur le prince son fils ci-présent et à son légitime successeur, en tout que concerne les choses temporelles,
- procureront de tout leur pouvoir honneur, bien et profit d’iceux,
- leur serviront envers tous et contre tous sans nul excepte, en cas de temporalité,
- et jamais ne se trouveront en lieu où leur puissent nuire, ni bailler conseil faux ou aide que leur porte dommage,
- semblablement leur aideront pour le retournement de leur pays et État ;
- feront tenir prêts, montés et armés gens suffisants et capables pour les secourir contre leurs ennemis ;
- et de tous les biens nobles et féodaux qu’ils possèdent et possèderont à l’avenir revenus, droits, et appartenances d’icelles leur rendront qu?ts et dénombrement par le menu et passeront reconnaissance entre les mains des commissaires quand seront députés.
- toutefois et quand est qu’à ce seront requis et interpellés, prêteront aide et secours aux seigneur de leur justice,
- et généralement feront tout ce à quoi sont tenus et astreints bons, loyaux et fidèles sujets envers leur vrai et naturel seigneur et prince temporel selon qu’il est écrit et compris aux chapitres et constituants de l’ancienne et nouvelle forme de fidélité,
- et icelle fidélité et hommage prêteront derechef à son altesse et successeur d’icelle quand seront pour ce requis, le tout pour raison du temporel.
Et en signe de vrai hommage, perpétuelle et inviolable fidélité, leur Révérend Mre Jehan Borraud présent, au nom qui dessus, a baisé les genoux de Monseigneur le prince et d’icelui a reçu l’accole*.
De quoi je, Claude Pobel, seigneur du Mollard et de Pierre, Conseiller d’État et premier secrétaire de son altesse, ai oui Révérend Mre Jehan Borraud au nom que dessus.
Ce requérant, octroyé et expédié en présence pour témoignage de ce fait en présence de Mre Ascanoz Bobaz Capitaine de la garde de Monseigneur le prince, Loys Milliet baron de Faverges, Conseiller d’État de son altesse et premier président de Savoie, et René Lyobard seigneur du Chastellard, aussi conseiller d’État de son altesse et président en son sénat de Savoie,
et plusieurs autres témoins ici assemblés.»
(signature : Pobel) .
remarque : le texte original (en Français du XVIe siècle), est rédigé "au kilomètre"
Les transcriptions jugées problématiques sont notées en italique. Mais toutes observations, contributions et critiques (constructives!) seraient bienvenues.
Recherche et transcription 01-2014, A. Dh,
relecture critique Élisa C, Monique D et Michel Dh.
Note
* l'accole : on dit aujourd'hui : l'accolade. C'est le geste rituel qui lie le seigneur et son féal.
Les signataires, bien documentés dans les Archives !
- Claude Pobel Baron de la Pierre, Chambellan, Ministre plénipotentiaire en Suisse en 1603
- Monsieur Dom Ascagne Bobaz, Marquis de Bianzez et de Gralia, Grand Escuyer de sadite Altesse Royale
- Messire Louis Millet Baron de Faverges, Seigneur de Chales, Conseiller d'Estat, et premier Président de Savoye, le 23 février 1572. Ambassadeur en l'Assemblée des treize Cantons en Suisse, puis en France auprès du Roy Charles IX. Il fut Grand Chancelier de Savoye, et inhumé en sa Chapelle de Sainte Marie.
- Messire René de Lyobard, Seigneur du Chastellard, de la Botte, et de la Pallu, Conseiller d'Estat et premier President de Savoye, le 9 janvier 1581.
Sources
cote 3G 201- Archives départementales de Savoie (que nous remercions vivement d'avoir numérisé ce document à notre demande)
Voir le document en ligne
(le compte-rendu de visite a disparu, restent les notes prises sur place, très difficiles à décrypter : c'est l'abbé Bernard qui a fait l'essentiel de la transcription ci-dessous : ce ne sont que des notes en bas des pages de la Visite pastorale de 1689, à propos des chapelles)
En 1609, le recteur Rd Jean Aguetaz (Aguetus) « a exhibé la fondation [de la chapelle de St-Jean-Baptiste, St-Jacques et St-Philippe, située en la même paroisse au village de Villardisier] datée du 23 mars 1382, faite par noble Jean (et ?) Richard Gaillard, reçue par égrège Cl. Armand de Planeise. »
Cependant, un conflit est noté qui sera résolu en faveur des Isard. « Noble Urbain Galliard a donné et remis le droit de présentation à noble Louis Isard, par acte de l'an 1560 reçu par Me Munier, cause d'agréables services, sous le prétexte duquel H. Galliard prétend le droit lui appartenir au préjudice des nobles Isard. » Ces chapelles unies valaient en 1571 un revenu de 80 florins.
En 1609, la voûte de la chapelle Saint-Sébastien, érigée sur le cimetière contre l'église, menace ruine ; des réparations y sont ordonnées, en séquestrant même les revenus du recteur qui est le curé de Saint-Alban près de Chambéry.
On connaît encore le patron de cette chapelle : c'est noble De Gallis, de Bresse. «Habens fundationem fructum decem secaturos prati... loco dicto in pré Gallier et presentationis Dni De Gallis de Bressy. Et quod nulla sint ornamenta super altari et fornix ejusdem penitus minetur ruinam, injungitur predicto rectori,... quatenus reparare et restaurare habeat istam fornicem...»
En 1609, dans la chapelle de Saint Blaise et de Saint Eustache « est maintenant placé le tableau de N. Dame du Rosaire. Le recteur est V. M. Jacques Raverius. L'autel est consacré. » Ce Rd J. Ravier est dit, lors de la visite de Villard-Léger, le « parochus Chamosii. »
En 1571, la chapelle des Saints Barthélémy et Roch est du patronage des nobles Rond1, du lieu.
Le revenu vaut dix florins.
En 1609, « egr. Claude-Antoine Masset apporta les preuves de ce patronage, écrites par Me Jean Rond, notaire, le 4 mai 1599, et le titre de la fondation faite par Rd Mre feu Ambroise Rond, chanoine de la Collégiale de Sainte-Anne de Chamoux en janvier 1532, reçu par égr. Jean Cornuti, notre de la Cité de Maurienne. Ces preuves établissaient que ledit Ambroise Rond lui-même avait fondé et doté (cette chapelle) de la cense de 5 florins d'or p. p., sous hypothèque de certains pré, terre et vigne.
A cette chapelle était unie la Chapelle de N.-D. de Pitié, qui a un autel consacré. Le recteur est Jacques fils du même égr. Masset, étudiant au Collège de Chambéry, qui n'est pas encore cependant institué. »
La chapelle Saint-Barthélémy était située sous le clocher. Il en reste une voûte et une porte d'ogive ; elle paraît donc dater du XIIIe ou XIVe siècle.
En 1571, la chapelle Sainte-Marguerite située dans l'église n'était pas citée. Il faut peut-être l'identifier avec une chapelle dont on parle en 1609. Elle était située alors à gauche de l'entrée du chœur et totalement ruinée, sans aucune image, ni titre. « Et comme l'église paroissiale n'a pas de sacristie, nous ordonnons, dit l'évêque, que cette chapelle soit transformée en sacristie, aux frais des paroissiens et du prieur susdit (Rd André Duguact) ».
Notes :
1- Nous rencontrons ce nom de "ROND" dans les Lettres de M. de Cottarel à Barbe d'Amboise : le receveur Rond faisait partie du cercle des gestionnaires (au sens large) de ses biens en 1557-1559.
il faut noter par ailleurs, encore plus tôt, la nomination par Jean I, comte de La Chambre, vicomte de Maurienne (époux de Barbe d'Amboise), en son nom et en celui de son fils Charles, en vertu d'un induit pontifical, de son aumônier Ambroise Rond, protonotaire apostolique, à un des sièges de chanoine d'Aix, 3 avril 1539. En tant qu'aumônier du comte de La Chambre, le nouveau chanoine est dispensé de la résidence par le doyen du chapitre. (Archives de Musin)
Sources :
La transcription partielle des comptes-rendus des Visites pastorales (utilisée ci-dessus) a été publiée par Félix Bernard dans son ouvrage Paroisses du Décanat de La Rochette (Imp. P. Jacques, Aix-les-bains, sans date)
Ces comptes-rendus des Visites pastorales sont conservés et consultables à la Bibliothèque diocésaine de St-Jean de Maurienne (sauf celle de 1571 aux A.D.S. à Chambéry).
La lecture des V.P. de 1571 et 1609 est difficile : 1571 est très mutilée, 1609 se limite à une prise de notes.
Renseignements : http://bibliomaurienne.canalblog.com/
On dit que la chaire de l'église St-Martin de Chamoux :
- viendrait de l'antique église paroissiale St-Léger de Chambéry, démolie en 1760,
- et même, qu'elle serait due à François Cuenot, génial franc-comtois, à la fois sculpteur et architecte, très investi dans les décors savoyards.
En l'absence actuelle de preuves textuelles, interrogeons-nous d'abord sur les chemins de la rumeur !
Lors de sa visite pastorale de 1892 à Chamoux (à lire ci-contre), l'évêque de Maurienne Michel Rosset observe :
"La Chaire a été transportée, elle a été très bien redorée ; elle est bien sculptée, et produit un très bel effet; elle a appartenu à l’église St Léger de Chambéry, comme cela paraît démontré, et l’on a tout lieu de croire que c’est du haut de cette chaire que St François de Sales a annoncé la parole de Dieu dans la susdite église"
Mais qui avait donc fait une telle "démonstration" ?
Le XIXe siècle est l'époque bénie des érudits, assemblés en sociétés savantes auto-proclamées. Ils ont beaucoup cherché, beaucoup trouvé. Mais aussi beaucoup rêvé, pour certains. Surtout, une simple hypothèse prenait trop souvent corps parmi le microcosme. Répétée, l'intuition passait pour réalité ! D'où notre prudence!
Dans sa Notice historique sur l'église paroissiale de Saint-Léger, (SSHA 1863 tome VII p.95) André Perrin cite "une note de M. Auger, curé de St-Alban-d'Hurtières" (qui connaît date et nature de cette note ?); lequel curé aurait par ailleurs apporté des informations sur le retable "acquis par St-Georges des Hurtières en 1760, et revendu à St-Alban parce que le chœur de l'église de St Georges était trop petit".
Informations fantaisistes: nous connaissons exactement la date de la vente aux enchères par la ville de Chambéry, de ce retable attribué (pour 883 livres) à Joseph Blanc député à Chambéry par St-Alban, en… mai 1771 (187 E dépôt 132)
Donc, que penser de ces informations du curé Auger, concernant la chaire de Chamoux :
« Contre le pilier du milieu de la nef, abstraction faite du chœur, à droite, s'appuyait la chaire, vendue lors de la démolition de Saint-Léger et transportée dans l'église de Chamoux.»
Cet historien peu rigoureux serait-il Jean-Michel Auger, cité comme curé de St-Alban dans l'Annuaire ecclésiastique des duchés de Savoie et d'Aoste de 1847 ? le curé Augert de St-Alban (probablement le même) cité dans le quotidien L'Univers de Louis Veuillot en 1870 ? En ce cas, il n'a pu être témoin direct de la vente. D'où tenait-il ses "informations" ?
Plus tard, lors de sa séance du 3 décembre 1928 la Société d'Histoire passe en revue quelques communications de ses membres (MDSSHA, tome LXVI, 1929 page XXIV) ; mais de nouveau, pas de source pour justifier l'assertion, et nous assurer de tenir la vérité:
[M. Sundt, qui s'occupe de l'aménagement du Musée] rappelle que l'ancien autel de l'église Saint-Léger de Chambéry se trouve maintenant à Saint-Alban-d'Hurtières, tandis que la chaire est dans l'église de Chamoux. »
L'autel ? Mais non voyons, le retable ! (sans son tabernacle). Tout cela manque un peu de rigueur…
Et Cuenot ? Rien sur Cuenot… pour le moment. D'où vient donc l'attribution ?
Du côté de l'église paroissiale St-Léger
Construction d'une chaire pour St-Léger en 1655… par Michel [Veycet]
Au XVIIe siècle, le Conseil de ville juge nécessaire de faire construire une nouvelle chaire pour l'église St-Léger (rappelons que l'incendie de Saint-Léger, en juillet 1650 obligea à célébrer, pendant quelques mois, les offices de la paroisse dans les églises conventuelles; en 1654, la vieille chaire est couverte de tapisseries!). Les syndics consultent les hommes de l'art, et on passe un prix-fait.
Nous connaissons la délibération qui fut prise par le Conseil le 9 décembre 1654. (AD073 189Edepot 3116)
Le 26 avril 1655, les comptes de la ville enregistrent le paiement au menuisier Michel Veyret ou Veycet (artisan qui travaillait pour la ville) d'une somme de 10 ducatons restant dus. (AD073 189Edepot 372)
Voir la transcription - perfectible - de la délibération (9-12-1654) et du paiement final (26-4-1655)
Curieusement, le 15 mai 1655, le maçon Bernard Collomb, qui travaille lui aussi souvent avec la ville, est payé pour avoir "posé un degré de pierre au pied de la chaire de l'église St-Léger et pour avoir plombé deux [barres] de fer pour retenir ladite chaire " (AD073 189Edepot 372, pièce 55)
Vente de la chaire de St-Léger après 1760
Au XVIIIe siècle, l'église paroisssiale St-Léger, située sur l'actuelle "place St-Léger" de Chambéry, menace ruine. L'ingénieur Garella consulté, observe en juillet 1749 (AD073 189Edepot 372) :
"J'y ai aussi visité les murs de l'église que j'ai trouvé de la même construction que ceux du clocher, nottamment à l'égard des fondations, et quant à leurs ellevations il y a déjà la couverte de la grande porte de cassé, le pillier de la chaire cotté P fendu et détaché du mur scavoir tous les chapiteaux et quelque étendue dans le pilier de la chaire au dessous et au dessus dans l'arc doubleau, avec plusieurs fentes dans les murs derrière la dite chaire…"
Nous connaissons donc la position (classique) de la chaire de Michel Veycet dans l'église, puisque nous avons à la fois le plan du sanctuaire, et ce rapport d'expertise qui précise sa position, contre le pilier "P" en danger. (AD073 189Edepot 1230)
A supposer que la chaire de Chamoux vienne de St-Léger (aïe! nous voilà partis du côté des rêveurs!), nous pouvons donc nous la représenter, appuyée au pilier, avec les retours du dossier couvrant les côtés du pilier : nous comprenons mieux alors, le traitement de ce meuble tout de symétrie, disymétrique à Chamoux, avec un "volet" dans le prolongement du dossier à droite, et l'autre rabattu à 90° contre le mur du transept à gauche: à Chamoux, nul pilier à envelopper, on doit épouser un angle de mur.
Oui mais alors… quelle position imaginer pour l'escalier, qui prend sur le côté?
<• A Chamoux, la chaire recouvre un angle nef-transept
Simulation : manifestement, cette chaire •>
avait été conçue pour envelopper un pilier
(avec 2 pans "rabattus" sur les scôtés du pilier)
Et Il n'y a pas de pilier à St-Martin…
A St-Léger, le clocher, dangereux, est démoli en 1750. Puis après consultation des experts, la décision est prise en 1760 de faire tomber l'église elle-même, non sans états d'âme : les finances de la ville sont en berne, au point qu'il faudra lever un impôt exceptionnel pour payer les frais de démolition. Le projet de reconstruire une église paroissiale sera d'ailleurs abandonné.
Mais que faire du mobilier remisé en attendant dans des locaux humides de la Sainte-Chapelle? Au bout de 10 ans, il devient urgent de vendre ! (les pierres et les métaux, moins fragiles mais plus encombrants, et plus faciles à négocier, ont été vendus dès les premières années)
En 1771, St-Alban des Hurtières peut ainsi acquérir le retable du maître-autel. (187 E dépôt 132)
Mais qu'est devenue la chaire ?
Les délibérations du Conseil de ville, qui gardent la mémoire de la vente du grand retable en 1771, ne disent rien de la chaire, du moins entre 1760 et 1773. De même pour les comptes du trésorier.
Et Cuenot ?
En l'absence actuelle de traces textuelles, on peut tenter de comparer les styles : qu'ont donc en commun la chaire de Chamoux, et diverses œuvres attestées de Cuenot : le retable de Champagny-en-Vanoise, la Fontaine des Deux Bourneaux… Ceci, peut-être ?
De gauche à droite :
- les lourdes volutes aplaties abondent sur la chaire de Chamoux ; à comparer peut-être à ceci :
- le retable créé par François Cuenot pour Champagny-en-Vanoise en 1662
- la Fontaine des 2 bourneaux, projet de Cuenot réalisé par des maçons en 1669
Les volutes aplaties reviennent régulièrement dans ces décors, sont même parfois l'unique motif du décor…
Du côté de l'église paroissiale St-Martin de Chamoux
Une seule visite pastorale nous est connue au XVIIIe siècle à Chamoux, en 1717: dans le texte conservé, on ne dit rien de la chaire précédente probablement en place dans l'église. En revanche, dès la 1ère visite après la Révolution, en 1827 - voir ci-contre -, l'évêque remarque :
"La chaire qui est placée convenablement au milieu de l'Église est enrichie de sculptures dorées qui en font un des beaux ornements du lieu saint."
En effet, cette chaire bleu et or change des habituelles chaires de noyer foncé…
Nous avons vu que la chaire de Saint-Léger a été construite en 1655 par Michel [Veycet], un menuisier qui travaillait souvent pour la ville.
Mais le dessin de la chaire pouvait être d'une autre main : Cuenot lui-même a menuisé sur des projets du Jésuite Cl.-François Ménestrier ; notre franc-comtois pouvait être occupé vers 1655 à construire d'autres grands meubles: il aurait pu simplement réaliser le dessin, intégrant certains éléments décoratifs qui se répètent dans son œuvre. Ou intervenir plus tard sur un meuble très simple ? (les ornements sont rapportés).
On sait d'autre part que la chaire de St-Léger par Michel [Veycet] portait les armes de la ville : rien ne les laisse soupçonner sur la chaire de Chamoux.
En revanche, il n'est pas question dans le marché passé entre la ville et son menuisier, de revêtement d'or (ni dans la délibération initiale, ni dans l'expertise finale).
Cependant, les éléments du décor ont peut-être été dorés par la suite (on sait par exemple par la visite pastorale à Chamoux de 1892 - voir ci-contre - que la chaire de Chamoux fut redorée à la fin du XIXe siècle)
Ou bien... On sait que Cuenot participa aux décorations pour le mariage du prince, en sculptant des décors appliqués; passées les festivités, les décorations étaient promises à la destruction: aurait-on récupéré des motifs de Cuenot, pour les appliquer sur la chaire de [Veycet] à Saint-Léger ?
<• A Chamoux, le "dossier" de la chaire laisse deviner par leur "fantôme", la présence autrefois de croisillons de style Régence ; donc, de style plus tardif que la chaire : la mode avait peut-être invité à mettre cette chaire "au goût du jour" au XVIIIe siècle.
Puis, la mode passant, ou les croisillons s'étant abimés, ils furent déposés...
Le meuble de Chamoux n'est peut-être plus tout à fait semblable à celui que voulut son créateur ?
Mais... tous ces "peut-être" ne prouvent rien : ils montrent simplement - à condition de résoudre la difficulté de l'escalier - que l'hypothèse d'un transfert de la chaire de St-Léger de Chambéry à Chamoux n'est pas impossible - en passant peut-être par un lieu intermédiaire (le Betton ?). De même, l'attribution à François Cuenot, qui manque de justifications par des documents, n'est pas à rejeter.
Nous cherchons donc…
La difficulté de l'escalier
La jonction de l'escalier avec la cuve montre en effet une adaptation hasardeuse (mais cette chaire a beaucoup voyagé, même dans l'église de Chamoux)
Découpe •>
La décoration même des panneaux verticaux de l'escalier
est d'allure bien différente de celle de la cuve et du dais.
<• La position en hauteur de la cuve est "normale". Mais cet escalier était trop court pour joindre le sol à son plancher, il a fallu ajouter un marche-pied de 3 degrés.
Cet escalier fut-il d'abord "tournant", et a-t-il perdu une volée ?
Il est à noter que le retour des panneaux de la cuve
du côté droit est également problématique ! •>
Que penser ?
fév. 2020-fév 2023 - Recherche et transcription A.Dh.
(même recouverte de tapisseries, la vieille chaire de la vieille église paroissiale ne cache plus sa vétusté)
Du [mercredi] 9 décembre 1654 assemblés en Conseil… tenu dans les [salles]
de la maison de ville en présence de M. Claret châtelain de SAR
avec les syndics (liste des présents)
Sur la proposition dudit syndic Perrier sur ce qu’étant la chaire de l’église de Saint-Léger plus que toute rompue et ayant … et … dessus que certain … de tapisserie, il semble que en devrait faire faire une ; à quel dessein on a fait venir le [sieur] Michel [Veycet] menuisier pour en prendre le prix-fait ; lequel étant ouï, la ville traitera du prix et de son paiement ainsi qu’elle verra être plus raisonnable.
La ville ici […], ouï le procureur de ville qui aurait [consenti] que l’on fasse refaire à neuf la chaire de l’église Saint-Léger en semble …echer [ruine ?] [menuisier ? une autre ?] sur le prix d'icelle à bailler le prix et [marché] [fait ?] de faire une chaire de bois noyer en menuiserie avec ses bords et [acoulures*] de grandeur et hauteur convenables,
ensemble une autre petite chaire pour un siège au Sr Claret châtelain de S.A. Royale dans la salle de la maison de ville à la place de celui qui y est tout rompu.
Le tout pour le prix et somme de vingt ducatons […] qui lui seront payés par le trésorier des deniers communaux de la présente ville
* que faut-il lire, aussi bien dans cette délibération du 9-12-1654 que dans l'expertise du 24 avril &655: acoulure ? accolure ? moulure ?
acoulure n. f. Dans l’exploitation du bois de flottage, nom donné à de petites mises ou portions de 11 centimètres environ qui entrent dans un coupon (cnrtl.fr). Hum…
accolure : Lien pour attacher la vigne, les branches d'un arbre. - Ligature qui réunit des feuillets à relier.- . (Manutention du bois). Assemblage d'un train de bois flottant. (cnrtl.fr)
janv.2015 - Recherche et transcription A.Dh.
Source : 189Edepot 116 (F°136) (Délibérations du Conseil de ville de Chambéry
à Messieurs les syndics du conseil …de la présente ville
S… honorable Michel [Veycet] menuisier de la présente ville
Qu’il vous plaise lui décerner mandat … le Sieur trésorier de la ville pour le payement de la somme de 10 ducatons restant de vingt ducatons avec les Srs syndics de la ville pour une chaire qu’il a fait à neuf et [établie ?] dans l’église paroissiale de Saint-Léger avec son dessus et escalier, le tout bois noyer de s… plaise [prononcer]
* * * * *
La ville a commis le Sr syndic Excoffon pour voir si le s… a satisfait à son prix-fait pour son verbal rapporté, communiquer au procureur de ville, et ses conclusions reçues, être [perçue] … … de [raison].
Fait à Chambéry au bureau de ladite ville le 23 avril 1655
Beaumont, syndic, Brun syndic
* * * * *
Nous soussigné syndic de la présente ville de Chambéry [certifions] [attestons] [à vous] messieurs les syndics et conseil de ladite ville, et tout autre qu’il appartiendra, que :
ce jourd’hui 24 avril 1655 comparant par devant nous hon. Michel [Veycet] menuisier de la présente ville, lequel nous aurait représenté qu’il se serait p… par requête à la ville ce [jourd’hui], et requis par icelle lui être fait payement de 10 ducatons restant des vingt [convenus] avec lui pour avoir fait la chaire du prédicateur de Saint-Léger ;
sur laquelle auparavant lui [pourvoir] nous aurions [été commis] par [décret] dudit S… pour [visiter] et faire recevoir sa besogne ; [suivant] quoi nous aurait requis de nous vouloir transporter en ladite église pour [l’effet ?] de notre [commission], [nommant] pour expert de son côté Jean-François […cel] menuisier, n’empêchant que nous en prenions un du côté de la ville ;
à quoi ayant acquiescé, nous serions allés en ladite église et aurions fait appeler Jean Dubonn…, aussi menuisier, pour visiter la besogne dudit comparant pour la ville ;
et leur ayant fait prêter serment et à l’un l’autre de nous faire fidèlement le rapport de l’état de ladite besogne, nous aurions premièrement [relu ?] l’ordonnance de la ville p…… le prix-fait de ladite chaire pour 20 ducatons, laquelle chaire doit être de bois noyer, en menuiserie, avec ses bords et ac…* de grandeur et hauteur convenables ; laquelle [ordonnance] leur ayant fait entendre et visite par eux [dûment] faite de ladite chaire, ils nous ont tous deux unanimement rapporté que ladite chaire est bien et [dûment] faite en menuiserie de bois noyer, avec les façons nécessaires, de grandeur et hauteur convenables, avec les armes de la ville,
le tout à forme de ladite ordonnance du 9 décembre 1654.
Outre laquelle chaire, était aussi obligé d’en faire une petite à [bras ?] pour la salle de la maison de la ville, il nous a aussi apparu qu’elle a été faite, étant remise dans la salle de la maison de la ville, de tout quoi ce requérant ledit [Veycet], nous aurions dressé notre présent verbal, par nous signé et aussi expédié pour lui servir ainsi que de [raison]
À Chambéry les an et jour susdits
Excoffon, syndic
* Voir ci-dessus (Délibération de décembre 1654)
* * * * *
… qu’à compter des vingt ducatons pour [autant dus] ci-dessus, ici payé 10 ducatons
Ce 26 avril 1655, Brun syndic
* * * * *
Le procureur de la ville ayant vu le verbal susdit signé par ledit sieur syndic Excoffon, commis à … dépense par un […] rapporté d’…, [le…] avoir […ment] … dit qu’il n’y a point de difficulté au payement des 10 ducatons restant à payer ; et à ces fins, délivre mandat.
Fait à Chambéry ce 26 avril 1655
Gotteland
* * * * *
La ville a délivré mandat au … … trésorier des [deniers] de ladite ville de 10 ducatons es… pour [reste et plain payement] de la chaire qu’il a fait en menuiserie pour le père prédicateur à l’église de Saint-Léger.
Fait à Chambéry au bureau de la ville, le 28 avril 1655.
Beaumont, syndic, Brun syndic
* * * * *
Sieur Nicolas Brun trésorier des [deniers communaux] à la présente ville délivrera à Michel [Veycet] menuisier de la présente ville la somme de 10 ducatons e…… par ladite ville, [mandat] lui étant délivré pour les causes c… et la requête [décret] et verbal ci-dessus écrit et en rapporteur le présent en question ladite somme en ducatons le… … … [et alloué] … … par les auditeurs d’iceux [sans défaut]
Fait à Chambéry au bureau de la ville le 28 avril 1655
Beaumont, syndic
Perrin syndic Excoffon syndic
Brun syndic … syndic … syndic
* * * * *
Du 29 avril 1655, établi et constitué Michel [Veycet], lequel … confesse avoir reçu ce jourd’hui du sieur Excoffon … d… comm… de la présente ville ab… moi notaire pour le dit sieur, … et acceptant plain et entier payement de la somme de 70 florins portés par le mandat si devant, de laquelle somme ledit quitte lesdits syndics, et promet de n’en plus jamais rien demander, à peine de tout [dommage] obligation, constitution de biens pour l’entière observance de la présente, par foi et serment, pour ladite c… prêtée par … … … de c…
Fait et passé à Chambéry dans la banche de … notaire, présents noble et spectable Gaspard [Grenaz] avocat au Sénat, Bourgeois dudit Chambéry, et Antoine … maître Th…… audit Chambéry.
Lesdits … … … confesse ledit Th… n’ont signé pour ne savoir … …
Et moi Catherin [Martin] [Cléry] notaire susdit soussigné, de ce requis … … que d’autre main soit écrit.
G. [Grenaz] Cléry notaire
Source : AD073 cote 189Edepot 372 (comptes du trésorier)
fév.2020 - Recherche et transcription A.Dh.
[Le comptable] demande aussi lui être mis en dépense du présent compte la somme de 84 florins, soit 12 ducattons effectifs que la ville par son mandat du 22 novembre 1659 signé par messieurs les Syndiqs de La Biguerne, Jacquier, Jolly et Pinet, avoir ordonné être été livré à honorable Michel Veyret, maître menuisier et Bourgeois de la présente ville, et c’est pour le payer d’une grande chaire travaillée en menuiserie qu’il avait faite et posée, ensuite de la délibération du Conseil de la ville dans l’église paroissiale de Saint Léger, servant pour faire le prône dans ladite église, attendu que la vieille qui y était, était entièrement rompue, comme est dit dans le susdit mandat remis, au bas duquel est la quittance dudit sieur Veyret, menuisier, faisant foi du paiement des susdits douze ducattons, reçus par Me Porral notaire le second janvier année courante 1660, coté numéro 76. fl. 84
Source : AD073 189Edepot 375 (2e dossier) : compte des revenus de la ville de Chambéry 1659 Article 78
fév.2020 - Recherche et transcription A.Dh.
On ne connaît pas le compte-rendu de la Visite pastorale à l'église St Martin de Chamoux.
En revanche, la relation de la visite de la Collégiale s'est conservée : elle témoigne du piteux état du sanctuaire voulu par Louis de la Chambre, après 150 ans.
Au dos du document :
Extrait des visites 23 [Morel] pour …
* * * * *
Extrait des registres des Visites générales faites par
Illustrissime et Révérendissime Seigneur Hercule Berzet*
Évêque de Maurienne et prince,
et rière la paroisse de Chamoux le 20 mai 1663
Après avoir ledit Révérendissime Seigneur Évêque visité l’église parrochiale dudit lieu de Chamoux, il aurait procédé à la visite de l’Église collégiale du Doyenné du même lieu, en la présence du sieur Jean-François Meynier Doyen d’icelle visitée, Révérend Messire Pierre Gramben Chanoine en ladite église, lesquels sont venus au-devant dudit Révérendissime Seigneur Évêque avec leur Croix sans autres ornements d’Église, laquelle lui fut présentée par ledit sieur Doyen pour baiser, et qu’ayant fait avec les autres cérémonies accoutumées de faire à l’Entrée de l’Église, il entra dans icelle,
- laquelle il aurait trouvée en fort pauvre état, et notamment, pour être [dévêtue] et manquant de la plupart des ornements d’Église nécessaires pour le service des divins offices, même que le [pire] de [iceux] qu’on a trouvé sont presque tous usés et dans un coffre à côté de l’autel,
- ayant sur ce ordonné que lesdits ornements seront achetés a quibus sportat**, que l’on fera raccommoder le toit de ladite église comme aussi le lambris, le plancher presque en ruine, plâtrer les murailles et les refaire où il est le plus nécessaire, et particulièrement la grande porte pour empêcher que l’eau rentre dedans,
- et à même temps, ledit Révérendissime Seigneur Évêque aurait visité la maison d’habitation du Doyen, laquelle il aurait aussi trouvée en pauvre état.
- Ayant ordonné qu’elle se répare ou racommode pour la maintenir crainte qu’elle ne tombe en ruine, le tout a quibus sportat**,
- et après avoir fait les cérémonies accoutumées après la Visite, l’on s’est retiré.
Gran…
Not… v… des visites
Recherche et transcription 11-2013. A.Dh.
Notes
* Hercule Berzet, ancien soldat, évêque de Maurienne de 1656 à 1686, † le 4 mars 1686 (Wikipedia)
** a quibus sportat :
Sources
ADS – 4B 267 : visite pastorale de la collégiale Ste Anne de Chamoux - 1669
Help ! un curé est parti "inopinément", et les paroissiens se démènent pour lui trouver un remplaçant. À condition, toutefois, que l'évêque soit d'accord... Et ce dernier ne semble pas très affecté par la situation. Après tout, l'évêché lui-même est resté sans titulaire entre de 1636 à 1640.
On découvre un systême étonnant, où bien des curés recherchent la paroisse "mieux disante"...
Monseigneur,
Monsr [F…erey] nous ayant quitté inopinément, afin que le service divin ne cesse pas, de la part du Sacristain nous avons fait rencontre d’un prêtre notre voisin nommé Monsr [Dymile] auquel V. Grandeur a baillé [de l’emploi et] il nous promet beaucoup, tant pour s’acquitter dignement de son office que pour enseigner la jeunesse et même son âge (aage) ne lui permettra pas d’absenter guieres (?) le lieu ( ?) et comme les paroissiens l’agréent assez nous supplions trestous (tous) V. illustrissime grandeur d’avoir la bonté d’y bailler son approbation.
Car nous ne désirons que la paix et l’union dans notre paroisse
Ce que nous espérons par la faveur et bonté ordinaire de V. grandeur, laquelle nous supplions trestous, après nous avoir envoyé Sa Ste bénédiction, nous aggréer…
Monseigneur
Chamoux ce […] mars 1675
Vos très humbles et obéissants
Serviteurs
Degalis Du villard
Deglappigny* Vignoud
* la signature Deglappigny (en un mot, avec 2 p) est soulignée de 2 traits
2ème page :
autre écriture, vraiment difficile, l'orthographe (dont la fantaisie n'aide pas la lecture!) a été maintenue
Si le prestre Dymil se cor… de se fau… il pourat nous servir. Cependent il le ferat jusques à nos visites ( ?)
Signature illisible, et :
( ?) L. de Mauirel… ?
Peut-on lire : "Si le prêtre Dymil se corrige de ses façons, il pourra nous servir. Cependant il le fera jusqu'à nos visites" ???
Et qui a rédigé cet avis si ce n'est pas l'évêque lui-même (en 1765 : Hercule Berzet) ?
04-2016 - Recherche et transcription A. Dh.
Source :
ADS – G Maurienne 65 – pièce 3 – Cure : supplique pour avoir un nouveau prêtre - mars 1675
1689. Depuis longtemps (1669?), Chamoux n'avait pas reçu la visite de l'évêque de Maurienne : temps troublés, temps de misère. L'évêque Mgr de Masin découvre des sanctuaires en triste état…
Ce précieux compte-rendu est très long, très consciencieux, et… très diplomatique malgré l'irritation probable de l'évêque par moments. Il n'est pas toujours facile à lire, et nous nous sommes appuyés sur le travail de Félix Bernard… lequel avait passé sous silence certains paragraphes abordés ici : on excusera donc les lacunes du document. La fragmentation du texte tente de donner plus de clarté aux longues phrases "au km" : souvent sans ponctuation, et sans aucun retour à la ligne.
note en marge :
[…] et expédié en double in parte [?] à Rd [?] Bovery, chanoine de Chamoux.
Nous François Hyacinte de Valpergue et Masin, par la grâce de Dieu et du St Siège apostolique, évêque de Maurienne et Prince,
- à tous qu'il appartiendra savoir [faisons que?],
-ce jourd'hui quatorze juin mil six cent huitante neuf
- [après ?] la visite que nous avons faite [sur ?] la paroisse de Montendry, nous sommes descendus à celle de Chamoux pour y faire aussi notre visite,
- Révérend Messire Jacques Deglapigny l'aîné, curé dudit lieu, nous est venu au rencontre [?] et [chape ?] dans une chapelle [?] [?] [?] préparer sur le chemin,
- où nous avons aussi trouvé Rd Messire Étienne Gervason chanoine en la Collégiale Ste Anne dudit lieu, Rd Messire Jacques Deglapigny le jeune, sacristain,
- les confréries du St Sacrement et Rosaire,
- avec les nobles frères Degalis, noble Jean-Philippe Mugnier du Villar, et le syndic dudit lieu,
- portant le dais,
- lesquels nous ont conduit processionnellement à l'église paroissiale dudit Chamoux - sous le vocable de St Martin étant évêque dans nos habits pontificaux,
- et après que les prières et cérémonies ont été faites à la forme marquée par le pontifical,
- nous avons fait l'absoute des morts, entendu messe, et après la communion, assisté au sermon fait par un des Rds prêtres Capucins qui nous [?] et donné la bénédiction du St Sacrement,
- et ensuite, procédé à la visite d’icelluy, des autels, [construits?], baptistère, [?], habits, ornements et [?] et tout ce que faisait à visiter et [couvert?] et murs de l'église.
Nous avons trouvé l'église fort caduque, tant le chœur que la nef, et l'on y voit des fentes, le lambris qui est de bois est presque pourri,
- il y a un degré de bois (ajout : en forme de galerie) pour monter du chœur au clocher qui gâte la symétrie dudit chœur, outre qu'il est détérioré et malséant et que l’on pourrait faire une porte en bas pour entrer audit clocher,
- le soleil est d'argent et a un verre cassé,
- le tabernacle n'est point doublé, le crucifix est trop bas, le Canon est impropre,
- le baptistère n'a qu'un simple ais pourri pour couvercle,
- il y a des reliques anciennes qui ne sont pas tenues proprement,
- entre autres un os dans un verre cassé,
- il n'y a point de sacristie si ce n’est le vide qui est au derrière du maître-autel et on tient les habits dans deux garde-robes qui sont dans l'église,
- il n'y a point de chasuble violette,
- et partie des autres demandent réparations
- il n'y a point de bourse pour les corporaux qu’un [?],
- et il n'y a qu'un missel [?], une chape usée, et [?] [?],
- point de livres pour le plain-chant,
- il y a un tronc pour les [aumônes ?] [?] [?]
- et un coffre pour la confrérie du St Sacrement,
- lorsque le [sieur ?] curé a un [ch?] et les [procures ?] et administratives [?],
- les vitres, tant du chœur que de la nef sont presque tous rompus (sic),
- il y a une tribune sur la grande porte de l'église où les confrères de St Sacrement font l'office toutes (sic) les troisièmes dimanches et fêtes principales de l'année, le cimetière n'est pas [entièrement ?] clos, et [?] que quatre corporaux, point de [scapulaire ?] et [?] [?] [?] [?] [?] v.s.
Dans la nef de l’église, il y a l’autel du Rosaire où il y a confrérie que le maintient.
- il n'y a qu'un petit tableau malpropre, point de canon, ni Évangile ;
- audit autel, il y a une chapelle sous le vocable de St Antoine, qui a le revenu de neuf fosserées de vigne au lieu appelé Colovron sous la charge de douze messes annuellement.
- Rd Messire Benoît [Popin ?] à présent curé de St Alban des Villars en est le recteur institué par notre prédécesseur qui en fait faire le service ainsi qu’on nous a assuré
- autre autel sous le vocable de St Jean-Baptiste qui est suffisamment garni, sans balustre ;
on nous a assuré que ledit autel est uni à la chapelle de St Jean-Baptiste, St Jacques et St Philippe située en la même paroisse, au village de Villardizier.
Il y a une grange sous le château avec un pré verger joints ensemble de la contenance d'environ [deux seytorées], dix quartons [d'arbre?] dessous les [?] [du prieuré ?] lieudit aux [Curtioux?], environ trois quartons de [terre ?] jadis en prés, lieudit à la [Servaz?], sous les [Curtioux?] environ dix quartons de prés joints à [?], une vigne contenant environ douze fosserées lieudit Chez les [popins?],
- le tout au terroir de la présente paroisse qui peut rendre communément cent et quatre florins année par année, outre les servis sur la [rénovation?] faite par [M° Lozat rière?] Chamoux, Villardizier, Montendry, Bettonnet et Hauteville, lesquels pourront revenir à cinq varcines, vingt neuf [coppets?] et demi, deux quartons et demi et cinq modures,
note 2012 :
pré verger sous [le château 2 seytorées * 2211 m2 = 4422 m2
lieudit aux [Curtioux?], dix quartons * 324 m2 = 3240 m2
jadis en prés, lieudit à la Servaz] trois quartons * 324 m2 = 972 m2
sous les [Curtioux?] prés joints à [?], dix quartons * 324 m2 = 3240 m2
une vigne lieudit Chez les [popins?] ± douze fosserées * 374,2848 m2 = 4491,4176 m2
total : ± 16365 m2
- le tout de froment, mesure d’Aiguebelle, trente cinq pots et [demi?] picot de vin, sept florins, un sol, six deniers argent et septante deniers forts environ à forme du cottet à nous exhibé, sous la charge d'une messe par semaine, Rd Messire Pierre Jay en est le recteur, nous ayant exhibé son Institution à lui [?] par notre prédécesseur le 23 septembre 1685.
Noble Claude Degalis nous a dit que le droit de patronage de leur chapelle lui appartient en qualité de successeur à noble Louis Isard et iceluy Sieur Isard successeur d'un certain noble Galliard et nous a fait voir divers titres et papiers concernant les droits de leur chapelle, sans pourtant qu'il y ait justifié de la fondation.
Ladite chapelle de Villardizier est en état et suffisamment garnie, tant des ornements qu'habits pour la célébration de la messe,
- il y a une petite cloche, une chasuble de diverses couleurs, un [calice ?], mais il n'y a point de bourse pour les corporaux, l’aube est déchirée comme aussi le Canon, il n'y a point de gradin sur l'autel, et la croix trop petite.
Il y a une chapelle qui était autrefois érigée sur le cimetière, contre l'église, sous le vocable de St Sébastien, mais étant tombée en ruine entière, a été transféré le service d’icelle au maître-autel ; elle est de libre collation, de notre manse épiscopale, et Rd Messire Jacques Deglapigny le Jeune en a été pourvu librement pour notre prédécesseur ainsi que par Institution qu'il nous a exhibé du 12 février 1686 signé [Clerc ?] et devant lui, Rd curé Jacques Deglapigny son frère ; le revenu d’icelle consiste en huit seytorées pré blachère, environ dessous [?] Bouar qui peuvent rendre annuellement six ducatons ; ledit Sieur recteur pour le service d’icelle célèbre vingt messes toutes les années sans savoir ce qui est porté par la fondation, ni qu'il y ait autres [biens ?].
Dessous le clocher, il y a autre chapelle de St Blaise et St Eustache ;
- elle est sans garniture quelle qui soit, sauf qu'il y a deux vieilles statues et presque pourries ;
- il y a longtemps que l'on n'y célèbre pas ;
- Rd [Messire ?] Pierre Jay [en est recteur institué ?] ainsi qu'il nous a fait constater par son institution qu'il a obtenue de feu Mgr et Révérendissime Évêque Paul Millet du 21 juillet 1649, signé [canoniquement ?],
- et nous a dit que la charge est d’une messe de quinze en quinze jours,
- lesquelles il fait célébrer a grand autel,
- le revenu d’icelle consiste en douze fosserées de vigne au terroir de Châteauneuf, sous les nants, un pré de quatre seytorées situé aux terres vers les logis au village dudit Chamoux,
- outre une rente féodale qui peut rendre environ dix florins.
Autre chapelle sous le vocable de St Roch érigée autrefois tout proche l'Église, mais à présent, il n'y en a aucun vestige ;
- elle avait douze fosserées de vigne qui à présent sont réduites en prés et teppes au lieu appelé Collouron (Colovron),
- le Sieur Jay prêtre susnommé nous a dit qu'il en [perçoit ?] quatre quartons froment,
- et qu'il y a été institué conjointement avec la chapelle susdite de St Blaise et St Eustache par les mêmes [lettres ?] sus désignés du 21 juillet 1649, qui font en effet mention de St-Roch.
- mais il a été supposé par lesdites lettres que le tout n’était qu’une même chapelle ; ce qui est contre-vérité, étant leur chapelle de St Roch [séparée ?] et de libre collation de notre manse épiscopale,
- et pour cela ledit Sieur Jay n'a jamais fait aucun service, ne sachant pas même en quoi il consiste.
L'on nous a assuré qu'il y avait encore une chapelle dans l'Église, sous le vocable de Ste Marguerite, laquelle a un pré d'environ une [seytine ?] et demi vers Gellon, mais l'on n'a pas [trouvé ?] aucuns papiers ni documents pour instituer la fondation et la charge,
- et le Sr curé jouit depuis longtemps de la [pièce ?], la croyant être de son bon bénéfice et dit rendre douze florins.
Autre chapelle hors l'Église, sous le vocable de Notre-Dame de Pitié*, sise sur le grand chemin en allant à Aiguebelle,
- laquelle a de revenu douze florins annuels payables à chaque St André, et sous la charge de douze messes à forme de testament de Mr François Deglapigny, à nous exhibé, du 12 février 1664 rendu par M° Lozat portant hypothèque [étant ?], outre la [?] et trois fosserées en vigne, lieudit en Malatrait vers Ponturin, vignoble de Chamoux qu'il a ordonné que le recteur de la chapelle pourrait prendre et posséder en cas du défaut de paiement.
- Rd curé Jacques Deglapigny, sacristain, en est le recteur, ainsi qu'il nous a fait compte(r) par son Institution à lui [accordée ?] par mon prédécesseur du 25 février 1678, signé [Clerc?]
- laquelle chapelle est en bon état.
Autre chapelle au village de Montranger, sous le vocable de St Joseph et de St Gras,
- elle a de revenu cinq seytorées en prés lieudit En [?],tant aux lieux appelés aux terres de [Muffans ?] que dansles prairies de Barouchat.
- et quinze florins de cense annuellement dus par le Sieur . Didolet, avocat du Sénat pour le [principal ?] de trois cents florins.
- Ladite chapelle est en bon état, et suffisamment garnie. v.s.
Dudit jour après les Vêpres, nous avons donné la bénédiction du St Sacrement.
Du lendemain, quinze du mois susdit, nous avons célébré messe, administré le St Sacrement de l'Eucharistie, et celui de la Confirmation [précédant ?] le catéchisme que nous avons fait faire audit curé, en notre présence et ensuite, avons donné la Bénédiction du St Sacrement.
Dudit jour, à deux heures de relevé, nous avons ouï le Sieur Curé, qui nous a montré son Institution qu'il a obtenue de ladite cure par notre prédécesseur du 19 septembre 1676, signé [Clerc ?] sur la [permutation ?] qu'il a faite au Rd Messire Antoine Plaisance, précédent Curé, par laquelle il se [conste ?] que ledit bénéfice est de libre collation de notre manse épiscopale, en ayant pris la possession.
Ensuite, sans [contradiction ?], opposition aucune, ainsi que que par acte de mise en possession fait par M° Clerc notre greffier, nous a aussi montré les livres de [ses ordres ?], les livres des baptismaux, mariages, mortuaires, et nous a dit que le revenu de son bénéfice consiste en :
- deux seytorées de prés situés à la prairie de Chamoux, environ quatre seytorées de [?] au même lieu, autre deux seytorées au même lieu ; autre demi seytorée de pré lieudit aux Bords des [B?] à Croix de Chamoux, une seytorée de pré lieudit au pré des [Curtiaux ?], [même terroir?], environ [une ?] seytorée, de prés au même lieu, encore quatre [seytorées?] de prés à la [?]de Chamoux, environ douze [seytorées?] prés à la même [prairie ?], dont a [déjà?] été fait état ci-devant en [l’article ?] où est [désignée ?] la chapelle Ste Marguerite, [seize ?] fosserées de vigne au terroir du Châteauneuf, du vignoble de Colouron (Colovron), autres deux fosserées de vigne au même terroir lieudit Aux Nants ;
- en qualité de décimant, il exige encore annuellement des Messieurs de St-Rambert quinze vaisseaux de froment, huit charges de vin, et six florins argent, avec la petite dîme due rière la présente paroisse à raison de deux gerbes par journal, laquelle il a accensé et en retire annuellement trois vaisseaux de froment
- et est outre une maison, jardin et verger, tout joint au bas du village, contenant ledit verger environ une seytine, ayant ladite maison besoin de réparations . v.s.
note 2012 :
prés situés à la prairie de Chamoux deux seytorées * 2211 m2 = 4422 m2
[?] au même lieu environ quatre seytorées * 2211 m2 = 8844 m2
[?] au même lieu autre deux seytorée * 2211 m2 = 4422 m2
pré lieudit aux Bords des B autre [demi?] seytorée * 2211 m2 = 1105,5 m2
pré lieudit au pré des [Curtiaux ?], une seytorée * 2211 m2 = 2211 m2
prés au même lieu environ [une ?] seytorée * 2211 m2 = 2211 m2
prés à la [?] de Chamoux encore 4 [ seytorée ?] * 2211 m2 = 8844 m2
prés à la même [prairie ?] environ 12 [ seytorées ?] * 2211 m2 = 26532 m2
au terroir du Châteauneuf, [seize ?] fosserées de vigne * 374,2848 m2 = 5988,5568 m2
au même terroir lieudit Aux Nants autant deux fosserées de vigne * 374,2848 m2 = 748,5696 m2
total ? ± 65000 m2 ( 6,5 ha)
non situé quinze vaisseaux de froment, * 14,8 litres = 222 litres
non situé huit charges de vin * 129,1 litres = 1032,8 litres
non situé trois vaisseaux de froment * 14,8 litres = 44,4 litres
verger ?] environ une seytine * 1000 m2 ? = * 1000 m2 ?
Le Rd prieur et les chanoines de l'abbaye de St Rambert se disent prieurs de Chamoux et en effet,
- ils perçoivent la dîme rière la présente paroisse à la cote de deux gerbes par journal et ont une maison qui s'appelle le prieuré de laquelle dépendent quantité des biens fonds,
- ils ont une autre maison qu'on appelle la maison de la sacristie dans laquelle ils entretiennent ainsi qu'ils sont obligés un prêtre qui fait l'office du sacristain dans l'Église paroissiale du présent lieu, blanchit le linge à la sacristie, fournit le vin, hosties et luminaires pour toute l'année, tant fêtes que jours ouvrables, assiste le Sieur Curé dans toutes les processions et enterrements,
- (ajout au texte : et pour chanter la grande messe, vêpres et autres offices accoutumés et célèbre la messe toutes les fêtes et dimanches de l'année pour la paroisse, moyennant la rétribution qu'il a de ladite Abbaye, huit vaisseaux froment, huit charges de vin, cinq florins d'argent et luminaire qu'il retire des enterrements. v.s. )
- et sont en outre obligés de faire célébrer annuellement soixante-trois messes, savoir : une chaque dimanche et chaque fête principale de l'année dans ladite Église, réglées à la somme de [?] qu'ils sont tenus de délivrer à un prêtre qui résidera sur le lieu si faire se peut, et ne trouvant un prêtre qui puisse résider pour ladite somme, seront déchargés en avertissant les Communiers ;
- lesquels en avertiront le Révérendissime Seigneur Évêque afin que le service ne vienne à manquer,
- de plus, sont obligés de faire une aumône dans la présente paroisse, au temps de Carême, les jours accoutumés, à raison de demi-livre de pain pour chaque pauvre poids d'Aiguebelle, et composé en blé cavallin** le son [levé ?],
- à maintenir les cordes des cloches de la paroisse, le chœur et le sancta sanctorum de leur Église, et autrement, à forme de la transaction qu'ils ont fait avec lesdits Communiers au 25 avril 1669, reçue par M° Tognet et Favre, notaires autorisée par mon prédécesseur par devant lequel elle a été passée,
- laquelle nous a été exhibée, et à présent s’exécute sauf que le prêtre qui célèbre lesdites soixante-trois messes ne réside pas.
Ledit Sieur curé nous a encore dit qu'il y a un legs fait à son Église par feue Claudine Dommenget de six florins annuels sous la charge de douze messes à basse voix avec un exaudi* et la fourniture du luminaire pour la célébration desdites messes, laquelle charge, étant [trop onéreuse?], il nous a [supplié ?] à le vouloir [réduire ?].
En outre, nous a dit
- que dans sa paroisse, il y a environ six cents âmes, et environ trois cents [trente ?] communiants, et nous a [représenté ?] que pour le plus grand avantage du peuple, il serait à propos d'ordonner que le prône se fît à la première messe de paroisse, qui est d'ordinaire la plus fréquentée, et à laquelle le peuple va en plus grand nombre,
- que pour cela, serait aussi bien de régler l'heure des trois messes qui se disent dans leur Église, comme encore de celles qui se disent dans l'Église collégiale de Ste-Anne, les fêtes et dimanches par lesquelles bien souvent le peuple est détourné d'assister au prône et catéchisme,
- ne sachant qu'il y ait aucun abus ou scandale dans la paroisse, sauf que bien souvent les hôtes (hôteliers) tiennent leurs cabarets ouverts et vendant du vin publiquement pendant les offices divins.
Nous avons aussi ouï les paroissiens dans leurs propositions touchant les réparations de leur Église, règlement de l’heure du prône et des messes qui se font d'ordinaire dans icelle,
- comme aussi touchant les droits des enterrements,
- et sur les coutumes de la paroisse,
Et avons vu les comptes des Sieurs procureurs d'Église, lesquels nous ont baillé un rôle des divers legs faits en faveur de ladite Église, et de quelques créances qui font une somme considérable, avec laquelle serait aisé d'y faire les nécessaires ;
- et nous ont voir un décret de notre prédécesseur, mis sur requête présentée de la part de la paroisse par lequel notre prédécesseur a [réglé ?] que la première messe de paroisse en été se doit célébrer à six heures, et en hiver entre huit et neuf, la seconde messe en été après dix heures et en hiver entre onze et douze, en date ledit décret du 12 août 1672 ;
- nous ont aussi fait voir une ordonnance du premier janvier 1674, par laquelle notre prédécesseur a ordonné :
- que les bonnes et louables coutumes de la paroisse seraient observées,
- que ceux qui voudront être enterrés dans l'Église paieront un ducaton,
- que le curé et le sacristain ne pourront sortir de la paroisse tous deux ensemble, et sans s’avertir l'un l'autre, afin que le service des âmes ne souffre pas,
- et défendu d'aller au cabaret pendant l'office divin,
- nous ayant dit qu'il y a plusieurs qui doivent les ducatons par le fait des enterrements dans l'Église,
- l'exaction desquels serait d'un grand secours pour les réparations de l'Église.
Le tout quoi par nous vu et considéré, nous avons ordonné et ordonnons :
- que la paroisse fera visiter dans un mois par des maîtres experts les réparations plus urgentes et nécessaires aux murailles, lambris, et toit de la nef de l'Église pour en faire l’acte d’état aussi bien que du chœur, en l'assistance du Sieur Curé, des trois procureurs d'Église [?], (ligne rayée, renvoi à la fin de document suivant : le procureur des Rds Abbés prieur et chanoines de St Rambert, pour ce qui regarde le chœur),
- lequel acte d’état nous sera le mois après rapporté pour pourvoir aux prix-faits qui seront requis et nécessaires. v.s.
- qu’elle fera aussi dans le chœur abattre le degré de bois qui monte du chœur au clocher, faisant boucher la porte et fenêtre qui sont au-dessus du degré et qui regardent du clocher dans l'Église,
- et pour sonner les cloches, l'on fera passer les cordes dans la chapelle de St Blaise,
- et un degré dans le même endroit, (ajout : soit sous [l’abri ?] qui est à couvert de l'Église ) selon qui sera [tenu ?] plus à propos pour monter audit clocher,
- faut à ladite paroisse pour plus grande commodité [ouvrir ?] la muraille au flanc de l'Église pour y faire une porte fermant à clé pour aller de leur Église au clocher, v.s.
- qu'elle fera remettre un verre au soleil d'argent,
- pourvoira du [taffetas ?] pour faire doubler le tabernacle en dedans,
- et pourvoira aussi d'un autre Canon et d'un crucifix plus haut et [avant?] dans un mois
- et [munir ?] d'un [parxx ?] pour porter le saint viatique à la [convenance ?],
- qu'elle fera faire un couvercle aux fonts baptismaux propre, en forme de pyramide, [avec ?] une porte grande et commode fermant à clé,
- pourvoira d’une chasuble violette, des bourses pour les Corporaux, comme aussi des Corporaux, [?] [?] [?],
- et fera réparer les chasubles rompues ;
- le tout dans six mois,
- qu'elle achètera une chape propre, un missel, des Antiphonaires, et graduels pour le Chant grégorien, (ajout : dans une année),
- et pourvoira d'une cassette proprement travaillée et dorée pour y tenir plus décemment les saintes reliques, si [mieux ?] elle [n’aime ?] faire raccommoder la cassette d'ivoire, où l’on tient à présent les purificatoires, afin d'y mettre lesdites Reliques, ainsi que nous leur permettons. v.s.
- qu'elle fera clore le cimetière en manière que le bétail ne puisse entrer, et remettre en bon état les vitres de la nef de l'Église,
- le tout au dessus, à peine [d’être procédé ?] à forme du droit en cas d’inobservance.
- que les Rds prieur et chanoines de St Rambert :
- feront réparer les murailles, voûtes, lambris, vitres et toit du chœur de ladite Église, depuis le grand crucifix en haut, dans six mois, à peine de saisie de leurs fruit et revenus qu'ils font, et dîmes qu'ils ont dans la présente paroisse affectés pour ce regard,
- et ce à la poursuite des Sieurs [procureurs ?] d'Église ou des syndics,
- enjoignant à [notre promoteur ?] et procureur fiscal de tenir main, et prêter son assistance, et le tout suivant l’acte d’état ci-devant ordonné,
Afin de donner moyen à ladite paroisse de pouvoir plus facilement faire les susdites réparations de leur Église, et pourvoir les choses ci-dessus ordonnées, les procureurs d'Église ou ceux qui seront députés incessamment par la Communauté,
- seront diligentés pour exiger les créances et legs qui sont dus en faveur de leur Église, selon le rôle à nous exhibé ; une copie, duquel est entre les mains desdits procureurs d'Église,
- comme aussi exiger un ducaton pour tous ceux qui ont été enterrés dans l'Église selon le rôle qui leur sera donné par le Sieur Curé,
- et faire pour cela toutes les poursuites nous en demandant [l'assignement ?] du [prod.. ?] promoteur en cas de besoin,
- enjoignant au sieur Curé de solliciter de son côté leur exaction et poursuite ;
- que tant les procureurs d'Église qui administrent les confréries rendront compte de leur administration à la fin de chaque année, par devant les sieurs Curé et syndic, et la paroisse, quant aux [?] d'église, et par devant les sieurs Curé et prieur et [?] quant aux administrateurs des confréries ;
- que lesdites confréries du St Sacrement et du Rosaire [?] à nous dans deux mois pour [recevoir ?] de nous l'approbation de leur érection, et [règlement ??] qu'ils devront garder à l'avenir ;
- avons défendu au Sieur Curé en nous conformant aux ordonnances de notre prédécesseur d'enterrer personne (surcharge : laïc) dans l'Église, si ce n'est que l'on paye par un préalable un ducaton applicable à la réparation de l'Église,
- duquel paiement ils feront [conster ?] au Sieur Curé par une quittance des sieurs procureurs d'Église,
- comme aussi défendu de souffrir aucun banc nouveau sans notre permission, excepté les patrons et ceux qui leur feront [conster ?] d'un droit [certain ?], tant pour leur banc que pour les enterrements ;
- que la confrérie du Rosaire, pourvoira dans une année d'un tableau plus propre et plus décent à leur Autel, et d'un Canon des Évangiles ;
- que les patrons des Chapelles de St Jean-Baptiste, St Jacques et St Philippe, feront faire un balustre à l'entour de l'Autel qui est dans l'Église, et [autour ?] d'icelle, pourvoira à la Chapelle de Villardizier un gradin propre sur l'Autel, un crucifix plus grand et un Canon, et bourses pour les Corporaux, et fera réparer l'aube aux endroits [?] en continuant de faire le service ci-devant marqué ;
Avons ordonné que le service de la Chapelle de St Sébastien sera fait au Maitre-Autel par le recteur d'icelle, comme aussi de la Chapelle de St Blaise et St Eustache, et de celle de St Roch,
- lequel service avons réglé par [?] et jusques à ce qu'on ait trouvé les fondations ou [actes d’institution ?] : quant à la Chapelle de St Jean-Baptiste, à vingt-[une?] messes, celle de St Blaise et St Eustache à vingt-quatre messes, et celle de St Roch à trois messes, laquelle Chapelle de St Roch avons déclarée vacante et d'icelle on sera par nous pourvu [ou libéré ?] ;
- Quant à la Chapelle de Ste Marguerite, n'ayant pu [trouver ?] aucun mémoire, ni de la fondation, ni des charge et revenu, et attendu que le sieur Curé est possesseur de bonne foi depuis longtemps, tant lui que son prédécesseur de la [?] du pré que l'on dit dépendre de ladite Chapelle, avons [icelui ?] uni et [annulé ?] en tant que de besoin au Maître-Autel, et leur [ ?] sous la charge de dire une messe annuelle le jour et fête de Ste Marguerite ;
- Quant au legs fait par la Claudine Domenget, et réduction à nous demandée par le sieur Curé, avons réglé les messes et icelles réduites au nombre de six messes, attendu les [?] et fournitures et luminaires ordonnés par la légatrice ;
- ordonné encore, quant à chacune des messes, qu'on [fixe ?] que, tant le Sieur Curé que le Sacristain, observeront l'ordonnance, et diront de [?] ;
- et quant à la [?] messe, qu'elle sera dite tant en hiver qu'en été, une heure après la première nous réservant de [pourvoir ?] quant aux messes qui se diront dans l'Église Collégiale au temps de la visite que nous ferons d'icelle au plus tôt.
- Et quant aux Cabaretiers, ordonnons et leur enjoignons de tenir fermés leurs cabarets, de ne point vendre de vin à aucun particulier de la paroisse pendant les offices divins, et encore moins que l'on fasse du bruit dans lesdits cabarets pendant les offices,
- ordonnant auxdits Curés avertir en général et en particulier de l'obligation qu'ils ont [d’exécuter ?] notre présente ordonnance (abréviations), et du compte qu'ils rendront à Dieu en cas de non observance d’icelle,
- et de nous donner avis des contrevenants, pour prendre contre eux par les censures et autres voies du droit ;
- Ordonne encore que le sieur Curé fera le catéchisme, à la messe où il se trouvera le plus [surcharge : de concours de] peuple, et prône à la première messe et en cas qu'il se [trouvera ?] que le peuple ne fréquente pas ladite messe, lui sera permis de le faire à la messe qui se trouvera plus commode pour le peuple et villages éloignés, en manière que tous y puissent assister
- plus, que l'ordonnance de mon prédécesseur concernant la résidence et bonne intelligence entre le sieur Curé et sacristain sera entièrement observée.
Du seize du mois, nous avons [après ?] la messe, fait la procession du St Sacrement à l'entour de l'Église, à la manière qui s'observe le jour de Fête-Dieu.
(ajout : [Du même jour ?], demoiselle Charlotte de la Combe [veuve ?] [du Sieur ?] Avocat [Basin ?] de Chambéry ) a fondé ?] et donne douze florins annuels au Curé de Chamoux pour faire donner la Bénédiction du St Sacrement à l'Autel du Rosaire dudit lieu tous les premiers dimanches des mois, et les quatre fêtes principales de l'année de Notre Dame, par contrat rendu par M_ Pierre Clerc, notre greffier, que nous avons approuvé et homologué, permettant ladite bénédiction pourvu qu'il y ait grand concours de peuple et un luminaire [compétent ?]. v.s.
Ainsi nous [prononçons ?] et ordonnons.
Les ordonnances sus écrites ont été lues et prononcées :
- à Rd Messire Jacques Deglapigny l'aîné Curé, Rd Messire Jacques Deglapigny le jeune Sacristain,
- au Rd [père Pierre Massy sous-prieur ?] du Couvent des Célestins de Villardsallet (ajout : en qualité d'agent et [procureur desdits Rds abbé, prieur et religieux de St Rambert. v.s.),
- M° François Deglapigny, notaire syndic du présent lieu, M° Jean-Louis Berthollet notaire, M. Claude Tisssot châtelain et prieur de la confrérie du Rosaire, M. Maxime Deglapigny [procureur ?] d'office, noble Claude Degalis, noble François-Philippe Mugnier de Villar, divers autres communiers du même lieu,
- fait à la maison de sacristie le seize juin mil six cent huitante neuf.
J. Odomard
signatures :
une seule main pour :
Franç. Hyac de Masin
J. Deglapigy Curé de Chamoux
Jacques Deglapigny Sacristain
mains différentes pour :
Degallis
F.P. Du Villard
Deglapigny ???
???
Recherche et transcription A.Dh.
notes
* N.D. des Grâces
** cavallin : orge et avoine mêlées (AS B1622 F°3)
Lexique
conster, verbe (droit) : constater, établir
exaudi, verbe latin : entendre, exaucer (impératif 2° personnes sing)
Sources :
Les comptes-rendus des Visites pastorales sont conservés et consultables à la Bibliothèque diocésaine de St-Jean de Maurienne (sauf celle de 1571 aux A.D.S. à Chambéry).
Renseignements : http://bibliomaurienne.canalblog.com/
La transcription partielle de ces comptes-rendus a été publiée par Félix Bernard dans son ouvrage Paroisses du Décanat de La Rochette (Imp. P. Jacques, Aix-les-bains, sans date)
1699 : Jacques Chesaz maître maçon a fini la construction de la nef de l'église St Martin de Chamoux : le révérend Jacques (le Jeune) Deglapigny lui règle son dû ; c'est la famille Deglapigny qui paie.
On sait par l'évêque que l'église est "retournée" : la porte s'ouvre à la place du chœur, vers le sud ; mais où est donc le chœur ?
Il ne sera aménagé qu'en 1719 !
On voit que le maçon chamoyard est né dans cette Valsesia qui donna tant d'artistes-artisans : 220 ans plus tard, l'église devait se rajeunir entre les mains des Gilardi et des Avondo, autres Piémontais Valsésians.
Rd Jacques Deglapigny, prêtre sacristain
et Procureur de l'Eglise parrochiale de Chamoux
L'an mil six cent nonante neuf et le second jour de janvier, par devant moi, Notaire soussigné,
- en présence des témoins bas-nommés,
- s'est constitué en sa personne honorable Jacques, fils d'autre Jacques Chiesaz, maître maçon du lieu [de la Riva] en la province de la Valdobbia, Diocèse de Novare, à présent habitant à Berres, paroisse de Chamoux,
- lequel de gré pour lui et les siens, confesse d'avoir eu et reçu ci-devant dudit Rd Mre Jacques Deglapigny le jeune ici présent,
- et acceptant pour lui et les siens, savoir : la somme de deux mille quatre cent vingt florins, ainsi qu'il [?] par serment par lui prêté,
- et c'est en tant, et à compte du prix-fait à lui donné d'honorable Pierre Petit son associé par contrat des an et jour y contenus
- reçu et signé par moi, notaire royal,
- pour la construction de l'église parrochiale dudit lieu de Chamoux,
- et c'est, outre la somme de mille cinq cent septante quatre florins,
- de laquelle il a déjà passé quittance ci-devant par devant moi notaire, le vingt-six septembre mil six cent nonante six*,
- lesquelles sommes font celle de quatre mille florins, de laquelle ledit confessant comme content payé et satisfait, il en a quitté et quitte et promet de faire tenir acquitté ledit Rd Deglapigny en ladite qualité, avec promesse de ne lui en jamais rien demander, ni permettre être demandé en jugement, ni dehors, par foi et serment par lui prêté, à peine de tous dépens, dommages et intérêts, et à l'obligation de tous ses biens présents et à venir, qu'il se constitue tenir soumis à toutes [?],
- déclarant avec serment icelui Chesaz que la dite somme est composée de
- mille deux cents florins promis payer pour le prix-fait par Rd Jacques Deglapigny l'aîné prêtre Curé de l'Église parrochiale de Chamoux,
- plus de mille florins promis payer pour ledit prix-fait par le Rd Jacques Deglapigny, prêtre sacristain de ladite Église parrochiale de Chamoux,
- plus deux cents florins promis payer par M° François Deglapigny notaire,
- plus cinquante florins par moi, notaire,
- et le surplus des [emprunts ?] faits par ledit Rd Jacques Deglapigny le jeune, prêtre sacristain, tant d'honorable Louise Deglapigny que d'autres particuliers,
- pour raison de quoi il proteste de se pourvoir contre les débiteurs et autres clauses requises,
- fait et passé à Chamoux, dans le grand chemin public près la maison d'honorable Anne Jeanne Baudin, veuve de M° Pierre Vionnet,
- en présence d'honorable Jean-Baptiste Treppier, bourgeois de Montmélian, et de moi, Claude Savey, notaire habitant à Chamoux, témoins requis, lesquels avec lesdites parties ont tous signé sur la minute de moi, Philibert Deglapigny, notaire dudit [?], bourgeois de Chambéry, qui ai fait la présente expédition pour l'insinuation d'Aiguebelle,
et Ph. Deglapigny, notaire
Recherche et transcription A.Dh.
Notes
Voir aussi "chapelle fantôme" / ADS en ligne, Tabellion d'Aiguebelle 1703 Fo 246 - LivreI- page 271/ 308)
Source
A.D. Savoie - Tabellion Aiguebelle 1699 (2C 2072)
- Quittance pour Rd Deglapigny de Chamoux par Jacques Chesaz maître maçon - F° 5 (I page 39 / 608)
Conflit ! Les représentants des paroissiens se fâchent. Le prieur de St Martin a "sous-traité" les impôts à percevoir pour l'abbaye de St-Rambert à deux habitants de Villardizier qui semblent avoir la main lourde.
Devant Notaire, affaire Prieuré de Chamoux contre Communiers de Chamoux
Abbergement pour les communiers de Villardiziers, paroisse de Chamoux
passé par le Rd messire Joseph de Franc, prieur de St Martin audit lieu
L'an mil six cent nonante neuf et le dix-huit de juillet [?] [?]
- le Révérend messire Joseph Franc, en qualité de procureur des Révérends religieux de Saint-Rambert, ainsi que par procure du vingt-six novembre mil six cent nonante quatre reçu et signé par M° Beurdin notaire royal du lieu de St Rambert en Bugey, dûment [égalisé?] par le Sieur [Bugnand ?] avocat au Parlement du siège dudit Saint-Rambert [soit ?] de Bugey, et comme receveur des revenus dépendant du prieuré de Saint-Martin érigé dans l'église de Chamoux, le tout appartenant à l'abbaye de Saint-Rambert
- censes [?] [?] aurait accensé à Jean-François [ramxx?] Choulet et [avec ?] Claude Meynier de Villardizier paroisse de Chamoux, les dîmes appartenant audit prieuré rière le village dudit lieu de Villardizier, sous la cense pour chaque année de dix vaisseaux froment, quatre vaisseaux seigle, deux vaisseaux gros blé composant six cartes chaque vaisseau mesure d'Aiguebelle ainsi [appert ?] par contrat d'accensement des an et jour y [?] par moi notaire soussigné, reçu en vertu duquel lesdits Choulet et Meynier excédèrent de beaucoup la coutume [?] dîmerie attendu que l'ancienne coutume a été de tous temps immémorial de prendre deux gerbes sur chaque journal de six cent toises en semence froment seigle, gros blé, pour la première prise seulement de chaque année, et nullement sur aucun autre blé,
- en sorte que les dîmiers par ladite coutume [se chargeaient?] trois desdites gerbes sans aucun aide ni appui,
- et par inobservation d'icelles coutumes, lesdits Choulet et Meyner faisaient lesdites gerbes que de ladite coutume n'ayant point d'égard que lesdits [?] est excessivement chargé en taille et servis,
- si bien que lesdits communiers étant envoyés de [former ?] procès audit Franc,
- lequel en ses dites qualités, après avoir reçu diverses plaintes desdits communiers, et pour éviter les discordes & querelles qui se faisaient entre desdits communiers, du [?], Choulet et Meynier, d'autre occasion desdites dîmes, et pour éviter aux frais qui se pourraient faire pour diverses raisons,
- aurait ledit Sieur Franc représenté auxdits communiers qu'il [?n'entend] en augmenter ni [innover ?] à ladite coutume des susdites dîmes comme en étant très bien informé que ladite coutume a toujours été telle qu'elle est ci-dessus mentionnée,
- et d'ailleurs, ledit Sieur Franc ne trouvant à accenser lesdites dîmes qu'à des personnes [insolvables ?] comme lesdits Choulet et Meynier qui excèdèrent ladite coutume et causèrent diverses plaintes audit Sieur Franc,
- lequel aurait proposé auxdits communiers de vouloir alberger ladite dîme moyennant pareille cense désignés à l'accensement passé auxdits Choulet et Meynier ci-dessus mentionnés,
- à quoi lesdits communiers lui auraient expliqué qu'anciennement ladite cense n'était qu'à sept charges de blé, c'est ce qui fait que sont d'autant plus surchargés,
- néanmoins lesdits communiers pour [s'éviter ?] à des nouvelles augmentations à la coutume [de ladite ?] dîme, ils y auraient consenti,
- à cette cause [?] [?] dessus, s'est personnellement établi et constitué par devant moi notaire, et témoins bas nommés, ledit noble Révérend messire Joseph Franc en qualité de receveur dû receveur du prieuré de St-Martin de Chamoux, dépendant des religieux de l'abbaye de St-Rambert, et comme procureur desdits religieux de St-Rambert, ainsi que pas procure désigné entre la narrative du présent,
- laquelle fait partie essentielle au présent, de son consentement, et de celui des parties ci-après nommés, de son bon gré pour lui et les siens, révérends religieux de St-Rambert alberge purement et simplement à la [meilleure ?] forme et manière que faire se peut,
- et [?] [?] faire à noble Claude Degalis, noble François-Philippe Mugnier, Sieur Duvillard, M° Claude [?] , Pierre et Étienne Ramel [?] frères, François le jeune Senargue, Dominique [?] , Joseph [?] , Claude [Janin ?] , Antoine Vignon,
- tous [?] , syndic et communiers, manants et habitants dudit lieu, paroisse de Chamoux düment assemblés au-devant la chapelle dudit lieu,
- excédant les deux parts, ainsi icelles proche
- passé par quittance reçue et signée par M° [Gollay ?] notaire, par M° [Borrel ?] procureur,
- passé à ce [sujet ?] par ledit Sieur de Livron constituant par devant M° Deglapigny notaire, le vingt-deux dudit [?] ,
de quoi ledit Seigneur Marquis [le Dxxx ?] [?] desdits seigneurs mariés de Livron,
- à forme et obligation passé en leur faveur par ledit M° [Borrel ?] en qualité dessusdites,
- le dix-huit de février mil six cent nonante huit,
- reçu par M° [Valler ?] notaire avec pouvoir qu'icelui noble Prosper de Livron baille audit M° [Roissard ?] de ce que dessus en passer toutes [deux ?] quittances et au besoin cession à la forme du droit qui seront aussi bonne et valable que si, par lui elles étaient faites et passées pour des frères comme pour [?] les approuver, confirmer et ratifier, sans y contrevenir,
- en façon que ce [soit ?] à peine de tous dams et sous obligations de ses biens qu'il se constitue tenir, et tout ce que sera [retire ?] de tout ce que dessus, par ledit M° [Roissard ?], procureur sus constitué sera par lui [?] à honorable Claudine [Lucques ?] et héritière d'honorable Jacques Arestant, à tant moins et à bon [compte de ce en quoi ?] [?] Sieur Paul-Louis [Viossy ?] père de demoiselle Claudine [Viossy ?], femme de Prosper de Livron constituant et débiteur dudit honorable Jacques Arestan,
- de quoi son dit procureur se fera passer quittance [et cession ?] en faveur dudit constituant par icelle honorable Claudine [Lucques ?] à concurrence de ce qu'il lui sera déclaré,
- avec promesse que fait ledit Sieur de Livron d'avoir à [bon gré ?], ce que, par son dit procureur sera fait [?] de la présente sans y contrevenir aux peines et obligation de biens et clauses requises,
- fait et passé à Villardizier, dans le grand chemin à côté de la maison de noble François-Philippe Mugner Sieur du Villard, icelui [?] noble Révérend Messire Joseph Franc, prêtre et prieur de St-Martin de Chamoux,
- témoins requis, signé sur la minute, lesdits constituants avec les témoins par moi notaire susdit soussigné,
- pour ce [?] [?] qui ai expédié la [?] [?] pour l'office de l'insinuation ainsi en …
Recherche et transcription A.Dh.
Sources :
A.D. Savoie, Registres du Tabellion Aiguebelle / Chamoux - 1699 (2C 2072) F° 453 (II 469 /479)
Jacques le Jeune Deglapigny, prêtre sacristain au Prieuré de Chamoux, issu d'une famille de notaires bien installés dans le mandement, était plutôt... grippe-sous et procédurier.
Pourtant, nous voyons qu'il a payé les frais de (re)construction d'une maison à Montendry pour François "Poncet", remboursables ici sous 8 jours : le débiteur le promet sur son lit de mort, et rédige aussitôt après un testament... au profit du recteur de la chapelle N.D. de Pitié : c'est justement Jacques le Jeune Deglapigny. La nature de la maison prévue "pour délivrance de blé" a-t-elle joué dans l'affaire?
Obligé pour Rd sieur Jacques le jeune Deglapigny
prêtre sacristain de Chamoux
L’année 1700 et le second du mois de janvier par devant moi notaire ducal soussigné, et présents les témoins bas nommés,
- s’est établi en personne honorable François fils de feu Michel [Richeu] dit [Poncet] de Montandry, lequel de son gré pour lui et les siens, nonobstant le testament par lui à devoir faire après le présent, confesse devoir et promet bien payer à Rd sieur Jacques le jeune Deglapigny prêtre sacristain de Chamoux présent et acceptant pour lui et les siens, à savoir :
- la somme de 300 florins Savoie ; et c’est pour semblable somme que ledit Rd Sr créancier [se trouve] avoir fourni [et] payé pour la construction des murailles et couvert de la maison du confessant, aux maîtres maçons et chapuis1 comme aussi avoir acheté et payé la chaux, sable, crosses, clous, bois, et autres matériaux requis et nécessaires audit bâtiment en… pour délivrance de [blé] audit confessant, ci-devant, ainsi que [les ont] icelui dit et déclare par serment, renonçant à l’exception de la chute (de l’échute ?) non eue et suivant le compte ce jourd’hui fait entre les dites parties,
De tout quoi il s’en contente et promet icelui confessant et les siens, payer la dite somme de 300 florins audit révérend créancier ou les siens dans huit jours prochains, à peine de tous dépens dommages et intérêts, et sous l’obligation de sa personne et de tout un chacun ses biens présents et à venir, se constitue tenir [même] lesdites réparations faites à ladite maison, le tout sous et avec toutes autres dues provisions, serment passé, soumissions … et clauses requises ?
Fait et passé audit Montendry dans la maison dudit confessant, en présence d’honorable Antoine Cristin dit la Violette, d’honorable Jean, fils de feu Aymon Charrière, et de Claude Raffin charbonnier, tous dudit Montendry, témoins requis et illitérés avec ledit confessant – de ce enquis – et ledit Sr Deglapigny a signé sur la minute de je, soussigné, recevant requis, qui ai le présent tenu pour l’Insinuation d’Aiguebelle, et ai tabellionnement signé.
C. Savey
Testament de François [Richeu] dit [Poncet] de Montandry,
L’an 1700 et le second jour du mois de janvier, comme ainsi soit que la vie et la mort soient entre les mains et puissance de Dieu le Créateur, et qu’il n’y ait rien de si certains que la mort, et rien de si incertain que l’heure d’icelle, et que, considérant honorable François fils de feu Michel [Richeu] dit [Poncet] de Montandry, lequel de gré, sain d’esprit, mémoire et entendement, et voulant des biens qu’il a plu à Dieu lui envoyer, en disposer pour éviter procès et différends qui pourraient naître entre les prétendants droits en son hoirie ; à cette cause, ce jourd’hui, par devant moi notaire ducal soussigné, et présents les témoins bas nommés,
s’est établi en personne ledit François, lequel a fait son testament nuncupatif et ordonnance de dernière volonté nuncupative, à la forme forme et manière que s’ensuit.
- Et premièrement comme bon Chrétien, s’est muni du signe de la Sainte-Croix sur son corps, disant in nomine patris et filis et spiritus sancti amen a recommandé son âme à Dieu le créateur, à la glorieuse Vierge Marie, à saint François son patron et à toute la cour céleste du paradis,
Élisant la sépulture de son corps, l‘âme en étant séparée, au … et tombeau ses prédécesseurs au cimetière de l’église dudit Montendry ; là, y être faites ses obsèques et funérailles selon sa faculté et à la discrétion de ses héritiers bas nommés ;
- Item donne et lègue à chacune des confréries du Saint rosaire et du Saint-Sacrement érigées dans l’église dudit Montendry, la somme de six florins Savoie, à elles payables incontinent après son décès par ses héritiers en bas nommés, à condition qu’icelles confréries auront la charité d’accompagner son corps à son enterrement et moyennant ce, les prie de se contenter ;
- Item donne et lègue à la [Benoîte] [Richeu] [Poncet] sa sœur la somme de 50 florins pour une fois, à être aussi payables lorsqu’elle viendra au Saint sacrement du mariage et par les termes qui seront pour lors pris par les partis ; et moyennant ce, la prive … et exclus de son héritage ;
- Item donne et lègue à la Jeanne Rochemartin son épouse les fruits et revenus de tous et un chacun ses biens en tenant vie viduelle32 ; et au cas qu’elle ne veuille accepter lesdits fruits, lui donne et lègue à la place d’iceux fruits par donation pure et simple à cause de mort la somme de 100 florins à elle payables par les héritiers bas nommés un an après son [deus] :
- Item donne et lègue à tous autres prétendants droits en son hoirie, à chacun d’eux trois sols, et ce payables lors qu’ils feront apparaître de leurs droits ;
- Et comme le chef et fondement de tous valable testament consiste en l’institution d’héritier, sans quoi tout testament serait nul et invalide, à cette cause, ledit testateur en tous ses autres biens dont il n’a ici dessus disposé a fait et a institué, de sa propre bouche nommé pour son héritier universel, à savoir : le recteur de la Chapelle de Notre-Dame de pitié dit Badin, située à la chintra3 entre Chamoux et Berres ; et c’est moyennant qu’icelui Rd Sr recteur dira annuellement à perpétuité deux petites messes, l’une le jour de son décès, et l’autre six mois après, pour le repos de son âme, de celle de ses prédécesseurs et successeurs, parents et amis, par lequel révérend Sr recteur entend ses dettes, légats est très funéraire être payés sans figure de procès ;
cassant, révoquant et annulant tous autres testaments, codicilles et donations qu’ils pourraient avoir faits ci-devant, voulant et entendant que le présent soit son seul et dernier testament et il veut qui vaille par ce droit que s’il ne vaut comme il veut qu’il vaille par droit de codicilles ou donation à cause de mort, et par tous autres meilleurs moyens qu’il pourra de droit valoir ; priant les témoins en bas nommés de vouloir être mémoratifs ; et à moi notaire, le rédiger par écrit et d’en expédier autant de clauses qui en seront demandées.
Fait dans la maison dudit testateur à Montendry en présence d’honorable Antoine Cristin dit La Violette, d’honorable Jean fils de feu Aymon Charrière, d’honorable Claude François fils de Claude Raffin Charbonier, de Louis fils de feu Michel Vernaz [Tognet] de Montendry, de Pierre fils de feu Pierre [Collonet] de Chamousset, Michel fils de feu Michel Masset, Claude fils de feu Claude Raffin Charbonnier, tous dudit Montendry, témoins requis, connus et appelés par ledit testateur, et illitérés, avec ledit testateur, de ce [enquis] et moi notaire ducal soussigné, recevant requis, qui ai le présent tenu pour l’insinuation d’Aiguebelle, et ai tabellionnement signé :
Cl. Savey
mars 2021 - Recherche et transcription : Cl. B., A.Dh.
Notes:
1- chapuis: dans CNRTL : Étymol. et Hist. 1. Ca 1210 chapuis « charpentier » (Guiot de Provins, Bible, éd. J. Orr., v. 1928), considéré comme vieilli par Trév. 1732, néanmoins encore d'usage dial.;
2. a) début xives. chappuis « bois de charpentier » (Jean Chapuis, Le Trésor, v. 1614-19 ds Rose, éd. Méon, t. 3, p. 395 : Les coypiaulx et les chappuis), attest. isolée dans ce sens; b) 1er tiers du xve s. artis. « billot » (Alain Chartier, Ball., Œuvres, p. 805, éd. 1617 ds Gdf.)
2- « mener vie viduelle », c’est-à-dire ne pas se remarier. (en latin vidua, veuve, de viduus, veuf)
3- chintra (voir aussi tsantra = limite (du latin cinctura, pourtour)
Source: AD073 Registres du Tabellion – cote 2C 2074 F°15 (vue 59 /400)
Un Acte du Tabellion d'Aiguebelle
Prieur, religieux St Rambert, frères / Acensement Jacques le jeune et François Glapigny
Accensement pour Monsieur le grand prieur
et religieux de l’abbaye de St Rambert en Bugey
L’an mil sept cent et un et le dix-neuf jour du mois de mai, par-devant moi notaire ducal soussigné, et présents les témoins bas-nommés,
- s’est établi, constitué en sa personne, Rd Jean-Louis Buynand, prêtre religieux de l’ordre de St-Benoît, grand prieur en l’abbaye de St Rambert en Bugey,
- lequel, tant en son nom que de ceux des autres Rds religieux de ladite Abbaye composant leur chapitre, auxquels il promet de faire ratifier le présent dans deux mois prochains, à peine de tous [dams ?],
- a accensé et accense à la meilleure forme qu’accensement se peut et doit faire de droit,
- à Rd Jacques Deglapigny le jeune, prêtre, sacristain de Chamoux, et à M° François Deglapigny, notaire bourgeois de Chambéry, tous deux ici présents et acceptant pour eux et les leurs, savoir tout et un chacun:
- les revenus, dépendances et appartenances quelconques, sans rien se réserver dépendant de leur prieuré de St Martin fondé en l’église parrochiale de Chamoux, consistant en terres, prés, vignes, bâtiments, dîmes, rière les paroisses accoutumées, [cueillir] les dîmes et rentes [féodales], censes d’abbergement, d’autres choses quelconques dépendant du prieuré ; et c’est pour le temps et termes de neuf ans à commencer l’année courante, et à tel semblable temps devoir finir,
- savoir : quant audit Rd Jacques Deglapigny, les trois premières années,
- et audit M° François Deglapigny, les six années suivantes,
- en sorte que lesdits accensataires percevront neuf prises entières et sécutives (consécutives) chacun, à [ratte = raison ?] du temps par eux accensé, à forme que dessus [cités ?] la cense pour chacune année de deux cents florins, soit cent livres, payable et portable en la ville de Chambéry entre les mains de celui que lesdits sieurs accensateurs leur indiqueront à chacune fête de Pâques, dont le premier paiement commencera aux fêtes de Pâques prochaines de l’année mil sept cent et deux, et ainsi à continuer les autres paiements d’année en années, jusqu’à la fin du présent accensement,
- comme aussi ces accensataires seront obligés de faire tout ce en quoi lesdits Rds sieurs accensateurs sont obligés, tant pour le service du prieur :
- l’aumône des cinq vendredis du Carême,
- de payer toutes pensions dues aux sieurs Curé de Chamoux, Curé de Villard-Léger, Curé de Montendry, et audit Sieur sacristain,
- et entretenir les couverts du chœur de l’église parrochiale dudit Chamoux, et de la tour du prieuré,
- et supporter toutes les charges, desquelles lesdits sieurs accensataires sont tenus,
- et c’est par foi et serment prêtés par lesdits accensataires : ledit Rd sacristain en mettant la main à la poitrine, et ledit M° Deglapigny en touchant l’Écriture, et c’est ces accensataires, chacun pour le temps par eux accensé, à peine de tous dépens d’usage, intérêts et à l’obligation de tous leurs biens présents, et à venir, qu’ils se constituent respectivement tenir et sous les conventions faites entre lesdites parties, que les accensataires observeront l’accensement passé par ledit Sieur Buynand, le jour d’hier par-devant ledit M° François Deglapigny à Honorables Jean-Antoine et Claude Masset Neyroud, oncle et neveu, des dîmes de Montendry,
- et qu’ainsi, ledit Rd sacristain ne pourra exiger la cense des terres du clos du prieuré de Chamoux [unies] alentour de l’église dudit lieu, tenues l’année courante tant seulement par noble Rd Joseph de Franc, prêtre chanoine de Saint Anne, à forme de l’accord porté par contrat reçu par ledit M° François Deglapigny du dix-sept du courant,
- et à ces fins, le Sieur Buynand, en ladite qualité, a constitué et constitue ses procureurs spéciaux et [ ?], l’une des qualités ne dérogeant à l’autre, ni au contraire,
- savoir : lesdits accensataires, chacun pour le temps par eux accensés,
- et c’est pour le [prouvoir ? sic] ainsi comme ils verront à faire pour contraindre par tous les moyens de Justice, tous les débiteurs de tous lesdits revenus du prieuré de St-Martin pour être payés de tout ce qu’ils doivent, même de reprendre la poursuite des biens et revenus aliénés ou usurpés, de retirer les terriers et reconnaissances de ceux qui en sont saisis avec pouvoir de constituer ou substituer un ou plusieurs procureurs,
- le tout avec élection de domicile donnant pour ce [ sujet ??] plein et entier auxdits accensataires, avec la clause [cum libens] de :
- soutenir tous faits qu’il conviendra auxdits procès et [dénier ?] ceux de parties adverses, le tout avec serment , tout ainsi que ferait ou faire faire pourraient lesdits Rds accensateurs si en propre personnes ils y étaient, bien que le cas requière mandement plus spécial qu’il n’est ici exprimé,
- ensemble de produire ou [ abréviation : communiquer ?] tous autres écritures, actes,
- défendre à celles des parties adverses et généralement faire tout ce que besoin fera jusqu’à jugements définitifs et entière exécution d’iceux, notamment le Rd Sieur accensateur,
- de neuf ans à forme que dessus [soubs = souscrit ?] les conventions,
- toutefois que ces Sieurs accensateurs ne seront obligés à aucun remboursement de tous frais, dépens et vacations que supporteront lesdits accensataires concernant la susdite procure pour être faite pour leur profit et utilité,
- promettant à ces fins le Sieur Buynand en ladite qualité, d’observer et exécuter le contenu au présent, de faire jouir lesdits accensataires pleinement et paisiblement pendant ledit temps aux mêmes peines que ci-dessus, sous l’obligation des biens dudit prieuré dudit St-Martin, qu’il se constitue tenir le tout.
Fait sous et avec autres dues promesses, [rathiabition = terme juridique] comme dessus et autres clauses,
- fait et passé dans la maison de la sacristie dudit lieu, en présence de Rd M. Aimé Masset Neyroud, prêtre et curé dudit Montendry, et d’honorable Jean-Baptiste, fils de feu Aimé Masset dudit Montendry, témoins requis,
- constitué ledit Rd sacristain leur procureur pendant les [ ? ut supra],
- ledistes parties et ledit Rd Masset témoin ont signé sur la minute, et Jean-Baptiste Masset autre témoin n’a su signer de n’en [ ?]
- et je, Philibert Deglapigny, bourgeois de Chambéry, notaire ducal soussigné recevant requis, ai fait la présente [ ?], pour l’office du tabellion d’Aiguebelle, bien que par autre soit écrit.
signature : ? Deglapigny
Recherche et transcription A.Dh.
Sources:
A.D. Savoie - Tabellion d'Aiguebelle - Chamoux / 1701 - Fo 153 (197/ 356)
Dans "La Vie quotidienne en Savoie aux XVII et XVIIIe siècles"1 (ed. Fontaine de Siloe), Jean et Renée Nicolas signalent au sujet des "gens de rien" le succès des aumônes de mai, dites "Pain de Mai":
Le mois de mai, mois de "la soudure" entre les récoltes de l'année précédente, et les prochaines était difficile à vivre pour qui n'avait pas de solides provisions. La coutûme était donc de distribuer une aumône de pain pendant 28 jours aux frais de la "manse épiscopale".
"À Chamoux, en mars 1702, 1300 à 1400 pauvres viennent chercher le quartier de pain qu'ils reçoivent en entrant dans l'église où on les contraint à demeurer jusqu'à ce que la distribution soit finie, de crainte qu'ils ne passent deux fois.2 "
Remarque :
On sait aussi par la Visite pastorale de 1689 (voir "Textes à l'appui) que :
Le Rd prieur et les chanoines de l'abbaye de St Rambert (qui) se disent prieurs de Chamoux sont obligés de faire une aumône dans la présente paroisse, au temps de Carême, les jours accoutumés, à raison de demi-livre de pain pour chaque pauvre poids d'Aiguebelle, et composé en blé cavallin** le son [levé ?]
Or… en Décembre 1692 3 :
Une transaction passée entre les scindics, conseillers et communiers de Chamoux, et les religieux de St Rambert comme prieurs du prieuré du dit Chamoux précise :
"l'ausmone qui doit être distribuée aux pauvres du lieu de Chamoux les vendredy du caresme, étant convenu qu'il sera distribué par Messieurs de St Rambert soit par leur fermier à chaque pauvre un mourceau soit Cartier de pain de la pesanteur de demy livre poid d'Ayguebelle composé de bled cavallin, sans mettre au dit pain le son du dit bled"
hum ! Tricheurs?
Il faut dire...
que les 1300 à 1400 pauvres venus chercher leur pain en 1702, dépassent très largement la population de la paroisse (moins de 500 personnes): même en incluant les personnes en difficulté du mandement, on n'arriverait pas à ce chiffre.
Il faut donc croire que "l'on venait de loin" pour recevoir cette aumône4.
Ce qui laisse imaginer une année bien difficile pour tous, et une difficulté à fournir la demande (mais si le blé était rare et cher en mai pour les pauvres, d'autres avaient fait des réserves et spéculaient sur sa valeur…)4.
11-2014 / 5-2015 - Recherche A. Dh.
Notes:
* cavallin : orge et avoine mêlées (AS B1622 F°3)
Sources :
1- "La Vie quotidienne en Savoie aux XVII et XVIIIe siècles" (ed. Fontaine de Siloe, 2005), Jean et Renée Nicolas.
Leur source : ADS B 01716.
2 ADS B 01716
3- AD Savoie - B - 1456 Fc:" 600 (1690-1695) ) Inventaire des répertoires des registres des Edits Bulles - Fol" 86 Vo
4- La Savoie au XVIIIe siècle p. 486 (La Fontaine de Siloe, rééd. 2003), Jean et Renée Nicolas
Depuis le XIVe siècle, Villardizier a eu sa chapelle dédiée à St Jean-Baptiste, St Jacques et St Antoine.
(cf : Sanctuaires / chapelles / Villardizier). Les visites pastorales en attestent. (cf : Sanctuaires / textes à l'appui / VP).
Les 1ères lignes ci-dessous évoquent une chapelle de même vocable érigée "dans l'église de Chamoux" : il s'agirait alors d'une "union" de la chapelle des Sts Jean-Baptiste, Jacques et Antoine, à une chapelle de l'église ? À vérifier !
Chargé
Fait par Rd Jacques Deglapigny
Prêtre recteur des chapelles de St Jean-Baptiste, St Jacques et St Antoine
Du 5 août 1704 reçu par M° Phlbt Deglapigny notaire
L’an mil sept cent et quatre, et le cinq d’août, par devant moi, notaire soussigné, et présents les témoins bas nommés, s’est établi et constitué Rd Jacques le Jeune Deglapigny, présent, Recteur de la chapelle de St Jean-Baptiste, StJacques et St Antoine érigée dans l’église de Chamoux*, lequel en ladite qualité , déclare s’être saisi et d’avoir en son pouvoir les livres terriers et reconnaissances ci-après désignés, dépendant de ladite chapelle, et sur lesquels sont fondés les revenus d’icelle :
- premièrement, un livre terrier relié en parchemin contenant selon sa cote deux cent soixante trois [feuillets reliés] stipulés en faveur de Rd Georges [Culierat] en qualité pour lors de Recteur desdites chapelles stipulés lesdites reconnaissances par M° Ramus, commençant par la reconnaissance de Claude fils à feu Jean [Mazian] du vingt-quatre avril mil cinq cent soixante-neuf (1569) et finissant par celle de Rd Claude Riou prêtre Curé de Villard-Léger du vingt-cinq mai mil cinq cent septante-neuf, signée par ledit notaire Ramus, outre le répertoire au-[devant] d’icelui non coté.
- Item, un autre livre de reconnaissance aussi relié en parchemin stipulé par notaire Bard et en faveur de Messire Étienne [Sinod] prêtre curé de [Lémenc] en qualité de Recteur pour lors des susdites chapelles, contenant ledit livre, outre le répertoire, [huitante] feuillets écrits, se commençant par la reconnaissance de Pierre Bernard, Claude Bernard, et Michel à [Lageorge], enfants de feu Pierre [Manipol] et de la Françoise Marchant du douze novembre mil six cent vingt-six (1626), et finissant par la reconnaissance de Michel fils de feu Amé Molin du vingt-cinq avril mil six cent vingt-cinq, signée enfin Bardet ,
- Item outre le parchemin, un livre de reconnaissance desdites chapelles cousus ensemble [comme est] stipulé par M° Lozat en faveur de noble Bertrand Degallis pour son Recteur des susdites chapelles, contenant selon la cote, outre le répertoire, huitante deux feuillets écrits commençant par la reconnaissance de Rd Messire Antoine Playsance, prêtre Curé de Chamoux du quinze avril mil six cent soixante-quatre, et finissant par celle du Sr François Poncet du douze juin mil six cent huitante-cinq (1685), toutes signés par M° Lozat, et plus bas par M° [Ravot], et finalement cinq cahiers* de reconnaissance … non reliés ni cotés ni signés des mêmes reconnaissances faites et stipulées par M° Lozat en faveur dudit noble Bertrand Degallis comme Recteur desdites chapelles,
- tous les [qu…] terriers et papiers ledit Rd constituant déclare lui avoir été remis par noble Claude Degallis, patron desdites chapelles, avec promesses que fait le Rd constituant par serment à la manière des eclésiastiques de les lui garder et conserver soigneusement pendant qu’il sera Recteur d’icelles, et de les exhiber et représenter en étant requis, en tant que de besoin, et à qui de droit appartiendra, à peine de tous dépens, dommages et intérêts, et à l’obligation de tous ses biens temporels qu’il se constitue tenir [sere?suis] à toutes [causes], renonçant pour ce fait à tout [droit, lois] et moyens contraires, toutes clauses requises.
Fait et passé à Chamoux dans la maison dépendante de la sacristie, en présence d’honorable Louis [Roulier] de Cruet, habitant de Châteauneuf, et d’Hugues Thiabeau tailleur dudit lieu de Chamoux, témoins requis.
Signé : Jacques Deglapigny recteur promettant
Les dits témoins n’ont su signer – de ce enquis – et je, Philibert Deglapigny, bourgeois de Chambéry, notaire soussigné recevant requis, ai expédié le présent à la réquisition dudit Rd Deglapigny
Ph. Deglapigny, notaire
Recherche et transcription A. Dhénin – nov 2013
Notes :
* la chapelle Saint Jean Baptiste, Saint Jacques et St Antoine se trouvait à Villardizier, parcelle n° 2116 de la Mappe.
** cahiers : écrit cayers
Source : A.D. Savoie – probablement 4B 266 (cures chapelles) ou 4B 358 (Décanat Savoie) (désolée pour l’étourderie)
Il y a beaucoup d'eau dans le gaz entre le sacristain Jacques Deglapigny (représentant de l'Abbaye de St Rambert en Bugey), et noble Prosper Delivron : ce dernier avait promis une belle somme pour la construction de l'église, à condition d'avoir sa chapelle. Au final (en 1699), il n'a obtenu qu'un "renfoncement" (aujourd'hui encore, l'église appelle en effet "chapelles" les deux légers retraits de part et d'autre de la nef). Il faudra l'intervention des amis, et surtout, des femmes de la famille Delivron, pour apaiser le conflit… et aussi, la crainte d'un procès coûteux et incertain!
On apprend aussi probablement la date de la pose de la première pierre de l'église, mais sous réserve: le copiste était étourdi !
Nb : comme dans la plupart des actes passés par la famille Deglapigny, c'est le notaire Deglapigny qui dresse l'acte ; or, l'écriture est souvent difficile à lire. Les (nombreux) mots entre crochets signalent une hésitation à la transcription.
Accord
Entre Rd Jacques Deglapigny le jeune, prêtre, en sa qualité d’une part,
Et noble Prosper Delivron d’autre
L’an mil sept cent et trois, et le quatre de juin, comme ainsi soit que Rd Jacques Deglapigny je Jeune, prêtre sacristain de Chamoux, se soit pourvu par requête au Sénat en qualité de Procureur des communiers dudit lieu par acte du vingt-trois janvier mil six cent nonante cinq et cinquième janvier mil six cent nonante huit au préjudice de noble Prosper Delivron pour obtenir le paiement de la somme de cinq cents florins par lui promis, et convenus pour la construction de la nouvelle Église dudit lieu, à forme de clause de prix fait du quatorze avril mil six cent nonante six reçu par moi, notaire [ensuite] [ de laquelle?] requête du treize décembre mil sept cent et un, les parties étant [ présentes ? et ? non] faute de la part dudit Rd demandeur des susdit(es) [ ?] et prix-fait, le Sieur défendeur aurait opposé de n’être obligé à [fournir?] ladite somme demandée pour n’avoir été la chapelle par lui [ ?] [impr ?] ni [ renfoncée?] à la manière convenue par ledit prix-fait ; ce qui aurait obligé le Rd demandeur de [ soutenir?] au procès un fait de promesse [qu?] la visite de ladite Église faite par Monseigneur l’Évêque de Maurienne environ l’Ascension de l’année mil six cent* sept jour de la bénédiction de la première pierre fondamentale, en présence dudit Sr Delivron et des communiers de la paroisse et se contentant de l’enfoncement qu’on a donné à ladite chapelle, quoique la [convention?] ait été faite autrement.
Lequel fait de promesse ayant été [pris] avec serment par le sieur [défendeur], le Rd Sieur sacristain demandeur [était sur le point de vouloir rapporter ? ] preuve et enquête.
Pour à quoi obvier et aux frais dispendieux de la formalité et [de la ?] du Jugement, les parties auront été invitées par leurs amis communs de terminer leur différend à l’amiable, comme aussi de la demande que le Rd demandeur avait faite à la Demoiselle Claudine Violly femme dudit Sr Delivron d’un légat de quatre ducatons fait par feu Demoiselle Denise Mugnier sa tante, moitié à la confrérie du St Sacrement, et moitié à celle du Rosaire dudit Chamoux,et [ encore?] des Droits de sépulture de ladite Denise Mugnier, de ladite Anne Mugnier mère de ladite Dame Delivron, et de Demoiselle Françoise Violly sa sœur, de tous lesquels Droits et chefs et demandes les parties ont traité comme s’en suit :
Pour [ ? ? ? ? ?] par devant moi, notaire soussigné, et présents les témoins bas nommés, s’est établi et constitué en sa personne ledit noble Prosper Delivron, lequel de son gré, pour lui et les siens, tant de son chef qu’au nom de la Demoseille Claudine Violly sa femme, confesse devoir, et promet de bien payer audit Rd Jacques Deglapigny le Jeune, prêtre sacristain de Chamoux en la qualité que dessus ici présent et acceptant pour lui et ses successeurs, savoir : la somme de trois cent cinquante florins soit cent septante cinq livres monnaie de France, à laquelle somme tant lesdits chefs et demandes ont été amicalement réduits et fixés nonobstant la convention contenue audit titre de prix-fait du quatorze avril mil six cent nonante six, reçu par moi notaire, sans innovation néanmoins de la dette et pour rénovation toutefois d’icelle et sans se départir des antériorités de date [ priorité?] d’hypothèque et clause de constitut [passé ?] par le susdit prix-fait aux [promesses ?] faites par ledit Rd Sacristain de ne vouloir s’engager à aucune [ contribution?] pour regard de la susdite réduction et diminution de la susdite somme par lui promise, et [ convenue?] par ledit prix-fait, laquelle réduction il n’a faite que pour un [bien] de paix pour terminer le différend et éviter les grands frais qu’il aurait convenu faire tant pour l’enquête que pour un Jugement et Arrêt incertain.
Payable ladite somme de trois cent un [quarte] florins dans une année proche venant, à peine de tous dépens, dommages et intérêts, et à l’obligation de tous les biens qu’il se constitue tenir, par foi et serment par lui prêté, et moyennant [ l’effort? l’offert ?] et paiement de ladite somme, ledit noble Prosper Delivron [ demeure?] libéré et acquitté, et la somme par lui promise pour la construction de l’Église et de la chapelle et jouira de tous les droits qui lui ont été [accordés?] par le susdit acte de prix-fait et le procès [ éteint ? et assoupi?] et les [procureurs ?] [ constitue?] créance [?] ainsi convenue et [ ensuite?] se font par mutuelles et réciproques [réparations ?] et acceptations aux mêmes [ présentes?] obligations et clause de constitut que dessus, et c’est avec [renonciation ?] à tout ce que dessus [consigné ?] et autres [ clauses?] requises.
Fait et passé à Chamoux en la maison de la sacristie dudit lieu, en présence de Rd Denis [Dufort] docteur en théologie, prêtre curé de Villardhéry et de spectable Hyeronimus Didolet avocat au Sénat, et bourgeois de Chambéry, témoins requis, et qui ont signé avec lesdits [ ?] sur la minute de moi, notaire [ ?] soussigné qui ai fait le présent [ ? ? ?] du Tabellion dAiguebelle.
Deglapigny notaire
2013 - Recherche et transcription A. Dh.
Notes
* on ne peut évidemment pas s’arrêter à cette date « 1607 » : il faut probablement lire « 1697 », le « nonante » étant oublié à la copie pour le Tabellion. Ce qui n’est pas tout à fait compatible avec la quittance de Jacques Chesaz de 1699, où il est fait état d’un début de paiement en 1696 – à moins que ce premier versement ait eu la forme d’un acompte avant travaux ?
Sources
Archives départementales de Savoie en ligne, Tabellion d'Aiguebelle 1703 Fo 246 (I- page 271/ 308)
C'est un long feuilleton qui commence en 1716!
Ministre d'Etat, 1er Secrétaire d’État, Pierre de Mellarède, natif de Montmélian, a fait une belle carrière auprès du Roi de Sardaigne ; puis il a acheté le fief du Bettonnet. Et quelques droits annexes, venus des Jordane (qui avaient fondé longtemps auparavant plusieurs chapelles à Chamoux et Villardizier).
Mais, lorsque le comte veut nommer le recteur de la chapelle St-Blaise et St-Eustache, il se heurte à l'évêque, qui revendique ce droit. Il lui faudra rassembler les documents qui confortent ses prétentions.
Mais en 1724, alors qu'il a enfin eu gain de cause... il essaie se déménager les droits sur la chapelle St Blaise et St Eustache de Chamoux au Bettonnet où il a patronne déjà une autre chapelle !
Voici les pièces conservées aux Archives départementales de Savoie, qui témoignent d'un long bras de fer... et de l'utilité de bien toujours garder ses papiers en ordre.
Institution en la chapelle de St-Blaise & St-Eustache à Chamoux, à la nomination du Comte Mellarède
* * * * * * *
1ère pièce
Extrait de requêtes, ordonnances en faveur de S.E. le Seigneur Premier Président Mellarède
concernant le droit de patronage de la chapelle de Saint-Blaise et Saint-Eustache
Le 22 décembre 1716
Extrait des registres du Promoteur de l’officialité de Maurienne
Monsieur le Vicaire général de l’Évêché de Maurienne
Supplie humblement Rd Humbert Gaudé, curé de la paroisse de Bourgneuf
Disant avoir été nommé par Son Excellence Monsieur Mellarède, Premier Président de la Chambre des Comptes de Turin, et Ministre d’État de Sa Majesté pour moderne Recteur de la chapelle de Saint Blaise et de Saint-Eustache érigée dans l’église paroissiale de Chamoux à présent vacante par le décès de feu noble révérend Guillaume de Chamousset, en sont vivants [Prieur] d’Aiguebelle et dernier Recteur de ladite chapelle, de laquelle nomination il conste par acte fait à Turin le 16 avril avril de l’année dernière reçu par Me [Trugny] notaire, dûment légalisé, et comme le droit de patronage appartient à présent à ladite Excellence Monsieur le premier Président Mellarède ensuite de l’acquis par lui fait de la maison forte de Jordane, signé au lieu du Betonnet et du fief en dépendant par indivis aux Messres les enfants et héritiers de feu Monsieur le premier Président de Savoie, Bertrand de Chamousset, qui avait nommé ledit seigneur Benoît son frère, qui a été institué de ladite chapelle est en a joui jusqu’à sa mort ; et que par conséquent à présent il appartient audit Seigneur Président Mellarède de nommer à ladite chapelle par droit [d’alternative] ce qui donne le lieu au révérend suppliant de recourir en vous exhibant l’acte sus désigné de nomination et vu l’extrait de la dernière visite faite par le Révérend Seigneur Évêque [d’ap] en l’année 1698 de ladite chapelle.
À ce qu’il vous plaise, monsieur, accorder au révérend suppliant toutes [institutions] en tel cas requises de ladite chapelle, émettre de la nomination sus faite quand la faveur, eu égard au droit incontestable dudit Seigneur premier Président Mellarède, émettre de l’acquisition par lui faite de ladite maison et fief de Jordane dont ledit patronage dépend,
C’est sur ce, plaise pouvoir
Teneur de décret
Soit montré au Révérend Promoteur de l’Évêché
Fait à Saint-Jean-de-Maurienne
Signé J.B. [Balbis], vicaire général
Teneur de conclusions
Le soussigné ayant vu l’acte de nomination désigné en la requête du 16 avril dernier, dit que ladite nomination ne peut avoir son effet, du moins quant à présent, qu’il ne conste auparavant de l’acquisition que l’on dit avoir été faite par Son Excellence le Seigneur premier Président Mellarède, de la maison forte et fief de Jordane, et que le patronage de la chapelle en question en dépend, d’autant plus qu’il conste par les registres des institutions que feu noble Révérend Guillaume Bertrand de Chamousset dernier recteur de ladite chapelle a été institué de plein droit par le Révérendissime Seigneur Évêque, indépendamment d’aucune nomination.
Fait à Saint-Jean, l’an et le jour susdits. Signé Me Didier, chanoine Promoteur
Extrait des Registres des dictons du Greffe de l’officialité de Maurienne
Vu par nous vicaire général et official soussigné, l’acte de nomination désigné par la requête sus … , disons que ladite nomination peut avoir son effet du moins quant à présent, attendu qu’il ne conste nullement que le Seigneur de Mellarède, premier Président de la Chambre des Comptes de Turin soit en droit, ni en possession de nommer à ladite chapelle ; et qu’il conste au contraire que la dernière vacance, ladite Chapelle a été pourvue de plein droit par Notre Illustrissime Prélat ; mandons néanmoins à [notre] [gré] d’expédier toutes institutions, titre, en faveur dudit Révérend suppliant sans approbation de ladite nomination. Et c’est par manière de provision jusqu’à ce que l’on fasse conste du droit de patronage que l’on dit appartenir à ladite Excellence, sans préjudice d’icelui.
Fait à Saint-Jean de Maurienne 14 novembre 1715 (?)
Signé sur le registre
J.B. Balbis Vicaire général et official
Prononcé au Révérend Promoteur dans son étude le même jour, qui a acquiescé.
Signé B… greffier
Par extrait après ouï [… …]
Roche
Extrait des registres du Greffe de l’Officialité de Maurienne
À Monsieur le vicaire général et official de l’Évêché de Maurienne,
Supplie humblement Rd Humbert Gaudé Curé de la paroisse de Borneuf (sic),
Disant qu’ensuite de la nomination faite en sa faveur de la Chapelle de Saint Blaise et de Saint-Eustache érigée dans l’église paroissiale de Chamoux, vacante pour lors, par le décès de feu noble et Révérend Guillaume Bertrand de Chamousset, dernier Recteur d’icelle, par son Excellence Seigneur Mellarède, premier Président de la Chambre des Comptes de Piémont et ministre d’État de S.M., ainsi que par acte fait à Turin le 16 avril 1775, le Révérend suppliant se serait pourvu par [requête] à vous présentée 12 du mois de novembre de ladite l’année proche passée [lettres] d’institution en tel cas requises ; mais comme pour lors il n’aurait pu avoir les titres pour faire conster du droit de patronage dudit Seigneur son nominateur, vous ne lui auriez accordé qu’une institution par provision afin que le service de ladite chapelle ne restât pas en arrière, et sans avoir approuvé ni admis ladite nomination jusqu’à ce que l’on fît conster que le droit de patronage de ladite chapelle appartenait audit Seigneur président ; et maintenant que ledit Révérend suppliant a reçu des titres suffisants pour en faire conster, il vous les exhibe.
Savoir : trois articles extraits des actes de visite faite en ladite église de Chamoux trois différents Évêques de Maurienne.
Le premier en date du 24 mai 1493 ; le second du 10 juin 1532 ; et le troisième du 14 septembre [1509], par lesquels actes il se voit que ladite chapelle était du patronage de la famille de noble de Jordan et de noble [DelaCerouse]. De plus un arbre généalogique des descendants et successeurs de feu noble Antoine De Jordane avec un factum ensuite, sont marquées les pièces justificatives de ladite descendance, et qu’une partie des biens rentes feudales dudit noble De Jordane était parvenue en dernier lieu à la Dame Françoise [Dertiez], femme de noble Jean-François [Decoysius] seigneur de Vermond, laquelle Dame les a vendus avec tous les droits honorifiques et autres en dépendant audit Seigneur Président Mellarède, ainsi que par contrat du sept juillet 1695 reçu et signé par Me Michel notaire. Et que l’autre portion desdits biens et rentes feudales sont parvenus en dernier lieu à la Demoiselle Anne Marie fille de feu Noble Balthazard Clément de la Charné, qui les a vendus à Me Claude Tardy notaire Royal du Bettonnet par contrat du 7 juin 1699, signé par extrait par Me Blanc notaire, lequel Me Tardy les a vendus ensuite à feu spectable Jacques Joseph Lozat, Avocat au Sénat, tant pour lui que pour son Ami à élire ainsi que par contrat du 3 février 1712 reçu et signé par le même notaire et ledit sieur avocat Lozat aurait [élu] le même jour dudit contrat ledit Seigneur premier Président, ce qu’il aurait confirmé ensuite par acte du 15 juillet de la même année reçu par ledit même Blanc notaire ; l’on ne peut pas mettre en doute que les contrats sus désignés de vente faite en faveur de sa dite Excellence n’aient eu leur effet puisse que le Seigneur premier Président Mellarède, et paisible possesseur de la maison forte De Jordane située au lieu du Bettonnet, aussi bien de la rente feudale et autres biens qui en dépendent.
De sorte que le Révérend suppliant afin que le droit de patronage ledit Seigneur premier Président a acquis sur ladite chapelle soit reconnu et qu’il ne souffre aucune atteinte par les dites [laudes] d’institution à lui accordées comme sur été dit quand l’année dernière Il [ressort].
À ce qu’il vous plaise, Monsieur, eu égard que par les pièces et possessions sus énoncées, il est pleinement justifié que ledit droit de patronage appartient au moins par moitié audit Seigneur premier Président Mellarède de vouloir en réparant tout ce qui lui pouvait être préjudiciable, [et] dites lettres provisionnelles d’institution, approuver, insinuer et homologuer ledit acte de domination fait par le Seigneur premier Président en faveur du Révérend suppliant le 16 avril de l’année dernière, et ordonner que le dit acte sortira son plein et entier effet suivant sa forme et teneur, et mander en conséquence à votre greffier d’expédier au besoin audit Révérend suppliant nouvelles [laudes] d’institution sur ladite nomination, et en exécution d’icelle ni autrement pouvoir ainsi que de raison.
Signé sur le registre Filliol Pr.
Teneur d’arrêt
Soir montré au révérend Promoteur et Procureur fiscal de l’évêché
Fait à St-Jean ce [10] décembre 1716
Signé J.B. Balbis vicaire général et official
Teneur de conclusions
Le soussigné ayant eu en communication les pièces désignées en la requête sus écrite, et étant informé d’ailleurs que le Seigneur Mellarède premier Président de la Chambre des Comptes de Piémont et paisible processeur de la maison forte de Jordane située au Bettonnet et des biens et rentes qui en dépendent, dit qu’il est suffisamment justifié que ledit premier Président Mellarède a succédé comme légitime acquéreur de ladite maison forte et rente feudale de Jordane au droit de nomination que les descendants de feu noble Antoine de Jordane avaient sur la chapelle en question située dans l’église de Chamoux sous le vocable de Saint-Blaise et de Saint-Eustache. Et par conséquent il n’empêche l’entérinement des fins de la requête, à la charge que le tout sera enregistré au Greffe de l’officialité pour y avoir recours au besoin.
À St-Jean ce 12 décembre 1716
Signé M. Didier chanoine Promoteur
Extrait des registres des dictons du Greffe de l’officialité de Maurienne
Vu par nous, Jean-Baptiste Balbis, [prêtre] Docteur en droit, chanoine de l’église cathédrale de Maurienne, Vicaire général et official de l’Évêché et et diocèse de Maurienne la requête présentée par Rd Humbert Gaudéon signée Filliol… tendante aux fins de faire reconnaître le droit de patronage que le Seigneur Comte de Mellarède premier Président de la Chambre des Comptes de Piémont, Ministre d’État de S.M., a acquis sur la chapelle dont il s’agit de saint-Blaise et de Saint Eustache et de faire approuver et homologuer l’acte de nomination par sa dite Excellence a fait en faveur du Révérend suppliant le 16 du mois d’avril 1715, n. de décret mis au bas de ladite requête le 10 de ce mois de décembre ; les conclusions ensuite du Révérend Promoteur et Procureur fiscal du 12 6 de ce même mois, signés Révérend Didier chanoine commentaire ; autre requête à nous présentée par le même Révérend Curé le 12 novembre 1715 afin d’être institué Recteur de ladite chapelle ; les conclusions dudit Rd Promoteur dudit jour et an ; notre ordonnance provisionnelle du 14 du mois de novembre, laudes d’institution accordées par provision audit Révérend suppliant le même jour et an ; vu aussi les pièces mentionnées et désignées par ladite requête à nous présentées le 10 du courant. Et le tout bien considéré,
NOUS en en rendant droit définitivement sur les fins et conclusions prise par cette même requête, eu égard au consentement prêté par ledit Rd Promoteur réparant notre dite ordonnance du 14 dudit mois de novembre quant à ce, nous avons dit et déclaré qu’il est suffisamment justifié que le droit de patronage de ladite chapelle appartient par moitié audit Seigneur premier Président et Comte de Mellarède comme légitime requéreur et possesseur de la maison forte et rentes feudales de Jordane ; et avons en conséquence insinué, approuvé et homologué l’acte de nomination fait par sa dite Excellence en faveur du Révérend suppliant le 16 avril 1715, reçu et signé par Me [blanc] notaire ; dit et ordonné par ledit acte sortira son plein et entier effet suivant sa forme et teneur, et que au besoin, nouvelles laudes d’institution seront accordées et expédiées par notre greffier audit Rd suppliant à sa première requête sur ladite nomination ; et en conséquence d’icelle, avons mandé en outre à […] d’enregistrer les susdits requêtes, décrets et conclusions avec Notre présente ordonnance, pour y avoir recours au besoin.
Signé sur le registre J.B. Balbis, vicaire général et official
Prononcé au Rd Promoteur dans son étude le 22 du courant mois de décembre, qui a acquiescé.
Roche greffier
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2ème pièce (la fin de cette copie de la visite manque : à rapprocher de la VP de 1717)
Acte de visite de Monseigneur l’Illustrissime et Révérendissime de Masin, évêque de Maurienne et Prince à la paroisse de Chamoux le 26 juin 1717
Nous, François Hyacinthe de Valpergue de Masin, par la grâce de Dieu et du Saint-Siège apostolique Évêque de Maurienne et Prince, certifions à tous qu’il appartiendra que nous nous serions transporté le jour d’hier vingt-sixième juin 1717 dès la cité de Saint-Jean-de-Maurienne jusqu’à la présente paroisse de Chamoux accompagné de notre révérend Vicaire général et de deux autres ecclésiastiques aussi bien que de notre Secrétaire soussigné, et d’une partie de nos domestiques pour y faire notre seconde visite pastorale ; ou étant arrivés sur les neuf heures du matin, nous serions allé en droiture pour entendre le sermon qu’un des Révérends Curés de notre Diocèse qui font actuellement la mission, allait commencer ; et ensuite après avoir entendu la messe nous nous serions retiré dans le logement qui nous a avait était préparé.
L’après dîner sur les trois heures de relevé, Révérend Hyacinthe Didier moderne curé du présent lieu revêtu de surplis et chappe, Révérend Jean-Baptiste Didier son frère chanoine dans la collégiale de Sainte-Anne, les Révérend Curé de Bourgneuf, préfet de la mission et les Révérend Curés de La Table, de La Chavanne, de Champlaurent, et de Bonvillard, missionnaires susdits, et autres ecclésiastique du voisinage, tous revêtus de surplis avec les Consœurs et Confrères des dévote confréries du Saint-Sacrement et du Rosaire s’étant assemblés avec quantité d’autres paroissiens auprès d’une chapelle dressée à cet effet dans la rue où nous étions logés, pour nous y recevoir, nous nous serions transporté, accompagné comme dessus, et ayant pris nos habits pontificaux, on nous aurait conduits processionnellement dans l’église paroissiale dudit lieu ; après les cérémonies et prières et processions pour les défunts marqués par le pontifical, nous aurions procédé à notre visite pastorale de ladite église et de tout ce que nous avons cru devoir visiter et nous aurions donné la bénédiction du très Saint Sacrement au peuple et administré ensuite le Sacrement de Confirmation après avoir fait faire le catéchisme par ledit Révérend Curé en notre présence.
Elle est sous le vocable de Saint Martin Évêque, construite dans la même place où était l’ancienne ; mais on y a depuis quelques années fait la grande porte où était le cœur de la première, de sorte que ladite porte se trouvant vis-à-vis de la rue, il est arrivé que dans des temps d’inondation l’eau qui descendait en abondance par ladite rue est entrée dans cette église jusqu’à la hauteur de deux ou trois pieds.
Les voûtes et murailles de ladite église sont blanchies en dedans, mais il y a encore beaucoup de trous à boucher.
Ladite église n’est pas encore consacrée, le maître-autel de ladite église est un peu trop bas, il n’est garni que d’une espèce de retable fait à l’antique, avec des statues.
Il n’y a qu’un petit tabernacle vieux et caduc qui n’est point tapissé en dedans ; nous y avons trouvé un soleil et une pixide d’argent qui n’ont point de croix au-dessus ; le soleil a un verre cassé et le bord de la coupe de ladite pyxide a deux petites fentes qui la rendent mal aisée à fermer ; il y a une pierre sacrée portative.
Dans l’un des deux enfoncements qui font la croisée de l’église, et à côté de l’Épître, il y a l’autel de Notre-Dame du Rosaire qui est suffisamment garni et décoré d’un petit retable décent.
Suivant de notre première visite il y a une petite chapelle érigée audit autel à l’honneur de Saint-Antoine qui est de la libre collation de notre Manse épiscopale, dont Révérend Jean-François Rey, curé de Bonvillaret est le moderne recteur, ensuite des provisions qu’il en a obtenu de nous de plein droit.
Il n’y a pas d’autre autel dans ladite église, quoiqu’il y en devrait avoir des autres suivant le nombre des chapelles qui étaient fondées dans l’ancienne église et autour d’icelle, comme l’autel de St-Jean Baptiste qui était érigé dans ladite église quoiqu’il fût uni à la chapelle et de Saint-Jacques et de Saint Philippe, située au village de Villardizier. La chapelle de Saint-Sébastien et de Saint Roch étant autrefois érigée sur le cimetière.
La chapelle de Saint-Blaise et de Saint-Eustache qui était érigée sous le clocher et une ancienne chapelle de Sainte-Marguerite, lesquelles chapelles n’ont aucun autel particulier et dépendent de notre libre collation, hors de celle de Saint-Blaise et de Saint-Eustache dont son Excellence le Seigneur Comte de Mellarède, premier ministre et Secrétaire d’État de S.M., a la moitié du patronage en qualité d’acquéreur du successeur particulier de la maison forte de Jordane et de la Charnée, et des fiefs en dépendant.
Il y a deux confréries érigées dans ladite église, la première à l’honneur du Saint-Sacrement, et l’autre de Notre-Dame du Rosaire. Les confrères de la première font l’office marqué dans leurs livres avec une procession autour de l’église tous les troisièmes dimanches et fêtes principales de l’année ; et les consœurs de la seconde ne font faire qu’une procession autour de l’église au premier dimanche de chaque mois ; on n’a trouvé aucun papier pour faire conster de l’érection canonique desdites confréries, et on ne crois pas qu’il y ait aucune rente ni charge.
Les Fonts baptismaux qui sont au fond de l’église ne sont couverts que d’un ais fort usé et malpropre, qui ne ferme point du tout.
La sacristie est en très pauvre état.
la suite de la copie manque (si elle a existé)
* * *
Je, François Rosas, notaire collégié et greffier de l’officialité du Diocèse de Maurienne certifie qu’à la réquisition de Rd Sieur Duvillard prêtre curé de la paroisse de d’Arvillard, j’ai expédié l’acte de visite ci-dessus que j’ai trouvé dans les archives de cette évêché (sic), étant icelle au folio premier du registre, et l’ayant trouvé conforme à l’original sur lequel je l’ai collationné, et muni du sceau de ladite évêché (sic), j’ai signé
* * * * * * * * * * * * * * * *
3ème pièce (parchemin, en latin.) En bref :
Institution pour Rd Humbert Gaudé curé de Bourgneuf `
au rectorat de la chapelle de Saint Blaise et St Eustache Martyrs. 1717
François Hyacinthe de Valperga de Masin, évêque de Maurienne
Révérend Humbert Gaude de Montmelliant curé paroissial de Bourgneuf
chapelle de Saint Blaise et Saint Eustache sous le clocher de l’église de Chamoux
Érigée par feu noble et révérend Julien Bertrand (ou Bernard) de Chamousset
Etc
* * * * * * * * * * * * * * * *
4ème pièce
Mise en possession de la chapelle de Saint-Blaise en l’église de Chamoux
en faveur du Révérend Sr Humbert Gaudé prêtre et curé de Bourgneuf
L’an 1718 et le 18 janvier a comparu par devant moi notaire royal soussigné Révérend Sr Humbert Gaudé, prêtre et curé de Bourgneuf, lequel m’a représenté ayant été nommé pour lecteur en la chapelle érigée sous les vocables de Saint-Blaise et Saint-Eustache, fondée sous le clocher de l’église de Chamoux par Son Excellence Messire Pierre de Mellarède Comte du Bettonnet, Ministre et premier Secrétaire d’État de S.M. ensuite de quoi il aurait obtenu l’institution de ladite chapelle à lui accordée par Monseigneur l’Illustrissime et Révérendissime Évêque de Maurienne, ainsi que par patentes par lui signées et scellées au sceau de ladite évêché (sic) et contresignée Roche, scribe, en date du 18 novembre dernier, pourtant commission au premier élève, soit prêtre du diocèse, en l’assistance d’un notaire royal, de mettre en possession dudit bénéfice le susdit Sr Révérend Humbert Gaudé, lequel à ces fins a requis Révérend Sr Jacques Deglapigny, prêtre et sacristain dudit Chamoux pour le mettre en ladite possession pour laquelle nous nous serions transportés tous trois avec les témoins en bas signé dans l’église dudit Chamoux où étant, et sous le clocher d’icelle, ledit Révérend Sr Jacques Deglapigny aurait fait embrasser l’autel de ladite chapelle par ledit Révérend Sr Humbert Gaudé, recteur d’icelle, avec diverses autres cérémonies qu’on est accoutumé de faire pour ces sortes de choses, pour marquer de vraie, réelle, actuelle, et corporelle possession de ladite Chapelle, avec tous les droits, honneurs et bénéfices qui en dépendent ; de tout quoi ledit Sr Révérend Gaudé m’a requis le présent acte pour marquer de ladite vraie, réelle, actuelle et corporelle possession de ladite chapelle que je lui ai accordée suivant ladite institution, audit lieu de Chamoux, et dans l’église dudit lieu, en la présence et assistance de Révérend Sr Jean-Baptiste Didier chanoine de la collégiale the Sainte-Anne de Chamoux et de Me Claude Vignon châtelain du Bettonnet et bourgeois de Montmélian, témoins à ce requis.
Gaudé Curé requérant et acceptant J.B. Didier chanoine témoin J. Deglapigny sacristain
C. Vignon témoin Berthollet témoin Blanc notaire
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5ème pièce
27 janvier 1718
Mr Gaudé
Acte de nouveau institué dans le Rectorat de la Chapelle de Chamoux
Monseigneur,
Je dois, Monseigneur, faire connaître à votre … que Monseigneur notre Illustrissime prélat a eu la bonté de m’instituer de nouveau au Rectorat de notre chapelle de Chamoux qui est fondée sous le titre de Saint Blaise et de Saint-Eustache martyrs et de m’ envoyer ici mon institution en bonne forme et d’une manière forte obligeante et généreuse. Monsieur Blanc assisté de Monsieur Deglapigny sacristain de Chamoux m’en a mis en possession. Je dois, Monseigneur, à V.E. tout ce qui est m’en revient d’honneur et de bienfait. Je lui en rends de très humbles actions de grâces et je la supplie de me continuer sa protection pendant que je continuerai à offrir à Dieu le saint sacrifice de la messe pour elle, pour Madame la Comtesse et pour son illustre famille.
C’est, monseigneur, un devoir de justice et de religion dont je m’acquitterai avec assiduité toute ma vie, heureux que je serai si je peux me rendre digne de l’honneur que je [désire d’offrir] avec une reconnaissance de parfaite et une profonde vénération.
à Bourgneuf ce 27 janvier 1718
Monseigneur de V.E. le très humble et très obéissant serviteur, Humbert Gaudé, Curé
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6ème pièce (en latin, transcription partielle)
18 novembre 1717
Institution de Humbert Gaudé
Recteur de la chapelle des Saints Blaise et Eustache en l’église de Chamoux
Patron : Comte de Mellarède de Bettonnet, ministre et 1er Secrétaire d’État de S.M.
Humbert Gaudé de Montmélian curé de la paroisse de Bourgneuf
Chapelle des Saints Blaise et Eustache sous le clocher de l’église de Chamoux
Érigée par feu noble et Rd Guillaume Bertrand de Chamousset
Vacance du dernier recteur de cette chapelle et possesseur pacifique
Nomination par le comte Pierre de Mellarède premier secrétaire et ministre de notre roi
Etc
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7ème pièce (un brouillon)
À Monseigneur l’Évêque de Maurienne
Le 15 mars 1724
Dès aussitôt que j’ai reçu la lettre que votre grandeur m’a fait l’honneur de m’écrire, j’ai eu celui de représenter à S.M. la belle attestation que vous avez donnée pour que Monsr Grassis peut (sic) obtenir de Sa Sainteté le canonicat vacant à votre Cathédrale par la mort de Monsr Dalbert. Le Roi a fort agréé votre attention, et m’a dit que c’était le moyen d’animer les jeunes gens à étudier, espérant que par ce moyen de remplir le chapitre des sujets capables, celui dudit Sr Grassis étant en effet dans une réputation à l’Université qui lui attire l’applaudissement des professeurs, du Collège de Théologie, et de tous ceux qui y étudient. Il a entrepris la licence formelle qui exige deux examens de 2 heures chacun sur deux traités tirés au sort, et un second examen pour un traité à son choix ; et ensuite trois thèses publiques sur des matières différentes de celles sur lesquelles il a été examiné ; et la troisième sur les principales questions de Théologie, qu’il faut soutenir matin et après dîner ; à la fin de laquelle l’écolier et fait licencié formel et soutient ensuite une quatrième thèse pour être reçu docteur, et dès aussitôt déclaré docteur du Collège et mis dans le nombre desdits docteurs du Collège. Et Il n’y en a que trois qui aient entrepris ce grand ouvrage, savoir ledit Sr Grassis, le Précepteur de mon fils, et un Prêtre que Monseigneur l’abbé Benerai [élève], qui sont certainement les trois plus forts de l’Université.
Monsr Grassis a remis en ma présence à Monsr [Prengo] l’attestation de votre grandeur pour l’envoyer à son frère qui la retiendra jusqu'à l’élection du nouveau Pontife, puisque que vous aurez appris que le pape Innocent XIII est mort le 7 de ce mois d’une descente soudaine de boyaux, à laquelle il n’a survécu que près de 24 heures sans qu’il ait voulu remplir les 4 places vacantes dans le Sacré Collège des Cardinaux, quoi qu’il en ait eu le temps. J’écrirai aussi à Monseigneur le Comte Gubernatis pour qu’il s’intéresse pour monsr Grassis.
Votre grandeur vous permettra-t-elle que je lui propose d’unir la chapelle que j’ai à Chamoux sous le vocable des Saints à celle que j’ai au Bettonet sous le vocable de Sainte-Catherine, laquelle j’espère que vous aurez trouvée en bon état.
Cette union me paraît d’autant plus facile que la chapelle de Saint Blaise et de Saint-Eustache qui était à l’entrée de l’église de Chamoux fut détruite lorsque que l’on bâtit l’église de Chamoux ; il y aurait par ce moyen de quoi entretenir un second prêtre au Bettonet, puisque la chapelle de Sainte Catherine a six journaux, et un quart de bonne terre qui rendent 11 vaisseaux de froment, et 6 fosserées de vigne ; et celle de Saint-Blaise a 12 fosserées de vigne et 7 seytorées et un quart de prés que j’ai obligé le sacristain de Glapigny de rendre à Monsr Gaudé, que votre vicaire général a institué à ma nomination ; et ce Révérend prêtre aiderait au Curé à tenir l’école.
Si cette union se peut faire comme je l’espère de la bonté de votre grandeur, je crois que cette paroisse en profiterait ; et j’ai déjà pris soin de nommer à cet effet pour Recteur de la chapelle de Sainte-Catherine Mr Martin, neveu du bon curé du Bettonnet.
Je dois informer votre Grandeur que le maçon que j’envoyai l’année passée au Bettonnet et que je renvoie cette année pour me faire une cave au Flechet m’a assuré qu’il ne voudrait pas se risquer à entendre la messe dans l’église de Chamoux dans les murailles et la voute s’ouvrent en différents endroits ; il serait bien désastreux qu’elle écrasât les habitants pendant l’office divin. C’est là le chef-d’œuvre du sacristain de Glapignyqui a voulu faire l’architecte, et faire la coupe du couvert.
J’ai l’honneur d’être, avec tout le respect possible …
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8ème pièce
À Monseigneur l’Illustrissime et Révérendissime évêque de Maurienne
Supplie humblement
Pierre Mellarède Comte du Bettonet, Ministre et Premier secrétaire d’État du Roi
Disant que dans l’église paroissiale dudit lieu du Bettonet il a une chapelle de son patronage dépendante de sa maison forte de Jordane sous le vocable de sainte Catherine, laquelle il a pris soin de mettre en état et de la fournir des ornements (tache) pour le décor d’icelle (tache) soit pour y célébrer la Sainte Messe, de laquelle chapelle (tache) revenu monte annuellement etc.
Et comme il est aussi patron d’une autre chapelle sous le vocable de Saint-Blaise et Saint-Eustache qui était ci-devant dans l’église de Chamoux et à l’entrée d’icelle ; mais qui fut détruite dans le même temps que l’église dudit Chamoux fut abattue pour la rebâtir, sans que ladite chapelle ait été rétablie ; en manière que, non seulement ladite chapelle a été négligée, mais encore les biens qui lui appartenaient ne restant que 12 fossorées de vigne dans le terroir de Freydière, paroisse de Châteauneuf, et demie seytorée de blachère, ayant depuis quelque temps réintégré de 5 seytorées ¼ deux pré dans le terroir de Chamoux qui étaient occupées par Révérend Deglapigny sacristain de Chamoux,
est nommé de laquelle chapelle révérend Gaudé, curé de Bourgneuf, dépourvu de faire le service dans son église.
Et comme ladite chapelle a été démolie à l’insu du seigneur suppliant, lorsque que l’on démolit l’église paroissiale, il serait dans l’intention que ladite chapelle de Saint-Blaise et Saint-Eustache fût mise à la susdite de sainte Catherine sans prendre du droit dudit révérend Gaudé pendant sa vie, et sous l’offre qu’il fait d’en faire mettre à un des côtés de ladite chapelle un tableau avec les représentations de Saint Blaise et de Saint-Eustache et de l’autre côté un tableau égal de Saint-Sébastien et de Saint-Roch, si c’est le bon plaisir de V.I.G.
C’est pourquoi il recourt à ce qui lui plaise de faire l’union de ladite chapelle de Saint-Blaise et Saint-Eustache à la susdite Chapelle de sainte Catherine érigée dans la paroisse du Bettonnet, et dont le revenu par ce moyen se trouvera assez considérable pour l’entretien d’un Recteur.
Et sur ce, plaise pourvoir.
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9ème pièce
Sans date :
Note des biens de la Chapelle Saint Blaise et de Saint Eustache
12 fosserées de vigne vers le nant terroir de Freydières du fief du Betton
2 seitorées de blachère à Berre paroisse de Chamoux
5 seitorées et un quarton de pré au lieudit « aux loses » rière Chamoux
Il doit encore avoir la cense de quatre cartes de froment dues par Pillet de Bourgneuf
Texte en latin, en bref :
Dans le registre des visites du Révérendisssime évêque de Maurienne du 24 mai 1493 à Chamoux, Barberi recteur de la chapelle des Saints Blaise et Eustache, en la personne de Antoine Didolet ascensataire … …
Fondation de la chapelle « 25 lib. Fortz »
Dans le registre de l’église de Chamoux par … … Révérendisssime Cardinal et évêque de Maurienne de Gorrevod du 10 juin 1532, l’autel des Saints Eustache et Blaise, du patronage de noble Jordane et … est recteur Dom. Claude [Piccard] curé
Les fruits sont de 15 florins … …
Item, dans le registre des visites de l’église de Chamoux par Révérendisssime Philibert de Challes évêque de Maurienne, du 14 septembre 1539,
Visite de l’autel des Saints Blaise et Eustache du patronage de noble Jordane, et de … recteur Dom. Claude [Pyccard] curé
Les fruits sont de 15 --
Texte en français :
Ce que dessus est écrit de la main du Chanoine Jacquier, secrétaire de Monseigneur de Masin, évêque de Maurienne
fév.2020 - Recherche et transcription A.Dh.
Source: AD073 cote 43F 350 (archives du Bettonnet !)
Des progrès, mais doit mieux faire !
1717, retour de l'Évêque Mgr de Masin après 28 ans : les paroissiens (ou plutôt : les Deglapigny !) ont carrément fait démolir l'église (sauf le clocher), et rebâti une nef - en retournant l'entrée vers la place du château, et le Nant, qui n'attendait que cela pour sévir à nouveau.
Mais le chœur n'est pas encore aménagé, et l'église n'est pas consacrée.
Nous François Hyacinte de Valpergue de Masin, par la grâce de Dieu et du St Siège apostolique, évêque de Maurienne et Prince,
- certifions à tous qu'il appartiendra
- que nous nous serions transporté le jour d'hier vingt sixième juin mille sept cent dix-sept, de la cité St Jean de Maurienne jusques en la présente paroisse de Chamoux, accompagné de notre Rd Vicaire général, et de deux autres ecclésiastiques aussi bien que de notre secrétaire soussigné, et d'une partie de nos domestiques,
- pour faire notre seconde visite pastorale,
- où, étant arrivés sur les neuf heures du matin,
- nous serions allés en droiture pour entendre le sermon qu’un des Révérends Curés de notre Diocèse qui y font actuellement la mission (« à leurs frais et dépens » rayé) allait commencer ; et ensuite après avoir entendu la messe, nous nous serions retirés dans le logement qui nous avait été préparé ;
L'après-diner, sur les trois heures de relevé,
- Rd Hyacinthe Didier, moderne curé du présent lieu revêtus du surplis et chape, Rd J-Baptiste Didier, son frère, curé dans la Collégiale de Ste Anne, le Rd curé de Bourgneuf, préfet de ladite mission, les Rds curés de La Table, de la Chavanne, de Champlaurent, et de Bonvillard, missionnaires, et autres ecclésiastiques du voisinage, tous revêtus du surplis,
- avec les confrères et consœurs des dévotes confréries du St Sacrement et du Rosaire, revêtus des habits de leurs confréries,
- s'étant assemblés une quantité d'autres paroissiens auprès d'une chapelle dressée à cet effet dans la rue où nous étions logés, pour nous y recevoir,
- nous nous y serions transportés, accompagné comme dessus, et ayant pris nos habits pontificaux
- on nous aurait conduit processionnellement (« à la forme présentée par le pontifical » rayé) dans l'église paroissiale dudit lieu (« qui a été nouvellement bâti depuis quelques années à l'honneur de St Martin évêque, ancien patron de ladite église » rayé),
- et après les cérémonies, prières, et procession pour les défunts marquées par le pontifical,
- nous aurions procédé à notre visite pastorale de tout ce (« qu'avait à visiter »rayé) que nous avons cru devoir visiter,
- et aurions donné la bénédiction du très St Sacrement au peuple (rayé : « à quantité de personnes, et aurions renvoyé le surplus au lendemain »),
- et administré ensuite le Sacrement de confirmation après avoir fait faire le catéchisme par ledit Rd curé en notre présence.
Ladite église est sous le vocable de St Martin évêque,
- elle a été construite dans la même place où était l'ancienne, depuis quelques années
- mais on y a fait la grande porte où était le chœur de la première, de sorte que ladite porte se trouvant vis-à-vis de la rue, il est arrivé que, dans des temps d'inondation, l'eau qui descendait en abondance par ladite rue, est entrée dans ladite église, jusques à la hauteur de deux ou trois pieds.
Les voûtes et murailles de ladite église sont blanchies en dedans, mais il y a encore beaucoup de trous à boucher,
Ladite église n'est pas encore consacrée,
Le maître-autel de ladite église est un peu trop bas, il n'est garni que d'une espèce de rétable fait à l'antique, avec des statues [anciennes ? raturé],
- il n'y a qu'un petit tabernacle vieux et caduc, qui n'est point tapissé au-dedans,
- nous y avons trouvé un soleil et une pyxide d'argent qui n'ont point de croix au-dessus, le soleil a un verre cassé, et le bord de la coupe de ladite pyxide a deux petites fentes qui la rendent malaiscée à fermer,
- il y a une pierre sacrée [portable ?]*.
Dans l'un des deux enfoncements qui font la croisée de l'église, et à côté de l'épître, il y a l'autel de Notre-Dame du Rosaire, qui est suffisamment garni, et décoré d'un petit rétable décent.
Suivant notre première visite, il y a une petite chapelle érigée audit autel à l'honneur de St Antoine, qui est de la libre collation de notre manse épiscopale, et dont Rd Jean-François Rey, curé de Bonvillard, est le moderne recteur, ensuite des provisions qu'il en a obtenues de nous de plein droit le… (non précisé)
Il n'y a point d'autre autel dans ladite église, quoiqu'il y en devrait avoir des autres suivant le nombre des chapelles qui étaient fondées dans l'ancienne église et autour d'icelle,
- comme l'autel de St Jean Baptiste qui était érigé dans ladite église, quoiqu'il fût vu à la chapelle et de St Jacques et de St Philippe, située au village de Villardizier, (en marge : Mr Deglapigny)
- la chapelle de St Sébastien et de St Roch étant autrefois érigée sur le cimetière,
- la chapelle de St Blaise et de St Eustache qui était érigée sous le clocher,
- et une ancienne chapelle de Ste Marguerite,
- lesquelles chapelles n'ont aucun autel particulier et dépendent de notre libre collation, hors de celle de St Blaise et de St Eustache dont Son Éminence le Seigneur Comte de Mellarède, premier ministre et Secrétaire d'État de Sa Majesté, a la moitié du patronage en qualité d’acquéreur et de successeur particulier de la maison forte de Jordane et de la Charnée, et des fiefs en dépendant (note en marge : « Rd Gaudé curé de Borneuf »].
Il y a deux confréries érigées dans ladite église,
- la première à l'honneur du St Sacrement, et l'autre, de Notre Dame du Rosaire.
Les confrères de la première font l'office marqué dans leurs livres avec une procession autour de l'église tous les troisièmes dimanches, et fêtes principales de l'année,
- et les consœurs de la seconde ne font faire qu'une procession autour de l'église au premier dimanche de chaque mois ;
- on n'a trouvé aucun papier pour faire conster** de l'érection canonique desdites confréries, et on ne croit pas qu'il y ait aucune rente ni charge.
Les fonds baptismaux qui sont au fond de l'église ne sont couverts que d'une ais fort usée et malpropre qui ne ferme point du tout.
La sacristie est en très pauvre état.
Le compte-rendu s'interrompt là.
Recherche et transcription : A.D.
Lexique :
* pierre sacrée portable : puisque l'église n'est pas encore consacrée
** conster : (droit, anc. frcs) constater, établir avec certitude (Du latin consto, as, are dans le sens « il est établi que ».)
Sources :
Les comptes-rendus des Visites pastorales sont conservés et consultables à la Bibliothèque diocésaine de St-Jean de Maurienne (sauf celle de 1571 aux A.D.S. à Chambéry).
Renseignements : http://bibliomaurienne.canalblog.com/
Les 2 textes ci-dessous se succèdent dans les registres du Tabellion d'Aiguebelle, qui collationnait les minutes des notaires locaux, pour avril 1719 (collation datée du 12 mai 1720, dans le registre de 1719).
Une lecture technique par un homme de l'art serait bien utile!
L’an mil sept cent dix-neuf et le trente, jour d’avril, ont comparu et se sont présentés par devant moi, notaire soussigné, et présents les témoins bas nommés,
- M. Joseph Vignon, praticien ; M. Pierre Berthollet, châtelain ; Jean Rebaudin, syndic ; honorable Antoine Branche, Antoine Brun, Laurent Perrier, François Peguet, Claude Peguet, Maurix Fenolliet, Michel Chaudin, [André ?], Pierre Colomb, Claude-François Bertet, Hugue Thomas, Paul Bertet, François Vulliermet, Pierre Jaquier, Pierre Tournafon, Dominique Bertet, Benoit [Velot], Jacques Sibuet, Dominique Fresne, Matieu Chaudin, Aymé Collin, Matieu [Emanuel ?], et Antoine Fantin, tous syndics officiers locaux, conseillers et communiers, manants et habitants de la paroisse de Chamoux,
- dûment assemblés dans la place publique au-devant de la grande porte du château de Chamoux, excédant les deux parts ainsi qu’ils affirment, et tant à leur nom que des autres communiers absents, conférant ensemble sur quelques difficultés qu’ils avaient à l’occasion de la restauration du chœur de l’église dudit lieu,
- laquelle restauration ils ne prétendent d’y entrer en aucune façon attendu que le Sieur Révérend Jacques Deglapigny prêtre et prieur du prieuré de Saint Martin de Chamoux y devant contribuer pour le tout en ladite qualité,
- c’est pourquoi ils ont délibéré, convenu, et arrêté d’un commun consentement qu’ils étaient élisent, nominent et députent honorable Jacques Chésaz maître maçon du présent lieu, et honnête Maxime Vénipe maître charpentier et [couvrisseur = couvreur ?], du présent lieu, pour procéder à la restauration (ou mensuration) : le premier des murailles et autres travaux et fournitures faites au susdit chœur comme aussi du couvert d’icelui, fourniture de bois et ardoises d’icelui, et ensuite de procéder à la liquidation et estimation de la façon, matériaux, que ledit Sieur Révérend Deglapigny y pourrait avoir fourni, y compris les manœuvres fournis par ladite communauté, avec quelques matériaux, lesquels ils relâchent en faveur dudit Sieur Révérend Jacques Deglapigny, en imputation de ce qu’il pourrait avoir fait et fourni pour la nef de ladite église,
- sous la déclaration par eux expressément faite de ne s’en vouloir aucunement prévaloir au moyen de ce que dessus,
- et qu’ils avouent dès à présent la quittance que lesdits Maîtres Jacques Chésaz et Vénipe passeront audit Sieur Révérend Deglapigny, sous promesse par eux expressément faite, tant à leur nom que les autres communiers absents, de ne jamais contrevenir en jugement, ni dehors, à peine de tous [dépens d'usage], et sous l’obligation de leurs biens, et de ceux des autres communiers qu’ils se constituent tenir sous l’acceptation présentement faite par ledit Sieur Révérend Deglapigny qui est [ici à ces fins présent],
- présents et acceptant à quelle fin, lesdits conseillers et communiers ont requis ledit maître Jacques Chesaz et ledit Vénipe de vouloir procéder à ladite mensuration, ainsi que lesdits maître Jacques Chesaz et Vénipe ont promis avec toutes sortes d’équité et [?],
- et ce ont fait, comme bien contents des [?] les uns et les autres, par ledit serment prêté par l’élévation de leurs mains en renonçant avec serment à tous droits, lois et moyens au-dessus contraires et clause requise,
- fait et passé dans ladite place publique au lieu de Chamoux,
- (témoins) Barthélémy Richard de la paroisse de Châteauneuf, François Mallet, Paul Lacroix de Montendry, et Pierre Froillard du Betonnet,
- signé sur la minute Vignon, Berthollet, Antoine Brun, Deglapigny sacristain acceptant Jacomoz Chesaz, les autres illettrés, avec les témoins,
- de ce requis par moi, Notaire R. Soussigné de ce requis quoique d’autre s’est [?], qui ai expédié la [présente?] à l’office insinuation d’Aiguebelle.
A.D. Savoie - Archives en ligne - Tabellion - Aiguebelle 1719, page 349/431
L'an mil sept cent dix neuf le trente, jour d'avril, par devant moi, notaire soussigné,
- les témoins [?] se sont établis en leurs personnes,
- honorable Jacques Chésaz, maître maçon, sculpteur [? peut-être l'équivalent de plâtrier : en+gypse ?], tailleur de pierre, et honnête Maxime Vénipe maître charpentier et [couvrisseur = couvreur ?] en ardoises, tous deux de la paroisse de Chamoux,
- lesquels de leur gré ensuite de la délibération faite par les syndics, conseillers et communiers dudit lieu dans laquelle ils ont été nommés et députés pour le fait ci-après,
- ainsi que par acte par moi, notaire soussigné, [iceux] ce jourd’hui [? le présent ?]
- ensuite de laquelle délibération après avoir dûment visité les murailles faites au chœur de l'église de Chamoux :
- les matériaux fournis avec la sculpture, façon et [voûte ?] d'icelui comme aussi les ardoises, bois et charpente du couvert, ont transporté par-devant moi notaire et les témoins bas-nommés tout ce qu'ils ont pu avoir examiné, la valeur des travaux, fournitures en la valeur comme ci-après étaient, par leur foi et serment prêté sur les Saints Évangiles de Dieu entre les mains de moi, Notaire, touchés.
Savoir :
- ledit maître Jacques Chésaz est [attermé], en vertu de son dit serment, avoir trouvé cent et deux toises de murailles faites au chœur de ladite église, lesdites toises réduites en pieds et demi de largeur ne pouvant pas moins les estimer telles quelles, se trouvent être faites, gippés1 et blanchis compris, tous matériaux et façon du maître de la somme de [seize] livres treize sols quatre deniers pontoise, y compris la voûte dudit chœur, lesdites cent et deux toises revenant à la somme de mille six cent soixante six livres treize sols quatre deniers (valeur de deux mille cinq cent cinquante florins),
- comme aussi les corniches qui se trouvent être faites dans ledit chœur, façon et fournitures comprises, ne pouvant pas moins les estimer de deux cent [seize] livres treize sols quatre deniers (valeur des trois cent et vingt-cinq florins),
- les chapiteaux et [piédestaux] qui se trouvent aussi faits audit chœur n'ayant pas été faits moins de soixante six livres seize sols, quatre deniers (valeur de cent florins),
- le portail de la sacristie fait en sculpture [de gypse ?] ne pouvant pas être estimé moins de quarante livres (valeur de soixante florins),
- les chapiteaux des fenestrages dudit chœur y compris la croix de Malte faite au bonnet [de haut?] dudit chœur, le tout joint ensemble ne pouvant pas moins les estimer de vingt livres (valeur de trente florins),
- et quant aux degrés du marchepied de l'autel, y compris [l'autel] et les deux degrés pour entrer dans le chœur, le tout fait en pierre de taille, ne pouvant pas non plus moins les estimer de soixante livres treize sols quatre deniers (valeur de cent florins),
- que [vu] ce qu'il a [pu] avoir considéré et examiné, revenant toutes lesdites sommes unies ensemble à celle de deux mille trois cents livres (valeur de trois mille cent soixante-cinq florins),
- et en outre cent seize livres treize sols quatre deniers pour la façon de sept toises murailles pour la construction de la sacristie et voûte d'icelle à raison de seize livres, treize sols, quatre deniers la toise [à ce] compris tous les matériaux, laquelle susdite somme jointe autres ci-dessus revenant à celle de deux mille quatre cent et seize livres, treize sols, quatre deniers,
- et quant audit Vénipe [m’aurait ?] rapporté ensuite de son dit serment avoir trouvé au couvert du chœur de ladite église deux sommiers2 de trente deux pieds de long, d'un pied et demi de hauteur, chacun armé de deux corniers3 et quatre bras4 de force, lesquels soutiennent ledit couvert ; ne pouvant pas moins les estimer, compris la façon, et pour faire [?] dudit bois sur ledit [?] qu'est de la somme de cinquante trois livres six sols huit deniers (valeur de huitante (80) florins),
- plus trois demi sommiers que l'on a été obligés de mettre de même sur ledit chœur armés d'un cornier et de deux bras de force, chacun ne pouvant moins être estimé les trois de vingt livres (valeur de trente florins), plus douze sablières, savoir quatre de vingt-trois pieds et huit de vingt-quatre pieds, compris la façon,
- et [leurs ?] dudit bois sur ledit chœur les ayant estimés vingt-quatre livres (valeur de trente six florins), plus trois pannes5 et la [faite?] du susdit couvert armé de trois esparres6, ayant le tout estimé, compris la façon, et [leur] dudit bois, à seize livres treize sols quatre deniers, et autant pour cinq douzaines de parafeuilles7 y compris le [pont?] et la [?] [d'icelui] sur ledit couvert, plus soixante quatre chevrons tant brisés qu'autres mis audit couvert y compris, le travail fait à iceux ne pouvant pas valoir moins de soixante-quatre livres (valeur de nonante-six (96) florins),
- comme aussi avoir vu et examiné le couvert de la sacristie à côté dudit chœur où il s'est trouvé un sommier d’environ seize pieds, armé d'un cornier de vingt pieds et deux esparres avec un [battelard]8. Y compris la façon et [leur] faite d’iceux, n'étant pas moins de quatorze livres (valeur de vingt et un florins),
- plus deux [?] sommiers armés d'un cornier chacun et deux esparres, plus quatre sablières de quinze pieds de long avec leurs pannes, le tout employé au susdit couvert , y compris le travail, fait ensemble, le tout ayant été estimé à dix-neuf livres six sols huit deniers (valeur de vingt-huit florins),
- plus dix-huit xxx et trois douzaines de parefeuilles [employés?] au susdit couvert revenant, estimé à vingt huit livres (valeur de quarante deux florins),
- ayant de même vu et examiné les ardoises du couvert, tant du chœur que de la sacristie, et auxquelles il aurait trouvé trois mille et deux cents ardoises, [à grand équerre ?] à raison de douze livres le cent, revenant toutes lesdites ardoises à trois cent seize livres, treize sols, quatre deniers(valeur de quatre cent nonante six (496) florins),
- comme aussi trouvé huit sablières de vingt deux pieds chacune qu'il a [omis] dans son ordre qui [servent] de clef, sur la voûte dudit chœur de l'église, et croches, et attaches aux deux clés de [fer ?] de la voûte dudit chœur, lesquelles ne pouvant pas moins être estimées de cinquante trois livres, six sols, huit deniers (valeur de huitante (80) florins),
- ayant vu et examiné les clefs, [lances ??] et crosses employés audit couvert, ne pouvant pas moins être estimés de cinquante trois livres, six sols, huit deniers (valeur de huitante (80) florins),
- et quant au regard de la façon dudit couvert du chœur et de la sacristie, n'ayant pas été fait à moins de cent trente trois livres six sols huit deniers, valeur de deux cents florins ,
- et finalement, avoir [vu] les planchers du chœur et de la sacristie auxquels il se trouve cinq douzaine [daix???] employés bois châtaignier et sept poutres, et pour la façon desdits planchers, ayant été le tout par lui estimé à la somme de huitante deux (82) livres, treize sols, quatre deniers (valeur de cent vingt-quatre florins),
- revenant toutes lesdites sommes y compris sept milliers de clous employés tant audit couvert, qu'aux planchers, à raison de quatre livres, treize sols, quatre deniers le millier, lesdits clous faisant en tout trente deux livres treize sols, quatre deniers, joints et [uni] à toutes les susdites sommes, estimée par ledit Vénipe à celle de neuf cent quarante huit livres (valeur de mille quatre cent quarante florins),
- de laquelle somme ledit Vénipe communauté, ledit Jacques Chésaz celles par lui rapportées au nom de ladite communauté dudit lieu [en quitte?] le Sieur révérend Deglapigny en vertu du pouvoir à [eux] donné par la susdite délibération comme aussi de même honorable Antoine [Branche], ici présent, quitte de même ledit Sieur Révérend Deglapigny, de la somme de deux cent quinze livres, huit sols, six deniers qu'il a reçus ci-devant icelui, ainsi qu'il affirme avec serment
- et [?] savoir quarante six livres, treize sols, quatre deniers pour la porte qu'il a faite à la sacristie en menuiserie, y compris les six bois noyer et ferrures d'icelles, et cent soixante huit livres treize sols, quatre deniers, pour la balustrade de la communion, faite dans ledit chœur en menuiserie et [toi?nure], y compris le bois d’icelle de noyer,
- de tout quoi ils promettent ne jamais faire de mandat, ni rechercher, ni permettre être faite en jugement, ni dehors, audit Sieur Révérend Deglapigny ici présent et acceptant Vénipe de tous dépens [d'usage], intérêt et sous l'obligation de leurs biens et de ceux de ladite communauté sous [constituxxx] d'iceux par leurs foi et serment prêtés entre les mains de moi, Notaire,
- renonçant par leur dit serment à tous droits, lois et moyens [au-dessus] contraire et clauses requises,
- fait et passé à Chamoux dans la maison dudit Sieur Révérend Deglapigny, présents :
M. Pierre Berthollet, châtelain dudit lieu, et honnête Antoine Petit, témoins requis,
Vénipe et Petit n'ont signé, pour ne pas savoir,
de ce [enquis ?] par moi, Notaire susdit soussigné de ce, à recevoir requis, qui ai expédié [le présent ?] à l'insinuation d'Aiguebelle, quoi que par autre soit [exempt?]
10-2012 - Recherche et transcription A.Dh
Lexique
1- gippe féminin
(Architecture) Cloison formée par du plâtre et des briques placées de champ l’une sur l’autre.
Étymologie : dériverait d’un verbe du patois de Suisse romande giper ou agiper, présent aussi dans le Dauphiné et en Italie, provenant du latin gypsum (« gypse », « plâtre »). Mot décrit par Stendhal, originaire de Grenoble, mort en 1842. (Wikipedia)
2- Sommier
s. m. Pierre qui reçoit un arc ou une réunion d'arcs, qui leur sert de naissance, de point de départ.
Dans l'architecture du moyen âge, les arcs remplissant un rôle très-important, les sommiers, la manière de les tracer et de les appareiller, leur pose, ont préoccupé les constructeurs. Ceux-ci sont arrivés, vers le milieu du XIIIe siècle, à une science de combinaisons et à une perfection d'exécution dans la manière de construire les voûtes, qui n'ont point été égalées. Or, dans le tracé d'une voûte en arcs d'ogives, par exemple, toutes les difficultés viennent se résoudre dans les sommiers.
(Viollet-le-Duc, Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle/Sommier)
- Cornier : "Coin, angle"
(DMF : Dictionnaire du Moyen Français, version 2012 (DMF 2012). ATILF - CNRS & Université de Lorraine. Site internet : http://www.atilf.fr/dmf.)
4- Bras de force :
Bras de force, ou jambe de force ? La jambe de force - généralement oblique - est la pièce de charpente qui soulage la charge de l'arbalétrier. Le bras de force aussi, non ? (cf Viollet-le-Duc)
5- Panne, Sablière :
La panne, pièce de charpente posée horizontalement sur les fermes, supporte les chevrons. La panne sablière, située en bas de pente, peut s'appuyer sur le mur, autrefois garni d'un lit de sable. (Wikipedia)
6- Esparre : Pièce de bois d'une certaine longueur, perche
(DMF : Dictionnaire du Moyen Français, version 2012 (DMF 2012). ATILF - CNRS & Université de Lorraine. Site internet : http://www.atilf.fr/dmf.)
7- Parafeuille : sous-toiture en brique
8- Battelard : ? (L'aide d'un couvreur serait très bienvenue pour ces paragraphes…) Je ne trouve rien !
Dans le Larousse en 10 vol. on lit : Battellement : double rang de tuiles formant la partie la plus basse d’un toit par où s’écoulent les eaux de pluie ( on l’appelle aussi égout ou avant-toit)
Formules administratives finales très difficiles à déchiffrer. Texte « au kilomètre » sans retour à la ligne, assez bonne écriture, mais pratiquement pas de ponctuation, orthographe variable, et majuscules un peu aléatoires.
La disposition typographique et l'orthographe ne sont donc pas d’origine. Les transcriptions jugées problématiques sont placées entre crochets : merci pour toutes contributions à ce travail !
Source :
A.D. Savoie - Archives en ligne - Tabellion - Aiguebelle 1719, page 348/431
Il existe par ailleurs une copie de la "Délibération faite par les communiers de Chamoux" aux ADS, dossier coté 4B 470 (communautés)
L'église de Chamoux s'achevait enfin (le gros œuvre avait été commencé vers 1696).
Mais la mort du vieux curé Deglapigny en 1715 avait mis en évidence un autre problème : la cure longtemps négligée était devenue inhabitable !
Éclairage inattendu sur une société villageoise où la révolte gronde, nobles et manants (un instant) côte à côte.
Procure générale
pour noble Prosper de Livron et et M° Claude Savey notaire royal de Chamoux
passée par les scindicqs, conseillers et communiers de la paroisse de Chamoux
L’an mil sept cent dix-neuf et le dix-sept du mois de septembre, par devant moi, notaire Royal soussigné, et présents les témoins bas nommés, se sont personnellement établis et constitués
- noble Prosper de Livron, noble Joseph-Charles Duvillars, M° Joseph [Vignon], praticien ; Maître Antoine Ripert chururgien ; honorable Antoine Brun marchand ; Antoine Fantin hôte ; honnête Étienne Ramel exacteur ; Hugues et Georges Thiabaud, Pierre Tournafon ; Bernard Lacroix ; Hugue Thomas ; Benoit Veloz ; Michel Chaudin ; Matieu Chaudin ; André Trabuchet ; Michel Turrier ; Claude Guiaz ; Antoine Petit ; Claude Sarradin ; Claude Janim ; Jacques Vignon ; Maxime Venippé ; Mathieu Savoye ; Martin Savoye ; François Peguet ; François Ramel-Galley ; Hercule Ramel ; Jean-François Renind ; Jean-Louis Peron Sallaz ; Pierre Ramel-Galley ; Joseph Vignon ; honorable Jacques Chesaz ; Michel Perriere ; Marin Garin ; antoine Mottet ; François Vuillermet ; François Vouard ; Claude Sibuet ; Pierre Venippé ; François Vendange ;Jean Vouard ; Martin Perrier l’Aîné ; Martin Perrier le Jeune ; Jean-Antoine Jaquier ; Jean Mollard ; Maxime Jacques et Laurent Perrier, frères ; honorables Antoine Branche ; Benoît Varnier ; Claude [Flauen]*, tous syndics, conseillers et communiers, de la paroisse de Chamoux,
- dûment assemblés ce jour de dimanche à l’issue de la messe paroissiale, excédant les deux tiers, les trois faisant le tout, lesquels de leur gré pour eux et les leur, et tant à leur nom que des autres absents,
- ont résolu et délibéré d’établir quatre conseillers et deux procureurs pour pourvoir aux affaires pressantes et nécessaires de la paroisse, notamment pour la bâtisse d’une cure,
- attendu que la vieille qui y est, est entièrement détruite pour avoir été abandonnée par le feu Révérend Jacques l’Aîné Deglapigny leur curé ci-devant qui l’a rendue inhabitable pendant l’espace de trente ou quarante années qu’il a été leur curé, pour n’y avoir pas demeuré ;
- même que le Révérend curé d’à présent est à louage aux frais de la paroisse, et très mal, attendu qu’il n’y a pas de logements propres audit Chamoux.
Si bien que tant à leur nom que des autres communiers absents, ils ont prié noble Prosper de Livron, prieur de la confrérie du Saint-Sacrement audit lieu, de vouloir accepter leur procure pour ce qui regarde le spirituel, et M° Claude Savey, notaire royal dudit lieu, d’accepter celle qui regarde le temporel de ladite paroisse,
- ce qu’ils auraient accepté par la [représentation] qui leur en a encore été faite par le Seigneur Baron de Montfort, Seigneur dudit Chamoux, en l’assistance duquel lesdits conseillers et communiers dudit lieu se sont assemblés en la place ordinaire où elles se tiennent à l’issue de la messe paroissiale, comme sus est dit,
- suivant quoi ils ont tous nommé d’une même voix pour leurs conseillers en ladite paroisse M° Joseph Vignon praticien, honorable Étienne Ramel, Antoine Mottet et Martin Perrier l’Aîné, ici présnets et acceptant ;
- et c’est pour pourvoir et délibérer conjointement avec les procureurs ci-après en toutes les affaires de ladite paroisse, tant spirituelles que temporelles, et ont fait, créé, constitué et député pour leurs procureurs spéciaux et généraux, l’une des qualités ne dérogeant à l’autre, ni au contraire, le susdit noble Prosper de Livron, et ledit M° Claude Savey, aussi ici présents,
- et ladite charge acceptant, ce que ledit noble Prosper de Livron a accepté par une pure amitié et zèle, voyant le pauvre et misérable état où se trouve réduit le Révérend curé dudit lieu,
- et c’est quant audit M° Savey pour intenter au nom de ladite communauté tous les procès qu’il conviendra, tant en demande qu’en défense, appelant qu’appelés, et par-devant tous tribunaux de justice qu’il conviendra, tant souverains que subalternes, même par-devant l’illustrissime et révérendissime Évêque de Maurienne et prince ;
- et pour ce, rechercher généralement tout ce qui peut être dû, de quelque manière que ce soit, à ladite paroisse, faire poser comptes à tous ceux qui ont eu quelque maniement des affaires d’icelles, tant pour la bâtisse de l’église que pour les débris qui leur sont parvenus d’icelle, avec pouvoir qu’ils donnent à leurs dits procureurs de se porter en tous lesdits procès, iceux poursuivre jusqu’à sentence et arrêts définitifs, soutenir tous faits et iceux avec serment, nier ceux des parties adverses par le même serment, produire et communiquer titres, contredire les adverses et généralement faire, dire, gérer et négocier tout ce qui sera requis et nécessaire en iceux, même d’en traiter et transiger, passer tous contrats, quittances et cessions si besoin est en la présence et assistance néanmoins desdits conseillers, soit de deux d’iceux,
- que le tout lesdits communiers avouent, approuvent et ratifient dehors comme pour lors avec serment, tout comme si le tout avait été par eux fait, traité et négocié, si présents et en personne ils y avaient été, encore que le cas requiert mandement plus sépcial qu’il n’est ici exprimé, avouant même et approuvant tout ce qui a déjà été fait et négocié à leur nom, tant par ledit noble Prosper de Livron que par ledit M° Savey, auxquels ils donnent encore pouvoir de constituer et substituer un ou plusieurs autres procureurs qui auront le même pouvoir qu’eux, le tout avec élection de domicile et clauses requises en forme ;
- et ont fait lesdits communiers sous et avec toutes autres dues promesses même de relever leurs procureurs de toutes charges, et iceux de rendre bon et fidèle compte de leurs négociations et de tout ce qui leur sera parvenu entre les mains ; et iceux conseillers d’agir de bonne foi, sans partialité ni par aucun respect ni crainte de personne, le tout sous l’obligation respective de leurs biens présents et à venir qu’ils constituent tenir respectivement par leur foi et serment … prêté, savoir : lesdits communiers par l’élévation de leurs mains à la manière accoutumée ; et lesdits procureurs et conseillers entre mes mains, renonciation par vertu d’iceux à tous droits, lois et moyens contraires et autres clauses requises,
- fait et passé audit Chamoux en la place publique des assemblées, en présence d’honorable Humbert Magnin et d’honorable Jean Masset, tous deux de la paroisse de Montendry, témoins à ce requis,
- signé sur la minute le B. de Montfort, De Livron, Hyacinthe Didier curé**, Berthollet châtelain, Duvillard, Vignon, Ripert, [ ?], Chiesa, Antoine Brun, Branche, Savey, Ramel Pierre, Venippé, Benoît Veloz, Michel Perriere,
- les autres illétérés, de ce enquis,
- et moi, notaire soussigné recevant requis, ai tabellionnement signé, quoique d’autre main soit écrit
Blanc notaire
Que produisit donc ce bel accord ? Peu de choses apparemment : en 1726, le curé dut se tourner vers le Sénat pour obtenir enfin un logement décent !
6-2013 - Recherche et transcription A.Dh.
Notes
* La transcription des noms propres peut être fautive.
** Jacques l'Aîné Deglapigny appartenait à une famille de notables de Chamoux, propriétaires de plusieurs maisons du village, et de terres ; curé de la paroisse du 19 septembre 1676 jusqu'à sa mort en 1715 (il avait 64 ans), il s'était fait construire une grande maison en 1702 (par Jacques Chesaz). Son successeur, Hyacinthe Didier trouva donc à son arrivée à Chamoux une église inchevée, et une cure en ruines.
Sources
Archives départementales de Savoie - http://www.savoie-archives.fr > Tabellion, 1696-1792 > Aiguebelle 1719 ((2C2106)) p. 191/431
1724 : nouvelle phase de travaux à l'église, Jacques Chiesaz est chargé de surélever le clocher, dont les proportions ne conviennent plus à la nouvelle église. Et… c'est pressé !
Prix-fait
pour la Communauté de Chamoux
donné à Maître Jacques Chiesaz
L’an mil sept cent vingt quatre et le sept mai à neuf heures du matin à Chamoux, à la place publique devant l’église parrochiale et le château dudit lieu, par-devant moi, notaire royal soussigné, en présence des témoins sous nommés,
- se sont personnellement établis et constitués honorable Hercule Ramel exacteur, Claude Flaven syndic, Rd Jacques Deglapigny sacristain, M° Joseph Vignon, Antoine Brun, Michel Chaudin, Martin Pingeon, Martin [Turrier], Noel Malliet, Mathieu Chaudin, Jean Genin, Martin Perrier l’aîné, Pierre Jacquier, Laurent Jacquier, Amédée Maillet, Maxime Perrier, François Mollard, Dominique Fresne, Antoine Masset, François Vendange, Pierre l’aîné et Pierrele jeune Vulliermet , Benoît Veloz, Étienne Ramel, Pierre Ramel, Jean Rebaudin, Claude Janin, François Ramel-Peguet, Dominique Bertet, Maurise Fenolliet, François fils de Jean-Louis Berbin, Jean Bouard, Aymé Collin, Antoine Fantin le fils émancipé, Joseph Vulliermet, Joseph fils de feu Jean-Baptiste [Masset], André fils de feu Jean Vuy et Martin, fils de Bernard Lacroix, tous manants et habitants de ladite paroisse de Chamoux, les deux-tiers y étant et excédant, les trois faisant le tout, dûment assemblés à ladite place à la sortie de la première messe, jour de Dimanche, tous lesquels tant à leur nom que des autres paroissiens absents,
- ont donné ainsi que par le présent ils donnent à prix-fait à honorables Jacques, fils de feu Me Jacques Chiesaz, Maître tailleur de pierre et maçon de la Val de Seisiaz en Italie, habitant de long temps audit Chamoux, ici présent et acceptant pour lui et les siens, à savoir :
- d’hausser la tour du clocher de l’église parrochialle de huit pieds d’hauteur et plus s’il le faut, avec les fenêtres requises et nécessaires qui lui sera indiqué, de boucher les vieilles fenêtres, faire les piliers nécessaires aux deux arcades qui sont au pied de la muraille dudit clocher, remailler en dedans et en dehors, où besoin sera, et généralement faire tout ce qui sera nécessaire pour l’élèvement dudit clocher et le tout rendre fait et parfait à dite de Maîtres et experts entre ci et la fin du mois de juin prochain,
- et c’est pour et à raison de quatre livres dix-sept sols six deniers la toise de muraille, tant plein que vide de maçonnerie, et pour la remaillure et crépissage, piliers et porte à raison d’une livre par jour, chaque Maître ouvrier, et qu’il lui sera fourni par ladite communauté tous les matériaux, tant chaux, sable, pierre, ais, chevrons, pour les ponts qu’autres avec les manœuvriers nécessaires pour les servir tous les jours pendant ledit travail,
- lequel paiement se fera audit Chiesaz à proportion que l’ouvrage se fera, par honorable Hercule fils de Julien Ramel, exacteur de ladite paroisse de Chamoux ici présent et promettant des deniers qui lui seront parvenus entre ses mains pour les palissades et gardes que la communauté a fournis et supportés aux frontières du Dauphiné, pour lesquels S.M. aurait accordé deux cent nonante livres sept sols que ladite communauté a destinés pour la restauration dudit clocher, ainsi que par acte de délibération par moi reçu le vingt-neuf juin dernier, duquel comm’encore d’autre acte de délibération des paroissiens de Chamoux de servir les maçons en la construction de leur église, en date du quatrième mai mil six cent nonante six, reçu et signé par M° Philibert Deglapigny notaire, leur a été fait lecture, lesquels ils ratifient de nouveau, et au besoin, et se soumettent en iceux sous la promesse de l’y venir au contaire en jugement ni dehors aux mêmes peines, obligations [restrictions] et conditions portés par celui dudit quatrième mai mil six cente nonante six, signé Deglapigny, auquel on se rapporte.
Ainsi convenu et arrêté entre les parties qui promettent observer le contenu au présent chacun en ce qui les concerne et n’y venir au contraire en jugement ni dehors, à peine respective de tous dépens, dommages, intérêts et à l’obligation de tous et un chacun leurs biens présents et à venir qu’ils se constituent tenir, sousmissions à toutes cours, renonciation à tous droits, lois et moyens à ce contraire et autres clauses requises et nécessaires.
Fait et prononcé à ladite place publique de Chamoux en présence de Claude l’aîné fils de feu Claude Taborin, et d’Humbert fils de feu François Taborin, tous deux de la paroisse de Montendry, témoins requis.
Signé sur la minute Degalpigny, Vignon, Iogiacomo Chiesaz, promettant, Hercule Ramel, Antoine Brun, Jean Genin, Benoît Veloz, Joseph Masset, les autres communisers et lesdits Taborin témoins illettrés – de ce enquis – et moi Claude Savey notaire royal de Chamoux, soussigné, de ce recevoir requis, qui ai de présent tabellionnement signé, qui contient sur la minute deux pages et cinq lignes [décrites] par mon ordre de la main de M° Joseph Savey mon fils,
Savey notaire
8-2013 - Recherche Élisa Compain,
Transcription Annie Dhénin
Source
ADS en ligne, Registres du Tabellion d'Aiguebelle 1724 - 2 C 2111 F° 240 (p.236/441)
La cure était déjà vétuste en 1719 ! Avant le Révérend Didier, le curé Deglapigny (mort en 1715) n'avait guère logé au presbytère : les maisons de sa famille ne manquaient pas dans le village, puis il avait fait construire la sienne en 1702. La cure était louée… A-t-elle manqué d'entretien comme le suggéraient les Communiers en 1719 ? En tous cas, le successeur, Rd Hyacinthe Didier, se retrouvait devant une bâtisse quasiment inhabitable. Mais l'il patiente…
Après 10 ans, il se tourne cependant vers le Sénat pour obtenir un logement décent.
Délibération de la communauté de Chamoux, après la plainte du curé de la paroisse
Délibération pour la Communauté de Chamoux
Ce jour d’hui, dix-sept février mil sept cent vingt-six, à Chamoux, à la Place publique devant le cimetière, à l’issue de la messe paroissiale, jour de dimanche, le peuple dûment assemblé,
- ont comparu par-devant moi, notaire royal soussigné, en présence des témoins bas nommés,
- noble Prosper Delivron ; noble Antoine Degalis ; le sieur François Arestan, baron, syndic ; Hercule Ramet, exacteur ; M° Joseph Vignon ; honorable Antoine [Br…?] ; Antoine Fantin ; le père Hugue Thiabaud ; François Régis ; François Tournachon ; Martin Pingeon ; Hugues Thomas ; Michel Chaudin ; Noël Maillet ; Mathieu Chaudin ; André Trabichetv Jean Geninv Claude [Guiaz?] ; Bernard La croix ; Aymé Collin ; Martin Fenouiet ; Jean Bouard ; Michel Perrière ; Pierre Vulliermet ; André Collomb ; François Vendenge ; Jacques Venipé ; Jacques Chiesaz ; Pierre Buffet ; la Françon Montange ; Paul Berthet ; Claude Janin ; Joseph Vignon ; Martin Merat ; Mathieu Savoye ; Pierre Ramet ; [Gallhy?] Etienne Ramet ; Dominique Bertet ; Pierre Vignon ; Martin Savoye ; Jean-François Renand ; Martin Perrier [l’aîné?] ; Jean-Antoine Jacquier ; Martin le [?] Perrier ; Pierre Jacquier ; François Perrier ; Maxime Perrier ; Laurent le jeune Perrier ; Joseph Masset ; Joseph Vulliermet ; Benoît Varnier, et autres,
- tous syndic, conseillers et communiers et habitants de ladite paroisse de Chamoux,
- excédant les deux tiers, les trois [faisant?] le tout, et tant à leur nom que des autres absents,
- lesquels m’ont représenté que Révérend Yacinthe Didier leur curé moderne* aurait passé requête au Sénat contre eux, pour avoir un lieu où il puisse habiter,
- attendu que le presbytère est en masure, étant à louage** depuis quelque temps, que si ladite Communauté n’y met ordre, le révérend curé Didier se verra obligé de faire exécuter le décret du Sénat,
- que par ainsi, il leur convenait de toute nécessité de lui bâtir un appartement de haut en bas, avec des degrés, auprès d’un autre bâtiment qu’il y a auprès de l’église, et y faire une muraille du côté du couchant, et autres réparations nécessaires audit bâtiment, et d’en bailler les prix-faits pour faire le tout,
- et pour cet effet, ont iceux communiers unanimement convenu et délibéré ainsi que par le présent :
- ils délibèrent qu’il soit fait logement – soit presbytère – convenable pour le logement du Révérend curé de la paroisse, et que les prix-faits en soient donnés aux maîtres maçons et charpentiers pour la bâtisse, convenant tous qu’il soit fait des taxes sur ladite Communauté, à chaque particulier à proportion de leurs facultés pour payer les ouvriers et les matériaux qu’il conviendra [acheter?] à mesure que l’ouvrage se fera,
- et même, promettent tous de fournir des manœuvriers pour servir les maîtres maçons et charpentiers, et de faire les charrois nécessaires pour approcher les matériaux, afin que le presbytère puisse être fait pour le mois d’août prochain,
- [avouant ?] [dores?] comme pour lors tous les prix-faits qui se donneront pour ce regard à l’extinction de la chandelle ou autrement, et de faire tout ainsi et de même, et sous les mêmes conditions et restrictions passées par la délibération qu’ils ont faite ci-devant pour les réparations [?] de leur clocher, auquel ils se rapportent,
- et pour que la [clause?] s’exécute ils obligent à cet effet tous leurs biens, présents et à venir qu’ils se constituent tenir et à peine de tous dépens d’usage, intérêts ,
- me requérant tous que j’aie adressé le présent acte, que de mon office leur ai accordé,
- toutefois sous le bon plaisir et vouloir du seigneur intendant général de Savoie, et autres qu’il appartiendra,
- fait et prononcé au-devant de l’église paroissiale dudit Chamoux, en présence de François Aguettaz et Claude-François Aguettaz tous deux de Montendry, témoins requis,
- signé sur la minute :
- Delivron, Degalis consentant tant seulement pour le presbytère pourvu toutefois qu’il se bâtisse à la volonté de la Communauté,
- Antoine Brun, J. Masset, J. Vignon, Jiacomo (Jacques) Chiesaz, Deglapigny, Hercule Ramel, Jean Genin, et Michel Perrière,
- les autres illettrés, pour enquis à moi, Notaire Royal, soussigné, [?] requis qui n’y exempt, l’original de ma main qui contient deux pages d’écriture, j’ai [?] signé pour être mis à l’office du tabellion, quoique par [Benoît?] Savey soit écrit,
C. Savey
10-2012 - Recherche et transcription A.Dh.
Notes
* (Sous toute réserve) : « moderne » aurait simplement ici le sens de : « actuel »
** son prédécesseur, Jacques l'aîné Deglapigny, s'était fait construire une maison en… 1702.
Sources :
A.D. Savoie - Tabellion d'Aiguebelle - Chamoux / 1726 : Fo 113 ( 137 /373)
L'église était hors d'eau en 1699 ; mais sans décor ; et elle n'était pas consacrée. 20 ans plus tard (1719), le même maître-maçon travaillait à la décoration ; mais les termes du contrat concernant le chœur sont curieux. Or, dès 1727, de sérieux problèmes apparaissaient déjà. Étonnant.
27 janvier 1727.
L'église de Chamoux est en mauvais état (poutres, couvert, voûte, murailles), il y a lieu de s'inquiéter "du danger évident où les paroissiens sont, assistant aux différents offices, d'être écrasés sous les ruines d'icelle église".
Pourtant, elle "se trouve avoir esté bâtie à neuf, à forme du prix-fait baillé pour ce regard par Jacques Deglapigny sacristain, et Maître Claude Tissot procureur des Communiers, du 14 avril 1696 (Deglapigny notaire)"
10-2013 - recherche É. Compain
source :
A.D.Savoie 4B 296 (Prieuré Chamoux)
1731 : Le Révérend Jacques Deglapigny, sacristain pour le compte du Prieuré, demande la mise à jour des "servis" (revenus) d'une des chapelles de l'église, dont il est le recteur. Un exemple de procédure au XVIIIe siècle.
(en qualité de membre de la famille Deglapigny, il est recteur de plusieurs chapelles du village)
p.73
Sur la demande faite par le Rd Jacques de Glapigny (sic) de Chamoux en qualité de recteur de la chapelle de St Baptiste (sic) St Jacques et St Antoine, fondée à Chamoux pour les servis par lui prétendus, rière les paroisses dudit Chamoux, Hauteville et Bettonnet, soient déclarés être de l’ancien patrimoine de l’Église.
Vu par la chambre de délégation des états spécifiques des servis demandés par ledit Jacques Révérend de Glapigny (sic), rière les paroisses de Chamoux, Hauteville et Bettonnet, le tout signé Granier Commissaire et [Villier] procureur. L’Inventaire des pièces par ledit Révérend produites, signé aussi [Vuillier ?] ; plus le certificat fait Me Brellaz Commissaire d’extantes par le rapporteur soussigné à ce commis du onzième courant ; le tout aussi parafé par ledit rapporteur ne varietur.
Ladite chambre de délégation a déclaré, déclare être de l’Ancien patrimoine de l’Église les servis demandés par ledit Révérend de Glapigny en sa qualité, rière les paroisses de Chamoux, Hauteville et Bettonnet, et portés par lesdits trois états ;
- et en conséquences, lui être dus lesdits servis quant aux possesseurs des biens portés par les nos de la mappe marqués dans ledit état, rière Hauteville, qui ont déjà reconnu comme quant au premier marqué dans l’état rière le Bettonnet qui a pareillement reconnu,
- et quant à ce qui concerne les autres, tant dudit état de Bettonnet que de Chamoux qui n’ont encore reconnu, ledit Rd de Glapigny les rendra reconnaissants ou condamnés dans vingt jours, à quelles fins il se pourvoira céans pour obtenir Lettres à la première séance, avec assignation qui lui est faite au surplus de faire conster de sa capacité à posséder les susdits servis.
Fait à Chambéry, ce 19 avril 1731
3 signatures, dont : Boutal(?)
(notes en marge de lecture douteuse, non transcrites)
p. 74-75
Annotation des titres que produit Me [Vullier] procureur de Rd Jacques DeGlapigny (sic) Sacristain de Chamoux, en qualité de recteur de la chapelle St Jean-Baptiste, St Jacques et St Antoine fondée à Chamoux, pour regard des fiefs dépendant de ladite chapelle au greffe de la délégation:
1°) un livre terrier stipulé par Me Lozat nd° de Comm- se commençant par les reconnaissances de Rd Antoine Plaisance en date du 15e avril 1664, se finissant par celles du [Sr ?] François Poncet en date du 12e juin 1685.
2°) Autre livre terrier stipulé par Me Bardet se commençant par les reconnaissances de la Françoise Marchand en date du 12e 9bre 1626, finissant par celle de Michel Mollin en date du 25e août 1625.
3°) plus un livre terrier stipulé par Me [Mamy ?] se commençant par la reconnaissance des m… par Charles ( ?) en date du 25e avril 1569, et finissant par celle de Me Claude [Rion ?] en date du 25e mai 1579.
Plus produit une minute de nouvelles reconnaissances passées en faveur de ladite chapelle es mains de Me [Gra… avocat & Commissaire ???] se commençant par la reconnaissance de Pierre Manigod en date du 2d avril 1730 ; se finissant par celle de Charles [Mass… dit Gros Roux ?] en date du 1er 8bre 1730.
Plus un rôle des biens que tient à possession noble Sigismond Carrel de fief de ladite chapelle … … une reconnaissance signée par Me Savey notaire pour regard de la paroisse de Bettonnet.
Plus un rôle des biens de Me Joseph Tardy bourgeois de Montméliian pour regard de ladite paroisse du Bettonnet.
Plus trois rôles concernant ledit fief.
Et finalement les trois états rière lesdites paroisses du Bettonnet, Hauteville et Chamoux.
Signature : [Bouta… varietur]
Rapport de Me Brésaz commissaire,
sur les trois états produits par Rd DeGlapigny, sacristain de Chamoux
Rapport
À nos seigneurs les délégués de … pour la vérification des fiefs de Savoie
Je, commissaire d’extantes, soussigné, certifie et rapporte qu’ensuite de la commission qu’il vous a plu me donner, pour vérifier si les servis portés sur les états produits de la part de Rd Sieur Jacques deglapigny (sic) Sacristain de Chamoux, et recteur de la chapelle de St Jean-Baptiste, St Antoine et St Jacques, fondée à l’église de Chamoux, rière les paroisses de Chamoux, d’Hauteville et du Bettonnet, ont été reconnus avant l’année 1584 :
J’ai mis en premier lieu lesdits états signés par Me Granier, commissaire, et par Me Vuillier son procureur ; vu de plus les titres et terriers produits, et énoncés dans lesdits trois états.
- 1660 : premièrement une minute de reconnaissances contenant 82 feuillets stipulée au profit du recteur de ladite chapelle, entre les mains de Me Lozat notaire et commissaire en l’année 1660 jusqu’en 1664.
- 1626 : plus une grosse de reconnaissance contenant 80 feuillets, stipulée au profit de sui dessus, es mains de Me Pierre Bardet en l’année 1626.
- 1629 : plus une autre grosse de reconnaissance contenant 263 feuillets stipulés au profit de qui dessus, es mains de Me Raymond Ramus notaire et commissaire, en l’année 1629.
Et ayant remonté et vérifié les relations desdites reconnaissances des unes aux autres jusqu’audit Me Ramus, lequel a stipulé avant l’année 1584 et vérifié de même les servis portés par icelles, et après en avoir tiré les sommaires chacun en particulier, je les ai trouvés ve…, savoir ceux rière :
Chamoux
Froment : la paroisse de Chamoux, à la quantité de deux varcines, une carte et six copets et demi froment, mesure d’Aiguebelle.
Hauteville
Froment : rière la paroisse d’Hauteville la quantité de trois copets et le quart et sexte d’un autre copet de froment, dite mesure d’Aiguebelle.
Le Bettonnet
Froment : et rière la paroisse du Bettonnet, à la quantité de neuf cartes et les trois quarts et seizain d’une autre carte de froment, même mesure d’Aiguebelle,
Outre certains autres servis casuels,
Et le tous ainsi certifie et rapporte, et en foi de ce, j’ai signé à Chambéry au Bureau de la Délégation, le onzième avril mille sept cent trente un.
Vaqué pour le tout un jour, Brelaz commissaire
10-2014 - Recherche et transcription : A.Dh.
Source : ADS C4866 Servis Deglapigny
Quelles étaient les ressources des religieux ? Pour une bonne part, ils vivaient de l'acensement de terres qui leur avaient été données.
Voici un contrat passé par le doyen de Ste Anne de Chamoux, et un habitant probable de St Pierre de Belleville, où était située la pièce de terre; en effet, Louis de Seyssel-La Chambre avait réuni le prieuré de la Corbière (à St Pierre de Belleville) à la Collégiale Ste-Anne qu'il venait de fonder.
Nous soussignés, déclarons avoir été présents,
- comme Rd noble Georges Daussens doyen de Ste Anne de Chamoux, a acensé et amodié à honnête Claude fils de feu Claude Borgey ici présent, à la meilleure forme qu’acensement faire se peut et doit, savoir est:
- un journal et demi de terre situé au lieu de la Corbière, à prendre sur le grand chemin tendant à St Alban, possédé ci-devant par feu Joseph [Refarel], plus autre pièce de terre contenant environ un journal à prendre dessous ledit chemin, jouxte des dites pièces les confins ici tenus pour exprimés, que les parties n’ignorent pas,
- pour la cense annuelle de douze [livres] de Savoie, laquelle susdite somme ledit Claude Borgey promet payer au Rd acensateur à chaque fête de St André apôtre, à commencer le premier paiement de l’année prochaine mil sept cent vingt-neuf, à peine de tous dépens, dommages et intérêts, et moyennant [l’effet] ci-dessus, le Rd doyen acensateur promet faire jouir ledit Claude Borgey desdites deux pièces aux mêmes [peines] que dessus, pour le temps et terme de six années [entières].
Fait à la Corbière, paroisse de St Pierre de Belleville à la réquisition des dites parties, ce vingt-trois novembre mil sept cent vingt-huit,
Signatures
D’Aussens, doyen acensateur
C. Brun Curé présent
Marque de Claude Borgey
Claudy Phillipe présent
[C. Bouvoyeu] présent
Noté au dos du document :
Ce 23 novembre 1728 Acensement passé à Claude Borgey
Produit par acte du 3 avril 1731 par M° [Vullien]
Recherche et transcription 11-2013. A. Dh.
Source
A.D.Savoie – 4B 267 : collégiale : doyen Daussens 1728
Lors de la fondation de sa Collégiale Sainte-Anne dans la cour du château de Chamoux, pour la doter, Louis de Seyssel-La Chambre l'avait unie avec le vieux Prieuré de La Corbière à Saint-Pierre de Belleville des Urtières.
Ici, le doyen passe donc un acte de "location à longue durée" d'une terre appartenant au Prieuré de la Corbière; une part du bénéfice est destinée aux réparations très nécessaires à la Collégiale.
Albergement* pour honorable Claude fils émancipé de Jean [Merloz] de Belleville,
passé par Rd Sr noble George Daussen doyen de Chamoux,
prieur et seigneur dudit Belleville
L’an 1730 et le 13 du mois de juin après-midi au lieu d’Aypière*- dans mon habitation par devant moi notaire royal et collégié soussigné, et présents les témoins bas nommés, s’est personnellement établi Rd Sr noble George fils de feu noble Sigismond Daussent, natif du[dit] [d’Annecy] [prêtre] doyen de Chamoux, prieur et seigneur de St Pierre de Belleville d’Urtières, lequel de son gré et en ladite qualité a albergé et alberge à la meilleure forme que faire se peut de droit, à honorable Claude fils émancipé d’honorable Jean [Merloz] natif et habitant dudit Belleville d’Urtières ici présent et acceptant pour lui et les siens, savoir est [le] :
- un quarton de teppe situé lieudit à la Corbière et dans mas du prieuré en dessous du martinet de Joseph [Masset] avec encore le cour[s] et l’usage de l’eau du Nant Bruant, [ledit] jusque au-dessous dudit quarton et de ledit martinet … … (conformément aux bornes plantées) et jouxte dudit quarton les biens du prieuré dudit Belleville, dessus, dessous et devant le Nant Bruant de bise, et jouxte les autres plus rentables (ventables ?) confins ici tenus pour exprimés : entrées, sorties, propriétés, appartenances et dépendances quelconques du fief du Seigneur albergateur , se réservant ledit Seigneur albergateur les laods [étant] en cas d’aliénations.
- Et ce fait, tant pour et moyennant l’introge, de 20 livres de Savoie d’introge que ledit albergataire promet de payer aux fêtes de Noël prochaines venantes, lesquelles le dit Rd Sr albergateur promet d’employer aux réparations de l’église collégiale dudit Chamoux,
- que pour et moyennant la cense et annuelle et perpétuelle d’une livre de Savoie, chaque eschanal – soit rivage – qui sera construit audit lieu sans que ledit albergataire ni les siens puissent [y] faire construire audit lieu aucun moulin ; payable icelle cense par ledit albergataire et les siens audit Rd albergateur ; et [es siens] annuellement et perpétuellement à la fête de saint André apôtre chaque année ; dont le premier payement commencera à la fête de saint André suivante la construction de chaque rivage, soit chenal, et ainsi à continuer annuellement et perpétuellement, aux peines et obligations de biens que ci après ;
- et duquel quarton et rivage et cours d’eau ledit Rd seigneur albergateur s’est dévêtu, et le dit albergataire [investi], par la tradition de la plume à la manière accoutumée investir avec la clause de constitut de précaire, ou de droit requise ;
- et les lui maintient [usagés] et de [brigues] de tous troubles et empêchements quelconques de tout le passé jusque que à ce jourd’hui ;
- et lui est pour cet effet tenu à toutes sortes de [d’évictions ?] et garanties, à la forme du droit, et moyennant …… de toutes les susdites promesses de payer, ledit Rd seigneur albergateur se contente et quitte, et promet faire tenir quitte ledit albergataire et les siens du [mérite] du présent ;
- et le tout, les parties ont promis et promettent observer et exécuter, chacune en ce qui la concerne, aux peines respectives de tous les dépens, dommages et intérêts et sous l'obligation de tous et un chacun leurs biens présents et à venir qu'à ces fins ils se constituent tenir, ldt acte en présence de Rd Sr Jean-Pierre fils de feu Paul Barbier natif de La Table, enl'Huile, prêtre et curé du présent lieu d’Aypière, et d’honorable Pierre Antoine Favergeat, mon père, du présent lieu d’Aypière, témoins requis.
D’Aussens doyen albergateur
P. A. Favergeat
Ledit albergataire n’a pas signé, de ce enquis ; et moi notaire, de ce recevoir requis, ai le présent contenant deux pages insérées aux feuillets 147 et 148 de mon présent minutaire.
P. A. Favergeat
03-2021 . Recherche et transcription Cl.B., A. Dh.
Note
* L’albergement est un contrat féodal par lequel un paysan — tenancier libre ou serf albergataire — recevait d'un seigneur une terre pour une longue période moyennant une redevance annuelle, appelée introge. Cette forme de tenure était l'équivalent d'une location ou bail emphytéotique ou emphytéose.
Ce terme était essentiellement utilisé au Moyen Âge dans le Dauphiné et en Savoie
(Wikipedia)
** Aypière: aujourd'hui, Épierre : les La Chambre avaient divers châteaux, mines et autres possessions en Maurienne, et en particulier à Épierre.
Source: AD073 cote 6E 6060 f° 147 (Minutes de M° Favergeat)
25-9-1735 : Jacques Deglapigny dit "le jeune", sacristain, est démis de la gestion des biens du Prieuré de Chamoux, qui sont mis sous séquestre ; un économe laïque est nommé.
nota : Jacques Deglapigny « le jeune » se retire ensuite "chez une nièce mariée" à Chamoux ; il meurt à Chambéry ; sépulture aux Carmes à Chambéry le 25 juin 1737.1
Acte d’élection et nomination d’un économe aux revenus des biens
dépendant du prieuré de Chamoux en faveur d’honorable Benoît,
fils de feu François-Simon Mareschal, de Malataverne.2
L‘an mil sept cent trente cinq, et le vingt-cinq du mois de septembre, jour du saint dimanche, sur la place publique au-devant de l’église paroissiale à l’issue de la première messe,
- le peuple y assemblé comme ainsi fait qu’au procès mu au Sénat de Savoie, d’entre la communauté dudit Chamoux, et Rd Jacques Deglapigny, sacristain par arrêt
- soit : sentence sénatoriale du vingt août dernier : ledit Sénat a ordonné la saisie des revenus du prieuré dudit Chamoux, qui seront saisis et séquestrés entre les mains d’un économe [ ?] et solvable, qui sera nommé par les Communiers dudit Chamoux,
- lequel économe fera l’exaction de ces revenus et s’en chargera dûment pour en distribuer audit Rd sacristain Deglapigny.
La prébende en sera pourvue sur le restant d’iceux, ou [ouis ?] les prieurs et religieux de St-Rambert, à la diligence des Syndics et Communiers dudit Chamoux, en exécution duquel arrêt,
- par-devant moi, Notaire royal, Collégié de Coise, bourgeois de Montmeillant, soussignés présents,
- les témoins bas nommés se sont personnellement établis et constitués, honnête George, fils de Matthieu Chaudin, syndic [moderne ?], natif et habitant du présent lieu, Antoine Chaudin son frère, curial dudit lieu ; Jean, fils de feu François Mollard, des Conseillers du présent lieu, le Sieur Joseph, fils de feu M° Claude-François Deglapigny, bourgeois de Chambéry, et Sieur Joseph à feu Etienne [Duplant ?], bourgeois de Sallanche, tous deux [ ?] de la présente paroisse, noble Prosper, fils de feu --- Delivron, et noble Jean-François Delivron père et fils, natifs habitant dudit présent lieu ; honnête Benoît à feu François Savey, Joseph, fils de feu Jean-Baptiste Masset, Hercule, fils de feu Julien Ramel, Sr François, fils de feu M° Claude-François Deglapigny, aussi bourgeois de Chambéry, quant au dernier, Antoine Fantin, Joseph Frantin son fils émancipé, François à feu Claude Tissot, Pierre à feu Claude Barraz, Thomas à feu Jacques-François Brun, Pierre fils de Martin Perrier, Martin à feu François Vendange, Pierre à feu Pierre [Jacquier ?], Jean à feu Martin Murat, Joseph à feu Claude-François Vulliermet, Antoine et Martin, frères enfants de feu Jacques Petit, Claude Testaz, Laurent au feu Bernard Fenolliet, Claude à feu Jacques Chaudin, Jean à feu François Blanc, Charles à feu Martin Perrier, Jean-Claude Genin, François à feu Laurent Perrier, François à feu Pierre Tournafond, Joseph à feu Jean-Claude Barrolin, Jacques fils de Martin Perrier, Jean à feu Laurent Perrier, Pierre Buffet, Martin à feu Jean [Bouvard], françois fils de feu Jacques [Peguet], Claude à feu François [Munier], Pierre à feu François Mottet, Joseph à feu Antoine Brun, Vincent à feu François Berthier, Claude à feu François Ramel, Noël à feu Claude [Malliet], et Hugues à feu François [Peguet],
- tous communiers natifs ou habitants de la présente paroisse, excédant les deux tiers de ladite communauté, les trois faisant le tout.
Lesquels de leur gré, pour eux et les leurs, sans révocations des autres procuraires par eux ci-devant constitués, ont nommé, élu et fait pour Économe, et pour l’exaction des revenus des biens dépendant du prieuré dudit Chamoux :
- honorable Benoît, fils de feu François Simon, natif de la paroisse de Villardhéry, habitant à Maltaverne, paroisse de Châteauneuf, ici présent, et acceptant ladite charge, en conformité dudit arrêt, et pour cet effet, l’ont fait lesdits Constituants, constitué, et substitué, et député pour procureur spécial et général, une qualité à l’autre ne dérogeant, sous son acceptation,
- avec pouvoir qu’ils lui donnent d’exiger et recevoir tous les revenus dudit prieuré de Chamoux,
- lesquels restant saisis et séquestrés entre ses mains jusqu’à ce que autrement soit [ordonné] par ledit Sénat, sous peine d’en faire double paiement,`en [cas] de refus ou contestation de la part des accensataires ou possesseurs dedits biens et revenus,
- lui donnant plein pouvoir de les contraindre au plein paiement d’iceux par toutes les voies de justice, dues, en raison et par-devant tous les juges et tribunaux de justice qu’il appartiendra, et en toutes causes soutenir tous faits par foi probatoire produire et communiquer, contredire les adversaires et les poursuivre jusqu’à sentence et jugement définitif, pleine et entière exaction du tout, et pouvoir qui lui est donné à cet effet de constituer et substituer tel autre procureur qui bon lui semble ,
- le tout avec élection de domicile à forme des Royales Constitutions, et sous la promesse très expresse faite par ledit constitué de ne se saisir desdits fruits des revenus que par autorité de justice, et d’en rendre bon et fidèle compte à qui de droit appartiendra,
- et même lesdits Constituants de le relever, garantir et dédommager des frais et dépens qu’il pourra payer et supporter [occasion] de la présente.
Fait sous toutes dues promesses, et promis respectivement observer chacun [ avec le fait???] les concerne, quoi que le cas requière mandat plus spécial qu’il n’est ici tenu pour la [ ?],
- à peine respective [ ?] dépens et dommages, intérêts, et sous obligation réciproque de tous leurs biens présents et futurs, qu’ils se constituent tenir par renonciation à tous droits contraires et autres clauses requises.
Fait et [passé] audit lieu, en présence d’honorables Jean Masset et Claude Revil de Montendry, témoins requis,
- signé sur la minute du présent : Delivron, Perrier, Deplant [ ?], Hercule Ramel, Fr. Tissot, J. Masset protestant de ne payer aucune frais de tout, est porté par le présent, Chaudin [ ?] et Claude [ ?] présent,
- les autres parties n’ont signé, pour ne savoir, dû enquis,
- et moi, Notaire susdit soussigné, dû recevoir requis, qui ai le présent expédié pour l’office du tabellion, quoique de la main de Joseph Berthollet à ma réquisition fut écrit,
Recherche et transcription A.Dh.
Source :
1- ADS – Registres paroissiaux cote 4E281 p.318/404 - registre de la paroisse Saint-Léger.
2- ADS - Archives en ligne - Tabellion d'Aiguebelle 1735 - Fo 528 (II 204 /368)
Le curé Hyacinthe Didier manqua-t-il de chance ? Le voici de nouveau bousculant ses paroissiens pour obtenir des réparations. Il est vrai que les Savoyards ont subi au XVIIIe siècle l'occupation française (jusqu'en 1713), puis l'occupation espagnole (à partir de 1742) : en 1736, ils n'avaient pas un sou de trop pour faire face, quand survenait un incident aussi banal qu'un gros orage ; mais… ils avaient des idées.
A Monsieur le Vicaire et Official Général du diocèse de Maurienne
Supplie humblement Rd Hyactinthe Didier, prêtre curé de la paroisse de Chamoux.
Disant que les vitres de l'église de ladite paroisse ayant été toutes cassée par l'orage qu'il a fait dernièrement, en sorte que les oiseaux, hirondelles et moineaux y vont partout nicher, et font mille ordures sur les autels, pendant la célébration des sacrés mytères, ce que le ministère dudit suppliant ne pouvant plus souffrir après diverses remontrances faites aux paroissiens, lesquels n'auraient fait encore aucunes démarches pour faire réparer lesdites vitres, il recourt à ce qu'il vous plaise, Monsieur, d'ordonner aux paroissiens de faire réparer lesdites vitres dans un mois à peine d'intredit de leur église, et sur ce pourvoir,
Didier, curé
Nous ne connaissons pas la date de ce message. Mais il fut suivi d'effet, puisque les Archives de St Jean de Maurienne gardent cet autre document, joint au précédent :
(transcription sous toutes réserves !)
S. Monins à la Communauté de Chamoux pour sa réponse
où dans cinq jours me pourra assigner des raisons
fait à Aiton le 17 mai 1736, F. Grassy V.gl et off.
L'an sus écrit et le vingt un mai, par xx en exécution du tout ci-dessus décrit et requête du Rd impétrant ai celui de sergent royal soussigné, certifie [nitibu corpus ?] transporté du Bettonnet ma demeure jusques à la paroisse de Chamoux distant d'environ demi lieue où étant à l'issue de la première messe paroissiale dudit lieu, le peuple y étant dûment assemblé à la manière accoutumée, je me suis adressé à ce devant le ban conduit dudit lieu où étant, je leur ai à ma haute et intelligible voix lu, montré et signifié la présente requête et décret … pour faire aux fins et à forme d'icelui duquel et à la requête et de mon présent exploit et leur ai donné copie du tout et [c'est parlant?] à la personne de M° Joseph [Caylan] en qualité de procureur de ladite paroisse lequel a fait réponse qu'il demande vingt-quatre heures pour faire la réponse,
présents Pierre [?] du Bettonnet et François Cristin de Montendry témoins requis.
Lesquels ont fait réponse qu'ils sont dans l'impossibilité de pouvoir satisfaire à la demande du [Rd?] ? pour le temps présent, pour être dans la dernière misère par rapport aux impôts tant ordinaires qu'extraordinaires dont ils sont chargés, mais les répondants supplient Monseigneur de bien leur permettre d'employer aux dites réparations la somme de cinquante-trois livres qui sont affectées sur le prieuré de Chamoux, pour le service du prieur et si c'est de son bonté de vouloir supprimer la messe dudit prieur qui est inutile aux communiers qui en ont suffisamment de deux ; cette troisième n'est une que pour déranger les offices divins ; et le revenu annuel servirait pour faire les réparations les plus urgentes à leur église qui est extrêmement pauvre, et que les répondants sont dans la dernière impossibilité d'y pouvoir remédier autrement que par ces moyens.
Donc ils ont l'honneur de représenter à sa grandeur et à monsieur le vicaire et official général à quoi l'on supplie très humblement sa grandeur de faire attention, et de vouloir accorder la demande des répondants qui redoubleront leurs vœux au ciel pour la conservation de sa [pensée?] de laquelle ils sont ??? (ici, deux textes se chevauchent)
Victoire ! Une note suit sur le même feuillet, d'une autre main :
Vu par nous, vicaire général official du diocèse, déclarant la requête et réponse ci-dessus et ayant égard à leur [conserve ?] nous consentons [par ?? de ??] à la suppression de la 3ème messe que le Rd pasteur du Sr Monins de Chamoux est ?? de faire célébrer annuellement dans l'église paroissiale dudit lieu et par même ?? nous [préconisons?] que la ??? de ladite 3ème messe ?? ?? et ??? livres annuelles soit appliquée aux plus nécessaires et urgentes réparations de ladite église, et c'est pendant deux années ?? seulement et moyennant le consentement des Rds curé et prieur dudit lieu.
Et en ce cas, nous chargeons les Communaux de Chamoux - soit le procureur qu'elle étblira - de rendre compte à la fin desdites deux années par devant les Rds curé et prieur susdits soit un ?? de la part de ce dernier qui ne ?? pas ?? de [l'application ?] par nous ci-dessus promis
fait au prieuré d'Aiton du vingt trois mai mille sept cent trente six,
ordonnons au surplus que le présent décret et ce qui y est visé soit enregistré au greffe des ? pour y avoir recours au besoin.
FF Grassy Vicaire général et official
Recherche et transcription : A. Dh.
Sources :
Archives de l'Évêché de Maurienne, Bibliothèque diocésaine (Chamoux)
Février 1736. Jacques Deglapigny "le Jeune" a 74 ans. Après la mise sous séquestre du prieuré en 1735, il est examiné par son évêque: est-il encore apte à remplir ses fonctions religieuses ? Le constat est accablant. Reproche essentiel : ayant perdu la capacité de lire et la mémoire des textes, il aurait dû renoncer de lui-même à dire la messe. Le remède proposé semble bien irréaliste ?
En couverture :
Ordonnance de S. S. portant interdit de célébrer la messe contre Rd Jacques
à dire la messe Sacristain de Chamoux, du 3 février 1736
François-Hyacinthe de Valpergue
Comte de Masin, Évêque de Maurienne et Prince etc
À savoir faisons, que sur les informations qui nous sont parvenues de la part du Rd Curé de Chamoux et de plusieurs habitants dudit lieu sur l’inaptitude et incapacité du Rd Jacques Deglapigny, prêtre et Sacristain dudit Chamoux à dire la messe, nous lui aurions ordonné de se représenter par-devant nous pour être exercé et examiné sur les rubriques et Cérémonies de la Ste messe,
lequel ayant comparu par-devant nous le premier du courant à deux heures de l’après-midi, n’ayant pu vaquer audit examen, nous avons icelui renvoyé par-devant Rd Jean-François Grassy notre vicaire général et Official, et Rd Claude-Ferdinand Marin des Chanoines de notre Cathédrale, lesquels nous avons spécialement commis et députés pour examiner et exercer ledit Rd Deglapigny sur les Cérémonies de la messe, avec charge de nous rendre comte de la capacité ; lesquels nous ont rapporté qu’ayant procédé aux examens, ils ont observé que ledit Rd Deglapigny était absolument hors d’état de célébrer la messe, attendu qu’il ne savait presque plus lire le missel, quoiqu’on lui fît approcher de ses yeux, et qu’il se servît de lunettes, qu’il omettait une partie des oraisons secrètes et même les plus essentielles, et qu’il paraissait avoir entièrement oublié les Cérémonies portées par les Rubriques.
De quoi ayant voulu être informé par nous-même, nous avons fait venir ledit Rd Deglapigny dans notre chambre ce jour d’hui à [huit] heures du matin, où nous avons fait dresser un autel pour l’exercer de nouveau, pour lequel nous avons fait poser quatre flambeaux pour voir si au secours d’une plus grande lumière, il était en état de lire ; l’ayant fait venir, Rd Joseph [Maure] et Pierre Mollaret des anciens chanoines de notre Cathédrale pour être témoins de la manière dont ledit Rd Deglapigny s’acquitterait de la fonction de la messe, nous avons observé qu’il avait tout à fait oublié les prières que doit dire le prêtre en se revêtissant les habits sacerdotaux, qu’il savait deux versets du psaume indica me Deus, qu’il ne savait plus dire les oraisons aufer a nobis, oramus et domine, Munda cor meum, le symbole de [Nicé(e)], suscipe Sancte Pater, deus qui humanae substantiae et les autres oraisons secrètes jusqu’à l’orate pater ; et quoique nous lui ayons présenté le missel pour les lire, nous avons remarqué qu’il n’en pouvait pas venir à bout, moins encore de l’Épitre et de l’Évangile. Nous avons en outre observé qu’immédiatement après avoir dit l’orate pater, il a passé à la Cérémonie de la Conservation où il a omis de prononcer les paroles qu’il faut dire entre la Conservation des deux espèces, et étant arrivé à la Conservation du Calice, il en a prononcé si mal les paroles qu’il ne nous a pas été possible, ni à nos assistants, de comprendre et discerner ce qu’il disait ; après quoi, il est revenu à la préface qu’il s’est rappelé avoir oubliée, et quelque temps après, ne sachant plus où il en était, nous l’avons fait cesser, voyant bien qu’il n’était plus en état de s’acquitter de cette auguste fonction.
Ensuite de quoi, nous lui avons fait une correction paternelle, celle que nous devions en pareil cas, sur la témérité à s’ingérer dans une fonction dont il se reconnaissait lui-même incapable ; et l’ayant de nouveau mandé à ce jourd’hui huit heures du matin, nous lui avons en présence de notre susdit Rd Vicaire général et official, et Rds chanoines Faure et Mollaret, fait expresses inhibitions et défenses de célébrer à l’avenir la Ste messe par forme d’interdit jusqu’à ce que étant trouvé capable dans un nouvel examen qu’il devra subir par-devant nous, nous lui en accordions la permission par écrit.
De quoi nous avons dressé le présent verbal pour en conserver la mémoire, lequel nous avons ordonné à [Chanoine Gred] d’enregistrer pour y avoir recours au besoin ; et en avons fait donner une copie audit Rd Deglapigny.
Fait à St Jean de Maurienne, dans notre palais épiscopal, le douzième février mille sept cent trente-six.
Depuis avons ordonné audit Rd Deglapigny en réparation de la faute qu’il a faite d’avoir dit si mal la messe jusqu’ici, et pour se mettre en l’état de la dire comme il faut à l’avenir, d’aller passer une quinzaine de jours au séminaire d’Annecy
Franc. Hyac. Év. De …* écriture très difficile
Grassy Vic. Gral
P. Mollaret Chne
Copie le troisième de février 1736,
J. Deglapigny sacristain
Recherche et transcription : A.Dh.
Source :
ADS – G Maurienne 65 – pièce 7 – Cure : incapacité de Jacques Deglapigny
1735 : mise sous séquestre du Prieuré, peut-être en raison de la sénilité du sacristain en place (Jacques Deglapigny dit "le Jeune"), les biens du Prieuré seront d'abord gérés par un laïc.
1739 : en février, un nouveau sacristain de l'église est nommé auprès du curé Hyacinte Didier : c'est donc Joseph Bovery, qui représentera l'abbaye Saint-Rambert du Bugey.
Cependant, il est déjà chanoine de la Collégiale Sainte-Anne, établie dans la cour du château. Cumulard?
1739 : en décembre, le même chanoine-sacristain est nommé recteur de la chapelle Badin (Notre-Dame de Pitié, aujourd'hui N.D. des Grâces). Avec les revenus affectés à cette chapelle!
Qui parlait de cumul? Soyons justes : on sait que les revenus de la Collégiale Sainte-Anne nourrissaient difficilement le prieur et le chanoine encore en place. Mais le prochain curé perdait ces revenus!
On voit que les Deglapigny étaient à l'époque "patrons" de la chapelle, avec pouvoir de nomination.
Acte de mise en possession
Pour Rd Joseph Bovery prêtre
Le trois février mil sept cent trente neuf à dix heures du matin à Chamoux dans le cimetière de l’église parrochiale, part du couchant, a comparu par-devant moi, Claude Savey, notaire royal soussigné en présence des témoins bas nommés,
- Rd Joseph fils de feu honorable Jean-Pierre Bovery, chanoine en l’église collégiale de Ste Anne de Chamoux, natif du Cruet,
- lequel m’a représenté qu’il aurait été institué de la [sacristie] dudit Chamoux par les bulles par lui obtenues du St Siège en date du dix-neuf novembre dernier, [reçues] et signées [Carrafa?] et ensuite obtenu commission au Rd Sieur Yacinthe Didier de Chamoux, donnée par le Rd Sieur Grally, Vicaire général Diocèse de Maurienne, le siège vacant en date du vingt-quatre janvier dernier, par lui signée,
- et [désirant] en prendre la réelle actuelle et corporelle possession, il aurait prié icelui Rd Sr Yacinthe Didier prêtre curé dudit Chamoux de le vouloir mettre en possession de ladite sacristie et des fruits et revenus en dépendant, pour en jouir tout comme faisaient les autres sacristains ci-devant,
- lequel Rd Didier aurait mis en possession icelui Rd Joseph Bovery qui aurait embrassé … en dehors de ladite sacristie [paroisse?] du Bettonnet et ensuite pris un peu de terre [par rapport] aux revenus,
- me requérant acte de ladite mise en possession, que de mon office lui ai accordé audit lieu.
Fait et prononcé
- en présence de Gaspard fils de feu Étienne Ramel, de Pierre fils de Pierre Vuillermet, tous deux natifs et habitants de Chamoux, témoins requis qui ont signé avec les parties sur la minute,
- par moi notaire recevant requis [l’acte] contenant une page,
- et ai tabellionnement signé,
Cl. Savey,
Acte de nomination du recteur de la chapelle Badin de Chamoux
en faveur
de Rd Joseph Bovery, Chanoine dudit lieu
L’an mille sept cent trente-neuf, et le vingt-un du mois de décembre, au lieu de la Passe d’Aiguebelle, paroisse de Bourgneuf dans la maison d’honorable Claude Molard et Claude Perrier à trois heures après-midi par devant moi, notaire collégié de la Ville d’Aiguebelle soussigné en la présence des témoins ci après nommés,
- s’est établi et constitué en personne le Sieur Joseph-François Deglapigny, fils de feu François Degalpigny, tant à son nom que celui du Sieur Claude-François Deglapigny son frère, natif et habitant de la paroisse de Chamoux,
- lequel de gré pour lui et les siens en qualité de patron de la chapelle appelée La Chapelle Badin sous le nom de Notre Dame de grâce située au lieudit de Chamoux
- a nommé et présenté Rd Joseph fils de feu Jean-Pierre Bovery natif de N.D. du Cruet, Chanoine dudit Chamoux où il habite, pour Recteur de ladite chapelle vacante par le décès de Rd Hyacinthe Didier1 curé dudit Chamoux, le ci-devant Recteur d’icelle, arrivé le dix-neuf du présent mois
- sous les charges, conditions et restrictions portées par la fondation et pour jouir en conséquence des privilèges y attachés,
- le tout quoi ledit Rd Bovery promet faire et exécuter en conformité de ladite fondation aux peines de tous dépens, dommages, intérêts et sous l’obligation de tous ses biens présents et à venir qu’à ces fins il se constitue tenir,
- pria… à en [effet ??] ledit Sr Deglapigny ceux à qui il appartient de [pourvoir] et instituer en icelle,
ledit présenté, fait le prononcé audit lieu et maison en présence dudit Charles fils de feu Martin Perrier natif de Montarenger paroisse de Chamoux ou il habite et Claude fils de feu François Molard natif dudit lieu de Montarenger habitant à la Croix d’Aiguebelle, témoins requis, ledit Sr Joseph-François Deglapigny et ledit Rd Bovery ont signé sur la minute et non lesdits témoins illétérés – de ce enquis – par moi, notaire recevant requis qui ai la présente levé pour le Tabellion dudit Aiguebelle, se commençant sur la Minute f° 183, et finissant f° 184, contenant sur tout une page et trois-quarts.
Hector Feyge notaire
Recherche et transcription A. Dh.
Notes
1- Hyacinte Didier, décédé le 19, fut inhumé le 20 décembre 1739. Voir l'inventaire après son décès .
Sources :
ADS en ligne - Registre du Tabellion 1739 – Page 26
ADS en ligne - Registre du Tabellion 1739 – Page 572
1739 : l'église a donc 40 ans, mais il faut déjà réparer, lourdement. La faute au charpentier? Il faut donc procéder au constat, avant de décider des suites à donner : c'est "l'acte d'état".
On note la présence de Pierre, fils de feu Jacques Chesaz et maître-tailleur de pierre à son tour, parmi les conseillers de la commune. On voit que, tout comme son père, il sait pour le moins signer.
On voit aussi que les murs étaient crépis à l'extérieur, et ornés de gypses.
Acte d’état de l’église et clocher de la paroisse de Chamoux,
pris à requête du scindiq et Conseil dudit lieu ensuite de la commission du Sieur Perrin,
subdélégué de l’intendance générale du dixième du courant
L’an mille sept cent trente-neuf, et le quinze juillet au lieu de au-devant de l’église de Chamoux, à huit heures avant midi, par-devant moi, notaire royal collégié de la ville d’Aiguebelle soussigné, et en présence des témoins ci-après nommés, ont comparu
- honorable Pierre, fils à feu Pierre Ramel, sindicq, Pierre fils à feu Jacques Chiesaz, Claude fils de feu Martin Perrier, Jean fils de feu Antoine Brun, et le Sr Joseph-François fils de feu M° François Deglapigny, Conseillers de ladite paroisse, tous natifs et habitants dudit lieu,
- lesquels ensuite du décret du sieur Perrin mis sur requêtes présentées au seigneur intendant général de Savoie le dixième du courant, portant ma commission pour prendre l’acte d’état de la nef de l’église et du clocher dudit Chamoux par le moyen des experts maçons et charpentiers assermentés par moi pris d’office, m’ont requis de précéder en conformité de ma dite commission et dudit décret,
- à quoi ad…, j’aurais pris l’état des réparations qu’il est nécessaire de faire, tant en maçonnerie qu’en charpente à ladite église et au susdit clocher comme ci-après, ayant auparavant fait prêter le serment
- en [cela?] pas requis et représenté l’importance d’icelui et la peine qu’encourent les parjures,
- à honorable Enemond fils de Pierre Bergery natif de la paroisse de … en Dauphiné, maître charpentier, et Laurent fils de feu François Lapierre, maître maçon natif de La Table, habitant, lesquels ont dit et déclaré chacun suivant sa connaissance comme ci-après,
- et premièrement ledit Laurent Lapierre maître maçon ayant visité le clocher de ladite église tant au-dehors qu’au dedans, a dit et déclaré que pour le mettre en bon état, il le faut tout garnir et recrépir en-dehors, et au-dedans il faut aussi recrépir en plusieurs endroits dix toises, lesquelles avec les soixante toises à quoi se monte tout le dehors, font soixante et dix, estimés comme ci-après,
- après quoi il aurait de même visité le dessus de la voûte de ladite église, laquelle de même que celle des chapelles et de la sacristie il faut abattre, refaire en entier à neuf, et lui donner son [plain rond] avec, son pied-droit* étant fendu et [entrouvert ?] en plusieurs endroits, ce qui est arrivé [à cause] de que dessus, par la grande quantité d’eau qui y entra l’année mil sept cent onze, et par la [plaie] des dégouts du couvert qui pour être trop courts, tombent sur le pied des murailles, ce qui a rendu lesdites fondations humides et a causé lesdites fentes,
- lesquelles voutes composent nonante toises aussi estimées ci-après, et pour faire les voûtes comme est dit ci-dessus et les rendre solides, il faut mettre des clefs avec des clavons à la tête des pièces de bois sapin qui doivent être placées dans le milieu de la muraille aux endroits où sont présentement les [sablières**?] hausser toutes les murailles de l’église, non comprises celles de la sacristie, de quatre pieds, faisant en tout vingt toises, y placer cinq clefs de fer de trente-un pieds de longueur, et deux poutres de vingt-trois pieds estimés à quatorze quintaux, le tout sur le pied ci-après ,
- lequel a encore déclaré comme dessus que pour réparer les corniches qui pourront se gâter par la chute de la voûte,
- et pour blanchir ladite voute et les endroits nécessaires à l’église, finir les chapiteaux qui sont imparfaits du côté du couchant, et pour garnir et recrépir en dehors aux côtés et dessus les grandes portes de l’église et faire la corniche en gypse il faut aussi la somme mentionné ci-après,
- et ensuite ledit Bergery maître-charpentier après avoir visité ledit clocher et ladite église aurait dit et déclaré ce qui s’ensuite : qu’il faut réparer les deux planchers du clocher : quatre douzaines de planches de châtaigner de sept pieds de long et d’un pied de travail, cinq poutres pour le plancher dessus, et deux pour le dessous aussi de châtaigner de quinze pieds de long et de dix pouces d’épaisseur ;
- et c’est autre/outre l’emploi et travail [désiré], conséquences de ce que dessus : hausser le couvert de ladite église de quatre pieds et pour ce faire aussi compris les ardoises, clous, parefeuilles*** et [bois] nécessaires, pour rendre ledit couvert [cré…], il faut aussi la somme ci-après, qu’il faut de même faire un avancement au couvert de l’église tout autour d’icelui de deux pieds, lequel ne déborde présentement que de un pied, ce qui porte un grand préjudice , et pour icelui, il faut cent vingt six [bouts] de bois de six pieds, un millier d’ardoises, outre la façon et les clous, le tout se montant à la somme désignée ci-dessous, et qu’il faut de même vingt douzaines d’ais pour les cintres desdites voutes pour les armer, et pour faire les ponts, outre les clous pour lesdites cindres, et les bois pour lesdits ponts, aussi estimés comme s’en suit, savoir :
- l’article premier du présent concernant les ouvrages à faire à maçonnerie au clocher, ont été estimés à quatre livres la toise, faisant lesdites soixante et dix toises la somme de deux cent huitante livres,
- l’article second portant d’abattre et refaire à neuf les voutes à la manière y spécifié a été estimé à vingt livres la toise, les nonante toises faisant par conséquent la somme de dix-huit cents livres les vingt toises,
- de l’article trois ont été estimés sur les mêmes pieds et le fer porté par icelui à cinq sous la livre, faisant en tous sept cent cinquante livres,
- l’article quatrième a été estimé à deux cent trente six livres,
- les ais du cinquième à huit livres la douzaine, les poutres à une livre dix sous chacune, et la façon à trois livres dix sous la toise, faisant cinq toises, estimé le tout soixante livres ;
- l’article six à quatre cents livres,
- les trois du septième à cinq sous pièce, le pont des ardoises à six livres, et pour la façon les clous cinquante livres, faisant le total cent quarante-six livres,
- et finalement, les planches du huitième article ont été estimées quatre livres la douzaines, les clous vingt livres et cinquante livres les bois, se montant ledit article à cent cinquante livres,
- tous lesquels, à forme de ladite estime, faite par lesdits maîtres experts maçon et charpentier, se montent à la somme totale de trois mille huit cent vingt-deux livres, le tout quoi, sous les mêmes serments ils promettent soutenir en jugement et dehors en étant requis à peine de tous dams.
Fait et prononcé audit lieu en présence desdits sindicq et Conseillers desdits Ennemond Bergery et Laurent Lapierre, experts pris d’office, et d’honorable Christophe Pillet natif et habitant du Pontet, et de Joseph Savoye, natif et habitant dudit Chamoux, témoins requis, tous deux audit Chamoux , lesdits Chiesaz, Brun, et Deglapigny ont signé sur la minute; lesdits experts, et lesdits Ramel et Perrier illétérés,
- et moi dit notaire, ai le présent fait etc
Hector Feyge, notaire
On verra ci-après que ces lourds travaux ont fait l'objet d'un "appel d'offre", et de devis, où Pierre Chesaz concurut en vain.
Recherche et transcription A.Dh. 10-2014
Sources
ADS - Registre du Tabellion 1739 (en ligne) – Page 305 – Acte d’état de l’église
Notes
* pied-droit : 1°) partie latérale d'une porte, d'une fenêtre, ou d'un manteau de cheminée ; 2°) mur vertical supportant la naissance d'une voûte, y compris dans des tunnels
* sablière : poutre placée horizontalement à la base du versant de toiture, sur le mur de façade. On la nomme ainsi car on la posait sur un lit de sable, qui en fuyant, permettait à la poutre de prendre sa place lentement. (Wikipedia)
*** parefeuille : volige ?
1739 - les experts ont examiné l'église, fait un constat des travaux nécessaires. Et trois artisans se sont proposés. Ce document décrit la procédure "à la chandelle".
Prix-fait donné par le Sindicq et Conseil de Chamoux
à honorable Pierre Tronchet, natif et habitant de Morillon en Faucigny
L’an mille sept cent trente-neuf, et le quinzième jour du mois de juillet, au lieu et paroisse de Chamoux, dans la maison du soussigné Joseph-François Deglapigny, lieu fixé pour les Assemblées de paroisse, à deux heures après midi, honorable Pierre, fils à feu Pierre Ramel, sindicq, Pierre à feu Jacques Chiesaz, Charles fils à feu Martin Perier, Jean fils à feu Antoine Brun, et ledit sieur Joseph-François fils à feu François Deglapigny, Conseillers de ladite paroisse, tous natifs et habitants d’icelle, extraordinairement assemblés après le son de la cloche de la manière prescrite par les Instructions du Seigneur intendant général du huitième janvier dernier,
- ont requis je, soussigné notaire royal collégié de la ville d’Aiguebelle, secrétaire de ladite paroisse de Chamoux, de donner le prix-fait ci-après, ensuite de l’acte d’état par moi pris ce jourd’hui de la nef de l’église dudit Chamoux, du clocher d’icelle, en exécution du décret signé par le sieur [Perrier] subdélégué, mis sur requête par eux présentée le dixième du courant au Seigneur intendant général, portant ledit décret commission de moi notaire, de procéder audit acte d’état, et injonction audit Conseil, ledit acte d’état donc pris, d’en donner le prix-fait à l’enchère, sous la réserve de l’approbation de Monsieur l’intendant général ; lequel dit prix-fait doit être porté à Chambéry lors de la mission dudit rôle d’imposition pour être pourvue, ainsi qu’il échera ;
- et ensuite des affiches publiées le jour d’hier, tant dans la ville d’Aiguebelle que dans la présente paroisse, par lesquelles on a fait savoir à tous ceux qui voudraient entreprendre les réparations à faire à ladite église et audit clocher de Chamoux, de comparaître aujourd’hui à la susdite heure, audit lieu, et par-devant ledit Conseil, où la mise serait expédiée à celui qui en donnant bonne et suffisante caution, ferait meilleure condition, et ce, à l’extinction de la chandelle, à la manière accoutumée ;
- auquel jour et heure ayant comparu des miseurs auxquels on aurait donné à entendre que on allait faire éclairer trois bouts de bougie l’un après l’autre, et déclaré qu’à l’extinction de la dernière, la mise serait expédiée à celui qui, en offrant bonne et suffisante caution, serait meilleur parti, et ce après leur avoir lu les réparations à faire portées par l’acte d’état pris par moi soussigné,
- ce jourd’hui, en exécution dudit décret, pendant le feu de la première bougie, personne n’aurait misé.
- pendant le feu de la seconde, ledit Pierre Chesaz aurait misé à trois mille six cents livres, Pierre Tronchet à trois mille cinq cent nonante.
- pendant le feu de la troisième, le nommé Jean Blanc aurait misé à trois mille cinq cent huitante, ledit Pierre Chiesaz à trois mille cinq cent soixante, ledit Troncet à trois mille cinq cent et dix.
- et s’étant éteinte sans autres, nous aurions expédié ladite mise audit Pierre Tronchet pour ladite somme des trois mille cinq cent et dix livres, le tout sous l’approbation dudit Seigneur intendant général,
- pour ce est-il que l’an et jour que dessus, par-devant moi, notaire et secrétaire dudit Chamoux à ce commis, et en présence des témoins ci-après nommés, s’est établi et constitué en personne ledit Pierre fils de feu Jean Tronchet, natif de Morillon en Faucigny et y habitant, lequel de gré, pour lui et les siens, à promis ainsi que par le présent il promet auxdits sindicq et Conseillers de la présente paroisse ici présents et en leur dite qualité
- acceptant, de raccommoder, rétablir, faire rendre parfait et achevé à dites des [parts] et gens à ce connaissant, tous et un chacun les ouvrages de maçonnerie, charpenterie, couverture et autres qu’il convient de faire pour le rétablissement de ladite église et dudit clocher de Chamoux, en fournissant tous les matériaux nécessaires, le tout suivant l’acte d’état par moi pris ce jourd’hui du contenu duquel il est parfaitement …
- à commencer ledit ouvrage au premier mars de l’année prochaine, en continuant incessamment à y travailler avec nombre d’ouvriers suffisant, et rendre ledit fait et parfait comme ci-dessus est dit dans deux années dès ledit ouvrage commencé, aux peines et obligations ci-après, moyennant le prix et somme de trois mille cinq cent et dix livres, monnaie de Savoie, payable par le Sindicq et Conseiller, sous la réserve comme ci-dessus est dit de la part dudit seigneur intendant général, savoir : le tiers au commencement dudit ouvrage, le second tiers ledit ouvrage étant à moitié fait, et le troisième étant fait parfait, achevé et [vinté?] à dite d’experts,
- aux peines de tous dépens, dommages, intérêts, et sous l’obligation de tous les biens présents et à venir de ladite Communauté qu’à ces fins ils se constituent tenir en leur dite qualité :
- honorable Jean fils de feu Jean Blanc natif de la paroisse de Samoëns en Faucigny habitant à Coise, et honorable Laurent fils de François Lapierre natif de La Table habitant audit Chamoux, lesquels de gré pour eux et les leurs, solidaires de l’un pour l’autre et l’autre pour le tous, après avoir chacun renoncé au bénéfice de division et ordre de [dissension/discussion] et au droit disant [plutôt compell…] le principal que les cautions se sont rendus pleiges1 et cautions pour ledit Tronchet de tout le contenu au présent, promettant icelui observer de point en point selon sa forme et teneur, le tout aux peines de tous dépens, dommage, intérêts, et sous l’obligation respective et solidaire de tous leurs biens présents et à venir, qu’à ces fins ils se constituent tenir, auxquelles peines et obligations ledit Tronchet promet exécuter le contenu au présent et r… garantir et de dédommager ses dites cautions de tout ce qu’ils pourraient souffrir, occasion du présent cautionnement.
Fait et prononcé audit lieu en ma maison, en présence de François fils de feu Claude Christin natif et habitant de la paroisse de Champlaurent, et de Christophe fils de feu Jean Pillet natif et habitant du Pontet-en-Lhuile, témoins requis, signé sur la minute Pierre Chiesaz, J. Brun et Deglapigny, lesdits Tronchet, Jean blanc, Lapierre, et lesdits témoins étant illétérés, de ce enquis, par moi notaire qui ai fait le présent, par M° Claude [Galisat] pour le Tabellion dudit Aiguebelle, commençant F° 124 V° et finissant F° 127, et contenant en tout quatre pages et trois-quart.
Hector Feyge notaire
Recherche et transcription A.Dh
Notes
1- pleige. nom masculin : caution judiciaire, qui s’oblige devant le juge de représenter quelqu’un ou de payer de qui sera juge contre lui (Nouveau dictionnaire universel des arts et des sciences, françois, latin et anglois… par le P. E. Pézenas et l'abbé J.-F. Féraud - 1756)
Sources : ADS - Registre du Tabellion 1739 (2C 2136) – Page 306
1740 : il y a encore un sacristain au Prieuré de Chamoux. Est-il prêtre ? En tous les cas, il ne gère pas les biens du Prieuré, que l'abbaye de Saint-Rambert "loue" à un laïque dont le nom est connu dans la paroisse : un Deglapigny.
Acensement passé par Révérend Philiben Rousset
de la Royale abbaye de Saint-Rambert en Bugey au
Sieur Claude-François Deglapigny habitant de Chamoux.
L’an mil sept cent quarante et le trente un du mois de mars à quatre heures après-midi Aiguebelle dans la maison de moi, notaire, par devant moi, dit notaire collégié soussigné, et en présence des témoins ci-après nommés, s’est en personne établi et constitué Révérend dom Philiben fils de feu Sieur Philiben Rousset natif de la ville de Conflans, cellerier* de la royale Abbaye de Saint-Rambert où il habite, lequel de gré pour lui et les Révérends Religieux de ladite abbaye ensuite de la procure qu’ils lui en ont passé le sixième avril de l’année dernière, reçue et signée par Me [Orsi ?] notaire, a acensé ainsi que par le présent il acense à Sieur Claude-François fils de feu François Deglapigny, natif et habitant de la paroisse de Chamoux ici présent et acceptant pour lui et les siens, savoir :
Tout et un chacun, les biens et bâtiments quelconques dépendances et appartenances au prieuré de Chamoux et dépendances de ladite abbaye de Saint-Rambert en Bugey, et ce, en quoi qu’ils consistent, et puissent consister et iceux situés tant rière la paroisse de Chamoux, celle de Bettonnet, que Bourgneuf et Châteauneuf, et sans s’en réserver aucun et des confins d’iceux ici [obtenus] du consentement des parties et ce pour le temps et terme des six ans entiers et sécutifs déjà commencé par les semailles de la Saint Michel proche passé, et par tel temps devoir finir,
pour la Cense du tout pour chaque année de vingt-un vaisseaux de froment mesure d’Aiguebelle, beau bon blé et recevable, et de cent trente-cinq livres argent payable icelle Cense tous les ans pendant ledit terme aux fêtes de Noël à commencer par celles de l’année courante et ainsi à continuer, savoir : pour et au nom desdits Révérends Religieux profes* et réfecturier* de ladite abbaye de Saint-Rambert, au Révérend Sacristain de Chamoux, la quantité de huit vaisseaux dudit froment, trois livres argent et huit charges à la [maine] de vin mesure du présent pays et lesquelles huit charges de vin lui seront entrées et allouées par ladite Cense en argent au prix courant suivant le certificat qu’il en présentera .
De plus qu’il payera aussi chaque année dans ledit terme en déduction de ladite Cense pour l’office de prieur rière ledit lieu de Chamoux la somme de cinquante livres et douze sols de tout quoi il rapportera quittance, et le surplus de ladite Cense payable audit terme fêtes de Noël auxdits Révérends Religieux soit à leur procureur dudit lieu de Chamoux et ceci à peine de tous dépens, dommages et intérêts et pour l’obligation de tous ses biens présents et futurs ;
à ces fins il se constitue tenir [tout ça d’ouaille ?], néanmoins resserré à la (force ?) du droit et au moyen de quoi ledit Révérend Rousset en sa dite qualité promet faire jouir ledit Sieur ascensataire de tous les dits biens,
- protestant néanmoins de ne comprendre dans le présent les dîmes ou décimes que ledit Révérend Rousset se réserve expressément,
- promet de plus ledit Sieur Deglapigny soigner et faire cultiver lesdits biens en bon père de famille aux mêmes peines et obligations de biens que dessus et aux conditions que le tabellion et (…) de l’expédition du présent sera aux frais desdits Révérends religieux,
- le tout ainsi promis entre lesdites parties aux peines et obligations des biens que dessus du susdit Deglapigny et ledit Révérend Rousset de ceux de la dite abbaye qu’à ces fins ils se constituent tenir.
Fait et prononcé au lieu et maison que dessus, en présence d’honorables Bernard Renaud, habitant dudit Aiguebelle, et d’honorable Julien, fils de Floran Tupin, procureur au présidial de Rennes, habitant en Bretagne, habitant dudit Aiguebelle, témoins requis.
Les parties et témoins ont signé sur la minute et moi dit notaire royal collégié, recevant requis, qui ai le présent expédié pour copie du Tabellion d’Aiguebelle et contient sur la minute deux pages et demi insérées aux feuillets trente et trente-un du Minutaire de ladite année.
Brunier, notaire collégié.
Recherche et transcription A.Dh.
Lexique :
* cellérier. Dans un monastère, notamment dans une abbaye ou dans un prieuré de bénédictins, le cellérier est un religieux chargé de l'approvisionnement du cellier c'est-à-dire de toutes les denrées alimentaires, dont le vin, mais il est aussi responsable des dépenses de la communauté.
Par extension, c'est le responsable des finances d'un monastère. Le cellérier est nommé par l'abbé ou le prieur. Sa charge est décrite dans la règle de saint Benoît au chapitre 31. (source : wikipedia)
* profès: le religieux qui a prononcé des vœux
* réfecturier : le réfecturier donnait le pain et le vin aux frères dans le réfectoire de l'abbaye
Sources :
Archives Dép. de Savoie, archives en ligne - Tabellion d'Aiguebelle 1740 - F° 63 (P. 85/369)
1743 : l'église est hors d'eau depuis 44 ans. La vieille Confrérie du Saint-Sacrement vient d'offrir un nouvel autel à la chapelle où elle officie, côté Évangile (ouest).
C'est peut-être l'origine de la dédicace "autel Saint-François de Sales", et de l'achat d'un tableau à la mémoire du saint ? (ce tableau de la 1ère moitié du XVIIIe s. fut remisé vers 1850 au profit de l'actuelle toile de Jacques Guille : le retour de la Sainte Famille)
"À Monseigneur
Requête pour bénir l'autel des Confrères du Saint-Sacrement à Chamoux
À S.E. Monseigneur Illustrissime et Révérendissime Évêque de Maurienne et Prince &
Supplient très humblement les Pénitents de la Confrérie du Saint Sacrement érige en l'Église paroissiale de Chamoux.
Qu'il plaise à V. E. commettre de Rd Sr leur Curé ou tel autre qu'il vous plaira pour bénir l'autel qui vient d'être fait et orné dans la chapelle de leur dite confrérie et qui est nécessaire pour accomplir le dessein de ladite église, et la piété desdits pénitents, et ils redoubleront leurs prières pour la précieuse conservation de V. E."
et au-dessous, d'une autre écriture :
"Vue la présente requête, Nous accordons les fins suppliées,
et commettons le Rd Curé de Chamoux pour bénir la Chapelle
et l'Autel dont il s'agit. Fait à St Jean dans notre palais épiscopal,
ce 23 juin 1743,
Ignace, évêque de Maurienne"
Recherche et transcription : oct 2013, A.Dh.
Sources :
Archives de l’Évêché de Maurienne - Fonds Chamoux - Registre «Recette de la Fabrique 1894-1906» (Feuillet libre très antérieur ajouté)
1744 : le toit de la nef a 45 ans, il faut réparer, changer les ardoises… Prix-fait passé par le Conseil des Communiers à un charpentier de Chamoux.
Prix-fait donné par le Conseil de Chamoux
en la personne du Sieur Claude-François Deglapigny Conseiller et député,
À honorable Énemond Bergery Maître Charpentier habitant audit lieu
L’an mille sept cent quarante quatre, et le onzième jour du mois de mars, au lieu de la paroisse de Chamoux, dans la maison du Sr Joseph-François Deglapigny à une heure après-midi, par-devant moi, notaire [collégié] secrétaire de la dite paroisse soussigné, en présence des témoins ci-après nommés, s’est établi et constitué en personne Honorable Énemond, fils de Pierre Bergery, maître charpentier natif de [Clé] en Dauphiné, habitant Chamoux, lequel, de gré pour lui et les siens, a promis ainsi que par le présent il [fait] au Sieur Claude-François, fils de feu Maître François Deglapigny natif et habitant de cette paroisse, conseiller député par délibération de ce jour d’huy, pour la passation du présent acte,
- présent en sa dite qualité acceptant de faire tous les regottoyements* et réparations nécessaires au [toit] de l’Église de ce lieu, de la nef jusques à la grande porte sans y comprendre les (…) chapelles, et de fournir et y employer huit cents ardoises du second équerre, six [cents] crosses, quatre douzaines de parefeuilles, deux milliers de clous d’ardoises, de quinze [cent] [chiliron] de bois dur, de huit pieds de longueur chacun, et de rendre le tout fait parfait, [dûment] visité par expert et reçu d’ici au vingt-cinq juillet de l’année courante, pour et moyennant le prix et somme de cent dix livres et dix sous monnaie de Savoie,
- à quel prix la mise lui a été donnée aujourd’hui, par le conseil de cette paroisse expédiée, en conséquence des affiches publiées à ce sujet à l’issue de la messe paroissiale dimanche dernier,
- portant que ce jour d’huy par-devant ledit Conseil à huit heures devant la maison dudit Claude-François Deglapigny en expédierait la mise à [celui qui] ferait meilleure condition, laquelle somme ledit Sieur Député, en conformité de ladite délibération, promet de payer audit Bergery ; savoir : cinquante livres aux fêtes de [Pâques] prochaines, et le restant, ledit ouvrage étant achevé, visité et reçu (sous la réserve cependant faite dans la même délibération, d’augmenter ou diminuer la susdite [somme] suivant la quantité des susdits matériaux qui y entreront, à raison de sept livres chaque cent d’ardoises, de neuf sous de cent desdits clous, de huit sous chaque bout [?], de cinq sous la livre de crosses, et de deux livres chaque douzaine de parefeuilles,
Lequel député déclare en outre vouloir employer au paiement dudit prix-fait (la somme de) cent livres qui a été léguée pour les Réparations de la dite Église par le feu Sieur François Aretan par son dernier testament reçu les an et jour y contenu par Maître [la C ?], laquelle est due par Messire Claude Salomon, maître [député ?] d’Épierre, le tout ainsi convenu et promis observer sous l’agrément cependant des Supérieurs et la (…?) du contenu pour le surplus dans ladite délibération, à laquelle on se rapporte, aux peines respectives de tous dépens, dommages, intérêts, et sous l’obligation de tous leurs biens présents qu’à ces fins ils se constituent tenir chacun pour ce qui les concerne.
Fait et passé audit lieu et maison en présence dudit Joseph-François Deglapigny et susdit Jean-François Deglapigny son fils, tous deux natifs et habitants dudit Chamoux, témoins requis.
Signé Bergery, C.F. Deglapigny, J. Deglapigny, Deglapigny. Et moi, ? ? la présence par le Sieur Christophe Deschamp pour le tabellion d’Aiguebelle, (formule finale…)
Signé : Hector Feyge, notaire et secrétaire
Recherche et transcription A.Dh.
Lexique et notes :
crosse = gros clou
regottoyement = semble lié aux opérations de réparation des toits. Grattage, nettoyage ?
* J’ai trouvé ce mot en particulier dans les Annales de la Chambre d’agriculture et de commerce de Savoie, vol. 1 à 2 – Chambéry, Imprimerie du Gouvernement, 1836.
Voir p. 73-74, « Comparaison de la dépense qu’entraîne chaque système de toiture en Savoie» : on trouve là quantité de termes techniques, des quantités, des prix…
On lit, p. 74 de cette étude : « ces ardoises n’auront pas besoin d’être renouvelées ; mais il y faudra chaque année une demi-journée pour regottoyement et remplacement de quelques ardoises cassées accidentellement. »
Clé : Clay, en Isère ??
Hector Feyge : notaire et bourgeois d'Aiguebelle, natif d'Aiton.
Sources :
Archives départ. de Savoie, Tabellion d'Aiguebelle 11-3-1744 - Réparations à la nef de l’église - Fo 114 (140 /604 )
1746 - Acte de nomination du Doyen de Chamoux 9
fait en faveur de Rd Antoine Ripert,
bénéficié de la cathédrale de St Jean de Maurienne
L'an mil sept cent quarante-six, et le vingt-cinq février à deux heures après-midi à Chamoux, et dans le château dudit lieu, a comparu par devant je, [soute?] Pierre François Delaconche, notaire collégié et actuaire au Sénat M° Bertrand Genin procureur au Sénat en qualité de curateur établi en l'hoirie du feu Seigneur Baron de Montfort, Seigneur du présent lieu, par acte de curatelle du huitième du courant signé par M° Pallice, actuaire au Sénat,
- lequel en sa dite qualité s'étant aperçu du décès de noble George [Docens?] doyen du présent lieu, et parce que le doyenné est vacant, et désirant ledit M° Genin en sa dite qualité nommer un autre doyen audit doyenné du présent lieu qui est du patronage et libre nomination des Seigneurs de Chamoux, il aurait à ces fins [?] et nommé pour doyen au présent lieu de Chamoux, et prieur de St Pierre de Belleville, Révérend Antoine fils d'Antoine Ripert, prêtre du présent lieu, ici présent, et acceptant, voulant et entendant qu'il jouisse des revenus et autres prérogatives attachés audit doyenné dès à présent, en tant et en quoi qu'ils puissent consister tout ainsi et comme faisaient les ci-devant doyens,
- et au moyen de quoi, le dit Révérend Ripert se charge de faire le service, ainsi, et comme faisaient les autres doyens ses prédécesseurs, et de ne permuter avec qui que ce soit sans le consentement des Seigneurs, et au moyen de l'observation de ce que dessus, ledit Genin consent que le dit révérend Ripert prenne la réelle et corporelle possession dudit doyenné et revenus qui en dépendent,
- de tout quoi ledit M° Genin et ledit révérend Ropert m'ont requis acte pour leur servir et valoir ainsi qu'ils servent à faire que je leur ai [accordé?] de mon office en présence de noble Joseph Dalbert, et de M° Claude-François Deglapigny du présent lieu, témoins requis qui ont signé sur ma minute avec les parties, et par moi, notaire royal collégié susdit, de ce recevoir requis le présent contenant une page et demi de ma minute que j'ai expédié en faveur de l'office du tabellion d'Aiguebelle après due collation ; ainsi est,
Delaconche, notaire
Plusieurs chapelles étaient fondées dans l'église même de Chamoux: il y en avait dans le transept, sur le coté de la nef, et au rez-de-chaussée du clocher…
Chacune dépendait d'un fondateur, qui l'avait dotée: en général, en faisant don d'une terre dont la location procurait le revenu nécessaire à son entretien, et à l'entretien d'un prêtre pour dire un nombre de messes déterminé. Le "patronnage" de la chapelle était transmissible par testament, et donnait le droit à son détenteur (le patron) de proposer à l'évêque tel ou tel recteur.
Nous rencontrons ici son patron du moment, un homme puissant et un voisin : l'abbé Meillarède, qui va procéder à des nominations, en 1767 et en 1775.
En 1750, un "état des lieux" est effectué, et nous renseigne sur les biens attachés à la chapelle.
En 1767, un nouveau prêtre est institué : il demande à son tour un inventaire (les revenus paient les messes dites par le prêtre)
G Maurienne 65 – pièce 11
4-11-1750
Les revenus de la chapelle Sts Blaise et Eustache en 1750
État des Biens et Revenus de la chapelle de St Blaise et St Eustache
fondée à Chamoux selon la mensuration
- Sur le n°1326 pré Blachère au pré du Bœuf de la mappe de Chamoux, contenant deux cent soixante-cinq toises
- sur le n° 1335 pré Blachère au Clos, aussi de la mappe de Chamoux, contenant un journal trois cent septante-quatre toises, lesquels deux nos dont deux journaux et demi, trente-neuf toises, desquels le revenu est de dix livres.
Les laods d’indemnité pour les deux nos reviennent à deux livres par an, à part ce reste de revenu : huit livres
£ 8
- sur le n° 709 Pré aux Loges, contenant quatre journaux deux cent quarante-trois toises, duquel le revenu est de seize livres, et la taille royale est de deux livres quinze sols dix deniers, sans parler de l’augmentation,
et par ce reste de revenu treize livres quatre sols deux deniers
£13 : 4 : 2 :
- sur le n° 21, vigne aux Nans sur la mappe de Châteauneuf contenant un journal nonante-deux toises, qui font dix fossorés, à raison de deux livres et quatre sols la fossoré, fait vingt-deux livres ; servis une quarte de froment, qui fait une livre trois sols quatre deniers, les laods d’indemnité font par an quatre livres trois sols qui joints aux servis font cinq livres six sols autre deniers
et par ce, reste seize livres treize sols huit deniers
£ 16 : 13 : 8 :
- le total du revenu des susdits nos sans comprendre le service revient à la somme de trente-sept livres sept sols dix deniers, et rabattant le service qi consiste en cinquante-deux messes, qui est une par semaine, à dix sols par messe, fait vingt-six livres,
- et par ce, reste de revenu : onze livres dix-sept sols dix deniers
£ 11 : 17 : 10 :
À Chamosset le 4 9bre 1750
Mart : bussard off. Curé et Recteur
(signature transcrite sans « modernisation »)
total : 48 £ 34 sols 20 deniers
G Maurienne 38 (1767-77)
8-3-1767
Charles Joseph Filippa de Martiniane
Par la grâce de Dieu et l’autorité du St Siège Apostolique Évêque de Maurienne et prince
A comparu par devant nous dans notre parlais épiscopal le Sr Louis Falcoz sous-diacre et étudiant dans notre séminaire de cette ville qui nous aurait supplié de vouloir accepter la démission simple et volontaire qu’il fait entre mes mains, de la chapelle sous le vocable des Saints Blaise et Hustache érigée dans l’église paroissiale de Chamoux à laquelle nous l’avions institué par lettres du quatorze may dernier, sur quoy:
Nous Évêque susdit, en acceptant la susdite démission, avons déclaré ladite chapelle soit bénéfice vacant et impétrable, de tout quoy nous avons donné acte audit Sr Louis Falcoz que nous avons fait signer avec nous
Donné à St Jean dans notre palais épiscopal le huitième mars mille sept cents soixante sept.
L Falcoz
sic
G Maurienne 38 1767-77
21-11-1767
Teneur de nomination à la chapelle de St Blaise et de St Hustache
érigée rière Chamoux en faveur du Sr Louis Laporte
La chapelle érigée dans l’église paroissiale de Chamoux, sous le vocable de St Blaise et de St Hustache de notre patronage et nomination se prononce vacante par la démission volontaire du Sr Louis Falcoz dernier pourvu.
Cette démission acceptée et authorisée par décret de monseigneur de Martiniane Évêque de Maurienne en datte du huit mars proche passé, nous avons par les présentes nommé et présenté ainsi que nommons et présentons le Sr Louis Laporte, clerc tonsuré du diocèse de Genève, et prions monseigneur l’illustrissime et révérendissime Évêque de Maurienne et prince de vouloir lui en donner et accorder l’institution, moyennant qu’il acquitte ou fasse acquitter exactement les charges de la chapelle et messes de fondation
Donné à Turin le vingt un novembre mille sept cents soixante sept,
signé l’abbé de Mellarède et scellée,
et plus bas [Silla] secrétaire
par enregistrement : Rosa
sic
G Maurienne 65 – pièce 12
21-12-1767
Revenus de la chapelle Sts Blaise et Eustache – état demandé en 1767 par le Rd Laporte
En couverture :
Chamoux Chapelle de St Blaise et St Eustache
Acte d’inventaire des meubles et immeubles
dépendant de la Chapelle de St Blaise et St Eustache
fondée dans l’église de Chamoux
Du 21 Xbre 1767
Inventaire des meubles, immeubles dépendant de la Chapelle de St Blaise
et St Eustache, fondée dans l’Église paroissiale de Chamoux
L’an mille sept cent soixante-sept et le vingt-un du mois de décembre après-midi à Chamoux dans mon étude, je, Joseph Mollot notaire collégié soussigné,
fais savoir à tous à qui la [connaissance] pourrait appartenir
qu’a comparu par devant moi ce jourd’hui Rd Louis Laporte clerc tonsuré du diocèse de Genève natif de la ville d’Annecy, étudiant en théologie à Moutiers, lequel m’a représenté qu’ensuite de la possession qu’il a prise ce jourd’hui de la chapelle St Blaise et St Eustache fondée dans l’église paroissiale dudit Chamoux, il est dans l’intention de prendre un acte de ladite des biens meubles et immeubles dépendant dudit bénéfice pour satisfaire aux Sts Canons, et pour ce m’a requis vouloir [décrier] dans le présent lesdits meubles, immeubles, pour y avoir recours au besoin ; à quoi ad … j’ai procédé audit inventaire comme [suit] en l’assistance du Rd comparant et de deux témoins ci bas-nommés.
- premièrement, une pièce de vigne sur le territoire de Châteauneuf, lieu-dit Au Nan, inscrite sous le n° trois cent dix-sept, contenant suivant la mappe dudit Châteauneuf un journal quatre-vingt douze toises.
- plus une pièce de terre sur ladite paroisse de Châteauneuf lieudit à [pataz] inscrite sous le n° trente [huit] de ladite mappe contenant à forme d’icelle cent cinquante-quatre toises et six pieds.
- plus une pièce de marais appelé Aux Loges, territoire de Chamoux sous le n° [110] sise … contenant suivant la mappe quatre journaux deux cent quarante-trois toises quatre pieds.
- plus une pièce de pâturage Au [Clos], susdit territoire de Chamoux, contenant suivant la mappe deux cent soixante-cinq toises cent pieds sous le n° treize cent vingt-six.
- plus et finalement une pièce de pâturage au Clos sous le n° treize cent trente-cinq, aussi territoire de Chamoux, contenant suivant ladite mappe un journal trois cent septante-quatre toises trois pieds.
[quid?] tous les immeubles que ledit Rd Comparant m’a déclaré être de sa connaissance et appartenir audit bénéfice.
les 2 lignes ci-dessous très perturbées, ratures, ajouts (restitués)…
- plus une cuve de bois chêne contenant environ quinze charges en bon état, cerclée de quatre cercles de bois, laquelle entre les mains de Rd Jean-Baptiste Durieux Curé de Chamoux comme administrateur des revenus de ladite Chapelle.
De laquelle description ledit Rd Comparant m’a requis acte que je lui ai octroyé pour lui servir et valoir [ainsi] que de raison, en présence du Sr Octave [Resers] ingénieur patenté, et Georges [Sibicei] [domestique] de l’abbaye de Tamié, témoins requis.
Signé : Louis Laporte, Resers, témoins requis
L’autre témoin illétéré - de ce enquis - par moi, notaire soussigné, recevant requis, qui ai écrit la présente contenant deux pages
Signature
G Maurienne 38 (1767-77) F° 223
8-3-1775
Teneur de nomination à la chapelle des Sts Blaise et Eustache à Chamoux
en faveur du Sr Joseph Rivol clerc minoré
Le Comte Mellarède Abbé de Mullegio conseiller d’État
La chapelle des Sts Blaise et Eustache érigée à Chamoux dont le droit de patronage nous appartient comme possédant les biens [pendant] aux droits de la Maison de Jordane, se trouvant vacante par le décès du Sr Laporte, dernier recteur d’icelle,
- nous avons nommé et présenté à icelle, nommons et présentons par les présentes le Sr Joseph Rivol clerc minoré du diocèse de Maurienne pour en jouir, la posséder, et percevoir les revenus, en acquittant les charges qui y sont annexées,
- priant Monseigneur l’Illustrissime et Révérendissime Évêque de Maurienne de lui accorder l’institution et provisions nécessaires.
En foi de quoi avons signé les présentes de notre main. Fait, apposé notre scel et contresigné par notre secrétaire au Bettonnet le huit mars mille sept cent soixante et quinze,
Signé sur lesdites lettres, l’abbé Mellarède, scellée et contresignées,
Gardioz Secrétaire
Par extrait, … chancelier
Suit : l’acte d’institution à la chapelle par l’évêque (en latin)
avril 2016 - mai 2015 - recherche et transcription : A.Dh.
Notes
Abbé Amédée Philibert de Mellarède : Né en 1682 à Turin où il fait ses études.
Petit fils de Jean Méllarède, notaire à Montmélian, fils de Pierre de Méllarède, avocat devenu ministre de Victor Amédée II, Duc de Savoie puis 1er roi de Piémont-Sardaigne: Pierre de Méllarède, d’origine roturière, a acquis en 1715 le fief de Chamoux, aussiôt revendu à Joseph de Monfort, ne conservant que la seigneurie du Bettonet : elle est alors érigée en comté le 14 février 1717.
Amédée Philibert de Mellarède devient recteur de l’université de Turin en 1725 puis magistrat de la Réforme des études dans cette même université. Il fut pourvu d’une abbaye en Piémont, celle de Mullegio. Il fut abbé commandataire de l’abbaye Ste-Marie-de-Talloires (Savoie) de 1734 à 1764, année où il démissionna à cause des « tracasseries et désordres ».
Ensuite il prend la charge « d’économe général apostolique royal des bénéfices vacants » à l’abbaye de Ste-Marie-de-Selve (Verceil).
Cet intellectuel savant est connu pour ses accointances avec le jansénisme, idées qui lui valent de quitter sa fonction en 1771. Il vit alors jusqu’à sa mort retiré sur ses terres du Bettonet, héritées de son frère Pierre-Louis, où il meurt le 2 décembre 1780.
Il a également été président de la Société d’agriculture de Chambéry (Société disparue en 1784).
Par son testament du 25 novembre 1780 (Me Perret Notaire), l’abbé de Mellarède fait don à la ville de Chambéry de 5 000 volumes avec obligation à celle-ci de les rendre public et de verser une somme de 5 000 livres à une famille indigente de son choix. Le 20 décembre suivant, le Conseil de ville accepte le legs aux conditions prescrites et la somme de 5 000 livres est versée à la famille Molingal (voir ce nom à la page : "1773 Un vicaire" ci-contre.
(notice d'ap. Wikipedia etc)
La chapelle St Blaise et St Eustache est déjà attestée en 1609 (voir V.P. 1609) : elle devait relever de la famille Jordane. On y trouvait alors un tableau de N. Dame du Rosaire.
Mais 80 ans plus tard (voir VP 1689) : dessous le clocher, il y a autre chapelle de St Blaise et St Eustache ; elle est sans garniture quelle qui soit, sauf qu'il y a deux vieilles statues et presque pourries, il y a longtemps que l'on n'y célèbre pas ; Rd [Messire ?] Pierre Jay [en est recteur institué ?] ainsi qu'il nous a fait constater par son institution qu'il a obtenue de feu Mgr et Révérendissime Évêque Paul Millet du 21 juillet 1649, signé canoniquement, et nous a dit que la charge est d’une messe de quinze en quinze jours, lesquelles il fait célébrer a grand autel; le revenu d’icelle consiste en douze fosserées de vigne au terroir de Châteauneuf, sous les nants, un pré de quatre seytorées situé aux terres vers les logis au village dudit Chamoux, outre une rente féodale qui peut rendre environ dix florins.
Dans la V.P. très développée de 1717 (voir VP 1717), on apprend que "la chapelle de St Blaise et de St Eustache qui était érigée sous le clocher, dépend de Son Éminence le Seigneur Comte de Mellarède, premier ministre et Secrétaire d'État de Sa Majesté, qui a la moitié du patronage en qualité d’acquéreur et de successeur particulier de la maison forte de Jordane et de la Charnée, et des fiefs en dépendant (note en marge : « Rd Gaudé curé de Borneuf »]."
On voit donc que cette chapelle, d'abord installée au bas du clocher, avait perdu son autel au XVIIe siècle, et que depuis, les messes étaient célébrées au maître-autel, mais par un prêtre particulier, nommé par un "patron" - les Mellarède au XVIIIe siècle.
Sources
ADS – G Maurienne 65 – pièce 11 – revenus de la chapelle Sts Blaise et Eustache – 1750
A.D.S. : G Maurienne 38 (1767-77)
ADS – G Maurienne 65 – pièce 12 – revenus de la chapelle Sts Blaise et Eustache – 1767 - Rd Laporte
Prixfait donné par la communauté de Chamoux à
Jean-François Hanrioud maître charpentier, £ 222.0.0
L’an 1770 le 31 mai sur les 10 heures du matin à Chamoux dans mon étude, par devant moi notaire collégié soussigné et en présence des témoins après nommés
- s’est ici établi et constitué en personne honorable Jean François fils de feu Claude Hanrioud natif de la Rivière d'Enverse province de Faucigny, maître maçon et tailleur de pierre travaillant dans ce canton, habitant par intervalles au Bettonnet, le quel de gré pour lui et les siens a promis ainsi qu’il promet par le présent à honnête François fils de feu François Brun, conseiller député de cette paroisse par délibération du conseil aujourd’hui, natif et habitant d’icelle ici présent et acceptant au nom dudit conseil de cette communauté de faire toutes les réparations tant au clocher que couvert de l’église de cette présente paroisse, le tout conformément aux dires qui a été pris si desdites réparations par verbaux des second avril proche passé et neuf du courant, dressés par moi secrétaire soussigné, iceux approuvés par le Seigneur Intendant général par son décret écrit au bas desdits devis les dix dudit avril et onze du courant ,
- de fournir tous les matériaux portés par lesdits deux devis, ainsi et en conformité d’iceux et de la qualité [dont y est fait état] de rendre faites et parfaites, et reçues à dites d’experts ; les dites réparations dans l’étendue de trois mois à compter du jour que le premier tiers montant desdites réparations lui sera payé, de se conformer exactement tant pour la fourniture desdits matériaux que pour regard des dites réparations auxdits deux devis
- et c’est au moyen du prix et somme de 222 livres pour laquelle la mise lui a été expédiée ce jour d’hui nouvellement, ensuite des publications qui ont été faites dimanche dernier à l’issue de la messe paroissiale dudit lieu, ainsi qu’il est plus amplement détaillé dans le susdit arrête de libération;
- quelle somme lui sera payée en trois termes égaux, le premier dès qu’il aura mis la main à l’œuvre le second la moitié desdites réparations faite, et le troisième tiers lorsqu’icelles seront faites, finies et parachevées, et reçues à dite d’expert, le tout aux peines, obligations de biens et clauses constitues qu'ici après.
Et pour plus d’assurance des engagements ci-devant contractés par le dit Hanrioud, à sa prière et requête, s’est établi en personne honorable Bonaventure fils de feu Claude Pépin, maître charpentier et maçon natif habitant la paroisse de Hauteville, de gré pour lui et les siens, sous la clause solidaire de renonciation à tous bénéfices de divisions d’ordre et de discussion, même au droit disant, de plutôt compeller le principal que la caution, s’est rendu et se rend par le présent pleige caution, principal prixfacteur et observateur de tous les engagements ci-dessus pris en ledit Hanrioud, le tout aux peines de tous dépens, dommages, intérêts sous hypothèque de tous ses biens présents et à venir qu’il se constitue tenir, sous promesse par le principal de relever sa dite caution de tout ce que ledit pourrait souffrir occasion du présent, tout le principal, dommages, intérêts quelconques, ainsi le tout convenu et promis observer par les parties, chacune en ce qui la concerne, aux peines de tous dépens, dommages, intérêts sous l’obligation et constitution réciproque de tous leurs biens présents et à venir, et de ceux de cette communauté que le dit Brun se constitue tenir.
Fait et prononcé en présence de Joseph-François Tronchet et de Pierre Vulliermet, tous deux habitants de cette paroisse, témoins requis ; reçu trente cinq sols pour le droit ; les parties et ledit Vulliermet ont signé, non ledit Trouchet pour ce illétéré, de ce enquis, par moi notaire soussigné de ce recevoir requis, qui ai écrit la minute du présent contenant deux pages, non compris le verbal.
J. Mollot, notaire
déc 2019 - Recherche et transciption ADh.
Source : AD073 2C 2170 F° 262 (p.300/367) en ligne
Maurice Guerraz, prieur et sacristain nommé par l'abbaye St-Rambert pour gérer ses biens du Prieuré de Chamoux, a démissionné piteusement, le 14 janvier 1773.
Série de décrets pour tenter de mettre de l'ordre... car l'évêque pourrait bien s'ingérer dans l'affaire!
Copie de règle
À nos seigneurs, supplie humblement Dom Jean-Claude Roissard natif de la présente ville, religieux de l’abbaye de St Rambert en Bugey où il habite audit, qu’ensuite de la démission faite par Rd Maurice Guerraz de la Sacristie de Chamoux en faveur du patron abbé commandataire de la susdite abbaye du quatorze janvier dernier, et de la nomination et l’institution à la sienne dudit jour, il [aurait] eu l’honneur de se [pourvoir] céans par requête du vingt-deux dudit janvier, aux fins qu’il plût au Sénat lui permettre l’exécution de sa dite institution ; elle fut répondue [bien?] soit montrée au Seigneur avocat général qui n’aurait encore conclu.
Le Supérieur par ce moyen n’ayant de depuis encore pu se prévaloir d’icelle, et étant dans la crainte que Sa Grandeur Monseigneur l’évêque de Maurienne ne nomme audit bénéfice, par [dévolu], recourt à ce qu’il vous plaise, vos Seigneurs, eu égard au sus exposé, commettre le Sieur Pointet, secrétaire civil, pour être par icelui expédié au Supérieur moyennant salaire un certificat comme à la [narrative] ci-dessus,
Et que en conséquence il vous plaise, nos Seigneurs permettre au Supérieur de le faire et publier et afficher à la porte de l’église parrochiale dudit Chamoux à l’issue des offices divins de même que la notification à Sa grandeur Monseigneur l’évêque de Maurienne, pour qu’il n’en prétexte cause d’ignorance, et [pourvoir].
Copie de décret
Est commis le Secrétaire civil de [céans] pour expédier le certificat requis, et pour le surplus, est permis au Rd Supérieur de faire notifier au Révérendissime évêque de Maurienne ledit certificat.
Fait à Chambéry au Sénat le quinze mai mille sept cent septante-trois,
Signé par le Sieur Maître Second président et par le Seigneur Jacquier de l’avis du Sénat
Copie de lettre
Le Sénat de Savoie au Secrétaire civil vous mande en commettant par ces présentes que suivant son décret de ce jourd’hui mis sur la règle ci-devant [portée] par dom Jean-Claude Roissard, natif de cette ville, religieux de l’abbaye de St Rambert en Bugey, où il habite et a sa règle, [pour procéder] diligemment à expédier le certificat par lui requis ; et pour le surplus, a permis et permet au Rd Supérieur de faire notifier au Révérendissime évêque de Maurienne ledit certificat, de ce faire donne pouvoir
Donné à Chambéry le quinze mai mille sept cent soixante et treize
Scellé et signé Blanchet
Copie de certificat
Nous, François Pointet, secrétaire civil au Sénat de Savoie, certifions à tous qu’il appartiendra que Dom Jean-Claude [Roissard] natif de cette ville, religieux de l’abbaye de St Rambert en Bugey où il habite, ensemble de la démission faite par Rd Maurice Geurraz de la Sacristie de Chamoux entre les mains du patron abbé commandataire de la susdite abbaye du quatorze janvier dernier, et de la nomination et institution en sa faveur dudit jour, se serait pourvu au Sénat par règle du vingt-deux dudit janvier aux fins qu’il plût audit Sénat lui permettre l’exécution de ladite institution par laquelle a été donné un décret portant soit montré à l’avocat fiscal général.
En conséquence duquel, aucunes provisions n’ont encore été données à ce [sui…]
En [foi] de quoi nous avons expédié le présent en faveur dudit dom Roissard en vertu du décret dudit Sénat du quinze du courant portant notre commission.
Chambéry, ce quinze mai mille sept cent soixante et treize,
Signé par le sieur Pointet, secrétaire civil.
Note en bas de page d’une autre écriture :
Le Rd Sr promoteur a lu la présente copie le 27 mai 1773
Un document sans date, mais classé avec les précédents, nous donne une idée des revenus et des frais de la "sacristie" : on y insiste sur les dépenses et les tâches qui incombaient à l'Abbaye St-Rambert, comme s'il s'agissait d'une responsabilité pénible ? Mais on se souvient que l'Abbaye était en mauvais termes avec la paroisse, et avec l'évêque…
Sacristie de Chamoux
État des revenus de la Sacristie de Chamoux
La Sacristie de Chamoux rend annuellement :
Blé froment Quarante-huit qtes à 7 livres le vaissel |
Vin Huit charges à 7 livres la charge |
Argent Trois livres Sans autres |
|
Livres 56 | Livres 48 | £ 3 | |
le tout | £ 107 |
Les charges sont d’appliquer cinquante-deux messes pour la paroisse chaque année et pour ce, il faut au mois vingt-six livres | £ 26 |
De plus, ledit sacristain est obligé de fournir tout le luminaire nécessaire pour la célébration des offices, et pour ce, il lui peut coûter vingt-cinq livres par an : | £ 25 |
Plus il fournit l’encens, et pour ce : | £ 2 |
Plus, il fournit le vin et les hosties pour toutes les messes et pour ce : | £ 6 |
Plus, il est obligé de faire blanchir le linge de l’Église et pour ce : | £ 10 |
De plus il est obligé de chanter ou répondre toutes les grandes messes qui se disent dans ladite Église pendant l’année et Vêpres, et assister aux processions, ce qui sera taxé ad arbitium superioris : [ha est] |
04-2016 - Recherche et transcription : A.Dh.
Source
ADS – G Maurienne 65 – Pièce 15 - Prieuré – mai 1773 : après la démission du Rd Maurice Guerraz
Le document qui suit est un peu long. Mais il en dit beaucoup sur les relations entre les paroissiens et leurs prêtres, en cette fin du XVIIIe siècle!
1773 : Est-ce la fin de la présence de l'Abbaye St Rambert à Chamoux? Le Prieuré disparut-il à l'occasion de l'abandon piteux du Prieur-Sacristain, Rd Guerraz? Ce dernier, prêtre, assurait des messes à l'église aux côtés du curé, et gérait la rentrée des revenus de l'Abbaye (dîme et autres "fruits"). Et soudain, plus de sacristain!
Eh bien, l'Évêché et le Sénat se trouvèrent d'accord : on n'insista pas auprès de l'Abbé, et on nomma un vicaire pour remplacer le Bénédictin envolé; mais pour subvenir aux besoins du vicaire remplaçant, on se servit sur la dîme!
Car c'était la seule condition de l'évêque : Chamoux devait assumer la dépense.
L'ennui, c'est que dans les conflits qui opposaient le curé à l'Abbaye défaillante sur l'entretien de l'église, le curé avait obtenu de prélever sa part de la dîme!
G Maurienne 38 1767-77 - F° 200 et suivants
Fin 1773
Teneur de requête présentée par les Sindics et Conseil de Chamoux,
aux fins d’avoir un second prêtre
À S.G.1 Monseigneur L’Illustrissime et Révérendissime Évêque de Maurienne et Prince d’Aiguebelle,
supplient humblement très humblement les Sindics et Conseil de la paroisse de Chamoux, disant qu’ils sont en possession d’avoir deux Messes dans leur paroisse, une célébrée par le Rd Curé et l’autre par le prieur - soit: sacristain - qui était entretenu audit lieu par les Révérends Seigneurs Abbé et Religieux de St Rambert.
Le bénéfice de Sacristain étant vacant depuis six mois environ, Rd Guerraz qui en était pourvu l’ayant abandonné, il se serait pourvu à V.G. pour avoir un second prêtre et par votre Décret du vingt-quatrième avril dernier, mis ensuite de la Sommaire apprise3 à laquelle il a plu à V. G. procéder sur l’utilité et nécessité d’avoir un second prêtre, soit vicaire, dans ladite paroisse, il a été dit qu’il serait pourvu à un établissement lorsque on se serait procuré les fonds nécessaires pour l’entretien dudit Second prêtre.
Pour se procurer ces fonds, ils ont tiré en instance au Sénat de Savoie tant ledit Rd Curé de Chamoux que lesdits Rds Seigneurs Abbé et Religieux de St Rambert, aux fins d’avoir et obtenir la Saisie de la dîme par le Rd Curé, et des fruits et revenus dépendants du prieuré de Chamoux possédé par lesdits Rds Religieux, que les Suppliants disent et assurent être curé primitif audit lieu, laquelle saisie leur a été accordée par provision par décret du Sénat du dix-huitième, même mois.
Ensuite les Suppliants ont pris dans cette instance des conclusions tendant à ce que l’abbaye de St Rambert fût déclarée tenue de payer par provision au vicaire - soit second prêtre - qui serait établi rière ledit lieu, la somme de deux cent soixante livres pour son entretien, et qu’en conséquence, mainlevée des fruits et revenus dudit prieuré leur fût accordée à concurrence de ladite somme.
Lesdits Religieux de St Rambert ayant offert de payer annuellement ladite somme, mais sous des [gérondifs]4 dont les suppliants ont fait voir l’incivilité, ces derniers se sont pourvus au Sénat par requête ci-jointe du sixième septembre dernier aux fins qu’il lui plût – eu égard aux motifs présents qu’ils ont exposés – leur accorder par provision la mainlevée des fruits et revenus dudit prieuré jusqu’à concurrence de ladite somme de deux cent soixante livres applicable à payer le prêtre qui célèbrera la seconde messe, ou pour mieux dire, la Messe matinière dans l’Église paroissiale de Chamoux, à l’injonction aux débiteurs saisis d’en vider entre leurs mains et entre celles dudit prêtre qui sera établi provisionnellement à ces fins.
Cette requête ayant répondu le même jour d’un décret conforme, [et] donnant cependant les suppliants comme suffisante caution de restituer ce qui aura été exigé en tout ou en partie ainsi et comme il sera ordonné, ils ont satisfait audit Décret ordonnant ladite caution par acte du dixième même mois entre les mains de M° Cabuat, le tout quoi a été notifié au procureur des Religieux et aux débiteurs d’iceux, il ne reste donc plus aux dits suppliants que de se procurer un prêtre.
À ces fins, ils recourent avec confiance à ce qu’il plaise à V. G. en prenant en considération les motifs des suppliants consistant en ce qu’ils sont exposés, soit plusieurs particuliers de la paroisse de Chamoux, de manquer la messe les jours de Dimanche et fêtes, vouloir par un effet de ses bontés ordinaires pour ses ouailles, députer par provision le prêtre qu’il jugera à propos, et l’envoyer audit lieu de Chamoux pour devoir y donner une seconde messe, soit la matinière, à l’heure accoutumée, sous l’offre que font les suppliants de le faire jouir de ladite somme de deux cent soixante livres annuellement, sauf à eux leurs recours ainsi et comme qu’ils verront à faire, ce sera un nouveau motif de dresser leurs vœux au ciel pour la précieuse conservation de la sacrée personne de S. G.
Signé sur l’original : François Brun, Conseiller Député
Notes
1- S.G. : Sa Grâce ou Sa Grandeur – V.G. : Votre Grâce ou Votre Grandeur
2- On sent le sous-entendu dans les évocations du Rd Guerraz. En effet, celui-ci, prieur et sacristain du prieuré de Chamoux pour le compte de l’Abbaye de St Rambert, avait eu maille à partir avec l’Évêché en 1765, au sujet d’une petite fille qu’avait eue sa servante, et dont il assumait (très mal) la mise en nourrice. L’affaire avait été l’occasion d’un conflit de compétences entre l’abbaye et l’évêché. On constate que le Rd Gerraz avait finit par lâcher prise début 1773 (abandon de poste !). Sur l’affaire, voir 1765 L'affaire Gerraz
3- sommaire apprise : langue judiciaire. Procès-verbal de description et estimation (ici, apprise a le sens de « enquête »)
4- Gérondif : manifestement, cet emploi ne se réfère pas ici à la conjugaison. Que signifie ici ce mot, que l’on pourrait peut-être remplacer par « condition », « clause » ? (À l’origine le mot « gérondif » vient du lat. tardif gerundium « gérondif [terme de gramm.] » de gerere « accomplir, exécuter, faire »)
3-10-1773
Teneur de Décret
Députons Rd Isidore Mollaret pour les fins suppliées de donner la messe matinière, vu les offres faits (sic) par les suppliants et la présente et notre Décret et autres énoncées dans la requête seront enregistrés en notre Chancellerie.
St Jean, le troisième octobre mille sept cent septante-trois.
Signé + C.J. Évêque de Maurienne
Teneur d’autre requête énoncée en la ci-devant
À nos Seigneurs
Supplient humblement les Sindics et Conseil de la paroisse de Chamoux,
Disant qu’ils sont en possession d’avoir deux messes dans leur paroisse, une qui est célébrée par le curé, et l’autre par le prieur soit sacristain qui était entretenu audit lieu par les Rds Seigneurs Abbé et Religieux de St Rambert, lequel était obligé d’aider le curé dans ses fonctions.
Ce bénéfice de sacristain étant aujourd’hui vacant, Rd Guerraz qui en était pourvu ayant été obligé de l’abandonner par des raisons que l’on ne rappelle pas, les suppliants se sont adressés à Monseigneur l’Évêque de Maurienne pour avoir un second prêtre, soit: vicaire, et par son ordonnance du vingt-quatre avril dernier rendue ensuite d’une Sommaire apprise sur l’utilité et nécessité à ce sujet pour l’entretien d’un vicaire.
Pour se procurer ces fonds, ils ont tiré en instance céans le Rd curé de Chamoux et les Rds Seigneurs Abbé et Religieux de St Rambert aux fins d’avoir la saisie de la dîme possédée par le Rd curé de même que des fruits et revenus dépendant du prieuré de Chamoux possédés par les Messieurs de St Rambert, curé primitif audit lieu, laquelle
Leur a été accordée par provision par Décret du Sénat du dix-huitième mai dernier, exécuté par exploit du vingt-huit.
Le Droit en la possession des suppliants n’est point contesté. Mais l’Abbé de St Rambert les renvoie au Rd Curé possesseur de la dîme, et ce dernier les renvoie à l’Abbé de St Rambert parce que, dit-il, la dîme qu’il perçoit est insuffisante pour sa portion congrue, de manière que par rapport à ces contestations, le service divin ne se fait pas.
Les suppliants qui croient avoir établi au procès que les revenus dépendant du prieuré de Chamoux sont affectés et destinés tout comme la dîme à tout le moins en cas d’insuffisance de celle-ci, pour satisfaire le service de la paroisse, ont pris des conclusions par leur écriture du dixième juillet dernier, tendant à ce que l’Abbaye de St Rambert fût déclarée tenue de payer par provision au vicaire qui sera établi la somme de deux cent soixante livres pour son entretien, ce qu’en conséquence mainlevée des fruits et revenus dudit prieuré leur fut accordée à concurrence de ladite somme.
Ils ont reconnu la justice de ces conclusions, puisque par leur écriture du vingt-un du même mois, ils ont offert de payer annuellement ladite somme, sous des [gérondifs] néanmoins dont les suppliants ont fait voir l’incivilité par leur acte responsif 5 du vingt-huit.
Dans toutes ces contestations les suppliants nonobstant leur droit et possession se trouvent cependant privés des secours spirituels depuis plus d’un mois, ils n’ont plus qu’une messe dans leur paroisse qui est composée de plusieurs hameaux éloignés les uns des autres et à laquelle par conséquent il est impossible que tous les paroissiens puissent assister, de manière que la moitié des habitants sont obligés de manquer la messe les jours de fêtes et dimanches, ce qui est un scandale inouï dans laite paroisse, il importe essentiellement de le faire cesser, le ministère public y est intéressé à forme du ∣∣ chap. 2d du petit Règlement de la Savoie dont l’on implore le bénéfice, et l’abus ferait trop grand fi en le laissant subsister pendant la durée de l’instance, n’y ayant pas apparence qu’elle finisse sitôt, surtout s’il s’agit d’en venir à un éclaircissement pour savoir si la dîme que le Rd curé perçoit est suffisante ou non pour sa portion. C’est pourquoi les suppliants recourent à ce qu’il vous plaise, nos Seigneurs, ayant égard à l’exposé justifié par le volume de ladite instance ci-joint, est qu’il s’agit d’un cas qui mérite prompte provision, accorder aux suppliants sans préjudice du droit respectif des parties, la mainlevée des fruits et revenus dépendants du prieuré de Chamoux jusques à concurrence de la somme de deux cent soixante livres, applicable à payer le prêtre qui célèbrera la seconde messe et autres fournitures en conséquence avec injonction aux débiteurs saisis d’en vider leurs mains, entre celles du prêtre qui sera établi provisionnellement à ces fins dans tel délais qu’il plaira au Sénat de fixer en protestant de tous dépens et plaire pouvoir
Signé sur l’original par M° Petro pour Vernier procureur
Note
responsif : qui contient une réponse (Vocabulaire de cour de Justice)
6-9-1773
Teneur de Decret
Sont accordées la mainlevée et l’injonction requises en donnant les suppliants bonne et suffisante caution de restituer ce qui aura été exigé en tout ou en partie ainsi et comme il sera ordonné et sera satisfait à ladite injonction dans le terme de dix jours
Fait à Chambéry au Sénat le sixième septembre mil sept cent septante trois
Signé sur l’original par le Sr Tiollier de l’avis du Sénat
6-9-1773
Teneur de Lettres
Le Sénat de Savoie en exécution de son Décret de ce jourd’hui mis sur requête présentée par les Sindics et Conseil de la paroisse de Chamoux et à leur requête, ledit Sénat leur a accordé et accorde la mainlevée et l’injonction requises en donnant les suppliants bonne et suffisante caution destinée à ce qui aura été exigé en tout ou en partie, ainsi et comme il sera ordonné et sera satisfait à ladite injonction dans le terme de dix jours, mande à ces fins ledit Sénat au premier huissier ou sergent royal sur le requis de donner toutes assignation et faire tous exploits requis et nécessaires, de ce faire donne pouvoir.
Données à Chambéry le 6e 7bre 1773
10-9-1773
Teneur d’acte à caution
Du dixième septembre mil sept cent septante-trois, à comparu au greffe du Sénat et au bureau de l’actuaire de la C… Sr François fils de feu François Brun natif et habitant de Chamoux, lequel ayant fait la lecture du décret du Sénat mis au bas de la requête présentée par les Sindics et Conseil dudit Chamoux le sixième du courant, et pour que ledit Conseil puisse se prévaloir du bénéfice d’icelui, ledit comparant après avoir renoncé au bénéfice des division et ordre de discussion y [a] rendu caution au sujet de la mainlevée obtenue par ledit décret et promis rendre et restituer tous ce qui pourra être exigé en vertu d’icelui, tant en capital, dommages, intérêts, que dépens ; à cet effet a obligé tous ses biens présents et à venir qu’il se constitue tenir et pour la validité du présent a constitué pour son procureur M° Vernier présent et acceptant sous due élection de domicile.
Signé par ledit François Brun et par M° Vernier [notaire ?] qui a mis deux sols.
Signé par M° Cabuat excusant M° Bouvier.
16-9-1773
Teneur d’exploit
L’an mil sept cent septante-trois et le seize de septembre, je, sergent royal soussigné, certifie qu’en exécution du décret et lettres ci-devant écrites et à la requête des Srs suppliants d’icelles, m‘être adressé aux domiciles de M° Moloz (sic) notaire et de là je me suis adressé au domicile du Sr Jean-François Deglapigny, et de là, je me suis adressé au domicile d’honable Joseph Petit, et de là, je me suis adressé au domicile de Jean Allioux ; et de là, je me suis adressé à la paroisse du Bettonnet distant d’environ demi lieue et au domicile d’honable Pierre Plaisance, et de là, je me suis transporté jusqu’au lieu de la Chaume paroisse de Chamoux distant d’environ demi lieue, et au domicile d’Antoine Tournafond où étant [auxquels] j’ai dument lu, montré et signifié décret et lettres avec injonction que je leur ai faite de payer les censes dans le terme porté par ledit décret et lettres, desquels ainsi que de ladite requête qui le [prend ?] et acte à caution de même que de mon présent exploit leur ayant à chacun séparément donné copie du tout portant à leurs personnes, en présence de Jean Revy et de Jean Guyaz témoins requis,
Signé à l’original par le sergent Petit.
Le vingt-deux dudit mois de septembre le même sergent a notifié le tout ci-dessus et fait la même injonction à François Godon de Châteauneuf.
Quatre ans plus tard, le vicaire s'en allait - mais cette fois, il partait simplement pour une autre cure. Un nouveau vicaire fut donc nommé.
G Maurienne 38 (1767-77) F° 279
13-9-1777
Teneur de députation d’un prêtre pour donner la Messe matinière à Chamoux
Charles-Joseph Filippa de Martinière
Par la miséricorde de Dieu et l’autorité du St Siège Apostolique
Évêque de Maurienne et Prince d’Aiguebelle
Vu :
- la requête à nous présentée le 3 octobre 1773 par les sindics et Conseil de la paroisse de Chamoux aux fins qu’il nous plût par les raisons y évoquées, députer par [provision ?] un prêtre et l’envoyer audit lieu de Chamoux pour y donner une seconde Messe - soit: la matinière - à l’heure accoutumée, pour l’offre de le faire jouir annuellement de la somme de deux cent soixante livres,
- notre décret dudit jour par lequel nous avions député Rd Isidore Mollaret pour les fins que dessus, et attendu que ce dernier a quitté ledit lieu de Chamoux pour être Curé à Jarrier, nous avons été supplié par la dite Communauté soit les Sindics et conseil d’icelle de vouloir députer un autre prêtre pour donner la dite Messe matinière, à quoi adhérons, attendu le besoin présent qu’a ladite paroisse d’avoir deux Messes.
Nous députons Rd Joseph Catherin Arnaud prêtre de la paroisse de St Jean d’Arve pour donner audit lieu de Chamoux ladite Messe Matinière en tant cependant qu’on le fasse jouir annuellement de ladite somme de deux cent soixante livres et le présent sera enregistré.
St Jean de Maurienne dans notre palais épiscopal le 13e septembre 1777.
Signé C.J. Évêque de Maurienne et prince
+
Nouveau changement : Rd Arnaud est "promu" et quitte Chamoux pour Sardières. Il faut nommer un nouveau vicaire. C'est un nouvel évêque qui procède.
G Maurienne 39 1773-85 F° 60
31-8-1780
Teneur de députation d’un prêtre pour donner la messe matinière à Chamoux
Charles-Joseph Compans de Brichanteau
Par la grâce de Dieu et l’atorité du St Siège
Évêque de St Jean de Maurienne et Prince d’Aiguebelle etc
Vu la requête présentée le troisième octobre mil sept cent soixante et treize par les Sindics et Conseil de la paroisse de Chamoux au Révérendissime Évêque notre prédécesseur aux fins qu’il lui plût, ayant égard aux raisons amplement exposées en ladite requête, députer par provision un prêtre et l’envoyer audit lieu de Chamoux pour y donner une seconde messe – soit : la matinière – à l’heure accoutumée, sous l’offre qu’ont fait lesdits Sindic et Conseil de le faire jouir annuellement de la somme de deux cent soixante livres, le décret dudit jour duquel il résulte que Rd Isidore Mollaret a été député pour les fins que de plus, autre décret dudit Révérendissime notre prédécesseur du treize septembre mil sept cent soixante et dix-sept, par lequel il conste que Rd Charles Catherin Arnaud a été successivement député pour donner ladite messe audit lieu de Chamoux en tant que le ferait aussi jouir annuellement de ladite somme de deux cent soixante livres,
Et comme le Rd Arnaud a quitté ledit lieu de Chamoux pour être curé à Sardières,
Nous avons été humblement supplié par les Sindic et Conseil dudit lieu pour qu’il nous plût députer un autre prêtre pour donner ladite messe matinière, sous la même offre de le faire jouir annuellement de ladite somme de deux cent soixante livres, à quoi adhérant vu le besoin pressant de ladite paroisse d’avoir deux messes,
Nous députons Rd Pierre Anthelme Mollingal, prêtre de la paroisse de la Trinité en notre diocèse pour donner audit lieu de Chamoux ladite messe matinière, en tant cependant qu’on le fera jouir chaque année de ladite somme de deux cent soixante livres, et le présent sera enregistré en notre chancellerie à St Jean de Maurienne, dans notre parlais épiscopal,
Le 31e août 1780.
Signé + Charles Joseph, Évêque de Maurienne,
scellé et par moi soussigné, contresigné et par extrait (…) Chancellier
et 3 ans plus tard, nouveau changement : faute de trouver un Mauriennais, les Chamoyards ont trouvé un "étranger"…
G Maurienne 39 1773-85 F°150
Teneur de députation d’un prêtre pour donner
la Messe Matinière à la paroisse de Chamoux
Monseigneur
Le Vicariat provisionnel de Chamoux étant vacant depuis longtemps et n’ayant pu se procurer un prêtre de ce diocèse malgré les demandes réitérées que nous avons faites ainsi que nous le devons en notre qualité d’administrateurs de cette paroisse, et nous en étant procuré un d’un diocèse étranger en la personne de Rd Maurice Mugnier ensuite de l’agrément que nous avons eu de Monsi [Roges] Votre Vicaire Général, nous avons l’honneur Monseigneur de vous prier de vouloir bien l’agréer, et de lui donner sa patente de Vicaire provisionnel de Chamoux sous l’offre que nous faisons de lui payer annuellement deux cent soixante livres ainsi qu’il a été fixé.
Et vous prions d’être persuadé du plus profond respect avec lequel nous ne cesserons d’être, Monseigneur, de Votre Grandeur, vos très humbles et très obéissants serviteurs.
Signé sur la requête soit lettre
Delivron Salomon Le Cadet Jean-Baptiste Vuliormet et les nommés Bernard […] et Tronchet qui ont fait leurs marques
Et y est encore signé M° Simon Molo (sic) notaire et [secrétaire]
Et à la suite :
29-10-1783
Teneur de décret
Vu la requête présentée le troisième octobre mille sept cent septante-trois (1773) par les sindics et Conseil de la paroisse de Chamoux au Révérendissime Seigneur Évêque notre prédécesseur aux fins qu’il lui plût, ayant égard aux raisons amplement exposées en ladite requête, députer par provision un prêtre et l’envoyer audit lieu de Chamoux pour y donner la messe matinière à l’heure accoutumée sous l’offre qu’ont fait lesdits sindics et Conseil de le faire jouir annuellement de la somme de deux cent soixante livres, le décret dudit jour duquel il résulte que Rd Isidore Mollaret a été député pour les fins que dessus,
- autre décret dudit Révérendissime notre prédécesseur du treize septembre mille sept cent septante sept (1777) par lequel il conste que Rd Charles Arnaud a été successivement député pour donner ladite messe matinière audit lieu de Chamoux en tant qu’on le ferait jouir annuellement de ladite somme de deux cent soixante livres,
- vu en outre notre décret du trente un août mille sept cent huitante (1780), par lequel en place du Rd Arnaud, nous avons député pour les mêmes fins que dessus Rd Pierre Anthelme Mollingal. La requête – soit lettre –ci-devant à nous adressée par les sindic et Conseil de ladite paroisse par laquelle ils nous ont prié qu’il nous plût députer en place dudit Rd Mollingal curé actuel de Bourgneuf, Rd Maurice Mugnier, prêtre du diocèse de Tarentaise,
- vu enfin les lettres patentes de Rd Seigneur Vicaire Général et officiel capitulaire dudit diocèse de Tarentaise sous la date du vingt-troisième du courant portant entre autres que ledit Mugnier a été pendant plusieurs années curé de la paroisse de la Villette, diocèse susdit, qu’il n’a encore aucune censure et que rien au contraire n’empêche qu’il puisse exercer les sacrées fonctions,
- nous députons ledit Maurice Mugnier pour donner audit lieu de Chamoux ladite messe matinière, en tant cependant qu’on le fera jouir chaque année de ladite somme de deux cent soixante livres, et le présent ainsi que ladite requête qui le précède seront enregistrées en notre Chancellerie.
St Jean de Maurienne, dans notre palais épiscopal le vingt neuf octobre mille sept cent huitante-trois (1783),
Signé + Charles Joseph, Évêque de Maurienne
Par extrait, […] chancellier
6-2015 - Recherche et transcription A. Dh
Sources
Archives départementales de Savoie - G Maurienne 38 1767-77 F° 200 et 279 et G Maurienne 39 1773-85 F° 150
Au temps de la féodalité, et jusqu'à la Révolution, les chapelles rurales sont couramment dotées par leur fondateur (le "patron") de biens (généralement "loués" à un exploitant) qui assurent une rente pour l'entretien des lieux et de leur recteur.
Voici un enregistrement de 1775 concernant la chapelle St Jean-Baptiste, St Jacques et St Antoine à Villardizier (c'est l'époque des affranchissements de fiefs, où les biens féodaux réaffirment leurs droits anciens)
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Villard-Dizier
L’an mil sept cent soixante et quinze et le trentième jour du mois de décembre, après midi, à Chambéry, au château Royal, et dans le Bureau des archives Royales, par devant moi Joachim Léger notaire Royal, Substitut archiviste et Commissaire des extentes de Sa Majesté deça les Monts en cette partie Commis et député par nos seigneurs de la Royale Chambre des Comptes par manifeste du trentième may dernier ; et en présence des témoins cy après nommés,
- s’est en personne établi et constitué, Mre Pierre Antoine fils de feu Mre Pierre Métral procureur au Sénat de Savoye de la paroisse de Villardroux et habitant de cette ville en qualité de procureur,
spécialement constitué par révérend sieur Jean Baptiste fils de feu Sieur Jean Baptiste Durieux natif de Lanslebourg en Maurienne prêtre et curé du lieux de Chamoux où il habite en qualité de recteur de la chapelle de Villardidier (sic) sous le vocable de Saint Jean Baptiste, Saint Jacques et St Antoine,
- ainsi que par acte de procuration du vingt neuvième du présent mois reçu et signé par M° Simon Mollot notaire qui sera ci-après inséré, lequel de gré du [nom] qu’il agit pour satisfaire à l’Edit du sizième avril mil sept cent trente quatre en profitant de la restitution en tems (temps) et en entier accordée par S.M. et publiée par le susdit manifeste a consigné ainsi que par le présent acte.
Il sousigne et déclare le dit Révérend Sr Jean Baptiste Durieux en sa qualité de recteur de la chapelle de Villardizier tenir et procéder pour lui et ses successeurs en ladite rectorie.
A savoir une rente féodale sans juridiction dépendant à toute ancienneté de la ditte chapelle, qui fut rénovée en dernier lieu en faveur de Mre Sr Jacques de Glapigny lors recteur de la ditte chapelle
- en mains de M° Ignace Gravier notaire et Commissaire en mil sept cent trente et années suivantes,
- auparavant en mains de M° Joseph Lozat aussi notaire et commissaire en mil cinq cent soixante neuf et années suivantes
- anciennement en mains de M° Guillaume Coudurier aussi notaire et commissaire en mil cinq cent cinq et années suivantes
- et finalement en mains de M° Claude Marion aussi notaire et commissaire en l’année mil quatre cent soixante et onze et suivantes,
laquelle dite rente [comporte] les cens et servis annuels ci-après tirés en sommaire avec le droit de fief et domaine direct des Biens fonds et possessions pour raison desquels ils sont dûs.
Savoir :
- Riere la paroisse de Chamoux dix sept coppets de froment mesure d’Aiguebelle.
- Riere la paroisse de Bettonnet cinq coppets et trois quarts d’autre coppet de froment à la sus ditte mesure d’Aiguebelle.
- Riere la paroisse d’Hauteville cinq varcines de froment et un coppet aussi demi, aussi de froment.
- Riere la paroisse de Chateauneuf vingt cinq coppets et les deux tiers d’autre coppet aussi de froment, une emine de vin mesure de montmeillant huit pots de vin et six sols dix deners forts.
- Riere la paroisse de la Trinité douze varcines de froment mesure de la Rochette, deux coppets aussi de froment un seitier ras de vin et deux coupes aussi de vin à la pré ditte mesure de la Rochette.
- Riere la parroisse paroisse de la Croix de la Rochette deux coppets de noyaux dite mesure de la Rochette et une livre de cire.
Déclarant le dit Mre Pierre-Antoine Métral, procureur, la dite rente n’être affectée d’aucune charge envers quelque communauté ou autre personne que ce soit, de n’être nanti d’aucun arrêt de déclarataire de féodalité d’icelle ni d’aucun titre servant à établir qu’elle relève du Domaine du Roi comme inféodations, ou investitures, ou reconnaissances en faveur des Royaux prédécesseurs de S.M., le Rd Sr recteur ayant seulement en son pouvoir les livres terriers et rénovations ci devant désignés,
- et au surplus il affirme et déclare tout le contenu au présent être juste et fidèle en conformité du susdit Édit du seizième avril mil sept cent trente quatre, promettant l’avoir à gré et observer sans jamais y contrevenir directement ni indirectement tant en jugement que dehors, le tout à peine de leurs dépends, dommages et intérêts, sous l’obligation et constitution de tous les biens présents et à venir dudit Rr Sr Jean Baptiste Durieux et de la ditte chapelle lesquels en [rente ?] de sa dite procuration, le dit M° Pierre-Antoine Métral, se constitue tenir le tout] sans préjudice et sous la réserve expresse des droits de S.M. et notamment de la cavalcade qui pourrait être due en vertu de l’Edit du neuvième mai mil sept cent quarante deux
- fait et prononcé en présence de M° Guillaume Forest Piollat l’aîné commissaire à extentes natif de la paroisse de Saint Ours et de discret Pierre Trouillet natif de la présente ville et tous deux y habitant, témoins requis ledit notaire Métral en la qualité et les témoins ont signé sur la minute, et moi notaire et commissaire général [stipulant et recevant], ai signé et expédié le présent pour le service du Roi, quoique par ledit M° Forest […] soit écrit à ma réquisition, ainsi est,
Louis Joachim Léger Notaire et Commissaire
Vient ensuite dans le registre (F°305) la procuration annoncée de Jean-Baptiste Durieux au notaire Pierre-Antoine Métral. En voici un extrait :
L’an mil sept cent soixante et quinze et le vingt-neuf du mois de décembre, après midi, à Chamoux, par devant moi Simon Mollot notaire Royal soussigné, et en présence des témoins en fin nommés,
- a comparu Rd Sr Jean-Baptiste fils de feu Sieur Jean-Baptiste Durieux natif de Lanslebourg en Maurienne, prêtre et Curé du présent lieu où il habite, lequel en qualité de recteur de la chapelle de Villardisier rière le présent leiu, ainsi que par acte de procuration du quinze juin mil sept cent soixante-trois reçu par M° Mollot mon père, notaire, et par patentes d'Institution de S.G. Monseigneur l'Évêque de Maurienne du dix-sept juin mil sept cent soixante trois, désirant demander l'Investiture du fief qui en dépend, et observer toutes les autres formalités prescrites par les Édits à cet égard, et se trouvant fort indisposé et hors d'état de quitter sa Cure,
- fait et constitue pour son procureur M° Pierre-Antoine Métral, procureur au Sénat de Savoie, etc.
Recherche et transcription A.Dh.
Sources :
Archives Départementales de Savoie, Archives en ligne / autres Archives en ligne /section Archives de Cour. - Consignements et sommaires / S 4 - F°304 - pages 344-345
Cette vieille chapelle était en principe érigée dans le clocher: la formulation nous interroge, sur l'antériorité du clocher par rapport à la chapelle. Quoi qu'il en soit, elle a disparu et le prêtre chargé de dire des messes va les "délocaliser"
En couverture :
Rd Rivol bénéficier
Monseigneur
Charles-Joseph Fillipaz de
Martiniane Évêque de Maurienne
Prince d’Aiguebelle
Supplie très humblement Rd Joseph Rivol, prêtre de cette ville
Et prend la liberté de représenter à Votre Grandeur que Monsieur le Comte de Mellarede*, Abbé de Mullegio, Conseiller d’État, ayant bien voulu lui accorder des lettres de nomination et présentation à la chapelle des Sts Blaise et Hustache érigée à Chamoux par lettre du 8 mars 1775,
et comme cette chapelle qui avait été érigée dans l’église de cette paroisse se trouve aujourd’hui détruite, et l’emplacement occupé par le clocher que l’on y a construit, en sorte qu’on ne saurait plus y acquitter les messes qui y sont fondées,
le suppliant à qui Sa Grandeur a bien voulu lui en accorder des lettres d’institution sous la date du 21 avril de la même année, le tout ci-joint, empressé de remplir les vues de son fondateur par l’acquittement surtout des messes annexées à cette chapelle, ce serait par la voix du Rd [Chanoine] Vernet adressé le 12 du mois [d’avril] proche passé [audit] Comte et abbé de Mellarede, pour obtenir son agrément à acquitter ou faire acquitter les dites Messes dans l’endroit où le Rd Supr se trouvera de résidence,
à quoi il a bien voulu consentir en tant qu’il plairait à Votre Grandeur en accorder la permission,
et à cet effet il recourt.
À ce qu’il plaise à Votre Grandeur, vue l’exhibition ici faite des dites lettre de nomination et institution, vouloir permettre par un effet de Ses Grâces au Supr d’acquitter ou faire acquitter les messes fondées en ladite Chapelle tant en cette ville que dans les endroits où il pourra être de résidence à la suite et il continuera d’adresser ses vœux les plus ardents au Ciel pour la Conservation de Votre Grandeur.
Signé d’une autre main plus hésitante :
Joseph Rivol prêtre
Écrit d’une autre main:
Nous agréons et consentons que Révérend Joseph Rivol prêtre du Diocèse de Maurienne institué par Mgr l’Évêque ensuite de notre nomination à la chapelle des Sts Blaise et Hustache, érigée à Chamoux, (raturé) et célèbre les Messes dont est chargée cette Chapelle, hors de l’Église de Chamoux, dans tout lieu de sa résidence, suite à la destruction de ladite chapelle autrefois existante dans l’Église paroissiale de Chamoux, bien entendu que ces Messes seront exactement célébrées selon l’esprit et l’intention de la fondation.
À Chambéry, le quatorze janvier mille sept cent septante huit.
L’Abbé Mellarede
* Amédée Philibert de Mellarède (fils cadet du Comte Pierre de Mellarede, Ministre d’État acquéreur du château du Bettonnet) : né à Turin en 1682 et mort à Bettonet (Savoie) en 1780, c’est un homme d'Église savoyard, recteur de l'université de Turin (1725), abbé de Talloires et de Mullegio. Grand érudit, il est à l'origine de la création de la bibliothèque municipale de Chambéry (Savoie).
Source Wikipedia
Écrit de la première main:
Monseigneur l’Illustrissime et Révérendissime
Évêque de Maurienne et Prince d’Aiguebelle
Supplie très humblement Rd Rivol, prêtre de cette ville,
qu’il plaise à Votre Grandeur, lui résultant du consentement prêté par M. le Comte et abbé de Mellarede pour la célébration des messes dont s’agit, a v… de sa réponse ci-devant, vouloir en permettre la célébration de la manière suppliée en la requête d’autre part en conformité de ladite réponse et le suppliant continuera d’adresser ses vœux au Ciel pour la précieuse conservation de Votre Grandeur.
Joseph Rivol prêtre
04-2016 - Recherche et transcription A.Dh.
Notes
ADS – G Maurienne 65 – pièce 13 – fin de la chapelle Sts Blaise et Eustache – 1778
Le statut de la chapelle de Montranger n'est pas facilement lisible. Elle est "propriété ecclésiatique". Cependant, la famille Perrier (plus gros propriétaire de Montranger au début du XVIIIe siècle) semble avoir du pouvoir; vers 1780, on voit ici intervenir trois autres familles, des magistrats locaux (les Feyge, les Didollet, les Brunier).
En effet, longtemps encore après la "fondation" d'un sanctuaire par une personne ou un groupe les "patrons" de la chapelle nomment le prêtre (qu'ils rémunèreront); mais c'est l'évêque qui l'institue. Les deux recteurs cités de la chapelle viennent de la Collégiale d'Aiguebelle.
Remarque :
L'orthographe originale a été conservée (variations intéressantes pour l’histoire de la langue, les rédacteurs maîtrisant manifestement l’écriture) ; ponctuation restituée.
Été 1780
Démission de la chapelle érigée a Montaranger dudit Chamoux,
sous le vocable de St Gras et St Joseph, faite par Rd Hyacinte [Tornaflat],
chanoine d’Aiguebelle, recteur de ladite chapelle
Par-devant nous, Charles-Joseph Compans de Brichanteau, par la miséricorde de Dieu et l’authorité du St Siège apostolique, Évêque de Maurienne et prince d’Aiguebelle a la ville de St Jean de Maurienne, dans notre palais Épiscopal, ce jourd’hui cinquième août mil sept cents quatre vingt
- a comparu Rd Sr Alexis Coche, chanoine en notre Église Cathédrale de Maurienne, lequel en vertu du mandat spécial a lui donné par Rd Hiacinte [Tornaflat] chanoine en la Collégiale d’Aiguebelle par acte du troisième juillet proche passé reçu par Me Hector Brunier notaire dont l’extrait sera fait au bas du présent, s’est au nom dudit Rd [Tornaflat] démis et se démet par le présent entre nos mains, purement, simplement et volontairement de la chapelle sous le vocable de St Gras et St Joseph érigée a Monteranger terroir de la parroisse de Chamoux, dont ledit Rd [Tornaflat] est légitime recteur en vertu des lettres d’institution du quattre novembre mil sept cent soixante neuf, et de la possession qu’il en a prise par acte du vingt huit même mois, reçu par ledit Me Brunier notaire, laquelle démission nous acceptons
- Et conséquemment, déclarons ladite chapelle vacante et impétrable.
Fait a St Jean de Maurienne au lieu, les an et jour susdits, et avons signé le présent avec ledit Rd Coche et fait icelui contresigner par notre chancellier
+ Charles Joseph Évêque de St Jean
A. Coche
Teneur de la procure
L’an mil sept cents quatre vingt le trois du mois de juillet a Aiguebelle après midy dans mon étude par devant moy notaire royal soussigné et en présence des témoins cy-après nommés, s’est en personne établi et constitué Rd Sr Hiacinte fils de feu Pierre Tornaflat natif de la parroisse d’Aillon en Bauges, prêtre au vble chapitre de Ste Catherine d’Aiguebelle où il habite,
- lequel de gré, en sa qualité de recteur de la chapelle érigée a Montaranger sous le vocable de St Gras et de St Joseph, constitue pour son procureur spécial et général l’une des qualités ne dérogeant a l’autre ni au contraire avec pouvoir de substituer sous élection de domicile, savoir Rd Rd Alexis Coche chanoine de la Cathédrale de St Jean d’icy absent, moy dit notaire pour lui acceptant,
- et c’est pour et au nom dudit Rd Sr Constituant, mettre entre les mains d’un des Rds Srs vicaires généraux de ce diocèse purement, simplement et volontairement sa démission de ladite chapelle sous le susdit vocable dont il est le légitime recteur en vertu
- des lettres d’institution du quattre novembre mil sept cent soixante neuf, et de la possession qu’il en a prise par acte du vingt huit dudit mois, reçu par moy notaire, en un mot de faire pour ce que de plus telles autres déclarations que le cas exigera, le tout quoy il avoue et approuve dès a présent ; de quoy ledit Rd constituant m’a requis acte,
Fait en présence du Sr Jacques Marie Fernese natif de cette ville et du Sr Joseph Girod natif de Champlaurent, tous deux habitants de ce lieu, témoins requis, tous ont signé sur l’original et moy dit notaire soussigné recevant requis, qui ai le présent expédié originellement audit Rd St Constituant,
signé par Me Hector Brunier notaire
et par extrait
… Chancellier
Me Brunier
Hiver 1783
Teneur de nomination à la chapelle de St Gras et de St Joseph
érigée à Montaranger, hameau de la parroisse de Chamoux
en faveur
de Rd Sr Sébastien Antoine Brunier
je soussigné en qualité d’héritier de Demoiselle Jeanne Didollet et de patron de la Chapelle sous le vocable de St Gras et de St Joseph, érigée a Montaranger parroisse de Chamoux, qui se trouve vacante par le Décès de Rd Hyacinthe [Tornapat], ai nommé et nomme pour Recteur de ladite Chapelle Rd Sr Sébastien Antoine Brunier Chanoine au Vénérable Chapitre de Ste Catherine d’Ayguebelle, suppliant Monseigneur l’illustrissime et Révérendissime Charles Joseph Compans de Brichanteau Évêque de Maurienne et prince d’Aiguebelle de vouloir bien lui en donner l’institution et luy permettre d’en prendres possession et de jouir de tous les revenus qui en dépendent
Aiguebelle le vingt cinq novembre mille sept cents huitante trois
Signé à l’original par le Sr Pierre [Feige]
Et par extrait
… Chancellier
Institution à la chapelle cy devant
en faveur dudit Rd Brunier
Carolus Joseph Compan de Brichanteau
Divina misericordia et apostolica sedis autoritate
Episcopus Maurianensis et princeps Aquabella
(traduction libre et rapide du latin) :
Rd Sébastien Antoine Brunier chanoine à la Collégiale Ste Catherine d’Aiguebelle ( …)
est nommé recteur à la chapelle sous le vocable de St Joseph et St Gars au hameau de Montaranger paroisse de Chamoux de notre diocèse
après le décès de Rd Hiacinte [Tournapat] auparavant légitime possesseur de ladite chapelle
et sur la présentation par éminent (egregio) Pierre Feyge pour Jeanne Didollet
(longue formule)
à St Jean de Maurienne en notre palais épiscopal le trente décembre 1783
+ Charles Joseph Évêque de St Jean
A. Coche
2015-04 - Recherche et transcription A. Dh.
Source
Archives départementales de Savoie - cote G Maurienne 39, F° 57-58 et F° 152-153
24-4-1786 : la charge de doyen se libère à la Collégiale Ste Anne de Chamoux. Son possesseur a réglé l'affaire dès février. Une certaine amertume se lit dans sa déclaration!
Nous André-Marie Maistre doyen de la Métropole, vicaire général et official de l’archevêché de Tarentaise, nous démettons purement et simplement de la dignité et prébende de doyen de Chamoux dans le diocèse de Maurienne dont nous sommes paisible possesseur depuis environ trois ans, et dans lesquelles nous avons été canoniquement institué par lettres émanées de l’Illustrissime et Révérendissime Seigneur évêque dudit diocèse, conséquemment à la présentation et nomination du Seigneur d’Albert de Chamoux, consentant que celui-ci comme patron y nomme tel autre sujet que bon lui semblera, ayant fait la présente démission par la raison principalement qu’ayant été dispensé de la résidence par rapport à l’exiguïté du revenu de cette place, il pourrait se trouver quelqu’autre sujet qui voulût y résider et se rendre utile à ladite paroisse de Chamoux :
en foi de quoi, nous avons signé à Moutiers ce treize février mil sept cent quatre-vingt six,
Maistre, doyen de Tarentaire et …
Autre écriture en bas de page :
Nous acceptons la démission ci-dessus de la dignité et prébende de doyen de Chamoux, et en conséquence, la déclarons vacante et impétrable à la forme du droit, et ordonnons qu’elle sera portée aux registres de céans. St Jean, le 24 avril 1786.
D. Roges, Vic. Gral et off.
24-5-1786 : Jean-Baptiste Durieux, curé de Chamoux, démissionne de sa cure. Il est déjà destiné à une autre tâche à Chamoux.
Sur la couverture :
Démission du doyenné de Chamoux (sic)
tout enregistré
Texte :
L’an mille sept cent quatre-vingt et six et le vingt-quatre du mois de mai, je soussigné Curé de la paroisse de Chamoux, diocèse de Maurienne en Savoie, me démets purement et simplement de la Cure entre les mains de Monseigneur l’Illustrissime et révérendissime évêque de Maurienne, et prince d’Aiguebelle, eu égard à mon âge et infirmités qui ne me permettent pas de la desservir, priant très respectueusement S.S. de vouloir bien accepter ma démission, et pourvoir à Chamoux un Curé qui [répare ?] mes fautes dont je me repens,
En foi de quoi
Fait signé
Jean-Baptiste Durieux, Curé actuel de Chamoux
D’une autre écriture en bas de page :
Nous acceptons la démission ci-dessus ; en conséquence, nous déclarons la Cure de Chamoux vacante par icelle démission, à laquelle sera pourvu ainsi que de droit après le concours qui ne sera publié qu’après que Rd Durieux aura pris la réelle possession du Doyenné de Chamoux.
St Jean, le 30 mai 1786
D. Roger, Vic. Gral
Le même jour, J.Baptiste Durieux prête serment à l'occasion de sa nomination au doyenné
L’an mil sept cent quatre-vingt-six, et le vingt-quatre du mois de mai, je soussigné curé de Bourgneuf, certifie qu’en exécution de la commission qui m’a été donnée par Monsieur Roger Vicaire général du Diocèse de Maurienne* en date du onze mai de la présente année, Rd Jean-Baptiste Durieux, curé de Chamoux, à l’occasion de la nomination qui a été faite en sa faveur au Doyenné de Chamoux, et pour en obtenir les provisions, a fait entre mes mains la profession de foi prescrite par le Concile de Trente credo …, a de plus fait le serment ci-après** :
« Ego Joannis-Baptista Durieux promitto et juro quod ero obediens summo pontifici illustrissimo Reverendissimo D.D. episcopo Maurianensi et successoribus ejus quaod non ero in opere aut concilis ubi et aliquo [ladi] possint, et si me adette conteigerit, illue por posse impediam et si impedive non potiro eidem aut officiariis ejus deferam, quod realim et personnalim refedentiam {salva dispensatione} prærtabo, commoda bénéficie [me] perquiram incommoda autem in quantum in me erint vitare curabo et statuta [ac/et] constitutiones Illustrissimi [ac/et] Reverendissimi D.D. episcopi aut diocesis servabo »
De tout quoi je lui ai accordé acte pour lui servir ainsi que de raison.
Lequel j’ai signé à Chamoux, les an et jour que dessus
Pierre e Anthelme [Rollingal?] curé de Bourgneuf
* barré sur l’original
** transcription du latin sous toutes réserves
2-6-1786 : Jean-Baptiste Durieux, laisse donc sa place à l'église St-Martin au curé Rambaud, et devient Doyen de la Collégiale Ste-Anne de Chamoux sur nomination par le seigneur Joseph D'Albert, avec bien sûr l'assentiment de l'évêque de Maurienne.
Nous observons ici le détail du rituel.
Mise en possession du doyen de Chamoux et prieuré de la Corbière
en faveur de Rd Jean-Baptiste Durieux, faite par Rd Maurice Mugnier
L’an mil sept cent quatre et six, et le second du mois de juin, après-midi, à Chamoux, où aurait comparu par devant moi, notaire royal soussigné et en présence des témoins ci-après nommés, Rd Jean-Baptiste fils de feu Jean-Baptiste Durieux, natif de Lanslebourg, docteur en théologie, prêtre et curé du présent lieu où il habite, lequel m’aurait représenté que le doyen de Chamoux et prieuré de la Corbière y annexé étant vacants par la démission de Rd Marie Maistre, doyen métropolitain, vicaire général et official de l’archevêché de Tarentaise, du treize février dernier, il aurait été nommé par le Seigr Joseph Dalbert Seigr de Chamoux, Montendry et Montgilbert pour remplacer ledit Rd Maistre dans ladite dignité de doyen de la Collégiale, le neuf mai dernier.
En conséquence de laquelle nomination il aurait obtenu de Sa grandeur monseigneur l’illustrissime et Révérendissime Charles Joseph Compans de Brichanteau, Évêque de Maurienne et prince d’Aiguebelle, des patentes d’institution du trente mai dernier portant commission au Rd Seigr son vicaire général ou à son défaut au premier prêtre requis, et à son secrétaire soit greffier de la chancellerie et à son défaut au premier notaire royal requis pour mettre ledit Rd Durieux en possession du tout.
À quel effet il aurait prié Rd Maurice fils de feu Jean-Pierre Mugnier natif de St-Jean de Belleville en Tarentaise, prêtre faisant les fonctions de prieur et vicaire de cette paroisse, y habitant, ici présent, de le mettre en ladite possession ; et moi, notaire, de lui en accorder acte.
À quoi [advenant], nous nous serions tous transportés dans l’église collégiale Ste Anne de Chamoux dépendant du doyenné où, étant en présence des témoins ci-après nommés et requis à cet effet, je, notaire soussigné, aurais fait hautement lecture de la susdite patente d’institution et de la nomination qui le précède (sic) ; après quoi le Rd Mugnier aurait fait baiser audit Rd Durieux le devant de l’autel ; ensuite de quoi, lui aurait présenté la clef de ladite église dont ledit Rd Durieux se serait muni, et finalement lui a présenté de terre de ladite église que le Rd Durieux a jetée de plusieurs côtés d’icelle, et lui a fait donner trois coups de cloche et lui a mis les ornements sacerdotaux, le tout en signe de vraie, réelle, actuelle et corporelle possession de tout quoi ledit Rd Durieux en a requis acte que de mon office et en vertu de ma dite commission je lui ai accordé, à laquelle possession personne n’a mis aucune opposition ; et le tout fait et prononcé en présence du Sr Claude le Cadet Salomon natif de la ville d’Aiguebelle, bourgeois de Montméliant, habitant dudit lieu, et de Joseph-François Troncher, natif de Morillon en Faucigny, habitant aussi de cette paroisse, témoins requis, ce dernier m’ayant déclaré être illétéré.
signé:
J.Bte Durieux Doyen, M. Mugnier pre, Salomon le cadet, marque de Troncher, Simon Mollot notaire
Le présent contient deux pages
Remarques :
l’emploi du conditionnel, courant dans les actes de cette époque, n’avait pas la valeur d’emploi grammaticale actuelle, et ne sous-entend pas de réserve.
Les mots de lecture douteuse sont placés entre crochets
mars 2015 - Recherche et transcription : A.Dh.
Sources
ADS – G Maurienne 65 – Pièce 16 - Doyenné – 24 avril 1786
ADS – G Maurienne 65 – Pièce 18 - démission Rd Durieux cure –
ADS – G Maurienne 65 – Pièce 17 - nomination au Doyenné de Rd Durieux – 24-5-1786
ADS - 6E 11830 (Minutes M° Mollot 1786) : mise en possession
18-10-1786: le curé Durieux est devenu Doyen de la Collégiale en juin. L'évêque nomme un nouveau curé, qui connaîtra la Révolution à Chamoux : J.A. Rambaud. Nouveau rituel d'installation.
L’an mil sept cent quatre-vingt et six, et le dix-huit du mois d’octobre avant midi à Chamoux au-devant de l’église paroissiale dudit lieu où aurait comparu par-devant moi, notaire royal soussigné, en la présence des témoins ci-après nommées, Rd Jean-Antoine fil du Sr Philippe Rambaud, prêtre natif de la ville de St-Jean de Maurienne, ci-devant curé de St- Étienne de Cuines où il a habité jusques à présent, lequel m’aurait exhibé une patente de sa grandeur monseigneur l’illustrissime et Rdme Évêque de Maurienne et prince d’Aiguebelle du vingt-six août dernier, par laquelle il conste qu’eu égard à la démission simple qu’a mise Rd Jean-Baptiste Durieux de la cure de cette paroisse de Chamoux, sa dite grandeur l’a pourvu de ladite cure avec tous les honneurs, privilèges et charges plus amplement désignés en icelle, et aurait commis le premier prêtre requis pour le mettre en la possession d’icelle, et le premier notaire royal aussi requis pour enregistrer l‘acte.
Et ayant en conséquence prié Rd Charles fils de feu Jean Richard, natif de la paroisse de Bramans, curé de Chamousset où il habite, lequel étant ici présent, et en présence des témoins ci-après nommés, après avoir fait sonner la cloche pour assembler le peuple, ledit Rd Richard aurait conjointement avec ledit Rd Rambaud et les assistants, chanté le Veni Creator au bas de l’autel.
Étant ensuite tous sortis, j’aurais fait lecture haute et intelligible de la susdite patente d’institution en leur (sic) présence des témoins ci-après et des assistants ensuite de quoi ledit Rd Richard aurait fait ouvrir audit Rd Jean-Antoine Rambaud la porte de ladite église paroissiale et la lui aurait fait refermer, ensuite étant tous entrés, lui aurait fait ouvrir et refermer la porte du tabernacle, lui aurait fait baiser le maître-autel.
Et nous étant tous transportés dans la chapelle de Notre-Dame des Grâces à côté, lui aurait de même fait baiser l’autel d’icelle, l’aurait fait entrer dans le confessionnal et monter dans la chaire à côté, lui aurait de même fait baiser l’autel de la Chapelle de St Nicolas à côté, et lui aurait fait ouvrir et fermer les fonds baptismaux, et fait prendre une poignée de terre de ladite église.
Et l’aurait fait sonner trois coups d’une cloche, le tout en signe de vraie, réelle, actuelle et corporelle possession ; après quoi, l’on aurait chanté le [Deum ??] et notamment de ce que personne n’y a mis aucune opposition, ce qu’en ma dite qualité je lui aurai accordé en le déclarant dûment en possession de ladite église de la Cure, Revenus, et autres prérogatives et privilèges y annexés.
Le tout fait et prononcé en présence de Rd Jean-Baptiste Durieux natif de Lanslebourg en Maurienne, prêtre Docteur en théologie, doyen de Chamoux où il habite, et seigneur de la Corbière, et de Rd Maurice Mugnier natif de St-Jean de Belleville, prêtre et vicaire de Chamoux où il habite, témoins requis.
Signé :
C. Richard, Curé
A. Rambaud Curé
J-Bte Durieux doyen de Chamoux
M. Mugnier prêtre
La présente contient deux pages et une sixième
Signé :
Simon Mollot
mars 2015 - Recherche et transcription A. Dh
Source
ADS 6E 11830 (minutes M° Mollot 1786) et 2C 2184 vue 456 (Tabellion Aiguebelle, en ligne)
19 octobre 1786 : la Collégiale Ste-Anne, construite en 1515, menace ruine; et puis, elle occasionne peut-être des circulations publiques devenues importunes dans la cour du château? En tous cas, il est décidé de construire une nouvelle chapelle. Mais fut-elle réalisée? Les cadastres sont muets. Recherche d'un sanctuaire, tout près du château…
L’an mil sept cent quatre-vingt et six et le dix-neuf du mois d’octobre sur les cinq heures après midi à Chamoux dans mon étude, par devant moi, notaire royal soussigné, ont comparu noble Simon-Antoine, fils de noble Joseph Dalbert, Seigr de Chamoux, Montendry et Montgilbert, lieutenant capitaine dans le Régiment de Maurienne, natif et habitant de cette paroisse en qualité de procureur dudit Seigr son père, par acte du douze mars dernier, reçu par moi notaire - - - - (sic) et Rd Jean-Baptiste fils de feu Jean-Baptiste Durieux, docteur en théologie, doyen de Chamoux et seigneur de la Corbière, natif de Lanslebourg en Maurienne, habitant de cette paroisse.
Lesquels ayant envisagé que l’église Collégiale de Ste Anne de Chamoux se trouvant détruite du temps de Rd Pierre-Louis Hoddet qui en était doyen, et qui est mort insolvable, que le [vase] de ladite église étant vaste, il coûterait considérablement pour le faire réparer et serait sujet à une grande maintenance malgré que cette grandeur ne soit pas nécessaire puisqu’il n’y a aucuns revenus pour des chanoines, n’y ayant même que très peu pour ledit Rd doyen ; il serait d’ailleurs douteux de savoir qui serait tenu de la rétablir ; et pour éviter tous débats et constates, et pénétrés des sentiments de religion, ils se sont proposés pour ne pas laisser souffrir le culte divin, de construire dans la cour dudit Rd Doyen une Chapelle qui approchât en quelque façon pour la grandeur de l’ancienne église, c’est à dire un peu plus grande qu’une chapelle ordinaire.
Et c’est avec l’agrément de sa grandeur monseigneur l’illustrissime et révérendissime Évêque de Maurienne, et prince d’Aiguebelle, ce qui sera d’autant plus avantageux pour le bénéfice et commode pour le public que ladite église sera à portée dudit Rd doyen, d’une moindre manutention, et de même très à portés de tous ceux qui voudront entendre la messe, au lieu que l’autre était dans un lieu très reculé.
À cet effet, de gré pour eux et les leurs, ont convenu et conviennent que ladite chapelle sera faite dans la cour dudit Rd doyen, à l’angle d’icelle, proche du chemin et du bâtiment dudit Seigneur qui y est attigü, que ledit Rd Durieux donne pour ce qu’il veut contribuer, sans conséquence préjudiciable, la somme de deux cents livres, et que le Seigneur se charge de la faire faire d’une manière honnête et décente, et de contribuer au payement de tout ce qui sera nécessaire [au-dessus] de cette somme, à la charge qu’il aura en toute propriété l’ancien [vase] pour en faire ce que bon lui semblera, à quoi le Rd Doyen aurait consenti en tant que ledit Seigr restera chargé de la maintenance d’icelui, que pour regard de la manutention de la nouvelle chapelle, elle restera à la charge de qui de droit, tout comme si c’était l’ancienne.
Et pour mettre tout de suite en exécution leur convention, a comparu honble Ambroise fils émancipé de Pierre Plaisance, maître maçon et charpentier, natif de Montendry, habitant de cette paroisse, lequel de gré pour lui et les siens, s’est [soumis] ainsi qu’il se [soumet] par le présent de faire ladite chapelle :
- de refaire à cet effet à neuf le mur de façade part du chemin qui devra avoir deux toises sept pieds de long sur une toise et quatre pieds d’hauteur, outre les fondations, qu’il devra à cet effet faire audit mur une porte d’entrée de la grandeur qui lui sera indiquée par ledit seigneur avec deux ouvertures au-dessus rondes en forme d’œil de bœuf d’un pied de diamètre, avec une croisée de fer ;
- le mur part du midi devra avoir trois toises de long sur une toise et demie d’hauteur outre les fondations, auquel mur il devra y avoir une ouverture pour une petite porte et deux fenêtres de chaque côté de quatre pieds d’hauteur, et de deux pieds de large chacune, avec aussi à chacune quatre barres de fer solides et suffisamment grosses ;
- le mur part du couchant devra avoir deux toises six pieds de long sur une toise quatre pieds d’hauteur outre les fondations ; il faudra faire à l’angle part du nord et du couchant une teppe pour la sacristie avec une ouverture pour une porte ; elle devra être d’une toise et demie de long sur semblable hauteur ;
- le mur part du couchant devra être recrépi, plâtré et blanchi de même que la teppe et tous les autres murs en-dedans et recrépis au dehors ; les portes et fenêtres devront être dûment gypées1; il faudra faire une voûte plate au-dessus de ladite église, soit [bresset ?] avec deux gros sommiers en bois dur pour le supporter, chaque [bresset ?] devra être éloigné de l’autre de deux ou trois pouces ; ils devront être en bois dur dûment garnis avec des pierres et du bon mortier ; il devra être tout littelé2 et gypé de même que les sommiers, et cela proprement ; et ensuite blanchi ; il devra avoir une moulure en forme de cordon en [gypse] et le tout devra être fait d’une manière solide ;
- il faudra encore faire un mur pour l’autel avec deux marches tout le tour, couvertes en pierres plates taillées et chapées ; ledit autel devra être fait en forme de vase plâtré, gypé et blanchi ;
- le mortier tant pour l’autel que pour tous les murs devra être de bonne qualité, et les murs devront avoir deux pieds d’épaisseur ;
- la porte d’entrée part du chemin devra être double, le devant part du chemin devra être en menuiserie à panneaux en simple moulure en bois noyer ; le dedans en bois sapin, avec une bonne serrure clef, garniture, éparres3 et gonds solides ; la petite porte qui donne sur la cour dudit Rd doyen devra être en sapin double en charpente dûment clouée avec sa serrure, clef, gonds, et éparres ; de plus, la porte de la sacristie devra être en sapin en menuiserie, avec sa serrure et clef; les cadres et châssis des deux fenêtres devront être en bois noyer en simple menuiserie avec des vitres ; il faudra de plus y mettre des grillages en fil de fer ;
- le sous-pied de ladite chapelle devra être un plancher de châtaigner dûment [invêti], blanchi et cloué à cinq clous chaque planche avec des solives en châtaigner pour attacher les planches dûment épaisses et solides ;
- il faudra ensuite faire le couvert de ladite chapelle et eu égard que le couvert du bâtiment dudit Seigr qui est tout proche y porte obstacle en tant que les [tilli …] d’un pan dudit couvert tomber dans la cour dudit Rd doyen, pour lever cet obstacle, le prix-faitaire devra faire des [merles] à bon mortier au nombre de trois de l’hauteur suffisante pour que le long de ladite chapelle, le couvert du bâtiment dudit seigneur ne fasse qu’un pan qui pleuvra dans la cour dudit seigneur ; il devra en conséquence refaire le couvert dudit Seigneur dans cette partie en se servant des matériaux y existants, et ensuite, faire un couvert à neuf sur ladite chapelle à un pan qui prendra sur lesdits merles et pleuvra dans la cour dudit Rd Doyen ; icelui devra être à lozes badières4, il faudra y mettre toutes les pièces, pannes et sous pannes nécessaires en bois dur de même que les chevrons avec des lattes aussi de bois dur, le tout dûment crossoyé et cloué ; en un mot, il devra rendre tout ledit bâtiment fait et parfait, même pour les articles imprévus par le présent, avec des matériaux de bonne qualité, de fournir tous les matériaux en tout genre, sauf que ledit seigneur lui donne la liberté de prendre les pierres qui sont dans ses masures ; qu’au reste, s’il était nécessaire de faire un ou deux degrés à la porte d’entrée en pierres plates ou de baisser le terrain de quelque peu, ledit prix-faitaire devra le faire ; il faudra faire une fenêtre à la sacristie d’un pied et demi [toute quarure] avec son châssis et cadre avec son vitre (sic) avec deux barreaux de fer, lesquels barreaux de fer ledit Seigr s’oblige de fournir].
Et que le tout devra être achevé à dite d’expert prêt à y pouvoir dire la messe d’ici à la susdite année prochaine ajout [[au premier juillet prochain]]
- et c’est le tout pour le prix et somme de six cent cinquante livres à compte de quel prix ledit doyen promet en payer celle de deux cent livres dans savoir : cent livres à Pâques et cent livres à Pentecôte.
- et du surplus ledit prix-faitaire en libère ledit Seigneur la vente que lui fait ledit Seigr en sa qualité de procureur dudit Seigr son père, par l’acte ci-devant énoncé, à l’acceptation dudit Plaisance d’une pièce de champ située sur cette paroisse, lieudit « Aux Côtes » sous le numéro douze cent et dix qui est le même qui en parvint audit Seigr de l’échute5 dudit Anselme Pittit et porté par adjudication reçue par M° [Amphoux] notaire qui se confine par la pièce dudit Sr Pittit de tous les côtés avec ladite pièce, ses autres plus vrais confins, fonds, fruits, droits, entrées, sorties, pour en prendre par l’acquéreur dès ce jour la réelle possession et en disposer en toute propriété, ne se constituant ledit seigneur plus le tenir qu’au nom dudit acquéreur qui se soumet dès ce jour aux charges foncières imposées et à imposer sur ce que dessus vendu, et pour le prix et somme de six cent cinquante livres dont l’acquéreur est libéré moyennant l’exécution du prix-fait ci-devant ; le Seigr vendeur s’est en conséquence démis et dévêtu de ce que ci-dessus vendu et en a invêtu l’acquéreur à la manière accoutumée, [celui] maintenant et aux siens exempt de tous troubles, dettes, servis et autres empêchements de tout le passé jusqu’à ce jour, se soumettant à toutes manutentions et évictions de droit ;
- ensuite les parties sont restées convenantes que si par quelque cas imprévu l’acquéreur étant évincé de ladite pièce, audit cas, ledit Seigr s’oblige de lui en payer la vraie valeur du jour de l’éviction à dire d’expert, avec les frais de contrats loyaux courts généralement quelconques qu’il pourrait souffrir,
- s’oblige encore ledit Seigr de lui faire jouir d’un passage pour aller aux champs sans qu’il en coûte rien à l’acquéreur qui se soumet cependant de payer le prix d’affranchissement que ladite pièce sera taxée.
parcelle 1210 : un grand lot de terre bien placé
Et le tout ainsi convenu et promis, observer par les parties chacune en ce qui la concerne, aux peines respectives de tous dépens, dommages, intérêts, sous l’obligation et constitution de tous leurs biens présents et à venir et le tout fait et privé en présence de Sr [Joseph François Gallier] natif de St Michel en Maurienne, et de Noël Gay sergent royal natif de Montgilbert, habitant tous deux de cette paroisse, témoins requis, le dit Plaisance m’ayant déclaré être illétéré.
Signé : J-Bte Durieu (sic) doyen
D’albert de Chamoux
Gallier
Noël Gay [pierut]
+ marque de Ambroise Plaisance
la présente contient sept pages
Signé : Simon Mollot notaire
remarque :
Cet acte présente de nombreuses ratures, et des oublis rassemblés à la fin du document, dans le désordre, et les repères dans le texte ne sont pas toujours clairs: nous n’avons pas su replacer dans le texte les ajouts suivants :
- ledit prix-faitaire devra encore plâtrer et blanchir le devant part du chemin moyennant que ledit Seigr lui donne la porte ancienne de la doyenné (sic)
- ou en bois comme lui sera indiqué par ledit Seigr /
- et de faire les étagères de la sacristie
- en retirera la cense pour l’année prochaine
remarque:
les mots de lecture douteuse sont placés entre crochets
Mesures:
Sous toutes réserves, étant donnée la variabilité des unités de mesure, sur la Mappe Sarde (vers 1730),en mesures de Savoie:
1 toise = 8 pieds = 2,174m
Ce qui donnerait :
mur de façade côté chemin : longueur 6,25m (hauteur 8,7m), avec une porte d’entrée (double), et 2 ouvertures au-dessus rondes en forme d’œil de bœuf de 0,27m de diamètre.
mur sud : longueur 6,5m (hauteur 3,25m) avec une petite porte et deux fenêtres (hauteur 1m, largeur 0,5m)
mur ouest : 5,8m (hauteur 3,25m)
angle nord-ouest : une teppe pour la sacristie avec une porte ; sacristie : 3,25m en tous sens, avec une fenêtre de 40cm
(Pour mémoire, le tabelle-minute de 1738 estimait la surface de la Collégiale, établie pour 1 doyen et 6 chanoines, à 200m2)
Mais où se trouvait donc cette chapelle, tout près du château… si elle fut réalisée entre 1786 et 1790?
mars 2015 - Recherche et transcription : A.Dh
Notes
1- gyper : plâtrer, enduire de plâtre
2- litteler : probablement : couvrir de liteaux (« un plafond littelé et garni en plâtre »)
3- éparres : dans le lexique de la marine, on associe éparres à mats, vergues. On trouve aussi : esparts : morceaux de bois plats et larges emmortoisés dans les limons d’une charrette pour affermir les ridelles.
4- badière : autre nom des lozes (lauzes) en Savoie : pierre plate de couverture des toits
5- droit d’échute : possibilité pour le seigneur de prendre toute la succession de l'assujetti s'il n'a pas d'héritier vivant
(remarque: à Chamoux, les filles semblent avoir été en mesure d'hériter en l'absence de fils: ce n'était pas partout le cas, même dans d'autres villages de la Combe où souvent, le seigneur prenait la succession sans souci des filles éventuelles)
Source
ADS 6E 11830 (Minutes M° Mollot 1786 ) et 2C 2184 (Tabellion d'Aiguebelle,vue 457, en ligne)
En 1786 (à 81 ans), le curé Durieux laisse la cure de l'église St-Martin au Rd Rambaud, pour devenir doyen de la Collégiale Ste-Anne au château : A.M. Maistre, précédent possesseur abandonne la place sans regrets.
Il faut dire que les revenus sont minces, et que les bâtiments sont dans un état lamentable.
La maison du doyen, qui avait dû abriter autrefois un doyen et plsieurs chanoines, peine à héberger décemment un seul doyen : Maistre ne semble pas l'avoir habitée.
à deux pas, dans la cour, l'église collégiale est hors de service.
L'an 1787 et le cinq du mois de septembre à Chamoux dans la maison du révérend doyen du présent lieu par devant moi notaire royal soussigné et vice-châtelain de Chamoux, le sieur châtelain absent, et en présence des témoins ci-après nommés, a comparu révérend Jean-Baptiste fils de Jean-Baptiste Durieux natif de Lanslebourg en Maurienne, docteur en théologie, doyen de la collégiale de sainte-Anne de Chamoux, seigneur et prieur de la Corbière, habitant de cette paroisse, lequel m'aurait représenté qu'il ce serait pourvu à nos Seigneurs du Sénat de Savoie, disant que ayant été pourvu dudit doyenné de Chamoux, et en ayant pris possession le second juin 1786 ensuite de l'institution qui lui en a été accordée parle le Révérendissime Evêque de Maurienne le 30 mai de ladite année, et désirant faire conster de l'état actuel des bâtiments, pour que rien ne lui soit imputé sur les détériorations qui constaient lors de sa mise en possession, afin qu'il plût au Sénat commettre Me Ladouz, notaire royal et châtelain de Chamoux, et à son défaut, moi notaire, comme vice-châtelain, pour être procédé à acte d'état des bâtiments et autres objets susceptibles de réparations dépendant dudit doyenné, et devis estimatif des réparations qu'ils exigent, et de celles urgentes et nécessaires qu'il y a déjà faites,
le Révérend suppliant, par rapport des experts maçons et charpentiers qui serait convenu, à défaut de ce, pris d'office, avec distinction des détériorations occasionnées par défaut de caducité, de celles occasionnées par défaut de manutention,
[à ca] appelle noble Joseph d'Albert, seigneur de Chamoux,
et révérend André-Marie Maître, précédent doyen, habitant en Tarentaise.
Cette requête aurait été [décrite] [d'un soit montré] à l'avocat fiscal général du 17 février dernier, lequel par ses conclusions du 19 février suivant a dit n'empêcher être commis le châtelain de Chamoux et à son défaut le vice-Châtelain pour être par devant lui procédé à l'acte d'état et devis estimatif dont s'agit, le tout ainsi qu'est plus amplement expliqué par icelle, et par décret du Sénat du 17 juillet dernier, a été accordée la commission requise, conformément aux conclusions du seigneur avocat fiscal général, que le tout sera joint à la fin du présent, le dit révérend Durieux ayant fait part du tout, tant à noble Joseph d'Albert, seigneur de Chamoux, qu'audit révérend André Marie Maistre.
II aurait était convenu de paraître aujourd'hui par devant moi pour procéder audit acte d'état et devis estimatif sous assignation,
Savoir : ledit révérend Durieux et noble Joseph d'Albert, seigneur de Chamoux en personne, et ledit révérend André-Marie Maistre par l'entremise de Me Joseph fils de Me Joseph Gargous, substitut procureur au Sénat, natif de Rumilly, habitant de la ville de Chambéry en qualité de procureur substitué par le Seigneur et Président Maistre par acte du trois du courant, [Gaime] notaire, icelui procureur général dudit seigneur son frère par acte du 14 avril 1785, Glatigny notaire, ledit Me Gargoux étant ici présent m'aurait exhibé sa dite procuration, et ledit noble Joseph fils de feu noble Antoine d'Albert seigneur de Chamoux, Montendry et Montgilbert natif de la ville de Saint-Jean De Maurienne, habitant au présent, ayant dûment comparu,
ils auraient dûment [consenti] qu'il fût procédé à l'acte d'état et devis estimatif, donc s'agit, à forme des conclusions dudit seigneur avocat fiscal général ci-devant énoncés, et auraient respectivement nommé et convenu pour expert pour procéder audit acte d'état et devis estimatif, honorable Ambroise fils émancipé de Pierre Plaisance natif de Montendry, maître maçon et charpentier habitant à Chamoux,
lequel étant ici présent après lui avoir fait lecture de la susdite requête, décret et conclusions, je lui au fait une forte et sérieuse remontrance sur l'importance du serment et sur les peines divines et humaines qu'encourent les parjures, et que par son dol et faute d'expérience, il est tenu à tous les dommages, intérêts des parties ;
Après quoi il a promis sur les saintes écritures entre mes mains touchées, de procéder fidèlement, sans [s…] ni connivence de personne audit acte d'état estimatif, le tout à forme de conclusions.
Après quoi, ayant fait due visite dudit bâtiment en votre présence, et […ttemement] de celle dudit maître Gargous en sa qualité, et dudit seigneur d'Albert, il aurait fait son rapport comme ci-après :
"Je, Ambroise fils émancipé de Pierre Plaisance, natif de Montendry, habitant de cette paroisse, vous dis et rapporte ensuite du serment je viens de prêter entre vos mains que, ayant fait due visite du bâtiment dont s'agit, j'ai observé que :
- le mur de la maison dudit révérend doyen, partie du midi, se trouve être tout dégarni en dehors, ayant nombre de brèches, il convient de le remailler et boucher les brèches, et cela à bon mortier, ce que j'estime à raison de 40 sols la toise, eu égard aux portes il faudra faire par rapport de la levation, ce qui fait sur le pied de 18 toises, 36 livres : ce qui n'est arrivé que par caducité, par les injures du temps ;
- le mur part du couchant est aussi bien dégarni, et a plusieurs brèches ; il convient de même de le remailler, et regarnir les brèches, ce que j'estime de même à raison de 40 sols la toise et sur 9 toises un pied six pouces carrés : 18 livres 7 sols 6 deniers, ce qui est de même arrivé par caducité ;
- le mur servant de grange à côté de la maison, part du couchant a de même besoin d'être remaillé, ce que j'estime à raison de 30 sols la toise ; et fait pour trois toises et demie cinq livres cinq sols, ce qui est de même arrivé par caducité ;
- le mur de ladite grange part du nord se trouve être en très mauvais état, étant fendu en quelques endroits, surplombant dans le milieu dans le coin part du couchant, et étant dégarni en plusieurs endroits ; il faut cependant encore servir moyennant regarnir et remailler dans tout son étendue et fait à neuf cette portion qui est prête à tomber part du couchant, de la contenance d'environ une [toise près de terre] quoique le surplus soit bon; j'estime ladite portion de mur à raison de 13 livres la toise en bon mortier, et fait 13 livres; ce qui est arrivé par caducité. Pour quant au remaillage du surplus du mur rempli à bon mortier, je l'estime environ de 35 sols la toise, et fait pour 15 toises six pieds : 27 livres 11 sols.
- L'appartement rez terre qui était devant une écurie, et qui est derrière la cuisine, a besoin d'être remaillé, le plâtre étant en partie tombé ; mais il peut se passer d'être réparé; j'estime pour remailler tout ledit appartement rez terre à raison de 10 livres ; la porte donnant sur la cour dudit appartement est hors de service et [fusée] sans éparres ni clés ; je la crois périe en partie par défaut de manutention, ne sachant même si c'est la même qui …… par ce que j'ai vu que derrière en ayant fait un poëlle en la porte, et en faut faire une double en sapin, ce que j'estime, compris les éparres, serrures et clés à 7 livres ; il faudra ……per ladite porte, ce que j'estime compris fourniture et main-d'œuvre : 2 livres 10 sols.
- Le dessous dudit appartement se trouve pavé ; les poutres du plancher au-dessus, quoique vieux (sic), sont encore bons ; mais il n'est a plus que huit planches qui, quoique vieilles, ne sont pas hors de service ; je ne porte rien pour le plancher, parce qu'il peut servir en l'état. Il n'y a cadre ni chassis aux fenêtres, qui peuvent rester en l'état.
- Pour quant à l'appartement au-dessus, les murs ne sont point recrépis, et celui touchant la chambre se trouve avoir besoin d'être remaillé, ce que j'estime à cinq livres ; ce qui est arrivé par caducité ; et pour quant au vide qui a été laissé pour une porte, je vous rapporte qu'il n'y en a point, et qu'il n'y en a jamais eu. Le mur dudit appartement part du degré ne va pas jusqu'au couvert, n'étant que d'une toise au dessus du plancher ; le contrecœur de la fenêtre de la galerie se trouve en partie [détruit], il convient de le refaire à bon mortier, ce que j'estime à une livre ; cela étant arrivé par défaut de manutention (en passant du bois et faisant passer par les fenêtres bien d'autres choses, il n'y a la dite fenêtre aucun volet, chassis ni cadre).
- La porte d'entrée de la maison est en bon état avec sa serrure et clé ;
une partie du plancher au devant de la porte d'entrée se trouve être en mauvais état, les planches étant hors de service ;
- à la porte qu'il y a pour aller à l'appartement derrière la cuisine, il y a aucune ;
- la porte d'entrée de la cuisine se trouve être en noyer à panneaux en menuiserie; le montant prêt de la serrure se trouvant être cassé, il convient de le refaire ; ce que j'estime deux livres 10 sols ;
- la porte de la dépenses se trouve être caduque et sans aucune serrure ;
- à la seconde ouverture de la cuisine il n'y a aucune porte.
- Le plancher de la cuisine se trouve être vieux, pourri, et être hors de service par caducité; le plancher de la cuisine se trouve vieux, cependant encore de service (sic); les planchers servant de sous-pieds aux deux chambres en dessus de la cuisine sont pourris et usés par caducité : il convient de les refaire en sapin, ce que j'ai estime à raison de 40 sols la toise, ce qui fait sur le pied de huit toises : 16 livres ; il faut neuf douzaines de planches pour le refaire, ce que j'estime compris les clous à 58 livres 10 sols ;
- pour quant aux planchers au-dessus des chambres, il y a [une poutre] qui se trouve hors de service par caducité et les planches se trouvent être hors de service en partie par caducité, en partie par défaut de gouttière, il faut le refaire à neuf indispensablement ; il faut pour cela neuf douzaines de planches sapin, ce que j'estime le plancher sur le pied de cinq livres la douzaine et la main-d'œuvre sur le pied de 40 sols la toise ; et pour quant [au poutre] qui devra être châtaignier je l'estime à deux livres, ce qui fait 79 livres.
- porte qui donne sur le jardin derrière n'a aucune serrure ; cependant de bon [usage].
Celle qui est au sommet du degré se trouve être en mauvaise état, et sans serrure ; au pied des degrés de la cour il y a aucune porte.
- Et il y a aux appartements de la cuisine et chambre à côté, 5 vitres de cassées et cinq qui manquent, les cadres étant encore de bon usage.
- Pour quant au couvert supérieur part de la montagne il se trouve être passablement en bon état, quoique vieux, sauf que la [frête] qui est en bois chêne se trouve en partie pourrie, en partie par caducité, en partie par gouttière ; elle peut cependant encore servir en y mettant un bras de force en bois châtaignier de 8 pieds de long, appuyé sur le mur.
Il y a encore deux chevrons audit couvert part du couchant qui se trouvent être pourris par des gouttières à la [converse] part du levant dudit couvert. Il y a deux chevrons cassés par défaut de manutention, quoique vieux de même que le colombier, aussi par défaut de manutention. Il y est encore deux chevrons audit couvert au-dessus de la fenêtre qui se trouvent être pourris à l'extrémité, aussi par défaut de manutention ; pour les réparer on pourra seulement y ajouter deux bouts de chevrons de 6 pieds de long attachés aux autres avec des crosses, eux même couverts.
Part du Nord il y a derrière un chevron de vingt pieds de long pourri par défaut de manutention. Il faudra encore une douzaine de lattes pour remplacer celles qui manqueront, et trois toises de lozes par le même motif ; ce que j'estime, compris fourniture du tout, crosses et main-d'œuvre, à la somme de 30 livres.
Pour quant à l'autre couvert inférieur, il est encore en bon état, sauf qu'il convient de mettre un chevron le long du mur pour soutenir les lattes, eu égard qu'il n'y en a point ; et devra être deux 12 pieds de long, ce que j'estime deux livres en fournitures, quelques jeux de lattes et lozes s'il était nécessaire.
De plus audit couvert il y a un chevron, part du couchant qui se trouve être pourri dans son extrémité par défaut de manutention : il faudra [l'appendre] avec un morceau de six pieds de long attache avec une crosse al L'autre, ce que j'estime à une livre.
Le couvert des latrines se trouve être hors de service, sauf que des bois peuvent servir ; il faut le recouvrir et fournir une toise de lozes ; ce que j'estime, compris fournitures et main-d'œuvre, à une livre et 15 sols ; ce qui arrive par caducité.
Il y a un petit avant-toit au-dessus de la galerie du galetas qui n'a jamais été fait en règle, et qu'il est cependant nécessaire de réparer : il faut pour cela mettre en soutien dans le mur plus solide que celui qui existe ; il faudra y ajouter un bout de parafeuilles, regarnir en maçonnerie ; et ce sera nécessaire y ajouter une demi toise de lozes, ce que j'estime à deux livres ; ne pouvant comprendre si c'est par défaut de manutention.
Le bout du couvert de la tour se trouve être encore en état de servir sauf que les parefeuilles sont extrêmement pourries pour avoir négligé de regotoyer le couvert ; et convient essentiellement de le réparer : il faut pour cela deux douzaines de parefeuilles, 300 ardoises, 300 clous ; il faut de plus appendre un morceau de [colonnier] qui se trouve pourri, part du Nord ; ce que j'estime, compris fourniture et main-d'œuvre à 46 livres.
- Le plancher au dessus de la tour se trouve en mauvaise état, les planches pourries ; il y a de plus un poutre (sic) de pourri, le tout par des gouttières ; il faut pour cela huit planches neuves de 8 pieds de long, en se servant des vieilles ; le poutre devra être de châtaignier ; c'est que j'estime, compris fournitures et main-d'œuvre à 10 livres.
Il n'y a aucune porte à l'ouverture dudit appartement, n'y ayant derrière à la fenêtre dudit appartement aucun barreau, quoique dans l'ancien temps il y ait eu, n'y ayant de même aucun cadre ni chassis ;
il y a au galetas l'ouverture des trois fenêtres sans garniture, sans esparres [devant] les murs d'appui, [soit] contrecœur étant tombé ; ce dernier article par défaut de manutention; elles peuvent se passer de cadres et chassis, mais il convient de réparer les murs d'appui.
- Le mur en dessous de la porte qui va au galetas se trouve de même en partie tombé par défaut de manutention ; il convient de même de le réparer, le tout à bon mortier, ce que j'estime quatre livres 10 sols, eu égard qu'au dessus de la maçonnerie du souspied de la porte, il faudra y mettre une planche pour empêcher que le mur par les passages ne retombe.
La cheminée de la cuisine se trouve découverte, ce qui a été occasionné par le mauvais temps : il faut refaire les colombelles à bon mortier, la recouvrir ; ce que j'estime, compris la fourniture de la loze et la main-d'œuvre, eu égard à l'élévation, à 7 livres.
Les murs du galetas sont en mauvais état, n'étant point crépis, pas même la cheminée ; lesdits murs sont fendus et décrépis en plusieurs endroits, et tout en brèche par caducité.
Il y a 8 degrés à la cave qui sont en partie cassés, les murs en dépendant à gauche se trouvant à avoir besoin d'être remaillés.
Pour quant aux murs de clôture, part du chemin, il y en a deux toises près de la porte prêtes à tomber, qu'il convient essentiellement de refaire ; le surplus se trouve en partie à mur [cru]. Cependant, moyennant refaire le dos d'âne, il peut encore servir ; ce que j'estime, compris fournitures et main-d'œuvre à 30 livres ; ce qui est arrivé par défaut de caducité.
La porte d'entrée de la cour est presque hors de service, sans serrure mais seulement avec un verrou ; le couvert en-dessus se trouve en lozes badières couvrant par au-delà de l'épaisseur des murs.
Le couvert au fond de la cour proche de l'ancienne église servant d'avant-toit se trouve avoir besoin de réparations. Il faudra pour cela une toise et demie de lozes, une demi-douzaine de lattes : ce que j'estime, compris fourniture et main-d'œuvre, à 15 livres.
Le mur contre lequel il appuye se trouve avoir des brèches qu'il convient de réparer à bon mortier ; ce que j'estime, compris fournitures et main-d'œuvre à deux livres.
Pour quant à l'ancienne collégiale, je vous rappelle qu'elle est entièrement détruite, n'y étant plus que les murs, et encore en partie en mauvais état, n'y subsistant plus qu'une petite partie du couvert, et cela presque tout par défaut de manutention.
Pour quant aux réparations déjà faites par ledit révérend Durieux,
- j'ai observé que le mur du bâtiment qui se continue le long du jardin, se trouvant en partie tombé, ledit Rd Durieux l'a fait refaire dans son extrémité à bon mortier ; il a fait remailler une partie des environs dudit mur de même qu'une partie du mur près de la cave, ce qui était indispensable, d'autant que ce mur soutient un couvert qui, faute de cela, serait tombé.
- Il a fait refaire le plancher servant de souspied à la petite chambre à côté de la cuisine en bois de châtaignier de même que deux planchers à la cuisine au devant de la porte de ladite chambre ; de plus deux planches et demie aussi de chataignier au devant de la porte d'entrée ; a fait réparer un des degrés qui va au chambre (sic) en maçonnerie, en y mettant une planche [au départ] ; de plus il a été obligé de faire faire à la porte de la petite chambre à côté de la cuisine une porte sapin en menuiserie à panneaux, ce qui était précédemment étant hors de service pour caducité.
De plus, a fait faire deux volets en sapin, dont un à la cuisine et l'autre à ladite chambre, étant d'autant plus nécessaire qu'il n'y en avait point ; de plus a fait réparer la teppe qui de chaque côté de la porte était tombé ; de plus a fait refaire les planchers en dessus de la galerie, eu égard que celui qui existait était pourri par caducité, et hors de service, ainsi que je l'ai vu ; de plus a fait faire un volet pour la fenêtre de l'appartement au-dessus du grand [écurie].
Ce qui coûte et doit coûter, le tout tant en fournitures que main-d'œuvre, 71 livres suivant le calcul que j'en ai fait de chaque article.
Pour quant aux détériorations arrivées par défaut de manutention, ainsi que je vous l'ai rapporté, je vous déclare qu'elles ne peuvent peut-être arrivées entièrement pendant le laps de 3 ans environ, que le temps du précédent doyen, étant icelles plus que entièrement, antérieurement au temps.
Et autres n'y avons dire."
Lecture faite de son rapport, il répond :
"J'y persiste et ne veux rien y ajouter ni changer ni diminuer."
Et pour être illetéré faisant une marque ci après.
De tout quoi, tant ledit révérend Durieux que ledit seigneur d'Albert et ledit Me Gargouz en sa qualité, m'ont requis acte, qu'en vertu de ma dite commission accordé ; et le tout fait et prononcé en présence du sieur Claude François Déglise natif et habitant de cette paroisse, et de Laurent Perret natif du Pont-de-Beauvoisin part de Savoie et habitant aussi de cette paroisse, témoins requis qui signeront ci près.
Le tabellion est de deux livres ; les parties et témoins ont signé sur ma minute qui contient douze pages.
Simon Mollot.
Suivent F° 756 (p.274) la procuration de l'ex doyen Maistre (curiculum vitae intéressant),
et F° 757 (p.275) la requête du doyen Durieux
Voir aussi du 8 septembre même année, une curieuse Quittance pour la "réparation d'une chapelle" qui devient dans le cours du texte "construction de la chapelle, soit église collégiale"
mars 2020 - Recherche et transcription A.Dh
Source : AD073 REgistres du Tabellion d'Aiguebelle (en ligne) 2C 2186 F°754 et suivants (p. 272 / 435 et suivantes)
Voici l'inventaire de la cure en 1787 : on peut s'étonner de l'état concernant le mobilier!
Plus intéressante, la liste des terres, et l'origine de propriété.
1- une mauvaise arche de noyer pour retirer le blé, et un combet
2- une mauvaise étagère presque usée
3- un bois de lit noyer presque tout usé
1- environ seize fossorés de vigne situées au lieudit Collevron rière la parroisse de Châteauneuf
2- deux fossorés de vigne situées au lieudit au Nant rière la parroisse du Bettonnet
3- environ quatre seitorés de pré rière la parroisse de Chamoux dans la grande prairie
4- environ deux seitorés de terre lieudit « au clousd ( ?) » autrefois pré
5- environ une demi seitoré de terre autrefois pré au lieudit [aigaduix bleves ?]
6- deux seitoré de pré-marais situé rière la paroisse de Chamoux, au lieudit « dans les grandes prairies »
7- une autre demi seitoré de pré-marais au lieudit « dans le grand mas » des prés marais
8- trois seitorés de pré environ situés rière la paroisse de Bourgneuf au lieudit « vers les dydolets ». Trois messes doivent appartenir à une chapelle de st Roch. Les curés le possèdent.
9- environ un journal de terre autrefois pré situé rière Chamoux au lieudit « au-dessous du Clousd? », bien de légat fait par feu Jacques Fantin de Chamoux. Deux messes.
10- un demi-journal environ de bien situé rière la parroisse de Châteauneuf, situé au lieudit « vers Colevron », autrefois vigne.
11- un verger contigu à la cure d’une forte sétive et un jardin à côté avec une treille. Un autre petit jardin soit espèce de cour devant la cure avec ses treilles
12- la perception générale de la dime en bled (blé) rière la paroisse consistant en froment, seigle, et orge.
. . . . la dime du bled maïs sera contestée.
13- la perception de la dime [envi…] qui se monte environ trois ou quatre charges annuellement ou ne paye pas exactement.
14- trois journaux de terre situés près de la cure de Châteauneuf légué à la cure de Chamoux par feu Madame de Monacho* sous la charge de célébrer vingt-cinq messes annuellement.
15- environ deux sétives pré situé au lieudit « le pré du beuf » vers le Gelon sous la charge d’une messe.
16- environ une sétive de pré situé au-dessus des terres de Bourgneuf vers le sentier tendant à Bourgneuf.
17- environ un demi-journal de bien châtaignerai situé au lieudit « au plant …» on ignore le service qu’on doit faire pour le fondateur, la cure étant dépourvue de titre pour ce regard.
18- les Rds curés de Chamoux reçoivent aussi annuellement la rétribution de cinq livres seize sols sous l’obligation de donner la bénédiction du St Sacrement les premiers Dimanches de chaque mois et les principales fêtes de la Ste Vierge, fondation faite par Mme Charlotte, épouse de Nble Basin du Cheney.
Finis.
04-2016 Recherche et transcription A.Dh
Notes
* on trouve plus couramment dans les textes : de Monacoz
Sources
ADS - G Maurienne 127
Remarque : l'orthographe a été "respectée"
L’an 1787 et le 15 du mois août avant midi à Chamoux par devant moi notaire royal et secrétaire de la susdite paroisse, a comparu honorable Joseph François, fils de feu Barthélémy Tronchet, natif de Morillon en Faucigny, habitant de cette paroisse, lequel, de gré pour lui et les siens a déclaré ainsi qu’il déclare par le présent, qu'ayant misé les réparations de la cure de Chamoux pour et au nom du sieur Joseph Guillot qui l’en avait chargé, et la mise lui ayant été expédiée ainsi que par verbal reçu par moi notaire le 12 juillet dernier, laquelle a été approuvée par ledit Seigneur Intendant le 10 du courant, il consent, en conséquence, que ledit sieur Guillot passe lui-même sa soumission.
A comparu en conséquence le sieur Joseph fils émancipé du sieur Pierre Guillot natif de Saint-Pierre d’ Albigny, habitant de cette paroisse, lequel, de gré pour lui et les siens, s’est soumis ainsi qu’il se soumet par le présent aux Syndic et Conseil de cette paroisse, aux personnes de Guillaume Pavillet, Syndic, fils de feu Philibert, natif de Villardléger, de Pierre fils de feu François Merat, Jacques fils de feu François Perrier, Antoine fils de feu Bernard Ramel, et Pierre fils de feu Jean-Louis Jandet conseillers, ce dernier natif de Montendry, tous les autres natifs de cette paroisse où ils habitent tous cinq,
- présents et acceptant au nom de cette communauté de faire exactement toutes les réparations nécessaires à la maison et grange de la cure de cette paroisse, à forme du devis qui en a été pris par moi, notaire, le 14 février, année dernière, dont lui a été fait lecture,
- auquel il promet se conformer entièrement, tant pour les fournitures que main-d’œuvre, que pour toutes les autres conditions y relatées, se soumettant en conséquence de rendre le tout fait et parfait, tant en fourniture que main-d’œuvre dans une année à dite d’expert ;
- et c’est pour le prix et somme de 788 livres 10 sols, sur lequel pied la mise lui a été expédiée par le susdit verbal ; laquelle somme ledit conseil promet lui faire payer : le tiers au commencement de l’ouvrage, le tiers à milieu ouvrage ; le surplus à la réception d’œuvre ;
- et venant ledit sieur Guillot à ne pas le faire dans ledit terme, il sera permis au Conseil de le faire faire à sa folle enchère ; de même que s’il venait à se servir des matériaux qui ne fussent pas de bonne qualité ;
- et pour plus grande [obéissance] de ses engagements, à sa prière et requête, a comparu honorable Jean fils de feu Claude Revy, Natif de Montendry, habitant de cette paroisse, lequel de gré pour lui et les siens, après avoir renoncé à tous bénéfices de division, d’ordre et de discussion, l’un des deux seul principal, et pour le tout, l’effet de laquelle renonciation je lui ai expliqué, s’est rendu et se rend pour le présent pleine caution dudit sieur Guillot, principal entrepreneur et observateur de tous les engagements par le lui ci devant [constitué], le tout aux peine de tous dépens, dommages, intérêts, sur l’obligation et constitution de tous leurs biens présents et avenir ;
- et le tout fait et prononcé en présence de Jean-Baptiste Jandet dit le Roux, natif et habitant de Montendry, et d’Ambroise Plaisance natif de Montendry, habitant de cette paroisse, témoins requis, qui m’ont déclaré être illétérés ainsi que Tronchet, Revy, Merat, Ramel.
Le Tabellion est de 2 livres 5 sols.
Joseph Guillot, Jacques Perrier, Guillaume Pavillet, Jacques Perrier (sic), Pierre Jandet ont signé sur ma minute ; et les autres y ont fait leur marque ; qui contient deux pages et tiers.
La présente expédition écrite à ma réquisition par le sieur Claude Gonnet, [ ?]
Simon Mollot notaire
06-2019 - Recherche Clara B., transcription A. Dh.
Source :
ADS en ligne - Tabellion d'Aiguebelle 1787 cote 2C2186 folio 721 (p.239/435)
La Collégiale Ste-Anne, fondée en 1515, tombait en ruine depuis des années.
Le constat du 4 septembre 1787 ne laisse guère d'espoir. Cependant, elle a bénéficié de quelques travaux payés le 8 septembre… 1787 : s'agit-il vraiment du même bâtiment ?
Quittance des réparations d'une chapelle en faveur d'Ambroise Plaisance de Chamoux passée par révérend Jean-Baptiste Durieux, Doyen de Chamoux, et noble Simon Antoine d'Albert Lieutenant Capitaine en Maurienne contenant quittance pour le dit révérend Durieux de 200. O. O. passée par ledit Plaisance
L'an 1787 et le huit du mois de septembre après midi à Chamoux dans la maison du révérend Doyen de ladite paroisse, par devant moi notaire royal soussigné, ont comparu Révérend Jean-Baptiste fils de feu Jean-Baptiste Durieux natif de Lanslebourg en Maurienne, docteur en théologie, doyen de la collégiale de Sainte Anne de Chamoux, prieur et seigneur de la Corbière, et habitant de cette paroisse,
Et noble Simon-Antoine fils de feu (sic : Joseph est vivant!) noble Joseph d'Albert, Seigneur de Chamoux, Montendry et Montgilbert, Lieutenant capitaine dans le régiment de Maurienne, natif et habitant de cette paroisse, agissant au présent en qualité de procureur du seigneur son père par acte du 12 mai 1786 reçu par moi notaire,
Lesquels de [gré] ayant ouï lecture du contrat du prixfait par eux donné audit Plaisance pour la construction de la chapelle, soit église collégiale dudit révérend doyen par acte du 19 octobre dernier reçu par moi notaire pour la somme de 200 argent effectif, et la vente de champ évaluée 450 livres,
- et ayant fait et fait faire la visite de ladite église et leur ayant [résulté] que toutes les fournitures convenues ont été faites, et que tout ledit prixfait a été fait ainsi qu'est porté par ledit contrat ;
- en conséquence, de gré pour eux et les leurs, ont quitté, et quittent le dit Ambroise Plaisance de ne plus le rechercher ni inquiéter pour ce regard, ni permettre l'être par qui que ce soit, et ledit Ambroise Plaisance quitte et libère de même ledit révérend Jean-Baptiste Durieux de la somme de 200 livres à lui promise par ledit contrat du prixfait pour l'avoir reçu ci-devant [en écus neuf sols] et pièces de deux deniers ainsi qu'il le déclare, renonçant au besoin au bénéfice de la [chose] …… et à toute preuve contraire, l'effet de laquelle renonciation je lui ai expliqué, avec promesse qu'il fait de n'en plus rien demander ni permettre être faite par qui que ce soit ; le tout ainsi convenu aux peines respectives de tous dépens, dommages, intérêts, sous l'obligation et constitution de tous leurs biens présents et à venir,
- et le tout fait et prononcé en présence de Martin Vendenge, natif et habitant de cette paroisse, et de François Nayroud fils de feu jean-François, natif de Montendry, habitant de cette paroisse, témoins requis, le tabellion de la réception d'œuvre est de une livre 10 sols, celui de la quittance est de une livre 15 sols.
Ambroise Plaisance a fait sa marque sur ma minute, et les autres y ont signé - qui contient compris [l'institution] deux pages. La présente expédition écrite à ma réquisition par le Sieur Claude [Gonnet]. Ainsi est.
Simon Mollot notaire
mars 2020 - Recherche et transcription A.Dh.
Source : AD073 Registres du Tabellion d'Aiguebelle (en ligne) juin 1787 - novembre 1787 (cote 2C 2186) F° 769 (p. 287/ 435)
1791. La famille Deglapigny a toujours le pouvoir de nommer les recteurs de la chapelle ND des Gâces, mais elle partage ce "patronat" avec Joseph Guillot.
Ici, le bénéfice de la chapelle est donné à un clerc tonsuré de Chambéry (où vivaient habituellement les familles aisées de Chamoux et Villardizier - souvent des magistrats) : on peut douter de la fréquence des cérémonies religieuses à venir dans cette chapelle. Disons qu'au moins... les revenus attachés à ND des Grâces n'étaient pas perdus…
Auparavant, la chapelle était desservie par Rd Durieux, longtemps curé de Chamoux, puis prieur de la Collégiale durant quelques mois, avant son décès survenu en février 91.
Le curé J.A. Rambaud qui lui a succédé est présent.
Mise en possession de la chapelle ND des Graces de Chamoux
en faveur de révérend sieur Jean Baptiste [Mouer]
faite par Révérend Jean-Antoine Rambaud.
L'an 1791 et le 18 avril à Chamoux, au devant de la chapelle sous le vocable de Notre-Dame de Grâces, soit de Pitié, à midi, a comparu devant moi notaire royal soussigné, et en présence des témoins en fin donnés :
- Jean-Baptiste fils de Me Joseph [Mouer], clerc tonsuré, natif et habitant de la ville de Chambéry, qui m'a exhibé les lettres de nomination faites en sa faveur par spectable Jean-François Deglapigny, et sieur Joseph Guillot, patrons de ladite chapelle, par lesquelles ce dernier [l'ont] élu Recteur d'icelle au lieu et place, et par le décès de révérence Durieux qui en était Recteur ;
- il m'a de plus exhibé les lettres d'institution en icelle qu'il a obtenues de Sa Grandeur Monseigneur Charles Joseph Compans de Brichanteau, Évêque de Maurienne et prince d'Aiguebelle, le 27 février février proche passé ;
- et m'a en conséquence ledit comparant, requis de le mettre en possession d'icelle par le ministère de Révérend sieur Jean-Antoine fils de feu sieur Philippe Rambaud natif de Saint-Jean-de-Maurienne, prêtre et curé du présent lieu, qui a aussi comparu,
- et adhérant auxdites réquisitions, après avoir fait lecture de tout, nous sommes entrés dans ladite chapelle de laquelle ledit Révérend sieur Rambaud a mis ledit [Mouer] en possession et […] bénéfice en dépendance, ayant préalablement fait une génuflexion au devant de ladite chapelle, et invoqué le Saint Esprit ; et c'est en lui faisant embrasser l'autel d'icelle […fermer] la porte de ladite chapelle,
- de tout quoi il a requis acte, que je lui ai accordé pour lui servir et […] ainsi que de justice.
Fait et prononcé audit lieu, en présence de spectable […] Savey Avocat au Sénat, natif et habitant de la ville de Chambéry ; du sieur Claude le cadet Salomon natif de la ville d'Aiguebelle, habitant de cette paroisse. Témoins requis.
Le tabellion est de trois livres.
Tous ont signés sur ma minute, la présente contient une page et cinq sixièmes. J'ai expédié pour le tabellion d'Aiguebelle la présente écrite à ma prière par le sieur Joseph François [Gallice}
Simon Mollot notaire
nov 2019 - Recherche et transcription A. Dh.
Sources :
AD073 2C 2193 Tabellion Aiguebelle 1791 F°413
Mise en possession de chapelle de Villardizier
sous le vocable de St Jacques, St Philippe et St Jean
en faveur de noble Révérend Charles-Joseph Degalis
par Révérend Jean-Antoine Rambaud
L'an 1791, le 25 du mois de février après midi à Chamoux,
où aurait comparu devant moi notaire royal soussigné, Noble et Révérend Charles Joseph fils de feu noble Jean-François Degalis natif et habitant de cette paroisse,
lequel m'aurait représenté que demoiselle Marguerite Xavier Degalis épouse du sieur Pierre-Louis Falquet l'ayant nommé recteur de la chapelle de Villardizier située dans cette paroisse sous le vocable de St Jean, St Jacques et St Philippe,
eu égard que Rd Jean-Baptiste Durieux qui en était recteur, est décédé le second du courant,
et c'est pour icelle feu la nominatrice de ladite chapelle,
et c'est avec les honneurs, profits, et revenus attachés à icelle ainsi qu'en conste * de la nomination faite par écrit privé du 20 février dernier,
il aurait été institué en ladite chapelle par patentes de sa Grandeur Monseigneur l'illustrissime et révérendissime Charles-Joseph Compans de Brichanteau, évêque de Maurienne et Prince d'Aiguebelle, signés par le Rd Roger vicaire général, et contresignés par Maître Cailler greffier, le 23 février dernier, dûment scellées et par icelle,
ledit Révérend curé de cette paroisse ayant été commis pour le mettre en possession de ladite chapelle, et le premier notaire royal requis pour lui en accorder acte, le tout ainsi qu'est plus amplement expliqué par icelle, il m'aurait requis de me transporter jusqu'à Villardizier où ladite chapelle est située, où étant,
ayant de même comparu Rd Jean Antoine Ramabud fils de feu sieur Philippe Rambaud, natif de la ville de Saint-Jean-de-Maurienne, curé de cette paroisse où il habite,
auquel, ayant en présence des témoins ci-après nommés exhibé lesdites patentes d'institution au devant de ladite chapelle, il aurait requis ledit révérend curé de vouloir le mettre en possession d'icelle,
à quoi adhérant, après avoir ouvert ladite chapelle et fait sonner la cloche d'icelle, j'aurais fait lecture auxdits révérends comparants, aux témoins ci-après et aux assistants qui se sont présentés des susdites patentes.
Après quoi, tant ledit noble Charles Joseph Degalis que ledit Rd curé s'étant à genoux au bas de l'autel, ils auraient récité le Veni creator ; ensuite de quoi ledit révérend curé en vertu de sa susdite commission aurait fait baiser trois fois l'autel audit noble et révérend Degalis, lui aurait ensuite fait toucher les ornements de ladite chapelle et fait ouvrir et fermer la porte d'icelle ; après quoi étant sorti, aurait pris une poignée de terre sur le terrain dépendant du dudit Rectorat, qu'il aurait de même mise entre les mains dudit noble et révérend Degalis, le tout en signe de vraie, réelle et actuelle possession, tant de ladite chapelle que des biens et les droits en dépendant.
De tout quoi il m'a requis acte, et eu égard q’ili ne s'est présenté personne pour y former opposition, je lui ai accordé ledit acte, les an et jour susdits, en présence de noble Antoine Degalis natif de cette paroisse, habitant de la ville de Chambéry, et de sieur Nicolas Durieux natif et habitant de Lanslebourg en Maurienne, témoins requis qui signeraient ci-après, ainsi que les comparants.
Les comparants et les témoins ont signé sur ma minute, icelle contenant deux page et trois quarts, la présent expédition écrite pour l'Office du Tabellion d'Aiguebelle par Jean-Michel Mollot mon fils. Ainsi est.
Simon Mollot
Recherche et trancription A.Dh.
notes
*conste : constate
source
ADS en ligne : Registres du Tabellion d'Aiguebelle 2C 2193 - F°244 - page 304/545
Il ne fut pas sans conséquences, le décès de Jean-Baptiste Durieux, vieux curé de Chamoux qui finit ses jours Doyen de la Collégiale Ste Anne (dans la cour du château), et du Prieuré associé de la Corbière (à St-Pierre de Belleville), tous deux en triste état : il cumulait alors diverses charges, mais n'avait probablement plus les forces d'assurer la sauvegarde des sanctuaires dont il était responsable.
La tâche fut donc rude pour ses successeurs... et ses héritiers.
D'autant que la Collégiale, le Prieuré de la Corbière, la chapelle de Villardizier, tout était en ruine... et tout allait bientôt disparaître, avec l'abandon de la période révolutionnaire.
Aux seigneurs tenant la chambre des vacations, supplie humblement Rd Étienne Borson, Docteur en théologie de l'université de Turin, habitant à St-Pierre d'Albigny,
Disant qu'ayant été nommé aux doyennés de Chamoux et prieuré de la Corbière par le décès de Rd Jean-Baptiste Durieux dernier pourvu, il aurait obtenu les lettres d'institution en tel cas requises par Monseigneur l'illustrissime et Rdissime évêque de Maurienne et en aurait été mis en possession par acte du 4 mai dernier, reçu et signé par Me Simon Mollot notaire,
D'après cela et pour que rien ne lui soit imputé, il est de son devoir de faire procéder à l'acte d'état des bâtiments en dépendant, à quelle fin il vient recourir à ce qu'il vous plaise nos seigneurs eu égard au susdit de mise en possession ci-joint, commettre ledit Me Simon Mollot notaire et châtelain de Chamoux pour procéder à l'acte d'état et devis estimatif des réparations à faire aux ornements, vases sacrés, et aux bâtiments dépendants du doyenné de Chamoux et prieuré de la Corbière par le moyen des experts maçons, charpentiers et autres qu'il conviendra, qui seront nommés et convenus tant par le suppliant que par les héritiers dudit Rd Jean-Baptiste Durieux .
À défaut de ce, seront pris d'office, et lesquels feront la distinction des réparations à faire par défaut de manutention, d'avec celle provenue par caducité ;
À ce appelés Rd Esprit Durieux recteur de Saint-Michel et Nicolas Durieux habitant de Lanslebourg en Maurienne, héritiers dudit Rd Jean-Baptiste Durieux, au jour, lieu et heure qui seront fixés au proteste de tous dépens, et plaise pouvoir
signé Étienne Borson, et Magnin procureur.
Soit montré à l'Avocat fiscal général : Chambéry bienvenue au Sénat tenant la chambre des vacations, le 29 octobre 1791.
Signé par le seigneur sénateur Desavoyroux et par le seigneur sénateur [salteur?] de l'avis du Sénat.
Vu la requête et les pièces ci-jointes, n'empêchons être commis le châtelain de Chamoux ou tel autre qu'il plaira au Sénat pour être par-devant lui procédé à l'acte d'état et devis estimatif des réparations à faire aux ornements, vases sacrés et aux bâtiments dépendant du doyenné de Chamoux et prieuré de la Corbière connaître et c'est par le moyen des experts de chaque genre qui seront par lui pris et choisis d'office à défaut d'être convenus, lesquels distingueront celles desdites réparations qui sont nécessaires par défaut de manutention d'avec celles arrivées par caducité, à ce appelés les héritiers dudit Rd Jean-Baptiste Durieux précédent titulaire pour y assister si bon leur semble.
Chambéry le 29 octobre 1791.
Signé Armand
Pour extrait Simon Mollot notaire
Le Sénat, oui le rapport, et oui les conclusions de l'Avocat fiscal général commet M° Mollot Châtelain de Chamoux pour être par devant lui procédé à l'acte d'état et devis estimatif dont il s'agit, à ce appelés le Rd Esprit Durieux et Nicolas Durieux, pour y assister et voir prêter le serment aux experts si bon leur semble, le tout suivant les conclusions l'Avocat fiscal général.
Fait à Chambéry au Sénat, la chambre des vacations tenant le 29 octobre 1791.
Signé Desavoyroux et [salteur?] de l'avis du Sénat.
Le Sénat de Savoie en évolution de son ordonnance sénatoriale de ce jour d'huy mise sur requête présentée par Rd Étienne Borson, docteur en théologie de l'université de Turin, habitant à St-Pierre d'Albigny, Ensuite les conclusions de l'Avocat fiscal général, a commis et commet M° Mollot châtelain de Chamoux pour être procédé par devant lui à l'acte d'état et devis estimatif dont il s'agit, à ce appelés le Rd Esprit et Nicolas Durieux pour y assister et voir prêter le serment aux experts si bon leur semble bien vu le tour suivant les fins et conclusions de l'Avocat fiscal général,
Mande et commande à cet effet, fins, ledit Sénat au premier huissier ou sergent royal requis de faire tous exploits requis et nécessaires.
Donné à Chambéry la chambre des vacations tenant, Le 29 octobre 1791.
Signé Blanchet
Simon Mollot notaire
L'an et requête ci-devant et le 16 de novembre, en exécution de la requête et décret mis sur icelle, je, sergent royal soussigné certifie de m'être exprès transporté de Saint-Michel mon habitation jusqu'au bourg de Lanslebourg, où étant, je me suis adressé aux domicile et personne de Nicolas Durieux de Lanslebourg, lequel j'ai assigné de comparaître par devant qui est mandé par lesdits décrets, le second décembre prochain, matin, ainsi et en conformité de la requête et décrets, desquels est de mon présent exploit, j'ai remis copie à sa femme, laquelle j'ai chargée de la remettre son mari, ne l'ayant pu trouver en personne après mes diligences faites Jean-Pierre Ratel et Dominique Favre témoins requis de plus acté
signé au bas dudit exploit
habui copiam hodie die quartadecima 8bris anni millesime septcendecimi nonanagesimi primi spiritus Durieux
et Grange, Sergent
Simon Mollot notaire*
Recherche et transcription A.Dh.
notes
*j'ai eu l'occasion ce jour quartorzième d’octobre (la suite très douteuse = 1791) Esprit Durieux
source
ADS en ligne Tabellion 2C 2195 F° 51 (p.103/412)
On peut voir sur la façade de l'église de Chamoux 3 niches : deux sont occupées par des statues de stuc de grande taille, St-Martin au centre, et probablement François de Sales à droite (on ne sait pas qui était représenté à gauche, seul reste le manteau!).
Elles pourraient être dues au maître-maçon et stuqueur de l'église, Jacques Chiesaz : on voit dans sa vallée natale d'autres statues d'un style proche... quoique plus habile.
Ici, les proportions de l'évêque de Genève surprennent : quel crâne!...
L'artisan voulut-il compenser la déformation optique d'un objet vu "par en dessous" ? Les Grecs pratiquaient déjà ce genre de correction. Et le sol de la place n'a pas toujours été au niveau actuel.
Mais voici le témoignage d'un prêtre de Touraine, fuyant la Révolution française en 1792, qui crut trouver asile en Savoie (mauvais choix, puisque "les Français campés près le Fort Barraux se disposaient à faire de la Savoie l'objet de leur" conquêtes")!
Cependant, en septembre, il eut l'occasion d'approcher le corps du saint de très près.
"Je baisai avec les sentiments de la joie la plus vive le crâne du saint prélât. Il est extrêmement gros, et ce n'est pas sans raison que les peintres représentent saint François de Sales avec une tête extrêmement grosse."
Recherche et transcription A.Dh.
Source :
La Savoie d'après les anciens voyageurs : Ammien Marcellin, Eustache Deschamps, le mystère de Saint Bernard de Menthon, Rabelais, Montaigne, les ambassadeurs vénitiens, Thomas Coryate, le cavalier Marin, le "diario" de Rucellai, la glorieuse rentrée des vaudois, Montesquieu, Windham et Pococke, La Rochefoucauld, Young, Stendhal, etc, etc / par Max Bruchet (1868-1929). ( Impr. de Hérisson frères, Annecy, 1908)
en ligne sur Gallica.fr
1792 : le curé Rambaud de Chamoux transmet à son frère la "possession" religieuse de 2 chapelles anciennes, qui n'ont plus d'existence matérielle... mais il reste des droits - et quelques devoirs.
Mise en possession des chapelles de St Sébastien et Saint Antoine
en faveur de Révérend Sieur Jean-Baptiste Rambaud
par révérend Jean Antoine Rambaud curé de Chamoux son procureur
faite par révérend Jean Claude Cot curé de Villard-Léger commis
L'an 1792 et le 28 du mois d'août avant midi à Chamoux par devant moi notaire royal soussigné
a comparu révérend Jean Antoine fils de feu sieur Philippe Rambaud natif de Saint-Jean-de-Maurienne, curé de cette paroisse où il habite,
lequel m'aurait représenté qu'ayant lui-même mis sa démission pure et simple des chapelles de Saint-Sébastien et Saint-Antoine fondées sous l'église paroissiale de Chamoux
et révérend Jean-Baptiste Rambaud son frère, clerc tonsuré, ayant été nommé et institué en icelle par deux patentes de sa grandeur Monseigneur Charles-Joseph Compans de Brichanteau illustrissime et révérendissime évêque de Maurienne et Prince d'Aiguebelle, du vingt du courant, signées par sa dite Grandeur, scellées de son sceau et contresignées par messire Caillier greffier,
ledit révérend Jean Baptiste Rambaud désirant se mettre en possession desdites chapelles, lui aurait passé à cet effet, par acte du 24 du courant, reçu par moi notaire ;
et en cette qualité il aurait prié révérend Jean-Claude, fils de feu Sieur Claude Cot natif du bourg de Modane, curé de la paroisse de Villard-Léger où il habite, de le mettre en ladite possession et moi notaire, pour lui en accorder acte, le tout en vertu de la commission accordée par sa dite Grandeur en vertu desdites lettres patentes,
à quoi adhérant, et nous étant tous transportés dans l'église paroissiale de Chamoux dans laquelle lesdites deux Chapelles ont été fondées en l'assistance des témoins ci-après ; l'on aurait préalablement fait sonner la cloche pour assembler le peuple ;
ensuite le dit révérend Jean-Claude Cot après avoir fait lecture des susdites deux patentes, Et de l'acte de procuration sus énoncé, eu égard que lesdites deux chapelles n'existent plus dans ladite église, ledit révérend Jean Antoine Rambaud en sa susdite qualité, ainsi que ledit révérend Jean-Claude Cot se seraient mis à genoux au devant du grand autel où, après avoir dit le Veni Creator, ledit révérend Jean-Claude Cot aurait mis en possession le dit révérend Jean Baptiste Rambaud en la personne de révérend Jean-Antoine Rambaud son procureur desdites deux chapelles de Saint-Sébastien et Saint-Antoine, et c'est après lui avoir fait baiser l'autel, toucher les ornements et vases sacrés, remis les clefs de la porte de la sacristie et lui avoir fait baiser l'autel de la chapelle de Saint-Nicolas auquel on lui a dit que la chapelle de Saint-Antoine était anciennement, de même que les [murs] au-dessous du clocher, où l'on a dit qu'anciennement était la chapelle de Saint-Sébastien, et avoir de plus remis entre ses mains une poignée de terre desdits endroits, et ensuite ayant chanté le Te Deum, le tout en signe de vraie, réelle et actuelle possession, tant desdites deux chapelles que des biens, et droits en dépendant,
De tout quoi le révérend Jean-Antoine Rambaud m'a requis acte qu'en vertu de ma dite commission je leur ai accordé, eu égard qu'il ne s'est présenté personne pour former opposition,
et le tout fait et prononcé en présence de Pierre Barraz et de Joseph Desplantes, tous deux natifs et habitants de cette paroisse, témoins requis.
Simon Mollot
Recherche et transcription A.Dh.
Source
ADS en ligne - Tabellion Aiguebelle - 2C 2196 - page 413/486
Extrait du devis des réparations
du couvert de l’église de Chamoux
p. le sieur Morganti
Devis
Nous, Simon Mollot, Maire de la Commune de Chamoux, considérant que le furieux ouragan qu’il a fait dans la nuit du samedi au dimanche dernier dans cette vallée, qui a endommagé tant de couverts, et enlevé presqu’un pan entier du couvert de l’église de cette commune et a jeté les pierres, les chevrons et les ardoises bien loin, la majeure partie ayant tombé sur les treilles et dans la cour du sieur Deglapigny*, dont elle a brisé des ceps et perches de la dite treille, de sorte qu’ne bonne partie de ladite église, se trouvant entièrement découverte, il est très urgent de le réparer le plus tôt possible, parce que la pluie et la neige même si tout n’est fait promptement, endommageront la voute et pourraient la faire tomber, et endommageront les sculptures et corniches existants dessous ladite voute, ce qui nous aurait déterminé à prendre le devis desdites réparations ; et à cet effet, nous aurions choisi le sieur Ambroise Plaisance, maître maçon et charpentier habitant à Chamoux, muni de patentes de la mairie dudit lieu de Chamoux du vingt-neuf octobre dernier, lequel étant ici présent, nous nous serions transporté sur ladite église ; et ayant fait due visite dudit couvert, il nous aurait fait son rapport comme ci après :
Je, Ambroise fils de feu Pierre Plaisance, maître maçon charpentier habitant à Chamoux , vous dis et rapporte qu’ayant fait due visite dudit couvert, j’ai observé qu’une pièce dudit couvert a été enlevée en partie dans la cour dudit sieur Deglapigny, où elle s’est brisée ; qu’il en faudra une autre de 25 pieds de long, 6 (ou 8 : rature) mètres 475 millimètres sur 11 pouces d’épaisseur à a tête (300 millimètres), que j’estime rendue sur place châtaignier ou chêne : dix-huit francs
18,00
de neuf chevrons enlevés, cinq peuvent encore servir, mais il en faudra quatre neufs de même bois que dessus, de dix-neuf pieds de long (6 mètres … ? millimètres) de cinq pouces d’épaisseur, que j’estime trois francs, et fait douze francs
12,00
Il faudra trente-six crosses de cinq à la livre tant pour attacher les cinq chevrons que pour les [Réveillons] que j’estime quatre francs vingt centimes et par ce :
4,20
Il faudra six douzaines de parefeuilles de sapin de neuf pieds de la largeur à proportion ou a prorata que j’estime eu égard que la commune fera les ports dès Aiguebelle vingt-sept francs, et par ce :
27,00
L’avant-toit au-devant de la dite église garni en planches se trouve pour le pan part d’Aiguebelle entièrement enlevé et brisé, et l’autre partie très endommagée ; il faudra quarante planches de sapin de neuf pieds et demi de long, ou a prorata, et pour garnie lesdits deux pans, les planches devront être [inveties ?] et blanchies, et en faisant servir les vieilles qui seront encore bonnes, et être [festonnées] comme il en existe encore, je les estime sur le pied de neuf francs la douzaine, et fait la somme de trente francs ; et par ce :
30,00
Il faudra deux pièces pour soutenir le plancher de l’avant-toit de douze pieds de long, comme la pièce qui est [ dessus peut servir pour un], j’en porte une neuve à la somme de neuf francs :
9,00
Il faudra huit cent clous pour attacher les parefeuilles et deux-cent clous pour attacher les planches de l’avant-toit que j’estime le tout douze francs, et par ce :
12,00
---------
112,00
il y a huit toises de couvert à faire à neuf et couvrir en ardoises, compris la portion qui est ébranlée, il faudra refaire le couvert à [b…] avec des ardoises du second équerre, il en faudra pour cela douze cent, que j’estime, rendues à Chamoux, à raison de cent huit francs le millier, et fait la somme de cent vingt-neuf francs, soixante centimes ; et par ce :
129,60
il faudra quinze cent clous d’ardoises pour les attacher, que j’estime dix-huit francs ; et par ce,
18,00
j’estime la main-d’œuvre […] pour réparer ledit couvert, l’avant-toit en planches, enfin, pour le rendre fait et parfait, à la somme de cent quatorze francs ; et par ce :
114,00
-----------
373,80
Ce qui fait la somme de trois cent septante trois francs quatre-vingt centimes ;
et autres n’ai à vous rapporter
par extrait conforme, Simon Mollot
* Il s'agit peut-être du jardin "du Prieuré" situé très près de l'église ?
2017-2020 - Recherche et transcription A.Dh.
Arrêté de la préfecture pour
la mise à l’enchère de
la réparation d’un clocher
EXTRAIT
Des Registres de la Préfecture du Département du Mont-Blanc
Chambéry le 16 octobre 1806
Nous Préfet du Département du Mont-Blanc,
Vu le Devis et Détail estimatif des travaux en réparations du clocher de la Commune de Chamoux dont le montant s’élève à la somme totale de 1902,60 f.,
Vu la délibération du Conseil Municipal de cette Commune du 6 mai dernier, par laquelle en reconnaissant la nécessité desdits travaux, il demande qu’il soit mis à exécution,
Arrêtons ce qui suit :
Les travaux portés par le Devis susvisé seront adjugés par enchères publiques au rabais à l’extinction des feux, ensuite d’avis publiés à l’avance dans la Commune de Chamoux et les Communes environnantes.
L’adjudication aura lieu par devant le Maire de la Commune de Chamoux en l’assistance de deux Conseillers Municipaux sui seront désignés par le Conseil Municipal dont nous autorisons la Réunion pour ce regard et proposer en même temps les moyens de faire face à cette dépense : l’adjudication ne fera définitive et soumise à l’Enregistrement qu’après notre approbation.
Ampliation du présent sera transmise au Maire de Chamoux chargé de son exécution.
Signé au Registre,
le Conseiller de Préfecture Lapalme représentant le Préfet absent.
Pour ampliation, pour le Secrétre Gal indisposé, sur autorisation, le Chef de Bureau
[V…]
2017-2020 - Recherche et transcription A.Dh.
Chamoux
Extrait du procès-verbal d’enchères
Pour réparations du clocher de Chamoux
en exécution de l’arrêté de M. le Préfet du 16 oct. 1806
du 9 nov 1806
Extrait du procès-verbal d’expédition d’enchères
des réparations à faire au clocher de l’église de Chamoux
L’an dix-huit cent six de la République française, et le neuf novembre, nous, Simon Mollot, Maire de la Commune de Chamoux,
Faisons savoir
- que par arrêté de la préfecture du seize octobre dernier, il a été dit que les travaux en réparations du clocher de cette commune, seraient adjugés par enchères publiques au rabais à l’extinction des feux, conformément au devis qui en a été pris le dix-huit juin dernier par-devant le maire de la Commune de Chamoux, en l’assistance de deux Conseillers désignés par le Conseil Municipal et autrement ainsi qu’est porté plus amplement par ledit arrêté,
- que par conséquence de cet arrêté nous aurions fait publier dimanche dernier second novembre que les enchères auraient lieu par devant nous, ce jourd’hui, dans la salle destinée à tenir les Assemblées du Conseil à deux heure après-midi, ainsi que le même jour, second novembre, affiches auraient été mises pour annoncer lesdites enchères tant rière La Rochette que Montmélian, Saint-Pierre d’Albigny, Aiguebelle, que Bettonnet, adressées d’avance à Messieurs les maires desdits lieux ;
- qu’en conséquence d’icelles, nous trouvant dans notre salle assistés de Nicolas Bugnon et François Neyrod membres du Conseil nommés à cet effet par arrêté du Conseil municipal du second novembre dernier, après avoir présenté dans la matinée le double du devis à divers entrepreneurs, et s’étant présentées nombre de personnes tant d’Aiguebelle, de Saint-Pierre d’Albigny, que d’Hauteville, Chamoux et Bettonnet :
nous avons lu devant eux le devis, et l’ayant relu de nouveau, nous avons en l’assistance des deux membres du Conseil ci-devant nommés, déclaré les enchères ouvertes sous les charges et conditions portées par ledit devis, et à la charge
- que les réparations seraient achevées le six juin prochain,
- que la mairie ferait payer moyennant bonne caution à la fin de janvier prochain d’avance le quart du prix, un quart serait payé à moitié d’ouvrage, un quart à la fin, le surplus à la réception d’œuvre si l’ouvrage est conforme au devis en suivant les meilleures règles de l’art,
- qu’ils passeront soumission dans la quinzaine à leurs frais, ainsi que les frais des enchères, sous peine d’être mis de nouveau à l’enchère à leur frais.
Après quoi, ayant fait éclairer une bougie, elle se serait éteinte sans que personne ait mis mise ni fait offre, sous prétexte disait-on, que ledit devis était porté trop bas ;
- nous aurions fait éclairer une seconde bougie, en déclarant que nous ne recevrions des mises moindres de cinquante centimes, le sieur François Morganti de Saint-Pierre d’Albigny aurait offert de s’en charger sous une diminution de 50 centimes, sans que personne ait mis d’autre mise ;
- et le feu s‘étant éteint, nous avons fait éclairer un troisième, pendant la lueur duquel personne n’a mis aucune mise ;
- et s’étant éteinte vierge, nous lui aurions expédié la mise pour 1902 francs dix centimes ;
- et n’aura son effet qu’après l’approbation de monsieur le préfet, de quoi nous lui avons accordé acte, en l’assistance comme dessus ;
- et s’est retiré avant [l’adresse ?] définitive dudit procès-verbal sous promesse de venir passer la soumission.
En foi de quoi, ledit François Neyrod a signé avec moi, maire soussigné, et ledit Bugnon a déclaré être illétéré.
Par extrait conforme, Simon Mollot
Vu et approuvé par nous, Préfet du Département du Mont-Blanc, pour avoir son exécution pleine et entière.
Chambéry à l’Hôtel de la Préfecture le 20 novembre 1806.
Le Conseiller de Préfecture, représentant le Préfet absent
Lapalme
2017-2020 - Recherche et transcription A.Dh.
source : pour les 3 documents, AD073 238E depot 131
1827. Plus de cent ans séparent cette visite pastorale de la précédente (1717) : l'évêque délégua-t-il quelqu'un pour consacrer enfin l'église après la construction du chœur ?
La Révolution était passée, les prêtres avaient regagné leur église, les Rois de Piémont-Sardaigne avaient repris possession de la Savoie…
L'église convient à l'évêque, mais pas le cimetière autour de l'église, sur lequel il reviendra: bêtes et gens y circulent un peu trop librement.
L'an de grâce 1827, et le vingt-sept du mois d'avril, nous, Alexis Billiet, par la miséricorde divine et la grâce du St Siège apostolique, évêque de Maurienne et Prince d'Aiguebelle, nous sommes transporté de Villar-léger où nous étions en cours de visite pastorale à Chamoux où nous sommes arrivé vers les 5 heures du soir, ayant avec nous Rd André Jourdain, chantre de notre Cathédrale, notre vicaire général et official et Rd Ambroise Angley, chanoine honoraire, notre secrétaire et chancelier.
Au sortir de Villar-léger, nous avons rencontré M. le syndic de Chamoux, accompagné de quelques autres [messieurs] à cheval, qui après nous avoir dit les choses les plus obligeantes, se sont mis à notre suite, et nous ont fait escorte jusqu'à l'entrée de la paroisse.
Le Rd recteur nous attendait à la tête de [la paroisse réunie] autour d'une chapelle dressée pour la circonstance.
Ayant mis pied à terre, nous sommes entrés dans cette chapelle pour y rendre grâce à Dieu, y prendre nos habits pontificaux, et nous étant ensuite placé sous le dais porté par les membres du conseil, le Rd recteur nous a adressé un petit discours où nous avons remarqué, outre la beauté des expressions, les sentiments les plus honorables pour le pasteur, et les plus respectueux pour notre personne.
Nous avons suivi ensuite la procession jusqu'à l'Église où, après avoir reçu selon l'usage l'eau bénite et l'encens, nous sommes allé nous prosterner aux pieds de l'autel pour y réciter les prières ordinaire, y donner au peuple notre bénédiction épiscopale, et, après lui avoir fait rappeler les vérités importantes du salut, et [?rature] les motifs de notre visite par Rd André Jourdain notre vicaire général, nous nous sommes retiré au presbytère pour y passer la nuit.
Le lendemain 28 avril, nous nous sommes rendu à l'Église vers les 7 heures du matin, et nous avons commencé nos fonctions par en faire la visite comme il suit.
L'Église de Chamoux est sous le vocable de St-Martin Évêque de Tours.
On y entre en descendant par 3 ou 4 degrés qui ont besoin de réparations.
Cette Église est d'architecture moderne, et construite en forme de croix.
La voûte en maçonnerie qui règne dans toute la longueur est endommagée en quelques endroits par des gouttières qu'on s'empressera sans doute de réparer.
Les pilastres avec leurs chapiteaux d'ordre corinthien, la grande corniche qu'ils soutiennent, et qui [règne] tout autour de l'Église, font un beau coup d'œil;
le grand autel est composé de deux grandes colonnes et de deux pilastres en stuc coloré supportant une cimaise où l'on voit cette inscription : "Soli Deo honnor et gloria" *
Le tableau représentant le patron est bien conservé ; le tabernacle est presque neuf, et tapissé intérieurement d'une belle soie neuve, avec des petits rideaux intérieurs de la même étoffe qui font le plus bel effet. Nous y avons trouvé une petite pyxide en argent pour le St viatique et un ostensoir dont les rayons verts sont en argent, et le pied de [?] blanchi ; la pierre sacrée est canonique et placée convenablement.
Des deux côtés du maître-autel, on voit placées sur des culs-de-lampe deux statues sculptées qui sont de bien mauvais goût.
Les fonts baptismaux qui se voient derrière la porte de l'église à gauche, sont construits d'une belle pierre de taille recouverte d'une boiserie très bien travaillée et fermant à clé.
Et comme il n'y a pas de sacraire* isolé, nous avons proposé de séparer en deux le grand vase des fonts, d'y placer d'un côté l'eau des baptêmes, et de l'autre, l'écoulement pour tout ce qui doit être mis au sacraire.
Dans les deux bras que forme la croix de l'Église, sont deux autels, l'un dit du St Sacrement, qui n'a point de rétable, ni de pierre sacrée, et à peine les autres ornements nécessaires, à la célébration du St Sacrifice, et l'autre dédié à N.D. du Rosaire, est assez propre, et en bon état, et construit canoniquement .
Le confessionnal qui est à côté de cet autel est en bon état, et construit canoniquement.
La chaire qui est placée convenablement au milieu de l'Église est enrichie de sculptures dorées qui en font un des beaux ornements du lieu St.
Nous avons trouvé dans la sacristie qui est placée du côté gauche du chœur, un seul calice, dont la coupe seule est en argent et une pyxide qui n'a non plus que la coupe en argent, le reste est en cuivre blanchi ! Nous y avons vu aussi une dizaine de chasubles de diverses couleurs, dont deux ou trois ne sont pas sans mérite, 3 ou 4 chapes assez propres, 5 ou 6 aubes d'assez belle toile, 7 à 8 surplis en assez bon état, et un nombre suffisant de nappes d'autel. D'autres linges propres à la célébration des Sts mystères.
Le cimetière que nous avons parcouru est assez étendu pour la population, mais il n'a pas une clôture canonique, le mur qui le sépare au couchant du jardin du curé a besoin d'être réparé, et nous apprenons que la Commune est en voie d'y pourvoir.
Nous avons été affligé aussi de voir qu'au nord, il donne passage pour aller dans une habitation voisine ; et nous engageons bien particulièrement M.M. les administrateurs à prendre les mesures les plus propres à [enlever ?] cette profanation en faisant des murs et une porte à chacun, l'un qui partirait depuis l'angle d cocher jusqu'à la maison et l'autre depuis le [1er angle du bois de la croix ?] que forme l'Église, jusqu'au mur du jardin voisin.
La tribune qui est au-dessus de la porte d'entrée est placée bien avant [agencement ?] ; mais l'issue qui y conduit par la porte du clocher est sujette à beaucoup d'inconvénients, et donne lieu à bien des irrévérences. Nous ordonnons à M. le recteur de la tenir exactement fermée.
La confrérie du St Sacrement est établie ou plutôt réorganisée depuis peu dans cette paroisse, et nous avons la consolation d'apprendre que les membres qui la composent remplissent avec exactitude leurs devoirs religieux.
Le Conseil de fabrique est aussi organisé, mais il n'a qu'un revenu fixe de 3# à administrer. Les comptes sont rendus jusqu'au moins de janvier 1827.
Les registres ecclésiastiques sont bien tenus et bien soignés.
Charles-Amédée Bois, prêtre dès le 16 juin 1821 est archiprêtre recteur de Chamoux depuis le 13 octobre 1825 selon les [livres] d'ordre et nomination qu'il nous a présentés. Il jouit de 400 # de supplément de traitement, que lui paie la commune. La paroisse qu'il administre avec ce zèle sage et prudent que nous lui connaissons, nous a donné aujourd'hui divers genres de consolation, et nous ne pouvons que former les vœux les plus ardents pour que les habitants de Chamoux continuent à se montrer dociles aux leçons éclairées de leur pasteur, et à assurer de plus en plus les fruits de grâces et de salut que Dieu [?] a bien voulu répandre sur cette paroisse par notre ministère.
Après la visite de l'Église, nous avons récité les prières solennelles pour les morts, et célébré ensuite la Ste Messe, à laquelle nous avons donné ensuite la communion à environ 450 personnes. Ayant ensuite interrogé nous-même ceux qu'on nous a présentés pour la confirmation, au nombre de 350, nous les avons trouvés généralement instruits d'une manière très satisfaisante et après en avoir rappelé les dispositions nécessaires pour participer avec fruit aux grâces de l'Esprit de Dieu, nous leur avons administré le Sacrement qu'ils ont reçu avec des marques bien consolantes de piété et de ferveur.
Ainsi fait et signé, les jour et an que dessus en présence de Rd André Jourdain notre vicaire général des Rds Charles-Amédée Bois, Archiprêtre-recteur de ce lieu, des Sieurs Pierre Finas syndic Claude Vénippé Jacques Mamy, Isidore Mamy, Jean-Marie Grolliet, Jean [?] Thomas Michel Plaisance, Joseph Guillot, conseillers, et Simon Mollot, secrétaire et notaire.
Recherche et transcription : A.Dh.
Note :
Une cimaise où l'on voit cette inscription : "Soli Deo honnor et gloria" : la cimaise a disparu, peut-être parce que la formule ambiguë qu’elle portait avait disparu des usages au cours du XIXe siècle
Lexique :
Sacraire : s. m. Petite pièce voûtée, située près du chœur des églises, où l'on renfermait les vases sacrés. Ces réduits sans issues sur l'extérieur s'ouvrent sur l'église par des portes étroites, bien ferrées. Dans un grand nombre d'églises, la sacristie servait de sacraire.
Dans certaines églises conventuelles, le sacraire, c'est-à-dire le dépôt des vases sacrés, consistait en un édicule en pierre ou en bois placé près de l'autel. (D’après Violet-le-Duc)
Sources :
Les comptes-rendus des Visites pastorales sont conservés et consultables à la Bibliothèque diocésaine de St-Jean de Maurienne (sauf celle de 1571 aux A.D.S. à Chambéry).
Renseignements : http://bibliomaurienne.canalblog.com/
Le Rd Molin avait fait appel à "des Italiens" en 1824 pour blanchir l'église et faire un autel pour la chapelle du Rosaire - probablement par les Gilardi. Mais c'est à son successeur Charles-André Bois, que l'on doit l'autel du Rosaire dans l'état actuel, également dû aux Gilardi.
Nous, Charles-André Bois, Archiprêtre Recteur de Chamoux, désirant faire ériger dans notre dite Église un autel en l’honneur de N.D. du Rosaire, sommes convenus avec le Sr Joseph Gilardi, sculpteur, des conditions suivantes, savoir :
1°) l’autel sera fait en bois, composé de deux colonnes marbrées, chapiteaux et bases dorées : il aura 20 à 22 pieds de haut sur 14 ou 15 de largeur.
2°) l’autel aura aussi son tombeau dont la monture qui est vue de face et le petit ornement qui sera au centre seront dorés.
3°) Il dorera en outre une partie de l’architrave et une partie de la grande corniche qui traverse et surmonte le fronton.
4°) Il fera aussi un petit tabernacle orné de deux pilastres, et dont la porte avec emblème sera dorée.
5°) Il dorera aussi le cadre qui devra recevoir le tableau destiné à cet autel.
6°) il fera toutes les fournitures nécessaires pour cet autel, ne nous réservant que d’en faire le port de St Jean ici, et cet autel sera fait selon le plan et dessin qu’il nous a montré, et qui a été déposé entre les mains de M. le Chancelier.
Pour mérite et façon dudit autel, nous nous engageons à payer au Sr Gilardi la somme de six cents livres neuves, dont trois cents après que l’autel aura été achevé et mis en place – ce qui devra être fait au moins pour la Toussaint 1832 – et les autres trois cents livres, dans le courant de l’année 1833.
Le tout promis d’observer par Nous, et avons signé le présent,
À Saint-Jean de Maurienne, le 5 Décembre 1831
Fratelli Guiseppe e Giovanni Gilardi
Bois, recteur de Chamoux
Nous, frères Gilardi sculpteurs et doreurs domiciliés à St Jean de Maurienne, reconnaissons et déclarons avoir reçu la somme de six cent cinquante sept livres et cinquante cent. Pour mérite et final paiement de l’autel aux conditions ci-devant et plus pour trois canons d’autel et autres augmentations d’œuvre,
Fait à Chamoux le 29 juin 1835
Frères Gilardi, sculpteurs
Recherche et transcription : A.Dh.
Note
On voit que les Gilardi, Giuseppe et Giovanni étaient installés en Maurienne à cette époque : Giuseppe, comme bien d'autres familles d'artisans-artistes piémontais, a toute sa vie partagé son temps entre la Valsesia natale l'hiver, et les chantiers de Savoie l'été.
Source
Archives de l'Évêché de Maurienne, Bibliothèque diocésaine. Fonds Chamoux - Registre « Fondations » Feuillet libre 1831
6 ans plus tard, le même évêque Alexis Billiet est à nouveau à Chamoux : dans l'église, la chapelle du Rosaire s'est enrichie d'un rétable (de Gilardi) en 1832.
L'an de grâce mille huit cent trente-trois et le dix du mois de mai, nous, Alexis Billiet, par la miséricorde de Dieu et la grâce du St Siège apostolique, évêque de Maurienne, Prince d'Aiguebelle, nous sommes transporté de la paroisse de Montgilbert où nous étions en cours de visite, à celle de Chamoux où nous sommes arrivé vers les 6h du soir, accompagné du Rd Ambroise Dominique Angley, chanoine chancelier.
Après nous être reposé quelques moments au presbytère, nous nous sommes rendu à l'église pour y adorer le St Sacrement, invoquer la protection de St Martin, patron de la paroisse, donner notre bénédiction pastorale à la population qui s'y trouvait réunie, et lui annoncer les motifs de notre visite.
Le lendemain samedi 11 mai, nous avons commencé les fonctions de notre ministère vers les 7h du matin. En faisant la visite de l'Église, de la sacristie et du cimetière, nous avons fait les observations, recommandations et ordonnances ci-après.
1°. L'Église de Chamoux est assez belle ; mais la blancheur se trouve déjà considérablement ternie par l'effet du temps et des gouttières, il deviendra nécessaire de la reblanchir à neuf dans quelques années.
2°. Depuis notre dernière visite, le Rd Curé a fait faire un assez beau rétable* à l'autel du Rosaire; il s'est procuré aussi un bel ostensoir* en argent avec les rayons dorés, ces deux objets payés au moyen de quelques souscriptions volontaires faites dans la paroisse, nous fournissent une nouvelle preuve des sentiments de foi et de piété, dont les habitants sont animés.
3°. Le cimetière, qui n'avait pas une clôture canonique* à l'époque de notre dernière visite, se trouve à peu près maintenant dans un état convenable ; nous recommandions au Rd Curé de réserver pour lui seul, et de fermer au moyen d'une serrure à poser, le sentier qui la traverse encore actuellement pour arriver au presbytère. Ce parti paraît pouvoir être pris sans inconvénient puisque la cure a une autre entrée qui peut servir pour tous les fidèles de la paroisse.
4°. La question qui existe depuis quelque temps dans cette paroisse relativement à quelques bancs de l'Église ayant été fournis judiciairement à l'autorité du Sénat, nous nous abstenons d'en parler ici; nous nous bornons à défendre au Rd Curé d'en déplacer aucun à l'avenir sans une permission spéciale de notre part.
5°. Les petites réparations pour lesquelles nous croyons devoir faire en ce moment une recommandation spéciale au Conseil de la fabrique subsidiairement à celui de la Commune, sont :
1°. De faire [colorer ?] à neuf la boiserie des fonts baptismaux*
2°. De faire redorer plus tôt possible le calice* et la patène* dont on se sert habituellement
3°. De faire faire une chasuble* violette pour les Dimanches de l'Avent et du Carême.
4°. De faire faire quelques pales* et corporaux* pour remplacer ceux que nous avons cru devoir interdire aujourd'hui.
6°. La population de la paroisse de Chamoux, qui se trouve en ce moment de 1300 âmes, exige la présence d'un Vicaire ; nous espérons avoir la possibilité de lui en procurer un dans un temps peu éloigné ; mais il faudrait pour cela que le presbytère fût agrandi d'une manière convenable ; parce que, en l'état, si le Curé avait un Vicaire, il ne lui resterait pas une seule chambre à présenter aux ecclésiastiques qui viendraient lui faire quelque visite.
7°. Les comptes de la fabrique pour l'année 1832 ont été rendus dans le courant du mois de janvier dernier ; ils ont été soumis à l'approbation du Rd Chanoine Deschamps, notre Vicaire général qui les a encore entre les mains.
8°. Nous avons administré le Sacrement de l'Eucharistie à 120 personnes qui l'ont reçu avec piété et recueillement, et celui de la Confirmation à 128 jeunes gens que nous avons trouvés pourvus d'une instruction assez satisfaisante.
9°. Les registres des Baptêmes, mariages et Décès ont été tenus d'une manière régulière et conforme aux dispositions des Constitutions synodiales.
10°. Par le passé le traitement du Clerc a été formé au moyen d'une rétribution de quatre-vingt centimes payables par chaque famille.
11°. Rd Charles Amédée Bois, né à St André le 8 août 1797, prêtre depuis le 16 juin 1821, est Recteur de Chamoux et archiprêtre depuis le 1° octobre 1825.
Ainsi fait et signé, les an et jour que dessus, en présence de Rd Ambroise Dominique Angley, chanoine chancelier, de Rd Charles Amédée Bois, Recteur de cette paroisse, de M. Finaz Pierre syndic, des Sieurs Pierre Neyroud, Jean-Baptiste Thomas, et Ambroise Petit, Conseillers de la Commune, et des Sieurs Jean-Baptiste Thomas, Ambroise Petit, Joseph Guillot, Joseph Ramet, Théodule Plaisance, conseillers de la fabrique,
signatures
Recherche et transcription : A.Dh.
Lexique :
* un rétable : meuble de bois ou de pierre placé derrière l'autel, le rétable prend une valeur décorative et pédagogique dès le Moyen âge : ses tableaux et ses sculptures évoquent la vie du Christ de la Vierge et des Saints ; l ‘âge baroque, bien représenté en Savoie, en fait une œuvre remarquable.
* un ostensoir : du latin ostensor : « celui qui montre ». C’est une pièce d’orfèvrerie constituée d’un pied surmonté d’un motif ornemental doré ou argenté en forme de soleil avec ses rayons : ce motif entoure un espace laissé libre pour l’hostie ainsi exposée à l’adoration des fidèles.
* une clôture canonique : l’organisation d’un cimetière et sa clôture obéissaient à des règles (grec kanôn : « règle ».)
* les fonts baptismaux : du latin fons : « fontaine ». C’est le bassin au-dessus duquel sont pratiquées les aspersions du baptême. En l’absence d’un baptistère indépendant, les fonts sont généralement placés à l’entrée de l’église : le nouveau baptisé est ainsi « introduit dans la maison de Dieu ».
* le calice : c’est le vase à boire (latin : calix) sacré qui reçoit le vin (le sang du Christ). Fait de matière noble il est à réservé l’usage liturgique.
* la patène : Du latin patina : « plat creux ». C’est le plat destiné à recevoir l’hostie (celle du prêtre, et celles des fidèles) pour la célébration de la messe. Faite de métal noble, elle est assortie au calice.
* une chasuble : aujourd’hui, la chasuble est un vêtement très ample porté par-dessus l’aube par le prêtre (ou l’évêque) pendant la messe. Sa couleur dépend des circonstances de la célébration.
* quelques pales : La pale est une pièce carrée rigide, d'environ 12 à 15 cm de côté, posée sur le calice pendant la messe pour protéger son contenu des poussières ou insectes qui pourraient y tomber.
* les corporaux : du latin corpus, « corps ». Le corporal est le linge blanc carré posé sur la nappe d’autel où on place le calice et la patène (autrefois on y posait l’hostie = le corps du Christ.
Et aussi :
* le ciboire : c’est la coupe en demi-sphère où sont placées les hosties consacrées destinées aux fidèles ; il est protégé par un couvercle, souvent surmonté d’une croix (différence avec le calice,).
* la pyxide : du grec puxis : « boîte ». La pyxide (ou custode), habituellement argentée au-dehors et dorée au-dedans, est un coffret fermé où est conservée l’hostie consacrée.
Sources :
Les comptes-rendus des Visites pastorales sont conservés et consultables à la Bibliothèque diocésaine de St-Jean de Maurienne (sauf celle de 1571 aux A.D.S. à Chambéry).
Renseignements : http://bibliomaurienne.canalblog.com/
Le même évêque Alexis Billiet revient à Chamoux 5 ans plus tard : la population augmente, on est à l'étroit dans l'église. La question du cimetière est à nouveau sa préoccupation.
« L'an de grâce mille huit cent trente-huit et le onze du mois de mai, nous, Alexis Billiet, par la miséricorde de Dieu et la grâce du St Siège apostolique, évêque de Maurienne, Prince d'Aiguebelle, Commandeur de l'Ordre des Saints Maurice et Lazare, nous sommes transporté de la paroisse de Montgilbert où nous étions en cours de visite, à celle de Chamoux où nous sommes arrivé vers les six heures du soir, accompagné du Rd Dominique Deschamps, archidiacre, Vicaire général et Official.
À l'entrée du village chef-lieu, nous avons rencontré M. l'archiprêtre avec son Vicaire, et le Recteur de Montandrey (sic), qui nous ont conduit au presbytère ; après quelques moments de repos, nous nous sommes rendu à l'église pour y adorer le St Sacrement, implorer la protection de St Martin, patron de la paroisse, donner notre bénédiction pastorale à la population qui s'y trouvait réunie, et lui exposer les motifs de notre visite.
Le lendemain 12 mai, nous avons recommencé les fonctions de notre ministère vers les 7h du matin en procédant à la visite de l'Église, de la sacristie et du cimetière. Nous avons fait les observations, recommandations et ordonnances ci-après.
L'Église de Chamoux qui [a] intérieurement 3175 pieds carrés, se trouve déjà un peu trop petite pour la population locale qui s'élève en ce moment à 1350 individus.
Les réparations dont elle nous paraît avoir besoin en ce moment sont :
1°. De refaire à neuf le plancher de la nef. Le Conseil de fabrique s'en est chargé.
2°. De la reblanchir dans tout son intérieur, avec quelques décorations en couleurs si on le peut facilement.
3°. De faire marbrer à neuf le maître-autel, ou ce qui serait beaucoup mieux encore, d'en construire un autre en bois doré.
4°. De faire faire un rétable pour l'autel de St François de Sales semblable à celui du Rosaire.
5°. Le presbytère est tout à fait trop petit pour servir de logement à un Curé et à un Vicaire. La toiture étant en mauvais état, il nous paraît qu'un XXXX serait le meilleur moyen de l'agrandir.
Nous recommandons au Conseil de la fabrique et à celui de la Commune de faire exécuter peu à peu chaque année quelques unes des réparations que nous venons d'indiquer. Les sentiments religieux dont ils sont animés nous sont assez connus pour que nous puissions compter avec confiance sur leur bonne volonté.
6°. Il devient indispensable de séparer le cimetière par le moyen d'un petit mur ou d'une palissade XXXXX le chemin qui sert d'avenue au presbytère ; nous recommandons et ordonnons au besoin au Conseil de fabrique de ne pas différer plus longtemps cette réparation.
7°. N'ayant pas trouvé de cimetière établi pour la sépulture des enfants morts sans baptême et des étrangers non catholiques, nous recommandons au Conseil de fabrique de destiner à cet usage un emplacement situé près du clocher, qui a été séparé du cimetière depuis peu d'années.
8°. Nous lui recommandons aussi de se procurer une chape noire neuve, lorsqu'il pourra en faire la dépense, et de faire faire une croix au bord supérieur à tous les [habits ?].
9°. Les comptes de la fabrique pour l'année 1837 ont été arrêtés le 8 janvier 1838, et approuvés par Rd Deschamps, Vicaire général le 14 du même mois. Le budget de 1838 a été approuvé aussi le 16 janvier.
10°. Le conseil de charité est établi dans la paroisse ; les revenus qu'il administre [s'élevant] à la somme de 332#05 sont distribués aux pauvres de la paroisse, et 244# destinés à former le traitement des maîtres d'école. Les comptes de 1837 sont en [retard?] d'être rendus ; on nous assure que les revenus ne sont grevés d'aucun service religieux.
11°. Les registres des baptêmes, mariages et décès sont tenus conformément à l'instruction du St Siège du 23 août 1836, et à l'édit de S.M. du 20 juin 1837.
12°. Nous avons eu la consolation de donner la Ste Communion à 450 personnes, dont 80 de la paroisse de Montandrey (sic). Nous avons ensuite administré le Sacrement de Confirmation à 200 jeunes gens, dont 40 de la paroisse de Montandrey, les ayant tous préalablement interrogés ou fait interroger sur les vérités de la Religion, leur instruction a été trouvée assez satisfaisante.
13°. Rd Charles Amédée Bois né à St André le 8 août 1797 prêtre dès le 15 juin 1821, est Recteur de Chamoux et archiprêtre dès le 1er octobre 1828. Nous savons qu'il travaille avec beaucoup de zèle à tout ce qui concerne l'administration de la paroisse et la sanctification des fidèles qui lui sont confiés.
Ainsi fait et signé à Chamoux, les an et jour que dessus, en présence de Rd Dominique Deschamps, archidiacre, Vicaire général et Official, Charles Amédée Bois, archiprêtre recteur de cette paroisse, [M.] Portaz Joseph-Marie, recteur de Montandrey, [Ratel ??] Mathieu Ferdinand, Vicaire de Chamoux, de M. Bally Pierre-François, Syndic, du Sr Ambroise Petit Conseillers (sic) de la Commune, de MM. Michel-François Belleville notaire, secrétaire de la Commune, de MM. Guillot [Joseph ?] Ramet [Joseph ?], Plaisance Théodule, Martin Claude-Antoine, Conseillers de la fabrique.
Signé à l'original » (pas de signatures sur le document)
Recherche et transcription : A.Dh.
Sources :
Les comptes-rendus des Visites pastorales sont conservés et consultables à la Bibliothèque diocésaine de St-Jean de Maurienne (sauf celle de 1571 aux A.D.S. à Chambéry).
Renseignements : http://bibliomaurienne.canalblog.com/
Le nouvel évêque François-Marie Vibert vient à Chamoux 6 ans plus tard : la population augmente toujours, on est encore plus à l'étroit dans l'église, qui aurait bien besoin d'être décorée.
Les temps changent : une école tenue par des religieuses de St Joseph s'ouvre pour les filles, au "Clos" de Chamoux… rue St Joseph.
L'An de grâce 1844 et le 15 du mois de Mai, nous, François-Marie Vibert, par la miséricorde divine et la grâce du St Siège, évêque de Maurienne, Prince d'Aiguebelle, assistant au trône pontifical,
- nous nous sommes transporté de la paroisse de Bourgneuf où nous étions en cours de visites pastorales à celle de Chamoux où nous nous sommes arrêté vers les cinq heures du soir accompagné de Rd Dominique Deschamps prévôt du Chapitre, vicaire général, official et c. de l'ordre des SSts Maurice et Lazare, et de Rd Patrice Gravier chanoine vice-official, supérieur du Petit Séminaire, où nous attendait le Rd Recteur en chape, accompagné de son vicaire.
Après avoir reçu les félicitations et baisé la croix nous nous sommes placé sous le dais et nous sommes rendu processionnellement à l'église pour y adorer le St Sacrement, implorer la protection de St Martin évêque de Tours, patron de la paroisse, exposer les motifs de notre visite et accomplir les autres (pâté) cérémonies prescrites par le pontifical romain.
Nous avons ensuite interrogé et fait interroger sur les principales vérités de la religion , les jeunes gens qui nous ont été présentés pour la confirmation, leur instruction nous a paru généralement assez satisfaisante.
Aujourd'hui, 16 mai, jour de l'Ascension de N.S., nous avons commencé les fonctions de notre ministère, vers les 7h1/2, ayant procédé à la visite de l'église, de la sacristie, et du cimetière, nous avons fait les observations, recommandations, et ordonnances ci-après :
1°) l'église de Chamoux, d'une belle structure, nous paraît trop petite pour la population ; elle a un pressant besoin d'être reblanchie et décorée. Nous invitons le Conseil de la fabrique, et subsidiairement, celui de la commune, à s'occuper au plus tôt de cette réparation qui déjà avait été ordonnée dans la dernière visite pastorale. Nous nous réservons, comme de droit, d'approuver le plan des décorations.
2°) le rétable du maître-autel est en stuc, la marbrure a presque entièrement disparu. Nous invitons le conseil communal à en faire faire un en marbre ou en bois doré.
3°) nous apprenons avec plaisir que l’on placera dans peu de temps à l'autel de St François de Sales, un rétable semblable à celui de l'autel du Rosaire.
4°) les comptes de la fabrique pour l'année 1843 ont été arrêtés par le conseil de la fabrique le 13 janvier 1844 et approuvés par Rd Dechamps notre vicaire général le 10 février 1844.
5°) par son testament du 21 juin 1838, [Ulliel ?] Notaire, Dame Marie [André?] Vve [Jecque ?] (pâté) a institué héritière la fabrique ecclésiastique de Chamoux à sa charge d'établir au chef-lieu de cette paroisse une école pour l'éducation des filles de la paroisse dirigée par les sœurs de St Joseph ; par acte mis au greffe du tribunal de judicature, Mage de Chambéry, le 3 septembre 1838 la fabrique ecclésiastique a accepté la succession sous bénéfice d'inventaire. Le montant de la succession s'élevant à 10,734, a été employé à l'acquisition d'une maison et d'un clos attigue*, et aux réparations nécessaires pour qu'elle puisse servir à sa destination.
Les sœurs de St Joseph qui dirigent aujourd'hui l'école ont été installées le 4 décembre 1839. Le traitement des Rdes sœurs a été fixé à 800#. Ce traitement est formé :
1°) de 120#, produit du clos attigue en la maison,
2°) de 40# payés par les administrateurs des revenus des écoles,
3°) de 640#, produit des rétributions des élèves ; cette dernière somme est trop élevée pour qu'elle puisse être régulièrement payée par les élèves ; nous désirons vivement que le Conseil communal dont l'esprit religieux nous est connu, et qui est persuadé de l'importance de cet établissement pour la paroisse, allouera une somme de 200# en déduction des rétributions des élèves.
6°) nous invitons le Rd Recteur à nous faire parvenir l'état des fondations religieuses, il sera annexé au présent procès-verbal.
7°) les registres des baptêmes, Mariages et décès sont tenus conformément à l'instruction du St Siège du 23 août 1834, et à l'édit de S.M. du 20 juin 1837.
8°) le conseil de la congrégation de charité administre les revenus des fondations pour [?] ; ces revenus s'élèvent à 244 ; les comptes sont soumis régulièrement à l'approbation de l'autorité compétente.
9°) nous avons eu la consolation de donner la ste communion à 500 personnes ; nous avons ensuite administré le sacrement de confirmation à 255 jeunes gens, dont 90 de la paroisse de Montendry.
10°) il existe dans cette paroisse trois confréries :
1°) celle du St Sacrement, érigée de temps immémorial ;
2°) celles de N.D. du Rosaire et de N.D. des Carmes, érigées par Mgr Billiet en vertu d'un induit apostolique par lettres du 14 septembre 1836.
Rd Charles Amédée Bois né à St André le 8 août 1797, prêtre dès le 16 juin 1821, est recteur de Chamoux et archiprêtre dès le 1er octobre 1825. Les bonnes dispositions dans lesquelles nous avons trouvé les paroissiens nous sont une nouvelle preuve du zèle il travaille à leur sanctification.
Rd Charles Francoz, né à Orelle le 3 mars 1817, prêtre dès le 11 juin 1843, est vicaire de Chamoux dès le 14 septembre 1843.
Ainsi fait et signé à Chamoux, les an et jour que dessus, en présence :
• du Rd Dominique Deschamps, Vicaire général, Rd Patrice Gravier, chanoine, Rd Charles Bois, recteur archiprêtre de Chamoux, Rd Charles Sage, curé archiprêtre d'Aiguebellle, Rd Charles Francoz vicaire,
• de Mr le Ch. Delaconnet Charles Louis syndic, du Sr Théodule Plaisance, vice-syndic,
• des Srs Thomas Jean-Baptiste, Claude Plaisance, Jean Masset, Charles Vernier, conseillers de la commune,
• des Srs Bailly [D Cher?], Joseph [Morel?], Ambroise Petit, Jean Guyot, Claude-Antoine Martin, conseillers de la fabrique,
Signatures
ndlr : M. de Sonnaz, non cité, signe cependant en tête. « M. Delaconnet » signe « De Laconnay »
Recherche et transcription A.Dh.
Lexique
Induit : privilège accordé par le Siège apostolique
Attigue : de attiguus, a, um (adjectif), contigu(e) adj. : attenant . Le clos attigue = le clos contigu.
Sources :
Archives diocésaines de St Jean de Maurienne, Visites épiscopales 1844
Cliquer pour agrandir (légendes ci-dessous)
A- Disparues avec la voute
B. Disparues avec la voute: en fait, il semble que les prophètes aient permuté avec les Docteurs de l’Église prévus, lesquels ont disparu lors de la destruction de la voûte.
C. Visibles aujourd'hui : elles avaient été redécouvertes sous un badigeon à la fin du XIXe siècle.
D- guirlandes
E- Visibles aujourd'hui : les prophètes Moïse, Aaron, David et Isaïe ont été redécouverts (1990) sous un badigeon
H. Visibles en 1931. Disparues ou badigeonnées tardivement : que faut-il penser? Voir les photos de Marius Neyroud.
i. Disparues lors de la destruction de la voute.
Soumission des frères Laurent et Joseph Avondo, relative aux travaux à exécuter
pour les réparations, peintures et embellissement à l’Église de Chamoux
L’an 1847 et le huit du mois d’août à Chamoux dans la salle consulaire en présence du Conseil de cette commune, réuni aux personnes de MM. Pierre-François Ballly, syndic, Claude Plaisance vice syndic, Jean Masset dit Tarin, Jean-Baptiste Péguet, et François Maillet, membres du Conseil ordinaire de ladite commune de Chamoux. Avec l’intervention de Maître Marie-Joseph Ulliel, notaire.
Ont comparu les frères Laurent et Joseph, feu Jean Avondo, peintres et décorateurs nés et domiciliés à Varallo, Sesia, province de Novarre, lesquels agissant sous la clause solidaire, après due renonciation aux bénéfices de division, d’ordre et de discussion, clause à eux expliquée et qu’ils ont dit bien comprendre, se soumettent et s’engagent à exécuter l’ensemble et la totalité du plan de décorations et peintures dressé par eux pour l’Église paroissiale de Chamoux, en demeurant libres cependant de varier au besoin quelques décorations selon les règles de l’art, sans diminution de travail, comme aussi de faire le choix et la distribution des couleurs de manière à satisfaire l’œil dans tout l’intérieur de l’Église1.
Les couleurs employées seront les plus solides, et telles que l’action du mortier et de la chaux ne puisse aucunement les altérer.
Les quatre médaillons du chœur seront occupés par les quatre Evangélistes2 et leurs emblèmes ; les quatre médaillons du centre de l’Église représenteront les quatre grands prophètes3.
Les 2 tableaux à placer aux côtés de l’Évangile et de l’Épitre seront occupés par des mystères de notre Seigneur Jésus-Christ, au choix du révérend recteur, et il n’y aura pas dans chacun des dits tableaux plus de 5 personnages, ni moins de 3 4.
Les décorations et [emblèmes] seront exécutés au clair-obscur en grisaille. Les couleurs vives seront employées très modérément, seulement aux arcs et aux [guirlandes] à placer aux pilastres, si toutefois cette portion de décoration n’est pas changée 5.
L’augmentation d’œuvre acceptée par le Conseil consiste :
1° faire occuper par un médaillon les 4 arcs à plein cintre qui dominent verticalement la corniche et les autels dans les chapelles latérales : ces 4 médaillons présenteront chacun un personnage choisi parmi les docteurs de l’Église ou les principaux saints 6. Il a été reconnu que le [dessin] des quatre médaillons ferait un [pénible contraste] avec l’ensemble des décorations.
2° à figurer un arc au sommet du chœur, attigu au centre de la voûte, dans les mêmes proportions que les autres de la nef, en y ajoutant un léger rideau ou draperie 7.
3° les deux statues en bois actuellement sur les murs latéraux de l’Épître et de l’Évangile, en fort mauvais état, seront enlevées 8 et remplacées par 2 autres statues au clair obscur 9, aux deux angles de l’autel.
4° il retouchera les emblèmes du Saint Esprit qui se voient au centre de la voûte de l’Église10, environné d’une assez belle le corniche [en stuc] qui sera conservée.
5° la façade de l’Église, reconnue être dans un état de dégradation sous plusieurs rapports, sera revêtue de quelques petits [ornements] en grisaille, analogues à ceux de l’intérieur 11.
Les 2 grands tableaux et les 12 médaillons du chœur, de la nef et des chapelles 12, seront exécutés à la fresque selon les règles de l’art.
Ils suivront les dispositions énoncées dans le détail estimatif 13 ci-joint, notamment les articles un et deux, pour ce qui concerne les lézardes.
Les travaux sus énoncés seront achevés en entier à la fin du mois d’octobre prochain, et pour la somme totale de deux trois mille et sept cents livres nouvelles, savoir : trois mille livres primitivement votées, et sept cents livres pour l’augmentation d’œuvre, dans laquelle somme totale seront compris tous les frais quelconques d’échafaudage ; et la commune ne devant être tenue à aucune corvée.
Laquelle somme totale de trois mille sept cents livres nouvelles sera acquittée savoir : dix sept cents livres neuves à moitié travaux faits, et le surplus, la moitié dans un an, et l’autre moitié dans deux ans ; toutefois les deux dernier payements n’auront lieu qu’après réception d’œuvre, le tout sans intérêts.
Le sixième article d’augmentation d’œuvre s’exécutera immédiatement, sous la surveillance du sieur Jean Masset dit Tarin.
6° à ce qu’il soit remplacé par un nouveau sablier, celui qui est maintenant détérioré au-dessus de la fenêtre du chœur Sud-Ouest
6° à ce qu’il soit remplacé par un nouveau sablier, celui qui existe maintenant détérioré au-dessus de la fenêtre du chœur sud-ouest.
Le présent sera transmis, ainsi que le dit devis et la délibération du sept du mois courant y relative, à M. l’Intendant pour son approbation.
Dont acte fait, lu et prononcé aux comparants qui signeront ci-après avec les dits membres du Conseil et le secrétaire.
Laurenzo Avondo,
Giuseppe Avondo, Bally Synd. Masset dt Tarin,
Peguet, Claude Plaisance, François Maillet,
Marie-Joseph Ulliel Secrtre
Remarque:
Les mots rayés ci-desssus le sont dans le compte-rendu d secrétaire M.J.Ulliel.
Les lettres (de A à J) renvoient aux repérages sur les photos ci-dessus
Notes:
1- Quand le tableau du maître-autel est rentré, réparé et nettoyé (2019), sa restauratrice Isabelle Moreau-Jouannet avait noté combien les bleus ardoisés révélés étaient en harmonie avec les décors des Avondo. Or, diverses églises (par exemple dans le Faucigny), tiennent un certain bleu dur pour « le bleu Avondo » : les fresquistes auraient donc modifié leur palette pour s’harmoniser avec les tons de notre église, le tableau particulièrement ?
2- A- Disparus avec la voute
3- B. Disparus avec la voute: En fait, il semble que les prophètes aient permuté avec les Docteurs de l’Église lesquels ont disparu lors de la destruction de la voûte.
4- C. Visibles : ils avaient été redécouverts sous un badigeon à la fin du XIXe siècle ; les scènes représentent le Jardin des Oliviers et la Résurrection ; cf Pont de Beauvoisin, et surtout bien sûr, ND des Grâces de Varallo. Hélas, la restitution (1950) n’a pu sauver que la couleur prise dans l’enduit.
6- E. Permutation : les prophètes Moïse, Aaron, David et Isaïe ont en fait occupé les chapelles ; ils ont été redécouverts (1990) sous un badigeon à la fin du XXe siècle ? cf photos de Marius Neyroud, prises « tangentiellement »
7- F.???
8- G. S’agirait-il des 2 éléments de Calvaire du XVIe siècle ? Ils semblent être passés sur la tribune avant l’Inventaire de 1906.
9- H. Disparus ou badigeonnés tardivement. Voir les photos de Marius Neyroud.
10- I. Disparus lors de la destruction de la voute. Voir les photos de Marius Neyroud ?
11- J. Projet probablement modifié ; réalisation connue par des photos de Marius Neyroud et des cartes postales ; disparue lors de la destruction de la voute.
12- Disparus (sauf les 4 des chapelles, redécouverts sous un badigeon à la fin du XIXe siècle, dégagés à la fin du XXe).
13- Ce « détail estimatif » n’est pas reproduit dans le registre.
Délibération par laquelle le Conseil ordinaire de la commune de Chamoux approuve le certificat
du 17 octobre 1847 signé Thomas, relatif aux travaux en réparations, peintures et embellissements
exécutés par les frères Avondo à l’église de Chamoux, et prévu par l’article 279 de l’instruction ministérielle du 1er mai 1840, concernant le payement de £n 1700 à compte desdits travaux
L’an 1747 et le 24 du mois d’octobre dans la salle consulaire à Chamoux, le Conseil ordinaire de cette commune réunis aux personnes de Messieurs Pierre-François Bally syndic, Claude Plaisance Vice syndic, Jean Masset dit Tarin, Jean-Baptiste Péguet, et François Maillet, avec l’intervention de Me Uliel secrétaire.
Lecture ayant été donnée au Conseil de l’article de 279 de l’instruction ministérielle du 1er mai 1840,
Vu le certificat du 17 octobre courant signé Thomas, prescrit par l’article précité,
Considérant que ce certificat est sincère et véritable,
Le conseil est d’avis unanime de l’approuver dans tout son contenu et d’autoriser par conséquent la délivrance du mandat de 1 700 livres en faveur des frères Avondo, à compter des travaux déjà exécutés et cours et en grande partie exécutés à l’Église de cette commune.
La présente délibération sera lue, publiée et affichée, et transmise, annexée par copie au mandat pré-cité à M. l’Intendant pour approbation d’icelui.
Bally Synd
Masset Plaisance Claude Peguet
Jh. Mamy, Ulliel Sre
Je soussigné secrétaire de la commune de Chamoux,
déclare que la délibération qui précède a été publiée
aux lieux et à la manière accoutumée le 24 octobre
1847, jour de dimanche.
Chamoux le 25 octobre 1847
Ulliel Sre
Délibération par laquelle le conseil de Chamoux adhère à la réception d’œuvres
des travaux à l’église de Chamoux faite par le sieur Falcoz
L’an 1847 et le 4 décembre dans la maison d’habitation de M le syndic à Chamoux, n’ayant plus siéger dans la salle consulaire faute de feu,
Le conseil double réuni aux personnes de MM. Pierre-François Bally syndic, Claude Plaisance vice syndic, Jean Masset dit Tarin, Jean-Baptiste Péguet, et François Maillet, conseillers ordinaires.
Et encore MM. Jean-Amédée Deglapigny, Joseph Dénarié mandataire de MM. Guillot Joseph, Ambroise Petit, membres du Conseil double, Madame Veuve De Laconnay, née Degallis et Joseph Mamy n’ayant pas paru, quoique dûment convoqués. Avec l’intervention de Me Ulliel secrétaire
Monsieur le syndic ayant mis sous les yeux du Conseil :
1° la demande faite par les frères Avondo, et prévue à l’article 280 de l’instruction ministérielle du 1er mai 1840 relative à la réception d’œuvre des travaux par eux exécutés en réparations, peintures et embellissements à l’Église paroissiale de Chamoux,
2° le décret de M. l’Intendant mis en bas de ladite demande, et pourtant commission à M. Falcoz géomètre, pour procéder à la dite réception d’œuvre, ledit décret en date du 13 octobre 1847
3° le rapport dudit sieur Falcoz portant réception d’œuvre des travaux donc s’agit, sous date du 28 novembre 1847, lecture des pièces susvisées ayant été donnée,
Considérant que le procès-verbal de réception d’œuvre à laquelle il a été procédé par le dit M. Falcoz ledit jour vingt est sincère et véritable,
Considérant que tous les travaux en réparations, peintures et embellissements exécutés prescrits et détaillés, soit dans le détail estimatif dressé par le géomètre Thomas en date du 12 avril 1847, soit dans la délibération du Conseil du sept août suivant, et adjugés aux frères Avondo Laurent et Joseph par acte de soumission du huit dudit mois d’août ont été exécutés avec satisfaction,
Ledit Conseil a été unanimement d’avis d’approuver et de confirmer la réception d’œuvre faite par ledit M. Falcoz en tout son contenu, et de déclarer qu’il ne s’oppose aucunement à ce qu’il soit payé auxdits frères Avondo aux termes de leur soumission les 2000 livres nouvelles pour final solde de leur entreprise, déduction faite des 1700 livres neuves déjà acquittées.
En invitant toutefois les créanciers qui auraient quelque répétition à faire contre lesdits entrepreneurs Avondo pour travaux, fournitures ou autre indemnité, de présenter dans le délai de huit jours leur réclamation à l’Intendance de la province.
Ainsi délibéré les an et jour que dessus, et sera la présente lue, publiée, affichée est soumise à l’approbation de l’Autorité supérieure compétente.
Bally, Synd.
Claude Plaisance Deglapigny
François Maillet Peguet Petit
Je soussigné secrétaire de la commune de Chamoux
déclare que la délibération qui précède a été publiée
et affichée au lieu et de la manière accoutumés le
5 décembre 1847, jour de dimanche.
Chamoux le 6 décembre 1847
Ulliel Sre
nov. 2020- Recherche et transcription A. Dh.
Sources:
- les 3 textes sont tirés des Délibérations du Conseil communal de Chamoux 1847 (AD073, 238E dépôt 16)
- les 2 clichés sont très probablement de Marius Neyroud : un tirage original de la photo de la fête dans l'église est déposé aux AD073. On recherche le tirage des clichés réalisés pendant les travaux de 1931-32 : nous ne disposons que de photocopies. Travailler sur l'original permettrait d'en savoir plus sur ces fresques disparues, actutellement à l'étude.
L'évêque François-Marie Vibert revient à Chamoux 6 ans plus tard : l'église est probablement toujours un peu exiguë pour la population, mais elle est devenue fort belle ! En revanche, la Fabrique n'a pas eu le temps de s'occuper de la sacristie, ou de ses comptes.
Au "Clos" de Chamoux, l'école des filles fonctionne, mais elle est un peu chère pour les familles.
L’an mil huit cent cinquante et le quatorze juin, Nous, François-Marie Vibert, par la miséricorde divine et la grâce du St Siège Apostolique, Évêque de Maurienne, prince d’Aiguebelle, Assistant au trône pontifical, prélat à la maison de N.S.P. le pape Pie IXe, faisons savoir à qui il appartiendra que continuant le cours de notre visite pastorale, nous nous sommes transporté hier de la paroisse de Villardléger en celle de Chamoux où nous sommes arrivé à six heures du soir, accompagné des Rds seigneurs Dominique Deschamps protonotaire apostolique, prévôt de notre chapitre, notre vicaire général et official, et Patrice Gravier chanoine promoteur général du Diocèse.
À quelque distance du bourg avait été dressé pour la circonstance un élégant oratoire où nous avons été reçu par le Rd Recteur en chape, accompagné du Rd Demaison, recteur de la chapelle et de Rd Francoz son vicaire ; après que le Rd recteur nous eut exprimé avec des sentiments pleins de foi le bonheur de nous voir arriver dans sa paroisse, Nous avons baisé la croix, et Nous nous sommes placé sous le dais porté par les membres de l’administration communale, et Nous nous sommes rendu processionnellement à l’église pour y adorer le St Sacrement, implorer la protection de St Martin Évêque de Tours, patron de la paroisse, et donner aux fidèles réunis notre bénédiction pastorale.
Nous avons ensuite exposé du haut de la chaire le but et l’objet de notre visite ; ayant immédiatement après interrogé et fait interroger sur les principales vérités de la religion les Jeunes gens qui nous ont été présentés pour la confirmation, leur instruction a été trouvée assez satisfaisante.
Aujourd’hui, vers les huit heures du matin, Nous avons commencé les fonctions de notre ministère ; ayant procédé à la visite de l’église, de la sacristie et du cimetière, Nous avons fait les observations, recommandations et ordonnances ci-après :
1°) L’Église de Chamoux, l’une des plus belles de notre diocèse, est d’une élégante structure ; elle a été décorée depuis notre dernière visite, la voûte a été peinte et les décorations produisent un bel effet ; le rétable du maître-autel est en stuc, la marbrure a presque entièrement disparu, il n’est pas en harmonie avec le reste de l’Église ; Nous invitons le conseil de la fabrique et subsidiairement celui de la commune à en faire faire un en marbre ou en bois doré ; Nous voyons avec satisfaction (que l’on a refait à neuf le rétable de l’autel de St François de Sale, Nous recommandons au Rd recteur de faire convenablement encaisser la pierre sacrée de cet autel, ainsi que celle de l’autel de N.D. du rosaire.
2°) La sacristie assez spacieuse est lézardée, et le blanc a presqu’entièrement disparu. Nous invitons le conseil de fabrique à y faire les réparations convenables.
3°) Les comptes de la fabrique pour l’année 1849 n’ont pas encore été arrêtés par le conseil de fabrique ; Nous invitons ledit conseil à les arrêter et à les soumettre à notre approbation dans le plus bref délai, ainsi que le Budget pour l’année courante.
4°) Dès 1839, l’école de filles est dirigée par les sœurs de St Joseph, qui ne négligent rien pour l’instruction et l’éducation des enfants confiés à leurs soins ; le traitement des Révérendes sœurs a été fixé à la somme de 800#, ce traitement est formé de :
1- 120# produit du clos attigue à la maison
2- de 100# payé par la commune
3- de 55# payé par les administrateurs des revenus de l’école
4- de 525#, somme à laquelle devrait s’élever la rétribution des élèves : cette dernière est trop élevée pour qu’elle puisse être régulièrement payée, il serait à désirer que le conseil communal augmente l’allocation en faveur de cet établissement.
5°) Il existe dans cette paroisse deux chapelles rurales :
1- celle de N.D. des Grâces, qui n’a aucun revenu fixe, et qui est entretenue par la piété des fidèles.
2- celle de St Joseph et St Gras située au hameau de Montranger : elle est pourvue de tout ce qui est nécessaire à la célébration du St Sacrifice de la messe, et elle jouit d’un revenu annuel de 5# ; cette rente est aujourd’hui servie par [Jh.-Marie Cuiltel ?] et Antoine Tournafond.
6°) Par lettre du 26 février 1845, nous avons érigé dans cette paroisse la confrérie du St et Immaculé cœur de Marie pour la conservation des pécheurs ; le même jour, elle a été agrégée à l’Archiconfrérie érigée dans l’église de N.D. des Victoires à Paris par Rd Deschamps, délégué à cette fin.
7°) Après avoir fait les prières pour les défunts prescrites par le pontifical romain, Nous avons célébré le St Sacrifice de la messe à laquelle Nous avons eu la consolation de donner la Ste communion à … personnes* qui l’ont reçue avec piété et recueillement ; nous avons ensuite administré le sacrement de la confirmation à 190 Jeunes gens des deux sexes.
Rd Charles André Bois, né à St André le 8 août 1797, prêtre dès le 16 juin 1821, est recteur et Archiprêtre de Chamoux dès le 1 octobre 1821 ; Nous savons qu’il ne néglige rien pour procurer à ses paroissiens tous les moyens de sanctification.
Rd Charles Francoz, né à Orelle le 3 mars 1817, prêtre dès le 11 juin 1843, est vicaire de Chamoux dès le 14 octobre 1843.
Ainsi fait et signé à Chamoux les an et jour que dessus, en présence de :
• Rd Deschamps vicaire général, Rd Gravier chanoine, Rd Bois recteur Archiprêtre, Rd Barbin recteur de Bourgneuf, Rd Mollot recteur de Montgilbert, Rd Christin recteur de Chamousset,
• des Sieurs Plaisance Jean- ?, syndic , Simon Vernier, vice-syndic ; Jean Guyot conseiller délégué ;
• des Sieurs François Bailli, François Berthollet, conseillers de la fabrique,
• François-Marie Évêque, Deschamps Vic. Gal, Gravier F.
Signatures
Ndlr : * = non renseigné
Recherche et transcription A.Dh.
Lexique
Attigue : de ATTIGUUS, A, UM (adjectif), contigu, e adj. : attenant . Le clos attigue = le clos contigu.
Note :
Le signe # transcrit un signe équivalent dans le document ; il faut lire « Livre » jusqu’en 1860, puis « Franc » au-delà. Mais les valeurs sont semblables : après la Révolution française, par Lettres-Patentes du 6 août 1816, Victor-Emmanuel 1er autorise la fabrication de nouvelles monnaies basée sur le système décimal, de poids et titre équivalents aux monnaies françaises. On a alors une totale équivalence entre la Livre de Savoie et le Franc de France. (Les monnaies d’or et d’argent gardent encore les dénominations anciennes d’écu, pistole et quadruple, même si sur les monnaies sont inscrites uniquement les valeurs en livres.)
Vers 1850, les salaires moyens pour douze heures de travail étaient de 3,60 francs pour les hommes, 1,50 franc pour les femmes et 0,50 franc pour les enfants.
1 kilo de pain 0,37 franc
1 litre de vin 0,80 franc
1 œuf 0,09 franc
Un ¼ de livre de lard 0,15 franc
1 livre de beurre 1,77 franc
1 livre de fromage 7 francs
1 livre de viande de bœuf 0,68 franc source de ce tableau : http://erwan.gil.free.fr/
Sources :
Archives diocésaines de St-Jean de Maurienne, Visite pastorales 1850.
1854 : cette fois, c'est le maître-autel que l'on refait, et les Gilardi assurent de nouveau la réalisation, pour une somme nettement plus élevée que pour l'autel du Rosaire.
Nous soussigné Recteur, Président et Membres du Conseil de Fabrique Ecclésiastique de Chamoux, voulant faire reconstruire à neuf le Maître-Autel de l’Église paroissiale de ce lieu pour des motifs de grande convenance et même de nécessité, avons fait avec le Sieur Joseph Gilardi, sculpteur et doreur domicilié à St Jean de Maurienne la convention suivante.
1°) Le dit Joseph Gilardi s’engage à exécuter dans le terme indiqué plus bas, le Maître-Autel pour l’Église de Chamoux, selon le dernier plan qui a été dressé par le fils Gilardi, et qui est paraphé par le Révd Recteur de Chamoux : cet autel est en bois, sculpté, doré au mordant, et marbré à l’huile, pour lequel il fournira tous les matériaux, et c’est pour la somme de trois mille deux cent livres neuves sans aucune modification un peu importante à ce plan.
2°) Le Conseil de Fabrique se réserve néanmoins le droit de faire accepter des modifications au plan, sous l’agrément de l’ordinaire durant l’exécution du travail : la réduction du prix général convenu ou même une addition à ce prix qui seraient la suite des modifications proposées, seront l’objet d’une convention particulière.
3°) Le paiement de la somme totale convenue est réglé comme suit : cinq cents livres seront soldées deux mois après que la convention sera soldée de part et d’autre et signé (sic) à double original ; cinq cents livres seront soldées durant l’exécution du travail, c’est à dire en mars ou avril 1855 ; mille livres seront comptées après la réception d’œuvre ; les douze cent livres restantes seront payables dans trois années, et par portion ce quatre cents livres par année, avec l’intérêt légal à dater de six mois après la réception d’œuvre.
4°) Les basements intérieurs des diverses pièces de bois sapin ou autre seront frottés ou enduits d’une bonne couche d’huile pour prévenir l’humidité et les autres effets destructeurs du temps.
5°) Le temps accordé au Sieur Gilardi pour la construction de l’autel est d’une année ; mais cette époque pourra être prorogée dans le cas que ledit Gilardi ne puisse le confectionner pour le temps voulu, et alors, il sera tenu d’en donner avis quelque temps d’avance.
6°) Les frais pour déblaiement de l’emplacement du Maître-Autel et ceux du transport, ainsi que de l’échafaudage nécessaire pour le placer, restent à la charge de la Fabrique. Mais le Sieur Gilardi est spécialement chargé de veiller au chargement et à toutes les précautions à prendre pour prévenir les dégradations, il accompagnera au besoin les voitures jusqu’à Chamoux.
7°) Le travail sera achevé et l’autel sera placé en 8bre 1855.
Fait et signé à Chamoux le 1er 7bre 1854
MM. Guyot, Bugnon, Mamy, Vernier, Vagnon, Petit,
A. Bois, Recteur, Président,
Jph Gilardi, sculpteur
Recherche et transcription : A.Dh.
Sources :
Archives de l’Évêché de Maurienne - Bibliothèque diocésaine ; Fonds Chamoux - Registre «Fondations» Feuillet libre
La visite de 1856 est riche en informations !
Construction d'un nouveau maître-autel, après divers travaux d'embellissement de l'église, état des écoles, niveau de population… On voit la commune se développer.
Chamoux 29 mai 1856
L’an du Seigneur mil huit cent cinquante six, et le vingt-neuvième jour de mai, nous François-Marie Vibert, par la miséricorde divine et la grâce du St Siège apostolique, Évêque de Maurienne, Prince d’Aiguebelle, Assistant au trône pontifical, Prélat de la Maison de Notre St Père le Pape, Commandeur de l’Ordre des Sts Maurice et lLazare etc, faisons savoir à qui il appartiendra que nous nous sommes transporté hier à la paroisse de Chamousset où nous étions en tournée de visites pastorales, à celle de Chamoux où nous sommes arrivé vers les six heures du soir, accompagné de Rds Seigneurs Jean-Michel Rochet, Chanoine Chantre du Chapitre de Notre Cathédrale, supérieur de Notre Grand Séminaire, Notre vicaire général et Jean-Baptiste-Alexandre Portaz, Chanoine du même Chapitre, notre secrétaire Chancelier, et de Rd Jean-François Gilillot, curé de Rendens. Mme la Comtesse de Sonnaz avait eu l’obligeance de Nous faire prendre à Chamousset dans son équipage. Une chapelle très bien ornée avait été dressée pour Nous recevoir au-dessous du village de l’Église. Nous y fûmes accueilli par le Rd curé Archiprêtre, en chape, accompagné de Rd Jean-Baptiste Chamlong, Curé d’Argentine qui était venu prêter son concours pour la préparation des fidèles à la fête, et de Rd Célestin Besson Vicaire de la paroisse. Ils étaient suivis de toute la population.
Nous nous revêtîmes d’abord de nos habits pontificaux. Nous baisâmes le crucifix, nous fîmes une courte prière pour demander la protection de Dieu, celle de la Bienheureuse Vierge Marie, Son Immaculée Mère, celle des Anges et autres Protecteurs de la paroisse sur le ministère que nous allions exercer.
Nous reçûmes les religieuses félicitations du Rd Curé et enfin nous nous acheminâmes vers l’Église processionnellement au bruit des boîtes du chant du Benedicite et autres cantiques sacrés. Le dais était porté par quatre personnes des plus notables de la commune et environné de petits enfants vêtus de blanc et portant dans leurs mains des oriflammes à Notre chiffre.
À la porte de l’église, Nous reçûmes l’encens et l’eau bénite des mains du Rd Curé. Nous allâmes au pied de l’autel principal pour y adorer le Très St Sacrement et remplir les autres cérémonies prescrites par le Pontifical Romain. Après quoi, nous exposâmes du haut de la chaire à tous les fidèles réunis quels étaient les objets et le but de Notre visite, et nous procédâmes à l’examen des jeunes gens et l’un et de l’autre sexe qui devaient nous être présentés pour la confirmation. Leurs réponses généralement satisfaisantes ainsi que leur grand nombre nous sont un témoignage des efforts et du zèle avec lequel le Rd Curé a travaillé à leur instruction.
Aujourd’hui vers les 7 heures et demie nous avons repris les fonctions de Notre St ministère dans l’ordre qui suit : Visite de l’Église et autel, des fonts baptismaux, des confessionnaux, du linge et des ornements de la sacristie, des Stes reliques et généralement de tout ce qui se rattache au culte divin, prières et absoute pour les défunts de la paroisse, Ste Messe à laquelle nous avons eu la consolation de donner la Ste communion de Notre main à 380 personnes.
Après la Ste Messe Notre Secrétaire et Chancelier fit une instruction appropriés à la circonstance ; Nous administrâmes le Sacrement de la confirmation à 128 personnes de l’un et l’autre sexe. Nous donnâmes à la paroisse nos avis pastoraux et nous terminâmes la fête par la bénédiction du St Sacrement.
Durant la visite de l’église que nous fîmes, avec la chape, la crosse et la mître, ainsi que le prescrit le Pontifical Romain, Nous avons fait les observations, recommandations et ordonnances qui vont suivre :
1°) l’église de Chamoux est trop petite pour la population, mais elle est convenablement ornée, décorée de peinture, et l’une des plus belles de Notre Diocèse.
Nous avons eu la satisfaction de voir que la fabrique a fait exécuter un autel en bois doré avec son rétable. Le plan et l’exécution de ce maître-autel nous ont paru bien conçus et bien conduits. Le Groupe qui surmonte la frise produit un bon effet et les deux anges adorateurs qui sont aux côtés du tabernacle, de grandeur naturelle, sont religieusement exécutés. La fabrique a dû s’imposer pour cela des sacrifices et des dettes. Les comptes nous ont été exposés et nous les avons trouvés réguliers.
La sacristie a besoin de réparations ; les murs sont fendus d’une manière assez notable. Par les soins du Rd Curé, deux crédences très convenables ont été construites et unies à l’ancienne de façon à former un tout.
Nous avons trouvé le linge et les ornements en bon état. Il serait à souhaiter que la fabrique pût faire l’acquisition d’une pyxide en argent et de plus grande dimension. La pyxide actuelle n’a qu’un pied de cuivre.
2°) Les réparations qu’exigeait le cimetière ont été faites à la demande du Rd Curé par le Conseil de la Commune, ainsi que par porte munie de loquet.
3°) Chamoux possède deux chapelles rurales :
- celle de Montranger qui a cinq livres de revenu et quelques messes fondées. Cette chapelle est entièrement délabrée.
- celle de Notre-Dame des Grâces à une petite distance du village de l’église.
Ces deux chapelles sont administrées par la fabrique.
4°) la paroisse renferme cinq confréries ou associations religieuses :
- celle du St Sacrement, instituée de temps immémorial
- celle du Mont Carmel, érigée par un Décret de Notre Illustre Prédécesseur en date du 14 7bre 1836
- celle du St Rosaire de même date.
Ces deux décrets ont été portés par une délégation spéciale de S.S. Grégoire XVI.
- celle du T.S. et Imm. Cœur de Marie érigée par Nous et affiliée à l’Archi confrérie de N.D. des Victoires de Paris par lettres du 26 février 1845
- celle de l’Imm. Conception de la T. Ste Vierge, pour la propagation des bons livres, affiliée à Notre œuvre diocésaine.
Ces diverses associations sont entre les mains du zèlé pasteur un puissant instrument pour maintenir l’esprit de foi et de piété chrétienne parmi ses ouailles.
5°) Nous invitons le Conseil de fabrique à dresser et afficher à la sacristie de tableau des messes et des services à acquitter durant l’année ainsi que le prescrivent les SS. Canons et nos ordonnances particulières.
6°) Nous engageons le Conseil de fabrique à s’occuper du choix d’un local pour y placer les archives paroissiales et l’approprier à cette destination.
Maintenant le registre, titres et autres littérés paroissiaux sont gardés avec soin par le Rd Curé dans une armoire du presbytère.
7°) Il y a deux écoles communales :
- celle des garçons, tenue par les frères de la Croix de Jésus et celle des filles tenue par les sœurs St Joseph ; le traitement des frères est fait par le conseil communal. Nous saisissons avec empressement l’occasion de cet acte public pour exprimer notre satisfaction pour le zèle éclairé dont il fait preuve.
8°) la population de Chamoux est de 1500 âmes.
9°) le traitement du Rd Curé est de 900 # dont 500 sont payés par les finances Royales, et 400 par la Commune. Celui du Vicaire de 500 # payé par la Commune
10°) Rd Charles Amédée Bois né à St André le 8 août 1797, prêtre dès le 16 juin 1821, est curé et archiprêtre de Chamoux dès le 1er 8bre 1825. Tout ce que nous avons vu et examiné aujourd’hui, la tenue parfaite de la maison de Dieu, le grand nombre de communions, l’esprit religieux qui anime les habitants de Chamoux et tout nous est une preuve consolante du zèle avec lequel il travaille à la sanctification de ses ouailles. Rd Célestin Besson né à St Jean de Maurienne prêtre (…) est vicaire de Chamoux depuis deux ans.
Ainsi fait et signé le jour que dessus en présence des sus mentionnés, et de M.M. G… curé de Chamousset, Francoz, curé de Bourgneuf, Mollot curé de Montgilbert, et de M.M. les membres du Conseil de la commune et de la fabrique
Recherche et transcription : A.Dh.
Sources :
Archives diocésaines de St Jean de Maurienne, Visites épiscopales 1856
1864 : l'église n'a pas beaucoup changé depuis la dernière visite. Mais l'évêque revient sur l'école de filles de Chamoux, qu'il a déjà fallu agrandir.
8-5-1864
L'an mil huit cent soixante quatre, le huitième jour du mois de Mai, nous, François-Marie Vibert, par la grâce de Dieu et du St Siège Apostolique, Évêque de Maurienne, prince d’Aiguebelle, etc, faisons savoir à tous ceux qui les présentes verront, qu’hier, étant en tournée de visites à la paroisse de Chamousset, nous nous sommes transporté à celle de Chamoux où nous sommes arrivé, accompagné de Rd Jean-Baptiste Alexandre Portaz chanoine de notre cathédrale, notre secrétaire Chancelier, S. Ex. monsieur le Comte de Sonnaz, Général d’armée, maire de la Commune, avait eu l’aimable obligeance de Nous faire prendre à Chamousset en son équipage.
Nous nous arrêtâmes quelques instants à Bourgneuf, pour visiter l’église en construction, et à six heures nous étions à Chamoux.
Un oratoire avait été élevé et orné de tentures et de feuillage pour nous recevoir. Toute la population Nous y attendait en ordre de procession. M. l’Archiprêtre-Curé était revêtu de la chape et avait auprès de lui Rd Emmanuel Hermiraz, Curé d’Aiton, et Rd Charvoz, son Vicaire, l’un et l’autre en surplis. Nous nous revêtîmes du petit rochet* et de la mosette* et nous adressâmes à Dieu une courte prière pour lui demander sa protection divine, Nous invoquâmes d’intercession de la Très Sainte Vierge, sa Mère Immaculée, et celle des anges et des autres Saints protecteurs de la paroisse, puis, nous étant placé sous le dais que portaient quatre membres du conseil municipal, Nous nous acheminâmes vers l’église, précédé de toute la population, marchant processionnellement, bannières déployées, pendant que le chant des cantiques sacrés se mêlant aux détonations des boîtes et au son des cloches, portait dans les cœurs de Saintes émotions. Nous reçûmes à la porte de l’église l’eau bénite et l’encens des mains du Rd Curé, et nous allâmes au pied du Maître-autel adorer N.S. Jésus-Christ dans le Sacrement de son Amour, demander la protection de St Martin Évêque et Confesseur, Patron de la paroisse, et donner aux fidèles notre bénédiction épiscopale.
Nous exposâmes en haut de la chaire les objets et le but de notre visite, et nous terminâmes par l’examen des jeunes gens des deux sexes qui devaient nous y être présentés pour la confirmation.
Aujourd’hui dimanche dans l’octave de l’Ascension, Nous avons repris vers les huit heures les fonctions de Notre St ministère dans l’ordre suivant : visite de l’église, des autels, des vases sacrés, des Saintes reliques, des fonts baptismaux, de la sacristie, des linge et ornement, et généralement de tous les objets qui touchent au culte divin, Prières et absoute sur le cimetière pour les défunts de la paroisse, Sainte messe à laquelle nous avons eu la consolation de donner la Ste communion de Notre main à près de quatre cents personnes de l’un et l’autre sexe, instruction analogue à la fête ( ?) donnée par Notre Chancelier, après quoi, nous administrâmes le Sacrement de la confirmation à 199 jeunes gens.
À deux heures et demie l’on chanté les Vêpres, Nous donnâmes à la paroisse Nos avis pastoraux et nous terminâmes enfin par la bénédiction solennelle du T. St Sacrement. [ajout en marge : Durant les cérémonies, l’harmonium tenu par M. l’abbé [Irenun ??] l’un de nos missionnaires diocésains mêlait ses harmonieux accords au chant des Cantiques.]
Durant la visite de l’église, nous avons eu lieu de faire les observations, recommandations et ordonnances qui vont suivre :
1°) l’église de Chamoux est beaucoup trop petite pour la population. À notre avis, il serait facile de l’agrandir par le devant en ajoutant une travée. La tenue de l’église est d’ailleurs parfaite de propreté et de décence. La fabrique a fait l’acquisition dune grande pyxide en argent et d’une chape blanche.
2°) Par testament du 21 juin 1838, Me Ulliel Notaire, Mme Jaime, mue par un sentiment de pieuse générosité, a institué pour son héritier universel le trésorier du Conseil de fabrique de cette paroisse, à la charge pour lui d’établir au Chef-lieu une école pour l’éducation des filles de la paroisse, dirigée par les sœurs de St Joseph ; le Conseil de fabrique dûment autorisé a fait l’acquisition d’une maison et d’un clos, que les dites sœurs occupent actuellement par acte du 9 juin 1839, et depuis lors les intentions de la pieuse fondatrice ont été religieusement gardées. Nous sommes heureux de donner au dévouement et à la capacité desdites sœurs les éloges qu’elles méritent. Le Conseil de la Commune, présidé par M. le Comte de Sonnaz, comprenant combien cette institution est utile pour les familles, ont bien voulu faire à la maison des écoles les agrandissements et les améliorations que réclamait sa destination. Nous sommes heureux de consigner ici l’expression de notre gratitude.
[ajout en bas de page : Nous avons été extrêmement satisfait de la manière dont il a été répondu sur tous les points de la doctrine chrétienne.]
3°) la population de Chamoux est de 1500 âmes.
4°) Rd Charles Bois, né à St André le 8 août 1798, prêtre dès le 16 juin 1821, est archiprêtre recteur de Chamoux dès le 1er octobre 1825 ; Nous avons eu dans cette quatrième visite pastorale que Nous lui faisons, la consolation de recueillir de nouvelles preuves de sa foi, de sa piété, et de son zèle dans l’instruction soignée des personnes que Nous avons examinées, le bon esprit de cette religieuse population, et dans l’attention et le recueillement soutenu des fidèles durant ces longues cérémonies.
Rd Charvoz Joseph-Marie, né à Bonvillard-sur-Orelle le 9 novembre 1832, prêtre dès 1837, est vicaire à Chamoux dès le mois de septembre 1863.
Ainsi fait et signé, les an et jour susdits, en présence des personnes nommées ci-dessus, et de M. Francoz, Curé de Bourgneuf, de S. Ex. Monsieur le Comte Hypolite de Sonnaz, Général d’armée, Chevalier Grand-Croix des SS Maurice et Lazare, décoré de plusieurs ordres étrangers, et de M. Simon Vernier, adjoint, Jean Guyot, Frédéric Mamy, Jean Ramel, Aimé Duruisseau, Simon Neyroud feu Jean, membres du Conseil de fabrique ou de la Commune.
Recherche et transcription : A.Dh.
Lexique :
* Mosette ou Mozette : La mosette est une courte pèlerine descendant jusqu'à la ceinture et boutonnée par devant ; elle constitue une des pièces de l'habit de chœur des cardinaux et des évêques et souvent aussi des chanoines. Elle est signe du pouvoir de juridiction. Les protonotaires apostoliques et autres prélats romains n'ont pas droit à la mosette. Elle se porte sur le rochet, et n'est pas utilisée pour l'administration des sacrements.
* Rochet : Vêtement de chœur, signe de juridiction ordinaire, porté par les évêques, les cardinaux et certains prélats sous la mosette, la cappa magna ou le mantelet. Il est l'habit ordinaire des chanoines réguliers. Les chanoines des chapitres cathédraux ou collégiaux le portent également au chœur, par indult, sous la mosette.
Le rochet a presque la même forme que l'aube : mêmes manches, même corps mais s'arrêtant à la hauteur des genoux
(source : Wikipedia)
Sources :
Archives diocésaines de St Jean de Maurienne, Visites épiscopales 1864
Cette fois, l'église s'est enrichie de vitraux en grisaille. Mais le cimetière, si longtemps source de fâcheries de l'évêque, est à peine réparé qu'il faut l'abandonner : la population de Chamoux augmente!
11-2-1872
L'an mil huit cent soixante et douze, le onzième jour du mois de Février, Dimanche de la Quinquagésime, nous, François-Marie Vibert, par la grâce de Dieu et du St Siège Apostolique, Évêque de Maurienne, prince d’Aiguebelle, Assistant au trône Pontifical, Chevalier Grand-Croix de l’Ordre des SS. Maurice et Lazare, etc, faisons savoir à tous ceux qui liront les présentes que nous avons quitté hier, à deux heures, Saint-Jean de Maurienne, notre résidence épiscopale, pour nous rendre à la paroisse de Chamoux, dans le but d’y faire la clôture de la mission prêchée avec succès par les Rds Pères Édouard Chrysostome et Réginald de l’Ordre de St Dominique, et aussi pour y faire notre visite pastorale et administrer le Sacrement de Confirmation
Nous étions accompagné de Rd François Guillot, chanoine honoraire de notre église cathédrale, professeur de théologie morale ( ? ) à notre grand séminaire, et Victor-Ignace Girard Notre secrétaire.
M. le Comte de Sonnaz, maire de Chamoux, avait eu la délicate attention d’envoyer son équipage pour Nous prendre à Chamousset.
À Notre arrivée dans la paroisse, Nous fûmes d’abord complimenté par M. le Maire au nom de la municipalité, et ensuite par M. le Curé qui revêtu de la Chape, Nous accueillit à l’entrée de l’église [ratures et ajout : qui résonnait du son joyeux des cloches et des détonations des boîtes]. Après avoir répondu aux paroles pleines de foi qu’il Nous adressa, Nous fîmes une courte prière pour appeler les bénédictions du ciel sur le ministère que Nous venions exercer, Nous baisâmes le crucifix, puis ayant reçu du Rd Curé l’eau bénite et l’encens, Nous allâmes au pied de l’autel adorer J.C. dans son tabernacle de mystère et d’amour, et accomplir toutes les cérémonies prescrites en pareille circonstance. Du haut de la Chaire, Nous avons dit en quelques mots le but de Notre visite, continuation de la grande visite que le fils de Dieu fit aux hommes, l’importance particulière qu’elle avait dans les temps calamiteux que nous traversions, et les moyens d’en profiter. Nous examinâmes ensuite, et Nous fîmes examiner les jeunes gens des deux sexes qui devaient Nous être présentés pour la Confirmation. Leur instruction Nous a paru généralement très satisfaisante, et témoigne des soins que leur ont prodigués les deux prêtres chargés de leur instruction.
Aujourd’hui, à sept heures et demie, Nous avons continué dans l’ordre suivant les fonctions saintes : visite de l’église, des autels, des vases sacrés, des confessionnaux, des fonts baptismaux, de la sacristie ; Prières et absoute pour les défunts ; Sainte messe à laquelle nous avons eu la douce joie de distribuer le pain de vie à un très grand nombre de personnes ; courte instruction sur les effets du Sacrement de Confirmation que nous avons ensuite administré à 262 jeunes gens et jeunes filles qui reçurent cette grâce dans une attitude modeste et recueillie.
Ce soir à deux heures et demie, Nous Nous sommes rendu, précédé de toute la paroisse en ordre de procession, sur le lieu où devait être élevée la croix souvenir de la Mission, et dont Nous avons fait la bénédiction. Le Rd Père Édouard prononça en cette circonstance une allocution chaleureuse sur les enseignements de la Croix.
De retour à l’église, Nous avons donné à la paroisse nos avis pastoraux et Nous avons terminé par le Salut et le chant du Te Deum cette journée pleine pour Nous de suave consolation, de fruits spirituels pour la paroisse, et d’espérance pour l’avenir.
Durant notre visite, nous avons eu occasion de faire les observations, recommandations qui suivent:
1°) l’église et les autels sont tenus dans un état de propreté et décence satisfaisantes.
2°) depuis Notre dernière visite, l’église s’est enrichie de vitraux ou grisailles, d’une écharpe, de quatre graduels* et antiphonaires*, d’un drap mortuaire et de trois chasubles aux frais de la fabrique, excepté une chasuble dont le travail est dû aux mains pieuses de Mme la Comtesse de Sonnaz.
3°) la sacristie est lézardée en plusieurs endroits et les murs sont noircis par la poussière. Nous recommandons de la faire réparer et blanchir le plus tôt possible.
4°) le cimetière est devenu beaucoup trop petit pour la population. Nous recommandons d’acheter un espace plus vaste, aussitôt que la Commune aura les ressources suffisantes, et de clore par un mur l’enceinte destinée aux enfants morts sans baptême.
5°) Rd Denys Émery né à Bonvillard-sur-Aiton le 28 mars 1831, fait prêtre le 18 juin 1859 ( ?) est Curé de Chamoux dès le 1er septembre 1869. Nous connaissons la vertu et le zèle de ce bon prêtre [ajout : l’instruction des jeunes confirmés, les heureux résultats de la mission], l’estime religieuse dont l’entourent ses paroissiens Nous sont un témoignage de ses laborieux travaux et de sa vie sacerdotale.
6°) Rd Vincent Bernard, né à St-Michel le 24 mai 1834, ordonné prêtre le 11 juin 1868, est vicaire de Chamoux depuis le 1er décembre 1870. Nous savons qu’il seconde de bons ( ?) efforts le ministère du Rd Curé, et qu’il travaille à devenir un prêtre instruit et zélé.
Ainsi fait et signé, les an et jour ci-dessus, en présence des pré-nommés, et aussi de M. le Comte de Sonnaz, Maire de Chamoux, Mamy Frédéric, Plaisance Jean-Baptiste, Jean Guyot, Simon Jandet, Simon Neyroud, Pierre Rémy, Conseillers de fabrique ou de la Commune.
Recherche et transcription : A.Dh.
Lexique :
* Le graduel désigne initialement une pièce de chant grégorien. Par extension, le graduel est un recueil des chants grégoriens
* L'antiphonaire est un livre rassemblant les partitions grégoriennes des heures canoniales (liturgique catholique).
Sources :
Archives diocésaines de St Jean de Maurienne, Visites épiscopales 1872
Mgr Vibert est encore venu en visite pastorale en 1856, en 1864, en 1872.
1878 : le nouvel évêque Michel Rosset "visite" Chamoux : l'église a été bien décorée : les Chamoyards l'ont enrichie de vitraux, ont poursuivi l'aménagement des rétables du transept.
On voit que deux écoles fonctionnent à Chamoux : les garçons d'un côté (instituteurs laïques), les filles de l'autre (au Clos des sœurs St Joseph).
L'évêque fait un rapide bilan démographique du bourg et des hameaux, et visite aussi les chapelles et le cimetière.
L'an mil huit cent soixante dix-huit et le vingt-huit du mois d'avril, nous, Michel Rosset, Évêque de Maurienne, Prince d'Aiguebelle, Prélat assistant au trône pontifical , Noble et Comte [Romain?], etc, faisons savoir à tous ceux qui liront les présentes, et à qui il appartiendra, par la grâce de Dieu, et l'autorité du St Siège apostolique :
Nous nous sommes transporté hier vers les trois heures et demie de la paroisse de Villard-Léger où nous étions en cours de visite pastorale, à celle de Chamoux pour y faire aussi notre visite, et administrer la confirmation. Nous étions accompagné des Rds chanoines Hres J.V. Grisard, notre Vicaire général, et J.B. Martin, notre secrétaire chancelier.
M. le Comte de Sonnaz avait eu l'obligeance de mettre son équipage à notre disposition : cette attention délicate nous épargna le désagrément des mauvais chemins… Au village de Villardizier, un jeune homme, M. J. [Durbuis ?] nous pria de visiter la chapelle de l'Immaculée Conception et de donner notre bénédiction épiscopale, ce que nous fîmes à l'instant.
Remontant ensuite en voiture, nous arrivâmes près du bourg où M. le Curé (ratures : il y avait à côté MM (…) les curés de Chamousset, Hauteville, Betton-Bettonnet, qui lui prêtaient depuis quelques jours leur concours pour disposer les fidèles aux grâces de la visite pastorale) nous attendait devant un gracieux petit oratoire préparé pour la circonstance, avec les fidèles de la paroisse rangés en ordre de procession. Nous étions à peine agenouillé que la fanfare de Chamoux saluait notre venue par la brillante exécution d'un morceau de son répertoire. Après avoir prié quelques instants et baisé le crucifix qui nous fut présenté par le R Curé, nous nous revêtîmes de notre Rochet, de l'Étole et de la Chape, puis nous étant placé sous le dais porté par confirmants de cette année, nous nous acheminâmes vers l'Église précédé de la population groupée, au chant de l’Ant. Sacerdos et Pontifex*, du Cantique Benedictus et du son joyeux des cloches…
À la porte de l'Église, M. le Curé nous offrit l'eau bénite et l'encens. Arrivé près de l'autel, nous nous prosternâmes devant N.S.J.C. présent au très St Sacrement, le suppliant de féconder notre Ministère en cette paroisse, et après avoir accompli toutes les cérémonies prescrites en pareille occasion, nous donnâmes notre Bénédiction au peuple réuni. Notre Vicaire général monta ensuite en chaire pour annoncer le but de notre visite pastorale, l'heure, et l'ordre des cérémonies du lendemain. L'allocution terminée, nous donnâmes la bénédiction du T.S.S. et procédâmes à l'interrogatoire des confirmants dont les réponses ont paru généralement bien satisfaisantes.
Le matin à 8h nous avons repris les Stes fonctions de notre Ministère dans l'ordre suivant :
- Prières et absoute pour les défunts, visite du Tabernacle, des vases sacrés, des Reliques, des Fonts baptismaux, des confessionnaux, des autels latéraux, de la sacristie, des linges et ornements destinés au culte divin :
- Sainte Messe à laquelle nous avons distribué la communion à environ 590 personnes ; plus de 216 personnes avaient déjà communié aux messes du matin.
- confirmation que nous avons administrée à cent dix enfants de l'un et de l'autre sexe.
Nous sommes ensuite monté en chaire pour adresser à la paroisse nos avis pastoraux et nous les avons résumés dans la crois que nous leur avons montrée comme le symbole de la puissance et de la Bonté de Dieu.
Durant le cours de notre visite, nous avons eu lieu de faire les observations, recommandations et ordonnances suivantes :
1°) Église : l’Église de Chamoux, sous le vocable de St Martin, Évêque de Tours, à 322 mètres d’altitude ; malheureusement un peu trop petite pour la population, remonte à une époque reculée.
La Date précise de la construction et de la Bénédiction ou consécration n’est pas connue.
Il y a trois autels, tous portatifs (barré : le maître-autel fixe et consacré) sous le vocable de St Martin, l’autel du Rosaire, et le 3ème dédié à St Joseph : les boiseries et les sculptures sont de MM Gilardi.
En 1864, la Commune et la Fabrique ont fait placer des vitraux ou grisailles dont la dépense s’est élevée à 700 fr.
La Commune a fait dresser en 1877 un plan et devis de réparation s’élevant à 12,600 fr somme couverte par un emprunt de 9,600 fr et 3,000 fr de subsides obtenus du Gouvernement.
La toiture, les planchers, les escaliers de la porte d’entrée sont achevés ; il reste à faire la voûte de la sacristie, le blanchissage et le raccordement des murs.
L’Église est dans un état de propreté parfaite.
Le Tabernacle doit être garni à l’intérieur d’une étoffe de soie blanche.
Les Fonts baptismaux sont convenablement tenus.
Les confessionnaux sont au nombre de deux dans l’insxxit ? de l’Église.
2°) Sacristie. Nous avons trouvé en Sacristie :
1- un ostensoir en argent ciselé, rayons dorés, acheté en 1828 au prix de 550#, couverts par une souscription.
2- deux ciboires, l’un en vermeil acquis en 1867 au prix de 350# ; l’autre dont la coupe seule est en argent coûte 79# ; 2 petites pyxides ( ?) pour St Viatique et trois ampoules pour les Stes Huiles.
3- trois calices tout argent, dont un vermeil, du poids 2615 grammes acheté en 1876, prix : 420. Le second, du poids 2420 gr ? prix 160 fr ; le 3e du poids 2400 gr. Prix 150 fr.
4- 2 croix de procession (60 fr), quatre encensoirs, quatre reliquaires sculpture dorée (70fr) ; 3 lampes – celle du maître-autel achetée en 1878 (60). Les 2 autres payées par Mme la Comtesse de Sonnaz.
5- 16 chasubles pour toutes les couleurs liturgiques, et 5 chapes, 2 blanches, 1 rouge, 1 violette, et 1 noire. Trois écharpes pour Bénédiction du St Sacrement ; 13 aubes ; 13 surplis ; 22 [?] ; 58 purifications ; 42 lavabos ; 20 nappes d’autel ; 24 corporaux ; 4 soutanelles et 12 surplis pour enfants e chœur ? Quelques-uns de ces linges et ornements semblent, après un bon service, avoir quelques droits légitimes à la retraite : nous rappelons aussi que le coton doit être banni des linges et ornements destinés au St Sacrifice, et à l’administration des Sacrements.
3°) Cimetière : insuffisant, non pourvu des divisions règlementaires, sans clôture convenable, le cimetière réclame des améliorations indispensables sous tous les rapports, à moins que l’on ne songe à créer un cimetière neuf qui réponde à l’importance de la paroisse…
4°) Chapelle rurales. La Paroisse de Chamoux possède trois chapelles rurales :
- la Chapelle de Villadizier, sous le vocable de l’Immaculée Conception, à 325 mètres d’altitude, bâtie en 1865 ( ?) par souscription, bénite en 1867 : elle possède un calice acheté en 1871 - au prix de175 fr couverts par une souscription – et un ornement blanc.
- la Chapelle de Berre, à 8 mn de l’Église, à 320 mètres d’altitude, sous le vocable de Notre Dame des Grâces ; vendue à la Révolution, cette chapelle a été restituée au culte par la famille Deglapigny ; clôture et marche-pied de l’autel à refaire ; elle possède un ornement blanc et un petit calice de style gothique ex æquo avec la Chapelle.
Ces trois Chapelles n’ont malheureusement aucun revenu fixe pour leur maintenance, ni ressources casuelles, sauf pour celle de Berre, quelques modestes offrandes déposées dans le tronc destiné à les recevoir.
5°) Confréries. La Paroisse de Chamoux compte quatre Confréries :
1- Confrérie du St Sacrement : érigée de temps immémorial ; profite de l’induit obtenu par Mgr : 31 agrégés (dont 1 hom. )
2- celle du Mont Carmel
3- celle du Rre, 325 agrégés dont 25 hom.
Ces deux Confréries érigées par Mgr Billiet le 14 septembre 1836, en vertu d’une Délégation spéciale de Sa Sté Grégoire XVI.
4- la Confrérie de l’Immaculé Cœur de Marie, affiliée par lettres du 26 février 1845 : 200 membres.
Toutes ces Confréries n’ont aucun revenu fixe.
6°) Population. D’après le dernier recensement de 1877, la population de la Commune de Chamoux s’élève à 1453 ; et celle de la Paroisse à 1421, parce que 32 personnes habitant au village de la Croix relèvent de la Paroisse de Bourgneuf.
Cette population se partage entre le Bourg et les villages dans les proportions suivantes :
1-Bourg : 745 habitants ;
2-Villardizier : 300 habitants ;
3- 1er Berre : 114 habitants ;
4- 2ème Berre : 54 habitants ;
5- 3ème Berre : 122 habitants ;
6- Montranger : 33 habitants
7°) Presbytère. Le Presbytère, suffisant et convenable, appartient à la Commune, qui l’a exhaussé d’un étage en 1842, et consacré en 1870 : 600 frr à quelques autres réparations.
Nous avons trouvé au Presbytère les Registres des Actes de Baptême, de Mariage, de Décès. Un État des Âmes [commencé] par le Rd Curé outre le Registre des Confréries. Le Registre des délibérations du Conseil de Fabrique ; le tout en bon ordre.
Le mobilier appartenant au Presbytère consiste : 1°) en une crédence / noyer payée 105 fr, placée à la cuisine 2°) une commode et une bibliothèque (bois) à la chambre de M. le Vicaire 3°) une bibliothèque (bois) dans le cabinet à côté de la chambre de M. le Curé.
8°) Fabrique. Nous avons fait examiner par notre Vicaire général les comptes de l’exercice 1877 et les Budgets de 1879 : ils ont été approuvés. Savoir : les Comptes en Recettes à 864 fr ; en Dépenses à 933 fr ; en ??? à payer : 69 fr .
Les Budgets en Recettes à 730 fr ; en Dépenses à 636#, les excédents à 94 fr.
9°) Écoles. La Commune de Chamoux possède deux écoles annuelles.
L’École des garçons est confiée à deux instituteurs laïques, mariés ; traitements, 1200 et 800 fr.
Est fréquentée par environ 135 enfants.
L’École de filles, établie à Chamoux depuis le 4-7-1839, est confiée aux sœurs de St Joseph, qui ont été reconnues en qualité d’institutrices publiques depuis le 1er janvier 1877. Les sœurs sont au nombre de 5, et tiennent trois classes, plus une classe libre (1200 plus la jouissance d’un clos appartenant à la Fabrique). Les deux écoles sont gratuites depuis le 1er septembre 1877.
10°) Réparations et acquisitions faites depuis la dernière confirmation 1872, 11 février :
a) les chambres du Curé et du vicaire plafonnées et blanchies : b) Cuisine blanchie, salon d’été et salon d’hiver tapissés, 2 fenêtres faites: La sacristie s’est enrichie : a) de 4 aubes : b) d’une chasuble rouge : c) d’une chasuble violette, d’une verte et de deux noires, ensemble : d) d’une chape blanche et de deux étoles pastorales, ensembles : e) d’un calice en vermeil : f) d’une lampe et de trois missels, ensemble : |
150 fr |
Le tout payé par la Fabrique.
Avec le produit d’une souscription, on a acquis le tapis du maître-autel, payé : 55#
11°) Rd Denis Emery, né à Bonvillard sur Aiton le 28 mars 1831, prêtre le 18 juin 1859, est curé de Chamoux dès le 1er septembre 1869.
L’accueil qui nous a été fait, l’instruction des enfants qui nous ont été présentés pour la confirmation, le grand nombre de fidèles qui se sont approchés des Sacrements en cette circonstance, la tenue édifiante dans le lieu Saint, nous sont une preuve bien consolante, et du bon esprit de cette excellente population, et du zèle du Pasteur.
Ainsi fait et signé à Chamoux, les jour, mois et an susdits, en présence des prénommés………
• Messieurs Dutrait Ernest, maire ;
• [Pierre Levi .. ?] ; Guillot Charles, greffier ; Vuillermet Pierre ; Simon Neyroud ; Tournafond François ; [Métraux Édouard] ; Thomas Philibert ; Simon Jeandet ; [L ?? Joseph], tous membres de la Fabrique, et
• [ ?] secrétaire de la Mairie,
Recherche et transcription A.Dh.
Lexique :
* Rochet : Tunique blanche descendant habituellement jusqu’au dessus des genoux et munie de manches étroites, il est souvent orné de dentelle à sa partie inférieure et au bas des manches. Le rochet est porté dans le chœur par le pape, les cardinaux, les évêques, les abbés et certains autres prélats ou chanoines. (http://www.eglise.catholique.fr)
* Chants : sur le déroulement d’une visite épiscopale, au XIXe siècle, lire (GoogleBooks) : Statuts et règlements diocésains par Mgr de Ramond-Lalande,Rodez 1825 ; sur les chants à l’entrée dans l’église voir p.327 : « en entrant dans l’église, on chante l’antienne Sacerdos et Pontifex et le cantique Benedictus »
Sources :
Archives diocésaines de St-Jean de Maurienne, Visites pastorales 1878
Cette visite détaille surtout le déroulement des cérémonies. On voit que les notables municipaux signent le compte-rendu de l'évêque. On constate que les filles apprennent mieux leurs leçons que les garçons (!). On y apprend enfin qu'une cloche a été "refondue".
30-4-1882
L'an mil huit cent quatre-vingt-deux et le trente du mois d'avril, 3ème Dimanche après Pâques, Fête du Patronage de St Joseph, Nous, Michel Rosset, etc,
- faisons savoir à tous ceux qui verront les présentes, que Nous Nous sommes rendu hier de la paroisse de Villard-Léger que Nous avions visitée, à celle de Chamoux pour y faire aussi notre visite, et administrer la confirmation.
Nous étions accompagné de Rd Victor-Ignace Girard chanoine honoraire de notre église cathédrale, Notre Vicaire général.
M. le Comte de Sonnaz avait eu l'obligeance de mettre à notre disposition son équipage qui Nous conduisit jusqu’à l’entrée du Bourg où nous descendîmes de voiture près d’un petit oratoire dressé et gracieusement orné pour la circonstance.
M. Thomas, le Président de la Fabrique, ancien Juge de Paix de Chamoux, nous souhaita la bienvenue en quelques paroles du cœur toutes pénétrées du plus ardent esprit de foi. Ayant remercié M. Thomas des admirables sentiments qu’il venait d’exprimer avec toute l’énergie de la plus ardente conviction, M. l’abbé Émery Archiprêtre Curé de Chamoux ayant chape, ayant près de lui M. l’abbé Buttin, Curé de Bettonnet venu pour l’aider à préparer les fidèles aux grâces de la visite pastorale, et M. l’abbé Curtet Antoine, vicaire de la paroisse, Nous présenta alors le crucifix à baiser. Nous revêtîmes ensuite le Rochet et la Mozette et après être agenouillé un instant, Nous Nous rendîmes à l’église précédé des fidèles rangés en ordre de procession au chant de l’antienne Sacerdos et du Cantique Benedicite, et au son des cloches. À la porte de l’église, le Rd Curé nous offrit l’eau bénite et l’encens. Nous allâmes de là Nous prosterner sur le prie-Dieu disposé du côté de l’Évangile*, adorer N.S.J.C. dans le Sacrement de Son amour, pendant que l’on achevait les prières et les cérémonies prescrites en pareille circonstance, à la suite desquelles Nous donnâmes au peuple réuni Notre bénédiction Pontificale. Montant alors en chaire, Nous expliquâmes d’une manière simple et accessible à toutes les intelligences que le Sacrement de Confirmation seul fait le parfait Chrétien, le vrai soldat de J.C. et qu’ainsi, le Sacrement est aujourd’hui particulièrement nécessaire aux Chrétiens. L’allocution terminée, Nous avons interrogé et fait interroger les enfants préparés pour recevoir le Sacrement. Les jeunes filles en général ont assez bien répondu, quelques-unes même ont fait preuve d’une intelligence et d’une instruction remarquables. Quant aux garçons, la très grande majorité a répondu d’une manière tout à fait insuffisante. Ces enfants n’ont pas profité de la peine et des soins considérables que leur a prodigués leur Pasteur, spécialement cette année. Cette insuffisance d’instruction religieuse de la part des jeunes garçons est aussi malheureusement une preuve que les Parents négligent trop cette partie essentielle de leurs obligations.
Ce matin, à 8 heures, Nous avons repris dans l’ordre suivant les Stes fonctions de Notre Ministère: Prières et absoute pour les défunts, Visite de l’Église, du Tabernacle, des Stes Espèces*, des Fonts baptismaux, des confessionnaux, des autels latéraux, de la Sacristie, des Vases sacrés, des Reliques, des linges et ornements destinés au Culte divin ; Ste Messe à laquelle Nous avons communié environ 500 personnes, Confirmation que nous avons administrée à 110 enfants de l’un et l’autre sexe ; Avis pastoraux insistant surtout sur la dignité de l’âme chrétienne ; Nous avons rappelé aux Parents les principaux devoirs qu’ils avaient à remplir pour conserver à leurs enfants cette dignité et cette noblesse surnaturelles qu’on cherche aujourd’hui particulièrement à leur ravir par tous les moyens que peut suggérer l’enfer. Nous avons terminé la cérémonie du matin en donnant à l’assistance Notre Bénédiction Pontificale.
Durant le cours de notre visite, nous avons eu lieu de faire les observations et recommandations suivantes :
1°) l’église est tenue avec la propreté qui convient à la maison de Dieu : les autels sont bien ornés.
2°) les Registres des Actes religieux de Naissance et Baptême, Mariage et Décès qui ne remontent qu’à 1700 ; l’État des Âmes - sont tenus avec soin.
Il est nécessaire dans les Registres des admis à la Confirmation, d’inscrire les noms et prénoms des Parents, Pères et Mères des Confirmés, avant ceux des Parrains et Marraines.
Le Registre des Fiançailles doit être tenu près de celui des Mariages
Un Livre spécial pourrait être acquis. On y consigne les faits et événements de quelque importance, capables d’intéresser l’histoire de la paroisse et du Pays.
3°) Depuis la Visite pastorale du 28 avril 1878, on a fait les acquisitions suivantes :
- une Statue du Sacré-Cœur, due à la générosité de Madame la Comtesse de Sonnaz – payée 332 #
- Une chasuble blanche payée par la Fabrique 220#
- la grosse cloche brisée en 1879, a été refondue ( ?) au mois de juin de la même année par (espace resté blanc) au prix de 1900#. D’après une convention verbale entre M. Ernest Dutrais alors Maire et représentant le Conseil Municipal, d’une part, et M. Émery, Curé, représentant de la Fabrique, d’autre part, la dépense devait être couverte
- par une somme de mille Fr, legs d’Isidore Cro?ux à la Commune pour l’ornementation de l’Église, somme que la commune a déjà fournie
- le surplus par la Fabrique, au fur et à mesure que ses ressources le lui permettraient, la commune s’obligeant à servir les intérêts des paiements non effectués : la fabrique ayant déjà payé 340#, il reste encore pour ladite 350# à la charge de la Fabrique.
4°) le Budget de la Fabrique pour 1883 ; et les comptes de l’exercice 1881, clos au 31 Xbre 1881, arrêtés par le Conseil le 16 avril 1882, ont été approuvés par notre Vicaire Général le 29 du même mois, savoir :
- Les comptes, en Recettes à : 800# ; en Dépenses à 800# ; en ?? à 4#.
- Le Budget en Recettes à : 770# ; en Dépenses à : 763# ; en Excédent et ?? à : 4#.
M. Denis Émery né à Bonvillard-sur-Aiton le 28 mars 1831, prêtre du 14 juin 1859, installé en qualité de Curé de Chamoux dès le 1er sept. 1869, a été nommé Archiprêtre le (resté blanc).
Rd Curtet Antoine, né à Villaroux, Diocèse de Chambéry le 23 juin 1856, prêtre le 22 mai 1880, est installé en qualité de Vicaire de Chamoux dès le 1er juillet 1881.
Ainsi fait et signé, au Presbytère de Chamoux, les jour, mois et an susdits en présence des pré-nommés et de Messieurs : Thomas Philibert, Président du Conseil de Fabrique ; Fantin François, Maire ; Victor, Comte de Sonnaz ; Gardet François ; Neyroud Ambroise ; Revy (?) Pierre ; Simon Jeandet ; Jeandet Jules ; Bouvard François ; Tournafond François ; Mamy Joseph : Neyroud Simon ; tous membres du Conseil de Commune ou du Conseil de Fabrique.
signatures
Recherche et transcription A.Dh.
Lexique
* du côté de l’Évangile : côté gauche pour l’assistance (le côté droit est dit « côté de l’Épître »)
* Saintes Espèces : désignent le pain et le vin de la consécration, au cours de la prière eucharistique.
Sources
Les comptes-rendus des Visites pastorales sont conservés et consultables à la Bibliothèque diocésaine de St-Jean de Maurienne (sauf celle de 1571 aux A.D.S. à Chambéry).
Renseignements : http://bibliomaurienne.canalblog.com/
Après des années de recommandations de l'évêque pour une tenue "décente" du vieux cimetière qui entourait l'église, la Municipalité a tranché : un nouveau cimetière est construit, la comtesse, donatrice, y fait ériger sa chapelle familiale. L'évêque vient bénir les lieux, après quelques négociations…
5-10-1884
L'an mil huit cent quatre-vingt-quatre, le premier dimanche d’octobre, fête de Notre Dame du St Rosaire, Nous, Michel Rosset, par la grâce de Dieu et du St Siège apostolique, Évêque de Maurienne, Prince d’Aiguebelle, assistant au trône pontifical etc, rendons notoire à tous ceux qui liront les présentes, que nous sommes venu hier, de notre ville épiscopale à la paroisse de Chamoux pour y bénir le cimetière récemment construit.
Nous avions préalablement exigé et obtenu de la municipalité l’engagement écrit d’empêcher tout acte qui serait de nature à violer ce lieu sanctifié et à rendre la réconciliation nécessaire.
Nous étions accompagné en cette circonstance par Rd Ignace-Victor Girard, notre Vicaire général. Madame la Comtesse de Sonnaz avait eu la délicate attention de nous envoyer son équipage à la gare de Chamousset. Quand nous eûmes passé le pont du Gelon, les joyeuses volées des cloches annoncèrent notre arrivée et la cérémonie du lendemain.
Ce matin à sept heures, nous étions sur l’emplacement du nouveau cimetière ; une grande partie de la population s’y trouvait déjà réunie ; après une allocution appropriée à la circonstance et dans laquelle nous avons rappelé quelques-unes des considérations développées dans notre Lettre pastorale sur le respect des corps des morts, Nous avons procédé à la bénédiction du cimetière, suivant de point en point les règles liturgiques.
Une élégante chapelle de forme ogivale, avait été élevée au centre du cimetière par les soins et aux frais de Mme la Comtesse de Sonnaz.
Nous avons également béni selon les rites accoutumés ce monument de sa piété, dont le caveau est destiné à recevoir les restes des membres de la famille de Sonnaz.
Nous avons ensuite célébré la Sainte messe dans ladite chapelle.
Nous étions assisté dans ces deux imposantes cérémonies, du Vicaire général pré-nommé, et des Rds Émery Denis, Archiprêtre Curé de Chamoux, Curtet Vicaire de cette paroisse, Christin Vicaire d’Argentine, originaire du dit lieu.
Les fidèles ne se retirèrent que lorsque tout fut terminé ; ils nous avaient édifié par leur attention et leur recueillement pendant les longues heures que durèrent ces différentes fonctions.
Le nouveau cimetière de Chamoux a une contenance de 35 ares. Il a coûté 7000 fr, dont 6000 ont été payés par la Commune, et 1000 par Mme de Sonnaz. Sa forme est rectangulaire ; de larges allées qui se coupent à angles droits rendent facile l’accès aux tombes.
Ainsi fait les an et jour que dessus.
Signature évêque
Recherche et transcription : A.Dh.
Voir aussi (ci-contre) Archives Municipales > Bâtiments de la Commune > Cimetière
Source :
Archives de l'Évêché de Maurienne,Bibliothèque diocésaine
Rien de très nouveau en 1887 - mais des réparations, à l'église (clocher, toiture) et au presbytère. Et un aperçu d'une question qui anima les esprits à l'époque : la question du "respect humain".
8-5-1887
L'an mil huit cent quatre-vingt-sept et le huit du mois de mai, Nous, Michel Rosset, par la grâce de Dieu et l’autorité su St Siège Apostolique, Évêque de Maurienne, prince d’Aiguebelle, Prélat de la Maison du Pape, Assit. au trône pontif., comte romain, Nous Nous sommes rendu hier de la paroisse de Villard-Léger à celle de Chamoux.
Nous étions accompagné de M.M. Martin Bellet, chan., notre vic. Général, J.Fr. Alb. Brunet, Chan. Hon., notre chancelier. Mme la Comtesse de Sonnaz avait bien voulu mettre son équipage à notre disposition.
La 1ère réception ne put avoir lieu à cause du mauvais temps.
Après la seconde réception, c. à la porte de l’église où nous fûmes accueilli par M. le Curé archipr. De Chamoux et son vicaire, par M.M. Buttin, curé de Bettonnet, A. Bressans curé de Châteauneuf, qui avaient prêté leur concours à M. le Curé afin de préparer les fidèles aux grâces de notre visite, Nous avons solennellement béni le peuple. Notre vic. génér. exposa aux fidèles le but de la visite épiscopale. Nous interrogeâmes ensuite et fîmes interroger les personnes présentées pour la confirmation ; les réponses d’un certain nombre de garçons ont été bien satisfaisantes ; les autres ont pu être admis ; les filles en général ont bien répondu.
Ce matin, nous avons fait les prières pour les défunts, visité l’église et ce qui regarde le culte divin. À la Ste Messe, Nous avons distribué la Ste Communion environ à 235 personnes ; 169 avaient déjà communié dans la matinée. Nous avons administré le Sacrement de Confirmation à 126 personnes. M.M. Buttin, curé de Bettonnet, Louis Thomas Clore, Michel Voiron, Joseph Meynier, Victorin Gellon prof. au G.S. S.J. Mau.* ont assisté à la cérémonie.
Dans nos avis past. Nous avons démontré que le respect humain* est une ignominie, un crime, un parjure, une trahison et nous avons indiqué les remèdes à ce mal.
Dans notre visite, nous avons fait les observations suivantes :
- l’église et ce qui est à l’usage du culte divin sont tenus avec soin ; M. le Curé fera quelques modifications au confessionnal de la sacristie, aux pierres sacrées de deux autels, et fera placer une petite croix au-dessus des ampoules des Stes Huiles.
- Les livres et documents paroissiaux sont en ordre.
- Depuis notre dernière visite, ont été faites les acquisitions et réparations suivantes :
grosse cloche refondue : (raturé) déjà 400# ; dais : 300# ; linge (ou lampe ?) : 200# ; chasuble : 30# ; réparations au clocher et à la toiture de l’église : 120# ; réparation des chandeliers et de l’ostensoir : 200# ; réparations au presbytère : 60#.
M. Denis Émery, né à Bonvillard-sur-Aiton, le 28 mars 1831, ordonné prêtre le 18 juin 1859, installé en qualité de Curé de Chamoux le 1er septembre 1869, a été nommé archiprêtre le 11 Xbre 1877.
M. Antoine Curtet, né à Villaroux, Diocèse de Chambéry le 23 juin 1856, ordonné prêtre le 22 mai 1880, a été installé en qualité de vicaire à Chamoux le 1er juillet 1881.
Ainsi fait et signé, au Presbytère de Chamoux, le 8 mai 1887,
signatures
Recherche et transcription A.Dh.
Notes
* peut-on lire : professeur au Grand Séminaire de St-Jean de Maurienne ???
* respect humain : cet emploi très particulier du concept de respect est d’abord très surprenant ; on peut le rapprocher de ces propos du curé d’Ars (mort en 1859) dans un sermon : « Oh ! maudit respect humain ! (…) je vous montrerai combien le respect humain, c'est-à-dire la honte de faire le bien, outrage le bon Dieu.» Nous parlerions peut-être plutôt de « peur du qu’en dira-t-on » ? Ce souci du regard de l’autre devient une faute lorsqu’il devient excessif, et conduit à sacrifier des valeurs supérieures, par lâcheté, par intérêt, par égoïsme… Ainsi compris, le « respect humain » a été une préoccupation de Mgr Rosset, mais aussi de nombreux autres prélats à la fin du XIXe siècle, et au début du XXe siècle.
Sources
Les comptes-rendus des Visites pastorales sont conservés et consultables à la Bibliothèque diocésaine de St-Jean de Maurienne (sauf celle de 1571 aux A.D.S. à Chambéry).
Renseignements : http://bibliomaurienne.canalblog.com/
Où il est question de la chaire…
8-5-1892
L'an 1892 et le 8 mai, Nous, Michel Rosset, etc, faisons savoir que, hier, accompagné de notre vicaire général, et de notre chancelier, Nous Nous sommes rendu de la paroisse de Montendry à celle de Bourgneuf.
Mme la Comtesse de Sonnaz avait bien voulu nous prêter son équipage.
Vers l’entrée du bourg, M. Thomas Philibert, ancien notaire, et Président du Conseil de la Fabrique, à la tête de ce Conseil, nous souhaita la bienvenue et nous exprima de vive voix les sentiments les plus chrétiens. Nous le remerciâmes.
Puis à un petit oratoire orné pour la circonstance, nous fûmes reçu par M. le Curé et les fidèles rangés en ordre de procession, par M. le Vicaire, et par le Rd Thimotée de la Maison des Capucins d’Yenne, qui avait prêté son dévoué concours pour préparer les paroissiens à notre visite.
Après les cérémonies à la porte de l’église, et les prières prescrites, Nous avons solennellement béni le peuple, (rature) la bénédiction du très St Sacrement n’a pas été donnée à cause de la longueur que devait avoir l’examen des confirmants.
L’allocution de Notre vicaire général terminée, Nous avons interrogé et fait interroger les personnes présentées pour la confirmation. Les réponses de plus des deux tiers ont été très satisfaisantes ; plusieurs ont même très bien répondu ; les réponses des autres ont été suffisantes.
Ce matin à 7 heures, nous avons fait les prières pour les défunts. Ensuite, nous avons visité l’église et les objets du culte divin. A la Ste Messe, nous avons donné la Ste Communion à 350 personnes environ ; près de 200 autres avaient communié dans la matinée ou les jours précédents.
Nous avons administré le Sacrement de Confirmation à 153 personnes.
Dans nos avis pastoraux, Nous avons démontré la nécessité de l’instruction religieuse.
Nous avons couronné les cérémonies (rature : en donnant) au peuple notre bénédiction.
À notre arrivée hier, et dans la matinée, les détonations des boîtes se firent entendre.
Les habitants s’étaient portés nombreux à notre rencontre.
Pendant notre visite, nous avons fait les observations et prescriptions suivantes :
- la grille d’un confessionnal sera modifiée et le confessionnal sera pourvu du tableau des cas réservés. Le bassin des fonds baptismaux sera recouvert d’une petite planche. La pyxide du St Viatique sera redorée. La sacristie sera pourvue quand il sera possible d’un confessionnal conforme aux règles liturgiques ; en attendant, une petite croix sera placée au-dessus du confessionnal provisoire.
- Nous avons appris avec plaisir que M. le Vicaire forme des chantres, et que M. le Curé ne néglige rien pour encourager cette formation.
Depuis notre dernière visite, ont été faites les acquisitions suivantes et réparations :
- La Chaire a été transportée, elle a été très bien redorée ; elle est bien sculptée, et produit un très bel effet ; elle a appartenu à l’église St Léger de Chambéry, comme cela paraît démontré, et l’on a tout lieu de croire que c’est du haut de cette chaire que St François de Sales a annoncé la parole de Dieu dans la susdite église.
La réparation de la chaire a coûté 620 fr payés par la fabrique.
Les Messieurs (?) Poyen de Lyon ont fait don d’une crédence placée dans la sacristie et d’un confessionnal. Un ornement (?) noir et une chape violette ont été donnés par Mme la Comtesse de Sonnaz.
- La fabrique a acheté un drap mortuaire payé 60 fr et un canon d’autel* payé 80 fr.
M. Denis Émery, né à Bonvillard, le 28 mars 1831, ordonné prêtre le 18 juin 1859, est Curé de Chamoux depuis le 1er septembre 1869, et archiprêtre le 11 Xbre 1877.
M. Alexandre Couvert né à Sollières le 14 octobre 1858, ordonné prêtre le 21 mars 1887, est vicaire de Chamoux depuis le mois d’octobre 1891
Ainsi fait et signé, au Presbytère de Chamoux, le 8 mai 1892,
signatures
Recherche et transcription : A.Dh.
Lexique
* canon d’autel : utilisés dans le rite ancien, ces documents, au nombre de 3, reprenaient les textes du missel : ils étaient posés verticalement sur l’autel en aide-mémoire au célébrant.
Sources :
Les comptes-rendus des Visites pastorales sont conservés et consultables à la Bibliothèque diocésaine de St-Jean de Maurienne (sauf celle de 1571 aux A.D.S. à Chambéry).
Renseignements : http://bibliomaurienne.canalblog.com/
Une visite de routine, pour un prélât malade…
2-5-1897
L'an 1897 et le 2 mai, Nous, Michel Rosset, par la grâce de Dieu et l’autorité du St Siège Apostolique, Évêque de Maurienne, prince d’Aiguebelle, Prélat de la Maison du Pape, assistant au trône pontifical , Noble et Comte Romain, faisons que, hier, à 3h1/2 de l’après-midi, accompagné de M.M. Perret Auguste, notre vicaire général ; Buttin François, Curé de Bettonnet et chanoine honoraire de notre église Cathédrale ; Taravel Auguste, Curé de Villard-Léger ; et Durand (?) Martin, notre chancelier, Nous nous sommes rendu de la paroisse de Montendry à celle de Chamoux pour y faire notre visite pastorale et administrer le Sacrement de Confirmation.
Sur la demande de M. le chanoine Émery, curé archiprêtre de chamoux, l’équipage de Mme la Comtesse de Sonnaz avait été mis à notre disposition.
Le temps étant à la pluie, nous ne descendîmes de voiture que vers l’église, les abords en étant ornés de sapins, de fleurs et de verdure.
Là nous fûmes reçu par M. le Curé archiprêtre de la paroisse, par M. l’abbé Émery son vicaire et neveu, et par le Rd Père Ildefonse, Capucin, de la maison de Conflans, qui depuis huit jours avait prêté son concours pour des exercices de retraite pascale et de préparation aux grâces de notre visite.
Des fidèles étaient groupés près de nous, mais le plus grand nombre était réuni dans le sanctuaire.
Là également, nous fûmes reçu par M. Philibert Thomas, président du Conseil de fabrique et membre du Conseil municipal. Au nom de des deux administrations, il nous souhaita la bienvenue et nous exprima de vive voix les sentiments chrétiens qui animaient la population, et le bonheur que lui procurait notre visite. Nous le remerciâmes, l’assurant que notre ministère au milieu de cette paroisse serait pour elle une nouvelle source de bénédictions divines.
Après les cérémonies à la porte de l’église et les prières prescrites, nous avons solennellement béni le peuple. Notre Vicaire général adressa la parole aux fidèles et leur rappela particulièrement les effets produits dans l’âme par le don de force. Il indiqua ensuite l’heure et l’ordre des cérémonies du lendemain.
Ce matin à 7 heures, reprenant nos cérémonies, nous avons fait les prières pour les défunts, célébré le Saint Sacrifice de la messe, après laquelle Notre Vicaire général distribua la Sainte Communion.
Six cents personnes environ communièrent soir en ce jour, soit les jours précédents.
Nous avons ensuite administré la confirmation à 115 personnes : soixante-deux filles et cinquante-trois garçons.
Le recueillement que nous avons observé pendant les cérémonies de ce jour et de la veille nous a profondément édifié.
Nos infirmités aggravées d’une bronchite opiniâtre qui nous avait privé de tout repos la nuit dernière, nous mirent, à notre grand regret, dans l’impossibilité d’adresser à ces chers diocésains nos avis pastoraux.
Dans la matinée, comme la veille à notre arrivée, on tira les boîtes.
La visite de l’église et des objets consacrés au culte a donné lieu aux observations suivantes :
- une pierre d’autel dont le tombeau* a été brisé, sera remplacée.
- les fonts baptismaux seront fermés à clef (deux reliquaires ont été revêtus de notre sceau sur quatre points chacun ; un 3ème sur deux points seulement)
- un missel manque d’approbation.
- des dégradations se sont produites sur la façade extérieure de l’église touchant le clocher, par suite de l’humidité.
- les linges sont tenus avec soin, et l’église avec propreté.
M. Émery Denis, né à Bonvillard, le 28 mars 1831, ordonné prêtre le 18 juin 1859, est Curé de Chamoux depuis le 1er septembre 1869, archiprêtre depuis le 11 Xbre 1877, et chanoine honoraire de notre église cathédrale depuis le 27 janvier 1893.
M. Émery Charles-Marie, né à Aiton le 31 janvier 1866, ordonné prêtre le 11 juin 1892, est vicaire à Chamoux depuis le 19 octobre 1893.
Ainsi fait et signé, au Presbytère de Chamoux, le 2 mai 1897,
Pas de signature
Recherche et transcription : A.Dh.
Lexique
* tombeau de la pierre d’autel : petite cavité de la pierre d'autel où l’on place des reliques de saints martyrs
Sources :
Visites pastorales 1897. Les comptes-rendus des Visites pastorales sont conservés et consultables à la Bibliothèque diocésaine de St-Jean de Maurienne (sauf celle de 1571 aux A.D.S. à Chambéry).
Renseignements : http://bibliomaurienne.canalblog.com/
Michel Rosset est toujours malade, il délègue beaucoup à son Vicaire général (bientôt évêque de Maurienne à son tour). Il s'inquiète de l'état de la voûte…
4-5-1902
L'an 1902 et le 4 mai, 5e dimanche après Pâques, Nous, Michel Rosset, par la grâce de Dieu et l’autorité du St Siège apostolique, Évêque de Maurienne, Prince d'Aiguebelle, Prélat de la Maison du Pape, assistant au trône pontifical, comte romain, faisons savoir que hier, à 2h30 de l’après-midi, accompagné de M. le chanoine Fodéré Adrien, notre Vicaire général, docteur en théologie du droit canon, et de M. Durand Martin, notre chancelier, nous nous sommes rendu de la paroisse de Montendry à celle de Chamoux pour y faire notre visite pastorale et donner la confirmation .
Deux voitures avaient été mises à notre disposition par les soins de M. le chanoine Émery, curé archiprêtre de Chamoux, l’une, l’équipage de Mme la Comtesse de Sonnaz, pour nous et les prêtres de notre suite, l’autre pour nos bagages.
Il était près de 14 heures, lorsque nous arrivâmes sur la place de l’église où nous mîmes pied à terre. Un certain nombre de [ ?] nous y attendaient. Au seuil de l’église, dont [l’huis ?] est bordé de sapin et tapissé de fleurs, nous sommes reçu par le curé pasteur de la paroisse, en surplis et en chape. Il est assisté de son vicaire, de M. l’abbé Martin, curé du Bettonnet et chanoine honoraire de notre église, qui lui avait prêté le concours de son ministère en ce jour-là, et de M. l’abbé Michel ?, curé en retraite à Argentine, venu l’aider depuis trois jours pour la préparation des fidèles aux grâces de notre visite.
Nous étant revêtu du rochet et de la mozette, nous adorâmes la croix que le Rd Curé nous présenta à baiser. Les cérémonies et prières d’entrée s’accomplirent suivant les prescriptions pontificales, et au chant du Benedictus, nous nous avançons jusqu’au sanctuaire où, du haut des marches de l’autel, nous avons solennellement béni le peuple et donné la bénédiction du St Sacrement.
Nous rentrâmes immédiatement après au presbytère prendre un repos que réclamait impérativement notre état de santé. Dans l’intervalle, Notre Vicaire général fit une allocution aux fidèles. Après un court exposé sur le but de la visite pastorale, il démontra comment la confirmation est le complément et la perfection du baptême ; puis il indiqua l’heure et l’ordre des exercices du lendemain.
L’allocution fut suivie de l’examen des confirmants dont les réponses furent ainsi appréciées : bonnes pour les deux tiers environ, quelques-uns de ceux-ci ont même très bien répondu ; les réponses des autres furent généralement suffisantes ; une demi-douzaine néanmoins ont répondu fort médiocrement.
Ce matin, malgré une nuit péniblement passée, nous avons pu reprendre l’ordre de nos cérémonies. Précédé du clergé et des enfants de chœur, Nous nous sommes rendu à 7h½ à l’église, où nous avons fait tout d’abord les prières pour les morts, et célébré la Sainte messe, à laquelle notre Vicaire général donné la communion à une centaine de personnes.
Deux cents autres avaient communié déjà, soit aux messes du matin, soit les jours précédents.
Procédant ensuite aux cérémonies de la Confirmation, nous avons administré ce sacrement à 95 personnes.
Les pieuses cérémonies du matin auxquelles prit part la population pour ainsi dire tout entière, furent rehaussées par le chant du Credo, de l’Ave Maris stella, du Veni creator spititus, et de quelques cantiques.
Nous eussions vivement désiré pouvoir donner quelques avis à ces chers fidèles avant de nous séparer d’eux ; nous en fûmes empêché par nos grandes infirmités, notamment par une bronchite aiguë qui rendait la respiration fort pénible.
Ensuite de la visite de l’église et des objets consacrés au culte faite la veille par notre Vicaire général, nous faisons remarquer que les croix surmontant les confessionnaux ne doivent pas porter l’image du Christ. Quelques réparations vers les fonts baptismaux, prescrites lors de notre dernière visite, non encore faites par manque de ressources, vont être exécutées tout prochainement.
Des lézardes produites en quelques points de la voûte du transept, semblent faire craindre dans un avenir plus ou moins prochain quelque accident. Il serait prudent d’en faire examiner sérieusement l’état par un homme de l’art.
Les ornements et autres linges sacrés sont tenus avec soin.
Depuis la dernière visite, l’église a fait les acquisitions suivantes :
1°- un phare* dont le coût a été de 370f, couvert par une souscription de 226f, et le reste par la fabrique.
2°- deux ornements, l’un blanc, l’autre rouge : coût 200f payés par la fabrique ; l’autel de la Ste Vierge a été redoré : coût 550f, payé par les fonds de la confrérie du Rosaire et par la fabrique.
Les registres et autres documents paroissiaux sont en état.
M. le chanoine Émery est curé de Chamoux depuis le 1er 7bre 1869, et archiprêtre depuis le 11 Xbre 1877.
M. l’abbé Martin-Cochez Benoît Marie Casimir, né à St Colomban des Villards le 19 août 1874, prêtre le 27 mai 1899, est Vicaire à Chamoux depuis le 12 avril 1901.
Ainsi fait et signé au presbytère de Chamoux, le 4 mai 1902.
Recherche et transcription : A.Dh.
*Lexique
un phare : le nom des poêles (à charbon) de marque "Le Phare" était vite devenu un nom commun (ce procédé de style se nomme : antonomase)
Sources :
Archives de l’Évêché de Maurienne, Bibliothèque diocésaine
1905 : depuis 25 ans, la place de l'Église dans la vie publique et politique française suscitait des affrontements violents entre conservateurs et républicains. Le député socialiste Aristide Briand déclare la «séparation loyale et complète des Églises et de l’État» comme réponse indispensable aux difficultés politiques qui divisent la France *. La loi est votée le 3 juillet 1905. Sur le principe, à la différence de la Révolution de "1789", elle "invente la laïcité à la française, proclamant la liberté de conscience et garantissant le libre exercice des cultes" toutes religions égales.
L'État confie gratuitement aux associations cultuelles, les bâtiments et biens nécessaire au culte (le reste étant saisi). Mais la loi de séparation (article 3) prévoyait un inventaire des biens mobiliers et immobiliers des établissements publics du culte. Clemenceau dut interrompre les inventaires en raison d'incidents graves entre paroissiens et forces de l'ordre.
Chamoux a conservé son Inventaire des biens religieux, réalisé en mars 1906.
Le curé a refusé de coopérer, comme cela était fréquent. COPIE du document.
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DIRECTION GÉNÉRALE DES DOMAINES
Département de la Savoie
DIRECTION DE CHAMBÉRY
INVENTAIRE
des biens dépendant de la Fabrique paroissiale de Chamoux
dressé en exécution de l’article 3 de la Loi du 9 Décembre 1905.
L’an mil neuf cent six, le trois mars à trois heures du soir,
En présence de M.M. Émery, curé, et Thomas président du bureau des marguilliers de l’église paroissiale de Chamoux,
Nous soussigné Mérs, receveur des Domaines à Chamoux, dûment commissionné et assermenté, spécialement délégué par le Directeur des Domaines à Chambéry,
Avons procédé, ainsi qu’il suit, à l’inventaire descriptif et estimatif des biens de toute nature détenus par la fabrique paroissiale de Chamoux
1. de M. le Curé
Le Chef de l’église, le Souverain pontife à qui nous devons tous amour, respect et obéissance, vient de réprouver et condamner solennellement la loi de séparation de l’église et de l’État. Il la réprouve comme profondément injurieuse vis-à-vis de Dieu qu’elle renie officiellement.
Il la condamne comme contraire à la constitution divine de l’église et comme violant la propriété, la justice et la liberté. En conscience, nous ne pouvons donc pas procéder contradictoirement avec vous à l’inventaire prescrit par l’art. 9 de cette loi.
Nous demandons que cette protestation soit consignée en tête de votre procès-verbal.
2. de M. le Président du bureau des marguilliers.
Cette protestation écrite a été annexée au présent inventaire sur la demande de son auteur.
- - -
Mme de Sonnaz déclare qu’elle est propriétaire de la statue du Sacré-Cœur de Jésus placée sur le maître-autel, et de celle de Ste Anne placée à l’angle de la chapelle de St-Joseph.
Sa déclaration écrite a été annexée au présent inventaire.
- - -
1 | une armoire | 50 | ||
2 | une armoire | 20 | ||
3 | douze chasubles | (10.00) | 120 | |
4 | seize étoles | (5.00) | 80 | |
5 | quatre chapes | (20.00) | 80 | |
6 | quatre surplis | (5.00) | 20 | |
7 | une aube | 8 | ||
8 | deux draps mortuaires | 10 | ||
9 | un dais | 5 | ||
10 | huit soutanes pour enfant de chœur | 16 | ||
11 | un calice | 10 | ||
12 | un ciboire | 10 | ||
13 | un ostensoir | 200 | ||
14 | un ciboire | 200 | ||
15 | deux encensoirs | (3.00) | 6 | |
16 | un aspersoir | 1 | ||
17 | trois petites bannières | (4.00) | 12 | |
18 | une bannière | 10 | ||
19 | une étole | 2 | ||
20 | deux missels | (5.00) | 10 | |
21 | deux missels | (2.00) | 4 | |
22 | douze livres de messe | (0.50) | 6 | |
23 | quatre serviettes | (0.20) | 80 | |
24 | cinquante cierges | (0.40) | 20 | |
25 | trois tapis d’autel dans la sacristie | (3.00) | 9 | |
26 | un tapis d’autel sur les marches du maître-autel | 3 | ||
27 | un tapis d’autel sur le maître-autel | 3 | ||
28 | un tapis d’autel sur les marches de l’autel de droite | 1 | ||
29 | un tapis sur l’autel | 1 | ||
30 | quatre tabourets | (1.00) | 4 | |
31 | treize bancs | (4.00) | 52 | |
32 | trois bancs | (2.00) | 6 | |
33 | un banc à côté du maître-autel | 2 | ||
34 | trois bancs | (2.?0) | 8 | |
35 | un poële appareil de chauffage | 10 | ||
36 | cinq chandeliers dans la sacristie | (1.) | 5 | |
37 | douze chandeliers sur le maître-autel | (5.00) | 60 | |
38 | quatre ‘’ ‘’ ‘’ | (2.00) | 8 | |
39 | six chandeliers sur l’autel de gauche | (3.00) | 18 | |
40 | deux chandeliers | (1.00) | 2 | |
41 | huit chandeliers sur l’autel de droite | (3.00) | 24 | |
42 | un lustre devant le maître-autel | 20 | ||
43 | un lustre devant l’autel de gauche | 3 | ||
44 | six candélabres | (2.00) | 12 | |
45 | trois lanternes | (3.00) | 9 | |
46 | trois Christ dans la sacristie | (2.00) | 6 | |
47 | une statue du christ sur le maître-autel | 20 | ||
48 | deux autres statues | 10 | ||
49 | une statue de l’autel de gauche | 5 | ||
50 | un Christ en bois | 3 | ||
51 | un christ (aux tribunes) | 9 | ||
52 | deux statues ‘’ | (3.00) | 6 | |
53 | une statue de la Vierge sur l’autel de droite | 20 | ||
54 | une croix | 3 | ||
55 | une statue de la Vierge à l’angle de l’autel de droite | 20 | ||
56 | un vase avec ornement dans la sacristie | 1 | ||
57 | quatre cloches en verre renfermant des ornements sur le maître-autel | (2.00) | 8 | |
58 | huit ‘’ ’’ ‘’ ’’ sur l’autel de gauche | (2.00) | 16 | |
59 | six ‘’ ’’ ‘’ ’’ sur l’autel de droite | (2.00) | 12 | |
60 | huit tableaux [noms?] des congrégations, 4 règlements | (2.00) | 16 | |
61 | douze tableaux, chemin de la Croix | (3.00) | 36 | |
62 | quatre confessionnaux | (20.00) | 80 | |
63 | un bénitier | 5 | ||
64 | deux balais | (0,50) | 1 | |
Immeubles | ||||
67 | rez-de-chaussée et 1er étage d’une maison à Chamoux | 2000 | ||
68 | 47a92 hautins*, jardin sol et cour à Chamoux, | 1500 | ||
le tout acquis par la fabrique suivant acte M° Belleville notaire à Chamoux du 9 juin 1839. |
- - -
Analyse des papiers
Expédition de l’acte du 9 juin 1879
Registre des délibérations
L’estimation des biens a été faite par le Receveur
1 | Église | |||
6 a 10 sol de l’église | 200 | |||
stalles | ||||
chaire | ||||
trois autels | ||||
tribune | ||||
deux cloches | ||||
2 | Presbytère (sol 2°8) | 100 | ||
10 a 50 jardin du presbytère | 250 |
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Le présent inventaire et le classement qu’il comporte sont établis tous droits et moyens de l’État et des parties réservés.
Sur notre réquisition, MM. Émery, Curé, requis par nous de déclarer qu’à sa connaissance il n’existe pas d’autres biens susceptibles d’être inventoriés que ceux portés au présent procès-verbal, [ont] refusé de faire cette déclaration.
En conséquence, nous avons clos le présent inventaire contenant quatre rôles, le trois mars à cinq heures du soir, et après lecture faite , nous l’avons signé seul, les comparants ayant refusé de le revêtir de leur signature.
Signé : Mérs
2013, 2014, 2019 - Recherche et transcription A.Dh.
notes
* Titre III, ART. 12.- Les édifices qui ont été mis à la disposition de la nation et qui, en vertu de la loi du 18 germinal an X, servent à l'exercice public des cultes ou au logement de leurs ministres (cathédrales, églises, chapelles, temples, synagogues, archevêchés, évêchés, presbytères, séminaires), ainsi que leur dépendances immobilières, et les objets mobiliers qui les garnissaient au moment où lesdits édifices ont été remis aux cultes, sont et demeurent propriétés de l'Etat, des départements, des communes
**hautin : Vigne qui pousse en hauteur sur des échalas ou sur des arbres.
Sources
Loi de juillet 1905 : http://www.assemblee-nationale.fr/histoire/eglise-etat/sommaire.asp
Inventaire : Bibliothèque diocésaine de St Jean de Maurienne, fonds Chamoux
À noter : la chemise équivalente des Archives départementales… est vide !
En un mot, pour résumer la visite de l'église : R.A.S. …
17-5-1908
L'an 1908 et le 17 du mois de mai, Nous, Adrien Fodéré, par la grâce de Dieu et l’autorité du St Siège apostolique, évêque de Maurienne, Prince d'Aiguebelle, faisons savoir que hier, dans l’après-midi, accompagné de M.M. Côme Jorcin, chanoine honoraire, notre Vicaire général, et Arthur Bellot, chanoine honoraire, nous nous sommes rendu de la paroisse de Montendry à celle de Chamoux.
(…)
La visite de l’église et des objets consacrés n’a donné lieu à aucun observation. Les registres et autres documents paroissiaux sont en ordre.
M. l’abbé Gaden Jean-Pierre, né à Jarrier le 20 janvier 1870, ordonné prêtre le 30 mai 1896, est Curé archiprêtre de Chamoux depuis le 1er septembre 1906.
Ainsi fait et signé à Chamoux, le 17 mai 1908.
Recherche et transcription A.Dh
Sources :
Archives de l’Évêché de Maurienne
Comme en 1908, pour résumer la visite de l'église en 1912, un mot : R.A.S. …
16-5-1912
L'an 1912 et le seize du mois de mai, Nous, Adrien Fodéré, par la grâce de Dieu et l’autorité du St Siège apostolique, évêque de Maurienne, Prince d'Aiguebelle, faisons savoir que hier, dans l’après-midi, accompagné de M.M. Côme Jorcin, chanoine honoraire, notre Vicaire général, et Arthur Bellot, chanoine de notre église cathédrale, nous nous sommes rendu de la paroisse de Montendry à celle de Chamoux (…)
La visite de l’église et des objets consacrés au culte, faite par notre Vicaire général, n’a donné lieu à aucun observation. Les registres et autres documents paroissiaux sont en ordre.
M. l’abbé Gaden Jean-Pierre, né à Jarrier le 20 janvier 1870, ordonné prêtre le 30 mai 1896, est Curé archiprêtre de Chamoux depuis le 1er septembre 1906.
Ainsi fait et signé au presbytère de Chamoux, le 16 mai 1912.
Recherche et transcription A.Dh
Sources :
Archives de l’Évêché de Maurienne
1922, la guerre a décimé et désorganisé les hommes : l'évêque ne consacre pas une ligne à l'église.
17-5-1922
L'an 1922 et le mercredi 17 mai, Nous, Adrien Fodéré, par la grâce de Dieu et l’autorité du St Siège apostolique, évêque de Maurienne, Prince d'Aiguebelle, faisons savoir que hier, dans l’après-midi, accompagné de M.M. Côme Jorcin, chanoine honoraire, notre Vicaire général, et Martin Durand, notre Chancelier, nous nous sommes rendu cet après-midi de la paroisse de Bourgneuf à celle de Chamoux pour y donner la confirmation. À la demande de M. le Curé Archiprêtre, Madame la Comtesse de Sonnaz avait bien voulu nous faire prendre dans son équipage.
(…)
Cette belle cérémonie [de confirmation], rehaussée par divers chants exécutés par le chœur des chanteuses et la musique instrumentale, fut couronnée par la bénédiction du St Sacrement.
Nous faisons remarquer que provisoirement du moins, à raison de la pénurie de prêtres, la paroisse du Bourget en Huile se trouve actuellement unie à celle du Pontet, sous la direction de l’abbé Martin, curé du Pontet.
M. Gaden Jean-Pierre, est Curé archiprêtre de Chamoux
M. ? Alexandre, est curé de Montendry
M. Allier Cyrille est curé de Champlaurent
Ainsi fait et rédigé à St Jean de Maurienne, le 20 mai 1922.
Recherche et transcription A.Dh
Sources :
Archives de l’Évêché de Maurienne
Première visite pastorale de Mgr Grumel : le procès-verbal est long, mais il n'a pas de commentaires particuliers sur l'église ; ça viendra !
4-7-1926
L'an 1926 le 4 juillet, 6e dimanche après la Pentecôte et solennité de la Fête des Apôtres Pierre et Paul, Nous, Auguste Grumel, par la grâce de Dieu et l’autorité du St Siège apostolique, évêque de Maurienne, Prince d'Aiguebelle, faisons savoir que, accompagné de M. le chanoine Durand, notre Vicaire général, nous nous sommes rendu ce matin au chemin de fer de Jean de Maurienne à Chamoux pour visiter cette paroisse et y donner la confirmation sur l’invitation de M. l’archiprêtre-curé de Chamoux ; Madame la Comtesse de Sonnaz voulut bien nous faire prendre dans son attelage à la gare de Chamousset – comme aussi de nous y faire reconduire ce même jour dans l’après-midi, ce dont nous lui témoignons de nouveau notre gratitude.
(…)
La visite de l’église et des objets consacrés au culte que nous avons faite nous-même a donné lieu à cette seule observation : les fonts baptismaux sont munis d’un récipient adapté pour l’eau baptismale.
M. l’abbé Jean-Pierre Gaden, de Jarrier, est Curé archiprêtre de Chamoux depuis le 1er septembre 1906.
St Jean de Maurienne, le 5 juillet 1926.
Recherche et transcription : A.Dh.
Sources :
Archives de l’Évêché de Maurienne, Bibliothèque diocésaine.
Deuxième visite pastorale de Mgr Grumel : il s'alarme devant l'état de l'église, qui lui paraît offrir des dangers… L'orage approche.
28-4-1929
L'an 1929 le dimanche 28 avril, Nous, Auguste Grumel, évêque de Maurienne, etc, accompagné de notre Vicaire général, nous sommes descendu de Jean de Maurienne à Chamoux en auto, mise en dehors de notre volonté trop gracieusement à notre disposition par M. le curé archiprêtre et la population. Arrivé vers 8h40, après quelques instants passés au presbytère, nous allâmes à l’église en ordre de procession.
M. le Curé en chape avec M.M. Garin, professeur de notre Petit Séminaire, et Reffet, curé de Villard-Léger, les enfants de chœur et les confirmants. Près de l’église dont les abords étaient ornés de sapins et de mousse, nous avons été accueilli par le Président de l’Union Catholique des [hommes ?] entouré d’un groupe d’hommes de cette Union, et d’un bon nombre de paroissiens et paroissiennes.
Nous baisâmes le Crucifix. Après les cérémonies accoutumées à l’entrée de l’église et à l’autel, Nous avons solennellement béni la population. Nous avons indiqué le but de notre visite, et interrogé les confirmants au nombre de 23 dont 10 garçons et 13 filles. Plusieurs ont répondu d’une manière bien satisfaisante, les autres suffisamment. Ensuite Nous avons chanté l’absoute, célébré la Ste messe et distribué la Ste Communion aux confirmants qui avaient pu demeurer à jeun, et à quelques autres personnes.
Dans nos avis pastoraux, nous avons demandé instamment les réparations nécessaires et assez urgentes à l’église, dont quelques parties de la voûte et des murs offrent des dangers, et nous avons rappelé aux parents leurs devoirs envers leurs enfants, surtout celui du bon exemple, recommandé la Ste Communion destinée aux hommes non moins qu’aux femmes.
Nous avons administré le sacrement de confirmation et exhorté les enfants à bien observer le 4e Commandement de Dieu. Nous avons termine les cérémonies du matin par Notre bénédiction. À leur sortie de l’église, nous avons salué les hommes et distribué des souvenirs aux femmes et aux enfants de chœur, ainsi qu’aux confirmés.
Nous avons présidé aux Vêpres et à la bénédiction du Tr. St. Sacrement, adressé nos exhortations aux fidèles, donné notre bénédiction et couronné les cérémonies par la bénédiction du Tr. St. Sacrement.
M. Jean-Pierre Gaden, né à Jarrier le 20 janvier 1870, prêtre du 30 mai 1896, est Curé archiprêtre de Chamoux depuis le 1er septembre 1906, et chanoine honoraire depuis le 25 janvier 1928.
St Jean de Maurienne, le 28 avril 1929.
+ Auguste Grumel Évêque de Maurienne JP Gaden Garin J. Reffet A. Brunet Vre gl
Nous conservons une image de cette visite pastorale, fixée par Marius Neyroud, "notre" photographe chamoyard, (qui exerça et vécut à Paris jusqu'en 1923) : il faisait beau en cette fin avril 1929, et les conditions étaient bonnes pour cette photo de groupe.
Sur cet extrait, on voit au centre Mgr Auguste GRUMEL, évêque de Maurienne de 1924 à 1946 (il a malheureusement bougé la tête au moment de la pose). Et de gauche à droite:
- l’abbé Joseph REFFET, curé de Villard-Léger de 1922 à 1945 (tête nue),
- à côté de lui, tête couverte, le curé de Chamoux de 1906 à 1931: le chanoine Jean-Pierre GADEN ;
- à l'arrière plan, tête couverte, avec un camail violet et un rabat, le chanoine Jean-François Albert BRUNET, vicaire général de Mgr GRUMEL;
- le quatrième, à droite, tête nue avec un surplis blanc, est l’abbé Léon GARIN, professeur au Petit séminaire de St-Jean de Maurienne.
Reste à identifier tous ces Chamoyards : merci de nous aider!
déc 2012-mai 2015- Recherche et transcription : A.Dh.
Sources :
V.P. : Archives de l’Évêché de Maurienne, Bibliothèque diocésaine.
Identification des ecclésiastiques : Y. Caporizzo, Archiviste de l’Évêché de Maurienne, Bibliothèque diocésaine que nous remercions..
Photo : plaque photographique de Marius Neyroud, fonds M.M.
1935, le nouvel évêque est très soucieux de l'église : c'est sa première visite pastorale après "l'affaire des voûtes" qui est encore dans tous les esprits : Mgr Grumel avait alors frappé l'église d'interdit, et excommunié quelques familles.
Mais il faut bien reprendre le cours des choses, dans cette église modifiée qui ne lui plaît pas - vraiment pas !
28-4-1935
L'an mil neuf cent trente-cinq, le 28 avril 1935, Nous, Auguste Grumel, évêque de Maurienne, et Prince …, faisons savoir que hier, dans l’après-midi, accompagné de M. le chanoine M. Salomon, avons quitté le presbytère de Bourgneuf à sept heures pour nous rendre à la paroisse de Chamoux
(…)
La messe finie, nous avons donné nos avis pastoraux, insistant que la paix doit régner entre familles, entre habitants. En quelques mots, nous avons tenu à rétablir les faits pour tout ce qui concerne la restauration de l’église…
De fait, l’acoustique est mauvaise, et habituellement, la moitié des assistant n’entend pas le prédicateur.
La cérémonie a pris fin par la confirmation des trente enfants examinés le matin, par notre bénédiction pontificale, et la distribution de quelques souvenirs religieux.
Les murs de l’église à l’intérieur ne sont pas crépis ; la voûte – très inesthétique – épouse le toit. Le sol surélevé n’a pas permis de rétablir les autels. La chaire non plus n’est pas rétablie. La tribune a été heureusement supprimée ; plus tard, il faudra aviser à loger les hommes plus commodément. À noter, le regret que la voûte ait été détruite par parti-pris, alors que des réparations minimes auraient pu la consolider et la conserver.
L’extérieur est lépreux ; les abords, encombrés. En fait de réparations extérieures, on a cassé ou mutilé les pierres funéraires, notamment celles de deux prêtres morts dans la paroisse.
Le vieux cimetière est un fouillis de ronces ; quant au presbytère, en partie exproprié pour l’alignement, il est menacé de la même incompréhension pour les réparations ; le curé a fort à faire pour le défendre ; il fait son possible pour éviter semblable malfaçon.
M. l’abbé Sémillon Roch Jean, né à Montgilbert le 15 juin 1876, prêtre du 1er juin 1901, est Curé archiprêtre de Chamoux du 29 octobre 1932.
Recherche et transcription A.Dh
Sources :
Archives de l’Évêché de Maurienne
1938, deuxième visite pastorale après la tempête : Monseigneur Grumel n'a toujours pas digéré "l'affaire des voûtes" ; et il a relu ses notes de 1935 avant de venir en visite…
1-5-1938
Le dimanche premier mai mil neuf cent trente-huit, 2ème dimanche après Pâques, Nous, Auguste Grumel, évêque de Maurienne, Prince d’Aiguebelle, nous nous sommes transporté à Chamoux pour y faire notre visite pastorale et donner le Sacrement de Confirmation. M. le Curé de Chamoux avait eu la gracieuseté de nous faire prendre en automobile ; nous étions accompagné de M. le Chanoine M. Salomon et de M. l’abbé Roger Allamand, prof. en notre Petit Séminaire et enfant de la paroisse.
(…)
À l’Évangile, nous avons adressé à l’assistance nos avis pastoraux. Tout d’abord, nous avons tenu à constater que l’église – dont le gros œuvre est achevé – est dans un état fort peu satisfaisant ; la façade est lépreuse ; l’intérieur est sans peintures ; les autels ne sont pas complètement réinstallés ; seuls les vitaux sont en place et font un bel ensemble.
Nous n’avons voulu blesser personne – et nous l’avons dit – mais nous ne pouvons pas ne pas regretter que la commune n’ait pas fait son devoir.
(…)
M. l’abbé Sémillon Roch Jean, né à Montgilbert le 15 juin 1876, prêtre du 1er juin 1901, est Curé archiprêtre de Chamoux du 16 novembre 1932.
Recherche et transcription A.Dh
Sources :
Archives de l’Évêché de Maurienne
1941, temps de guerre, l'heure n'est guère aux embellissements et aux querelles de clocher; pourtant, à la fin d'un compte-rendu de visite tourné vers les hommes, Mgr Grumel ne peut s'empêcher de maugréer sur les choses matérielles.
27-4-1941
L’an mil neuf cent quarante-et-un, et le 27 du mois d’avril, Nous, Auguste Grumel, évêque de Maurienne et Prince d’Aiguebelle, nous sommes rendu à Chamoux pour y faire notre visite pastorale et administrer le Sacrement de Confirmation. Nous étions accompagné de M. le Chanoine Duc.
À notre arrivée, nous avons été salué par monsieur le Curé de Chamoux, M. l’abbé Allamand, professeur en notre Petit Séminaire et un groupe de paroissiens.
(…)
La visite de la sacristie n’a donné lieu à aucune observation, l’église est telle que nous l’avons trouvée à notre dernière visite pastorale en 1938, réparée comme on sait par la Municipalité en 1933 1 !
M. l’abbé J. Roch Sémillon, né à Montgilbert le 15 juin 1876, prêtre du 1er juin 1901, est Curé de Chamoux du 16 9bre 1932.
Chamoux, le 27 avril 1941
1- une voûte s’impose, l’acoustique est défectueuse, quant aux parois lépreuses, elles exigent réfection totale d’assainissement des drains extérieurs.
Recherche et transcription : A.Dh.
Sources :
Archives de l’Évêché de Maurienne, Bibliothèque diocésaine
1944, temps de l'occupation nazie. La vie des paroisses aussi est perturbée.
3-5-1944
L’an de N.S. mil neuf cent quarante-quatre, et le 3 du mois de mai, S.E. Monseigneur Terrier, évêque de Tarentaise, remplaçant Monseigneur notre évêque à qui son état de santé n’a pas permis de faire la tournée pastorale annuelle, s’est rendu à Chamoux pour administrer le Sacrement de Confirmation aux enfants de cette paroisse et des environs. Son Excellence était accompagnée de M. le Chanoine Duc, Vicaire général, et depuis Aiguebelle par M. l’abbé Gros, archiprêtre d’Aiguebelle.
[ M. le Curé Archiprêtre de Chamoux] était accompagné de M.M. les curés de Chamousset, Bourgneuf, Villard-Léger, Montendry, qui avaient conduit à Chamoux des enfants à confirmer. Étaient présents aussi M. l’abbé Ysard, curé des Fourneaux replié à Villard-Léger depuis le bombardement de sa paroisse, et M. l’abbé R. Allamand, professeur au Collège libre, un enfant du pays.
(…)
M. l’abbé J. Vignoud, Curé archiprêtre de Chamoux né à Orelle le 28 janvier 1904, prêtre du 21 décembre 1929, est. Curé de Chamoux depuis le 29 septembre 1942.
Chamoux, le 3 mai 1944
Recherche et transcription : A.Dh.
Sources :
Archives de l’Évêché de Maurienne, Bibliothèque diocésaine
1947, la guerre est finie, ses traces sont partout. Les prêtres se consacrent à leurs missions spirituelles.
L’an de N.S. 1947, le 22 du mois de juin, 4e dimanche de la Pentecôte, Nous, Frédéric Duc, par la grâce de Dieu et l’autorité du St Siège apostolique, évêque de Maurienne et Prince d’Aiguebelle, en compagnie du chanoine P. Ysard, nous nous sommes rendu dans la paroisse de Chamoux, conduit dans la voiture de l’Abbé Deléglise, professeur, pour visiter la paroisse et y administrer le Sacrement de Confirmation.
(…)M. l’abbé Vignoud est Curé de Chamoux depuis 1942.
Recherche et transcription : A.Dh.
Sources :
Archives de l’Évêché de Maurienne, Bibliothèque diocésaine
1950, le curé a fait rafraîchir le chœur, et on a découvert deux fresques (des frères Avondo) cachées depuis quelques dizaines d'années sous un badigeon…
7-5-1950
L’an mil neuf cent cinquante, le samedi 6 mai, Nous, Frédéric Duc, évêque de Maurienne, et accompagné de M. le chanoine M. Salomon notre Vicaire général, et de M. le chanoine P. Ysard, chanoine pénitencier, nous nous sommes rendu à Chamoux s/ Gelon pour notre visite pastorale. M. le Curé archiprêtre avait envoyé une voiture sur l’arrêt de Chamousset pour nous amener du car du service public jusqu’à la paroisse.
(…)
L’état de l’église est le même que lors de notre dernière visite. M. le curé a déjà fait d’heureuses améliorations dans le chœur, notamment par une belle boiserie et par deux fresques qu’il a fait découvrir en enlevant un mauvais badigeon. Peut-être pourra-t-on obtenir une subvention de l’État.
Fait à Chamoux s/ Gelon les jour mois et an que dessus.
Recherche et transcription A.Dh
Sources :
Archives de l’Évêché de Maurienne
L'abbaye du Betton a-t-elle sa place dans ces pages ? Elle a tant de liens avec Chamoux, ses seigneurs, puis… ses malades, que nous lui ouvrons une page, et même, une page… qui sera un peu longue.
Pour une approche détaillée, voir "Textes à l'appui" ci-contre
C'est l'abbé Félix Bernard, ancien curé de La Table, qui raconte 1 : au XIIe siècle, l'ordre de Bernard de Clairvaux se développe : dans la Combe et la Haute Combe de Savoie, Pierre Romestang (le futur archevêque de Tarentaise Pierre II) fonde l'abbaye cistercienne de Tamié pour les hommes (et il en prend la direction), et l'abbaye cistercienne du Betton pour les femmes (et il y place sa mère Fribourge et sa sœur).
L'abbaye du Betton est fondée en 1132 ; l'installation des moniales du Betton daterait du 7 des ides de mai 1133.
Au XIIe siècle, les coutumes et l'horaire étaient très variés chez les cisterciennes. Au début du XIIIème siècle, la multiplication des maisons de Moniales impose plus d'organisation : à partir de 1213, pour appartenir à l'Ordre, les Couvents devront adopter une Clôture Stricte.
Mais la Contre-Réforme ne valorise guère les principes austères des cisterciens, les vocations se raréfient, les règles se font moins rigoureuses… exposant les moniales à la critique!
Jeunes filles ou veuves, elles furent nombreuses à se faire religieuses, cloîtrées, entre elles, les dames "de bonne famille."
Dans le désordre, on relève :
- Alice et Marguerite filles de Nantelme de Miolans (Cette dernière en sera l’abbesse en 1270)
- une Eygline de Chevron-Villette abbesse du Beton en 1311 (de Foras)
- Engeline de Vilette abbesse du Beton signe en 1342 un parchemin concernant des échanges faits avec plusieurs personnes (A.D. Hte Savoie)
- Catherine de Villette abbesse du Betton vers 1409 (de Foras)
- Alexie de Crescherel abbesse de Betton vers 1420
- à la fin du XVe s, Claudine de Luyrieux religieuse de Château-Chalons, puis abbesse du Betton (Guichenon)
- Sé/Bastienne de la Chambre fille de Jean II de Seyssel-La Chambre, fut abbesse du Beton; (selon de Foras) elle avait avec elle, en 1570, au Betton, Delle Charlotte, sa sœur. Elle agit à ce titre, le 9 février 1573, le 30 mai 1573, le 31 juillet 1573. En 1577, elle fait, en cette qualité procéder à la visite des bâtiments du Betton, en assez mauvais état; Guichenon la dit encore abbesse en 1790 ; mais elle est relevée de ses vœux (voir plus loin)
- sa sœur Charlotte de la Chambre-Seyssel était en 1570, au Betton, non religieuse, avec Rde Dame Bastienne, sa sœur abbesse du Betton . Elle y était encore en 1573, et, à cette date, qualifiée religieuse et secrétaire. Mais elle sortit du couvent et se maria (2 fois) épousa 1°) contrat de mariage du 23 novembre 1578 Jean-François Costa de Bennes, comte de Pont-de-Veyle, vicomte de Miribel. Elle reçut en dot 14-000 livres . Jean-François plaidait, en avril 1582, avec Aimée de la Baume pour le paiement de la dot, pour laquelle les revenus de la seigneurie de Chamoux furent engagés le 9 octobre 1588. Elle épousa 2°) le 23 janvier 1592 (Guichenon, Savoie, T. III, P . 430), Christophe d'Urfé' seigneur de Bussy . Elle était morte avant le 5 avril 1594.
- sa sœur Philiberte de la Chambre, veuve de François des Barres, seigneur de Neufvy, se serait faite religieuse du Betton et serait devenue abbesse de ce monastère. (de Foras est dubitatif)
- Marguerite de Mareste de Lucey, pendant quarante-cinq ans, de 1594 à 1639
- (mais De Foras relève : Anne de Commiers, abbesse du Betton, vers 1614)
- Françoise Favier du Noyer de Lescheraine, religieuse (1613, 1625), puis abbesse du monastère de Betton, morte et remplacée en 1652 par Rde Dame Suzanne de Monteynard
- Jeanne de Crucilieu, abbesse en 1655 (ADS 1J 203)
- Marguerite Lucas d'Aléry, mère abbesse du Betton (vers 1716)2
-1730, M.Françoise de Gruel du Villard abbesse du Betton
- 17 mai 1736, élection de la coadjutrice de l’abbesse en place, Rde Marie, fille de François Degruel de Villars
- Marianne Chollet du Bourget, abbesse (1787, 1793)
On pouvait y "faire carrière" :
- Patentes soit placet de Son Altesse Royale en faveur de Révérende Dame de Crusillieux Desley, religieuse au couvent de Bonlieu pour être reçue coadjutrisse au couvent du Betton, ordre de Cisteaux ensuite de la nomination qu'en ont fait les Révérendes religieuses du Betton pour coadjutrice à Révérende Dame Francoise Favier, dernière défunte abbesse dudit lieu, par lesquelles Son Altesse Royale leur permet d'icelle recevoir pour coadjutrice avec future succession à Dame de Montenard qui auroit été nommée abbesse ensuite du placet de Son Altesse Royale, les dites patentes du 1 Juin 1652, avec l'arrêt d'enregistrement ensuite du 21 Juin suivant 3.
- Confirmation du Révérend Abbé de Cisteaux de l'Abbesse du Betton en faveur de Suzanne de Montenard, religieuse professe en ladite abbaye et de Dame Jeanne de Crusilieu pour la coadjutorie de la dite abbesse avec future succession de la dite abbaye, la dite confirmation du 13 Septembre 1653, dans laquelle confirmation est fait mention du placet soit brevet de Son Altesse Royale en faveur de la ditte abbesse.*
On trouve chez le Tabellion d'Aiguebelle plusieurs contrats d'entrée en religion, dont celui de Demoiselle Rosalie Thérèse Margueritte fille du Seigneur Dom Antoine Petitti, passé devant notaire (comme un contrat de mariage) : il évoque une jeune fille d'une position sociale élevée, dont la famille prend des précautions avant de la confier à l'Abbaye, afin de la protéger des éventuelles tourmentes du siècle.
(ci-contre : Textes à l'appui : Entrée en religion)
En septembre 1520, voulant visiter le Saint-Suaire à Chambéry, Monseigneur Edmé, abbé de Clairvaux va d'abbaye en abbaye - quand il peut ; il passe par Genève, Annecy/Bonlieu, Tamié, arrive à Betton le 15 :
là, "il y avait une bonne et maîtresse abbesse avec 20 ou 22 religieuses assez bien chantant mais mal accordant, témoin les répons des matines. L'abbesse reçut Monseigneur, et traita bénignement et doucement durant la visitation, et il trouva les religieuses aucunement disposées à bien."
Un couvent de femmes… cela fit jaser (à vrai dire, les contes populaires sont aussi pleins de récits de paillardises de moines). La réputation des Dames du Betton en souffrit, évidemment.
Potins ?
Au vrai, il y eut au moins une religieuse pour encourager les mauvaises langues: Sébastienne de la Chambre (au Betton de 1578 à 1590).
Peut-être était-elle vraiment entrée dans les ordres contre son gré ? En effet, les seigneurs chefs de famille aimaient à placer leurs pions dans tous les centres de pouvoir. Peut-être cette charge sans vocation devint-elle insupportable à l'Abbesse quand elle rencontra un quasi voisin, Jacques de Montmailleur, comte de Brandis ? (Comment cette femme cloîtrée l'avait-elle donc vu ?) En tous cas, elle obtint une dispense de Rome et l'épousa.
Son plus grand tort était à venir : son mari, gouverneur du fort (assiégé) de Montmélian, le défendit fort mal contre les armées d'Henri IV. Léon Menabréa raconte que :
« la femme de Brandis qui s’amusait à fabriquer au chalumeau de petits objets de verroterie, avait envoyé a celle de Sully un collier et des pendants d’oreille très ingénieux. Celle-ci lui envoya en échange six lapereaux, six levrauts, douze cailles grasses, une douzaine de pains blancs mollets et douze bouteilles de vin et réclama en même temps un entretien. Ces dames s’étant vues une fois, puis deux, puis trois, puis enfin ne pouvant se passer l’une de l’autre, arrêtèrent secrètement plusieurs points concernant la reddition du château. »
Mais ce n'était pas fini : sa sœur Charlotte se fit-elle vraiment religieuse? Car elle aussi, quitta le Betton pour se marier; et cela ne dut pas provoquer des états d'âme dans sa famille, qui la dota. Selon De Foras :
« Charlotte de la Chambre-Seyssel était en 1570, au Betton. Mais elle sortit du couvent et elle épousa 1°) contrat de mariage du 23 novembre 1578 Jean-François Costa de Bennes, comte de Pont-de-Veyle, vicomte de Miribel. Elle reçut en dot 14-000 livres. Jean-François plaidait, en avril 1582, avec Aimée de la Baume pour le paiement de la dot, pour laquelle les revenus de la seigneurie de Chamoux furent engagés le 9 octobre 1588. Elle épousa 2°) le 23 janvier 1592 (Guichenon, Savoie, T. III, P . 430), Christophe d'Urfé, seigneur de Bussy . Elle était morte avant le 5 avril 1594»
De gré ou de force
Il est vrai que toutes ces dames ne sont pas toutes entrées par vocation : l'usage voulait que l'on privilégie un enfant - un fils bien sûr -, afin de préserver la transmission des biens sans trop d'effritement. Donc, un fils, l'aîné souvent (mais pas toujours) était destiné à hériter. On payait leurs études aux autres garçons, pour qu'ils se fassent officiers, ou entrent dans les ordres.
Quant aux filles, on les mariait avec une dot que l'on tardait parfois beaucoup à payer; mais surtout, on plaçait nombre d'entre elles au couvent, très jeunes : là, une petite dot suffisait, c'était plus économique - un contrôle des naissances aristocratiques en somme.
Et puis, le monastère prenait parfois l'allure d'une "maison de redressement", un lieu où s'étouffent les scandales. En 1724, le Comte de Sales des Lances raconte qu'une famille a voulu "porter plainte" contre le suborneur de leur fille2 :
"J'ai cru leur devoir faire insinuer que cette plainte doit être secrête pour éviter l'éclat qui déshonorerait leur famille. J'ai appris hier soir qu'ils ont conduit la Demoiselle dans le couvent du Betton". (Parfois, le garçon était conduit presqu'en face, à la prison de Miolans; mais pour quelques semaines - lui !)
Ragots ?
1664… "Un commerce scandaleux"
- Requête présentée au Révérend Demontholon par Dom Nicolas Grandat, prieur claustral de l'abbaye de Thamié , sur ce que qu'il lui seroit venu à notice qu'une sœur Louise Francisque, religieuse professe de l'abbaye du Betton, avoit en un commerce scandaleux avec un Révérend Meinier, (…).5
Relation confirmée par une lettre du 9 août 1664 de Jeanne de Crucillieu…
… sur un "malheureux accident arrivé au Betton par les mauvaises pratiques du doyen Meynier avec une de ses religieuses. Depuis 5 ans elle a fait son possible pour étouffer cette conversation. Elle lui a interdit l’entrée du monastère et à la religieuse tout commerce avec Meynier. Elle a averti plusieurs fois le père pour qu’il y mette ordre. Elle en a donné avis au premier président pour Notre Altesse. Elle a aussi donné avis au père du doyen. Elle a fait des dépenses extraordinaires pour faire les lieux réguliers et fermer la maison et la rendre hors d’escalade. Mais le doyen est passé par l’église enlevant des ayes [lattes] du plancher pour se rendre dans la chambre de cette malheureuse. Elle a fait tout son possible pour étouffer ce bruit éclatant que la fuite nocturne et indiscrète de cette malheureuse religieuse quoi qu’on lui ait donné deux filles pour gardes, ayant été obligée de l’envoyer quérir chez de nos voisins, les séculiers l’ont su. Elle en a donné avis à l’évêque de Maurienne. Elle demande à Madame royale que la punition éclate autant que la faute a fait du bruit".5bis
1738: une diablerie... au nom de Dieu (?)
Puis, au printemps 1738, autre affaire, autres ragots : Étienne Graffion, natif de Saint-Pierre d'Albigny, Intendant des provinces du Chabalais, puis du Faucigny, écrit à sa femme :
« plus de 30 personnes sont impliquées dans l'horrible affaire du Betton... Madame Petitti (une piémontaise) y est impliquée avec trois autres, ce n'est pas d'une grossesse dont (il) s'agit, mais d'une diablerie... au nom de Dieu ».
Il ajoute avoir accompagné au Betton l'envoyé du gouverneur de Savoie, et recueilli les plaintes de chaque « parti ». Les potins vont bon train. Mais une enquête diligentée par Turin « dégonfle la cabale ». Huit jours après l'envoi du rapport, Graffion baisse le ton :
« Les affaires du Betton sont finies... C'est ce malheureux (aumônier) qui est l'auteur de toutes ces vilainies... tout est tranquille et ce moine s'est évadé... »5ter
Nb: Marguerite Petitti, fille d'un haut responsable du gouvernement piémontais, entrée à l'abbaye en 1734, avait fait partie du clan des "rebelles à la Règle"; sa présence est encore attestée au Betton jusqu'en 1753. Puis à 37 ans, la religieuse disparait des listes, sans précision de l'aumônier.
Désobéissance à la Règle et conflits internes 5bis
Les premières années du 18e siècle sont marquées par la gouvernance de l'abbesse Marie de Menthon du Marest, rebelle à la stricte discipline cistercienne : bientôt, soutenue par une partie des nonnes du Betton, elle entre en conflit avec l'abbé de Tamié, avec ses autres religieuses. Mais elle sait opposer les pouvoirs, recourt à l'abbé de Clairvaux, au roi, à l'abbé de Hautecombe, jouant de la colère et des apparences de la docilité.
Dès 1719, les sœurs ne sont plus vraiment "cloîtrées" : on passe la clôture par dessus, et bientôt par-dessous, les visites se multiplient:
"abus de parloir ! pas plus d’une journée au Betton pour les parents de l’abbesse et des religieuses. Trop de religieux étrangers, cause de relâchement, qu’ils s’abstiennent d’aller au Betton". (lettre du roi)
On donne des repas fins aux visiteurs, les règles d'abstinence sont oubliées.
Jougla, l'abbé de Tamié rapporte des propos sulfureux de l'abbesse qui résiste à ses injonctions :
L’abbesse dit en plein chapitre à ses religieuses : « Quel mal m’en est-il revenu de tout ce qu’ai fait? Vous l’avez vu, quel châtiment ai-je subi ? Je ne crains rien. M’aurait-on épargnée si je n’avais pas eu raison ? J’irai et je me soutiendrai jusqu’au bout. » (1724)
Mais les religieuses attachées à la règle se rebiffent :
"Nous n’avons plus de ménagement à garder avec notre abbesse puisqu’elle n’en garde plus avec nous et qu’il s’agit de notre salut.
Nous sommes résolues de nous sauver en obéissant à notre Père immédiat.
Signé : Sœur Marguerite de Reveyron prieure; Sœur Ph de Roberty, Sœur; Jeanne Collet; Sœur Marguerite Duvillars; Sœur Françoise Reveyron" (Lettre au Roi, 1720)
Hola !
Les lignes qui précèdent montrent aussi que les religieuses, quoique cloîtrées, étaient sous surveillance!
Et pas seulement les Dames du Betton, car la Règle était mise à mal dans d'autres monastères aussi :
Lettre de commission émanées de Révérend frère Jean Petit, abbé chef, supérieur, général de tout l'ordre de Cisteaux en faveur de Révérend Dom George Meillardet, proviseur au séminaire de Dole, pour visiter les abbaye de Thamié, d'Hautecombe, d'Aulx, de Chesery, du Betton, de Ste Catherine de Bonlieu, y reformer tout ce qui devra y être réformé tant pour regard du spirituel que du temporel, les dites lettres du 26 Octobre 1676, avec un décret sur requête du dit Meillardet, permettant d'exécuter la dite commission.5
La première abbaye du Betton date donc de 1133. Combien de temps ses murs ont-ils tenu ?
En 1571, au nom des religieuses, noble Antoine Losaz convient d'un "prix-fait" avec un charpentier de St-Pierre de Soucy : gros travaux en vue pour l'église, le cloître, le dortoir… Il en coûtera 500 florins à l'Abbaye.
Mais en juillet 1597, "les soldats de Lesdiguières pénètrent par force dans l'abbaye des moniales qu'ils offensent et chassent indignement, se ruent sur tout ce qu'ils pouvaient emporter, et comble de méchanceté, ils brûlent leurs archives et les reconnaissances de la maison pour rendre impossible la perception de leurs droits, dîmes et taxes diverses. Ils n'oublient pas de profaner l'église et même d'en abattre entièrement la toiture. Le lendemain matin, ils se rendent à Chamoux pour se reposer de leurs désordres (si le bourg de Chamoux fut épargné, c'est que l'état-major de Lesdiguières tenait à se garder un logement)" 1
Le 24 août 1716, les Dames du Betton passent un prix-fait avec Jacques Chesaz, maître maçon de Chamoux originaire de la Valsesia pour la construction "de fond en combles" d'une nouvelle église, d'un cloître, de dortoirs : il a déjà réalisé entre autres grands chantiers, la nef de la nouvelle église de Chamoux (bientôt, il ajoutera le chœur) ; il s'engage à livrer la construction sous quatre ans.
Ce document6 est précieux pour la compréhension d'une architecture monacale, et du mode de vie des religieuses.
En 1719, l'église est en reconstruction : "la clôture est gardée autant qu’on le peut dans un temps que l’on bâtit une belle église, (l’ancienne étant tombée);" mais les travaux sont gênés par "des inondations".
Il a fallu faire "un emprunt de 8000 florins pour la nouvelle église"
En 1720, les injonctions de l'abbé de Tamié et du roi, donnent priorité aux travaux de rétablissement de la clôture : l'abbesse "fait travailler à la clôture, elle a interrompu pour cela le bâtiment de notre église."
Aussi, en 1724: "l’église que l’on bâtit n’a que les 4 murailles et le couvert. Les religieuses y vont prendre le café et le chocolat avec les séculiers."7
Aïe !
L'abbaye du Betton comptait un nombre restreint de religieuses ; elle était aussi un centre d'activités, qui rassemblait des domestiques, des paysans, des hommes d'affaires… Elle avait des terres, prêtait, et commerçait.
En 1738, elle nomme un procureur8 pour défendre devant la Cour des Comptes de Turin ses privilèges concernant les droits de péage et de pontonnage : leurs domestiques doivent faire aller et venir denrées et provisions de part et d'aures de l'Isère, jusque dans les Bauges, jusqu'à Chambéry !
L'abbaye avait des biens, des droits (et des devoirs), un pouvoir au sens féodal.
Elle entra en conflit avec son voisin, le comte de Mellarède, ministre du roi qui avait acquis le fief du Bettonnet : cet bourgeois natif de Montmélian, monté très haut dans les sphères du Pouvoir, voulait plus: il avait des prétentions sur le fief du Betton. Des procès s'ensuivirent.
Dans le conflit entre l'abbesse du Betton et l'abbé de Tamié, Mellarède semble avoir soufflé sur les braises; et sa nièce, sœur Truffon, sema encore la zizanie dans une abbaye pacifiée :
Au sujet de Mellarède encore : "Quoique religieuse professe, {elle} se détache en sa faveur des intérêts de l’abbaye où elle attire Mr de Mellarède le fils qui étant dans nos parloirs y chante et danse. (…) Il n’y a de sorte d’entreprise que, par l’ordre de son père Mr de Mellarède, le fils ne fasse et n’ait fait contre nos droits et possessions. "
Aussi, l'abbesse "implore le roi contre les entreprises de Mr le comte de Mellarède et les inquiétudes que lui causent ses fils et que ceux-ci ne viennent plus troubler la paix du cloître et qu’il soit défendu à Sœur Truffon, nièce de Mme de Mellarède de n’avoir plus aucun commerce avec eux" (Lettre de l'abbesse au roi, octobre 1728)5bis
En conséquence, le roi donne ordre de "faire recevoir Sœur Truffon dans un autre monastère [Sainte-Catherine], au plus tôt. Interdiction aux frères Mellarède, à Loisat et à l’abbé Victor d’aller à l’abbaye du Betton et d’échanger des lettres".(novembre 1728)
Finalement, la nièce des Mellarède, qui briguait la succession de l'abbesse, put regagner le Betton à sa demande - mais après que la nomination de la future abbesse eût été verrouillée!
EN TRAVAUX
Le cadastre de Chamoux de 1728 cite parmi les personnes ayant un droit féodal dans la paroisse : dame Marie-Françoise de Gruel du Villard, abbesse du Betton.
Entre Berre et le bourg de Chamoux, près du pré de la Chapelle, existait aussi un lieu-dit "L'Abbaye"
l'abbaye possède de nombreuses pièces de terre, en "Savoie Propre", mais aussi, en Maurienne, dans les Bauges… Ces biens sont "acensés" (loués) aux paysans, les contrats sont renouvelés régulièrement devant notaire : on en trouve de très nombreux exemples chez le Tabellion, par ex :
Contract d'abbergement passé par les Révérendes Dames Religieuses du Betton en faveur de Me Joseph Lozat, natif du Bourget en Maurienne Notaire, ducal, habitant à Villarlégier de quelques pièces de vigne, teppe, buisson sous la servitude annuelle et perpétuelle de trois barrils de vin mesure d'Ayguebelle, ratification faite par le Révérend vicaire général de Cîteaux du susdit contract, une quittance en faveur du dit Lozat avec l'arrêt du sénat portant l'enregistrement des dites pièces.3
(bribes)
Tout contre le domaine de l'abbaye, elles possèdent aussi les moulins de Pont-Bellon.
(voir 2C 2117 - 1728 - Acte d’état des moulins de Pont-Bellon pour le Betton)
L'Assemblée nationale française avait voté la suppression de l'ordre pour motif d'inutilité dès février 1790. La Révolution va disperser les religieuses, et l'Abbaye connaîtra la fin de sa très longue histoire.
L'abbé Félix Bernard raconte les années semi-clandestines d'une de ces femmes retournées à la "vie civile", près de la Rochette, et qui tenta de poursuivre son engagement auprès des jeunes filles des alentours…1
Voir ci-contre: Fin de l'abbaye
Que faire du site du Betton ? Dans cette vallée alors victime de nombreux désordres physiologiques (fièvres, paludisme, goître et crétinisme), on ouvrit un hôpital.
Le 16 février 1827, l'Administration fit l'acquisition d'une partie de la propriété de Betton. Le 6 mars 1827, les Lettres royales approuvaient la création de l'hospice des aliénés pour la province de Savoie. À partir du 1er juillet 1828, les aliénés y sont soignés par les Sœurs de la Charité de St Vincent de Paul, aidées par des hommes.
Hélas ! Malgré sa position ensoleillée, la proximité des miasmes, la réunion des malades, aggravaient encore la morbidité des patients : même les soigants étaient atteints. Alors, entre 1847 et 1853, on transféra l'hôpital à Bassens…
C'était avant les grands travaux sur le cours des rivières, qui assainirent enfin la région.
2012 - 2020 - 2023 - Recherche et transcription A.Dh.
Sources
1- Félix Bernard, Le Pays de Gelon… chapitres XXVII et XXVIII
2- Est-ce la Supérieure évoquée dans "Voyage littéraire de deux religieux bénédictins" (Paris 1717) : "Npus séjournâmes 2 ou 3 jours à Maurienne, et nous en partîmes combles des bontés de Monseigneur l'Évêque pour aller à l'abbaye de Beton, de l'ordre de Citeaux. Madame de la Roche d'Alleri, sœur du comte de la Roche qui défendit Turin assiègé par les Français, en est labbesse""
(ouvrage cité par Max Bruchet dans "La Savoie d'après les anciens voyageurs : Ammien Marcellin, Eustache Deschamps, le mystère de Saint Bernard de Menthon, Rabelais, Montaigne, les ambassadeurs vénitiens, Thomas Coryate, le cavalier Marin, le "diario" de Rucellai, la glorieuse rentrée des vaudois, Montesquieu, Windham et Pococke, La Rochefoucauld, Young, Stendhal, etc, etc " ( Impr. de Hérisson frères, Annecy, 1908), en ligne sur Gallica_fr)
3- Archives de Turin S.9 (cf Jean Nicolas La Savoie au XVIIIe siècle p.403 - Ed. La Fontaine de Siloe)
4- cité par Max Bruchet (p. 45 et suivantes) dans La Savoie d'après les anciens voyageurs : Ammien Marcellin, Eustache Deschamps, le mystère de Saint Bernard de Menthon, Rabelais, Montaigne, les ambassadeurs vénitiens, Thomas Coryate, le cavalier Marin, le "diario" de Rucellai, la glorieuse rentrée des vaudois, Montesquieu, Windham et Pococke, La Rochefoucauld, Young, Stendhal, etc, etc / ( Impr. de Hérisson frères, Annecy, 1908) consultable sur Gallica.fr
5- A.D.Savoie (IR 207)
5bis- Archivio di Stato di Torino - Materie ecclesiastiche > Monache di là dai Monti > Mazzo 2 - Liasse : Le Betton: remerciements à l'Archiviste de Tamié qui nous a communiqué cette source précieuse d'informations originales.
5ter- J. NICOLAS, La Savoie au 18e s. Noblesse et bourgeoisie, Paris, 1978, d'ap. arch. Thuyset. Lettres de Graffion à sa femme.
6- A.D.Savoie en ligne : Bureau du Tabellion d’Aiguebelle – 1715 – 2C 2102 F°675 (II page 285/405)
7- Archivio di Stato di Torino Materie ecclesiastiche > Monache di là dai Monti > Mazzo 2 - Liasse : Le Betton
8- AD073 cote 2C 2135 vue 74
Bibliographie
• Pierre LE BLANC DE CERNEX L'abbaye du Betton aux 17e et 18e siècles, Vie religieuse et sociale in Vie religieuse en Savoie : mentalités, associations / actes du XXXIe Congrès des sociétés savantes de Savoie, Annecy, 13-14 septembre 1986 p.289 (en ligne sur Gallica)
• L'abbaye du Betton :
Mémoires et documents publiés par la Société savoisienne d'histoire et d'archéologie - 1912 (SER2,T52). - p.15 (http://gallica.bnf.fr/) p.15 et suivantes
Mémoires et documents publiés par la Société savoisienne d'histoire et d'archéologie - 1886 (T24). p.296 et suivantes. http://gallica.bnf.fr/
Le Pays de Gelon, petit-fils de Charlemagne - Félix Bernard 1969
Pour les chercheurs : ressources à explorer ?
Gallica.fr
Mémoires de l'Académie des sciences, belles-lettres et arts de Savoie 1884
"Documents relatifs à l'abbaye du Betton" p. 313 et suivantes
Archives départementales de Savoie
• les registres du Tabellion (en ligne)
• SA 149. Province de Maurienne : Titres de la Maison de La Chambre (suite.)
- Contrat de mariage conclu entre Jean, comte de la Chambre, vicomte de Maurienne, et Aimée de la Baume, fille de Jean de la Baume, comte de Montrevel, gouverneur et lieutenant général pour le roi de France en tous les pays de Savoie, Bresse, Bugey et Valmorey, fait a Bourg-en-Bresse dans la maison et logis dudit comte de Montrevel, copie authentique (1546, 6 décembre).
- Pièces du procès intenté par Louis de La Fayette, chevalier, au nom d’Anne de Vienne, sa soy disant sa femme, auparavant religieuse, contre Jean, comte de La Chambre et Gaspard de Saulx, seigneur de Tavannes, au nom de leurs femmes, Aimée et Françoise de la Baume, et aussi contre les tuteurs des mineurs de Sombernon à propos de la succession de François de Vienne et de Benigne de Grandson (1547- 1549).
• Consignements et sommaires des titres de fiefs, 1758-1781 (SA 4 - F°117)
• Archives Départementales de Savoie, Archives en ligne / autres Archives en ligne /section Archives de Cour. - Consignements et sommaires / S 64 - F°68
• AD073 cote 2B236 vue 165 : nomination de sœur Marthe Lucas d'Allery
• AD073 cote 2C 2135 vue 402 - 10 août 1738 : entrée en religion de Delle Lucie Françoise Thérèse Plazaert
• AD073 en ligne / Tabellion de St Pierre d'Albigny 1697 (cote 2C 1106) F°176 (p 170/189 ) : Acte d'état de l'abbaye
• AD073 Tabellion d'Aiguebelle cote 2C 2101 f° 673 : 1715 - Acte d’état de l'abbaye
• AD073 Tabellion d'Aiguebelle cote 2C 2105 f° 227 : 1718 - Acte d’état de l'abbaye
• AD073/ Tabellion d'Aiguebelle cote 2C 2117 f° 11 vue 29 : 1728 - Acte d’état des moulins de Pont-Bellon pour le Betton
• AD073/ Tabellion d'Aiguebelle cote 2C 2118 f° 429 et 430 vues 80 etc - Acte de proteste des Dames du Betton : la Mappe
• AD073 AD073/ Tabellion d'Aiguebelle cote 2C 2119 f° 77 vue 97 - 2-2-1729 : Installation de Dame Amédée de Gruel pour religieuse au Monastère du Betton
Sommaire
• Préambule
• Dispersion : les dernières nonnes et la Révolution
• La gestion des biens de l'abbaye sous la Révolution
Sur les tribulations des religieuses
après qu'elles furent chassées de l'abbaye en 1793, voir
sur le site https://patrimoine-coeurdesavoie.ahcs73.fr :
Les dernières nonnes de l'abbaye du Betton au 18e siècle
Les religieuses du Betton sous le régime sarde
Une petite communauté de femmes
En 1769, l’abbaye compte une vingtaine de sœurs professes, et un nombre indéterminé de sœurs converses (celles-ci, de statut inférieur, destinées aux tâches matérielles, ne participaient pas au chapitre, et les notaires ne les citent donc pas ; et pourtant, parmi elles, on relève les noms de familles de magistrats, de propriétaires terriens)
Des patronymes reviennent au fil du siècle et des générations, car on s’y retrouve « entre soi » : Chollet du Bourget, Sarde de la Forêt, Richard de Saint-Réal, Sarde de Candie, de Saint-Michel, de Blancheville, Leblanc, de Megève, Ducol, Chollet de Voglans, de Chamousset…
En novembre 1776 elles sont une quinzaine citées ; s’ajoutent ces noms : de Saint-Ange, de Martinel, d’Hauterive…
Autonomie de l’abbaye du Betton
1769 : on voit que l’abbaye du Betton n’est pas tout à fait libre de ses décisions: une transaction est passée avec noble Picollet de la Rochette au sujet de droits contestés sur des terres ; le Révérend Seigneur Abbé de Tamié est justement présent, et c’est avec lui et sous son autorité que le différend se règlera à l’amiable (on y apprend que l’abbaye percevra une importante indemnité qui aidera à financer la réfection des toitures et murailles de l’abbaye).
AD073 cote 2C 974 F° 258
La Révolution française pénètre en Savoie
En France, la Révolution a commencé dès 1789 ; en février 1790, l'Assemblée nationale a voté la suppression de l'ordre cistercien pour motif d'inutilité.
Nuit du 21 au 22 septembre 1792 : l'Armée des Alpes française commandée par Anne Pierre de Montesquiou-Fézensac, soit quelque 15 000 hommes au sein desquels on trouve la Légion des Allobroges, envahit la Savoie. Les troupes sardes se retirent pratiquement sans combattre sur les crêtes des Alpes.
L'Assemblée des Députés des Communes de la Savoie se réunit en la cathédrale de Chambéry et lors des séances des 26 et 27 octobre elle décide la suppression des droits souverains de la Maison de Savoie, de la noblesse, des redevances féodales (sans indemnisation), de la dîme, ainsi que la confiscation des biens du clergé
À Paris, par un décret du 27 novembre 1792, la Convention proclame l'annexion de la Savoie qui constitue dès lors le département du Mont-Blanc.
La Constitution civile entre en vigueur le 8 février 1793 : On estime qu’un tiers des prêtres l’acceptent.
Puis, la répression directe contre les prêtres et le culte frappe toute activité religieuse, contre la volonté de nombreux savoyards. La vente des biens nationaux parmi lesquels pouvaient se trouver des objets du culte comme les ornements sacerdotaux a pris de front de nombreuses communautés villageoises qui se sentaient spoliées de biens qu'elles avaient produits et qu'elles ressentaient comme leurs biens propres. Cette vente des biens nationaux s'étale sur sept ans.
En Savoie, certains acheteurs sont des paysans propriétaires qui agrandissent leur lopin, mais surtout des bourgeois citadins de toute catégorie au premier rang desquels se pressent les notaires.
Le concordat de 1801 amène l'apaisement et le ralliement de larges couches de la population. L'État prend à sa charge le traitement du clergé, et en échange, le pape a accepté que l'on ne revienne pas sur la confiscation des biens de l'Église, au grand soulagement des acheteurs de biens nationaux.
En avril 1793, la « citoyenne madame Chollet » passe encore des actes notariés pour l’abbaye du Betton ; mais elle agit sous tutelle municipale, assistée par Michel Rosset, maire, et les citoyens Sébastien Rosset et Jean-Claude Tarajat « affiliés municipaux formant le corps municipal de la commune de Bettonnet ».
AD073 cote 2C 2197 F°237
Les religieuses semblent avoir quitté le couvent début juin.
Juin 1793 : les inventaires
(le détail des inventaires reste largement inconnu : ils ont généralement disparu dans l’incendie criminel du château en décembre 1798. Curieux…)
Séance du directoire du 5 juin 1793
« le citoyen Mollot expose qu’ayant été chargé de faire l’inventaire des avoirs de la maison religieuse du Betton et ayant vaqué pour ce 21 jours, l’administration provisoire lui a fait mandat en paiement de ses vacations d’une somme de quatre livres, monnaie de la république pour chaque jour, ainsi qu’il en conste de l’arrêt si du 6 mars dernier ; il demande un supplément de 6 livres, ou au moins de 3 livres 10 sols à cette taxe, eu égard que le département a déterminé dès lors que les vacations pour inventaire seraient payées sur le pied de 10 livres lorsqu’elles seraient faites sous déplacement.
Ouï le rapport et le Procureur général Sindic, le directoire passe à l’ordre du jour sur la demande du pétitionnaire, sauf à lui de se prévaloir du mandat qui lui a été livré. »
1793 - AD073 cote L 1768 - F° …
Juillet 1793
« Il résulte des procès verbaux auxquels ont procédé les citoyens Simon Mollot et Joseph Valliens, commissaires nommés par ce district pour l’estimation des biens ecclésiastiques et nationaux du canton de Chamoux et des parcelles qu’ils ont remises visées par les communes respectives dudit canton qu’il leur revient tant à eux qu’aux coopérateurs qu’ils ont pris - sans y comprendre les experts – pour les jours qu’ils ont vaqué, les sommes ci-après, savoir :
Au citoyen Simon Mollot commissaire pour 43 jours avec déplacement à 10 livres l’un, | £ 430,00 | |
Au même pour quatre jours sans déplacement à 7,10 £ l’un | £ 30,00 | £ 460,00 |
- - - - - - | ||
Au citoyen Joseph Valliens, commissaire pour 45 jours avec déplacement y compris deux jours, pour la rémission des dites estimes à 10 £ | £ 450,00 | |
Au même pour quatre jours sans déplacement à 7,10 £ l’un | £ 30,00 | £ 480,00 |
- - - - - - | ||
Au citoyen Perret coopérateur pour 12 jours sans déplacement à 7,10 £ l’un | £ 90,00 | |
- - - - - - | ||
Au citoyen Jean Antoine Valliens pour six jours avec déplacement à 10 £ l’un | £ 60,00 | |
Au même pour quatre jours sans déplacement à 7,10 £ l’un | £ 30,00 | £ 90,00 |
- - - - - - | ||
Au citoyen Gabriel Mollot pour quatre jours avec déplacement à 10 £ l’un | £ 40,00 | |
Au même pour sept jours sans déplacement à 7,10 £ l’un | £ 52,10 | £ 92,10 |
- - - - - - | ||
Au citoyen Mollot Michel coopérateur pour quatre jours sans déplacement à 7,10 £ l’un | £ 30,00 | |
Total | £ 1242,10 |
Le directoire du district, vu lesdits verbaux et parcelles et oui le Procureur Sindic, arrête qu’il sera expédié mandat de la susdite somme de douze cent quarante deux livres et dix sous en faveur des pétitionnaires, et que les parcelles visées par les communes du canton de Chamoux seront jointes audit mandat. »
1793 - AD073 cote L 1768 - F°381
« 31 juillet 1793
Le citoyen Savey commis par arrêté de district du 8 ce mois pour faire vendre conformément à la loi et en l’assistance d’un officier municipal des lieux respectifs le 20, [fustes] et denrées des ci-devant corps religieux mendiants qui existent rière le Bettonnet et Frèterive remet sur le Bureau les deux procès-verbaux qu’il a dressés à cet égard les 23 et 25 de ce mois, desquels il résulte que la vente par lui faite arrive à 300 livres ; il présente aussi l’état de deux jours de vacations faites pour cet objet.
Le district ouï le rapport, le P. S. et reçu les pièces, arrête qu’il sera donné ordre au citoyen Besson, trésorier national de recevoir dudit Savey la somme de 306 livres, et qu’il sera expédié mandat sur le trésor national en faveur dudit Savey de la somme de 20 livres pour les deux jours par lui vaqués, que ledit état sera joint audit mandat et les procès-verbaux remis à la secrétairerie (sic) »
1793 - AD073 cote 1767 - F° 497
Juillet-septembre 1793 :
Le citoyen Jean-Claude Perret du Bettonnet a été commis par les municipalités du Bettonnet, Montendry et Coïse pour les inventaires des Biens nationaux ecclésiastiques : il produit les certificat desdites municipalités des 18,19 20 août 1793 pour 33 jours de vacations.
1793 - AD073 cote L 1768 - F°183
Le temps des ascensements
Les religieux n’exploitaient pas les terres eux-mêmes : ils les louaient aux villageois locaux
L’abbaye du Betton possédait des biens au Bettonnet, à Montendry, à Bourgneuf, à Chamousset, etc. et jusque dans les Bauges.
Il fallait donc attendre l’expiration des baux ; il fallait aussi prendre le temps de décider de l’usage que l’on ferait de ces biens : confiés à des régisseurs ou aux municipalités, ils furent donc très souvent reloués (ascensés), avant d’être vendus surtout entre 1798 et 1814.
Dans sa séance du 2 août 1793, l’administration du district note :
« Les citoyens [Heurteur] et Savey, régisseurs du Betton, présentent un mémoire dans lequel ils demandent plusieurs instructions relatives à leur régie. Ils se plaignent entre autres d’une dérivation d’eau que font plusieurs particuliers, et qui préjudicient un moulin inférieur appartenant audit couvent. Ils se plaignent aussi de la dégradation des bois.
Ils disent encore que la municipalité d’École a fait vendre le beurre, fromage et autres denrées provenant du domaine de ladite maison rière cette commune.
Le directoire de district ouï le Procureur Syndic, invite lesdits citoyens Thomas Heurteur et Savey de prendre toutes les mesures qu’ils croient convenables pour administrer lesdits biens en bon père de famille, [compulser] par devant le juge de paix du canton les [fil…] qui dériveraient les eaux dont il s’agit et dégraderaient les bois.
Arrête qu’ils sont commis pour retirer et faire rendre compte à la commune d’École des produits de la vente des denrées qu’elle a faite, voir si elle l’a été conformément à la loi et a son juste prix, et référer du tout au besoin au district.
Ils donneront encore que l’état des ascensements passés, leur montant en argent ou denrées, et la qualité et le produit ordinaires des terres, l’état de situation des bâtiments, et quel parti on pourrait en tirer.»
1793 - AD073 cote L 1768 - F°7
« Égalité Liberté
Séance après-midi de l’administration du district du 24 septembre 1793, an 2 de la République française
Ensuite de l’arrêté du département du 19 du courant qui invite les directoires du district à faire ascenser en nature les biens nationaux dont les baux sont échus, le district ouï le P.S. arrête que les municipalités et régisseurs sont tenus sous leur responsabilité d’ascenser en nature dans le terme de huit jours conformément à la loi généralement tous les biens nationaux, savoir : les biens ci-devant domaniaux, les bien des émigrés, ceux des couvents et maisons religieuses, des cures, vicariats, chapelles, confréries, œuvres pies des absents de la république dont les baux sont échus ; et c’est pour l’année 1794 seulement ; tous les ascensements, de quelle nature qu’il soient, qui auraient été passés à prix d’argent, sont regardés comme non avenus ; les municipes et les régisseurs les exposeront de nouveau [aux ascenseurs qui se manifestent] ; de plus sauf indemnités pour se libérer…
(la suite très raturée, difficile à lire : il est question de prés et de grangeries qui ne seront pas compris dans les accensements)
1793 - AD073 cote L 1768 - F°339
Prêts d’argent
Les religieuses du Betton étaient aussi souvent prêteuses, par l’intermédiaire de leurs hommes d’affaires.
Le 16 août 1793, on voit un débiteur demander au district à se libérer d’un emprunt.
« Le citoyen Adrien Laurent Champerond de [Pont Charres], habitant à Montmélian demande à se libérer du capital de 2000 livres il doit par acte du 16 août 1788, Valliens notaire, au ci-devant monastère du Betton : il résulte de la liquidation à laquelle a procédé le citoyen Ruffard, membre du Directoire, que la somme due en vertu dudit contrat pour capital et intérêts, arrive, ci-devant de Savoie, à la somme de 2600 livres, qui, déduite si en monnaie de la république, forme celle de 2520 livres.
Le district arrête que cette dernière somme sera versée dans la caisse du district, qu’il sera fait ordre au citoyen Trépier de la recevoir, est que la liquidation sus énoncée restera jointe audit ordre. »
1793 - AD073 cote L 1768 - F°95
Vente des Biens nationaux : 1795-96 (Ans 4-5)
Un répertoire récapitule les ventes de Biens nationaux (ecclésiastiques et émigrés) ; voici un relevé très partiel des Biens listés pour le Betton (cantons de La Rochette, Chamoux et Aiguebelle).
Vente de Biens de l’abbaye du Betton en 1796
sur la commune de | contrat daté du | passé à | montant de la vente |
Villard-d’Héry | 21 thermidor | Jean-Antoine Chafferod | 3339 £ 12 s |
Rotherens | 21 thermidor | Jean-Antoine Chafferod | 8751 £ 12 s |
Châteauneuf | 3 thermidor | Claude Philibert Viviant , Antoine Gagnière | 16 000 £ |
Châteauneuf (Betton et cure) | 3 thermidor | Hyacinthe François Garin | 947 £ 2 s |
Champlaurent | 21 thermidor | Jean-Louis Gaidier | 775 £ 10 s |
Hauteville (Betton et cure) | 25 messidor | Pierre Neyrot, François Rosaz | 739 £ 4 s |
Betton-Bettonnet | 17 messidor | Philibert Picollet | 4628 £ 16 s |
Id | 21 messidor | Georges Berthier | 15 546 £ 8 s |
Id | 25 messidor | Jean-Michel Mollot | 1760 £ |
Id | 3 thermidor | Claude Philibert Viviant , Antoine Gagnière | 16 000 £ |
Id | 21 thermidor | André Meurier | 3327 £ 10 s |
Id | 21 thermidor | André Meurier | 13 200 £ |
Id | 27 thermidor | André Meurier | 3407 £ 10 s |
Betton-Bettonnet (290 journaux, bâtiments etc.) | 27 thermidor | Guillaume Goncelin | 106 372 £ |
Villard-Léger | 17 thermidor | Hyacinthe Chevalier, Thomas Heurteur | 3300 £ |
Id | 23 fructidor | André Meurier | 4735 £ 7 s 3d |
La Trinité | 8 nivôse | Antoine Carron | 1755 £ 12 s |
Bourgneuf | 17 messidor | Philibert Picollet | non précisé |
Id | 3 thermidor | Claude Philibert Viviant , Antoine Gagnière | non précisé |
Id | 13 thermidor | Hyacinthe François Garin, Antoine Gagnière | non précisé |
Id | 21 thermidor | Louis Deglapigny | non précisé |
On connaît certains noms : Deglapigny, Mollot, Picollet (familles de notaires et magistrats locaux).
Cependant, Simon Mollot (dont la sœur était entrée au Betton), et surtout Jean-Claude Perret, notaires attitrés de l’abbaye, sont restés à l’écart ; alors que le dernier nommé achetait 6174 livres de biens de la cure du Bettonnet !
Bien de noms nous sont mal connus ; on sait que les familles bourgeoises de Chambéry ont beaucoup acheté ces « Biens nationaux ».
AD073 cote Q 82 Table des ventes de Biens nationaux 1795-96 (An 4-5)
Biens ecclésiastiques : petits arrangements, et aménagements.
Terres, exploitations industrielles, bâtiments étaient destinés par la loi à être vendus. Tous ne trouvèrent d’ailleurs pas preneur.
Mais que faire des biens meubles ? On voit les communes « faire leur marché »
Dès mai ou juin 1793,
« La commune d’Aillon demande à échanger une cloche cassée du poids de huit à neuf quintaux contre celle qui existeà la ci-devant chartreuse d’Aillon, du poids de cinq à six quintaux.
Elle demande à jouir gratuitement des effets désignés sous numéro 121 de la vente des meubles de la ci-devant chartreuse consistant en six chandeliers, trois croix, une lampe, le tout en cuivre rouge argenté, du poids de 36 livres estimé 36 livres, et qu’elle s’est vue obligée à pousser à 241 livres pour pouvoir les garder.
Elle motive sa demande sur la pauvreté des habitants, sur le zèle qu’ils ont toujours mis à servir la chose publique, et sur les malheurs qu’ils ont éprouvés cette année par la grêle qui a ravagé leurs campagnes, ce qu’ils prouvent par la sommaire apprise qu’ils ont fait passer au comité de bienfaisance.
Le directoire ouï le rapport de cette pétition et l’avis du Procureur général Sindic, considérant que la commune d’Aillon fait une perte considérable par la suppression de la ci-devant chartreuse, considérant que cette commune est dans le cas de l’arrêté portant que l’on pourra abandonner gratis aux municipalités les effets d’église qui ne sont pas d’une grande valeur, `
arrête 1° que la commune d’Aillon est autorisée à échanger la cloche cassée dont elle parle contre celle qui est à la chartreuse d’Aillon, à la charge qu’elle fera à ses frais le transport de la première de ces cloches jusqu’à Chambéry et de l’autre jusque au lieu où elle doit être placée.
2° qu’elle jouira gratuitement des effets qu’elle demande, inventaire n°121 de la vente des meubles de la ci-devant chartreuse."
1793 - AD073 cote L 24 - F° …
Et encore pour cette même période :
« Sur la pétition de la municipalité d’Aix, tendant à être autorisée à faire l’acquisition de l’horloge de la ci-devant abbaye d’Hautecombe, le directoire prenant en considération les motifs narrés, et ouï le procureur général sindic, adhère à la demande de ladite municipalité, à la charge cependant que le prix de cette horloge sera fixé par experts, que les frais d’exportage, ceux de déplacement et placement seront supportés par la commune d’Aix ; et invite le directoire du district de Chambéry à pourvoir à l’exécution du présent. »
1793 - AD073 cote L 24 - F° …
Des meubles et ornements peuvent donc être passés facilement d’un bâtiment ecclésiastique à une commune…
Dès l'éviction des religieuses en 1793, les locaux de l'Abaye voient passer des troupes.
Très vite (1793), un général envisage la transformation du bâtiment en hôpital : on s'empresse de nettoyer les cellules!
AD073 cote 43F 520
Finalement, le premier asile savoyard d’aliénés est créé par lettres royales patentes du… 6 mars 1827. Établi au Betton, commune de Bettonnet, canton de Chamoux, dans l’ancienne abbaye, il ouvre le 1er juillet 1828.
Mais l’éloignement de l’asile du Betton par rapport à la ville de Chambéry, l’exiguïté des locaux et surtout son insalubrité - grave difficulté propre au XIXe siècle, que les nonnes du XVIIIe siècle ignoraient manifestement - nécessitent le transfert des aliénés dans un asile beaucoup plus vaste dont la construction, à Bassens, est rendue possible grâce à la rente accordée par le Général de Boigne. Le transfert des premiers aliénés a lieu le 1er novembre 1858.
Un atelier de production de soie succède à l'hôpital. (voir en particulier AD073 cote 43F 350)
Il est à noter qu'un élevage de vers à soie existait déjà au Betton depuis des années, lors du départ des nonnes: l'inventaire du 10 floréal an 3 prend note d'équipements dédiés vétustes. (AD073 cote 43F 520).
Janv 2020 - Recherche et transcription A.Dh.
Sources : AD073
Elles vont quitter l’abbaye, dont tous les biens passent à la nation, leur dot initiale comprise ; mais elles recevront en principe un « traitement », qui semble aligné pour tous les religieux quel que soit leur ordre : 700 livres par an pour les profès ; mais 350 livres par an pour que les convers : l’égalité sociale n’est donc pas de mise en ces temps révolutionnaires ? Et ce revenu est mince…
« Vu la pétition de la citoyenne Mariette Charbonneaux ci-devant religieuse au courant du Betton, renvoyée à cette administration pour annotation signée Lacombe, ladite pétition tend à obtenir le revenu annuel de 2800 livres, monnaie ci-devant Savoie qu’elle a constitué au ci-devant couvent du Betton lors de son entrée en religion, outre la somme de 1200 livres pour sa dot spirituelle ainsi qu’il est porté dans l’acte du 20 novembre 1780, Mollot notaire.
Il résulte des informations transmises que les citoyens Bertolus et Puget, commissaires nommés par le [revêtissement??] l’inventaire du couvent du Betton, que la dot de chaque individu lors de son entrée en religion était généralement fixée à 1260 livres ; et lorsqu’une somme plus considérable était livrée, la maison payait une pension viagère en raison du capital qui se trouvait acquis au couvent par le décès de la religieuse. Suivant cet usage, on voit clairement que la pétitionnaire a passé avec le couvent une rente viagère distincte de sa dot ; et si elle était réduite au traitement des autres religieuses, Elle n’aurait aucun [correspectif ?] de la plus ample somme qu’elle a constituée; et la Nation ferait à son préjudice le bénéfice du capital et des annuités stipulées audit acte.
Le district ouï le P.S. est conséquemment d’avis que le contrat Mollot notaire doit être observé quant à la pension viagère, et qu’il doit être payé annuellement à la pétitionnaire, outre son traitement de religieuse, la somme de 120 livres, monnaie de la république. »
1793 - AD073 cote L 1768 - F°130
Septembre 1793
« Sur la pétition de la citoyenne Geneviève [La Noye], ci-devant religieuse à l'abbaye du Betton, le District, ouï le P. sindic, dit qu’il lui sera expédié mandat parle le trésorier de district de la somme de 175 livres pour le premier quartier de son traitement commencé le 8 juin, dernier jour de la sortie dudit couvent »
1793 - AD073 cote L 1768 - F°205
« Vue la pétition des citoyennes Jacqueline Franc. D’hauterive et Marie Antoinette Mollot, la première ci-devant religieuse de chœur et la seconde Sœur converse du ci-devant couvent du Betton, tend à obtenir le traitement qui leur est dû pour deux quartiers, dont l’un échu le 6 du mois, et l’autre en avance de cette époque ; ladite pétition renvoyée à cette administration par le département par annotation … au dos, date de ce jour, signée Ducoudray, pour être pourvu conformément à la Loi.
Le district, ouï le P. S. arrête qu’il sera délivré mandat sur le trésorier du district à la citoyenne D’hauterive pour deux quartiers de son traitement, dont l’un échu au six de ce mois et l’autre commencé à cette date à raison de 700 £ par an de la somme de 350 £ ; et à la citoyenne Mollot aussi pour deux quartiers à raison de 350 livres par an, de la somme de 175 £. »
1793 - AD073 cote L 1768 - F° …
M.Antoinette Mollot converse est entrée en religion le 17 déc 1769 - Ladou not
« du 14 septembre
Sur la pétition verbale de la citoyenne Marie Françoise Charbonnaud native d’Aiguebelle, ci-devant religieuse de l’abbaye du Betton, tendant à ce qu’il lui accordé mandat de la somme de 175 livres pour le second quartier de son traitement commencé le 6 du présent mois,
Le District ouï le P.S. arrête qui lui sera délivré mandat de la somme de 175 £ pour le second quartier de son traitement à raison de 700 £ l’année, commencé le 6 du présent mois à la citoyenne Françoise Charbonnaud selon sa demande »
1793 - AD073 cote L 1768 - F°276
Cependant, l’argent de la Nation n’est pas distribué sans conditions.
« Séance du Conseil général du département du Mont-Blanc du 6 juin 1793, l’an 2 de la République française
Sur la motion d’un membre, le conseil général arrête que toutes les religieuses seront obligées, pour percevoir leur traitement, d’exhiber un certificat de civisme en forme légale »
1793 - AD073 cote L 24 - F°…
Et bientôt, alors que la religion n’était pas encore poursuivie en tant que telle, on s’est inquiété de l’utilité des religieux. 9 juillet 1793 :
«Égalité, Liberté
Séance de l’administration du district en permanence du matin, 9 juillet 1793, an 2 de la République française
Le directoire du district considérant que le traitement des fonctionnaires du culte est payable par trimestre en avance dès le [15] juillet courant, arrête, ouï le P.S. que tous les curés et vicaires de ce district transmettront à ce directoire dans le terme de huit jours copie de leur verbal de prestation de serment, leur certificat de civisme et l’état de la population des communiers qu’ils desservent, certifié par chaque municipalité, pour liquider leur traitement conformément à la loi.»
1793 - AD073 cote L 1767 - F°286
Par ailleurs, quand elles entraient au couvent, les religieuses pouvaient apporter avec elles quelques effets, objets et meubles personnels :
« Sur la pétition des religieuses de la ci-devant abbaye du Betton, le Conseil général, ouï le rapport du 2d Bureau et l’avis du Pr Gal sindic, arrête qu’il est loisible aux pétitionnaires de disposer en conformité de la loi du mobilier de leurs cellules et les effets qui auraient été à leur usage personnel exclusivement ; le tout quoi sera vérifié en présence de la municipalité du lieu. »
1793 - AD073 cote L 24 - F°…
Et puis elles sont parties…
« La citoyenne Marie Beaumond, native de cette ville, ci-devant religieuse de l’abbaye du Betton, logée dès sa sortie du couvent chez la citoyenne La Noye à Bissy, déclare vouloir se retirer dans la commune de Thone, district de Carrouge, auprès de Claude-Maurice Beaumond son frère qui est venu la prendre pour l’emmener auprès de lui.
L’administration du district ouï le rapport de ladite pétition et le P. S., après s’être assuré de l’identité de la personne de la pétitionnaire par le dire du citoyen Beaumond son frère et du citoyen Pierre Bertrand qui ont signé ladite pétition, accorde acte à ladite Beaumont de sa déclaration, autorise la municipalité de cette ville de lui accorder passeport pour se rendre audit lieu de Thone et arrête que ladite pétition sera insérée au registre. »
1793 - AD073 cote L 1767 - F°147
Les cisterciens ont quitté la Combe. Les religieux ont-ils rejoint d’autres couvents, ou d’autres ordres après la période révolutionnaire ?
Juillet 1793
Le document ne dit pas à quel ordre religieux appartenait « la citoyenne Roberti ». Mais les Roberty vivaient à Ste-Hélène du Lac, l’abbaye avait déjà accueilli une des leurs ; une autre demoiselle Roberty épousa J. Graffion devenu veuf, entrant dans la longue série de seigneurs et dames du château de Chamoux.
Le cas de cette "citoyenne" nous intéresse aussi parce qu’il montre les limites de la bienveillance des autorités : à demande de traitement de faveur, réponse cinglante.
« La citoyenne Roberti demande une augmentation de traitement et dit que celui que la loi accorde aux religieuses n’est pas suffisant, eu égard aux infirmités donct elle est accablée, et à la quantité de remèdes qu’elle est obligée de prendre.
Le district ouï le P.S. est d’avis de passer à l’ordre du jour susdit ladite pétition, sauf à la pétitionnaire à s’adresser à la municipalité de cette ville pour demander une place à l’Hôtel-Dieu ou aux Incurables, où elle aura à meilleur marché les remèdes et soins qu’exige son état de maladie. »
1793 - AD073 cote L 1767 - F°329
Septembre 1798
En revanche, Rose Charlotte Platzaert, ancienne religieuse du Betton, sans ressource depuis 2 ans, fut moins exigente... et mieux reçue: elle avait dû trouver les mots qu'il fallait !
À l’Administration municipale du canton de Chamoux
Rose-Charlotte Platzaert, octogénaire, née à Turin, habitant actuellement Haute-ville, étant actuellement sans aucune espèce de ressource pour subsister, depuis l’évacuation du Monastère du Betton, où elle était religieuse, vu que son grand âge et ses infirmités ne lui permettent pas de travailler, et multiplient ses besoins, et qu’elle n’a rien touché de sa pension depuis le dernier semestre de l’an 4, désire se retirer en Piémont au sein de sa famille, pour trouver les secours indispensables pour soutenir les derniers moments de sa malheureuse existence : elle ne doute pas que la permission lui en soit accordée, eu égard à ce que les circonstances ne permettent pas de lui supposer de vue contre-révolutionnaire, et que son séjour dans la République n’y entretient qu’une bouche inutile sous tous les rapports : elle vous invite en conséquence à lui donner votre avis favorable sur sa demande, à l’effet qu’elle puisse obtenir de l’administration centrale le passeport dont elle a besoin pour elle et sa servante.
Rose Charlotte Platzaert
Extrait de permission
Séance de l’administration municipale du canton de Chamoux du quatrième jour complémentaire an six * de la République française, une, indivisible.
Le quatrième jour complémentaire an six, l’administration municipale de Chamoux sur la pétition verbale de Rose Charlotte Platzaert native de Turin, ci-devant religieuse de l’abbaye du Betton, habitante à Hauteville canton de Chamoux tendante à avoir une permission de se retirer au sein de sa famille en Piémont vu qu’elle n’a aucun moyen d’exister dans ce pays, n’ayant rien touché de la pension dès le dernier semestre de l’an quatre, qu’étant octogénaire, son séjour dans la République n’y entretient qu’une bouchée inutile surtout les rapports, demande un avis favorable de cette administration pour pouvoir se procurer un passeport de l’administration centrale, l’administration après avoir vu le commissaire du pouvoir exécutif et de son avis, déclare que les motifs ci-devant allégué par la pétitionnaire sont vrais, que son départ pour le Piémont ne peut être dicté que par la nécessité de s’achever une existence honnête chez ses parents sur ses vieux jours et qu’il ne peut rien avoir de contraire à l’ordre ; qu’elle est en conséquence d’avis que la permission par elle demandée lui soit accordée.
Ainsi délibéré les an et jour jsusdits.
* 20 septembre 1798
1798. AD073 cote L 1966
Et le temps passa…
Le 22 février 1830, Noble Victor Chollet baron Dubourget demande au Sénat l'ouverture du testament de sa tante, Caroline Chollet du Bourget, fille de Gaspard Chollet baron du Bourget et dame de Rochefort, Religieuse du Betton, décédée le 16 février 1830 ; elle y avait fait déposer ce testament le 4 avril 1829, en remplacement d'un acte précédent du 28 octobre 1825.
Caroline Marie-Françoise Chollet Dubourget "de Chambéry", âgée de 80 ans, malvoyante et en mauvaise santé, avait dicté ses dernières volontés à un notaire confident, dans son appartement qui comprenait un corridor, un petit salon; elle avait une domestique, assistée quelques heures par une fille de peine ; elle léguait des robes de soie, quelques bijoux en or, cent livres pour dire des messes ; le principal allait à son neveu Victor.
Il semble donc qu'ayant quitté le Betton à 43 ans, elle n'avait pas repris le chemin d'un couvent après la tempête révolutionnaire, et jouissait d'une petite aisance.
AD073 cote 6 Fs 159 Testament Chollet
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janv-fév. 2020 Recherche et transcription ADh
- à partir de juin 1793 : le temps des inventaires
- été 1793 et au-delà : ascensements des Biens nationaux
- 1795-96: vente des Biens nationaux
- le Betton, passée la Révolution
Le détail des inventaires révolutionnaires reste largement inconnu : ils ont généralement disparu dans l’incendie criminel du château en 1798. Curieux…
Nous avons cependant un inventaire - partiel - pour Le Betton.
(A vrai dire, nou sommes mieux renseignés sur ce que coûta l'établissement de cet inventaire en frais d''hommes de loi !)
Séance du directoire du 5 juin 1793
« le citoyen Mollot expose qu’ayant été chargé de faire l’inventaire des avoirs de la maison religieuse du Betton et ayant vaqué pour ce 21 jours, l’administration provisoire lui a fait mandat en paiement de ses vacations d’une somme de quatre livres, monnaie de la république pour chaque jour, ainsi qu’il en conste de l’arrêt si du 6 mars dernier ; il demande un supplément de 6 livres, ou au moins de 3 livres 10 sols à cette taxe, eu égard que le département a déterminé dès lors que les vacations pour inventaire seraient payées sur le pied de 10 livres lorsqu’elles seraient faites sous déplacement.
Ouï le rapport et le Procureur général Sindic, le directoire passe à l’ordre du jour sur la demande du pétitionnaire, sauf à lui de se prévaloir du mandat qui lui a été livré. »
1793 - AD073 cote L 1768 - F° …
Juillet 1793
« Il résulte des procès verbaux auxquels ont procédé les citoyens Simon Mollot et Joseph Valliens, commissaires nommés par ce district pour l’estimation des biens ecclésiastiques et nationaux du canton de Chamoux et des parcelles qu’ils ont remises visées par les communes respectives dudit canton qu’il leur revient tant à eux qu’aux coopérateurs qu’ils ont pris - sans y comprendre les experts – pour les jours qu’ils ont vaqué, les sommes ci-après, savoir :
Au citoyen Simon Mollot commissaire pour 43 jours avec déplacement à 10 livres l’un, | £ 430,00 | |
Au même pour quatre jours sans déplacement à 7,10 £ l’un | £ 30,00 | £ 460,00 |
Au citoyen Joseph Valliens, commissaire pour 45 jours avec déplacement y compris deux jours, pour la rémission des dites estimes à 10 £ | £ 450,00 | |
Au même pour quatre jours sans déplacement à 7,10 £ l’un | £ 30,00 | £ 480,00 |
Au citoyen Perret coopérateur pour 12 jours sans déplacement à 7,10 £ l’un | £ 90,00 | |
Au citoyen Jean Antoine Valliens pour six jours avec déplacement à 10 £ l’un | £ 60,00 | |
Au même pour quatre jours sans déplacement à 7,10 £ l’un | £ 30,00 | £ 90,00 |
Au citoyen Gabriel Mollot pour quatre jours avec déplacement à 10 £ l’un | £ 40,00 | |
Au même pour sept jours sans déplacement à 7,10 £ l’un | £ 52,10 | £ 92,10 |
Au citoyen Mollot Michel coopérateur pour quatre jours sans déplacement à 7,10 £ l’un | £ 30,00 | |
Total | £ 1242,10 |
Le directoire du district, vu lesdits verbaux et parcelles et oui le Procureur Sindic, arrête qu’il sera expédié mandat de la susdite somme de douze cent quarante deux livres et dix sous en faveur des pétitionnaires, et que les parcelles visées par les communes du canton de Chamoux seront jointes audit mandat. »
1793 - AD073 cote L 1768 - F°381
« 31 juillet 1793
Le citoyen Savey commis par arrêté de district du 8 ce mois pour faire vendre conformément à la loi et en l’assistance d’un officier municipal des lieux respectifs le 20, [fustes] et denrées des ci-devant corps religieux mendiants qui existent rière le Bettonnet et Frèterive remet sur le Bureau les deux procès-verbaux qu’il a dressés à cet égard les 23 et 25 de ce mois, desquels il résulte que la vente par lui faite arrive à 300 livres ; il présente aussi l’état de deux jours de vacations faites pour cet objet.
Le district ouï le rapport, le P. S. et reçu les pièces, arrête qu’il sera donné ordre au citoyen Besson, trésorier national de recevoir dudit Savey la somme de 306 livres, et qu’il sera expédié mandat sur le trésor national en faveur du dit Savey de la somme de 20 livres pour les deux jours par lui vaqués, que ledit état sera joint audit mandat et les procès-verbaux remise à la secrétairerie (sic) »
1793 - AD073 cote 1767 - F° 497
Juillet-septembre 1793 :
Le citoyen Jean-Claude Perret du Bettonnet a été commis par les municipalités du Bettonnet, Montendry et Coïse pour les inventaires des Biens nationaux ecclésiastiques : il produit les certificat desdites municipalités des 18,19 20 août 1793 pour 33 jours de vacations.
1793 - AD073 cote L 1768 - F°183
Le temps des ascensements
Les religieux n’exploitaient pas les terres eux-mêmes : ils les louaient aux villageois locaux
L’abbaye du Betton possédait des biens au Bettonnet, à Montendry, à Bourgneuf, à Chamousset, etc. et jusque dans les Bauges.
Il fallait donc attendre l’expiration des baux ; il fallait aussi prendre le temps de décider de l’usage que l’on ferait de ces biens : confiés à des régisseurs ou aux municipalités, ils furent donc très souvent reloués (ascensés), avant d’être vendus surtout entre 1798 et 1814.
Dans sa séance du 2 août 1793, l’administration du district note :
« Les citoyens [Heurteur] et Savey, régisseurs du Betton, présentent un mémoire dans lequel ils demandent plusieurs instructions relatives à leur régie. Ils se plaignent entre autres d’une dérivation d’eau que font plusieurs particuliers, et qui préjudicient un moulin inférieur appartenant audit couvent. Ils se plaignent aussi de la dégradation des bois.
Ils disent encore que la municipalité d’École a fait vendre le beurre, fromage et autres denrées provenant du domaine de ladite maison rière cette commune.
Le directoire de district ouï le Procureur Syndic, invite lesdits citoyens si Thomas Heurteur et Savey de prendre toutes les mesures qu’ils croient convenables pour administrer lesdits biens en bon père de famille, [compulser] par devant le juge de paix du canton les [fil…] qui dériveraient les eaux dont il s’agit et dégraderaient les bois.
Arrête qu’ils sont commis pour retirer et faire rendre compte à la commune d’École des produits de la vente des denrées qu’elle a faite, voir si elle l’a été conformément à la loi et a son juste prix, et référer du tout au besoin au district.
Ils donneront encore que l’état des ascensements passés, leur montant en argent ou denrées, et la qualité et le produit ordinaires des terres, l’état six de situation des bâtiments, et quel parti on pourrait en tirer.»
1793 - AD073 cote L 1768 - F°7
« Égalité Liberté
Séance après-midi de l’administration du district du 24 septembre 1793, an 2 de la République française
Ensuite de l’arrêté du département du 19 du courant qui invite les directoires du district à faire ascenser en nature les biens nationaux dont les baux sont échus, le district ouï le P.S. arrête que les municipalités et régisseurs sont tenus sous leur responsabilité d’ascenser en nature dans le terme de huit jours conformément à la loi généralement tous les biens nationaux, savoir : les biens ci-devant domaniaux, les bien des émigrés, ceux des couvents et maisons religieuses, des cures, vicariats, chapelles, confréries, œuvres pies des absents de la république dont les baux sont échus ; et c’est pour l’année 1794 seulement ; tous les ascensements, de quelle nature qu’il soient, qui auraient été passés à prix d’argent, sont regardés comme non avenus ; les municipes et les régisseurs les exposeront de nouveau [aux ascenseurs qui se manifestent] ; de plus sauf indemnités pour se libérer…
(la suite très raturée, difficile à lire : il est question de prés et de grangeries qui ne seront pas compris dans les accensements)
1793 - AD073 cote L 1768 - F°339
Prêts d’argent
Les religieuses du Betton étaient aussi souvent prêteuses, par l’intermédiaire de leurs hommes d’affaires.
Le 16 août 1793, on voit un débiteur demander au district à se libérer d’un emprunt.
« Le citoyen Adrien Laurent Champerond de [Pont Charres], habitant à Montmélian demande à se libérer du capital de 2000 livres qu'il doit par acte du 16 août 1788, Valliens notaire, au ci-devant monastère du Betton : il résulte de la liquidation à laquelle a procédé le citoyen Ruffard, membre du Directoire, que la somme due en vertu dudit contrat pour capital et intérêts, arrive, ci-devant de Savoie, à la somme de 2600 livres, qui, déduite si en monnaie de la république, forme celle de 2520 livres.
Le district arrête que cette dernière somme sera versée dans la caisse du district, qu’il sera fait ordre au citoyen Trépier de la recevoir, est que la liquidation sus énoncée restera jointe audit ordre. »
1793 - AD073 cote L 1768 - F°95
En avril 1795, les autorités procèdent à l'inventaire de l'abbaye (murs, meubles, effetx, outils... ou à ce qu'il en reste. Voir dans Textes à l'appui : 1795 Inventaire
Un répertoire récapitule les ventes de Biens nationaux (ecclésiastiques et émigrés) ; voici un relevé très partiel des Biens listés pour le Betton (cantons de La Rochette, Chamoux et Aiguebelle).
Vente de Biens de l’abbaye du Betton en 1796
sur la commune de | contrat daté du | passé à | montant de la vente |
Villard-d’Héry | 21 thermidor | Jean-Antoine Chafferod | 3339 £ 12 s |
Rotherens | 21 thermidor | Jean-Antoine Chafferod | 8751 £ 12 s |
Châteauneuf | 3 thermidor | Claude Philibert Viviant , Antoine Gagnière | 16 000 £ |
Châteauneuf (Betton et cure) | 3 thermidor | Hyacinthe François Garin | 947 £ 2 s |
Champlaurent | 21thermidor | Jean-Louis Gaidier | 775 £ 10 s |
Hauteville (Betton et cure) | 25 messidor | Pierre Neyrot, François Rosaz | 739 £ 4 s |
Betton-Bettonnet | 17 messidor | Philibert Picollet | 4628 £ 16 s |
Id | 21 messidor | Georges Berthier | 15 546 £ 8 s |
Id | 25 messidor | Jean-Michel Mollot | 1760 £ |
Id | 3 thermidor | Claude Philibert Viviant , Antoine Gagnière | 16 000 £ |
Id | 21 thermidor | André Meurier | 3327 £ 10 s |
Id | 21 thermidor | André Meurier | 13 200 £ |
Id | 27 thermidor | André Meurier | 3407 £ 10 s |
Betton-Bettonnet (290 journaux, bâtiments etc.) | 27 thermidor | Guillaume Goncelin | 106 372 £ |
Villard-Léger | 17 thermidor | Hyacinthe Chevalier, Thomas Heurteur | 3300 £ |
Id | 23 fructidor | André Meurier | 4735 £ 7 s 3d |
La Trinité | 8 nivôse | Antoine Carron | 1755 £ 12 s |
Bourgneuf | 17 messidor | Philibert Picollet | non précisé |
Id | 3 thermidor | Claude Philibert Viviant , Antoine Gagnière | non précisé |
Id | 13 thermidor | Hyacinthe François Garin, Antoine Gagnière | non précisé |
Id | 21 thermidor | Louis Deglapigny | non précisé |
On connaît certains noms : Deglapigny, Mollot, Picollet (familles de notaires et magistrats locaux).
Cependant, Simon Mollot (dont la fille était entrée au Betton), et surtout Jean-Claude Perret, notaires attitrés de l’abbaye, sont restés à l’écart ; alors que le dernier nommé achetait 6174 livres de biens de la cure du Bettonnet !
Beaucoup de noms nous sont mal connus ; on sait que les familles bourgeoises de Chambéry ont beaucoup acheté ces « Biens nationaux ».
AD073 cote Q 82 Table des ventes de Biens nationaux 1795-96 (An 4-5)
Biens ecclésiastiques : petits arrangements, et aménagements.
Terres, exploitations industrielles, bâtiments étaient destinés par la loi à être vendus. Tous ne trouvèrent d’ailleurs pas preneur.
Mais que faire des biens meubles ? On voit les communes « faire leur marché »
Dès mai ou juin 1793,
« La commune d’Aillon demande à échanger une cloche cassée du poids de huit à neuf quintaux contre celle qui existeà la ci-devant chartreuse d’Aillon, du poids de cinq à six quintaux.
Elle te demande à jouir gratuitement des effets désignés sous numéro 121 de la vente des meubles de la ci-devant chartreuse consistant en six chandeliers, trois croix, une lampe, le tout en cuivre rouge argenté, du foie de 36 livres estimé 36 livres, et qu’elle s’est vue obligée à pousser à 241 livres pour pouvoir les garder.
Elle motive sa demande sur la pauvreté des habitants, sur le zèle qu’ils ont toujours mis à servir la chose publique, et sur les malheurs qu’ils ont éprouvés cette année par la grêle qui a ravagé leurs campagnes, ce qu’ils prouvent par la sommaire apprise qu’ils ont fait passer au comité de bienfaisance.
Le directoire ouï le rapport de cette pétition et l’avis du Procureur général Sindic, considérant que la commune d’Aillon fait une perte considérable par la suppression de la ci-devant chartreuse, considérant que cette commune dans le cas de l’arrêté portant que l’on pourra abandonner gratis aux municipalités les effets d’église qui ne sont pas d’une grande valeur, `
arrête 1° que la commune d’Aillon est autorisée à échanger la cloche cassée dont elle parle contre celle qui est à la chartreuse d’Aillon, à la charge qu’elle fera à ses frais le transport de la première de ces cloches jusqu’à Chambéry et de l’autre jusque au lieu où elle doit être placée.
2° qu’elle jouira gratuitement des effets qu’elle demande, inventaire n°121 de la vente des meubles de la ci-devant chartreuse."
1793 - AD073 cote L 24 - F° …
Et encore pour cette même période :
« Sur la pétition de la municipalité d’Aix, tendant à être autorisée à faire l’acquisition de l’horloge de la ci-devant abbaye d’Hautecombe, le directoire prenant en considération les motifs narrés, et ouï le procureur général sindic, adhère à la demande de ladite municipalité, à la charge cependant que le prix de cette horloge sera fixé par experts, que les frais d’exportage, ceux de déplacement et placement seront supportés par la commune d’Aix ; et invite le directoire du district de Chambéry à pourvoir à l’exécution du présent. »
1793 - AD073 cote L 24 - F° …
Des meubles et ornements peuvent donc être passés facilement d’un bâtiment ecclésiastique à une commune…
Dès l'éviction des religieuses en 1793, les locaux de l'Abaye voient passer des troupes.
Très vite (juillet 1793), un général envisage la transformation du bâtiment en hôpital : on s'empresse de nettoyer les cellules!
(Voir Textes à l'appui) AD073 cote 43F 520
Finalement, le premier asile savoyard d’aliénés est créé par lettres royales patentes du… 6 mars 1827. Établi au Betton, commune de Bettonnet, canton de Chamoux, dans l’ancienne abbaye, il ouvre le 1er juillet 1828.
Mais l’éloignement de l’asile du Betton par rapport à la ville de Chambéry, l’exiguïté des locaux et surtout son insalubrité - grave inconvénient que les nonnes du XVIIIe siècle ignoraient manifestement - nécessitent le transfert des aliénés dans un asile beaucoup plus vaste dont la construction, à Bassens, est rendue possible grâce à la rente accordée par le Général de Boigne. Le transfert des premiers aliénés a lieu le 1er novembre 1858.
Un atelier de production de soie succède à l'hôpital. (voir en particulier AD073 cote 43F 350)
Il est à noter qu'un élevage de vers à soie devait déjà exister au Betton depuis des années, lors du départ des nonnes: l'inventaire du 10 floréal an 3 prend note d'équipements vétustes. (AD073 cote 43F 520).
Retour à la page mère (Fin de l'abbaye)
Janv 2020 - Recherche et transcription A.Dh.
Quelques textes glanés dans les registres du Tabellion…
Avant de procéder aux affranchissements, il fallait bien définir officiellement les fiefs, dont les preuves avaient souvent disparu (Lesdiguières aurait d'ailleurs dispersé les documents - terriers… qui faisaient preuve pour le Betton).
il fallait donc procéder au consignement des fiefs
L'an 1772 et le 26 du mois d'août sur les 11 heures du matin au lieu du Betton dans le parloir de cette présente abbaye par devant moi Joseph Mollot notaire collégié soussigné et en présence des témoins en fin nommés, se sont établies et constituées en personne :
Révérende dame Marianne Chollet du Bourget, abbesse de la présente abbaye
Révérendes dames Françoise Truffon, Françoise-Valentine Sarde de la Forêt, Jeanne Richard de St-Real, Jeanne Louise de St-Ange, Claudine Sarde de la Forêt, Anne-Marie Sarde de Candie, Rose Charlotte Platzaerd, Lucie Platzaerd de Sassy, Louise de Saint-Michel, Marie-Françoise de Saint Michel de Chamoisy, Péronne Andréanne de Blancheville, Charlotte LeBlanc, Catherine de Megève, Victoire Ferdinande de Martinel, Marie Jacqueline du Bourget, Jeanne Marie Marguerite Ducol, Françoise Charlotte de Voglans du Bourget, Marie Charlotte de Chamousset, Jacqueline Françoise d'Hauterive, Marie-Louise Amélie [Demoraz] de Candie, toutes Religieuses professes de la présente abbaye, composant icelle.
Lesquelles de gré capitulairement assemblées au son de cloche à la manière accoutumée pour profiter de la restitution en temps et en entier accordée par Sa Majesté à forme du Manifeste de la Royale Chambre des Comptes du 30 décembre dernier, font, constituent et députent pour leur Procureur spécial et général, l'une des qualités ne dérogeant à l'autre ni au contraire, Me François à feu Amédée Pichon notaire collégié commissaire d'extentes, absent ; moi dit notaire pour lui présent, stipulant, et acceptant, le tout sous due élection de domicile.
Et c'est pour et au nom desdites Révérendes Dames constituantes, se présenter par devant le sieur Jean-Baptiste Léger commissaire archiviste de Sa Majesté, à l'effet de donner le consignement prescrit par l'édit du 15 avril 1734, de faire pour ce regard tout ce qui sera requis et nécessaire de la part de la présente abbaye, de [obliger? aberger?] les Biens d'icelle, tout ainsi et de même que lesdites Révérendes Dames feraient si présentes et en personne elles y étaient, quoique le cas exigerait un mandat plus spécial qu'il n'est ici exprimé. Avouant, approuvant, et ratifiant dès à présent comme pour lors tout ce qui sera fait pour ce regard par leur dit Procureur constitué, lequel elles promettent de relever de toutes les charges, occasion de la présente, aux peines de tout dépens, dommages et intérêts, à l'obligation des biens de ladite abbaye qu'elles se constituent tenir sous les autres clauses requises.
Fait et prononcé au parloir de ladite abbaye en présence de Me Charles, fils de feu Jean-François S… commissaire domicilié en cette abbaye, domicilié de la ville de [Cove] en Piémont et de Michel fils de François Frary de la Trinité, domestique en cette Abbaye où il habite, témoins requis en présence desquels j'ai remis auxdites Révérendes Dames la note du présent pour satisfaire au règlement.
Vient trois livres pour le droit insinuation.
Les parties et témoins ont signé avec moi notaire, qui ai écrit la minute du présent.
Joseph Mollot
cote 2C 2175 F° 599 p.155/403
Janv 2020 - Recherche et transcription A.Dh.
Source : AD073
La conduite des nonnes du Betton a donné lieu à bien des commérages. Il faut dire qu'elles étaient souvent placées là par leur famille pour des raisons de convenance personnelle, sans vocation religieuse affirmée.
Qu'en disent les visites de leurs supérieurs ecclésiastiques ?
(Recherche en cours. Par respect du droit des auteurs, nous ne donnerons souvent ici que des extraits, avec les coordonnées des textes trouvés sur Internet, aux bonnes sources si possible : Gallica, Persée…)
• www.abbaye-tamie.com/histoire/histoire-de-citeaux/visite-1486.pdf
extraits
Visite des abbayes cisterciennes de Savoie en 1486*
"Quant au monastère du Betton, des soldats d'escorte, féroces, renvoyés du Piémont par le seigneur duc qui les y avait mandés et parce qu'ils n'avaient rien fait, bien plus qu'ils n'avaient pas reçu leur solde et y avaient perdu leur temps inutilement, se vengeaient sur les voyageurs et surtout sur les ecclésiastiques comme c'est la coutume de tant d'hommes. Puisque nous ne pouvions leur être utiles en rien en raison de leur dureté et de la dureté de ceux qui les soutiennent, nous nous sommes en allés en hâte, sans aller plus loin"
* compte-rendu de l'abbé de Balerne
Visite des abbayes cisterciennes de Savoie en 1516*
Compte-rendu rapide et positif sur l'abbaye du Betton (bonne et maîtresse abbesse [Adélaïde de
Verdun] avec vingt ou vingt-deux religieuses assez bien chantant, mais mal accordant); plus réservé sur Tamié (bon monastère mais les religieux sont "ors et sales").
* Relation de Dom Edme, 41e abbé de Clairveaux.
• http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5722454s
En 1858, Melville Glover publie une étude sur l'abbaye. Il développe en particulier l'histoire des 150 dernières années (jusqu'à la Révolution, où les religieuses furent dispersés), faisant la part des faits et celle des ragots. Bien entendu, le temps a passé, on a trouvé depuis d'autres documents. Mais justement, choses précieuse, Glover cite largement ses sources - en particulier, les "visites". Et les informations apportées sont intéressantes.
Le document se trouve sur Gallica (adresse ci-dessus)
L'abbaye du Beton en Maurienne par Melville-Glover Éditeur : Puthod fils (Chambéry) 1858
Comment résister ? Voici la déclaration de foi de l'auteur dans son avant-propos :
"Que tout Savoyard en fasse autant, et le passé encore sombre de son beau pays s'éclairera d'une pure auréole de gloire, et nous serons fier d'avoir pu porter une modeste pierre à ce monument national."
août 2014. Recherche A. Dh.
D'abord, il y eut les visites du monastère, avec établissement d'un état des lieux, qui nous donnent un aperçu de l'abbaye avant sa reconstruction : le 8 juin 1704 (AD073 cote 2081 f° 117 - vue 143) puis le 28 mars 1715 (AD073 cote 2102 f° vue 284).
un coup de main est toujours apprécié pour la transcription (les références de folios sont indiquées en bas de page) !
En effet, l'abbaye cistercienne de femmes du Betton avait souffert en 1597 du passage du Maréchal de Lesdiguières, au service du roi de France Henri IV et de son ministre Sully (tous étaient Protestants à l'origine). Il fallut attendre le début du 18e siècle pour que soit envisagée la reconstruction de l'église; un premier prix-fait est même signé devant notaire, apparemment sans suite1.
Mais en 1716, nouveau prix-fait pour de plus amples travaux, sur le projet d'un architecte.
Il semble qu'à cette occasion, l'abbesse ait traité directement avec les constructeurs, sans déléguer ses pouvoirs à un homme de confiance ?
24-8-1716
Prix fait pour la Dame Abbesse du Betton
contre2 honorable Jacques Chesaz
(église du Betton: Tardy notaire)
--- 428 G ---
L‘an mil sept cent et seize et le vingt-quatre août
- par-devant moi, notaire, et les témoins bas nommés, s’est établie en personne
- illustre Révérende Marguerite Lucas d'Aléry Abbesse de l’abbaye Révérende de Notre Dame du Betton, ordre de Cîteaux, laquelle de son gré pour elle et les successeresses prieures et religieuses de la dite Abbaye,
- donne et baille le prix-fait à honorable Jacques Chesaz maître entrepreneur habitant à Chamoux […] acceptant pour lui et les siens les ouvrages suivants :
- pour la construction de la nouvelle église qu’elle veut faire construire de fond en comble audit Betton, sur les dessins, profils et panneaux du Sieur Ferdinand Sigismond de la Roue, pasquier peintre et architecte, sous sa conduite.
D'abord, l'église : une partie pour les fidèles, une partie pour les religieuses, cloîtrées.
- Premièrement seront faits tant plein que vide à l’égard des portes et fenêtres, les murs des fondations des côtés de l’église de quatre pieds de longueur sur cinq pieds d’épaisseur ; sera fait ensuite la fondation du mur du fond de l’église de vingt cinq pieds de longueur et celle du clocher de trente pieds de tour mesuré moitié dehors, et moitié sous les dômes de treize pieds de face par leurs deux côtés sur huit pieds d’épaisseur, celles des murs y compris être deux pieds et demi de saillie dans le vide du chœur des dames sur un pied trois pouces dans le vide de la croisée ; seront faits les deux autres massifs des jambages sur le dôme de treize pieds de face seulement deux de leur côté vers ladite croisée de neuf pieds six pouces de l’autre face de cinq pieds neuf pouces d’épaisseur vers les mêmes côtés sur six pieds neuf pouces vers le sanctuaire l’épaisseur des murs y compris sera dix neuf pieds de distance les uns des autres ; sera aussi faite la fondation du mur [ ?] du sanctuaire de quatre pieds et demi d’épaisseur sur trente-trois pieds de circonférence sera fait un massif de fondation ; sous le perron de l’entrée de l’église pour les [ ?] de dix-sept pieds de longueur sur deux pieds de largeur, et trois de profondeur, toutes les autres fondations qui seront faites pour les murs moyens de face et de refend tant pour les escaliers que pour le chapitre ; les confessionnaux, Sacristie et corridors, auront cinq pouces d’épaisseur au dehors plus que les murs élevés au-dessus, et trois pouces au-dedans, le tout à raison des mesures marquées pour les pièces ci-après, et en cas qu’il y ait quelques parties et fondations mentionnées qui fassent [ ???] approchant du chemin, ou [ ?] le Sanctuaire et la croisée, et cela à cause de l’élévation du terrain se [ ?ède] au rocher qui se pourrait trouver au-dessus du rez-de-chaussée de l’église, elles seront réduites et l’épaisseur des murs élevée au-dessus de ce dit niveau et sera fait ainsi pour les autres murs moyens approchant dudit chemin; le tout en pareil cas seulement.
Côté ouest : chœur, entrée de l'église, nef, clocher ?
Toute la nouvelle église contiendra au-dedans huitante-quatre pieds quatre pouces de vide en longueur et cinquante-huit pieds d’une croisée à l’autre, et il y a dedans sur vingt-cinq pieds de vide de ladite croisée en largeur.3
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Approximations |
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longueur enceinte extérieure |
115,25 m (140 P) |
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largeur nef et chœur des Dames |
8,5 m |
hauteur |
15,25 m (45 P) |
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grand diamètre du chœur |
12,5 m |
épaisseur des murs extérieurs |
1,35 m (4 P) |
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petit diamètre du chœur |
11 m |
longueur intérieure église |
28,6 m (84 P 4 p) |
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l. d'une croisée à l'autre |
19,6 m (58 P) |
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hauteur du clocher |
22 m |
largeur |
8,5 m (25 P) |
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La nef et le chœur des dames aura vingt-six pieds de vide entre le nu des murs de côté, le [ ??? ??] aura trente-sept pieds de vide dans son grand diamètre, sur trente-trois dans le petit diamètre ;
- seront faits les murs qui ferment l’enceinte de l’église et du clocher de quatre pieds d’épaisseur sur trois cent quarante pieds courant et sur quarante-cinq pieds d’élévation, depuis le pavé de l’église des [ ??] tant pour le sanctuaire que .………………
--- 428 D ---
…………pour la croisée du chœur des dames, et le clocher qui sera encore élevé au-dessus d’environ vingt pieds, ses murs seront réduits par le haut, à raison d’un pied de moins en dehors, tant pour la [retraite] que pour le [balut] et de trois pouces en dedans, les murs du clocher seront aussi réduits à deux pieds trois pouces par le haut, toutes les saillies des [ardouble4 ?] aux pilastres montants, frise et architrave, excèderont au-delà de l’épaisseur des murs marqués ci-dessus, tant pour leur hauteur que largeur, de même que la corniche, qui aura deux pieds de hauteur sur autant de saillie, ces pilastres, montants, frise et architrave auront quatre pouces de saillie, et leur hauteur et proportion conformément au dessin ;
- sera fait sur le pavé de l’église une [ ??] pour la [cave ??] de trente-cinq pieds de longueur sur vingt-cinq de vide , et d’un pied d’épaisseur, et environ dix pieds de [ ?] depuis les impostes, la grande voute au-dessus du chœur des dames contiendra cinquante pieds dans sa circonférence au-dessus des [socle ?] des corniches, sur vingt-sept pieds et demi de longueur et neuf pouces d’épaisseur, sur vingt-et-un de vide ; la voute au-dessus du chœur des sœurs n’aura que six pieds de largeur entre les arcs doubleaux, le dôme ou la coupole [ ??] contiendra cent et huit pieds de circonférence dans son plan depuis la clef des quatre grands arcs au niveau desquels elle aura vingt-cinq pieds de profondeur sous le lanternin, lequel sera construite à douze pieds d’élévation au-dessus sur la couverture de ladite coupole et sera percée de quatre fenêtres de six pieds de hauteur, sur deux et demi de largeur, et [ ?] par le haut la calotte dudit lanternin sera faite en demi-cercle d’environ six pouces d’épaisseur, le vide du tambour du même lanternin aura neuf pieds et demi sur six pieds et demi, et sera fait aussi à [ ?? ??] les quatre œils-de-bœuf [ ?] de neuf pieds et demi de hauteur sur six pieds neuf pouces de largeur, et seront faits au-dehors en lucarne et en embrasure tant hautes en dedans.
Côté nord, le choeur
(vue sur l'une des fenêtres latérales ?)
La voute du sanctuaire sera faite en cul-de-four d’environ vingt pieds huit pouces de largeur sur six pieds de profondeur, et dix pieds quatre pouces de hauteur, et neuf pouces d’épaisseur seront faites les deux voutes de la croisée d’environ vingt pieds de vide sur sept pieds neuf pouces de largeur et neuf pouces d’épaisseur ; les huit grands arcs doubleaux qui soutiendront le dôme seront faits de deux manières différentes : les quatre premiers qui poseront sur les socles auront dix pieds quatre pouces d’élévation sur vingt pieds huit pouces d’intervalle et seront faits en deux cercles [ ?] par le [replat ??] au-dessus du [dôme ?] ; les quatre autres arcs renfermeront les premiers et s’élèveront en pointe en arc gothique pour soutenir le pied du dôme ; les quatre angles des maçonneries entre les arcs seront construits à [ ?] sous ledit dôme , et auront dix pieds trois pouces de hauteur depuis les socles et seront d’un pied d’épaisseur, et en cas que les bases soient faites en maçonnerie, les socles en-dessous seront construits en pierre plate posée de chant, et auront à peu près les mêmes dimensions que les mêmes arcs marqués ci-après pour être faite en pierre de taille si l’on trouve des matériaux convenables, en quel cas seront [ taillées ?] huit bases [aticques] et quatre demi bases de même, le tout à [l’équerre ?] et de plus vingt bases [scu ??] et deux demi semblables seront aussi taillées, huit autres bases plus simples semblables à celles des huit, et ………
--- 429 G ---
……… jambages, et quatorze intervalles seront aussi faits les socles des mêmes pierres, si faire se peut, sur un pied deux pouces de hauteur sur deux pieds [onze ?] pouces de largeur ; et environ sept pouces de saillie, les bases ci-dessus auront environ la même largeur et saillie, et n’auront qu’un pied trois pouces de hauteur, les deux bases à proportion, et les bases des jambages, selon les profils qui en seront donnés, seront taillés massifs ;
- pour le bas des montants du portail de six pieds de largeur sur neuf pouces d’épaisseur, de neuf pieds de hauteur, y compris les arrière-corps entre les chambranles de la porte qui sera d’un pied de large sur quatre d’épaisseur, et quinze pieds de hauteur jusques au linteau [ou ??? ???] qui sera de même largeur sur neuf pieds et demi de longueur ; la corniche aura environ neuf pieds et demi de longueur par la [retraite ?] de la frise et deux pieds d’épaisseur sur un pied d’épaisseur, soit de hauteur ;
- le vitrail aux fenêtres ovales placé au-dessus sera aussi de même largeur et épaisseur et aura neuf pieds sept pouces de diamètre sur environ sept de hauteur, sur deux pieds et demi d’épaisseur et cinquante pieds de longueur ; ensemble la frise et astragale au-dessous auront un pied d’épaisseur et de hauteur sur vingt-deux pieds de longueur, toutes lesquelles pièces seront taillées en pierre les plus convenables que faire se pourra ;
- seront faits en maçonnerie des autres vitres ovales semblables au précédent, l’un pour le fond de la croisée en face de la porte des séculiers, et l’autre au-dessus de la tribune des orgues pour laquelle sera fait une voute surbaissée en anse de panier (« en nance de pagné » sic) qui supportera le plancher au niveau de l’imposte [ ?] et sera environ de trente pieds de circonférence sur vingt pieds de hauteur depuis les impostes sur huit pieds de profondeur et environ neuf pouces d’épaisseur retenu par devant par des clefs de [fort] ;
- sera fait dans la voûte du sanctuaire un œil-de-bœuf de huit pieds de diamètre en tout ; sous, seront aussi faits trois vitraux [ ?] par le haut de dix pieds de hauteur sur huit pieds et demi de largeur et environ trois pieds d’épaisseur, et seront placés, savoir : deux au deux fonds de la croisée, et l’autre au fond de l’église, entre les corniches et la voute ; seront faits les autres vitraux de la même forme, placés dans les côtés du chœur des Dames, aussi sous la voute, qui auront neuf pieds et demi de largeur sur [onze] pieds et demi de hauteur et trois pieds d’épaisseur, lesquels seront accompagnés chacun de deux autres vitraux [ ?] et triangulaire renfermés avec les précédents sous un bandeau [ ?].
- Les lunettes de la grande voute, et lesquels vitraux, auront sept pieds neuf pouces de hauteur, sur quatre pieds trois pouces de largeur, et seront séparés [ ? les ?] deux par des montants [aplomb] des pilastres ;
- sera aussi fait une grande porte semblable à celle des séculiers dans la croisée en face, et qui devrait être en pierre de taille s’il était possible ;
- seront faites dans un des côtés du fond de la croisée, vis-à-vis de la chapelle, deux portes de trois pieds de largeur sur sept pieds de hauteur et d’environ quatre pieds d‘épaisseur qui devraient être aussi en pierre de taille ;
- seront faits les murs de la cage des archives de deux pieds d’épaisseur sur environ vingt-quatre………
--- 429 D ---
……… pieds de hauteur et vingt pieds courants en longueur ;
- sera fait le noyau des marches de six pieds et demi de longueur sur huit pieds d’épaisseur fermé en deux arcs par-dessous pour conserver le vide nécessaire, au-devant du confessionnal extraordinaire ; seront faites vingt-deux marches de neuf pouces de plan et de deux pieds et demi de longueur aussi bien que les repos ou plateformes, ladite cage sera percée de quatre portes et quatre fenêtres ; [ ?1] voutes seront construits les murs des archives de trois pieds d’épaisseur, percés d’une porte et deux fenêtres, de même que les confessionnaux ordinaires au-dessous, et [ ? même mot que 1] voutes dessus et dessous.
Après le sanctuaire, les lieux "de vie" :
Sera faite une porte de quatre pieds sur neuf de hauteur, pour [roiguer ?] de là au chapitre, et deux teppes chacune avec leur fenêtre, et auront environ cinquante pieds courants sur dix pieds de hauteur y compris celle des sacristies ;
- seront faits les murs du chapitre de trois pieds d’épaisseur sur quinze à seize pieds de hauteur, et contenant quarante pieds courants percés de trois fenêtres de quatre pieds de large sur neuf pieds de haut, et d’une porte de même, mais [cintrées ?] par-dessus ledit chapitre sera de plus voutée et élevée de vingt marches au-dessus des confessionnaux ordinaires et donnant au chœur des Dames, et aura vingt pieds de longueur sur seize de largeur ;
- le mur de la cage d’escalier joignant sera de deux pieds d’épaisseur et contiendra environ trente neuf pieds de hauteur pour trois étages ayant vingt-trois marches ;
- pour celles du cloître, et trente marches pour celle du premier dortoir, et vingt-six pour le second, avec deux portes aux deux premiers étages et une au troisième, et percé à chaque étage de deux fenêtres semblables au premier ; les deux rampes auront quatre pieds et cinq pouces de largeur, et les marches de dix pouces de plan, et le noyau huit pouces d’épaisseur, sur environ dix pieds de longueur, avec le dessus des plafonds vouté.
Sera fait une porte-fenêtre de trois pieds sur sept de hauteur depuis le dortoir pour [roiguer ?] le jour à la cour, une porte au-dessous pour y [ ?] du cloître ; seront placées trois marches à la porte de l’escalier pour descendre dans le premier dortoir, de même qu’à la porte de la cour de [ ?], d’où l’on descendra semblablement dans la nef des séculiers à l’endroit de la porte du [roiguation ?] sera faite la porte du chœur de quatre pieds de large sur neuf de hauteur ; seront aussi faites quatre portes de trois pieds de large sur sept de hauteur pour [roiguer ?] audit lieu par l’escalier, le chapitre, les corridors et le clocher dans lequel sera pratiquée au-dessus de la première voute un escalier tournant pour monter à la tribune des orgues, et un corridor supérieur qui conduira à la sacristie d’en haut au-dessus de la sacristie des prêtres, laquelle sera de niveau au pavé de l’église des séculiers, et celui des Dames sera de niveau de leur chœur.
Deux niveaux, une sacristie pour les prêtres, une sacristie pour les religieuses.
Les murs de la sacristie entre le portail et le clocher de trente-huit pieds courants sur environ trente pieds de hauteur et deux pieds d’épaisseur ou plus selon [ ?] à cause des voutes de la sacristie, sera fait [un mur ?] depuis l’angle desdites pièces jusqu’au mur de l’église en face du clocher afin de conserver le jour des soupiraux de la cour ; pour cet effet, sera appuyé un deuxième contre le précédent pour soutenir [ ?] du corridor qui sera percé d’une fenêtre à chaque étage et les sacristies en auront le vis-à-vis de trois pieds de large sur sept pieds de hauteur ; sera fait audit clocher des portes cintrées pour [roiguer ?]………
--- 430 G ---
……… au susdit corridor à chaque étage, de même que les fenêtres d’intervalles à autres demi [tour ?? hauteur ?] et une porte audit clocher au niveau du cloître d’environ trois pieds de longueur sur sept pieds de hauteur .
Précisions techniques
Seront dûment construits à dire d’expert et des gens de ce connaissant, toutes les fondations et murs [ ?] mentionnés ci-dessus et [ ?1] en pierres brutes bien liés et alignés et à plomb au-dedans avec les retraites nécessaires observées au-dehors, avec son [ ? 1] sur tant les angles et encoignures, seront construits des plus grosses pierres posées le plus de niveau que faire se pourra, et de plus frappé au marteau et la pente du [ ? 1] sera réduite à deux pouces d’inclinaison sur chaque tiers du [ ?], seront construites les voutes grandes ou moyennes de pierres plates ; pour celles des chœurs et autres voutes moyennes au-dessus et toutes les autres en tuf, [ ? 1] bien arrangé au [ ?] et bien pressé sur le [cintre ?] de même que les arcs doubleaux mentionnés, tant ceux dessous du dôme que ceux au-dessus des pilastres ; seront tous les susdits murs et saillies gippés (gypsés ?) et blanchis au-dedans aussi bien que les portes et fenêtres, œils-de-bœuf, excepté les endroits des chapiteaux, corniche, architrave, arc [ ?] impostes et autre moulure semblable, aussi bien que sous la calotte et lanternin, lequel sera construit de brique, d’environ un pied d’épaisseur, de même que les quatre contreforts de trois pieds de saillie par le bas, et neuf pouces par le haut sur un pied d’épaisseur, avec la corniche qui couronnera ledit lanternin dont la calotte sera faite de tuf ; seront néanmoins blanchis toutes lesdites calottes et surtout les voutes et arcs doubleaux, généralement tout l’intérieur de l’église et gypsé de même, et crépi partout au dehors et [1?] suivant les conventions faites pour les susdites parties portées par contrat de prix-fait ci-devant passé, reçu par ledit notaire des an et jour y contenu, à raison de vingt-deux florins la toise sur lequel pied seront payées la diminution et augmentation desdits murs et maçonneries des fondements, tant seulement qui seront compensés de proportion, et [ le tout ? 1] sans préjudice des diminutions, retraites et inclinaison au [talus ?] requis dans l’élévation des murs jusqu’au [ ?] sur lesquels il se sera rien diminué de la valeur du toisé qui sera composé de huit pieds mesure de Chambre, sans qu’il soit rien augmenté au prix des voutes grande ou moyenne de ladite église et de la dépendance mentionnée au présent contrat.
Le contrat - hélas, le prix n'est pas mentionné !
Tout lequel susdit ouvrage ci-devant mentionné ledit honorable Jacques Chesaz ici présent et acceptant pour lui et les siens,
- promet rendre fait et parfait et à [dite] de maître architecte et conformément au nouveau dessin qui ici a été [ ?] remis, dans quatre ans prochains courant, à peine de tous dépens, dommages et intérêts, à l’obligation des biens présents et à venir, qu’à ces fins il se constitue tenir par ses foi et serment prêté,
- payable le susdit travail à proportion que ledit maître Chesaz fera le susdit ouvrage, par ladite Révérende Dame, aux même obligations et clauses de constitut que dessus, sous les conditions suivantes, savoir : que ladite Révérende sera obligée de fournir audit Chesaz tous les matériaux requis et nécessaires pour le susdit ouvrage comme chaux, sable, pierre, bois pour les [ponts] et toutes les ais nécessaires pour iceux aussi bien que pour les [cintres] nécessaires pour iceux, à faire pour toutes les voutes de ladite église que ledit Chesaz sera obligé de faire à ses frais et dépens ; de plus, la Révérende Dame sera obligée de faire porter tous les bois requis pour les teppes et faire dans icelle [ ?] ………
--- 430 D ---
………seulement, à l’exception des cordages que ledit Chesaz sera obligé de [fournir ?] et sera de même obligé de fournir audit Chesaz tous les clous et fers qui seront aussi de besoin pour ladite église, fera de même creuser toutes les fondations des murs de ladite église ; et les dépendances à ses frais et dépens, jusqu’au [solide ? solin ?] et ne le pouvant trouver, ledit Chesaz sera obligé de [ pilotter?] , ou il sera du besoin à ses frais et dépens en fournir [ ?? ??] sans les bois et pilotis nécessaires pour ce fait,
- et en cas que la susdite Révérende Dame ou le sieur de la [Mouce ?] architecte trouve à propos de faire quelques changements auxdits ouvrages, tant pour les dimensions que pour les matériaux, seront faites sans [ ?] dudit entrepreneur, mais en conséquence des clauses du présent contrat, et [ ?1] ainsi convenu et arrêté entre les susdites parties qui ont le présent promis observer chacun en ce qui le concerne de point en point selon sa forme et teneur aux peines de tous dépense, dommages et intérêts, et à l’obligation ledit Chesaz de tout et un chacun de ses biens, et ladite révérende Dame des biens de ladite Abbaye qu’elles se constituent respectivement tenir par leur foi et serment prêté chacun en sa [ ?? ??] renonxxx et clauses requises.
Fait et passé au Betton, au parloir d’icelui, en présence de Me Guillaume Canard bourgeois de St-Jean de Maurienne, et de Claude fils de feu Jacques [Signau] de la paroisse de la Trinité, témoins requis, ledit [Signau] témoin illétéré, de ce enquis, et lesdites parties et l’autre témoin ont signé sur la minute de moi, notaire royal soussigné, recevant requis, qui ai le présent [levé] pour l’office du Tabellion d’Aiguebelle, et payé droits d’icelui,
Tardy notaire
(remarque : on voir aussi apparaître un Tardy menuisier plus haut dans le même registre : celui-là fit les charpentes)
Recherche et transcription A.D.
Notes
1- ADS - Bureau du Tabellion d’Aiguebelle – 24-4-1715 – 2C 2102, F°675 et suivants ( II-p.285 /405)
2"contre" n'a rien de péjoratif dans cet emploi juridique : il sépare les deux parties, sans les dresser forcément l'une "contre" l'autre.
3- Voir tableau des mesures ci-dessous
4- ardouble ? Ardoubler = redoubler
Il est difficile de donner la valeur métrique précise des unités employées en Savoie, variables d'une vallée à l'autre !
Approximativement :
1 Pouce = 0,027m (2,7 cm)
1 Pied de Chambre = 0,339m (pour le Cadastre savoyard) : mais le Pied-de-Roi français = 12 pouces = 0,325 m
1 Toise de Savoie = 8 pieds de Chambre = 2,7m
Source
ADS - Bureau du Tabellion d’Aiguebelle – 1716 – 2C 2103 F°397 et suivants ( p.428 /596)
1720 : après un temps de grands désordres dans l'abbaye, où la Règle cistercienne était mise à mal, l'ordre revient, sous la pression de Tamié... On rétablit la clôture !!!
Prix-fait donné par les Révérendes Dames du Betton par ordre de S.M.
en l’assistance du Seigneur procureur avocat général [Deuille]
L’an 1720 et le 23 juillet, par devant moi notaire royal soussigné, et en présence des témoins bas nommés, se sont établies personnellement :
- Rde Dame Marie de Menton de Marest, Abbesse de l’Abbaye de Notre-Dame du Betton, ordre de Cîteaux, Rde Dame Marguerite Reveyron Prieure, Rde Dame Philippine de Roberty, Rde Dame de Végié, Rde Dame Marguerite Duvillard, Rde Dame Françoise Batazarde de Bellegarde d’Entremont, Rde Dame Françoise Reveyron, et Rde Dame Marie-Jeanne-Baptiste de Troche célerière, capitulairement assemblées au son de la cloche à la manière accoutumée ;
- en l’assistance du Seigneur Conseiller d’État et avocat général d’icelle,
- en exécution des ordres du Roi, pour ce qui concerne la carte de visite dudit baron La Corbière, icelle en date du 12 décembre 1719,
- ont donné et donnent à prix-fait à honorable Jacquemoz Chesaz (sic) maître maçon de Chamoux, et à honorable Dominique Bertet maître charpentier dudit lieu, ici présents et acceptant pour eux et les leurs, à savoir :
- d…… la porte qui va du petit parterre dudit père confesseur dans l’enclos régulier dudit monastère ;
- d’élever de deux pieds et demi la muraille de la terrasse ;
- ils mettront aussi des barreaux de fer à la fenêtre de la petite tour dudit parterre qui regarde sur celle [dudit religieux ?] ; lesquels seront éloignés de 5 pouces de distance :
- ils [rouvriront ??] la porte dudit petit parterre …… sur la cour [comme] auparavant, et y feront une porte;
- ils mureront la porte qu’on a faite qui donne à la chambre où mangent les valets dans ledit enclos régulier ; et en place de ladite porte ils laisseront une petite ouverture de deux pieds de hauteur grillée, et d’un pied et douze de largeur ;
- la porte de la grille [d’en bas] sera condamnée aussi bien que la grande ouverture qui est au milieu de la grille dudit parloir ; et en place de ladite porte, ils y feront un tour * de deux pieds et demi de hauteur, et autant de largeur ; et on fera à côté dudit tour un petit trou [pour] y faire passer une corde à la laquelle sera attachée une petite cloche ;
- ils … et [feront] dans le même lieu les barreaux de fer qui [servent] de grille à côté du[ fossé] ;
- tous lesquels seront pl…… sur la pierre et seront faits à pointe par [le haut], et ils en [ajouteront un ?]
- il faut fermer et condamner la petite porte soit fenêtre qui est au parloir d’en haut avec quatre …… de quart (d’écart ?) bien [ajustés] [et bâtis ?]
- il sera fait une autre serrure à la grande porte des écuries où le confesseur puisse [ouvrir] ; la clé de laquelle sera remise audit père confesseur ;
- il faut de plus qu’ils fassent un tour à côté de la porte d’entrée où l’on s… à main droite de trois pieds de hauteur et de deux pieds de largeur ; lequel se fermera en dedans aussi bien que celui du parloir d’en bas ; et les [étagères,] ne seront éloignées l’une de l’autre que d’environ un pied ;
- fourniront de plus des barreaux de fer aux cinq fenêtres qui visent sur la cour des valets, ou sur les caves et greniers ; lesquels barreaux seront éloignés de cinq pouces l’un de l’autre.
Et c’est pour et moyennant le prix et somme, savoir : audit Chesaz 133 livres 6 sols 8 deniers ; et audit Dominique Bertet 16 livres ; payables par lesdites Rdes Dames auxdits prix-factaires à proportion de ce qu’ils avanceront du prix-fait,
- à peine de tous dépens, dommages et intérêts et à l’obligation des biens dudit couvent, présents et à venir, qu’elles se constituent tenir,
- promettant aussi lesdits prix-factaires de rendre fait et parfait tout ce qui est porté par les présent prix-fait, entre ci et la fin de septembre prochain, en le fournissant tout ce qui sera acquis et nécessaire pour l’accomplissement du présent ; et c’est le tout à peine de tous dépens, dommages et intérêts, et à l’obligation de leurs personnes et de tous et un chacun leurs biens présents et à venir, avec la clause de constitut en [forme].
- ainsi convenu par mutuelles et réciproques stipulations et acceptations, qui ont promis le présent observer, chacun en ce qui le concerne, aux mêmes peines, obligations et clauses de constitut que dessus, soumissions, renonciations et clauses requises.
Fait et prononcé au Betton, au parloir d’icelui, en présence de Rd Mre Barthélémy Phillippon, prêtre demeurant à ce dit Betton, et de Me Jean-Jacques [Cautin] premier huissier au Sénat et bourgeois de Chambéry, témoins requis, ledit Bertet illettré – de ce enquis - ; et toutes lesdites Rdes Dames avec le Seigneur avocat général, ledit Chesaz et lesdits … signé sur la minute de moi, notaire etc
[Gaime] notaire
Recherche et transcription ADh 9-2024
* Note: Le tour : dispositif qui, sous la responsabilité d'une sœur tourière, permet de faire passer des objets entre le monde extérieur et la zone cloîtrée d'un couvent (espace de clôture absolue, à l'égard du monde et à l'égard de la famille). (wikipedia)
Source: AD073 Tabellion d’Aiguebelle, registre cote 2C 2107 : f° 224 vue 238
1725. Cette fois, voici l'une des religieuses, issue d'une vieille famille de la noblesse, qui se trouve "promue" à la tête de l'Abbaye du Betton, après la mort de Marie de Menton.
On découvre ainsi le rituel de la "prise de possession", dûment constatée par le notaire Tardy.
On voir surtout que c'est le Roi de Piémont-Sardaigne qui la nomme !
Remarque : la typographie est ajoutée, nous espèrons faciliter la lecture du texte original serré, et"au kilomètre", peu ponctué.
Prise de possession d'Abbesse de l'abbaye du Betton
par la Révérende Dame Marie Françoise de Gruel Duvillard
L'an 1725 et le 4 septembre en l'église de l'abbaye de Notre-Dame du Betton de l'ordre de Citeaux au diocèse de Maurienne, au chœur où les religieuses chantent et psalmodient les Divins Offices à quatre heures du soir,
- s'est présenté par devant moi - Claude Tardy notaire royal bourgeois de Chambéry - Révérend Arsène de Jougla, abbé de Tamié, vicaire général et Supérieur immédiat dudit monastère,
- lequel a déclaré que Sa Majesté aurait nommé Dame Marie-Françoise de Gruel Duvillard abbesse dudit monastère du Betton, vacante par le décès de Dame Marie de Menton du Masin, dernière abbesse d'icelui, comme il m'en a été consté* par ses lettres patentes datées de Chambéry le 10 août proche passé, signées Victor-Amédée, et plus bas Mellarède, scellées du grand sceau, par lesquelles le révérend Abbé de Tamié, supérieur immédiat de ladite abbaye du Betton aurait expédié à ladite dame les lettre de confirmation datées de Tamié le 27 août dernier, scellées et signées F. Arsène de Jougla, abbé de Tamié, Vicaire général, et plus bas, F. Étienne Reveyron secrétaire,
- à toutes lesquelles provisions ledit Révérend abbé de Tamié voulant donner effet, a fait assembler au son de la cloche à la manière accoutumée les Révérendes Dames Prieure et religieuses dudit monastère en leur chœur à cet d'usage.
Il a dit et fait savoir qu'il allait mettre à possession de ladite abbaye du Betton ladite dame de Gruel Duvillard,
- c'est pourquoi et étant dans ledit chœur avec lesdites révérendes Dames Prieure et religieuses et le Notaire et témoins ci bas nommés, les volets de la grille ouverts et les portes de l'église extérieure ouverte aux séculiers, ladite révérende dame de Gruel Duvillard assise dans un fauteuil de la tête du chœur, il m'a fait lire à haute et intelligible voix, et [montré] à ladite communauté lesdites lettres et patentes et confirmation, soit institution; et a fait venir devant lui ladite dame de Gruel Duvillard, laquelle s'est mise à genoux, qui ensuite de l'admonestation qu'il lui a faite et à sa communauté sur leurs obligations, lui a fait prêter le serment qui a dit :
Je, sœur Marie Françoise de Gruel Duvillard nommée par le Roi Abbesse de ce monastère de Notre Dame du Betton de l'ordre de Citeaux, et instituée par Messre le Révérend Abbé de Tamié ici présent, Père et Supérieur immédiat dudit monastère du Betton, jure et promets en bonne foi, que je ne voudrai, donnerai, ni gagnerai, inféoderai de nouveau ni aliénerai en quelque manière que ce soit les biens de mon monastère, sinon dans les cas et comme il est contenu dans la bulle de notre Saint-Père le Pape Benoît XII, Dieu soit à mon aide et ses Saints Évangiles.
Après quoi le dit Seigneur Abbé lui a mis en main les clés dudit monastère, n'ayant pu lui remettre les sceaux d'icelui parce que les révérendes Dames Prieure et Religieuses du monastère ci après signé ont dit et déclaré ne l'avoir pu trouver dans tout ledit monastère, quelques perquisitions qu'elles en aient fait et su faire, ayant déclaré de plus que si elles l’avaient, elles l'exhiberaient et représenteraient à ladite Dame, et que moyennant leurs recherches et bonne volonté, il soit tenu pour de… présent, en priant ladite dame de Gruel, si l'autre ne se peut trouver, d'en faire faire un neuf, afin que le monastère ne reste pas sans sceau, déduisant de plus que la prière qu’elles lui font de faire faire un sceau neuf tiendra et doit tenir lieu de [patente] effective du sceau dudit monastère, la priant encore en attendant que l'autre sceau soit retrouvé ou qu'il y en ait un neuf, de vouloir se servir du sceau des armoiries de la famille de Gruel dont elle est issue,
sceau des Gruel du Villard
Et tout ce que dessus fait et signé, et pour effet de la prise de possession dudit monastère,
- après quoi, le dit Révérent seigneur Abbé de Tamié : ce dit, Je, Arsène de Jougla, Père immédiat de ce monastère par la tradition effective de ses clefs et par la tradition figurative des sceaux de ce monastère, ensuite de la déclaration présentement faite par lesdites Révérendes Dames Prieure et Religieuses de laquelle avons donné acte, nous donnons pouvoir de gouverner pleinement ce monastère au nom du père, du fils et du Saint Esprit,
- et en signe de la prise de possession, l'a fait asseoir en son siège abbatial, lui ayant fait entendre les obligations de la dignité, et encore par la lecture qu'a faite la Religieuse Chantre du second et cinquième chapitre de la règle de Saint-Benoît,
et incontinent après, toutes les religieuses les unes après les autres se sont mises à genoux devant ladite dame abbesse assise, et lui ont fait leurs promesses d'obéissance jusqu'a la mort ;
- après quoi ledit Révérend abbé de Tamié au son des cloches a fait chanter le [Te Deum] en l'action de grâces, et ayant dit les versets et collige**, chacun s'est retiré en paix.
De tout quoi ici dressé le présent procès-verbal que j'ai signé
- en présence de Noble et Révérend Mre Joseph-Auguste de Vidonne chantre et chanoine de la cathédrale de Saint-Pierre de [Genève], de noble Claude Ferdinand de Menton, Seigneur de Solières, capitaine dans le régiment nationale de Tarentaise, témoins requis,
- ledit Révérend Abbé de Tamié, toutes les Révérendes Dames, Abbesse, prieure, et religieuses, avec les témoins et parents, ont signé sur la minute de moi notaire royal soussigné, recevant requis, qui ai le présent écrit sur ma minute (…), et qui ai le présent signé et expédié pour l'office du Tabellion d'Aiguebelle, et payer les droits d'icelui.
Cl.Tardy Notre
12-2016 - Recherche et Transciption A.Dh.
Lexique
* conster : constater
** collige : synthèse ? (colliger : Réunir des éléments, des extraits de documents dans le but de réaliser une anthologie, une synthèse; Recueillir, rassembler des éléments de même nature)
Notes
de Foras relève plusieurs Marie-Françoise, et en particulier celle-ci... dont la notice ne cadre pas bien avec notre acte officiel :
MARIE-FRANÇOISE, fille de François de GRUEL religieuse à Sainte-Catherine, puis à Donlieu, (ou autre Marie-Françoise de Gruel), abbesse le 26 mars 1721 (Arch Chuyt) jour où elle reçoit religieuse Jeanne du Fresnoy, assistée de Dame Héléne de Seyssel-Criessieux, prieure ; Dame Maximine de Varembon, Angélique de Montaigre (Marestel), etc
Il relève aussi :
LOUISE-AMÉDÉE, religieuse à Ste-Catherine, puis au Betton, où elle entra en 1729.
Sources
ADS en ligne, Tabellion d'Aiguebelle 2C 2112 F°388 (p.408/511)
A FAIRE !
1729- AD073. en ligne : Tab. d'Aiguebelle - cote 2C 2119 - Fo 78 (vue )
Acte de rénovation fait par Dame de Gruel en faveur des Rdes Dames de Ste Catherine du diocèse de Genève.
Reste à faire
AD073 cote 2C 2133 f°617
Reste à faire !
AD073, cote 2C 2133 f°171
Comment les instances révolutionnaires ont-elles géré les Biens de l'abbaye ? On pourrait répondre : en pères de famille très scrupuleux. Du moins, si on ne croit les registres, très tâtillons.
Car il faut bien constater que ceux qui gèrent sont aussi souvent ceux qui achèteront les biens un peu plus tard…
Premier compte rendu par le citoyen Heurteur en qualité de
Régisseur provisoire des Biens dépendant de l’Abbaye du Betton
Dès le 14 juillet 1793 au 23 nivose inclus
Extrait :
"Du 18 au 24 (juillet 1793)
Pour dépenses faites en poulets, viande six autres objets pour 9 personnes, savoir :
[ajoutant] général, commissaires des guerres, aide de camp et leur suite qui vinrent visiter le couvent, disant qu’il en ferait probablement un hôpital.
Acheté pour le service de la maison … œufs.
Donné à Alix pour pétrir et faire au four.
Acheté pour le service de la maison 2£ savon à 3£ la £ à Aiguebelle.
Plus 2£ chandelles à 3£ la livre
Du 20 au 24
Acheté pour la nourriture de cinq autres hussards et brigadiers, en œufs, beurre frais et viande, et pour la maison.
Livré à Michel Alix pour lever le reste des ordures tant dans les chambres que corridor, bagager les bois, et c’est ensuite de l’invitation faite par le lieutenant général et commissaires des guerres, ayant dit pour raison que le général devait venir visiter le dit couvent pour l’hôpital.
Du 29
Dépensé encore pour les hussards dès le 27 au 30 en viande et œufs
Livré à Prosper Girod et Alix pour deux journées par eux faites à couper les haies du grand chemin vers le Clos, qui empêchaient aux charrettes de passer le foin, et pour reclore, outre la nourriture
Du 30
Payé à Alix pour pétrir et faire au four.
Du 2 août
Acheté d’André Burgos en compensation de ce qu’il doit en espèces 137 £ beurre, poids de La Rochette, à raison de 10s la £ en espèces, réduit en argent de France, forme le total de
Etc (non photographié)
nature | unité | ||
Froment | vaissels | 223 | et 5 cartes |
Pois | id | 3 | |
Fèves | id | 1 | |
Seigle | id | 34 | |
Avoine | id | 11 | |
Maïs | id | 3 | |
Blé noir | id | 10 | |
Orge | id | 11 | |
Lentilles | cartes | 2 | |
Pesette | id | 18 | |
Farine de maïs | livres | 50 | |
Châtaignes | cartes | 2 | |
Chanvre | livres | 80 | |
Chapons | paire | 27 | |
Cochon | 3 | (soit leur valeur vendus aux foires) | |
Cochon | 3 | (soit 55£ de Savoie ainsi qu’il est stipulé dans les ascensements) | |
Agneaux | gras | 2 | |
Œufs | douzaine | 56 | |
Ritte (textile) | livre | 37 | |
Beurre | 64 | ||
Huile | pot | 15 | |
Café | livre | 4 | |
Fromage blanc | id | 11 | |
Charbon | charge | 1 | |
Fagots de rioute pour clore | 10 | ||
Eau de vie | pots | 14 | |
Journée à bœufs | 52 | ||
Journée d’hommes | 20 |
Argent de Savoie porté par les ascensements : 1452 £ 10, faisant de France £ 1743
Il existe en outre dans les granges de L’Abbaye environ 1204 quintaux de foin.
L’on ne peut encore donner la note du vin, du maïs, orge et avoine et pommes de terre sur l’enclos du couvent, n’étant ni fini de récolter, ni pressé.
Le présent, fidèle aux ascensements, en foi de quoi j’ai signé.
Betton le 6e vendémiaire an 3e de la Rép. fçaise
Thomas Heuteur"
janv-fév. 2020. Recherche et transcription ADh.
Source: AD073 cote 43F 520
Fin avril 1795, les autorités se réunissent dans les locaux de l'ancienne abbaye pour procéder à l'inventaire des biens : bâtiments, outils et mobilier. Les religieuses pouvaient apporter quelques meubles dans leur cellule, elles avaient été autorisées à partir avec. Cela n'explique peut-être pas l'état des cellules ou du linge par exemple. On sait peu de choses de l'église : le District était généralement plus intéressé par les métaux ...que par le mobilier et les œuvres d'art anciennes (souvent promises au feu)
"Revêtissement de l’inventaire des meubles et effets qui ont été remis au citoyen Thomas Heurteur ci-devant régisseur du Betton, ainsi que des denrées qui sont en son pouvoir.
Fait
en contradictoire des citoyens François Arnaud-Goddet préposé de la part d’Antoine Picollet Receveur des Domaines et de Thomas Vagnon gardien dudit Betton en l’assistance de trois membres de la municipalité du Bettonnet.
Commencé le 10 et clos le 11 floral an 3e de la République française1, une indble et démque par le juge de paix du canton de Chamoux à ces fins commis.
Teneur d’arrêté
Extrait du procès verbal du Directoire du District de Chambéry du 29 Germinal an 3 de la République française une, indivisible et démocratique, vu la pétition du citoyen Thomas Heurteur, ex régisseur de la ci- devant abbaye du Betton.
Le Directoire, oui le rapport et l’agent national, nomme en premier lieu le citoyen Thomas Vagnon, jardinier résidant au Betton pour gardien du ci-devant couvent dudit lieu, et des meubles, effets, fûtailles et denrées y existant, et c’est sous le gage, soit traitement de 200 livres par année ; il aura en outre son habitation dans ladite maison, la jouissance du jardin sous numéro 213 de la marque du Bettonnet, l’usage des cours par indivis avec les fermiers ; et c’est à la charge qu’il passera soumission devant le juge de paix du canton de Chamoux ; à ces fins commis de veiller à la conservation tant des dits objets que des bois chênes au Chaney dépendant de ladite abbaye, et de dénoncer avec exactitude les auteurs et complices des dégradations qui pourraient s’y commettre ; il donnera en même temps caution suffisante pour sûreté de ses engagements, laquelle passera aussi sa soumission par devant le juge de paix, après que la municipalité du Bettonnet en aura attesté la solvabilité par un procès-verbal dudit arrêté ; qu’il sera procédé par devant le même juge de paix au revêtissement de l’inventaire les meubles et effets qui ont été remis audit citoyen Heurteur ainsi que des denrées qui sont en pouvoir ; et c’est en contradictoire, tant de ce dernier que du gardien qui se chargera
3° arrête qu’il sera procédé aussi par devant le même juge de paix à l’acte d’état dudit ci-devant couvent du Betton et des bâtiments en dépendant, ainsi que des cuves, pressoirs, futailles et autres objets qui devront être remis aux fermiers du Betton, en conséquence du bail qui leur a été adjugé en dernier lieu, aux [soins] des fermiers.
Et c’est par le moyen des experts qui seront nommés et convenus entre ceux-ci et le Receveur des Domaines au Bureau de la Rochette, ou à défaut de le […] d’office par ledit juge de paix qui en dressera le procès-verbal.
Toutes les dites opérations ci-dessus seront faites en contradictoire des intéressés, et du Receveur des Domaines au Bureau de la Rochette, ou d’un délégué de sa part, et en l’assistance d’un officier municipal de la commune du Bettonnet.
Pour copie conforme, signé Gabet, Secrétaire
Teneur d’invitation
J’invite le citoyen François Arnaud-Goddet de paraître pour le Receveur des Domaines de la République de la Rochette par devant le juge de paix au revêtissement d’inventaire et autres objets ordonnés ci-dessus.
Rochette, ce 6 floreal an 3 de la République1.
Signé [Porte] pour Picollet.
Teneur de pétition
Aux citoyens Maire et officiers municipaux de la Commune du Bettonnet, ensuite de l’arrêté du District du 29 germinal dernier portant que le juge de paix du canton de Chamoux est nommé tant pour revêtir l’inventaire de [l’enregistreur], et charge le nouveau gardiateur des effets, meubles, futailles et denrées existant à l’abbaye du Betton, que pour prendre acte d’état des bâtiments, futailles et pressoirs, en contradictoire des nouveaux fermiers, des parties intéressées, et du Receveur des Domaines au Bureau de la Rochette, de même que des experts à nommer à cet effet ; le tout en l’assistance d’un officier municipal de la commune du Bettonnet.
Le citoyen Heurteur invite de la municipalité de députer un de ses membres pour assister à toutes les opérations portées par ledit arrêté, au moment où il sera averti par le juge de paix.
Betton. Le 6 floréal an trois de la République française.
Signé Thomas Heurteur
Teneur d’arrêté
Extraits des registres de la municipalité du Bettonnet, l’an 3 de la République française, une, indivisible et démocratique, et le neuf floréal.
La municipalité du Bettonnet, dûment assemblée en Conseil général dans la maison destinée à tenir les assemblées communes, vue la pétition à elle présentée le citoyen Heurteur, par laquelle elle est requise de députer un de ses membres pour assister à l’acte d’état bâtiments, futailles et pressoirs de la ci-devant maison religieuse du Betton, auquel le juge de paix du canton de Chamoux doit procéder, après avoir oui, l’excusant, l’agent national absent, arrête qu’elle nomme pour commissaire pour assister au dit acte d’état, les citoyens Dominique Berthier, Joseph Genin, et Antoine Christin, trois de leurs membres, et c’est tant conjointement que séparément s’il y échoit, avec pouvoir d’agir dans cette circonstance comme si la municipalité paraissait en corps.
Ainsi arrêté, les an et jour susdits. Signé à l’original Dominique Berthier, maire ; Joseph Vignon excusant l’agent national ; les autres membres présents à la séance ; et par le soussigné secrétaire greffier.
Par extrait Simon Mollot, notaire.
Par extrait conforme Jean-Antoine Valliend greffier.
Revêtissement
L’an 3 de la République française, une, indivisible et démocratique, et le dix floréal après midi, au ci- devant couvent du Betton, commune du Bettonnet, nous, Jean-Baptiste Prallet, juge de paix du canton de Chamoux, savoir faisons :
- qu’en exécution du procès-verbal du Directoire du District de Chambéry du 29 germinal proche passé, et que nous avons fait ténoriser ci-devant pour faire corps au présent par Jean-Antoine Valliend notre greffier, nous avons fait procéder au revêtissement de l’inventaire y désigné comme suit.
Écrivant, le citoyen Joseph Valliend, que nous avons pris pour notre secrétaire greffier. Et c’est en l’assistance de Thomas fils d’Hyacinthe Heurteur né de Chambéry, habitant de ce lieu, de François Arnaud-Goddet feu Joseph, né de La Trinité, habitant à Villard-Léger, préposé de la part du citoyen Antoine Picollet Receveur des Domaines de cet arrondissement, à forme de son mandat du six du courant, aussi ci-devant ténorisé, des citoyens Antoine Christin notable, Dominique Berthier maire, et Joseph Genin officier municipal de cette commune, députés pour nous assister au fait du présent par procès-verbal de la municipalité du Bettonnet du neuf du courant, aussi nés et habitants de la présente commune ; ledit procès verbal aussi ci-devant ténorisé ; et de Thomas fils de Jean-Claude Chaperon dit Vagnon, natif de Saint-Alban, district de Chambéry, aussi habitant du présent lieu.
Le dit Thomas Heurteur nous a exhibé un extrait de l’inventaire des meubles, linges et effets restant dans la ci-devant abbaye du Betton, au bas duquel qui est en date du 9 juillet 1793 vieux style, se trouve le chargé qu’en a fait le dit Thomas Heurteur le 16 juillet dite année 1793 avec Martin Savey, aux citoyens Berthollus et Puget, commissaires députés par l’administration du District de Chambéry pour l’évacuation de ladite maison du Betton ; le tout quoi est signé pour copie par lesdits Puget et Berthollus.
Après ce, il nous a représenté les meubles, effets et denrées ci-après, que nous avons inventoriés comme suit.
Premièrement :
quatre grands bois de lit à rideaux, très usés par vétusté, sis paillasses, sept matelas, cinq traversins, deux couvertes d’indienne, une dite verte, quatre chaises tapissées, trois fauteuils tapissés, le tout de médiocre valeur, deux chaises de paille dont il n’y a plus que le bois, deux mauvaises chaises de bois, cinq petites tables usées et en mauvais état ; une commode à trois tiroirs, un prie-dieu, deux grandes encoignures sans serrure, le tout de bon usage ; deux paires de chenets en fer, très usés par vétusté ; quatre mauvais tableaux usés par vétusté et de très mauvaise peinture ; un rideau de fenêtre moitié usé, trois petits mauvais cadres qui sont dans la chambre du ci-devant aumonier ;
dans la grille près de la cuisine il y a deux encoignures en noyer de bon usage, deux grandes tables en sapin, avec un pied seulement de bon usage, deux chenets à pommeau de laiton moitié usés ; 19 assiettes, soit plats d’étain, trois casseroles de cuivre, une cloche en gueuse, trois poêles à frire, trois marmites, une marmite en cuivre soit chaudron, de seaux en cuivre, le tout de bon usage ; un bassin de cuivre très usé, deux mauvaises tables en bois noyer, un (sic) écumoire de fer, un tournebroche, un grand chenet en fer, un autre petit chenet aussi en fer, deux crémaillères avec un grand support en fer, une [chaussette] en laiton, une petite bassine en cuivre, le tout de bon usage ; deux poêlons de laiton très usés, deux poids à peser, un poids d’Aiguebelle et l’autre poids de Rochette moitié usés, un (sic) bassinoire de mauvais usage ; deux grands bancs de noyer de bon usage, cinq serviettes très usées, 40 draps dont la moitié est déchirée et pour ainsi dire hors d’usage, et l’autre moitié usés ; 28 nappes dont la moitié est aussi déchirée et pour ainsi dire hors d’usage ; et dans la [lessiverie] il nous y a été représenté de crémaillère en fer avec deux supports en fer de bon usage ;
dans la boulangerie il nous y a été représenté une grande arche de bon usage, une pétrissoire de noyer de bon usage et tous les ustensiles nécessaires pour le four ; dans le galetas du grenier et il nous y a été représenté une grande arche bois peuplier à tenir des noix de médiocre valeur, un éventoir pour le blé de bon usage.
Et il nous a déclaré que dans le galetas du grenier il y avait un crible aussi pour le blé de bon usage qui est à présent entre les mains du citoyen Martin Savey notaire à Coise (Coëse) qui a promis le rendre en étant requis, deux petites cloches avec leur battant en airain ;
dans le grand galetas il nous il y a représenter une vieille armoire en noyer à deux portes et une vieille garde-robe en sapin le tout de mauvais usage ; 16 banquettes bois sapin de médiocre valeur ; 800 ardoises de médiocre qualité ; le surplus desdites ardoises dont ledit Thomas Heurteur était chargé a été employé pour le recouvrement du couvert du clocher fait à neuf, et pour les regotoyements des bâtiments de cette maison, ainsi que le dit Heurteur nous l’a déclaré.
Dans la sacristie il y a trois cloches avec leur battant, plus un autre battant de cloche ; 7 quintaux de fer, y compris deux grandes croix et une porte de fer faite en grille ; et les 7 quintaux de fer sont poids d’Aiguebelle.
Dans la ci-devant église du Betton, il y a la dépouille du couvert du ci-devant clocher du Betton qui est toute en fer blanc, et les chenaux [versants] dudit clocher sont aussi en fer blanc que l’on n’a pu peser pour être tout lié ensemble six, et d’un grand volume, payant quatre morceaux ; le [poulet] et la boule du clocher et les chenaux à part, il y a encore un (sic) horloge en fer monté à quart, demi, trois quarts et heures, auquel il manque le balancier qui a été volé lorsqu’on a démoli le clocher, ainsi que le dit Heurteur nous l’a déclaré.
Ledit Heurteur nous a encore représenté une doloire en fer servant aux pressailles, trois tonneaux cerclés à quatre cercles de fer de bon usage.
Dans le tinage à côté du grenier, il y a un grand pressoir de bon usage dont le manteau est hors d’usage, un cuvier servant au pressoir, et deux cuves, une à trois cercles de fer, et l’autre à deux ;
dans la cave attiguë à ce dernier membre il y a six grands tonneaux de quatorze charges l’un dans l’autre, à 6 cercles de fer l’un.
Dans la cave dessous la ci-dessus, il y a treize tonneaux tant grands que petis, contenant cinquante huit cercles de fer ;
dans l’autre pressoir il y a un grand pressoir avec son bassin en bois et son manteau, neuf cuves tant grandes que petites à trois cercles, et un tonneau à quatre cercles de fer.
Dans la cave au dessous de ce pressoir il y a douze tonneaux tant grands que petits à quatre cercle de fer ; ils ont évalué le vin contenu dans sept tonneaux dont quatre sont pleins à vingt-cinq charges, n’y ayant point d’autre vin au Betton .
Dans la bigaterie il y a une grande table avec son pied en sapin ; le pied de ladite table est en noyer, il y a soixante six planches bois sapin de huit pieds de long les unes sur les autres, treize échelles soit vingt-six pas à faire des vers à soie.
Ledit Thomas Heurteur nous a de plus déclaré qu’il ne lui reste pour tout denrée que cinq vaissels de froment.
Il nous a de plus représenté deux tours à filer la soie avec quatre roues, le tout hors d’usage et n’étant bon qu’à brûler.
Après ce, nous avons vérifié les titres et littérés (lettres) existant en cette maison du Betton et ceux qui nous ont paru être utiles, nous les avons mis dans deux petites cassettes que nous avons fermées et cachetées sur cire rouge du sceau de la municipalité de La Trinité ; et le surplus des autres totres qui nous ont paru n’être d’aucune valeur, nous les avons tous retirés dans un cabinet dépendant de cette maison du Betton, et appelé ci-devant les Archives. Nous avons dûment fermé ledit cabinet, scellé et cacheté la première porte dudit cabinet soit archives qui est en bois avec de la cire rouge, du sceau de la municipalité de La Trinité ; et parmi les susdits titres, nous y avons trouvé deux registres de mort, baptême et profession de religieuse des ci-devant Religieuses de cette maison ; lesquels registres contiennent, savoir : un, trente-cinq feuillets utiles, et l’autre trente-neuf feuillets utiles ; nous avons signé lesdits deux registres à la fin avec ledit Valliend notre secrétaire greffier et nous les avons remis aux susdits membres de la municipalité du Bettonnet députés pour nous assister au présent, qui s’en sont chargés.
Nous avons chargé des susdites deux petites cassettes cachetées et remplies de titres, le citoyen Thomas Heurteur qui a promis de les transmettre au Directoire du district.
Nous avons de plus chargé ledit Thomas Heurteur des susdites vingt-cinq charges de vin qu’il a promis de remettre à la manufacture d’armes de Chambéry à qui le vin est vendu, ensuite d’un arrêté de l’administration de ce district. Ledit Heurteur se charge de faire venir charger ce vin et de le faire mesurer en l’assistance d’un officier municipal de cette commune, et de tenir compte de l’excédent dudit vin à Thomas Vagnon gardien de cette maison s’il y en a ; lequel Vagnon s’en chargera en l’assistance dudit officier municipal.
Et le surplus des autres meubles, effets et denrées décrits au présent ont été remis audit Thomas Vagnon qui s’en est chargé, et a promis de représenter le tout en étant requis, de même que George feu Joseph Veillard né et habitant d’Hauteville qu’il nous a donné pour caution par notre procès-verbal du dix du courant.
Et lequel dit Veillard a passé sa soumission et a accepté ledit cautionnement par notre procès-verbal de ce jourd’hui onze courant mois de floréal, qu’est le jour que nous avons clos le présent, en déclarant les dits Thomas Vagnon et George Veillard obliger pour le regard leurs biens sous la clause solidaire, avec la clause de constitut et renonciation aux bénéfices de division, d’ordre et de discussion.
En déclarant ledit Thomas Heurrteur que les susdits cinq vessels de froment qu’il a remis et dont nous avons chargé ledit Thomas Vagnon ci-devant, il a entendu que ledit Chapperon Vagnon ne fût pas tenu à les représenter, à moins que le Disctrict ne l’y oblige, vu qu’il les lui a donnés pour nourrir provisoirement le nommé Laurent, ouvrier du Pontet, paralytique du côté droit de la moitié du corps, ancien domestique de cette maison où il demeure des plus de vingt-cinq ans, et lequel est sans fortune et sans parents, jusqu’à ce que ledit district ait prononcé à forme de la Loi sur son sort.
De quoi lesdites parties nous ont requis acte que nous leur avons accordé, de même que de la représentation et observation que lesdites parties nous ont fait qu’aux bâtiments non ascensés, et dépendant de cette maison du Betton, et dont ledit Thomas Chapperon dit Vagnon est gardien : il y a quelques gouttières et notamment sur les archives.
Le présent fait, clos et prononcé au susdit lieu du Betton ce jourd’hui onze floréal, sur les cinq heures après midi, en présence d’Antoine Savey, né et habitant d’Hauteville, et d’André Geoffray, né et habitant de La Trinité, témoins requis.
En foi de quoi lesdits Thomas Chapperon dit Vagnon, George Veillard et André Geoffray ont fait leur marque sur le registre pour être illétérés, de ce enquis ; et les autres ont signé avec nous, Jean-Baptiste [Prallet] juhge susdit, et le présent a té contresigné par ledit sieur Joseph Balliend notre secrétaire greffier.
Enregistré La Rochette le 17 floréal an trois républicain1.
Reçu vingt sols.
Signé Tisset Vérificateur. Pour le Receveur.
Par extrait conforme, Jean-Antoine Valliend greffier
Le citoyen Heurteur a transmis aux archives du district de Chambéry les deux cassettes renfermant les titres dont est parlé ci-devant, icelles dûment fermées et cachetées.
Chambéry, ce 22 thermidor an 3e "1
Janv 2020-fév 2023- Recherche et transcription ADh
Source:
AD073 cote 43F 520 - Dossier « abbaye de béton 1748–1793 »
Ces mêmes actes sont aussi consignés dans le Registre du Tabellion d'Aiguebelle AD073 cote 2C 1019 f° 639 (vue 315) et suivants
Note:
29 germinal an III : 18 avril 1795
6 floréal an III: 25 avril 1995
10 floréal an III: 29 avril 1995
17 floréal an III : 6 mai 1795
22 thermidor an III : 9 août 1795
(23-3-1794)
Du 3 germinal an II de la République française, une, indivisible et démocratique. La Municipalité de la Commune de Bettonnet assemblée dans le ci-devant Couvent du Betton.
Lecture a été faite de la délibération d’aujourd’hui relative au démolissement du clocher de cette maison suivant l’arrêté du représentant du peuple Albite, et sous ses clauses et conditions insérées dans ladite délibération.
Après quoi, il a été, à la réquisition de l’agent national provisoire, procédé en l’assistance du Régisseur du ci-devant Couvent, à l’adjudication au rabais, tant dudit démolissement, que de la descente des cloches existantes dans ledit clocher.
Les portes de ladite Maison ayant été ouvertes et la séance rendue publique, lesdits ouvrages ont été de suite mis à pris par Antoine Savey, à la somme de 2000 livres, et a été à l’effet de cette adjudication, éclairée une bougie, pendant la lueur de laquelle Antoine Savey charpentier habitant Hauteville, a offert de faire ledit démolissement et la descente des cloches sous les clauses et conditions qui viennent d’être expliquées, pour la somme de 1500 livres.
Cette bougie s’étant éteinte en a été éclairé une seconde, pendant la lueur de laquelle Etienne Maître, habitant au Bettonnet, les a misé à 1400 livres ; César Pépin habitant audit Hauteville à 1350, Donnaz Barraz habitant à Chamoux à 1300, Charles Tarajeat habitant audit Bettonnet à la somme d’1100 livres, et Bonaventure Pépin habitant audit Hauteville les a misées à 1000 livres.
Cette seconde bougie s’étant éteinte sans autre soumise, en a été éclairé une troisième, pensant la lueur de laquelle ledit Maître a misé lesdits ouvrages à la somme de 990 livres, ledit Barbier à 900 livres, ledit Maître à 895 livres.
Et s’étant cette bougie aussi éteinte, sans autre mise, en a été éclairé une quatrième, pendant la lueur de laquelle Antoine Aguettaz aussi habitant dudit Bettonnet les a misées à 894 livres, ledit tarajeat à 893 livres.
Cette bougie s’étant éteinte sans autre soumise, en a été éclairé une cinquième, pendant la lueur de laquelle ledit Savey les a misées à 890 livres ; ledit Maître à 889 livres, ledit Savey à 888, ledit Maître à 887 livres.
Cette bougie s’étant aussi éteinte, en a été éclairé une sixième, pendant la lueur de laquelle ledit Savey les a misées à 886 livres, ledit Maître à 885, ledit Savey à 880 livres, ledit Maître à 879 livres.
Cette bougie s’étant aussi éteinte dans autre soumise, en a été éclairé une septième, pendant la lueur de laquelle ledit Savey les a misées à 859 livres, ledit Maître à 854 livres, ledit Savey à 850 et ledit Maître à 849 livres.
Cette bougie s’étant également éteinte sans autre soumise, en a été éclairé une huitième, pendant la lueur de laquelle ledit Savey les a misées à 823 livres, ledit Maître à 822, ledit Savey à 810 livres, ledit Maître à 809 livres, ledit Savey à 800 livres, ledit Maître à 799 livres.
Cette bougie s’étant également éteinte sans autre soumise, en a été éclairé une neuvième, pendant la lueur de laquelle ledit Savey a misé lesdits ouvrages à 793 livres, ledit Maître à 792 livres, ledit Savey à 791, ledit Maître à 790 livres.
Cette neuvième bougie s’étant aussi éteinte sans autre soumise, en a été éclairé une dixième, pendant la lueur de laquelle ledit Savey les a misés à 789 livres, ledit Maître à 788 livres, ledit Savey à 770 livres, ledit Maître à 769 livres, ledit Savey à 770, ledit Maître à 759.
Cette bougie s’étant de même éteinte sans autre soumise en a été éclairé une onzième, pendant la lueur de laquelle ledit Savey les a misés à 758 livres, ledit Maître à 757, ledit Savey à 750,ledit Maître à 749.
Personne n’ayant soumisé avant l’extinction de cette dernière bougie, en a été éclairé une douzième, pendant la lueur de laquelle ledit Savey les a misés à 740 livres, ledit Maître à 739, ledit Savey à 730 livres.
Cette bougie s’étant aussi éteinte sans autre soumise, en a été éclairé une treizième, pendant la lueur de laquelle ledit Maître les a misés à 729 livres, ledit Savey à 720 livres, ledit Maître à 719 livres.
Cette bougie s’étant aussi éteinte sans autre soumise, en a été éclairé une quatorzième, pendant la lueur de laquelle ledit Maître les a misés à 699 livres.
Cette bougie s’étant aussi éteinte sans autre soumise en a été éclairé une quinzième, pendant la lueur de laquelle ledit Savey les a misés à 698 livres.
S’étant également éteinte sans autre soumise, en a été éclairé une seizième, pendant la lueur de laquelle ledit Maître les a misés à 697 livres, et ledit Savey à 696.
Et s’étant éteinte sans autre soumise, en a été éclairé une dix-septième, pendant la lueur de laquelle il ne s’est présenté aucune soumise.
Et après que lesdits ouvrages ont été criés à plusieurs reprises au rabais sur ladite dernière somme, personne n’ayant voulu soumiser lesdits ouvrages pour une somme inférieure, ladite Municipalité se concertant, l’agent national provisoire a adjugé lesdits ouvrages à Savey pour le prix et somme de 696 livres, aux clauses et conditions portées dans ladite délibération ; lequel en exécution desdites clauses et conditions de son adjudication, a présenté pour sa caution autre Antoine fils de défunt François Savey, natif et habitant de la Commune de Coëse, lequel comparaissant a déclaré s’obliger, conjointement et solidairement avec ledit adjudicataire, à l’exécution de toutes les clauses, conditions et charges de son adjudication, desquelles déclarations et soumissions ladite Municipalité leur a donné acte, et du consentement dudit agent national provisoire, a accepté pour Bon et Valable, le cautionnement dudit Antoine à feu François Savey, obligeant, affectant et hypothéquant ledit adjudicataire et sa caution pour l’entière observation et exécution desdits engagements, tous leurs biens présents et à venir, sous constitut d’iceux, dont acte fait et dressé. Ont signé sur le registre le Maire, les Officiers Municipaux, l’agent national et l’adjudicataire ; non la caution, pour être illétéré, de ce enquis, a fait sa marque. Et ai fait lever le présent par le citoyen Joseph Genin à ma réquisition pour l’enregistrement de La Rochette.
J. Genin excusant le second greffier
Recherche et transcription A.Dh.
Source
AD073, Registres du Tabellion Répertoire La Rochette 1791-1793 en ligne cote 2C 901 vues120/126
Registre 2C 1012 (si si !…) F°373 Vue 3 (Genin notaire)
Au fil des actes passés par l'Abbaye du Betton, on observe l'origine noble des religieuses ; elles étaient par ailleurs peu nombreuses (une douzaine) ; mais des demoiselles "de moindre extraction" - les converses - les entouraient, et se chargeaient des divers travaux.
De quoi vivaient ces dames ? Des revenus de l'Abbaye, bien pourvue en terres de rapport, cultivées par les paysans locaux ; mais aussi des rentes que leur constituaient leurs familles.
Voici justement un "traité " passé en 1697 entre une religieuse et son frère.
Traité entre noble Gaspard Reveyron conseiller de SAR et Sénateur au Sénat de Savoie
et Rde Dame Marguerite Reveyron religieuse professe de l’abbaye du Betton sa sœur
Comme ainsi soit que feue Dame Catherine Vulliet Delasaunière ait, par son textament, légué à Rde Dame Marguerite Reveyson sa fille religieuse professe de l’abbaye du Betton une pension viagère de soixante florins et institué son héritier universel noble Gaspard Reveyron Conseiller de SAR et Sénateur au Sénat de Savoie, son fils, auquel la Rde Dame Abesse a demandé le paiement de ladite pension pour ladite Dame Reveyson.
À quoi ledit Seigneur Sénateur Reveyron a répondu que l’état de l’hoirie de ladite Dame sa mère chargé de plusieurs dettes et embarrassé d’une réduction de compte des tutelles ( ?) en faveur de noble Jacques Reveyron son fils, lui faisait suspendre le dessein d’addir* ou répudier son hoirie ; et a d’ailleurs représenté à ladite Dame Abbesse que la Dame sa sœur avait une suffisante pension qui était de dix ducatons dont il avait même donné le capital en faveur de ladite Abbaye qui en profiterait pour toujours.
Ce qu’ayant été considéré par ladite Dame, elle a fait connaître audit Seigneur Sénateur Reveyron que ces considérations l’engageraient quand il serait héritier pur et simple de sa mère de se contenter de reste six florins de pension viagère en diminution desdits soixante légués, pourvu qu’il voulût s’engager à les payer annuellement à la Dame sa sœur qu’il addit l’hoirie de sa mère et qu’elle ne fût pas obligée de s’adresser à qui que ce soit que lui et qu’en faveur dudit Seigneur Sénateur Reveyson qui s’est bien voulu charger encore de ladite pension en faveur de ladite Dame sa sœur, et à ces fins ont les parties traité comme s’ensuit…
Pour ce est-il que ce jourd’hui vingt-deux août mil six cent nonante-sept par devant moi notaire ducal soussigné, et présents les témoins bas nommé, s’est personnellement établi et constitué ledit noble Gaspard Reveyron Sénateur au Sénat, lequel de gré pour lui et les siens promet par serment de payer de pension viagère à ladite Dame Marguerite Reveyron présente et acceptante de l’autorité de Rde Dame Marguerite Lucas Dallery Abbesse dudit Betton ; à savoir, la somme de trente-six florins** annuellement et ainsi à continuer sa vie naturelle durant ; le premier paiement commançant d’aujourd’hui en un an, à peine de tous dépens, dommages, intérêts, et sous l’obligation de tous ses biens qu’il se constitue devoir.
Et moyennant ce, ladite Dame Reveyron, de l’autorité que dessus, s’est départie ainsi qu’elle se départ du legs à elle fait par sadite mère par son testament du premier août mil six cent huitante-sept, lu par les parties ; et c’est en faveur dudit Seigneur Sénateur Reveyron et des siens aux promesses que ladite Rde Dame abbessse et ladite Dame Reveyron font par serment de ne rien demander dudit legs moyennant le paiement annuel de la susdite somme de trente-six florins, au terme susdit, sa vie naturelle durant, faire ni permettre être demandé en jugement ni dehors, à peine de tous dépens, dommages, intérêt et sous l’obligation des biens de ladite Abbaye qu’elle se constitue tenir, ayant ladite Rde Dame Abbesse reconnu que ledit Seigneur Sénateur Reveyron sera dûment libéré par une quittance de ladite Dame Reveyron sa sœur que ladite Dame Abbesse autorise à ces fins, ledit département encore fait moyennant les déclarations que ledit Seigneur Sénateur Reveyron fait (présentement?) d’addir l’hoirie de madame sa mère et ainsi sous et avec toutes autres dues permissions par foi et serment prêtés d’onserver le (présent?) chacun en ce qui les concerne, et de n’y contrevenir directement ni indirectement, à peine de tous dépens, dommages, intérêt, sous l’obligation de leurs biens qu’ils se constituent tenir respectivement et autres clauses requises.
Fait et passé dans ce monastère du Betton en présence de François fils de Philibert Moiroux (du) mandement d’Yenne, serviteur dudit Seigneur Reveyron ; et de Georges fils de feu François Raudet de Villard-Léger, témoins requis, signé sur ma minute Lucas Dallery, Abbesse du Betton, Marguerite Reveyron, Reveyron (… la rature ?) et non les témoins pour être illettrés, de ce enquis, et moi, Claude Savey, notaire d’Hauteville habitant à Chamoux soussigné, recevant requis, qui ai le présent (écrit ?) sur ma minute pour l’office d’insinuation d’Aiguebelle, et ai tabellionnement signé
Cl. Savey
août 2014. Recherche et transcription : A. Dh.
Source
ADS en ligne, Tabellion d'Aiguebelle 1697 - (2C 2068) F° 528 (II- p.171 G / 388)
Remarque :
comme dans tous les textes transcrits ici, la ponctuation est ajoutée : les notaires écrivaient "au kilomètre" ; l'orthographe est généralement actualisée : on peut consulter l'original, dont la source est indiquée ci-dessus.
Note
* addir l'hoirie (plus souvent écrit : adir) : accepter l'héritage
** 36 florins annuels : dans l'acte qui précède celui-ci dans le registre du Tabellion, une petite mule de 4 mois est passée "en commande" pour 70 florins. Une vache pouvait coûter 90 florins en 1698, à Aiguebelle.
Sommaire
1699 Marie Pasquier, sœur converse
1708 Claudine Gagnère, sœur converse
1722 Françoise Truffon, sœur professe
1725 Françoise Sarde de Laforest, sœur professe
1734 Marianne Chollet du Bourget, sœur professe et abbesse
1734 Rosalie Petitti, sœur professe
1736 Rose Charlotte Platzaert, sœur professe
1737 Lucie Platzaert (reste à faire), sœur professe + supp 1738 (reste à faire
1738 Peronne de Blacheville (reste à faire 2C 2135 vue 110), sœur professe
1740 Charlotte Le Blanc, sœur professe
1746 Victoire-Ferdinande Martinel, sœur professe
1764 Jeanne Du Col, sœur professe
1770 Marie-Louise Sarde de Candie, sœur professe
1770 Philiberte Veillard, sœur converse
1770 Marie-Antoinette Mollot, sœur converse
1770 Jacqueline-Françoise de Morel d'Hauterive, sœur professe
1772 Agathe Piffet sœur donnée
1780 Marie de Charbonneau, sœur professe
1785 Pauline de Coucy, sœur professe
1785 Anne Frasy, sœur donnée
1786 Genviève de Lannoy, sœur professe
1786 Françoise de Meure de Coucy, sœur professe
1786 Jeanne-Baptiste de Maréchal, sœur professe
Sœur professe : du latin chrétien professus, "elle a prononcé ses vœux ", "fait profession" ; par opposition à :
sœur novice : a pris l'habit de religion au couvent pour y passer un temps d'épreuve avant de faire profession.
Sœur converse : du latin chrétien, converti "qui est chargé des tâches domestiques dans un monastère". Les Sœurs converses partageaient la vie des religieuses sans en observer toutes les règles. Elles étaient dispensées de la plupart des offices qui réunissaient les religieuses dans le chœur de leur chapelle, d’où la distinction Religieuses de Chœur / Sœurs converses. Elles n'avaient pas "voix au chapitre" dans les assemblées capitillaires.
1699. Ce premier contrat nous intéresse en particulier pour la liste des religieuses qui accueillent la candidate: la plupart portent des noms de nobles familles, certaines locales. Mais aussi : Marie Pasquier entre dans un autre groupe de religieuses : les sœurs converses, vouées aux tâches matérielles (quoiqu'en dise l'en-tête de l'acte).
" Comme ainsi soit que honorable Marie fille de feu honorable Claude Pasquier du village des Pasquiers, paroisse de Gruyère, Canton de Fribourg en Suisse quam … habitant à la Cassine de Tamié
- aurait* prié les Dames Abbesse2 Prieure3 et Religieuses du Monastère du Betton,
- savoir : Dame Marguerite Lucasse Dallery (sic), Marie de Menton du Marest prieure, Claunis Octavie Allexandre, Barbe Franc, Bernardine de Menton de la Baline, Phillipine Roberty, Jeanne de Ste Hélaine, Jeanne Françoise Caller, Victoire de Menton de Gruffy, Anthoinette de [Navelle], Marie Manuel, Catherine de la Place, et Marguerite Reveyron,4
- composant la Communauté de la susdite Abbaye,
- de la vouloir recevoir sœur converse5 dans leur dit couvent et monastère,
- à quoi lesdites Dames Abbesse Prieure et religieuses auraient consenti aux pieux dessein et volonté de ladite Marie Pasquier, ayant même considéré dès qu’elle a demeuré dans leur dit monastère, sa probité, fermeté et pieux dessein ;
- à cette cause, ce jour d’hui, neuvième janvier mil six cent nonante neuf, par devant moi, notaire ducal soussigné, et présents les témoins bas nommés, se sont établis personnellement les susdites Dames Abbesse Prieure et Religieuses du Couvent et Monastère dudit Betton, lesquelles de leur gré pour elles et leurs successeresses inclinant aux bonnes volontés et pieux dessein de ladite Marie Pasquier ont icelle reçue et reçoivent au nombre de sœur converse professe audit monastère, ici présente et acceptant et très humblement remerciant lesdites Dames Abbesse Prieure et Religieuses,
- et par ces mêmes présentes s’est établie personnellement ladite Marie Pasquier, laquelle de son gré et bonne volonté a donné et donne par donation pure et simple et à jamais irrévocable, faite entre vif et à jamais irrévocable (sic) auxdites Dames Abbesse Prieure et Religieuses dudit Couvent du Betton, la somme de quatre cents florins qui lui ont été légués par honorables Claude Pasquier et Madeleine … ses père et mère pour toutes prétentions qu’elle pourrait avoir dans leur hoirie, et c’est conformément au testament par eux fait le quinzième juin mil six cent nonante deux, reçu et signé par M° [Cacher] notaire,
- laquelle susdite donation ladite Pasquier a voulu faire en considération de ce que les susdites Dames ont bien voulu la garder dans leur dit Monastère pendant l’espace de trois ans sans qu’elle ait payé aucune pension,
- et laquelle susdite somme de quatre cents florins a été présentement et réellement comptée, nombrée, et délivrée par honorable Claude Pasquier tant à son nom que de Jean et Théodule … moi notaire pour … stipulant et acceptant en cinquante cinq écus et demi à la palme et une pièce de quatre sols de Roi et par ladite Dame Abbesse retirés au … de ledit notaire, et tenu, dont elle s’en contente, et promet n’en jamais rien demander ni permettre de l’être en jugement ni dehors, à peine de tous dams, et à l’obligation des biens de ladite … présenté et à venir, qu’à ces fins elles se constituent tenir par leur foi et serment prêtés à la forme des ecclésiastiques, ainsi sous et avec toutes dues … promesses, serment comme dessus, soumission, renonciation et clauses requises, fait et prononcé au Betton, dans le Parloir d’icelui, en présence de Noble François Philippe Dvillard de Villardizier paroisse de Chamoux, et de M° Philibert Deglapigny notaire, bourgeois de Chambéry, témoins requis, toutes les susdites Dames parties et témoins ont signé sur la minute de moi, Claude Tardy, notaire ducal, Clerc Juré au [Sénat] soussigné, … requis, qui ai le présent livré pour l’office du Tabellion d’Aiguebelle,
Tardy notaire"
* l’usage du conditionnel peut surprendre : il se rencontre dans certains actes de l’époque avec d’autres valeurs grammaticales que celles que nous connaissons.
8 mai 1708 : voici la profession de foi d'une autre converse, Claudine Gagnère, de Chambéry. On retrouve quelques-unes des nonnes citées en 1699. Les Sœurs de chœur sont peu nombreuses.
"Comme ainsi soit que Honorable Claudine fille de feu Michel Gagnère de Chambéry aurait* prié les Révérendes Dames abbesse prieure et Religieuses de l’abbaye du Béton, savoir dame Marguerite Lucas Dallery, Marie Dumarest prieure, Clauni… Octavie Allexandry, Bernardine de Manthon de la Balme, Phillipine de Roberty, Jeanne Françoise Callet, Antoinette de [Navette], Marie Duvegié, composant la Communauté de la dite abbaye, de la vouloir recevoir sœur converse dans leur dit monastère,
À quoi les Révérendes Dames abbesse, prieure, et Religieuses auraient consenti aux pieux dessein et volonté de ladite Claudine Gagnère, ayant [même] considéré desquelles … demeuré dans leur dit monatère, sa probité, fermeté et pieux dessein ;
À cette cause ce jourd’hui huitième mai mil sept cent et huit, par devant moi, Notaire Royal soussigné, et en présence des témoins bas nommés, se sont établies personnellement les susdites Révérendes dames abbesse, prieure et religieuses du couvent et monastère du Béton, lesquelles de leurs grés, pour elles et leurs successeresses inclinant aux bonnes volontés et pieux desseins de ladite Claudine Gagnère [ont icelles] reçu et reconnu au nombre des sœurs converses professes dudit monastère si elle se rend capable, ici présente et acceptant et très humblement remerciant lesdites Révérendes dames abbesse, prieure et religieuses dudit Béton ici présentes et acceptant … la somme de cinq cents florins, monnaie courante le jour que ladite Claudine Gagnère fera profession à peine de tous dépens d’usage et intérêt et à l’obligation de tous et un chacun ses biens présents et à venir qu’à ces fins elle se constitue tenir par ses foi et serment prêté ;
Et c’est en considération de ce, les susdites dames l’ont bien voulu recevoir dans leur dite abbaye, et [en tout point ?] la secourir dans des [infirmités ?] qui lui pourraient survenir dans ladite abbaye, et autres nécessités, et de laquelle somme de cinq cents florins ladite Jacqueline Michaud** en fait donation pure et simple et à jamais … faites entre vifs auxdites dames, aux considérations ci-devant [marquées] au présent contrat ainsi convenu entre les susdites parties, par leurs foi et serment prêté, lesdites Révérendes en leur manière et ladite Michaud les Écritures touchées, soumission, renonciation et clauses requises ;
Fait et prononcé au parloir dudit Beton en présence de Benoît Blanchard, maître matelassier de … et d’andré fils de feu André Orsetde la paroisse de Jarsy en Bauges, témoins requis ;
Signé Sr Marguerite Dallery abbesse du Béton, Sr Marie Demanthon Dumarest prieure, Sr Clonis Octavia Alexandry, Sr Phillipine de Roberty, Sr …, Sr de [Navette], Sr …, Sr Catherine Delaplace, Sr Marguerite de Roveyron, Sr Marie [Duvegié], Claudine Gagnère, Blanchard témoin, ladite Michaud, et Orset, témoin illétérés – de ce enquis -, et moi, Claude Tardy, Notaire Royal soussigné, … requis, qui ai le présent levé et expédia pour l’Office du Tabellion, bien que par autre soit écrit,
Tardy, Notaire"
* Remarque 1 : encore ce curieux emploi du conditionnel.
** Remarque 2 : qui était Jacqueline Michaud ? la mère de Claudine Gagnère ? Quoi qu’en dise le texte «ladite Jacqueline Michaud» n’est pas identifiée dans le texte.
1722. Une jeune chambérienne passe contrat. Elle a 20 ans.
A cause de ses frasques, elle fera bien parler d'elle jusqu'à la Cour.
Sa famille semble absente (le père est mort, mal identifié). Pourtant, elle est la nièce par alliance d'un puissant ministre du roi, et dans les registres du Tabellion, son contrat se situe parmi une série d'actes dudit Mellarède, comte du Bettonnet - comme si l'engagement de la jeune religieuse était une pièce parmi d'autres dans la gestion des affaires du ministre…
L’an 1722 et le 28 de septembre, comment ainsi soit que demoiselle Françoise fille de feu noble et spectable (blanc) Truffon ait été admise parmi les Révérendes Dames abbesse, prieure, et Religieuses de la dévote abbaye de Notre-Dame du Betton, ordre de Cîteaux, capitulairement assemblées à cet effet, pour religieuse en ladite abbaye, dont elle les remercie très humblement.
Et, étant prête de recevoir aujourd’hui l’habit de novice, à ces fins, ladite demoiselle Françoise Trufffon suivant l’usage et louable coutume de ladite abbaye, s’est établie en personne et de son gré et bonne volonté, pour effectuer la dévotion qu’elle a toujours à l’endroit de ladite abbaye, par devant moi notaire royal soussigné, et en présence des témoins ci après nommés, elle a promis et promet par serment de payer lorsqu’elle fera profession en ladite abbaye, la somme de 1400 livres valeur de 300 ducatons (…) qu’elle donne en pur don et par aumône à ladite abbaye du Betton, Révérende Dame Marie de Menton (sic) du Marest, abbesse d’icelle abbaye, aux Révérendes dames Marguerite de Reveyron prieure, Révérende dame Philippine de Roberty, Révérende dame si Jeanne Françoise [Collet], Révérende dame Marie de Veygié, Révérende dame Marguerite du Villard, Révérende dame Balthazarde de Bellegarde, Révérende dame Françoise de Reveyron, Révérende dame Jeanne Baptiste de Troche, toutes religieuses professes de ladite abbaye, ici présentes et acceptant pour elles et leurs successeuresses,
Promet en outre ladite demoiselle Truffon de se réserver la pension annuelle, sa vie naturelle durant, de 50 livres pour son vestiaire, à commencer le premier paiement le jour après l’année échue de sa profession ; et jusque à ce, de payer 100 livres pour la pension de noviciat ; et de le fournir de tous habits, linges et ameublements, et autres choses accoutumées, de fournir aux religieuses de ladite abbaye lors de leurs réception les professions, le tout à peine de tous dépens, et sous l’obligation de tous les biens, droits, noms et actions qu’elle se constitue tenir .
Le tout ainsi convenu par mutuelles stipulation et acceptation, par foi et serment prêté, si lesdites Révérendes dames abbesse, prieure et Religieuses, la main à la poitrine, et ladite demoiselle Truffon sur les Saintes écritures entre mes mains touchées, et autres clauses requises. [ lesquelles ont signé avec les parties sur la minute de François Blanc notaire royal, par ce recevoir requis]
Fait et passé au parloir du Betton en présence de Révérend Sieur Barthélémy Philippon, prêtre demeurant au dit Betton et de Me Claude Tardy notaire royal et clerc juré au Sénat, témoins à ce requis.
Mais voici, en 1725, la profession de foi d'une religieuse - vieille famille noble, les Sarde de la Forest.
La jeune fille a 17 ans, on l'enferme "pour y vivre et mourir"; elle est pourvue d'une petite dot, mais est dépouillée de tous ses droits d'héritage au profit de papa...
L'an 1725 et le 29 janvier à neuf heures du matin au parloir du Monastère du Betton par devant moi notaire royal soussigné et en présence des témoins bas nommés comment ainsi soit que :
Demoiselle Françoise Vallantine fille de noble Charles Sarde de Laforest de Chambéry mue, inspirée et … de dévotion de se rendre religieuse en ladite Maison et Abbaye du Betton, Ordre de Citeaux, et résolue moyennant l’aide et assistance … d'y vivre et mourir selon les règles et Saintes Constitution dudit ordre,
ait de l'agrément dudit Charles de Laforest son père, très humblement prié et requis Révérende dame Marie de Menton du Marest abbesse de ladite abbaye et les autres Révérendes Dames Prieure et religieuses dudit Betton vouloir l'admettre et recevoir pour religieuse dans leur dite de maison et communauté et à ces fins lui faire bailler l'habit de nonne et recevoir à la profession avec les cérémonies en tel cas requises, et selon leur coutume, si demoiselle s'en trouve capable.
À quoi ayant incliné et accordé, lesdites Révérendes Dame abbesse, Révérende Dame Marguerite de Reveyron, Prieure ; Révérende Dame Philippine de Roberty ; Révérende Dame Jeanne Françoise Callet ; Révérende Dame Marie de Vigié ; Révérende Dame Marguerite Duvillard ; Révérende dame Françoise Balthazarde de Bellegarde D…, ; Révérende Dame Françoise de Reveyron ; Révérende Dame Marie-Jeanne Baptiste de Troche ; et Révérende Dame Françoise Tr…, Religieuses de l'abbaye composant ladite communauté d'icelle, et après s'être capitulairement assemblées au son de la cloche à la manière accoutumée, de leur gré pour elles et leurs successeuresses, ont ladite Demoiselle Françoise Vallantine Sarde de Laforest, requérante reçue et admise comme par ces présentes elles l'admettent et reçoivent pour religieuse dudit Saint et Sacré ordre de Citeaux en leur dite maison et abbaye du Betton, et promettent à ces fins lui faire bailler l'habit de nonne en tel cas requis et accoutumé au premier jour.
En conséquence de quoi s'est établi en personne ledit noble Charles fils de feu noble Claude-Louis de Laforest de Chambéry, père de ladite demoiselle requérante, lequel de son gré, en considération de ladite réception, et pour [effectuer ?] la bonne [volonté ?] et dévotion qu'il a toujours eues à l'endroit de ladite abbaye du Betton, la somme de 1260 livres, lesdites Révérendes Dames abbesse, prieure et religieuses acceptantes pour elles et leurs successeuresses, que le dit noble Charles Sarde de Laforest promet pour lui et les siens payer lorsque ladite demoiselle sa fille fera profession tant seulement, et non autrement [d’ailleurs ?] le dit noble Charles Sarde de Laforest promet de ladite demoiselle sa fille lui payer annuellement sa vie naturelle durant, pour son vestiaire, la somme de 60 livres payable et portable à la présente abbaye du Betton après la profession, à commencer le premier payement l'année prochaine suivant ladite profession, et à tel jour qu'elle se trouvera l'avoir faite ;
comme ainsi ledit noble Charles Sarde de Laforest promet payer la pension du noviciat de ladite demoiselle sa fille et de lui fournir tous les habits, linges, ameublement et autre chose accoutumées de donner et fournir aux religieuses du Betton lors de leur profession et réception ;
le tout à peine de tous dépens, dommages, et intérêts et sous l'obligation de tous et uns chacun sses biens présents et à venir, qu'à ces fins il se constitue tenir ;
lesquelles Révérendes Dames abbesse, prieure et religieuses protestent qu'en cas de désordre de guerre et autres inconvénients qu'il pourrait arriver à ladite abbaye qu'elles fassent contraintes de … et s'… , qu'icelle demoiselle requérante puisse s'en aller avec son dit père ou ses héritiers, ses biens tenants pour y être nourries (sic) et être tenues (sic) honorablement selon sa condition ;
moyennant ce, icelle demoiselle requérante ici personnellement établie de son gré et bonne volonté, en cas qu'il plaise au tout puissant qu'elle vienne à faire profession en la Sainte dite Religion, et dès à présent comme pour lors, audit cas à céder, quitter et … et renoncer purement et simplement et à jamais irrévocablement en faveur de son dit père ici présent et acceptant tout droit personnel, maternelle, fraternel, sororinel, augment légitime et autres généralement quelconques qu'elle ait de droit et pourrait avoir, en quoi qu'ils soient et puissent consister, sous aucune réserve, et c'est avec serment par elle prêté ;
et d'autre côté s'est aussi personnellement établie et constituée Dame Félise, fille de feu noble Charles Salteur Sénateur au Souverain Sénat de Savoie, veuve du seigneur Procureur général Chollet, laquelle de son gré pour elle et les siens, en considération de l'amitié qu'elle a toujours eue pour ladite demoiselle Françoise Vallantine Sarde de Laforest sa petite-fille, elle lui a promis et promet de lui payer pendant sa vie naturelle durant de pension pour augmentation de son vestiaire la somme de 20 livres payable et portable par ladite Dame Salteur ou les siens en la présente abbaye du Betton à tel jour qu'elle se trouvera avoir fait profession, à commencer le premier payement l'année prochaine suivant ladite profession, et à quel jour qu'elle se trouvera l'avoir faite,
à peine de tous dépens, dommages et intérêts, et à l'obligation de tous et uns (sic) ses biens présents et à venir qu'à ces fins elle se constitue tenir par son serment prêté aussi par les parties respectivement convenu avec et sous toutes autres dues promesses par leur foi et serment prêté, lesdites Révérendes Dames en leur manière, et ladite Dame Salteur, Noble Charles Sarde de Laforest et la demoiselle sa fille les écritures touchées, après avoir renoncé à tous droits, lois et moyens contraires et clauses requises ;
Fait et prononcé audit Betton, au parloir d'icelui, en présence de Noble et Spectable Pierre-Antoine Chollet, avocat au Sénat, Conseiller et Bourgeois de Chambéry, de noble Joseph Sarde Seigneur de la Thuillie et de Révérend Dom Marc de la Roche aumônier de ladite abbaye, témoins requis.
Les susdites parties, les Révérendes Dames et témoins ont signé sur la minute de moi notaire royal soussigné, recevant requis, qui ai le présent écrit sur la minute (…) et ai le présent expédié pour l'office du Tabellion d'Aiguebelle et payé le droit d'icelui.
Tardy notaire
Notes :
Relevé chez De Foras
Claude-Louis Sarde de la Forest baptisé le 2-8-1645, filleul de Dom Louis de Savoie, conhéritier universel de son père, épouse Delle Félicie Salteur fille de Charles-Henry (contrat de mariage le 14-10-1674, et meurt le 4-8-1675. Le 28-3-1676, Félicie, veuve, demande et obtient la désignation d'un tuteur à gages pour Charles-Henry.
Félicie (ou Félise) Salteur épouse en 2èmes noces Étienne Chollet, conseiller d'État (contrat dotal 23-1-1678)
C'est la grand-mère que nous croisons dans ce document.
Ne Charles Sardoz de la Forest, Chambéry, leur fils, est né posthume (baptisé le 11-9-1675 et mis en tutelle le 28-3-1676). Il épouse Delle Marie-Madeleine de Bovet (dont il n'est aucunement question dans l'acte ci-dessus!), fille de Ne Jean-François, lui-même fils de Ne Jean de Bovet, écuyer, conseiller au Parlement. Charles meurt le 12 avril 1753.
Il a eu 12 enfants (probablement 5 sont parvenus à l'âge adulte) :
Antoine (baptisé le 29-11-1705), J-François (baptisé le 26-2-1707), Françoise-Valentine (baptisée le 15-2-1708), Catherine (baptisée le 19-1-1709, morte en bas âge), Charles (baptisé le 21-1-1710), Joseph (baptisé le 21-12-1710, mort en bas âge), Madeleine (baptisée le 27-4-1713), Claudine-Marie (baptisée le 22-5-1714), Catherine (baptisée le 30-4-1715, morte enfant), Joseph (baptisé le 28-1-1719), Alexis-Joseph (baptisé le 27-5-1723), Jean-Baptiste (baptisé le 22-3-1725)
Françoise Valentine est baptisée le 15-2-1708. Elle entre donc au Betton en 1725, à 17 ans…
Il faut noter, qu’à l’occasion d’un acte au Betton en1734, on trouve aux côtés de Françoise-Valentine, une Claire-Marie Claudine Sarde de la Forest : donc, deux… filles au couvent ?
Dans un contrat bien ultérieur (1783), on ne trouve plus que Claudine Sarde de la Forest (voir plus bas).
1734. Entrée en religion de Marianne Chollet du Bourget, qui sera plus tard la dernière abbesse du Betton : dans 59 ans ! La Chambérienne vient de passer 4 ans pensionnaire, entre plusieurs parentes. Son père est présent, et sera longtemps près d'elle, jusqu'à loger à l'abbaye après son veuvage.
L’an 1734 et le 17e jour du mois de juillet après-midi, dans la royale abbaye du Betton, et dans le parloir d’icelui, comme ainsi soit, que demoiselle Marie Anne fille du seigneur Pierre Antoine Chollet Baron du Bourget, native de la ville de Chambéry, habitante au dit Betton depuis environ quatre années, mue et inspirée et portée en dévotion d’être religieuse en la présente dévote abbaye et maison de Notre-Dame du Betton, ordre de Cîteaux, et résolue moyennant l’aide de dieu d’y vivre et mourir selon les règles et saintes constitutions dudit ordre, et de l’agrément dudit seigneur son père, très humblement supplié et requis révérende dame Marie Françoise de Gruel de Villard, abbesse de ladite Royale abbaye du Betton et dame dudit lieu, et les autres révérendes dames, prieure et religieuses dudit Betton, vouloir lui faire la grâce de l’admettre et recevoir pour religieuse dans leur dite maison et communauté ; et à ces fins, lui faire donner en conséquence ledit habit de novice, et la recevoir ensuite à la profession avec les cérémonies en tel cas requises, si [due] elle s’en trouve capable ;
- à quoi ayant incliné, acquiescé et accordé, lesdites révérendes dames Marie-Françoise de Gruel de Villard, révérende dame Marguerite de Reveyron, prieure ; révérende dame Marie de Végié ; révérende dame Marguerite du Villard, maîtresse des novices et célerière ; révérende dame Françoise de Reveyron ; révérende dame Jeanne-Baptiste de Troche ; révérende dame Louise Amédée de Gruel ; révérende dame Françoise-Valentine Sarde de la Forest ; révérende dame Michèle Paernat de la Pallud ; révérende dame Jeanne Marie Vichard de Saint-Réal ; révérende dame Françoise-Jeanne-Louise de Vidonne de Saint-Ange ; révérende dame Anne-Marie de Candie ;
- dames, abbesse, prieure et religieuses de l’abbaye Royale dudit Betton composant à présent la communauté d’icelle, après vêpres, à ces fins capitulairement assemblées au son de la cloche à la manière accoutumée, de leur bon gré pour elles et leurs successeuresses, ont ladite demoiselle Marie Anne Chollet requérante, reçue et admise comme par ces présentes elles l’admettent et reçoivent de nouveau pour religieuse dudit saint et sacré ordre de Cîteaux en leur dite maison et abbaye royale du Betton, et elles promettent à ces fins lui faire bailler l’habit de novice au premier jour, et la recevoir ensuite et suivant les cérémonies en tel cas requises à la profession, si [due] elle est trouvé capable.
- de quoi ladite demoiselle Anne-Marie Chollet aurait humblement remercié lesdites révérendes dames abbesse, prieure et religieuses en promettant dès à présent toutes sortes de soumissions et devoirs, et de vivre et mourir avec elles dans cette maison, si [due] elle se trouve capable au temps de sa profession ;
- en conséquence de quoi, par devant moi notaire royal collégié soussigné et en présence des témoins bas nommés, s’est personnellement établi et constitué ledit seigneur Pierre-Antoine fils de feu noble Étienne Cholet, vivant procureur général au Sénat de Savoie, Baron du Bourget, natif et résidant de la ville de Chambéry, lequel de son bon gré, et libre volonté, pour lui et les siens, en considération de la dite réception et pour [effectuer] la dévotion et la bonne volonté qu’il a toujours eue à l’endroit de la Royale abbaye du Betton, a donné et donne par don et en aumône [dotale] à ladite abbaye Royale, la somme de 1260 livres ; lesdites révérendes dames abbesse, prieure et religieuses assemblées au son de la cloche à la manière accoutumée, ici personnellement établies et constituées, acceptantes pour elles et leurs successeuresses, qu’il promet pour lui et les siens payer lorsque ladite demoiselle sa fille fera profession tant seulement, et sinon autrement ;
- d’ailleurs icelui noble Pierre-Antoine Chollet Baron dudit Bourget promet à ladite demoiselle sa fille la pension annuelle et viagère pour son vestiaire, la somme de 60 livres sa vie naturelle durant, payable et à elle portable en la présente abbaye du Betton chaque année après sa profession, à commencer au temps et jour qu’elle se trouvera l’avoir fait ; promettant de même la pension du noviciat de sa dite fille pendant qu’il durera, et de lui fournir tous les habits, linges, ameublements, et autres choses accoutumées requises et nécessaires, suivant sa condition, aux révérendes dames et religieuses de ladite abbaye royale du Betton, lors de leur réception et profession ;
- le tout à peine de tous dépens, dommages, intérêts, et sous l’obligation de tous et un chacun les biens du dit seigneur Chollet, droits, noms et actions présents et à venir, qu’à ces fins il se constitue tenir ; et spécialement la spécialité ne dérogeant qualité ni au contraire pour ladite pension, ses biens susdits qu’il oblige et hypothèque à ces fins expressément ;
- Lesquelles révérendes dames abbesse, prieure et religieuses promettent qu’en cas de longue maladie à ladite demoiselle Marie Anne Cholet ou autre inconvénient qui pourrait arriver en ladite abbaye par lesquels lesdites révérendes Dames fussent contraintes de s’absenter et se retirer, qu’icelle demoiselle requérante puisse s’en aller avec son dit père ou ses héritiers, ou biens tenants, pour y être nourrie et entretenue honorablement selon sa condition ;
- et moyennant ce, icelle dite demoiselle s’est contentée et contente de tous les droits qui lui pourraient appartenir dudit noble Pierre-Antoine Cholet et de demoiselle Catherine fille de feu noble Gaspard Reveyron en son vivant Sénateur, aussi native et résidente dudit Chambéry, ses père et mère ;
- ainsi par lesdites parties respectivement convenu et accordé, qui ont promis le présent respectivement observer, chacune en ce qui les concerne, aux mêmes peines que dessus, sous et avec toutes autres dues promesses, soumissions, renonciations et autres clauses requises.
- fait et passé au lieu que dessus, en présence de Me Pierre fils de feu Sébastien [Fatin] agent et procureur de ladite abbaye, et d’Étienne fils de Jean de Rieu domestique crédancier * en ladite abbaye, témoins requis.
Signé sur la minute Sr de Gruel, dame et abbesse de la Royale abbaye du Betton, Sr Marguerite Reveyron, prieure ; Sr de Végié ; Sr du Villard ; Sr de Troche ; Sr de Reveyron ; Sr de Gruel ; Sr de la Forest ; Sr de la Pallud ; Sr de Saint-Réal ; Sr de Saint-Ange ; Sr Sarde ; Sr de Candie ; Chollet ; Marie Anne Chollet ; Fatin témoin ; De Rieu témoin ; et moi Joseph Valliend notaire susdit soussigné, de ce recevoir requis (…)
Valliend notaire
* Crédancier : Domestique chargé de gérer les provisions alimentaires. Antérieurement, pour Rabelais, c'était le valet qui goûtait les mets avant de les servir, pour s'assurer de leur correcte préparation
1734. Cette fois, la famille de la candidate appartient à la haute administration du royaume.
On peut s'en étonner : ce n'est même pas le père, grand commis de l'État sarde, qui signe l'entrée au cloître de sa fille ; il a donné procuration au Comte de Menthon. Rosalie entre seule.
Est-ce une coïncidence ? Elle fit partie des "têtes brûlées" à l'origine de la réputation sulfureuse de l'abbaye. On perd rapidement sa trace par la suite dans les archives de l'abbaye, sans que le répertoire des décès la mentionne jamais.
L’an mil sept cent trente-quatre et le vingt un du mois de septembre avant midi, au parloir du Monastère du Betton, par-devant moi, Notaire Royal Collégié soussigné, et en présence des témoins ci bas nommés comme ainsi fait que
- demoiselle Rosalie Thérèse Margueritte fille du Seigneur Dom Antoine Petitti [Chevalier] Commandeur de la sacré Religion des Sts Maurice et Lazare, Général des finances de S.M., inspirée de [dévotion] de se rendre religieuse en la ladite noble maison : l’abbaye de Notre-Dame du Betton, ordre de Cîteaux, [y] résolue moyennant l’aide et [assistance divine] de vivre et mourir selon les règles et constitutions duquel ordre, (…)
- de l’agrément duquel Seigneur son père [a] très humblement prié et requis Révérendes Dames prieure et religieuses dudit Betton, savoir : l’admettre et recevoir religieuse dans leur Maison et Communauté et à ces fins, lui faire bailler l’habit de Nonne et recevoir à la profession avec les Cérémonies accoutumées,
- à quoi ayant incliné et accordé lesdites Dames : Abbesse Révérende dame Marguerite de Reveyron ; Prieure Révérende Dame Marie de Vegié ; Révérende Dame Marguerite DeVillard cellerière et maîtresse des novices ; Révérende Dame Françoise de Reveyron; Révérende Dame Jeanne-Baptiste de Troche; Révérende Dame Louise-Amédée de Gruel ; Révérende Dame Françoise Valentine Sarde de la Forest ; Révérende Dame Michelle [Pennaz] de la Pallud ; Révérende Dame Jeanne-Marie de St-Réal ; Révérende Dame Jeanne-Marie-Louise de St-Ange ; Révérende Dame Claire-Marie-Claudine Sarde de la Forest ; la Révérende Dame Anne-Marie de Candie, Religieuses de ladite abbaye, composant la Communauté,7
- [laquelle] après s’être capitulairement assemblée au son de la cloche à la manière accoutumée de leur gré pour elles et leurs [successeresses] ont ladite demoiselle Rosalie Thérèse Margueritte Petitti requérante reçue et (…) comme ces présentes ;
- elles mettent et reçoivent ladite pour religieuse [selon Règt gl] le sacré ordre de Cîteaux en la leur dite maison Abbaye du Betton, et promettent à ces fins lui faire bailler l’habit de Nonne à l’accoutumée.
Et en conséquence s’est personnellement établi et constitué le Seigneur Gaspard-Marie de feu Seigneur Joseph Bonaud, Comte de [Menthon], Intendant général de Justice polices et finances de S.M. delà les monts, natif de Turin, habitant à Chambéry,
- lequel en qualité de procureur spécialement constitué par ledit Seigneur Commandeur Petitti [convention?] par acte du quinze de ce mois, reçue et signée par Notaire [Mussa] notaire près de Turin, a promis ainsi que par le présent il promet donner (ce que doit ?) (et par aumône ?) à ladite Royale abbaye la somme de mille deux cent soixante livres de Savoie,
- lesdites Révérendes Dames abbesse prieure et religieuses acceptant pour elles et leurs [successeresses]
- payable cependant ladite somme de mille deux cent soixante livres lorsque ladite Demoiselle Petitti fera profession tant seulement, et non autrement.8
- En outre, ledit Seigneur Comte Bonaud en sa dite qualité de procureur promet à ladite Demoiselle Rosalie Thérèse Margueritte Petitti ici présente, et acceptant de lui payer annuellement [faire naturelle Durand] pour son vestiaire la somme de soixante livres payable et portable en la présente abbaye de Betton après sa profession [repartilement ??] par semestre et par (…) à commencer du jour de ladite profession,
- (…) de payer la pension du nominal de ladite demoiselle Petitti, et de lui fournir, tous les habits, linges, ameublement et autres choses accoutumées, de donner le (…) aux Religieuses du Betton lors de ladite profession et réception le tout, aux peines de tous dépens, dommages, intérêts, et sous l’obligation de tout et un chacun les biens présents et à venir du Seigneur commandeur Petitti qu’à ces fins, ledit Seigneur Comte Bonaud se constitue tenir en vertu du pouvoir à lui donné par la procuration sus désignée,
- protestant lesdites Révérendes Dames abbesse prieure et Religieuses qu’en cas de désordre de guerre et autres inconvénients qui pourraient survenir à ladite Royale abbaye qu’elles fussent contraintes de [s’absenter] et [se retirer], qu’en ce cas icelle demoiselle Petitti puisse s’en aller avec son dit père, ou ses héritiers, [les biens] tenants pour y être nourrie et entretenue honorablement selon sa condition,
- et tout ce que dessus promis respectivement observer, aux peines de tous dépens d’usage, dommages, intérêts et obligation de biens, savoir :
- lesdites Révérendes Dames abbesse prieure et Religieuses de ceux de ladite abbaye ;
- et ledit Seigneur Comte Bonaud de ceux dudit Seigneur Commandeur Petitti, qu’ils se constituent respectivement tenir sous toutes [que dessus] promesses, soumissions et clauses requises.
Fait et prononcé audit lieu en présence de Messire Pierre Louis de Lescheraine, Marquis des Bauges ; du Seigneur [Guy] [Ignace] Comte de [Brandra] ; de noble Benoît (Jérôme ?) de Montfalcon, de Collombet, tous résidents de la ville de Chambéry, témoins requis"
25 septembre 1735 : le seigneur Pettiti verse comme convenu la dot de sa fille, au moment de ses vœux définitifs. Une fois encore, c'est le comte Bonnaud qui le représente. (AD073, cote 2C 2132 vue 143). Quittance lui est donnée par l'abbaye par acte notarié.
1736. Nouvelle entrée au Betton d'une jeune fille venue de Turin. Mêmes circonstances : un père très haut placé dans la hiérarchie de l'État sarde, délègue l'installation de sa fille dans sa nouvelle vie cloitrée à un collègue… le même comte de Bonaud, qui interviendra encore un an plus tard ; car Rose ne restera pas longtemps "isolée" : sa sœur la rejoint un an plus tard.
L’an 1736 et le sixième octobre après-midi au parloir du monastère de la Royale abbaye du Betton, par devant moi notaire royal collégié soussigné et en présence des témoins ci-bas nommés, comme ainsi soit que Demoiselle Rose Charlotte Jeanne Platzaert fille du seigneur Dom André Thomas Platzaert, premier officier du Bureau d’État de Sa Majesté, inspirée de dévotion à se rendre religieuse en la dévote Abbaye de Notre-Dame du Betton, ordre de Cîteaux, et résolue, moyennant l’assistance et aide divine d’y vivre et mourir selon les règles et les constitutions du dit ordre,
- ait, de l’agrément du Seigneur son Père, très humblement prié et requis Révérende Dame Marie Françoise de Gruel d’Arvillard, abbesse de ladite abbaye, Révérende Dame Marguerite Duvillard, coadjutrice, Révérende Dame Marguerite de Végié, Révérende Dame Françoise Reveyron, Révérende Dame Jeanne-Baptiste de Troche, Révérende Dame Louise-Amédée de Gruel, Révérende Dame Françoise-Valentine Sarde de la Forest, Révérende Dame Michèle Paernat s de la Pallud, Révérende Dame Jeanne Marie de Saint Réal, Révérende Dame Jeanne Louise de Saint-Ange, Révérende Dame Claudine Sarde de la Forest, Révérende Dame Anne-Marie de Candie, Révérende Dame Marianne Chollet, Révérende Dame Rosalie-Thérèse-Marguerite Petiti, Religieuses la ladite Abbaye composant la Communauté d’icelle,
- et après s’être capitulairement, au son de la cloche à la manière accoutumée, de leur gré pour elles et leurs successeuresses, ont la dite Demoiselle Rose Charlotte Jeanne Platzaert requérante, reçue et admise comme par le présent elles l’admettent et reçoivent pour Religieuse au dit Saint et sacré ordre de Cîteaux, en leur dite maison et abbaye du Betton, et promettent à ces fins lui faire donner l’habit de novice à l’accoutumée ;
- et en conséquence, s’est personnellement établi et constitué le seigneur Gaspard fils de feu seigneur Joseph Bonaud, comte de [Monteu], intendant de justice, police et finances de Sa Majesté deçà les monts, natif de Turin, habitant à Chambéry ; lequel en qualité de procureur spécialement constitué par le seigneur dom André Thomas Platzaert, comme par acte du second juillet dernier, reçu et signé par Me [illisible] notaire de Turin, a promis ainsi que par le présent il promet, Donner en pur don et [pure] aumône à ladite Royale abbaye du Betton, la somme de [illisible] cent soixante livres de Savoie, lesdites Révérendes Dames Abbesse et coadjutrice et Religieuses acceptantes, pour elles et leurs successeuresses, payable cependant la dite somme quand la dite demoiselle Platzaert fera profession, tant seulement, et non autrement.
- et en outre le dit seigneur comte Bonaud en sa dite qualité de procureur promet à ladite Demoiselle Rose Charlotte Jeanne Platzaert ici présente et acceptante de lui payer annuellement, sa vie naturelle durant, pour son vestiaire, la somme de cinquante livres] de Savoie, payable et portable en la présente abbaye du Betton après sa profession, répartitement par semestre et par avance, commencé du jour de sa profession, comme aussi de payer la pension du noviciat de ladite demoiselle Platzaert, et de lui fournir les habits, linges, ameublement et autres choses accoutumées [illisible] et fournies aux Religieuses du Betton lors de leur profession [et ?] réception,
- le tout aux peines de tous dépens, dommages et intérêts, et à l’obligation de tous et un chacun, les biens présent et à venir dudit Seigneur Platzaert qu’à ces fins le dit seigneur comte Bonaud se constitue tenir, en vertu du pouvoir à lui … par la procuration sus désignée,
- protestant les dites Dames [abbesse], coadjutrice et Religieuses que, en cas de désordres et autres inconvénients qui pourraient survenir à ladite Royale Abbaye, qu’elles fussent contraintes de s’absenter et il se retirait, qu’en ce cas, icelle Delle Platzaert puisse s’en aller avec dit son père ou ses héritiers et bien tenants, pour y être nourrie et entretenue honorablement, selon sa condition ;
- et tout ce que dessus, promis respectivement observer, aux peines de tous dépens, dommages et intérêts, et à l’obligation des biens, savoir : lesdites Dames Abbesse, coadjutrice, Prieure et Religieuses d’iceux de ladite abbaye et le dit seigneur comte Bonaud de ceux dudit Seigneur Platzaert qu’ils se constituent respectivement tenir, sous toutes autres dues promesses, soumissions et clauses requises.
Fait et prononcé audit lieu, en présence de noble Joseph Marie de Vidonne Devilliers, Baron de Cusy, juge-mage des baillages de Ternier et Galliard ; de spectable Étienne Graffion, Intendant de la province de Chablais ; de noble Jean Vuillerme, tous trois natifs de Chambéry ; du sieur François Savey, officier … … habitant et natif de Saint-Pierre d’Albigny ; es tu sur Jean Antoine Garrelaz, ingénieur pour Sa Majesté, natif de Bielle, habitant à Turin à Turin, tous témoins requis.
[Falquet] notaire
1740 : entrée au Betton de Charlotte, fille du gouverneur du fort de Miolans, Pierre le Blanc, décédé en 1734 ; elle est parente de l'abbesse. Son père a laissé à sa veuve une nombreuse progéniture… Charlotte a 15 ans. Ses sœurs Marie-Madeleine et Anne-Marie seront elles aussi mariées à 15 ans…
L’an 1740 et le 23e jour du mois d’avril après-midi dans la royal abbaye de Notre-Dame du Betton, et dans le parloir d’icelle, par devant moi notaire royal collégié soussigné, et en présence des témoins après nommés, comme ainsi soit que :
- demoiselle Charlotte fille de feu noble Pierre Le Blanc quand vivait Chevalier Commandeur de la sacrée religion des Saints Maurice et Lazare, et gouverneur pour S.M. au fort de Miolans en Savoie, native et habitante dudit lieu, ait eu dès longtemps par une inspiration divine, le dessein de se rendre religieuse en la dévote maison et royale abbaye du Betton, ordre de Citeaux, et résolu moyennant l’assistance divine d’y vivre et mourir, selon les règles et Saintes Constitutions dudit ordre ;
- et en persévérant dans ces pieux desseins, elle devait de l’agrément de noble Philiberte fille de feu noble François Philippe Mugnier du Villars, veuve et héritière universelle dudit feu noble Pierre Le Blanc, sa mère ici présente, raisonnablement prie et requiert révérende dame Marguerite du Villars, abbesse du Betton, Dame de la maison forte de Montfort et de [Villaret] rouge et les autres révérendes dames, prieure et religieuses de la dite abbaye, de vouloir lui faire l’avantage de lui en faire donner l’habit de novice ; et l’année de noviciat étant révolue, la recevoir à la profession avec les cérémonies en tel cas requises, selon leur coutume, [si de ce elle en est trouvée capable]
- À quoi ayant incliné, lesdites révérendes dames, abbesse, prieure et religieuses se sont personnellement établies : révérendes dames Marguerite du Villars abbesse ; Rde Marguerite Reveyron prieure ; Rde Marie Duvégié de Lépigny ; Rde Françoise Reveyron ; Rde Jeanne Baptiste de Troche ; Rde Amédée-Louise de Gruel ; Rde Françoise Truffon ; Rde Françoise Valentine Sarde de la Forest, maîtresse des novices ; Rde Michelle Paernat de la Pallud ; Rde Marie Richard de Saint-Real ; Rde Jeanne Louise de [Seycinge] ; Rde Marie Claudine Sarde de la Forest, cellerière ; Rde Anne-Marie de Candie ; Rde Marianne Cholet ; Rde Thérèse Rosalie Petiti ; Rde Rose Charlotte Plazaert ; Rde Lucie Thérèse Sassy Plazaert ; Rde Louise de Saint Michel ; Rde Jeanne Françoise de Saint Michel Charmoysy ;
- toutes religieuses de ladite abbaye du Betton, composant toute leur communauté, ici à ces fins capitulairement assemblées au son de la cloche, à la manière accoutumée, lesquelles de leur bon degré pour elles et leurs successeresses, ont, en adhérant aux instances, prières et réquisitions de ladite demoiselle Charlotte Le Blanc, icelle reçue et admise comme par ces présentes elles l’admettent et reçoivent pour religieuses dudit Saint et Sacré ordre de Citeaux, en leur dite maison et royale abbaye du Betton, et promettant à ces fins lui en faire bailler l’habit de novice en tel cas requis et accoutumé au premier jour de ladite année de noviciat révolue de la recevoir à la profession solennelle et de la faire jouir après icelle de toutes les XXX prérogatives dont sont en coutume de jouir les autres dames religieuses professes audit ordre, autant qu’elle y sera [novice] capable ;
- en conséquence de quoi s’est personnellement établie et constituée ladite dame Philiberte Mugnier du Villard de Blanc native de Chamoux, habitante audit fort de Miolans, laquelle de son bon gré pour elle et les siens, en considération de ladite réception, et pour effectuer la bonne volonté et dévotion qu’elle a …… eue à l’endroit de ladite royale abbaye du Betton, et encore à la prière et très humbe réquisition de ladite demoiselle Charlotte de Blanc, a donné, ainsi que par le présent elle donne par pur et simple don et par aumône à ladite royale abbaye du Betton, savoir : la somme de 1260 livres, les dites Rdes Dames abbesse, prieure et religieuses présentes et acceptantes pour elles et leurs successeresses, que ladite dame Duvillard de Blanc promet, tant de son inclination particulière que à la réquisition que dessus, payer lorsque ladite demoiselle requérante, sa fille, fera profession ;
- tant seulement [d’ailleurs] icelle dame de Blanc promet à la dite demoiselle sa fille de lui faire une pension viagère ainsi qu’elle lui a fait déjà dès à présent, comme pour lors, pour son vestiaire selon l’usage et coutume de ladite maison et royale abbaye, à savoir : la somme de 50 livres payables et portables annuellement en cette dite maison, dans le premier payement devrait commencer le jour de sa dite profession, ainsi à continuer d’année en année par avance, au terme qu’elle se trouvera avoir fait sa dite profession pendant la vie durant de ladite demoiselle Charlotte de Blanc, comme aussi de payer la pension de l’année de noviciat de ladite demoiselle, et de lui fournir tous les habits, linges, ameublement et autres choses accoutumées de donner et fournir aux autres dames dudit [le don] lors de leur profession et réception. Le tout quoi elle promet faire aux peines ci après.
- Lesquelles Rdes dames abbesse, prieure et religieuses protestent que, en cas de désordre de guerre au autres inconvénients qui pourraient arriver à ladite abbaye, qu’elles fussent contraintes de s’absenter ou se retirer, icelle demoiselle requérante puisse s’en aller avec sa dite mère, ses héritiers, ou biens tenant, pour y être nourrie et entretenue honorablement, selon sa condition.
- Et en outre s’est aussi personnellement établie et constituée ladite demoiselle Charlotte de Blanc, laquelle, de gré pour elle et les siens, au moyen de [l’effectation] de ce que dessus par elle promis, et à la réquisition par ladite dame Philiberte du Villars de Blanc, sa mère, elle a cédé ainsi que par le présent elle cède purement et simplement et à la meilleure manière que telle cession se peut faire de droit à cette dernière sa mère, présente et acceptante pour elle et les siens, à savoir :
- tous droits, noms, actions qu’elle a pu avoir, espérer et mesurer, tant en vertu du testament dudit feu Noble Pierre Le Blanc son père qu’autrement, en quoi que le tout puisse consister, tant [cogites qua excogites], en quels lieux qu’ils soient situés, et généralement tous droits paternels, maternels, fraternels, sororenels, par l’augment et supplément de légitime, la subrogeant et colloquant en son propre lieu, droit, nom et places, l’élisant à ses fins pour sa procuratrice spéciale et générale, avec pouvoir de substituer de la même manière ; et le tout, avec élection de domicile à forme du style et des royales constitutions, et tout ce que dessus ; toutes les dites parties ont par mutuelle stipulation, acceptation au présent intervenues, promis avoir à gré et l’observer chef par chef, chacun ce qui les concerne, aux peines respectives de tous dépens, dommages, intérêts, sous l’obligation réciproque, savoir : quant aux dites dames abbesse, prieure et religieuses, de tous les biens temporels de l’abbaye présents et à venir, avec la clause de constitut ; quant à ladite demoiselle Charlotte de Blanc, de tous les biens aussi présents et à venir qu’elle se constitue tenir ; et quant à la dite dame Philiberte Duvillars de Blanc, aussi de tous les biens présents et à venir qu’elle se constitue pareillement tenir, et spécialement sans que la spécialité déroge à la généralité de tous ceux qu’elle a et possède rière le mandement des Bauges – ces derniers demeurant spécialement affectés et ’hypothéqués pour l’assurance de la pension viagère sus promise par le présent.
- Le tout fait sous toutes autres dues, mutuelles et réciproques promesses, soumissions, renonciations et autres clauses requises.
Fait et prononcé au susdit lieu, en présence de Noble Hercule de Monaco, de noble Joseph d’Albié, du sieur Jean-Claude Rose, Bourgeois de Chambéry, et du sieur Pierre [Scudier] de la ville de Marseille habitant audit Betton, témoins requis.
Les témoins et toutes les parties ont signé sur la minute, sauf ladite dame Marguerite Reveyron, prieure, qui n’a pu signer à cause de son âge avancé – de ce enquis – par moi notaire prédit soussigné, recevoir de requis…
[Flasset] notaire
Une chambérienne prend l'habit au Betton : la famille de Victoire-Ferdinande de Martinel a une "maison" au cœur de la ville, entre le château et la place Saint-Léger; la demoiselle était déjà pensionnaire au Betton; accompagnée de son frère, elle franchit le pas, et se fait religieuse.
L’an 1746, et le 10e jour du mois de mai avant midi au parloir du monastère de la royale abbaye du Betton, par devant moi notaire royal collégié, et présents les témoins nommés, comme ainsi soit que demoiselle Victoire Ferdinande fille de feu noble François Martinel, native de Chambéry, résidant présentement en la présente abbaye, inspirée de dévotion à se rendre religieuse en la dévote maison et abbaye Notre-Dame du Betton, ordre de Cîteaux, et résolue, moyennant l’aide et assistance divines, d’y vivre et mourir selon les règles et constitutions dudit ordre, très humblement prié et requis Révérende Dame Marguerite du Villard, dame et abbesse de ladite abbaye, et les autres révérendes dames, prieure et religieuses dudit Betton, vouloir l’admettre et la recevoir religieuse dans leur maison et communauté ; et à ces fins, lui faire donner l’habit de novice et recevoir à la profession, avec les cérémonies accoutumées.
- à quoi ayant incliné et accordé, lesdites Révérendes Dames abbesse ; révérende dame Marguerite de Reveyron, prieure ; Révérende dame Marie de Lépigny de Végié ; révérende dame Jeanne Baptiste de Troche, maîtresse des novices ; révérende Madame Louise Amélie de Gruel ; révérende dame Françoise Truffon ; révérende dame Françoise-Valentine Sarde de la Forest ; révérende dame Jeanne Marie Vichard de Saint-Réal, révérende dame Louise de Saint-Ange, cellerière ; révérende dame Marie Claudine Sarde de la Forest ; révérende dame Anne-Marie Sarde de Candie ; révérende dame Marianne Chollet ; révérende dame Rosalie Thérèse Petity ; révérende dame Charlotte Platzaert, révérende dame Lucie Thérèse Sassy Platzaert ; révérende dame Louise de Saint-Michel ; révérende dame Jeanne Françoise de Saint-Michel Charmoisy ; révérende dams Péronne Andréanne de Blancheville ; révérende dame Charlotte de Blanc ; toutes religieuses de ladite abbaye, composant la dite communauté … et … capitulairement assemblées au son de la cloche à la manière accoutumée, de leur gré pour elles et leurs successes, ont la dite demoiselle Victoire Ferdinande Martinel requérante, reçue et admise comme par ces présentes elles l’admettent et reçoivent pour religieuse du dit saint et sacré ordre de Cîteaux en leur dite maison et abbaye du Betton, et elles promettent à ces fins lui faire donner l’habit de novice à l’accoutumée ;
- et en conséquence, s’est personnellement établi et constitué noble Jacques Melchior fils de feu noble François Martinel, natif et habitant de la ville de Chambéry, lequel de gré pour lui et les siens, a promis ainsi que par le présent il promet Donner en pur don et aumône à ladite royale abbaye la somme de 1260 livres.
- lesdites révérendes Dame, abbesse, prieure et religieuses acceptantes pour elles et leurs successes, payable ladite somme de 1260 livres, lorsque que la dite demoiselle Martinel fera profession, tant seulement et non autrement ;
- et en outre le dit noble Jacques Martinel permet à ladite demoiselle Martinel sa sœur ici présente et acceptante de leur payer annuellement, sa vie naturelle durant, pour son vestiaire, la somme de 100 livres payable et portable en la présente abbaye du Betton après sa profession, répartitement par semestre et par avance, à commencer du jour de sa te profession ; comme aussi de payer la pension du noviciat de ladite demoiselle Martinel, et de lui fournir tous les habits, meubles, linges et ameublement et autres choses accoutumées de donner, et fournir aux religieuses du Betton lors de leurs profession et réception ;
- protestant lesdites révérendes Dame, abbesse, prieure et religieuses que en cas de désordre, de guerre, ou autres inconvénients qui pourraient survenir à ladite royale abbaye, qu’elles fussent contraintes de s’absenter et se retirer ; qu’en ce icelle dite demoiselle Martinel puisse s’en aller avec son dit frère héritier et biens tenants, faut être nourrie et entretenue honorablement selon sa condition ;
- et le tout aux peines de tous dépens, dommages, intérêts, et sous l’obligation de tous et un chacun ses biens présents et à venir, avec la clause de constitut, et tout ce que dessus promis respectivement observer chacune en ce que le fait les concerne, et aux mêmes peines, obligations de biens, et clause de constitut que dessus ;
- et quand à ladite révérende dame abbesse, des biens de ladite abbaye, sous et avec toutes autres dues promesses, souscriptions, renonciations, et autres clauses requises.
Fait et prononcé au lieu que dessus, en présence de Noble François de Saint-Réal ; et de noble Charles Pignier, témoins requis, signe sur la minute révérende du Villard abbesse du Betton avec toutes les autres religieuses de ladite abbaye, et Victoire-Ferdinande de Martinel, comme aussi J.M. de Martinel ; et Saint-Réal et Pignier témoins, ladite révérende dame Reveyron prieure n’a signé, pour être incommodée ; et moi Joseph Valliend, notaire susdit soussigné, de ce recevoir requise, ai expédié le présent pour le tabellion de la Rochette.
Valliend
1764 : une jeune fille de Saint-Jean de Maurienne s'apprête à prendre l'habit, après avoir été quelque temps pensionnaire à l'abbaye. Elle a perdu sa mère 3 ans auparavant. Son père, Noble Du Col, négocie un contrat très réfléchi, et prévoit à son tour, l'éventualité de calamités qui obligeraient sa fille à quitter le Betton… Bien vu…
L’an 1764 et le cinq du mois de mai sur les cinq heures après-midi au Parloir du Monastère de la Royale Abbaye du Betton, comme ainsi soit que Demoiselle Jeane Françoise Marguerite fille de noble Claude Ferdinand du Col, native de la cité de Saint Jean de Maurienne, et domiciliée en la présente Abbaye, ait été inspirée de dévotion à se rendre religieuse en la présente et dévote Abbaye de Notre-Dame du du Betton, ordre de Cistaux, et bien résolue, moyennant l’aide et l’assistance divine, d’y vivre et mourir selon les règles et statut dudit ordre de Cistaux ; et pour parvenir, elle aurait très simplement supplié Révérende dame Marianne Cholet du Bourget, Abbesse de la présente abbaye, et les autres Révérendes Dames et Religieuses d’icelle, de vouloir la recevoir Religieuse dans leur Maison et communauté ; et à ces fins, faire donner l’habit de novice, et la recevoir après l’année de probation à la profession de Religieuse, avec les cérémonies ordinaires.
Auxquelles supplications, la dite Révérende Dame Louise Amédée de Gruel Marianne Cholet du Bourget a bien voulu condescendre, ainsi que Révérende Dame Louise Amédée de Gruel, Françoise Truffon, Françoise Valentine Sarde de la Forest, Jeanne Vichard de St-Real, Jeanne Louise de Saint Michel, Marie-Françoise de Saint Michel de Charmoisy, Péronne Andréanne de Blancheville, Charlotte le Blanc, Catherine de Megève, Victoire Ferdinande de Martinel, Marie Jacqueline du Bourget, toutes Religieuses de la présente abbaye, et composant la communauté d’icelle, ici capitulairement assemblées au son de la [Clauce sic pour cloche] à la manière accoutumée, de gré pour elles et leurs successeuresses, en la présente Abbaye, ont toutes d’une voix unanime reçu et admis ainsi que par le présent elles reçoivent et admettent ladite Demoiselle Jeane Françoise Marguerite du Col pour Religieuse du dit Saint Ordre de Cistaux, en leur présente de Maison et Abbaye du Betton. Et à ces fins, elles promettent lui faire donner l’habit de novice à la manière ordinaire.
Et pour seconder les pieuses intentions de ladite Demoiselle Du Col, s’est en personne établi et constitué ledit Noble Claude Ferdinand fils de feu Noble Joseph Du Col son père, natif et domicilié audit saint-Jean de Maurienne.
Lequel, de gré pour lui et les siens, a promis ainsi qu’il promet par le présent, de donner en pur don et part aumône à ladite Abbaye du Betton la somme de 1260 livres, à l’acceptation desdites Révérendes Dames Abbesse et Religieuses de ladite Abbaye du Betton, payable ladite somme le jour que ladite Demoiselle du Col fera profession dans la présente abbaye, tant seulement – et non autrement -, aux peines, obligations de biens et clause de constitut que ci après.
Et outre ce, ledit Noble du Col promet payer à ladite Demoiselle Du Col sa fille annuellement pendant sa vie naturelle, tant seulement la somme de 60 livres payable de six mois en six mois, et toujours par avance, et portable en la présente Abbaye, dont le premier payement commencera le jour de la profession de ladite Demoiselle Du Col, ainsi devoir continuer de six mois en six mois pendant sa vie naturelle, et - sans préjudice de l’obligation générale de tous les biens dudit Noble Du Col -, il a cédé et subrogé ladite Abbaye au droit et hypothèques que peut mesurer ladite demoiselle Du Col sur les biens de son dit Père, en vertu du Contrat de Mariage de ce dernier avec demoiselle Marie-Thérèse Gavend, du cinquième juin 1740, Bazillon notaire, et du Contrat de Reconnaissance reçu par le même notaire du 22 octobre même année, desquels sera fait extrait en faveur de ladite Abbaye, de même que du testament solennel de ladite Demoiselle Gavend du 26 avril 1760, ouvert et publié par le sieur … … par verbale du 14 mai 1762 signé Rivol notaire et vérifier.
Convenu en outre entre les parties que ladite pension sera payée par un fonds spécialement assigné à cet effet portant le revenu net de ladite somme de 60 livres, avec stipulation que le débiteur devra la faire parvenir à ladite Abbaye aux termes et de la manière ci-devant expliqué. Le tout à la diligence du dit Noble Du Col et des siens, en exécution desquelles conventions ledit Noble Du Col a assigné honorable Amédée Arnaud de Saint Jean de Maurienne, de payer ladite somme en vertu de l’ascensement de main privée du 27 octobre 1761, et promis ladite assignation ou tout autre à l’équivalent, l’ascensement ci-dessus étant résolu, et de faire parvenir à ladite Abbaye à ses frais et dépens une copie des actes ou l’ascensements qui seront passés à ce sujet ; lesquels ladite abbaye se prévaudra, sans se départir néanmoins des promesses qui lui sont faites ci-devant par ledit Noble Du Col, auquel et aux siens elle aura la faculté de faire demande des pensions ci-dessus promises ; se chargeant pareillement ledit Noble du Col de payer la pension du noviciat de ladite Demoiselle Du Col sa fille, et de lui fournir tous les habits, meubles, linges et ameublements accoutumés, de donner, fournir aux Religieuses de la présente Abbaye lors de leur profession.
Lesdites Révérendes Dames Abbesse et Religieuses protestant au surplus que, en cas de guerre ou autres calamités qui pourraient survenir à ladite Royale Abbaye, et qu’elles fussent obligées de s’absenter et se retirer : audit cas, ladite Demoiselle Du Col aura la faculté de se retirer [lès] son dit père, les siens, ou autres ayant droits d’iceux, chez lesquels elle sera nourrie et entretenue par iceux suivant son état et condition pendant la durée desdites calamités.
Ainsi, le tout convenu entre les susdites parties et promis par chacune d’icelles, tout le contenu au présent observer et exécuter de point en point, chacune pour ce qui la concerne, sans y contrevenir, ni permettre l’être par qui que ce soit, directement ni indirectement, aux peines respectives de tous dépens, dommages, intérêts, sur l’obligation et constitution réciproque de tous leurs biens présents et à venir, et de ceux de la présente Abbaye que lesdites Révérendes Dames Abbesse et Religieuses se constituent tenir. Fait et prononcé au jour, lieu et heure que dessus, en présence de Révérend Jean-Pierre Bonivard docteur de la Royale Université de Turin, Chanoine de la Cathédrale de Maurienne, et de Me Charles Soldet, commissaire à terrier et domicilié en la présente Abbaye, témoins requis.
Mollot notaire
1770. Entrée au noviciat au Betton d'une demoiselle aisée de Chambéry : son père lui assure une rente annuelle élevée, à comparer avec celle des deux converses qui suivent. On peut penser que le train de vie n'était pas le même pour toutes ces dames.
L’an 1770 et le cinq du mois d’août sur les huit heures du matin au Betton dans le parloir de ladite abbaye, il est ainsi que demoiselle Marie-Louise fille de Joseph Sarde de Candie soit dans la pieuse intention de se rendre religieuse en cette présente abbaye du Betton, ordre de Cîteaux, sous l’agrément et l’approbation dudit noble Joseph Sarde de Candie son père ; et pour y venir elle a supplié la Révérende dame abbesse de cette abbaye et les autres révérendes dames ci après nommées, de vouloir l’admettre et recevoir au nombre des Religieuses de ladite abbaye ; et à ces fins, lui faire donner l’habit de novice, et ensuite de l’admettre à la profession. Lesquelles demandes lui été accordées par ladite Révérende dame abbesse et les autres dames religieuses composant cette présente abbaye.
- et en conséquence, par devant moi Joseph Mollot notaires collégié soussigné, et en présence des témoins ci après nommés, se sont personnellement établies et constituées :
- Révérende dame Marianne Chollet du Bourget, abbesse de la présente abbaye, révérendes dames Françoise Trufon, Françoise Valentine Sarde de la Forest, Jeanne Vichard de St-Real, Jeanne Louise de Saint-Ange , Claudine Sarde de la Forest, Anne-Marie Sarde de Candie, Rose Charlotte Platzaert, Lucie Platzaert de Sassy, Louise de Saint-Michel, Marie-Françoise de Saint-Michel de Charmoisy, Péronne-Andréanne de Blancheville, Charlotte Le Blanc, Catherine de Megève, Victoire-Ferdinande de Martinel autre religieuse absente, Marie-Jacqueline du Bourget, Jeanne-Marie-Marguerite Ducol, Françoise-Charlotte de Voglans du Bourget, et Marie-Charlotte de Chamousset,
- icelles religieuses en cette abbaye et la composant, lesquelles de gré pour elle et leurs successeuresses en cette présente abbaye, ici capitulairement assemblées au son de la cloche à la manière accoutumée, ont reçu et admis ladite demoiselle Marie-Louise Sarde de Candie, ainsi que par le présent acte elles reçoivent et admettent pour religieuse de cette présente abbaye ; et à ces fins, lui donneront la vie de novice ce jourd’hui suivant l’usage de l’ordre.
- En conséquence de tout quoi s’est ici établi et constitué en personne par devant moi dit notaire et témoins ledit Noble Joseph fils de feu noble Vincent Sarde de Candie, natif et domicilié de ladite ville de Chambéry, père de ladite demoiselle, lequel de gré pour lui et les siens, désirant seconder ses pieuses intentions et en considération de la susdite réception, a donné et donne en pur don et aumône à ladite présente abbaye, à l’acceptation desdites Révérendes dames abbesse et religieuses de cette abbaye, la somme de 1260 livres payable par le dit seigneur de Candie comment le jour même que ladite demoiselle sa fille fera profession en cette abbaye, et non différemment ; et comme c’est d’un usage constamment établi dans cette abbaye, de faire une pension par forme de vestiaire à la personne qui entre en religion, à cette cause, le dit seigneur de Candie a fait une pension à la dite demoiselles de Candie sa fille, à son acceptation de la somme de 100 livres de Savoie qui lui sera régulièrement payée pendant sa vie naturelle le jour de l’année révolu après sa profession, ainsi à continuer ledit jour, d’année en année pendant sa dite vie naturelle ; laquelle pension, lesdites Révérendes dames abbesse et religieuses, pour elles et leurs successeuresses en cette présent abbaye, promettent payer de la manière ci devant à ladite demoiselle de Candie pendant sa dite vie naturelle, au moyen de la promesse que leur fait par le présent le dit seigneur de Candie ici de nouveaux établi et constitué en personne, de payer à cette abbaye pour une fois le capital de 1430 livres au jour de la profession de ladite demoiselle, sous l’extinction du dit capital par le décès d’icelle au profit de ladite abbaye à laquelle il est acquis, ainsi que les parties en sont restées convenantes, sans laquelle convention cette abbaye ne se serait chargée du payement de ladite pension.
- et en outre le dit seigneur de Candie se charge de payer l’année de la pension du noviciat de ladite demoiselle sa fille, ainsi fournir aux religieuses de cette abbaye lors de ladite profession.
- Le tout aux peines, obligations de biens, et clause de constitut que ci après, sous les réserves express faites par les Révérendes dames qu’iI [serait] à cette abbaye quelques événements malheureux comme guerre, peste et autres accidents de cette nature, et qu’elles fussent obligées de s’absenter et se retirer, il sera toujours libre à ladite demoiselle de Candie de se retirer dans la maison paternelle où elle sera reçue par son dit père, et à son défaut, par ses héritiers, ainsi qu’il promet la recevoir et la nourrir et entretenir honorablement suivant son état et condition.
- et au moyen de l’exécution de tout ce que dessus promis par le dit seigneur de Candie, ladite demoiselle Marie-Louise Sarde de Candie, en cas de profession, a renoncé et romance en faveur de son dit père et des siens, à son acceptation, à tous les droits généralement quelconques qu’elle peut mesurer, espérer et prétendre sur les biens paternels, maternelle, part d’augment fraternel, sororel, et même à une de plus en plus portion congrue, le tout à forme des R.C.
- et tous lesquels droits elle vend, cède, quitte et remet à son dit père, acceptant pour lui et les siens de la meilleure manière que renonciation, vente et cession de droits se peut faire.
- Ainsi le tout arrêté et convenu entre toute les susdites parties qui promette chacune en ce qui la concerne le présent et tout son contenu entièrement observer, et exécuter chef par chef sans y contrevenir ni permettre y être contrevenu par qui que ce fût directement ni indirectement, le tout aux peines de tous les dépens, dommages, intérêts, sous l’hypothèque de tous les biens présents et avenir du seigneur de Candie, et de cette abbaye, que lesdites parties se constituent tenir.
Fait et prononcé en présence de noble Pierre Gaspard de Blancheville, marquis des Bauges, lieutenant dans les régiments dragons de la Reine, et de noble Joseph du Coudray, baron de Blancheville, cornette du régiment dragon de la reine, et de noble Joseph Auguste Dufreney de Vidonne, domicilié à Chambéry et académiste, et de Me Charles Soldet domicilié en cette présente abbaye, témoins requis.
Mollot notaire
1770. Une sœur converse est admise novice converse. Philiberte Veillard est la fille du fermier de la Bovery, l'exploitation agricole proche de l'abbaye, et qui en dépend. Elle a dû faire ses preuves, sous observation, "pendant plusieurs années qu’elle est restée auprès de la Révérende dame abbesse à son service". Hum… On voit cependant qu'elle sait signer, et qu'elle a "des épargnes en argent".
L’an 1770 et le 10e jour du mois d‘août en l’abbaye du Betton dans le parloir dudit lieu à quatre heures après-midi, il est ainsi que par inspiration divine, honorable Philiberte Veillard native d’Hauteville et résidente depuis quelque temps en ladite abbaye, ayant l’intention d’être sœur converse au couvent de ladite abbaye Royale, aurait fait part de sa vocation à honorable Claude à feu [Sébastien] Veillard son père, lequel pour seconder les bonnes intentions l’aurait présentée à la Révérende dame abbesse et religieuses de ladite royale abbaye, qui l’auraient examinée exactement sur l’intention pendant plusieurs années qu’elle est restée auprès de la Révérende dame abbesse à son service ; laquelle voyant qu’elle persiste, elle aurait bien voulu donner la main à la prendre et recevoir dans leur couvent comme sœur converse, suivant la règle et compositions faites au regard et en reconnaissance [due]
- Ledit Claude Veillard aurait offert en aumône à la dite Révérende dame abbesse et religieuses la somme de 300 livres payable d’ici à une année, c’est-à-dire le jour que sa dite fille fera profession, ce qui a été accepté par lesdites Révérende dame abbesse et religieuses les contrats auraient été passé comme s’ensuit.
- Pour ce est-il que, an et jour que dessus, parce que quand moi notaire royal collégié soussigné, et présents les témoins bas nommés, se sont personnellement établies et constituées
- Dame Marianne Chollet du Bourget, abbesse de ladite abbaye, Françoise Trufon, Françoise Valentine Sarde de la Forest, Jeanne Vichard de St-Real, Jeanne Louise de Saint-Ange , Claudine Sarde de la Forest, Anne-Marie Sarde de Candie, Rose Charlotte Platzaert, Lucie Platzaert de Sassy, Louise de Saint-Michel, Marie-Françoise de Saint-Michel de Charmoisy, Péronne-Andréanne de Blancheville, Charlotte Le Blanc, Catherine de Megève, Marie-Jacqueline du Bourget, Jeanne-Marie-Marguerite Ducol, Françoise-Charlotte de Voglans du Bourget, et Marie-Charlotte de Chamousset, toutes présentes, composant ladite communauté de ladite abbaye , capitulairement assemblées ou son de la cloche à la manière accoutumée
- lesquelles de gré tant à leur nom que de Révérende dame Victoire-Ferdinande de Martinel d’ici absente, et de leurs successeuresses, ont promis et promettent de prendre et recevoir ladite Philibert Veillard ici présente, et lui bailler l'habit de sœur converse au dit couvent, et de la recevoir à la profession si elle en est jugée capable, et de la nourrir et entretenir ensuite, tant en santé qu’en maladie, pendant le reste de ses jours dans leur couvent comme les autres sœurs converses, pour y suivre [et observer la règle] de leur ordre, à peine de tous dépens, dommages, intérêts, et sous l’obligation des biens temporels de ladite abbaye qu’elles se constituent tenir.
Moyennant quoi ledit Claude Veillard natif de la paroisse d’Hauteville et habitant à la Bovery, ici personnellement établi et constitué, promet payer à ladite Révérende dame abbesse et religieuses du Betton … que ladite Philibert Veillard sa fille fera profession comme sœur converse dans leur dit couvent 300 livres, outre les épargnes en argent que sa dite fille qu'avait rière elle, dont il n’entend sa [privation] mais au contraire il consent qu’elle s’en prévale de la manière qu’elle le jugera à-propos, comme alors promet de fournir et de livrer au dit temps un trousseau à sa dite fille convenable, et qui vaut la f…
- le tout aussi à peine de tous dépens, dommages, intérêts, et sous l’obligation de tous ses biens présents et à venir, qu’il se constitue tenir.
Fait et prononcé auxdits lieu, jour et an que dessus, en présence de Charles Soldet et d’honorable Symond [Jacquet], tous deux habitants en ladite abbaye du Betton, témoins ; et avoir convenu que la narrative ci-dessus aura force de disposition ;
Lesdites Révérende dame abbesse et religieuses et le dit Soldet ont signé sur la minute avec ladite Veillard, et non le dit Claude Veillard et l’autre témoin pour ne savoir – de ce enquis.
Ladou
1770. La demoiselle de Morel d'Hauterive appartient à une (noble) famille de Yenne. Elle a perdu son père et sa mère, mais elle est dotée, et reste entourée par les proches. Contrairement à l'habitude, le contrat officiel n'est établi qu'à la fin de son noviciat.
L’an 1770 et le 5ème du mois d’octobre à neuf heures du matin en l’abbaye du Betton, et dans le parloir d’icelle, par devant moi notaire royal soussigné, et présents les témoins en fin nommés,
- s’est personnellement établie et constituée Delle Jacqueline-Françoise fille de feu noble Louis de Morel d’Hauterive, et de feue dame Louise de Maréchal, native de la paroisse de Yenne (graphié: hyene),
- laquelle ayant été appelée à l’état de religion de l’ordre de Cîteaux, et ayant désiré d’être reçue dans cette abbaye, elle aurait eu l’honneur d’y prendre l’habit de religion le 21 novembre de l’année dernière, sous convention qu’elle payerait aux Rdes dames, abbesse et religieuses de cette abbaye la somme de 2617 livres, 2 sols, 10 deniers, savoir : 1260 livres pour don et aumône suivant l’usage ; 500 livres pour les frais d’entrée en religion et de profession, et pour les meubles, habits, linges et trousseau (trosseil) aussi suivant l’usage de ladite abbaye ; et 857 livres, 2 sols, 10 deniers, pour le capital de la pension annuelle et viagère qui lui serait fournie et payée par lesdites Rdes dames, abbesse et religieuses, de 60 livres, lesquelles conventions désirant rédiger en acte authentique, à cette cause, ladite demoiselle d’Hauterive a constitué auxdites Rdes dames
- à l’acceptation de la Rde dame Marianne Chollet du Bourget, abbesse, et des révérendes dames Françoise Trufon, Françoise Valentine Sarde de la Forest, Jeanne Vichard de St-Real, Jeanne Louise de Saint-Ange , Claudine Sarde de la Forest, Anne-Marie Sarde de Candie, Rose Charlotte Platzaert, Lucie Platzaert de Sassy, Louise de Saint-Michel, Marie-Françoise de Saint-Michel de Charmoisy, Péronne-Andréanne de Blancheville, Charlotte Le Blanc, Catherine de Megève, Marie-Jacqueline du Bourget, Jeanne-Marie-Marguerite Ducol, Françoise-Charlotte de Voglans, et Marie-Charlotte de Chamousset, toutes religieuses professes composant la communauté de la présente abbaye, capitulairement assemblées au son de la cloche à la manière accoutumée, ici présentes et acceptantes pour elles et pour les autres révérendes dames qui leur succéderont,
- la somme de 2617 livres, 2 sols, 10 deniers, pour les causes ci-dessus exprimées, à compte de laquelle somme lesdites Révérendes dames confessent avoir reçu 500 livres qui leur furent payées le 30 octobre ;
- et le surplus, qui est la somme de 2117 livres, 2 sols, 10 deniers, a été présentement et réellement comptée par messire Jacques à feu messire François de Maréchal, comte de la Barre, Seigneur de Somont, natif et habitant de ladite paroisse de Yenne, en qualité de procureur général de noble Joseph-Antoine-Gilbert de Morel d’Hauterive, frère de ladite demoiselle, officier dans le régiment de Savoie infanterie, par procuration du 11 mars 1768 (Daviet notaire) en 19 pistoles de Portugal valant chacune 35 livres, 12 sols, 6 deniers ; 46 Pistoles de Savoie de 24 livres pièce ; 100 écus de Savoie de trois livres chacun ; et le surplus en pièces de 2 sols, 6 deniers, sols et pièces de 2 deniers ;
- et en outre ledit seigneur de Somont a présentement compté la somme de 200 livres, en 8 pistoles et quart de Savoie, de 24 livres ; et 2 livres en pièces de deux sols, 6 deniers, qui proviennent de don gratuit qu’il fait à la demoiselle d’Hauterive, conjointement avec dame Anne-Jeanne-Josephte de Troche de Saint-Séverin, comtesse de la Barre, son épouse ;
- laquelle somme les Révérendes dames, abbesse et religieuses, ont également reçue pour capital de la pension de 14 livres qu’elles promettent payer à ladite demoiselle d’Hauterive annuellement, pendant sa vie, au même temps que celle ci-dessus promise, de manière qu’elles s’obligent de lui payer chaque année la pension viagère de 74 livres au moyen des payements ci-dessus ; qui est raison du 7 %, a commencé le premier payement le cinq octobre de l’année prochaine, et à continuer d’année en année au même terme pendant la vie de la dite demoiselle d’Hauterive ;
- toutes lesquelles sommes lesdites Rdes dames, abbesse et religieuses, ont vérifiées, retirées et emboursées au vu de moi dit notaire, et témoins, dont elles se contentent et quittent, sous promesse qu’elles font de fournir à ladite Delle d’Hauterive les meubles, habits, linges, et trousseau (trosseil) suivant l’usage de la maison, et de faire tous les frais nécessaires pour sa profession,
- en déclarant le Sr de Somont en sa qualité, que la somme de 500 livres par lui payée le trente octobre de l’année dernière, de même que celle de 2117 livres, 2 sols, 10 deniers par lui ci-dessus comptée, provient des deniers de messire Jean-Louis Veuillet, marquis de Yenne et de Chevelu, et de Me Jacques Daviet procureur au Sénat, pour le prix des biens vendus audit Me Daviet par ledit noble Joseph-Antoine-Gilbert de Morel d’Hauterive par contrat du 20 juin de l’année dernière (L’abbé notaire), pour partie desquelles ledit Me Daviet a reçu en … ledit seigneur marquis de Yenne par acte du 22 juillet aussi l’année dernière (Rubat notaire) ;
- et comme ledit payement a été fait à l’acquittement dudit noble de Morel d’Hauterive pour la dot léguée à la demoiselle sa sœur par ledit noble Louis leur père dans son testament nuncupatif reçu par ledit Me Rubat, ladite demoiselle d’Hauterive quitte et libère son dit frère, à l’acceptation dudit seigneur comte de Somont, et au besoin ledit seigneur marquis de Yenne et ledit Me Daviet, de la somme de 2500 livres à elle léguée par ledit testament, et de tous intérêts en dérivant échus jusqu’à ce jour, avec cession et subrogation en faveur de ces derniers, à r… et en concurrence des sommes par eux respectivement payées, relativement aux prix fixés dans les contrats ci-dessus désignés,
- avec promesse de n ‘en jamais faire, ni permettre d’être faite, demande en jugement ni dehors, en déclarant lesdites Révérendes dames, abbesse et religieuses, qu’elles sont payées de toutes pensions dues par ladite demoiselle d’Hauterive jusqu’à sa profession ; et tout ce que dessus, les parties ont promis observer, chacune en ce qui la concerne, aux peines respectives de tous dépens, dommages, intérêts, à l’obligation de tous leurs biens présents et à venir, les Rdes dames, abbesse et religieuses obligeant les biens de leur abbaye qu’elles se constituent tenir.
Fait et prononcé audit lieu en présence de mettre Charles Soldet et d’Antoine Gaymard, tous deux domiciliés en ladite abbaye, témoins requis.
Mollot notaire
1770. Nouvelle novice converse, Marie-Antoinette Mollot, d'une famille de notaires qui intervient régulièrement dans les passations d'actes de l'abbaye.
L’an 1770 et le 10 du mois de novembre sur les deux heures après-midi dans l’abbaye du Betton et parloir d’icelle, par devant moi notaire royal collégié soussigné en présence des témoins bas nommés, s’est établie et constituée en personne Marie Antoinette fille de Me Joseph Mollot notaire collégié, native et habitante de la paroisse de Chamoux, laquelle de gré, mue par inspiration divine d’entrer dans cette abbaye en qualité de sœur converse, où elle habite de plus de deux ans, aurait présentement supplié Dame Marianne Cholet du Bourget, abbesse de cette présente abbaye, et les autres dames composant icelle, de vouloir la recevoir au nombre desdites sœurs, après en avoir obtenu l’agrément dudit Me Mollot son père, ce que lesdites révérendes dames lui auraient accordé.
Et en cette conséquence, se trouvant ici capitulairement assemblées au son de cloche à la manière accoutumée, aux personnes de ladite révérende Dame Marianne Chollet abbesse, Françoise Trufon, Françoise Valentine Sarde de la Forest, Jeanne Vichard de de St-Real, Jeanne Louise de de Saint-Ange , Claudine Sarde de la Forest, Anne-Marie Sarde de Candie, Rose Charlotte Platzaert, Lucie Platzaert de Sassy, Louise de Saint-Michel, Marie-Françoise de Saint-Michel de Charmoisy, Péronne-Andréanne de Blancheville, Charlotte Le Blanc, Catherine de Megève, Victoire-Ferdinande de Martinel, Marie-Jacqueline du Bourget, Jeanne-Marie-Marguerite Ducol, Françoise-Charlotte de Voglans, et Marie-Charlotte de Chamousset, lesquelles de gré pour elles et leurs successeuresses, ont reçu et admise ainsi que par le présent elles reçoivent et admettent pour sœur converse de cette présente abbaye, la dite Marie Antoinette Mollot, et de lui faire faire la profession suivant l’usage de cette abbaye.
En considération de laquelle réception et pour …… auxdites pieuses intentions d’icelle, Joseph fils de feu Me Laurent Mollot son père, notaire collégié et châtelain de cette abbaye, natif de Saint-Pierre d’Albigny, et domicilié à Chamoux, ici établi et constitué en personne pour lui et les siens, voulant de son côté contribuer aux pieuses intentions de ladite fille, a promis et promet payer auxdites révérendes dame abbesse et religieuses, la somme de 520 livres qui sont 300 £ en pur don et aumône suivant l’usage de cette abbaye, et les autres 220 livres [sont l’objet]… … de la pension annuelle et viagère de 15 livres que lesdites révérendes dames abbesse et religieuses, pour elles et leurs successeuressses, promettent régulièrement payer à ladite Marie-Antoinette Mollot, à commencer dès le jour que ladite somme capitale de 520 livres leur sera comptée, et ainsi à continuer à semblable jour d’année en année pendant la vie de ladite Marie Antoinette Mollot ; au moyen de quoi ladite révérende dame abbesse et religieuses pour elles et leurs successeuresses, promettent la nourrir et entretenir et secourir pendant sa vie naturelle, ainsi qu’il est d’usage en cette présente abbaye.
Laquelle dite somme de 520 livres, ledit Me Molllot promet payer auxdites révérendes dames, la moitié lors de la profession de ladite fille, et l’autre moitié le semblable premier jour de l’année suivante, [ensuite] et jusqu’aux termes ci-dessus en … intérêts, à la forme du droit, aux peines et obligations [de biens] et clauses de constitut que ci après,
Et au moyen de quoi ladite Marie Antoinette Mollot a renoncé et renonce en faveur de son dit père et des siens à son acceptation à tous les droits qu’elle peut espérer dans son hoirie en celle et en [l’augment] de Jeanne de [Plan] sa feue mère.
Ainsi du tout arrêté entre lesdites parties qui promettent chacune en ce qui la concerne au présent observer et …… aux peines respectives de tous dépens, dommages et intérêts et sous l’obligation de tous les biens temporels de ladite abbaye et de ceux dudit Me Mollot qu’ils se constituent respectivement tenir..
Fait et prononcé en présence de Charles Soldet et de Symond Joguet] tous deux domiciliés audit Betton, témoins requis. Etc
Ladou notaire
Apparaît ici la notion de "sœur donnée", pour définir une religieuse, d'abord domestique, et qui poursuivra son travail sous l'habit de converse.
L'an 1772 et le 20 avril sur les deux heures après-midi à Betton dans le parloir dudit lieu, il est ainsi que l'Agathe fille d'honorable Pierre Piffet, native de Plancherine et habitante de plus de trois ans en cette présente abbaye en qualité de domestique ait été (…) de se rendre pour sœur donnée en icelle pour y vivre et mourir selon les règles qui lui seront prescrites par ses supérieures;
- en cette conséquence elle aurait humblement supplié Révérende dame Marianne Chollet du Bourget, abbesse de la présente abbaye et les Révérendes dames Françoise [Truffon], Françoise Valentine Sarde de la Forêt, Jeanne Richard de St-Real, Jeanne Louise de St-Ange, Claudine Sarde de la Forêt, Rose-Charlotte Platzaerd, Lucie Platzaerd de Sassy, Louise de Saint-Michel, Marie-Françoise de Saint-Michel de [Chamoisy], Péronne Andréanne de Blancheville, Charlotte LeBlanc, Catherine de Megève, Victoire Ferdinande de Martinel, Marie Jacqueline du Bourget, Jeanne-Marie Marguerite Ducol, Françoise-Charlotte de Voglans du Bourget, Marie-Charlotte de Chamousset, Jacqueline-Françoise d'Hauterive, Marie-Louise de [Morard] de Candie,
toutes dames de la présente abbaye, et la composant, sauf dame Anne-Marie Sarde de Candie absente pour indisposition,
- icelles capitulairement assemblées au son de la cloche à la manière ordinaire,
- de vouloir la recevoir et admettre au nombre des sœurs données de cette présente abbaye,
- lesquelles de gré pour elles et leurs successeresses en icelle adhérant aux supplications de ladite Piffet, ayant eu d'ailleurs des [notices] assurées de sa vocation par le laps de temps qu'elle est restée à leur service,
- ont admis et admettent ladite Agathe Piffet, et la reçoivent par le présent au nombre des sœurs données de cette présente abbaye, avec promesse de l'entretenir et (…) selon l'usage, et sous condition néanmoins que ladite Agathe Piffet venant à se mettre dans le cas de l'expulser de cette présente abbaye par quelques fautes grossières, il sera facultatif auxdites révérendes dames de le faire sans autre, qu'en vertu de ce, la présente Convention qui a ici force de loi
- de laquelle susdite réception ladite Agathe Piffet a très humblement remercié lesdites Révérendes dames auxquelles elle promet toutes sortes de soumissions et obéissances, et de travailler pour la présente abbaye autant que sa santé pourra le lui permettre, et de vivre et mourir avec elles dans cette présente abbaye.
Et pour cause de la présente réception, et pour concourir aux bonnes intentions de ladite Agathe Piffet, s'est ici établi et constitué en personne par devant moi, Mollot, notaire collégié soussigné, et en présence des témoins ci-après nommés, ledit honorable Pierre fils de feu Jean-François Piffet, son père, natif et habitant de la paroisse de Plancherine,
- lequel de gré pour lui et les siens donne le présent don et [annonce] à cette présente abbaye à l'acceptation desdites Révérendes Dames, abbesse pour elle et en leur successeresses la somme de 170 livres qui sont cent vingt livres pour les droits que ladite Agathe Piffet peut espérer [mesurer??] et prétendre sur les biens et hoiries, tant de son dit père qu'en celle de la Laug… de feue Georgine fille de feu Augustin Clément Balaison,
somme payable: ladite somme de 120 livres avec huit aunes de toile [rite??], savoir:
- ladite somme dans trois ans prochains sans intérêts jusqu'alors ; et passé ce terme, avec intérêts à la forme du droit ; et quand à ladite toile, payable la moitié dans un an et demi prochain, et le surplus à la fin desdits trois ans.
Le tout aux peines de tous dépens, dommages, intérêts, sous l'obligation et constitution de tous ses biens présents et à venir, au moyen du paiement de laquelle susdite somme de 120 livres et des susdites huit aunes de toile, ladite Agathe Piffet a renoncé et renonce en faveur de son dit père et des siens, à son acceptation à tous les susdits droits, le tout à la forme du droit et des royales constitutions.
Et les 50 livres restantes de la somme sus promise sont pour plein payement des gages et salaires que ladite Piffet s'est épargné pendant tout le temps qu'elle est restée au service de cette abbaye, de tout le passé [fin?] à ce jour, suivant le compte qui en a été fait présentement, et amiablement fait entre les parties qui promettent chacune en ce qui la concerne le contenu au présent observer et exécuter (… …) aux peines de tous dépens, dommages, intérêts, sous l'hypothèque de tous leurs biens présents et à venir et de ceux de la présente abbaye que lesdites Révérendes dames abbesse et religieuses se constituent tenir.
Fait et prononcé en présence de Mre Pierre-Balthazard fils de feu Mre Jean-Jacques de Mareste, comte de Rochefort, marquis que St-Agneu, et de Mre Gaspard fils de feu Mre Pierre-Antoine Chollet Baron du Bourget, tous deux natifs et habitants de la ville de Chambéry, témoins requis, en présence desquels j'ai remis aux parties la note du présent: 35 sols pour le droit.
Lesdites Révérendes dames abbesse et religieuses et les témoins ont signé ; ladite Agathe Piffet et son père ont fait leur marque sur ma minute, ne sachant écrire, de ce enquis, par moi notaire soussigné, de ce recevoir requis, qui ai écrit ladite minute.
Joseph Mollot
1780. Le texte salue une vocation qui s'affirme : Marie de Charbonneau, une jeune héritière de Saint-Pierre d'Albigny, doit insister pour entrer en religion.
16 ans plus tard, elle prêtera le serment révolutionnaire devant un jury… puis, l'Abbaye désertée, elle retournera au siècle, demandant l'autorisation de rejoindre sa belle-sœur à Saint-Pierre d'Albigny.
Mais... l'intrépide religieuse n'avait pas dit son dernier mot !
L’an 1780 et le 20 du mois de novembre, sur les quatre heures après midi au Betton, et dans l’un des parloirs de la dite abbaye, il est ainsi que demoiselle Marie fille de feu Me Joseph Decharbonneau ait pris la résolution d’entrer dans l’ordre des Citeaux dans la maison des révérendes Dames du Betton, auxquelles ayant manifesté son désir, ladite communauté y a adhéré, et l’a admise aux épreuves pendant lesquelles ayant persisté dans sa pieuse résolution, Elle aurait renouvelé ses instances ; et ladite communauté lui aurait représenté que la situation de leur temporel ne leur permettait pas de la recevoir sans subsides pour concourir à son entretien ; que, cependant, pour aider sa pieuse attention, elles les réduiraient au plus modique ; ce qui aurait engagé ladite demoiselle de Charbonneau de prier Dame Marie-Césarine Girod sa mère, et noble Alexis Decharbonneau son frère de vouloir l’aider à accomplir son pieux désir.
À quoi ils ont bien voulu condescendre et sont pour ce entrés en pourparlers avec la communauté, qui a bien voulu se contenter de la somme de 4000 livres, au moyen de quoi elle payera à ladite demoiselle Marie Decharbonneau la pension viagère de 100 livres, se chargera de tous les frais, tant de l’entrée en religion que de la profession, et de fournir tous les ameublements nécessaires, et de l’entretenir dans sa profession comme les autres religieuses de la maison, et de lui fournir tout le [trossel ] nécessaire ; et que jusqu’à ladite profession on continuerait de payer sa pension comme par le passé, à raison de 12 livres par mois.
Ceux qui ayant été respectivement accepté, le payement de ladite somme de 4000 livres – partie comme s’en suit.
Pour ce est-il que l’an, jour, lieu et heure que dessus, s’est en personne établi et constitué Noble Alexis fils de feu noble Joseph Decharbonneau , natif et habitant d’Aiguebelle, sous lieutenant à la suite de l’armée, qui de gré pour lui et les siens, en qualité de seul héritier de noble Joseph Decharbonneau son père, a constitué ainsi que par le présent il constitue pour la dot spirituelle de demoiselle Marie Decharbonneau sa sœur, soit pour elle à la communauté du Betton capitulairement assemblée, aux personnes de Dame Marianne Chollet Dubourget, Abbesse de la présente abbaye ; Françoise Truffon, Jeanne Vichard de St-Réal ; Jeanne-Louise de Saint-Ange ; Claudine Sarde de la Forêt ; Rose-Charlotte Platzaert ; Peronne-Andréanne de Blancheville ; Charlotte LeBlanc ; Victoire-Fernandine de Martinel ; Marie-Jacqueline Dubourget ; Jeanne-Marie-Marguerite Ducol, Françoise-Charlotte Devoglans Dubourget ; Jacqueline-Françoise d’Hauterive et Marie-Louise-Emilie Morar de Candie, ici présentes et acceptant la somme de 3000 livres,
- dont 1000 livres sont payables dans deux mois
- et les 2000 livres restantes payables lors de la profession, sans intérêts jusqu’alors, tant pour tous les droits paternels que ladite demoiselle Marie Decharbonneau pourrait espérer et de prétendre, desquels au moyen du dit payement elle fait session audit Sr son frère, que pour don de 1000 livres dont son oncle Noble Alexis Decharbonneau a bien voulu la gratifier desquelles ledit Alexis son frère fait son affaire propre, de même que du payement des intérêts des mais 1000 livres ci après constituées par la Dame sa mère ; et de la pension pendant l’année de son noviciat, à raison 12 livres par mois.
De plus, s’est encore établi en personne Noble Antoine fils de feu Noble Jean-François Degalis natif de Chamoux et habitant à Aiguebelle, en qualité de procureur de demoiselle Marie-Césarine fille de feu noble Jean-Pierre Girod, par mandat du 17 du courant, curial notaire, lequel en la dite qualité constitue en augmentation de ladite dot spirituelle à ladite de communauté assemblée et acceptant comme dessus, la somme de 1000 livres payable après sa mort avec intérêts , cependant dès le jour de la profession, et c’est pour tous les droits que ladite demoiselle Marie Decharbonneau sa fille aurait pu espérer dans son hoirie et sur ses biens, à tous lesquels au moyen de payement de la somme de 1000 livres, elle renonce en faveur de sa dite mère et des siens.
Et au moyen de ce, lesdites Révérendes Dames abbesse et religieuses du Betton s’engagent de fournir tous les frais, ameublements et trossel pour l’entrée en religion et profession de ladite demoiselle Marie Decharbonneau, et de la recevoir au nombre de leurs sœurs de chœur si elle persévère jusqu’à la profession ; de lui payer dès icelle la pension viagère de 100 livres extinguible par sa mort naturelle, et de lui fournir le même entretien qu’aux autres religieuses de chœur, ayant chaque partie promis d’observer le présent, à la peines respective de tous dépens, dommages, intérêts, à l’obligation et constitution de la part de la communauté de tous leurs biens temporels ; de la part dudit Antoine Degalis, des biens de la dame Girod, au nom de laquelle il agit en vertu du susdit mandat ; et à la part de noble Alexis Decharbonneau , de tous ses biens présents et à venir qu’ils soumettent les uns et les autres, sous la clause de constitut.
Et le tout fait et prononcé en présence de noble Joseph-François Paernat, seigneur de la maison forte de la Pallut natif et habitant de la paroisse de Saint-Jean de la Porte ; de Révérend Sr Pierre fils de feu Jean Eclattier natif de Saint-Pierre d’Albigny, curé de Saint Jean de la Porte où il habite, témoins requis, ayant remis auxdites parties la note du présent.
Le tabellion est de 2 livres, cinq sols.
Tous ont signé sur ma minute, et moi notaire recevant requis ; laquelle contient quatre pages et quart, et le présent écrit par Me Michel-Gabriel Mollot mon frère
Simon Mollot notaire
L'abbaye avait invoqué des difficultés financières avant d'admettre Marie de Charbonneau - qui apportait en fait une dot conséquente.
Or voici qu'en 1785, survient une procédure très particulière : une jeune fille de vieille noblesse désargentée souhaite prendre le voile ; elle n'a pas de dot ; elle sera admise gratuitement parmi les sœurs professes, et même, l'abbaye lui paiera une rente viagère pour ses frais courants.
L’an 1785 et le 28 du mois d’août à deux heures après-midi, à la Royale abbaye du Betton, et dans le parloir d’icelui, par devant moi notaire royal soussigné, et présents les témoins en fin nommés, il est ainsi que
- demoiselle Pauline fille de noble Jean-Baptiste de Coussy, native de la paroisse de Saint-Sylvestre, habitante de la présente abbaye où elle est sœur novice, ayant eu la pieuse intention de quitter le monde et d’entrer dans une maison religieuse pour y vivre d’une manière plus régulière, se serait adressée à Dame Marie Anne Chollet du Bourget, abbesse de ladite abbaye, lui aurait fait part du désir qu’elle avait de faire profession dans sa maison, et l’aurait suppliée de vouloir favoriser son projet en l’y recevant gratuitement, vu que les facultés dudit Noble de Coussy son père, chargé d’ailleurs d’une nombreuse famille, ne lui permettaient pas de constituer la dot en pareil cas usitée.
- à quoi ladite révérende dame abbesse, touchée du zèle de ladite demoiselle de Coussy, et persuadée de sa bonne vocation, aurait acquiescé en l’admettant au noviciat, et lui aurait en outre promis de lui assurer la pension annuelle et viagère de 70 livres pour lui tenir lieu de vestiaire ; et voulant ladite révérende dame abbesse, pour que cette pension ne puisse dans la [suite] souffrir aucun retard ni difficultés, rédiger la promesse en instrument public ;
Se sont à cet effet, par devant moi dit notaire et témoins, personnellement établies et constituées la dite Dame Marie-Anne Chollet du Bourget abbesse ; dame Jeanne Louise de Saint-Ange, chantre ; dame Claudine Sarde de la Forêt ; dame Rose Charlotte Platzaert ; dame Peronne-Andréanne de Blancheville, économe ; dame Charlotte Le Blanc ; dame Victoire Ferdinande de Martinel Saint… ; dame Jacqueline du Bourget, celerière ; dame Jeanne-Marie-Marguerite Ducol ; dame Françoise-Charlotte de Voglans du Bourget, maîtresse des novices, dame Jacqueline-Françoise d’Hauterive, et dame Marie-Françoise de Charbonneau, toutes religieuses professes de ladite abbaye, composant la communauté d’icelle, ici capitulairement assemblées au son de la cloche à la manière accoutumée, lesquelles de gré pour elles et leurs successeuresses en ladite abbaye ont fait ainsi que par le présent elles font, à ladite demoiselle de Coussy ici présente et acceptante, la pension annuelle et viagère de soixante et dix livres, à prendre sur les revenus de leur communauté ; laquelle pension elles promettent et s’obligent de lui faire payer régulièrement chaque année à commencer le jour de l’année révolue, après que ladite demoiselle de Coussy aura fait profession, et ainsi coninuer d’année en année pendant sa vie naturelle durant, aux peines de tous dépens, dommages, intérêts, sous l’obligation et constitution de tous les biens de leur dite communauté qu’elles affectent et hypothèquent à ce sujet.
Fait et prononcé audit lieu, en présence de sieur Charles Soldet né de la ville de Sève en Piémont, et d’André Marin, né de celle de Salanches en Faucigny, et tous deux habitant en la présente abbaye, témoins requis. Les parties et témoins ont signé le présent.
Etienne Michaud notaire
1785. Le même jour, Anne, une domestique de l'abbaye, est admise comme "sœur donnée". Elle augmentera le petit peuple au service de la communauté.
L’an 1785 et le 28 du mois d’août à trois heures après-midi à la Royale abbaye du Betton et dans le parloir d’icelle, par devant moi notaire royal soussigné et présents les témoins en fin nommés, se sont personnellement établies et constituées révérende dame Marie-Anne Chollet du Bourget, abbesse de la dite abbaye ; dame Jeanne-Louise de Saint-Ange ; dame Claudine Sarde de la Forêt ; dame-Rose Charlotte Platzaert, dame Peronne-Andréanne de Blancheville ; dame Charlotte le Blanc ; dame Victoire-Ferdinande de Martinel ; dame Marie-Jacqueline du Bourget ; dame Jeanne-Marie-Marguerite Ducol ; dame Françoise-Charlotte de Voglans du Bourget ; dame Jacqueline-Françoise de Hauterive ; et Marie-Françoise de Charbonneau, toutes religieuses professes de ladite abbaye, composant et la communauté d’icelle, ici capitulairement assemblées au son de la cloche à la manière accoutumée,
- Lesquelles de gré pour elles et leurs successeuresses, voulant bien acquiescer à la demande qui leur a été faite différentes fois par honorable Anne fille de feu François Frasy, native de la paroisse de la Trinité, habitante depuis plusieurs années comme domestique en la présente abbaye, de vouloir l’admettre et recevoir pour sœur donnée ou rendue dans leur maison, ont reçu ainsi que par le présent elles reçoivent et admettent la dite Anne Frasy ici présente et acceptante pour sœur donnée ou rendue en leur dite maison et abbaye du Betton, avec promesse de la garder, nourrir et entretenir pendant sa vie selon l’usage, et de la même manière qu’elles nourrissent et entretiennent les autres sœurs rendues,
- promettant de son côté ladite Anne Frasy, de travailler de tout son pouvoir pour le profit et utilité de ladite abbaye, d’y vivre selon les règles qui lui seront presque prescrites, de faire et se soumettre à tout ce qui lui sera ordonné par lesdites révérendes dames abbesse et religieuses, auxquelles il se sera loisible d’expulser ladite Frasy de leur maison, au cas qu’elle vienne à manquer [essentiellement] aux devoirs de son état.
Le tout ainsi convenu entre les parties, qui promettent observer le contenu au présent, chacune en ce qui les concerne, aux peine de tous dépens, dommages, intérêts, sous l’obligation et constitution de tous leurs biens présents et à venir.
Fait et prononcé audit lieu, en présence de Sr Charles Soldet, natif de la ville de Cève en Piémont, et d’André Marin natif de celle de Salanches en Faucigny, tous deux habitants de la présente abbaye, témoins requis.
Les dites révérendes dames abbesse et religieuses et les témoins ont signé le présent, et non ladite Frasy qui y a fait sa marque pour être illétérée – de ce enquis – par moi notaire royal soussigné, qui ai fait la présente expédition.
Étienne Michaud notaire
1786. les vocations se sont raréfiées. Cependant, ce même jour de juin, deux jeunes filles entrent en religion : on voit qu'elles vivaient déjà à l'abbaye… l'une d'elle avait peu d'espoir de se marier "dans sa condition", l'autre aurait dû compter sur une aide familiale. Dur…
L’an mil sept cent quatre vingt et six, et le vingt-quatre du mois de juin après-midi au Betton dans l’un des parloirs de ladite abbaye, par-devant moi, notaire royal soussigné, et en présence des témoins ci-après nommés, il est ainsi que demelle Geneviève fille de feu noble Jean-Marie Louis de Lannoy, native de la paroisse de Bissy, habitante de cette Abbaye, ait pris la pieuse résolution de s’y faire religieuse,
- et la Rde Dame abbesse et les Rdes Dames Religieuses d’icelle ayant déterminé de la recevoir, et s’agissant avant la prise d’habit de régler les articles de son entretien en religion, à ces fins, se sont personnellement établies et constituées Rde Dame Marianne Chollet du Bourget abbesse de cette abbaye, Rdes Dames Jeanne-Louise de St-Ange, Claudine Sarde de la Forêt, Rose-Charlotte Platzaert, Péronne-Andréanne de Blancheville, Charlotte Leblanc, Victoire-Ferdinande de Martinel, Marie-Jacqueline du Bourget, Jeanne-Marie-Marguerite Ducol, Françoise-Charlotte Devoglans Dubourget, Jacqueline-Françoise d’Hauterive, Marie-Françoise de Charbonneau, Pauline de Coucy, toutes religieuses professes de ladite Communauté ici capitulairement assemblées au son de la cloche à la manière accoutumée,
- ladite demelle Geneviève de Lannoy ici présente pour religieuse du saint ordre de Citeaux en leur dite maison et abbaye du Betton, et à ces fins promis de lui faire donner l’habit de novice à la manière accoutumée
- pour l’entretien et pension de laquelle, lesdites Rdes Dames Abbesse et Religieuses veulent bien, tant pour favoriser les pieuses intentions de ladite demelle de Lannoy, qu’eu égard que la situation de dame Jeanne, fille de feu noble Louis Dessoirier de Lambert sa mère ne pourrait sans gêne contribuer au paiement de la dot d’usage dans cette abbaye, se contenter de la somme de quinze cent livres que lesdites Rdes Dames Abbesse et Religieuses confessent avoir ci-devant reçue de ladite Dame Dessoirier de Lambert en pistoles et monnaie, ainsi qu’elles le déclarent en présence de moi, notaire, et témoins, moyennant laquelle elles promettent, outre l’entretien et tr… accoutumé, lui payer pour ledit capital la pension annuelle et viagère de soixante-dix livres pendant sa vie passée, laquelle ledit capital reste acquis à cette abbaye, de quoi ladite demelle Geneviève de Lannoye a remercié lesdites Rdes dames abbesse et religieuses,
- à la réserve cependant que s’il arrivait que, soit par guerre, peste et famine, lesdites Rdes Religieuses fussent obligées de s’absenter ou se retirer de ladite Abbaye, ladite demelle de Lannoy devra être reçue chez ladite Dame Dessoirier pour être nourrie et entretenue suivant son état et condition,
- et le tout ainsi convenu et promis observer entre toutes lesdites parties aux peines respectives de tous dépens, dommages, intérêts, sous l’obligation et constitution de tous leurs biens présents et à venir, lesdites Dames se constituant ceux de cette Abbaye en leur dite qualité, et le tous fait et prononcé en présence des Seigneurs Jacques et Maurice Chollet du Bourget, tous deux capitaines au service de Sa Majesté, natifs et habitants de la ville de Chambéry, témoins requis
signé :
geneviève de lannoy Sr Chollet (écriture à peine lisible) ajout : abbesse du Betton
Sr de st ange Sr Sarde (écriture très tremblée) Sr Platzaert de Sassi
Sr du Bourget (belle écriture bouclée, ferme) Sr Le Blanc Sr de Martinel
Sr d’hauterive Sr Dulol ( ?) Sr Devoglens
Sr de Coucy Dubourget
De Soyrier de Lannoy Maurice du Bourget
Le présent contient deux pages et demie
Simon Mollot, notaire
On voit que Pauline de Coucy avait bien été intégrée dans la communauté des sœurs professes, et qu'elle avait "voix au chapitre", sans discrimination apparemment.
1786. Voilà qu'une nouvelle demoiselle de Coucy, aussi fille de Jean-Baptiste de Coucy, prend le voile à son tour. C'est Françoise (ou Franceline). Elle apporte une (petite) dot, constituée mystérieusement par des proches - mais non par ses parents.
Sa vie après la fin de l'abbaye, vaut un roman : sans pouvoir l'épouser, un officier français l'emmène avec lui sur les routes d'Europe, ils auront des enfants européens, avant de finir bourgeoisement en région parisienne.
(la demoiselle, dite "Françoise" par le notaire, signe clairement "Franceline")
L’an mil sept cent quatre vingt et six, et le vingt-quatre du mois de juin après-midi au Betton dans l’un des parloirs de ladite Abbaye, par-devant moi, notaire royal soussigné, en la présence des témoins ci-après nommés, il est ainsi que demelle Françoise fille de noble Jean-Baptiste de Meuret de Coussy, native de la paroisse de [St-Sylvestre?], habitante actuellement de cette Abbaye, ait pris la pieuse résolution de se faire religieuse dans cette Abbaye,
- et les Rdes Dames Abbesse et Religieuses de cette Abbaye ayant déterminé de la recevoir, et s’agissant avant sa prise d’habit de régler les articles de son entretien en religion, c’est pourquoi se sont personnellement établies et constituées Rde Dame Marianne Chollet du Bourget abbesse, Jeanne-Louise de St-Ange, Claudine Sarde de la Forêt, Rose-Charlotte Platzaert, Péronne-Andréanne de Blancheville, Charlotte Leblanc, Victoire-Ferdinande de Martinel, Marie-Jacqueline du Bourget, Jeanne-Marie-Marguerite Ducol, Françoise-Charlotte Devoglans Dubourget, Jacqueline-Françoise d’Hauterive, Marie-Françoise de Charbonneau, Pauline de Coussy, toutes religieuses professes de ladite Communauté ici capitulairement assemblées au son de la cloche à la manière accoutumée d’une part, demelle (sic),
- lesquelles ont par le présent admis et admettent ladite demelle De Meuret de Coussy ici présente pour religieuse du St ordre des Citeaux en leur dite maison et abbaye du Betton, promettent à ces fins de lui faire donner l’habit de novice à la manière accoutumée
- et pour favoriser les pieuses intentions d’icelle, a comparu demelle Jeanne, fille de feu noble Melchior de Martinel, native et habitante de la ville de Chambéry, qui m’a déclaré être majeure de vingt ans et libre de ses droits, laquelle ensuite de la commission qu’elle a de dame Josephte-Marie de Carpinel, veuve de noble Jacques Melchior de Carpinel, sa mère, qui veut bien satisfaire aux conditions ci-après, de l’argent qui lui a été remis par un parent de ladite demelle, a promis et promet à cette abbaye à titre de pur don et aumône, la somme de mil deux cent soixante livres, outre la somme de soixante livres pour être employée en ornements à l’église, lesquelles deux sommes, ladite demelle Jeanne de Martinel, au nom de sa mère, promet payer à cette abbaye le jour de la profession, pour regard de laquelle promesse elle fait sa cause et cas propre ;
- car, cas avenant que l’obligation qu’elle contracte par le présent ne soit pas valide suivant les lois et que les sommes susdites ne soient pas payées lors de la profession, il sera libre auxdites Rdes dames abbesse et religieuses de la suspendre jusques au payement, pour regard de la pension viagère d’usage dans cette abbaye, ladite demelle retirera celle dont le Roi l’a bien voulu favoriser.
- Ladite demelle De Martinel déclarant outre que ladite dame de Carpinel sa mère se charge de faire à ladite demeure de Coussy les habits […] et autres choses accoutumées pour les professions de religieuses,
- le tout ainsi convenu aux peines respectives de tous dépens, dommages, intérêts, sous l’obligation et constitution de tous leurs biens présents et à venir, et le tout fait et prononcé en présence des Seigrs Jacques et Maurice Chollet du Bourget, capitaines au service de Sa Majesté, tous deux natifs et habitants de la ville de Chambéry, témoins requis
signé :
Franceline de Coucy de Meuret
sr Chollet abbesse du Betton (écriture toute d’une même main)
Sr De Saintange Sr Sarde (écriture très tremblée) Sr Platzaert de Sassi
Sr de Blancheville Sr Le Blanc
Sr de Martinel Sr du Bourget (belle écriture bouclée, ferme)
Sr Ducol Sr De voglens
Sr d’hauterive Sr de Charbonneau
Sr de Coucy Jeannette de Martinel
Dubourget Maurice du Bourget
Le présent contient deux pages deux tiers d’autre
Simon Mollot, notaire
note :
De Foras ne fait pas place dans sa généalogie des Bellossier Bernard de Coucy, au toponyme (ou patronyme): Meuret. Cependant, on sait que la famille vivait à Saint-Sylvestre (près de Chapeiry, et d'Annecy): sur le territoire se trouve un lieudit "Muret"
Jean-Baptiste de Coussy et son épouse Marguerite de l'Allée, auraient eu 10 enfants, au moins 5 filles. Il y a hésitation sur les prénoms ; or, si certaines ne se sont pas mariées, deux au moins ont fait un "beau" mariage (!); en particulier, une Marie-Franceline : la même, après 1793 ? une autre (probablement) ?
Juillet 1786 : c'est la 3e entrée en religion de l'année, alors que l'abbaye semblait en perte de vitesse récemment. La jeune fille sait où elle s'engage, puisqu'elle aussi vient de passer un an dans le couvent (qui prenait des pensionnaires). Un détail alerte : voici encore une fratrie où la sœur renonce à l'héritage familial à l'avantage de son frère (devenu brutalement chef de famille de famille nombreuse à 20 ans…).
Elle aussi se maria après 1793, et courut les routes, avant de revenir à St-Martin de la Porte - en passant par Arvillard.
L’an 1786 et le 15 du mois de juillet après-midi dans la Royale abbaye du Betton il est ainsi que demoiselle Anne-Jeanne-Baptiste fille de feu noble François [Hyacinthe] de Maréchal de la Buffette, née à Saint-Martin de la Porte, pensionnaire depuis près d’une année dans cette abbaye, a pris par inspiration divine la résolution de s’y faire religieuse, et que la révérende Dame abbesse et religieuses d’icelle abbaye ont déterminé de la recevoir ; et comme elle se trouve à la veille déjà de sa prise de d’habit, et qu’il s’agit par un préalable de régler les articles de son …… en religion,
- à ces fins, par devant moi notaire soussigné, et en présence des témoins ci après nommés, se sont personnellement établis et constitués la révérende Dame Marianne Chollet, abbesse de la dite abbaye, et les révérendes Dames Jeanne-Louise de Saint-Ange, Claudine Sarde de la Forêt, Rose Charlotte Platzaert, Peronne-Andréanne de Blancheville, Charlotte le Blanc, Victoire-Ferdinande de Martinel, Marie-Jacqueline du Bourget célerière, Jeanne Marie Marguerite Ducol, Françoise-Charlotte de Voglans du Bourget, Jacqueline d’Hauterive, Marie-Françoise de Charbonneau et Pauline de Coucy, toutes religieuses professes de ladite communauté, capitulairement assemblées au son de la cloche à la manière accoutumée ;
- d’autre part de noble Joseph fils dudit feu Noble François-Hyacinthe de Maréchal, prétendante d’autre part ;
Lesquelles Rdes Dames abbesse et Religieuses ont par le présent admis et admettent ladite Demoiselle de Maréchal de la Buffette pour religieuse du Saint et Sacré et ordre de Citeaux, en leur dite maison et abbaye du Betton,
- promettant à ces fins de lui faire donner l’habit de novice à la manière accoutumée ;
- et à cette considération, ledit Noble de Maréchal de la Buffette, natif de la ville de Chambéry et habitant audit lieu det Saint-Martin de la Porte, lequel de gré pour lui et les siens promet et s’oblige à titre de pardon et aumône, la somme de 1260 livres, payable ladite somme au jour de la profession de ladite demoiselle de Maréchal sa sœur. De plus, ledit Noble de Maréchal s’oblige de payer à cette abbaye à l’acceptation de ladite révérende dame abbesse et desdites révérendes Dames religieuses, la somme de 2400 livres dont elle se contente ; et acquitte le dit noble de Maréchal à compte comme dessus, avec renonciation qu’elle fait à toutes exceptions et preuves à ce contraires, et à ladite noble de Maréchal, à compte comme dessus, présentement remis celle de 600 livres, 16 Louis neufs au dernier coin de France, neuf ceux même monnaie ; un cens de trois livres de Piémont ; quatre piastres ; huit pistoles et [denier] aussi de Piémont ; et le surplus en sols et pièces de deux deniers, comptés, nombrés et par la dite révérende Dame abbesse examinés et emboursés, au vu de moi dit notaire et témoins, dont elle s’acquitte, avec promesse faite par le dit noble de Maréchal de payer le surplus de cette dernière somme audit jour de la profession, et de payer ou faire payer l’année de noviciat de ladite demoiselle sa sœur.
- [E…te] est intervenu au présent noble et spectable Pierre Baptiste Alexandre fils de feu noble Pierre François Martin, né en la ville de Saint-Jean de Maurienne, lequel au nom de noble Jean Baptiste fils de feu Antoine [Ducret] Colonel dans le régiment de Savoie, oncle maternel de ladite demoiselle prétendante, promet de payer à ladite abbaye audit jour de la profession la somme de 400 livres ; c’est ledit Noble Ducret pour marquer l’affection qu’il porte à sa dite nièce, ainsi qu’il l’a recommandé audit Noble et spectable Martin par missive que celui-ci s’est re…… ;
- et pour lesdites sommes, tant promises que payées de la part dudit Noble de Maréchal, pour tous droits que ladite demoiselle a, peut et pourrait avoir à espérer et prétendre sur les biens et hoirie dudit Noble de Maréchal son père, auxquels elle renonce au moyen du payement desdites sommes,
- pour raison desquelles, et de celle qui sera payée par le dit noble Ducret, lesdites révérendes Dame abbesse et religieuses promettent de fournir à ladite demoiselle de Maréchal tous les habits, linges, meubles, ameublements et autres choses accoutumées dans les professions des Religieuses dudit Betton ; et de lui payer à l’acceptation d’icelle une pension annuelle et viagère de 106 livres pour son vestiaire, payable ladite pension durant la vie naturelle de ladite demoiselle de Maréchal, payable par la dite Révérende Dame abbesse la moitié de 6 en 6 mois, toujours par avance, à devoir commencer le payement vu premier semestre le jour de sa profession, et ainsi à continuer sa vie naturelle durant, s’obligeant en outre les dites révérendes Dames religieuses et abbesse, faire tous les frais tant de la dite prise d’habit que de la dite profession ;
- étant cependant réservé par les dites parties que s’il arrivait tel désordre par guerre, peste, famine ou autres inconvénients, que lesdites religieuses soient contraintes de s’absenter ou de se retirer de ladite abbaye, audit cas ladite demoiselle Anne-Jeanne-Baptiste de Maréchal doive être reçue dans sa famille pour y être nourrie et {reçue] selon sa condition et son état. le tout a été ainsi convenu, accepté et promis être observé, à peines de tous dépens, dommages, intérêts, sous l’obligation et constitution réciproque quant audit noble de Maréchal de ses biens propres ; quant audit noble Martin de ceux dudit noble Ducret et au besoin des siens propres, présents et futurs ; et quant aux dites Dames abbesse et religieuses de ceux de cette dite abbaye ,aussi présents et futurs ;
- de quoi acte fait et prononcé en présence de Me Charles Soldet, natif de [Ceve] en Piedmont, et de Me Etienne Michaud, notaire royal natif de St Pierre de Soucy, tous deux procureurs de cette abbaye, témoins requis.
Tous ont signé sur la minute de moi notaire, de ce, requis recevoir.
Jean-Claude Perret notaire
déc 2012 - mars 2015 - janv 2020 - avril-mai 2023 - Recherche et transcription A.Dh.
Et encore (à consulter sur le site AD073, documents en ligne) :
1708- AD073 : Tab. d'Aiguebelle - cote 2C 2087 - Fo 127 (vue ) : entrée en religion de Marguerite Duvillard - professe
1709- AD073 : Tab. d'Aiguebelle - cote 2C 2089 - Fo 321 (vue ) : entrée en religion de Françoise de Bellegarde- professe
1709- AD073 : Tab. d'Aiguebelle - cote 2C 2089 - Fo 322 (vue ) : entrée en religion de Françoise Reveyron- professe
1710- AD073 : Tab. d'Aiguebelle - cote 2C 2091 - Fo 129 (vue ) : entrée en religion de Jeanne-Baptiste de Troche- professe
1729- AD073 : Tab. d'Aiguebelle - cote 2C 2119 - Fo 77 (vue ) installation de dame de Gruel religieuse au Betton- professe
1730- AD073 : Tab. d'Aiguebelle - cote 2C 2121 - Fo 244 (vue ) entrée en religion : Delle Jeanne-Louise de Vidonne- professe
1730- AD073 : Tab. d'Aiguebelle - cote 2C 2122 - Fo 566 (vue 200) entrée/religion : Delle M.-Claud. Sarde de la Forest- professe
1730- AD073 : Tab. d'Aiguebelle - cote 2C 2122 - Fo 567 (vue 201) entrée en religion : Delle Anne Sarde de Candie- professe
1731- AD073 : Tab. d'Aiguebelle - cote 2C 2122 - Fo 221 (vue 232) entrée en religion : M.-Antoine Villette- converse
1732- AD073 : Tab. d'Aiguebelle - cote 2C 2125 - Fo 559 (vue 235) entrée /religion : Delle Catherine Sarde de Laforest- professe
1735- AD073 : Tab. d'Aiguebelle - cote 2C 2132 - Fo 469 (vue 143) quittance Pettiti / Le Betton pour aumone promise en sept.
1767- AD073 : Tab. d'Aiguebelle - cote 2C 2167 - Fo 601 (vue 235) entrée /religion : Delle Charlotte Chollet de Voglans- professe
janv 2025 - Recherche A.Dh.
Notes
1- professe : après une période de "noviciat", la sœur professe a prononcé ses vœux de pauvreté, chasteté et obéissance.
2- abbesse : elle est - en principe ! - élue par la communauté pour prendre la tête d'e l'abbaye. (la question de la nomination, a posé la question du pouvoir des diverses intances en place : évêché, roi…)
3- prieure : elle est élue par la communauté pour seconder l'abbesse.
4- on compte donc 13 religieuses présentes ayant "voix au chapitre", abbesse et prieure comprises.
5- converse : parmi les religieuses, les sœurs converses n'étaient pas tenues à la stricte obligation de l'office divin. Généralement de formation (ou d'origine) "inférieure", elles s'occupaient des tâches matérielles dans le monastère (pour les hommes, on parle de frères convers ou frères lais). En revanche, les sœurs de chœur se consacraient à l'étude. (Le droit canon de 1983 a supprimé cette distinction.)
Les convers prononcent des vœux "simples", et n'ont pas droit au chapitre.
6- Dom Antoine Petitti, intendant général des finances en Savoie, eut aussi au moins un fils, Victor-Amé, lequel eut pour parrain Victor-Amédée (roi de Sardaigne, qui venait d’abdiquer le 3 septembre 1730 au profit de son fils Charles-Emmanuel III), et pour marraine la comtesse de Saint-Sébastien (épouse toute récente de Victor-Amédée, dite la « Maintenon piémontaise »), lors de son baptême le 12 décembre 1730 : la famille Petitti était donc apparemment bien en cour. (source : Madame de Warens et J.-J. Rousseau: étude historique et critique (Éd. Calmann Lévy, Paris, 1891) par François Mugnier (1831-1904)
7- on compte donc 12 religieuses présentes ayant "voix au chapitre", abbesse et prieure comprises.
8- La question de la dot.
Encyclopédie de Diderot et d'Alembert - Écrit par Antoine-Gaspard Boucher d'Argis (A) Novembre 1755
DOT ou DOTATION RELIGIEUSE, (Jurispr.) est ce que l'on donne à un monastere pour y faire profession.
La faculté de Paris avoit déjà décidé en 1471, que ces pensions ne pouvoient être reçues que quand le monastere étoit pauvre, & qu'il étoit mieux de ne recevoir aucune religieuse surnuméraire. Denis le Chartreux, de simon. lib. II. tit. j. n'excepte aussi de la règle que les monasteres pauvres.
Au second concile de Milan en 1573, S. Charles Borromée consentit à cette exception en faveur d'un grand nombre de filles de son diocèse, qui, voulant faire profession, ne trouvoient point de places vacantes ; mais il ordonna que l'évêque fixeroit la pension. Cette facilité augmenta beaucoup le nombre des religieuses et les biens des monasteres.
Etc (http://www.alembert.fr/index.php?option=com_content&id=2435589 )
Source
1699 - AD073 en ligne : Tabellion d'Aiguebelle cote - Fo 178 ( I - vue 211) Marie Pasquier, sœur converse
1708- AD073 en ligne : Tabellion d'Aiguebelle cote - Fo 343 ( I - vue 382) Claudine Gagnère, sœur converse
1722 - AD073 en ligne : Tabellion d’Aiguebelle cote 2C 2109, (vue 291) Françoise Truffon, sœur professe
1725- AD073. en ligne : Tabellion d'Aiguebelle - cote 2C 2112 - Fo 66 (vue 85) entrée en religion : Delle Frcse Sarde de Laforest
1734 AD073, en ligne : Tabellion e La Rochette 'cote 2C 939 (vue 313) entrée en religion : Marianne Chollet duBourget
1734- AD073 en ligne : Tabellion d'Aiguebelle - Fo 645 ( II - vue 242) entrée en religion : Rosalie Petitti
1736- AD073 en ligne : Tabellion d'Aiguebelle -cote 2C 2133 vue 517 : Rose Charlotte Platzaert
1737 AD073 en ligne : Tabellion d’Aiguebelle, cote 2C 2134 F°209, vue 207: Lucie Platzaert (reste à faire)
1740 AD073 en ligne : Tabellion de la Rochette - cote 2C 945 (vue 151), entrée en religion : Charlotte Le Blanc
1746 AD073 en ligne : Tabellion de la Rochette cote 2C 951, vue 118 (Valliend not.)- enrée en religion Victoire Ferdinande Martinel
1764 AD073 en ligne : Tabellion d'Aiguebelle cote 2C 2164 ( vue 189) : enrée en religion : Jeanne Du Col
1770 AD073 en ligne : Tabellion d'Aiguebelle cote 2C 2171, vue 257 (J.Mollot notaire): Marie-Louise Sarde de Candie
1770 AD073 en ligne : Tabellion d'Aiguebelle cote 2C 2171 vue 279 (Ladou notaire): Philiberte Veillard
1770 AD073 en ligne : Tabellion d'Aiguebelle Contrat 2C 2171 vue 353 (Ladou notaire): Marie-Antoinette Mollot
1770 - AD073 en ligne : Tabellion d'Aiguebelle cote 2C 2171 vue 321 : Jacqueline-Françoise de Morel d'Hauterive
1772 AD073 en ligne : Tabellion d'Aiguebelle cote 2C 2174 F° 386 vue 408 (M° J. Mollot) : Agathe Piffet sœur donnée
1780 AD073 -en ligne : Tabellion d'Aiguebelle cote 2C 2890 - F°30G vue 84 entrée en religion de Delle Marie de Charbonneau
1785 AD073 en ligne : Tabellion d'Aiguebelle cote 2C 2182 F°756 vue 322 (Michaud Nre) rente viagère de Delle Pauline de Coucy
1785 AD073 en ligne : Tabellion d'Aiguebelle cote 2C 2182 F° 757 vue 323 (Michaud notaire) Anne Frasy, sœur donnée
1786- AD073 en ligne : Tabellion d'Aiguebelle- cote 6E 11830 (M° Mollot 1786) Entrée en religion de Delle Genviève de Lannoy
1786- AD073 en ligne : Tabellion d'Aiguebelle - cote 6E 11830 (M° Mollot 1786) entrée en religion de Delle de Meure de Coucy
1786- AD073 en ligne -Tab. Aiguebelle cote 2C 2184 - F°698 vue 269 (JC Perret Nre) entrée en religion de Delle de Maréchal
Voir aussi, pour l'ensemble des personnes qui vivaient à l'abbaye au XVIIIe siècle, le précieux répertoire tenu par des moines de Tamié, et qui sert de registre d'état-civil : AD073 cote 48H 1.
Débordons un peu les limites de Chamoux, vers ses confins Est, du côté de la Croix d'Aiguebelle de Bourgneuf.
Qui sait encore que les Templiers, puis l'Ordre de Malte, ont possédé à "la Vraye Croix d'Aiguebelle" une antenne de leur Commanderie de Chambéry - ce que l'on appelait alors "un membre" ?
Il nous faudra faire preuve de prudence, car partout, on a rêvé sur la présence des Templiers, puis des Hospitaliers de St-Jean de Jérusalem, dits "Chevaliers de l'Ordre de Malte" après leur installation dans cette île au large de la Sicile… et de l'actuelle Tunisie ; même les érudits se sont parfois laissé emporter, sans beaucoup de preuves.
Mais enfin, c'est certain, car on a tout de même des documents authentiques : il y eut un "membre" de la Commanderie de Chambéry à "La Vraye Croix d'Aiguebelle".
En revanche, cette page a-t-elle sa place dans un chapitre "Sanctuaires" ? C'est moins sûr:
- oui, Malte a eu sa chapelle "de la Vraie Croix" à Aiguebelle. Mais si petite... Un oratoire plutôt. Le membre de la "Vraie Croix d'Aiguebelle" valait surtout pour ses revenus. Qui n'étaient pas très importants, quoiqu'en aient dit certains érudits, qui firent la légende!
en travaux
Mais où était ce membre exactement ? C'est une autre histoire !
Car le territoire de la Croix d'Aiguebelle a connu un traitement particulier, entre Bourgneuf et Aiguebelle.
Pourquoi "Croix d'Aiguebelle" ? La Croix a-t-elle toujours été attachée à Bourgneuf ?
D'abord, le nom même de cette langue de terre à la position stratégique entre l'Arc et la montagne, à l'entrée de la Maurienne, nous parle d'Aiguebelle, et non de Bourgneuf.
Et on connaît l'existence la chapelle des Chevaliers, dite "de la Vraye Croix" à l'entrée d'Aiguebelle côté Bourgneuf (voir Mappe).
En 1728, lorsque les géomètres dressèrent la Mappe, ils représentèrent la Croix d'Aiguebelle sur la Mappe de Bourgneuf. MAIS... en recommençant la numérotation des parcelles à 1, comme si ce territoire si particulier, était en partie autonome.
Au XIXe siècle, après les premiers grands travaux d'endiguement de l'Arc, ceux de la Croix ont souhaité un moment être détachés de Bourgneuf, et rejoindre Aiton1.
Demande faite par le hameau de la Croix-d'Aiguebelle pour obtenir son annexion à la commune d'Aiton (…) Les Conseils de Bourgneuf, d'Aiton et d'Aiguebelle ont été entendus. — Bourgneuf s'oppose naturellement à la séparation demandée par le hameau de la Croix ; Aiton y adhère, à condition que l'annexion pour le temporel amène également celle pour le spirituel. Aiguebelle adhère également, car elle étendrait ainsi son territoire et n'aurait qu'à y gagner (p. 31: )
La Croix-d'Aiguebelle aurait dans un temps ancien formé une commune séparée de celle de Bourgneuf, dépendant même d'une juridiction différente,(…) Mais il pense que, malgré l'éloignement de l'église, il y a eu dans le temps de bonnes raisons pour le réunir définitivement à Bourgneuf (p. 295: )
Et pourquoi "la Croix d'Aiguebelle" ?
Les érudits de la SHAM remarquent dans notre vallée l'existence de 2 villages nommés "La Croix…" : la Croix d'Aiguebelle, et la Croix de la Rochette. Pour eux, pas de doute, ces "Croix" marquaient des ruptures - voire des frontières - entre 2 territoires. Là, pas de problème, ce "village" répond bien à l'hypothèse, développée dans l'introduction du Décanat de Val Penouse de Félix Bernard (et dans un article sur Aiguebelle, voir note 2):
Limites du Décanat
Les lieux dits La Croix indiquent souvent une limite importante. La Croix-d'Aiguebelle est ainsi appelée parce qu'elle est proche d'Aiguebelle, sans lui appartenir. Elle fit toujours partie de la paroisse de Notre-Dame de Bourgneuf, qu'il est naturel d'identifier avec cette paroisse de Sainte-Marie de Conflenz, citée en 1014 comme formant avec les paroisses de Saint-Jean d'Albigny, de Saint-Pierre d'Albigny et de Châteauneuf-sur-Isère ses voisines un groupe de propriétés royales ou corles . À la frontière de cette « terre du roi » rappelée en 1036, le village de La Croix nous indiquerait l'existence d'une croix-limite sur son territoire. Et c'est sans doute à son extrémité proche d'Aiguebelle, et non pas en aval, où les Templiers eurent une halte ou « membre » dit de La Vraie Croix.
Ainsi La Croix-d'Aiguebelle devait séparer la province Viennoise et celle des Alpes Cottiennes. Elle semble même avoir divisé le diocèse des Gaules de celui d'Italie, vers le milieu du IVe siècle. Car la Notice des Gaules qu'il faut dater de 395-407 rattache les Alpes Cottiennes au diocèse d'Italie avec Milan pour capitale.
Mais où se situaient donc les biens des Chevaliers ?
Là, ça se complique…
Une fausse piste très tentante…
Sur la Mappe de 1728, où La Croix d'Aiguebelle est représentée avec Bourgneuf, mais dotée d'une numérotation à part des parcelles, on ne trouve aucun bien relevant de la Commanderie de Chambéry.
Et pourtant, Jacques Balmain, un autre érudit de notre vallée, pensait reconnaître dans une importante maison de la Grande Croix (tout près des limites de Chamoux!) le "siège" de l'antenne de la Commanderie de Chambéry.
Blottis dans les noyers, se devinent deux petits villages, ils s'appellent respectivement la Petite-Croix-d'Aiguebelle ou la Vraie-Croix et la Grande-Croix-d'Aiguebelle ou Croix-d'en-Haut.
Ces deux groupes de maisons, aujourd'hui rattachés à la commune de Bourgneuf, se trouvent placés sur la route d'Italie, et occupent ainsi à l'entrée même de la vallée de Maurienne une place particulièrement importante surtout à une époque où les voyages étaient lents et rendus dangereux par les routiers sans nombre qui passaient sans cesse en Savoie, se rendant de France en Italie ou vice-versa.
C'est à cette situation que l'on doit attribuer l'établissement dans ce lieu d'une commanderie de Saint-Jean du Temple de Jérusalem.
La commanderie existe toujours, au moins en partie, en amont du village de la Petite-Croix-d'Aiguebelle, entre la route et la montagne. C'est un grand bâtiment de ferme flanqué de tours démantelées que recouvre un toit moderne. En face de ce bâtiment, et de l'autre côté du chemin, s'élevait une chapelle qui dépendait dd cette commanderie. Depuis la Révolution, elle servait de hangar à la commune de Bourgneuf. En 1887, la susdite commune [de Bourgneuf], voulant doter la section de la Croix-d'Aiguebelle d'une école, adapta les restes de cette chapelle à ce nouvel usage.
D'emblée, les connaisseurs auront repéré quelques erreurs. Confusion entre la Petite et la Grande Croix.
Erreur de dénomination : la Commanderie à proprement parler était à Chambéry. On parlerait plutôt de maison ?
Et puis… sur la Mappe2 de la Croix d'Aiguebelle, lieudit "La Tour", parcelles 40 à 42, 4 tourelles donnent en effet à un grand bâtiment une allure fortifiée, toute militaire… Mais la Mappe utilisait des conventions de représentation, il n'est pas prouvé que les 4 tourelles existaient. Et surtout…
Alors que J. Balmain situe là - sans rien prouver - le siège du "membre" de la Croix d'Aiguebelle, le Tabelle-minute2 nous dit qu'en 1728 (alors que l'Ordre est actif), ce bâtiment et les terres bien regroupées alentour, appartiennent à un particulier, Claude François FRELAY (ou Ferlay?)
Notons cependant que pour J. Balmain, comme dans les débats évoqués ci-dessus, les deux "villages" n'auraient pas toujours été attachés à Bourgneuf. Alors que selon F. Bernard (in Le Décanat… déjà cité) Bourgneuf et les 2 villages "de la Croix d'Aiguebelle" ont toujours été liés.
Et… En contradiction avec la Mappe de 1728, Balmain assimile ''La Petite-Croix-d'Aiguebelle" et "la Vraie-Croix" (mais sur quelles preuves ? Et quelle est pour lui la "Petite-Croix" ?)
Interrogeons à nouveau le Tabelle-minute lié à la Mappe de 1728.
Nous l'avons dit, on ne trouve aucun bien, sur Bourgneuf et la Croix d'Aiguebelle actuelle.
(Insistons sur le mot actuelle : nous ne savons rien des limites anciennes de ce lieudit, qui venait peut-être autrefois aux confins d'Aiguebelle ? Ce qui expliquerait bien des choses.)
En revanche, des biens "de l'Ordre de Malte" existaient à Montgilbert.
Et nous découvrons sur la Mappe d'Aiguebelle, côté La Croix d'Aiguebelle, un peu de terre et une chapelle: voilà qui est intéressant ! Et authentique…
Nous relevons :
Montgilbert
N° | Propriétaires | Statut | Mas | Nature | degré / bonté | surface |
1 | MALTE La Commanderie | Ecclésiastique | Noyer Goytron | Champ (avoine) | 3 | 1764 m2 |
2 | MALTE La Commanderie | Ecclésiastique | Noyer Goytron | Bois broussailles et châtaigneraie | 3 | 17119 m2 |
Aiguebelle
N° | Propriétaires | Statut | Mas | Nature | degré / bonté | surface |
10 | MALTE Chevalier | Noble | la Vrai Croix | Marais | 1 | 19019 m2 |
11 | MALTE Chevalier | Noble | la Vrai Croix | Chapelle | 1 | 48 m2 |
Par ailleurs, on sait qu'il exista un "fief" des Chevaliers de Malte à La Vraie Croix d'Aiguebelle, que le Commandeur de Chambéry dut défendre au début du 18e siècle (cf Mémoire présenté au nom du chevalier de Mongonthier titulaire de la commanderie de St-Jean du Temple de Chambéry, à cause du fief dit de la vraie Croix, d’Aiguebelle. AD073 1Mi 258 ou 4num 254).
L'érudit Max Bruchet publia en 1908 un gros travail4 de relevé sur l'estimation de la valeur des biens de l'Ordre de Malte (AD Rhône), en vue des affranchissement de fiefs; pour la Commanderie de Chambéry, nous lisons, concernant des paroisses environnantes :
page | Propriétaires | paroisse | évaluation (en livres) | date de l'évaluation |
347 | Ordre de Malte | Chamousset | 700 l. | 1792 |
350 | Ordre de Malte | Châteauneuf | 12 l. | 1792 |
360 | Ordre de Malte | Croix-d'Aiguebelle et Bourgneuf | 30 l. | 1792 |
396 | Ordre de Malte | Montgilbert (voir plus bas) | 1300 l | 1792 |
412 | Ordre de Malte | St-Alban (il pourrait s'agir de St Alban des H.) | 4 l. | 1791 |
Vint donc le temps du rachat des fiefs…
Ratification faite par les procureurs de la communauté de Montgilbert
de l'affranchissement du fief de Malthe - £ 1300
L'an 1792 et le 17 mai à Aiguebelle, à trois heures après-midi dans mon étude, par devant moi notaire royal, le secrétaire de la communauté de Montgilbert soussigné, présents les témoins enfin nommés,
ont comparu Jacques feu Jean [Battatin] et François feu Bernard Buet, tous deux natifs et habitants de la paroisse de Montgilbert,
lesquels, en qualité de procureurs généralement institués de ladite Communauté pour l'affranchissement du fief,
ainsi que par acte du 13 avril 1783 reçu par mois secrétaire,
étant instruits que la Commanderie de Malthe en la personne de Messire Joseph de [Boudon] Commandeur de St-Jean du temple de Chambéry, le commissaire général de son ordre en Savoie,
a affranchi, à l'acceptation de Me François Louis Vernier, autre procureur de ladite communauté, tous les servis de droits seigneuriaux rière icelle,
pour le prix de 1300 livres payables dans deux ans avec intérêt dès la Saint-Michel dernière,
ainsi que par acte du 28 avril dernier reçu par Me Arnaud notaire, lequel étant avantageux à la Communauté en voulant icelui entretenir, de gré,
lesdits procureurs déclarent l'avouer et approuver,
en faveur de ladite commanderie et à l'acceptation de moi notaire,
dans tout son contenu, suivant sa forme et de teneur,
veulent et consentent qu'il porte son plein et entier effet, tout comme s'ils avaient [assisté] à icelui, sous promesse de l'observation et faire observer, aux peines de tous dépens, dommages, intérêts, à l'obligation et constitution des biens présents et futurs de ladite Communauté.
Fait et prononcé en présence de Pierre André et Jean-Claude André, syndic et conseiller de ladite Communauté, d'où ils se sont natifs, habitants, témoins requis, tabellion deux livres cinq sols,
ledit Buet et les témoins ont signé ; ledit [Battatin] illétéré - de ce enquis -, a fait sa marque sur la minute de moi, notaire soussigné, qui ai la présente expédié pour l'Insinuation, contenant sur une minute une page. Hector Brunier
AD073 2C 2196 F° 441 p. 83
En fait, le rachat ne dut pas coûter très cher aux communiers de Montgilbert, puisqu'en 1794, les biens de l'Ordre étaient nationalisés. En effet le 22 fructidor An 2, le Directoire du district prend note d'une lettre de la Commission en date du 15 du même mois, "relative à la vente des Biens de l'Ordre de Malte ordonnée par décret du 13 pluviose dernier."
L 29 1793-94 An 2-3
Nous retrouvons dans le tableau ci-dessus l'ambiguïté : de quelle paroisse, et aussi, de quel(s) fief(s) La Croix d'Aiguebelle étudiée ici en 1908, dépendait-elle jusqu'en 1792 ?
À noter par ailleurs, pour ce bâtiment flanqué de tourelles avec ses terres, qui formaient donc un fief à la Grande Croix d'Aiguebelle :
page | Propriétaires | paroisse | évaluation (en livres) | date de l'évaluation |
360 | Ferlay | Croix-d'Aiguebelle et Bourgneuf | 800 l. | 1791 |
On remarque les énormes disparités dans l'évaluation des biens de Malte, d'une paroisse à une autre.
La différence dans la surface et la qualité des biens n'explique pas tout.
Il faut peut-être intégrer là les dégâts subis par Aiguebelle, sur une voie stratégique, aux 16, 17 et 18e siècles. Max Bruchet note d'ailleurs que la Croix d'Aiguebelle fit partie des 11 communes de Savoie-Propre (sur 206 communautés) qui, ayant fait la démarche de l'affranchissement, n'avaient pas pu rembourser du tout les seigneurs et ecclésiastiques possesseurs des fiefs.
M. Niepce dans un ouvrage sur le Grand-Prieuré d'Auvergne signale que déjà lors d'une visite de l'Ordre en 1641-1642, " le membre d'Aiguebelle possédait des terres, des prés et des rentes ; que la chapelle, dédiée à la Vraie-Croix, nom sous lequel on désignait souvent le membre lui-même, avait été «ruinée par les gens de guerre » 5
La chapelle a dû être remise en état, puisqu'en 1688, Eustache Crusilliat,« bourgeois d'Aiguebelle », lègue à la chapelle de la Vraie Croix la somme de cent cinquante florins monnaie de Savoie,
mais il veut et entend que le revenu ne soit perçu que par un maître d'école ecclésiastique «deument examiné par Monseigneur ». Comme premier recteur, il désigne Révérend Ginet de Montailleur «maistre d'escolle à Aiguebelle ».6
On peut se demander si la chapelle de la Vraie Croix était encore possession de l'Ordre de Malte (en principe, les biens de Malte étaient indépendants du Pouvoir, et de l'évêque)
Elle est réparée en 1731 7 (AD069-H437)
Mais après l'occupation espagnole, la chapelle "de la Vraie Croix" est ruinée : elle a servi d'entrepôt.
En 1748, le sieur Bertrand constate dans un certificat
"le mauvais état de la chapelle du Temple de St-Michel en Maurienne, et de l'oratoire d'Aiguebelle, qui ont servi de corps de garde aux troupes espagnoles" 7(AD069-H521)
Les maisons aux alentour ne valent guère mieux:
"Dans une note concernant des corvées pour la réparation et la vidange du grand fossé tendant du Rapillion au pont de la Miettaz, vers Montgilbert, et du grand chemin partant de la chapelle de la Vraie-Croix au même pont, j'ai trouvé que le nombre des faisant feu en janvier 1732 n'était que 90 ; celui des forains, ou étrangers, de 50 ; ce qui représente très approximativement une population de 600 à 700 habitants.
Point de statistique qui prouve qu'entre la guerre de 1690, celle de 1713 par Louis XIV et celle de 1742 par les Espagnols, AiguebeIIe n'avait pas assez eu de trente ans pour que sa population pût regarnir les vides ouverts par les boulets, les maladies, les incendies, l'épouvante et l'émigration.
Si Victor-Amédée avait renouvelé les mesures bienfaisantes que contenaient les lettres-patentes du 20 mars 1618, données par Charles-Emmanuel, elles auraient eu une application aussi salutaire, aussi méritée en 1748 qu'en 1618." 8
Des moines-soldats
Soyons clairs : les Templiers, puis les Chevaliers de St-Jean de Jérusalem, étaient d'abord des moines-soldats: leur raison d'être se trouvait à Jérusalem, où au fil des nombreuses Croisades, et entre les Croisades, Chrétiens et Musulmans s'affontèrent pour la possessions des Lieux Saints.
(Et un peu plus... certains se taillèrent de beaux fiefs sur les côtes de Mditerranée orientale).
Mais les moines-soldats étaient de "vrais" moines, qui prononçaient des vœux, restaient célibataires, et vivaient en principe chichement. (Il y eut des exceptions : le marquis de Lescheraines, Grand Prieur de la "langue d'Auvergne" - dont la Savoie faisait partie - au 18e siècle, vécut en seigneur ; un inventaire après son décès… à Chambéry, ne laisse aucun doute sur son train de vie 7 (AD069-H520)); mais... les biens d'un Chevalier allaient à l'Ordre après sa mort.
La présence des Chevaliers en Europe avait pour but principal, la récolte incessante de finances pour la confrontation avec les guerriers musulmans. Rois et papes les soutenaient en leur accordant d'importants privilèges.
En Terre Sainte, deux Ordres intervenaient, parfois en concurrence : les Templiers, et les Chevaliers de St-Jean de Jérusalem. Puis, en 1312-1313, les Templiers - trop puissants - furent dissouts (et brûlés) par Philippe le Bel. Leurs biens furent remis aux Hospitaliers de St-Jean de Jérusalem, plus tard appelés "Ordre de Malte".
Des rejetons de vieilles familles nobles
Autre particularité de ces moines-soldats : Les Chevaliers devaient "faire leurs Preuves" de noblesse, et il fallait de nombreux quartiers pour entrer dans l'Ordre.
(nous ferons vite : il existe des pages bien documentées sur Internet ce sujet)
À la tête de l'Ordre de St-Jean de Jérusalem, il y avait un Grand-Maître (à Malte)
Il chapeautait plusieurs grandes régions en Europe, dites "Langues" puisqu'elles étaient fondées sur les particularités linguisitques. Chaque Langue avait à sa tête un Grand Prieur, qui gérait des Commanderies.
En Savoie-Propre, la Commanderie se trouvait à Chambéry. Elle dépendait de la Langue d'Auvergne.
Elle veillait à son tour sur les biens d'une dizane d'antennes dites "membres", souvent confiées à des "fermiers", qui assuraient la gestion de biens contre une somme convenue à verser au Commandeur.
La Vraie Croix d'Aiguebelle est déjà attestée comme site des Templiers XXXX
Liste des membres de la Commanderie de Chambéry de l'Ordre de Malte:
1641-1642 visites - Commanderie de Chambéry - Membre « du Thovet », Membre d’Aiguebelle « autrement de la vraie Croix », Membre du Temple Saint-Michel en Maurienne, Membre de «l’Hôpital Saint Jean dessous Conflans» (Albertville), Membre d’Allevard, Membre d’Acoyeu (près de Belley), Membres de Mesaige du mandement de Vigile (Vizille); de Valey et Vardotte ; de Romeran avec ses dépendances qui sont saint-Jean de Plout et Saint-Jean de Bard, de Serguene au pays de Valay, Pontcharra » (AD069 - H 142)
1674- CHAMBERY, Accouyeux, Ayguebelle ou la Vraye Croix, Allevard et Pontcharas, l’Hospital de Conflens (Albertville), Mesages et Vigile (Vizille), Monmeillant, St-Michel de Morienne, St-Jean-de-Plomb, St-Jean de Romeran, Sergueve (AD069 - H 700, ff. 198-213)
1772-1775 Visites par les commandeurs - commanderie de Chambéry : membres du Touvet, d’Allevard, d’Aiguebelle, de St Michel, de Mézage, de Lavoir, du Goulet, d’Accoyeux, du Colombier, de la Tuillière (AD069 - H 179 f°33)
En Europe, les Chevaliers, souvent vieillissants, assuraient encore 2 missions :
- récolter des fonds pour financer les conflits en Terre Sainte et en Méditerranée ;
- et porter aide aux voyageurs sur les grandes routes d'Europe.
Ils géraient donc une série "d'Hôpitaux", souvent réduits à 3 ou 4 lits pour le simple accueil des voyageurs, à qui l'on servait aussi une soupe…
Aiguebelle était déjà pourvue d'un hôpital depuis le XIIIe siècle, et tout près - sur cette route fréquentée-, des maladredries et léproseries s'occupaient des voyageurs en détresse. Le membre de la Croix d'Aiguebelle n'eut peut-être pas vocation à soigner.
En revanche, la plupart des Commanderies et des Membres étaient pourvus en biens fonciers, qu'ils "louaient" à des "fermiers" : les revenus étaient recueillis, vérifiés, et transmis au "siège" à Malte.
On peut lire (aux Archives à Lyon) un "certificat des fermiers d'Aiguebelle constatant qu'ils ont joui sans trouble de leur ferme jusqu'au jour où Pierre Cordel a creusé un fossé sur les terres de la Commanderie - en 1736 7 (AD069-H467)
Gràce au répertoire des Archives de Malte conservées aux Archives départ. du Rhône (Série H), nous avons pu repérer les noms d'un certain nombre de Commandeurs de Chambéry.
On peut consulter la liste ici ou ci-dessous (fichier attaché).
Mais... il faut encore aller à Lyon pour consulter les documents.
nov-déc 2018 - Recherche et transcription A.Dh.
notes:
1-Sécession : Compte-rendu des délibérations du Conseil divisionnaire de Chambéry. Session du 9 au 15 novembre 1858 Sur Gallica.fr
2- 2 villages nommés "La Croix…" :
- voir: Le Décanat de Val Penouse - Félix Bernard Gallica - Mémoires de l'Académie des sciences, belles-lettres et arts de Savoie -1931 sur Gallica
- voir Les groupes d'églises dans l'ancien diocèse de Maurienne par F Bernard (Bulletin 1927 de la SHAM, dans l'article Excusion à Aiguebelle, SER2, T7, PART 1 sur Gallica)
3- Mappe (en ligne) et Tabelle-minute : AD Savoie
4- Affranchissements : L'abolition des droits seigneuriaux en Savoie (1761-1793) par Max Bruchet, 1908 (en ligne sur Gallica/fr)
5-cf Travaux de la Société d'histoire et d'archéologie de la province de Maurienne : bulletin 1894 (SER2,T1,PART1) p. 188 (Gallica.fr)
6- Travaux de la Société d'histoire et d'archéologie de la province de Maurienne : bulletin 1911 (SER2,T5)-1914. LES ÉCOLES AU XVIIe SIÈCLE - Aiguebelle en ligne sur Gallica.fr
7- AD Rhône, Série H - Répertoire Archives ecclésiastiques - Inventaire des Archives départementales du Rhône par Georges Guigue, publié en 1895 consultable en ligne
8- in: Monographie historique de la Basse Maurienne en Savoie, par Camille-Gabriel Foray, SHAM 1894, en ligne sur Gallica.fr
Voir aussi "Religieux, quelques figures au fil du temps" dans "Les Chamoyards"
1371. — Dom Jacques Platière, curé de Chamoux, paye des lods pour un échange de biens que fait son donatus Jn Platières avec les frères Jean et Richard Gaillard. (C. Chât. La Rochette.)
1454... — Claude Bel, curé de Chamoux, est témoin à une transaction passée entre le châtelain d'Avrieux et des tenanciers du dernier comte de La Chambre. (Récits Mauriennais : I, p. 337).
1524. — Vénble Philibert Bergeyron, curé perpétuel, donne en accensement les biens de la cure de Chamoux à Vénble Laurent Cullard, chapelain et vicaire de Chamoux le 24 octobre 1524, (Arch. départ. Savoie : C. 4859.)
1545. — Messre Claude Malliardod est prêtre vicaire de Chamoux. (Arch. château du Bétonnet.) — Messre François Guilloct, prêtre censier du prieuré de Chamoux, est témoin, en mars 1545, à une information contre Martin Lombard du Bétonnet, à propos des emprises du mandement de Chamoux. (Ibidem.)
1571. — Rd Urbain Bernard, vicaire. (Visite pastorale)
1609- — Rd Jacques Remorin curé, et,
de 1609 à 1623, Rd Jacques Ravier « parochus » de Chamoux. (Visit. past. de Chamoux et de Villard-Léger.)
Rds Gonod et Charpin, témoins en 1622 à un acte de mariage. (Arch. dép. E. Maurienne 4.)
1647-1657. — Rd Jean Gay, curé. L'évêque lui défend en 1655 de dire la messe votive en l'honneur de Saint-Sébastien, mais seulement une oraison. (Vis. past. 1655 : E. Maurienne.)
1658 (nov.) à 1676 : Antoine Plaisance : signe "curé de Chamoux", puis "recteur" en 1673, puis "curé" en 74.
1676 (sept) à 1715 : Jacques "l'aîné" Deglapigny curé.
(la cure et le prieuré ont éé pendant des années tenues par les deux frères Deglapigny, qui portaient le même prénom, Jacques l'aîné (né en octobre 1651, mort en 1715) à la cure, et Jacques le cadet (né en juillet 1662, mort en juin 1737) - au prieuré)
1715 à 1739 : Hyacinthe Didier curé* ; il meurt en décembre 1739. (sépulture le 20-12-1739)
1739 : François Combet "economus" de Chamoux tient les registres jusqu'à février 1740)
1740 (mars) à 1786 : Jean-Baptiste Durieux curé.(lègue par testament une somme pour la fondation d'une école l'hiver à Chamoux)
1786 : court remplacement par M. Mugnier.
1786 à 1793 : Jean-Antoine Rambaud (dernier baptême : 8 avril 1793). Émigre en 1793.
1793-1800 : …
1801 : J.B.(?) Borjon prêtre envoyé [en 1800?] en qualité d'économe par lettre de Mr. Molin, vicaire général capitulaire, le siège [étant] vacant. (missionnaire à Chamoux, arrêté le 4 février 1801, déporté).
1801 à 1803 : Dominique Molinard, curam "Regens" ? (curé d'Étable en 1825)
1804 à 1818 : Jean Baptiste Rambaud recteur puis "pastor"
1819 : Grosset (curé de Châteauneuf en 1825)
1820 à 1825 : A.B. ou J.B. ou A.R. Molin : dernier paraphe du Rd Molin en oct. 1825
1825 (oct) à 1860 au moins : Charles Amédée Bois, recteur
(à partir de 1838 jusqu'en 1860, formulaire d'État-civil imprimé, en frçs, le requérant signe : beaucoup savent signer)
1860 : Annexion, début de l'État-civil "laïc"
1869 : Denis Emery, né à Bonvillard sur Aiton, curé de Chamoux dès le 1er septembre 1869 (V.P. 1878, 1887, 1892, 1897…))
- en 1270, Guigues, "moine du prieuré de Chamoux 2
- 1302 : Amblard de Briod, prieur de Chamoux (plus tard, Prieur d'Ambronay 1310, 1317)
- 1341, frère Anthelme des Uretières [de Urteriis] prieur de Chamoux 1
- en 1525, Messire Claude de Ravoyria (Ravoire), prieur de Chamoux, est témoin à Montmélian pour un acte passé par Jean de la Ravoire (bailli de Savoie et capitaine du château de Montmélian) (De Foras/Arch. Montmélian)
- en 1528 un chanoine de Chamoux Ambroi(se) Rion est témoin sur le testament de Jean I de Seyssel. (sous réserve, son aumônier : Pierre Janin).
- en 1574, noble Claude Anthoni, chanoine de Chamoux, habitant de Châteauneuf (ADS, Sénat de Savoie)
- en 1575, Jehan Borrain doyen de Chamoux (Inventaire Barbe d'Amboise)
- 1597, messire Jean Domenget, institué doyen ("un seul chanoine, nommé Herven Madet, du diocèse de Léon en basse Bretagne, à cause de l'exiguïté des revenus, dont une grande partie avait été perdue pendant les guerres de la fin du XVIe siècle") (Société d'histoire de Maurienne - 1885)
- vers 1611? Messire François du Gros, fils de Nble Antoine du Gros, doyen de Chamoux (de Foras)
- en 1625, Robert Brunod doyen.(Société d'histoire de Maurienne - 1885)
- 1545. — Messire François Guilloct, prêtre censier du prieuré de Chamoux, est témoin, en mars 1545, à une information contre Martin Lombard du Bétonnet, à propos des emprises du mandement de Chamoux. (Arch. château du Bétonnet)
- en 1677, sépulture d'un chanoine de Ste Anne, puis d'un abbé de St Rambert (ADS 3E312 p.51)
- en 1677 (27 août), le registre paroissial note la sépulture de Rd Bonniex moine de l’Abbaye bénédictine de St Rambert en Bugey (atatis sua 43 ?) 4
- en 1662, 65… noble Jean-François Meynier, doyen (docteur en théologie et chanoine de la Ste Chapelle) (Sté d'histoire de Maurienne - 1885 + Bibl. diocésaine, Archives Évêché 54)
- en 1696, noble Rd Prosper de Gilly, seigneur de Villarémont/Villaraymon, issu d'une famille noble de Ayme, où il était recteur de la chapelle de Sainte-Catherine en 1668-1693. (de Foras) Docteur en théologie et doyen du chapitre de Ste Anne de Chamoux" jusqu'en 1718 (Société d'histoire de Maurienne - 1885) (En 1710, il est cité dans un acte au sujet de réparations au toit de l'église Ste Anne)
- en 1698, noble Joseph Franc **, prieur de St Martin Procureur de l'abbaye de St-Rambert, à l'occasion d'un abbergement pour les communiers de Villardiziers, paroisse de Chamoux
- en 1699, Joseph Franc, prieur de St Martin Procureur de l'abbaye de St-Rambert, co-signe un prix-fait pour la réparation de l'église de Montendry
- en 1700, Révérend Messire Jean-Claude Domenget, et Messire Jean Baschellard, doyen et chanoine du vénérable Chapitre de Ste Anne de Chamoux.
- en 1701, Joseph Franc, prêtre et chanoine de l’église collégiale de Ste Anne signe un accensement en qualité de fermier des biens dépendant du prieuré de St-Martin à Chamoux, appartenant aux révérends religieux de St-Rambert. (ADS - Tabellion d'Aiguebelle 1701, p.201)
- 1718, Joseph Carret, prêtre de Chambéry (chanoine ou doyen de Ste Anne ?) (Sté d'Hist. de Maurienne - 1885)
- en 1718, Jacques "le jeune" Deglapigny, ordinairement prêtre sacristain de l'église St-Martin pour l'abbaye St-Rambert, est dit "Prieur" : est-ce la récompense du lourd investissement de la famille Deglapigny dans la reconstruction de l'église ? On ne lui relève ce titre de prieur que pendant quelques mois. (10 mai 1717, une signature sur le registre : J Deglapigny prior et sacrista (p.169 3E312) Quelques items "Prieur" jusqu'en 1719, puis retour au titre de "prêtre sacristain")
- 1719, Charles Cirace de Charvaix, curé d'Apremont. (chanoine ou doyen ?) (Sté d'histoire de Maurienne - 1885)
- 1719, nomination de Rd J.-Baptiste Didier chanoine par M. de Rochefort (AD073 Tab. Aiguebelle 2C 2101 f°636)
(en 1720, quittance par Rd Hyacinthe Didier curé dudit lieu, et Anne Didier, leur sœur - ADS - Tabellion d'Aiguebelle)
- 1720, noble Jacques de Bertron-Duverney (chanoine ou doyen ?), aussi du diocèse de Grenoble, qui, en 1728, permute avec noble Georges d'Aussans, d'Annecy, chanoine de la collégiale de St-Jeoire, lequel meurt en 1746 et a pour successeur Antoine Ripert de Chamoux. (Sté d'histoire de Maurienne - 1885)
- en 1730,le Rd Dauphin est prêtre et doyen de Ste Anne (Bibl. diocésaine, Archives Évêché 54)
- en 1729, 1732 : (encore cité en 1765) le Rd Joseph Bovery est chanoine à Chamoux (Prieuré et Ste Anne). (AD073 - Tabellion d'Aiguebelle 1732, p.489). Voir son testament de 1728 (AD073 Tab. Aiguebelle 2C 2115 f° 158) (En 1731, l'abbaye de St Rambert lui sous-ascensent les biens du "Prieuré" de Chamoux (AD073 Tab. Aiguebelle 2C 2123 f° 486 vue 192).)
- 25-9-1735 : Le Rd Jacques Deglapigny le jeune "sacristain par arrêt", est démis de la gestion des biens du prieuré mis sous séquestre ; nomination d’un économe . il semble alors se retirer chez sa nièce. Juin 1737 : sépulture "aux Carmes" à Chambéry.
En 1741, le Rd Savey, Vicaire général du Diocèse, note : « Le chapitre de Sainte-Anne de Chamoux est de la même fondation et catégorie que celui de la Chambre, sauf que, dès son origine; il n'y avait que six chanoines.
Je ne sais s'il mérite aujourd'hui le nom de chapitre, étant réduit à un doyen et un seul chanoine, qui ont peine à vivre ; c'est le baron de Chamoux qui les nomme, le révérendissime évêque institue le doyen, et celui-ci, par un abus que feu Monseigneur n'a jamais pu souffrir, s'émancipe d'instituer le chanoine ; ils ne font aucun office dans leur église, sauf qu'à tour de rôle ils disent la messe à la commodité du baron leur patron ; leur église, ou plutôt chapelle, se trouvant dans la cour de son château . »
- en 1761, 1765 : Rd Pierre-Louis Hodet, de Chambéry, doyen du chapitre de Chamoux.
- en 1782, noble André-Marie Maistre, doyen de Ste Anne (un des convicteurs de Superga, nommé en 1786 vicaire-général et official deTarentaise.) (Sté d'histoire de Maurienne - 1885)
à partir de 1786, Jean-Baptiste Durieux, dernier doyen de Ste Anne (précédemment curé de Chamoux). (Sté d'histoire de Maurienne - 1885)
- en 1790 (17 décembre) "Roissard dernier prieur pour le prieuré de St Rambert rière Chamoux" afferme encore un champ "en Pré pourri"
Remarque : au XVIIIe siècle, on voit donc au moins deux duos fraternels, l'un à la cure, l'autre à la collégiale ou au prieuré : les Deglapigny, puis les Didier.
A.Dh.
Notes
* Le Révérend Hyacinte Didier arrive à la cure de l'église St-Martin de Chamoux en 1715. Fin 1739, il laisse la place à "l'économe de Chamoux" François Combet ; celui-ci assure sa sépulture le 20 décembre de la même année avant de laisser la place au curé suivant (J.B. Durieux).
** * Rd Joseph Franc, fut auparavant curé de Chamousset (1685-1695). En 1696, il dut comparaître devant l'évêque pour répondre à une plainte de ses anciens paroissiens qui l'accusaient d'avoir emporté « le soleil d'argent » de leur église, et autres griefs.(F. Bernard, Décanat 1958)
Sources
Félix Bernard jusqu'à 1658 ("Paroisses du Décanat de la Rochette" par Félix Bernard puis Registres paroissiaux aux Archives Départementales de Savoie), puis les registres paroissiaux (ADS) et les Visites pastorales (Archives Diocèse St-Jean de Maurienne; liste à compléter !
1- AD Ain http://www.archives-numerisees.ain.fr/archives/ : FRAD01_abbaye_de_saint_rambert)
H 15 Offices claustraux .. 1341-1780 (Liasse) - 14 pièces, parchemin ; 21 pièces, papier ; 2 pièces imprimées
2- Gallica - Travaux de la Société d'histoire et d'archéologie de la province de Maurienne : bulletin 1908 (SER2,T4,PART2) p.89-91 Remarque : l’origine des documents n’est pas toujours précisée dans ces Travaux (le plus souvent la source était : les Archives du Diocèse de St-Jean de Maurienne)
3- Archives du Diocèse de St-Jean de Maurienne - Visites pastorales.
4- Archives Dép. de Savoie en ligne : Registres paroissiaux
En travaux !
La Mairie
Les Ponts
Fontes d'art (en travaux)
Les techniques de fonte se sont développées au XIXe siècle, à la fois au service de l’industrie (avec le développement des machines et des équipements ferroviaires), en architecture, (construction de grandes halles à charpente métallqiue, balustrades.…), et dans le domaine décoratif (très nombreuses fontaines, urnes, objets religieux, etc)
Les progrès des techniques de fonte, l’apparition de structures financières nouvelles de type capitaliste, ont donc permis et accompagné le développement de nouveaux modes de transport, la mise en place de réseaux de distribution d’eau potable, l’installation de nouveaux espaces funéraires…
Au XIXe siècle, malgré les difficultés financières de nos villages, à qui l’endiguement du Gelon et la construction de la route de La Rochette au Pont Royal ont imposé d’énormes dépenses, Chamoux a modernisé ses chemins, construit des fontaines, une mairie, des écoles, géré un service Incendies…
Chose frappante : à l’époque, le côté esthétique n’était oublié ; on ornementait dans le goût Louis XVI, ou Empire, ou gothique… mais on ornait.
Alors, à Chamoux, la fontaine principale devant la Mairie se faisait séduisante autant que fonctionnelle, le nouveau cimetière (1884) ornait ses piliers…
Conciliabule près de la fontaine:
la sortie du Conseil municipal ? •>
Photo Marius Neyroud
La fontaine de l'Ancienne Mairie
Les coupes du cimetière
À l'entrée de la place, la Fontaine Durenne
Carte postale ABEM •>
Aujourd’hui, la vieille Mairie (ancienne maison Mollot) a brûlé.
Et le bassin de la fontaine et l'urne se trouvent repoussés au fond de la place de l’Ancienne Mairie devenue parking ,derrière un superbe platane, dans un angle quasi invisible . Il a conservé l’urne de la fontaine, parmi les fleurs.
Le socle quant à lui, est noyé dans un très joli massif fleuri, près de l’Ancienne gendarmerie.
Les deux pièces de fonte ont souffert ; la peinture disparaît, et la rouille les ronge.
2016 : la tempête
La tempête de mars 2016 a provoqué l’écroulement du toit d’un bâtiment voisin : quoiqu’on en ait dit alors, l’urne a perdu une « oreille ». Fut-elle récupérée ?
La tempête fin mars 2016
Photo 2016 •>
Recherche 2020
Retour sur le terrain !
Observation :
l'urne sur la place. Confirmation : «l’oreille» côté ouest a disparu. Une patte basculée ne tient plus que par un rivet. Une des volutes est cassée.
octobre 2020 ; la rouille a hélas progressé…
La Fonderie Durenne
Couverture du Catalogue Durenne,
maître de forges, Paris / Sommevoire •>
Source : bibliotheques-specialisées.paris.fr
On remarquera quelques différences d’un modèle à l’autre : en effet, Durenne pratiquait le « kit » : on pouvait choisir sa « coupe » ou son « urne », et même, la forme des cabochons du socle.
Cette couverture de catalogue présente un socle orné d’une rose ; mais il propose en pièces détachées d’autres cabochons, dont celui de Chamoux.
<• La fontaine de Cromary (Haute-
elle aussi attestée « Durenne » :
Même socle, haut différent.
Antoine Durenne, maître de forges
Modèle Q d'un catalogue Durenne, maître de forges, Paris / Sommevoire •>
Antoine Durenne est né le 7 juillet 1822 à Paris, et mort le 12 juillet 1895 à Presles, Val-d'Oise. C'est un fondeur d'art, français, de renommée internationale et éditeur d'art.
Biographie
Aubin Antoine Durenne est né à Paris le 7 juillet 1822 où son père Antoine était chaudronnier. Son grand-père Jean Baptiste Durenne, était marchand de charbon et ferraille, au 47, rue du Faubourg-Saint-Antoine, à Paris.
Antoine Durenne sort de l'École des arts et métiers d'Angers en 1841, et de l'École des beaux-arts en 1842. Il est membre fondateur de l'École nationale des arts décoratifs. En 1857, il rachète la fonderie de Sommevoire, en Haute-Marne.
Grâce à sa collaboration étroite avec des artistes tels qu'Albert-Ernest Carrier-Belleuse, Emmanuel Frémiet, Pierre Louis Rouillard, Paul-Édouard Delabrièrre, Auguste-Nicolas Cain, Mathurin Moreau, Auguste Bartholdi, Eugène Hiolle, ou encore Hector Guimard au Castel Béranger, et avec une qualité technique indiscutable, il va rapidement tenir une place prépondérante dans la fonte d'art française [à une époque où] la fonte de fer et d'ornement acquiert son titre de noblesse.
[On citera de même les noms des fondeurs Ducel (cf fonts baptismaux de Bourgneuf), la Fonderie d'art du Val d'Osne (qui a repris Ducel), puis sera elle-même reprise par Durenne, Barbedienne…]
La firme collectionne les récompenses lors des Expositions universelles de Paris en 1867 et en 1900, à celle de Vienne en 1873. Les bronzes ou fontes Durenne, ornent des villes en Espagne, aux États-Unis, au Canada, au Venezuela, en Colombie, en Russie, en Guinée...
Il est aussi entrepreneur à Bar-le-Duc, Meuse, en 1876. Il apporte le brevet de raccordement de canalisations Lavril, et s'associe au maître de forges, Ernest Bradfer, sous le nom de Bradfer et fils et Cie. A.A. Durenne
Suivant le catalogue de l'exposition universelle de Paris, de 1889, le siège social de sa société : la Société anonyme des établissements métallurgiques A. Durenne se situe, 26 rue du Faubourg-Poissonnière, à Paris (anciennement au 30 rue de la Verrerie)
Il est nommé chevalier de la Légion d'honneur, à la suite de l'exposition universelle de Londres de 1862, puis, à la suite de l'exposition universelle de Vienne de 1873, il est promu au grade d'officier de la Légion d'honneur, le 7 juillet 1874.
Il meurt le 12 juillet 1895 à Presles (Val-d'Oise). L’usine de Sommevoire est devenue la S.A A. Durenne en 1895 à son décès.
La fonderie, de nos jours
Après des acquisitions, telle la fonderie d'art du Val d'Osne en 1931, et des créations d’entreprises, l’usine prend en 1971 le nom de "Sté Générale Hydraulique et Mécanique" (G.H.M.). Elle. a conservé une production de mobilier urbain et de fonte d’ornement.
À consulter :
Les usines Durenne - Sommevoire sur le site patrimoineindustriel-apic.com
Notice nécrologique d'Antoine Durenne sur le site clio.ish-lyon.cnrs.fr
Les Fontes d'Art de Sommevoire, L'Art dans la Ville sur le site fontesdart-sommevoire.org
Durenne - GHM sur le site fontesdart.org
Quelques sites de ventes aux enchères : https://www.proantic.com
Nous espérons pouvoir documenter un jour l'achat des vasques qui ornent les piliers du 1er cimetière (cette partie du cimetière a été inaugurée en 1884)
Mais leur origine ne laisse aucun doute :elles viennent des Fonderies Ferry-Capitain.
Belles silhouettes.
Hum… la coupe côté sud a perdu l’une de ses pointes ; et la rouille est là…
Catalogue Capitain-Gény, maître de forges, Bussy
Source : bibliotheques-specialisées.paris.fr
Vecqueville : de Capitain à Ferry-Capitain
Ferry Capitain à Bussy-Vecqueville…
1831 : Auguste Capitain s’associe avec son beau-frère Brocard pour construire un bocard à dix pilons et un patouillet au lieu-dit Bussy, sur la rive droite de la Marne. Le minerai de fer était essentiellement extrait sur la colline de Thonnance-lè-Joinville et descendait par un glissoir. L’atelier utilisait l’énergie hydraulique de la rivière pour concasser et laver le minerai qui était vendu aux forges environnantes.
1836 et 1837 : construction de 2 hauts-fourneaux de première fusion, puis, l’année suivante, de deux fours de seconde fusion.
1849 : mort d’Élophe Capitain; Bussy passe aux mains de la société Salin et cie, dirigée par le beau-frère d’Edmond Capitain.
1855 : l’usine livre 2 000 tonnes de pièces moulées et 600 tonnes de fonte d’affinage pour la fabrication du fer.
1861 -1865 : la société se développe
1866 : Mariage d’Edmond Capitain et Charlotte Gény, nièce de maîtres de forges.
Construction d’un grand haut-fourneau circulaire. L’usine occupe 350 ouvriers, et poursuit son développement.
1875 : Les Salin se retirent et une nouvelle société est créée : E. Capitain-Gény et Cie.
1878 : Grand prix obtenu à l’Exposition universelle. 500 ouvriers travaillent à l’usine, dont 50 enfants. Il y a 5 cités et 3 maisons ouvrières. Une politique sociale mutualisée avec le personnel est mise en place.
1879 : Charlotte Capitain-Gény hérite des usines de Tampillon à Rachecourt-Suzémont et Montreuil-sur-Blaise.
1889 : L’usine obtient une médaille à l’Exposition universelle de Paris. Elle y présente des pièces monumentales et des fontes d’art.
1889 et 1892 : Edmond Capitain associe ses gendres Émile Ferry et Charles Lallemand. Une machine à vapeur de 100 chevaux est installée. Émile Ferry, fils du fondateur de Micheville, important groupe sidérurgique lorrain basé à Villerupt, sera co-gérant en 1895.
1896-1912 : politique de rachat de la fonderies, diversification de la production.
1914 : Edmond Capitain et Émile Ferry font partie du puissant Comité des Forges. L’usine est alimentée en énergie électrique. La Première Guerre mondiale décime le personnel. À la demande du gouvernement, l’usine produit, pendant toute la guerre, 60 000 tonnes de fonte et d’acier livrés à l’armée. Les femmes tournent 15 tonnes d’obus par jour et fabriquent des grenades.
1918 : L’usine est bombardée par l’aviation allemande.
1919 : Mort d’Edmond Capitain. Émile Ferry lui succède. L’usine devient Ferry-Capitain : parcours industriel, investissements, nouveaux marchés d’Émile Ferry : fours électriques…
Aujourd’hui, la CIF (Compagnie industrielle et financière de Bussy) exporte directement 55 % de sa production dans le monde entier et emploie 1140 personnes. Ses sociétés travaillent pour les secteurs stratégiques : extraction minière, cimenterie, énergies hydraulique et pétrolière, sidérurgie, industries chimique et aéronautique, papeterie, agroalimentaire.
Certaines de ses réalisations s’intègrent dans des chantiers emblématiques : voussoirs du tunnel sous la Manche, parapets du viaduc de Millau.
Oct 2020 - Recherche et transcription A.Dh.
Sources:
Pour la recherche des pièces dans les catalogues, un site très précieux : bibliotheques-specialisées.paris.fr
Pour la connaissance des Maîtres de Forges et de la Fonte d'Art au XIXe siècle, pour en savoir plus sur les pièces qui ont subsisté jusqu'à nos jours, les sites complémentaires : https://www.fontesdart.org et https://e-monumen.net
Jusqu'au 19e siècle, Chamoux n'avait pas de maison commune : on se réunissait parfois chez un notable; mais le plus souvent, les communiers (après 1814 : les conseiller communaux), se réunissaient sur la place entre le château et l'église, ou dans le cimetière.
(Bien entendu, les femmes n'avaient pas part aux discussions, sauf rares exceptions: les femmes propriétaires et sans "tuteur" n'étaient pas légion)
Chamoux étant aussi chef-lieu de canton, finit par acquérir la Maison Mollot, dans la grand'rue, pour accueillir progressivement: la salle du Conseil; le bureau du Juge de Paix, et celui du greffier, et leur logement; la salle d'école des garçons; le local de la pompe à incendie; la Poste…
Nous connaissons quelques photos du début du 20e siècle de cette "Ancienne Mairie", et surtout, le détail de son achat (houleux) et des réparations vers 1850.
(voir le dossier Délibérations dans Archives municipales)
Puis "l'ancienne Mairie" brûla, le 1er juin 1991 (locaux administratifs et appartements).
Alors, la nouvelle Mairie descendit des Hauts de Chamoux, vers le château et l'église, et s'installa dans l'ancien presbytère reconstruit au 18e siècle.
Le dernier curé résident était parti à la retraite. La cure, objet de réparations dès les années 1820 et 1860, rognée au début du 20e siècle pour élargir la rue (elle y perdit sa symétrie), était devenue vétuste au fil des conflits avec la Municipalité des années 30. (voir le dossier Presbytère dans Archives Municipales)
(Mais le "jardin de curé" restait charmant.)
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5 vues du presbytère et de son jardin dans les années 60. Cliquer pour agrandir |
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Cependant, le bâtiment du XVIIIe siècle, destiné à desservir une cure et à héberger un prêtre, son vicaire, et des invités occasionnels, ne suffisait pas pour les services d'une Mairie de la fin du XXe siècle.
Fallait-il démolir ? Réhabiliter ? Hésitations.
ci-dessus; projet août 1991, facade sud et côté ouest: ancien presbytère en bistre, projet d'extansion en bleu
Il fut finalement décidé de réhabiliter la grande bâtisse des années 1730 ET d'agrandir l'existant : projet élaboré dès août 1991 par l'équipe municipale (Louis Bertoncini Maire), appel d'offre en juin 1992.
En 1993, on réaménagea l'ancien bâtiment, et on ajouta le corps central voué aux services (escalier, etc) et le bâtiment au nord (actuelle salle des Associations, Salle du Conseil…)
Et le jardin de curé fut totalement transformé (nivellement, dessin d'un jardin d'accueil; et démolition d'un bâtiment privé, qui fit place au Monument aux Morts - situé auparavant sous les platanes devant la boulangerie).
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La Nouvelle Mairie a été inaugurée le 16 juillet 1993.
Recherche 2018 - A.Dh.
Sources :
Archives départementales. Archives municipales. Archives A. Dallamutta; Archives C. Bertoncini; Archives J. Bleuse
…
Rappelons d'abord LA catastrophe de la région :
l'éboulement du Mont Granier (massif calcaire "karstique") le 25 novembre 1248 (sous l'effet probable des pluies et d'un séisme attesté jusqu'en Angleterre).
Notons qu'un écroulement majeur n'évite pas d'autres éboulements : quelques dizaines de milliers de tonnes de roche sont encore tombées le 9 janvier 2016.
Les catastrophes dues aux eaux ne sont pas rares dans les massifs schisteux non plus* : les nants dévalent des pentes fortes, et sortent de leur lit par grosses eaux ; les arbres tombent, font obstacle, les eaux montent encore, affouillent les berges, amassent de la terre et des rochers… et soudain, le barrage naturel cède, et une avalanche de boue, de pierres, d'arbres, et d'eaux furieuses se précipite vers l'aval, où un hameau, un village, s'était installé… près de l'eau.
C'est en partie ce qui explique la formation des "cones de déjection", ces "bosses" bien visibles à l'endroit où les ruisseaux arrivent dans la plaine ; les hameaux s'y installent, près de la ressource en eau - les Berres en sont un bon exemple.
La tradition fait état d'une avalanche de boue catastrophique pour le village au début du XVe siècle. Nous la rapportons telles qu'elle court. Mais nous n'avons trouvé aucune source ancienne sur ce sujet.
C'est l'histoire qui court sur le Nant de Montendry en 1428 ou 29 :
Éboulement, inondation ; cette année-là, à Chamoux, le cloître du prieuré fut détruit, l'église endommagée, le rez-de-chaussée du château et des bâtiments qui subsistèrent fut enseveli sous des tonnes de terre.
C'est ainsi, dit-on, que "l'on descend maintenant vers l'église quand on pouvait - dit-on - y monter. C'est ainsi que certaines maisons anciennes ont gagné un niveau supplémentaire de caves…"
Notons tout de même que les considérations sur l'église "où l'on montait" se discutent : on sait par les textes (VP 1717) que l'église a été reconstuite en 1696, et par la même occasion, "retournée": on entrait donc dans l'église romane antérieure par le côté nord. Ce qui change tout, vu le sens de la pente naturelle!
Aujourd'hui, le cours du Nant se détourne en direction de Villard-Dizier au creux d'un lit très encastré, évitant à Chamoux ses colères.
Seul un bief poursuit tout droit, pour animer la roue du moulin autrefois seigneurial - il fut prolongé à travers le Parc du château, au service des petites industries chamoyardes : le cours du bief a-t-il retrouvé le cours du Nant autrefois?
On connaît d'ailleurs d'autres déluges datés au XVe siècle dans la région :
L'hiver 1439-1440, crue des affluents de l'Arc, de Lanslevillard à St-Jean de Maurienne dans toute la Maurienne,
Entre le 7 mars 1450 et le 20 novembre 1451, éboulement de la colline occidentale de Salins en Tarentaise (Sté Savoisienne Hist Arch 1875 p.15)
Le village de La Chapelle en Maurienne est enseveli sour le déluge dit "de Saint-Laurent" (sans doute parce qu'il arriva le 10 août, jour de la fète de ce saint) , situé par la tradition vers le milieu du xv° siècle
En août 1469, inondation de la haute vallée de l'Arc (en particulier Modane). La chapelle dédiée à saint Bernard de Menthon a été élevée sur les lieux par les habitants échappés au désastre, à l'entrée de la gorge formée par cet éboulement. (SHAM 1867)
Encore plus près de nous, une difficulté semblable a touché Saint-Pierre de Belleville :
Le chanoine Truchet rapporte que « En 1515, le comte Louis de La Chambre, ayant fondé la collégiale de Sainte-Anne à Chamoux, lui unit le prieuré de la Corbière. Mais le torrent avait ravagé les propriétés et renversé une grande partie des bâtiments."1
Juliette et Adrien Dieufils signalent qu'en novembre 1651, après une période de pluies et de neige sur le Belledonne, La Rochette et Chamoux furent victimes d'un délugé de boue : à Chamoux "l'église fut à moitié détruite et le château très endommagé".
Mais quelles sont les sources de cette information, qui expliquerait mieux la soudaine nécessité de réparer ou reconstruire l'église… un siècle après cette date pas mieux étayée de 1428-29 ?
Plus près de nous, le Courrier des Alpes du 30 août 1887 rapporte :
CHAMOUX. — On nous écrit le 27 août :
Jeudi soir, vers neuf heures, des nuages noirs se massaient sur les communes de Chamoux et Montendry, ils étaient menaçants et les effets de la menace ne se sont pas fait attendre ; car entre neuf et dix heures, dans les feux croisés des éclairs et les détonations formidables et incessantes des tonnerres, la pluie tombait à torrents et en telle abondance que chaque pli du terrain formait instantanément un ruisseau : Toute l'eau qui s'écoulait ainsi par les flancs de la montagne, rencontrait dans le bas les lacets des routes stratégiques qui conduisent au fort de Montgilbert, suivait ces mêmes lacets, pour les emporter ensuite. Les éboulements sont nombreux sur la commune de Montendry.
La commune de Chamoux a également beaucoup souffert : au troisième Berre, les eaux conduites par la ligne de l'ancienne route grossies outre mesure à leur débouché dans le ruisseau qui traverse ce village, ont amené une grande quantité de graviers, et malgré tous les efforts des habitants de graves dommages ont été éprouvé par les habitants de Berre. Le chemin qui le dessert a été emporté sur une grande longueur et plusieurs bâtiments sont devenus inaccessibles par l'accumulation des graviers.
À Chamoux, les immeubles qui se trouvent en contrebas des derniers lacets de la route en construction, sont dans un état vraiment lamentable ; tantôt couverts de débris de toute sorte, tantôt profondément ravinés. Dans le bourg de Chamoux on croyait à une ruine complète ; la rue de la Mairie était transformée en un torrent impétueux et inabordable ; en quelques minutes les rez-de-chaussées et les sous-sols étaient envahis par les eaux et par la vase qu'elles entraînaient. Dans certaines caves les tonneaux étaient à la nage ; dans certaines écuries on a dû sortir précipitamment les animaux pour les soustraire au danger de l'asphyxie. Tous les travaux et barrages destinés à conduire l'eau à plusieurs moulins et aux fontaines du bourg, n'ont pu résister à la poussée énorme des eaux mélangées aux déblais jetés dans le lit du ruisseau par l'entreprise de la nouvelle route ; ils ont disparu sous leur poids. Ce qui constitue pour cette partie de la commune, par la privation d'eaux potables, une situation tout à fait déplorable.
Séismes
Pas de nouvelles pour Chamoux, mais on sait que le séisme de Lisbonne (15-10-1755, 12h10) fut sensible jusqu'à Chambéry2
03-2012 / 10-2014 / 06-2016 / 11-2017- A.Dh.
Sources bibliographiques :
1- Travaux de la Société d'histoire et d'archéologie de la province de Maurienne : bulletin 1901 (SER2,T3,PART1) p.193 (L’origine des documents n’est pas toujours précisée (le plus souvent : Archives du Diocèse de St-Jean de Maurienne))
2 "La Vie quotidienne en Savoie aux XVII et XVIIIe siècles" (ed. Fontaine de Siloe, 2005), Jean et Renée Nicolas
Nous ne connaissons pas encore les sources de cette communication : merci de nous aider le cas échéant, et merci à M. et Mme Nicolas.
Bibliographie :
* Lire : Les torrents de la Savoie par Paul Mougin, ingénieur des eaux et forêts, 1ère édition en 1914, réédité par la Fontaine de Siloé
Jusqu'au XIXe siècle, les fonds de vallées étaient peu praticables : l'Arc, l'Isère, le Gelon… divaguaient à chaque crue, leur lit restait marécageux - impossible d'y construire des routes. On circulait donc plutôt à flanc de coteau, juste au-dessus de la plaine.
Mais on circulait beaucoup, car les cols des Alpes ont été fréquentés de tous temps (la présence des hommes de la Préhistoire, et de leurs échanges, a laissé des traces un peu partout).
Et Chamoux se trouvait sur une de ces routes : ce n'est pas pour rien que l'on trouve des châteaux dès le XIe siècle, au-dessus du Nant de Montendry, ou dominant Aiguebelle…
L'Histoire de Chamoux est ancienne ; voilà qui surprend, pour un village discret, niché contre les monts, un peu à l'écart des grandes rivières. Mais justement ! On y était un peu plus en sécurité pour circuler, et les chemins de part et d'autre du vallon du Nant de Montendry offraient un passage vers la vallée des Huïles, et "les" Cucheron.
C'est ainsi que certains historiens ont imaginé pour la traversée des Alpes d'Hannibal, un passage par Chamoux
Voici donc un extrait d'un gros ouvrage édité en 1902 pour "prouver" un itinéraire possible d'Hannibal dans les Alpes - avec passage par le Col du Cucheron - "notre" Cucheron! L'exemplaire scanné par Google Books se trouvait dans une bibliothèque universitaire… à Toronto.
Dans sa thèse (fondée sur une lecture des auteurs de l'Antiquité), "Annibal dans les Alpes" (Paris, Alphonse Picard, Éditeur 1902), Paul Azan pense que l'armée carthaginoise remonta d'abord l'Isère :
"Annibal préféra continuer à suivre le fleuve et passer par la belle vallée du Graisivaudan, jusqu'au cours du Bréda, vis-à-vis du fort Barraux ; en ayant soin de ne pas suivre le bord de l’eau, il trouva un parcours facile.
Il remonta alors le cours du Bréda , passa à la Rochette, puis suivit la haute vallée du Gélon. C'était le chemin qui le conduisait au Bourget, au pied des Alpes.
ARRIVÉE AU PIED DES MONTAGNES
Nous allons décrire d'abord le terrain sur lequel pouvait opérer Annibal à partir du Bréda.
Topographie. — Ce terrain est limité à l'est et au nord par l'Arc, à l'ouest par l'Isère. Avec la partie inférieure de cette dernière rivière, l'Arc coudé en potence cinq kilomètres avant son confluent dessine une sorte d'U, dont les branches seraient un peu ouvertes, et dont la convexité serait tournée vers le nord. Aiguebelle au nord-est et Chamousset au nord marquent la naissance des deux branches de l'U. Tout l'intérieur est rempli par les derniers contreforts du massif montagneux que les cartes désignent généralement sous le nom de Chaîne de Belledonne. Le Gélon, coudé en forme de V, y ouvre deux grandes trouées. Par la branche aval, on débouche en plaine près de Chamoux; par la branche amont, on arrive au Pontet.
Le col des Cucherons. — Coupée par le travers de Chamoux en allant de l’ouest à l'est, la montagne a 8 kilomètres de large sur au moins 1300m de hauteur, dominant de 900m les vallées du Gélon et de l'Arc. La coupure passe d'ailleurs par un grand ravin appelé ravin de Montendry, du nom d'une commune qui y est située ; elle aboutit près d'un col de franchissement appelé le col du Petit Cucheron (1235m). A deux kilomètres au sud de celui-ci se trouve un autre col, un peu plus facile, celui du Grand Cucheron (1180m), qui sert plutôt de débouché à la haute vallée du Gélon.
Les deux Cucherons permettent ainsi de descendre par des sentiers actuellement peu praticables dans la vallée de l'Arc; sur ce versant, à la cote 530, la pente est interrompue par un long gradin où sont bâtis les deux villages de Saint-Alban-des- Hurtières au sud, de Saint-Georges-des-Hurtières au nord.
Le débouché de l'Arc. — Ces passages sont maintenant peu fréquentés ; le chemin de fer et la route, grâce à des remblais et à des ouvrages d'art, vont suivre le contour de l'Arc. Au-dessous du village de Montgilbert, la route a été taillée dans le roc dans une pointe qu'on appelle Rochebrune. Autrefois, avant qu'on n'endiguât l'Arc par la chaussée construite par Napoléon et qu'on fit du colmatage sur la plaine qui s'étend d'Aiguebelle à Chamousset, ce terrain était le lit du torrent. Au XVIIe siècle, l'Arc baignait le pied de ces rochers. Sully dit dans ses mémoires, à propos du siège de Charbonnières, que son artillerie éprouva de grandes difficultés à passer par l'étroit sentier qui existait à cette époque; une des roues du canon se trouvait souvent en dehors de la route, au-dessus du précipice. Il n'y a donc pas lieu de s'étonner si la Table de Peutinger, ni aucun des documents antiques, ne figure de route en ce point. A l'époque gauloise, il était impraticable. Pour déboucher de la vallée de l'Arc, on se servait des deux Cucherons. Le Petit Cucheron par la vallée de Montendry menait vers les Bauges; le Grand Cucheron desservait plus particulièrement toute la vallée de la Basse Isère, par la Rochette. Une bonne route y est encore figurée sur l'atlas du général Bonnet, publié il y a un siècle.
Une discussion. — Ainsi Annibal avait deux chemins à suivre pour gagner les Alpes. Il pouvait gagner Chamoux par un itinéraire qui serait tout-à-fait conforme à l'expression «pays en plaine», et de là s'engager dans la vallée de Montendry, où se serait livrée la bataille. Ce système a été adopté par le colonel Perrin. Nous ne croyons pas que les opérations militaires puissent y être complètement restituées. L'autre chemin était celui que nous avons adopté, la haute vallée du Gélon; cette route monte un peu il est vrai, mais par une pente régulière dont la moyenne est de cinq pour cent."
… et selon Paul Azan, c'est aux Cucherons qu'Hannibal aurait livré sa première bataille contre les Barbares locaux - à son avis, il s'agissait d'habitants de Saint-Alban et Saint-Georges des Hurtières, peu favorables aux envahisseurs (tiens, deux villages d'irréductibles Gaulois ?) Mais… ceux-là furent vaincus, et Hannibal poursuivit son chemin par la Maurienne - selon Paul Azan.
Mais ceci est une autre histoire…
En l'absence de preuves définitives, la recherche DU parcours d'Hannibal dans les Alpes, n'a toujours pas fini d'occuper les arpenteurs de cols et autres fouineurs de bibliothèques!
A.Dh.
Sources bibliographiques et iconographiques
- Annibal dans les Alpes par Paul Azan (1902) Texte et carte : GoogleBooks
Pour les chercheurs et les curieux, ressources à explorer :
-Pour tout savoir (ou presque) sur les nombreuses variantes qui conduisent les Carthaginois par tous les cols possibles des Alpes, une exposition temporaire s'est tenue au Musée Dauphinois de Grenoble : Hannibal dans les Alpes, une traversée, un mythe en 2011-2012. Pour plus d'informations : http://www.musee-dauphinois.fr/
Depuis la nuit des temps…
Longtemps, les routes ont dû éviter les fonds de vallées, peu praticables. On circulait à flanc de monts, ou sur des routes de crêtes. Quelques ponts, des bacs, ou par temps sec, des gués, permettaient de traverser l'Isère : pont de Montmeillan, toujours à refaire (depuis la fin du XIIIe siècle), pont de Frêterive…
Vue panoramique depuis le château de Miolans (un beau poste de guet !) : 3 rivières se rencontrent dans la Combe de Savoie, leurs confluents ont varié avec le temps. Le Gelon descend de la Vallée des Huilles puis bifurque vers l'Arc.
Longtemps, ces vallées glaciaires ont été impraticables, et particulièrement cette zone de confluence Isère / Arc / Gelon.
Comment aller du Grésivaudan, ou de Chambéry, vers la Maurienne ?
- En remontant la vallée des Huilles à partir de la Rochette,vers le col du Grand Cucheron
- ou en empruntant le massif entre Isère et Gelon, pour se diriger ensuite sur Chamoux et Montendry, vers le petit Cucheron
- ou encore, après avoir longé les Bauges jusqu'à Miolans, en passant l'Isère sur un bac au niveau d'Aiton… et en continuant en hauteur bien sûr le long des pentes sous le Grand Arc.
Depuis toujours, les deux voies naturelles vers les grands cols étaient la Tarentaise (vers de Petit-Saint-Bernard) et la Maurienne (vers le Mont-Cenis). Mais en évitant les fonds de vallées autrefois marécageux.
Les moines de l'abbaye piémontaise de la Novalèse, alors puissante, avaient créé une série de Maisons de l'aumône au long de la vallée de l'Arc, pour accueillir les voyageurs.
État de la Combe entre Miolans et Montmélian au XIXe siècle, avant le diguement de l'Isère : la rivière occupe TOUT son lit !
Si on venait du Grésivaudan, on pouvait (ou non) traverser l'Isère à gué au niveau du Fort Barraux, puis longer la Breda jusqu'à la Vallée des Huilles, et au col du Grand Cucheron.
Ou bien, passer par les divers Villard (chaque toponyme "Villard" peut conserver le souvenir d'un établissement agricole gallo-romain, signe certain d'une circulation le long de la pente).
Ou par la route romaine haute vers Châteauneuf, puis Chamoux, et Montendry*.
En effet, on connaît une voie romaine au pied des Bauges, et une autre passant par Châteauneuf. Une dalle gallo-romaine déposée devant l'église de St-Jean Pied-Gauthier, et surtout, les vestiges de Châteauneuf (thermes…) attestent l'occupation régulière du Coisin à cette époque.
Du XIe au XIIIe siècle, la route de Lyon au Mont-Cenis passant par le Lac du Bourget, emprunte la route de Montmayeur ou la route des Trailles (du port de Montmélian, vers Châteauneuf, par Ribod) ; à moins qu'elle ne longe les Bauges, jusqu'à Frêterive, où le pont de bois est reconstruit en pierre à la fin du XVIIe siècle.
En pointillés, 1°) la route par Montmélian, Saint-Pierre d'Albigny., et 2°) la route haute par Montmélian ou Montmayeur, Bourgneuf.
Les temps modernes
Au XVe siècle, les routes de crêtes semblent délaissées, au profit de voies plus proches des rivières : entre route de Montmayeur et route des Trailles, la route du Coisin est ouverte à une circulation régulière…1
Du coup, les seigneurs maîtres des voies anciennes, perdent leurs droits de péage (vers 1470, Aymon de la Chambre fait un procès aux habitants de Saint-Pierre de-Soucy "au sujet du nouveau chemin fait sur l'initiative de ceux-ci au préjudice du péage de La Rochette").
Mais en bas, la nature résiste : au débouché de la Maurienne, l'Arc se déploie en un delta aux bras multiples et capricieux, avant de se joindre à l'Isère. Au pied des Hurtières, on ne passe pas!
En 1600, « le seul chemin qui conduit [au fort de Charbonnières qui défend Aiguebelle] est extrêmement étroit, bordé d'un côté par la rivière d'Arc, dont toute la rive est coupée de droit [fil], et de l'autre par des roches impraticables. On pouvait à peine faire une lieue par jour, parce qu'à tout moment on était obligé de dételer le canon, une des roues portant presque toujours à faux sur le précipice.»2
L'ancienne route de la Combe à Aiguebelle, côté Hurtières (circulation très limitée!)
Il fallut attendre la fin du XVIIIe siècle pour que l'Arc soit solidement endigué dans la zone d'Aiguebelle!
Aussi, les registres (ADS) sont pleins de comptes-rendus de visites d'administrateurs et d'ingénieurs, de devis et d'états des travaux concernant la réfection et la protection des berges et des ponts, régulièrement détruits par les caprices de l'Arc et de l'Isère.
Il est à noter que ces documents sont versés aux archives militaires : même si nous sommes sur des voies commerciales millénaires, le souci de maintenir des voies de communication en bon état est d'abord lié aux préoccupations des armées…
Le pont Cuenot à Montmélian, construit par l'architecte François Cuenot entre 1674 et 1684.
XIXe et XXe siècles
La plupart des habitants du Val Gelon, n'eurent pendant longtemps d'autre choix que… leurs jambes pour se déplacer. Au début du XXe siècle, toutes les familles n'avaient pas encore un cheval ou un mulet pour transporter les marchandises, ou se transporter.
À pied
Un document du XIXe siècle (alors que l'état des routes s'était amélioré) estimait à 5h le temps nécessaire à un Chamoyard pour aller à Chambéry, 8h le délai d'un déplacement pour St-Jean de Maurienne.
À cheval, en voiture… ou en "chariot branlant"
"Par la Maurienne, il fallait compter ordinairement une semaine pour se rendre sans se presser de Thonon à Turin : la 1ère journée, on allait coucher à Genève (…), le second jour permettait aux voyageurs de gagner Chambéry par St-Julien, Sallenôves et Rumilly; le lendemain on couchait à Aiguebelle à l'entrée de la Maurienne, que l'on mettait deux jours à remonter, en couchant d'abord à St-Michel, puis à Lanslebourg; la sixième journée était la plus pénible : il fallait lonter le col du Mont-Cenis pour se rendre à Suse; la septième et dernière étape aménait enfin la caravane à Turin."3
" En septembre 1471, la duchesse Yolande de France et sa famille quittent Chambéry pour le Piémont : on a l'habitude de ces déplacements; les chariots chargés des "meubles" (= mobiles) habituels : coffres, tapisseries… ; on part le 18 à l'aube, pour s'arrêter le soir à Miolans ; St-Jean de Maurienne est atteinte le 21. Après une halte, on passe à St-Michel de Maurienne le 23, à Termignon le 25. Le 30, on est à Turin !"4
Aux XVIIIe, XIXe siècle, on avait déjà des transports en commun : les diligences.
Des relais de poste étaient installées à Malataverne, Aiguebelle/Epierres. Il y eut probablement d'autres haltes pour les voyageurs "indépendants", que l'on ne sait plus toujours bien situer: au 19e siècle, le trafic de la Route Royale s'était éloigné, passant par Bourgneuf... sauf en temps d'inondations.
La diligence survécut longtemps à Chamoux, pour assurer la liaison avec la gare de Chamousset, provoquant une ironie facile : on ne jurait alors que par le progrès ! Mais… le "courrier" avait des arguments modernes!
Le Petit Dauphinois, 21 Août 1922
Chamoux, ville touristique.
—" Beaucoup de touristes, à leur arrivée en gare de Chamousset, sont désillusionnés par le mode primitif de locomotion qui relie la gare P.-L.-M. à notre localité. Heureux Chamouyards que nous sommes de posséder encore la diligence des temps antiques : que de réflexions drôles suggère le véhicule archaïque traîné par un moteur à pattes!
Les Villages les plus retirés de la Maurienne sont desservis par des autos-cars. Quelle chance I Messieurs les administrateurs de la commune, serait-ce un luxe que de trouver à la gare de Chamousset un autobus ? "
Le Petit Dauphinois, 26 Août 1922
Chamoux, ville touristique.
— Comme suite aux observations d'un touriste, que nous avons publiées le 21 août, nous recevons la lettre suivante :
« Les nombreux touristes qui débarquent en gare de Chamousset, sont-ils tant que cela désillusionnés par le mode primitif de locomotion, qui relie la gare P.-L.-M. à notre localité?
II est permis de se le demander, car le brave courrier qui fait le service n'a, quoi qu'on dise, rien de préhistorique.
Il transporte assez rapidement et confortablement les voyageurs à destination et ceux-ci, recueillis avec empressement, pour un prix très modique, ne se sont jamais plaints. Ils ne reçoivent du moins pas de "coups de fusil"
Il y lieu de rappeler d'ailleurs à cet égard, que ce courrier a été crée pour le transport des dépêches et que les adjudicataires ne reçoivent aucune subvention pour celui des touristes.
Lorsque l'administration voudra bien un effort (ce sera dur) pour hisser notre chef-lieu de canton à la hauteur des communes privilégiées de la Maurienne et octroyer les sommes nécessaires à la création d'un service automobile, nous applaudirons de grand cœur. Mais d'ici là, vous connaissez le proverbe : on fait ce que l'on peut.
Ces braves Mauriennais habitués aux services rapides, comment voulez-vous qu'ils ne tombent pas de haut lorsqu'ils arrivent dans notre vallée? FENOUILLET, courrier de Chamoux »
En train
Rien n'a changé ! En 1860, le trajet devient plus rapide en train, mais en effet, il faut rejoindre la gare (à Chamousset, ou St-Pierre d'Albigny), attendre le train… il est toujours difficile de régler une affaire dans la journée à St-Jean de Maurienne.**
Il est alors tout neuf ce train !
Un héritage : la Compagnie de Chemin de Fer Victor Emmanuel5
La Savoie faisait encore partie du Royaume de Piémont-Sardaigne ; les troubles avaient obligé le roi Charles Albert à abdiquer en faveur de son fils Victor Emmanuel en 1849. Le comte de Cavour, premier ministre de Victor Emmanuel II, fervent défenseur de l'unité italienne, insiste sur la nécessité de relier le royaume de Sardaigne à la France (à Culoz) par une voie ferrée, en perforant un tunnel sous le mont Fréjus. Avec l'aval du roi, il fonde le 14 mai 1853, la Sociétà della Ferrovia Vittorio Emanuele. La Société reçoit la concession pour 99 ans d'une voie de chemin de fer devant relier Lyon à Turin par le tunnel du Fréjus et Chambéry.
En remerciement de l'aide apportée par l'empereur Napoléon III dans la lutte pour l'unité italienne, le roi Victor Emmanuel offre à la France la Savoie et le comté de Nice. Le 22 avril 1860, après un referendum pour la bonne forme, la Savoie devient française.
La compagnie Victor Emmanuel termine cependant les travaux engagés et la compagnie du PLM (fondée en 1857) récupère les installations établies sur le sol savoyard.
Le tracé 6
Cette première ligne (construite par une compagnie anglaise) est ouverte le 20 octobre 1856 : elle quitte la rive droite de l'Isère à Cruet, pour traverser la rivière au Pont des Anglais, ou Pont de boulons, pour rejoindre une zone marécageuse qu'il faut renforcer. Elle passe le Gelon par un pont qui a disparu avec l'autoroute, comme l'essentiel du tracé de la voie. Une gare est bâtie à Chamousset près du Pont Royal : c'est "l'ancienne gare".
Des passages à niveau sont installés, avec un délai d'attente d'1/4 d'heure avant… et après le passage du convoi.
En 1871, une modification de tracé est décidée :
la voie continuera sur la rive droite jusqu'à la hauteur du Pont Royal, où l'on construira un nouveau pont de fer ; ainsi, l'embranchement prévu vers Albertville sera facilité. Des gares sont créées côté Bauges, Chamousset construit une nouvelle station, toujours en service.
Adieu les diligences, les relais de poste !
Mais… depuis 1991, nouvelle concurrence : enjambant les rails, voilà l'autoroute A43!
A.Dh.
* Félix Bernard nomme ce parcours "La route Montmayeur"
** voir la page "1860 à Chamoux"
Sources bibliographiques
1- Le Pays de Montmayeur et sa vallée du Coisin et le Bondelonge Félix Bernard (1971)
2- Mémoires de Sully, Amable Costes, Paris, 1814, t. II, année 1600, liv. XI, p. 542
3- La Savoie d'après les anciens voyageurs : Ammien Marcellin, Eustache Deschamps, le mystère de Saint Bernard de Menthon, Rabelais, Montaigne, les ambassadeurs vénitiens, Thomas Coryate, le cavalier Marin, le "diario" de Rucellai, la glorieuse rentrée des vaudois, Montesquieu, Windham et Pococke, La Rochefoucauld, Young, Stendhal, etc, etc de Max Bruchet (1868-1929). ( Impr. de Hérisson frères, Annecy, 1908)
4- Yolande de Savoie, Duchesse de Savoie… Michèle Brocard, Cabédita 1999 et
5- d'après le site vivemen conseillé : http://www.railsavoie.org/chambery-r.html
6- La Combe de Savoie autrefois. Maurice Messiez
Bibliographie
• L'endiguement de l'Isère et de l'Arc Maurice Clément, éditions : Les Amis de Montmélian
• Le réseau ferré de Charles-Albert (Mémoires et documents publiés par la Société savoisienne d'histoire et d'archéologie, 1929 (T66), p.209 et suivantes. http://gallica.bnf.fr/)
Pour les chercheurs : ressources à explorer
Archives départementales de Savoie
Fonds sarde (1814-1860) Cote : FR.AD073.1FS 1-3500
Routes communales et consortiales (1FS 2303-2376)
2313-2330 Routes communales et consortiales de Savoie-propre, par mandements. - 2313 (Aix, 1822-1839) - 2314 (Aix, 1840-1860) - 2315 (Albens) - 2316 (Chambéry, 1822-1839) - 2317 (Chambéry, 1839-1850) - 2318 (Chambéry, 1852-1857) - 2319 (Chamoux) - 2320 (La Motte) - 2321 (La Rochette, 1822-1839) - 2322 (La Rochette, 1840-1860) - 2323 (Le Châtelard) - 2324 (Le Pont-de-Beauvoisin) - 2325 (Les Échelles) - 2326 (Montmélian) - 2327 (Ruffieux) - 2329 (Saint-Pierre-d'Albigny) - 2330 (Yenne).
Moyen-âge / Duché de Savoie / Archives camérales / Affaires militaires : Arc et Isère / SA 5827-6399 (inventaire turinois no 34)
ADS IR 176a : Bourgneuf / n°52 - 25 avril au 13 mai 1581 / SA 5878 : Remontrance, lettre de commission au Châtelain de Montmeillan, avec son verbal concernant les réparations des chemins de Bourgneuf avec le Décret et conclusions portant que les dites réparations seront données à prix fait au rabais à ceux qui en feront meilleures conditions.
- ADS IR 176a / Bourgneuf, la Croix d'Aiguebelle, Montmeillan / n°53 - 28 juillet au 1er août 1581 / SA 5879 : Procès-Verbal du Seigneur Conseiller Maître et Auditeur Bay, fait ensuite de la commission à lui donnée par la Chambre le 28 juillet 1581 à requête du Seigneur Procureur Patrimonial au sujet des réparations à faire au mont de Bourgneuf, les chamins joignant le dit pont, et informer contre ceux qui ont usurpés et dépopulé les isles de la Croix d'Aiguebelle.
- ADS IR 176a / Aiton, la Croix d'Aiguebelle et Bourgneuf / n°42 - 28-30 septembre 1582 / SA 5868 : Minute du Procès-Verbal de Monsieur le Maître Bay sur les réparations des formes contre la rivière d'Arc à l'endroit d'Aiton et de la Croix d'Aiguebelle, tirant à Bourgneuf, et aussi pour la rivière de Belley (?), près de Bourgneuf.
- ADS IR 176a / Aiguebelle, Montmeillan / n°12 - 25 mars 1646 / SA 5858 : Procès-Verbal du Sieur Conseiller d'État président et Général des Finances Castagnery touchant la visite par lui faite ensuite du décret de commission mis sur remontrances du Procureur Patrimonial du 14 décembre, du dégat fait par la rivière d'Arc au chemin royal contre Aiton, appelé le Pas de la Folesse.
- ADS IR 176a / Aiton / n°43 - 25 mai 1646 / SA 5869 : Verbal du Sieur Président et Général des Finances Castagnery sur les dégats que la rivière d'Arc fait proche le pas de la Folesse au chemin contre Aiton.
- ADS IR 176a / Aiguebelle / n°8 - 27 juin 1655 / SA 5834 : Verbal du Sieur Conseiller Maître et Auditeur Sarde de Montagny, concernant l'inondation que la rivière d'Arc a fait arrière la Croix d'Aiguebelle pour réparation des ternes et chemins.
- ADS IR 176a / Bourgneuf, la Croix d'Aiguebelle, Montmeillan, / n°54 - 20 février 1656 / SA 5880 : Verbal du Sieur Conseiller Maître et Auditeur Sarde de Montagny, concernant les défenses de Bourgneuf, de la Croix d'Aiguebelle contre la rivière d'Arc, et réparations des murailles de la ville de Montmeillan.
- ADS IR 176a / Bourgneuf, Aiguebelle, la Croix d'Aiguebelle, Montmeillan, / n°55 - 15 avril 1665 / SA 5881 : Verbal du Sieur Conseiller Maître et Auditeur Sarde de Montagny, concernant le prix fait de la chaussée de Bourgneuf, chemins d'Aiguebelle, pont et fonderie de Montmeillan.
- ADS IR 176a / Aiguebelle, Montmeillan, Bourgneuf : n°11 - 10 juillet 1671 / SA 5837 : Verbal du Sieur Conseiller Maître et Auditeur Sarde de Montagny, concernant le voyage fait à Aiguebelle, montmeillan, pour la réparation des chemis et arches à la Croix d'Aiguebelle concernant les réparations de la Croix d'Aiguebelle, et la chaussée de Bourgneuf.
- ADS IR 176a / Bourgneuf, la Croix d'Aiguebelle / n°57 - 2 février 1684 / SA 5883 : Verbal du Seigneur Conseiller Maître et Auditeur Brun, concernant les réparations de l chaussée de Bourgneuf et les arches qu'il faut faire à la Croix d'Aiguebelle pour détournner la rivière de l'Arc, et conserver le chemin royal.
- ADS IR 176a / Arc, Bourgneuf, et la Croix d'Aiguebelle : n°35 - 24 février 1687 / SA 5861 / Verbal du Seigneur Conseiller Maître et Auditeur Morand, concernant les réparations contre la rivière d'Arc au-dessous d'Aiguebelle, et au-dessus du Pont Solet, et au-dessus de la Croix d'Aiguebelle et à Bourgneuf.
- ADS IR 176a / Freterive / n°158 - 16 février 1669 / SA 5977 : verbal, devis pour le pont de Freterive, et le dessein (sic) fait par les architectes de Lyon. / n°159 - 9-13 mars 1669 / SA 5978 : verbal du Seigneur Conseiller d'État et Président Delescheraine, concernant le Pont de pierre qui se doit faire à Frêterive, et des tornes audit lieu. / n°160 - 30 mars 1669 / SA 5979 : verbal du Seigneur Conseiller d'État et Président Delescheraine, concernant la visite des réparations du pont de Frêterive. / n°161 - 16 avril-dernier avril 1669 / SA 5980 : verbal du Seigneur Conseiller d'État et Président Delescheraine, concernant le pont de Frêterive. Visite des travaux, et du repartement des ouvriers que chaque Paroisse doivent fournir (sic) (…) / n°164 - 5 septembre 1669 / SA 5983 : verbal du Seigneur Conseiller d'État et Président Delescheraine, sur la visite par lui faite avec l'ingénieur Bonnefon des pillotements et fondations qui se font pour la construction du pont de Frêterive. / n°165 - 5 septembre 1669 / SA 5984 : verbal du Seigneur Bonnefon, sur la visite par lui faite des réparations et travaux du pont de Frêterive, pour la solidité d'icelui.
- etc (la construction du pont de pierre de Frêterive se prolonge sur 176a et 176b : la fondation de la culée du pont se visite en 1674)
- ADS IR 176b et c / nombreuses réparations au pont de Montmeillan
Archives et inventaires » 1815-1860 - Fonds des administrations civiles et judiciaires de la restauration sarde (1815-1859), fonds de l'Annexion (1860) - Administration générale du duché. Intendance générale et fonds d'additions - Collection de lois et règlements, Génie civil et travaux publics…
1FS 3523
Registre de correspondance de l'ingénieur chef du génie civil avec l'administration et les intendants des provinces : Une soixantaine de lettres traitent des travaux de la route royale le long des digues de l'Isère et de la canalisation du Gelon - 1843-1841
FS 3508
Correspondance des ingénieurs du corps royal du génie civil concernant la rectification entre Aiton et Montmélian de la route royale de Turin en France (en particulier la réalisation du pont sur l'Isère à Chamousset) et les travaux d'endiguement de l'Isère, de l'Arc et du Gelon : six feuilles de plans ( profils en long et en travers, plans au sol.) 1847-1854
1FS 3509
Correspondance des ingénieurs du corps royal du génie civil concernant la rectification entre Aiton et Montmélian de la route royale de Turin en France (en particulier la réalisation du pont sur l'Isère à Chamousset) et les travaux d'endiguement de l'Isère, de l'Arc et du Gelon - un plan - 1847-1854
1FS 3645
Canalisation du Gelon et désséchement des marais de Bourgneuf et Aiton : métrés des travaux, devis, cahiers des charges, rapports, répartition de la dépense, états parcellaires des terrains occupés etc. - 1834-1862
1FS 3646
Canalisation du Gelon et désséchement des marais de Bourgneuf et Chamousset : seize profils - 1834-1862
1FS 3647
Canalisation du Gelon et désséchement des marais de Bourgneuf et Chamousset : plan aquarellé de la vallée de la Rochette non terminé avec le cours du Gelon avant sa canalisation, non daté ; plan du cours du Gelon depuis la route royale jusqu'à son embouchure dans l'Arc et des terrains inondés avec le tracé des projets pour donner l'écoulement aux eaux ( 1841) ; plan aquarellé du cours actuel de l'Isère depuis les digues de Grésy à Châteauneuf et du cours de l'Arc depuis Aiton au confluent (1847) ; plan aquarellé de la vallée de la Rochette avec les nouveaux tracés du Gelon et de la route communale de La Rochette à Chamousset (1852) ; plan aquarellé de la vallée de la Rochette avec les nouveaux tracés du Gelon et de la route communale (1854) ; mappe de la commune de Bourgneuf avec les nouveaux tracés du Gelon et de la route communale (1854) ; mappe en deux parties de la commune de Chamoux avec les nouveaux tracés du Gelon et de la route communale (1854) ; mappe de la commune de Chamousset avec les nouveaux tracés du Gelon et de la route communale ainsi que le périmètre de l'imposition pour la canalisation (1854) ; plan et profils du barrage pour la dérivation des eaux vers les moulins de la commune de Chateauneuf (1858) ; extrait de la mappe de la commune de La croix de la Rochette avec les nouveaux tracés du Gelon et de la route communale (1860) ; plan du cours du Gelon de La Rochette jusqu'à la prise d'eau pour les moulins de Betton-Bettonnet, non daté ; sept brouillons de plans non datés - 1834-1860
Ponts (1FS 2377-2393)
2377-2378 Ponts sur la route royale du Mont-Cenis. - 2377 (ponts d'Argentine, du Bugeon et d'Hermillon) - 2378 (ponts du Gelon et de Montmélian).
2438-2441 Canalisation du Gelon. - 2438 (1827-1845) - 2439 (1846-1849) - 2440 (1850-1860) - 2441 (terrains occupés, vendus ou expropriés).
2442-2453 Dérivations, scieries, moulins, endiguements divers, dans l'ordre alphabétique des cours d'eau. - 2442 (Albane et canal du Bourget) - 2 443 (Arly) - 2444 (Boisserette) - 2445 (Chéran) - 2446 (Chiriac, Coisetan, Coisin) - 2447 (Coton, Doria, Mon, Gaz, Gelon) - 2448 (Glandon, Gorge, Guiers) - 2449 (Hyères, 1824-1833) - 2450 (Hyères, 1834-1840) - 2451 (Hyères, 1840-1858) - 2452 (Leysse, canal de Mérande) - 2453 (Méline, Sierroz, Somont, lac d'Aiguebelette).
Routes communales et consortiales (1FS 2303-2376)
2313-2330 Routes communales et consortiales de Savoie-propre, par mandements. (…) - 2319 (Chamoux)
Trésor des chartes
SA 55 La Rochette (suite).
- Requêtes et dépositions de témoins pour le procès intervenu entre Aymon, comte de La Chambre, vicomte de Maurienne, et les habitants de Saint-Pierre de-Soucy au sujet du nouveau chemin fait sur l'initiative de ceux-ci au préjudice du péage de La Rochette (1468-1470).
Archives et inventaires » Fonds des administrations françaises de la Révolution et de l'Empire (1792-1815)
Répertoire des fonds du département du Mont-Blanc, des districts, des administrations municipales de canton, des arrondissement et des sociétes populaires et comités de surveillance. 1792-1815
Fonds du département du Mont-Blanc (1792-1815) Cote : FR.AD073. L 1-2590
Archives et inventaires » Répertoire des fonds du département du Mont-Blanc, des districts, des administrations municipales de canton, des arrondissement et des sociétes populaires et comités de surveillance. 1792-1815 -
Marais et navigation. Service hydraulique - L 1537-1547.
L 1537 Dessèchements de marais.
L 1538 Bacs et bateaux de passage (principalement à La Balme sur le Rhône et à Pau sur l'Isère).
- 1542 (Arc)
- 1544 (ruisseau de Chamoux, Charpeney d'Apremont, Chéran, Deisse, Flon, Gelon, Guiers, Hyères)
- 1547 (Nant-Bruyant de La Motte-Servolex, torrent de Randens, canal de Savières, Sierroz, canal de Thiou, ruisseaux et torrents divers).
L'entretien des routes n'était pas une mince affaire dans nos vallées soumises aux caprices de rivières torrentielles : l'Arc, l'Isère, le Gelon, leurs affluents… Les chemins s'effondraient ou disparaissaient sous les éboulements, les ponts étaient régulièrement emportés…
Le pouvoir avait deux ressources, pour entretenir la voirie : les corvées, et les péages. Tiens, les péages !
Et ces péages étaient concédés à des particuliers, qui versaient à l'Administration une somme forfaitaire, et récupéraient les droits de passage, variables selon le temps, les affaires, les maladies et les guerres.
Un péage bien difficile à éviter existait près de Chamoux: à la Croix d'Aiguebelle. Puis un autre, au pont Saint-Catherine à Aiguebelle…
Le fichier joint réunit quelques actes qui accordaient la gestion du péage de la Croix d'Aiguebelle au plus offrant, au gré des enchères - car il y avait toujours plusieurs candidats pour le poste, tantôt venus en voisins, tantôt attirés de loin.
Recherche et transcription 11-2018. A.Dh.
Puisque la plaine du Gelon a longtemps été soumise aux caprices du Gelon, les cheminements passaient sur les pentes - comme dans la plupart des vallées.
La route principale de desserte du village était donc celle qui menait de La Rochette à Aiguebelle, en passant par les divers "Villard", puis Villardizier, le Bourg de Chamoux, les Berres, la Croix d'Aiguebelle…
Les chemins conduisant à Champlaurent et Montendry prenaient dans les hauts du Bourdg de Chamoux.
Un autre, voisinant le turbulent ruisseau de Montendry, traversait la plaine : il menait à Ponturin, et au-delà vers Bettonnet, Châteauneuf.
Et c'est tout !
C'est au 19e siècle que la commune ouvrit d'abord le chemin vers Bourgneuf, puis le chemin qui joint le village à la route de digue, par le pont de la Servaz.
Parallèlement, le révêtement des chaussées s'améliorait, les ponts étaient renforcés, les chemins élargis et sécurisés.
À quoi ressemblaient les rues du village vers 1850?
Chemins de terre battue, creusés d'ornières, glissants sous le pas les jours de pluie et pieds crottés toute l'année?
Probablement, on les avait déjà assainis en les empierrant, dans les montées, dans le bourg: à coup de corvées, nos ancêtres aménagèrent des " chemins ferrés": chemins empierrés dont l'assise est ferme et où l'on n'enfonce pas.
Mais le développement des transports exigeait plus, d'autant que les habitants des villages voisins (de Champlaurent, Montendry, à Villard-Léger, Bettonnet…) affluaient vers la nouvelle Maison communale où étaient hébergés divers services du canton.
On allait donc revêtir la chaussée de "macadam", entre 2 "cunettes" pavées. (voir ces mots dans les notes)
Décembre 1853, premiers frémissements
L'ordre du jour appelle la discussion sur la convenance d'établir un pavé dans le Bourg de Chamoux.
La nécessité de réparer les rues du Bourg d'une manière convenable et propre est reconnue sans discussion. La discussion roule ensuite sur la forme du pavé, sur la matière à y employer et sur les moyens d'arriver à la confection.
Le conseil communal délibère:
" Art.1: Il sera établi dans les deux rues principales du Bourg de Chamoux, un pavé dit Macadam avec une cunette de chaque côté de la rue.
Art.2 : Le conseil communal charge M. Mollot Eugène, ingénieur en retraite de la confection du devis et du cahier des charges, à ce relatifs.
Art.3 : Il sera mis dans le cahier des charges la condition essentielle, que toute la fourniture et le transport des pierres sera fait par corvées."
Mars 1856 : on s'inquiète.
"La discussion fait ressortir que si les eaux pluviales tombent sur la partie de la rue qui sera macadamisée, et non sur la partie qui sera pavée et formera les cunettes, ces mêmes eaux dégraderont le macadam et l'emporteront en peu de temps."
On va donc "prendre des mesures"
-tous les toits longeant les rues qui seront macadamisés, soit la grande rue tendant à Aiguebelle et à la Rochette et celle qui tend de la Place chez Monsieur Mollot notaire seront disposés de manière à ce que les [stillicides]* tombent sur la partie pavée et dans le centre de la cunette**. Il est néanmoins facultatif à ceux qui ne voudraient pas couper leur toit actuel d'y placer des chenaux avec descentes jusqu'à la rue.
-il est défendu de jeter aucune ordure et de faire aucun entrepôt dans les rues. Il est défendu aussi de traîner des bois dans la rue"
1856 - on passe au concret : adjudication du macadam et grave
Le conseil par délibération du 24 mai 1856 arrête de faire exécuter le macadam et les autres travaux relatif dans toute la traversée du bourg suivant les projets, cahier des charges et détail estimatif dressés par Monsieur Mollot ingénieur en retraite sous la date du 12 avril proche passe
L'adjudication a été tranchée au profit de Monsieur Jean feu Georges Guyot pour la somme de 1690 livres.
Les travaux ont commencé !
13-7-1857 - Nomination d'un délégué pour la surveillance des travaux du macadam
Monsieur [le vice-syndic] Fabien Fantin fait donner lecture du cahier des charges relatif au macadam qui doit être surveillé par un délégué de l'administration ; il explique qu'en l'absence de ce délégué, aucune surveillance n'étant exercée, les travaux sont mal exécutés et les corvéables perdent leur temps.
Il propose de donner cette charge à Nayroud Simon-Joseph.
La discussion fait ressortir que le délégué prévu dans le cahier des charges est vraiment indispensable : on propose cette charge à M. Fantin depuis le commencement des travaux les a officieusement dirigés ; mais Monsieur Fantin ne peut y consacrer ses journées tout entières ; on propose de lui adjoindre le sieur Simon-Joseph Nayroud : ils s'entendront pour se diviser la journée entre tous les deux.
Le conseil délégué leur offre une indemnité de 2,50 livres pour chaque journée d'assistance.
Le sieur Fantin et le sieur Simon-Joseph Nayroud déclarent accepter cette proposition.
Le conseil délégué délibère :
A dater de ce jour, les susnommés Fantin Fabien et Nayroud Simon-Joseph sont chargés de la surveillance des travaux du macadam ; ils devront s'entendre entre eux pour qu'il y en ait toujours sur le chantier.
Il est alloué pour chaque jour de travail, soit d'assistance, la somme de 2,50 livres.
23-8-1857 - acompte à Monsieur Guyot de 600 livres sur le prix du macadam
M. le vice-syndic informe le conseil délégué que M. Guyot entrepreneur du pavé et macadam demande un acompte.
Le conseil délégué est d'avis de payer audit sieur Guyot Jean à compte de son Entreprise une somme de 600 livres à puiser sur les fonds prévus au Budget de 1857 et sur les fonds prévus en en résidus au compte de 1856 pour cet objet.
Bref, fin 1857 - 4 ans plus tard ! - 2 rues de Chamoux étaient revêtués de "macadam".
Mai 1859. Et si on continuait dans la partie supérieure du Bourg !
"La difficulté de continuer provient du peu de largeur de la rue : on a craint que le pavé des cunettes ne rendît ce passage difficile pour les chevaux et voitures. On ne savait pas si l'on devait ne faire qu'une seule cunette**, moins encore si on devait la placer au milieu ou à un des côtés".
Et puis… le conseiller Fantin Fabien fait observer que les tubes des fontaines passent par cette rue et que lorsqu'il y aura un macadam ou un pavé, il deviendra plus difficile de fouiller pour les réparations aux fontaines.
M. Mamy Joseph : "il faut avant tout réparer convenablement les conduites d'eau dans cette partie. On propose de remplacer les tubes de plomb qui sont usés par des tubes en fonte, ou par des conduits en ciment de la Porte de France."
Notes
* stillicides : eau qui tombe du toit goutte à goutte
** cunette : Rigole pavée de chaque côté d'une route pour l'écoulement des eaux. (ce mot est toujours employé en Savoie)
Qu'appelle-t-on Macadam ?
Lu dans Wikipedia : Le macadam est une technique de revêtement des chaussées, développée par l'Écossais John Loudon McAdam.
Mise au point vers 1760, une technique d'empierrement s'était généralisée en Europe : elle impliquait la pose de gros blocs posés pointe en haut, les interstices étant ensuite bloqués par insertion d'éclats de pierres.
Mac Adam propose une technique bien plus simple. Sur un sol bien drainé, il se contente de faire poser une épaisse couche de cailloutis dont les fragments ont été soigneusement calibrés. Cette couche est ensuite tassée directement par le trafic, ou par des rouleaux compresseurs, jusqu'à former un revêtement résistant et relativement étanche. Beaucoup moins coûteux, ce système exige cependant un entretien plus constant.
Revêtement bitumineux
Par la suite, l'étanchéité de surface a été améliorée par imprégnation de bitume ou de goudron, puis par un revêtement de béton de goudron (goudron de houille, dérivé du charbon maintenant remplacé par du bitume, dérivé du pétrole). Par extension, le terme macadam est aujourd'hui employé, à tort, dans ce dernier sens.
Sources
Ces documents sont disponibles sur ce site dans Patrimoine/Archives municipales/Délibération.
Voci quelques transcriptions de documents qui nous informent sur les difficultés des déplacements à l'entrée de la Maurienne.
Sans minimiser l'effet désastreux du "progrès humain" sur le climat, nous ne devons pas oublier que le temps météorologique n'a jamais été stable… Même pas à Chamoux !
Voici donc quelques notes relevées au fil des recherches: pour rester réalistes? Pour nous consoler à la prochaine tempête?
1558 - Une lettre de M. de Cotarel à la Comtesse Barbe d'Amboise (alors à Paris)
Pluie et vent : les Chamoyards ont toujours dû se soucier des arbres qui tombent plus ou moins vite dans les ruisseaux et font barrage.
12 janvier 1558
Le nant de Montendry n'a point fait d'alarme depuis votre départ; cependant je le ferai vérifier dès que je serai là-bas et je ferai visiter les bois par le procureur.
http://www.chamoux-sur-gelon.fr/sites/chamoux/files/documents/33_lettres_de_m_de_cotarel_a_barbe_d_amboise_0.pdf
1559 - Autre lettre de M. de Cotarel à la Comtesse Barbe d'Amboise (toujours à Paris)
Le vent encore, en tempête
18 mai 1559
Je suis parti suivant votre commandement pour aller à Chamoux porter les lettres à Madame la Balline, et nous sommes allés voir vos aménagements qui avancent toujours quelque peu ainsi qu'il plaît à Dieu, car le vent y a causé quelques dégâts durant deux jours tant aux toitures qu’aux arbres et aux tonnelles du jardin. On fait bonne diligence pour redresser le tout au mieux qu’il sera possible, en attendant votre présence.
Il n'y a personne par ici qui n’ait eu sa part aux dommages : même les bourgeons ont été brisés et rompus.
Et il est arrivé des choses étonnantes : les deux portes d'une des chambres du château se trouvaient fermées par dedans au verrou et celle du [côté] des eaux rompue.
On estime à cinquante écus au moins les dommages et les réparations qu'il faut faire.
http://www.chamoux-sur-gelon.fr/sites/chamoux/files/documents/33_lettres_de_m_de_cotarel_a_barbe_d_amboise_0.pdf
1740 - notes de Pierre-Louis Dichat, curé à St Pierre d'Albigny
Les inondations
Nota
décembre 1740
Il est arrivé dans ce mois, c'est-à-dire depuis le vinctième une inondation si grande que presque toute la plaine a été couverte d'eau, tous les batteaux du port de Grésy, Freerive et Paux ont été emportés, et cette inondation a été générale dans l'Europe, ainsy que les nouvelles publiques l'ont marqué.
ADS Registre paroissial St-Pierre d'Albigny cote 4E419 - 1740-1753 page 10/99
1756 - Intempéries
La pluie, le froid (courants et catastrophiques au XVIIIe siècle, ils sont un des facteurs révolutionnaires)
Nota que la nuit du 17e au 18 avril de l'année 1756 la gelée gattat toutes les vignes de la Savoye, et les noyers, qui pour lors se trouvaient déjà fort avancés, il n'y eut pendant l'automne aucune récolte de vin et de noix, à peine put-on retirer les bleds dont la récolte se trouvait assez modique, à cause de la grande quantité de pluye qui faisait germer le grain dans les épis; le vin cependant ne manque point dans la Savoye - si, en vient une grande quantité du Languedocq qui se vendrait à raison de douze sols le pot.
ADS Registre paroissial St-Pierre d'Albigny cote 4E420 - 1753-1768 page 2/149
1826 - Les éboulements du Mont Fauge*
Quand la montagne tombe…
Les terres arrachées aux champs d'en haut, désolaient aussi les creux et les vallées où elles s'écoulaient... On saisit mieux le phénomène général des "cônes de déjection" de nos régions.
A Monsieur le comte Pullini, intendant gênerai
1826 Champlaurent
"...des oragans affreux accompagnés des innondations et de grêle..."
Chamoux ce 6 juillet 1826
Le sindic de la commune de Champlaurent
À Monsieur le Comte Pullini, intendant général du duché de Savoye
4N727
Ac. Le 10 juillet
Ac.G.3547
Je dois vous faire part, Mr le comte, des oragans affreux accompagnés des innondations et de grêle qui ont dévastés environ la moitié des propriétés cultives de la commune de Champlaurent le mardi 27 juin dernier.
Ledit jour a six heures après midy, le mauvais tems s'est annoncé par des tonnerres les plus bruyans qui faisoient trembler et qui se succedoient sans interruption, ensuite est tombé avec abondance des pluyes et sacs d'eau mélanges de quantité de grêle de la grosseur en partie d'une noix qui n'at dure qu'en partie une heure de tems et pendant cet espace de tems at dévasté entièrement tous les terrains qui font part du levant comprenant la portion prez le village de der~ (derrière) l'église et les terres de prasnicon prez du Pontet qui excède la moitié du territoire cultif de la commune, celle des habitans du hameau de glapigny ont ete exceptées,
ces grêles et innondations ont été si terribles qu'elles ont dans les endroits en côte emportes non seulement les bleds mais même la terre jusques au roc desorte que ces terrains sont perdus pour toujours, dans les autres lieux, cela à couché les bleds les at meurtris hachés de sorte qu'ils sont aussy entièrement perdus, les eaux ont été si abondantes qu'elles ont emportes un bâcha de bois chataigners de 18 pieds de long de trois pieds de large equarré divise par une séparation dont l'une pour l'abreuvage des personnes et des bestiaux et l'autre pour le lavage du linge lequel n'avoit été mis en place qu'avec quatorze paire de bœufs, a rempli le canal du ruisseau et par la at fait déborder l'eau dans les terrains près inférieurs qui ont été couvert de marrains et la récolte entièrement perdue elle at baisse laissé au moins neuf pouces de gelous de grêle dont une partie ont été emmené dans les ecuiries et grange desorte que l'on ne pourroit évaluer moins de vingt mille livres laperte qu'ont souffert les habitans
j'ay en conséquence l'honneur de vous prier pe my hautoriser de faire faire une délibération conformément à l'art 207 des instructions eu égard de la bonification est totale pour les habitans du hamau de l'église, étant aussy le cas eu égard que le domage est très grave et extraordinaire de l'art 229 de la (dite) instruction
j'ay l'honneur d être avec mon plus profond respect Monsieur
Votre très humble et très obéissant serviteur
Caillet Grégoire, syndic
ADS 11 fs 125, Pièces diverses 1815-1833
1997 - Une tempête sur la Combe
Le vent toujours
Jeudi 18 décembre 1997 - Des rafales dépassant 130 km/h
Plus de cent toitures ont été endommagées, jusqu'à 1 500 foyers ont été privés d'électricité dans le département, mais aucun blessé n'était signalé. Les dégâts les plus importants ont été constatés à Chamoux-sur-Gelon, tandis que d'autres communes comme Bourg-Saint-Maurice, Aiguebelle, La Chambre, Le Bourget-en-Huile et Challes-les-Eaux étaient également touchées. Hier soir, la météo annonçait que le vent ne faiblirait pas avant ce matin.
(…) A l'écart des habitations, Joseph observe le triste spectacle d'une caravane, pulvérisée par le vent qui l'a retournée à plusieurs reprises. "Elle était neuve, il y a une heure encore" s'amuse Luc, de l'école de parapente Pégase. Il a beau plaisanter, sa propre voiture se trouvait dans la même remise que la caravane. Une remise qui s'est, en partie, effondrée dans la nuit. Lui-même occupe la maison juste à côté, avec Patricia et Pierre, le moniteur de parapente. Pour eux ia nuit a été blanche. Ils entendaient le toit bouger et ressentaient la force exercée par le vent sur la structure du bâtiment. (…) La tête protégée par un casque, Pierre mesure la vitesse du vent. Plus de 130 kms/heure, lors de certaines rafales. "C'est la Lombarde" affirme-t-il en connaisseur. D'autres y voient un effet de Foehn. Mais qu'importe le nom : la constance et la force du vent impressionnent. « Et dire qu'on développe le parapente ici parce que la vallée est à l'abri des vents météorologiques!"
Si aucun des commerces ou des services de Chamoux n'a ouvert ses portes - que faire sans électricité ? -, les habitants sortent encore, avec mais beaucoup de prudence.
(…) Avec le capitaine Vignoud, du centre de secours de Saint-Pierre d'Albigny, [Jean-Michel Bouvier, le maire de Chamoux,] fait l'état des lieux à la mi-journée : dix toits emportés, peut-être une centaine plus ou moins endommagée. "Pour l'instant, nous nous contentons de recenser les dégâts et d'inciter les gens à la prudence" explique le capitaine. Tant que le vent souffle à cette vitesse, il est hors de question de faire monter quiconque - pompier ou charpentier - au sommet d'une maison. Les pompiers interviennent tout de même lorsqu'une route est bloquée par la chute d'un arbre, ou pour tenir le public à l'écart des endroits trop dangereux. Mais où est-on vraiment à l'abri lorsque des plaques de tôle peuvent s'arracher à tout moment. Portées par le vent, comme des feuilles de papier, elles prennent une vitesse redoutable.
Si Chamoux-sur-Gelon, s'est manifestement trouvée au centre de la tempête, elle n'est pas la seule commune touchée. En fin d'après-midi, Jean-Claude Breton, responsable technique de l'E.D.F. en Savoie, estimait à 1 500, le nombre de foyers du département ayant eu a subir des coupures prolongées d'électricité. (…) À Chamoux-sur-Gelon, l'électricité est revenue aux alentours de 17 heures. Le centre de parapente comptant parmi les constructions les plus exposées, son toit a été arrimé avec des câbles. Mais, les trois occupants de l'école n'envisageaient pas d'y dormir et avaient trouvé refuge ailleurs. Car la météo n'annonçait rien d'encourageant avant ce matin.
De nombreux habitants de la commune s'apprêtaient à passer leur deuxième nuit sous la tempête.
Dauphiné Libéré, Jeudi 18 décembre 1997, extraits
Notes
* ÉBOULEMENT DU MONT FAUGE : Document transmis par E.V. de Champlaurent
La région est répertoriée de sismicité faible à moyenne (tout comme Chambéry, Albertville, La Rochette…) Parfois, on ressent un léger tremblement du sol, les verres tintent dans le placard...
Mais les registres locaux gardent la mémoire d'incidents plus remarquables - sans parler bien sûr du tremblement de terre (ressenti sur des centaines de km), qui activa probablement le glissement de terrain, et fit tomber un pan du mont Granier en 1248.
Comme ce fut apparemment le cas pour le mont Granier, les catastrophes surviennent parfois quand le séisme suit de fortes intempéries, qui ont trempé les sols, et modifié leur viscosité.
À Chamoux, un grand éboulement mythique détruisit le prieuré et ensevelit en partie le bas du château : la date n'est pas du tout sûre, mais le fait est attesté... par les dégâts causés : la terre avait-elle alors tremblé?
Au hasard:
- le 12 mai 1682, un séisme secoue la vallée de St-Pierre d'Albigny "jusqu'à Chambéry"
(À lire: la relation sur un registre paroissial sur freterive-jadis)
12-2019 ADh
Sources
12 mai 1682 : freterive-jadis.pagesperso-orange.fr
Les incendies font partie des catastrophes les plus douloureuses - parce qu'on ne les voir pas venir - depuis que les hommes se rassemblent, avec leurs biens, sous des toits.
Chamoux s'est organisé, et doté de pompes à incendie (1855), et a pris des mesures de prévention
(voir Délibérations dans les Archives municipales)
Ce qui a permis de limiter les dégâts, mais évidemment, sans supprimer totalement les alertes.
Car des incendies ont encore marqué la vie de Chamoux tout au long du XXe siècle.
Voici quelques catastrophes qui ont marqué le tissu du village.
Pour aller plus loin
Un incendie à documenter : 29 janvier 1732 (ADS - SA 5462)
(comme aujourd'hui, on voit des pages plus ou moins généreuses... ou fielleuses)
La Gazette de Savoie - 15 Février 1858
NOUVELLES DE L’INTÉRIEUR - SAVOIE
A Chamoux, 14 maisons et 2 granges ont été la proie des flammes. Un pauvre petit enfant, mort dans la nuit de l’incendie, a pu être retiré du lieu du sinistre. On ne sait pas encore, d’une manière précise, à quelle somme on peut évaluer le désastre. On dit qu’une vache a péri et qu’elle était l’unique ressource de l’une des victimes du terrible fléau.
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La Gazette de Savoie - 17 Février 1858
Le sinistre qui a eu lieu à Chamoux provoque tous les élans de la charité publique. On parle d’une souscription générale en faveur des victimes de cet incendie ; nous serons heureux d’enregistrer tous les dons qui seront faits en faveur de cette commune infortunée.
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Le Courrier des Alpes - 18 Février 1858
CHRONIQUE DE LA SAVOIE
Dans la nuit du 13 au 14 courant, un incendie a éclaté au bourg de Chamoux et y a dévoré douze à quinze corps de bâtiments. L’heure avancée à laquelle le feu a éclaté, deux heures du matin, a empêché que de prompts secours fussent apportés. Néanmoins toute la population s’est distinguée dans les efforts faits pour empêcher que l’incendie se propageât aux autres parties du bourg.
Ce sinistre, qui a réduit une douzaine de familles à la plus affreuse misère, est attribué à la malveillance. Trois ouvriers piémontais sont fortement soupçonnés ; mais il est prudent de suspendre tout jugement jusqu’à ce que la justice se soit prononcée
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Le Courrier des Alpes - 04 Mars 1858
Nous apprenons que Sa Majesté vient d’accorder une somme de 400 fr. à ceux des incendiés de Chamoux qui ont le plus besoin d’être secourus.
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La Gazette de Savoie - 10 Mars 1858
M. le comte de Sonnaz, syndic de la commune de Chamoux, nous adresse la communication suivante, que nous nous empressons de publier :
« Le syndic de Chamoux soussigné emprunte les colonnes de la Gazette de Savoie pour un témoignage public de reconnaissance envers les personnes qui ont secouru les incendiés de Chamoux , soit par des dons postérieurs à l’incendie, soit par le concours actif prêté au moment où les flammes semblaient ne vouloir rien épargner.
Une somme de 300 fr. et une autre de 400 fr. nous ont été annoncées par M. l’intendant général, qui a bien voulu les solliciter pour nos malheureux incendiés.
Sur l’initiative de M. Guillot. Insinuateur d’Aiguebelle, une souscription s’est ouverte dans cette ville ; elle a produit 114 fr. 50 cent.
La commune de Villard-Léger a envoyé 3 hectolitres de grains, produit d’une collecte.
L’administration de la commune de Coise et le syndic de Châteauneuf ont promis d’envoyer bientôt aussi le produit d’une autre collecte ; leurs administrés se montreront certainement généreux, comme ils l’ont toujours été chaque fois qu’un appel semblable leur a été fait.
Les employés du l’hospice du Betton et M. l’aumônier ont envoyé, le jour même de l’incendie, du pain et de l’argent.
Quelques personnes de Chambéry, qui en ont été priées par une dame du pays, ont aussi répondu à l’appel qui leur était fait, et leurs dons ont été convertis en linges, distribués aux plus nécessiteux.
Un négociant de Genève, M. L., a spontanément offert une somme de 50 fr.
Une commission de cinq membres est nommée pour la distribution de tous les secours. Notre reconnaissance ne doit pas s’arrêter seulement aux dons qui sont venus soulager les malheureux incendiés ; nous devons aussi des remercîments à la population des communes.de Bettonnet et Châteauneuf, qui nous ont apporté leurs paniers à incendie ; à la population de Bourgneuf, Villard-Léger et Hauteville, accourue en masse dès le principe de l’incendie. C’est au concours généreux prêté par toutes ces populations que nous devons d’avoir pu limiter et circonscrire le feu.
Tout le monde a bien fait son devoir dans ce moment déplorable. Il faudrait citer bien des noms pour n’oublier personne de ceux qui se sont distingués.
M. le juge a été, dès le principe et pendant toute la journée, partout où sa présence pouvait être utile. M. le Percepteur,. MM. Les carabiniers de la station, et M. CharIes Basso, commis de l’entreprise de la canalisation du Gelon, ont beaucoup contribué à l’organisation régulière des chaînes et des secours.
On doit citer particulièrement le sieur Pollaz Louis-Antoine, de Maltaverne, pour son courage à braver les flammes el pour son ardeur au travail
M. le curé et M. son vicaire ont été vus fort longtemps parmi les travailleurs.
Nous devons remercier M. le médecin de l’hospice du Betton de l’empressement qu’il a mis à se rendre à Chamoux dès le commencement du feu, pour offrir gratuitement les secours de son art, qui heureusement n’ont pas été nécessaires.
Les gardes nationaux qui ont manœuvré la pompe méritent aussi des éloges ; ils ont lutté contre les flammes avec intrépidité el constance. Leurs efforts ont été heureux, car ils ont limité le feu dans les deux points de communication où ils l’ont attaqué. Ceux qui se sont le plus distingués sont le lieutenant Bally Joseph-François, le sous-Iieutenant Nayroud André el le caporal Marlin Paul. Toute la journée auprès de la pompe, qui a manœuvré pendant 17 heures, ils ont fait preuve de sang-froid et d’une intrépide intelligence.
Honneur à tous ceux qui ont su si bien comprendre et soulager le malheur de leurs frères !
On n’a rien pu découvrir sur les causes du sinistre. Les pertes dépassent 40,000 francs.
Les indemnités à payer par la société d’assurance atteindront à peine 8,000 francs.
Le syndic, absent le jour du désastre, a appris avec bonheur le zèle et la haute intelligence avec laquelle M. Philibert Thomas, capitaine de la garde nationale, a dirigé si utilement les secours.
Le syndic de Chamoux, DE SONNAZ
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Le Courrier des Alpes - 24 Avril 1858
On nous prie d’insérer la lettre suivante :
Monsieur le Rédacteur ,
Nous, soussignés,
Chamorand Clément, Reffet André, Pithoud Jean-Baptiste, Dulac Pierre-Antoine, propriétaires, domiciliés à St-Martin sur la Chambre (Maurienne),
Grollier Nicolas, propriétaire, domicilié à Chamoux (Maurienne), et
Luguet Antoine, propriétaire, domicilié à St-Pierre de Curtille.(Savoie-Propre),
avons,recours à la publicité de votre journal pour faire savoir à nos concitoyens le fait suivant :
Nous avons été victimes dernièrement d’un incendie qui a consumé nos maisons, récoltes et mobiliers ; plusieurs d’entre nous n’ont pu sauver même leurs contrais d’assurance à la Compagnie LA CONFIANCE.
Malgré cela, cette Compagnie a traité avec nous, à notre entière satisfaction.
Nous nous faisons un devoir de porter ce fait à la connaissance du public, comme un témoignage de notre reconnaissance et de la loyauté avec laquelle cette Compagnie traite les affaires.
Recevez, etc.
Chamorand Clément, — Reffet André, — Pilhoud Jean-Baptiste, — Dulac PierreAntoine, — Grollier Nicolas, — Luguet Antoine
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D'abord, il faut répartir ces aides matérielles et en argent.
L’an 1858 et le 27 du mois de février à Chamoux dans la salle consulaire le conseil communal s’est réuni aux personnes de MM. de Sonnaz Hypolithe, Syndic, Fantin Fabien, Mamy Joseph, Petit Ambroise, Maillet François, Vernier Simon, Plaisance Jean-Baptiste, Nayroud Simon Joseph, Deglapigny Jean André, et Thiabaud François, Conseillers communaux. Écrivant M. Thomas Philibert secrétaire.
L’ordre du jour appelle la discussion sur la nomination une commission appelée à distribuer les secours d’offrande aux incendiés.
Cette commission doit être composée de cinq membres.
Le conseil à l’unanimité nomme :
M. Révérend Bois, curé
M. de Sonnaz Hypolithe, Syndic, président
Fantin Fabien, Vernier Simon, et Plaisance Jean-Baptiste.
Ainsi voté à l’unanimité.
De tout quoi procès-verbal rédigé séance tenante, lu au conseil et signé par le syndic et le secrétaire,
le syndic de Sonnaz le secrétaire Thomas Pht
Puis, avec les beaux jours, vient le temps de la reconstruction.
23 mai 1858 : Concession de bois aux incendiés
Il est donné connaissance au conseil du rapport fait par le charpentier Martin Paul relativement au nombre de pièces nécessaires pour la reconstruction des bâtiments détruits par l’incendie du 14 février proche passé, et indiquant aussi le nombre de pièces existant dans les forêts communales et actes pour le service demandé. Le conseil a considéré que s’il est juste de venir en aide aux malheureux incendies, il ne l’est pas moins de conserver une réserve pour de semblables malheurs qui pourrait infliger à l’avenir la population.
Le conseil a délibéré et délibère :
Art. 1 : il est accordée entre tous les incendiés pauvres un nombre de 32 pièces de construction À prendre dans les forêts communales, et du diamètre 0,25 à 0,30, mesuré à 1 m au-dessus du sol. Art. 2 : pour le martelage de ces pièces, le garde sera accompagné du conseiller communal Mamy Joseph, et du charpentier Martin Paul ou Denarié Antoine.
Art. 3 : les bois dont s’agit sont concédés gratuitement et seront distribués aux incendiés par le comité de distribution pour les secours et indemnités.
Ainsi voté à l’unanimité. De tout quoi procès-verbal rédigé séance tenante, lu au conseil et signé par le syndic et le secrétaire.
le syndic de Sonnaz le secrétaire Thomas Pht
Recherche et transcription A.Dh
Source :
ADS en ligne / Presse -> Chamoux
Voir aussi : ADS cote 7FS7 (617 | U 1756) : Procédure criminelle ayant abouti à un non-lieu.
(10 janvier 1860 )
Fournitures faites par M. Christin Louis le jour de l'incendie du 11 décembre 1859
Le Syndic fait part au conseil que le 11 décembre dernier vers les sept heures du soir, tout le monde avait à peu près quitté le foyer de l'incendie ; 11 citoyens seulement s'occupaient à manœuvrer une pompe et à jeter de l'eau sur les débris incendiés qui pouvaient d'un moment à l'autre reprendre feu ; pour assurer le concours des mêmes individus dans la soirée, et pour les récompenser d'avoir été les derniers au travail, le syndic les a envoyés souper chez Christin Louis, Aubergiste, où ils ont fait une dépense de 14 livres.
La discussion fait ressortir que M. le Syndic a très bien fait de faire souper les travailleurs qui le jour de l'incendie du 11 décembre étaient les derniers au feu ; d'autant plus qu'il est reconnu et avéré que plusieurs étaient étrangers au hameau incendié.
Le conseil délibère :
Art. 1
-la dépense faite pour le souper des hommes qui servaient la pompe à incendie le 11 décembre dernier à l'incendie du Bourg de Chamoux, est approuvée au montant de 14 livres.
Art. 2
- un mandat de pareille somme sera délivré au sieur Christin Louis sur les fonds mis en résidu au compte du Percepteur exercice 1858 sous numéro 11 : Besoins divers.
Ainsi voté à l'unanimité. De tout quoi procès-verbal rédigé séance tenante, lu au conseil et signé par le syndic et le secrétaire,
Le syndic de Sonnaz Le secrétaire Thomas Philibert
Recherche et transcription A.Dh
Source :
Délibérations 1859 / ci-contre, Archives municipales
Un barrage est monté près de la maison Maillet, afin d'amener l'eau ; et la maison Guillot est sauvée, ainsi que la maison communale.
Joseph Perret, qui était pauvre, avait cependant donné des gerbes d'avoine pour l'édification du barrage : il obtint 10F en dédommagement… en février 1866.
La nature est belle dans l'auge du Gelon, mais les pentes sont raides sur ses bords. Alors, parfois, des accidents surviennent…
"trouvé dans la mesme montagne a moitié pourri"
Champ-Laurent
" Le trente May 1698 Pierre fils de feu Jean Blanchard aagé d'environ 30 ans setant perdu au bois sur la montagne sur Villardisier vers l'heure du midy fut trouvé dans la mesme montagne a moitié pourri le 20 juin suivant et ayant esté visité par Me Ripert chirugien sur la réquisition du Sr Chain de Chamoux fut ensuite enterré le mesme jour au cimetière de Champlaurent,
signé sur le registre :
Seney* p(rése)nt
Ripert p(rése)nt
Pépin châtelain"
* ou Savey ?
08-2018 - A.Dh.
Source:
1- trouvé dans la mesme montagne a moitié pourri
ADS Registres paroissiaux de la commune de Champ-Laurent (73). Année 1698. Cote 3E313 p. 81/369
(Texte déposé par Ariette Bouedec)
La Savoie, Portier des Alpes, a tiré des bénéfices culturels et financiers de sa position. Parfois, elle a payé cher son rôle de verrou des cols, et les invasions se sont succédé…
En Maurienne, on trouve de nombreuses traces de l'invasion sarrasine.
Quoique…
On ne saurait douter de la réalité de l'invasion sarrasine au Xe siècle.
(L'influente abbaye de la Novalèse, au pied du Mont-Cenis, déjà frappée par une invasion lombarde, fut en partie détruite au Xe siècle par les Sarrazins.)
Mais selon Adolphe Gros1, ces bandes nomades n'ont fait que passer, pillant et détuisant, mais sans s'installer ou construire - sauf cas isolés : les lieux-dits "sarrasins" ou "maures" ne sont qu'une interprétation bien postérieure.
Et la Maurienne elle-même tient son nom de Maurienna, déjà attesté au VIe siècle chez Grégoire de Tours.
A.Dh.
Sources bibliographiques
1- Vestiges sarrazins en Maurienne Adolphe Gros, Revue de Savoie n°4, 1942
La main-mise du roi de France sur la Savoie n'est pas passée par la force du canon - au moins directement : il avait besoin de ses soldats ailleurs. Sa finesse politique lui a donné d'autres armes.
Plus tard, les grandes vallées ont vu passer des troupes françaises, sous Charles VIII, mais… avec l'accord de la régente Blanche.
L'araignée… ce surnom donné à Louis XI de France par ses contemporains en dit long !
Arrivé à la tête d'un État en miettes et épuisé par la Guerre de Cent ans, en 22 ans, Louis XI a largement "bouté les Anglais hors de France", contribué à l'effondrement du duché de Bourgongne, affaibli les grands seigneurs féodaux, réorganisé les administrations… Il a noué des alliances chez ses ennemis, divisé, épousé, marié… toujours avec un but : reconstituer le Royaume.
Un génie démoniaque, écrivit Michelet au XIXe siècle.
La Savoie ne lui est pas étrangère : d'abord, lorsqu'il n'est encore que le prince héritier, il devient le Dauphin - c'est-à-dire qu'il gouverne le Dauphiné voisin (il contribue à le développer, à l'organiser). Sa sœur aînée Yolande qui avait rejoint toute petite la Cour de Savoie, a épousé le futur duc de Savoie, Amédée IX. Lui-même épouse Charlotte de Savoie, sœur d'Amédée, en se passant d'ailleurs de l'avis du roi Charles VII, son père, avec qui il est en mauvais termes.
En Savoie, le pouvoir est vite aux mains de Yolande : Amédée a d'autres soucis. A sa mort, elle devient tutrice de leur fils, et continue à diriger les affaires de Savoie, malgré l'opposition de ses beaux-frères. Mais… elle préfère prendre de la distance avec la France, pour éviter l'annexion. Elle choisit donc d'autres alliés, et s'appuie sur le duché de Bourgogne, ce qui convient à beaucoup des grands seigneurs savoyards. Mais pas tous ! En particulier, Louis I de la Chambre penche pour la France.
Mauvaise pioche de Yolande ? Charles le Téméraire est vaincu, la trahit - elle n'a plus qu'à s'incliner devant son frère (1477).
Louis XI n'annexe pas la Savoie, il la "protège" ; en fait, il gouverne indirectement. Mais… plutôt bien pour les Savoyards, qui s'inclinent.
Yolande meurt un an plus tard (1478) : à l'invitation des Trois États de Savoie, c'est Louis XI qui choisit le tuteur du jeune duc Philibert ; ce sera Louis I de la Chambre (seigneur de Chamoux) ; Anthelme de Miolans est nommé Maréchal de Savoie. Fureur des oncles.
Mais Louis XI tente de faire passer Philibert en France : Louis I l'enlève et s'installe à Turin : Louis XI envoie à sa poursuite Philippe de Bresse, beau-frère de Yolande précédemment allié à la Bourgogne : beau retournement des alliances ! Louis de la Chambre est trahi, et le jeune duc Philibert est conduit auprès du Roi de France - son chemin s'arrête à Lyon, où il meurt à 20 ans (1482). On a pu s'interroger sur ce décès brutal.
En Savoie, Charles 1er, deuxième fils de Yolande et Amédée, d'abord placé sous la régence de son oncle Philippe, ne règne que deux ans : il meurt accidentellement à 22 ans (1490).
Cette fois, c'est Blanche de Montferrat, sa jeune veuve, qui prend la régence pour leur enfant, Charles II: l'oncle Philippe de Bresse fulmine !
Louis XI meurt en août 1483, 5 ans après Yolande. Mais les acteurs principaux du drame restent en place.
Le nouveau roi de France, Charles VIII, rêve d'Italie : Blanche de Montferrat lui ouvre le chemin de la Savoie. Passage de troupes.
Puis l'enfant de Charles 1er et Blanche meurt, en 1496 : Philippe de Bresse arrive enfin au pouvoir pour son propre compte - mais pour 18 mois, car il a bien vieilli. C'est son fils Philibert II qui recueillera l'héritage ducal, pour 7 ans seulement (c'est pour lui que sa veuve Marguerite fait construire l'église de Brou).
L'intervention de Louis XI fut surtout institutionnelle, et plutôt bénéfique au final.
Mais la succession rapide et perturbée des ducs de Savoie, ou de leurs épouses, les dissensions entre grands féodaux, les conflits avec les Suisses… ne pouvaient guère favoriser le développement des vallées savoyardes; et puis, cette période ouvrait un temps belliqueux : la France reconstituée rêvait des brillants petits États italiens, et sur leur chemin, il y avait la Savoie…
Mais déjà à Chamoux, on a senti par 2 fois le vent du boulet… savoyard.
En février 1482, après avoir été récupéré par Louis XI, Philibert, duc de Savoie, "consent" à son oncle, Philippe de Savoie, comte de Bâgé, l'inféodation des châteaux et mandements de L'Heuille, de La Rochette, des Hurtières, de Sainte-Hélène, Chamoux, Montailleur, Neyrieu (Ain) et Juis (Ain) en conséquence de la confiscation des biens de Louis, comte de La Chambre, vicomte de Maurienne, pour crime de lèse-majesté. Louis de la Chambre est incarcéré, condamné pour félonie.
Mais le jeune duc Philibert meurt la même année ; son frère Charles 1er, que Louis XI faisait élever en France, se met en route, et "son premier acte de souverain concerne le comte de La Chambre dont le patriotisme avait si vaillamment défendu la couronne de Savoie contre les agissements de Louis XI."1 :
Novembre 1482 : « Je proteste contre toute donation et toute inféodation des biens du comte de La Chambre et j'affirme ici que toute donation de ces mêmes biens, qui pourrait être faite à l'avenir, devra, en dépit de ma signature, de mon sceau et des autres signes d'authenticité dont elle serait revêtue, être considérée comme nulle et non avenue, car elle m'aura été arrachée par la crainte de déplaire à mon très redouté seigneur et oncle le roi Louis XI . » 1
On voit que la confiance régnait !
A peine rentré dans ses États, le duc Charles 1er confie à Miolans la garde des châteaux de Maurienne qui appartiennent à Louis de Seyssel-La Chambre et, dès que ce dernier sort de prison, le maréchal les lui remet contre une quittance datée du 14 octobre 1483, qui stipule formellement que Miolans ne détenait ces châteaux que parce qu'ils lui avaient été confiés en garde par le duc de Savoie.
Dans quelle mesure Louis de la Chambre, après les événements de 1478 à 1483, a-t-il perdu le sens de la mesure ? En tous cas, son histoire va de nouveau rencontrer l'histoire des rois de France (cette fois, ce sera Charles VIII) … et il va encore s'en sortir avec les honneurs.
Non sans raisons, la duchesse et régente Blanche abandonne de plus en plus Chambéry pour Turin; les seigneurs piémontais occupent des emplois que la noblesse savoyarde considérait comme acquis. La colère gronde une fois de plus contre le Duché.
Une maladresse de Blanche met le feu aux poudres : elle nomme elle-même le nouvel évêque de Genève, contre l'usage, alors que le siège aurait dû revenir à un Seyssel. C'en est trop ! Poussé par ses pairs en révolte, Louis de La Chambre lève une armée contre le Duché, occupe Chambéry et d'autres places, et installe son cousin à l'évêché. Mais bientôt, ses troupes se heurtent à celle de Philippe de Bresse, et au terme d'une bataille sanglante, Louis, vaincu, passe en France.
En août 1491, une nouvelle sentence de confiscation est prononcée par Philippe de Savoie, seigneur de Bresse, gouverneur et lieutenant genéral du duc Charles-Jean-Amédée : il déclare confisqués tous les biens de Louis, jadis comte de La Chambre, pour les crimes de félonie et de lése-majesté commis par lui en envahissant à main armée des châteaux et fiefs du duc.
(Philippe est nettement juge et partie ! Et l'acte d'accusation semble un tantinet délirant - voir la page "lèse-majesté ?"). Mais cette sentence est confirmée par le Conseil résident à Chambéry en novembre 1491.
Déjà (en septembre 1491), Blanche, duchesse de Savoie, tutrice du duc, a délivré les patentes unissant les biens confisqués au patrimoine ducal ; et en novembre 1491, la duchesse prescrit au capitaine de Châteauneuf de détruire les châteaux confisqués. En fait, c'est le château de Châteauneuf qui en fera les frais.
Car Louis a gagné le roi de France Charles VIII à sa cause : Philippe de Bresse est convoqué à la cour royale pour explications, et doit accepter de "passer l'éponge". Mieux : bientôt, Louis reprend une place de premier plan à la cour savoyarde !
A se demander quelle était réellement la gravité du crime de La Chambre… ou de quel jeu entre duché et royaume il était l'enjeu.
A.Dh.
Sources bibliographiques
1- La Maison de Seyssel : ses origines, sa généalogie, son histoire : ... Marc de Seyssel-Cressieu (1861-1922) (voir Gallica - BNF)
2- Histoire de la Savoie Henri Ménabrea - La Fontaine de Siloe 1990
Ressources à explorer pour les curieux et les chercheurs
Archives Départementales de Savoie
• SA 26 Forez à La Serraz. (42 pièces parchemin, 2 cahiers et 13 pièces papier, 2 sceaux. 1246-1714)
- Inféodation consentie par Philibert, duc de Savoie, à son oncle, Philippe de Savoie, comte de Bâgé, des châteaux et mandements de L'Heuille, de La Rochette, des Hurtières, de Sainte-Hélène, Chamoux, Montailleur, Neyrieu (Ain) et Juis (Ain) en conséquence de la confiscation des biens de Louis, comte de La Chambre, vicomte de Maurienne, pour crime de lèse-majesté (1482, 11 ou 20 février).
SA 142. Province de Maurienne : La Chambre (suite).
- Lettres de Louis, comte de La Chambre, vicomte de Maurienne, qui déclare avoir reçu les châteaux de La Chambre et de Cuines, remis par Antelme, baron de Miolans, maréchal de Savoie, qui les avait reçus en garde (1483, 14 octobre).
SA 142. Province de Maurienne : La Chambre (suite).
- Relation des délits et voies de fait perpétrés contre le duc Philibert ler et autres par Louis, jadis comte de La Chambre, et à cause desquels tous ses châteaux et biens ont été confisqués, s.d. (vers 1478).
- Sentence de confiscation prononcée par Philippe de Savoie, comte de Bâgé, seigneur de Bresse, gouverneur et lieutenant genéral du duc Charles- Jean-Amédée, pour laquelle il déclare confisqués tous les biens de Louis, jadis comte de La Chambre (châteaux, lieux, fiefs et arrière-firefs, biens et revenus)), pour les crimes de félonie et de lése-majesté commis par lui en envahissant à main armée des châteaux et fiefs du duc; (1491, 31 août ) confirmation de cette sentence par le Conseil résident à Chambéry (1491 14 novembre).
- Patentes de Blanche, duchesse de Savoie, tutrice du même duc, unissant au patrimoine ducal les biens confisqués (1491, 20 septembre).
- Lettres de la duchesse, qui prescrit au capitaine de Châteauneuf de détruire les châteaux confisqués (1491, 5 novembre).
SA 159. Province de Maurienne (suite). Avieux et Les Hurtières.
- Actes de procédure engagés entre Louis, comte de La Chambre, possesseur pour les deux tiers de la juridiction des Hurtières, et Aymon des Hurtières en consequence du décés d’Amédée des Hurtières,. frère de ce dernier (1478 1480).
- Echange consenti par Louis, comte de La Chambre, vicomte de Maurienne, qui cède tout le mandement et la juridiction de Montailleur à Antelme, baron de Miolans, contre le tiers du mandement et de la juridiction des Hurtières, vidimus (1479).
ADS - Moyen-Age et Ancien Régime / Fonds des administrations d'Ancien Régime jusqu'en 1793 / Administration générale du duché
C 1773 Affaires générales. – Indice, Savoja, répertoire analytique, rédigé en italien, des concessions, investitures, consignements de fiefs, dans le duché de Savoie, depuis le XIIIe siècle, etc. – Lettre C, ler volume, commençant par les titres de Cercler, en Genevois, et finissant par ceux du Châtelard en Beauges. – Inféodation du château et de la Seigneurie de Chamoux, accordée, en 1482, à Philippe de Savoie, par le duc Philibert de Savoie. (Sans dates, XVIIIe siècle)
ENCORE EN TRAVAUX : voir les dégats !
Au fil des ans, le duché de Savoie autorise le passage vers l'Italie des troupes du roi de France Charles VIII ; puis ce sont les armées de Louis XII ; puis celles de François 1er…
Le nouveau duc de Savoie n'est pas très coriace ; et il est en train de perdre Genève et les cantons, sous la pression de Berne, et devant l'avancée des calvinistes.
Or, Charles-Quint a pris le pouvoir en 1519, à la tête d'un vaste Empire qui comprend l'Espagne. François 1er est soucieux de conquêtes italiennes, afin de fragiliser l'étau qui se resserre sur son royaume.
Entre les deux, le duc de Savoie Charles III , qui a épousé une fille du roi du Portugal : il penche pour la France, elle, pour l'Empire.
François 1er peut-il donc compter sur le prudent duc de Savoie ? Il en attend un engagement impossible à tenir. Il y a d'autre part un contentieux entre eux (la mère de François 1er, Louise de Savoie, avait des droits sur le duché)
Alors en 1536, il attaque la Savoie, et l'envahit : ses troupes gagnent Chambéry, Turin… l'occupation va durer 22 ans, de 1536 à 1559. Le duc de Savoie n'est plus le souverain que dans un État minuscule.
Les Savoyards font le dos rond sous l'administration française, qui ne bouscule pas les pratiques ; renforcés par des magistrats venus des provinces françaises, les personnels administratifs poursuivent leur tâche, comme ils la poursuivront au retour des ducs.
Dès 1536, le Conseil résident des ducs de Chambéry est remplacé par un Parlement à la française, qui deviendra le Sénat de Savoie après le départ des Français.
Les lois ne changent guère, mais comme en France, la langue française remplace le latin dans les actes officiels - en principe ; les curés sont chargés de tenir un état-civil, les notaires sont mieux encadrés…
Le Parlement combat les Huguenots, soutenu par le clergé et la population.
François 1er meurt en 1547 : son fils Henri lui succède… et les Français restent en Savoie.
À la mort de Charles III de Savoie en 1553, son fils Emmanuel-Philibert recueille un héritage misérable : Nice, et quelques villes piémontaises. il a 24 ans.
Il se fait homme de guerre, brillant, au service de l'Empereur Charles-Quint (son oncle maternel).
Et quand Henri II de France, successeur de François 1er (son oncle paternel), demande enfin la paix, Emmanuel-Philibert récupère la Savoie par le Traité de Cateau-Cambrésis (1559).
Il a épousé Marguerite, fille de François 1er: elle s'intéresse aux idées nouvelles, fréquente des intellectuels de son temps : la cour de Savoie va revivre.
Par une politique prudente, il évite au duché de Savoie les guerres de religion qui ont dévasté l'Europe.
Mais… Emmanuel-Philibert installe définitivement sa cour à Turin, il y emporte même le "Saint-Suaire", jusque là conservé dans la Sainte-Chapelle de Chambéry.
Finies les armées mercenaires, finies les troupes levées par les seigneurs savoyards, et l'obligation de la cavalcade assurée par les vassaux : Emmanuel-Philibert instaure une armée moderne, les paysans iront au régiment. La noblesse entrera dans le métier des armes, dans le cadre d'une armée homogène.
Les impôts changent aussi : finie la gabelle perçue par des notables qui s'enrichissent au passage. Elle est remplacée par la taille, perçue par les communes (entité émergente).
Chamoux est bien entendu concerné par ces réformes. Les rapports aux seigneurs vont changer.
Plus de cavalcade ! Est-ce l'origine de la fête un peu carnavalesque de la cavalcade traditionnelle ?
Le rôle de la commune s'accroît.
Les seigneurs conservent pourtant leurs vieilles prérogatives, droit d'installer des fourches patibulaires compris* (au XVIIe siècle, Chamoux est encore concerné); mais on pourra faire appel au Sénat: de nombreux procès le confirment.
Deux seigneurs de Chamoux ont connu l'occupation française : Jean 1er de Seyssel-La Chambre, puis son fils, Jean II.
Comment ont-ils vécu ce traumatisme ? Hum…
Le Comte Jean II de Seyssel est fait marquis de la Chambre, en 1553, par le roi de France Henri II.
On n'oublie pas que déjà, leurs aïeux ont pu recevoir alternativement des décorations et des charges rémunératrices de la part de leur duc de Savoie, ET du roi de France…
A.Dh.
Notes
* Pierre de Meillarède à Betton, Joseph d'Albert à Chamoux, érigent des fourches patibulaires (voir leur pages dans "Sires de Chamoux")
Sources bibliographiques
- Histoire de la Savoie Henri Menabréa. Ed. La Fontaine de Siloe, 1990
1597-1601 : Henri IV, Lesdiguières, Sully…
"Rusé comme un renard " selon Henri IV, François de Bonne de Lesdiguières (1543-1626), maréchal de France, jouit d'une belle réputation en France et en Dauphiné : un pavillon du Louvre porte son nom, une avenue et un lycée hôtelier (hébergé dans son Hôtel) ont conservé son nom à Grenoble, où l'homme fut un bon gouverneur.
Mais en Savoie… c'est une autre chanson.
Les guerres de religion partagent la France. Lié très jeune au futur Henri IV - protestant comme lui-, mais né dans les Hautes-Alpes, il mène le camp huguenot dans les Alpes du Sud et en Dauphiné. Il prend Grenoble en 1590, et s'affronte dès lors au Duc de Savoie, qui a rejoint la Ligue (catholique). Tout comme Henri IV, il abjurera sa foi protestante, en 1622, condition nécessaire à sa promotion à la charge de Connétable : une charge qui valait bien une messe ?
Le Duc de Savoie Charles-Emmanuel 1er a des ambitions, et rêve d'étendre le Duché à l'ouest: dans les années 1590, associé aux Ligueurs (soutenus par l'Espagne), il intervient jusqu'en Provence, prend le Fort d'Exiles (une position avancée et dépôt d’armes du roi de France sur le versant italien des Alpes, à la fin du XVe siècle), fait construire le Fort Barraux près de Pontcharra…
Il engage ainsi pour les Savoyards une période d'insécurité qui va durer 9 ans.
En 1597, Lesdiguières assiège le château de l'Huile, prend le Fort Barraux; bon connaisseur des passages et des ressources locales, il mène sans cesse ses troupes d'un point à l'autre, en vivant sur le pays, semant la désolation… comme il est de règle.
Mais il n'est pas le seul… En 1597, les Espagnols, catholiques, alliés du Duché, comptent passer du Piémont à la Franche-Comté par les Alpes : ils sont en Maurienne et en Tarenaise quand Lesdiguières, coupant par les hauteurs, tombe sur les Espagnols en Maurienne, les repousse au Mont-Cenis, puis repart sur Aiguebelle, prend le Fort de Charbonnière, que le Duc reprend l'hiver suivant.
Une attaque du Fort de Charbonnières
La France et l'Espagne signent la Paix de Vervins en mai 1598.
Mais le Duc de Savoie Charles-Emmanuel complote : Henri IV envahit la Savoie.
La Bresse est prise, puis Chambéry, les troupes françaises remontent l'Isère, puis la Maurienne et la Tarentaise. On se bat, au Fort de Montmélian (qui capitule bêtement en 1600), au Fort de Charbonnières… Henri IV et Sully sont présents.
<• Henri IV
La paix est signée à Lyon en janvier 1601 : le Duché a perdu la Bresse, le Bugey, Genève, et gagné Saluces : son avenir sera décidément en Piémont.
Le confluent de l'Arc avec l'Isère est depuis longtemps un lieu stratégique, bien pourvu en ouvrages de défense : de Miolans (dès l'Antiquité), aux forts de Montperché, Montgilbert (au XIXe siècle)…
Rien d'étonnant, si les châteaux féodaux locaux ont été au cœur de quelques assauts. Ils étaient d'ailleurs organisés en réseau : "Dans le château de Charbonnières était encore une tour aux signaux ignés. Elle correspondait avec les tours d'Ayton, de Montmayeur, de Montmélian, avec celles d'Argentine, des Hurtières, du Châtel, etc. Un de ces fanaux allumés, l’alarme se propageait comme un incendie de tour en tour, de vallée en vallée, et immédiatement les vassaux qui les habitaient, prenant les armes, allaient se réunir sous la bannière du seigneur. Aiguebelle devenait nécessairement alors un grand point central des forces militaires." 1
Les érudits de la Société d'Histoire de la Maurienne ont fait un long récit des combats de 1597-98 (cliquer ou voir "Textes à l'appui" ci-contre).
Même si les troupes n'étaient généralement pas très nombreuses, il faut imaginer leur va-et-vient entre Montmélian, La Rochette, Aiguebelle…
Les déplacements et les assauts de l'été 1597 ont forcément laissé des traces dans les récoltes, sans parler des paysans requis pour la défense (successivement les châteaux de Chamousset, de la Rochette et des Huiles appartenant aux seigneurs de la Chambre*, et où il n'y avait que quelques paysans armés, se rendirent aussi en juillet 1597) des pillages et autres méfaits de troupes de mercenaires.
Or, ces dégats concernent l'ensemble des vallées : comment subvenir aux besoins l'hiver suivant, surtout lorsque les troupes sont revenues en février ?
« Le 21 février 1598, dit Guichenon, le duc dépêche Albigny venu peu de temps auparavant à son service, avec son avant-garde composée de 10 compagnies de cavalerie et de l'infanterie savoisienne et piémontaise pour se saisir d'Aiguebelle avant que les ennemis y puissent mettre le feu. Le duc suit avec don Jean de Mendozza et les espagnols ensuite 4000 Milanais du comte Trivulce et de Barbo, et 10 compagnies de chevaux-légers commandées par Jacques de Montmayeur, comte de Brandis ; ces compagnies se logent à Chamoux.
L'arrière-garde, commandée par don Amédée de Savoie, se cantonne au Bettonet ; elle comprend le régiment de don Amédée, celui du baron de la Val-d'Isère, les Suisses et 10 cornettes de cavalerie.**
D'Albigny se rend en un jour de Chambéry à Aiguebelle. Il monte à Argentine où il enlève une compagnie de carabins. qui soupaient. Il envoie à Epierre le baron de la Serra, qui s'y barricade.
Charles-Emmanuel, laissant une garnison à Chamoux et à Aiton, vient loger à Aiguebelle et reconnaît lui-même le fort de Charbonnières, dont il commence l'attaque le 6 mars. Le 7, tout étant prêt pour l'assaut, Arces, gouverneur de la place, se rend à d'Albigny." 3
Par ailleurs, les places fortes dévastées ont été rapidement réparées, reconstuites, après le retour à "la paix" : sans états d'âme, on fait encore appel à la population locale.
"Par ordre du marquis de Lans, gouverneur de la Savoie, en date du 24 juin 1613, la commune de Saint-Julien, entre autres, fut contrainte d'envoyer pendant quinze jours neuf pionniers travailler à ce fort. Déjà en 1604 elle en avait fourni de la même manière. Il paraîtrait donc que chaque commune contribuait aux corvées à faire dans les forts d'Aiguebelle et de Montmélian." 2
1597. Pierre de Seyssel-La Chambre est dans les armées ducales (voir note ci-dessous)
Le 23 juin 1597, Lesdiguières, ayant forcé les passages des montagnes de St. Sorlin et de Fontcouverte, occupe St-Jean. Le vainqueur ne manque pas de faire d'abondantes réquisitions.
Voici l'ordre adressé aux syndics des trois étapes de Lanslebourg, Modane et St. Jean.4
On voit qu'en août 1597, sous le commandement de Lesdiguières, l'intendance du roi Henri IV est installée à Chamoux.
« Il a été résolu au conseil du roy près monsieur Desdiguières que pour soubvenir à l’entretenement des garnisons que le roy a estably en ceste province dempuys le Montcenix. jusques à Leullye inclusivement qu'on est cuntrainct laysser assès fortes à cause de la proximité de l’armée de monsieur de Savoye pour le présent moys d’aoust et septembre prochain de faire et ordonner une levée en denrées tenant lieu de nourriture et entretenement tant sur vous que sur lestappe entiere d’ayguebelle de la somme de 3587 escus à soixante solz de roy pour escu comprins en ce les ustensilles boys et chandelles en ceste somme sellon lordre et cottization de la gabelle cy devant faicte par monsieur de Savoye revient pour chescune estappe la somme cy apprès escripte le florin de Savoye feysant ung florin de roy pour chescung des dicts deux moys. Par ainsi la présente veue vous ne ferez faulte de fere la levée de la culliette de la dicte somme ycelle pourter et remettre en deniers comptans entre les mains de maistre Bonard mon commis à St. Jean-de-Maurienne avec ung sol pour livre pour le droict de recepte suyvant l’ordonnance de monseigneur entre cy et le quinziesme de ce moys autrement je seray contrainct de vous assigner aux cappitaines la seconde pour du second moys sera le dixiesme de septembre extimant que satisferez incontinant à ce dessus pour obvier à la cource et ravaige des soldats pour vostre prouffict. Je ne vous ferez celle plus longue que pour prier Dieu mes frères que vous maintienne en sa garde. Du camp de Chamoux ce 6 aoust 1597. |
"Il a été décidé au conseil du roi, près M. de Lesdiguières, que, pour subvenir à l'entretien des garnisons assez fortes (à cause de la proximité de l'armée de Monsieur de Savoie) établies par le roi en cette Province, depuis le Mont-Cenis jusqu'à l'Huile incluse, Sachant que vous ne manquerez pas de faire la levée de la somme dite par la présente, vous la ferez remettre en denier comptant entre les mains de Maître Bonard, mon commis à St-Jean de Maurienne, avec un sol pour livre pour le droit de recette, selon l'ordonnance de Monseigneur entre ce jour et le 15 du mois ; à défaut, je serais contraint de vous assigner aux capitaines. Du camp de Chamoux, ce 6 août 1597" |
|
« Je vous envoyerey au premier jour le… ou mandat de la dicte imposition faicte par mon dict seigneur. Vous ferey les dicts payements en espèce et valleur pourté par le règlement cy devant faict. |
" Je vous enverrai au premier jour, le (?) ou le mandat de l'imposition faite par mon seigneur. Vous ferez les paiements en espèce et valeur selon le décompte suivant : |
A.Dh.
Notes
* le Marquis de la Chambre est alors Pierre de Seyssel.
Dans La maison de Seyssel : ses origines, sa généalogie, son histoire, 1900 (sur Gallica.fr), Marc de Seyssel-Cressieu précisait :
"Bien que conseiller d'État et chambellan du duc de Savoie, Pierre de Seyssel-La Chambre avait pris part aux innombrables guerres du commencement du règne de Charles-Emmanuel. A la tête d'une des deux troupes de cavalerie qui se trouvaient en Savoie, il avait défendu les places de cette province contre l'armée de Lesdiguières et,au moment du traité de Vervins, il avait le commandement d' un des 6 corps qui composaient la cavalerie de l'armée du duc de Savoie. Le 1er de ces corps était sous les ordres du marquis d'Est, le second sous ceux du marquis de Saint-Rambert, c'est le 3ème que commandait le marquis de La Chambre, le 4ème obéissait au comte de La Roche, tandis que Charles-Emmanuel s'était réservé la direction du 5ème et avait confié celle du 6ème au marquis de Lullin.
C'est vers cette époque que, pour la première fois, nous constatons, en Savoie, l'existence d'une armée permanente établie sur des bases solides et si le duc de Savoie avait su la masser sur la frontière française, au lieu d'en laisser la plus notable part inactive dans les plaines du Piémont, il est probable qu'il n'eût pas eu à déplorer la perte de la Bresse et du Bugey : l'armée d'Henri IV qui envahit la Savoie en août 1600 n'était composée que d'un régiment de la garde (1500 hommes), de trois compagnies suisses et de 400 chevaux du régiment de Créquy. (Mémoires du maréchal de Bassompierre.)"
** les chevau-légers (cavalierie légère) : une compagnie compte entre 40 et 100 hommes (nobles), accompagnés de pages, valets, archers…
Sources bibliographiques et iconographiques
1- Gallica.fr : Travaux de la Société d'histoire et d'archéologie de la province de Maurienne: bulletin 1894 (SER2T1) (fin chap.II)
2- Archives de la commune de St-Julien, notes de M. Dalbanne, notaire, citées dans le bulletin ci-dessus.
3- Gallica.fr : Histoire généalogique de la royale maison de Savoie, justifiée par titres, fondations S. Guichenon - 1660
4- Gallica.fr : Travaux de la Société d'histoire et d'archéologie de la province de Maurienne : bulletin 1881 (VOL5)
Illustrations :
- Médaille du roi Henri IV, et
- Charbonnière (cliché Mougin : Le Rocq et Fort de Cherbonnière sur la rivière d'Arc (voir t. I, p. 413 et 460). Pl. XXVIII Par Chastillon, Bibl. de Chambéry. )
Les deux dans : http://gallica.bnf.fr/ Mémoires et documents publiés par la Société savoisienne d'histoire et d'archéologie (Revue) 1910 (T48 = SER2,T23)- (T49 = SER2,T24).
- Carte du confluent : ?
Bibliographie
• Histoire de la Savoie, Henri Ménabréa (1° édition, Grasset, 1933)
• fac simile des Mémoires de Sully : http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b9007257z/f6.image
• Sully à Aiguebelle : voir Mémoires de Sully, principal ministre de Henri-le-Grand, Vol. 4 par Maximilien de Béthune duc de Sully http://books.google.fr/
• Fort Barraux : voir http://www.migrations.fr/regimentfortbarraux.htm
Pour les curieux et les chercheurs : ressources à explorer
Archives départementales de Savoie
Trésor des chartes
SA 41 Ventes, reconnaissances, contrats de mariage, testaments et autres actes concernant des bourgeois de Chambéry et leurs transactions immobilières et intéressant en particulier les familles Calod et de Leschaux (1420-1570).
- Capitulation des syndics, du conseil et de la ville de Chambéry, qui font leur reddition à Henri IV, roi de France, acte énumérant les requêtes formulées par la ville et les articles portant consentement du roi. Fait au camp des faubourgs de Chambéry, double copie d'époque (20 août 1600).
ADS - IR 177b à f - Archives & inventaires » M.A. et Ancien Régime » Duché de Savoie » Archives camérales » Affaires militaires:
Étape de la Rochette (fol.49) : nombreux comptes de fournitures de guerre. En particulier :
- SA 6660, n°3 1595 - Compte-rendu par Maître Claude Trébuchet et Jean Babu au sieur de Charanson , commis en cette partie, et député des 400 varcines avoine par eux reçues des sieurs Comtes de La Chambre et par eux délivrées aux officiers et soldats de la compagnie du Sieur Colonel Camet (?)
- SA 6662, n°5 1599 dès le 4 de ? et mars et juin 1600 - Compte d'Humbert Pivard pour le paiement de la garnison des châteaux de l'Huille et Arvillars
Étape de Chateauneuf (fol.71) : SA 6729, n° 31, 1600 et 1601 - Comptes-rendus par Maître Juillaume Chatelard con-fermier de Châteauneuf en Savoie, exacteur des deniers destinés pour le paiement de la solde dûe au capitaine du château de Lhullis - Clos le 14 juin 1601 par le sieur Depradel d'Auturin juge dudit lieu.
Comptes particuliers des étapes de la province de Maurienne (fol 225) : SA 7388, n°17, 1602 à 1604, et 2 quartiers du 1605. Comptes de Maître Jean-Pierre Crêtet, commis à l'exaction des ustensiles des espagnols logés en la province de Maurienne, Montmeillan et Aiguebelle.
SA 743, n°16, 1620. Compte des dépenses souffertes par le Général de l'étape de Maurienne au passage des troupes espagnoles et napolitaines.
Mars 1629 : les troupes françaises sont de nouveau en Savoie.
À vrai dire, le duc Charles-Emmanuel 1er, toujours belliqueux, ambitieux, comploteur, s'était un temps rapproché de la France. Mais cette pause s'achève avec l'assassinat de Henri IV, et la mort de Lesdiguières (devenus des soutiens de la Savoie). Les vues du duc sur l'Italie ne conviennent pas à Louis XIII et son ministre Richelieu, qui, soucieux de se protéger des Habsbourg, ont eux-mêmes envahi l'Italie du Nord en contournant la Savoie: ils n'ont pas confiance en Charles-Emmanuel, et préfèreraient prendre eux-mêmes le contrôle du duché.
C'est chose faite en 1630 : Chambéry est sous contrôle, la Tarentaise et la Maurienne sont occupées. La peste sévit… Et Charles-Emmanuel meurt d'apoplexie.
Victor-Amédée 1er succède à son père ; plus pacifique, il tente d'introduire des réformes administratives et économiques. Mais il meurt en 1637, laissant le duché à la régence de son épouse Christine, fille d'Henri IV.
De nouveau, une jeune duchesse va devoir s'affronter à ses beaux-frères: Thomas de Savoie-Carignan avait déjà perturbé le règne de son frère Victor-Amédée, dont il désapprouvait la politique; il avait même rejoint le camp espagnol, se rendant à Madrid, puis aux Pays-Bas. Après la mort de Victor-Amédée, il revient, et la Savoie connaît une nouvelle guerre civile, où la régente est soutenue par la France, tandis que l'empereur et le roi d'Espagne (présent en Italie du Nord) épaulent Carignan.
La duchesse Christine évite l'annexion de la Savoie par la France, Richelieu meurt, Mazarin le remplace ; on s'accorde en 1642 ; et bientôt, on voit Thomas de Savoie-Carignan… à la tête des armées de France et de Savoie, contre l'Espagne…
Voici le récit de la prise de contrôle de la "Savoie propre" par les troupes de Louis XIII et Rchelieu en 1630: on imagine les conséquences sur la vie paysanne…
En 1630, Créqui, devenu maréchal de France (et lieutenant-général de Lesdiguières, qui était connétable), vint, comme gouverneur de la ville et de la Marche de Suze, jusqu'à Aiguebelle au-devant du cardinal de Richelieu, qui allait en Piémont conférer avec le duc de Savoie au sujet du traité de Suze (alors en projet, et qui n'eut pas de résultat immédiat, à cause des réclamations que Charles-Emmanuel faisait pour les droits de sa maison sur le duché de Montferrat).
La guerre fut en effet souvent interrompue par des trêves et des négociations.
A leur retour en Savoie, Richelieu et Créqui, malgré le prince Thomas de Carignan, qui en était gouverneur, la rétablirent sous la domination française en s'emparant de tous les forts, Charbonnières, Montmélian, Miolans, Huiles.
Le soin de prendre Charbonnières fut confié à Créqui par Louis XIII pendant que le roi campait à Saint-Pierre d'Albigny avec le cardinal Richelieu.
Créqui s'empara de Charbonnières en peu de jours, parce que le commandant, mal secondé par le gouvernement, n'avait pas eu le temps de le ravitailler avant de prévoir cette soudaine attaque des Français, la veille encore considérés comme des amis.
De son camp de Saint-Pierre*, Louis XIII put alors contempler simultanément le fort d'Aiguebelle, les châteaux des Huiles et de la Rochette bombardés par ses canons, et, dans ce lointain si pittoresquement accidenté, voir d'immenses colonnes de fumée rapidement éclaircies par le feu de son artillerie.1
En 1630, le château de l'Huile, à nouveau assiégé par les armées de Louis XIII, est finalement détruit et arasé sur les ordres du cardinal de Richelieu.
![]() A - vue générale : un bois épais au bord de la falaise… |
![]() B - de la route actuelle, on perçoit des dénivelés qui ne doivent rien à la géologie de ce bout de plateau. |
C - Au bord du fossé : vue sur la falaise / ruines à pic.![]() |
G - vue sur le fossé extérieur![]() |
D - dans le fossé extérieur, ouverture d'un passage … appareillage soigné |
Un château-fort de légende : le château de L'Huile… … ou de L'Huille, L'Huïle, L'Heïlle… |
de D vers E : se faufiler entre les fossés…
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E - accès à la plateforme du château
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![]() |
Après la mort de ses 3 frères, Louise de Seyssel devient à son tour en 1620 marquise de la Chambre, dame des seigneuries de Chamoux, de La Rochette, de La Chapelle et de la maison forte de Longefan, etc; elle gère l'héritage familal pendant 9 ans; 2 fois mariée, sans descendance, elle meurt en 1629 en léguant ses titres au Prince Thomas de Carignan.
Étrange idée, que ce legs à un prince savoyard, fils du duc Charles-Emmanuel 1er : la règle était plutôt de transmettre les seigneuries selon les liens du sang; or, la famille de Seyssel ne s'éteignait pas avec Louise, il y avait des cousins…
En réalité, le testament de Louise en faveur de Carignan, daté de 1623, fut suivi d'un autre, en octobre 1628, qui annulait toute disposition prise auparavant, et faisait passer la totalité de ses biens à son cousin et gendre Louis de Seyssel, marquis d'Aix, chevalier de l'Annonciade et maréchal de camp.
Mais on l'a vu, Carignan était puissant et impérieux : il a emporté l'héritage, prétextant que l'on avait fait pression sur la marquise pour favoriser les Seyssel…
A-t-on vu ce puissant personnage à Chamoux ?
En juin 1628, on le trouve occupé à régler les difficultés des commerçants savoyards : les Archives départementales de Savoie conservent une "Requête des sujets de la province de Maurienne et patentes du prince Thomas de Savoie, gouverneur et lieutenant général du duc Charles-Emmanuel 1er, autorisant les habitants de la province de Maurienne à continuer à commercer avec les vallées de l’Oisans, de Bardonéche et du Briançonnais et leur accordant le libre accès vers ces vallées malgré les guerres"2
En revanche, on l'a vu, après la mort de son père en 1630, il semble fort occupé sur les routes…
Note
* Il semble que l'auteur propose ici une vue pittoresque, mais peu réaliste ?
Sources bibliographiques
1- Gallica.fr : Travaux de la Société d'histoire et d'archéologie de la province de Maurienne : bulletin 1894 (SER2T1) page102
2- ADS - Archives et inventaires » Moyen-Age et Ancien Régime » Duché de Savoie » Chartrier des ducs de Savoie (Archives de cour)Trésor des chartes des ducs de Savoie SA 144 :
Province de Maurienne (suite) 1 : Maurienne en général et de Bessans à Termignon. Liste des fiefs et localités : Bessans, Chamoux, La Cachette (à Albiez-le-Vieux), Cuines, Lanslebourg et Lansvihard, Les Hurtières, les Villards, Montaimont, Montgellafrey, Orelle, Pontamafrey, Saint - Georges - d’Hurtières, Saint - Jean - d’Arves, Saint-Jean-de-Maurienne, Saint-Julien-de-Maurienne, Saint-Martin-la-Porte, Saint-Michel-de- Maurienne, Saint-Rémy.
MAURIENNE EN GENERAL. Requête des sujets de la province de Maurienne et patentes du prince Thomas de Savoie, gouverneur et lieutenant général du duc Charles-Emmanuel 1er, autorisant les habitants de la province de Maurienne à continuer a commercer avec les vallées de l’Oisans, de Bardonéche et du Briançonnais et leur accordant le libre accès vers ces vallées malgré les guerres (1628, 22 juin).
Bibliographie
• Petite histoire du Val Gelon et de la Rochette, J. et A. Dieufils, La Fontaine de Siloé p…92-94
• Promenade archéologique : le château de l'Huïlle (Mémoires et documents publiés par la Société savoisienne d'histoire et d'archéologie -1929 (T66). - p. 133 et suivantes. http://gallica.bnf.fr/)
Louis XI, François 1er, Henri II, Henri IV, Louis XIII… Le temps des invasions françaises n'était pas fini.
Vint Louis XIV : la Savoie allait être encore occupée par les Français de 1690 à 1696, puis de 1703 à 1713.
Le duc Victor-Amédée mène une politique conciliatrice avec son grand voisin français, jusqu'au moment où ce dernier le somme de s'attaquer avec lui à l'Espagne, présente en Italie, vieille alliée au sein de la Ligue d'Augsbourg (Empire, Hollande, Angleterre, Espagne).
Le duc passe au camp des ennemis de Louis XIV, en juin 1690 ; la guerre commence entre le duc Victor-Amédée et le roi de France.
La Savoie est envahie, l'armée ducale repoussée en Piémont. Chambéry va devenir pendant 6 ans le siège d'un gouvernement français, où le Sénat, la Chambre des Comptes, les fonctionnaires continuent à gérer les affaires, mais assermentés à la France. Les paysans et les commerçants vaquent à leurs travaux.
Cependant, Montmélian résiste (les Français l'ont d'abord simplement cernée, puis assiégée).
Début 1691, la ville et le fort sont bombardés pendant plusieurs jours. Puis les Français passent à d'autres occupations, avant de revenir en août : cette fois, la ville se rend, mais le fort se défend toujours. Travaux de sape et attaques répétées fragilisent les défenses, et la garnison affaiblie se rend en décembre, avec les honneurs.
Bombardement de Montmélian en 1691.
(les "tours" font partie des installations de l'assaillant)
Victor-Amédée subit d'autres défaites, et capitule, fin 1693 : il abandonne la Ligue, et revient à une alliance avec la France, non sans quelques gratifications (Traité de Turin, août 1696)
Suivent quelques années de paix, sous la conduite du duc Victor-Amédée.
1700 : avis de tempête sur les alliances !
Cette année-là, le roi d'Espagne meurt, laissant ses possessions à un Bourbon (Philippe V, duc d'Anjou), tant en Espagne que dans le Milanais : contrairement à tous les précédents rois d'Espagne, celui-ci devrait rejoindre le camp de Louis XIV.
Cerné par les nouveaux alliés, le duc Victor-Amédée de Piémont-Savoie se sent bien petit. En revanche, sa position intéresse l'Empire, qui lui fait quelques avances.
Sans attendre qu'il change de camp, Louis XIV désarme les troupes savoyardes et piémontaises en 1702 : ulcéré, Victor-Amédée reforme - difficilement - une armée, se rallie à l'Empire !
La Savoie est de nouveau occupée par les Français en 1703 (sauf Montmélian), pour 10 ans ; les magistrats et le Sénat prêtent de nouveau serment au roi de France. La population doit faire face à de lourds impôts, et aux incursions militaires entre France et Piémont. Montmélian subit de nouveau un siège sévère, et cède : les Français détruisent ses fortifications, rasent le rocher, définitivement, en 1706.
Les troupes de Victor-Amédée poursuivent cependant les combats sur les crêtes, avec le soutien de l'Angleterre. L'hiver 1709 est rude, et ajoute aux misères des savoyards.
Enfin, en 1713, la paix revient, avec la signature du traité d'Utrecht : le duc va devenir roi de Sardaigne, et entreprendre de grandes réformes dans ses terres (réformes fiscales en particulier : il essaie de faire payer l'impôt aux nobles et au cergé !). C'est ainsi que les relevés pour la fameuse Mappe sarde de 1728 sont entrepris.
On n'a pas de nouvelles particulières pour Chamoux. Le seigneur du moment est d'abord Philibert Chappel de Rochefort : ce n'est pas un officier, ni un homme de cour. En 1706 il lègue Chamoux à ses héritiers Jean et Jean-Louis Chapel de Rochefort
En revanche, en 1715, Chamoux va voir passer comme une étoile filante un acteur de ces années de conflit, Pierre Mellarède, ministre du Duc de Savoie. Mais pour 12 jours seulement.
Voici ce qu'en dit Henri Ménabréa : "[1703. Victor-Amédée] avait alors près de lui un diplomate excellent : Pierre Mellarède. Mellarède avait débuté comme avocat des pauvres à Chambéry, c'est-à-dire comme avocat de l'assistance judiciaire, vieille fonction qui datait d'Amédée VIII. Il fut chargé d'obtenir des cantons suisses qu'ils protégeassent la Savoie neutralisée contre les visées de Louis XIV (…)"
Il assiste aussi aux négociations du Traité d'Utrecht (1713). Deux ans plus tard, il "se pose" donc dans la Combe de Savoie, à Betton-Bettonnet.
Carnet rose.
Cependant, les registres paoissiaux gardent la mémoire de deux étonnants baptêmes, assurés par le Rd curé Jacques Deglapigny, en son église de Chamoux :
4-2-1705
Baptême de Marie fille de Pierre Bertelin dit La Ferté, Dragon dans le Régiment d’Hautefort d’Is… à Roche près de Troye en Champagne, diocèse de Reims, et de Jane Papin de Rin… diocèse d’Amiens en Picardie, Mariés
Le parrain est le sieur Claude-Joseph [Trevand ?] de la paroisse d’Arlay, diocèse de Besançon, son nom de guerre Vincent, brigadier dans le régiment d’Hautefort, la marraine demoiselle Marie Tissot de la paroisse de Chamoux
20-3-1708
Baptême de Marie fille de Jean Masson, et Magdelene Meslian son épouse
Parrain Pierre Corbi,, paroisse de St G… juridiction de … proche Bergerac du Périgord, diocèse de Sarlat, marraine Marie Tissot (de Chamoux)
On voit que certains soldats de l'armée d'occupation voyageaient avec épouse... et enfants. Pour quelles raisons la dame Tissot, de Villardizier, apporte-t-elle son secours à deux reprises? Nous l'gnorons.
A.Dh
Sources Bibliographiques et iconographiques
• Histoire de la Savoie. Henri Ménabréa. 1° édition, Grasset, 1933. Dernière éd. : La Fontaine de Siloe 2001
• Bombardement de Montmélian : Mémoires et documents publiés par la Société savoisienne d'histoire et d'archéologie, livraison 1910 (T48 = SER2,T23)- (T49 = SER2,T24). (Planche XXXIV, cliché Mougin) http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k487395k/f945.image.langFR
• Extraits des registres paroissiaux de Chamoux 1705 et 1708: ADS cote 4E 894
Le royaume de Piémont-Sardaigne n'avait guère le choix : pris entre la France et les États de la péninsule italienne (la plupart aux mains des diverses grandes puissances), il devait louvoyer, comme toujours.
En 1738 (Traité de Vienne),
- l'Autriche a perdu au sud le royaume de Naples et Sicile, passé au fils du roi d'Espagne Philippe V.
- elle a récupéré au nord les duchés de Parme, de Plaisance, le Milanais. Elle disposera aussi de la Toscane.
- la France a gagné la Lorraine
- Le royaume de Piémont-Sardaigne prend le Novarrais.
1740 : mort de l'Empereur d'Autriche. L'impératrice Marie-Thérèse lui succède : elle est en butte aux appétits de divers électeurs de l'Empire (Bavière, Prusse/Silésie…) Pourtant, c'est à elle que s'allie Charles-Emmanuel III, le nouveau roi de Piémont-Sardaigne - il compte aussi sur l'appui anglais.
Quand les Espagnols du Royaume de Naples attaquent le Milanais "autrichien", les troupes "sardes" les repoussent vers l'Adriatique. Mais une autre armée espagnole, venant du sud de la France, remonte la Route des Alpes durant l'été 1742 : ils sont au Galibier début septembre. Mi septembre, "les 18.000 soldats de l'infant inondaient la Savoie et occupaient Chambéry".1
Charles-Emmanuel passe les cols, et contre-attaque : les Espagnols se retirent au fort Barraux, en territoire français. Versailles restant neutre, Charles-Emmanuel ne peut poursuivre, et campe avec ses régiments autour de Montmélian. L'automne avance. Bientôt, Don Philippe et ses soldats espagnols gagnent Chambéry en saccageant les villages au passage. Charles-Emmanuel ne peut résister : ses troupes se retirent en Piémont en plein hiver. La Savoie, dit Henri Ménabréa, paraît alors à cause de la barrière des Alpes, une province indéfendable.
Les Espagnols s'installent - pour 6 ans-, le Sénat prête serment au roi d'Espagne…
Début 1750, le curé de Barby, qui tient le Registre des mariages de sa paroisse, interrompt la liste des actes pour faire le point. Un point d'Histoire ? Un témoignage engagé, en tous les cas.
en marge :
"espagnols en Savoie"
"1750
En 1742, les Espagnols entrèrent en Savoie dans le mois de septembre, après en avoir été chassés par les troupes du Roi de Sardaigne, à la tête desquelles était le Monarque lui-même: ils y rentrèrent absolument le 28e 10bre suivant. Ils y demeurèrent jusqu'en 1749, au mois de janvier, temps auquel ce pays se trouvé heureusement délivré de la nation espagnole; mais ils avaient fait éprouver pendant les six années consécutives qu'ils ont tenu le pays, tout ce dont un gouvernement tyrannique est capable, ayant pour ainsi dire pour toute raison, leur volonté: ils n'avaient aucune peine de se dédire et de se rétracter dans leurs ordres par écrit ou autrement, se mettant au-dessus de toutes lois. Les violences de toute espèce étaient employées contre le public et contre le particulier pour faire exécuter leurs résolutions justes ou injustes.
C'est le témoignage que je leur dois et rends en toute vérité.
[Vaisiler], Curé."2
Puis, le relevé des actes de mariage reprend!
Pourquoi cette occupation-là reste-t-elle plus douloureuse dans les mémoires que les occupations françaises précédentes ? Comme auparavant, la population locale doit subir les passages répétés des troupes, qui se croient autorisées à piller, au nom des lois de la guerre, il faut assurer le gite et le couvert…
Mais cette fois, la Savoie est le "camp de base" pour des batailles outre-monts : elle est écrasée d'impôts et prélèvements divers, désarmée par ces gens que l'on ne comprend même pas.
Et la France entre dans la guerre, aux côtés des Espagnols… Toutes les Alpes françaises jusqu'à la Méditerrannée sont "labourées" par les passages des troupes en tous sens, elles-mêmes harcelées par les montagnards.
Ainsi : «Ils virent, le 28 du mois de juiIlet dernier, que les troupes de France, après la bataille de Tours, vinrent camper aux Esserts, terroir de L’Hôpital (aujourd'hui : Albertville), sur divers champs tous ensemencés et prêts à moissonner, et notamment sur une pièce de terre que honnêtes Pierre et Bernard Cuvex, père et fils dudit Hopital tiennent en accensement du sieur Rosset pour I’HôteI-Dieu de Conflans, laquelle pièce était toute ensemencée de froment, orge et avoine, où lesdites troupes de cavalerie campèrent et les foulèrent entièrement; les susdits prud’hommes virent, le même jour et le lendemain, les troupes de Piémont arriver audit lieu, qui finirent de ramasser le reste de la paille et blé».3
Quand la paix est enfin signée à Aix-la-Chapelle en octobre 1748, des centaines d'hommes sont morts, les campagnes sont ruinées, pourtant les lignes ont bien peu bougé. Le royaume "sarde" a gagné le Tessin, et bon nombre de pauvres diables sont devenus brigands : "la potence et les galères en débarrassèrent ses territoires", dit Henri Ménébréa. Les aventures du dauphinois Mandrin et ses compagnons (dauphinois et savoyards), leur popularité, en sont une trace.
Au retour de la paix, Charles-Emmanuel poursuit l'œuvre de modernisation de l'administration du royaume de son père. Et il s'attaque lui aussi à la vieille organisation féodale.
Les Archives départementales nous livrent la mémoire des exactions espagnoles :
- mandats ordonnancés par l'intendant général pour fourniture de bois et d'huile aux corps de garde établis dans la ville de Chambéry, au fort de Miolans, à Chamoux, au Bourget, à Myans, au château de Montmélian, etc.
- logement des troupes
- menaces à l’archevêque de Tarentaise et aux évêques de Grenoble, de Maurienne et d’Annecy, pour les informer que si les ecclésiastiques persistaient dans leur refus d’obéir aux ordres de l’infant d’Espagne, on serait obligé de les y contraindre par les voies judiciaires. (janvier 1744)
Il en résulte cet "abattement où le fléau de la guerre a réduit ce misérable pays, qui éprouve toutes les horreurs de la plus extrême désolation, par l’excès des impôts dont il est accablé " (6 novembre 1744).4
Nous avons des traces de ces humiliations et spoliations à Chamoux, conservées dans les archives du Tabellion.
D'abord, cette ordonnance royale : les villes et les bourgs ont dû élire des représentants pour aller à Chambéry prêter serment de fidélité à l'Infant d'Espagne.4
Ce document a aussi l'intérêt de nous faire connaître la majorité de la population - mâle ! - de Chamoux en 1743.
Procure passée par le Conseil et autres manants habitants de Chamoux,
aux Sieurs Joseph François et Claude-François Deglapigny
L’an mille sept cent quarante trois et le dix sept du mois de février à dix heures [au matin ?] au nom de dieu, [soussigné] notaire [quojam (appartenant à)] S.A.R. dom Philippe infant d’Espagne grand amiral d’Espagne et des Indes, généralissime des armées de S.M.C(atholique) en Italie et en Savoie, par son ordre général du vingt-sept du mois proche passé,
- ordonne à toutes les villes, bourgs et lieux des États de Savoie, d’élire et constituer deux procureurs pour comparaître à Chambéry en se présenter le vingt-cinq du courant mois par devant S.A.R.
- pour prêter le serment de fidélité qui lui est due à l’occasion de la conquête qui en a été faite par les armes et selon qu’il est plus amplement contenu dans le susdit ordre (…)
Hector Feyge notaire secrétaire
Et aussi, les comptes de l'exacteur Deglapigny.6
(La collecte des impôts était sous-traitée à des particuliers aisés, qui pratiquaient des "exactions" plus ou moins lourdement sur les particuliers, et reversaient à l'autorité une somme convenue.)
Compte que rend le Sr Joseph-François
fils de feu Me François Deglapigny
natif et habitant de Chamoux, exacteur de la taille,
et impositions de la paroisse de Montendry pour l’année 1742.
Acte du premier mai de l’année 1742
Charges
Premièrement, ledit Sr Joseph-François Deglapigny exacteur se charge de la somme de mille onze livres dix (…) deniers, à laquelle se trouve réuni le total qu’il a exigé à forme de son [fottet ?] de ladite année, par moi (…) fait et signé le dix-huit juin dite année, en conformité du rôle d’imposition etc
2°) surcharge à la somme de deux cent septante-huit livres dix-neuf sous qu’il a de même exigé, outre son droit de [recitte ?] de ladite somme, en excédent de ? de S.M. le Roi de Sardaigne du 9e mai 1742, et de l’ordre du Seigneur comte [Bonaud] son intendant général en Savoie du 30 juin suivant pour une imposition de six sous quatre deniers pour chaque livre répartie au cadastre.
3°) surcharge encore de la somme de cent trente deux livres un sou six deniers qu’il a exigé sous le [fottet] par moi soussigné fait le 3 février dernier en excédent du manifeste du Seigneur délégué pour la direction des fournisseurs à faire aux troupes de S.M.C. du neuf même mois, etc
(…)
Hector Feyge notaire secrétaire
"S.M.C." se lit : Sa Majesté Catholique, titre de l'Infant d'Espagne.
Dans ces temps de guerre, les villages étaient donc imposés à la fois pour le roi de Piémont-Sardaigne, et pour l'Infant d'Espagne qui avait chassé le roi de Piémont-Sardaigne !
«Les sindics et Conseillers de la Communauté de Chamoux fairont conduire au présent lieu aujourd’huy a deux heures après midy le Bétail qu’on leur a demandé par le dernier ordre, sous peine d’un fort détachement, faute a eux d’apporter des bonnes raisons a Mr le Commandant.
Ayguebelle le 15e mars 1743. Claude Brun" (sic)
Ceci n'est qu'un extrait d'un ensemble de documents qui témoigne des prélèvements sur les habitants de Chamoux dès le début de l'occupation en 1743. Mais l'affaire se complique du fait du pourrissement des relations entre Savoyards!
Car la collecte des "contributions" était confiée à des "locaux". Chaque paroisse devait considérer qu'elle était plus (injustement) taxée que sa voisine ; voire, escroquée par les commis chargés des prélèvements.
C'est en tous cas l'objet d'une affaire qui éclata dès mars 1743 entre les Chamoyards et les sindics et commis d'Aiguebelle, où étaient entreposées les "contributions".
Les Chamoyards ayant porté leurs plaintes jusqu'à Chambéry, les choses rentrèrent dans l'ordre : les syndics d'Aiguebelle mis en cause firent en sorte que les plus graves accusations n'aient plus de force.
Cependant… en 1755, le Sénat a dû juger une affaire de détournement de ces "prélèvements" à Aiguebelle, qui touchèrent bel et bien plusieurs paroisses. (voir Faits et méfaits)
Recherche et transcription 4-2012, 12-2013 et 7-2015, A.Dh.
Sources bibliographiques
1- Histoire de la Savoie de Henri Menabrea. 1° édition, Grasset, 1933. Dernière éd. : La Fontaine de Siloe 2001
2- ADS 4E 1558 p. 34
3- Archives d'Albertville - Répertoire Gabriel Perouse - 1915
4- ADS - Moyen-Age et Ancien Régime / Fonds des administrations d'Ancien Régime jusqu'en 1793 / Administration générale du duché
5- ADS - Archives en ligne, Tabellion d'Aiguebelle 1743 - f°11 (p. 34/565)
Pour Montendry, voir p. 47-48/565 du même registre
(voir aussi sur internet "Mémoires & documents, Volume 28 - 7-12-1886 - Par Académie chablaisienne" p.XXI)
6- ADS - Archives en ligne, Tabellion d'Aiguebelle 1743 - f° 106 (p.126/565)
Pour les chercheurs : ressources à explorer
Archives départementales de Savoie
ADS - Moyen-Age et Ancien Régime / Fonds des administrations d'Ancien Régime jusqu'en 1793 / Administration générale du duché
C 455 Affaires militaires. – Transcription de mandats ordonnancés par l'intendant général, sur la caisse du trésorier général de Chambéry :
– pour fourniture de bois et d'huile aux corps de garde établis dans la ville de Chambéry, sur la place Saint-Léger, au Château, aux pertes de Maché, de Montmélian, du Reclus et à la Porte-Reine ;
– id. aux corps de garde d'Annecy, établis à la place, au Château, aux portes de La Perrière, de Sainte-Claire, de Boeuf, , du Pasquier et Avance du Pasquier ;
– id. à Chindrieux, à Droisy, à Thonon, à Rumilly, au fort de Miolans, à Chamoux, au Bourget, à Myans, et au château de Montmélian ; (…) 1749-1750
C 5011 Délégation générale pour l’entretien des armées espagnoles en Savoie.
– Correspondances générales. – Minutes de lettres de la Délégation générale ;
– au syndic de La Rochette, au sujet du logement des troupes envoyées dans sa région ; dans laquelle on lui recommande de ne point placer de soldats dans les châteaux des marquis d’Allinges et d’Arvillard qui avaient des saufs-conduits (29 octobre 1743) ;
– à l’archevêque de Tarentaise et aux évêques de Grenoble, de Maurienne et d’Annecy, pour les informer que si les ecclésiastiques persistaient dans leur refus d’obéir aux ordres de l’infant d’Espagne, on serait obligé de les y contraindre par les voies judiciaires (27 janvier 1744) ;
– au marquis delta Torre, pour se féliciter de sa nomination comme intendant général des armées de Sa Majesté et du pays de Savoie, « dans l’abattement où le fléau de la guerre a réduit ce misérable pays, qui éprouve toutes les horreurs de la plus extrème désolation, par l’excès des impôts dont il est accablé » (6 novembre 1744).
– Lettre par laquelle les membres de la Délégation générale font connaître à l’intendant général, dans les termes les plus dignes et les plus douloureux, à propos d’une nouvelle contribution de guerre de 300000 livres qu’il s’agissait d’imposer au pays, déjà ruiné par une occupation militaire de cinq années, que, «quelqu’empressement qu’ils aient d’obéir aux ordres de S. E., ils ne sauraient cependant se résoudre à se charger de la mort d’une infinité de malheureux, à qui de nouveaux impôts ôteraient le peu de subsistance qui leur reste. S. E. n’ignore pas qu’il en périt tous les jours une quantité, et lorsque nous avons eu l’honneur de le lui représenter de vive voix, elle eut la bonté de nous plaindre et de nous dire que c’était une suite de la guerre. Ce n’est point à nous à examiner jusqu’où peuvent s’étendre les droits que cette même guerre parait autoriser, mais nous ne pouvons douter que nous devriendrions par-là odieux à jamais à toute la patrie, si par notre consentement, quoique forcé, nous souscrivions à un ordre dont les suites seront si funestes. » (24 juin 1748). – Etc. (1743-1749)
DU HAUT EN BAS
Chamoux avant 1792, ses familles nobles et autres ayant-droits féodaux
Vers la fin des affranchissements
La réquisition des Biens ecclésiastiques et nationaux. 1793 (an 2) - 1796 (an 5)
Chamoux au temps de la chasse aux émigrés - 1794
Les religieux de Chamoux sous la Révolution
1794. Un Comité de Surveillance à Chamoux
Résistances
1796-99. Désobéissance : les châtiments du Canton de Chamoux
14 Vendémiaire an 8, ça recommence : insubordination, punition…
1814. Mauvaise volonté ? Avec l'Empire, rien de mieux !
Pour mémoire, en quelques lignes : la Savoie et la Révolution française
Au fil des Archives, on découvre plusieurs familles nobles sur le territoire de Chamoux :
- Joseph d'Albert bien sûr, propriétaire du château, seigneur des paroisses de Chamoux, Montendry et Champlaurent.
- M. de Livron
- la famille de Gallis.
- ?
Des religieux ont également des droits sur certaines terres.
Sur décision du Roi de Piémont-Sardaigne, les seigneurs et le clergé ont été "invités" à négocier l'abandon de leurs droits seigneuriaux, essentiellement des biens liés à la terre : beaucoup de contrats étaient signés en 1792.
[En Savoie],1 "le tableau des contrats d'affranchissements que l'on a pu recueillir est intéressant à étudier pour la répartition d'une partie de la fortune territoriale du clergé et de la noblesse au moment de la Révolution. Il s'élève à 7.854.626 livres, et il faut tenir compte du fait qu’il y a eu environ pour quatre millions de droits qui n'ont pas été estimés, les contrats n'en ayant pas été passés."
Montant des contrats relevant | |
- du clergé | 1.101.497 livres |
- la noblesse | 5.088.963 livres |
- de la bourgeoise | 178.588 livres |
- des villes et communautés | 14.393 livres |
- du domaine royal | 66.261 livres (peu de fiefs directs) |
À Chamoux… | |
- Joseph d'Albert seigneur de Chamoux et Montgilbert |
25.840 livres. |
- M. de Livron | 11.168 livres |
Les De Gallis n'apparaissent pas dans les listes connues.
À noter, l'évaluation des droits d'affranchissement de M. Gerbaix de Sonnaz, qui devait entrer plus tard en possession du château de Chamoux : 27.661 livres.
Pour l'abbaye de Tamié, qui possède des biens dans toute la région, le montant des affranchissements est énorme : 116.762 livres.
L'abbaye des Cisterciennes de Betton est bien pourvue : 46.063 livres (tandis que leur voisin, M. Mellarède comte du Bettonet "se contente" de 2.690 livres : sa fortune ne réside pas dans un fief ?).
On sentait si bien à Turin que les esprits étaient exaltés que le Roi de Sardaigne, dans ses instructions confidentielles au lieutenant général de Savoie, le 26 juin 1790, attirait son attention sur les points suivants :
« Il faut faire sentir aux nobles qu'il est de leur intérêt d'entretenir la concorde el la bonne union avec toutes les classes de nos sujets et qu'il doit être un de leurs principaux soins de seconder nos vues paternelles en faisant connaître au peuple le sentiment d'humanité et de bienfaisance dont ils sont animés... En ordonnant les affranchissements, nous n'avons eu d'autre vue que celle de procurer à nos sujets en Savoie tous les avantages qui doivent résulter de la liberté des biens...; il faut insinuer aux seigneurs, dont les fiefs ne sont pas encore affranchis, d'user toute la modération et toute la tolérance dans l'exaction des droits, pour ne pas irriter les débiteurs el, les exciter à des émeutes 2. »
Où en était Chamoux en 1791, aux débuts de la Révolution française ?
CHAMOUX (Savoie).
— Bertrand de Gilly et Bertrand de Chamousset 200 l. (1782, 16 octobre, Arnaud n., B).
— Albert seigneur de Chamoux 13.800 l. (1786, 17 juin, Arnaud n., A 58 fol. 200).
— Mellarède comte du Bettonnet 790 l. (1787, 9 mars. Arnaud n., A. 58 fol. 266).
— Le Blanc 200 l. (1786, 15 juillet. Arnaud n., A 58 fol. 261).
— En 1791, cette communauté devait encore 6.000 l. aux seigneurs des fiefs affranchis
et il y avait encore cinq petits fiefs à affranchir (C).
— Total 14.990 l.. Remboursements au 15 août 1791, 9004 l. (T).2
Pour assurer une meilleure rentrée des impôts, le souverain de Piémont-Sardaigne fut amené à étudier d'une part une plus juste répartition par l'établissement d'un cadastre, d'autre pari à restreindre les privilèges des hautes classes en leur imputant une partie des charges publiques. A partir de l'édit de «Péréquation générale des failles» qui mit en. vigueur dans chacune des paroisses du duché les précisions fiscales du document connu sous le nom d'Ancien Cadastre de Savoie, exécuté de 1728 à 1738, le clergé et
la noblesse furent astreints au payement de l'impôt sauf pour les biens dont ils purent prouver la possession antérieure à 1584.
(Les parcelles cadastrales exemptes d'impôts sont notées sur les tabelles avec cette mention : Biens de l'ancien patrimoine de l'église, biens féodaux.)
On alla même plus loin et, à partir du manifeste du 18 juin 1783, on soumit au payement de l'impôt dans la proportion des 2/3 les biens ecclésiastiques précédemment exempts. 2
Durant sa Séance du 17 juillet 1793, l’Administration du District décide le paiement des "notes de frais" des citoyens Simon Mollot et Joseph Valliens, Commissaires nommés par ce district, et de leurs "coopérateurs" pour l’estimation des biens ecclésiastiques et nationaux du canton de Chamoux ; soit 1242 livres pour 122 journées de travail.
Voir la transcription d'une partie de cette séance, avec le montant détaillé de la note de frais
L'été 1796 vit une importante campagne de vente des Biens nationaux dans la vallée.
La chapelle de Villardizier fut vendue avec ses biens à des particuliers (voir Sanctuaires > Chapelles)
Celles de Montranger et de Notre-Dame des Grâces n'apparaissent pas dans les registres de l'année. (id)
En revanche, la Cure du village, construction récente, est acquise le 21 thermidor an 4 (8 août 1796), pour 225 £ 10 sous, par Louis Deglapigny (peut-être attaché à ce bien, quoiqu'en ait fait son parent, Jacques Deglapigny l'aîné).
Les biens de la "fondation de la sonnerie des cloches" (?) passent à Joseph Desplantes le 15 brumaire an 5 pour 132 £.
Et les biens dits "de Joseph Millioz" (?) sont achetés le 22 ventose (même année) par François Arnaud pour la somme de 8767 £.
source : AD073 cote L 1767 F° 380 - Administration de Chambéry du 1er juin au 31 juillet 1793 et Q 82
Extraits d'un article de la Société d'Histoire et d'Archéologie de Maurienne, daté de 1871.
(Disons-le : les auteurs étaient réellement des érudits… mais ils n'étaient pas particulièrement favorables aux idées progressistes.)
Dans un tableau intitulé : Noms des Émigrés et des Déportés de la Maurienne pendant la Révolution française 3, l'auteur relève un nom pour la paroisse de Chamoux : Rambaud N., curé.
"Tous les émigrés et les déportés ne figurent pas dans ce tableau, commente-t-il, parce qu'un certain nombre de ceux qui ne s'étaient pas éloignés au début, ont dû le faire plus tard, à cause des recherches incessantes dont ils étaient l'objet, et dont la solution finale était la déportation. Ils cherchaient l'émigration, qui leur laissait la liberté, l'espoir d'un retour plus ou moins rapproché et la presque certitude de pouvoir être secourus par leurs familles. Les prêtres, de leur côté, espéraient pouvoir reprendre leur ministère dans leurs paroisses.
Tous les prêtres non plus ne sont pas partis ; il en est qui n'ont fait que s'absenter temporairement pour dépister les espions, le Directoire exécutif, la gendarmerie, etc. puis ils revenaient quand on leur faisait savoir qu'on ne s'occupait plus d'eux et qu'on les croyait définitivement émigrés.
EXTRAIT du procès-verbal de l’administration du Directoire
du département du Mont-Blanc, du 25 fructidor an II
(13 sept. 1794) de la République une, indivisible et démocratique
Vu l'état des noms des émigrés des districts de Chambéry, Annecy, Carouge, Thonon, Cluses, Mont-Salin (ci-devant Moûtiers) et Arc (ci-devant Saint-Jean de Maurienne), formant le département du Mont-Blanc, dressé en exécution des lois des 8 avril 1792 et 28 mars 1793 (vieux style);
Le Directoire du département du Mont-Blanc (…) invite les municipalités, comités de surveillance, sociétés populaires et tous les citoyens, à dénoncer les émigrés qui seraient rentrés ou rentreraient sur le territoire de la République, soient qu'ils aient été compris dans la liste, soit qu'ils n'y soient pas, leur rappelant, à cet effet, l'article LXXII, section XII de la loi du 28 mars, qui accorde cent livres de récompense à tous ceux qui les dénonceront.
Signé au registre : Chamoux, président; Grand, Olive, Somelier, Dufour, Gucher, administrateurs, et Velat, secrétaire général. Certifié conforme à l'original, Velat, secrétaire général." **
Notons que les biens du baron d'Albert de Chamoux furent mis sous séquestre. C'était alors un vieillard ; il sut composer avec les Révolutionnaires. Le château ne fut pas "nationalisé", et passa à sa fille, épouse du baron Graffion et à ses petits-enfants. (Archives et inventaires » 1792-1815)
(voir le portrait de Joseph d'Albert dans "Sires de Chamoux".
Aux mêmes sources, on trouvera le registre de la vente de biens nationaux sur le canton de Chamoux.
Et encore, l'évocation de l'attitude pondérée des Chamoyards (ou de ses notables ?) : il fallut envoyer la force armée dans le canton de Chamoux, « où les institutions républicaines [étaient] sans vigueur"
Cependant, on voit qu'en 1789, un bail a été passé par le prieur de Chamoux - mais la tempête ne faisait alors que commencer.
Que nous disent les Registres paroissiaux de ce temps ?
Depuis 1786, c'est Jean-Antoine Rambaud qui signait les registres à la cure de St-Martin de Chamoux. Il enregistre son dernier baptême le 8 avril 1793 : on peut supposer qu'il est ce "N. Rambaud" porté sur la liste des émigrés.
Il semble remplacé dès 1793 par J.B. (?) Borjon "prêtre economus de Chamoux".
C'est du moins ce qui apparaît sur le registre 4E899 des A.D.S. de 1793-1801 (p. 2) :
"Registre des baptêmes et mariages 1800 de la paroisse de Chamoux, diocèse de Maurienne ; depuis de 16 octobre 1799, moi, soussigné y ayant été envoyé en qualité d'économe par lettre en date du susdit jour de Mr. ?. Molin, vicaire général capitulaire, le siège vacant.
signature : J.B.? Borjon
nota 1 : comme plusieurs enfants ont été baptisés dans d'autres paroisses, et que les registres ne m'ont point été transmis, celui-ci ne peut être exact, et il ne contient que ceux que j'ai baptisés moi-même.
Nota 2 : idem des mariages
Nota 3 : je ne prends point la note des défunts, soit parce qu'elle sera entre les mains de l'officier public, soit que plusieurs meurent et sont enterrés sans que je n'en sache rien, à cause de la persécution. Veuille le Seigneur la faire cesser bientôt.
Nota 4 : Je n'ai fait ni baptêmes, ni mariages en 1799."
En effet, jusqu'en 1800, les registres sont tenus par un Officier d'État-civil, les bénédictions sont clandestines…
Le registre 4E899 mêle les signatures de J.B. (?) Barjon, économe et prêtre de Chamoux, de J.B. Rambaud (ne pas confondre avec J.A. Rambaud ), et de J.B. (?) Molin (prêtre à Chamoux de 1820 à 1825) ; on trouve les écritures de tel ou tel de ces 3 prêtres alternées : ils ont tenté de restaurer la chronologie des actes, insérant leur intervention là où la page n'avait pas encore été remplie, ils ont reconstitué (sur témoignages) l'enregistrement de baptêmes faits dans les années précédentes clandestinement, à Chamoux ou dans des villages voisins…
On voit souvent ajoutée la date de naissance de l'enfant baptisé tardivement (ordinairement, on baptisait les nouveaux-nés au plus vite).
EGALITÉ, Liberté, FRATERNITÉ OU LA MORT
Séance du décadi 20 germinal, an second de la République française une, indivisible et démocratique.(11 avril 1794).
Présidence DU CITOYEN CLAUDE SALOMON.
Le Comité de surveillance de Chamoux sera définitivement composé ainsi qu'il suit :
Pierre Bertholet, agriculteur, de Chamoux,
Claude Tronchet, agriculteur, de Chamoux,
Antoine Barbier, dit Lecoin, de Chamoux,
François Thibaud (sic), agriculteur, de Chamoux,
Jean-Baptiste Goguet, agriculteur, de Villard-Salet,
Charles Tarajeat, du Bettonet,
Michel Christin, de Montandré (sic),
Pierre Izard, de Villard-Léger.
1ère décision : une revendication !
La Société républicaine et démocratique des sans-culottes de Chamoux (a), dûment assemblée dans le lieu ordinaire de ses séances, le citoyen président a ouvert la séance et après la lecture des procès-verbaux et des papiers publics
Un membre prend la parole et dit que, dans cette commune, comme chef-lieu de canton l'on monte la garde tous les jours, et que dans toutes les autres communes, on ne la monte que tous les décadi; il demande pourquoi on met cette différence. Ceux de cette commune sont des agriculteurs et ont besoin de travailler comme ceux des autres communes ; il observe qu'il ne paraît pas une grande nécessité de monter la garde tous les jours, surtout dans ces temps de travail, que si l'administration jugeait cependant nécessaire qu'on la montât tous les jours aux chefs-lieux de canton, il fait la motion que toutes les communes du canton viennent en aide dans cette commune la monter à leur tour, ou qu'on ne la montera de même dans cette commune que tous les décadi.
Un autre membre, en appuyant cette motion, observe de plus que les officiers municipaux prétendent n'être pas dans le cas de monter la garde, quoique le plus grand nombre l'ayant déjà montée jusqu'à présent, fondés sur un décret de la Convention nationale relatif à l'organisation de la force publique qui dit que tous les fonctionnaires publics resteront à leur poste et devront se faire remplacer que dans ce nombre seraient compris tous les notables et que si l'on lève les jeunes gens de la réquisition de dix-huit à vingt-cinq ans, tous les fonctionnaires publics au nombre de vingt, tous les vieillards et jeunes gens au-dessousde l'âge prescrit, il restera très peu de monde pour monter la garde ; il demande encore que l'administration instruise le capitaine de la garde nationale sur ceux qu'il doit commander pour monter la garde, c'est-à-dire si les maires, officiers municipaux, notables et juges de paix sont également tous exempts, s'ils peuvent également tous se faire remplacer;
Et ces motions mises aux voix, la Société arrête que l'administration de district sera invitée de prendre ces motions en considération en déclarant que la commune de Chamoux ne devra faire monter la garde que tous les décadi commes les autres communes ou que toutes les communes viendront monter la garde à Chamoux à leur tour pour quant au surplus qu'elle voudra bien instruire le capitaine de la garde nationale de la commune de la manière qu'il devra se conduire pour la garde vis-à-vis des officiers municipaux, notables et juges de paix et la séance a été levée à six heures.
Signé à l'original SALOMON, président, et contresigné par le soussigné secrétaire, Simon MOLLOT.
P.S. Si les membres du comité de surveillance doivent monter la garde oui ou non.
Mais quel était le rôle de ce Comité ?
EGALITÉ, LIBERTÉ, AU NOM DU PEUPLE FRANÇAIS
ALBITTE, Représentant du Peuple, Envoyé pour l'exécution des mesures de salut publie et l'établissement du Gouvernement révolutionnaire dans les départements de l'Ain et du Mont-Blanc,
Considérant que le premier devoir que lui impose sa mission est de procéder à la réorganisation et épuration des autorités constituées des départements dans lesquels il est envoyé,
Après avoir pris les renseignements les plus scrupuleux et les plus précis et consulter l'opinion d(sic)
En vertu des pouvoirs dont il est revêtu, Arrête ce qui suit :
ARTICLE PREMIER
Le Comité de surveillance de Chamoux sera définitivement composé ainsi qu'il suit :
Pierre Bertholet, agriculteur,
Claude Tronchet, agriculteur
Antoine Barbier, dit Lecoin, de Chamoux,
François Thibaud, agriculteur,
Jean-Baptiste Goguet, agriculteur, de Villard-Salet,
Charles Tarajeat, du Bettonet,
Michel Christin, de Montandré,
Pierre Izard, de Villard-Léger.
II. Les citoyens ci-dessus désignés sont investis, dès ce moment, au nom de la loi, des pouvoirs attachés à leurs fonctions, comptables envers la patrie de leurs talents, de leurs vertus, et sous la responsabilité terrible imposée par les lois aux fonctionnaires publics.
III. Le Comité de surveillance de Chamoux, organisé par et au nom de la volonté nationale, est spécialement chargé du soin de s'occuper sans relâche de la surveillance dans la commune, du maintien de la liberté, de l'égalité et de toutes les lois dont l'exécution lui est confiée, sous la plus sévère garantie. Il exercera provisoirement la surveillance dans le canton de Chamoux.
IV. Copie du présent arrêté sera insérée aux registres du Conseil général de la commune et du Comité de surveillance Copie certifiée en sera envoyée à la Convention nationale, au Comité de salut public et aux administrations du département du Mont-Blanc, ainsi qu'au Conseil général de la municipalité de Chamoux.
Vive la République. Fait à Cluses, le 3 floréal, an second de la République française, une, indivisible et démocratique. ALBITTE.
Source : AD073 cote L 1967
1794-1797. Les prêtres recommandent de bouder la monnaie révolutionnaire (les assignats), sauf pour payer ses impôts (!) On trouve trace dans les archives de plusieurs jugements :
- pour différence faite entre les monnaies de la République et les autres (mise en liberté),
- pour refus d'assignats (idem),
- voire pour fausse monnaie (15 ans de bagne)
Source : AD073 - 1L 79 - Affaires criminelles et correctionnelles, classement par ordre alphabétique (1792-1815)
le 13 Germinal An 4 (2 avril1796), Chamoux est vertement réprimandé pour son manque d'obéissance.
LIBERTÉ ÉGALITÉ
Chambéry, le 13 Germinal an 4e de la République Française une et indivisible
Le Commissaire du Directoire exécutif près l'Administration centrale du Département du Mont-Blanc,
Aux CITOYENS Administrateurs du Canton de Chamoux
CITOYEN,
Plusieurs Communes de votre Canton continuent de se montrer rebelles à la loi et sont pour le surplus du Département un scandale continuel de révolte de de désobéissance.
Les forêts nationales ont été dévastées, les bâtiments dépendant de la ci-devant Abbaye du Betton ont souffert, par suite de rassemblement, des dommages considérables. Un particulier a été blessé grièvement d'un coup d'arme à feu tiré sur lui dans une de ces expéditions nocturnes ; enfin ces jeunes gens de la première réquisition trouvent dans ces mêmes Communes appui et protection ; ceux des Communes environnantes se joignent à eux et tous ensemble font craindre que votre Canton ne devienne un foyer de Contre-révolution.
Il est temps enfin que l'emprise des lois reprenne le dessus, que la puissance nationale développe toute son énergie, et que la force obtienne ce que les voies de la douceurs et de la persuasion n'ont pas effectué :
En Conséquence, cette Administration est déterminée avec le plus grand regret, à vous appliquer toute la rigueur de son arrêté du 25 ventôse dernier, et c'est en exécution de l'article 11 d'icelui que je vous préviens qu'il arrivera dans votre Canton, soit à la ci-devant Abbaye du Betton le seize de ce mois, un détachement composé de soixante hommes : vous leur ferez fournir en vertu dudit arrêté couvertes, draps et matelas, une livre trois-quarts de pain, et une demi livre de viande pour chaque homme, l'huile et le bois suivant l'ordonnance, et deux sous ennuméraire, le tout pour chaque homme, et par jour.
Les articles ci-dessus à fournir en conformité de l'art. 5 du même arrêté, répartis sur les Communes du Bettonnet, Hauteville, La Trinité, Villard-léger et Chamoux, le tout dans les proportions et suivant le mode indiqué à l'article cinq.
Ces troupes et d'autres successives qui vous seront envoyées au besoin, resteront dans ce cantonnement et à la charge des Communes désignées jusqu'à ce qu'il ait été par elles satisfait à l'article premier de l'arrêté susdit :
L'Article huit sera par vous appliqué sans miséricorde aux citoyens qui refuseraient de faire les fournitures auxquelles ils auront été cottisés : faute par les Agents Municipaux des Communes dénommées d'avoir dressé dans les deux jours qui suivront la réception de la présente, le Cottet de répartition, il sera logé chez eux par le Commandant de la force armée et les dix plus forts cottisés une Brigade de trois hommes pour chaque individu, afin de les obliger à faire eux-mêmes les fournitures susdites.
Je suis bien aise de vous prévenir que je vais accélérer l'évaluation précise des dommages causés à la maison et aux forêts de l'abbaye du Betton, que cette force armée ne quittera point les communes que le montant et les frais y relatifs ne soient versés dans la caisse du Receveur du ci-devant District de Chambéry.
Si cette expédition militaire pèse sur vos administrés, si quelques-uns en souffrent considérablement, ils doivent se l'imputer : trop longtemps l'on a cru que ces Communes viendraient à résipiscence et exécuteraient les lois : loin de là, le désordre ne fait que s'accroître et il est enfin de notre devoir de réprimer par tous moyens une malveillance aussi prononcée.
P.S. : Je joins ici un extrait de l'arrêté que le département a pris ce jour d'hui en exécution de celui du 25 ventôse.
Salut et fraternité A. Garin …
Séance de l’administration du canton de Chamoux
du 9 nivose an 7 de la République frçaise, une et indible
Présents les citoyens Martin Vendange président, A… Nayroud agent municipal de Chamoux, Augustin Pépin agent municipal de Châteauneuf, Antoine Christin agent municipal du Bettonnet, Antoine Savey agent municipal d’Hauteville, Heustache Descollaz adjoint municipal de Villard-Sallet, François Goddet agent municipal de Villard-Léger, Laurent [Hemery] agent municipal de La Trinité, Claude Girod agent municipal de Champlaurent, et Simon Mollot commissaire près de cette administration.
Il a été fait lecture du procès-verbal de la dernière séance, il a été approuvé en son entier.
L’administration considérant que par rapport aux déserteurs, tant réquisitionnaires que conscrits de ce canton, elle est obligée d’avoir la force armée à loger en ce canton, considérant que le soir à Chamoux si elle est obligée de nourrir 80 hommes, considérant que jusqu’à ce que les parents aient trouvé et fait rejoindre les déserteurs, le canton est dans le cas d’avoir la troupe à loger, arrête, oui le commissaire […] cette administration que pour les 80 hommes qui viendront loger le soir dans cette commune, il sera payé à l’agent municipal de Chamoux 18 sols pour chaque homme par les parents des dits déserteurs, suivant la répartition et en sera faite par cette administration.
Elle arrête aussi qu’il sera participé ( ?) au général Herbin commandant la force armée dans ce canton que le citoyen Châtillon officier commandant qui a logé en ce canton après que le citoyen La Barthe s’y est très bien comporté, ainsi que les 40 hommes qui y ont été logés, et n’ont exigé que leur nourriture et rien de plus des dits parents des réquisitionnaires.
Il a aussi montré un zèle républicain pour l’aider à faire la recherche desdits déserteurs, dont malgré les soins qu’il s’est donnés, ainsi que les gardes nationales de ce canton, on n’en a pu découvrir et arrêter que trois, que ledit Commandant Châtillion s’est chargé de faire conduire ; il revient à cette administration que quatre autres déserteurs, savoir : deux du Bettonnet et deux de Montendry viennent aussi de rejoindre, et qu’à La Trinité on a porté Claude Jullien qui est inconnu et dont la famille n’existe pas dans la commune, étant inconnue de ce nom ; en sorte qu’en ce canton il y avait encore 9 déserteurs qui seront cherchés et leurs parents poursuivis jusqu’à qu’ils aient rejoint selon la rigueur des lois ; et s’il revient de la troupe en ce canton, l’administration arrête qu’il sera fourni à chaque homme deux livres de pain, deux livres de viande et deux bouteilles de vin par jour.
Les citoyens Joseph feu Michel Roux, Raymond fils de Jean Emery, Jean feu François Alix, Pierre fils de Claude Mollard, et Benoît fils de Michel [Sallied], tous habitants à La Trinité, paraissent à la séance et rapportent qu’ils connaissent Jacques fils de Raymond Varnier né et habitant de la Trinité dès son bas âge, il n’est pas d’une bonne construction, qu’il est continuellement malade, ayant souvent des maux d’estomac, menant une vie languissante, et tout cela est dès son bas âge : il ne peut s’occuper d’aucuns travaux pénibles et il n’est pas apte au travail, car il n’a et ne travaille pour ainsi dire jamais, et il en est incapable ; la moindre fatigue le rendre malade ; il n’est pas non plus apte à faire aucune démarche longue à pied : au moindre voyage les jambes lui enflent ; ce que nous vous rapportons, citoyens, est notoire dans la commune de La Trinité, et les circonvoisines. Au surplus la famille dudit Varnier n’a jamais été robuste : son père est mort jeune et d’une maladie d’estomac qui est héréditaire dans leur famille, car nous pouvons que ledit Raymond Varnier son père était asthmatique, et nous croyons que ledit Jacques Varnier a la même maladie.
L’administration, oui le susdit [commissaire ?], informations prises, certifie que ce que dessus est vrai, et invite ledit Raymond Varnier réquisitionnaire ayant déjà une exemption provisoire de se rendre auprès du jury, près le département, [à] visiter sur ses prétendues infirmités.
Et la séance a été renvoyée au 19 du courant.
Source : AS073 cote L 1966 - Canton de Chamoux. Arrêtés. F° 178
Séance de l’administration municipale du canton de Chamoux
du 25 Floréal an 7 de la République française
Présents les citoyens Martin Vendange président, Aimé Néroud agent municipal de Chamoux, Antoine Christin agent municipal du Bettonnet, Antoine Savey agent municipal d’Hauteville, Jean Tardy agent municipal de Châteauneuf, François Descollaz agent municipal de Villarsallet, Laurent Hemery agent municipal de La Trinité, François Arnaud-Goddet agent municipal de Villarléger et Simon Molloz commissaire près l’administration municipale de ce canton.
Il a été fait lecture du procès-verbal de la dernière séance ; elle a été approuvée en son entier.
L’administration considérant que les gardes nationales mises en réquisition rière le canton par son arrête du 18 du courant ont été sourds à la voix de la patrie, et ne se sont point rendus à Chambéry malgré les différentes invitations à eux faites conformément à la loi,
- arrête, oui le commissaire du Directoire exécutif qu’il sera fait ce jourd’hui une seconde invitation auxdites gardes nationales de se rendre de suite à Chambéry, au département, et à défaut de ce, on mettra à exécution à leur préjudice l’article 11 de l’arrêté du département du quatre du courant.
- vu la loi et l’instruction du Directoire exécutif du 28 germinal dernier relative au complément de la levée de 200 000 hommes ordonnée par la loi du 30 vendémiaire an 7,
- vu l’arrêté de l’administration centrale du quatre de ce mois portant que le contingent à fournir pour le canton est fixé à 27 hommes,
- vu son autre arrêté dudit jour qui régularise le travail des administrations municipales sur les dispositions de ladite loi,
- l’administration après avoir fait le recensement des conscrits de première classe qui se trouvent dans son ressort et en état de partir, conformément au tableau annexé au présent ; et d’après la connaissance exacte qu’elle en a acquise, tant par les renseignements de la part de quelques parents des conscrits de seconde et troisième classe, que d’autres personnes.
- considérant que pour pouvoir faire saisir et conduire au chef-lieu de ce département lesdits conscrits de première classe qui ont constamment été sourds à la voix de la patrie et auxdites différentes invitations qui leur fait ont été faites de s’aller ranger sous les drapeaux de la liberté ;
- il est de toute nécessité de prendre les mesures les plus efficaces pour les faire rejoindre aux armées.
L’administration conformément à l’article 6 du dit arrêté du quatre de ce mois, et après avoir entendu le commissaire du Directoire exécutif arrête :
Article 1er - Le Commandant de la garde nationale de ce canton, commandant la colonne mobile, qu’est le citoyen Jean-Louis Gaidioz, aussitôt après la réception du présent, répartira sur chaque parent desdits conscrits deux hommes de la garde nationale. Cette force armée sera commandée par un officier ferme, probe et d’un patriotisme reconnu .
Article 2 - Les logements, nourriture et une solde de 20 sous par jour en activité pour le service seront supportés par les parents de ceux qui occasionnent l’envoi de la troupe.
Article 3 - Le citoyen commandant rendra compte jour par jour du résultat de sises opérations à cette administration.
Article 4 - Il tiendra constamment jusqu’à nouvel ordre un détachement au moins de 20 hommes prêts à seconder la force armée ou l’autorité administrative à la première réquisition.
Article 5 - Toutes ces mesures étant des plus importantes, l’administration recommande si leur prompte exécution, au zèle et au patriotisme du dit Jean-Louis Gaidioz, commandant.
L’administration,
- considérant encore qu’elle s’est constamment occupée des visites qui étaient à faire des réquisitionnaires et conscrits se prétendant infirmes, qu’elle n’a pu terminer ses opérations pour la décision de ces objets que le 21 du courant, et ce jourd’hui.
- considérant que quoiqu’elle enverra de suite des dispenses définitives ou provisoires qu’elle a accordées à l’administration centrale, ce ne sera que d’après la décision d’icelle que l’on pourra donner la note de la seconde et troisième classe qui devra marcher en remplacement de la première, parce que jusqu’à la décision de l’administration centrale, siil pourrait avoir des variations, tant par mort qu’autrement de quelques-uns de seconde et troisième classe et même de la première ;
- qu’eu égard encore que dans le nombre de ceux de la première classe l’on pourrait encore en arrêter dans les communes étrangères ainsi qu’on a déjà rapporté à cette administration en avoir arrêté un à Aiguebelle de la commune de Montendry,
- arrête, oui le commissaire du Directoire exécutif, que les observations seront envoyées à l’administration centrale, pour qu’elle détermine si on doit ou non attendre sa décision pour regard des infirmes qui ont réclamé avant que de donner la note de la seconde et troisième classe.
Répartition des réquisitions entre les communes du canton de Chamoux
source: AS073 cote L 1966 - Canton de Chamoux. Arrêtés. F° 226
Lors de sa séance du 12 messidor an 7,(30 juin 1799),
l’administration municipale du canton doit gérer la répartition des denrées à fournir à l'administration centrale, entre les neufs communes du canton : Chamoux, Bettonnet, Champlaurent, Montendry, La Trinité, Villard-Salle, Villard-Léger, Hauteville, Châteauneuf.
La tâche est délicate, car il ne faut ni léser, ni privilégier telle ou telle commune.
Dans cette distributon des contributons, on peut se représenter les cultures dominantes des villages d'en bas, et des produits de la montagne : pas de froment à Champlaurent, un peu à Montendry, ces dexu communes ne peuvent pas fournir de foin non plus ; en revanche, Champlaurent produit du seigle, de l'avoine (voir tableau dans Textes à l'appui).
Mais ces répartitions restent théoriques : la réquisition vient trop tard, tout est vendu !!! Et la prochiane récolte n'est pas pour tout de suite.
Et puis... revient la question épineuse, sempiternelle : Aiguebelle abuse, Aiguebelle profite !
Mais les administrateurs ne manquent pas de protester de leur bonne volonté auprès de l'administration centrale : réelle loyauté ou opportunisme de façade ?
Voir Textes à l'appui - Révolution - Réquisitions
Séance de l’administration municipale du canton de Chamoux
du 19 messidor an 7 de la République française une et indble
Présents les citoyens Martin Vendange président, Joseph Desplantes adjoint municipal de Chamoux, Antoine Christin agent municipal du Bettonnet, Joseph Plaisance agent municipal de Montendry, François Goddet agent municipal de Villarléger, Joseph Falquet adjoint municipal de Villarsallet, Laurent Emery agent municipal de La Trinité, Claude Gellon agent municipal d’Hauteville, et Simon Molloz commissaire du Directoire exécutif près le canton de Chamoux.
Il a été fait lecture du procès-verbal de la dernière séance ; il a été approuvé en son entier.
(…)
Le citoyen Dumaz maréchal de logis du 14e régiment de cavalerie paraît à la séance, exhibe à cette administration une invitation à lui faite par le citoyen Joly, commandant temporaire de la place à Chambéry, le 15 du courant.
L’administration, oui le susdit commissaire, arrête que ladite invitation sera enregistrée ci-après, et qu’elle sera exécutée en ce canton en tout son contenu.
Teneur d’invitation
Il est ordonné à un détachement du 14e régiment de cavalerie, composé d’un maréchal de logis, un brigadier et 14 cavaliers montés de partir de cette place demain soir de courant pour se rendre à Chamoux, où ils seront à la disposition du commissaire du Directoire exécutif près le canton, pour être employés en garnissaires chez les parents des conscrits ou réquisitionnaires qui n’ont pas obéi à la loi, afin de les faire joindre.
Chaque homme recevra à titre d’indemnité par jour, savoir :
1° deux livres de pain
2° une livre de viande
3° une bouteille de vin
Et à chaque cheval :
1° 15 livres de foin
2° 10 livres de paille
3° deux tiers de boisseau d’avoine
Il est expressément ordonné à chaque militaire de ne rien exiger de plus ce qui prescrit ci-dessus, sous peine d’être sévèrement puni.
Le citoyen commissaire des guerres est invité à délivrer une feuille de route à ce détachement.
Chambéry le quinze messidor an 7 de la République française, une et indble.
Signé à l’original, le Commandant de la place Joly
Le citoyen Jean Tardy agent municipal de Châteauneuf observe que le 11 du courant il a invité le citoyen Augustin Pépin, ci-devant agent municipal de la même commune, de donner les vivres nécessaires à un dragon de correspondance pour un jour, qui était au poste de Maltaverne, hameau de Châteauneuf, vu qu’il fallait le nourrir aux frais de la commune ; ledit Pépin lui a répondu Il n’y a que la vengeance qui puisse me placer à nourrir le militaire que vous me donnez : vous n’ignorez pas qu’un homme seul ne doit laisser sa porte ouverte ; il a déjà assez perdu.
Il dit en outre que ledit Pépin a ici 56 quartes d’avoine rière lui, du temps qu’il était agent municipal, pour employer à nourrir les cavaliers de correspondance ; il a employé ladite avoine.
Il demande en conséquence que ledit Pépin soit admonesté sur la réponse impertinente qui a faite à son invitation du 11 du courant, c’est qu’il soit tenu de prouver le payement de ladite avoine, vu qu’il a reçu les bons à ce nécessaires.
La matière est mise en délibération le commissaire du directeur exécutif est oui ; et l’administration arrête que le dit Augustin Pépin sera mandé à la barre de cette administration le 27 du courant à 11 heures du matin pour répondre sur les inculpations qui lui sont ci-dessus faites, et ensuite sera pourvu ainsi qu’il écherra.
Source : AS073 cote L 1966 - Canton de Chamoux. Arrêtés. Folio 242
Séance de l’administration du canton de Chamoux
du 9 nivose an 7 de la République frçaise, une et indible
Le capitaine de la garde nationale de Châteauneuf fait part qu’en ce canton et Il n’y a aucun fusil de calibre, ni baïonnette ; ce que les gens sont en peine lorsqu’il s’agit de faire des patrouilles et d’arrêter les malfaiteurs ; il demande que cette administration lui procure des armes pour s’en servir en pareil cas.
Sur ce, l’administration oui le second commissaire arrête d’inviter le département de procurer à cette administration au moins 50 fusils à calibre et baïonnette pour s’en servir dans les cas sus [évoqués].
Et la séance a été renvoyée au 22 du courant.
Source : AS073 cote L 1966 - Canton de Chamoux. Arrêtés. Folio 89
Document communiqué par E. Compain
Durant cette séance du 14 vendémiaire an 8 de l’Administration centrale du département du Mont-Blanc, il est beaucoup question de pénurie : les troupes menacent de se débander et de piller les campagnes si on ne fournit pas rapidement des vivres. L'argent de l'impôt forcé rentre mal, par défaut de bonne volonté des Administrations municipales. Les employés de l'Administration eux-mêmes, font une pétition, car ils ne sont pas payés depuis 7 mois.
Or, dans le canton de Chamoux, on joue toujours les fortes têtes ! Tiens tiens ! Voilà bien une idée !
Il résulte que le canton de Chamoux est un de ceux où les conscrits et réquisitionnaires montrent le plus de rénitence ; qu’à différentes époques, ils ont formé des attroupements et se sont portés à des excès attentatoires aux propriétés, à la sûreté et tranquillité publique ; que ce canton est l’asile constant des prêtres réfractaires, gens sans aveu et vagabonds de toute espèce ; que les institutions républicaines y sont sans vigueur ; que toutes les lois de police, et principalement celles relatives à l’exercice du culte y sont violées avec impunité. - considérant qu’il importe d’arrêter le cours de tant excès et de désordres, d’assurer enfin dans cet arrondissement le triomphe de la loi sur les projets de crime et de brigandages que paraissent y avoir formé, de concert, le fanatisme, la lâcheté et le vagabondage.
l’Administration centrale arrête :
- un détachement de cent hommes d’Infanterie et 50 Cavaliers montés, avec à leur tête des officiers fermes, patriotes et intelligents, pour être répartis et logés dans le canton de Chamoux, jusqu'à ce que toutes les lois de police y sont en pleine exécution et les versements en denrées d’appel entièrement apurés.
Source : AD073 cote L40 (Séance de l’Administration centrale, 14 vendémiaire an 8)
Voir la transcription d'une partie de cette séance, avec la totalité des mesures concernant Chamoux
1814. Albitte est un mauvais souvenir. Mais la pression reste lourde durant l'Empire. Et les poids des guerres se fait sentir en Savoie comme ailleurs en France. À Aiguebelle, un capitaine savoyard de l'armée napoléonienne fait le point pour le Préfet : on déserte beaucoup, avec l'aide de la population.
« Aiguebelle, ce 15 février 1814.
« Monsieur le baron (1),
« J'ai l'honneur de vous informer que M. le général comte Dessaix est venu le dimanche 13 courant passer la revue des troupes stationnées à Aiguebelle, et qu'il est reparti le même jour. Il m'a été rapporté aussi que son conducteur l'avoit versé près de Coise, et qu'il s'étoit blessé à la tête ; il ne paraît pas cependant que sa blessure soit grave ; son frère, le docteur est resté ici jusqu'à ce matin.
« Je n'ai rien appris touchant le mouvement de l'ennemi ; leurs postes, patrouilles et sentinelles sont les mêmes, M'étant fait mal au pied, je n'ai pu les aller voir ce matin ni hier, car je tiens le lit, mais M. le lieutenant Gallet, par son rapport journalier, m'en instruit, outre cela mes gardes forestiers et champêtres.
« Il déserte toujours du monde des troupes qui se trouvent à Aiguebelle ; hier on en a arrêté trois, ainsi que trois paysans de la commune de Chamoux qui leur avaient donné des habits du pays et gardé les leurs, ainsi que leurs capotes. Les trois paysans sont en prison ici. Le maire de Chamoux est venu cet après-midi prendre quatre militaires pour être employés en garnisaires; il paraît qu'il n'est pas d'accord de les nourrir, et que moyennant deux francs ils doivent se nourrir ; il vous en fera part.
« Il paraît aussi, d'après ouï dire, que, malgré qu'il déserte du monde, la troupe continue à prendre le même contingent de rations. J'ai aussi entendu dire qu'un.particulier d'ici avoit conduit une voiture de riz à Sainte-Hélène, et que de là il est probable qu'elle aura passé la rivière.» (…)
« Votre très-humble et obéissant serviteur,
« Signé : COMBET (2). »
1- Antoine - Bernard Finot, auditeur au conseil d'Etat, préfet du Mont-Blanc
2- Le capitaine Pierre Combet, de Ste Marie de Cuynes, fut naturalisé français le 31 janvier 1815. Il mourut à Grenoble (Isère) le 2 janvier 1833.
source : http://gallica.bnf.fr : Mémoires et documents publiés par la Société savoisienne d'histoire et d'archéologie 1878 (T17). Page 261 (vue 305/533)
2012-2020 - Recherche et transcription A.Dh.
1789. En Savoie, les droits féodaux ont en bonne partie disparu, les injustices sont un peu moins criantes qu'en France. Mais les seigneurs ont trouvé moyen de ponctionner autrement leurs paysans, alors que les récoltes sont mauvaises ; tout comme chez le grand voisin, les bourgeois, commerçants et industriels, souhaitent plus de liberté ; et on supporte mal le poids politique des Piémontais, dans un royaume de Sardaigne vieillissant.
Et puis, tout près, en Dauphiné, on s'agite beaucoup ; les idées se propagent, on a envie d'en finir avec le monde ancien : chacun rêve d'un avenir meilleur… pour soi.
De leur côté, les révolutionnaires français s'inquiètent d'une possible intervention autrichienne venant des Alpes : la Savoie va de nouveau se trouver dans l'étau.
Dans la nuit du 21 au 22 septembre 1792, les Français passent la frontière, arrivant du Grésivaudan. Pas de bataille : les troupes sardes se retirent sur les cols. Les Savoyards vont donc vivre une énième occupation…
En octobre, une Assemblée nationale "des Allobroges" réunit à Chambéry quelque 1000 délégués des villages, on décide de supprimer les droits de la famille royale de Savoie, les droits féodaux, les vieux impôts (gabelle, dîme…), de confisquer les biens des émigrés et du clergé.
Le 27 novembre 1792, sur demande de l'Assemblée "des Allobroges", la Savoie est incorporée à la France : elle devient "département du Mont-Blanc".
Puis la Savoie vit la dérive de la Terreur comme dans les autres départements… Le nouveau représentant du gouvernement, Albitte, multiplie les décisions arbitaires. Il fait arrêter les nobles qui n'ont pas encore émigré (dans la pratique, souvent, les chefs de famille se sont mis à l'abri, mais ont laissé sur place des femmes, qui devront sauver ce qui peut l'être de la fortune familiale).
Une contre offensive savoyarde repousse les Français des grandes vallées, jusqu'à Aiguebelle : Chamoux a bien dû en percevoir la rumeur. Mais cette action n'a pas de lendemains.
C'est la misère, d'autant que les impôts sont lourds, les affaires ne se font plus, et les jeune hommes sont envoyés à la guerre. En décembre 1798, le château de Chambéry brûle (bien des Archives y sont perdues)
Pendant ce temps, des notables, bourgeois ou paysans aisés, achètent les Biens nationalisés.
Puis Bonaparte devient Napoléon, l'Église retrouve sa place (mais pas tous ses biens). De grands travaux dynamisent l'économie savoyarde (route du Mont-Cenis, tunnel des Échelles, route d'Albertville à Ugine…). Les paysans, soulagés des impôts féodaux et écclésiastiques, peuvent tirer parti de quelques bonnes récoltes.
En novembre 1815, Napoléon est définitivement vaincu, et la Savoie se reconstitue, avec à la tête de l'État le roi de Piémont-Sardaigne Victor-Emmanuel 1er. Mais le retour à l’Ancien Régime est devenu impossible.
1814 ? 1815 ? Le premier traité de Paris restitue au gouvernement sarde la plus grande partie de l'ancienne Savoie, le 30 mai 1814. La France conserve cependant Chambéry, Annecy et une partie de leur arrondissement, sous le nom de département du Mont-Blanc. Il faut attendre le deuxième traité de Paris, du 20 novembre 1815, pour que la Savoie soit entièrement réunifiée au profit de la monarchie sarde.
A.Dh.
Sources bibliographiques
Avant tout, les séries "Révolution" des AD073
sur Gallica.fr (BNF)
1- L'abolition des droits seigneuriaux en Savoie (1761-1793) / documents publiés par Max Bruchet (1868-1929), Éditeur scientifique. Impr. Hérisson frères (Annecy) 1908 (sur Gallica.bnf.fr)
2- Turin, Archives de Cour, Duché de Savoie, mazzo 3 d'addition, fascicule 7. 'dans L'abolition des droits seigneuriaux en Savoie (1761-1793) / documents publiés par Max Bruchet (1868-1929). Archiviste Hte-Svoie, Éditeur scientifique. Éditeur : Impr. Hérisson frères (Annecy) 1908. En ligne sur Gallica.
3- Dans Travaux de la Société d'histoire et d'archéologie de la province de Maurienne : bulletin 1871 (VOL3) EXTRAIT DU RELEVÉ GÉNÉRAL DES ÉMIGRÉS DU DÉPARTEMENT DU MONT-BLANC Annoté par le Docteur MOTTARD, PRÉSIDENT DE LA SOCIÉTÉ. p. 17
* page 31
** pages 35-36
4- AD073 cote L 1767 F° 380 - Administration de Chambéry du 1er juin au 31 juillet 1793 et Q 82
5- Mémoires et documents publiés par la Société savoisienne d'histoire ... 1909 ( SER2,T22 page 505).http://gallica.bnf.fr/
6- d'après 1792-1799 : La Révolution en Savoie par Mr Palluel sur www.sabaudia.org et Histoire de la Savoie par Henri Ménabréa (1990, La Fontaine de Siloe)
Bibliographie
• Mémoires et documents publiés par la Société savoisienne d'histoire et d'archéologie - 1895 (T34,SER2). http://gallica.bnf.fr/
Pour les chercheurs, ressources à exploiter
Gallica.fr
Sur les pillages révolutionnaires à St-Jean de M. : Travaux de la Société d'histoire et d'archéologie de la province de Maurienne1898 (SER2,T2)-1899. p.121 etc
Archives départementales de Savoie
Archives et inventaires » 1792-1815 - Index des noms de personnes, de lieux et de matières mentionnés dans les délibérations du Directoire et du Conseil du département du Mont Blanc, 1793-An III
Tables de délibérations du Directoire et du Conseil du Département du Mont-Blanc :
Chamoux : colonnes du répertoire imprimé : 14, 23, 30 (voir Albert d')
Albert (d') de Chamoux : 15
Démolition des clochers, tours et tourelles : 89 - 90 - 93 - 94 - 104 - 110 - 117 - 124
voir aussi : suspects
Archives et inventaires » 1792-1815 - Index des noms de personnes, de lieux et de matières mentionnées dans les arrêtés du Préfet du Mont-Blanc, an VIII-1813
CHAMOUX, XL, 2, 59, 64, 68 ; XLI, 60, 61, 62, 118 ; XLII, 33 ; XLVII, 10, 160.
CHAMOUX, IV, 167 ; VI, 135 ; XI, 48 ; XVII, 42 ; XX, 39, 40 ; XX, ; 128 ; XXIV, 124 XXVI, 3, 184 ;X XVIII, 119 284 , ; XXXI, 198 XXXIII, 23, 92, 129 ; ; XXXIV, 118 ; XXXV, 65 ; XXXVI,62, 96, 114 ; XXXVII, 66 ; XXXVIII, 37, 183 ; XXXIX, 215 XLII, 5 ; XLII, 5 ; XLIII, ; 114 ; XLIV, 169 ; XLV, 84 ; XLVII, 1
CHAMOUX.(Canton de) XXIX, 6 ; XXIV, 89.
CHAMOUX,(les communes de la perception), XLI, 3.
Albert (D') : VI, 135
GRAFFION : IX, 171.
GERBAIX : VIII, 153 ; XV, 179 ; XXIII, 111 ; XXVII, 158 ; XXIX, 168 ; XXXIII, 6 ; XXXIV, 200 ; xxxv, 2 ; XXXVI, 104 ; XXXIX, 68 ; XL, 189 ; XLI, 221 ; XLVII, 189.
SONNAZ : v, 66 ; VI, 40, 130 ; XI, 93 ; XIII, 24, 36 ; XIV, 140 ; XX, 129, 157 ; XXI, 9 ; XXII, 272, 273 ; XXIII, 143 ; XXIV, 36, 149 ; XXVI, 163, 208 ; XXVIII, 82, 151 ; XXIX, 145, 214 ; XXX, 285 ; XxX111, 86, 110 ; XXXIV, 230 ; XXXVI, 191 ; XXXVII, 12, 13, 152, 174 ; XXXVIII, 232 ; XXXIX, 162, 273, 290, 319 ; XL, 52 ; XLI, 74, 121bis ; X111, 124 ; XLIV, 3, 111 ; XLVII, 210.
MAMY : XXIII, 32.
Archives et inventaires » Répertoire des fonds du département du Mont-Blanc, des districts, des administrations municipales de canton, des arrondissement et des sociétes populaires et comités de surveillance. 1792-1815 -
- ADMINISTRATIONS MUNICIPALES DE CANTON (L 1937 à L 2046)
Chamoux - L 1966-1967. 98
- Etat civil : table décennales (1792-1802) - L 2500-2590.
L 2505 Chamoux-sur-Gelon - L 1205 Désignations de conscrits, par délibérations des Conseils municipaux de plusieurs communes des cantons de Chamoux et La Rochette (an XI).
- Marais et navigation. Service hydraulique - L 1537-1547.
- 1544 (ruisseau de Chamoux, Charpeney d'Apremont, Chéran, Deisse, Flon, Gelon, Guiers, Hyères)
- ADMINISTRATIONS MUNICIPALES DE CANTON (L 1937 à L 2046)
Chamoux - L 1966-1967. L 1966* Procès-verbaux des séances (5 vendémiaire an VI-29 germinal an VIII). L 1967 Affaires diverses.
- SOCIÉTÉS POPULAIRES ET COMITÉS
L 2403 Procès-verbaux et pièces diverses émanant des comités de surveillance ou Sociétés populaires d'Aix, Annecy, Beaufort, Chamoux, La Rochette, Le Bourget, Le Châtelard, Le Pont-de-Beauvoisin, L'Hôpital, Modane, Saint-Genis, Saint-Jean-de-Maurienne, Saint-Pierre-d'Albigny, Seyssel, Valloires, Yenne.
- Détails des délibérations (L 10 à L 1768)
L 10-14. Registre de transcription des arrêtés du Gouvernement, décisions ministérielles et autres actes émanés des divers organes du pouvoir exécutif, concernant le département
L 10* 2 nivôse an VII-6 germinal an VIII.
- Arrêtés maintenant sur la liste des émigrés les noms
- Loi qui approuve l'élection de Philippe, commissaire du Directoire exécutif près le tribunal de police correctionnelle d'Annecy, et de Chamoux, accusateur public près le tribunal criminel du Mont-Blanc, élus membres du Conseil des Cinq-cents par l'assemblée électorale du Mont-Blanc (14 floréal).
- Très nombreux arrêtés maintenant des noms sur la liste des émigrés.
L 13* 1806-1810. : Approbation d'une transaction entre les communes de Chamoux et Bourgneuf relative à leurs communaux (21 février).
- L 21-33. Procès-verbaux des séances du Conseil et du 11 mars, séance du Directoire : fournitures faites aux troupes royales ; payement de travaux faits à la caserne Saint-Antoine à Chambéry ; recrutement de la marine ; prohibition de l'élevage de la chèvre dans la commune de Clermont ; adjudication des biens nationaux de celle de Gruffy ; choix d'un local pour les séances du directoire ; allocation de 400 livres aux commissaires nommés pour provoquer les enrôlements, vu qu'ils sont « dans le cas de faire quelques dépenses extraordinaires envers les citoyens dont l'ardeur a besoin d'être réchauffée » ; séquestre des biens du baron d'Albert de Chamoux ; renvoi au district de Carouge d'une pétition relative au domaine de Bellerive, et au district de Chambéry d'une pétition des secrétaires de l'intendance générale ; régie du domaine de Pommier ; dépôt par un officier d'une somme d'argent, d'un calice en trois pièces et d'une patène, saisis chez le curé de Saint-Jean-d'Arves qui recelait deux émigrés ; allocation de 100 livres à Guy, adjoint aux commissaires chargés du recrutement des volontaires ; accensement des biens de la cure et des chapelles de la commune de Neuvecelle, et des biens ecclésiastiques de la commune de Chindrieux, qui demande en outre qu'on lui envoie un prêtre ou deux à la place du curé et du vicaire émigrés.
L 39* messidor- 6e complémentaire an VII. - 22 messidor : biens nationaux vendus dans le canton de Chamoux et acquis par François Garin, commissaire du Directoire exécutif près l'Administration ; réparations au pont de Grésy-sur-Isère.
L 40* vendémiaire-frimaire an VIII : (…) - 14 vendémiaire : réclamation du général Duhem, dont les troupes, cantonnées sur les Alpes à l'aile gauche de l'armée d'Italie, vont être contraintes par le besoin à abandonner leurs positions pour pourvoir par la violence à leur subsistance ; répartition de l'emprunt forcé ; mémoire à soumettre au Directoire sur la question de l'organisation des bataillons auxiliaires ; force armée envoyée dans le canton de Chamoux, « où les institutions républicaines sont sans vigueur » ; réclamation des secrétaires de l'Administration, dont le traitement est arriéré de sept mois.
L1765-1768. Délibérations et arrêtés de l'administration du District de Chambéry
- L 1765* 13-30 mars 1793 : - 27 mars (f° 48) : fournitures aux troupes royales ; effets de casernes ; convocation de Perrety pour le lendemain ; bail passé en 1789 par le prieur de Chamoux ; réclamations présentées à Cléry par le Conseil général de Mercury-Gemilly ; pétition des fermiers des biens de la cure de Saint-Paul ; remboursement de frais faits à La Chavanne pour les troupes royales.
L 1767* 1er juin-31 juillet 1793. - 19 juin (f° 127) : vente du vin de l'émigré Favier à Vimines ; payement de souliers ; lit de l'hospice des Chartreux à remettre aux Incurables où l'on hospitalise un religieux fou ; frais payés au concierge du District ; vacations pour inventaires de biens nationaux ; pâturage contesté entre les communes de Chamoux et Bourgneuf ; vacations à Forest pour vente de vins nationaux et estimation des voitures déposées au château ; prestation de serment par des médecins qui pourront en conséquence délivrer des certificats ; pétition de l'ancien accensataire des biens de la cure de Saint-Sulpice ; traitements fixés par la municipalité de Chambéry à son procureur et à ses secrétaires ; accensement du jardin des Annonciades ; approbation de certificats de civisme.
L 1767* 1er juin-31 juillet 1793.- 19 juillet (f° 380) : fixation, d'après la population de leurs paroisses, des traitements des curés de Montailleur et Fréterive ; pétition de l'ancien accensataire des prés de l'émigré d'Athenaz ; traitement dû au prêtre Guigard, professeur de rhétorique au collège de Chambéry ; cachet pour la justice de paix de Chambéry-Nord ; vacations pour estimations de biens nationaux dans le canton de Chamoux ; travaux faits par un serrurier au château de Chambéry ; dettes des Ursulines et des Visitandines de Chambéry ; et de l'émigré d'Orlier de Saint-Innocent ; achat par la municipalité d'Arbin de l'horloge des Dominicains de Montmélian ; vacations à l'un des quatre commissaires désignés le 22 mai ; latrines du château ; paillasses destinées aux casernes ; rachat de rentes dues aux Cordeliers de Chambéry, à l'abbaye de Tamié, et en suite de certaine fondation de messes annuelles ; cautions présentées par des régisseurs de biens nationaux ; vacations pour inventaire de biens nationaux à Méry.
Le "Portier des Alpes" a plus d'une fois dû donner ses clés, bien contre son gré…
La Savoie a connu en effet l'invasion des Sarrasins, par Louis XI, François I°, Henri II, Henri IV, Louis XIII, Louis XIV, par les Espagnols et les révolutionnaires de 1792-1815.
Voici la narration d'un érudit mauriennais du XIXe siècle: c'est long, mais captivant !
"Le 23 juin 1597, parti de Rouen pour faire la guerre en Savoie, Lesdiguières descendit des montagnes du Dauphiné et surprit Saint-Jean-de-Maurienne.
Don Sanche de Mélinas, chef de l'avant-garde du duc de Savoie, composée de 600 chevaux et de 1000 fantassins, au lieu de tenir ferme dans son camp à Villard-Clément, hameau de Saint-Julien, reprit le chemin du Mont-Cenis avec effroi et en désordre. Lesdiguières le suivit jusqu'à Lanslebourg sans éprouver aucune résistance… et redescendit sur le plateau de La Chambre.
Après avoir barricadé plusieurs défilés de la Maurienne, tels que ceux de la Magdeleine en aval de Pontamafrey, d'Epierre et d'Argentine en amont d'Aiguebelle, il logea son avant-garde à Sainte-Catherine de Randens, sur le bord de l'Arc, pour être en état de faire face à l'ennemi qui venait de la Tarentaise.
Le duc de Savoie, abandonné des Espagnols commandés par Alphonse d'Avallos, passa le Petit-Saint-Bernard, accourut à Moûtiers et de là à Montmélian, puis monta au fort de Miolans, où il fit un grand retranchement, jeta un pont sur l'Isère, afin d'attaquer l'ennemi plus facilement ; mais Lesdiguières en personne fit forcer ce retranchement du côté de Frêterive.
Malgré 2000 autres Espagnols que Mendoze conduisait de Milan au duc, et 3000 Suisses, conduits par le colonel Gaspard Luck, qui tenait la colline de Chamousset, Lesdiguières retourna au siège du fort de Charbonnières, où il avait déjà établi son gendre Créqui.
Ce fort, qui n'avait alors que cinquante hommes de garnison sous le commandement de deux officiers piémontais, Albino et Lomello, se rendit après huit jours de résistance. La garnison en sortit avec une capitulation honorable.
Au sommet de la butte, le site du Fort de Charbonnière dominant Aiguebelle et la vallée de l'Arc, et son vivier du XIIIe siècle
Successivement les châteaux de Chamousset, de la Rochette et des Huiles appartenant aux seigneurs de la Chambre, et où il n'y avait que quelques paysans armés, se rendirent aussi en juillet 1597.
Après cette perte, Charles-Emmanuel quitta Montmélian et alla camper avec neuf mille hommes d'infanterie et deux mille de cavalerie au village de Sainte-Hélène du Lac, pour combattre de nouveau Lesdiguières campé plus loin au château des Mollettes. Ils eurent ensuite quelques escarmouches de peu d'importance où Créqui fut blessé au bras droit d'un coup de mousquet."
"Lesdiguières menaçant de réduire Aiguebelle en cendres, Charles-Emmanuel 1er, en février 1598, ordonna:
- que les Espagnols et les Milanais, sous le commandement du comte de Trivulce et de Balbo, avec dix compagnies de chevaux-légers sous la conduite du comte de Brandis de Martinengo, collatéral de la famille des Montmayeur, se logeraient à Chamoux;
- que Don Amédée, marquis de Saint-Rambert, conduisant l'arrière-garde où était son régiment d'infanterie avec celui du baron de la Val d'Isère, les Suisses et dix cornettes de cavalerie prendraient position sur la colline du Bettonet, en face du comte de Brandis à Chamoux;
- que Charles de Simiane, seigneur d'Albigny, partirait en grande hâte de Chambéry pour arriver en un jour à Aiguebelle et poursuivrait l'ennemi à outrance.
En effet, d'Albigny poussa jusqu'aux Chaudannes, hameau d'Argentine, où il surprit une compagnie de carabiniers français qui soupaient. Le lendemain il fit avancer le baron de la Serraz, Bertrand de Seyssel, jusqu'à Epierre, où il se barricada sur le Mont, petit plateau sur une éminence qui domine la vallée, à un kilomètre de distance de ce bourg, du côté d'Argentine, site fort commode pour asseoir plusieurs batteries.
Charles-Emmanuel plaça garnison à Chamoux ainsi qu'à Aiton, vint se fixer à Aiguebelle, où il exécuta lui-même une reconnaissance du fort de Charbonnières au pouvoir des Français.
Il investit la place et établit en batterie six canons que messire Guillaume-François de Chabot, seigneur de Jacob et marquis de Saint-Maurice, général de l'artillerie, avait amenés de Montmélian ; batterie qui par trois endroits différents joua sous le commandement du duc, de Mendoze et de d'Albigny. Le canon fit brèche. Aimon de Scalengo avec son régiment monta hardiment à l'assaut du côté du midi mais il y fut repoussé.
Le lendemain, à l'heure où Charles-Emmanuel commandait un nouvel assaut ; d'Arces, gouverneur du fort, capitula et se rendit à d'Albigny, qui lui laissa vie et bagues (bagages) sauves, selon la formule de l'époque, sous la seule condition qu'il se retirerait du côté de Grenoble et ne chercherait point à rejoindre Créqui, que l'on savait courir au secours de Charbonnières.
Trompé par la canonnade que continuait de faire l'artillerie ducale après la capitulation, ruse employée par Charles-Emmanuel pour laisser croire que Charbonnières n'était pas encore soumise, dans l'intention de surprendre Créqui et de l'écraser d'un seul coup dans la plaine de la Pouille, au-delà du fort, Créqui descendit jusqu'à Epierre, où il jugea prudent de s'arrêter.
Le baron de la Serraz, voyant l'inutilité de l'attirer plus bas dans la vallée, où les avantages seraient moins nombreux, envoya occuper tous les passages où les Français pourraient se retirer, soit du côté des Cuines et des Villards, soit du côté des Hurtières par le col du Cucheron, qui, à travers la vallée des Huiles, les aurait conduits en sûreté jusqu'à Allevard. Charles-Emmanuel commanda à d'Albigny, son lieutenant de confiance, de s'avancer, d'escarmoucher seulement avec Créqui et aussi lentement que possible, pour donner au duc le temps de le rejoindre avec les Espagnols, les Italiens et les Suisses, troupes fournies par ses alliés et qui formaient son armée.
Quand il fut parvenu sur le côteau d'Argentine, dont la plaine était envahie par les sinuosités de la rivière et des torrents, d'Albigny rencontra Don Amédée, Jean d'Urfé et Don Garcias, qui étaient en marche pour secourir le baron de la Serraz attaqué par Créqui entre la Chapelle et la Chambre, et qui en avait été repoussé jusqu'à Argentine.
- D'Urfé passa l'Arc avec ses arquebusiers à cheval et chargea vivement Créqui, dont les troupes se trouvaient en arrêt du côté des Hurtières probablement, puisqu'Argentine était occupé par les Piémontais.
- D'Albigny, pour soutenir d'Urfé, se mit à la tête de la compagnie des gardes de Don Amédée, commandés par le lieutenant Bertier, en y joignant quelques hommes des plus résolus choisis dans les régiments de la Serraz, de Santena, de Frassineda, chefs espagnols.
Ils passèrent la rivière, les uns en croupe, les autres à gué, quoique ce fut en hiver, à la faveur des compagnies de cavalerie du baron de la Perrière-Viry. D'Albigny chargea vivement les ennemis et fit plusieurs prisonniers.
Malgré l'impatience de Charles-Emmanuel de se trouver à cette rencontre, qui pouvait être décisive, suivant son espérance, il lui fallut plus de trois heures pour arriver à Epierre. Dès qu'il eut reconnu que d'Albigny n'était pas assez fort ni suffisamment secondé pour envelopper ou serrer de près Créqui, il lui envoya un contingent d'auxiliaires. Alors d'Albigny donna opiniâtrement, la charge à l'ennemi en présence de son souverain. Un tel stimulant produisit un victorieux effet. Créqui chercha à s'échapper du côté des Cuines, où une partie de l'armée ducale parvint à le circonvenir sur deux flancs et en queue, en passant par Saint-Rémy et par Saint-Avre.
Les meilleures compagnies furent défaites. Créqui se vit contraint de se replier dans la gorge des Villards, et de se sauver dans le Dauphiné par la combe d'Ole.
Mais d'Albigny, qui avait eu le temps de prévoir cette fuite de l'ennemi, cerna en toute hâte le passage dans le col de la Croix, en le dominant par le Châtelet et Combefort.
Le duc de Savoie, qui s'était aussi cantonné peu à peu dans la plaine des Cuines, entre l'Arc et le Glandon, pour ôter au général français le moyen de se sauver du côté de Saint-Jean et à travers les Arves à Valloires, vit enfin Créqui enveloppé de toutes parts, son armée couchée dans la neige pendant toute une nuit, n'ayant plus que deux cents hommes de service, et le lendemain se rendre avec tout ce qui lui restait d'officiers et de gentilshommes.
Ce coup éclatant et rapide produisit enfin le traité de Vervins, qui fut signé le 2 mai 1598.*
Malgré le retentissement politique de ce traité, la victoire des Cuines est presque ignorée." **
"Dès le 12 mars 1598, date de la victoire de Charles-Emmanuel sur les bords du Glandon, jusqu'au mois d'août de l'an 1600, Aiguebelle goûta les douceurs de la paix.
Entre autres stipulations, il avait été arrêté dans le traité de Vervins que le duc serait compris dans la paix, sans préjudice des droits du roi de France et de Son Altesse Royale sur le marquisat de Saluces, dont le pape serait l'arbitre. Henri IV voulut par tous moyens obtenir gain de cause dans les négociations relatives à ce marquisat. Charles-Emmanuel, se souvenant qu'on pouvait vaincre les généraux d'Henri IV, lui résista courageusement, fort de l'héroïque devise de sa famille Spoliatis arma supersunt : il reste des armes aux dépouillés.
Immédiatement Lesdiguières, toujours prompt et rapide dans ses mouvements, s'empare de Chambéry et de Montmélian. Connaissant déjà par une longue expérience la stratégie à suivre dans nos Alpes, il veut aussitôt s'emparer du fort d'Aiguebelle, afin d'être seul maitre, seul gardien des Thermopyles de la Maurienne.
Tout-à-coup il s'élève une scission dans les avis émis par les membres du conseil de guerre tant sur l'utilité de l'attaque de Charbonnières que sur les moyens stratégiques de le prendre.
Lesdiguières voit ses vœux déçus par la nomination de Sully à la charge qu'il avait droit de convoiter de préférence à tout autre.
Henri, qui avait son quartier général dans la plaine du Gelon, à La Rochette, s'approche pour reconnaître en personne Charbonnières et désigne son fidèle et infatigable Sully pour la direction principale des opérations du siège, sans crainte de blesser la juste susceptibilité de Lesdiguières, à qui il ravissait ainsi une belle occasion de se couvrir de gloire, lui qui récemment avait fait capituler cette même place que l'on entourait maintenant de tant d'études préparatoires, de tant d'importance militaire.
A la vue de la furieuse envie non-seulement de Lesdiguières, mais encore du comte de Soissons, de Crillon, du duc d’Épernon et de Byron, Rosny Maximilien de Béthune, qui fut plus tard duc de Sully, se prépare à rester le digne émule de son royal ami de Navarre et jure d'emporter à tout prix ce fort, soit pour justifier la haute confiance du monarque, qui regardait Charbonnières comme une place dont on n'aurait pas bon marché, soit pour confondre et faire taire ses envieux.
Ce siège est trop mémorable dans ses circonstances et dans les personnages historiques qui y ont assisté, pour que je renonce à citer le texte même du récit qu'en fait Sully dans ses Mémoires :
« Je vins en effet mettre le siège devant Charbonnières, où j'essuyai des fatigues incroyables. La première difficulté fut de faire approcher du canon à la portée de la place. Le seul chemin qui y conduit est extrêmement étroit, bordé d'un côté par la rivière d'Arc, dont toute la rive est coupée de droit fil, et de l'autre par des roches impraticables. On pouvait à peine faire une lieue par jour, parce qu'à tout moment on étoit obligé de dételer le canon, une des roues portant presque toujours à faux sur le précipice. On m'avoit du moins assuré d'un temps favorable, parce qu'il est presque toujours beau dans ce climat pendant l'automne. Cependant il survint des pluies si fortes et de si grands débordemens, que les huit jours que j'avois assuré suffire pour s'emparer de cette place avoient presque été consumés en voitures seulement.
Avant de dresser mes batteries, je voulus reconnoitre la place encore plus exactement, en commençant par Aiguebelle. C'est ainsi qu'on nomme la petite ville qui est au pied du fort. Il me sembla que j'étois reconnu partout et que tout conspiroit contre moi, tant j'essuyois de décharges dès que j'osois seulement me montrer. Le roc sur lequel Charbonnières est situé me parut comme inaccessible de tous côtés et sans aucune prise pour le canon. J'en fus véritablement affligé. Cependant, à force d'examiner, je crus remarquer un endroit où ce qui paroissoit par dehors un roc naturel pouvoit bien n'être qu'un remplage de terre recouvert de gazon. Je modérai la joie de cette découverte jusqu'à ce que la nuit m'eût donné les moyens de m'en assurer. J'approchai fort près du mur à la faveur des ténèbres, et ce fut avec un véritable transport de joie qu'en sondant le terrain avec une pique, je trouvai qu'elle avançoit tout autant que je voulois, et que ce bastion étoit tel que je l'avois jugé. Je ne balançai plus par quel côté je ferois battre le fort, et il ne fut besoin que de trouver dans la campagne un endroit propre à asseoir ces batteries; car tous les environs de Charbonnières sont à la vérité couverts de montagnes qui commandent la place, mais si escarpées qu'un homme à pied a bien de peine d'y monter. Je me mis encore à ramper le long de ces montagnes, qui me parurent en effet horribles et inabordables au canon, excepté une seule, sur le penchant de laquelle je vis un chemin où il y avoit quelque apparence qu'à force de bras on pourrait guinder quelques pièces de canon. Le malheur est que ce chemin unique débouchoit dans un autre qui passoit si près du fort qu'on pouvoit y atteindre avec des pierres. Ce fut un obstacle de plus, mais qui ne me refroidit pas.
Je choisis deux cents François et autant de Suisses, à qui je promis chacun un écu, s'ils venoient à bout de monter par ce chemin six canons que je leur donnai sur la hauteur que je leur montrois. Je choisis pour cette manœuvre une nuit fort noire. Je leur recommandai surtout de faire le moins de bruit qu'ils pourroient, et, pour empêcher les assiégés d'y faire attention, je fis avancer par des chemins opposés des chevaux et des charretiers dont les cris et 1p claquement des fouets attirèrent tout le feu des ennemis de ce côté, sans aucun effet, parce que ces charretiers ne marchoient que bien couverts d'arbres, de gabions et même de murailles. Cependant mes travailleurs échappèrent aux assiégés étourdis de leur propre feu.
« J'avois nommé, pour veiller sur cette extraordinaire voiture et pour encourager mes gens, sieur Lavallée, lieutenant d'artillerie en Bretagne, avec quelques autres officiers.
« Il survint une pluie si forte que Lavallée et les officiers laissèrent leur poste pour aller souper, et les soldats leurs canons à moitié chemin. Je soupçonnai ce qui était arrivé, et, ayant pris ce chemin, je les rencontrai comme ils se retiroient. Je les réprimandai sévèrement je les menaçai qu'ils n'auraient d'argent de trois mois enfin, je les ramenai à l'heure même reprendre le collier. Ils s'attelèrent et le canon commença à rouler. Je ne les abandonnai plus que quand je les vis hors de danger; ce qui n'arriva pas sans quelque échec. Le retardement qu'ils avoient apporté les fit découvrir sur la fin, et il y en eut six de tués et huit de blessés.
Je regagnai mon quartier à Semoy pendant l'obscurité si trempé de pluie et si couvert de boue que je n'étois pas reconnaissable, mais d'ailleurs extrêmement satisfait d'avoir mis mes six pièces hors d'état d'être insultées, quoiqu'elles ne fussent pas encore sur le haut des rochers.
A deux heures après midi, tout ce travail étoit parfait, et Sa Majesté vint le visiter environ une heure après. Elle me marqua, en m'embrassant, la satisfaction qu'elle en ressentoit. Elle ne voyoit aucune difficulté à faire commencer en ce moment à battre. Je lui fis comprendre qu'il étoit nécessaire encore d'en imposer aux assiégés jusqu'à ce que la nuit fut venue. Ce prince se rendoit à mon avis mais le comte de Soissons, d'Epernon, La Guiche et Villeroy, qui le suivoient, lui ayant fait observer que son canon n'avoit pour objet qu'un roc vis-à-vis lequel il étoit inutile de perdre plus de temps, Henri se rapprocha et me dit qu'il vouloit qu'on tirât à l'heure même quelques volées de canon sur le ravelin opposé. Je fis encore mes représentations et peut-être avec un peu trop de chaleur. Il me fâchoit beaucoup de voir un ouvrage qui m'avoit tant coûté exposé à être détruit par trop de précipitation.
Comme le canon n'étoit pas pointé, tout le monde s'en mêla et l'adressoit où bon lui sembloit, sans que personne atteignit un véritable endroit. Sa Majesté fit cesser de tirer.
Les assiégés travailloient de leur côté aussi beaucoup et n'étoient pas sans appréhension qu'on ne trouvât enfin l'endroit faible vers lequel ils portoient leur principale attention. J'en jugeai ainsi par les feux et les chandelles que je voyois allumer dans le fort. Je me contentois d'interrompre leur sécurité par quelques coups de canon tirés de temps en temps.
A la pointe du jour il s'éleva un brouillard si épais qu'à six heures on ne voyait pas le fort. Ce contretemps me fâchoit, parce que toutes mes batteries étoient prêtes, et que je m'étais vanté la veille que je prendrois Charbonnières dans la journée. Je m'imaginai que l'agitation de l'air causée par le canon dissiperoit peut-être le brouillard. J'en fis tirer quelques volées à coups perdus. Soit hasard ou effet naturel, ce que je n'avois proposé que par jeu réussit au-delà de mon espérance. Tout le reste de l'artillerie n'eut pas plutôt répondu au canon de dessus la montagne que le brouillard disparut. Ce qui avoit occupé les assiégés toute la nuit étoit l'établissement d'une batterie de quatre pièces de canons vis-à-vis les six miennes que l'imprudence de la veille leur avoit découvertes, et qu'ils cherchèrent à démonter en ce moment. Je compris qu'il ne falloit pas leur en laisser le temps. Je fis pointer une pièce qui, donnant droit dans leur embrasure, rendit inutile deux de leurs quatre canons, tua un canonnier et en blessa deux autres mais cela n'arriva qu'après que leur décharge eut tué de notre côté six canonniers et deux pionniers, blessé deux commissaires d'artillerie et douze autres personnes, et enfin rendu inutiles deux de nos pièces jusqu'à ce qu'on les eût délogées de là.
Le roi accourut au bruit sur les neuf heures et fit apporter son diner dans un endroit que j'avois fait préparer de façon qu'il pouvoit tout voir sans péril. C'étoit un parc fait des plus gros arbres couchés dans leur entier les uns sur les autres en forme de rempart. En montrant à Sa Majesté les corps de ceux qui venoient d'être tués, je lui fis sentir que c'étoit l'effet du mauvais conseil de la veille ce que je ne disois pas sans dessein, voyant que ces mêmes personnes ne cessoient point encore de blâmer mon ouvrage et de prévenir Sa Majesté contre moi.
Je retournai encore supplier Sa Majesté qu'on me laissât faire seul les fonctions de ma charge, et je lui renouvelai la promesse que la journée ne se passeroit point sans que je le rendisse maître de Charbonnières. Le roi répondit qu'il seroit content, s'il l'étoit seulement dans trois jours. La Guesle prit la parole et dit que, s'il étoit dans la place, il sauroit bien empêcher qu'elle ne fut prise d'un mois. Allez-vous-y en donc, leur dis-je à tous, fatigué enfin de leurs discours et, si je ne vous fais pendre tous aujourd'hui, je veux passer pour un fat.
Le roi arrivoit justement dans le temps que les ennemis battoient la chamade, et que le lieutenant en sortoit pour venir traiter avec moi. Je priai Sa Majesté de ne point entrer dans la capitulation, et je dis au lieutenant qu'il pouvoit rentrer, parce que je voulois que la garnison se rendit à discrétion. Ce qu'il fit avec une feinte hardiesse et en disant qu'ils étoient deux cents dans le fort qui sauroient bien le faire tenir encore huit jours. Henri se retira et me laissa Lesdiguières et Villeroi, qui vouloient qu'on acceptât les conditions que proposoient les assiégés. Lesdiguières me mena même voir le fort pendant que le lieutenant y entroit, pour me faire comprendre que les ennemis n'étoient pas encore réduits à l'extrémité. Je l'arrêtai lorsque nous n'étions plus qu'à deux ou trois cents pas de la courtine je lui dis qu'il y auroit de la témérité à s'exposer à la bouche du canon de la place, et je pris le chemin du roc à cent pas de là, qui me mettoit à couvert, pendant que ces messieurs insultoient assez mal à propos à ma prudence. Ils changèrent bientôt de langage: une décharge terrible les obligea de me suivre.
Le lieutenant de la place revint une seconde fois et ne changea presque rien à ses premières propositions.
Je le renvoyai sans vouloir l'écouter ; ce que voyant Villeroi, il me dit que, si la ville manquoit d'être prise ce jour-là, il ne pourroit se dispenser d'en faire son rapport au roi comme d'un coup manqué par ma faute.
Je fis semblant de ne pas entendre : je donnai aux assiégés ma dernière volonté par écrit, et je revins faire jouer les batteries.
Vue sur l'étranglement de la vallée de l'Arc (en direction de La Chambre) depuis le rempart de Charbonnière.
La seconde volée mit le feu aux poudres des assiégés et leur tua vingt à vingt-cinq hommes et six ou sept femmes ; à la troisième, le petit ravelin tomba tout entier, et ils ne purent plus porter de secours à la brèche, parce que le canon, balayant un chemin bas qui y conduisoit, leur enlevoit à chaque coup leurs meilleurs soldats. Cela les fit résoudre une seconde fois à battre la chamade. Je feignis de ne pas m'en apercevoir, quoique je visse leur tambour enlevé en l'air, haut de deux toises, d'un coup de canon qui entra dans la terrasse sous ses pieds. Les assiégés élevèrent un drap au bout d'une pique, en criant qu'ils se rendoient et qu'ils prioient qu'on ne tirât plus. Je ne cessai point encore pour cela jusqu'à ce que, l'ennemi ayant tendu la main de dessus la brèche à nos soldats, j'eus peur de tuer quelques François avec eux. Je montai à cheval et entrai dans Charbonnières en courant. On pouvoit en user comme avec une ville prise d'assaut, mais il auroit fallu avoir le cœur bien dur pour ne pas se laisser désarmer par un objet aussi digne de pitié que celui qu'elle me présenta : c'étoient toutes les femmes, les blessés et les brûlés qu'ils envoyèrent se jeter à mes pieds. Je n'ai vu en aucun endroit le sexe aussi beau qu'en cette ville, ni en particulier une femme d'une beauté aussi achevée qu'une de celles qui me vinrent demander grâce. Au lieu d'exécuter la menace que je leur avois faite de les faire pendre tous, je m'en tins aux conditions que je leur avois imposées d'abord, et je fis conduire la garnison au lieu de sûreté que j'avois marqué. »
L'éloquence et la beauté des parlementaires, filles ou femmes des héroïques défenseurs de Charbonnières, et l'opiniâtre bravoure des hommes l'emportèrent sur le courroux de l'assiégeant.
Aiguebelle, après avoir tressailli de terreur pendant plusieurs jours au fracas redoublé des canons, des murs et des tours qui s'écroulent autour du fort toujours fier comme un colosse, après avoir entendu plus de six cents coups de canon ébranler les montagnes comme des tonnerres incessants dans une tempête, Aiguebelle respire enfin la vallée redevient silencieuse. Le commandant de la place, Humbert du Saix, seigneur d'Arnens et de Rivoire en Bresse, puissamment aidé par le colonel Bindi, avait fait tout ce qu'avait pu faire un brave pour son souverain.
Le 19 septembre 1600, la capitulation est signée ; la garnison sort vie et bagues sauves, sans armes, sans enseignes. Le fort est presque tout démantelé ; la gorge si étroite que l'on appelle Grapillon est à moitié encombrée de ruines ; c'est à grand-peine que l'on déblaye plus tard Charbonnières pour regarnir cette excellente position militaire de constructions plus ou moins bastillées pour les guerres suivantes.
Le fort de Charbonnières pris, Lesdiguières reçut ordre de s'emparer de la Maurienne. Bientôt la Savoie fut réduite tout entière sous l'obéissance du roi de France jusqu'au traité de Lyon."
Extrait d'une monographie de Camille-Gabriel Foray (1894)
Recherche et transcription A.Dh.
Notes
* l'auteur est peut-être un peu trop emporté par son sujet ? Le traité de Vervins dépasse la seule question de la Savoie.
** voir aussi sur Gallica.fr : Travaux de la Société d'histoire et d'archéologie de la province de Maurienne : bulletin 1898 (SER2,T2) p. 184 La Bataille des Cuines.
Sources bibliographiques et iconographiques
Gallica.fr : Travaux de la Société d'histoire et d'archéologie de la province de Maurienne : bulletin 1894 (SER2T1) p.88 et suivantes
Photos A.Dh. / CCA (provisoires)
Voici l'intégralité de l'ordonnance prononcée devant les Chamoyards le 17 février 1743 : obligation pour les Savoyards d'aller jurer fidélité à l'envahisseur !
Procure passée par le Conseil et autres manants habitants de Chamoux,
aux Sieurs Joseph-François et Claude-François Deglapigny
L’an mille sept cent quarante trois et le dix sept du mois de février à dix heures [au matin ?] au nom de dieu, [soussigné] notaire [ quojam (appartenant à)? S.A.R. dom Philippe infant d’Espagne grand amiral d’Espagne et des Indes, généralissime des armées de S.M.C(atholique) en Italie et en Savoie, par son ordre général du vingt-sept du mois proche passé, ordonne à toutes les villes, bourgs et lieux des États de Savoie, d’élire et constituer deux procureurs pour comparaître à Chambéry en se présenter le vingt-cinq du courant mois par devant S.A.R.
- pour prêter le serment de fidélité qui lui due à l’occasion de la conquête qui en a été faite par les armes et selon qu’il est plus amplement contenu dans le susdit ordre, en exécution duquel s’étant assemblé l’an et jour que dessus, à ladite heure à la place publique de la paroisse de Chamoux au-devant de l’Église paroissiale les ci-après nommés ; et faites les dues monitions (avis) et citations, [lecture] étant faites par François fils de feu Hugues Thiabaud, (co)-syndic, et au son de la [cloche] à la manière accoutumée, par devant moi, notaire collégié secrétaire de la Communauté dudit Chamoux,
- en la présence des témoins ci-après nommés,
- et par-devant Honorable François, fils de feu François [Deglapigny], syndic ; Martin fils à feu François Vendange ; Claude fils à feu François Ramel ; noble Jean-François à feu noble Claude Degalis ; le Sieur Claude-François fil à feu Me François Deglapigny, tous natifs et habitants du présent lieu, sauf ledit syndic qui est natif d’Hauteville, composant tous le Conseil ordinaire dudit lieu,
- savoir : Jacques fils de Pierre [Jaquier] ; Amédé feu Maxime (pliure) ; Jean fils de feu Laurent Perrier; Jean-Louis fils de feu François Perrier, Jacques fils de feu Martin Perrier ; Joseph fils de feu Martin Perrier ; Antoine fils de feu Jean Molard ; Pierre fil de Pierre Vulliermet ; Claude fils de feu Pierre Chesaz ; Joseph fils de feu Jacques Chesaz ; Claude fils de feu Pierre Barraz ; Pierre fils de feu Martin Perrier ; Pierre fils de feu André Colomb ; Martin fils de feu Jean Bouard ; Claude fils dudit feu Jean Bouard ; Jacques fils de feu Maurice Fenollier ; Laurent fils de feu Bérard Fenollier ; Jean fils de feu Benoît [Velot] ; Pierre fils de feu Aimé Colin ; Joseph fils de feu Jean Venippe ; Joseph fils de feu Antoine Fantin ; François fils dudit Antoine Fantin ; Pierre fils de feu Jean Bouard ; ledit François fils de feu Hugues Thiabaud ; Georges fils de feu Jean Rey; Mathieu fils de feu Claude Guyaz ; Pierre fils de François Tournafond; Mathieu fils de feu Guillaume Chaudin ; (pliure) fils dudit Mathieu Chaudin ; Joseph fils de feu Jean-Baptiste [Masset] ; Pierre fils de feu Antoine (pliure); Joseph fils de feu Laurent Perrier ; François fils de feu Me François Deglapigny ; (pliure) fils de feu Julien Ramel]- ; François fils de feu Jean Masson ; Claude fils de feu Laurent (…) ; (pliure) fils de feu Maxime Venippe ; Jean-François fils de feu Jacques [Veiriller?] ; Antoine fils de feu Jacques (pliure) ; Joseph fils de Pierre Ramel ; Antoine fils de feu Claude-François Munier ; Claude fils de feu François Munier ; Nicolas fils de feu Estienne Ramel ; Claude fils de feu Claude Janin ; Joseph fils de feu (pliure) Buisson ; Hercule fils de feu Claude Janin, tous natifs et habitants du même lieu de Chamoux,
- Pierre fils de feu François Deplantes natif de [Massingy] ; François Déplantes son frère natif du même lieu ; Jean-Claude Magnin natif de Montendry, Claude fils de François Lapierre natif de La Table ; ledit fils de Feu François Savey natif d’Hauteveille ; Joseph fils de feu Jean-Claude Barrolier (Barrolin?) natif dudit Montendry : Jean fils de Pierre Manipoud natif dudit Hauteville, Cornebie fils de feu Jacques Joris natif de Malignes en Brabant ; Me Joseph fils de feu Étienne Depland natif de St Nicolas (…) ; (…) fils de feu Pancrace [Ros…] natif de la Ville de Turin ; et Joseph fils de feu Louis Girard, tous habitants du présent lieu de Chamoux,
excédant les deux parts de la Communauté, les trois faisant le tout, tous lesquels syndic, conseillers et autres ci-dessus nommés manants et habitants de la présente paroisse de Chamoux ayant oui le contenu dans le susdit ordre, par la lecture qui a été faite à haute et intelligible voix par moi, le secrétaire soussigné, lesquels en souhaitant de satisfaire à leurs obligations comme vrais fidèles et obéissants sujets, tous unanimement tant à leurs noms que des autres manants et habitants en la présente Communauté, leurs héritiers et successeurs, ont fait, nommé, constitué et député leurs procureurs spéciaux, et généraux, la spécialité ne dérogeant à la généralité ni au contraire, savoir le syndic Claude-François fils de feu Me François Deglapigny, les Conseillers, et le Sieur Joseph-François Deglapigny son frère ici présent et ladite charge acceptant, le (…) pour (…) au nom de la présente Communauté, manants et habitants en icelle,
- se transporter en ladite ville de Chambéry et se présenter personnellement audit jour vingt-cinq du courant mois par-devant Sadite (?) E. R. pour prêter entre ses mains à S.M.C. l’hommage et fidélité en [l’âme ?] des susdits constituants comme dès à présent ils la jurent au nom que dessus, moi dit notaire [assistant?] pour S.M.C.
- et de promettre d’être bons, (…) et fidèles sujets à sadite R.M.C. et généralement de faire et de observer tout ce qui est contenu dans les chapitres de l’ancienne et nouvelle fidélité, comme aussi faire à l’égard de tout ce que dessus, tout ce qui sera nécessaire, quoique la chose exige, même un (…) plus spécial, conférant aux susdits procureurs et à chacun d’iceux pour tout ce qui est dit ci-dessus [annexes], connexes et dépendances, toute l’autorité et pouvoir nécessaire et requis, promettant les susdits contribuants à moi, notaire soussigné, stipulant acceptant au nom de qui peut y avoir intérêt, d’avoir pour toujours agréable, ferme et valable tout ce qui sera dit, fait ou exprimé,en tel cas usité
- fait et prononcé audit lieu en présence d’Honorables Joseph [Pepin] natif et habitant d’Hauteville ; de Eude-François Christin la Violette natif et habitant de Montendry ; Antoine Meynier ; lesdits témoins sont illétérés, de ce enquis, de même que tous les dits constituants sauf ledit Sieur Degalis, les Sieurs Deglapigny, Joseph Chesaz, Mathieu Guyaz, Joseph Masson, Cornebie Joris, le Sieur Depland et ledit (Roset), Hercule Ramel et Benoît Savey qui ont signé sur la minute.
Et moi, dit notaire et secrétaire ai la présente [livrée] pour le Tabellion d’Aiguebelle, se commençant dans mon minutaire f° 17e v° finissant f° 19 aussi v° et contient en tout la moitié d’une page trois pages entières [et rien d’autre]
Hector Feyge notaire secrétaire
Si on compare la liste des communiers nommés ci-dessus à la liste de la capitation, on constate que 39 hommes chefs de familles au moins sont « réfractaires » ou vraiment absents à la délégation de prestation de serment – sans compter les hommes adultes hébergés, et les veuves chefs de famille (les religieux ne sont pas cités).
Plusieurs nobles font également défaut : Montfort, Dalbert, Delivron, et 2 Degalis.
En fait, tenus de prêter serment personnellement, ils passent procure à part : ils prétextent une indisposition pour déléguer leur serment à noble François Chambre habitant de Chambéry!
10-2012 / 07-2015 - Recherche et transcription A.Dh.
Source :
ADS - Archives en ligne - Tabellion d'Aiguebelle 1743 - (2C2141) F° 11 et 19 (p.34 et p.41)
Hiver 1742-1743. Les troupes "espagnoles" s'installent en garnison, et vivent sur le pays : les notables villageois sont chargés de collecter les matériaux et vivres nécessaires.
Voici une affaire embrouillée qui en préfigure d’autres
(en 1743, le duché de Savoie est occupé par les troupes espagnoles. Et le conseil de ville d'Aiguebelle est chargé de la collecte en bétail, bois et chandelle dans les paroisses alentour, pour les fournir aux deux bataillons en garnison dans la ville. Mission délicate ! Et il est arrivé qu'élus et commis multiplient les réquisitions abusives pour en détourner une partie à leur profit. Les syndic des villages réquisitionnés ne s’étant pas laissés faire, le Sénat de Savoie eut à en juger en 1755)
Mais dès 1743, les Chamoyards se rebellaient, pensant être particulièrement mal traités par les édiles d'Aiguebelle.
Épinglés au cahier ci-dessous, semblables aux autres quittances et sentences d’Aiguebelle que l'on trouvera au bas de cette page, voici les 3 billets qui mirent le feu aux poudres dès mars 1743 :
7-3-1743 Sentence « Les sindics et Conseillers de la Communauté de Chamoux fairont conduire au présent lieu d’Ayguebelle pour le treizième jour du courant, trois bœufs soit vaches, sous peine d’un fort détachement.
Ayguebelle le 7e mars 1743. Claude Brun »
15-3-1743 Sentence « Les sindics et Conseillers de la Communauté de Chamoux fairont conduire au présent lieu aujourd’huy a deux heures après midy le Bétail qu’on leur a demandé par le dernier ordre, sous peine d’un fort détachement, faute a eux d’apporter des bonnes raisons a Mr le Commandant.
Ayguebelle le 15e mars 1743. Claude Brun »
17-3-1743 Sentence « Les sindics et Conseillers de la Communauté de Chamoux, pour n’avoir exécuté l’ordre pour la viande, recevront les deux présentes brigades, à qui il sera payé à chacune quinze sous par jour.
Aiguebelle, le 17e mars 1743. Claude Brun »
* * * * *
Alors, les Chamoyards se tournent vers les autorités à Chambéry, dans une première requête :
À nos seigneurs les
délégués pour la Subsistance
des troupes de S. M. C. en Savoie
Supplient humblement les sindics et conseillers de la communauté de Chamoux,
Qu’il vous plaise nos seigneurs leur rendre droit sur les fins et conclusions prises par la requête ci-jointe, sans vouloir vous arrêter à la réponse des sindics et conseil d’Aiguebelle qui ne consiste que vouloir embrouiller l’ordre verbal qu’il vous a plu donner aux deux sindics dudit Aiguebelle au bureau de la délégation, le onze du courant, par laquelle réponse les dits deux sindics en demeurent convenant ; lequel ordre ils promirent d’exécuter ponctuellement et le douze dudit, ledit Jean-Baptiste Henry second sindic s’étant rendu à Aiguebelle, eut tout le temps possible d’en donner notice tant audit conseil qu’audit Claude Brun soit jusques au dix-sept que ledit Brun envoya les deux brigades à la communauté suppliante. Ce qui fait voir clairement que ce n’est que par un mépris de vos ordres ;
nous supplions nos seigneurs de faire [attention ?] que quoique l’ordre général qu’il vous a plu leur donner soit du dix-sept, l’ordre verbal qu’il vous a plu donner aux deux sindics est du onze ; demeurant au surplus ledit Brun convenant des vingt-quatre sous qu’il se fit donner d’un côté, et les vingt-cinq de l’autre, et passe sous silence la vache qui fut livrée au boucher par ledit Brun à moitié moins de sa valeur, ne pouvant pas nier les deux brigades envoyées à la communauté suppliante puisque l’ordre dudit Brun qui est ici [joint] en date du dix-sept dudit prouve le contraire.
Ayant encore l’honneur de vous représenter nos seigneurs que nonobstant l’ordre qu’il vous a plu donner au conseil d’Aiguebelle, ils exigent toujours de la communauté suppliante la même quantité de bois, huile et autres ustensiles en la surchargeant journellement des brigades à cet effet, ne tenant aucun poids ni mesure pour le bois dont ils exigent en si grande quantité qu’il y en aurait pour une troupe trois fois plus grosse que celle qui est à Aiguebelle ; ayant souci de le faire fournir par fagots pour qu’ils puissent dire dans la suite que ces fagots sont de peu de valeur.
À quoi l’on supplie très instamment les seigneurs délégués de faire attention et de vouloir commettre tel qu’il leur plaira, non suspect, pour en faire la visite et les peser, ce qui est très facile par la si grande quantité qu’il y en a dans ledit Aiguebelle sous la proteste continuelle que font les suppliants de tous dépends dommages, intérêt et plaise pourvoir.
Deglapigny, c. sindic et député du conseil
* * * * *
Deuxième requête, examinée le 21 mars :
À nos seigneurs les
délégués pour la Subsistance
des troupes de S. M. C. en Savoie
Supplient humblement les sindics et conseillers de la communauté de Chamoux,
Disant que par ordre du [septième] mars dernier, signé par Claude Brun, plu avoir été ordonné aux sindics et conseil de la dite communauté de faire conduire à Aiguebelle trois bœufs soit vaches pour le treize dudit sous peine d’un fort détachement; ensuite duquel il vous avait plu nos seigneurs ordonner et enjoindre verbalement le [II] dudit au Sr Cordel et à Jean-Baptiste Henry, tous deux sindics dudit Aiguebelle, qu’ils eussent à faire fournir lesdites trois vaches à ladite ville d’Aiguebelle et eûtes la bonté d’en décharger la communauté suppliante ensuite des justes raisons qu’a l’honneur de vous représenter le St Claude-François Deglapigny, député dudit conseil, lesquels promirent d’exécuter ponctuellement vos ordres et notamment ledit Jean-Baptiste Henry qui se rendit le lendemain audit Aiguebelle.
Cependant, au mépris de vos ordres, ledit Claude Brun envoya un second ordre audit conseil le quinze dudit, par lequel il lui ordonne de faire conduire lesdits trois bœufs ou vaches dans le jour à peine d’un fort détachement, à quoi ledit conseil n’ayant satisfait ensuite de la délivrance que vous aviez eu la bonté de leur en faire, ledit Claude Brun par une continuation de mépris à vos ordres envoya par son ordre du dix-sept dudit mars deux brigades auxdits conseil et sindics, lesquels pour s’éviter des plus grands frais furent obligés de faire conduire lesdites trois vaches audit Claude Brun qui en choisit une qui fut prise [gratis] avec vingt-cinq sols d’argent qu’il se fit donner, la seconde ledit Brun la livra au boucher qui en donna à peu près de la moitié moins de sa valeur, et la troisième n’ayant pas été de recette rendue à un particulier de la communauté suppliante à qui il avait été ordonné de la conduire, et auquel ledit Brun eut cependant la finesse de se faire payer vingt-quatre sols sans savoir ce qu’il prétend en faire ; toutes ces justes plaintes engagent les suppliants de recourir de nouveau à votre équité ordinaire
À ce qu’il vous plaise nos seigneurs ayant égard à ce que dessus affirmé par serment véritable, justifié par les pièces ci-jointes,
- vouloir ordonner et enjoindre auxdits Jean-Baptiste Henry, et Claude Brun de comparaître sommairement par-devant vous au jour et heure qu’il vous plaira [préciser ?] pour se venir voir condamner à rembourser aux suppliants l’argent des deux brigades
- et voir dire que la vache qui a été payée à moitié moins de sa valeur qui [n’était] point due sera enregistrée sur le registre des vaches données gratis au décharge de la communauté suppliante pour l’avenir, sous l’offre qu’elle fait de leur restituer l’argent qu’ils en ont donné ;
- en troisième lieu, se voir ledit Brun condamné à restituer les vingt-cinq sols qu’il a exigés d’un côté et vingt-quatre de l’autre, aux particuliers de qui il les a exigés,
- et en même temps se voir condamner tous les deux à subir la peine qu’il vous plaira leur imposer pour le mépris de vos ordres,
sous la proteste que font les suppliants de tous dépens, dommages, intérêts, de même que de tous droits de [répétition] contre le conseil dudit Aiguebelle de ce qu’ils se trouveront avoir exigé injustement de la communauté suppliante par le passé, de même que de neuf jours de [vacation] à cheval pour ledit Sr Deglapigny a vaqué tant à son aller soutenir les justes plaintes que le conseil a été obligé de former contre leur
[ ?] procédé, et plaise pourvoir.
Deglapigny, c. sindic et député du conseil
Annoté sous la requête d’une autre main :
" Soit montré au Conseil d’Aiguebelle pour répondre chef
par chef aux articles de cette requête, lui étant enjoint
de plus fort, et sous les peines les plus fortes, et
[arbitraires] à la délégation, de se conformer ponctuellement
au contenu de l’ordre général à lui donné le 17 du courant.
Fait à Chambéry le 21 mars 1743.
D’ordre de la délégation
(signature), secrétaire "
* * * * *
…et compte-rendu du sergent envoyé à Aiguebelle :
(déchiffrage difficile, et le style n'aide guère)
L’an ci-devant [ ?] et le vingt-six mars par [ ?] et en exécution du [décret] ci-devant écrit et à requête des impétrants d’icelui, je, sergent royal soussigné certifie m’être exprès transporté du Bettonnet ma demeure jusques à la ville d’Aiguebelle distantes d’environ deux lieues, où étant, je me serais adressé aux domiciles des Srs Cordel, premier sindic, Jean-Baptiste Henry second sindic, et Claude Brun, troisième ; je leur ai lu, montré et signifié la susdite requête et décret avec injonction que je leur ai faite de satisfaire à icelui, aux peines y [passés] de tout quoi, de même que de mon présent exploit, je leur ai donné à chacun une copie.
Et c’est parlant à leur personnes, présents Laurent Aguetaz et François Isard témoins requis, l’an mille sept cent quarante-trois, du vingt six du mois de mars le conseil assemblé en personne les Srs Cordel et Henry sindics, les [conseillers ?] [Srs Duchamp, Ysard] et Domenget qui ont ensuite du [décret ?] ci-après à honneur de répondre aux [messieurs] de la délégation que [veul ?] entre [eux ?] et étant [instruits] du fait exposé à la requête ci-dessus que les dits Sr Cordel et Henry deux sindics [ ?] et de ce qui s’est passé pour lors à la délégation, et qui [ensuite] des vingt-quatre et vingt-cinq sols c’était [l’affaire ?] dudit Claude Brun comme commis et Claude Gachet Boucher de la troupe, tous lesquels étant ici interrogés de quoi était question ; lesdits Corbel et Henry ont répondu qu’il [était] vrai que le Sr Deglapigny suppliant en sa qualité fit des représentations auxdits [sergents] de la délégation sur des suppositions d’être plus chargé en [bestiaux ?] que les autres paroisses, et qu’il aurait encore une brigade pour la fourniture des trois vaches, sur quoi, monsieur de Gorbillion dit de les délivrer de cette brigade et sur ce [aussi] ledit Sr Cordel promit d’en [écrire] au conseil, ce qu’il fit le même jour, et remit la lettre à [l’exprès] dudit Conseil qui porta le livre de la ville [à Chambéry] qu’il [remit] ladite Lettre au Sr Brun [à ce] secrétaire de ville qui la remit en même temps audit sindic Brun comme commis pour la réception des dites vaches et un [piéton] à la délivrance, qui [l’oyant] lui dit
- qu’il n’y avait aucune brigade sur Chamoux, ayant amené les vaches ordonnées
- et que quant aux vingt-quatre et vingt-cinq sols exposés par le susdite requête, le boucher les avait reçus pour bien deux vaches gratis comme à l’accoutumance ; mais comme s’en étant trouvé une des deux n’être pas de [recette ???] [après] la visite faite par l’officier au commis par monsieur le commandant, pour lors depuis quelques jours, ledit Brun l’avait avisé de venir la reprendre ce qu’il fit sans aller chez ledit boucher qui lui a envoyé dire de même de venir reprendre ses vingt-quatre sols.
Pour y avoir satisfait et copie
signatures : (la 1ère illisible : c’est le sergent), Cordel sindic, Henry sindic, Brun
Note ajoutée au bas du texte :
Reçu pour la présente [expédition] et transport
pour avoir vaqué le
jour entier, trois livres
Même signature illisible du sergent
* * * * *
Voici maintenant une série de petites fiches qui nous sont parvenues dans le dossier Chamoux : ce sont d'abord des quittances des produits réquisitionnés. Puis les choses se gâtent.
On comprend aisément l'impression de harcèlement que devaient ressentir les habitants (ils n'étaient pas au bout de leurs peines). Alors, justifié ou pas, le soupçon pouvait vite enfiévrer les esprits, contre le Savoyard de la ville voisine, trop zèlé, et doté d'un peu de pouvoir.
date | Objet | Texte (copie aussi fidèle que possible de l’original, graphie comprise !) | Signataire |
9-1-1743 |
Quittance : 6 £ huile |
« Reçeu de la parroisse de Chamoux six ♯ huile aiguebelle ce 9e janvier 1743. Dessalle » |
Signé : Dessalle |
18-1-1743 |
Quittance : 20 draps 8 paillasses 7 couvertures 16 banquettes |
« La paroisse de chamoux a remis au magasin par le Sr glapigny le cadet, la quantité de vint drap, huit palliasse, sept couverte, et seize banquette, suivant les ordres qu’il en a eu, le tout quoy ladite paroisse aurat attention de venir reprendre au départ de la troupe qui est icy en quartier dhiver pour lusage de la quelle le tout est remis ayguebelle dix huit janvier mille sept cent quarante trois » |
Signé : Cordel sindic |
24-1-1743 |
Quittance : 7 £ huile |
« Le 24 Janv 1743. Le village de Materagier( ?) a fourni [en huille] sept livre huille. Dessalle » |
Signé : Dessalle |
9-2-1743 |
Quittance : 19 £ huile +4 ¼ huile |
« Depuis le 24 Jr 1743 La parroisse de Chamoux a fourny d’huille dis neuf livres et demy pierre Colon a délivré 4♯ ¼ d’huille le 9 fr 1743 » |
Non signé |
9-2-1743 |
Quittance : 6 £ ¾ huile |
« du 9 février 1743, avoir recu de Jean Veloz et Martin Bonnar dudit jour 2.0 . 0 plus par Laurent fenoulliet dudit jour ¾ . 0 de Jacque fenouliet dudit jour 1 . 0 . 0 de Claude Bonnar et de la veuve de Jacque Venipé dudit jour 2 .0 . 0 plus de pierre Colin 1 . 0 . 6 6. ¾ . 0 » |
Non signé |
14-2-1743 |
Quittance : 600 fagots de bois |
« Du 14 février 1743 je sousiné avoir reçu de la Communoté de Chamoux la quantitté de scit ccan fagot de boy et est pours leurs journallié qu’ils sont taxé et sans préjudice du restant quils restte débitteurs ; et est pour lusage des troupes de S.A.R. Don Philipe. Fait a auguebelle le jours et an que desus. Siné C. Baudrey commis » |
Signé : C. Baudrey commis |
20-2-1743 |
Quittance : 140 bottes de paille (sur 200) 9 bottes de foin (sur 100) |
« La Communautés de Chamoux a fournir aux magasin d’aiguebelle la quantité de cents et quarantes Bottes de paille et neuf Bottes de foin a comte de cents Bottes de foin quil ouves fournir et de deux cents Bottes de paille qu’il doive aussy fournir en suitte de la taxe faittes du douze février mille sept cents quarante trois. ayguebelle le vingt février mille sept cents quarante trois » | Non signé |
20-2-1743 |
Quittance : Chandelles (2£/jour depuis le 24 janvier) |
« je certifie avoir Recu de la paroisse de Chamoux le conteingent des chandelles qu’ils sont taxé a commencer Le 24e janvier a Raison de deux Livres par jour et je suis payer jusqu’aux … cnq du present mys, inclus, et c’est poids d’ayguebelle audit Lieu ce 20e février 1743. J.Bte Henry sindic » |
Signé : J.Bte Henry sindic |
21-2-1743 |
Quittance : 2 £ ¾ huile |
« Avoir reçeu pour la parroisse de Chamoux deux livres et trois car d’huille par Joseph venipé et pierre depante et francois … ayguebelle le 21 février 1743. Dessalle" |
Signé : Dessalle |
23-2-1743 |
Quittance : 12 £ huile |
« Le 23 février 1743 délivré au Sr Dessalle huille : £ 8 4/3 plus délivré audit le 4 mars 1743 : £ 3 ¼ £12 » / |
Non signé |
24-2-1743 |
Quittance : 154 fagots de bois |
« Du 24 février reçu ccan cinquante-quattre fagot de boy aux magasins d’aiguebelle, de la communautté de Chamoux. Fait auguebelle ce 24 février 1743 » |
Signé : C. Baudrey commis |
25-2-1743 | reçu | « le présent recu ast été remis au Sr Degallis par Jean Manipoud le vingt cinq février 1743 a neuf heures du matin » | Non signé |
26-2-1743 |
Quittance : La quantité de fagots de bois |
« Du 26 février j’ay recu de jaquebizet habittant a Chamoux laquantité de fagotde boy pour le magasin d’auguebelle et pour le service des troupe de S. A. R. Don philype. Don quitte ledit bisset juque ajouhuy 26 février » |
Signé : C. Baudrey commis |
? |
Quittance : ? fagots de bois |
« je sousiné avoir resu jeant manipaux ? dix fagot de boy et c’est pour lerestant de son boy, pour sa part du moy de février mille sept san quarante trois » |
Signé : C. Baudrey commis |
4-3-1743 |
Quittance : 15 fagots |
« Du quattrième mars j’ay recu de Jean manipaux la quantitté de dix fagot est est pour son cotingan jusque aux quins du coura. Fait a aiguebelle ce 4m mars mil sept ccan quarante trois » |
Signé : C. Baudrey commis |
7-3-1743 | Sentence | « Les sindics et Conseillers de la Communauté de Chamoux fairont conduire au présent lieu d’Ayguebelle pour me treizième jour du courant, trois bœufs soit vaches, sous peine d’un fort détachement. Ayguebelle le 7e mars 1743.Claude Brun » |
Signé : Claude Brun |
15-3-1743 | Sentence |
« Les sindics et Conseillers de la Communauté de Chamoux fairont conduire au présent lieu aujourd’huy a deux heures après midy le Bétail qu’on leur a demandé par le dernier ordre, sous peine d’un fort détachement, faute a eux d’apporter des bonnes raisons a Mr le Commandant. Ayguebelle le 15e mars 1743 Claude Brun » |
Signé : Claude Brun |
17-3-1743 | Sentence |
« Les sindics et Conseillers de la Communauté de Chamoux, pour n’avoir exécuté l’ordre pour la viande, recevront les deux présentes brigades, à qui il sera payé à chacune quinze sous par jour. Aiguebelle, le 17e mars 1743 Claude Brun » |
Signé : Claude Brun |
21-3-1743 |
Quittance : 24 fagots de bois |
« Du 21 mars jay recu de mattieu gia et pierre [cannard] françois deplantes ; jorge chaudin la quantité de vinte quattre fagot de boy anotté sur le cottet pour leurs part et cetait pour lusage des troupes despanie, et iceu au magasin d auguebelle. Fait a auguebelle ce 21 mars mille sept can quarante trois » |
Signé : C. Baudrey commis |
26-3-1743 |
Quittance : 24 fagots |
« jay resu au de charge de la Communautté de Chamoux de Jean mottard la quantité de 24 fagot et est pour sa part fait acuquitte ce 26 février 1743 » |
Signé : C. Baudrey commis |
27-3-1743 |
Quittance : 150 fagots de bois |
« Du 27 mars 1743 j’ay recu aux magasin d’auguebelle de la Communoté de Chamoux ccan sinquante fagot de boy pour lusage des troupes despanie. Fait a auguebelle ce jour et an que desus. » |
Signé : C. Baudrey commis |
26-3-1743 | Avertissement |
« il est ordonné à la parroisse de Chamoux faire parvenir au présent lieu d’aiguebelle et dans [ ?] jours pour tout délais la quantité de paille ou foin a la quelle elle a été reparties par les secrétaires de la ditte Communauté suivant le manifeste du (9e ?) dernier et il feront les Bottes de quinze livres ( ?) sou peine de brigade en leurs pure perte. aiguebelle 26 mars mille sept cents quarantes trois lon payera d ? sous au pedont pour y etres aler expres.) » pedont : probablement « piéton » (facteur) |
Signé Vartelin J. Vallier off C. Glaysat ? commis |
26-3-1743 |
Quittance: 23 £ ¼ huile |
« Receu de la parroisse de Chamoux a compte de L’huille qui douvent vint trois livres un quar ayguebelle ce 26 mars 1743. Desalles pour mon père » |
Signé Desalles |
28-3-1743 | Sentence | « La parroisse de Chamoux, faute d’avoir [requis ?] au devoir de satisfaire au contenu du manifeste des Seigneurs de la délégation du 9e février dernier concernant la fourniture de la paille ou foin quelle doit faire dans le magasin de ce lieu suivant la Répartition qu’en ont fait leurs secrétaire, logera la présente Brigade auquel sera payé vingt sous par jour jusqu’à ce qu’il y aye été satisfait. ayguebelle ce 28 mars 1743. » |
1°signature illisible, C. Glaysat commis J. Vallier off Vartelin |
29-3-1743 | Sentence |
Et protestation « Le Conseil d’Ayguebelle ayant averti la Paroisse de Chamoux par l’ordre du 26 du courant de faire parvenir au dit lieu d’Ayguebelle dans le terme de huit jours son contingent de la Répartition de paille, de foin et ensuitte par un autre ordre du surlendemain 28e envoyé une Brigade sur ladite Paroisse de Chamoux par défaut d’exécution du précédens, et ce, nonobstant le terme de huit jours donné à ladite Paroisse, la Délégation ordonne pour empecher à l’avenir à l’avenir de pareilles inadvertances et précipitation, que la dite Brigade soit sur le champ délogée et que son payement soit fait par le dit Conseil d’Ayguebelle. Fait à Chambéry au Bureau de la délégation le 29 mars 1743, signé sur le Registre par les Seigrs délégués » Ajout : « recu la copie de la présente sentence en protestant de son ( ?) contre les lois qui ont fait ( ?) ayguebelle ce trente un mars mille sept cent quarante trois. Cordel secrétaire» les Seigrs délégués |
Signé : Cordel secrétaire |
31-3-1743 |
Quittance: 46 fagots de bois |
« Du 31 mars jay recu aux magasin dauguebelle la quantitté de quarante cis fagot de boy pour acomte de leurs journallie et au decharge de la communautté de chamoux, fait auguebelle ce 31 mars 1743 » |
C. Baudrey commis |
31-?-1743 |
Quittance: 6 £ huile |
« Reçeu de martin vendange parroisse de Chamoux six Livres d’huille. Ayguebelle ce 31e de 1743 » |
Signé : Desalles |
1-4-2013 |
Quittance: 39 fagots |
« Du premier avril 1743 jay recu aux magasin d auguebelle aux decharge de la Communautté de chamoux ledit boy est du village de monterenge et Berre – a quantitté de trante neuf fagot et le tout pour et acomte de leurs journallie et a lusage des troupes dispanie le tout anotté sur mon cottet fait a auguebelle ce premier avril mille sept ccan quarante trois » |
Signé : C. Baudrey commis |
2-4-1743 | Sentence | « Du 2 avril. Les Sindic et Conseiller de la Communauté de Chamoux logeront les presantes brigades qui sont un soldate et un paÿissant sur les renittant aux quel il sera donné un sol par jour chaycun jusque acquils ayes satisfait a la quantittté de trois can et quattre fagot qui sont en erriere de leurs journallie depuis le 24 février jusque aujouhuy (quatre ? très raturé) avril milles sept can quarante trois tel est l’ordre de Monsieur le commandant et Soupaine danvoy de plus grande Brigades. » |
C. Baudrey commis J. Vallier off Vartelin |
2-4-1743 | 933 livres de paille |
« Le deux avrille 1743 ai rece de mateus gicot ( ?) de la pa roisse de chamoux neuf cent et 33 live de pialle quil la remois au ma ga genc de gobelle de charge de ? (illisible) mois » essai de traduction sous réserve : Le 2 avril 1743 j’ai reçu de X de la paroisse de Chamoux 933 livres de paille qu’il a remis au magasin d’Aiguebelle. Décharge de ? mois. |
Signé : Le Collet commis Contresigné J. Vallier off Et Vartelin |
Recherche et transcription 11-2013. A. Dh.
Sources
A.D.Savoie : cote 4B 470 communautés (1743)
Extraits des séances de l'Aministration :
où l'on voit les édiles locaux occupés à répondre aux exigences de moins en moins festives de la nouvelle administration - mais aussi, bientôt, comment le Canton de Chamoux fut puni de son manque de ferveur révolutionnaire.
On parle surtout des méfaits d'Albitte, qui ne resta pas longtemps maître de la Savoie, et ne coupa guère que la tête des clochers - et pourtant, les difficultés ne firent que s'accroître, en ces temps de guerre.
Dans un premier temps, les Révolutionnaires ont agi avec prudence, dans la gestion des biens confisqués aux communautés religieuses, et aux émigrés : sous "l'ancien régime", ces propriétaires n'exploitaient pas eux-mêmes leurs terres, ils les ascensaient (= ils louaient). Le nouveau pouvoir, avant de décider ou non de vendre, a respecté les contrats en cours, et décidé de poursuivre quelque temps ce mode de gestion.
Voici donc une série d'ascencements prononcés en 1793 à Chamoux.
(ascencer ? une cense ?) Nous reprenons ici la graphie du document)
Ascensement en faveur de
Jacques feu François Perrier prix £ 60 . 0 . 0
à Claude Tronchet prix £ 73 . 9 . 8
à Antoine Cheisaz déglise £ 138 . 17 . 0
à Jean feu Mathieu Renaud £ 57 . 11 . 0
à Mathieu feu Joseph Petit £ 27 . 2 . 11
à Joseph feu Jean Varnier £ 25 . 10 . 0
à Michel Masset £ 64 . 5 . 0
à Jean Fantin £ 199 . 1 . 6
à Pierre Bertholet £ 54 . 0 . 0
à Michel Christin £ 43 . 1 . 0
L'an 1793 et le 23 du mois d'avril avant midi à Chamoux
par devant moi notaire et secrétaire de la présente municipalité dudit lieu ont comparu les officiers municipaux de la commune de Chamoux ici dûment assemblés, aux personnes des citoyens Pierre Bertholet, premier officier municipal, le citoyen Joseph Guillot étant absent, Nicolas Bugnon, Jean-François Varnier et François Mollard, officiers municipaux, lesquels assistés de François Savey procureur de la commune, tous natifs et habitants d'icelle,
lesquels en leur dite qualité, ont ascensé ainsi qu'ils ascencent par le présent, aux citoyens :
- Jacques feu François Perrier natif et habitant de cette commune,
- à Claude de fils de feu Joseph François Tronchet, aussi natif et habitant de cette commune,
- à Antoine fils de feu Claude Cheisaz Déglise aussi natif et habitant de cette paroisse,
- à Mathieu fils de feu Joseph Petit, aussi natif et habitant de commune,
- à Joseph fils de feu Jean Varnier natif de Villard Léger, habitant aussi de cette commune,
- à Michel fils de Jean-François Masset, natif de Montendry, habitant aussi de cette commune,
- à Jean fils de feu François Fantin, natif et habitant de cette commune,
- à Pierre fils de feu Guillaume Bertholet, natif et habitant de cette commune,
- à Michel fils émancipé de François Christin, natif et habitant de la commune de Montendry,
tous ici présents et acceptant pour eux et les leurs,
savoir :
- audit Jacques Perrier une pièce de champ dépendant de la ci-devant abbaye de Saint-Rambert, de la contenance d'environ un journal, lieu-dit à "Pré-pourri", fixé sous partie du numéro de la mappe 1239, qui est le même que tenait ci-devant en ascensement Augustin Taborin, pour environ demi journal ;
- et François Petit Leclerc pour un autre demi-journal ; que le tout est parfaitement connu audit Perrier, et dans les confins sont ici omis du consentement des parties ; et c'est pour la courante année seulement, sous la cense pour ladite année de 60 livres de France, que ledit Perrier promet payer entre les mains de qui sera ordonné à la Saint-André prochaine au quartier par quartier, si dans ce dernier ainsi est ordonné
- audit Claude Tronchet, une maison, jardin, place et treilles, dépendant de la ci-devant abbaye de St-Rambert, sous le numéro 1385, 1386 et 1387, sous les confins ici omis, du consentement des parties déclare en être instruites ; et c'est pour l'année seulement, sous la cense pour ladite année de 73 livres 9 sols 8 deniers de France,
- à Antoine fils de feu Claude François Cheisaz déglise une pièce de pré située sur la présente paroisse, lieu-dit "au pré [dupin]" de la contenance de neuf journaux 286 toises, fixé sous le numéro de la mappe 791, et c'est pour cette année seulement, sous la cense pour ladite année de 138 livres 17 sols de France,
- à Michel fils de François Christin, une pièce de pré, lieu dit à "Pré-pourri" sous le numéro de la mappe 880, de la contenance d'un journal, 80 toises 3 pieds, sous les confins ici omis du consentement des parties qui déclarent en être instruites, et c'est pour l'année seulement, sous la cense pour ladite année de 43 livres et 15 sols de France,
- audit Jean Renaud une pièce de pré dépendant de la chapelle de Saint-Antoine de Montendry, lieu dit en Pré blain, fixé sous le numéro de la mappe 863, de la contenance à forme de cadastre de 306 toises, de plus au même, une pièce de champ dépendant de la ci-devant abbaye de Saint-Rambert, de la contenance d'environ un journal à lever de plus grande pièce, qui est la même qu'a tenue ci-devant Joseph Petit et Joseph Mermoz, fixé sous partie du numéro de la mappe 1239 ; et c'est le tout pour l'année seulement ; et c'est sous la cense pour ladite année, pour regard desdites deux pièces, de 57 livres 11 sols ;
- et audit Mathieu Petit, une pièce de pré dépendante de la chapelle de Saint-Antoine de Montendry, lieu-dit "à L'Haye du Charbonnier", sous le numéro de la mappe 786, de la contenance à forme du cadastre d'un journal 56 toises six pieds, et c'est pour l'année seulement, sous la cense pour ladite année de 27 livres 2 sols 11 deniers ;
- et audit Joseph Varnier, une pièce de champ et pré dépendant de ci-devant abbaye de Saint-Rambert, fixé sous partie du numéro de la mappe 1239, lieu-dit "en Pré-pourri", de la contenance d'environ un journal, et c'est pour l'année seulement, sous la cense pour ladite année, de 25 livres 10 sols de France ;
- à Michel Masset une pièce de champ que tenait ci-devant en ascensement le citoyen Claude Salomon, lieu-dit au prieuré, de la contenance d'environ un journal, fixé sous partie du numéro de la mappe 1383 ; et c'est pour ladite année seulement, sous la cense pour la dite année de 64 livres cinq sols de France ;
- et audit Jean Fantin une pièce de champ dépendant de la ci-devant abbaye de Saint-Rambert, lieu-dit au prieuré, que tenait ci-devant en ascensement Jean Hailloud, et Tournafond, de la contenance d'environ un journal, fixé sous partie du numéro de la mappe 1383 ;
- de plus, au même, une pièce de verger dépendant de la chapelle de Saint-Jean de la contenance d'environ 350 toises, lieu-dit "au bourg de Chamoux", sous les numéros de la mappe 1438 et 1439 ;
- de plus au même, une pièce de pré dépendant de la chapelle de Notre-Dame des Grâces lieu "à la Candellat", de la contenance d'environ 100 toises, fixé sous partie du numéro de la mappe 859 ;
- de plus, une pièce de champ, ci-devant pré, dépendant de la cure de Chamoux, fixé sous le numéro de la mappe 1348, de la contenance à forme du cadastre d'un journal 388 toises 4 pieds, appelé "aux 4 seytorées ;
- de plus, au même, une pièce de pré dépendant de la cure de Montendry, sous les numéros de la mappe 1247 et 1248, en tant qu'on la relâcherait en cas qu'il y eût d'ascensement passé du dit pré sans indemnité contre cette municipalité, sauf celle qu'il pourrait avoir s'il en était le cas contre celui qui n'aurait pas exhibé son ascensement ;
- de plus, au même, une pièce de jardin et treillis de la même cure, y compris celles au-devant de la cure, sous les numéros de la mappe 1404 et 1402 sous les conditions expédiées dans le verbal dernier ;
- et pour l'année seulement, sous la cense pour la dite année pour tout ce que dessus, de 199 livres 1 sol 6 deniers de France audit Pierre Bertholet, un verger dépendant de la ci-devant abbaye de Saint-Rambert, lieu-dit "au prieuré" sous partie du numéro de la mappe 1383 ; et c'est pour ladite année seulement, sous la cense pour ladite année de 54 livres de France.
Les ascenceurs se cautionnent les uns les autres
Et c'est tant les uns que les autres des comparants à la charge et condition qu'on entend se conformer exactement aux conditions particulières portées par le verbal d'enchères des 1er et 9 du courant, le prix fixé ci-devant à un chacun l'étant ensuite de l'expédition qui leur en a été faite par lesdits verbaux d'enchères ; et que le tout, tant les uns que les autres, ils promettent payer chacun ce qui le concerne à la Saint-André de chaque année ou quartier par quartier ainsi et entre les mains de qui sera ordonné, sous condition expresse qu'ils cultiveront lesdits biens en bon père de famille, et les fumeront suivant la coutume du lieu ;
et pour plus grande assurance de leurs engagements à leur prière et requête ont comparu Claude fils dudit feu Joseph François Tronchet ; Antoine fils de feu Claude François CHeisaz déglise ; Jean-Baptiste fils de Antoine Fantin ; Jacques feu François Perrier ; Pierre fils de feu Pierre Buffet : Jean fils de feu Mathieu Guyaz ; Mathieu fils de Joseph Petit ; tous natifs et habitants de cette paroisse, ici présents, lesquels de gré pour eux et les leurs, après avoir renoncé à tous bénéfices de division, d'ordre et de discussion, lieu d'iceux seul principal, et pour le tout, suivant que sera ci-après expliqué, se sont rendus et se rendent par le présent pleige caution, savoir :
- ledit Claude Tronchet dudit Jacques Perrier ; ledit Antoine Cheisaz d'église pour ledit Tronchet ; ledit Tronchet pour ledit Antoine Cheisaz d'église ; ledit Fantin pour ledit Michel Christin ; ledit Jacques Perrier pour ledit Jean Renaud ; ledit Buffet pour ledit Mathieu Petit ; ledit Jean Guyaz pour ledit Joseph Varnier ; ledit Mathieu Petit pour Michel Masset ; le dit Antoine Cheisaz déglise pour ledit Fantin ; et ledit Jacques Perrier pour ledit Bertholet, se rendent principaux payeurs d'iceux, et observateurs de tous les engagements par eux ci-devant contractés, sous les promesses relevatoires de droit, et le tout ainsi convenu aux peines respectives de tous dépens, dommages, intérêts, sur l'obligation et constitution de tous leurs biens présents et à venir.
Et le tout fait et prononcé en présence du citoyen Noël Gay, Sergent exploitant natif de Montgilbert, et de Jean Michel Mollot, natif de cette de commune où ils habitent tous deux, témoins requis, lesdits Antoine Cheisaz, Michel Christin, Jean-Baptiste Fantin, Jean Renaud, Joseph Varnier, Nicolas Bugnon, Jean-François Varnier et François Mollard m'ayant déclaré être illetérés,
- le premier tabellion est de 15 sols ; autant le second ; une livre 10 sols le troisième ; 15 sols le quatrième ; 7 sols 6 deniers le cinquième ; autant le sixième ; 15 sols le septième ; une livre 10 sols le huitième ; 15 sols le neuvième, et autant le dixième ;
- lesdits Pierre Bertholet, François Savey, Jacques Perrier, Claude Tronchet, Mathieu Petit, Michel Masset, Jean Fantin et les témoins ont signé sur ma minute,
- sur laquelle lesdits Bugnon, Jean-François Varnier, Antoine Ramel, François Mollard, Antoine Cheisaz, Michel Christin, Jean Renaud, Joseph Varnier, Jean-Baptiste Fantin, Buffet et Guyaz ont fait leurs marques,
icelle contenant 9 pages, la présente expédition écrite pas Jean-Michel Mollot mon fils…
Simon Mollot notaire
Recherche et transcription A.Dh.
Source : AD073 cote 2C2197 - Tabellion d'Aiguebelle 1793 - F° 264
Pour rassembler dans un même "élan républicain", et unifier des populations qui ne se sentaient peut-être pas de grandes affinités, quoi de mieux qu'une grande fête dédiée à "la Patrie", et qui finira en ripailles ! Et pour faire bonne mesure, cette fête adoptera un rituel de ferveur calqué sur celui des religions : il y aura donc d'abord une cérémonie autour d'un autel.
Les administrateurs témoignent d'un grand zèle dans ce compte-rendu… à l'administration supérieure.
Nous constatons qu'un Arbre de la Liberté avait bien été planté à Chamoux.
Séance de l’administration municipale du canton de Chamoux
du 6 germinal an 6* de la République française une et indivisible
L’an six de la République française une et indivisible et le six germinal à Chamoux l’administration municipale du canton de Chamoux étant assemblée dans le lieu ordinaire de ses séances ;
Présents les citoyens Dominique Christin agent municipal de Chamoux faisant les fonctions de président absent, Jean Fantin adjoint municipal de Chamoux, François Goddet agent municipal de Villard-Léger, Augustin Pépin agent municipal de Châteauneuf, Balthazar Bouvier agent municipal de Champlaurent, Michel Christin adjoint municipal de Montendry, et je sais Falquet adjoint municipal de VillardSallet. Et encore Simon Molloz commissaire près l’administration municipal de ce canton.
(…)
L’administration, oui le susdit commissaire, et le rapport des membres présents arrête de certifier que la fête sur la souveraineté du peuple a été célébrée le 30 ventôse proche passé dans toutes les communes de ce canton.
Et rière la commune de Chamoux l’autel de la patrie a été dressé vers l’arbre de la Liberté comme étant le chef-lieu de ce canton ; une enceinte des habitants du canton s’y est formée, ledit autel entouré de verdure, et surmonté du drapeau tricolore ; le livre de la constitution a été placé sur l’autel, 12 vieillards ayant à la main une baguette blanche, accompagnés de quatre jeunes gens de la commune portant chacun un écriteau conforme à l’arrêté du Directoire exécutif du 28 pluviôse proche passé sur la fête de la souveraineté du peuple, sont rassemblés à la maison commune, et de là se sont rendus en ordre devant l’autel de la patrie.
Les autorités constituées et un grand nombre de citoyens de ce canton les ont accompagnés devant le dit autel ; tout ce qui est prescrit par le susdit arrêté du 11 pluviôse s’est exécuté, soit par des hymnes patriotiques qui ont été chantés, par la musique qui a été jouée, par des coups de boîte a feu qui ont été tirés ; enfin la fête s’est terminée par un grand repas qui a été donné dans la maison de feu Joseph Dalbert, où les citoyens réunis n’ont discontinué de chanter des hymnes patriotiques et à crier sans cesse : « vive la République française une et indble.
* 26 mars 1798
AS073 cote L 1966 - Canton de Chamoux. Arrêtés. An 6 - F° 71-73
janv-fév 2020 - Recherche et transcription A.Dh.
Source : AD073
Pour contester l'attribution du chef-lieu de canton à Chamoux, tous les prétextes sont bons.
Mauvaise foi et acccusations personnelles volent bas. Surprenant… et savoureux !
Lors d‘une réunion du Directoire exécutif, le 10 ventôse, l’état de l’église de Chamoux est gravement mis en cause par Jean Tardy, de Châteauneuf, qui refuse que l’on y tienne la fête décadaire :
« Jean Tardy ne s’oppose pas que l’autel de la patrie soit dressé à forme des lois, mais il s’oppose qu’il soit dressé dans l’église de Chamoux, vu qu’elle risque de s’écrouler, et sur les réquisitions du commissaire, l’administration arrête que le département est invité à envoyer un ingénieur pour visiter la ci-devant église de Chamoux. »
L'église risque de s'écrouler ? Ah bon !!!
« Le commissaire près cette administration requiert l’agent municipal de Chamoux d’aviser au moyen de faire regottoyer la ci-devant l’église dudit lieu ; le dit agent municipal répond qu’il s’en occupera ; la séance a été renvoyée au 19 ventôse. »
AS073 cote L 1966 - Canton de Chamoux. Arrêtés. An 7 F° 199 et suivants
Dix jours, plus tard, nouvelle séance : le 19 ventôse*,
Séance de l’administration municipale du canton de Chamoux
du 19 ventôse an 7 de la République française une et indble.
Présents les citoyens Martin Vendange président, [Aimon] Nayroud agent municipal de Chamoux, Joseph Falquet agent municipal de Villard-Sallet, Laurent Hémery agent municipal de La Trinité, François Goddet agent municipal de Villard-Léger, Heustache Bouvier, agent municipal de ChampLaurent, Jean Tardy adjoint municipal de Châteauneuf, Antoine Savey agent municipal d’Hauteville, Antoine Christin agent municipal du Bettonnet, et Simon Mollot commissaire près cette administration.
Il a été fait lecture du procès-verbal de la dernière séance : il a été approuvé en son entier.
L’agent municipal d’Hauteville soutient que l’église de Chamoux est prête à s’écrouler et qu’on risque de s’y assembler ; il demande donc que l’administration rapporte son arrêté du neuf du courant portant invitation au département d’envoyer un ingénieur pour ladite ci-devant église, car ce serait des frais inutiles en l’état au canton.
L’assemblée décadaire et les séances de l’administration doivent se réunir au Bettonnet qui est le centre du canton ; et l’église du Bettonnet est bien en état ; l’autel de la patrie peut s’y dresser à peu de frais.
Le département autorisera sans doute cette administration à l’y faire construire si l’administration l’arrête. Il demande donc que la demande soit mise aux voix et que l’administration donne son avis sur la demande.
Mais le commissaire près l'administration municipale est justement Simon Mollot, notaire de Chamoux. Le voilà très fâché, percevant bien ce qui se dessine derrière la mise en cause clochemerlesque de l'église : on veut le transfert du canton sur les collines, alors que Chamoux étaient chef-lieu du mandement "d'un temps immémorial". Mais... les arguments sont-ils bien adroits ?
Le citoyen commissaire près cette administration prend la parole et dit :
"Le président de l’administration municipale de Chamoux, l’agent de la dite commune de Chamoux et le commissaire du pouvoir [députés ?] près l’administration municipale de Chamoux répondent que les prétentions de quelques agents municipaux de ce canton d’enlever à Chamoux le chef-lieu de canton pour le transférer au Bettonnet ne sont nullement fondées. Les motifs qu’ils donnent sont faux et invraisemblables ; le but de ce changement est contraire au Bien public et impraticable ; il n’est dicté que par le fanatisme et suscité pour favoriser la lâcheté de quelques agents municipaux pour l’exécution des Lois, et pour empêcher qu’on dresse l’autel décadaire ; et enfin, ce n’est que la suite d’une cabale.
L’on allègue que l’église de Chamoux en ruine : cela est faux ; c’est une église qui n’est pas vieille, elle est vaste et commode ; les fentes qui existent à la voute existent dès plus de 50 ans, sans avoir augmenté ; cette église, du temps des prêtres et les [proches] années de la République était toujours pleine les dimanches pendant la messe et vêpres.
Et encore à présent, il y a toujours une grande affluence de monde pendant les offices les dimanches : pourquoi risquerait-t-elle mieux aux fêtes décadaires…
L’on voit bien que le motif qu’ils allèguent n’est pas vrai puisque les agents qui réclament à présent ont si peu de goût pour les institutions républicaines qu’ils n’assistent jamais aux séances décadaires, quoiqu’elles ne soient pas dans l’église. Le président de l’administration, l’agent municipal de Chamoux et le commissaire sont les seuls qui assistent ; et ceux là qui ont autant d’intérêt de conserver leur vie, et qui sont autant utiles à la société que les autres, ne s’en plaignent pas.
D’ailleurs leurs réclamations pour le regard sont prématurées, et pas même admissibles puisqu’ils ont pris un arrêté la séance dernière pour en faire faire la visite à un ingénieur ; il faut donc attendre la visite de cet ingénieur ; et d’après les résultats, si contre toute attente, la voûte se trouvait dangereuse, l’on procurerait un bâtiment pour tenir les séances décadaires dans Chamoux.
L’arrêté que l’ administration municipale a pris le …blanc… pour tenir les séances dans la salle de l’administration au lieu de les tenir dans l’église est déjà une suite de l’esprit antirépublicain qui règne parmi les administrateurs qui ne viennent jamais aux séances décadaires et qui iraient dans le même temple s’il s’y disait des messes.
Il est impraticable et contraire au Bien public que le chef-lieu de canton soit trop Bettonnet ; d’abord, c’est un fait certain que l’église du Bettonnet est si petite qu’on la peut comparer à une chapelle et que, quand il ne se présenterait qu’un dixième des citoyens ayant droit de voter aux assemblées primaires, elle ne pourrait les contenir ; l’on demande que les […] ayant à répondre catégoriquement sur le fait, et qu’en cas de conteste qu’un commissaire nommé par l’administration centrale ait à rapporter son avis ; ce serait donc attentatoire à la constitution de priver les citoyens ayant droit de voter, d’y assister.
D’ailleurs cette église est postée sur une hauteur, le cimetière qui l’environne est soutenu par des murs élevés, au bas desquels on se précipiterait facilement dans les moindres débats, et même en se poussant par inadvertance, les parapets n’ayant qu’environ un pied et demi d’hauteur.
La ci-devant cure que le citoyen Perret a acquise, et qu’il offre à présent, s’il est vrai ce que dit le citoyen Antoine Savey, quoique sur une hauteur et dans un enfoncement caché, éloigné de toute habitation… l’on y pourrait égorger tous les agents municipaux et le commissaire sans qu’on l’entende, sans qu’on pût même avoir aucun recours, les premières parties étant fermées ; parce qu’elle est également sur une élévation, au sommet d’une digue escarpée, et où sont placées toutes les principales fenêtres, et duquel côté on ne peut pénétrer.
D’ailleurs l’offre du citoyen Perret qui est peut-être intéressée, quoiqu’il offre le logement gratuitement, n’est pas [meublée], et quoiqu’elle le serait, ne serait pas praticable pour être dangereuse.
D’ailleurs le Bettonnet est une petite commune à laquelle il n’y a qu’un très petit cabaret sans lits, et hors d’état de loger tous ceux qui viendraient aux assemblées primaires, et ne présente pas de 10 parties une, les réponses de Chamoux.
Enfin, l’on observe que la commune de Chamoux a toujours été paisible et républicaine, sans qu'il se soit jamais commis aucun trouble ; et où il y a des maisons aisées pour loger les étrangers ; c’est qu’on en peut pas dire autant du Bettonnet, où il s’est commis tant de troubles dès la Révolution ; et si l’agent le souhaite, on lui rappellera tous les faits qui n’honorent pas sa commune, et à laquelle par ce motif, il ne conviendrait pas de siéger en [assurance ?]
Je finis par dire que c’est probablement que le fanatisme qui est le premier mobile de ce projet, parce que lorsqu’il fut ordonné de tenir que les séances décadaires, les membres ne voulurent pas déjà les faire dans l’église ; cependant ils n’avaient jamais assisté aux séances décadaires, quoique à la salle de l’administration ; au moyen de ce, ils ne pensaient pas à changer de canton, lorsque l’arrêté de l’administration centrale du 28 [nivôse] dernier a été arrivé ; il en a été remis un double à chaque agent, et Ils ont eu le temps d’examiner scrupuleusement pendant la décade les moyens de l’éviter à la séance suivante le commissaire sur les réquisitions pour l’exécution du dit arrêté ; et ce n’est qu’alors que le citoyen Savey, agent municipal d’Hauteville, commença à faire son opposition ; il l’a répété le lendemain à la séance décadaire, le seul jour qu’il y a assisté.
L’on peut donc conclure de là que leurs motifs sont de pousser à la longue par débats pour empêcher de faire le Temple décadaire ; il paraît que les explications suffisent pour dévoiler leurs buts ; l’on se réserve de donner de plus amples explications s’il est nécessaire, et notamment sur la moralité du citoyen Savey.
D’ailleurs, le gouvernement ayant confiance au commissaire actuel, ce serait l’intimider pour regard des réquisitions qu’il aurait à faire aux agents municipaux, soit relativement aux prêtres réfractaires, soit relativement aux réquisitionnaires et conscrits, soit en regard de l’exécution des autres Lois, que de l’obliger de se rendre dans un endroit éloigné de chez lui, isolé, enfermé comme dans une prison, s’en revenir ensuite, suivant le cas de nuit ; et il serait réellement exposé, ainsi que son prédécesseur l’a été, parce qu’il demeurait à Villard-Léger, ayant été pris par le cou et menacé par des réquisitionnaires.
Au reste, lorsqu’ils disent qu’ils feront un autel pour la patrie à moindre frais au Bettonnet à cause des réparations de l’église de Chamoux, le raisonnement ne mériterait pas d’être réfuté, car les réparations de l’église de Chamoux sont à la charge de la commune de Chamoux, elle offre de les faires, il n’y a que l’autre décadaire qui est à la charge du canton ; l’administration centrale en a limité la dépense ; et la maintenance, dès que l’église sera une fois réparée, c’est une chose qu’ils ne peuvent contester.
L’on conclut donc que le tout soit renvoyé à l’administration centrale, et qu’il soit par elle déclaré – n’y avait lieu à la demande de l’administration municipale et qu’au besoin et subsidiairement il soit envoyé des commissaires sur les lieux pour rapporter sur lesdits faits ; lesquels en cas de [recombance] de la part des réclamants, ceux-ci seront tenus de payer en propre les frais qu’ils occasionnent."
Le citoyen Jean Tardy, adjoint municipal de Châteauneuf, obtient la parole et dit que :
"- il est si vrai que la ci-devant église de Chamoux est dans un mauvais état et menace ruine que c’est pour cette raison qu’aux assemblées primaires de ce canton en l’année dernière, on a tenu ladite assemblée primaire au devant de ladite ci-devant église, ainsi qu’en fait foi le procès-verbal de ladite assemblée."
La matière est mise en délibération et l’administration considérant que la ci-devant cure et la ci-devant église du Bettonnet sont au centre du présent canton de Chamoux, sans avoir égard aux raisons dites par le citoyen Mollot, commissaire près cette administration, qui sont insignifiantes, […], arrête de fixer provisoirement les séances de cette administration dans la ci-devant cure du Bettonnet ; elle arrête aussi d’inviter le département de mettre à la disposition de cette administration la ci-devant l’église du Bettonnet, aux fins d’y faire construire l’autel de la patrie; et laquelle dite ci-devant église sera pour lors déclarée Temple décadaire du canton de Chamoux, et dans icelle, ils tiendront les assemblées décadaires du présent canton de Chamoux.
Le présent sera transmis au département pour son approbation, et jusqu’alors rien ne sera innové.
AS073 cote L 1966 - Canton de Chamoux. Arrêtés. An 7 - F° 202 et suivants
* 19 ventose an 7 = 9 mars 1799
Bref... le parti des Bettonnards semble l'emporter…
Nb : il faut noter que plusieurs des protagonistes qui s’affrontent ici, exercent la même profession de notaire, souvent de père en fils (Simon Mollot - le commissaire - exerce à Chamoux ; Jean-Claude Perret est notaire au Bettonnet dont il a acheté la cure ; Savey, Tardy baignent dans ce milieu) : au zèle républicain s’ajoutaient donc peut-être d’autres motivations – et d’autres rancœurs, susceptibles d’éclairer la… vivacité du débat.
janv-fév. 2020 - Recherche et transcription ADh.
Sources : AD073
En juin 1799, Bourgneuf et Chamousset présentent à l'administration municipale du canton de Chamoux une pétition motivée pour la réunion de leur commune à ce canton : avis favorable.
En revanche, Villard-Sallet et La Trinité demandent leur rattachement au canton de La Rochette, et là... on discute. Et au passage... coup d'épingle (assez obscur) à Aiguebelle, que l'on s'apprête à dessaisir de 2 communes.
Séance de l’administration municipale du canton de Chamoux
du 9 messidor an 7 de la République française une et indble
L’administration municipale de Chamoux,
- vu le renvoi de l’administration centrale mis sur la pétition présentée par l’agent municipal de Bourgneuf pour la réunion de ladite commune à ce canton, en date du huit prairial dernier,
- répond, oui le commissaire du Directoire exécutif, que tout l’exposé en la 3ème pétition est vrai,
- que tous les hameaux principaux de ladite commune sont pour ainsi dire alignés à Chamoux, et sont plus près dudit Chamoux que quelques hameaux de ladite commune ;
que Chamousset et Bourgneuf sont par la nature même réunis à Chamoux, étant dans la même plaine, et sont séparés d’Aiguebelle et par les rivières d’Arc et d’Isère, et par des montagnes, ainsi que cela s’édifiera du plan produit, n’y ayant une petite file de[…] exposé aux inondations de la rivière, et quelques maisons qui tirent du coté d’Aiguebelle.
Quant à Chamousset, vu aussi la pétition présentée par l’agent municipal de Chamousset, et tendant à réunir ladite commune au canton de Chamoux, ensuite du renvoi donné par l’administration centrale du 8 prairial dernier, l’administration municipale de ce canton répond
- que tout l’exposé en ladite pétition est vrai ;
- d’autant plus qu’il résultera du plan qui sera produit que la nature même paraît réunir les deux communes de Chamousset et Bourgneuf alentour de Chamoux, ces deux communes confinant Chamoux et Châteauneuf sont séparées les autres cantons des deux autres côtés par les rivières d’Arc et d’Isère.
Quant à l’observation faite par les pétitionnaires de réunir les communes de Villard-Sallet et de La Trinité au canton de la Rochette, cette administration observe, oui le susdit commissaire,
- que la réunion de la commune de La Trinité au canton de la Rochette est impossible, car en la démembrant du canton de Chamoux, il faudrait donc démembrer Villard-Léger, vu que les deux communes se suivent et sont de la même étendue à très peu de différence, et ne sont séparées l’une de l’autre que par des prés marais ; enfin pour mieux dire, les Biens de ces deux communes sont entremêlés, des habitants de Villard-Léger ont partie de leurs Biens sur La Trinité, tout comme les habitants de La Trinité en ont sur Villard-Léger.
L’administration, oui le susdit commissaire, s’oppose donc à la réunion de La Trinité au canton de la Rochette.
Quant à Villard-Sallet, l’agent municipal d’icelle observe qu’il convient de savoir l’idée des habitants dudit Villard-Sallet. Et jusqu’alors cette administration observe qu’il convient de ne rien décider là-dessus .
L’administration d’Aiguebelle aurait bien pu se dispenser des raisons qu’elle allègue sur ce canton de Chamoux ; elle n’ignore pas que ce canton est continuellement foulé de la part d’Aiguebelle, tant pour du transport de La Chambre que pour le logement de [son officier ?] [d’ …] ;
- enfin il est public et notoire que Chamoux fournit toujours et qu’Aiguebelle sait se ménager en chargeant Chamoux.
Par toutes les raisons ci-dessus, l’administration, oui le susdit commissaire, en tant que ni La Trinité, ni Villard-Léger ne seront point démembrées de son canton pour être réunies au canton de La Rochette, est d’avis pour le bien public et le bien-être des habitants desdites communes de Bourgneuf et Chamousset qui se rapprocheront du chef-lieu de leur canton, que les deux communes de Chamousset et Bourgneuf soient réunies au présent canton de Chamoux.
Et la séance a été renvoyée au courant à Chamoux
AS073 cote L 1966 - Canton de Chamoux. Arrêtés. An 7 F° 237 (suite)
janv-fév 2020 - Recherche et transcription A.Dh.
Il fallait donc consulter les habitants de Villard-Sallet pou savoir s'ils souhaitaient ^être rattachés au canton de La Rochette : la réponse était prévisible !
Séance de l’administration municipale du canton de Chamoux
du 12 messidor an 7 de la République française une et indble
Présents les citoyens Martin Vendange président, Joseph Deplantes adjoint municipal de Chamoux, Antoine Christin agent municipal du Bettonnet, Claude Girod agent municipal de Champlaurent, Joseph Plaisance agent municipal de Montendry, Laurent Emery agent municipal de La Trinité, Joseph Falquet adjoint municipal de Villard-Sallet, François Goddet agent municipal de Villar-Léger, Antoine Savey agent municipal d’Hauteville, Jean Tardy agent municipal de Châteauneuf.
(…)
L’adjoint municipal de Villars-Sallet ayant oui lecture de l’arrêté de cette administration du neuf messidor courant mois, et de la demande qui a été faite à la dite séance, l’agent municipal de ladite commune [demandant] prendre un délai pour consulter les habitants d’icelle, concernant la réunion de ladite commune de Villard-Sallet au canton de la Rochette ;
- rapporte qu’ayant consulté lesdits habitants, ils sont tous d’avis d’être distraits du canton de Chamoux pour être réunis au canton de la Rochette, par la raison qu’ils en sont à la partie confinant ledit canton de La Rochette de deux côtés, n’étant éloigné de la Rochette même que d’un quart d’heure, tandis que cette commune est éloignée de Chamoux de plus d’un [miriomètre?].
Il demande en conséquence par ces motifs en exécution de l’article cinq, titre Ier, de l’acte constitutionnel, d’être distrait du canton de Chamoux pour être réuni au canton de la Rochette, et que cette administration donne son avis pour pouvoir porter sa demande à l’administration centrale et successivement au corps législatif.
Sur quoi la dite administration après avoir oui le commissaire du pouvoir exécutif, considérant que tout cet exposé est vrai et qu’il n’y a rien de plus juste que de faire jouir la commune de Villard-Sallet du bénéfice que la loi lui accorde pour le bien de la chose publique, arrête être d’avis que ladite commune de Villard-Sallet soit distraite du canton de Chamoux pour être réunie au canton de la Rochette.
Pour mémoire, les communes du canton de Chamoux étaient à cette date :
Chamoux, Bétonnet, Champlaurent, Montendry, La Trinité, Villard-Sallet, Villard-Léger, Hauteville, Châteauneuf
AS073 cote L 1966 - Canton de Chamoux. Arrêtés. An 7 F° 260
janv-fév 2020 - Recherche et transcription A.Dh.
Source : AD073
Séance de l’Administration centrale du département du Mont-Blanc
du 14 Vendémiaire an 8* de la République française une et indivisible.
Ont été présents à cette séance les citoyens Bavouz Charles, Président, Emery Henry, Gilbert Jean, Reymond Joseph, Bellemin Jean-François, administrateurs,
Ducoudray Humbert, Commissaire du Directoire et Palluel Joseph, secrétaire en chef.
Le secrétaire en chef donne lecture du Procès-verbal de la séance du 11 du courant, la rédaction en est adoptée. Le président donne lecture de la correspondance, les lettres sont renvoyées dans les divers bureaux.
Le général [Vollet] demande que l’Administration prenne des mesures
pour assurer les subsistances à la troupe
Le général [Vollet] se présente à la séance ; il s’annonce comme envoyé par le Général Divisionnaire [Duhem], pour faire part à l’Administration que la subsistance des troupes cantonnées sur les monts n’est pas assurée, que les magasins des denrées d’appel sont entièrement vides, et que sans les moyens prompts pour les approvisionner, les divisions formant l’aile gauche de l’Armée d’Italie se verront forcées d’abandonner leurs positions pour se répandre dans les campagnes et pourvoir par des moyens violents à leur subsistance.
Après quelques autres développements sur les besoins de l’armée, il invite l’Administration à venir à son secours, soit en faisant une nouvelle réquisition.
Les Membres exposent successivement au général [Vollet] que ce département épuisé par des fournitures tout genre pour assurer les diverses parties du service militaire, se trouverait dans l’impossibilité physique d’effectuer des versements en denrées au parsus du contingent qui lui a été assigné, pour l’acquittement duquel il reste devoir environ 3500 bientôt de grain.
L’administration par l’organe de son Président lui donne l’assurance qu’elle ne négligera rien pour hâter le versement de ce reliquat ; et sur réquisitoire de son Commissaire, elle arrête :
- que le rapporteur du 3ème Bureau proposera incessamment des mesures correctives pour poursuivre les cantons en retard ; Elle statue en principe ils seront contraints par voie de garnissaire.
Relatif à l’emprunt forcé
Un membre observe par motion d’ordre que le jury de répartition à l’emprunt qu’avait formé l’Administration en exécution de la loi du 19 Thermidor n’a pu compléter le rôle des prêteurs, par défaut de renseignements de la part de quelques Administrations municipales ; que ces renseignements arrivant chaque jour, il importe de procéder à leur dépouillement pour ensuite le résultat, convoquer s’il il y a lieu un nouveau jury de répartition.
L’administration arrête, si conformément à cette observation, et charge le Rapporteur du 1er Bureau de présenter à une des premières séances le résultat des derniers tableaux transmis par les administrations municipales.
Le Rapporteur du 3ème Bureau présente le Mémoire qu’il avait été chargé de rédiger pour mettre sous les yeux du Directoire exécutif l’état actuel de l’organisation des Bataillons auxiliaires ; les mesures prises par l’Administration pour compléter l’exécution des lois des 10 et 14 Messidor, les obstacles généraux et particuliers qui paralysent ses efforts pour parvenir à ce résultat. Après une assez longue discussion, et divers amendements, l’Administration l’adopte, et arrête qu’il en sera transmis ampliation au Directoire exécutif, au Ministre de la Guerre, et à la députation.
La Force armée envoyée dans le canton de Chamoux
L’administration centrale, - considérant que des rapports, renseignements et pièces officielles existant dans ses bureaux, il lui résulte que le canton de Chamoux un de ceux où les conscrits et réquisitionnaires montrent le plus de rénitence ; qu’à différentes époques, ils ont formé des attroupements et se sont portés à des excès attentatoires aux propriétés, à la sûreté et tranquillité publique ; que ce canton est l’asile constant des prêtres réfractaires, gens sans aveu et vagabonds de toute espèce ; que les institutions républicaines y sont sans vigueur ; que toutes les lois de police, et principalement celles relatives à l’exercice du culte y sont violées avec impunité. - considérant qu’il importe d’arrêter le cours de tant excès et de désordres, d’assurer enfin dans cet arrondissement le triomphe de la loi sur les projets de crime et de brigandages que paraissent y avoir formé, de concert, le fanatisme, la lâcheté et le vagabondage ;
Arrête, le Commissaire du Directoire exécutif ouï :
Article 1er
L’Adjudant général Herbin commandant les troupes dans le Département fera passer dans le canton de Chamoux un détachement de cent hommes d’Infanterie et 50 Cavaliers montés, pour y être répartis et logés, conformément aux dispositions de l’arrêté de cette Administration du 25 Fructidor proche échu.
Article 2ème
Cette force armée y restera cantonnée jusqu’à ce qu’il soit constant à cette Administration :
1° Que son arrêté sus cité a reçu sa pleine et entière exécution.
2° Que ce canton ne recèle plus aucun prêtre réfractaire, vagabonds et gens sans aveu.
3° Que les versements en denrées d’appel y sont entièrement apurés.
4° que toutes les lois de police y sont en pleine exécution ; que la tranquillité publique y est rétablie, et que la sûreté des personnes et des propriétés y est suffisamment garantie.
Article 3ème
L’Adjudant général Herbin placera à la tête des détachements des officiers fermes, patriotes et intelligents.
Article 4ème
Vu qu’il n’existe point de Commissaire du Directoire exécutif dans le canton de Chamoux, et que l’Administration municipale y est constamment restée en dessous de ses fonctions, l’exécution du présent y sera assurée par la voix d’un Commissaire civil.
Article 5ème
Est nommé Commissaire le citoyen Louis [Vullod] au de la commune de Chambéry ; il se rendra de suite sur les lieux avec la force armée. Il lui est alloué pour frais de vacation 15 francs par jour.
Article 6ème
Le montant de ses vacations sera à la diligence de l’Administration municipale, réparti sur tous les contribuables du Canton, et avancé par les 20 plus fort cotisés.
Article 7ème
Le citoyen [Vullod] est investi le droit de requérir l’autorité civile et militaire pour tout ce qui aura trait au but de sa commission ; il devra s’entendre avec le juge de paix pour utiliser le séjour de la force armée, pour la poursuite de tous les délits, et infractions aux lois.
Article 8ème
À son arrivée dans le Canton, il convoquera l’administration municipale pour lui faire part de l’objet de cette commission ; il s’attachera à connaître son état d’organisation et indiquera les mesures qu’il croira propres à l’améliorer.
Article 9ème
Au cas qu’une commune fût dépourvue d’agent municipal ou d’adjoint, il adressera ses réquisitions aux derniers en fonction qui seront tenus d’y adhérer.
Article 10ème
Le citoyen [Vullod] correspondra régulièrement avec le Commissaire du Directoire exécutif près cette administration, invite à lui remettre une instruction particulière pour le diriger dans le but de sa mission.
Article 11ème
Il sera remis ampliation du présent au Commissaire su nommé, avec un exemplaire des pièces ci-après, ayant trait à son exécution.
1° L’arrêté du 25 Fructidor sur les conscrits et réquisitionnaires.
2° Celui du 17, même mois, relatif aux étrangers et vagabonds.
3° Ceux du 15 Messidor et 15 Thermidor derniers, concernant le versement des denrées d’appel.
Les secrétaires de l’administration réclament le payement de leur traitement
Le Président donne lecture d’une pétition souscrite individuellement par les secrétaires et employés dans les bureaux de l’Administration, par laquelle ils exposent que leur traitement est arriéré de 7 mois, que ce retard les expose à des privations et des besoins ; ils demandent qu’il soit pris les mesures pour que le prix de leur travail soit incessamment acquitté, la plupart d’entre eux étant privés de toutes autres ressources pour pourvoir à leur subsistance et à celle de leur famille.
Un membre observe que pour pourvoir aux justes réclamations des secrétaires, il importe de faire rentrer les fonds dus aux caisses publiques à quelque titre que ce soit, afin que l’Administration puisse récupérer sur ses recettes les sommes mises à la disposition du Général Championnet, provenant des centime additionnels destinés à faire face aux traitements des fonctionnaires et salariés publics. (etc)
* 6 oct. 1799
2017 - Recherche et transcription A.Dh.
Source : AD073 cote L 40
Série L 1767 F° 381
Il résulte des procès-verbaux auxquels ont procédé les citoyens Simon Mollot Joseph Valliens, Commissaires nommés par ce district pour l’estimation des biens ecclésiastiques et nationaux du canton de Chamoux, des parcelles qu’ils ont remises, fixées par les communes respectives dudit canton, qu’il leur revient, autant à eux qu’aux coopérateurs qu’ils ont pris, sans y comprendre les Experts, pour si les jours qu’ils ont vaqué, les sommes ci-après,
Savoir :
Au citoyen Simon Mollot, commissaire, pour les 43 jours avec déplacement à 10 £ l’un : | £ 430.00 |
Au même pour quatre jours sans déplacement l’un : | 30.00 |
460.00 | |
Au citoyen Joseph Valliens commissaire, pour 45 jours avec déplacement, compris deux jours pour la rémission des petites estimes à 10 £ : | 450.00 |
Au même pour quatre jours sans déplacement à 7,10 : | 30.00 |
480.00 | |
Au citoyen Perret coopérateur, pour 12 jours sans déplacement à 7,10 | 90.00 |
Total | £ 1030.00 |
D’autre part | |
Au citoyen Gabrielle Mollot pour quatre jours avec déplacement à 10 £ l’un | 40.00 |
Au même pour 7 jours sans déplacement à 7,10 : | 52.10. 0 |
92. 10. 0 | |
Au citoyen Mollot Michel, coopérateur pour 4 jours sans déplacement à 7,10 : | 30.00 |
Total | £ 1242.10. 0 |
Le Directoire du district, vu les procès-verbaux et p…, et ouï le Procureur Syndic, arrête qu’il sera expédié mandat de la susdite somme de douze cent quarante deux livres et dix sous en faveur des pétitionnaires, et que les parcelles visées par les communes du canton de Chamoux seront jointes audit mandat
2017 - Recherche et transcription A.Dh.
Les communes du canton de Chamoux, et la commune de Chamoux elle-même, furent-elles particulièrement rétives à la réquisition pressante de soldats ? C'est en tous cas ce que l'administration centrale prétendait. Alors, pour récupérer des conscrits indociles, on envoyait... la troupe, et aux frais des habitants.
Séance de l’administration du canton de Chamoux
du 9 nivose an 7* de la République frçaise, une et indible
Présents les citoyens Martin Vendange président, A… Nayroud agent municipal de Chamoux, Augustin Pépin agent municipal de Châteauneuf, Antoine Christin agent municipal du Bettonnet, Antoine Savey agent municipal d’Hauteville, Heustache Descollaz adjoint municipal de Villard-Sallet, François Goddet agent municipal de Villard-Léger, Laurent [Hemery] agent municipal de La Trinité, Claude Girod agent municipal de Champlaurent, et Simon Mollot commissaire près de cette administration.
Il a été fait lecture du procès-verbal de la dernière séance, il a été approuvé en son entier.
L’administration considérant que par rapport aux déserteurs, tant réquisitionnaires que conscrits de ce canton, elle est obligée d’avoir la force armée à loger en ce canton,
- considérant que le soir à Chamoux si elle est obligée de nourrir 80 hommes,
- considérant que jusqu’à ce que les parents aient trouvé et fait rejoindre les déserteurs, le canton est dans le cas d’avoir la troupe à loger,
- arrête, oui le commissaire […] cette administration que pour les 80 hommes qui viendront loger le soir dans cette commune, il sera payé à l’agent municipal de Chamoux 18 sols pour chaque homme par les parents des dits déserteurs, suivant la répartition et en sera faite par cette administration.
Elle arrête aussi qu’il sera participé ( ?) au général Herbin commandant la force armée dans ce canton que le citoyen Châtillon officier commandant qui a logé en ce canton après que le citoyen La Barthe s’y est très bien comporté, ainsi que les 40 hommes qui y ont été logés, et n’ont exigé que leur nourriture et rien de plus des dits parents des réquisitionnaires.
Il a aussi montré un zèle républicain pour l’aider à faire la recherche desdits déserteurs, dont malgré les soins qu’il s’est donnés, ainsi que les gardes nationales de ce canton, on n’en a pu découvrir et arrêter que trois, que ledit Commandant Châtillion s’est chargé de faire conduire.
Il revient à cette administration que quatre autres déserteurs, savoir : deux du Bettonnet et deux de Montendry viennent aussi de rejoindre, et qu’à La Trinité on a porté Claude Jullien qui est inconnu et dont la famille n’existe pas dans la commune, étant inconnue de ce nom ; en sorte qu’en ce canton il y avait encore 9 déserteurs qui seront cherchés et leurs parents poursuivis jusqu’à qu’ils aient rejoint selon la rigueur des lois.
Et s’il revient de la troupe en ce canton, l’administration arrête qu’il sera fourni à chaque homme deux livres de pain, deux livres de viande et deux bouteilles de vin par jour.
Les citoyens Joseph feu Michel Roux, Raymond fils de Jean Emery, Jean feu François Alix, Pierre fils de Claude Mollard, et Benoît fils de Michel [Sallied], tous habitants à La Trinité, paraissent à la séance et rapportent qu’ils connaissent Jacques fils de Raymond Varnier né et habitant de la Trinité dès son bas âge, il n’est pas d’une bonne construction, qu’il est continuellement malade, ayant souvent des maux d’estomac, menant une vie languissante, et tout cela est dès son bas âge: il ne peut s’occuper d’aucuns travaux pénibles et il n’est pas apte au travail, car il n’a et ne travaille pour ainsi dire jamais, et il en est incapable ; la moindre fatigue le rendre malade ; il n’est pas non plus apte à faire aucune démarche longue à pied : au moindre voyage les jambes lui enflent ; ce que nous vous rapportons, citoyens, est notoire dans la commune de La Trinité, et les circonvoisines. Au surplus la famille dudit Varnier n’a jamais été robuste : son père est mort jeune et d’une maladie d’estomac qui est héréditaire dans leur famille, car nous pouvons que ledit Raymond Varnier son père était asthmatique, et nous croyons que ledit Jacques Varnier a la même maladie.
L’administration, oui le susdit [commissaire ?], informations prises, certifie que ce que dessus est vrai, et invite le dit Raymond Varnier réquisitionnaire ayant déjà une exemption provisoire de se rendre auprès du jury, près le département, faut visiter sur ses prétendues infirmités.
Et la séance a été renvoyée au 19 du courant.
Le dernier paragraphe est inquiétant : d'abord, le secrétaire confond le nom de Jacques, le fils (malade) et celui de Raymond, le père, déjà décédé de maladie ! Quel sérieux… Et on émet des doutes sérieux sur ses prétendues infirmités.Il est vrai que certains conscrits allaient jusqu'à s'auto-mutiler pour échapper à l'incorporation…
9 niv. an 7 = 29 déc. 1798
AS073 cote L 1966 - Canton de Chamoux. Arrêtés. 2d cahier. An 7 - Folio 178
janv - fév 2020 - Recherche et transcription A.Dh
Séance de l’administration municipale du canton de Chamoux
du 25 Floréal an 7 de la République française
Présents les citoyens Martin Vendange président, Aimé Néroud agent municipal de Chamoux, Antoine Christin agent municipal du Bettonnet, Antoine Savey agent municipal d’Hauteville, Jean Tardy agent municipal de Châteauneuf, François Descollaz agent municipal de Villarsallet, Laurent Hemery agent municipal de La Trinité, François Arnaud-Goddet agent municipal de Villarléger et Simon Molloz commissaire près l’administration municipale de ce canton.
Il a été fait lecture du procès-verbal de la dernière séance ; elle a été approuvée en son entier.
L’administration considérant que les gardes nationales mises en réquisition rière le canton par son arrête du 18 du courant ont été sourds à la voix de la patrie, et ne se sont point rendus à Chambéry malgré les différentes invitations à eux faites conformément à la loi,
- arrête, oui le commissaire du Directoire exécutif qu’il sera fait ce jourd’hui une seconde invitation auxdites gardes nationales de se rendre de suite à Chambéry, au département,
- et à défaut de ce, on mettra à exécution à leur préjudice l’article 11 de l’arrêté du département du quatre du courant.
- Vu la loi et l’instruction du Directoire exécutif du 28 germinal dernier relative au complément de la levée de 200 000 hommes ordonnée par la loi du 30 vendémiaire an 7,
- Vu l’arrêté de l’administration centrale du quatre de ce mois portant que le contingent à fournir pour le canton est fixé à 27 hommes,
- Vu son autre arrêté dudit jour qui régularise le travail des administrations municipales sur les dispositions de ladite loi,
- l’administration après avoir fait le recensement des conscrits de première classe qui se trouvent dans son ressort et en état de partir, conformément au tableau annexé au présent ; et d’après la connaissance exacte qu’elle en a acquise, tant par les renseignements de la part de quelques parents des conscrits de seconde et troisième classe, que d’autres personnes.
- considérant que pour pouvoir faire saisir et conduire au chef-lieu de ce département lesdits conscrits de première classe qui ont constamment été sourds à la voix de la patrie et auxdites différentes invitations qui leur fait ont été faites de s’aller ranger sous les drapeaux de la liberté ;
il est de toute nécessité de prendre les mesures les plus efficaces pour les faire rejoindre aux armées.
L’administration conformément à l’article 6 du dit arrêté du quatre de ce mois, et après avoir entendu le commissaire du Directoire exécutif arrête :
Article 1er - Le Commandant de la garde nationale de ce canton, commandant la colonne mobile, qu’est le citoyen Jean-Louis Gaidioz, aussitôt après la réception du présent, répartira sur chaque parent desdits conscrits deux hommes de la garde nationale. Cette force armée sera commandée par un officier ferme, probe et d’un patriotisme reconnu .
Article 2 - Les logements, nourriture et une solde de 20 sous par jour en activité pour le service seront supportés par les parents de ceux qui occasionnent l’envoi de la troupe.
Article 3 - Le citoyen commandant rendra compte jour par jour du résultat de sises opérations à cette administration.
Article 4 - Il tiendra constamment jusqu’à nouvel ordre un détachement au moins de 20 hommes prêts à seconder la force armée ou l’autorité administrative à la première réquisition.
Article 5 - Toutes ces mesures étant des plus importantes, l’administration recommande si leur prompte exécution, au zèle et au patriotisme du dit Jean-Louis Gaidioz, commandant.
L’administration,
- considérant encore qu’elle s’est constamment occupée des visites qui étaient à faire des réquisitionnaires et conscrits se prétendant infirmes, qu’elle n’a pu terminer ses opérations pour la décision de ces objets que le 21 du courant, et ce jourd’hui.
- considérant que quoiqu’elle enverra de suite des dispenses définitives ou provisoires qu’elle a accordées à l’administration centrale, ce ne sera que d’après la décision d’icelle que l’on pourra donner la note de la seconde et troisième classe qui devra marcher en remplacement de la première, parce que jusqu’à la décision de l’administration centrale, siil pourrait avoir des variations, tant par mort qu’autrement de quelques-uns de seconde et troisième classe et même de la première ;
- qu’eu égard encore que dans le nombre de ceux de la première classe l’on pourrait encore en arrêter dans les communes étrangères ainsi qu’on a déjà rapporté à cette administration en avoir arrêté un à Aiguebelle de la commune de Montendry,
- arrête, oui le commissaire du Directoire exécutif, que les observations seront envoyées à l’administration centrale, pour qu’elle détermine si on doit ou non attendre sa décision pour regard des infirmes qui ont réclamé avant que de donner la note de la seconde et troisième classe.
AS073 cote L 1966 - Canton de Chamoux. Arrêtés. 2d cahier. An 7 - F° 226
janv - fév 2020 - Recherche et transcription A.Dh
Teneur de l’arrêté de l’administration centrale du département du Mont-Blanc
du 14 vendémiaire (également vu dans AD073 L40)
L’administration centrale considérant
- que des rapports et renseignements et pièces officiels existants dans les Bureaux, il lui résulte que le canton de Chamoux est un de ceux où les conscrits et réquisitionnaires montrent le plus de rénitence, qu’à différentes époques ils sont formé des attroupements s’est et se sont portés à des excès attentatoires aux propriétés, à la sûreté et tranquillité publique ;
- que le canton est l’asile constant des prêtres réfractaires, gens sans aveu, et vagabonds de toute espèce ;
- que les institutions républicaines y sont sans vigueur ;
- que toutes les voix de police, et principalement celles relatives à l’exercice des cultes y sont violées avec immunité ;
Considérant
- que qu'il importe d’arrêter le cours de tant d’excès et de désordres, d’assurer enfin dans cet arrondissement le triomphe de la loi sur les projets de crimes et de brigandages que paraissent y avoir formé de concert le fanatisme, la lâcheté et le vagabondage.
Arrêté, le commissaire du directoire exécutif ouï :
Art. 1er - L’adjudant général Herbin, commandant les troupes dans le département, fera passer dans le canton de Chamoux un détachement de 100 hommes d’infanterie et 50 cavaliers montés, pour y être répartis et logés conformément aux dispositions de l’arrêté de cette administration du 25 fructidor proche échu.
Art. 2e - Cette force armée y restera cantonnée jusqu’à ce qu’il soit constant à cette administration
1° que son arrêté sus-cité a reçu sa pleine et entière exécution,
2° que le canton ne recèle plus aucun prêtre réfractaire vagabond et gens sans aveu,
3° que les versements en denrées d’appel ils sont entièrement épurés,
4° que toutes les lois de police y sont en pleine exécution, que la tranquillité publique y est rétablie, et que la sûreté des personnes et des propriétés y est efficacement garantie.
Art. 3e - L’adjudant général Herbin placera à la tête du détachement des officiers fermes, patriotes et intelligents.
Art. 4e - Vu qu’il n’existe point de Commissaire du directoire exécutif dans le canton de Chamoux, que l’administration municipale y est constamment restée en dessous de ses fonctions, l’exécution du présent y sera assurée par la voie d’un commissaire civil.
Art. 5e - Est nommé commissaire le citoyen Louis Vullod de la commune de Chambéry ; il se rendra de suite sur les lieux avec la force armée. Il lui est alloué pour frais de vacation 15. Fr. par jour.
Art. 6e - Le montant de ses vacations sera à la diligence de l’administration municipale, réparti sur tous les contribuables du canton et avancé par les 20 plus forts cotisés.
Art. 7e - Le citoyen Vullod est investi du droit de requérir l’autorité civile et militaire pour tout ce qui aura trait au but de sa commission ; il devrait s’entendre avec le juge de paix pour utiliser le séjour la force armée pour la poursuite de tous les délits et infractions aux lois.
Art. 8e - À son arrivée dans le canton il convoquera l’administration municipale pour lui faire part de l’objet de sa commission ; il s’attachera à connaître son état d’organisation et indiquera les mesures qu’il croirait propres à l’améliorer .
Art. 9e - Au cas qu’une commune fût dépourvue d’agent municipal ou adjoint, il adressera ses acquisitions aux derniers en fonction qui seraient tenus d’y adhérer.
Art. 10e - Le citoyen Vullod correspondra régulièrement avec le commissaire du directoire exécutif près cette administration, invité à lui remettre une instruction pour le diriger dans le but de sa mission.
Art. 11e - Il sera remis ampliation du présent au commissaire susnommé avec un exemplaire des pièces ci après ayant trait à son exécution :
1° l’arrêté du 25e fructidor sur les conscrits et réquisitionnaires,
2° celui du 15 même mois relatif aux étrangers et vagabonds.
3° ceux des 15 messidor et 15 thermidor derniers concernant le versement des denrées d’appel.
Fait en département les an et jour susdits, signé au registre
Baveux président, Emery, Raymond Gilbert et Bellemin administrateurs
Visé Ducoudray commissaire du Directoire exécutif
Et contresigné Palluel secrétaire en chef
* Rénitent : qui n'obéit pas
AD073 cote L 1966 Arrêtés de l’administration municipale du canton de Chamoux, An 8 - F° 368-369
janv - fév 2020 - Recherche et transcription A.Dh
Séance de l’administration municipale du canton de Chamoux
du 19 messidor an 7* de la République française, une et indible
Présents les citoyens Martin Vendange président, Joseph Desplantes adjoint municipal de Chamoux, Antoine Christin agent municipal du Bettonnet, Joseph Plaisance agent municipal de Montendry, François Goddet agent municipal de Villarléger, Joseph Falquet adjoint municipal de Villarsallet, Laurent Emery agent municipal de La Trinité, Claude Gellon agent municipal d’Hauteville, et Simon Molloz commissaire du Directoire exécutif près le canton de Chamoux.
Il a été fait lecture du procès-verbal de la dernière séance ; il a été approuvé en son entier.
(…)
Le citoyen Dumaz maréchal de logis du 14e régiment de cavalerie paraît à la séance, exhibe à cette administration une invitation à lui faite par le citoyen Joly, commandant temporaire de la place à Chambéry, le 15 du courant.
L’administration, oui le susdit commissaire, arrête que ladite invitation sera enregistrée ci-après, et qu’elle sera exécutée en ce canton en tout son contenu.
Teneur d’invitation
Il est ordonné à un détachement du 14e régiment de cavalerie, composé d’un maréchal de logis, un brigadier et 14 cavaliers montés de partir de cette place demain soir de courant pour se rendre à Chamoux, où ils seront à la disposition du commissaire du Directoire exécutif près le canton, pour être employés en garnissaires chez les parents des conscrits ou réquisitionnaires qui n’ont pas obéi à la loi, afin de les faire joindre ; chaque homme recevra à titre d’indemnité par jour, savoir :
-1° deux livres de pain
-2° une livre de viande
-3° une bouteille de vin
Et à chaque cheval :
-1° 15 livres de foin
-2° 10 livres de paille
-3° deux tiers de boisseau d’avoine
Il est expressément ordonné à chaque militaire de ne rien exiger de plus ce qui prescrit ci-dessus, sous peine d’être sévèrement puni.
Le citoyen commissaire des guerres est invité à délivrer une feuille de route à ce détachement.
Chambéry le quinze messidor an 7 de la République française, une et indble.
Signé à l’original, le Commandant de la place Joly
Le citoyen Jean Tardy agent municipal de Châteauneuf observe que le 11 du courant il a invité le citoyen Augustin Pépin, ci-devant agent municipal de la même commune, de donner les vivres nécessaires à un dragon de correspondance pour un jour, qui était au poste de Maltaverne, hameau de Châteauneuf, vu qu’il fallait le nourrir aux frais de la commune ; ledit Pépin lui a répondu Il n’y a que la vengeance qui puisse me placer à nourrir le militaire que vous me donnez : vous n’ignorez pas qu’un homme seul ne doit laisser sa porte ouverte ; il a déjà assez perdu.
Il dit en outre que ledit Pépin a ici 56 quartes d’avoine rière lui, du temps qu’il était agent municipal, pour employer à nourrir les cavaliers de correspondance ; il a employé ladite avoine.
Il demande en conséquence que ledit Pépin soit admonesté sur la réponse impertinente qui a faite à son invitation du 11 du courant, c’est qu’il soit tenu de prouver le payement de ladite avoine, vu qu’il a reçu les bons à ce nécessaires.
La matière est mise en délibération le commissaire du directeur exécutif est oui ; et l’administration arrête que le dit Augustin Pépin sera mandé à la barre de cette administration le 27 du courant à 11 heures du matin pour répondre sur les inculpations qui lui sont ci-dessus faites, et ensuite sera pourvu ainsi qu’il écherra.
19 messidor an 7 = 7 juillet 1799
AS073 cote L 1966 - Canton de Chamoux. Arrêtés. 2d cahier. An 7 - Folio 242
janv - fév 2020 - Recherche et transcription A.Dh
… et cependant, les communes disposaient d'une "garde nationale"… mais désarmée !
Séance de l’administration du canton de Chamoux
du 9 nivose an 7 de la République frçaise, une et indible
Le capitaine de la garde nationale de Châteauneuf fait part qu’en ce canton et Il n’y a aucun fusil de calibre, ni baïonnette ; ce que les gens sont en peine lorsqu’il s’agit de faire des patrouilles et d’arrêter les malfaiteurs ; il demande que cette administration lui procure des armes pour s’en servir en pareil cas ; sur ce, l’administration oui le second commissaire arrête d’inviter le département de procurer à cette administration au moins 50 fusils à calibre et baïonnette pour s’en servir dans les cas sus [évoqués].
Et la séance a été renvoyée au 22 du courant.
AS073 cote L 1966 - Canton de Chamoux. Arrêtés. 2d cahier. An 7 - Folio 89
janv - fév 2020 - Recherche et transcription A.Dh
Source : AD073
Séance de l’administration municipale du canton de Chamoux
du 9 messidor an 7 de la République française une et indble
Présents les citoyens Martin Vendange président, Aimé Néroud agent municipal de Chamoux, Antoine Christin agent municipal du Bettonnet, François Goddet agent municipal de Villarléger, Jean Tardy agent municipal de Châteauneuf, François Descollaz agent municipal de Villarsallet, Joseph Plaisance agent municipal de Montendry, Laurent Hemery agent municipal de La Trinité, et Simon Molloz commissaire près l’administration municipale de ce canton.
Il a été fait lecture du procès-verbal de la dernière séance ; il a été approuvé en son entier.
L’administration municipale de ce canton le douze vendémiaire dernier, sous n°5,
le susdit Jear [huissier public patenté ndlr) domicilié à VillardLéger,
Il est fait lecture de la lettre écrite à cette administration par celle centrale du département, le 29 prairial dernier, dont la teneur suit :
Citoyens, les renseignements qui nous sont revenus sur la situation de l’esprit public de votre canton, et sur la conduite de certains individus qui au lieu de faire servir leur influence au profit de la chose publique, s’en servent pour lui nuire, exigent que vous redoubliez de zèle et de vigilance pour déjouer les projets de l’aristocratie et du fanatisme : parmi ceux sur lesquels la police doit avoir principalement l’œil ouvert sont : l’ex noble Delivron Louis et François Neyroud de Chamoux, l’ex noble [Desollaud], et Perret, homme de loi domicilié à Villardsallet, Pillet, homme de loi à La Trinité, Jean-Louis Mamy d’Hauteville, et Paul Cugnet à Châteuneuf.
Les propos, les habitudes de ces individus, ainsi que leur attachement à l’ancien ordre des choses, vous font un devoir important de les surveiller de très près, et de nous informer constamment de leur conduite ultérieure. Vous aurez soin de donner à votre surveillance toute l’efficacité convenable ; qu’ils ne sortent pas de leurs communes respectives, et bien moins du canton.
Vous vous abstiendrez à cet effet de leur donner des passeports, vous ferez plus : vous retirerez ceux dont ils pourraient être porteurs, afin qu’ils ne se soustraient pas à l’œil de la police.
Toutes leurs démarches devront être scrupuleusement examinées, et vous nous ferez part s’il se fait chez eu quelques rassemblements en nous indiquant les personnes qui les formeraient ; vous songerez, citoyens, que l’état actuel des choses exige de la part des fonctionnaires. [N’oubliez ?] l’emploi de tous leurs moyens, pour comprimer les ennemis intérieurs, et pour seconder ainsi les efforts qu’on ne cesse de faire pour vaincre ceux de l’extérieur.
Signé Bavoux, président,
L’administration pour satisfaire à la susdite lettre, oui le commissaire du Directoire exécutif, arrête que la lettre dont s’agit sera transmise par extrait auxdits Louis Delivron, François Neyroud, [Desollaud], Perret, Pillet, Jean-Louis Mamy et Paul Cugnet pour qu’ils n’en prétendent cause d’ignorance, avec invitation que cette administration leur fait de se conformer ponctuellement à l susdite lettre pour ce qui les concerne, sous les peines portées par la loi
Extrait du présent leur sera encore transmis et c’est par l’agent municipal de leur commune respective qui en certifieront cette administration sans délai ; et le présent sera encore transmis au département.
Chaque agent municipal est invité d’examiner scrupuleusement les démarches desdits individus, s’il se fait des rassemblements chez eux, en faisant attention aux personnes qui formeront ces rassemblements.
De tout quoi ils rendront compte à cette administration qui en fera part au département, comme porte la susdite lettre.
Source : AS073 cote L 1966 - Canton de Chamoux. Arrêtés. F° 237
janv-fév 2020 - Recherche et transcription A.Dh.
Série L 1767 F° 380 P 864
Administration de Chambéry du 1er juin au 31 juillet 1793
19 juillet
Égalité Liberté
Séance de l’Administration du District en permanence
du matin 19 juillet 1793 an 2 de la République Française
Ayant fait lecture des procès-verbaux deux séances précédentes, ladite est adoptée. Les citoyens Louis François Mollot, curé de la commune de Frêterive, et Paul Antoine [Labiche] curé de la commune de … , exhibent leur certificat de civisme, le procès-verbal de leur prestation de serment, et l’état de la population desdites communes, qui monte, savoir :
- la commune de Frêterive à 568 habitants
- et celle de Montailleur à 800 habitants
Suivant les certificats desdites respectives municipalités, ils demandent le quartier en avance du traitement qui leur est dû, conformément à la loi. Le district [oui le p. S.] est avis que les pétitionnaires soient payés en avance du quartier commencé le 1er de ce mois et qu’il leur soit accordé mandat à chacun de la somme de 300 £ en conformité de l’article 5 lit. 3 du décret sur sa Constitution Civile du Clergé du 12 juillet 1790.
2017 - Recherche et transcription A.Dh.
AS073 cote L 1966 - Canton de Chamoux. Arrêtés. 2d cahier. An 6 - F° 29
Séance de l’administration municipale du canton de Chamoux
du 19 nivôse an six de la République française une et indivisible
L’an six de la République française une et indivisible et le 19 nivôse à Chamoux l’administration municipale du canton de Chamoux étant assemblée dans le lieu ordinaire de ses séances ;
Présents les citoyens Pierre-Louis Falquet président, Joseph Deplantes agent municipal de Chamoux, Augustin Pépin adjoint municipal de Châteauneuf , Antoine Savey adjoint municipal d’Hauteville, Antoine Christin agent municipal du Bettonnet, Joseph Plaisance agent municipal de Montendry.
(…)
Et en exécution de l’arrêté de cette administration du …blanc… dernier portant que les citoyens Laurent [Dixmier] et Alexandre Misselier paraîtront à la barre de cette administration pour satisfaire au contenu de l’arrêté de l’administration centrale du 18 brumaire dernier.
Et leur ayant fait lecture de tout le contenu audit arrêté, ils ont été interpellés s’ils ont prêté dans le temps le serment que les lois exigeaient de leur part, et s’ils l’ont rétracté et modifié.
Ledit Alexandre Misselier après avoir hésité très longtemps a répondu avoir prêté dans le temps le serment prescrit par les lois, avoue avoir modifié son serment en déclarant qu’il n’entendait rien faire contre la religion catholique apostolique et romaine.
Ledit Laurent [Dixmier] aurait répondu également avoir prêté dans le temps le serment prescrit par les lois, il avait même eu la faiblesse de prêter celui d’Albitte ; qu’il avait abdiqué toute assertion feinte donnée à l’évêque séculier du Mont-Blanc ; il avait également révoqué en tant que dérogataire au gouvernement ecclésiastique et au tribunal spirituel le serment prévu par la proclamation du 8 février 1793 ; et que par le même cteacte il a déclaré le ratifier comme prescrivant la soumission au gouvernement temporel.
Et sur l’exhibition qui lui a été faite par le commissaire du directoire exécutif d’un extrait de sa rétractation, et lectures faite d’icelle, ledit commissaire l’a interpelé de déclarer le motif qui l’avait déterminé à mettre dans sa rétractation le passage de l’écriture suivant : uti uni est gubernator dissipabitus populus (sag 21)*
« Ne serait-ce point - lui a dit le citoyen commissaire – le gouvernement royaliste que vous désiriez en vous servant de ces termes ? »
Ledit Dimier a répondu que non, et que l’on ne pouvait même induire aucun [soupçon] de lui pour ce regard ; voyant sa rétractation et sachant son dictionnaire, les conséquences de sa rétractation, soit modification […] il a ratifié formellement son serment comme prescrivant la soumission au gouvernement temporel. Voilà les termes.
Plus bas il déclare que l’évêque de Rome n’a point d’autorité sur le temporel des Républiques et le mot gubernator dont il s’est servi pour ne point dénaturer le passage de l’écriture, ne signifie que : pilote ou gouvernement des Républiques suivant Cicéron.
Ensuite, ledit [Dixmier] aurait donné ses raisons par écrit qui seront insérées en original au registre et inscrites mot à mot au présent, sauf que les préambules concernant les bulles du pape.
* Transcription sous toutes réserves !
2020 - Recherche et transcription A.Dh.
Séance de l’administration municipale du canton de Chamoux
du 12 messidor an 7 de la République française une et indble
Présents les citoyens Martin Vendange président, Joseph Deplantes adjoint municipal de Chamoux, Antoine Christin agent municipal du Bettonnet, Claude Girod agent municipal de Champlaurent, Joseph Plaisance agent municipal de Montendry, Laurent Emery agent municipal de La Trinité, Joseph Falquet adjoint municipal de Villard-Sallet, François Goddet agent municipal de Villar-Léger, Antoine Savey agent municipal d’Hauteville, Jean Tardy agent municipal de Châteauneuf.
Répartition
froment | seigle | avoine | foin | |
Chamoux | 16. 25 | - | - | 33. 25 |
Bettonnet | 8. 33 | - | - | 20. 0 |
Champlaurent | - | 8. 50 | 7. 0 | - |
Montendry | 2. 0 | 2. 0 | 8. 0 | - |
La Trinité | 12. 0 | 2. 0 | - | 25. 25 |
Villard-Sallet | 9. 50 | - | - | 20. 0 |
Villard-Léger | 9. 0 | 8. 0 | - | 26. 0 |
Hauteville | 8. 0 | - | - | |
Châteauneuf | 15. 0 | 5. 50 | - | 25. 50 |
80. 8 | 26. 0 | 15. 0 | 150. 0 |
L’administration municipale de Chamoux pour satisfaire à l’arrêté du département du 7 du courant s’est empressée de faire la répartition de la denrée à fournir entre les neufs communes de ce canton, à forme du tableau ci-dessus ; à icelle, députe l’agent et l’adjoint municipal de chaque commune de ce canton de répartir le montant de la denrée attribuée à sa commune entre les cotisés d’icelle a prorata de ce que chaque contribuable fait rester devoir ; elle charge de plus chaque cotisé de faire passer dans trois jours le montant de sa taxe en denrées à Aiguebelle chez le citoyen Desgranges chargé de cette partie, de qui ils tireront reçu qui leur sera imputé sur leur contribution foncière de l’an sept, lequel reçu devra être visé l’agent municipal d’Aiguebelle ; et en cas de […] chaque individu y sera contraint la voie du garnissaire.
Cette administration ne négligera aucun moyen pour accélérer ces versements.
Mais elle croit devoir faire part à l’administration centrale qu’il ne sera peut-être pas possible de pouvoir fournir totalement le contingent parce que on en est presque dépourvus. Les citoyens qui ont eu du froment, avoine et foin à vendre en ayant trouvé un prix très conséquent chez eux où l’on en est venu le chercher, l’ont vendu ; de sorte que le foin a presque été tout livré et porté ainsi que le froment et l’avoine à différents citoyens dAiguebelle, soit pour les besoins de l’armée soit pour le leur propre.
Au surplus, il est à observer que les administrateurs municipaux d’Aiguebelle abusent très souvent de la liberté qui leur [est donnée] dans le passage pour le logement de nos frères d’armes, en ne gardant guère que l’état-major, et envoient presque tout le surplus loger dans le canton de Chamoux ; ce qui n’est ennuyeux qu’autant qu’ils s’écartent d’une juste répartition.
Au surplus on se fait un vrai plaisir de loger le contingent que la justice devrait nous attribuer ; ces différents logements ont consommé beaucoup de denrées parce que l’on a en usage de nourrir en partie un frère d’armes.
Enfin dans ce canton, on retire très peu de foin en prairial et messidor ; or on n’en retire pas seulement en suffisance pour les bœufs, les foins marais ne se fauchant qu’en fructidor ; de sorte que plusieurs citoyens sont déjà obligé de faucher l’herbe pour nourrir leurs bestiaux.
Malgré tous ces obstacles, il n’y a pas de doute que chacun s’empresse de fournir tout ce qu’il aura en son pouvoir, et qu’il ne prenne même tous les moyens possibles pour se le procurer s’il leur manque.
source : AS073 cote L 1966 - Canton de Chamoux. Arrêtés. F° 260
Source : AD073
Comme partout en Europe, et surtout dans les lieux de passage, Chamoux a connu les vagues d'épidémies de peste. Puis le choléra.
Le canton a aussi souffert des miasmes des marais - comme bien d'autres vallées, jusqu'à Turin…
On a enfin prétendu que le manque de soleil a aussi pesé sur la santé de certains habitants.
État des lieux.
Pendant 300 ans, la peste ravage les populations très régulièrement - tous les 8 ou 10 ans, plus ou moins virulente. Les retours de Croisade, et les déplacements incessants de troupes, favorisent la propagation.
1348, la grande peste ravage la Savoie comme tout l'Occident, provoquant une vague d'antisémitisme.
1471, peste dans la vallée d'Aoste et dans toute l'Italie.
1472, peste dans toute la Savoie
1478, peste dans toute la Savoie
1545, peste dans toute la Savoie. (St-Jean de Maurienne est épargné, grâce aux mesures prises)
1564-65, peste dans toutes les communes de Maurienne
Cinq pestes se succèdent en Savoie entre 1567 et 1597.
1586-87, peste en Savoie, en particulier à Chambéry.
1596 Peste en Savoie.
1598-99, peste en Maurienne.
1630, violente peste, apportée par les troupes, notamment à Chambéry.
Mai 1630 : Louis XIII envahit la Savoie avec 20000 hommes, Créqui prend le château de Charbonnières à Aiguebelle en juin. Aiguebelle : 208 morts de la peste, La Chambre : 130 ; St Georges des Hurtières : 53. Chamoux compte 40 victimes2 inhumées au cimetière (à cause de l'urgence, les inhumations "où on pouvait" étaient alors fréquentes, on ignore leur nombre.)
Ignorant le cycle des rats et des puces, on ne sait à quel saint se vouer pour lutter contre la peste ; ou plutôt si : on s'accorde sur le rôle de protecteur de saint Roch, et saint Sébastien.
Les sanctuaires qui leur vouent un culte sont nombreux en Savoie.
Près de Chamoux, on trouve :
- Argentine : une chapelle latérale dédiée à saint Sébastien
- Aiguebelle : une chapelle dédiée à saint Sébastien (en ruine en 1571)
- l'église d'Aiton dédie l'autel à Saint Roch
- église de Châteauneuf : chapelle Sainte- Anne et Saint Roch
À Chamoux, une chapelle saint-Sébastien "de libre coIlation" est attestée sur les registres cadastraux de 1729 : où était-elle située ?
Tout de même, on sait bien que la maladie est épidémique. Alors, en 1721, le roi Amédée II essaie d'éviter la contagion de la peste qui a envahi les provinces méridionales de la France, en établissant un "cordon sanitaire" aux frontières ; et les religieux sont diplomatiquement invités à participer aux frais 3:
"Du septième aoust mit sept cent vingt-un,
Se sont assemblés dans le palais de l’Evéché de Maurienne:
Révérends Jean-Baptiste Balbis ; Mathieu Didier ; Jean Dubois, tous chanoines de la cathédrale de St. Jean, députés du chapitre, Rd (Révérend) Christophe Didollet chanoine et député de la part du chapitre d'Ayguebelle, Rd Antoine Millieret, chanoine de La Chambre, Rd. Denis Piccollet, prieur des Rds pères Carmes de La Rochette, Rd François-Antoine Bechon, gardien du couvent de St. François de La Chambre, Rd Claude-Antoine Clerc, religieux procureur des Célestins de Villar-Sallet, Rd Jacques Gilbert, curé de St. Jean-d'Arves, Rd Joseph Duc, curé de Bramans ; Rd Nicolas Richard, curé de Lanslebourg, Rd Pierre Humille curé de Bonvillard, Rd Louis Crosaz, curé de St. Christophe, Rd AIban André; curé de Montvernier, Rd Louis Danchet, curé de Montricher, Rd Christophe Vioud. Curé de St. Jean-pied-Gautié, Rd Joseph Gagniére, curé de Montaimond, Rd Louis Miquet, curé de La Table, Rd Hyacinte Didier, curé de Chamoux et en qualité de député du monastère du Betton; Rd Pierre Rivet, curé de St. Julien, Rd François Leclerc, curé de VillarIéger, Rd Pierre Mathieu, curé d'Argentine, Rd. François Derrier, curé de Ste Marie-de-Cuines, tous députés de la part du clergé séculier et régulier du diocèse de Maurienne.
Dans laquelle assemblée Monseigneur l'Illustrissime et Revérendissime évêque de Maurienne, a fait lecture de la lettre qu'il a reçeu de son Excellence le Comte de Sales, dattée du vingtième juillet proche passée, par laquelle Sa dite Excellence asseure que S. M. ne désaprouvera pas que le clergé de Maurienne fasse une assemblée composée du nombre des députés de la part des Rds curés du diocèse, ainsi que des chapitres et d'un religieux de chacune des maisons religieuses, afin de procéder à la répartition de la contribution qui a été ci devant demandée au clergé pour subvenir aux frais des barrières et gardes qui se font en Savoie afin de prévenir et éloigner la contagion qui infecte les pays voisins."
les Registres paroissiaux témoignent des ravages de la maladie… et de la rage de vie des survivants, qui firent très vite beaucoup d'enfants après les heures noires : il faudrait bien aller vérifier ce qu'il en fut pour Chamoux.
A.Dh.
Sources bibliographiques
1- Notice sur la peste qui a affligé le diocèse de Maurienne en 1630 in "Mémoires de la Société Royale Académique de Savoie - Tome VIII" - 1837
2- Le Pays de Montmayeur… Félix Bernard, 1971 p.77
sur gallica.bnf.fr
3- Travaux de la Société d'histoire et d'archéologie de la province de Maurienne : bulletin 1871 (VOL3), p.221-222, document annoté par le Docteur MOTTARD.
Bibliographie
sur le site "Bibliothèque numérique Medic@" : La peste, fléau majeur
Pour les chercheurs : ressources à explorer.
Une chapelle saint-Sébastien est attestée pour le mandement de Chamoux après 1729. Mais où était-elle située ?
• Cadastre général de : Chamoux-sur-Gelon. - Tabelle-minute (Cadastre primitif) de la commune de Chamoux, contenant les noms de tous les propriétaires ; par ordre alphabétique et indiquant, pour chacune des parcelles qui leur appartiennent, le numéro cadastral, le lieu-dit, la nature de culture et la contenance en mesures de Savoie et de Piémont. - Biens de noble Blanc, gouverneur de Miolans ; de noble Bazin ; des chapelles de Montranger, de Villardizier, de Saint-Gras, de Saint-Blaise, de Saint-Sébastien, de Saint-Jean, de Sainte-Catherine, du baron de Châteauneuf ; de la chartreuse de Saint-Hugon ; de la cure du Bettonnet ; de la cure de Chamoux ; de la cure de Villard- d'Héry ; des nobles Pierre et Charles du Villard ; des nobles Antoine et Louis-Hercule Degalis ; des nobles de Livron, Vincent de Lalée, Pierre de Mellarède ; du baron de Montfort ; de l’évêque de Maurienne ; du prieuré de Saint-Rambert ; du prieuré de Saint-Robert ; du marquis de Saint-Michel ; biens indivis entre les communes de Chamoux pour 2/3 et Bourgneuf pour 1/3 ; biens communaux du village de Montranger ; de la commune de Chamoux ; châteauvieux au-dessus de Chamoux ; chapelle de Notre-dame de Grâce. etc. Surface cadastrée de la commune : 3662 J. 112 T. 0P. en mesures de Savoie.
Dates extêmes : 1729 - ...
Cote : C 2494 Cote à consulter: 4Num 250 Producteur :Bureau de la Péréquation générale et du cadastre Lieu : Chamoux-sur-Gelon Comm.
Communicabilité : Non
La peste, ou le choléra…
Au XIXe siècle, la peste est un mauvais souvenir en Europe, mais le choléra sévit, et touche toutes les classes (Casimir Perrier, Sadi Carnot ont succombé à la pandémie de 1832).
Tout comme la peste, la maladie déferle régulièrement, en vastes épidémies.
Ferdinand, le fils du comte Hippolythe de Sonnaz, officier de cavalerie, meurt de cette maladie au château de La Serraz, à 30 ans, en 1867.
En septembre [1867], la grave épidémie de choléra sema la terreur à Chambéry, au faubourg Mâché, dans plusieurs villages des environs de la ville et dans la vallée de l'Isère, causant dans le pays une impression d'angoisse ; certain jour du milieu de septembre, il y eut quinze victimes au faubourg Mâché ; Francin, Arbin, Montagnole, Vérel-Pragondran, Les Déserts, étaient terriblement éprouvés.1
A.Dh.
Sources bibliographiques
1- Mémoires et documents publiés par la Société savoisienne d'histoire et d'archéologie - 1937 (T74)-1938. p.96. http://gallica.bnf.fr/
Jusqu'au XIXe siècle, la basse vallée du Gelon au faible dénivelé était «sujette au débordement dans les tems extrêmement pluvieux et des fontes de neige qui arrivent précipitamment dans des vents chauds".(Arch. Savoie, C. 527.)
Au Bettonet : «l'expérience [apprend] qu'un jour de pluye fait déborder l'eau qui, croupissant dans La prairie, infecte l'air et cause souvent des épidémies » (Arch. Savoie, L. 1544).
Un procès-verbal constate en 1764, vers l'amont, que « les rivières encombrées sortent de leur lit et se sont dispersées par toute la plaine de la part du Nord et se sont étendues par les terres labourées et ensemencées en bled jusque vers Saint-Clair enfin toute la prairie de la vallée a plus tost encor actuellement l'aparance d'un lac que d'une prairie". (Arch. Savoie, C. 527)
Mais cette prairie, c'est le marais lui-même qui sert «à la nourriture de la race chevaline et les engrais qu'on en tire font bien prospérer la vigne; il influe avantageusement pour le produit des champs et des vignes". (Arch. Savoie, L. 555, 1806-1807)1
Voilà qui explique pourquoi, malgré les effets des miasmes, le "diguement" du Gelon a rencontré des craintes, et même des oppositions soutenues par le syndic de Chamoux, comte de Sonnaz.
Car les fièvres étaient trop répandues, dans les zones de marais, particulièrement lorsque celles-ci étaient peu exposées au soleil.
Il y avait d'abord le paludisme.
Le paludisme ou "malaria" (de l'italien : "mauvais air"), dit aussi "tremblante", ou "grevoula" est lié à la piqûre d'une certaine espèce de moustique qui provoque des fièvres infectieuses.
Il se développait particulièrement sur les versants nord. Contre la fièvre, on consommait de la quinine à haute dose…
Les émanations des marais, activées par la chaleur de la belle saison sans être neutralisées par l'action microbicide d'une bonne insolation, y étaient aggravées par la mauvaise exposition, la végétation bocagère du bas, la forêt sur les hauteurs, l'ombre opaque des vergers et des noyers où s'ensevelissaient les villages, leur mauvaise eau de puits ou de schistes et l'humidité persistante d'un sol cristallin ou imperméable.Mais le paludisme était à l'origine d'une autre disgrâce qui affligeait presque exclusivement la rive gauche : le goitre et sa dégénérescence atavique, le crétinisme.2
Déjà, en juin 1608, un Anglais constate au cours d'un voyage : "Quand j'arrivai à Aiguebelle, je rencontrai quantité d'hommes et de femmes ayant de grosses bosses ou enflures sur la gorge, aussi volumineuses que les poings d'un homme (…) Quelques-unes même de leurs bosses sont aussi volumineuses qu'une de nos balles du foot-ball anglais."8
"François-Emmanuel Fodéré (1764-1835) a décrit le "crétinisme goitreux" qu'il observe dans les hautes vallées des Alpes. Il s'agit d'une insuffisance thyroidienne de caractère endémique, influencée par des facteurs génétiques et nutritionnels (carence en iode) ainsi que par une faible exposition aux rayons solaires.3
Verneilh, en 1807, constate que sur la rive gauche «on rencontre en assez grand nombre des goitreux, et des crétins, tandis qu'il n'y en a point sur la rive opposée... Le goitre sévit le plus à Bourgneuf, Chamousset, Randens, Sainte-Hélène et Notre-Dame-des-Millières».
«Vers la fin de l'été et au commencement de l'automne, même au printemps, précise la Statistique de 1821, il y a beaucoup de fièvres intermittentes, surtout près des marais et le long de l'Isère... L'influence salutaire du soleil et des vents du Nord et Nord-Ouest [fait que] d'un côté les hommes sont sains, forts, et laborieux... de l'autre... ils sont petits, inertes, beaucoup de goitreux, imbéciles et crétins» (A.D.S., F.S., 589).2
Impressions de voyage d'une touriste effarée, et un brin portée à la généralisation :
1911 (?) "L'affreux, c'est que ce pays ressemble à un hôpital tant il y a de difformes".
Les habitants atteints de cette infirmité par trop visible et disgracieuse, incapables pour la plupart de travailler et gagner leur vie, étaient voués à la mendicité. On les voyait se traîner sur les grands chemins, harceler les passants, roder autour des églises (…). Mais les étrangers pouvaient s'y méprendre et croire que toute la population était faite à leur image et ressemblance. [Ils] en étaient péniblement impressionnés, et rares sont les anciens voyageurs qui n'ont pas signalé cette monstruosité.2
L'origine de ces affections est multiple : ni le manque d'ensoleillement, ni la charge électrique ambiante, ni le taux en iode, ni la nature des eaux, ni l'hérédité, ni le vent, ni le manque d'hygiène, ni l'endogamie, ni… ne suffisent chacun à expliquer ces dérèglements. Aussi les médecins ont multiplié les observations et les statistiques. Ainsi, sur les 6 années de 1843 à 1848, on sait que la proportion de réformés pour goitre a été de 6,78% dans le mandement de Chamoux.4
Dans ces mêmes années, B. Nièpce mène une enquête sur l'ensemble des Alpes, en s'appuyant sur les prêtres des paroisse. Pour Chamoux, on compte :4bis
Population | Garçons atteints de | Filles atteintes de | Total | ||||
Crétinisme | Goitre | Goitre et Crétinisme | Crétinisme | Goitre | Goitre et Crétinisme | ||
1409 | 3 | 15 | 2 | / | 10 | 1 | 31 |
Le premier asile d’aliénés de Savoie est donc créé par lettres royales patentes du 6 mars 1827, à Betton-Bettonnet, canton de Chamoux, dans l'ancienne abbaye cistercienne Il ouvre en juillet 1828.
Mais les aliénés meurent vite des fièvres qu'ils contractent pendant leur internement (ainsi que leurs soignants) - et les locaux vont s'avèrer insuffisants.
L'ancienne abbaye, face à la plaine autrefois marécageuse :
à droite, les ruines du premier couvent des cisterciennes du Betton
Un asile plus grand, plus sain est construit près de Chambéry, à Bassens, grâce à une rente accordée par le Général de Boigne, sur un projet du docteur Duclos et de l'architecte Dénarié. La première pierre est posée l'été 1853. Le transfert des premiers aliénés a lieu en novembre 1858.
Depuis, l’asile de Bassens a pris le nom d’hôpital psychiatrique en 1937, puis de centre hospitalier spécialisé .
Une plaque et une sculpture devant l'église de Châteauneuf, rappellent au passant le docteur Pierre Duclos, décédé en mars 1851 à 45 ans, "miné par les fièvres intermittentes du Betton" : il semble qu'en soignant les aliénés de Betton, il avait contracté les fièvres paludéennes.
Par testament de Septembre 1849, il léguait à l'asile "une somme de 7 300 Francs, affectée à la fondation à perpétuité d'une place pour un aliéné pauvre de la commune de Châteauneuf, ou à défaut ... de toutes autres communes du mandement".
En 1874, le Syndicat du Gelon achève l'assainissement de la plaine de Bourgneuf et de Chamousset6.
(voir le Gelon assagi)
Les fièvres disparaissent bientôt. On ne récupère pas les effets du crétinisme goitreux. Mais il ne se développe plus.
Dans la première moitié du XXe siècle, la maladie est en voie d'extinction.
"Ajoutons que le "crétinisme" est lié au goitre dans le cas où celui-ci apparaît dans l'enfance. J'ai, dans ma jeunesse, conversé avec une dame des Berres : touchée tardivement par la maladie, elle ne manifestait aucune déficience intellectuelle. Elle était éveillée, gaie et jolie, malgré son cou déformé.
Oubliée cette maladie complètement disparue en cette fin de [XXe] siècle. Bon débarras !"3
Au contraire, après 1945, Chamoux accueillait des enfants – et des adultes - venus se refaire une santé: à Paris, une association « Les petits Savoyards de la Montagne », près de la Gare de Lyon, les orientait vers des famille d’accueil de Savoie.7
A.Dh.
Sources bibliographiques et iconographiques
1- Charles Carcel La région du Gelon (Savoie) In: Revue de géographie alpine. 1936, Tome 24 N°2.
2- Le diguement de l'Isère dans la Combe de Savoie François Gex, Revue de géographie alpine 1940 Tome 28, n°1, p. 1 à 71 (consulter http://www.persee.fr/ )
3-Autrefois...Chamoux : Jeanne Plaisance, tirage local
4- La nature du peuplement en Maurienne et en Tarentaise. — Les hommes et les types humains Henri Onde ( Revue de géographie alpine Année 1942)accès : http://www.persee.fr/
5- Traité du goître et du crétinisme, suivi de la statistique des goîtreux et des crétins dans le bassin de l'Isère, en Savoie, dans les départements de l'Isère, des Hautes-Alpes et des Basses-Alpes, par Bernard Nièpce, médecin-inspecteur à Allevard, 1852 (site http://gallica.bnf.fr/)
6- Conseil général de la Savoie, session de 1874, p. 35 et 186.
7- Témoignage du collectif C.C.A.
8- Coryat's Crudities hastily gobled up in fives moneths travells in France, Italy,… (Londres 1611) rapporté par Max Bruchet (1868-1929) dans La Savoie d'après les anciens voyageurs : Ammien Marcellin, Eustache Deschamps, le mystère de Saint Bernard de Menthon, Rabelais, Montaigne, les ambassadeurs vénitiens, Thomas Coryate, le cavalier Marin, le "diario" de Rucellai, la glorieuse rentrée des vaudois, Montesquieu, Windham et Pococke, La Rochefoucauld, Young, Stendhal, etc, etc / ( Impr. de Hérisson frères, Annecy, 1908) - en ligne sur Gallica.fr
Ressources et bibliographie
Avertissement.
Sur le goitre, le crétinisme, et le crétinisme goitreux, aux causes complexes, de nombreuses études existent, depuis le début du XIXe siècle jusqu'à nos jours. Car ces affections ne touchent pas que quelques vallées de Savoie (elles inquiètent toujours diverses parties du monde).
Nous n'avons pas qualité pour conseiller des ouvrages scientifiques sur ces problèmes de santé publique.
C'est pourquoi nous avons limité nos citations à des ouvrages portant sur des études locales, qui ont leur place dans une perspective historique.
La consultation des "Procédures civiles et criminelles du Sénat, 1559-1792 " aux Archives Départementales est-elle rassurante ou désolante ? Beaucoup d'affaires nous paraîtront bien banales, et ne vaudraient pas vraiment la peine de s'y arrêter. Ainsi de ces deux exemples :
Résumé de l’affaire :
1842 - Un ou des inconnus commettent des dégradations dans le bourg de Chamoux : des arbres appartenant au syndic Jean-André Deglapigny sont coupés, la fontaine de la piscerette est gravement endommagée.
Archives et inventaires » 1815-1860 - Judicatures mages : affaires non résolues et non lieux 7FS7 10354
Lieu du Délit : Chamoux. Délit : Dégradations.
Résumé de l’affaire :
1858 - Incendie de 16 bâtiments dans le haut du chef-lieu - Aucun blessé mais dégâts considérables.
Archives et inventaires » 1815-1860 - Judicatures mages : affaires non résolues et non lieux 7FS7 617
Lieu du Délit : Chamoux. Délit : Incendie.
Mais bien d'autres affaires nous apprennent au détour comment on vivait entre 1559 et 1792 - c'est-à-dire, dans une période où une occupation militaire en suivait souvent une autre de près. Mais il fallait bien vivre…
remarque : les noms propres sont cités en clair dans les Archives : nous nous contenterons d'une initiale, sauf cas particuliers.
On ne rit pas !
1783 - Judicature mage de Savoie. Lieu du délit : Châteauneuf. Type de délit : coups et blessures avec fusil.
Résumé de l'affaire : Repas "de suite de noces" dans une maison de Châteauneuf. Selon la coutume, le jeune marié en sort pour tirer des coups de feu à blanc et blesse grièvement un de ses invités en train de satisfaire un besoin naturel.
victime : Claude A., fils de feu Antoine, originaire de Chamoux, habitant de Chamoux.
accusé, contumace : Antoine P. C., fils de François, habitant de Châteauneuf.
Jugement en première instance : galères 2 ans. Arrêt du Sénat : galères 2 ans
Une noce gâchée ! On voit que le marié maladroit ne s'était pas présenté à son procès. 2 ans de galère…
1762 - Judicature mage de Maurienne. Lieu du délit : Chamoux. Type de délit : infraction aux constitutions du diocèse.
Résumé de l'affaire : Procédure lacunaire concernant un prêtre de Chamoux…
…"qui tient chez lui le jour, et même la nuit, une fille qui n'est ni de l'âge, ni de la réputation ou du degré de parenté que les constitutions du diocèse exigent en semblable cas"
accusé : Révérend Pierre Louis H., prêtre, doyen de Chamoux, habitant de Chamoux.
Hum… l'affaire vint tout de même devant le juge mage…
Les enfants et très jeunes gens
1751 - Judicature mage de Genevois. Lieu du délit : Annecy. Type de délit : vol domestique.
Un domestique de Mme de Compey part avec des pièces d'argenterie de la famille et les revend à des cabaretiers - sentence non connue.
victime : Noble Marie Françoise de Compey, fille de feu Noble François Marie, épouse de feu noble Ignace de Morgenex, originaire de Annecy.
accusé, détenu :François G. , fils de Jean, domestique, ex-tambour au régiment de Savoie, 15 ans, originaire de Chamoux.
accusé, détenu :Philibert M., Cabaretier à St Vital, 27 ans, originaire de Thonon, habitant de Saint-Vital ; remarque : signe.
accusé, détenu : Pierre D., fils de feu Jean, cabaretier à Faverges, 38 ans, originaire de Termignon, habitant de Faverges.
À 15 ans, cet enfant chamoyard a déjà un passé "militaire", puis, il a travaillé à Annecy. Des trois accusés, un seul apparemment, sait signer (ce qui ne suffit pas à prouver qu'il maîtrise la lecture et l'écriture)
1784 - Judicature mage de Savoie. Lieu du délit : Chamoux. Type de délit : vol domestique.
Un jeune domestique vole de l'argent et des toiles à son maître.
victime : Pierre B., fils de feu Martin, époux de Marguerite M., originaire de Chamoux, habitant de Chamoux.
accusé, détenu : Claude M., fils de Jean, domestique, 19 ans, originaire de la Chavanne, habitant de Chamoux. Arrêt du Sénat : galères à vie.
Cette fois, on connaît la sentence, et elle est très dure. Il faut cependant relever un "principe de pupillarité", qui adoucissait la peine des plus jeunes : dans une famille peu fréquentable de Montendry, où le père est condamné à 5 ans de galère, le fils de 14 ans n'est frappé "que" de 3 ans de prison en raison de son âge.
Une rubrique très pénible est suggérée avec l'affaire d'un bébé mort-né : la maman n'a semble-t-il été punie que pour avoir caché le malheur :
1776 - Judicature mage de Savoie. Lieu du délit : Chamoux-sur-Gelon. Type de délit : infanticide.
Une jeune veuve accouche secrètement d'un enfant mort-né et l'enterre derrière la chapelle de Notre-Dame-de-Grâce de Chamoux, sans prévenir personne.
accusé, détenu : Françoise V., fille de feu Michel, de Chamoux, 24 ans, épouse de feu Claude François C., habitante du Châtelard-en-Bauges. Jugement en première instance : prison 2 mois. Arrêt du Sénat : prison 2 mois.
On pouvait pourtant comprendre les dissimulations de l'accusée : une jeune femme d'Aiguebelle, ayant peut-être tué son nouveau-né, prétendant en tous cas qu'il était mort-né, fut étranglée.
La vie paysanne
1574 - Judicature mage de Savoie. Lieu du délit : non identifié. Type de délit : recouvrement de créances.
Litige sur la propriété d'une maison et d'une vache
demandeur : Amédé P., notaire, marchand et bourgeois, fermier de Montmélian, originaire de Chambéry, habitant de Montmélian.
défendeur : honorable Estienne G., habitant de Coise.
défendeur : noble Claude A., chanoine de Chamoux, habitant de Châteauneuf.
Dans cette affaire, c'est le statut du 2ème défendeur qui nous intéresse : il est chanoine au Prieuré de Chamoux, noble, il habite Châteauneuf, il a des revenus agricoles… et peut-être un peu de mauvaise foi.
Parfois, les besoins privés empiètent sur le domaine public…
1769 - Judicature mage de Savoie. Lieu du délit : Villard-Léger. Type de délit : occupation du domaine public.
Deux frères font construire "un petit membre à tenir des cochons" qui empiète sur le chemin public qui va de Chamoux à la Rochette
demandeur : Joseph A., fils de feu Claude, syndic, originaire de Villard-Léger, habitant de Villard-Léger ; remarque : Agit pour le compte de la communauté - Plan des lieux et du bâtiment litigieux.
demandeur : François A., fils de feu Jérome, conseiller, originaire de Villard-Léger, habitant de Villard-Léger ; remarque : Agit pour la Communauté.
demandeur : Jean A., fils de feu Georges, conseiller, originaire de Villard-Léger ; remarque : Agit pour la Communauté.
demandeur : Joseph G., fils de Jean Urbain, profession : laboureur, originaire de Villard-Léger ; remarque : voisin gêné par la nouvelle construction.
défendeur : François C., fils de feu Claude le jeune, originaire de Villard-Léger.
défendeur: Jacques C., fils de feu Claude le jeune, originaire de Villard-Léger.
Ici, on aperçoit le rôle de la communauté villageoise dans la régulation de la vie quotidienne.
1784 - Judicature mage de Savoie. Lieu du délit : Chamoux-sur-Gelon. Type de délit : coups et blessures.
Un paysan est furieux après son voisin : un des veaux de ce dernier aurait pâturé sur son champ de chanvre. Menace avec fusil, jets de pierre puis agression avec une serpe.
victime : Joseph B., fils de feu Pierre, laboureur, habitant de Chamoux.
accusé, contumace : André P., laboureur, habitant de Chamoux. Arrêt du Sénat : galères 5 ans.
Encore une contumace…
Effets collatéraux des guerres ?
1755 - Judicature mage de Maurienne. Lieu du délit : Aiguebelle. Type de délit : malversations, concusions.
Le duché de Savoie est occupé par les troupes espagnoles. Le conseil de ville d'Aiguebelle est chargé d'organiser et d'effectuer dans les paroisses d'alentour la collecte en bétail, bois et chandelles pour les fournir aux deux bataillons de garnison à Aiguebelle. Élus et commis multiplient les réquisitions abusives pour en détourner une partie à leur profit. Procédure partielle. Très instructive sur les réquisitions en vivres pour l'armée.
accusé, détenu : Pierre Louis C., fils de feu Gaspard, profession : syndic d'Aiguebelle, secrétaire insinuateur, 47 ans, originaire de Aiguebelelle, habitant d'Aiguebelle.
accusé, détenu : Joseph D., fils de feu Pierre, conseiller de la ville d'Aiguebelle, commis à l'entrepôt des sels, 68 ans, originaire de Conflans, habitant Aiguebelle ; chargé par le conseil d'Aiguebelle de recevoir le bétail des paroisses.
accusé, détenu : Jean Baptiste H., fils de feu Jean Baptiste, 2ème syndic d'Aiguebelle, cabaretier, 30 ans, originaire de Termignon, habitant d'Aiguebelle ; remarque : commis à la recette et distribution des chandelles.
accusé, détenu : Claude B., fils de feu Antoine, originaire de Chamoux, habitant d'Aiguebelle ; commis par le conseil d'Aiguebelle pour seconder Deschamps.
accusé, détenu : Claude G., fils de feu Jacques, originaire d'Aiguebelelle, habitant d'Aiguebelle ; boucher de la troupe en quartiers à Aiguebelle.
accusé, détenu : Louis C., fils de feu Louis, profession : aucune profession, 48 ans, originaire de Fontcouverte, habitant d'Aiguebelle ; remarque : commis pour la recette et distribution des fourrages - gendre de Joseph Deschamps.
accusé, détenu : Claude Ferdinand B., fils de feu Jean, menuisier, 44 ans, originaire de Saint-Jean-de-Maurienne, habitant d'Aiguebelle ; remarque : commis pour la recette et distribution des bois.
victime : Antoine P., fils de feu Pierre, syndic de Champlaurent, 55 ans, originaire de Champlaurent, y habitant.
victime : Gaspard D., fils de feu J.Baptiste, syndic de La Table en Huile, 50 ans, originaire de la Table , habitant la Table.
victime : Vincent D., fils de feu Joseph, Conseiller du Bourget-en-Huile, 36 ans, originaire du Bourget-en-Huile, y habitant.
victime : Joseph M., fils de feu Antoine, conseiller du Pontet, 40 ans, originaire du Pontet, habitant le Pontet.
victime : C. Pierre, fils de feu Pierre, syndic de Chamousset, 40 ans, originaire de Chamousset, habitant de Chamousset.
victime : I. François, fils de feu Guillaume, conseiller de Villard-Léger, 52 ans, originaire de Villard-Léger, y habitant.
Dans cette affaire, les syndic des villages réquisitionnés ne se laissent pas faire… Encore un exemple du rôle des syndics.
1736 - Judicature mage de Maurienne. Lieu du délit : St-Jean-de-Maurienne. délit : fabrication et diffusion de fausse monnaie.
Fabrication et mise en circulation de monnaie d'argent recouverte d'or
accusé,contumace : Jean François A., profession : commis des royales gabelles en Maurienne, originaire de Saint-Jean-de-Maurienne. Arrêt du Sénat : galères à vie.
accusé, contumace : Michel François A., originaire de Saint-Jean-de-Maurienne. Arrêt du Sénat : galères à vie.
accusé, contumace : Jean B., profession : regrattier* de St Jean d'Arves, originaire de St-Jean-d'Arves. Arrêt du Sénat : galères 10 ans.
accusé, contumace : André G., originaire de Chamoux, habitant d'Argentine. Arrêt du Sénat : galères à vie.
accusé, détenu : Amédée R., 25 ans, originaire de la Rochette, habitant d'Argentine. Arrêt du Sénat : relaxé.
accusé, détenu : Joseph M., profession : facteur de boutique, 33 ans, originaire de Chambéry, habitant de Conflans. Arrêt du Sénat : relaxé.
Cette fois, on connaît les sentences du Sénat : pas de pitié pour les faux-monnayeurs…
Les nobles
Cette catégorisation des affaires est discutable : ainsi, bien des nobles vont comparaître pour des affaires paysannes. Mais leur pouvoir rend souvent l'affaire particulière. Ainsi de MM. de Livron.
1756 - Judicature mage de Savoie. Lieu du délit : Chambéry. Type de délit : recouvrement de créances.
Deux créanciers de la famille de Livron font saisir des revenus de cette famille. (Nombreux papiers de la famille de Livron du XVIIe siècle)
demandeur : sieur Gaspard D., habitant de Chambéry.
demandeur : Jean François P., habitant de Chambéry.
défendeur : noble Jean François de Livron, habitant de Chamoux.
M. de Livron payait-il donc mal ses dettes ? Mais voilà que son fils à son tour apparaît dans les registres, comme victime :
1782 - Judicature mage de Savoie. Lieu du délit : Chamoux. Type de délit : injures, menaces.
Noble de Livron aurait été injurié et menacé par sa voisine. A l'origine de l'affaire, un troupeau de moutons qui s'était aventuré sur les terres de Noble de Livron.
accusé, ajourné : Antoine M.S., fils de Jean, originaire de Chamoux, habitant de Chamoux.
accusé, ajourné : Jean M.S., fils de feu Claude, négociant et laboureur, 40 ans, originaire de Chamoux, habitant de Chamoux. Jugement en première instance : prison 2 jours.
accusé, ajourné : Henriette F., 38 ans, épouse de Jean M.S., originaire de Chamoux, habitante de Chamoux. Jugement en première instance : prison 5 jours + excuses publiques.
Victime : Louis de Livron, fils de feu Noble Jean François, profession : Capitaine régiment de Maurienne.
On ne comprend pas bien : les propriétaires des moutons envahissants auraient en plus injurié la victime, M. de Livron? Mais ce n'est pas fini !
1782 - Judicature mage de Savoie. Lieu du délit : Chamoux-sur-Gelon. Type de délit : excès, injures.
Un jeune berger laisse paître ses brebis sur un champ de blé appartenant à Louis de Livron. Ce dernier le chasse avec quelques coups de bâton. Surgissent alors les parents furieux qui menacent Louis de Livron et l'injurient.
Victime : noble Louis de Livron, fils de feu Jean François, capitaine dans le régiment de Maurienne, habitant de Chamoux.
accusé : M.S. Antoine, fils de Jean.
accusé, ajourné : Jean M.S., fils de feu Claude, laboureur, 45 ans, époux de Henriette F., originaire de Chamoux, habitant(e) de Chamoux-sur-Gelon. Jugement en première instance : prison 3 jours + pardon.
accusé, ajourné : Henriette F., fille de feu Joseph, 38 ans, originaire de Chamoux-sur-Gelon, habitante de Chamoux. Jugement en première instance : prison 3 jours + pardon.
Les relations étaient donc bien mauvaises entre ces deux familles. De nouveau, Louis de Livron est présenté comme la victime… mais la peine de ses agresseurs reste limitée. Que faut-il en penser ?
1740 - Judicature mage de Savoie. Lieu du délit : Chamoux-sur-Gelon. Type de délit : procés en héritage.
Conflit entre deux frères sur la liquidation de l'héritage de leurs parents. Enfants de noble Claude Degalis et de Françoise Deglapigny, mariés en décembre 1670. Epouse décédée en 1705 et époux en 1706.
demandeur :Jean François Degalis, fils de feu Noble Claude, originaire de Chamoux, habitant de Châteauneuf - La Frédière.
défendeur : noble spectable Louis Hercule Degalis, profession : avocat, originaire de Chamoux, habitant de Chambéry.
Les procès autour des héritages sont légion dans les familles aisées, sans que les relations soient longuement dégradées : on préférait apparemment laisser la justice trancher ? On trouve ici alliés un sieur Degalis (noble) et une dame Deglapigny non noble : cette famille faisait partie des notables.
1768 - Judicature mage de Savoie. Lieu du délit : Champ-Laurent. Type de délit : non paiement de servis.
A Champ-Laurent, les favetiers de Joseph d'Albert, seigneur de Chamoux, ne lui ont pas payé depuis trois ans les servis, payables en avoine, pour l'albergement d'une forêt. Contrat d'albergement de novembre 1691 entre Noble Philibert Chapel de Rochefort et les communiers de Champ-Laurent - liste des communiers en 1691.
demandeur : Joseph d'Albert, fils de feu Noble Antoine, seigneur de Chamoux, habitant de Chamoux.
défendeur : François C., fils de Jean Baptiste, communier, originaire de Chamoux, habitant de Chamoux.
défendeur : Sieur Antoine B., communier, originaire de Chamoux, habitant de Chamoux.
défendeur : François G., communier, originaire de Chamoux, habitant de Chamoux.
défendeur : Jean D., fils de feu Bartélémy, communier, originaire de Chamoux, habitant de Chamoux.
défendeur : François Joseph C., communier, originaire de Chamoux, habitant de Chamoux.
défendeur : Gordon Hugues A., communier, originaire de Chamoux, habitant de Chamoux.
Ah ! le difficile métier que celui de gentilhomme campagnard… Mais en effet, le principe des servis et autres redevances seigneuriales tombait en désuétude.
1787- Judicature mage de Savoie. Lieu du délit : Châteauneuf. Type de délit : diffamation.
Le marquis de Châteauneuf révoque son châtelain, en nomme un autre avant de faire afficher sur le pilori du village un "avis au peuple" expliquant "qu'il a jugé de faire choix d'un châtelain soigneux, diligent et surtout impartial..."
victime : Gabriel Mollot, fils de feu Joseph, profession : vice châtelain de Chamousset, Bourgneuf et Coise, originaire de Chamoux, habitant(e) de Châteauneuf - Maltaverne.
accusé, ajourné : Noble Jean Antoine Castagnery de Châteauneuf, fils de feu Pierre Antoine. Arrêt du Sénat : amende 10 écus.
accusé, ajourné : Jean Claude P., profession : châtelain de Châteauneuf, habitant de Betton-Bettonet. Arrêt du Sénat : suspendu de son office pendant 6 mois.
Des seigneurs tels que les Castagnery possédaient souvent plusieurs châteaux : dans ceux qu'ils ne pouvaient pas gérer régulièrement, ils installaient un châtelain (souvent, noble). Ici, la victime a eu gain de cause. Nous maintenons son nom, puisqu'il fut lavé, et que sa famille était (honorablement) connue à Chamoux. Et le marquis, malgré son assurance, fut puni par le Sénat.
Ce ne fut pas le cas de M. de Roberty !
1753 - Judicature mage de Savoie. Lieu du délit : Montmélian. Type de délit : coups et blessures.
Noble de Roberty reproche à un de ses favetiers d'avoir remis son chapeau devant lui et le menace. Un conseiller de ville de Montmélian s'interpose et il est également battu par Noble de Roberty.
accusé : Noble Claude de Roberty, fils de feu Adrian, Seigneur de Ste-Hélène-du-Lac, habitant de Ste-Hélène-du-Lac.
victime : Sieur Hyacinthe M., conseiller et bourgeois, originaire de Montmélian, habitant de Montmélian.
Abandon des poursuites contre l'accusé sur ordre du bureau du Sénat.
Que vient faire cet incident dans une notice sur Chamoux ? D'abord, elle éclaire les relations parfois difficiles (ne généralisons pas) entre les diverses classes sociales dans la Combe dans les années 1750… Et puis… une demoiselle de Roberty, sa petite-fille, allait bientôt entrer en possession du château de Chamoux, puis le transmettre à son nouveau mari, le comte de Gerbaix de Sonnaz.
Notons que seules les affaires passées par le Sénat apparaissent dans ces Archives : il faudrait voir ce que donnait la justice seigneuriale.
Les prêtres
1765 - Judicature mage de Savoie. Lieu du délit : Châteauneuf. Type de délit : Conflit sur la portion congrue.
La communauté de Chamoux demande aux bénéficiaires de la dîme versée par les habitants d'entretenir un vicaire dans la paroisse (de financer la portion congrue en la prélevant sur le montant des dîmes). Procédure incomplète (au long cours...).
demandeur : COMMUNAUTE DE CHÂTEAU NEUF
demandeur : Révérend Pierre Louis Hodet, profession : doyen du chapitre de Chamoux.
défendeur : Révérend Jean Baptiste Duret, profession : chanoine de la cathédrale d'Annecy.
défendeur : Révérend Antoine Garin, profession : curé de Châteauneuf.
défendeur : Révérend Joseph Bouvery, profession : chanoine de Chamoux.
Les paroissiens versent ±1/10e de leur production (la dîme) à l'Église, l'essentiel en revient au curé principal, qui en reverse une petite partie (la portion congrue) au curé résident : source de nombreux conflits, la communauté des paroissiens prenant souvent le parti de son curé local.
Mais on avait déjà vu des démêlés entre paroissiens et gens d'Église au sujet de la dîme :
19 juillet 1699 - Évocation du Juge de Chamoux et de l'Officiel de Maurienne.
Voies de fait à propos des dîmes du Prieuré de Chamoux.
Noble Louis Franc, de St-Pierre de Soucy
Révérend Jacques de Glapigny, sacristain de Chamoux, Paul V., Bérard F. et Pierre T. dudit lieu,
Comment vivaient les curés des paroisses ?
1786 - Judicature mage de Savoie. Lieu du délit : Chamoux-sur-Gelon. Type de délit : coups et blessures, violences.
Au service du curé de Chamoux depuis 8 ans, l'accusé se met un soir à le menacer et à battre la servante qui vit avec eux. Au cours de son arrestation, on trouve sur lui une fausse clé du grenier de son maître.
accusé, détenu : Bagadion Laurent P., fils de feu Anthelme, domestique du curé Durieux, 38 ans, époux de Claudine G., originaire de Gerbaix, habitant de Chamoux-sur-Gelon ; cinq ans de galères requis mais acquittement. Arrêt du Sénat : inhibition de molestie.
victime : Marie V., fille d'Antoine,domestique du curé Durieux, originaire de Saint-Pierre-d'Albigny, habitante de Chamoux
victime : Révérend Jean Baptiste Durieux, fils de feu Jean Baptiste, originaire de Lanslebourg, habitant de Chamoux.
La décision de la Cour est curieuse… (1786, c'est précisément l'année où le Révérend Durieux laissa la cure de Chamoux)
Pour ceux qui ont apprécié le film La Trace, voici une affaire qui fut jugée en Maurienne :
1692 - Judicature mage de Maurienne. Lieu du délit : Chambre (La). Type de délit : crime de sacrilège, de faux.
Un "étranger habillé en ecclésiastique" est arrêté à Saint-Jean-de-Maurienne. Ses lettres de prêtrise sont fausses et il a célébré la messe à La Chambre.
accusé, détenu : Claude T., originaire du Mans ; remarque : l'accusé essaye d'échapper à la justice civile et même de s'enrôler - condamné à mort le 23 mai 1692. Arrêt du Sénat : pendu et étranglé.
La justice royale avait progressivement pris le pas sur la justice seigneuriale ; on voit même des nobles condamnés, ou désavoués, face à des roturiers - quoique les jugements montrent une certaine mansuétude pour eux.
Les droits de justice des seigneurs s'étaient peu à peu éteints dans la pratique - mais pas sur le papier.
Dans le consignement des fiefs de Joseph d'Albert, du 25 novembre 1775, on lit :
Dans l’étendue de la Seigneurie et mandement de Chamoux et des trois paroisses, noble Joseph D’albert déclare avoir Juridiction Haute Moyenne et Basse, les prés, terres, bois, Bâtiments, moulins, marais, montagnes, mines, minéraux, chemins, publics, droits de pêche et de chasse, cours et décours d’eaux, communes, pacages, affouages, boucherie, et le droit d’[avoir] juge, greffier, châtelain, curial, métral et tous autres officiers nécessaires pour l’administration de la justice en première et seconde instance, avec pouvoir d’ériger fourches patibulaires, plots, piloris et tous autres artifices pour l’exercice de la justice et pour l’exécution des criminels et généralement tous les autres droits quelconques dont le souverain a joui et pu jouir avant l'inféodation ci-devant désignée sauf et réservés la souveraineté et l’arrière fief. 1
A Chamoux aussi…
Fourches patibulaires
A verifier "- Les Fourches Patibulaires : ce sont des colonnes de pierres au haut desquelles il y a une traverse à laquelle les condamnés à la mort sont attachés pour être étranglés; où, après avoir été suppliciés, ils sont exposés à la vue des passants.
Il ne sert donc qu'aux supplices capitaux, dont les exécutions ne se faisaient autrefois que hors les villes. C'est pour cela elles sont toujours plantées hors les bourgs, sur les terres de la Seigneurie (dans les champs).
Seul le seigneur Haut Justicier a le droit d'avoir des fourches patibulaires (ou gibets), puisqu'il a le droit de condamner un criminel à mort. De là vient que celui qui met à exécution les jugements de condamnation à mort, est appelé "exécuteur de la Haute Justice".
A l'égard du nombre des piliers des fourches patibulaires, il y en a à 2, à 3, à 4 ou à 6, selon le titre et la qualité des fiefs qui ont droit d'en avoir. Les simples seigneurs Hauts Justiciers n'ont ordinairement droit d'avoir que des fourches patibulaires à 2 piliers, s'ils ne sont fondés en titre ou possession immémoriale. Les fourches à 3 piliers n'appartiennent de droit qu'aux seigneurs châtelains; celles à 4 piliers n'appartiennent qu'aux barons ou Vicomtes; celles à 6 piliers n'appartiennent qu'aux Comtes. Mais après tout, ce droit est différent selon les différentes coutumes.
Les fourches patibulaires tombées doivent être rétablies dans l'an et jour de leur destruction; après ce temps, il faut recourir au Prince pour les rétablir. Il en va de même d'ailleurs pour les piloris, échelles et poteaux à mettre carcan.
Il est à remarquer que les Seigneurs particuliers ne peuvent élever des potences dans les localités où le Roi a une portion de la Justice.
- Le Pilori : c'est un poteau qu'un Haut Justicier fait élever en un carrefour pour marque de sa Seigneurie, où sont ses armes et ordinairement un carcan. Il sert pour les punitions corporelles non capitales qui, de tout temps, ont pu être faites dans les villes; c'est pourquoi il est toujours mis au principal carrefour ou endroit de la ville, bourg ou village de la Seigneurie. "
Recherche 05-2012 - A.Dh.
Notes
* regrattier : celui, celle qui vend en détail, et de seconde main, des marchandises de médiocre valeur. Anciennement, regrattiers, ceux qui vendaient du sel à petite mesure, dans les pays de gabelle. (Littré).
** favetier : paysan soumis à la main-morte
Sources bibliographiques
• ADS, Préfecture de la Savoie : administration et comptabilité communale : tutelle des administrations communales, 1860-1965 Série O.
• ADS - Archives de Cour. - Consignements et sommaires
• ADS - Procédures civiles et criminelles du Sénat, 1559-1792
Bibliographie
A verifier • Dictionnaire de Droit et de Pratique : La justice seigneuriale et les droits seigneuriaux par Claude-Joseph de Ferrière, doyen des docteurs-régens de la Faculté des droits de Paris, et ancien avocat au Parlement (2 tomes, Paris, 1769.) http://pierre.collenot.pagesperso-orange.fr/Issards_eng/archiv_div/div_justice_1769.htm
• L'abolition des droits seigneuriaux en Savoie (1761-1793) documents publiés par Max Bruchet (1868-1929). Éditeur scientifique
Éditeur : Impr. Hérisson frères (Annecy) 1908 (sur Gallica.bnf/fr)
Pour les chercheurs : ressources à explorer
• sur la présence de la famille de Livron à Chamoux (et alentour) : ADS -Archives et inventaires » Archives privées » Archives familiales et personnelles » Fonds MARESHAL de LUCIANE -
- Familles diverses (10F 47-50) - 10F 48 : Familles Deville (1629) ; du Bourget, de Chambéry (1504) ; du Chastellard (1501) ; du Daz (de Audacio), de Chambéry (1505-1529) ; du Goy (1612) ; Girard (1483) ; de Livron ; biens et droits au Bettonet, à Chamoux, à Villard-d’Héry (1324-1593) 1324-1629 = 14 pièces parchemin -
- Famille de LIVRON (10F 297-311) -
10F 297-298 Titres divers 1487-1793 (297 : 1487-1714 - 298 : 1730-1793)
10F 299 Comptes, obligations, mémoires à règler, quittances
(10F 300 Louis de Livron. - Procès contre sa sœur Elisabeth, femme de Joseph Vulliet ; procès au sujet de la succession de sa soeur Françoise Claudine, mariée à Georges Janin XVIIIe siècle
10F 301-302 Succession de la veuve du président Cullet dévolus à Madeleine de Livron ; pièces concernant la famille Cullet XVIIe-XVIIIe siècles
301 Pièces diverses XVIIe-XVIIIe siècles
302 Livre de raison du président Cullet XVIIIe siècle)
10F 303-308 Affaires ou procès des Livron avec les familles ou les individus ci-après nommés ; pièces concernant ces familles ou ces individus XVIIe-XVIIIe siècles
(303 Familles Tardy et Isard
304 Procès Tardy contre Thiabaud, Tardy contre Arestan, de Livron contre Tardy
305 Familles Rostaing et de Lalée
306 Succession George et famille Duroch
307 Jean Pierre Ripert
308 Gervais Mollin ; Jacques Philippe Crusillat, de Montmélian ; J.-B. Hugonnier, de Montailleur et les père et fils Maniot, de Conflans ; la veuve François Deperse, de Chambéry)
Les villages de Chamoux et Bourgneuf sont situés au plus près du confluent de l'Arc et de l'isère.
Autrefois, le Gelon lui-même allait se jeter dans l'Arc, dans le delta mouvant de l'Arc.
Aussi, les terres basses près de l'Arc furent bien souvent inondées, ravagées…
Dès le 18e siècle, le Duché entreprit une série de travaux pour endiguer le torrent de Maurienne. Non sans mal, car les digues ne résistaient pas toujours longtemps.
Voici quelques étapes de ce travail colossal.
1757 Digue contre l'Arc au-delà d’Aiguebelle
100 trabucs et 6 éperons
1758 Digue contre l'Arc à Rochepella et Barouchat
1789 Digue de Bourgneuf à la Grande Croix d'Aiguebelle
200 trabucs de digue "en chevalet", de la Grande Croix vers Chamousset entre 1789 et 1791
1791 Digue de Bourgneuf
Prolongation de 60 trabucs
Recherche et transcription A.Dh.
Sources
1758 : ADS cote C 100 : Bourgneuf
1759 : ADS cote C 101 : Bourgneuf
1789-91 : ADS cote C 119 : Bourgneuf
Le Gelon prend sa source dans une belle tourbière du massif des Hurtières, à 1330m d'altitude. ••>
Il descend la vallée des Huiles jusqu'à la Rochette, perdant presque 1000m de dénivelé…
Puis il bifurque, dessinant un U profond, pour parcourir une distance un peu plus longue jusqu'à son confluent… mais cette fois, il ne perdra que 75m environ de dénivelé, passant de 340 m à 285m.
Autant dire que son cours se calme, dans la grande auge de l'ancien glacier !
Alors, pendant des siècles, il a serpenté, divagué, d'autant que son niveau varie beaucoup : en altitude, il collecte selon le temps qu'il fait : les eaux de fonte, ou de pluie…
Situation commune à la plupart des vallées locales, d'ailleurs.
Le parcours en U du Gelon : vallée des Huiles puis Val Gelon (aperçus des Tours de Montmayeur)
Déjà, en 1497, le comte de La Chambre demande que l'on mène une enquête sur des réparations à entreprendre contre les débordements du Gelon dans son mandement.
Au XVIIe siècle, les marais du confluent du Gelon avec l'Arc sont creusés de fossés de drainage : on a bien compris le danger pour la santé, de l'eau qui stagne en surface par temps chaud.
Vue simplifiée du delta de l'Arc vers 1699 : passant par la
Croix de la Rochette, le Gelon se jetait dans le "Petit Arc"
Dès le XVIIIe siècle [les marais] des abords du confluent du Gelon sont drainés par deux grands fossés parce que «le dessèchement des marais a été reconnu de tous les tems indispensable pour la salubrité de l'air... Et il est un fait constant que lorsque ces fossés ne sont pas revidés, les fièvres se manifestent tant [à Chamoux] qu'au Bettonet... [Curés] en 1810, les fièvres qui se manifestaient toutes les années avant ce revidage ont cessé dès lors».1
Dès qu'on néglige de curer les fossés latéraux, « l'eau sans écoulement s'étend dans le marais, y croupit, porte un préjudice considérable à la blache et produit dans toute la région des exhalaisons contagieuses, seule cause, peut-être, des fièvres qui affligent la population».2
La confluence Arc-Isère, est connue pour son insalubrité. Les fièvres se développent, d'autant que les lits se rehaussent par l'apport des alluvions, les fossés se comblent toujours…
Et puis, de nombreux moulins se sont installés sur le lit des torrents et les rehaussements des biefs, le ralentissement des eaux, provoquent des débordements et des inondations.
Vers 1760, une ordonnance prescrit aux communes de Chamoux, Betton-Bettonet et Bourgneuf, des travaux pour régulariser le cours du Gelon : on s'accorde sur la nécessité d'endiguer le lit du Gelon et celui du Joudron, qui inondent les prairies de la vallée de la Rochette.
Un projet privé de défrichement des marais de Bourgneuf et Chamoux, le 11 décembre 1773, invoque, outre la plus-value du terrain, « l'utilité des habitants des communautés qui environnent lesdits marais, parce qu'en les faisant soigner et défricher, l'air qu'on y respirera sera plus pur et plus salubre, au lieu que la plupart desdits habitants sont toute l'année languissants et fiévreux et portent sur leur phisionomie l'empreinte des mauvais effets de l'air que corrompent lesdits marais ».3
Vers 1775, ordre est donné aux ingénieurs Piacenza et Capellini, d'aller sur les lieux, étudier les moyens d'assainir les marais de la Rochette, et de dresser un projet de canalisation du Gelon.
Mais… Les agriculteurs ont besoin du marais, qui fournit la "blache", masse végétale qui sert d'engrais vert, et de litière. Comme les fièvres paraissent inévitables, les projets d'aménagement rencontrent l'opposition des cultivateurs.
Par ailleurs, même si l'État sarde doit prendre une partie des dépenses à sa charge, les frais seront très lourds pour les propriétaires, et d'autant que l'amélioration s'annoncera importante - mais en attendant, ces terres rapportent peu, et les agriculteurs peinent ! Il faudra l'annonce d'un délai important (15 ans ?) entre l'assainissement des terres et les premiers paiements, pour que les populations se rassurent.
Un cas particulier sera même réservé aux propriétaires des fonds dévastés par les travaux de l'Arc à Bourgneuf.
Ces inquiétudes expliquent la réaction du comte de Sonnaz contre le projet : nommé syndic de Chamoux par Turin, il démissionna en 1848. Et… il fut élu premier maire de Chamoux devenue française en 1860.
1844-1854 :
la construction du tunnel de Chamousset permet de faire déboucher le Gelon dans l'Isère en aval du Pont Royal : on gagne ainsi plusieurs mètres de dénivelé.
Le tunnel double du Gelon sous la colline de Chamousset,
au début du XXe siècle… et en 2011
Il était temps ! Le nécessaire diguement du grand "delta" de l'Arc avait encore perturbé l'écoulement des eaux du Gelon.
Le confluent de l'Arc avec l'Isère après les "diguements"
Dans un discours rapporté par le Patriote savoisien en janvier 1849, M. Brunier, député d'Aiguebelle, s'en prend au gouvernement et à ses beaux discours :
"M. le ministre des travaux publics vous a parlé de travaux du gouvernement sur le Gelon. Ces travaux n'ont encore été ordonnés que sur l'embouchure de cette rivière.
Par suite de la mauvaise direction donnée au diguement de l'Arc, qu'on a fait aboutir à la butte de Chamousset, le Gelon n'a plus trouvé d'écoulement. Depuis 10 ans il réduit les communes de Chamousset et de Bourg-Neuf en marais ou plutôt en lacs ; non seulement les malheureux habitants de ces communes ont perdu toutes leurs récoltes et vu leurs champs incultes, mais ils ont élé désolés par des fièvres endémiques qui les ont réduits à néant. Dans ces communes il n'y a de peuplé que le cimetière.
En outre, le Gelon a reflué dans toute la plaine de La Rochette et converti celle riche vallée en un triste marais.
Il s'agirait de dessécher ces foyers pestilentiels en canalisant le Gelon, ce qui est d'une exécution bien facile, et en construisant une route sur le relevé de terre." 4
Ce qu'on n'avait pas prévu, c'est que les gigantesques travaux de terrassement nécessités par le creusement du lit artificiel, l'édification des digues et des bourrelets de colmatage dans une vase gluante et sous le soleil brûlant de la belle saison, devaient provoquer une recrudescence formidable mais toute passagère du paludisme. C'en fut assez pour y voir une raison de plus de maudire l'opération comme une œuvre de mort et d'y trouver matière à une nouvelle crise à joindre au passif du diguement, la crise du paludisme.
Mais, comme elle frappait surtout le personnel employé aux travaux, une main-d'œuvre misérable et mal nourrie, moins rebutée par le mal qu'attirée par une rétribution dont rien ne lui assurait l'équivalent, on patienta de force et, la crise passée, on voulut bien ne plus se souvenir que des bénéfices de l'entreprise.5
On trouve dans le "Fonds sarde / Génie civil et travaux publics" des Archives départementales de Savoie, une série d'études pour la canalisation du Gelon et le dessèchement des marais de Bourgneuf et Chamousset (métrés des travaux, devis, cahiers des charges, rapports, répartition de la dépense, états parcellaires des terrains occupés, profils…) établies entre 1834 et 1862.
En 1874, le Syndicat du Gelon achève l'assainissement de la plaine de Bourgneuf et de Chamousset par une série de drains branchés sur le bas Gelon, près de son canal en tunnel6.
L'effet des miasmes et de leurs conséquences disparaît, définivement. Leurs victimes s'éteignent peu à peu: les souvenirs de la malaria, des goîtres… vont s'effacer comme un mauvais rêve, et… dans les pharmacies, la consommation de la quinine s'effondre.
Le paysage du Val Gelon après les travaux : une rivière rectiligne, bordée d'une route tout aussi droite.
Une rangée de peupliers dessinait encore plus vigoureusement cette épine dorsale de la vallée
(bons agents de drainage, adaptés aux sols trempés, les peupliers étaient omniprésents dans la plaine)
Reste à payer les redevances liées à ces aménagements, pour l'utilisation de ces terres rendues à l'agriculture - et ce n'est pas rien. Mais, à la fin du XIXe siècle, le phyloxera bouleverse l'équilibre agricole: on se tourne vers l'élevage et l'agriculture de prairie, et l'assainissement des terres de la plaine est mieux apprécié.
Voir aussi le détail des travaux du tunnel de Chamousset, qui permit de déplacer l'embouchure du Gelon, et de régler les graves désordres qui frappaient les villages de la vallée :
Aménagement de l'embouchure du Gelon
A.Dh.
Sources bibliographiques
1-A. D. S., F. S., Stat. de 1820.. cité dans - Le diguement de l'Isère dans la Combe de Savoie François Gex, Revue de géographie alpine 1940 Tome 28, n°1, p. 1 à 71 (http://www.persee.fr/ )
2-Arch. mun., délibération du 30 mai 1850. cité dans Le diguement de l'Isère dans la Combe de Savoie François Gex, Revue de géographie alpine 1940 Tome 28, n°1, p. 1 à 71 (http://www.persee.fr/ )
3-A. D. S., C. 600. cité dans http://www.persee.fr/ - Le diguement de l'Isère dans la Combe de Savoie François Gex, Revue de géographie alpine 1940 Tome 28, n°1, p. 1 à 71
4-Le Patriote savoisen, Journal politique 11 janvier 1849 DISCOURS DE M. BRUNIER. (site : http://www.memoireetactualite.org/)
5- Le diguement de l'Isère dans la Combe de Savoie François Gex, Revue de géographie alpine 1940 Tome 28, n°1, p. 1 à 71 (http://www.persee.fr/ )
6- Conseil général de la Savoie, session de 1874, p. 35 et 186. cité dans Le diguement de l'Isère dans la Combe de Savoie François Gex, Revue de géographie alpine 1940 Tome 28, n°1, p. 1 à 71 (http://www.persee.fr/ )
Voir aussi sur ce site dans la Rubrique Patrimoine, le dossier de documents originaux "tunnel du Gelon" dans "Archives Mairie"
Bibliographie
abondante ! En particulier :
- Revue de géographie alpine
- Le diguement de l'Isère dans la Combe de Savoie François Gex, Revue de géographie alpine 1940 Tome 28, n°1, p. 1 à 71 (http://www.persee.fr/ )
- La Combe de Savoie autrefois Maurice Messiez (La Fontaine de Siloe 1995- )
- L'endiguement de l'Isère et de l'Arc Maurice Clément (Association des Amis de Montmélian - 2011)
- Hydrologie, paludisme et démoustication. (L'exemple de la Région Rhône-Alpes) [article] G.Pautou, J.Girel, M.P. Pautou, R. Grufïaz. Revue de Géographie alpine 1995 (vol 83, n°1, p.33-52) en ligne.
Pour les chercheurs - ressources à explorer
Archives départementales de Savoie
en détail
SA 141. Province de Maurienne (suite) : La Chambre
- Enquête faite a la demande du comte de La Chambre sur des réparations à entreprendre contre les débordements du Gelon dans le mandement de La Chambre (1497).
(pour info) : SA 143. Province de Maurienne (suite).
- Mémoire et croquis relatifs à l’entretien des digues de l’Arc destinées à empêcher les inondations sur le territoire de Saint- Michel-de-Maurienne, s.d. (XVIIIe s.).
ADS - Moyen-Age et Ancien Régime / Fonds des administrations d'Ancien Régime jusqu'en 1793 / Administration générale du duché
- C 62 Secrétariat général. – Ordonnances et décrets du comte Capris de Castellamont, intendant général :
– confirmant une ordonnance antérieure qui prescrivait aux communes de Chamoux, Betton-Bettonet et Bourgneuf, des travaux pour régulariser le cours du Gelon (1759-1764)
C 73 Secrétariat général. – Relations (Rapports) de l'Intendant général Vacca, sur les requêtes présentées au Roi :
– sur un projet de canalisation du torrent du Gelon et de ses affluents, dans la vallée de La Rochette, qui avait été présenté par l'abbé de Mellarède. L'intendant général propose, pour l'exécution de ce projet, l'organisation d'un consortium, ce qui a été appliqué plus tard (1775)
C 182 Secrétariat général. – aux ingénieurs Piacenza et Capellini, leur donnant ordre d'aller étudier, sur les lieux, les moyens d'assainir les marais de la Rochette, et de dresser un projet de canalisation du Gelon (1775-1777)
- C 514 Travaux publics. – Ponts et passerelles sur les torrents, ruisseaux et autres petits cours d'eau de la province de Savoie-Propre. – Lettres d'architectes, d'inspecteurs de travaux.
Devis. Réceptions d'oeuvres. Procès-verbaux de visites, etc., concernant : – les ponts de Thoiry, des Déserts et de Saint-Alban, sur la Leysse ; – du Sierroz, de Bondeloge, du Gelon, du Tillet, etc., sur les ruisseaux de ce nom (1717-1790)
- C 527 Travaux publics. – Digues et autres travaux de défense contre les ruisseaux torrentiels et autres petits cours d'eau, dans la province de Savoie-Propre.
– Lettre de l'abbé de Pingon, vicaire général de Vienne, demandant des travaux pour la rectification du lit du torrent du Nant-Bruant, à la Motte.
– Minute d'une ordonnance par laquelle l'intendant général répartissait la dépense de la digue de la Leysse entre les communes de Bissy, Cognin, Bourdeau, le Bourget, la Motte-Servolex.
– Lettre de M. de Mouroux, ministre de Turin, au sujet du rétablissement de la limite entre la Savoie et le Dauphiné, à Laissaud, qui avait été renversée par le torrent du Bréda ; –
au sujet de la construction d'un môle sur le bord du lac du Bourget, au-dessus du hameau de Puer.
– Délibérations des conseils communaux de Motz et de Serrières, relativement à la régularisation du cours du ruisseau des Moulins.
– Lettre du comte Botton de Castellamont, de Turin, concernant l'établissement d'une chaîne pour fermer l'entrée du canal de Savières, qui fait communiquer le lac du Bourget avec le Rhône ;
– de l'abbé de Mellarède, pour demander le diguement du lit du Gelon, qui inondait les prairies de la vallée de la Rochette.
– Projets pour l'assainissement de la plaine de la Rochette, au moyen de la canalisation des torrents du Gelon et du Joudron.
– Devis et mémoires concernant les canaux de l'Albane, les digues de l'Hyère. – Etc. 1742-1787
Fonds sarde (1814-1860) Cote : FR.AD073.1FS 1-3500
1FS 3647
Canalisation du Gelon et désséchement des marais de Bourgneuf et Chamousset : plan aquarellé de la vallée de la Rochette non terminé avec le cours du Gelon avant sa canalisation, non daté ; plan du cours du Gelon depuis la route royale jusqu'à son embouchure dans l'Arc et des terrains inondés avec le tracé des projets pour donner l'écoulement aux eaux ( 1841) ; plan aquarellé du cours actuel de l'Isère depuis les digues de Grésy à Châteauneuf et du cours de l'Arc depuis Aiton au confluent (1847) ; plan aquarellé de la vallée de la Rochette avec les nouveaux tracés du Gelon et de la route communale de La Rochette à Chamousset (1852) ; plan aquarellé de la vallée de la Rochette avec les nouveaux tracés du Gelon et de la route communale (1854) ; mappe de la commune de Bourgneuf avec les nouveaux tracés du Gelon et de la route communale (1854) ; mappe en deux parties de la commune de Chamoux avec les nouveaux tracés du Gelon et de la route communale (1854) ; mappe de la commune de Chamousset avec les nouveaux tracés du Gelon et de la route communale ainsi que le périmètre de l'imposition pour la canalisation (1854) ; plan et profils du barrage pour la dérivation des eaux vers les moulins de la commune de Chateauneuf (1858) ; extrait de la mappe de la commune de La croix de la Rochette avec les nouveaux tracés du Gelon et de la route communale (1860) ; plan du cours du Gelon de La Rochette jusqu'à la prise d'eau pour les moulins de Betton-Bettonnet, non daté ; sept brouillons de plans non datés
1834-1860
Archives et inventaires » Fonds des administrations françaises de la Révolution et de l'Empire (1792-1815)
Répertoire des fonds du département du Mont-Blanc, des districts, des administrations municipales de canton, des arrondissement et des sociétes populaires et comités de surveillance. 1792-1815
Fonds du département du Mont-Blanc (1792-1815) Cote : FR.AD073. L 1-2590
Archives et inventaires » Répertoire des fonds du département du Mont-Blanc, des districts, des administrations municipales de canton, des arrondissement et des sociétes populaires et comités de surveillance. 1792-1815 -
Marais et navigation. Service hydraulique - L 1537-1547.
L 1537 Dessèchements de marais.
L 1538 Bacs et bateaux de passage (principalement à La Balme sur le Rhône et à Pau sur l'Isère).
- 1542 (Arc)
- 1544 (ruisseau de Chamoux, Charpeney d'Apremont, Chéran, Deisse, Flon, Gelon, Guiers, Hyères)
- 1547 (Nant-Bruyant de La Motte-Servolex, torrent de Randens, canal de Savières, Sierroz, canal de Thiou, ruisseaux et torrents divers).
Dans cette rubrique, nous tenterons d'imaginer à travers les Archives la vie de tous ces Chamoyards des siècles passés : tâche un tantinet trop ambitieuse, et jamais finie, avouons-le !
A.Dh.
La Combe n'était pas loin de Chambéry, les aller-retour étaient fréquents.
Même, nombre de Chamoyards partaient travailler loin, jusqu'à Paris. Et à l'inverse, les Parisiens venaient passer l'été dans la Combe. C'est peut-être pourquoi la plupart de nos photos montrent les habitants de Chamoux en tenue de travail ou en tenue de ville, à la mode de leur époque.
On voit cependant - parfois - sur les photos des années 30, une femme en tenue traditionnelle. Et manifestement, c'était un choix, et une fierté.
Marius Neyroud a su réunir quelques beaux portraits, dont plusieurs de Chamoyardes, tantôt en tenue de fête, tantôt en robe de travail, mais toujours avec ce bonnet "moussu".
Nous n'oserons cependant pas affirmer qu'il s'agit du costume traditionnel de Chamoux : nous sommes si proches aussi de la Maurienne, du Dauphiné…
cliquer pour agrandir
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Enfin, il est malheureusement difficile d'affirmer que le 4ème portrait (bas/droite), superbe, soit celui d'une Chamoyarde: rien de permet d'identifier le contexte de la photo, due elle aussi à Marius.
Merci à M.M. qui nous a prêté ces documents.
A.Dh. 02-2015
Source:
4 plaques photo, probablement dues à Marius Neyroud, photographe parisien et néanmoins Chamoyard - Fonds M.M.
Notre première estimation de la population date de la "Gabelle du Sel" de 1562 1: recensement précis de la population, destiné à une meilleurs rentrée de l'impôt. On distingue, hameau par hameau, foyer par foyer, les familles qui pourront payer l’impôt de la gabelle… et les autres, les « misérables »; une catégorie sociale nous manque : les nobles possesseurs d’un fief, dispensés.
en | 1562 | 481 |
Nombre d'habitants2 et 3, pour l'ensemble de Chamoux, en…
en | 1846 | 1427 ⇗ | 1906 | 1022 ⇘ | 1975 | 518 ⇘ | 2009 | 866 ⇗ | ||||||
1743 |
5173 ⇗ |
1856 | 1510⇘ |
|
745 = | 1982 | 600 ⇗ | • | - | |||||
1793 | 802 3 ⇘ | 1866 | 1452 ⇘ | 1936 | 746 ⇘ | 1990 | 639 ⇗ | • | - | |||||
1800 | 779 ⇗ | 1876 | 1453 ⇘ | 1946 | 729 ⇘ | 1999 | 678 ⇗ | • | - | |||||
1801 | 841 ⇗ | 1886 | 1297 ⇘ | 1954 | 648 ⇘ | 2006 | 797 ⇗ | |||||||
1806 | 899 ⇗ | 1896 | 1207 ⇘ | 1962 |
|
2008 | 831 ⇗ | • | - | |||||
1836 | 1409 ⇗ | • | - |
Évolution entre 1876 et 1936 2
Mais nous possédons grâce à Élisa Compain, un relevé bien plus fin pour la période 1876-1936, où des recensements furent effectués tous les 5 ans (sauf en 1916); car les Archives départementales conservent (cote M 152) la liste des habitants (avec mention de l'âge, de la profession, et de la nationalité).
Années |
Popu- lation totale |
Chef-Lieu | Villardizier | 1er Berre | 2e Berre | 3e Berre | Montranger | Divers |
1876 | 1453 | 786 | 300 | 114 | 54 | 122 | 33 |
La Betaz 4 Colovron 3 Ponturin 5 |
1881 | 1305 | 712 | 272 | 99 | 45 | 92 | 50 | |
1886 | 1297 | 709 | 273 | 98 | 63 | 89 | 37 | |
1891 | 1275 | 708 | 258 | 106 | 51 | 95 | 29 | |
1896 | 1207 | 638 | 256 | 99 | 61 | 101 | 29 | |
1901 | 1094 | 604 | 226 | 77 | 54 | 86 | 27 | |
1906 | 1022 | 542 | 204 | 83 | 52 | 91 | 22 | Les Briques 4 |
1911 | 952 | 501 | 179 | 93 | 38 | 84 | 14 |
Les Briques 5 la Betaz 5 Ponturin 2 |
1921 | 808 | 454 | 144 | 71 | 33 | 65 | 13 |
Les Briques 6 la Betaz 4 Ponturin 2 |
1926 | 745 | 445 | 110 | 65 | 34 | 49 | 11 |
Les Briques 3 la Betaz 9 Les Viorges 7 |
1931 | 742 | 442 | 117 | 72 | 31 | 52 | 6 |
La Betaz 10 Les Viorges 7 |
1936 | 746 | 480 | 105 | 65 | 25 | 43 | 4 |
La Betaz 4 Les Viorges 7 |
Chamoux aurait donc perdu 48,66% de sa population entre 1876 et 1936:
- 38,93% au Chef-Lieu
- 65% à Villardizier (et à la Croix)
- 46,9% aux 3 Berres
près des 9/10e à Montranger
Le recensement comporte des erreurs ou approximation à ce sujet.
On peut néanmoins affirmer que la population est jeune :
- 200 enfants entre 0 et 10 ans
- 168 jeunes entre 10 et 20 ans.
Parmi eux, un certain nombre de nourrissons et de pensionnaires venus de la ville, souvent petits-enfants ou neveux du chef de famille : les parents travaillaient, étaient souvent petitement logés, mais pouvaient payer une pension ce qui amenait quelque argent dans la famille d’accueil.
Le risque d’approximation est certainement plus élevé sur l’âge des anciens que sur celui des jeunes.
Il y aurait eu 2 femmes et 9 hommes âgés de 80 ans et plus en 1901 (soit 1% de la population)
Précisons d’abord que la plupart des habitants associaient à une activité artisanale ou commerçante, le travail de la terre (exception : les fonctionnaires venus de l’extérieur pour un temps)
Ainsi :
les fonctionnaires venus de l’extérieur
5 gendarmes – Petrod (brigadier), Noël, Pillet, Philippon, Couvert
3 instituteurs : Jacques Charrière, originaire de Montendry, les frères Curtet (Henri au Cours Complémentaire, et Antoine)
2 institutrices "publiques" : Mme Charrière née Cachoud et Melle Bétemps
1 institutrice «libre», Melle Tremey, et 2 autres congréganistes (Julie Melland et Philippine Noraz)
1 curé : Denis Émery, et son neveu Charles Émery, vicaire.
1 percepteur, Louis Gilles
1 greffier, Charles Guillot (le poste du Juge de Paix était vacant)
1 receveur des Postes, Charrel
1 agent voyer, Joseph Barrel
professions libérales :
2 notaires, Pierre Gandy et Jean-François Mamy
1 huissier, Joseph Richard
1 sage-femme, Julie Mollion, épouse d’Alexandre Plaisance : d’après l’annuaire elle est à Chamoux en 1898, 1899 et 1903, mais à Aix entre-temps ; elle figure pourtant sur le recensement de Chamoux en 1901)
Pas de médecin
Commerçants et artisans
5 épiciers : Eugène et Émilie Neyroud, Louis Gallard, Vve Debattiste, Tronchet, Pierre Plaisance (également buraliste)
2 bouchers : Louis Aveinier, Jean-Baptiste Duruisseau
1 boulanger : Adolphe Neyroud, et 1 fournier : Marset
2 meuniers : Berthollet et Neyroud (également fabricant de pâtes)
5 cafetiers : François Donzel, Vve Bouvard, Vve Fagot, Joseph Christin, Neyroud
1 fruitier : Paul Hugon (chez Gardet à Villardizier)
2 tailleurs : François Taborin, Petit
3 couturières : Franceline Masset (épouse de François Bouvier)
et à Villardizier, Franceline Fantin et Adèle Charpin
5 cordonniers : Charles Chiara avec son ouvrier Eugène Broglio ;
Eugène Péguet et son ouvrier Nicolas Baton ;
un ouvrier à Berre, Joseph Parigot
1 chiffonnier : Ernest Charmasson
2 ferblantiers : Ferraris et Mazzanetto
1 horloger : Martin Ariagno
1 mérachal-ferrant : Camille Raudet
5 forgerons-charrons : Louis Maître, Joseph Plaisance, Jean Tournafond,
et à Villardizier, Marc Delaconnay, Jean-Pierre Villermet
4 menuisiers : Joseph Neyroud, François Revy, Jacques Bertoncini, Joseph Marchetti.
1 scieur : Louis Dénarié (également « huilier »)
7 maçons : Claude Guers, Jean-Baptiste Conchâtre, Baptiste Capietto, Anselmo père et fils,
De Andrea, Botella : tous Italiens sauf Guers
7 charpentiers : Antoine Dénarié (80 ans), Jean-Baptiste Christin, Martin.
à Villardizier, Joseph Neyroud, Charles Ramel, Jean Mugnier, Pierre Maître.
1 briquetier : Hippolyte Gorin
« petits » fonctionnaires originaires du pays, et cultivateurs
6 facteurs : Michel Jandet, Joseph Rosset, Alphonse Hailloud, Joseph Christin, François Janex,
Antonin Aveinier.
7 cantonniers : Pierre Neyroud, Jean Petit, Charles Martin, Simon Bouvier, Isidore Richard,
Célestin Petit, Simon Aguettaz chef cantonnier à Villardizier.
1 garde : Hyppolite Charbonnier
1 garde-canal : Joseph Petit à Villardizier
Les domestiques :
- 16 femmes ou jeunes filles – dont 7 entre 14 et 20 ans.
Leurs employeurs sont des fonctionnaires, des commerçants, des cultivateurs, des rentiers.
Plusieurs sont sans doute parentes du chef de famille ou de son épouse.
- 13 hommes, dont 2 au moins travaillent chez les commerçants et chez des gens aisés.
Employaient 3 domestiques :
La comtesse de Sonnaz
Philibert Thomas, rentier,
Neyroud, épicier, meunier et fabricant de pâtes,
Fournier, cultivateur à Montranger.
2012 - 2015 - 2017 - E. C., A.Dh.
Sources bibliographiques
Sources diverses, dont :
1- ADS Recensements - Gabelle du Sel
2- ADS cote M 152
3- Wikipedia
4- Capitation de 1743 (ADS)
on voit au fil des actes :
av 1606 Jean Baptiste Bassat (de Villardizier) syndic
en 1702, Claude Mottet sindic
en 1709, Claude Mottet sindic
en 1719, Jean ?ebaudin sindic
en 1724 Claude Flaven sindic (Hercule Ramel exacteur)
en 1726, François Arestan, baron, sindic (ne pas confondre avec son frère, le seigneur Joseph Arestan de Montfort)
en 1727, Michel xxx sindic (X à feu Julien Ramel exacteur)
en 1728, François Antoine Mottet sindicq et exacteur
en 1729, Laurent Bérard sindicq (François Vandenge exacteur)
en 1730, François Brun sindicq (Jacques Chesaz exacteur)
en 1731, honorable Jacques fils de feu Martin Venippé sindicq (exacteur : hon. Charles fils de feu Martin Perrier)
en 1735, George, fils de Matthieu Chaudin, sindic moderne
en 1743, Claude-François Deglapigny, fils de feu Me François Deglapigny.
François fils de feu Hugues Thiabaud, co-syndic
en 1746, Jean-François Degalis, fils de feu noble Claude Degalis
natif et habitant de la paroisse de Chamoux, syndic et exacteur.
en 1769, Joseph Arnaud Godet, syndic
en 1789, Jacques Perrier (Antoine Ramel, Pierre Jandet, Martin Vendange, et François Tiabaud conseillers)
en 1804 (An XII) : Joseph Gaillon maire
en 1805 (An XIII ) : Simon Mollot maire
en 1814, baron Graffion "de Chamoux" 1er syndic après l'épisode français, nommé par Turin
en 1827, Pierre Finas syndic
en 1831, Pierre Finas syndic
en 1833, Pierre Finaz syndic
en 1838, Bally Pierre-François, syndic
en 1842, Jean-André Deglapigny syndic
en 1844, Delaconnet Charles-Louis syndic
en 1849, Plaisance Jean-Baptiste, syndic (jusqu'en 1853).
en 1853 Plaisance J-Baptiste, syndic jusqu'en mars, puis de Sonnaz Hippolythe syndic à partir d'avril
en 1855, Hippolythe de Gerbaix de Sonnaz, syndic
en 1860, Guyot Jean syndic puis maire à p. de septembre. puis de Sonnaz Hippolythe maire le 8-12-1860
1861-1864, Hippolyte de Sonnaz, Maire de Chamoux (usqu'au 10 septembre 1864)
1864-1868, Joseph-Victor de Sonnaz (fils du précédent), auparavant Conseiller, Maire de Chamoux
1869, Philibert Thomas
1872-1877, Joseph-Victor de Sonnaz
en 1877, Philibert Thomas
1878-1880, Dutrait Ernest
1881-1888, Fantin François
1888-1919, J.François Mamy
1920 - ----, Joseph Rivet (décédé en 1923)
---- -1947, Michel Jandet
1947-1959, Jean Villermet
1959-1971, Gaston Janex
1971-1995, Louis Bertoncini
1995-2001, J.Michel Bouvier
2001-2014* René Aguettaz
2014- René Aguettaz
A.Dh.
notes
* Le calendrier électoral 2007 était particulièrement chargé (5 élections prévues en 6 mois). De ce fait, les élections cantonales, municipales et sénatoriales ont été reportées à 2008. Le mandat commencé en 2001 a donc duré 7 ans.
Sources bibliographiques
Archives Départementales de Savoie
À partir de 1860 : Autrefois… Chamoux
Pour les chercheurs : ressources à explorer
Archives départementales de Savoie
ADS - Moyen-Age et Ancien Régime / Fonds des administrations d'Ancien Régime jusqu'en 1793 / Administration générale du duché
C 178 Secrétariat général. – Minutes de lettres adressées dans toutes les provinces du duché de Savoie, par l'intendant général, sur toutes les affaires de son ressort : – aux secrétaires des communes de Saint-Pierre d'Albigny, Fréterive, Grézy-sur-Isère, Saint-Vital, Montailleur, Cléry-Frontenex, Sainte-Héléne-des-Millières, Notre-Dame-des-Millières, Tournon, Verrens, Plancherine, Mercury-Gemilly, Saint-Sigismond, Gilly, L'Hôpital, Conflans, Grignon, Monthion, Bissy, la Motte-Servolex, Voglans, Viviers, le Bourget, Chambéry-le-Vieux, Chindrieux, Mollard, Ruffieux, Serrières, Motz, Villard-Sallet, la Trinité, Villard-Léger, Chamoux, Betton-Bettonnet et Albens, pour les informer de l'intention du Roi d'établir des dépôts d'étalons en Savoie, et leur faire connaître les conditions auxquelles on pourra les obtenir (1768-1769)
- C 678 Affaires communales. – Communes de la Chambre, Chamoux, Champagneux, Champagny, Champ-Laurent, Chanaz. – État des dettes de la commune, en 1782. – Chamoux : – compte de J. F. Degallis, syndic en 1746. – Composition du conseil communal en 1770. – Lettre de la marquise de Chamousset de Saint-Guillaume qui transmet, en la recommandant à l'intendant général, une requête dans laquelle on se plaint du conseil communal. (1746-1792)
- C 5009 Registre des décrets et ordonnances et des lettres de la Délégation générale ; – condamnant des individus de Chamoux à garder, pendant deux jours, les arrêts dans leurs maisons, pour avoir injurié le syndic (19 mars 1744). (1743-1744)
Archives et inventaires » Moyen-Age et Ancien Régime » Duché de Savoie » Archives camérales » Requêtes à fin d'entérinement de patentes. Procédures à l'instance du Procureur patrimonial. IR 127 (SA 1094) n°12 : 19 mars 1588 au 11 décembre 1590 - Montendry à Chamoux : Procès pour les syndics de Montendry demandeurs en requête d'une part aux fins d'être recus opposants à la cotisation qu'on veut faire sur leurs fonds - contre - les syndics de Chamoux défenseurs d'autre.
Évêché de Maurienne
Visites pastorales 1827, 1833, 1838, 1844, 1878, 1887
à compléter, au fil du temps et des recherches ! Voir ci-contre "Archives municipales / délibérations": courage !
en travaux
décembre 1814, retour de la Savoie au Royaume de Piémont Sardaigne :
Turin nomme un syndic (le baron Joseph Graffion, héritier du château par mariage), et 4 Conseillers :
Noble Nicolas Christophe Delaconay-Dufoug, François Deglapigny rentier, Pierre Jeandet, Jacques Chiesaz Déglise.
Ils sont invités à prêter le serment en pareil cas requis, prononcé à haute voix séparément, dans la forme ci après, la main sur l’évangile :
Je jure d’être fidèle à Dieu et au Roy, d’exercer les fonctions de mon emploi avec exactitude, de
n’appartenir à aucune société secrète réprouvée par Sa Majesté, et y appartenant d’y renoncer.
Le précédent Maire, le notaire Simon Mollot, est secrétaire. Turin le complimente sur la qualité de sa gestion durant l'épisode français… mais il n'entre pas au Conseil.
mai 1816 : le Conseil vu l'accroissement de la population depuis le XVIIIe siècle, "supplie le seigneur intendant général de porter le nombre des syndic et conseil à sept au lieu de cinq donc un serait augmenté au hameau de Villardizier et l'autre à la commune de Chamoux". Il propose au seigneur intendant de nommer "le sieur Jean-Baptiste Thomas pour le hameau de Villardizier et pour le bourg de Chamoux le sieur Jean-Baptiste Pépin". Leur vœu est satisfait en septembre 1816, les 2 hommes proposés sont retenus "à condition qu'ils prêtent serment".
avril 1817 : à la suite de la circulaire du 16 mars 1817, le Conseil renouvelle sa confiance au syndic Baron Joseph Graffion, et propose un nom à l'Intendant général, pour être second syndic : Jean-Michel Mollot, géomètre et propriétaire.
Le Conseil compte 6 conseillers, sans compter le syndic, et le futur vice-syndic
date à préciser, avant 1832 : le Conseil (6 membres en 1832, syndic compris) est renforcé : un "Conseil des plus imposés" lui est adjoint, pour former un "Conseil double" qui siègera dans le cas de décisions financières… qui pourraient peser sur les plus fortunés. Ce conseil bis est composé de 5 membres désignés par l'Intendant général en 1832.
1848. Frémissements révolutionnaires un peu partout en Europe.
Charles-Albert Roi de Piémont-Sardaigne accorde une "loi électorale", censée provoquer "les émotions délirantes du peuple" selon le Courrier des Alpes.
Hum... outre les conditions d'âge et de jouissance de ses droits civiques, il fallait payer un certain niveau d'impôts, ou exercer une profession "savante", pour avoir le droit de voter ! C'est le "suffrage censitaire", comme en d'autres pays européens d'ailleurs.
(loi communale du 31 octobre 1848)
décembre 1849 : Le conseil compte un syndic, 2 vice-syndics, et 12 conseillers.
Vote du règlement pour la répartition des conseillers selon l'article 70 de la loi citée si-dessus:
on élira 7 conseillers pour le bourg de Chamoux, 4 conseillers pour le hameau de Villardizier
juillet 1850 : on procède au choix de 3 conseillers sortants par tirage au sort.
novembre 1850 : élection de 2 conseilers délégués et de 2 suppléants parmi les 13 syndic et conseillers de la commune.
août 1851 : élection des conseillers de la Commune
63 votants, ont déposé leur bulletin entre les mains de M. le Président, qui les a lui-même, immédiatement placés dans l'urne. Rappelons que la population de Chamoux vers 1850 approchait les 1500 habitants !
À l'occasion de ces élections des Conseillers de la Commune, sont aussi désignés les conseillers de la Division, et les Conseillers de la Province.
en avril 1817 - baron Joseph Graffion, syndic. Jean-Michel Mollot, second syndic
Noble Nicolas Christophe Delaconnay, François Deglapigny, Pierre Jandet, Jacques Chiesaz Déglise, Jean-Baptiste Pépin et Jean-Baptiste Thomas, conseillers
en 1874 - À l'occasion d'un Conseil municipal :
Comte de Sonnaz, Maire - Fabien Fantin adjoint - Joseph Claray - Jean Guidet - Paul Maillet - J-B. Fournier - Pierre Revy - Maurice Simillon - Claude Petit - Simon Neyroud.
7-11-1875, on relève :
Comte de Sonnaz, Maire - Fabien Fantin - François Gardet - François Bouvier - Paul Maillet - Simon Neyroud - Pierre Villermet - Pierre Revy - François Petit - Nicolas Fenouillet - Charles Guillot - J-B. Fournier.
Recherche Élisa Compain
Sources
Institutions :
Délibérations du Conseil 1814, 1816, 1848, 1850, 1851 dans Archives Municipales ci-contre
Le Courrier des Alpes 1848 - 21 et 25 mars 1848 (ADS en ligne)
Sources
ADS, Archives municipales série 2 O
Recherche Élisa Compain
La vie d'une Commune est faite de beaucoup de "petits" détails - et parfois, de grands chantiers.
Ancien cimetière
Le 6 mai 1874, on voit M. Fantin, adjoint au Maire, qui faisait souvent des travaux pour la Commune, poser des portes au cimetière des enfants morts sans baptême, à l'entrée de la cour Déplante (à l'angle du jardin de M. Thomas)1
Nouveau cimetière
En 1884, l'aménagement d'un nouveau cimetière est décidé, à faible distance du village, avec la participation financière de la Comtesse de Sonnaz : voir 1884 Cimetière. Coût total : 7000F.,
En 1949, il faut agrandir le "nouveau" cimetière. Coût annoncé : 555000 francs.
(Voir ci-contre Archives Municipales > Bâtiments de la Commune > Cimetière)
Une horloge publique
Le 18 décembre 1886, la Municipalité achète une horloge publique, qui sonnera l'heure, la répétition, et la demie, pour une somme de 1800F à M.M. Bailly-Comte frères, de Morey (Jura) 1
Lutte contre l'incendie
Une première pompe avait été achetée à l'occasion de l'aménagement de la Mairie ("Ancienne Mairie", disparue, rue Jandet), en 1855.
Le 20 juin 1886, achat d'équipements pour les pompiers : 50 blouses de toile bleue, 50 pantalons de treillis, 50 ceintures de laine larges, 50 képis de drap, et une caisse. Total : 1000F.
Après les incendies des 9 mars et 8 avril 1886, achat d'une pompe à incendie avec ses accessoires, pour 1700F, le 17 septembre 1887.1
Et aussi...
111 arrêtés municipaux entre 1862 et 19332
à consulter ici (dans Archives municipales)
Source
1- ADS, Archives municpales, série 2 O - Recherche Élisa Compain
2- ADS, Archives de Chamoux, 208E dépôt 32
Hum. Toi qui entres ici, quitte tout espérance…
Les Chapel de Rochefort, seigneurs de Chamoux avaient-ils le sens des affaires, et/ou de l'Histoire ? On les voit procéder à une vente en Maurienne, en 1730, négociant des droits seigneuriaux… qui n'avaient plus beaucoup d'avenir : dans Inventaire sommaire des archives hospitalières de la Ville de Chambéry, on trouve ceci: Monsieur Favre ne fit peut-être pas une très bonne affaire. Mais de quoi s'agissait-il donc ? Car dans cette transaction, on vendait des droits sur des hommes ! |
En Savoie comme en France, les troubles du Haut Moyen-Âge avaient favorisé une organisation pyramidale de la société, où Untel mettait ses qualités guerrières au service d'une communauté, en échange du pouvoir et d'un engagement de fidélité de ses protégés, tout de même appelés à participer aux combats, et à la construction d'une forteresse pour les moments difficiles. C'était la société féodale, où les paysans se retrouvèrent serfs au service d'un seigneur, lui-même lié (féal) par le serment de fidélité à un suzerain, etc.
C'est ainsi que les plus grands serviteurs de l'État de Savoie pouvaient voir leurs biens confisqués par leur duc, comme ce fut le cas par deux fois pour Louis de Seyssel-La Chambre. Toutefois, le maître ne valait rien sans ses fidèles, et au final, Louis récupéra les deux fois ses fiefs, avec les honneurs : il avait de la valeur.
(- Qui t'a fait Duc ? demande le roi à Ruy Blas - Qui t'a fait roi ? répond Ruy Blas !) (Victor Hugo)
La taille. La taille dérive de cette organisation : elle est due au seigneur par les chefs de famille de la communauté. Évaluée globalement et arbitrairement, assujetties aux terres non nobles, elle est perçue par les exacteurs, responsables sur leurs biens (souvent, les syndics des communes) : le contribuable est «taillable et corvéable à merci et à miséricorde»; c'est-à-dire : au bon vouloir du seigneur.
À Chamoux, en 1746, noble Jean-François natif et habitant de la paroisse de Chamoux est syndic et exacteur de la taille.
Certaines terres étaient "taillables", d'autres "libres" : si un homme libre ("franc") achetait une terre "taillable", il devait payer une soufferte, afin de la libérer (définitivement)
En 1728, l'établissement de la Mappe doit permettre d'estimer moins arbitrairement les augmentations et déductions, le degré de bonté et la cote pour la taille.
La carte s'accompagne en effet d'un état des servis et autres droits féodaux dus, dans la commune de Chamoux, à Jean-Joseph de Chabod marquis de Saint-Maurice, à cause de sa terre du Monet ; à dame Françoise de Montfalcon de Saint-Pierre, marquise de Chamousset ; aux religieuses de la Visitation de Rumilly ; à noble Joseph de Montfort, à cause de son château de Chamoux ; à Pierre-Louis de Lescheraine, marquis des Beauges ; à Jean-Baptiste de La Roche, seigneur de Coise ; à noble de Mellarède, comte de Betton-Bettonet ; à dame Marie-Françoise de Gruel du Villard, abbesse du Betton ; à Révérend Jacques de Glapigny, en qualité de Recteur de la chapelle de Saint-Jean-Baptiste, Saint-Philippe, Saint-Jacques et Saint-Antoine fondée dans l’église paroissiale de Chamoux et Villardisier ; à noble Antoine Dichat de Toisinge, à cause du fief de dame Rose Girod de Montagny, sa femme ; à Jean-François de Bellegarde, marquis d’Entremont et des Marches ; au marquis de Coudrée. Hum…
Aux confins nord de la commune, du côté de Bourgneuf, un lieu-dit apparaît sur la Mappe de 1882 : Au Poivre.
Selon l'abbé Gros, ce nom pourrait rappeler un abri où l'on aurait stocké cette épice précieuse, que les seigneurs recevaient parfois au ieu d'impôts.
Bien entendu, cette mise à plat du système ne va pas sans contestations : les A.D.S. possèdent aussi un état des griefs présentés par divers propriétaires, à l’occasion de la mensuration générale de la commune.
Le Droit de mainmorte. Les serfs disposaient de parcelles de terre, transmissibles. Mais en cas de décès sans héritier mâle, les terres revenaient au seigneur. Pour éviter cette restitution, certains pratiquèrent l'indivision familiale (avec l'appui du Sénat).
Peu à peu, les paysans devinrent propriétaires de leurs terres, libres au moins de les vendre : ils étaient libres. Mais pas exempts d'impôts et servitudes. Ces redevances gardaient justement la mémoire de l'ancienne propriété du seigneur sur le sol vendu : il se réservait droit de chasse, de pêche, péages, droit de corvées… Il exigeait des prestations en nature, et des taxes à la vente d'une terre. Et il vivait de ces prélèvements sur le travail de "ses" paysans.
À l'occasion de la vente d'une seigneurie, ou d'une succession, le nouveau maître faisait reconnaître les droits acquis par des hommes de loi.
Mais quand des bourgeois commencèrent à acheter des terres ils furent soumis à la règle - et cela ne leur plaisait pas ! Une solution pour eux, dont ils se montrèrent friands : l'ennoblissement !
Voir un précieux acte notarié de dénombrement de 1775 établi pour Joseph d'Albert seigneur de Chamoux et autres fiefs : le détail des redevances est impressionnant.
Prestations : corvées, cavalcade…
Les corvées sont connues : le seigneur pouvait convoquer gratuitement la population de la commune (avec ses outils), pour des travaux d'entretien sur les terres du fief (chemins, etc), 2 ou 3 jours par an.
Un seigneur pouvait aussi exercer un droit de cavalcade sur ses vassaux : fourniture de chevaux, mais aussi, d'hommes, montés ou à pied, pour constituer une troupe armée en temps de guerre, ou pour la parade lors de réjouissances. Progressivement, les besoins militaires changeant, ce droit a été remplacé… par une redevance supplémentaire. Comment est-on passé de ce devoir pesant sur la population, au défilé festif qui réunissait des chars souvent moqueurs dans les villages ?
D'autres redevances féodales : servis, lods.
Le lod ou laod est un droit de mutation, lié à la vente d'un bien, équivalent généralement au 1/6e de la valeur du fonds.
À l'occasion d'un héritage, le bénéficaire doit s'acquitter du cens (en argent) et des servis (en nature) : on ne s'étonnera pas de voir les servis particulièrement contestés dans les périodes de guerre, où la population voit déjà une partie de son travail prélevé en nature par les troupes de passage)
La question des servis (et des abus les concernant) revient régulièrement dans les procédures devant le Sénat.
La dîme. Le principe : chaque paysan, chaque artisan donne à l'Église un dixième de sa production (En fait, cette proportion a pu varier). Une part en reviendra à l'évêché, l'essentiel ira au curé décimateur, ou curé "primitif", autorité de gestion de la paroisse, lequel reversera au curé desservant la "portion congrue" (dont le nom est resté dans nos expression pour caractériser une part mesquine dans un partage).
La perception de la dîme était souvent confiée à un fermier. On a construit des granges dîmières pour stocker le produit de la collecte.
À Chamoux, l'église était attachée à un Prieuré dépendant de l'abbaye de Saint-Rambert en Bugey ; les Archives du Sénat sont pleines des procès qui opposèrent les paroissiens, les curés desservants, et leur autorité de tutelle : le curé de campagne avait souvent bien du mal à obtenir sa part, et à s'occuper de l'église et de son presbytère. (voir la page "Sanctuaires / L'église et le prieuré)
Dans les années 1731-38, un Certificat constate que toutes les terres exceptées celles du baron de Chamoux paient la dîme au curé dudit lieu.
L'affranchissement. À l'époque des esclaves, puis des serfs, l'affranchissement faisait passer l'homme (ou la femme) servile au statut d'être libre (affranchi-e). Au XVIIIe siècle, l'affranchissement concerne les nombreux engagements, impôts, charges, qui pèsent sur les personnes et/ou sur la communauté.
Amédée VIII, Emmanuel-Philibert, avaient commencé à affranchir leurs serfs. L'État savoyard percevait déjà des impôts qui s'ajoutaient aux prélèvements des seigneurs.
Par un Édit, en 1771, Charles-Emmanuel s'attaqua à une véritable Réforme agraire…
"Cet Édit organisait en somme, pour cause d'intérêt public, l'expropriation des seigneurs. En compensation des redevances qu'ils perdaient, ceux-ci devaient toucher une indemnité réglée, soit amiablement, soit par une commission extraordinaire composée de magistrats ; ils étaient en outre obligés de faire "un emploi solide des remboursements qu'ils recevaient afin que le bien de leurs familles ne fût point détérioré".2
En 1772, le conseil de la commune de Chamoux, émet une Délibération indiquant les seigneurs avec lesquels il y a lieu de traiter pour des affranchissements ; preuve que les habitants du château n'étaient pas seuls à peser sur la population.
En 1781, M. de Livron, capitaine dans le régiment de Maurienne, adresse une lettre à l’intendant général relativement à l’affranchissement de sa terre de Chamoux.
Charles-Emmanuel ne dispensait évidemment pas pour autant les Savoyards de payer leurs impôts! Simplement, il tentait d'adapter les contributions aux besoins, avec peut-être (?) moins d'arbitraire : imposition plus proche de la réalité des revenus des familles, contribution militaire organisée par l'État.
A.Dh.
Sources bibliographiques
1- Mémoires et documents publiés par la Société savoisienne d'histoire et d'archéologie - 1931 (T68). ) p 90 - Gallica
2- Histoire de la Savoie de Henri Menabrea. 1° édition, Grasset, 1933. Dernière éd. : La Fontaine de Siloe 2001
Bibliographie
• Traité des laods et treseins par spectable Gaspard Bally, 1680 - B.N.F. - http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb30048014t
• Pour le jargon juridique ancien, voir aussi : http://www.alembert.fr/
Pour les chercheurs : ressources à explorer
Archives départementales de Savoie
Trésor des chartes
SA 55 La Rochette (suite).
- Requêtes et dépositions de témoins pour le procès intervenu entre Aymon, comte de La Chambre, vicomte de Maurienne, et les habitants de Saint-Pierre de-Soucy au sujet du nouveau chemin fait sur l'initiative de ceux-ci au préjudice du péage de La Rochette (1468-1470).
SA 142. Province de Maurienne : La Chambre (suite).
Avis du comte de Rossi de Tonengue, procureur général, sur la requête présentée par le marquis de Cagnol de La Chambre et par les communautes de La Chambre, Saint- Avre, Saint-Martin-sur-La-Chambre, Notre-Dame de-Cruet et des Chavannes pour obtenir l’approbation du contrat d’affranchissement passé en faveur de ces communautes (1770).
SA 143. Province de Maurienne (suite).
Avis de I’intendant de Maurienne sur la supplique des syndics des communes de Lanslevillard, Bessans, Termignon, Sollières et Bramans, qui sollicitent l’approbation de la transaction du 22 juillet 1590, réglant la répartition des charges à supporter pour les passages de troupes, et demandent de contraindre la communauté de Lanslebourg à fournir son contingent et d’unir la communauté d’Aussois à l’étape de Lanslebourg, mémoire accompagné d’actes justificatifs (1765).
SA 144. Province de Maurienne (suite) 1 : Maurienne en général et de Bessans à Termignon. Liste des fiefs et localités : Bessans, Chamoux, La Cachette (à Albiez-le-Vieux), Cuines, Lanslebourg et Lansvihard, Les Hurtières, les Villards, Montaimont, Montgellafrey, Orelle, Pontamafrey, Saint - Georges - d’Hurtières, Saint - Jean - d’Arves, Saint-Jean-de-Maurienne, Saint-Julien-de-Maurienne, Saint-Martin-la-Porte, Saint-Michel-de- Maurienne, Saint-Rémy.
- SAINT - GEORGES - D’HURTIÈRES. Supplique des communes de Saint-Alban et de Saint-Georgesd’Hurtiéres, qui sollicitent l’établissement d’un chemin, utilisable par les chariots, de leurs villages à Aiguebelle, et l’exemption des corvées exigées d’eux pour la digne et le chemin de Rochepelue (1780).
Archives départementales de Savoie - Archives de cour, Archives des Ducs de Savoie (inventaire 1967),
paquet n°2 :
- SA 17 - Avis de la Chambre des Comptes touchant divers abus qui étaient en Savoye principalement par rapport à l'exaction de la taille - 29 nov. 1685
- SA 19 - Lettre du Sénat à S.A.R. avec un avis touchant divers abus courants dans la Savoye et notamment dans l'exactions des servis - 1683.
- SA 18 - Sentiment du Conseil d'État de Savoye touchant les abus qui y étaient particulièrement dans les reconnoissances et exactions des servis - 1er sept. 1685.
- SA 20 - Divers mémoires concernant le greffe du Sénat de Savoye et baillage, gabelle du vin, notaires, archives, tabellions, servis et taille pour remédier aux abus préjudiciables aux finances. 1687.
- SA 24 - État en détail de tout ce que produit la Savoye en faveur des finances de S.A.R. et une description fort exacte des six provinces de là les Monts - 1696.
paquet n°3 :
- SA 2 - Mémoire du Comte de la Valdisère à S.A.R. touchant la manutention des chemins de Savoye.
- SA 3 - Autre [Mémoire] sur les poids, mesures, aunages, et toisages, selon la coutume de Savoye.
- SA 4, 5, 6… 16, 17, 18. - divers Mémoires sur les abus
- SA 13 - Autre [Mémoire] sur le mauvais état de la Savoye avec un État de ce qu'ils ont contribué à l'armée ennemie en 1709 jusqu'en 1712.
paquet n°4 :
- SA 8 - divers comptes-rendus et projets, et notamment : n° 18 : Marais d'Aiguebelle et de Chamoux.
- SA 13 - Remontrances du Sénat de Savoye pour qu'attendu la disette des denrées en Savoye, il soit fixé en argent, avec modération, le prix des servis dus en espèce ; que S.M. accorda. (…) 1740 ou 1742.
- SA 17 - Ordres, lettres et mémoires pendant l'invasion des Espagnols en Savoye et pour pourvoir à la subsistance de l'armée de S.M. audit Païs. 1742 et 1743
ADS - Moyen-Age et Ancien Régime / Fonds des administrations d'Ancien Régime jusqu'en 1793 / Administration générale du duché
- C 4911 Correspondances générales. – AFFRANCHISSEMENTS - Lettres adressées à l’intendant général, par des secrétaires de communes, des fonctionnaires, des seigneurs, etc., de la province de Savoie-Propre ;
– par la comtesse de Piolenc, au sujet d’un homme qui était sur ses terres, taillable à miséricorde, et demandait à s’affranchir, en vertu de l’édit de 1762 ;
– annonçant la visite des députés de Marthod, qui venaient conférer de l’affranchissement que cette commune proposait au marquis de Lescheraine, en vertu de l’édit de 1771 ;
– par le marquis d’Yenne, discutant longuement l’édit des affranchissements, qui ne fut pas accueilli tout d’abord avec beaucoup de sympathie, par les seigneurs (1773) ;
- par le secrétaire de la commune, annonçant que les syndic et conseil de La Beauche, accompagnés de plusieurs notables dudit lieu, sont venus chez lui, en corps, pour l’inviter à faire part à l’autorité supérieure, de leur intention de s’affranchir (1774) ;
– par M. de Livron, capitaine dans le régiment de Maurienne, relativement à l’affranchissement de sa terre de Chamoux (1781) ;
– annonçant que la commune de Villard-Léger venait d’adopter les conditions de l’affranchissement du fief que l’évêque de Chambéry possédait sur son territoire (1782) ; – par le chevalier de La Place, au sujet d’un détachement de soldats, qui avait élu demandé pour contraindre des contribuables en retard de payer l’impôt pour les affranchissements (1791) ; (1768-1792)
- C 4914 Instruction des demandes. – Assemblées générales de communes, nominations de procureurs, etc. – Lettre C. – Délibération du conseil de la commune de Chamoux, indiquant les seigneurs avec lesquels il y avait lieu de traiter pour des affranchissements (1772). (1733-1789)
Archives départementales de Savoie
- Administration génrale du Duché de Savoie avant 1792 - Bureau de la Péréquation générale et du Cadastre de Savoie - IR 302
Cote : FR.AD073-C 1863-4833 - Inventaire sommaire / série C - tome II - 1892 Alexis de JUSSIEU Archiviste départemental (1860-1890)
Chamoux-sur-Gelon.
- C 2489 Mappe originale (Plan cadastral) de la commune de Chamoux, dans lequel sont figurées et numérotées les 2508 parcelles qui composent le territoire de la commune. Signé Charles Bertuzzi, géomètre. Mappe n° 33. Mauvais état. Plan au lavis, papier collé sur toile. 1728
- C 2490 Copie de la Mappe originale de la commune de Chamoux. Signée Cocelli, directeur du bureau de la péréquation générale.
Mappe n° 188, dimension : 259 x 183 cm. Etat moyen. Nombreuses pliures et taches brunes, déchirures et décollements. Plan au lavis. Papier collé sur toile. 1732
- C 2491 Livre des numéros-suivis du géomètre de la commune de Chamoux contenant, pour chaque parcelle et par ordre de numéros-suivis, le numéro cadastral, le nom du propriétaire, le lieu-dit, la nature de culture et le revenu en nature. – État des griefs présentés par divers propriétaires, à l’occasion de la mensuration générale de la commune.
Registre in-4° cartonné, 186 feuillets, papier. 1730
- C 2492 Livre des numéros-suivis du trabucant et livre des numéros-suivis des estimateurs de la commune de Chamoux, contenant, outre les éléments du livre du géomètre, le degré de bonté. – État des servis et autres droits féodaux dus, dans la commune de Chamoux, à Jean-Joseph de Chabod marquis de Saint-Maurice, à cause de sa terre du Monet ; à dame Françoise de Montfalcon de Saint-Pierre, marquise de Chamousset ; aux religieuses de la Visitation de Rumilly ; à noble Joseph de Montfort, à cause de son château de Chamoux ; à Pierre-Louis de Lescheraine, marquis des Beauges ; à Jean-Baptiste de La Roche, seigneur de Coise ; à noble de Mellarède, comte de Betton-Bettonet ; à dame Marie-Françoise de Gruel du Villard, abbesse du Betton ; à Révérend Jacques de Glapigny, en qualité de Recteur de la chapelle de Saint-Jean-Baptiste, Saint-Philippe, Saint-Jacques et Saint-Antoine fondée dans l’église paroissiale de Chamoux et Villardisier ; à noble Antoine Dichat de Toisinge, à cause du fief de dame Rose Girod de Montagny, sa femme ; à Jean-François de Bellegarde, marquis – d’Entremont et des Marches ; au marquis de Coudrée. – Table alphabétique des noms des propriétaires indiquant, pour chacun d’eux, les numéros de toutes les parcelles qui leur appartiennent Registre in-4° cartonné, 454 feuillets, papier. 1728-1732
- C 2495 Cahiers des déductions de la commune de Chamoux, contenant tous les calculs relatifs aux déductions pour servis et autres causes, pour l’établissement de la cote pour la taille. Liasse, 8 cahiers in-4°, 275 feuillets, papier. 1738
- C 2496 Tabelle générale (Cadastre récapitulatif) de la commune de Chamoux contenant, outre les éléments du cadastre primitif, les augmentations et déductions, le degré de bonté et la cote pour la taille. – 1er volume. Lettres A à L. Registre in-4° oblong cartonné, 141 feuillets, papier. 1738
- C 2497 Tabelle générale (Cadastre récapitulatif) de la commune de Chamoux. – 2e et dernier volume. – Certificat constatant que toutes les terres exceptées celles du baron de Chamoux paient la dîme au curé dudit lieu. – Autre certificat faisant connaître que les 58 communiers du chef-lieu de Chamoux ne paient aucun droit d’affouage ni d’alpéage, mais que les 32 faisant feu du village de Villardizier, paient à titre de redevance annuelle au baron de Montfort, chacun une journée d’homme. Registre in-4° oblong cartonné, 176 feuillets, papier. 1731-1738
- http://www.savoie-archives.fr/ Accueil » Archives en ligne » Tabellion, 1696-1792 : 1747 - 2C 2145 page 6
Compte que rend noble Jean-François fils de feu noble Claude Degalis natif et habitant de la paroisse de Chamoux sindic et exacteur dudit lieu de l'année 1746, des exécutions qu'il a faites de la taille et autres impositions des revenus de Paroisse et de la capitation a forme de la [?] du 17 -bre 1745 et des autres choses qu'il a exigé et payé en sa dite qualité de sindic pendant la [?] dite année 1746/
c'était hier… (aujourd'hui, le réseau a dû être modifié).
Dimanche 19 juin, a été inauguré à Chamoux le réseau d'adduction d'eau qui, alimenté par les sources du Cayan, sur le territoire de la commune de Fréterive, traverse en souterrain l'Isère et va distribuer l'eau aux communes de Chamoux, Chamousset, Betton-Bettonet, Chateauneuf, Coise, Planaise, Hauteville, St-Pierre de Soucy, Villard d'Héry, Ste-Hélène du Lac.
A cette fête assistaient avec tous les maires des communes intéressées, M. Borrel, sénateur, M. Cot, député, M. Gex, ingénieur en chef des Ponts et Chaussées ; M. Gauthier, ingénieur du Bureau Central d'Etudes Techniques, auteur du projet, MM. Mollex et Maggi, entrepreneurs.
L'eau, après la traversée de l'Isère alimente le réservoir numéro 1, situé sur un point culminant de la commune d'Hauteville, lequel dessert ensuite les quatre réservoirs secondaires distribuant l'eau aux diverses communes.
On jugera de l'importance des travaux lorsque l'on saura que les canalisations mesurent 110 km. Les travaux d'amenée et de distribution publique sont terminées ; reste à installer les concessions particulières.
L'inauguration a été marquée dimanche par la visite des sources et des travaux de captation au Cayan. et par un banquet servi à l'hôtel Mérat à Chamoux, au cours duquel M. Jeandet, président du Syndicat intercommunal. MM. Borrel et Cot ont successivement félicité les ingénieurs et les ouvriers de ce grand œuvre
Les communes de La Chavanne, Villard-Léger La Trinité ont demandé leur rattachement au Syndicat intercommunal, pour pouvoir être desservies elles aussi en eau potable. Le projet va être activement poussé.
source : D.R.
Longtemps, le cimetière a entouré l'église, créant bien des difficultés au curé : on le traversait trop facilement pour aller d'une maison à l'autre, les animaux y divaguaient… l'évêque avait beau fulminer, le curé pouvait bien faire poser des portillons, les choses n'allaient guère.
(voir les comptes-rendus des Visites pastorales dans Patrimoine > Sanctuaires >Textes à l'appui)
Puis l'évêque s'inquiéta de la place des enfants - et particulièrement de celle des enfants morts sans baptême, à qui il fallait un lieu réservé.
Le 6 mai 1874, on voit M. Fantin, adjoint au Maire, qui faisait souvent des travaux pour la Commune, poser des portes au cimetière des enfants morts sans baptême, à l'entrée de la cour Déplante (à l'angle du jardin de M. Thomas)1
Finalement, en 1884, l'aménagement d'un nouveau cimetière est décidé, à faible distance du village, avec la participation financière de la Comtesse de Sonnaz : voir Cimetière 1884.
Sources
• ADS, série 2 O. Recherche Élisa Compain
Musique et sports animent depuis bien longtemps la vie de Chamoux.
D'autres activités se sont ajoutées au fil du temps.
Nous cherchons des traces de ce passé qui souvent réunit les Chamoyards… et leurs amis, dans ces moments de détente.
(On trouvera quelques fêtes (calvacades, jeux…) dans "Photos anciennes")
Cavalcade
Fête nationale, 14 juillet
Fête patronale, Vogue
Cavalcade
Quand on tirait les boîtes !
Le Petit Dauphinois 07 Mars 1922
CHAMOUX — CAVALCADE.
— Une très belle fête organisée par le Comité des fêtes de la Jeunesse Sportive a eu lieu dimanche dernier, à Chamoux. Cette fête a obtenu un. réel succès, grâce au concours dévoué autant que désintéressé de MM. Louis Plaisance, adjoint au maire de Chamoux ; Léon Vidonne, vice-président de la J.S.C. ; Michel Vernier, trésorier de la J.S.C. ; Séraphin Aguettaz, les flls Allamand et beaucoup d'autres dont (sic) nous tenons à remercier.
Cette cavalcade était composée de 7 chars et de nombreux costumes, tous très bien réussis. . Dans le défilé, au premier rang, quelques mousquetaires qui avaient vraiment une belle allure ; venaient ensuite le Char du Charlatan et de la Musique; la Reine, très bien tenu par Mlle Hélène Gardet, suivie de ses demoiselles d'honneur ; le char des Costumes savoyards ; le char de la. République ; le char de la Nourrice ; le char de la Madellon et le char de Bacchus, très bien interprété par M. Séraphin Agnettaz et par son confrère Michel Vernier.
Tous soulevèrent à leur passage des cris de joie et d'admiration de la foule nombreuse et enthousiaste venue de tous les coins du canton.
Un grand bal clôturait la fête.
- Une quête faite au profit des Orphelins de la Guerre a été très bien accueillie. Merci aux généreux donateurs. Rappelons que le Comité des Fêtes avait déjà organisé, au mois de décembre, un concert qui eut un grand succès et souhaitons qu’il nous donne souvent le plaisir de le féliciter.
Cette plaque de Marius Neyroud n'est pas datée. Mais on retrouve pluiseurs des thèmes évoqués dans l'article ci-dessus.
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Les charlatans suivis des musiciens ??? | À gauche, le char des Beautés | Les Mousquetaires |
Le Petit Dauphinois, 19 Mars 1923
CMAMOUX. — Fêtes de la Mi-Carême.
— La cavalcade organisée par la Jeunesse sportive a eu lieu, malgré le temps incertain. Ce fut un grand succès pour les dévoués organisateurs.
De nombreuses personnes, accourues de tous les environs, sont venues admirer le défilé de nos chars. Précédé d'un groupe de cavaliers en costume de parade, venait d'abord le char de là Musique sur lequel M. Léon Vidonne, l'artiste bien connu de Chamoux, tel un Vrai spirite, et assisté de son médium, devinait sur lé visage des assistants leur présent, leur passé et leur avenir, au milieu de l'hilarité générale Suivait le char des Fleurs, charmante composition où Mlle Villiermet semblait une fleur vivante au milieu des autres. Dans un somptueux décor venait, ensuite le char de la Reine, où Mlle Fenouillet, entourée de ses demoiselles d’honneur, formaient un ensemble des plus gracieux.
Dans un appareil imposant s'avançait à quelques pas Sa Majesté Carnaval, représenté en traits bien vivants par M. Marcel Aguettaz. Une tarine, qu'on aurait crue authentique Mlle Revol, avec ses deux petits ramoneurs, représentait la vieille Savoie légendaire.
Tous les regards se portaient, au passage, sur la Marion, juchée sur son pommier branlant, une Marion masculine figurée à s'y tromper par le jeune Bouvier Michel, victime des regards quelque peu indiscrets de M, Péguet. bossu et bien bossu pour la circonstance, et taillé à la perfection pour rire et faire rire. Les amis de la Table Ronde passaient ensuite pour représenter discrètement un bon vieux plaisir savoyard. .Enfin, la scène la plus touchante, ce fut de voir ce bon père de famille M. Séraphin Aguettaz, avec Mlle Léonie Maître, son épouse pour la circonstance, installés philosophiquement sous un pont, par suite de la crise, du logement, autour de leur vieux poêle, chacun un marmot sur leurs genoux, et le troisième sur le pauvre lit de la famille, à la merci du courant, semblait-il.
A la fin de ce cortège, tour à tour comique et émouvant, prenaient place les charmantes quêteuses en costumes variés, depuis le velours et la fine soierie jusqu'à la robe de lierre si originale de Mlle Buet. La Jeunesse Sportive leur renouvelle ses remerciements et ses félicitations pour leur dévouement. La fête s'est terminée par un grand bal, où toute la Jeunesse réunie a profité d'une soirée joyeuse et bien remplie. Nos remerciements à tous les généreux donateurs qui ont bien voulu apporter leur contribution en argent ou en nature au succès de la fête ? Nos chaleureuses félicitations aux organisateurs de cette belle journée récréative et nos encouragements pour qu'ils continuent.
Le Petit Dauphinois, 19 Juillet 1923
CHAMOUX. — Fête Nationale.
— Favorisée par un temps splendide quoique chaud, la Fête Nationale a été parfaitement réussie. Les réjouissances débutèrent vendredi soir par des salves d'artillerie et par une retraite aux flambeaux, par la. fanfare « Le Réveil ».
Samedi, vers 11 heures, un défilé par la fanfare « L'Union des Volontaires », précéda un banquet dans la cour de la Mairie, auquel prirent part, outre le Conseil municipal et la fanfare, de nombreuses personnalités de la commune.
Ce banquet, copieusement servi par M. Fenouillet François, hôtelier, s'est déroulé dans le plus entrain et la plus grande cordialité.
Le Petit Dauphinois, 10 août 1922
CMAMOUX. — Vogue de la Ste Anne.(actuellement, la Sainte-Anne se fête le 26 juillet)
— Fête très bien réussie, grâce aux efforts des dévoués membres du comité d'organisation et de tous ceux qui ont bien voulu leur apporter le concours de leur dévouement. Favorisée par un temps splendide - les rues .très bien pavoisées -, la journée de dimanche se déroula selon le programme établi:
• Dès le matin, réveil en fanfare; à 11 heures, défilé en musique dans les rues principales de la ville.
- L'après-midi, les rues étaient noires de monde, et c'est au milieu d'une affluence considérable que se sont disputés les jeux sur les. différentes places de la ville.
• Après un concert très applaudi par la fanfare l'Union des Volontaires, fut lancé un ballon dont on. pu longtemps suivre les mouvements dans le ciel bleu.
• Résultats des épreuves sportives, organisées à l'occasion de cette fête :
100 mètres : 1er Nicollet, 2e Picton, 3e Aveinier Victorin, 4e Aguettaz.
400 mètres : 1er Giraud, 2e Moirand, 3e Morlon .René, 4e Brunier.
1.500 mètres : 1er Giraud, 2e Caillet, 3e Vatano, 4e Moirand.
80 mètres : 1e Mlle Allamand Augustine - 2e Mlle Bouvier Marie - 3e Mlle Perret Anna - 4e Mlle Lambert Jeanne.
Le Petit Dauphinois, CHAMOUX - 28 Juillet 1923.
— Fête patronale. — La grande vogue annuelle de Chamoux aura lieu le dimanche 29 juillet.
Programme de la fête.
• Samedi : pavoisement général ; salves d'artillerie ; retraite aux flambeaux.
• Dimanche 29 juillet : salves d'artillerie ; réveil en fanfare. A 10 h. 30.: défilé en musique dans les rues de la ville.
A 15 h., ]eux de la benne, de la poêle, des tupines, des citrons. A 16 h., courses de 100 m., 400 m., 11500 m. et en sac.
A 18 h., concert, par la fanfare « l'Union des Volontaires » sur la place de la. Mairie et la place du Monument.
A 18 h.- 30, départ d'un ballon. A 21 h., retraite aux flambeaux ; illuminations. Grands bals dans tous les établissements publics.
• Lundi 30 juillet : continuation de la fête. Sports athlétiques. Jeux divers. Course des 100 k
Le meilleur accueil est réservé aux visiteurs.
La gratuité des places est assurée aux forains pendant toute la fête.
Le Petit Dauphinois, 24 Juillet 1924
CHAMOUX. — Fête patronale — Dimanche 27 juillet, aura lieu la vogue de Chamoux.
Voici le programme :
• Samedi 26 juillet, — Pavoisement général ; à 21 h., salves d'artillerie, retraite aux flambeaux.
• Dimanche 27 juillet. — Salves d'artillerie, réveil en fanfare ; à 10 h. 30, défilé en musique dans les rues de la ville ; à 14'h, Jeux de la benne, de Ia poêle, des tupines, des citrons ; à. 16 h., courses en sac 400 et 1.500 mètres ; à 17 h., concert par la Fanfare sur la place de la Mairie et sur la place du Monument aux Morts de la grande guerre : à 18 h. 30, départ d'un ballon ; à 21 h ' retraite aux flambeaux, illuminations générales, grands bals dans tous les établissements publics.
• Lundi 28 juillet. — Continuation de la fête sports athlétiques, course des 100 kilos jeux divers.
Le meilleur accueil est réservé aux visiteurs
La gratuité des places est assurée aux forains pendant toute la durée de la fête.
Juillet 2020 - Recherche A.Dh.
Au fil de divers récits de fêtes, et même, de quelques visites pastorales du XIXe siècle, on apprend que "des boîtes ont été tirées"; et cela semble très apprécié, quoiqu'un peu bruyant !
De quoi s'agit-il ? Les "boîtes" étaient des récipients solides, où l'on plaçait de la poudre noire et une mèche: l'explosion provoquait une forte détonation - c'était en somme de (très) gros pétards !
Les boîtes ont disparu, interdites : la détention incontrôlée de poudre noire, et quelques accidents ont eu raison de la tradition. Resta encore quelque temps, on le voit ci-dessus, la pratique de "salves d'artillerie".
Une "boîte" chamoyarde en fonte : la mèche passait par le petit trou en bas à droite •>
La coutume de "tirer les boîtes" est bien attestée dans nos vallées.
Mais on la retrouve très loin d'ici : en 1862 (même époque donc), l'écrivain et photographe Maxime du Camp voyage en Italie ; il assiste à une procession religieuse à Capri : "A onze heures du matin, le cortège s'ébranla au bruit des cloches et des boîtes que l'on tirait de tous côtés."
Avril 2022 - Recherche A.Dh.
Source :
Articles de presse du Petit Dauphinois, journal local, consulté en ligne sur www.lectura.plus
Plaque photo Marius Neyroud - Fonds M.M.
Les boîtes : Photo A.Dh. Article cité: Maxime du Camp, 1862, Revue des Deux Mondes
(cliquer sur une image pour agrandir)
D'abord (?), à Chamoux, entre les 2 guerres, il y eut la fanfare - non : les fanfares.
Entre lesquels ne régnait pas toujours… l'harmonie paraît-il ? Il y avait "Le Réveil", parfois appelée "la Fanfare blanche", par opposition à la rouge : la Fanfare des Volontaires.
Manifestement, les deux étaient appréciées.
Le Petit Dauphinois, 22 Avril 1924 - CHAMOUX. — Une journée récréative,
_ La fanfare « Le Réveil » a donné a deux reprises un concert sur la place de l'Église et sur celle de la mairie.
Les morceaux, des mieux choisis, joués par des exécutants de talent, sous la direction du chef dévoué, M. Allamand Gaslon, ont charmé les nombreux auditeurs accourus des environs. Nous adressons à cette jeune et dévouée société nos félicitations et, de tout cœur, nous lui disons : à bientôt..
La fanfare "Le Réveil" de Chamoux, années 1930 (photo Marius Neyroud)
Aujourd'hui, Chamoux compte une chorale (Interlude), et plusieurs cours de musique, dont nous évoquerions volontiers les débuts : articles bienvenus.
Naissance de l'école Chamoy'Art en 2014 (article DL 9-7-2014)
07-2020 - A.Dh.
Source :
Fanfare "blanche," photo Marius Neyroud, Coll. M.Maître
Dauphiné Libéré 9-7-2014
Les "barrotières" qui quadrillent la plaine, offrent des occasions de balades, et de beaux points de vue.
Quelques sentiers existent aussi dans la montagne, autrefois exploitée régulièrement, pour le bois, les châtaignes, les écorces… et parcourue d'un village à l'autre, à pied bien sûr, et en allant au plus court.
À la fin des années 90, du temps de l'Office du Tourisme, quelques parcours furent réhabilités, ouverts à la promenade par des bénévoles, puis animés ; mais aujourd'hui, certains sentiers se perdent et auraient bien besoin d'un toilettage…
07-2020. A.Dh
Source : Dauphiné Libéré 15-10-1998 et 23-02-1999
2010. Chamoux avait depuis peu sa salle culturelle.
Cinébus, réseau associatif qui propose des projections de films pour enfants et adultes avait toute sa place. Très vite après la première séance, l'Association culturelle CCA (Chamoux Culture Animation) s'est créée, en février 2010, pour faire vivre cette animation, et un peu plus (théâtre, expos… sont aussi à son programme)
(cliquer sur l'image pour agrandir)
Chamoux n'a pas de salle de concert ! Mais l'église et la salle du Prérard ont déjà accueilli bien des prestations plus qu'honorables : le son est bon à l'église, et très correct au Prérard. Tout dépend en fait de la "jauge".
L'église accueille donc traditionnellement la chorale Interlude, et l'Harmonie d'Albertville.
Parfois un concert de musique ancienne (et c'est un régal dans ce décor baroque)
Les écoles de musique présentent plus souvent les spectacles de fin d'année au Prérard.
Avant la construction de la salle culturelle du Prérard, le bâtiment de l'école ouvrait parfois ses salles.
Non sans succès. Voyez plutôt !
Le Petit Dauphinois 07 Août 1943
• CHAMOUX-SUR-GELON — Une aubaine. — Le gala des prisonniers de demain à 18h30 a l'heure fortune [sic] de pouvoir annoncer la gracieuse participation du très grand violoniste, A. Lœwelguth, premier prix et membre du Jury au Conservatoire National de Paris, soliste de la Radio, actuellement en villégiature à Chamoux.
Le Petit Dauphinois 12 Août 1943
• CHAMOUX-SUR-GELON. — Gala prisonnier. — En raison de l'empressement du public de dimanche dernier à vouloir se caser à tout prix malgré l'insuffisance de la salle, le Centre d'entraide aux prisonniers du canton a décidé, pour son gala du 15 août : modification de l'aménagement, limitation stricte des entrées au nombre de places assises. Interdiction de l'accès à la cour des écoles de toute personne étrangère au spectacle. Des consignes sévères assureront d'autre part une audition parfaite, donnant ainsi au public toute garantie. Location des chaises 13 août, de 15 à 19 h. ; 14 août, de 9 à 12h. et 15 à 18 h., café Amoudry, et tél. 6 à Chamoux.
Le Petit Dauphinois 13 Août 1943
• CHAMOUX-SUR-GELON. — Gala prisonnier. Dimanche matinée à 14h. Soirée spéciale à 20 h 45 précises (en principe à bureau, fermé). Salle réduite aux chaises, Participation de M. Lœwenguyh, violoniste et. très probablement de M. Genin, tous deux lauréats du Conservatoire National de Paris. Louez vos chaises, café Amoudry et téléphone 6 à Chamoux. Pour l'ensemble du canton, couvre-feu exceptionnel à minuit et demie.
Depuis sa fondation le CCA invite plusieurs fois par an des spectacles de théâtre amateur, qui ont toujours remporté un beau succès : de ce fait, l'Association ne manque pas de proposition…
Au fil du temps passé, on rencontre une présence locale du théâtre amateur, difficile à préciser hélas.
Parmi les actrices, jeunes Chamoyardes, on reconnaît Augustine Allamand. Et aussi ?
Certaines étaient proches du photographe Marius Neyroud, auteur du cliché de gauche (le support de plantes à droite est d'ailleurs un de ses accessoires de studio). Cette photo fut-elle prise en mars 1923 ? (voir articles ci-dessous)
Le Petit Dauphinois, 20 Mars 1923
CHAMOUX. — La Jeunesse Sportive de Chamoux organise pour le dimanche 1er avril, une soirée récréative dont voici le programme : Orchestre ; « M. Lebureau est constipé », comédie en un acte ; « Ous'qu'est le commissaire ? », comédie en, un acte : « La génisse à Duraplat », saynète comique en un acte ; Chants ; Monologues ; Attractions. La soirée se terminera par un grand bal. Prix des places : premières 3 fr.; deuxièmes 2 fr. — Le bureau sera ouvert à 19 h.30.
Le Petit Dauphinois, 02 Avril 1923
CHAMOUX. — Fête.- La journée de Pâques se passa admirablement, toute remplie de réjouissances.
Dans les rues de la ville, pendant plusieurs heures les musiciens, montés sur un char, firent retentir leurs plus beaux airs, et ce, au grand plaisir des habitants, enthousiastes. Le soir à 8 heures et demie, le rideau se leva sur de nombreuses chansons, monologues et petites pièces, parmi lesquelles nous nous bornerons à citer, comme étant la plus drôle, et la mieux goûtée, « Le génisse de Durapia ».(sic)
Nos deux comiques, Perret et Vidonne, se sont surpassés et nous ne pouvons que les féliciter, ainsi d'ailleurs que tous les acteurs qui, tous, ont été à la hauteur de leur rôle.
Pourtant nous critiquerons un peu le programme. Il aurait été préférable — nous croyons — de moins charger en chants et monologues, vu là psychologie d'un public toujours prompt à s'impatienter.
Le bal qui suivit, dura peu — et c'est à regretter, car il était plein d'entrain et de bonne humeur. Nous ne pouvons que féliciter tous ceux qui ont su animer notre petite bourgade, et nous leur demandons : à bientôt.
Le Petit Dauphinois ,13 Juillet 1944
• Joli geste. — Des enfants du haut de Chamoux ayant organisé entre eux une séance théâtrale, la somme de 150 fr. a été versée au Centre d'entraide aux Prisonniers.
Merci pour votre très bel exemple. Colis du prisonnier.
7-2020. A.Dh.
Source : Dauphiné Libéré - 17-01-2010
Cliquer sur les images pour agrandir
Chamoux s'est fait un nom autefois dans le milieu sportif amateur savoyard, pour son équipe de basket…
Qui peut nous aider à dater ces articles ?
Pour se faire une idée… et en fonction des trouvailles en ligne sur les ADS !
Le Petit Dauphinois 03 Décembre 1940
• Chamoux-sur-Gelon - Basket-ball
- Dimanche, dernier, la première et la deuxième équipes de J.S. de Chamoux se sont déplacées à La Rochette pour y rencontrer les équipes correspondantes. Nos équipes sont sorties victorieuses, la première par 58 à 24, et la deuxième par 24 à 6.
Le Petit Dauphinois 13 Mars 1941
• CHAMOUX-SUR-GELON. Basket-ball.
— Dimanche dernier, la Jeunesse Sportive de Chamoux a battu le Cercle Laïque Chambérien, par 33 à 18, Ce fut tout au long de la partie une démonstration de jeu ouvert, empreinte du meilleur esprit. Plus d'ardeur et plus de maîtrise à Chamoux, tandis que les Chambériens résistaient courageusement Jusqu'au coup de sifflet final. Arbitrage impeccable de M. Choirat. L'éq. II remporta sa troisième victoire par 83 à 19
Le Petit Dauphinois 24 Avril 1941
•SPORTS - Le basket à l'U.F.0.L.E.P.
TOURNOI DE CHAMOUX
Dimanche prochain a lieu le tournoi organisé par La Jeunesse sportive de Chamoux. Nous avons indiqué toi- même que le règlement prévoyait l'attribution de 4 challenges acquis aux équipes qui les gagneraient 3 années consécutives ou non. Ces challenges n'ont été mis en compétition qu'une seule fois en 1938. Le Club Normal Savoisien s'adjugea les challenges des 1e, 2e et 3e séries, tandis que le Cerclé Laïque gagnait le challenge des pupilles.
Cette année, la lutte sera sévère dans les diverses séries où sont déjà engagées le Club Normal Savoisien. la Jeunesse Sportive de Chamoux, le Cercle Laïque de Chambéry, l'A. Sportive de Montmélian, de La Chambre, Envoyer les engagements à M. Maître, directeur d'école à Chamoux. Tél. n°2.
Le Petit Dauphinois 02 Mai 1941
•Le Tournoi de basket de Chamoux
Avec la participation de 23 équipes, le Tournoi de la Jeunesse Sportive de Chamoux a démontré à la fois la vitalité de cette association et celle de l'U,F.O.L.E,P.. La Jeunesse Sportive de Chamoux, en s'adjugeant le challenge de première série, a confirmé sa classe. L'Amicale Sportive de La Chambre, vainqueur de la deuxième série, triomphait assez aisément des équipes II du Cercle Laïque de Chambéry de l'U.S. des Cheminots Chambériens. LE.P.S d'Albertville gagnait le challenge de la ville de Chamoux et les pupilles de Chamoux gagnaient le challenge des Jeunes. Notons que les Chardons d'Argentine participaient pour la première fois à une compétition officielle et qu'ils ne s'inclinaient qu'en finale des pupilles, après avoir battu le C.L.C. par 59 a 12
Le Petit Dauphinois 14 Mai 1941
• BASKET-BALL - Un beau tournoi de basket-ball à Albertville
Albertville, 12 mai. Organisé hier par les élèves-maîtres de l'École Normale, ce tournoi connut, l'après- midi surtout, un magnifique succès. Les finales, dont voici les résultats, eurent lieu devant une foule compacte et enthousiaste, qui ne cessa d'encourager les Jeunes basketteurs. 1e Série. — E. P. S. Albertville (1) bat Cercle Laïque Chambérien, 24-22, et remporte le challenge Martin. Pupilles, - J.S. Chamoux bat EPS, Albertville (3). 19-B. et remporte la coupe des professeurs de l'École Normale.
Le Petit Dauphinois 28 Novembre 1941
•CHAMOUX-s.-GELON.
Basket - La démonstration de basket de dimanche dernier qui a heureusement bénéficié du beau temps, a connu le succès. L'A.S. Chambérienne avait déplacé à Chamoux ses meilleurs basketteurs soit 4 équipes, dont deux féminines. Furent d'abord en présence les réserves respectives des deux clubs. Grâce à leur ardeur, les jeunes de Chamoux réussissent à endiguer l'ascendant scientifique de leurs adversaires et à limiter le score à 24 contre 10. Bravo ! tes jeunes.
Au cours du match féminin, les deux équipes firent assister à une exhibition plaisante, sinon positive. Quelques phases spectaculaires furent applaudies comme il convient.
Enfin, voici les champions des Alpes en action. D'entrée ils s'imposent par leur jeu scientifique, précis et rapide et s'assurent bientôt une avance confortable au tableau.
La J.S. de Chamoux coordonne son jeu et réussit un moment à tenir tête à son valeureux adversaire, lequel termine dans une envolée irrésistible. Le score de 52 à 10 est peut-être un peu lourd pour J.S.C., mais il est juste de préciser que l'A.S.C., a retrouvé ce jour-là sa verve d'antan et que de ce fait la différence de classe entre les deux équipes est incontestable. Nous souhaitons revoir souvent une aussi belle démonstration de ce beau sport.
Le Petit Dauphinois 05 Décembre 1941
•CHAMOUX-SUR-GELON. — Basket.
Dimanche sur son terrain e championnat des Alpes la J.S. Chamoux a battu l'U.S. Brison-St-Innocent par 12 à 8.
La J.S.C. semble avoir retrouvé la possession de ses moyens mais un sérieux galop d'entraînement s'impose cette semaine pour le déplacement de dimanche à St-Jean-de-Maurienne. Le dimanche précédent, au Critérium du Jeune basketteur à Chambéry, la J.S. Chamoux s'est particulièrement distinguée dans la catégorie Jeunes cadets en s'adjugeant les première et quatrième places. Ces Jeunes espoirs ont nom: Raymond, Gérard et (Henri) Frêne.
Le Petit Dauphinois 19 Janvier 1942
•Le Critérium du jeune basketteur à Chambéry
Rendons tout d'abord l'hommage qui leur est dû aux organisateurs du District de Savoie et de l'A.S. Chambérienne et tout particulièrement à MM. Massard et Dewilder pour la réussite de ce Critérium malgré des circonstances atmosphériques défavorables
Grâce à leurs soins diligents, les terrains furent déblayés de la neige qui les recouvrait et les épreuves purent se dérouler normalement. Il y eut quelques abstentions, mais 1e Critérium connut, néanmoins, un agréable succès pour ce deuxième tour, avec l'intéressante participation des équipes d'Aix-les Bains, du S.C. de Chamoux et de l'A.S. Chambérienne.
Les Aixois se taillèrent la part du lion chez les cadets devant les Chambériens tandis que l'on notait un joli succès du S.C. de Chamoux chez les cadets juniors. Enfin, l'A.S.C. faisait cavalier seul chez les jeunes filles parmi lesquelles il convient de remarquer la démonstration particulièrement brillante de Melle Deleveaux.
La réussite de cette manifestation a largement démontré son utilité en vue de la diffusion et de l'amélioration du basket-ball en Savoie.
Le Petit Dauphinois 18 Avril 1942
• Basket-Ball. —
Tandis que les ténors de l'équipe vedette seront aux prises avec l'A.S. Saint-Rambert de Lyon, en déplacement, l'équipe Il se rendra dimanche, à Aix-les-Bains, pour y rencontrer, en championnat des Alpes, l'équipe correspondante de l'U.S. Aixoise.
Au stade Jacques-Level. l'équipe III. dont la forme actuelle ne se dément pas, recevra l'équipe I du F.C. de Rumilly. Les deux équipes féminines donneront la réplique également aux basketteuses de Rumilly. Trois beaux matches entre équipes qu'unis sent de solides liens d'amitié.
Enfin, les Jeunes cadets iront à Chamoux. rencontrer les Jeunes du club local, dans un match comptant pour la Coupe de Savoie des Jeunes Cadets, organisée par l'U.S. Aixoise
Le Petit Dauphinois 14 Mai 1942
• BASKET-BALL
FINALE DES JEUNES CADETS CET APRES-MIDI A AIX-LES-BAINS
Cet après-midi au stade municipal, à 13h 15, sera donné le coup d'envoi de la finale de la coupe « Etoile Sportive » organisée par l'U.S. d'Aix-les- Bains. Compétition réservée aux jeunes cadets (nés après le 1er septembre 1925), La J.S. Chamoux et l'U.S. Aix-les-Bains, vainqueurs de leur poule seront opposées pour cette finale. Chamoux semble favori, ayant éliminé Cognin et Chambéry par d'éloquents scores, tandis qu'Aix-les-Bains menait le meilleur sur Albens et Annecy. Ce match servira de propagande pour les enfants, entrée gratuits. Coup d'envoi à 13 h. 15
Le Petit Dauphinois 03 Septembre 1942
• BASKET-BALL AU DISTRICT DE SAVOIE
Le District de Savoie de basket-ball. réuni en assemblée générale le dimanche 30 août, a décidé de classer en catégorie Honneur les clubs suivants : U. S de Brison-St-Innocent. Basket- Club mMauriennais. J.S. de Chamoux, II. S, du Grand-Mont. U. S. d'Albens. Espérance d'Albertville.
On aura noté le rôle très actif de M. Maître, directeur de l’école de Chamoux, et le soutien sans faille du rédacteur des articles, même quand la performance n'était pas au rendez-vous !
L'Association bouliste a toujours pignon sur rue - si on peut dire - sous les murs du château.
Voici quelques noms et quelques bribes de la vie de l'Association, relevés dans le journal local… en ligne
Le Petit Dauphinois 18 Avril 1941
• CHAMOUX-SUR-GELON — Amicale Boule.
— Le dimanche 13 avril l'Amicale Boule, sous la direction de M. Berger à fait son premier concours de l'année. Il s'est effectué par quadrettes formées (système Aurard) en trois parties, points cumulés, Trente- deux joueurs se sont présentés à l'inscription. Quatre prix ont été décernés : premier prix, la quadrette Bernard ; 2e prix la quadrette Berger ; 3e prix, quadrette Neyroud Roger ; 4e prix quadrette Dénarié père.
Le Petit Dauphinois 13 Avril 1942
•CHAMOUX-SUR-GELON.
Amicale-Boule. - Dimanche dernier, l'Amicale-Boule a donné son premier concours de l'année et 36 joueurs se sont présentés. Trois prix ont été distribués. Le premier a été gagné par la quadrette Gérard. le deuxième par la quadrette Vidonne et le troisième par la quadrette Berlioz.
Le Petit Dauphinois 27 Mars 1943
•CHAMOUX-SUR-GELON. —
Amicale Boules - Les membres de la. société sportive bouliste sont convoqués en assemblée générale & la mairie, le samedi 31 mars, h 30 h. 30-
Le Petit Dauphinois 03 Août 1942
• Chamoux-sur-Gelon Amicale Boule.
— Le dimanche 36 (sic) juillet, l'Amicale Boule a fait son cinquième concours de l'année. Le championnat a été gagné par la quadrette Toni de La Rochette et le sous-championnat par la quadrette Neyroud Roger, de Chamoux.
(Le correspondant était-il moins informé ?)
Très peu de choses concernant ce sport pour la période actuellement explorée (1940-1944) dans le Petit Dauphinois : à suivre.
Le Petit Dauphinois Mardi 19 janvier 1943
•LA VIE SPORTIVE - FOOTBALL - DISTRICT DE SAVOIE
Matches du 17 janvier — Honneur : Chamoux
N'oublions pas la renaissance du club dans les années 2010 !
07-2020 - A.Dh.
Source :
Basket
Articles photographiés à retrouver !
Les articles transcrits du Petit Dauphiné sont en ligne (1922-1944) sur Lectura +
Boules
Les articles transcrits du Petit Dauphiné sont en ligne (1922-1944) sur Lectura +
Football
L'entrefilet transcrit du Petit Dauphiné est en ligne (1922-1944) sur Lectura +
Aux sports "classiques" dans nos villes et villages, bien présents depuis longtemps à Chamoux, s'ajoute entre Montendry et Chamoux une activité pleine de couleur - et même de poésie : le Vol libre.
Le parapente domine aujourd'hui dans le ciel.
Mais les Chamoyards ont d'abord vu tourner au-dessus de leur tête les ailes volantes, ou Deltaplanes - qui planent toujours ici bien sûr - de temps en temps…
(cliquer sur les images pour agrandir)
Écoutons Serge Le Puil :
"Premier vol du 1000 le 18 mai 1975 : le premier décollage du 1000 fut effectué par Nono Pallatier (La date se trouve au déco, sur le panneau que j'ai rénové).
Il y avait aussi l'intermédiaire ; le tremplin en bois fut inauguré le 3 juillet 1984 en présence de Pierre Dumas (Conseiller régional), Michel Barnier (président du Conseil général de la Savoie), les maires de Montendry, de Chamoux, le conseiller général du canton de Chamoux."
1977.
"Cet hiver-là, Nono Pallatier en… Père Noël, a posé sur la neige, ce qui n'est pas très compliqué."
L'été suivant, une belle rencontre.
Chamoux, janvier 1977, VLM janvier 77 Chamoux, 20-21 août 1977, VLM n°14
août 1978 - Un atterrissage à Chamoux
Un tremplin fut donc été créé en 1984, dans une pente déjà bien fréquentée. Le Dauphiné Libéré lui a consacré un article. (article DL, 16 mai 1984, inauguration le 12-5-1984)
"Le bar chez Amoudry était le rendez-vous de tous les libéristes à Chamoux."
Merci à M.L et C.B. qui nous ont signalé l'article du16-5-2984,
à M.M. pour la photo du bar,
et à Serge Le Puil… pour tous les autres documents !
7-2020, A.Dh.
Source :
Delta Club de Savoie / S. Le Puil / Vol Libre magazine
Dauphiné Libéré 16-5-1984
Photo du bar : collection M.M.
Lorsque la Loi rend l'Instruction publique, laïque, obligatoire (1881, 1882, 1886)1, et organise Écoles et Formation des maîtres, les populations savoyardes ont déjà une pratique de l'Instruction: beaucoup savent lire, écrire, au moins un peu.
On voit d'ailleurs dans les Registres des Notaires dès le XVIIIe siècle, l'évolution rapide de la rubrique finale: Untel et Untel ont signé, les autres ne l'ont pu, ne sachant (ou "étant illettrés").
(En 1726, lors d'une réunion des "Communiers", sur une cinquantaine d'hommes présents, seuls 9 peuvent signer.)
Des écoles dans les villages dès le XVIIIe siècle2
Avant l'instauration de l'Instruction publique, on relève l'intervention de divers prêtres et particuliers en faveur des habitants : ils lèguent un capital, dont la rente permettra de couvrir au moins en partie le salaire d'un maître. Reste à trouver un local, souvent une maison donnée par un particulier.
À CHAMOUX…
Rd Jean-Baptiste Durieux, natif de Lanslebourg, doyen de la collégiale de Sainte-Anne-de-Chamoux, prieur de la Corbière, seigneur de Saint-Pierre-de-Belleville, a laissé, en 1790, par testament, Mollot notaire, la somme de 4000 livres pour l'établissement d'une école qui se tiendrait à Chamoux, depuis la Toussaint jusqu'à Pâques.
voir 1791 : Chamoux accepte le legs du curé Durieux pour une école... l'hiver.
Remarque : le Rd Durieux, ancien curé de Bonneval pendant un an en 1717, léguait à cette paroisse un autre capital de 935 livres, produisant la rente de 41 livres 18 sols par son testament du 30 décembre 1737, pour tenir une école.
CHAMPLAURENT
«Par son testament du 26 juin 1788, Ducoudray notaire à Chambéry, Rd Amédée Baroz, de Lanslebourg, curé à Champlaurent, du 16 décembre 1757 à la fin de juin 171, mort curé à Hauteville, nous légua pour l'établissement d'une école, sans distinction de sexe, deux capitaux, l'un de 336 livres chez Jean feu Barthélemy Dimier et l'autre de 360 livres chez Jean-Claude feu Joseph Aguettaz, tous deux nés et domiciliés à Champlaurent. Ces deux capitaux sont parvenus au Rd testateur du chef de Rd Jean-Baptiste Baroz, son oncle, en son vivant curé de Villard-Léger, par son testament du 22 février 1768, Me Perret.
« En nous faisant ce don, Rd Amédée Baroz ajouta que, si les intérèts de ces capitaux étaient insuffisants pour le salaire d'un maître, il entendait qu'ils fussent distribués aux pauvres de la paroisse, annuellement et perpétuellement, sous la direction du curé et du conseil.
« Malgré cette clause, la fondation a toujours reçu sa première destination. Le public intelligent a compris que la rente seule de ces deux capitaux a été de tout temps un salaire insuffisant; aussi, avant notre annexion à la France, y suppléait-il par des cadeaux en comestibles.»
Notice sur la paroisse de Champlaurent écrite vers 1860 par M. Rosaz, curé.
MONTENDRY
Par son testament en date du 19 février 1754, Michel Charbonnier fait un legs pour l'établissement d'un vicaire chargé, en même temps que de la desserte religieuse, « d'enseigner gratis tous les enfants de la paroisse qui se présenteront à lui ».
Mais qu'est-il resté de ces écoles-là, dans les temps agités de la Révolution ?
Le Livre des Recettes de La Rochette pour l'an 3, qui gère les domaines nationaux d'ancienne origine provenant en particulier des Biens du ci-devant Clergé (Lois des mars et 12 septembre 1791), enregistre:
Plus douze cents livres en capital et cinquante deux livres un sol pour intérêts pour le payement de la rente passée sous la clause solidaire par lesdits Jean Antoine Valliend, Jean-Baptiste et Claude Geoffrey, en faveur de Jean-Baptiste Durieux, ci-devant curé de Chamoux, par acte du 10 (?) mars 1785, Perret notaire ; laquelle rente a été léguée à l'école de Chamoux par ledit Durieux à forme de ses codicilles des 26 novembre 1788 et 28 avil 1789, Mollot notaire.3
Les écoles à Chamoux avant 1860
Une école de garçons devait fonctionner à Chamoux, avant 1840.
En 1838, Dame Marie Jeyme institue la Fabrique ecclésiastique de Chamoux son héritière par testament : à sa charge d'établir au chef-lieu de cette paroisse une école pour l'éducation des filles de la paroisse dirigée par les sœurs de St Joseph ; la fabrique ecclésiastique accepte la succession et achète une maison qu’elle fait réparer, et le clos contigu, grâce au legs ((voir "Écoles / Textes à l'appui 1839" ci-contre)"
Petit problème : déjà endettés par les travaux de l'église, les fabriciens n'ont plus de réserves pour assurer l'entretien de l'école ; elle se tourne vers le Conseil communal. (voir "Écoles / Textes à l'appui 1856" ci-contre)
Les sœurs de St Joseph sont installées le 4 décembre 1839.
Leur traitement est fixé à 800 Livres. Il est formé :
1°) de 120 L., produit du clos,
2°) de 40 L. payés par les administrateurs des revenus des écoles,
3°) de 640 L, produit des rétributions des élèves »
Et l’évêque en Visite observe : « cette dernière somme est trop élevée pour qu'elle puisse être régulièrement payée par les élèves ; nous désirons vivement que le Conseil communal (…) allouera une somme de 200 L. en déduction des rétributions des élèves.»4
Six ans plus tard, "Dès 1839, l’école de filles est dirigée par les sœurs de St Joseph (…).
Le traitement des Révérendes sœurs fixé à 800 L, est formé :
1°) de 120 L. produit du clos contigu à la maison
2°) de 100 L. payé par la commune
3°) de 55 L. payé par les administrateurs des revenus de l’école
4°) de 525 L., somme à laquelle devrait s’élever la rétribution des élèves :
L’évêque en visite observe à nouveau : « cette [rétribution] est trop élevée pour qu’elle puisse être régulièrement payée, il serait à désirer que le conseil communal augmente l’allocation en faveur de cet établissement.» 5
Avant 1860 il existait donc déjà une école de garçons et une école de filles au Chef-lieu ainsi qu’une école aux hameaux de Villardizier et de Berre.
A l’époque, le chauffage des classes et de l’appartement des instituteurs était à la charge des parents d’élèves. En 1862, d’importants travaux financés par la commune seront réalisés à l’école de filles, dont la création de lieux d’aisance à l’extérieur. (Pour l’anecdote, l’école de garçons, bénéficiera quant à elle de cette modernité en 1871.) 6
Les écoles à Chamoux après 1860
En 1860, la Savoie est devenue française. Où en est l’école à Chamoux ?
La Commune de Chamoux possède deux écoles annuelles. (Précision intéressante, car longtemps, beaucoup de petites écoles rurales n’ont fonctionné que durant la « morte-saison » ; le maître lui-même retournait-il aux champs ?)
L’École des garçons, confiée à deux instituteurs laïques, mariés (traitements, 1200 et… 800 F), est fréquentée par 135 enfants environ.
L’École de filles, établie à Chamoux depuis 1839, est confiée aux sœurs de St Joseph, qui sont reconnues en qualité d’institutrices publiques depuis le 1er janvier 1877. Les sœurs sont au nombre de 5, et tiennent trois classes, plus une classe libre (1200 Livres plus la jouissance d’un clos appartenant à la Fabrique).
Les deux écoles sont gratuites depuis le 1er septembre 1877.7
En 1869, l’école de Berre est supprimée, malgré une pétition des habitants, à la demande de l’inspecteur de l’éducation, au motif que l’école a été illégalement ouverte par un instituteur, originaire de l’Isère, révoqué depuis 1862.
- les frais de chauffage alors répartis pour moitié entre la commune et les familles des élèves payants ont été cette année là, pour chaque partie, de 90 Francs.6
En juin 1873, un rapport de l'Inspection primaire constate :
"Une division entière - plus de 40 petites filles - sont condamnées à perdre une grande partie de leur temps parce qu'elles ne peuvent être placées que sur de petits bancs très malcommodes d'ailleurs.
D'un autre côté, la maîtresse de la 1ere division manque de tout le matériel nécessaire pour enseigner utilement l'arithmétique, la géographie, et le systèeme métrique".
Le 16 févrrier 1873, le Conseil municipal avait pourtant voté des crédits pour 7 tables à 35F, 4 cartes de géographie à 9F, 4 tableaux noirs à 12F ; mesures métriques : 31F. Soit : 363,F. La Commune demande une subvention de 200F : elle en obtiendra 150.
Le 10 mai 1874, le Conseil vote l'achat de 5 crucifix (30F), et de 2 bouliers compteurs (2x15). Soit 60F, et 40F pour les chenaux de toit côté jardin. Une demande de subvention de 50F est déposée.10
1881, l’École de Jules Ferry, laïque, gratuite, obligatoire ?
En 1882, un terrain de 34 ares est acheté au «Grand Champ», emplacement de l’école actuelle, pour la construction d’une école primaire et supérieure pour les garçons qui comprendra 6 classes…
Un bâtiment annexe indépendant à 2 étages, est également prévu pour servir de logement aux instituteurs. L’ensemble sera terminé en 1886.
L'école de garçons au début du XXe siècle (architecte Lathoud)
Côté filles… le traitement des institutrices congréganistes est alors de 700 F annuels pour la titulaire et de 500 F pour l’auxiliaire, mais… les institutrices religieuses avaient également un clos à leur disposition, leur permettant de tenir une vache ! 6
Le Certificat d'Études
Le Certificat d'Études, et surtout, l'orthographe, ont causé bien du souci aux enfants de France : à Chamoux, en 1882, sur les 14 candidats du canton, 7 ont été refusés, dont 6… pour un zéro (éliminatoire) en dictée.
"L'examen du Certificat d'Études devient de plus en plus difficile : les élèves rebutés une première fois ne veulent plus se représenter ": en 1883, à la demande de M. Métraux, le Conseil vote un Prix de 10F à tout élève qui aura subi avec succès son examen! Coïncidence ? En 1884, les 29 candidats et les 24 candidates sont tous admis !
Cependant, au cours des années suivantes, on retrouve des échecs pour un zéro en dictée.
Ah ! L'orthographe ! 9
1902, les filles aussi !
En 1902, l’école de filles est laïcisée : on divisera alors l’école de garçons en 2 :
- d’une part, 2 classes réservées aux garçons relevant du primaire et une pour le cours complémentaire mixte,
- et d’autre part, 2 classes pour les filles relevant du primaire et une pour une classe enfantine mixte.
Cour et préau seront séparés par une cloison en bois communiquant par une porte. Un escalier reliant la cour au préau est également construit : celui-là même que chacun peut encore utiliser.6
"Dès la fin du 19ème siècle, les populations paysannes pensaient que l'instruction pourrait améliorer le sort de leurs enfants, surtout si elle était sanctionnée par un examen accessible aux bons élèves.
En Savoie, le premier certificat d'études eut lieu en 1873, mais peut-être pas dans tous les cantons.
Au début, les candidats aptes à s'y présenter étaient peu nombreux. Il y avait beaucoup d'échecs, surtout à cause de l'orthographe où cinq fautes amenaient un zéro éliminatoire.
À Chamoux, pour encourager les jeunes à se présenter au certificat d'études, le Conseil municipal vota un crédit allouant la somme de dix francs à tous ceux qui réussiraient à l'examen. De son côté, l'instituteur chargé de ce cours insista sur l'orthographe, principale cause d'échec. Il donnait un sou à celui qui avait zéro faute à sa dictée d'une page. Progressivement, les candidats furent plus nombreux. Leur âge allait de 11 à 15 ans, parfois plus.
La gratuité scolaire, à partir de 1881, améliora certainement la fréquentation de l'école, mais bientôt on pensa que cette instruction devait être consolidée. Sous l'impulsion de Jean François Mamy, notaire à Villard Dizier et maire de Chamoux, le Conseil municipal fit signer à tous les chefs de famille une pétition pour demander un cours complémentaire pour tout le canton, cours gratuit comme l'école primaire. La pétition eut un beau succès au moins à Villard Dizier. Le cours complémentaire fut accordé en 1889: il fonctionnerait à Chamoux avec comme maître Monsieur Curtet.
Pour être admis au cours complémentaire, il fallait avoir été reçu au certificat d'études primaires. Ceux qui avaient des aptitudes pourraient se présenter au brevet élémentaire qui ouvrait la voie à certains emplois ou au concours d'entrée à l'Ecole Normale qui permettait de devenir instituteur. C'était une aubaine pour les jeunes, en particulier pour ceux de la commune de Chamoux qui habitaient sur place. Affluèrent aussi de tout le canton des élèves qui arrivaient à pied avec leur repas de midi dans un panier et qui rentraient le soir chez eux.
Ceux qui avaient moins "bonne tête", comme on disait à cette époque, ou qui pensaient rester cultivateurs comme leurs parents, ne fréquentaient le cours complémentaire que l'hiver; mais ils y apprenaient des choses fort utiles pour leur futur métier: cubage des bois, notions d'arpentage, etc.. Pour ceux qui n'avaient pas obtenu le certificat d'études ou qui voulaient compléter leur instruction tout en travaillant, existaient des cours du soir dits cours d'adultes, dirigés par un instituteur.
En 1901, Monsieur Henry arriva à Chamoux pour remplacer au cours complémentaire Monsieur Curtet nommé à Yenne.
Madame Henry devint directrice de l'école de filles, chargée du cours moyen pour les filles de la commune et d'un cours supérieur qui recevait, si elles le souhaitaient, toutes les filles du canton munies du certificat d'études.
Après bien des démarches auprès de l'administration, les filles qui avaient suivi le cours supérieur purent passer au cours complémentaire de garçons. L'hiver, le nombre de garçons y était dominant, mais ceux qui voulaient rester dans l'agriculture quittaient l'école à Pâques, tandis que les autres et surtout les filles continuaient toute l'année, espérant passer le brevet élémentaire et se faire une situation dans un bureau.
Le cours complémentaire fut une chance pour la population.
Seul un fils resterait à la terre, les autres enfants pourraient continuer leurs études et ainsi avoir d'autres débouchés, à une époque où l'instruction était encore rare dans les campagnes.
Pour les filles, il y eut aussi un cours d'adultes le jeudi matin en hiver, tenu à tour de rôle par chacune des trois institutrices.
Ce cours était destiné à compléter l'instruction des filles en enseignement ménager, couture, crochet pour les vêtements en laine, parce que jusque là on ne tricotait que bas et chaussettes.
Surtout on voulait nous apprendre la dentelle et la broderie, nos mères dans ce rayon ne connaissant que le point de croix. On fit de la dentelle au crochet et à l'aiguille. La commune commanda à un menuisier local un certain nombre de tambours qui servaient à tendre le tissu pour la dentelle de Venise, en grande vogue à cette époque dans les milieux bourgeois. On apprit aussi à faire une autre sorte de dentelle, la frivolité, qui utilisait une ou deux navettes suivant l'importance du résultat à obtenir.
Ces cours eurent un grand succès auprès des filles de Chamoux qui fréquentaient le cours complémentaire, mais un peu moins chez celles qui avaient quitté l'école et qui devaient traire les vaches ou faire la lessive même en hiver."
Léonie Francaz
On s’est rappelé le nom de quelques instituteurs :
1889 : M. Curtet (CC).
1901 : M. Henry (CC) et Mme Henry (Primaire)
vers 1929 : Mme Baillarjon
après 1945 : Melle Feuillebois,
M. Maître (CC) et Mme Maître (Primaire)
M. Gachet et Mme Gachet (Primaire)
A.Dh.
Sources bibliographiques
1- Sur les Lois fondant l'École publique, laïque, obligatoire, voir http://www.education.gouv.fr/cid194/les-textes-fondateurs.html
2- Gallica : Travaux de la Société d'Histoire de Maurienne 1911 (SER2,T5)-1914. p.270 etc
3- AD Savoie 1Q 1123
4- Visite pastorale de 1844 à Chamoux - Archives de l’Évêché de Maurienne
5- Visite pastorale de 1850 à Chamoux - Archives de l’Évêché de Maurienne
6- Sources : Elisa Compain de Villardizier, René Aguettaz (discours pour l'inauguration de l'école mat. 2006)
7- Visite pastorale de 1878 à Chamoux - Archives de l’Évêché de Maurienne
8- Souvenirs de Léonie Francaz dans Autrefois...Chamoux
9- ADS 2 O 1008 et 8 T1 (Recherche Elisa Compain)
10- ADS 2 O 2 (Recherche Elisa Compain)
Le plus souvent, les garçons reprenaient le métier de leur père : le paysan devenait paysan, le maçon devenait maçon ; mais chez les artisans, la formation de l'enfant passait couramment par un temps chez un collègue. Et puis tous ne suivaient pas les traces paternelles !
Voici deux contrats d'apprentissage du XVIIe siècle.
Le premier est passé en 1698, chez un tisserand à Chamoux
Apprentissage pour Dominique Tornafon de Chamoux
"L’an mil six cent nonante-huit et le quinze du mois de juin par-devant moi, notaire, et témoins,
- s’est établi en personne Dominique Tornafon de Chamoux, lequel de gré et pure volonté s’est mis et met en apprentissage avec Urbain Genoullaz, maître tisserand dudit Chamoux présent et acceptant, et c’est pour apprendre ledit art et métier de tisserand :
- lequel icelui Genoullaz promet lui enseigner sans rien lui celer* ni cacher ;
- et c’est pendant le temps et espace à deux années à commencer dès ce jourd’hui, et pour ce, moyennant le prix et somme de huit ducatons de sept florins [pièce] qu’icelui Tornafon promet lui payer, savoir : la moitié d’aujourd’hui en une année ; de l’autre moitié, d’aujourd’hui en deux années ;
- à peine de tous dépens, dommages, intérêts, et sous l’obligation de sa personne et biens présents et à venir qu’il se constitue tenir, avec promesse qu’il fait d’être en tout et partout humble, obéissant, de travailler avec assiduité ;
- moyennant quoi, ledit Genoullaz sera tenu de le nourrir et enseigner pendant ledit temps à mêmes peins, obligation de biens, et clauses de constitution que ci-dessus ;
- ainsi convenu et accordé entre eux, a fait sous et avec toutes autres dues [promissions]; serment prêté, soumissions, renonciations, et clauses requises, à Chamoux dans la … de moi, notaire, en présence d’honorable Jean-Pierre Treppier maître [chamoisier] bourgeois de Montmeillan, et d’Antoine Trabichet dudit Chamoux, témoins requis ; signé sur la minute Treppier, présent, et non les autres, pour être illétérés – de ce enquis – et moi, notaire soussigné recevant requis, qui ai le présent acte pour l’office de l’insinuation d’Aiguebelle et le tabellion signé,
Cl. Savey, notaire
Le deuxième contrat d'apprentissage est passé en 1716 par Jacques Chesaz, et un garçon de Montranger, près de Berres.
Apprentissage pour Jean fils de feu François Mollard de Montarenger
passé par honorable Jacques Chesaz maçon, dudit Chamoux
L’an mil sept cent et seize, et le trois juin, par devant mmoi, Notaire Royal soussigné, en présence des témoins bas nommés, s’est personnellement établi et constitué Jean fils de feu Fraançois Mollard de Montarenger paroisse de Chamoux, lequel de son gré pour lui et les siens, de l’autorité de la … Chichignol sa mère, soit … avec honorable Jacques Chesaz, maître tailleur de pierre de la Val de Cesiaz, habitant audit Chamoux, présent, acceptant pour lui et les siens,
- et c’est pour apprendre l’art et métier de tailleur de pierre et maçon, et c’est pendant le temps et espace de trois années entières et sécutives, à commencer de ce jour d’hui, à l’exception de huit jours chaque année, qu’icelui Mollard se réserve, savoir : quatre au temps de moisson, et quatre au temps de vendange ;
- et lorsqu’icelui Jacques Chesaz n’aura pas du travail à faire en temps d’hiver, audit cas icelui Mollard ira rester chez lui jusqu’à ce qu’il y ce que Jacques Chesaz en ait du besoin pour travailler à la maçonnerie,
- et avec lequel il promet de travailler avec toute assiduité, obéissance et fidélité, à peine que ci après,
- et icelui maître Jacques Chesaz de lui enseigner ledit art et métier de maçon et tailleur de pierre sans lui rien celer ni cacher, et de le nourrir pendant le dit temps qu’il restera avec lui, que le tout, icelui Jacques Chesaz promet faire aux mêmes peine que ci après, et de lui payer la somme de cent florins monnaie courant, avec un chapeau qu’icelui Jacques Chesaz promet payer audit Mollard; savoir : cinquante florins dans deux ans, et les cinquante florins restants en fin desdites trois années, et le chapeau quand il le requerra ;
- et tout ce que dessus, les parties promettent observer respectivement, chacun en ce qui le concerne, à peine de tous dépens d’usage, intérêt et sous l’obligation de tous et un chacun les biens présents et à venir et consentement de ladite Chichignol la mère ici présente de ce faire l’autorisant, le tout par leur foi et serment prêté soumissions, … et clauses requises.
Fait et passé à Chamoux, dans la maison de moi, notaire, en présence de M° Claude Vignon châtelain du Bettonnet, bourgeois de Montmélian, et de [discret] François le jeune Plaisance, bourgeois d’Aiguebelle, témoins requis,
- signé sur la minute Chesaz, et … Plaisance présent, les autres illétérés – de ce enquis -, et moi notaire soussigné qui ai tabellionnement signé, quoique par autre soit écrit,
Cl. Savey
Recherche et transcription A.Dh
Lexique
* celer : taire (cacher)
Sources
ADS – Registres du Tabellion d’Aiguebelle
1698 – 2C 2070 f°298 2-p 330/385 : Apprentissage de Dominique Tournafon de Chamoux chez Urbain Genoullaz tisserand à Chamoux.
1716 2C 2103 f°203G p.234 /596 : Apprentissage de Jean Mollard de "Montarenger" chez Jacques Chesaz maçon, de Berre.
1944. La population avait déjà bien diminué à Chamoux, depuis les années "fastes" vers 1850.
Pourtant, Chamoux comptait encore de très nombreux artisans et commerçants. Qu'on en juge, par cet actrait d'un annuaire des Communes de Savoie de 1944 !
Recherche et mise en page L.J. et A.Dh.
Essai de chronologie
(certaines charges se chevauchent ; certains notaires enregistrent des affaires chamoyardes depuis d'autres bourgades notées : A=Aiguebelle -CHÂT = Châteauneuf - R= La Rochette)
GALLER André notaire de Chamoux | vers 1358 |
GALLERI Richard, fils de Hugonnet, notaire de Chamoux | avant 1350 |
GALLERI Jean, fils de Richard, notaire de Chamoux | Mort avant 1406 |
MEYNIER Claude Notaire et Châtelain de Chamoux | en janvier 1650 |
DIDOLET Pierre | 1580 |
DEGLAPIGNY Philibert : au moins (pour la famille Deglapigny) |
1699-1712 |
SAVEY Claude : au moins | 1699-1737 |
BRUNIER François (A ?) FEYGE Hector (A) LADOUZ Jacques (CHÂT) FOSSERET Antoine (R) |
1731-1757 1737-1777 1738-1789 1740-1770 |
MOLLOT Joseph | 1749-1774 |
PERRET Jean-Claude | 1760-1814 |
MOLLOT Simon | 1774-An II-1836 |
MOLLOZ Simon | 1774-1836 |
MOLLOT Pierre | 1817-1855 |
PARPILLAT Jacques-Joseph | 1819 |
BELLEVILLE Michel-François | 1820-1850 |
ULLIEL Joseph | 1845-1846 |
THOMAS Philibert-Simon | 1850-1873 |
MAMY Frédéric | 1853- |
METRAUX Joseph-Marie | 1873-1897 |
CHANDY Pierre | 1898-1902 |
MAMY Jean-François | 1887-1912 |
CARCEL Joseph-Pierre Emenond | 1902-1910 |
DUCREY Emmanuel | 1911-1921 |
FLAVENS Léon | |
FLAVENS Jean-François |
maître DUBOULOZ, curial de Chamoux |
en 1606 |
(en Savoie, un châtelain contribue à la gestion des biens seigneuriaux, il n'est ni propriétaire, ni même habitant du château)
MOLLOT Simon (notaire) | /1791/ |
A.Dh.
Sources bibliographiques
Nobiliaire De Foras et Archives Départementales de Savoie
Certaines des personnalités qui hantent ces pages s'honorent manifestement de ce titre.
Ces lignes parues en 1889 dans la revue "Mémoires et documents publiés par la Société savoisienne d'histoire et d'archéologie" nous éclairent :
M. Mugnier signale la formule suivante de réception d'un habitant au nombre des bourgeois de Chambéry au milieu du siècle dernier.
Le conseil reçoit au nombre des bourgeois le sieur Nicolas Corraud, «lequel appelé au bureau du consentement du procureur de la ville, s'étant mis à genoux, tête nue, il a prêté serment sur les Saintes-Ecritures par lui touchées entre les mains de M. le premier syndic, d'être bon et fidèle citoyen, de vivre dans la religion catholique, apos(to)lique, romaine, d'être obéissant à la ville, de supporter toutes les charges comme les autres bourgeois et de se comporter en tout comme un homme de bien et d'honneur. Ensuite de quoi la Ville a délibéré qu'il lui serait expédié des lettres de bourgeoisie ».
Il semble que la ville n'admettait pas à sa bourgeoisie les personnes qui n'étaient pas de condition libre, eux ou leurs ancêtres, car on lit au folio 321 v° du registre des délibérations de Chambéry de 1742 à 1749, que le demandeur « se soumet à rapporter une attestation de liberté, franchise et de ses auteurs (sic). »
Depuis bien longtemps il n'y avait plus de serfs en Savoie mais il y avait encore des "taillables à miséricorde"; c'est à un homme de cette catégorie, vraisemblablement, que s'appliquait l'obligation imposée par la ville.
03-2013 - Recherche et transcription A.Dh
Sources :
http://gallica.bnf.fr - Mémoires et documents publiés par la Société savoisienne d'histoire et d'archéologie - 1889 (T28 = SER2,T3). p.XXIX
Les paroisses n'étaient pas soumises à un seul seigneur - sans parler des autorités religieuses.
À Chamoux, on trouve plusieurs familles nobles, dotées de droits, de terres, munies de charges à Chambéry (Chambre des Comptes, Sénat de Savoie…) ou auprès du Roi ; sans compter celles qui étaient propriétaires mais résidaient dans d'autres villages proches.1
Les mariages étaient fréquents entre ces familles ; elles ont aussi accueilli dans leur cercle quelques notables locaux, "Spectables", Honorables", "Egrèges", familles aisées avec qui on pouvait s'allier (les Vignon, ou les Deglapigny par exemple, qui séparaient volontiers la particule à la fin du XVIIIe siècle : de Glapigny !)
Curieusement, plusieurs de ces familles vivaient rassemblées à Villard-Dizier, et non près du château.
Les lignes qui suivent paraîtront peut-être bien vaines : c'est que nous manquons de données sur les diverses maisons de qualité que l'on peut encore voir à Chamoux et Villardizier : un blason sur un linteau, un nom sur un acte pourraient nous aider à mieux les connaître leur histoire, sinon celle des hommes.
• Avant 1561 (" Gabelle du Sel")
- les Tignat (ou Tignac, Tigny)
De Foras suit cette famille locale depuis le XIVe siècle. Il relève :
- Jean de Tigny en 1312; Jean de Tignac châtelain du château de la Bastie de Seyssel en 1436;
- En ??? Nble Jean de Tignat, de Chamoux, épouse Delle Jeannette du Mas.
- 1441 : Leur fille Bonne de Tignat épouse Nble Jacques Manuel fils de Nble Antoine Manuel, bourgeois d'Aiguebelle (contrat dotal du 27 avril 1441).
Ils vivaient encore en 1460. Lui, était mort avant 1495. Le couple semble s'être installé à Châteauneuf (où est baptisé au moins un de leurs enfants)
Un Nble Jacques Manuel, de Chamoux, mort avant 1499, fut père de Nbles seigneurs Jean-Pierre et Guillaume, lesquels, le 28 octobre 1499 (Arch. Thuyset), passent une reconnaissance en fief noble à cause de la Rochette en faveur de Louis duc de Savoie et Jean de Seyssel, Maréchal de Savoie, en suivant la reconnaissance de feu Nble Jacques Manuel leur père, et notamment la moitié par indivis avec les héritiers de Jacques Manuel d'Aiguebelle, à cause du château de la Rochette, de la mestralie de Montbéranger. (De Foras)
Un acte passé en 1485 nous montre plusieurs nobles de Chamoux opposé à des habitants de Champlaurent: parmi ceux de Villardizier, Richardo Gallerii (Richard Gaillard) et Johanne de Tygniaco de Chamosio (Jean de Tignac de Chamoux) Voir Texte à l'appui ci-contre.
De Foras voit aussi dans la Combe :
- Jacques de Tignac en1499.
- Au début du XVIe siècle, François de Belletruche dit De Poypon, seigneur du Chaney en la Vaulx de Myolans, épouse Louise fille de Nble Pierre Palluel qui avait dû épouser auparavant un Nble de Tignac.
- En 1589, Raymond de Poypon Sgr du Chaney, fils de François de Belletruche dit de Poypon et de Louise Palluel, teste en faveur de Nble François de Tignac Sgr de Brun et de Ribéres, "son frère maternel", sa vie durant, et Nble Raymond de Tignac, son neveu.
- Carrière militaire pour les suivants : le Sgr capitaine de Tignac , Sgr de Bron, commande le 1er escadron en 1611. En 1614, Raymond de Tignac, commande une compagnie au préside de Montmélian.
Pour 1680: De Foras cite Melchiote de Tignac ou Tignat, baronne du Bois, veuve de Nble Gaspard de Verdon Sgr de la Corbière et de Chalex.
Mais déjà, la lignée s'était éteinte : "la branche Régis, aurait hérité de la famille de Tigny d'Hurlières, et en aurait porté les armes : d'or au griffon de gueules. Il est possible que Jean-Baptiste, lorsqu'il a été anobli, ait demandé à porter les armes des de Tigny, qui se trouvaient sculptées, avant 1890, dans la chapelle de Saint-Crépin de la Cathédrale de Saint-Jean-de-Maurienne, à côté d'une inscription indiquant que cette chapelle était celle de Nble Jean de Tigny . Ces armes, avec la devise 0MNE A DOMINO, se trouvaient également sur un tableau de la chapelle de Saint-Clair dans l'église de Saint-Alban-d'Urtiéres.
Dans tous les cas, cette branche des Régis posséda le fief de Tigny à Saint-Georges-d'Urtières, qu'elle porta dans la famille Noyel de Bellegarde." (De Foras)
• quelques noms glanés au fil des recherches avant 1729
Les chercheurs doivent s'appuyer sur des actes dispersés (legs, ventes, contrats...). Initiative précieuse aujourd'hui : à la fin du XVIe siècle, le Duché a ordonné que soit dressé le rôle des contribuables, pour mieux prélever la "Gabelle du Sel": cette liste de 1561 enregistre les foyers, en précisant les membres de la famille et leur statut social (le château n'est pas concerné).
- les Gaillard (à Villardizier)
Étudiant une famille d'ancien lignage, les Gaillard/Gailliard, de Foras note "II y eut aussi des Nbles Galliardi à Chamoux." sans préciser ses sources, pour la période du Moyen-Âge.
En effet, comme on le signale pour les Tignac ci-dessus, un acte passé en 1485 nous montre parmi les nobles de Villardizier opposés à des habitants de Champlaurent: Richardo Gallerii (Richard Gaillard) et Johanne de Tygniaco de Chamosio (Jean de Tignac et Chamoux) Voir Texte à l'appui ci-contre.
Ensuite : "Urbain Gallard, de la paroisse de Chamoux en Savoie, écuyer, marié à Delle Louise Ausson, reconnut le 7 septembre 1542 (Arch . Lucey), par acte passé à Theys en Dauphiné, avoir reçu de Guigues Ausson, écuyer, une somme pour les robes nuptiales de ladite dame Louise. Peut-ètre la souche ou un rameau des Galland en Dauphiné?"
Or, la liste de la "Gabelle du Sel" de 1561 relève à Chamoux une famille qui peut correspondre:
Ambroys GALLIARD escuyer, noble
Demoiselle Loyse sa mère
Mye (?) sa femme
Jeanne et Pernette ses sœurs
Cette famille ne semble pas subsister à Chamoux en 1729.
- les Ysard (tous à Villardizier - sur la liste de la "Gabelle du Sel" (1561)
Loys YSARD escuyer, noble
Demoiselle Claude sa femme
Urbain Claude François Thomas Baptisarde ses enfants
Les enfants de feu Claude Ysard son frère, desquels ledit Loys est tuteur :
Urbain et Jeanne enfants dudit Claude Ysard
Urbain YSARD escuyer, noble
Damlle Sébastienne sa femme
Une chambrière
Baptisard YSARD escuyer, noble
Damlle Pernette sa femme
Ysard son oncle
Et Claude à lui donnée
De Foras étudie longuement une famille Yssuard/Ysard : "Les plus anciens représentants de cette famille que nous ayons rencontrés sont déjà qualifiés nobles au début du XIVe siècle . Ils habitaient St Pierre-d'Entremonts, Entremonts-le-Vieux et Villardidier (paroisse de Chamoux). Dejà en 1404 nous trouvons les nobles Yssuard possessionnés en Graisivaudan."
Il remarque : "Le nom est très diversement orthographié Yssuard, Ysuard, Ysard, l'Y initial parfois remplacé par un I : la particule devient fréquente à la fin du XVIe siècle."
Vers 1500, il relève (sans préciser ses sources) : "Nble Pierre Ysardi de Villardidier, paroisse de Chamoux"
et il ajoute: "Je trouve encore (Archives Bettonnet) concernant cette famille:
- 5 juin 1517, quittance par Nble Jean Ysard pour Nble François Jordane
- 15 mai 1581, obligation pour Nble Ambroys Gaillard, comme curateur de Delle Camille, fille de feu Nble Amblard Ysard".
Nous venons de rencontrer Ambroys Gaillard. La famille Jordane qui avait des biens dans la vallée du Gelon, était "patronne" d'une chapelle de l'église de Chamoux.
Mais de Foras ne connaît pas Louis, Urbain et Baptisard Ysard.
Ce qui signifie peut-être simplement… qu'il ne les a pas trouvés (nous avons d'autres exemples)
- Les Tissot ( à Villardizier - sur la liste de la "Gabelle du Sel" (1561) - sous toutes réserves : non répertoriés "nobles"
Messire Pierre TISSOT
Damoiselle Pernette sa femme
Ambroys Catherine Estienne et Claude qui est eagé de quattre ans ses enfans
- Les de Galles (de Gallis ???) (au bourg - sur la liste de la "Gabelle du Sel" (1561) - pas encore répertoriés "nobles": ce sera fait en 1600)
Maitre Claude de GALLES
Françoise sa femme
Loys Amed Henry Estienne Janne et Aymé ses enfans
trois serviteurs et une chambrière
- les de Lesgle (au bourg - sur la liste de la "Gabelle du Sel" (1561) - sous toutes réserves : non répertoriés "nobles")
Jehan de LESGLE escuyer
Damoyselle Claudine sa femme
Anthoine Janne Françoise et Jehan eage de quattre ans
• Mais encore ? Le Cadastre primitif de 1729
Dans le Tabelle-minute (Cadastre primitif) de 1729 de la commune de Chamoux (aux A.D.S.), on relève les noms de tous les propriétaires, par ordre alphabétique et indiquant, pour chacune des parcelles qui leur appartiennent, le numéro cadastral, le lieu-dit, la nature de culture et la contenance en mesures de Savoie et de Piémont. Parmi eux :
- Biens des Arestan (liés au seigneur J. Arestan de Montfort, au bourg: 116 parcelles au total sur Chamoux)
– Biens de noble Blanc, gouverneur de Miolans, 5 parcelles sur Chamoux ;
- de noble Charles Bazin (de Cruet, propriétaire de 60 parcelles sur Chamoux);
- des chapelles de Montranger, de Villardizier, de Saint-Gras, de Saint-Blaise, de Saint-Sébastien, de Saint-Jean, de Sainte-Catherine, du baron de Châteauneuf ;
- de la chartreuse de Saint-Hugon ;
- de la cure du Bettonnet ; de la cure de Chamoux ; de la cure de Villard- d’Héry ;
- des nobles Pierre et Charles du Villard (= les Mugnier, branches Villard et Chabaudière, de Villardizier);
- des nobles Antoine et Louis-Hercule Degalis, Villardizier et bourg, 51 parcelles sur Chamoux ;
- des Deglapigny (notables chamoyards, non nobles) : 112 parcelles sur Chamoux
- des nobles de Livron (chamoyards de Villardizier, 15 parcelles sur Chamoux),
- Vincent de Lalée ou de Lale (? 2 parcelles sur Chamoux)
- des Lozat (notables, non nobles : 57 parcelles sur Chamoux)
- de noble Pierre de Mellarède (au Bettonnet : 10 parcelles sur Chamoux)
- du baron Arestan de Montfort (chamoyard, château, 43 parcelles sur Chamoux) ;
- de l’évêque de Maurienne ;
- du prieuré de Saint-Rambert ; du prieuré de Saint-Robert (?) ;
- du marquis de Saint-Michel (?) ;
- biens indivis entre les communes de Chamoux pour 2/3 et Bourgneuf pour 1/3 ; biens communaux du village de Montranger ; de la commune de Chamoux ; Châteauvieux au-dessus de Chamoux ; chapelle de Notre-dame de Grâce. etc.
• la capitation de 1743
Nouveau recensement, en vue d'impositions diverses, pendant l'occupation "espagnole". Mais cette fois, on peut penser que les paroissiens ont vraiment manqué de bonne volonté pour se faire répertorier?
En tous cas, on ne relève que 3 familles nobles : les seigneurs du château (Joseph de Montfort et les siens), le foyer de J.F. de Livron, et les familles d'Antoine et de Louis-Hercule de Gallis.
Blasons :
2012-2016 - Recherche et transcription A.Dh.
Sources bibliographiques
1- Archives départementales de Savoie
2- Travaux de la Société d'histoire et d'archéologie de la province de Maurienne : bulletin 1885 (VOL6)-1892. p 267 - Gallica.
Voir aussi ci-contre la page Seigneurs de Chamoux > D'Albert > Généalogie Dalbert d'après A. de Foras
Pour les chercheurs : ressources à explorer
Archives départementales de Savoie
ADS - Moyen-Age et Ancien Régime / Fonds des administrations d'Ancien Régime jusqu'en 1793 / Administration générale du duché
- C 1783 Affaires générales. – Indice Savoja, répertoire analytique, rédigé en italien, des concessions,reconnaissances, concessions de fiefs, dans le duché de Savoie, depuis le XIIIe siècle, etc. – Accord entre le comte Amédée de Savoie et le chapitre cathédral de Saint-Jean de Maurienne, au sujet de l'exercice de la justice dans le territoire du fief de Montbéringer, dans la paroisse de Chamoux, en 1344, par lequel tous les délits sont laissés à la juridiction du chapitre, sauf ceux qui entraînaient des condamnations à des peines corporelles. (Sans dates, XVIIIe siècle)
C 122 Secrétariat général. – Minutes de lettres adressées aux ministres et aux administrations centrales de Turin, par l'intendant général, sur toutes les affaires de son ressort : – au sujet d'un projet de la commune de Chamoux (?), de s'affranchir des servis féodaux qu'elle devait au chapitre collégial de Sallanches : projet qu'elle avait déjà soumis au gouvernement, en 1698, et dont les dernières guerres n'avaient pas laissé le loisir de s'occuper (1735-1736)
- C 2493 Livre de calculs de la commune de Chamoux, contenant tous les calculs relatifs à la mesure des triangles qui composent chacune des parcelles figurées à la mappe
- C 2494 Tabelle-minute (Cadastre primitif) de la commune de Chamoux,
Blason : D'or au chevron (brisé?) de sinople,
accompagné de 3 fleurs de lys de sable.
Cimier : une branche de chêne avec des galles et des feuilles. (de Foras)
Patentes de noblesse en mai 1600. Devise : ex labore gloria (H. Jougla de Morenas)
Propriétaires nobles
Les nobles De Gallis ne payaient pas la taille.
On voit encore une maison de Gallis au centre de Chamoux, entre l'église et le château. 2 plaques de cheminée semblables, aux armes des Degalis s'y trouvaient ; l'une est visible à la Mairie. (lire son histoire)
Mais la famille de Gallis résidait aussi dans la maison forte à Villardizier.
Les parcelles Degalis sur la Mappe de 1732 :
Degalis | Noble | |||||||||||
1230 | 1298 | 1398 | 1400 | 1716 | 1723 | 1724 | 1725 | 1766 | 1792 | 1793 | ||
Degalis | Noble | Antoine | ||||||||||
1733 | 1734 | 1735 | 1738 | 1739 | 1740 | 1741 | 1742 | 1743 | 1744 | 1756 | 1757 | 1776 |
1790 | 1791 | 1794 | 1795 | 1798 | 1817 | 1927 | 2081 | 2085 | 2230 | 2414 | 1914 | |
Degalis | Noble | Louis- | Hercule | |||||||||
1803 | 1848 | 1851 | 1854 | 1856 | 1872 | 1878 | 2023 | 2040 | 2046 | 2054 | 2063 | 2067 |
2125 | 2126 | |||||||||||
Légende: | bâtis | terres | V-Dizier | chef-lieu | autres |
•>
La maison-forte de Villardizier,parcelle 1744
de la Mappe, autrefois résidence des Gallis
(carte postale L.Blanc Montmélian).
<• la maison Gallis,
sous le château, au chef-lieu, rénovée par Marguerite vers 1767:
"elle fait l'objet d'une donation de Julien de Gallis à ses enfants, avec biens et terres" (de Foras)
Origines
D'où vient la famille de Gallis ? De Foras ignore les origines d'Urbain de Gallis, pourtant assez bien placé socialement pour apparaître sur la liste des Patentes de noblesse de 1600, et pour épouser une demoiselle noble.
Dans la liste de la "Gabelle du Sel" de 1561, qui recense les habitants du bourg de Chamoux, on relève :
Maitre Claude de GALLES
Françoise sa femme
Loys Amed Henry Estienne Janne et Aymé ses enfans
trois serviteurs et une chambrière
On note la proximité des noms, la particule (pas forcément nobiliaire), et l'aisance de cette famille.
Mais ce Claude de Galles n'est pas dit "noble", ni son épouse, et on ne trouve pas d'Urbain parmi les enfants.
Noblesse et généalogie
Urbain de Gallis de Villardisier, paroisse de Chamoux, obtient ses patentes de noblesse le 15 mai 1600; Gallis, telle est l'orthographe du nom au XVIIe siècle selon de Foras, dont voici l'étude de généalogie (augmentée en se fondant sur les actes des Tabellions) :
Nble Urbain de Gallis |
épouse |
Françoise fille de Nble Jean Bonivard et Françoise de Mouxy |
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Nble Bertrand |
Nble Julien de Gallis teste en 1678 |
épouse (1634) |
Léonore, fille de Nble Antoine Mugnier |
Delle Laurence* | ||||||
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Pierre † avt 1707 Déclaration ancienne noblesse 1661 (de F.) |
Jeanne et Philiberte Déclaration ancienne noblesse 1661 (de F.) |
Louis mentionné Preuves noblesse 1723 |
Antoine (1) id. 1723 épouse Anne Renaud (ou Reynaud) |
Claude † 1706 épouse en déc. 1670 Françoise Deglapigny † 1705 |
Bertrand (divers actes succession 1707) |
Jean- François (1) Preuves 1723 épouse en 1744 Nble Antonia Sibille (ou Cécile) de Veillet † 1773 |
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⇓ |
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⇓ |
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⇓ |
⇓ |
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Antoine (2) né en 1750 à Chamoux † 1783 épouse Anne- Charlotte Mathieu-Descombes (fille de F. Mathieu-Descombes avocat au Parlement de Grenoble |
Louis-Hercule avocat au Sénat de S † 1746 épouse en 1724 Hélène Roger ou Royer (dot) |
Jean- François (2) |
Antoine (3) mentionné en 1783 (procureur des Communiers de Villardizier) |
Joseph- Louis né en 1748 à Chamoux et Urbain-Claude † 28-5-1775 |
et |
|||||
⇓ Julie unique héritière (Pierre- Louis Falquet = son cousin et tuteur) |
⇓ Marguerite-Xavier † an X (1802) épouse Pierre-Louis-Joseph Falquet à St. Jean de M. en 1750 |
* Mariage double : le frère et la sœur de Gallis épousent la sœur et le frère Mugnier (Delle Laurence se marie au même moment que son frère, avec Nble Pierre, fils du même Nble Antoine Mugnier)
On lira dans Textes à l'appui
quelques actes touchant Antoine (2), Julie, et Marguerite :
Testament et Inventaire après décès d'Antoine Degalis, mars 1783
Et aussi, la rente préparée en août par Antoine (3) Degalis au profit de son frère qui se vouait au sacerdoce
1783 : Degalis prêtre. Titre clérical en faveur de noble Charles-Joseph Degalis
Et une procuration passée entre les Communiers de Villardizier, et Antoine (3) Degalis, chargé de les représenter, y compris dans la négociation des affranchissements.
1783 - Villardizier. Degalis procureur.
Mais Antoine (3) de Gallis n'en avait pas fini avec les procurations : en décembre, c'est son propre frère qui s'en remettait à lui, en raison de son état.
1783 - Frères Degalis
2013-2015-2016 . Recherche et transcription A.Dh
Les familles nobles de Chamoux semblent avoir affectionné Villardizier !
C'est bien le cas pour les de Livron, dont la maison se trouvait près de l'entrée est du village, en contrebas de la route actuelle.
Les de Livron sont originaires du pays de Gex (XIVe siècle) (cf de Foras, Galiffe…).
En 1723, ils avaient du mal à prouver leur origine antérieurement au XVe siècle : cette famille aux multiples branches, soumise aux aléas des conflits locaux, avait perdu ses preuves de titres : un château, ça brûle, ça tombe, par exemple, en cas de guerre avec les Genevois, puis les Bernois! Et ce fut le cas…
Le 1er connu dans la Combe est Prosper (I) de Livron, qui s'était fâché avec son père (aux dires de de Foras); en tous cas il avait quitté les terres de Haute Savoie - sans qu'il y ait rupture avec le reste de la famille.
Le blason de Livron selon A. de Foras / Ubique :
de gueules à la bande d'argent accostée de deux cotices de même.
On peut consulter ici la notice concernant les diverses branches de la famille de Livron (6 siècles d'Histoire en pays genevois et savoisien!) tirée de l'étude de Galiffe.
Le Tabelle-minute de 1729 et la Mappe de 1732 nous renseignent précisément sur la situation de la maison à Villardizier : parcelle n°1748 : "maison – cour – placeage", soit 1799 m2.
On voit sur la Mappe plusieurs bâtiments et une grande cour.
C'est que toutes ces familles vivaient de l'exploitation des terres (acensées), même lorsque le chef de famille avait des fonctions militaires ou dans la magistrature.
Nous connaissons d'ailleurs les biens fonciers de cette famille, répartis entre La Trinité (point d'arrivée des Delivron), Villard-Léger, et Chamoux : pour ce dernier village, voici les parcelles de "noble Delivron" listées par le Tabelle-Minute:
- 1336-37 (nord de la commune, zone de la Servaz),
- 1625-26-27 (proximité est de Villardizier),
- 1748-49-50-51-65-89 (proximité nord de Villardizier),
- 2062-2104-113-338 (proximité ouest de Villardizier), parmi lesquelles une terre porte le nom "l'Enclos de M. de Livron", du côté des Viorges.
Ces biens ne font pas des de Livron de gros propriétaires terriens à Chamoux (ils n'entrent pas dans la liste des 12 possesseurs de plus de 40 parcelles); mais les terres sont propres à la culture, et variées: blaches (prés-marais), prés, champs, et bois.
Et puis, rassurons-nous: ils ont des terres dans d'autres villages proches: au total, en 1728, avec Chamoux, La Trinité, Villard-Léger, Prosper de Livron possède 56 hectares, et son frère Joseph 18 hectares.
Plus tard, ils acquièrent encore d'autres biens (un moulin à Bettonnet, etc).
Nb: 1781, M. de Livron, capitaine dans le régiment de Maurienne, procède à l’affranchissement de sa terre de Chamoux (ADS - C 4911 Correspondances générales)
LA LIGNÉE DELIVRON, aux XVII-XVIIIe sIècles, DANS LA VALLÉE DU GELON
Noble Prosper (I) de Livron (XVIIe)
Il est déshérité par son père Georges, qui réside à Monthoux (près d'Annemasse).
Cependant, en 1644, Prosper règle ses droits sur l'hoirie paternelle (en novembre); il est alors seigneur de Livron et de Beauséjour.
En avril 1633, il a épousé Françoise de Vulliens, de Villiens de Beauséjour ; ils auront 7 enfants.
Il teste en septembre 1673.(de Foras)
Noble Joseph (I) de Livron (XVIIe)
Seigneur de Beauséjour, il épouse Demoiselle Anne d'Herbeis-Poncet, dame de Pombellon (La Trinité) (contrat dotal mai 1660).
S'agit-il de la même famille ??? Jougla relève :
au 14e siècle, on sait qu'une famille d'Herbeys, "l’une des familles les plus considérables
de Chambéry et des environs", tenait le château de Montfort près de Cognin (grehcognin.fr/)
Elle meurt avant 1682, Joseph avant 1684.
Ils ont eu 3 enfants, mis sous curatelle (juin 1684) :
Joseph (II),
Prosper (II) et
Simon (qui meurt avant 1723). (de Foras)
* * * * * * * * *
Joseph (II) de Livron
né avant 1684.
Ayant fait leurs preuves de noblesse en 1723, les 2 survivants (Joseph II et Prosper II) prêtent serment de fidélité en 1730
Joseph (II) épouse noble Françoise Dalbier (ADS Tabellion la Rochette 1707 f°151), de la Croix de la Rochette (laquelle meurt veuve, septuagénaire, le 8-9-1742 (ADS 4E 2288 vue122/129)
La famille d'Albier ou d'Alby ou d'Albiez porte Losangé de gueules et d'argent et/ou De gueules à la bande d’or chargée d'un vol (deux ailes), alias d'un demi-vol (une aile) de sable.
Chartes du XIIe au XVe siècle.
Titres: Seigneurs du Verneil, de La Croix de La Rochette. Coseigneur de la Vallée des Clets en Genevois, comtes de Ronco et Zumaglia en Piémont.
La branche "de la Croix de la Rochette" de Françoise avait un ancrage local : probablement lié aux Dalbier de Maurienne, l'arrière grand-père Girard était seigneur de la maison forte du Verneil, le grand-père Jean était d'Étable, et le père Claude, dit : de la Cx de la Rochette, habitait la maison forte.
Le couple réside à Villard-Léger.
Enfants repérés actuellement :
- Claude de Livron, baptême 7-9-1709, elle épouse Jean-Claude fils de feu Gaspard [Pilet], vit à La Rochette en 1752 (ADS 4E 2288 p.75/129)
- Jean-Prosper baptême 12-10-1710
- Claude-François baptême 31-5-1712
- Antoinette-Madeleine baptême 13-6-1713
- Claudine baptême 13-5-1714
- Catherine baptême 9-2-1716
- Marie-Josephe baptême 15-8-1717
- Marie baptême 27-8-1718
- Charles-Antoine baptême 9-2-1720
- Joseph (III) baptême 2-7-1721
Joseph de Livron meurt septuagénaire à Villard-Léger le 30-6-733 (AD073 4E 2288 p.107/129)
Noble Prosper (II) de Livron (XVIIIe)
Prosper est dit seigneur de Beauséjour et de Pontbellon (paroisse de la Trinité : un héritage de sa famille maternelle, les d'Herbeis).
En 1691, Prosper épouse Claudine Violly ou Viossy :" 23-10-1691, noble Prosper de Livron de Ponbellon, paroisse de la Trinité et demoiselle Claudina, fille de feu Paul Violli de Villardizier; les témoins : noble Claude Degallis, et égrège Philippe Mugnier Duvillard" (ADS 4E 893 p.42/84). Ils vivent à Villardizier.
Il est en contact avec sa famille du Genevois : en 1699, il est "procureur" pour son oncle (ADS 2C 2073 p.471/479), noble François de Cormand et Beauséjour, seigneur de Livron sous Monthoux (près d'Annemasse) et son épouse Demelle Catherine Guillet de Monthoux, lesquels testeront en 1704 (de Foras); en compagnie de son frère Joseph, il confirme une transaction avec François en 1706 (voir la transaction ici)
Prosper et Claudine ont plusieurs enfants, dont leur héritier principal, Jean-François.
En 1703, Prosper est capitaine de cavalerie, Garde du corps de S. M. R.
Cette même année 1703, Prosper est ulcéré : il avait promis une belle somme pour la construction de l'église de Chamoux (achevée en 1699), à condition d'avoir sa chapelle ; or le sacristain, Jacques Deglapigny le Jeune, qui dirigeait les travaux, a bientôt réclamé cette contribution… en oubliant tout de la chapelle : scandale à Chamoux, on a été sur le point d'en venir au procès entre deux familles de notables! Voir la transaction ici.
Et c'est justement en 1703 que Prosper négocie une transaction avec Claude de Gallis, où il obtient 8000 florins contre la vente provisoire de diverses terres sur plusieurs paroisses de la vallée. (voir la transaction ici)
En 1704, un partage d'héritage nous en apprend plus sur la filiation de Claudine Violly, qui était liée à la famille Mugner Duvillard de Lagorge (de Villardizier) (voir le détail du partage ici). Et les biens fonciers du couple augmentent.
On voit Prosper Prieur de la confrérie du Saint-Sacrement à l'église de Chamoux en septembre 1719.
il meurt à 75 ans, le 1er janvier 1742.
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Noble Jean-François (I) de Livron (XVIIIe)
Selon de Foras, Jean-François (I), fils de Prosper (II) "habite au Bettonnet"; hum! pas exactement!
Par divers actes, (naissance de son fils Louis; recouvrement de créance en 1756) on le voit longtemps habiter à Chamoux au moins jusqu'au décès de sa 1ère épouse:
En janvier 1714, il épouse Delle Catherine du Verger (une autre famille savoyarde foisonnante à la longue histoire 1).
<• Le blason du Verger selon A. de Foras. Devise : Venator honoris (chasseur d'honneur ?)
Parmi de nombreuses variantes : d'or à 3 huchets d'azur.
(Les Duverger ont été propriétaire du domaine de… Beauséjour à St Paul-sur-Isère, devenu le collège Saint Paul - précédemment petit séminaire )
Le couple - qui vit à Chamoux - a plusieurs enfants:
- Thérèse de Livron qui épouse le Noble Chamoyard Jean-François de Gallis le 6 juin 1741.
- Son frère, Noble Louis de Livron "né et domicilié à Chamoux", officier au Régiment de Tarentaise.
Catherine du Verger est ensevelie à Chambéry en février 1742.
La Maison De Livron à Villardizier, en 2014 et 2018. Un toit crevé, des poutres qui prennent l'eau, une nuit de grand vent...
On voyait encore en 2014 les épis de faitage qui signent une maison noble en Savoie.
Après une liaison dont il aura une fille naturelle en 1744 (nom de la maman inconnu!),
Jean-François de Livron épouse en secondes noces la fille d'une famille bourgeoise de Chambéry, Delle Françoise Métral; il semble que le couple soit dès lors installé à Bettonnet.
Françoise donne le jour à 3 enfants, dont : noble Joseph (III) de Livron dont elle est déclarée tutrice en 1762. (voir l'inventaire après décès de Jean-François de Livron)
En effet, J.F. Delivron meurt dans sa maison du Bettonnet âgé de 70 ans, le 10 mars (?) 1762. (cf même document + Registre paroissial).
Emportant quelques meubles, Françoise retourne habiter à Chambéry (le couple y possédait aussi 2 logements), elle y meurt rapidement, en mai 1763: elle est inhumée dans l'église des Augustins paroisse St-Léger (cf même document).
Les enfants de ce couple sont encore jeunes: le premier fils, Joseph, héritier, a 10 ans; il est confié à son tuteur, Joseph Delivron (III) de Villard-Léger, assisté de son demi-frère Louis Delivron (cf même document).
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Noble Louis de Livron "né vers 1730, étudiant chez le curé de Chamousset en 1743, domicilié à Chamoux", est officier au Régiment de Tarentaise.
Il épouse une petite-cousine le 4 juillet 1776: Demoiselle Louise-Marie-Françoise Rambert (fille de Nble Joseph Rambert Baron de Châtillon et de Marie-Rose de Livron, elle-même fille de Balthazard de Livron et petite-fille de François de Livron sous Menthoux, selon de Foras).
Ils auront deux filles, qui (selon de Foras) prendront époux après la Révolution: Joséphine épouse de Nble Collomb d'Arcine, et Josephte-Rose épouse de Nble Piochet de Salins.
On voit Louis major, retraité le 28 frimaire an 12, avec 750 fr de pension2.
Dans la vie civile Louis a eu bien des ennuis avec ses voisins paysans, et on conserve plusieurs jugements (en sa faveur) pour des conflits… clochemerlesques (voir la page "Faits et méfaits, 1782"
Noble Louis Delivron traverse la Révolution sans émigrer, non sans quelques alertes.
En messsidor an 7 (juillet 1799, il a 69 ans), il est "suspect": parmi ceux "sur lesquels la police doit avoir principalement l’œil ouvert à Chamoux sont l’ex noble Delivron Louis et François Neyroud. L’administration municipale se doit de surveiller de très près ces suppots de l’aristocratie et du fanatisme, vus les propos, les habitudes de ces individus, ainsi que leur attachement à l’ancien ordre des choses".
Donc, surveillance renforcée, privation de tout passeport, confinement (tout rassemblement chez l'un ou l'autre suspect doit être signalé).
Cependant, l'administration municipale prend soin de les informer de leur situation.
Voir dans Textes à l'appui : 1799 Delivron Suspect
(Source : AS073 cote L 1966 - Canton de Chamoux. Arrêtés. F° 237)
Mais Louis Delivron a d'autres soucis encore.
Au même moment (juillet 1799), il doit se soucier de l'une de ses parentes, Anne-Louise, "tombée en démence"
"Lors d'une séance de l’administration municipale, la citoyenne Anne-Louise Delivron vient demander un passeport pour se rendre à Chambéry pour des affaires de famille, et pour raison de santé. Un membre observe que ladite Anne-Louise Delivron étant tombée en démence et dans une folie notoire, on lui a établi un curateur en la personne de l’ex noble Louis Delivron, comme étant dans l’impossibilité de gérer ses affaires et de se rendre à Chambéry".
Le citoyen Louis Delivron est donc "invité à se rendre à cette administration à la première séance pour être oui sur la demande de la citoyenne Anne-Louise Delivron"... quoique l'assemblée viennent de décider de restreindre son droit de circuler!
AS073 cote L 1966 - Canton de Chamoux. Arrêtés. F° 241-242
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Passons à Noble Joseph (III) de Livron (XVIIIe)
Jospeh (III), fils de Joseph (II) épouse Marguerite (ou Magdeleine, ou Madeleine-Antoinette) d'Albert: elle est la sœur de Joseph d'Albert, seigneur de Chamoux. Selon Amédée de Foras, le couple de Livron a au moins un fils, qu'il nomme Jean-François (II); il dit ne pas avoir pu en suivre la trace. Nous contestons!
En fait, en suivant les Registres paroissiaux, et divers actes notariés de l'an XI, on trouve trace de 4 enfants "de feu Joseph de Livron" :
- l'une déjà décédée en l'An XI, Anne-Louise de Livron, a testé en faveur de ses frère et sœur,
- Jean-Baptiste, rentier domicilié un temps à Villard-Léger, et
- Rose, épouse du sieur Pierre Charles, de Villaroux.
- mais on trouve aussi: Pierre de Livron décédé 3 ans avant l'an XI, autre fils de Joseph (III) de Livron (notaire : J.C. Perret)
En 1749 et 1750, Joseph d'Albert, nouveau seigneur de Chamoux, vend tous ses biens que son père avait possédés dans les paroisses de st-Julien, Orelle et autres de la province de Maurienne, y compris 3 petites rentes féodales, laods, etc, à Jean-François de Livron, de Chamoux (son beau-frère)2
Joseph (III) décède avant 1753.
(à cette date, sa veuve est marraine lors d'un baptême du 22-3-1753 (ADS 5MI554 p.97/339)
À noter : ladite veuve de Joseph (III), Marguerite d'Albert a ensuite épousé un autre Chamoyard, Jean-François de Glapigny = Deglapigny (cf Patentes 1759-1760).
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Nous connaissons encore une Rose de Livron - mais laquelle : la fille de Louis, ou celle de Joseph (IV ? - qui ne craignait pas de réclamer son dû en pleine période révolutionnaire (An 7 = 1799)
Vu la pétition présentée à l’administration centrale du département par la Rose Delivron habitante à Villard Léger, par laquelle elle demande qu’il lui soit accordé mandat de 300 Francs sur les fermiers des biens des absents Delivron imputable sur les fruits de sa légitime.
Vu le renvoi mis en bas de ladite pétition par le Département à cette administration, et au Directeur de la Régie pour donner leur avis, l’administration, ouï le commissaire du Directoire exécutif, arrête être d’avis qu’il soit accordé mandat à la pétitionnaire de la somme de 300 Fr. qu’elle demande sur les fermiers desdits biens, ou sur le revenu des Domaines imputable sur les fruits de sa légitime ; et c’est ladite somme pour pouvoir subsister, vu qu’il est notoire qu’elle n’a aucune autre ressource.
AD073 cote L 1966 Arrêtés de l’administration municipale du canton de Chamoux, F° 246
Essai pour un arbre généalogique des de Livron de Savoie (cliquer pour voir)
(Précisons que les "grands" généalogistes : de Foras, Galiffe, etc, ont commis des erreurs manifestes… non sans excuses)
2013 - 2016 - 2020 - Recherches et transcriptions A.Dh.
Contribution François Ch.
Notes
Note 1 :
Le mariage de Noble Jean-François de Livron avec Demoiselle Catherine Duverger est prononcé à Moutiers, le 23 janvier 1714 (AD073, cote 3E 596, vue 177).
Le père de Catherine, Gaspard-Antoine du Verger, avait hérité du double titre de comte, et baron de St-Thomas des Esserts
note 2 :
Dans la Revue savoisienne, journal publié par l'Association florimontane d'Annecy, tome 1923/10/03 (A64,N4), p. 170 et suivantes (http://gallica.bnf.fr/), on peut lire :
La Savoie militaire - Armée française (1791-1900)
Officiers des Troupes Sardes passés au service de la France en 1798
Par acte du 5 décembre 1798, approuvé, sinon provoqué, par le général en chef Joubert, Charles-Emmanuel IV « renonça à l'exercice de tout" pouvoir et ordonna à l'armée piémontaise de se considérer comme partie intégrante de l'armée française en Italie et d'obéir à son général en chef comme à lui-même! ».
En exécution de cette convention, « on forma des demi-brigades piémontaises qui combattirent les Austro-Russes côte à côte avec les troupes françaises, et qui devinrent elles-mêmes françaises par la réunion des provinces piémontaises à la République ».
Les officiers savoyards dont les noms suivent en faisaient partie. Je les relève dans un tableau intitulé : « Militaires piémontais pensionnés. » Ce sont, en très grande majorité, des nobles. Amputés de leurs particules, comme aux plus mauvais jours de la Révolution, quelques-uns sont à peine reconnaissables. Il faut, pour les identifier, recourir à l' Armorial. Ils sont au nombre de 133, dont la moitié sont des officiers supérieurs. On y compte 3 lieutenants-généraux, 5 majors-généraux, 6 brigadiers d'année, 13 colonels, 14 lieutenants-colonels, 26 majors, 35 capitaines, 17 lieutenants et 14 sous-lieutenants.
(…)
GERBAIX François-Benoît, né à Usinens, garde du corps. retraité le 28 frimaire an 12, 147 fr.
GERBAIX-SONNAZ Janus, né à Sonnaz le 1er novembre 1736, major général, retraité le 22 ventôse an 12, 3775 fr.
GERBAIX-SONNAZ Maurice, né à Saint-Jean de la Porte, le 11 mai 1755, major, retraité le 11 brumaire an 12, 1000 fr.
GRAFFION François, né à Saint-Pierre d'AIbigny, colonel, retraité le 14 frimaire an 12, 3000 fr,
GRAFFION Joseph, né à Saint-Pierre d'AIbigny, lieutenant, retraité le 14 frimaire an 12, 200 fr.
HABERE-SONNAZ Joseph-Hippolyte, né à Thonon, colonel, retraité le 22 ventôse an 12, 1365 fr.
LIVRON Louis, né à Chamoux, major, retraité le 28 frimaire an 12, 750 fr.
REGIMENT DE DRAGONS PIEMONTAIS devenu le 24e dragons (…)
TOURNAFOND Etienne, de Chamoux : Soldat dans le régiment de Savoie en février 1788; sergent-major en 1795; sous-lieutenant le 1er thermidor an VIII. Instruit, probe, brave. 1re demi-brigade légère, piémontaise.
Note 3 :
Dans le Dossier "Chamoux" de la Bibliothèque diocésaine de St-Jean de Maurienne, on trouve cette note, sur une feuille de cahier d'écolier :
Petite cloche.
Faite à Quintal le 12 de Décembre 1831, par Claude Paccard, fondeur.
Parrain : M. le Comte Joseph de Piochet de Sallins, Major-Général des Armées S.M.R. les Ducs de Savoy et de Gênes.
Marraine : la Comtesse Rose de Livron, son épouse.
Ch.-Amédée Bois, Recteur Archiprêtre
Pierre Finas syndic
Simon Mollot secrétaire
Blason des Salins, entre plusieurs : •>
De gueules, à la bande d'or. ou : D'or, à la bande de gueules.
Sources
A.D.Savoie : Plans cadastraux, Mappe 1732 de Chamoux. Registres paroissiaux de Chamoux, Administration.
Blason et généalogie : Armorial de Foras (Bibl. diocésaine de St Jean de Maurienne, ADS, etc)
Registres du Tabellion d'Aiguebelle : 2C 2073 p.471/479 (1699)
Registres paroissiaux ADS Chambéry, Chamoux, Bettonnet, Villard-Léger : 4E 239 p.97 (1721), 4E 174 p.264 (1724), 4E 2288 p.112 (1742), 5MI 554(1744), 3E 304 et 5MI 554 p.28 (1751), 5MI 554 p.101 (1751), 4E 2288 p.75 (1752), 5MI 554 p.97 (1753), 3E 304 p. 228 (1753), 3E 304 p.247 et 5MI 554 p.120 (1762), 4E 283 p.267 (1763)
RECHERCHE ADS VILLARD-LÉGER (et Croix de la Rochette pour les Dalbier, St-Pierre de Soucy pour Jeanne Viallet)
• ADS 3E 339 p.54/391 La Trinité 9-2-1668, Baptême Jeanne-Marie Delivron, fille de Joseph et Anne d'Herbeis
• ADS 3E 339 p.58/391 La Trinité 9-11-1669 Décès Jeanne-Marie Delivron, fille de Joseph "de Beauséjour" et Anne d'Herbeis
• ADS 3E 339 p.63/391 La Trinité, 15-12-1671, Baptême Louise Delivron, fille de Joseph et Anne d'Herbeis
• ADS 3E 331 p.30/190, Croix de la Rochette, 30-11-1671, Baptême Jeanne Dalbier, fille de Nble Jean Dalbier et de Nble Claudine Du… De… Parrain Pierre fils de feu … Marraine Jeanne … veuve … De la Balme
• ADS 3E 331 p.43/190, Croix de la Rochette 6-4-1677, Baptême Françoise fille des époux Jean et Claudine Dalbierd. Parrain François Dalbierd, marraine Antonia (Antoinette) Dijoud
• ADS 3E 331 p.43/190, Croix de la Rochette, 8-7-1676, Décès Jeanne Dalbier, fille de Seigneur Jean Dalbier et de Claudine Du…
• ADS 3E 428 p. 66/327, Villard-Léger, 4-1-1688 Nble Joseph d'Albié parrain
• ADS 3E 428 p.95/327, Villard-Léger, 19-3-1702 noble Joseph Delivron et Pétronille Degalis parrain et marraine à Villard-Léger de Joseph Aguettaz
• ADS 3E 428 p.100/327, Villard-Léger, 20-5-1703 noble Joseph Delivron témoin mariage Aguettaz à Villard-Léger
• ADS 4E 2288 p.66/129, Villard-Léger/La Rochette, ?-?-1707, Mariage Nble Joseph Delivron et Nble Françoise Dalbier / la Rochette
• ADS 3E 331 p.75/190, Croix de la Rochette, 2-8-1707, Mariage Nble Joseph Delivron de Villard-Léger et Demoiselle Françoise Dalbier, de la Croix, avec dispense, témoins Nble Regis Detigny et Jacques (Jacob?) Simond "medico"
• ADS 3E 428 p.113/327, Villard-Léger, 7-9-1709 Baptême Claudia fille de Joseph Delivron Parrain Joseph Dalbier, marraine Claudia Viossy
• ADS 4E 2288 p.27/129, Villard-Léger, 7-9-1709 Baptême Claudia fille de noble Joseph Delivron et noble Françoise Dalbier, Parrain Nble Joseph Dalbier, marraine Claudia Viossy épouse de Nble Prosper Delivron
• ADS 3E 428 p.121/327, Villard-Léger, 12-10-1710 Baptême Jean-Prosper fils de Joseph Delivron et Jeanne d'Albier. Parrain Prosper Delivron, marraine Jeanne-Françoise [More] [Dom] Panvin
• ADS 3E 2288 p.28/129, Villard-Léger, 12-10-1710 Baptême Jean-Prosper fils de Joseph Delivron et Jeanne d'Albier. Parrain Prosper Delivron, marraine Jeanne-Françoise [More] [Dom] Panvin?
• ADS 3E 428 p.122/327, Villard-Léger, 31-5-1712 (ultima may) Baptême Claude-François fils de Nble Joseph Delivron et N. … d'Albier son épouse. Parrain Nble François Regis (?), marraine Nble Claudia épouse de noble [Reigner??]
• ADS 3E 428 p.122/129, Villard-Léger, 31-5-1712 (ultima may) Baptême Claude-François fils de Nble Joseph Delivron et Nble Françoise d'Albier son épouse. Parrain Nble François Regis, marraine Illustre Claudia épouse de noble [Reigner??]
• ADS 3E 428 p.123/327, Villard-Léger, 13-6-1713 Baptême Antoinette-Madeleine fille de Nble Joseph Delivron et Françoise (sic) d'Albier son épouse. Parrain Nble Antoine Regis, marraine Dom. Antoinette-Madeleine veuve Dom. Simon [Medier] de La Rochette.
• ADS 4E 2288 p.31/129, Villard-Léger, Naissance 12-6 et 13-6-1713 Baptême Antoinette-Madeleine fille de Nble Joseph Delivron et Françoise (sic) d'Albier son épouse. Parrain Nble Antoine Regis, marraine Dom. Antoinette-Madeleine veuve Dom. Simon (Medici de La Rochette.
• ADS 3E 428 p.123/327, Villard-Léger, 13-5-1714 Baptême Claudine fille de Nble Joseph Delivron et Françoise (sic) Dalbier son épouse. Parrain Nble Hercule de Monaco(z), marraine Dom. Lozat
• ADS 3E 428 p.123/327, Villard-Léger, 13-5-1714 Baptême Claudine fille de Nble Joseph Delivron et Françoise (sic) Dalbier son épouse. Parrain Nble Hercule de Monaco(z), marraine Egregia Domina Aretan Lozat
• ADS 4E 2288 p.101/129, Villard-Léger, 4-4-1715 Décès Georgia Dalbier de La Table, environ 70 ans veuve de [Petri Prince Germani]
• ADS 3E 428 p.124/327, Villard-Léger, 9-2-1716 Baptême Catherine fille de Nble Joseph Delivron et Françoise (sic) Dalbier son épouse. Parrain … (sic), marraine Marguerite Gardet
• ADS 3E 428 p.34/129, Villard-Léger, 10-8-1717 Baptême Catherine fille de Nble Joseph Delivron et Françoise Dalbier son épouse. Parrain François-Joseph Delivron (sic), marraine Catherine Duvergier [son épouse]
• ADS 3E 428 p.126/327, Villard-Léger, 15-8-1717 (Assomption de la Vierge) Baptême Marie-Josephe fille de Nble Joseph Delivron et Françoise (sic) d'Albier son épouse. Parrain François-Joseph Delivron, marraine Catherine Duvergier [son épouse]
(alors, lire : parrain Jean-François et non François-Joseph?)
• ADS 4E 2288 p.33/129, Villard-Léger, 9-2-1716, Baptême Marie-Josephe fille de Nble Joseph Delivron et … (sic) d'Albier son épouse. marraine Marguerite Gardet et … (sic)
(grosses variantes entre 4E2288 et 3E 428, pour Catherine et Marie-Josephe, manifestement permutées : quelle est la bonne version ? + négligences dans 4E 2288… )
• ADS 3E 428 p.127/327, Villard-Léger, 13-3-1718 Françoise épouse de Nble Joseph Delivron marraine de Claude Goddet
• ADS 3E 428 p.131/327, Villard-Léger, 27-8-1718, Baptême Marie fille de Nble Joseph Delivron et Françoise Dalbié. Parrain Claude [Monet Gosse], marraine Jeanne Caillet
• ADS 4E 2288 p.131/327, Villard-Léger, 27-8-1718, Baptême Marie fille de Nble Joseph Delivron et Françoise Dalbier. Parrain Claude [Monet alias Gottoz], marraine Jeanne fille de défunt Maurice Caillet de Champlaurent
• ADS 4E 2288 p.36/129, Villard-Léger, 9-2-1720 Baptême Charles-Antoine fils de noble Joseph Delivron et Françoise Dalbié son épouse. Parrain Nble Charles Peignier. Marraine Antoinette Dela Place par procuration Claudia épouse Henri Girard, [né dans la semaine]
• ADS 3E 428 p.134/327, Villard-Léger, 9-2-1720 décès Charles-Antoine fils de noble Joseph Delivron et Françoise Dalbié son épouse. Parrain Nble Charles [Peignier?]. Marraine Antoinette Delaplace par procuration Claudia épouse Henri Girard, [né dans la semaine]
• ADS 4E 1757 p. 14/034, St-Pierre/Soucy, 25-11-1720 Baptême Jeanne fille de Honorable Balthazard Viallet et de Honorable Françoise Giraud mariés - Parrain Honorable Joseph [Maignoz?], marraine Honorable Jeanne Genin, femme dudit [Maignoz], Bourgeoise de Montmélian et habitant audit lieu
• ADS 3E 312 p.102/399, Villard-Léger, 2-7-1721 Baptême Joseph fils de Joseph Delivron
• ADS 4E 228 p.38/129, Villard-Léger, 2-7-1721 Baptême Joseph fils de Joseph Delivron et Françoise D'Albier. Parrain Nbles Prosper et Claudine Delivron
• ADS 4E 2288 p.51/129, Villard-Léger, 10-1-1733 Claudia Delivron marraine
• ADS 4E 2288 p.52/129, Villard-Léger, 13-8-1734 Baptême de Hon. Jean-Joseph fils de Nicolas Lozat et Nble Anne Dalbier son épouse. Parrain spectacle Jean-Joseph Pacoret; marraine Nble Jeanne-Marie Dalbier
• ADS 3E 428 p.135/327, Villard-Léger, 28-10-1728 Décès François fils de noble Joseph Delivron (±70 ans ?) -> donc né vers 1678 ?
• ADS 4E 2288 p.105/129, Villard-Léger, 28-10-1728 Décès François fils de noble Joseph Delivron (±70 ans ?) -> donc né vers 1678 ?
• ADS 3E 428 p.155/327, Villard-Léger, 30-6-1733 Décès noble Joseph Delivron (±70 ans) -> donc né vers 1663
• ADS 4E 2288 p.107/129, Villard-Léger, 30-6-1733 Décès noble Joseph Delivron (±70 ans) -> donc né vers 1663
• ADS 4E 2288 p.52/129, Villard-Léger, 10-1-1733, Claudia Delivron marraine
• ADS 4E 2288 p.53/129, Villard-Léger, 23-2-1736 Baptême Jean-Antoine fils posthume de Nicolas Lozat et Nble Louise (sic) Dalbier son épouse.
• ADS 3E 428 p.159/327, Villard-Léger, 27-3-1736 Claudia Delivron marraine
• ADS 4E 2288 p.55/129, Villard-Léger,4-4-1737 Claudine Delivron marraine
• ADS 3E 428 p.161/327, Villard-Léger, ?-5-1737 Claudia Delivron marraine
• ADS 3E 428 p.161/327, Villard-Léger, 1738 Joseph Delivron et Anne-Louise Dalbier parrain/marraine
• ADS 3E 428 p.163/327, Villard-Léger, 21-10-1741 Baptême Bartholomée fille de Louis Borçon et Françoise son épouse
• ADS 3E 428 p.168/327, Villard-Léger, 8-9-1742 + ADS 4E 2288 p.112/129, Villard-Léger, 8-9-1742
Décès noble Françoise Dalbier, veuve de noble Joseph Delivron (±70 ans)
• ADS 4E 2288 p.112/129, Villard-Léger, 8-9-1742 Décès noble Françoise Dalbier, veuve de noble Joseph Delivron (±70 ans)
• ADS 3E 428 p.191/327, Villard-Léger, 1752 Mariage Claudia Delivron fille de feu noble Joseph Delivron avec L. J. Claude (ou J. François!) Pilet de La Rochette
• ADS 4E 2288 p.75/129, Villard-Léger, 22-8-1752 Mariage Claudia Delivron fille de feu noble Joseph Delivron avec D. J.-Claude fils de feu Gaspard Pilet de La Rochette. Témoins : Antoine Fosseret notaire à Châteauneuf et...
• ADS 4E 2288 p. 118/129 Villard-Léger 26-9-1753 décès Laurent fils de honorable Jean-Claude Pilet et de noble Claudia Delivron son épouse / La Rochette, enfant né…
• ADS 3E 415 p.139/340, StPiere/Soucy, 2-7-1753 Mariage
Nble Joseph, fils de feu Nble Joseph Delivron de Villard-Léger et
Melle Jeanne-Gasparde fille à feu Nble Noël Viallet de St-Pierre de Soucy, et Président au Sénat de Savoie,
en l'église de St-Pierre de Soucy de
une publication faite dans chaque paroisse, ayant obtenu une dispense de deux bans de l'Évêché de Maurienne,
en présence de Nble Marc-Antoine Viallet Sieur de [saire?] l'aîné, de Desaire le cadet, qui ont tous signé sur les registres,
lesquels extraits de mot à mot tirés des registres concernés dans le presbytère de St-Pierre Soucy.
• ADS 3E 428 p.163/327, Villard-Léger, 6-5-1755 Baptême Anne-Louise Delivron fille de noble Joseph Delivron et noble Jeanne Viallet son épouse (à St-Pierre de Soucy?) en présence de X et X et Anne-Louise d'Albier veuve de Nicolas Lozat
• ADS 3E 428 p.199/327, Villard-Léger, 4-11-1756 Baptême Claudia Delivron fille de noble Joseph Delivron et noble Jeanne Viallet son épouse (de St-Pierre de Soucy?). Marraine Claudia Delivron fille de feu noble Joseph Delivron veuve de L. Jean-Claude Pillet de La Rochette
• ADS 4E 2288 p.78/129, Villard-Léger, 22-4-1760 Joseph Delivron témoin de mariage Isard/Lozat
• ADS 3E 428 p.210/327, Villard-Léger, 12-8-1761 Décès Claudia Delivron fille de noble Joseph Delivron, [âgée de 4 ans 1/2 ?]
• ADS 4E 2288 p.124/129, Villard-Léger, 12-8-1761 Décès Claudia Delivron fille de noble Joseph Delivron, [âgée d'e 4 ans 1/2 ?]
• ADS 3E 428 p.211/327, Villard-Léger, 20-4-1762 Décès Françoise Godet veuve de Louis Borson
• ADS 3E 428 p.238/327, Villard-Léger, 18-7-1767 Bartholomée fille de feu Louis Borçon marraine de Bartholomée fille de Joseph Borçon et Marie Cattin
• ADS 3E 428 p.242/327, Villard-Léger, 12-4-1767 Décès de noble Jeanne Viallet épouse de noble Joseph Delivron (±46 ans)
• ADS 4E 2288 p.129/129, Villard-Léger, 12-4-1767 Décès de noble Jeanne Viallet épouse de noble Joseph Delivron (±46 ans)
• ADS 3E 428 p.235/327, Villard-Léger, 26-3-1768 Mariage Joseph fils de feu Prosper Delivron et Bartholomée fille de feu Louis Borçon - "dispensé des proclamations"
• ADS 4E 2288 p.81/129, Villard-Léger, 26-3-1768 Mariage Nble Joseph Delivron fils de feu Nble Prosper Delivron et Bartholomée fille de feu Louis Borçon - "dispensé des proclamations"
• ADS 3E 428 p.239/327, Villard-Léger, 28-4-1768 Baptême de noble Pierre fils de noble Joseph Delivron et Bartholomee Borçon
• ADS 4E 2289 p.42/156, Villard-Léger, 27-4-1769 Baptême Jean-Pierre fils de noble Joseph Delivron et Bartholomée Bourçon
• ADS 3E 428 p.241/327, Villard-Léger, 13-3-1770 Baptême de noble Jean-Joseph fils de noble Joseph Delivron et Bartholomée Borçon
• ADS 4E 2289 p.43/156, Villard-Léger, 13-3-1770 Baptême Jean-Joseph fils de noble Joseph Delivron et Bartholomée Bourçon
• ADS 3E 428 p.247/327, Villard-Léger, 1-12-1770 Baptême et décès de noble Jean-Joseph fils de noble Joseph Delivron et Bartholomée Borçon son épouse (????)
• ADS 3E 428 p.250/327, Villard-Léger, 26-11-1771 Baptême de noble Jean-Baptiste fils de noble Joseph Delivron et Bartholomée Borçon
• ADS 4E 2289 p.46/156, Villard-Léger, 26-11-1771 Baptême Jean-Baptiste fils de noble Joseph Delivron et Bartholomée Bourçon
• ADS 4E 2289 p.117/156, Villard-Léger, 1-12-1771 Décès Jean-Joseph fils de noble Joseph Delivron et Bartholomée Bourçon
• ADS 3E 428 p.253/327, Villard-Léger, 25-9-1773 Baptême de Rose fille de noble Joseph Delivron et Bartholomée Borçon
+ ADS 4E 2289 p.51/156, Villard-Léger, 25-9-1773 Baptême Rose fille de noble Joseph Delivron et Bartholomée Bourçon
• ADS 3E 428 p.260/327, Villard-Léger, 3-5-1774 Décès de noble Joseph Delivron ± 55 ans -> né vers 1724
+ ADS 4E 2289 p.120/156, Villard-Léger, 3-5-1774 Décès Joseph âgé de 55 ans environ
• ADS 3E 428 p.271/327, Villard-Léger, 1-8-1779 Décès de Jean-Pierre fils de noble Joseph Delivron et Bartholomée Borçon
+ ADS 4E 2289 p.125/156, Villard-Léger, 1-8-1779 id
+ ADS 3E 123 p. 14/331, Villard-Léger, 1-8-1779 Décès Jean-Pierre fils de noble Joseph Delivron et Bartholomée Bourçon
• ADS 3E 428 p.271/327, Villard-Léger, ?-4-1780 Décès de Bartholomée Borçon veuve Joseph Delivron
+ 4E 2289 p.127/156, Villard-Léger, 13-4-1778 (sic) id
+ ADS 3E 123 p. 15/331, Villard-Léger, 13-4-1780 Décès Bartholomée Bourçon veuve de noble Joseph Delivron
• ADS 3E 123 p.92/331>fin, Villard-Léger, entre 1805 et 1812 (au moins)
Jean-Baptiste Delivron Maire et Officier public de Villard-Léger (voir évolution de sa signature)
Pour aller plus loin : les maisons de Livron en Cœur de Savoie
AD073 2C 2119 f0 210 (vue 239) : Acte d'état de "la maison forte" occupée par Prosper de Livron en 1729 à Villardizier
En outre, l'inventaire après décès de JF de Livron, de 1765, signalé plus haut
en travaux !
D'azur à 3 croissants d'or entrelacés en chef,
et au-dessous un moulin à vent d'argent bâti de sable.
Devise : Nemini infestus
(Armes parlantes) Armoiries concédées en 1602
… et voilà encore une famille noble installée à Villard-Dizier, peut-être face à la maison Delivron…
Nble Antoine Mugnier, originaire du Châtelard en Bauges, s'installe à Villardizier (paroisse de Chamoux). Il reçoit ses Patentes de noblesse en 1602. Il intervient toujours dans des actes en 1633. Son petit-fils François-Philippe seigneur du Villard est confirmé "d'ancienne noblesse" en 1707.
Nble Antoine Mugnier |
épouse (1594) |
Claude-Françoise fille de feu Nble Maxime Marthod |
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⇓ Pierre, seigneur de la Chabaudière épouse (1634) Delle Laurence fille de Nble Urbain de Gallis |
⇓ Nble Philibert épouse en 1653 Delle Louise Vignon (veuve) Philibert ✝ le 12-3-1659 Louise ✝ en 1680 (± 45 ans) (Jacques "fils naturel", épouse Anne fille de feu Jean Balme en 1672) |
⇓ Léonore épouse (en 1634) Nble Julien fils de Nble Urbain de Gallis |
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⇓ |
⇓ Bérard (ou Bernard?) Mugnier de la Chabaudière ✝ 22-6-1668 |
⇓ Denise Mugnier de la Chabaudière ✝ mars 1681 (±39ans) |
⇓ François-Philippe, né en 1654 seigneur du Villard (il signe du Villard) épouse (1679) Delle Madeleine fille de Nble Hyeronime de Bellegarde (de St P. d'Albigny) et de Dme Antoinette Baudard. |
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⇓ •J-François(1670-72) • Claudia qui épouse Prosper (II) Delivron le 23-10-1691 (voir cette famille) (✝ le 12-12-1734 à + 65 ans)
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⇓ Joseph-Marie-Charles |
⇓ Jean-Pierre |
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←-------------------------------------------------------------------→ En nov. 1667, ils sont "tous de Villardizier, communs de biens" |
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Recherche et transcription A.Dh.
Sources :
• Armorial de Foras
• ADS 3E 312
Cocasses ou touchantes, voici quelques figures de Religieux qui sont passés par Chamoux: à la Cure, au Prieuré, ou à la Collégiale Ste Anne.
À Chamoux, se rencontraient au moins trois catégories de religieux :
- le curé de l'église paroissiale St-Martin, mais aussi
- le sacristain de la même église, prêtre qui représentait les intérêts de l'abbaye St-Rambert en Bugey.
- et puis, le doyen de la Collégiale (fondée en 1515 dans la cour du château), accompagné d'un unique chanoine.
Pour ne rien simplifier, au fil des années, on voit certains passer d'une fonction à une autre!
Ajoutons les recteurs des chapelles : nommés (tout comme les religieux de Ste Anne) par les "patrons" dedites chapelles, ils pouvaient habiter à des kilomètres de Chamoux; facteur évident d'absentéisme - sauf quand le moment venait de récupérer les revenus de leur chapelle?
Curé de Chamoux entre 1647 et 1658, il lui est interdit par l'évêque de dire la messe votive de St Sébastien (seulement une oraison) en 1655 (?). (visite pastorale de 1655, voir Félix Bernard Paroisses du Décénat de Maurienne)
Antoine Playsance lui succède.
Il est curé de Chamoux à partir de 1658 jusqu'en 1776 (ADS 3E 312). Jacques Deglapigny (aîné) lui succède.
Fils d'un notaire chamoyard, né en 1651, il est institué curé en septembre 1676. Jacques l'aîné meurt en 1715 (âgé de 64 ans).
Le "sieur Aymé de Roberty", doyen de la Collégiale Ste-Anne, apparaît à diverses reprises dans les archives de la famille Savoie-Carignan (qui resta propriétaire du château de Chamoux de 1629 à 1687) : le doyen, intermédiaire de l'homme de confiance des princes pour Chamoux, suivait vers 1629 les divers chantiers entrepris au château et pour les dépendances.
Le 15-1-1677 sépulture de "Rd dominus Joannes Gromben canonicus Sta Anna Camosii (environ 75 ans)" (ADS 3E 312 p.51D/399)
en 1701, Joseph Franc (prêtre et chanoine de l’église collégiale Ste-Anne de Chamoux) reste fermier [ad uitant] des biens dépendant du prieuré de Saint-Martin à Chamoux. (ADS, Tabellion Aiguebelle)
On voit que l'on pouvait passer du service d'un sanctuaire à un autre. (voir aussi le portrait du Curé Durieux au XVIIIe siècle)
en 1698, Joseph Franc est prieur de St-Martin pour l'abbaye St Rambert.
En 1699, "prêtre et prieur de St-Martin de Chamoux" : il a qualité de procureur des Révérends religieux de Saint-Rambert dans deux actes du 26-11-1694 et du 18-7-1699, et de receveur des revenus dépendant du prieuré de Saint-Martin érigé dans l'église de Chamoux, le tout appartenant à l'abbaye de Saint-Rambert (Tabellion d'Aiguebelle 18-7-1699)
Le 27-8-1677 sépulture de "Dominus Honoratus Bonniex, Monacus Abbatiae Sti Benedicti de Sto Ramberto" (environ 43 ans) (ADS 3E 312 p.51D/399)
Jacques "le Jeune", frère cadet de Jacques l'aîné, devient sacristain du prieuré de Chamoux : on lit dans un acte en 1699 "Rd Jacques Deglapigny le jeune, prêtre sacristain, Procureur de l'Eglise parrochiale de Chamoux"
En 1709, il est nommé curateur de son neveu "discret Joseph-François, fils de feu Me François Deglapigny" (AD073, Reg. Tab. Chambéry 2C 224, f°1098, acte du 13-12-1709)
Pendant quelques mois, entre 1717 et 1719, il est dit "prieur du prieuré de Saint Martin de Chamoux" dans les actes du Tabellion d'Aiguebelle; hasard? sa famille vient de payer l'essentiel de la reconstruction de l'église. Puis il est de nouveau désigné comme "prêtre sacristain" (en 1730: Jacques Deglapigny, prêtre sacristain);
Le 25-9-1735, sénile (cf "Textes à l'appui" : l'évêque lui fit passer "un examen" : il ne savait plus dire la messe, peinait même à lire) Jacques Deglapigny "sacristain par arrêt" est démis de la gestion des biens du prieuré mis sous séquestre et un économe est nommé, selon la sentence du Sénat du 20-8-1735.(ADS Registres du Tabellion d'Aiguebelle 1735)
Il se retire "chez une nièce mariée" et passe les derniers mois de sa vie à Chambéry. (Inventaire après décès, Tabellion d'Aiguebelle du 3-7-1737). Jacques le jeune meurt à l'âge de 75 ans, il est enterré aux Carmes à Chambéry le 25 juin 1737 (ADS. Registres de la paroisse Saint-Léger).
Les deux Jacques Deglapigny s'illustrent dans les registres du Tabellion d'Aiguebelle par une série impressionnante de poursuites contre divers débiteurs (ces fils d'une famille de notables ont des biens, qu'ils "louent") ; ils sont réputés vindicatifs, capables de violences contre d'autres notables (cf ADS, affaire Jacques et Jacques Deglapigny / noble Antoine De Gallis vers 1703-1705, Judicature mage de Savoie, affaire classée sans suite) : les frères Degalpigny peuvent "se rendre redoutables dans l'endroit", se prévalant de leur ministère.
Mais aussi, la famille Deglapigny (les deux Jacques en tête), est capable de prendre en charge les frais de reconstruction de la nef de l'église St-Martin de Chamoux, qui menaçait ruine depuis des années (voir les pages "Sanctuaires / Église St-Martin"), puisque l'abbaye St-Rambert en Bugey n'assume pas ses responsabilités, malgré les injonctions de l'évêque.
Recherche et transcription ADh 2012-2024
Curé de Chamoux entre 1715 et 1739. Il meurt à Chamoux en décembre 1739, quelques semaines après son dernier sacrement (Registres paroissiaux de Chamoux).
Un de ses frères fut chanoine à la collégiale Sainte-Anne de Chamoux.
(Cf Visite pastorale de 1717 dans la rubrique Église Saint-Martin de Chamoux)
Les Archives départementales de Savoie conservent l'inventaire après décès de ses biens : un document intéressant pour approcher la vie quotidienne d'un prêtre "normal" (après les Deglapigny), à Chamoux.
Voir ci-contre dans "Textes à l'appui" : 1739 - Inventaire après décès de Hyacinthe Didier
Fils de Pierre Didier, frère du précédent, chanoine à Ste-Anne de Chamoux. Ils ont une sœur, Anne Didier.
(mais l'héritage de Hyacinthe est recueilli par 2 autres frères, Joseph et Maurice)
Originaire de Lanslebourg, il est d'abord curé en la Haute-Maurienne, puis curé de Montendry, et enfin longtemps curé de Chamoux (1740), avant de devenir doyen de la Collégiale Ste-Anne de Chamoux (1786 ?) Il lègue 4000 livres pour la création et le fonctionnement d'une école à Chamoux "de Toussaint à Pâques" en 1790. Belle figure…
30 ans plus tôt, le Curé J.B. Durieux (ou Durieu) comparaissait devant le Vicaire général du Diocèse de Maurienne, "pour avoir tenu chez lui en qualité de domestique sans aucune permission la Marie Trevaz" Enceinte. (Archives départementales Savoie - G Maurienne 65 fin XVIII)
Du 24 janvier 1763
Entre le Rd promoteur du Diocèse de Maurienne dem(andeur?) par remontrance du 13 du courant
Et Rd Jean-Baptiste Durieu prêtre curé de la paroisse de Chamoux y habitant assigné par exploit du quinze (…) signé par le sergent (E…)
Par devant nous Pierre François (Arth…) docteur en théologie chanoine en l’église cathédrale, official et vicaire général du diocèse de Maurienne a comparu le jour d’huy susdit à deux heures après midi Sieur Dominique R… en cette cathédrale? promoteur dudit diocèse
- qui ayant trouvé en … Jean-Baptiste Durieu à la part duquel avait été prise (d’avancer?) l’assignation portée par le susdit exploit fixé au jeudi prochain a persisté aux conclusions prises par ladite remontrance tenante à ce que ledit J. Baptiste Durieu fût condamné au paiement de l’amende (…) portée par le § premier des constitutions du diocèse (encourue?)
- pour avoir tenu chez lui en qualité de domestique sans aucune permission la Marie Trevaz de la Chapelle du Bois qui se trouve actuellement enceinte ; en demandant les dépens.
Et d’autre part ledit Rd Durieu a convenu d’avoir par pitié et commisération tenu chez lui ladite Marie Trevaz sans en avoir obtenu aucune permission sauf qu’il a allégué que Révérend Garin official (forain ?) du district de Chamoux en était informé et que même il dit en avoir fait part ;
- suivant quoi, Nous, official vicaire général susdit, ouies lesdites parties, avons, suivant l'aveu fait par ledit Rd Durieu, icelui condamné et condamne au paiement de vingt livres pour avoir de par lui encouru (…) a compté en notre présence entre les mains du chanoine promoteur, et aux dépens par nous taxés à deux livres cinq sous huit deniers compris l’enregistrement de la présente,
Fait et prononcé aux parties les … susdits
Un autre incident nous est parvenu grâce aux Archives du Sénat (A.D.S. 2B 13492) :
Judicature mage de Savoie. Lieu du délit : Chamoux-sur-Gelon. Type de délit : coups et blessures, violences.
Résumé de l'affaire : Au service du curé de Chamoux depuis 8 ans, l'accusé se met un soir à le menacer et à battre la servante qui vit avec eux. Au cours de son arrestation, on trouve sur lui une fausse clé du grenier de son maître.
Nom (accusé, détenu) : P. Bagadion Laurent, fils de feu Anthelme, profession : domestique du curé Durieux, agé de 38 ans, époux(se) de G.Claudine, originaire de Gerbaix, habitant de Chamoux-sur-Gelon ;
remarque : cinq ans de galères requis mais acquittement. Arrêt du Sénat : inhibition de molestie.
Nom (victime) : VERCELY Marie, fille d'Antoine, profession : domestique du curé Durieux, originaire de Saint-Pierre-d'Albigny, habitante de Chamoux-sur-Gelon.
Nom (victime) : Révérend DURIEUX Jean Baptiste, fils de feu Jean Baptiste, originaire de Lanslebourg, habitant de Chamoux-sur-Gelon. 1786
Originaire de Chambéry, il est doyen du chapitre de Ste-Anne de Chamoux.
En 1762, il est "épinglé", cette fois par le Sénat.
Judicature mage de Maurienne. Lieu du délit : Chamoux. Type de délit : infraction aux constitutions du diocèse.
Résumé de l'affaire : Procédure lacunaire concernant un prêtre de Chamoux "qui tient chez lui le jour, et même la nuit une fille qui n'est ni de l'âge, ni de la réputation ou du degré de parenté que les constitutions du diocèse exigent en semblable cas"
Nom (accusé) : Révérend HODET Pierre Louis, profession : prêtre, doyen de Chamoux, habitant de Chamoux. 1762
Ce sacristain de l'église pour l'abbaye de St-Rambert en Bugey laisse son nom dans un curieux procès à l'évêché de St-Jean de Maurienne. Il abandonna le prieuré en 1773. (voir ci-dessous : Textes à l'appui 1765)
Pour le remplacer, en l'absence de réaction de l'Abbaye, l'évêque nomma un vicaire chargé de dire la messe matinière (pour son entretien, on préleva sur la dîme de l'Abbaye, avec l'aval du Sénat; il y eut d'abord :
Rd Isidore Mollaret, vicaire, qui laissa Chamoux en 1777 pour prendre la cure de Jarrier.
Puis à sa suite, à partir de septembre 1777:
Rd Joseph Catherin Arnaud vicaire, déjà prêtre à St Jean d'Arve, quitte Chamoux pour Sardières.
Rd Pierre Anthelme Mollingal, prêtre de la paroisse de la Trinité lui succède donc en septembre 1780.
Recteurs de la chapelle des Sts Blaise et Eustache en l'église (patrons: les Mellarède):
Sr Louis Falcoz sous-diacre (jusqu'en mars 1767)
Sr Louis Laporte, clerc tonsuré (jusqu'en novembre 1767)
Sr Joseph Rivol clerc minoré
Curé de Chamoux, il est l'un des rares curés du secteur à émigrer définitivement lorsque la Révolution française "soumet" les curés (dernier baptême : 8 avril 1793). La cure reste vacante.
D'abord vicaire à Châteauneuf, il est "prêtre économus", en particulier à Chamoux ; arrêté en février 1801, il est déporté à l'île de Ré. Libéré, il retrouve une cure à Montaimont (?), et meurt en 1825 (source: Société Histoire de la Maurienne 1871).
Dans un registre paroissial de Chamoux (A.D.S.), il écrit en préambule (page 2/23 des années 1793-1801) :
"Registre des baptêmes et mariages 1800 de la paroisse de Chamoux, diocèse de Maurienne ; depuis de 16 octobre 1799, moi, soussigné y ayant été envoyé en qualité d'économe par lettre en date du susdit jour de Mr. Molin, vicaire général capitulaire, le siège vacant.
signature : J.B. Borjon
nota 1 : comme plusieurs enfants ont été baptisés dans d'autres paroisses, et que les registres ne m'ont point été transmis, celui-ci ne peut être exact, et il ne contient que ceux que j'ai baptisés moi-même.
Nota 2 : idem des mariages
Nota 3 : je ne prends point la note des défunts, soit parce qu'elle sera entre les mains de l'officier public, soit que plusieurs meurent et sont enterrés sans que je n'en sache rien, à cause de la persécution. Veuille le Seigneur la faire cesser bientôt.
Nota 4 : Je n'ai fait ni baptêmes, ni mariages en 1799."
Ce registre mêle les signatures de J.B. Barjon, économe et prêtre de Chamoux, de J.B. Rambaud (ne pas confondre avec J.A. Rambaud), et de J.B. Molin ; on trouve les écritures de tel ou tel de ces 3 prêtres alternées : ils ont tenté de restaurer la chronologie des actes, insérant leur intervention là où la page n'avait pas été remplie, ils ont reconstitué (sur témoignages) l'enregistrement de baptêmes faits dans les années précédentes clandestinement…
(Voir à ce propos pages 22 et 23 du même Registre les enregistrements du recteur Molin.)
On voit souvent notée la date de naissance de l'enfant (car baptisé tardivement).
10-2012 - Recherches et transcriptions : A. Dh.
Sources:
ADS : Registres paroissiaux de Chamoux
ADS : Registres du Tabellion d'Aiguebelle
ADS : G Maurienne et 2B (Archives du Sénat)
Archives Bibliothèque diocésaine de St Jean de Maurienne : Visites pastorales
Charles-Amédée Bois : un curé… dynamique, à Chamoux de 1825 à 1864… au moins.
Curé de Chamoux de 1825 à 1864… au moins :
Né à St André le 8 août 1798, ordonné prêtre dès le 16 juin 1821, il est archiprêtre recteur de Chamoux depuis le 13 octobre 1825.
On le voit encore à son poste dans la Visite pastorale de 1864. Mais il ne l'a probablement quitté qu'en 1869, à l'arrivée du curé Émery.
En 1843, un vicaire lui est adjoint: la population ne cesse d'augmenter.
Forte figure de la vie locale, il va beaucoup faire pour la beauté de l'église.
Il va aussi se faire remarquer par son comportement… particulier !
L'enrichissement de la décoration de l'église.
Deux ans après avoir pris ses fonctions à Chamoux, il reçoit les compliments de l'évêque (VP 2827) : l'église est bien tenue, les enfants ont été convenablement instruits.
Déjà, en 1824, son prédécesseur avait fait blanchir l'église, construire un autel pour la chapelle du Rosaire.
Mais le curé Bois, qui anime par ailleurs le Conseil de Fabrique, va inlassablement œuvrer pour l'église.
1831- érection d'un nouvel autel pour la Confrérie du Rosaire par le Valsesian Giuseppe Gilardi1
1833- Claude-Joseph Barandier crée un tableau pour ce retable : « Remise du Rosaire à St Dominique par la Vierge et du Scapulaire à Ste Catherine de Sienne par l'Enfant » (tableau aujourd'hui inscrit aux Monuments Historiques)
1844- Un autel est annoncé pour la chapelle St-Joseph (Confrérie du St-Sacrement): ce sont les Gilardi qui le réaliseront
date non précisée : Jacques Guille peint une Sainte Famille rentrant d’Égypte pour ce retable (tableau aujourd'hui inscrit aux Monuments Historiques)
1847- l'évêque demandait depuis plusieurs années que l'église soit reblanchie : Charles-Amédée Bois va faire plus, et commande un ensemble de décorations aux peintres-fresquistes valsesians Avondo.
Mais "la marbrure du rétable du maître-autel (en stuc) a presque entièrement disparu" : dommage pour cette église parmi "les plus belles" du diocèse ! (VP 1850)
1854-55- réalisation d'un nouveau maître-autel en bois doré, toujours par Gilardi.
À ces travaux s'ajoutent divers achats (chasubles, pièces d'argenterie pour le culte dont certaines sont aujourd'hui inscrites aux Monuments Historiques…)
L'école
À la fin du XVIIIe siècle, le curé Durieux avait légué une somme pour l'instruction des garçons l'hiver.
Dans les années 1830, un legs pieux de la Veuve Jayme avait engagé Chamoux dans la création d'une école de filles, à confier à des religieuses de St Joseph. Ce legs liait savamment la commune et la fabrique.
Le Curé, en raison de sa position dans le Conseil de fabrique, était forcément impliqué. Mais le Conseil de la commune semble avoir été l'élément moteur, ne serait-ce que parce qu'il fallut… contribuer financièrement, les legs ne suffisant pas à faire vivre les écoles.
Un prêtre engagé
Charles-Amédée Bois prenait aussi le temps d'opérer des conversions dans le camp protestant, et… on le faisait savoir dans le Courrier des Alpes, journal bien-pensant.
"Le Courrier des Alpes, 26 octobre 1847
Chamoux, 20 octobre
Une imposante cérémonie a eu lieu, dimanche 17 du courant, dans l'église de Chamoux.
Un jeune suisse du canton de Glaris, âgé de 19 ans, instruit par les soins charitables et éclairés de M. Bois, archiprêtre et curé de Chamoux, a abjuré solennellement la religion protestante. Après le Veni Creator, l'intéressant catéchumène a fait sa profession de foi entre les mains de M. Bois, délégué à cet effet par l'illustre prélat du diocèse de Maurienne, et a été tenu sur les fonts baptismaux par M..l'abbé Charles Francoz, vicaire de Chamoux, et Mme Elisa Perrier, née de Laconnay-du-Foug.
Le jeune néophyte a pris ensuite la place qui lui avait été désignée pour entendre la grand'messe paroissiale, qui a été célébrée avec pompe et magnificence.
M. Bois, dans une touchante improvisation, a retracé avec bonheur les circonstances que la Providence avait fait naître pour ramener dans le bercail une brebis égarée, puis il a développé, avec un admirable talent, le texte de la divinité de la religion catholique romaine par l'unité qui la distingue de toutes les sectes et qui est fondée sur l'infaillibilité et la charité.
Plusieurs ecclésiastiques et un immense concours de fidèles accourus des environs pour être témoins de cette cérémonie, ont exprimé par leur religieux recueillement ce beau sentiment de charité : Ecce quant bonum, et quam jucundum, hubitare fratres in unum. ( Psalm. CXXXII ).
Qu'il est doux d'embrasser dans l'unité d'une même foi, et dans les sentiments d'une charité fraternelle, celui que ses erreurs tenaient éloigné de la famille catholique !
(Article communiqué)"
Une forte tête ?
Mais… toutes les visites pastorales réclament des travaux dans la sacristie, petite, sale, et surtout, lézardée ; pour cela en revanche, il faudra attendre... 160 ans ?
Et le respect des règles concernant le cimetière n'embarrasse guère notre curé : pas de carré pour les enfants morts en bas âge, pas de portillon, les animaux divaguent entre les tombes, etc.
Scandale
Et aussi... considérant que le niveau des terres est vraiment trop monté dans le cimetière qui cerne l'église, le curé Bois... fait décaisser l'enclos, et vend la terre à des paysans.
Février 1851. Constat du Syndic alerté par le Juge :
"nous nous sommes transporté d'abord sur le cimetière de cette commune où nous avons soigneusement fait recueillir tous les ossements et débris mis à découvert par le travail que M. le curé de cette paroisse y a fait exécuter pour baisser le niveau du cimetière".
Puis : "Nous nous sommes transporté sur divers champs où l'on nous a dit que la terre enlevée du cimetière avait été charriée. Et de nos recherches il nous est résulté que l'on a mis tout le soin possible pour ne pas enlever d'ossements avec la terre, mais nous avons été convaincus par cette inspection que malgré les soins que l'on a pu et dû mettre pour séparer les ossements de la terre, il a été impossible de ne laisser aucun débris appartenant aux cadavres qui ont été inhumés dans cette même terre"
Scandale, et crise :
"Attendu que l'enlèvement et la vente et trafic qu'a fait de cette terre le Rd recteur de cette paroisse, a excité l'indignation générale dans cette commune", "toute la terre qui a été enlevée du cimetière y sera restituée aux frais de qui il appartiendra, d'après décision du tribunal de première instance." (avril 1851)
En découle une période de tension.
Au printemps 1852, le curé s'absente, sans autres explications, laissant sa paroisse aux bons soins de son vicaire. Le Conseil de la Commune s'intérroge ; reviendra-t-il ? Sera-t-il remplacé ? Certains Conseillers le souhaitent; le village commence à se diviser, une bonne partie de la population lui a retiré sa confiance. En attendant, "Il est arrêté par neuf voix contre quatre qu'il ne sera payé aucun traitement à M. le Curé pendant la durée de son absence." Car à l'époque, le curé est payé par la commune.
Mais il reparaît mi-juin, et… son retour manque de discrétion.
Bravade
Le Syndic J.B. Plaisance fait le point devant le Conseil:
"Vous savez que le soir du retour de M. le Recteur, quelques personnes qui s'intitulent pieuses mais qui devraient plutôt se dire passionnées ont dressé un petit échafaudage devant le Presbytère tout près du lieu où l'enlèvement de la terre du cimetière a eu lieu, et que vers les neuf heures du soir elles ont illuminé cet échafaudage en chantant et dansant. Lors même qu'il ne serait pas notoire que cette manifestation avait tout le caractère d'une bravade, il n'est nullement douteux qu'il était convenable pour le Recteur ne pas laisser faire, dans la crainte qu'elle ne fût prise pour une provocation.
Mais le Recteur n'a pas eu cette crainte et loin de s'opposer à cette manifestation, il l'a certainement approuvée s'il ne l'a pas commandée. Car je sais d'une manière positive que les chandelles de illuminations étaient des restes de chandelles ayant auparavant servi dans l'église ; c'est par conséquent le Presbytère que les a fournies.
Vous avez entendu pendant la durée de cette illumination des détonations d'armes à feu ; eh bien, pourtant, j'avais formellement refusé la permission que l'on avait demandée trois fois dans la journée pour tirer les pétards. On ne l'ignorait pas au Presbytère, et pourtant c'est du Presbytère même que sont partis les coups de feu."
Puis les tensions semblent s'être calmées, et les travaux ont repris dans l'église.
Sources
Archives de l'Évêché de Maurienne, Bibliothèque diocésaine. Fonds Chamoux - Registre « Fondations » Feuillet libre 1831
Délibérations du Conseil de Chamoux 1852
Le Moniteur des Alpes, ADS en ligne
Après un premier essai raté, Charles-Emmanuel, Roi de Sardaigne lance une nouvelle offensive pour l'affranchissement de ses sujets savoyards; en effet "la taillabililé personnelle qui subsiste dans notre duché de Savoie, sous des règles et dénominations différentes, [a] toujours été regardée comme contraire au bien public, tant par l'inégalité odieuse qu'elle met dans l'état personnel de nos sujets que par les divers inconvénients qu'elle produit".
Les seigneurs possesseurs de fiefs sont donc priés d'abandonner leurs pouvoirs, mais... contre remboursement. Et ils ne sont pas pressés de renoncer à leur rente. En revanche, les communiers trépignent... (voir Textes à l'appui)
Une série de documents d'époque, réflexions préliminaires, avis et enfin édits, a été réunie par Max Bruchet en 1908 dans L'abolition des droits seigneuriaux en Savoie (1761-1793).
Cet auteur a aussi relevé commune par commune et propriétaire par propriétaire, le montant des remboursements.
On mesurera le poids de Joseph d'Albert, le seigneur d'un fief qui couvrait encore Chamoux, Montendry, Montgilbert. Mais il avait aussi pouvoir sur Aiguebelle, Aiton, Bonvillaret, Rendens,
"Joseph d'Albert, seigneur de Chamoux et de Montgilbert.
- pour Aiguebelle, 290 l. (1792, 20 avril, Arnaud n., X 1792, vol. 2, fol. 802).*
- pour Aiton, 630 l. (1792, 23 avril. Arnaud n., X 1792, vol. 2, fol. 802)
- pour Bonvillaret, 1200 l. (1792, 23 avril, Arnaud n., X. 1792, vol. 2, fol. 802)
- pour Chamoux, 13.800 l. (1786, 17 juin, Arnaud n., A 58 fol. 200).
- pour Montendry, 7000 l. (1790, 11 décembre, Léger n., X. 1791, vol.1 fol.2/15)
- pour Montgilbert, 2.900 l. (1787, 3 septembre, Léger n., A 60 fol. 1.33).
- pour Rendens, 20 l. (1792, 23 avril, Arnaud n., X 1792, vol. 2,fol. 803).
Joseph d'Albert était donc un seigneur à qui plusieurs communes devaient la taille.
Mais d'autre part, était-il le seul, pour Chamoux? Eh non ! Couramment, plusieurs seigneurs avaient pouvoir sur les habitants d'une même Commune.
Voici le relevé des remboursements négociés par les Communiers de Chamoux pour obtenir leur affranchissement:
CHAMOUX (Savoie).
— Bertrand de Gilly et Bertrand de Chamousset 200 l. (1782, 16 octobre, Arnaud n., B).
— Albert seigneur de Chamoux 13.800 l. (1786, 17 juin, Arnaud n., A 58 fol. 200).
— Le Blanc (Gouverneur de Miolans) 200 l. (1786, 15 juillet. Arnaud n., A 58 fol. 261).
— Mellarède comte du Bettonnet 790 l. (1787, 9 mars. Arnaud n.. A. 58 fol. 266).
En 1791, cette communauté devait encore 6.000 l. aux seigneurs des fiefs affranchis et il y avait encore cinq petits fiels à affranchir (C). — Total 14.990 l. Remboursements au 15 août 1791, 9.004 l. (T)."
Recherche et transcription A.Dh.
Source :
L'abolition des droits seigneuriaux en Savoie (1761-1793) , en ligne sur Gallica.fr
Documents publ. par Max Bruchet - Éditeur : Impr. Hérisson frères (Annecy) Édition : 1908
Note :
* entre parenthèses, la date du contrat d'affranchissement, le nom du notaire et les références de l'acte
L'essentiel des documents concernant la période révolutionnaire et impériale se trouve dans la rubrique "Chamoux à la peine" > "Occupations". Bien sûr, ça se discute !
1792 : la Savoie annexée par la France de la Révolution, devient le département du Mont-Blanc (qui réunit nos actuelles Savoie et Haute-Savoie). Il faut attendre la fin de l'Empire de Napoléon Ier pour que le Royaume de Sardaigne récupère ses provinces outre-alpines. Mais les mœurs avaient eu le temps d'évoluer…
Chamoux ne fut vraiment pas un foyer révolutionnaire actif, on le verra !
Cependant, certains notables chamoyards, en ménageant la chêvre et le chou, évitèrent peut-être quelques difficultés à la Commune, et poursuivirent avec le pouvoir français leur carrière entamée au service du royaume sarde... avant de revenir sans accroc au même régime sarde en 1814…
Voici d'abord les noms des Commissaires du Directoire exécutif près les Administrations municipales du canton de Chamoux.1
- le premier Commissaire Claude Lozat, homme de loi fut nommé le 26 novembre 1795 :
- son successeur Simon Mollot, notaire, fut nommé le 15 novembre 1797.
2017- Recherche et transcription A.Dh.
Sources
1-ADS - introduction de la série L
75 après, les plaies ne sont pas toutes refermées : nous ne l'oublierons pas dans ces pages.
Voici le témoignage (en cours de rédaction) d'Élisa (la fille de Léonie Francaz, dont ce site a recueilli de nombreux et précieux souvenirs), et les récits de Roberte et Élisa, qui ont toutes deux vécu le bombardement de Chambéry en août 1944.
On pourra aussi écouter le récit de Noël d'une "réquisition", qui faillit bien mal tourner, à la toute fin de la guerre.
Et enfin, on en parle peu: après la guerre, des Allemands ont dû à leur tour aider aux travaux dans les villages français: ils étaient Prisonniers de guerre; un souvenir de Renée en témoigne ici.
Voici le témoignage d'Élisa : Chamoux a bien connu sa maman, Léonie Francaz, dont ce site a recueilli de nombreux et précieux souvenirs. Élisa a vécu à Chamoux pendant la guerre de 1939-45, mise à l'abri chez ses grands-parents; son regard sur ces années était donc celui d'une enfant à la découverte d'un village en temps de guerre.
À la veille de la guerre, Villardizier était un village qui s’était progressivement dépeuplé, comme en témoignent les recensements : 300 habitants en 1876, 179 en 1911, 105 en 1936.
En cause : l’émigration qui avait fourni des Forts aux Halles, des « bonnes », des fonctionnaires.
Et aussi, la « grande guerre » : dix jeunes n’en étaient pas revenus.
Des familles avaient disparu : 50 ménages recensés en 1911 ; 34 en 1936.
L’entre-deux-guerres avait par contre coïncidé avec un certain mieux-être : la plupart des cultivateurs avaient pu remplacer les attelages de vaches par un cheval ou un mulet. Certes, il fallait « coblier » avec un voisin pour les labours au brabant, qui exigeait un attelage de deux animaux. L’achat d’une faucheuse rendait moins pénibles la fenaison et la moisson.
Pour les ménagères, la lessiveuse en tôle galvanisée remplaçait avantageusement le cuvier. En 1938, l’eau de Frêterive arrivait dans les maisons, parfois équipées d’un simple robinet au-dessus d’une benne en bois. Si quelques-uns amenaient l’eau jusqu’à l’écurie, personne n’avait envisagé d’aménager une salle de bains – d’autant que les eaux usées allaient dans les « cunettes », le long de la rue.
On put constater un changement des mentalités : pour la plupart, les parents ne parlaient plus patois à leurs enfants.
Il n’existait plus de fournière pour cuire les pains le samedi, mais les boulangers de Chamoux faisaient la tournée en camionnette, échangeaient la farine contre du pain, kilo contre kilo. Les bouchers, les épiciers passaient aussi régulièrement dans le village, et même si les achats restaient modestes, les habitants étaient conscients d’avoir une vie plus facile qu’avant.
Septembre 1939
La déclaration de guerre, annoncée dans le village par quelques habitants qui possédaient un poste de TSF1 (autre progrès), a suscité bien des inquiétudes.
Il y eut la mobilisation des hommes, la réquisition des chevaux… •>
Il y eut la mobilisation des hommes, jeunes et moins jeunes ; le plus âgé, 46 ans, avait déjà été mobilisé de novembre 1913 à avril 1919.
S’y ajouta la réquisition des chevaux et mulets. Il fallut donc remplacer les brancards des chariots par un timon, apprendre aux vaches à se comporter en animaux de trait. Tant bien que mal, les récoltes furent rentrées. Et dans l’hiver qui fut rude, les paysans apprirent avec colère que les chevaux réquisitionnés mouraient de froid. Vers la fin de l’hiver, les cultivateurs achetèrent – bien cher – des chevaux ou mulets dont il se disait qu’ils venaient de la Drôme: pourquoi ces jeunes animaux n’avaient-ils pas été réquisitionnés ? se demandait-on.
Pour les mobilisés, souvent installés dans des conditions précaires, et confinés dans l’inaction de la «drôle de guerre», l’hiver avait été rude.
Tout changea au printemps :
- 10 avril, invasion de la Norvège par l’Allemagne, suivie de l’envoi de troupes françaises – dont des chasseurs alpins.
- 10 mai, l’attaque allemande aboutit à la percée du Front dans les Ardennes; néanmoins, l’espoir subsistait : on se souvenait de la «grande guerre», de Verdun, et de la victoire. Mais l’invasion s’accélérait : il fallait se remémorer les souvenirs d’école pour situer mentalement les villes citées par la TSF, car le journal ne donnait plus que des précisions dépassées.
- 10 juin : entrée en guerre de l’Italie. Cette fois, le danger nous concernait. Peut-être à tort, les Savoyards étaient persuadés que Mussolini voulait annexer la Savoie. Et on savait que des troupes françaises mobilisées en septembre sur la frontière des Alpes avaient été envoyées vers le nord ou l’Est : peu nombreux, les soldats qui restaient pourraient-ils résister aux Italiens ? et l’aviation bombarderait-elle les villes et les usines ?
Comme nous habitions en Tarentaise, près d’un centre industriel, les parents nous conduisirent, mon frère et moi, à Villardizier, chez nos grands-parents. Ils en repartirent rapidement, car les militaires qui minaient le pont d’Albertville ne leur avaient pas garanti que le passage serait encore possible le soir.
Je fus donc amenée à participer à la vie du village : aider aux travaux des champs, mais aussi, entendre les conversations dans la rue, à la forge ou à la fruitière (lieux « de sociabilité »).
L’inquiétude dominait même si certains envisageaient d’accueillir l’envahisseur à coups de fourches : on rappelait l’exploit de cette villageoise qui avait assommé un soldat autrichien avec une «bellye2» (sans doute en 1814 ou 1815). Personne n’eut à faire preuve d’héroïsme, car l’armistice arrêta l’invasion allemande entre Aix et Chambéry, tandis que les troupes italiennes occupaient trois communes de Tarentaise, et quelques autres en Maurienne (on les accusait même d’avoir avancé après l’armistice). Celle-ci fut donc accueillie avec un certain soulagement.
Je ne pense pas avoir entendu parler de l’appel du 18 juin à l’époque.
L’armistice.
Progressivement, les mobilisés rentrèrent, sauf trois prisonniers : Jules Maître, Marcel Ferroud, et François Vuillermet lequel, ayant eu la chance de rester en France, eut le courage de tenter l’évasion, avec les risques que comportait le franchissement de la « ligne de démarcation».
Le village s’était semble-t-il accommodé de cette paix relative : restait la crainte de devenir «piémontais», et le sentiment anti-italien resté latent en fut amplifié.
Les quelques immigrés italiens, jusque là bien acceptés, ont-ils eu conscience de cette évolution3?
Comment fut accueilli le changement de régime ? Sans doute, pour la plupart, résignation de ce qu’on ne peut empêcher, espoir que le nouveau chef d’État ne cèderait pas la Savoie à Mussolini. Il n’y eut pas à Villardizier, comme de fut le cas ailleurs, de tentative de revanche des «blancs» à l’égard des «rouges». À partir de 1941, le calendrier des postes, avec photo du «Maréchal», fut affiché dans les cuisines, sans état d’âme, mais sans respect excessif.
Des réticences s’amplifièrent face à certains aspects de la politique: l’entrevue Pétain-Hitler à Montoire, et plus localement, les poursuites contre Pierre Cot4, apprécié pour avoir joué un rôle important pour l’adduction d’eau.
La situation matérielle s’aggravait,
et les cultivateurs furent frappés de lourdes réquisitions. Certes, ceux qui récoltaient ne souffrirent pas de la faim et gardaient même des denrées disponibles pour les proches partis en ville, au moins au sud de la «ligne de démarcation». On vit aussi revenir à Villardizier des cousins éloignés, qui s’étaient opportunément souvenus de leurs racines savoyardes. On vit surtout des Mauriennais (ou supposés tels) venus en train jusqu’à Chamousset, et cherchant à acheter haricots secs, maïs, pommes de terre, huile, œufs, vin; car les treilles qui séparaient les champs rapportaient bien. Ce n’était plus comme en 1935, où il avait fallu brader le vin à quelques sous le litre, pour loger la nouvelle récolte. Les raves elles-mêmes trouvaient preneur.
Ce ne fut pourtant pas un très grand marché noir: beaucoup d’exploitations ne dépassaient pas deux ou trois hectares, certes minutieusement cultivés, et de bonne terre (sauf peut-être pour le blé).
Le blé. Des étés secs réduisirent les rendements. Les contrôles du ravitaillement furent plus pesants : au contrôleur local, plus ou moins zélé suivant sa conception du métier, s’ajoutait le surveillant des batteuses, qui comptait les quelques sacs de grains.
Il fallut reprendre quelques anciennes habitudes: on entendit dans les granges les battements des fléaux.
Venait ensuite l’élimination de la «balle» avec le van à bras. Deux travaux pénibles.
<• le van à bras (une image de la vie aux champs au… XIXe siècle)
Ensuite, il s’agissait de porter discrètement vingt à trente kilos de blé au moulin sur un vélo, parfois sur une luge lors des hivers froids. Les boulangers avaient renoncé à leurs tournées, et ne vendaient dans leurs boutiques que du pain noir, assez indigeste.
À Chambéry, on pouvait acheter des tamis : les fabricants et commerçants s’adaptaient aux nouveaux besoins des clients. Que de temps passé à ces travaux supplémentaires : «sasser» la farine, préparer les levains, pétrir (les préposés familiaux à ce travail n’avaient pas perdu la main).
Il y eut plus de tâtonnements pour ajuster le chauffage du four. Remercions encore les frères Simillon, qui prêtaient gratuitement leur four, et aussi leur grilloir à café pour torréfier… l’orge.
Le café naguère réservé aux jours de fête était dans beaucoup de maisons d’usage quotidien pour le déjeuner matinal ; mais le mélange indéfinissable obtenu avec les tickets était insuffisant en quantité. On s’ingénia à trouver des succédanés (mot inconnu jusque là), même si des rumeurs affirmaient que l’orge ou le blé grillés rendaient cardiaque ou aveugle.
En plus, griller un ou deux kilos de céréales était considéré par l’Administration comme un inadmissible gaspillage – donc, interdit.
Autre pratique interdite : prélever un peu de lait chaque jour pour en faire du fromage après avoir levé la crème. Pour obtenir du beurre, les uns battaient la crème à la fourchette, d’autres s’étaient procuré une baratte en verre (là encore, fabricants et commerçants s’étaient adaptés aux besoins nouveaux)
Mais que de temps passé à tourner la manivelle de la baratte !
L’essentiel de la production de lait devait être porté à la fruitière. La ration de beurre allouée aux cultivateurs était nettement supérieure à celle des autres consommateurs, et la fruitière de Villardizier l’a toujours fournie – et même au-delà. À l’époque, des commerçants qui affirmaient ne pas pouvoir fournir les rations officielles étaient accusés de les vendre au marché noir.
Mais la fruitière de Villardizier devait bien sûr se conformer aux règlements ; par exemple, écrémer le lait au maximum, ce qui valut aux tommes ainsi fabriquées d’être qualifiées de « moleskine » par une cliente au parler pittoresque.
<• la fruitière
Autre service rendu à la fruitière, à certaines époques ; fournir du petit lait. En premier, X, qui vivait de peu, tendait sa gamelle, et le fruitier essayait de récupérer les brins de caillé qui surnageaient. Je revois le vieil homme, tenant le récipient dans ses mains tremblantes, s’empresser de boire le petit lait, tandis que tour à tour étaient remplis les seaux destinés aux cochons.
Dans la plupart des maisons, on achetait un porcelet au printemps : ceux qui avaient renoncé à cette pratique dans les années trente y étaient revenus. Mal logé dans un «boédet5» sombre et exigu, le «caïon6» était en revanche bien soigné avec une alimentation très étudiée : plus de « vert » au début pour «faire grandir les boyaux», plus de farineux ensuite pour l’engraisser. Que d’inquiétudes quand notre animal fut atteint de rachitisme! les voisins prodiguaient des conseils: le sortir faire la sieste, les pattes au soleil et la tête à l’ombre.
Je fus préposée pour veiller à déplacer l’animal suivant l’ensoleillement, tout en lisant un des quelques livres de la maison.
Comme il n’y avait pas de pharmacie à Chamoux, je suis allée à la Rochette à bicyclette acheter des médicaments. Le cochon put marcher un peu plus facilement, et cahin-caha atteindre… son inévitable destin.
Par crainte des réquisitions, le sacrifice du cochon était sensé se dérouler discrètement – chose difficile avec les cris de l’animal!
Apparemment, contrôleurs et gendarmes étaient ailleurs, et chaque année, on put impunément ébouillanter l’animal dans «l’écouélor7», le dépecer, préparer la fricassée – plat de résistance du «repas du cochon» -, cuire les boudins. La fabrication des diots, les salaisons, occupaient la maisonnée plusieurs jours durant.
La mort du caïon
L'Occupation
Depuis l'armistice de juin 1940, la Savoie faisait partie de la zone libre, à l'exception de quelques communes de Haute Maurienne et Haute Tarentaise, occupées par les Italiens.
À Chambéry siégeait une commission d'armistice italienne.
Le débarquement, et la fin de la zone "libre"
Le 8 novembre 1942, des troupes anglo-américaines débarquèrent en Algérie et au Maroc.
Le 11 novembre (date symbolique) les troupes allemandes franchirent la ligne de démarcation au mépris des conventions d'armistice.
Le 13, elles étaient à Chambéry, puis cédèrent la place aux Italiens. Vit-on des soldats italiens à Chamoux?
À Chambéry, cette armée ne fut pas toujours prise au sérieux: des jeunes se vantaient d'avoir coupé les plumes qui ornaient le chapeau des Alpini. Lors des sorties hebdomadaires de "plein-air", les professeurs de gymnastique nous faisaient souvent chanter "della villa de çambery tous nos troupiers i sont partis"… hors de la présence desdits troupiers. Il y eut tout de même des incidents dont les journaux ne faisaient évidemment pas état, et vraisemblablement, des arrestations.
Mais près le débarquement allié en Sicile et la destitution de Mussolini (27-7-1943), les troupes allemandes envahirent les régions françaises jusque-là occupées par les Italiens.
Des Allemands à Chamoux
Ainsi, des soldats allemands arrivèrent à Chamoux, et occupèrent entre autres lieux la forge de Louis Maître pour réparer les fers de leurs chevaux (ce qui nous étonna, car nous les imaginions équipés de véhicules motorisés). Nous n'aurions jamais parlé à un Allemand, sans l'intervention jugée intempestive d'un "je-me-mêle-de-tout". Mais le garde d'écurie avait envie de parler - dans la mesure du possible à cause de la barrière de la langue. Les larmes aux yeux, il nous montra la photo de sa femme et de sa petite fille, qu'il n'avait pas revues depuis de longs mois; il évoqua avec une expressive grimace la Russie d'où il avait été rapatrié pour une blessure à la main apparemment pas trop grave. Nous savions que les Allemands étaient endoctrinés dès leur jeunesse pour en faire des nazis fanatisés prêts à tous les sacrifices pour le 3ème Reich "qui devait durer 1000 ans". Mais Goebbels et ses adeptes n'avaient pas réussi à déshumaniser tous leurs compatriotes - heureusement…
Les Allemands ont quitté Chamoux où apparemment ils n'ont pas laissé - cette année-là - un trop mauvais souvenir: "Je ne les aime pas, disait une sexagénaire, mais ils sont disciplinés, et ont fait des efforts pour ne pas trop nous gêner". Le bruit a couru que leur troupe avait été bombardée sur le chemin de l'Italie. Ce n'était qu'un bruit, invérifiable; mais j'ai alors pensé à une petite Allemande blonde, qui, peut-être, ne reverrait jamais son papa…
Élisa nous raconte aussi ce que fut le temps de la guerre pour les écoliers de la région : ses souvenirs dépassent donc le cadre de Chamoux.
Depuis des temps immémoriaux… pour les écoliers - et même dans les souvenirs d'instituteurs, l'année scolaire commençait le 1er octobre, et depuis quelques années seulement, se terminait au 14 juillet.
À la rentrée d'octobre 1939, beaucoup d'instituteurs étaient mobilisés : leurs classes furent donc provisoirement supprimées, ce qui amené une augmentation des effectifs, avec parfois mixité! (surtout à partir de 4 ou 5 classes, garçons et filles étaient séparés depuis le Cours élémentaire).
Dans beaucoup d'écoles, on s'activait pour les mobilisés de la commune, pour un "filleul de guerre" sans famille, proposé par les services sociaux : écrire des lettres, tricoter des écharpes ou des chaussettes, faisaient partie des "activités dirigées" du samedi après-midi (autre innovation des années 1936 à 1938)
Il y eut aussi, dès le début de la guerre, l'arrivée de "réfugiés" - beaucoup moins en Savoie que dans l'Ouest de la France, où il s'agissait de déplacements massifs et organisés d'enfants ou d'inactifs de Paris ou des régions industrielles proches de la frontière allemande.
Les enseignants veillèrent à bien accueillir ces nouveaux écoliers, et en particulier à intégrer rapidement les enfants de réfugiés espagnols qui avaient eu la chance de se faire embaucher.
Au pire moment de la débâche, les classes fermèrent plus ou moins longtemps, et reprirent dès que possible, jusqu'à fin juillet, pour reprendre au 1er septembre à l'école primaire: il fallait remettre la France au travail.
Un certain nombre d'instituteurs avaient été faits prisonniers, notamment des chasseurs alpins en Norvège. Par contre, certains habitants des régions frontalières ne purent pas rentrer chez eux, et obtinrent un poste en Savoie.
Quoique moins atypiques, les années 1941 à 1943 connurent quelques changements.
Tout d'abord, le patriotisme officiel avec le salut au drapeau le lundi matin, et un véritable culte du chef de l'État: son portrait dans toutes les classes, son hymne (Maréchal, nous voilà), des dessins ou des lettres à lui envoyer, parfois un discours à écouter - ou imposé en dictée.
La pénurie de chauffage lors d'hivers particulièrement rigoureux amena à ne chauffer que certaines classes : les grands y travaillaient le matin de 8 à 12 heures, six jours par semaine, soit 24 heures hebdomadaires au lieu de 30 précédemment; les autres de 13 à 17 heures.
Lorsque les bombardements alliés se multiplièrent, toute école située à moins de 500m d'une voie ferrée dut revenir à ce système pour n'accueillir que la moitié des élèves en même temps…
Et, à Chambéry, le bombardement américain du 26 mai 1944 mit fin à l'année scolaire.
Élisa nous raconte maintenant le temps des débarquements, et des bombardements.
Avec le débarquement allié en Afrique du Nord (8 septembre 1942) étaient apparues quelques lueurs d'espoir. Espoirs amplifiés au début de février 1943 par la nouvelle de la capitulation à Stalingrad d'une armée allemande de 300.000 hommes. L'avancée des troupes soviétiques vers l'Ouest, un temps compromise par une contre-offensive allemande, remporté de nouveau succès dans l'été.
Nous suivions tout cela sur la carte de Russie affichée au mur de la cuisine.
En mai 1943, les armées allemandes et italiennes étaient chassées d'Afrique du Nord. Les Alliés débarquèrent en Corse, en Sicile, en Calabre.
J'appris en allant porter le lait à la fruitière, la nouvelle de l'armistice entre l'Italie et les Alliés, le 8 septembre: nouvelle accueillie avec un enthousiasme bruyant par les optimistes; mais un rabat-joie fit remarquer que le plus dur restait à faire - et il n'avait pas eu tort: déjà, les Allemands avaient envahi la zone occupée jusque là par les Italiens…
Si un peu d'espoir revenait, les difficultés matérielles s'aggravaient: diminution des rations alimentaires, de la qualité et de la quantité des attributions de charbon, savon, etc, usure des vêtements, des chaussures. Que d'heures passées à repriser les chaussettes, à détricoter des maillots déchirés, à défriser la laine et à en renouer les brins pour la réutiliser… Que d'ingéniosité de la part des mamans pour créer des "jacquarts" devenus à la mode depuis le film "L'éternel Retour" avec Jean Marais. Et ces vêtements qu'il fallait rallonger, élargir pour les jeunes qui grandissaient malgré la sous-alimentation...
Mais tout cela était peu de choses à côté de ce que nous apprenions par ailleurs; mauvaises nouvelles qui concernaient de plus en plus notre environnement proche.
Nous connaissions des requis et des réfractaires au S.T.O. (Service du Travail Obligatoire en Allemagne, qui concernait des classes d'âge entières).
Nous avions appris l'arrestation de Résistants parmi nos amis ou connaissances, arrestations suivies de tortures, puis de déportation pour certains - mais sans imaginer l'organisation systématique de l'atrocité des camps de concentration.
Et les incendies, les exécutions…
En janvier, au Biollay, dans la banlieue proche de Chambéry, un fermier soupçonné d'aider la Résistance a été fusillé, son corps jeté dans la maison qui fut incendiée. Les pompiers de Jacob-Bellecombette accueillis à coups de mitraillettes ne purent intervenir.
Près de deux mille personnes ont assisté aux obsèques de la victime, Ernest Grangeat, dans l'église de Maché, et un interminable cortège accompagna sa dépouille jusqu'au cimetière de Charrière Neuve8, témoignant ainsi de l'émotion de la population - y compris de ceux qui, comme nous, n'y ont pas assisté.
Émotion aussi au Lycée de Jeunes Filles de Chambéry, tant parmi les élèves que parmi le personnel: deux élèves - deux sœurs - avaient été arrêtée devant le Lycée, parce qu'elle étaient juives. Cela s'était passé un samedi de mars, entre treize et quatorze heures, au milieu d'un groupe d'élèves qui discutaient tranquillement. La Directrice fit sortir discrètement du Lycée d'autres élèves juives, dont les noms furent effacés des listes au "Corrector".
(Nous n'avons appris que bien plus tard cette action de la Directrice. Une des deux sours arrêtée devant le Lycée n'est pas revenue de déportation, de même qu'une autre élève.)
Mais il y eut aussi des arrestations à domicile.
Beaucoup de Juifs avaient fui les régions occupées par les Allemands pour se réfugier dans la zone d'occupation italienne, notamment en Savoie: il était en effet notoire qu'une certaine tolérance était manifestée par l'occupant italien vis-à-vis des Juifs8. Mais depuis l'arrivée des Allemands, une véritable chasse aux Juifs était engagée.
De tout cela, le Journal (réduit à une seule feuille), et la Radio officielle ne disaient rien. Il en était de même pour les Actualités cinématographiques qui, par contre, montraient les déraillements de trains de voyageurs provoqués par les attentats des "Terroristes", détaillaient les vues de ruines résultant des bombardements, insistaient sur le nombre de victimes civiles.
Le 26 mai 1944, le bombardement de Chambéry a fait près de 200 morts (dont une de mes camarades de classe), et démoli une partie de la ville. La fumée des incendies se voyait depuis Chamoux. (Les ultimes foyers des incendies ne furent définitivement éteints que le 25 juin)
En revanche, la gare de Chambéry qui était visée laussait passer les trains moins de 3 jours après…
Des voisins de Villard-Dizier réquisitionnés pour déblayer les voies nous ont affirmé "ne s'être pas fatigués".
On craignait un nouveau bombardement. Aussi, nos parents décidèrent-ils de nous envoyer à Villard-Dizier, mon fère et moi, dès que possible (en effet, l'immeuble où se trouvait le siège des cars Franchiolo avait été victime du bombardement).
Le jour prévu était le 6 juin. Notre père, toujours très matinal, avait appris par la T.S.F. (radio) la nouvelle du débarquement en Normandie, ce débarquement tant espéré, tant attendu! Raison de plus pour nous éloigner de la gare, car les bombardements pouvaient s'intensifier. Nos parents devaient rester à leur poste, mais ils étaient persuadés que nous serions à l'abri du danger à Villard-Dizier.
Munis d'un minimum de bagages, il nous fallut d'abord parcourir à vélo les trois kilomètres qui nous séparaient du Café de la Terrasse (près du Palais de Justice), d'où partaient désormais les cars Franchiolo. Mon frère juché sur une selle installée sur le cadre du vélà paternel, moi suivant sur mon vélo personnel, ce fut un trajet sans encombres dans les rues vides d'automobiles.
Un dernier "au revoir", et en voiture, dans un car qui n'était pas bondé comme à l'ordinaire: était-ce à cause de la nouvelle du débarquement - certains ayant pu craindre des contrôles ou des barrages de routes.
Après un voyage dans incident, nous voilà à Chamoux. Je récupère mon précieux vélo qui a voyagé sur le toit du car. En route pour Villard-Dizier, "réfugiés" chez nos grands-parents… comme déjà en juin 1940.
Élisa nous raconte ici les journées d'août 1944.
1er août 1944 - Chamoux encerclé.
Comment avons-nous appris de jour-là l'inquiétante nouvelle : "les Allemands encerclent Chamoux"?
Alarmés, nous essayions d'en savoir plus : à travers les persiennes, nous avons aperçu un homme en tenue de travail, encadré par des soldats allemands, dans la propriété voisine. Nous avons plaint ce malheureux. Heureusement pour lui, il put justifier... qu'il n'était qu'un cueilleur de champignons.
C'était beaucoup plus grave à Chamoux: les hommes rassemblés dans la cour de l'école, le maire Michel Jandet et le secrétaire de mairie Lucien Maître obligés de guider les Allemands au domicile des Résistants recherchés.
Maire et secrétaire conduisirent tout d'abord les militaires sur la route de Montendry, où ils étaient sûrs que les jeunes recherchés ne seraient pas chez eux. Ils espéraient que leur passage aurait alarmé tous ceux qui risquaient l'arrestation. Furieux de n'avoir trouvé personne au gîte, les Allemands assénèrent quelques coups à leurs guides, obligèrent le maire à porter les portes du hangar des pompes à incendies et à en décoller les affiches mises par les Résistants.
Mais le plus tragique se passait ailleurs: Félicien Aguettaz, qui avait pris la précaution de passer la nuit hors de Chamoux, fut arrêté par les militaires qui cernaient le chef-lieu, et amené aux écoles. Il fut abominablement torturé, pour lui faire avouer sa participation à la Résistance, avec des accusations précises. N'obtenant pas ce qu'ils désiraient, les Allemands l'emmenèrent avec eux à Montendry, à la recherche des maquisards.
Le corps martyrisé de Félicien Aguettaz fut retrouvé dans une grange sur la route du Fort de Montgilbert.
Les Allemands ont aussi arrêté un Juif réfugié à Chamoux, Émile Moscovitz. Son corps fut retrouvé le 9 août près de la RN6, non loin du Pont Royal.
16 août 1944. Bombardement américain sur Pont-Royal.
Nous nous apprêtions à aller travailler dans les champs, ce matin-là comme les autres jours de semaine. Le cheval harnaché attendait patiemment d'être attelé au chariot.
Soudain, un grand bruit: des avions - peut-être 4 - débouchèrent de la cime du Mont Fauge, descendirent en direction de la vallée de l'Isère.
Et ce fut l'explosion. Les portes du hangar vibraient, le cheval affolé ruait, tandis que nous regardions les avions remonter (à la verticale nous semblait-il)
Allaient-ils s'écraser contre l'Arclusaz? Non, un brusque virage les ramena au-dessus de la vallée de l'Isère en direction d'Albertville.
Résultat du bombardement : le pont visé était en partie détruit, et tout passage de trains en direction de l'Italie, impossible.
En Italie, "l'escargot allié" dont les affiches allemandes raillaient la lenteur, arrivait à Florence; mais de durs combats continuaient; l'arrivée de renforts allemands en hommes et matériel, seraient désormais plus difficile.
Mais, nous rappelant le bombardement de Chambéry, nous nous posions des questions:
- pourquoi n'avoir pas bombardé uniquement le pont de chemin de fer?
- Pourquoi, surtout, les bombardiers américains avaient-ils lâché leurs bombes de si haut?
Le bombardement du pont avait fait, disait-on, une victime : une de trop bien sûr, qui avait eu la malchance de se trouver au mauvais endroit au mauvais moment.
Mais en cette année 1944, le danger était partout.
Un site à visiter pour en savoir plus sur ce bombardement : http://www.railsavoie.fr/liberation03.html
Lire 2 Lycéennes sous les bombes
5/8-2015 - Transcription A. Dh.
Notes
1- Poste de TSF : poste de radio
2- Bellye : …
3- Lire à ce sujet le témoignage d’un Italien de Montmeilliant, Louis Baima : Né dans les copeaux (Fontaine de Siloe, 2013-03-01) : il a clairement ressenti ce changement de regard à l'époque)
4- Pierre Cot : Pierre Jules Cot, né en 1895 à Grenoble (Isère) et mort le 21 août 1977 à Coise-Saint-Jean-Pied-Gauthier (Savoie), fut un homme politique très actif, de plus en plus engagé à gauche, résistant pendant la guerre. Pour la Combe, il fut aussi un député de la Savoie, et le maire de St-Jean Pied-Gauthier de 1929 à 1971.
5- Boédet : soue à cochon
6- Caïon : cochon
7- écoulélor : auge dans laquelle on mettait le corps de l'animal pour l'ébouillanter
8- d'après J.O. Vioud: Chambéry 1944
En octobre 2008, l'Association des Anciennes élèves du Lycée Louise de Savoie de Chambéry a publié un document précieux: Le Lycée sous les bombes - des lycéennes racontent l'Occupation1.
Anne-Marie Vallin avait en effet réuni et organisé les témoignages d'une vingtaine de camarades, qui furent tout comme elle lycéennes à Louise de Savoie.
Elles vécurent le bombardement du 26 mai 1944.
Parmi elles, Robert Burnier et Élisa Compain ont de fortes attaches avec Chamoux. Elles nous ont transmis leurs témoignages que l'on peut retrouver dans l'ouvrage cité ci-dessus.
Roberte Maître (épouse Burnier), seize ans et demi, en classe de seconde
Ce jour là devait être un mardi. Nous avions, les secondes M2, cours de dessin au 2ème étage cote Lycée garçons suivi de 2 heures d'histoire de la littérature avec «mademoiselle Houter français». C'était une journée d'exposés complétés par un plus du professeur. Ce jour là j'avais un exposé avec deux camarades, mon plan était prêt mais je n'avais pas écrit mon texte. Mademoiselle Gerbelot-Barillon professeur de dessin nous a permis de travailler pendant son cours. L'alerte a sonné, nous savions ce que nous devions faire, nous avions déjà vécu plusieurs alertes.
je me souviens qu'il y avait une certaine agitation peu coutumière, pas de la peur, simplement une excitation : pour moi mon texte n'avait guère avancé. Nous nous précipitâmes dans l'escalier, arrêtées au premier par mademoiselle Déclert la Surveillante Générale d'externat qui nous ramena à plus de calme. Nous longeâmes, sous le préau, les classes de la base du U pour nous diriger vers les abris qui se trouvaient, en tout cas pour le nôtre, sous l'aile de l'internat. Nous empruntâmes l'escalier côté cuisine. « La cuisine » était installée dans un petit bâtiment dans le prolongement de la base du U en direction de l'avenue Pierre Lanfrey.
Les caves avaient été très bien aménagées, des murs avaient été construits en chicane, le plafond renforcé par des rondins de bois reliés deux à deux par des U métalliques entrecroisés, des lucarnes très petites, situées en ras de plafond, au ras du sol à l'extérieur, n'avaient pas été obstruées ce qui fait que nous n'avions pas le sentiment d'être enfermées. Tout était éclairé électriquement bien sûr. Sous ces fenêtres on avait placé des escaliers du genre échelles.
Tout est devenu noir, je ne pouvais plus respirer...
Nous sommes restées dans les caves longtemps. Par deux fois, je grimpais à l'échelle, passais mon corps à travers la fenêtre, sortais ma tête pour voir les avions que nous entendions passer. Au troisième passage je grimpais à nouveau, cette fois les avions passaient au-dessus du bâtiment en le longeant alors que les précédents arrivaient perpendiculairement au bâtiment.
Je revois encore les trois triangles formés par les avions que je comptais : 18, je ne pouvais voir entièrement la formation. Je rentrais ma tête et me tournais vers mes camarades pour leur dire: «J'en ai compté 18». A ce moment là tout est devenu noir, je ne pouvais plus respirer, je mangeais de la poussière, je n'entendais plus rien, mes camarades se taisaient, puis tout à coup une d'entre elle s'est mise à prier, nous avons continué, j'étais toujours sur l'échelle la tête au plafond. Je ne sais pas combien de temps je suis restée seule. Soudain en face de moi une brève lueur, une expression traversa mon esprit «Les hallucinations d'Edgar». Pourquoi en un tel moment ? Je n'ai jamais su.
Soudain j'ai eu besoin du groupe. Comment ai-je traversé la cave ? Je ne me souviens pas! En tout cas j'étais à l'autre bout.
En tâtonnant j'ai trouvé l'emplacement d'une porte. J'ai continué à avancer. Dans la cave à côté de la nôtre il y avait bien un mètre de poussière, j'enfonçais. Nous nous étions toutes mises à tousser, une camarade m'a rejoint, la clarté s'est faite plus forte, nous avons constaté qu'un plancher s'était effondré ; j'ai trouvé dans le mur un emplacement dégagé par un bloc effondré, je m'y suis installée, j'avais le plancher de la «petite étude» au niveau de mon nez. Je levais les yeux, j'avais en face de moi, plus loin l'escalier, qui desservait les dortoirs, intact. Tout le reste était cassé, inexistant, disparu. Tout en haut, un lit laissait flotter ses draps au vent léger.
Je suis revenue près de ce que j'avais pris pour une porte ; des tuyaux emmaillotés de plâtre pendaient au mur, avec ma camarade nous avons pensé au gaz, nous nous sommes bien gardées de nous y accrocher.
Un petit oiseau chantait sa joie de vivre...
Au fur et à mesure que la poussière retombait nous y voyions mieux. Sur ma gauche, à travers le plancher effondré le ciel était bleu. Sur une branche d'arbre effeuillée, un petit oiseau chantait sa joie de vivre; massées nous l'écoutions. Puis apparurent, dans ce qui avait été la porte de la petite étude, deux Allemands de l'École Normale. je n'ai pas eu la présence d'esprit de crier, mais ma voisine a lancé un «au secours!» vibrant et toute la cave a crié aussi. Nous avons été entendues. Une de nous a dit «Il faut faire l'appel». Ce qui a été fait, nous connaissions la liste par cœur. Toutes, à notre tour nous avons répondu «présent».
Quel bonheur! Des petites 6ème sont venues vers nous. Là où nous avions vu les Allemands, un monsieur de la défense passive est apparu avec une bouteille d'eau «je ne sais plus si nous l'avons récupérée». Une petite 6ème a reconnu la voix de son père elle a crié «Papa, papa!» Il nous a dit «Ne bougez pas on va vous dégager, y a-t-il des blessés? Non!» Une camarade qui venait de Modane avait subi son 3ème bombardement, elle était choquée plus que nous. Je crois que c'est à ce moment que j'ai vraiment réalisé ce qu'était la guerre !
Finalement nous avons été dégagées côté cuisine, nous sommes arrivées à l'escalier au moment où des hommes de la défense passive, évacuaient sur un brancard une personne dont nous n'avons vu qu'un pied barbouillé de sang.
Sorties des caves nous suffoquions, nous avions du mal à retrouver une respiration normale. Pas de répit cependant, on nous informa qu'il y avait une bombe non éclatée dans la rue Marcoz, nous partîmes en courant, on nous dirigea vers une maison de la Société d'Électricité où on nous donna à boire. Plusieurs d entre nous ont vomi. Il était je crois plus de midi. Nous formions un triste spectacle. Les blondes étaient devenues brunes et les brunes toutes grises, nous étions sales, je crois que la peur commençait à me gagner. Je voulais fuir, je ne me souviens plus si j'ai pu récupérer mon vélo resté au lycée, ni comment j'ai rejoint Cognin où je trouvais ma tante toute affolée: une bombe avait été lâchée sur une ferme des alentours, il n'en restait rien.
Chambéry brûlait
Ce que je sais c'est que je n'ai pas pu rester à Cognin, je suis descendue à Chambéry : il fallait que je voie je me demandais si ce que j'avais vécu était bien vrai. A Chambéry j'allais de-ci, de-là, la ou l'on pouvait aller: Chambéry brûlait. Dans les caves de la rue Saint-Antoine des personnes appelaient, le feu sur la tête, les pieds dans l'eau, je crois qu'il y a eu des victimes. Je glanais de ci de-là, des renseignements sur le lycée bien sûr. Je n'ai retrouvé aucune de mes camarades, les familles étaient venues les récupérer. Légende ou réalité, des bruits couraient : cinq morts au lycée de filles, pas d'élèves mais la cuisinière et une aide de cuisine, remontées des abris pour assurer le repas. On disait même que la cuisinière en congé, elle mariait sa fille, était revenue peu avant le bombardement pour trouver la mort dans sa cuisine. Est-ce vrai? Est-ce faux?
La Sous-économe était revenue de l'école annexe de l'École Normale pour chercher et mettre à l'abri les cartes d'alimentation des internes normaliennes. On l'a retrouvée sous la véranda du bâtiment effondré côté internat. Dans les abris la surveillante générale d'internat a eu la poitrine écrasée par un bloc traversant les fameuses lucarnes, la 5ème victime je ne sais pas.
Pas de téléphone, des informations circulaient en tous sens
C'est fou les bruits qui ont couru. A une époque où il y avait très peu de téléphones, une tante habitant Ugine, informait mes parents à Chamoux sur Gelon que j'avais été isolée dans un coin. Les bruits circulaient à une vitesse folle, déformés à chaque relayeur.
Le lendemain je regagnais Chamoux à vélo, Chambéry brûlait encore. Nous étions en vacances le 26 mai 1944. Qu'il était long à trouver le sommeil! A chaque passage d'avions la nuit, je tremblais tant, que mon lit tambourinait sur la cloison et réveillait toute la maison. Je devais me lever et marcher dans la chambre.
Plus de 60 ans plus tard, lorsque j'entends passer un avion ou un hélicoptère il faut que je le voie pour être complètement rassurée.
Aujourd'hui je crois qu'il n'y a pas eu un, mais des bombardements multiples, ce jour là à Chambéry: suivant l'endroit où l'on se trouvait, suivant ce que l'on a vu, suivant ce que l'on a entendu, suivant sa propre sensibilité tout est différent. Une camarade de Chamoux élève à Jules Ferry sollicitée avec ses camarades pour aller aider à dégager les abris sur les boulevards ne veut toujours pas en parler : on a dit qu'il y aurait eu 200 morts dans ces abris. Je remercie encore les personnes qui ont aménagé les abris sous l'internat. Les bombes ont éclaté dans le bâtiment et non dans les caves. Quel carnage évité !
Ce petit oiseau qui chantait si joliment a été pour moi un détonateur, la vie était là à côté on devait en réchapper.
Roberte, interne, habitait Chamoux sur Gelon.
Roberte à aussi raconté :
La rentrée de septembre 1943
- Normalement j'aurais dû être inscrite à l'école Jules Ferry. Venant du cours complémentaire de Chamoux sur Gelon, je n'avais qu'une seule langue étrangère : l'italien.
- Jules Ferry, n'ayant pas de classe anglais 2ème langue débutant, au niveau de la seconde, me dirigea vers le lycée de jeunes filles de Chambéry. Ayant obtenu plus de 12 de moyenne au brevet élémentaire j'ai pu intégrer la classe des normaliennes; nous étions 4 élèves dans ce cas désigné par le terme: «assimilé aux normaliennes» qui pour la plupart n'avaient appris qu'une seule langue l'italien à cause de la proximité de l'Italie.
- Le Lycée présente la forme d'un U très étiré, la base s'appuyant sur le parc du Verney. L'aile de l'internat longeait l'avenue Pierre Lanfrey, l'aile- classe amphithéâtre et laboratoire- se trouvait près du Lycée de garçons.
L'École Normale occupée par la Kriegsmarine
- Le régime de Vichy avait décidé d'intégrer les normaliennes aux élèves du Lycée : il réalisait une économie d'enseignants. Elles étaient intégrées au lycée depuis 1941 - 1942. Nous formions une classe appelée classe de M2 pouvant prétendre passer le BAC avec une seule langue: italien ou anglais.
- Les locaux de l'École Normale, rue Marcoz étant libérés furent occupés par les troupes étrangères en 1943, il s'agissait d'officiers allemands, nous disions de la Kriegsmarine, au costume bleu foncé. Bien entendu les dortoirs des normaliennes furent vidés de ses internes, elles purent s'installer dans les dortoirs du lycée. Se trouvant dans le périmètre sensible de la gare, l'internat avait été fermé pour les internes lycéennes qui logeaient en ville chez des correspondants. Je dormais moi chez une grande tante à Cognin, je faisais le trajet à bicyclette matin et soir. A midi je mangeais dans un restaurant rue Jean-Pierre Veyrat. C'était un internat très émancipé pour l'époque.
Après-la guerre, Sainte-Hélène
Par la suite, après la guerre, l'internat a fonctionné à Sainte-Hélène dans le quartier de Montjay, nous faisions le trajet matin et soir à travers l'ancien Faubourg Mâché en empruntant la rue des Bernardines avec la fontaine des «Deux Bourneaux», le réfectoire du lycée de garçons fonctionnant dans des baraquements situés dans la cour.
Élisa Compain se souvient à son tour:
Avoir quinze ans en 1944, c'est avoir connu, plus ou moins, la faim le froid, la misère vestimentaire, des ennuis de santé bénins ou graves, c'est avoir éprouvé la méfiance et la peur. Et pourtant, à Chambéry, nous étions privilégiés par rapport aux habitants des grandes villes qui connurent une pénurie bien plus grande ou à ceux des centres stratégiques qui subirent tant de bombardements.
La nourriture
En tant que J3, nous avions droit à des rations de 350 g de pain par jour, de sucre par mois, un peu de viande, de beurre, de fromage, et, de temps en temps, un « ersatz » de bonbons à la saccharine ou un quart de litre de lait écrémé.
Les rations de pain peuvent sembler énormes aujourd’hui, même si certains tickets servaient à des achats de farine pour quelque extra culinaire. Mais ce pain noirâtre et indigeste était la partie la plus nourrissante de notre alimentation et pour éviter les chamailleries entre frères et sœurs, certaines mamans pesaient quotidiennement les rations des membres de la famille.
Pommes de terre, haricots secs très appréciés étaient devenus des denrées rares et ceux qui n avaient ni parents à la campagne, ni les moyens d'acheter au marché noir devaient souvent se contenter de raves ou de bettes cuites à l'eau.
Nous avons apprécié les distributions qui, à la récréation de 10 heures venaient calmer nos fringales: en 1943, du lait en poudre allongé de beaucoup d'eau ou du chocolat avec fort peu de cacao, en 1944, des biscuits à la caséine un peu plâtreux mais consistants.
Dans l'ouvrage « Cent ans, du lycée de jeunes filles au collège Louise de Savoie » page 125, description très colorée des menus à l'internat pendant la guerre par Renée Bellot (Troillard) élève de 1940 à 1947.
Le froid
Les hivers de la guerre furent, je crois, particulièrement froids: la Leysse était gelée ainsi que l'étang de Bissy qui tenait lieu de patinoire.
Les rations de charbon étaient réduites et la qualité généralement médiocre: la tourbe extraite des marais aux environs de Chambéry n'apportait guère de chaleur, l'anthracite des mines d'Aimé contenait beaucoup de pierres qui, à défaut de brûler, maintenaient un volant de chaleur quand le feu était éteint.
La plupart des familles vivaient entassées dans la cuisine et la chaleur animale compensait partiellement le carences du chauffage. Dans les autres pièces, l'hiver, les vitres étaient obstruées par le givre qui dessinait d'artistiques feuillages. Le soir, une bouillotte parvenait à tiédir le lit, mais elle refroidissait et l'on se recroquevillait «en chien de fusil» pour profiter de sa propre chaleur. Que le réveil était brutal pour la dormeuse remuante qui allongeait un pied vers le fond du lit glacial et qu'il était dur de se tirer de cet espace réduit mais tiède pour affronter le froid matinal!
Au Lycée, dans la plupart des classes, les radiateurs électriques dispensaient pendant un quart d'heure une chaleur brûlante puis s'éteignaient pour une heure ou deux. Le bâtiment principal avait le chauffage central au charbon et, aux périodes les plus froides, la température dans les salles d'étude et les bureaux ne dépassait pas 11 à 12 degrés.
Vêtements et chaussures
Malgré les restrictions, nous et les « bons » donnant droit à l'achat d'un vêtement neuf (de très mauvaise qualité) étaient rares. Alors, les mamans s'ingéniaient: un large ruban de velours servait à allonger une jupe ou à élargir un manteau; avec de la laine détricotée de deux pulls usés, elles en faisaient un troisième a dessin bicolore, car il ne fallait surtout pas «que cela paraisse être une rajouture»!
Et ces vêtements, nous les portions usés jusqu'à la corde: mise sens devant derrière- une jupe élimée par une selle de vélo (au point d'être rendue transparente) pouvait encore tenir quelques mois. Et les heure: consacrées au raccommodage, notamment des fameuses chaussettes obligatoires au Lycée! Les lessives médiocres, les savons sableux agressaient ce linge devenu si rare.
Pour les chaussures, c'était plus difficile encore. Il fallut donc supporter les souliers devenus trop petits et peu étanches, les galoches en mauvais cuir et à semelle de bois trop tendre qui s'usait si vite.
Toute propension à l'élégance n'était pourtant pas bannie. Il existait des sabots plus chics, avec des semelles aux couleurs vives. Quelques privilégiées, grâce à des trocs sans doute, pouvaient exhiber des vêtements de qualité, en bon état et à la mode: veste longue à épaules carrées, jupe ample mais courte.
Mais toutes essayaient de paraître le moins minables possible. Aucune élève ne serait allée au Lycée avec des habits déchirés, par souci de correction mais aussi parce qu'un vêtement non réparé est trop vite en lambeaux. Le dimanche, chacune mettait ses meilleurs habits, son plus beau calot ou, mieux son chapeau, car les chapeaux restaient en vente libre: ceux qui étaient à la mode en 1944 ressemblaient aux chapeaux d'Artémise et Cunégonde Fenouillard.
Les problèmes de santé
L'hiver entraînait un cortège de rhumes et de sinusites rebelles à toutes les gouttes nasales noirâtres et nauséabondes. Le froid et sans doute les carences alimentaires favorisaient les engelures: ah! les oreilles brûlantes, les orteils gonflés comprimés dans les chaussures trop petites, les doigts transformés en petits boudins douloureux! Seul remède: baigner les engelures dans l'eau de cuisson des céleris (légumes en vente libre)... Il y eut aussi au Lycée quelques cas de gale, pudiquement qualifiée de « gale du pain ».
Avec la mauvaise alimentation se multipliaient les affections diverses: caries dentaires, éruptions exacerbées par des savons trop abrasifs, ennuis digestifs souvent simplement désagréables mais parfois graves avec des jaunisses, des appendicites, des péritonites (une lycéenne en est morte en 1944).
Par contre, il n'y eut, au Lycée, que quelques cas de primo-infection tuberculeuse alors que la maladie a fait des ravages parmi les étudiants.
La méfiance et la peur
Nous avions appris à taire les choses importantes.
Ne pas se vanter des moyens employés dans la famille pour se procurer un peu plus de nourriture: parents à la campagne pour beaucoup, marché noir sans doute pour d'autres.
Ne pas répéter au Lycée les réflexions peu amènes entendues à la maison à propos du gouvernement.
Ne pas citer les messages souvent amusants de la radio anglaise dont l'écoute était interdite.
Ne pas raconter qu'un cousin parisien requis par le STO était hébergé chez nous ou qu'une amie de la famille avait été incarcérée à la caserne Curial parce que son mari faisait de la résistance.
Ne pas évoquer cette villa de la rue François Charvet avec des cellules d'1,50 mètres de côté aménagées dans la cave et des salles «d'interrogatoires» au dessus.
Ne jamais parler des parachutages d'armes ou des sabotages dont nous avions eu l'écho, car des informations circulaient, fragmentaires, entre gens de confiance mais ne devaient pas filtrer à l'extérieur. En effet, nous savions beaucoup de choses concernant des activités clandestines.
Nous savions aussi que le destin est souvent aveugle, que des balles qui ne vous étaient pas destinées blessaient ou tuaient: nous en connaissions des victimes.
Nous savions que des villes pouvaient être bombardées: Modane, Annecy l'avaient été. Pourtant pendant les alertes nous n'y croyions guère et nous échangions des plaisanteries dans les abris. Pourtant quand les bombes sont tombées, même celles qui, comme moi, ont assisté d'un peu loin au bombardement, ont frémi, sentant la mort, là, toute proche.
Car nous avions peur de la mort, bien sûr, peur aussi d'un avenir que nous n'osions pas imaginer.
Nous avons appris que rester en vie tenait parfois à peu de choses. Nous avons appris la prudence, l'horreur du gaspillage, celui de la nourriture ou des vêtements, mais aussi de tout ce qui pouvait resservir: un bout de ficelle, un morceau de papier. Nous avons appris un certain fatalisme: envoyés à la campagne pour éviter un éventuel deuxième bombardement de Chambéry, nous avons côtoyé plus de dangers que si nous étions restés chez nous Nous avons appris que l'opportunisme, la lâcheté existaient mais aussi la générosité et le courage. Nous avons appris que la brutalité et la sauvagerie pouvaient dépasser tout ce que nous pouvions imaginer.
Des traces indélébiles?
Les années sombres, au sens propre comme au figuré.
Depuis la déclaration de guerre, la défense passive veillait à ce que, la nuit, les avions ennemis ne puissent pas repérer, grâce aux lumières, les zones habitées. Dès la tombée du jour, les fenêtres ne devaient plus laisser passer la moindre lueur: il avait fallu obturer les fentes des volets avec des papiers de couleur sombre. peindre en bleu les fenêtres sans volets (des traces en ont subsisté jusqu'au déménagement de 1988 dans le bâtiment des Archives départementales). Dans les rues, les lampadaires diffusaient une chétive lueur bleuâtre.
Dans les maisons, souvent les pièces étaient éclairées par une unique ampoule et lors des baisses de tension le filament rougeoyant n'éclairait guère. Et lors des coupures de courant, faute de pétrole, il fallait recourir à des lampes à carbure dont les joints peu étanches laissaient filtrer des gouttes d'eau qui déclenchaient des mini explosions. Ceux qui n'en possédaient pas ou ne pouvaient se procurer du carbure s'éclairaient à la bougie ou, plus sommaire au «rat de cave», filament enduit de stéarine ou succédané.
Se déplacer
Les autos n'étaient pas très nombreuses avant la guerre et en 1939 l'armée en avait réquisitionné, en particulier les tractions Citroën. Par la suite, seules avaient été autorisées à circuler, uniquement les jours ouvrables, celles qui étaient utiles à des professionnels. Mais les rations d'essence de plus en plus réduites obligeaient, par exemple les médecins, à circuler à bicyclette pour des visites à domicile: j'ai ainsi vu le docteur Belly arriver un matin d'hiver, chapeau et pardessus couverts de neige après un parcours de plus de 3 km.
On vit réapparaître quelque fiacres. Pour des transports dans Chambéry et environs immédiats, la société Blache utilisait des voitures tirées par un cheval, de même que l'entreprise Davignon pour livrer des pains de glace aux nombreux commerçants qui ne possédaient pas de frigorifique. Pour des livraisons moins lourdes, les « express chambériens » pédalaient sur des bicyclettes traînant une remorque. Des camions équipés de gazogène faisaient des transports à moyenne distance: il n'était pas question de déplacements plus lointains.
Pour les personnes, une ligne d'électrobus joignait Chambéry à Challes. Il existait aussi des entreprises de cars qui reliaient les principaux chefs-lieux de canton à Chambéry ou à la plus proche ville voisine. Ces cars étaient généralement bondés au delà des limites de sécurité et des voyageurs étaient entassés dans le couloir, obligés parfois de se tenir sur un seul pied pendant des kilomètres....
On a vu aussi des jeunes gens installés sur le toit au milieu des bagages.
Les trams étaient également pris d'assaut malgré l'inconfort de wagons vétustés aux banquettes de bois, mais les voyageurs y étaient tout même moins serrés que dans les cars. Gros avantage, les trains pouvaient aussi transporter les vélos, indispensables pour parcourir les campagnes à la recherche d’un peu de ravitaillement.
Aux beaux jours c’était dans les villages un défilé de cyclistes, sportifs involontaires, essayant d'acheter ici ou là, quelques œufs, des haricots secs, du vin ou de troquer une paire de sandales ou un vêtement « presque neuf » contre de l’huile, de la « gnôle » ou du tabac. Encore fallait-il au retour, éviter le regard suspicieux du contrôleur du ravitaillement. Jusqu’en 1941 ou 42, on put (difficilement) se procurer des vélos de médiocre qualité, mais il n’était plus question d’en acheter de neufs en 1944.
Les pneus, surtout ceux des années de guerre en caoutchouc «artificiel» ( ?) s’usaient sur les toutes de campagne souvent simplement empierrées. Il fallait les «gonfler à bloc» et s’ils éclataient un rechapage sommaire leur permettait de durer encore un peu. Il s’est vendu des boudins métalliques qui s’avérèrent peu fiables. Si bien qu’on a vu des cyclistes rouler sur les jantes ! Et ne parlons pas des freins peu efficaces, des dérailleurs qui se coinçaient dans les rayons des roues. Et pourtant, ils en ont porté, des chargements, ces vélos : le petit dernier de la famille sur une selle vissée sur le cadre de vélo du Papa, un cageot sur le porte-bagage arrière, deux sacs au guidon !
La bicyclette était plus que jamais la «petite reine».
Attendre
À chaque fin de mois, attendre au secrétariat de mairie la distribution des tickets pour le mois suivant : l’un des employés contrôlait la carte d’alimentation et les autres délivraient tour à tous les tickets de pain, de matières grasses, de viande, de « denrées diverses ».
Les attentes étaient longues dans les magasins car les commerçants devaient découper les tickets puis peser les rations au plus juste (plutôt moins que plus chez tel ou tel, disaient les esprits chagrins). Il fallait donc attendre: tous les matins, à la boulangerie pour le pain quotidien, à l'épicerie pour le quart de litre de lait du J2, ou deux ou trois fois par mois, pour quelques dizaines de grammes de beurre, attendre en fin de semaine à la boucherie pour un peu de viande coriace.
Attendre au guichet de la gare, au départ du car, au cinéma...Que d'heures passées à «faire la queue»!
Et bien sûr nous avons attendu impatiemment le débarquement allié, puis la Libération, l'armistice (Ah! Ce joyeux monôme en cette matinée du 8 mai 1945 et, le soir, la liesse dans la rue de Boigne, en dépit des ruines du bombardement, et en dépit de la guerre qui continuait dans le Pacifique). Les prisonniers de guerre et leur famille ont longuement attendu leur retour. Attente qui fut souvent vaine pour les déportés et, pour ceux qui revinrent, décharnés et si faibles, attendre un lent et incertain rétablissement.
Pendant plusieurs années, il a fallu attendre la fin des restrictions et attendre plus longtemps encore la reconstruction des ruines de longues années, une longue patience...
Le patriotisme officiel
Chaque lundi matin avait lieu le « salut au drapeau ». Classe par classe, nous nous rangions sur trois côtés de la cour de l'externat. En face, se dressait un mât tricolore et, à tour de rôle, les deux meilleures élèves de chaque classe hissaient le drapeau au moyen d'une corde et de poulies.
La Directrice, Madame Carteron nous adressait un petit discours, mais sa voix était faible et, malgré notre silence, nous n'en percevions que des bribes nous exhortant au travail, à la franchise, etc.
Nous chantions un couplet de la Marseillaise, le drapeau était redescendu et, en rang, nous montions dans nos classes.
Aux beaux jours, la cérémonie n'était pas désagréable, mais en hiver, il fallait rester immobile dans le froid.
Madame Carteron avait très vite le nez rouge et les yeux larmoyants, tandis qu'à ses côtés, Mademoiselle Déclert, la Surveillante Générale, semblait insensible aux intempéries.
Un jour, la cérémonie se termina dans la cacophonie: tandis que sous la direction du professeur de musique nous chantions docilement « Amour sacré de la Patrie... », quelques grandes élèves entonnèrent le premier couplet de la Marseillaise. Naturellement, nous eûmes droit à un chapitre de morale, d'autant plus que la Directrice venait d'insister sur la nécessité de l'ordre et de la discipline (à ce qu'on nous en dit, car nous n'avions pas mieux entendu qu'à l'ordinaire).
La plupart d'entre nous n'avaient rien compris à l'affaire, mais quelques élèves mieux renseignées nous expliquèrent: le premier couplet (entendez-vous dans nos campagnes mugir ces féroces soldats) passait pour gaulliste tandis que l'autre avait la préférence du Maréchal Pétain.
Suivant les consignes officielles, le portrait du « Maréchal » trônait au dessus du bureau dans chaque salle de classe. Nous en avions l'habitude depuis la classe de 6ème et nous ne le remarquions même plus. L'administration et les professeurs appliquaient les ordres reçus, sans zèle excessif; me semble-t-il. Ainsi, lorsque, entre 1940 et 1942, tous les écoliers durent envoyer une lettre ou un dessin au Maréchal, au Lycée, personne ne nous obligea à le faire et l'on mit simplement une boîte aux lettres à notre disposition. Je ne pense pas qu'il y eut beaucoup d'œuvres déposées.
Par contre, lorsque des portraits de Pétain furent subtilisés dans quelques classes, la Directrice intima aux coupables l'ordre de les remettre en place -sans résultat, vraisemblablement.
Dans son discours de la distribution des prix en juillet 1945, Madame Carteron rapporta un incident ignoré jusque là. Dans le parloir, «le portrait du Maréchal coupant les motifs triangulaires de la tapisserie fut entouré de V séditieux ; pour cela, notre Lycée fut taxé de gaulliste et une enquête fut ouverte»2
mai 2015 - Témoignages Roberte Burnier et Élisa Compain. Mise en ligne A.Dh.
Sources
1- Le Lycée sous les bombes - des lycéennes racontent l'Occupation - publication de l'Association des Anciennes élèves du Lycée Louise de Savoie de Chambéry - achevé d'imprimer / dépôt légal oct 2008
2- Archives départementales de Savoie 994 W14.
Nous remercions Roberte et Élisa qui nous ont communiqué ce document, et ont accepté que nous en tirions leur témoignage. Pour plus d'informations sur l'Association des Anciennes élèves du Lycée Louise de Savoie de Chambéry : Collège Louise de Savoie, Chambéry
Le Réveil 1944
Le mois d'août, pour notre commune, a commencé tragiquement. Après une vogue sans pain ni viande dans les boulangeries et boucheries, le mardi matin, Chamoux était cerné par les Allemands. Ils commencèrent par brutaliser plusieurs personnes puis convoquèrent tous les hommes dans la cour des écoles. Cette "vérification de papiers" se termina par une harangue au cours de laquelle on nous présenta comme terroriste dangereux un jeune homme des plus calmes du pays. Sa figure tuméfiée et sa chemise déchirée nous renseignèrent suffisamment sur la prétendue correction de ces tristes individus. Dans la soirée, fut retrouvé dans une grange au-dessus du village de Montendry, le cadavre de notre compatriote Félicien Aguettaz. Il était méconnaissable. Le même jour un Israélite fut arrêté, dont on retrouva le corps neuf jours plus tard sur la route dépouillé du linge et de l'argent qu'on lui avait dit d'emporter.
LES INCENDIES S'ALLUMENT
Secteur calme jusqu'au 22, sauf la disparition du car nous reliant à Chambéry. Le chauffeur est revenu blessé. Pourtant on sent de l'énervement chez les occupants et la nuit est troublée par le passage de convois sur la route de Maurienne.
Dans la matinée du 22, la réquisition se fait exigeante : il faut immédiatement des attelages avec des conducteurs pour débarrasser le fort d'Aiton. De nos trois compatriotes partis ce matin-là, nous fûmes sans nouvelles pendant huit jours : après être montés jusqu'au versant italien du Mont Cenis en étapes nocturnes à la lueur des incendies, ils furent ramenés en France et considérés comme prisonniers. Leurs gardiens leur firent piller des fermes aux environs d'Epierre. Ils réussirent à prendre le large et sont tous rentrés, heureux d'avoir la vie sauve, mais écœurés de ce qu'ils ont vu.
Le 22 août après-midi, la présence de femmes dans la rue fit échouer à Bourgneuf un coup de main de l'A.S. contre les Allemands en quête de bicyclettes. Un quart d'heure après, le centre de Bourgneuf recevait des projectiles incendiaires. La chaleur, le fourrage engrange, l'arrivée tardive des pompes, tout cela aida le feu à se propager rapidement. Huit ménages sont dans la misère. Rien ne fut sauvé chez M. Lavoine, parti le matin même en voyage forcé vers l'Italie. Vers le pont de Bourgneuf, la maison Aguettaz fut incendiée par deux soldats ivres. Et pendant que le feu faisait rage l'équipe pillait le quartier de la gare de Chamousset ; ils firent de même dans les trois jours suivants dans les maisons restées debout au hameau de l'Eglise de Bourgneuf. Hommes et enfants, en grande majorité, montèrent se réfugier à Môntendry et à Champlaurent.
Jeudi 24 de bon matin, le fort d'Aiton fit explosion. Une colonne de fumée s'élevait bientôt aussi de Châteauneuf. Une bonne nouvelle pourtant : dans la soirée, 68 ennemis se rendaient au-dessus de Bettonnet.
VOICI LES AMERICAINS !
Vendredi 25, des rafales se faisaient de plus en plus distinctes.
D'un instant à l'autre, nous attendions les Américains signalés vers midi à La Rochette puis à Villard-Léger.
Dans la nuit des gerbes de flammes du Villard d'Aiton éclairent lugubrement la vallée. Mais les Américains étaient là. Une vive fusillade éclata vers 2 heures du matin. Puis on entendit une forte détonation, bientôt suivie d'une autre formidable, qui fit trembler les maisons : le pont d'Aiton et le pont Royal venaient de sauter. Comme à un signal, tout bruit cessa, et la nuit s'acheva dans un silence lourd d'anxiété. Pourtant, quand le jour arriva, nous étions débarrassés.
Le Pont-Royal bombardé. (Document photo ajouté : www.ac-grenoble.fr)
L'article n'est pas signé.
Recherche Bibl. dioc. St Jean de Maurienne / Transcription A.Dh.
Source : Le Réveil, été 1944
(Le Réveil, « quotidien catholique de la Résistance du sud-est », né le 1er septembre 1944 sur les presses grenobloises de l’ex Sud-Est suspendu à la Libération. Il disparaît en février 1952.) cf http://museedelaresistanceenligne.org
L'enregistrement :
Cliquer pour écouter
Transcription :
«En août 44, mon père a été réquisitionné par les Allemands avec mon oncle, et Émile .…(3 gars des Berres).
Ils ont été réquisitionnés avec les chevaux et les chariots pour transporter du matériel allemand du Fort d’Aiton, vers l’Italie.
Ils ont chargé au Fort d’Aiton, et ils sont partis avec la colonne des Allemands (ça commençait à aller pour mal pour les Allemands, c’était le début de la débâcle).
Quand ils sont arrivés au pied du Mont-Cenis (il n’y avait pas le tunnel à l’époque 1), les chevaux n’en pouvaient plus : du Fort d’Aiton jusqu’au Mont-Cenis, ça fait long 2 [surtout qu’elles étaient chargées. Ils n’ont pas sauvé les bêtes, elles sont restées au pied du Mont-Cenis.]
Ils ont tout laissé là-bas, les chevaux, l’attelage, tout ; et ils ont eu l’autorisation de rentrer ; le capitaine allemand qui s’occupait d’eux – entre autres – leur a donné un papier : « ces 3 hommes ont rendu service à la Wehrmacht 3, je vous demande d’en prendre soin pou leurretour chez eux ».
[Il parlait bien français ; il leur a dit « Surtout, ne passez pas par la forêt ! »]
Donc ils ont tout refait à pied, du Mont-Cenis jusqu’à Épierre ; présentation des papiers : bon ! Mais à Épierre, ils tombent sur les S .S. qui eux, n’entendent rien. Ils sont restés là, à Épierre, et ils avaient commencé à creuser leur tombe.
Heureusement, en même temps, les Américains arrivaient par derrière, de Pontcharra : il y a eu une vraie attaque sur le village d’Épierre, attaque américaine (peut-être avec des maquis français : il y avait des maquis partout, tout alentour dans la vallée).
Panique, tout le monde a giclé dans tous les sens, et… nos 3 habitants des Berres en ont profité : ils sont partis aussi ! et ils sont rentrés.
Ça avait bien duré 4 jours, on était en souci : on n’avait pas de nouvelles; à l’époque il n’y avait pas de communications !»
N.G.
Notes
1- Le tunnel routier du Fréjus, a été mis en service en 1980 ; seul existait alors le tunnel ferroviaire. Le col du Mont-Cenis relie la vallée de la Maurienne, au val de Suse, en Italie à 2 081 m. d’altitude.
2- 130 km séparent Aiton (alt. 290m) de Lanslebourg (alt 1400m).
3- Wehrmacht : nom porté par l’Armée du IIIe Reich à partir du 21 mai 1935 et jusqu'à sa dissolution officielle en août 1946
/chamoux/sites/chamoux/files/media/01_patrimoine_requisition1.mp3
"Ils étaient une quinzaine de prisonniers de guerre stationnés – « administrés » - au 2e Berre."
Prisonniers de guerre
"Ils étaient rassemblés dans une maison inoccupée au 2e Berre. Ils avaient dû être placés (par l’État, par la Préfecture?) : il fallait bien en faire quelque chose, de ces prisonniers… et c’est un conseiller municipal du 2e Berre qui leur avait trouvé ce « gite ».
Ils étaient placés chez les gens qui avaient besoin: des agriculteurs en demandaient.
Ils avaient pensé à une évasion mais c’était difficile car ils portaient la marque KG1 des prisonniers, et ils étaient surveillés. Pour Noël, ils avaient tout garni la maison avec des guirlandes; mais ils avaient l’envie de f.… le camp le soir : ça s’est su, et ils ont été coincés, ils n’ont pas pu partir.
Il y en a un qui venait chez mes parents : c’était un tailleur tchèque, il venait chez nous parce qu’on avait une machine à coudre Singer, et il cousait des affaires, et il était très gentil. Dans ce groupe, il y avait également un ingénieur, un architecte, un chef-cuisinier, etc."
Un crime
Mais celui qui a tué cette pauvre femme… il a été pris sur le fait.
C’était un de ces prisonniers de guerre, il travaillait tous les dimanches chez une dame du 1er Berre : il faisait le jardin, des travaux. Vint la libération pour ces Allemands. Cette dame avait de l’argent, et il le savait.
Un jour, il est rentré par derrière pour « piquer » de l’argent pour rentrer chez lui: il connaissait parfaitement les lieux puisqu’il était venu souvent. Malheureusement, la dame qui allait partir à Chamoux chez sa sœur où elle était invitée à manger – c’était un dimanche – l’a vu dans l’armoire à glace ; il a paniqué et il l’a tuée.
L’enquête a été assez rapidement menée, il y avait quelques indices, il a été identifié, et il a été «cueilli» au moment où il prenait le train pour porter ce qu’il avait volé à sa femme et à sa fille.
Il a été jugé, et condamné à 15 ans - je crois – pour meurtre à Chambéry ; après, il a été extradé en Allemagne ; on a appris qu’en Allemagne, il n’avait pas fait toute sa peine ; c’était "logique"…
Au quotidien
Ils n’étaient pas malheureux ces prisonniers de guerre, ils étaient bien acceptés par la population: c’était après 1945, la guerre était finie; ils allaient chez les uns et les autres, dispatchés un peu partout, pour ceux qui les demandaient, pour aider ; et les familles les faisaient manger…
Ils étaient habitués à certaines maisons, et ils y revenaient facilement – je me souviens de ceux qui venaient à la maison, dont on avait l’habitude ; mais il y en avait d’autres…
Après la Libération, l’un d’eux a fait un courrier adressé aux villageois, il remerciait les habitants pour leur accueil, leur hospitalité.
Ah c’est loin tout ça… et il y a des choses qui échappent…
Mai 2016, R.G.
1- KG : Kriegsgefangener ~ prisonnier de guerre (Krieg ~ guerre, der Gefangene ~ nom masc. : prisonnier, du verbe fangen ~ attraper)
Note, pour compléter un peu, sur ce point rarement évoqué
Extrait d’un « dossier documentaire destiné aux élèves des classes de troisième, première et terminale des établissements scolaires du second degré du département du Gers.»
à lire sur http://sdonac32.pagesperso-orange.fr/44-45.htm
Les prisonniers de guerre allemands en France
En novembre 1945, le nombre de prisonniers de guerre allemands détenus en France, dans des camps français, dépasse le million. Près de 300 000 ont été capturés, depuis l'origine, par les forces françaises, tandis que plus de 700 000, qui ont été faits prisonniers pour l'essentiel par les Américains, ont été remis aux Français.
En effet, la France a besoin de main d’œuvre. Entamant la reconstruction de ses infrastructures et la restauration de ses capacités agricoles et industrielles largement détruites par la guerre, la France utilise les prisonniers de guerre allemands, en les affectant, souvent au sein de commandos de travail, dans les secteurs les plus divers de son économie.
À cette époque, les Français connaissent de graves pénuries, notamment vestimentaires et alimentaires, aggravées par d'énormes difficultés dans le domaine des communications et des moyens de transport. De fait, les prisonniers de guerre allemands subissent aussi les mêmes privations. Toutefois, leur situation est parfois rendue meilleure quand des employeurs généreux sont en mesure d'améliorer leur alimentation. D'autres Français ont, au contraire, des réactions d'hostilité à leur égard et adoptent une attitude plus rigoureuse.
Quoiqu'il en soit, les derniers prisonniers de guerre allemands seront libérés par les Français en 1949.
À L'ÉCOLE !
juin 1838 - Testament de Mary Hudry, veuve Jaime, en faveur de l'éducation des filles à Chamoux
juin 1839 - Le Conseil de fabrique achète "le Clos"
nov 1856 - Difficultés de gestion pour l'école du Clos
Une querelle de voisinage entre ceux de Villardizier et ceux de Champlaurent nous situe quelques familles locales, au début du XVe siècle.
" …nno Domini 1433, indicione 11e, die 21 mensis decembris. …cum questio, debatum et controversia verterentur et essent inter Johannem Galliardi, domicellum, Anthonium Albi, Johannem Juglaris », etc…
habitants de Villardizier. en leur nom et au nom des autres habitants dud. lieu, d'une part.
« et Anthonium Mistralis, Petrum Agate, Vulliermum Benediti, et Johannem filium quondam Jaquerii Vitalis, de Campolaurentio, nominibus suis et aliorum de dicto loco Campilaurentii, ex alia parte,
in eo et super eo quod prenominati de Campolaurentio … proponebant se habere et habere debere eorum usum bocheandi pro eorum affoyagio in nemoribus communibus sitis in monte supra Villarium Diserii, … producentes ad verifficacionem eorum jurium unum rotulum papireum attestacionum quorumdam testium. necnon quandam sententiam infavorem ipsorum de Campolaurentio latam per judicem Sabaudie ;
… nichilominus, ipse ambe partes de predictis debatis et questionibus longo tempore litigaverint coram ven. domino officiali Aquebelle seu sigiliffero ejusdem loci ;
… deinde fuerunt formati processus contra illos de Campolaurentio in curia Chamosii, super quibus processibus lata fuit sententia per dictum judicem dicti loci Chamosii in favorem illorum de Villario Diserii, a qua sententia dicti de Campolaurentio appellaverunt :
… super quibus debatis … compromissum firmum et vallidum fecerunt in spectabilem et potentem virum dominum Johannem de Seyssello, militem, dominum Barjacti, … cui domino presenti et audienti ipse ambe partes gratuitu animo, ut dicunt, dederunt et concesserunt omnimodam potestatem … arbitrandi, … qui quidem dominus Johannes, videns hujusmodi compromissum et potestatem sibi datam etc.,
habita deliberacione et participacione cum nobilibus Richardo Gallerii et Johanne de Tygniaco, de Chamosio, ibidem cum ipso domino existentibus,
… pronunciat quod sit bona pax et verus amor inter ipsas partes », etc.
(les parties renoncent aux arrêts et aux dépens qu'elles ont obtenus l'une contre l'autre; rien sur le fond du débat).
«Actum Chamosii, in cimisterio dicti loci, videlicet ante furnum, presentibus fratre Francisco Pocheli monacho et sacrista Chamosii, nobilibus Richardo Gallerii, Johanne de Tygniaco de Chamosio, Roleto de Mussiaco et Johanne filio quondam Anthonii Farodi de Villario Lagerii, testibus ad premissa vocatis et rogatis, meque Claudio Berchodi de Becthoneto clerico,
authoritate domini nostri ducis Sabaudie notario publico »
etc. (page 378).
Recherche A. Dh.
Sources
ADS - E. suppl. 1485 - CC. 1.(Registre) _ In-T. 124 feuillets
1561. le Duc de Savoie tente de réorganiser ses États et ses finances.
Il fait recenser tous les habitants de Savoie, paroisse par paroisse, foyer par foyer, en distinguant les familles qui pourront payer l’impôt de la gabelle… et les autres, les « misérables »; une catégorie sociale nous manque : les nobles possesseurs d’un fief, dispensés.
On compte alors à Chamoux : 481 habitants
- dont 102 misérables,
- dont 38 nobles
(sans compter la famille Seyssel de la Chambre, qui détient le fief)
Les quelques familles de petite noblesse (maîtres, escuyers) résident au chef-lieu : les Degalles, Pinjon ( ?), Rion ; et à Villardizier : les Galliard, Tissot, Ysard)
À noter : seuls quelques noms de « vieilles familles » chamoyardes actuelles apparaissent déjà ; beaucoup de noms de cette liste sont absents aujourd’hui à Chamoux.
Au chef-lieu 179 habitants dont 54 personnes dites « misérables »
Les familles Alleroz, Bergier-Gris, Bonet, Brocard, Charlet, Charlet-Chatrier, Chenevier, Fenolliet, Flocquet dut Beaupierre, Folliet, (de) Galles, Grand-Bent, Gringet, Gris, (de) Lesgle, Malliardot, Malliet, Melliand, Meynier , Perrier dit de La Chenal, Pingon, Pinjon, Pinjon alias Petras, Remyst, Rigallet, Rion, Rolland, Rollant, Roant, Roche, Rollet, Ron Camu, Ront, Turrel, Varnier Pactu, Veirollet.
À Villardizier 159 habitants dont 27 personnes dites « misérables »
Les familles Aguetta, Chollet, Galliard, Guetaz, Mansend, Meynier, Melliand, Michard, Peguet, Ramel, Ramel-Cholat, Ramel-Chollet, Ramel-Gallay, Roche-Follier, Savoye, Tissot, Vieton, Vignion.
À Berres 66 habitants dont 14 personnes dites « misérables »
Les familles Ambroys dit Fenolliet, Bouard, Fenolliet, Malliet, Merllie, Maffand (ou Muffand), Paquellet (ou Pagnellet), Rigollet, Roufz, Sappey.
À Montranger (Montherangié) 75 habitants dont 7 personnes dites « misérables »
Les familles [??], Bernard, Mattel, Melliand, Perrier, Real-Buet, Rosset, Vachon, Vulliermye.
Les foyers vont du célibataire à des groupes importants (une douzaine de personnes), particulièrement dans les familles nobles ; on trouve assez souvent plusieurs couples sous un même toit.
Plusieurs familles ont des domestiques ("confort" ou travail).
Parmi les "misérables", on compte un nombre significatif de veuves chefs de famille avec enfants.
La paroisse compte 2 prêtres.
Quelques métiers identifiés : un bochier, un mercier ("misérable"), un mestral ("misérable").
2017 - A.Dh.
Source : ADS - Recensement - Gabelle du Sel 1561 Chamoux
Même si on peine à déchiffrer cette écriture du XVIe siècle, les chiffres sont bien lisibles, et "parlent".
Le 16 novembre 1703, le couple Delivron négocie la vente "provisoire" de divers biens sur plusieurs paroisses, avec un voisin et ami noble, Claude De Gallis.
- On voit que le militaire Prosper Delivron était aussi un propriétaire foncier.
- On constate qu'il avait ici élu domicile à Villardizier
- Étonnant : l'acquéreur aura la jouissance des biens, mais probablement à titre provisoire. Pénalité symbolique à la sortie. Mais Prosper Delivron s'assure des liquidités pour quelques années (8000 fl.).
- On aperçoit ici la place laissée aux épouses dans les affaires… Claudine, née Viossy, est présente! mais avec quels droits? Or, feu Paul Viossy(ou Violli!) était de Villardizier (cf l'acte de mariage): certains des biens de la présente transaction venaient probablement des Violli: les Delivron étaient auparavant établis à La Trinité…
Voir aussi à ce sujet le "partage d'héritage" de 1704, provenant de la famille de Claudine. Et là, elle est même absente, représentée par son époux!
Nota: les mots de lecture douteuse sont placés entre crochets
Acquis pour noble Claude de Gallis de la paroisse de Chamoux
à lui passés par noble Prosper de Livron Seigneur de Beauséjour et
demoiselle Claudine Viossy sa femme, mariés de la paroisse de Chamoux,
L'an 1703 et le 16 de novembre par devant moi notaire ducal soussigné et présents les témoins bas nommés,
- sont établis et constitués en leurs personnes noble Prosper de Livron seigneur de Beauséjour et demoiselle Claudine Viossy mariés, de la paroisse de Chamoux lesquel de leur gré pour eux et les leurs solidairement un pour l'autre, et l'un eux [seul] principal pour le tout sans division [d'action] à tous bénéfices de division et ordre de discussion à quoi ils renoncent avec serment même
- (à ladite demoiselle, la loi velleienne1 et julienne (a été) à elle expliquée par moi notaire),
- vendent purement et simplement à la meilleure forme et manière que faire se peut, et doit de droit faire,
- à Noble Claude de Gallis dudit lieu ici présent et acceptant pour lui et les siens
à savoir : tous droits, noms et actions, biens, dépendances, meubles, immeubles, morts et vifs, qu'ils peuvent avoir, espérer, demander et prétendre, tant au présent qu’à l’avenir, en quels lieux qu'ils soient assis et situés tant rière Chamoux, Villardizier, Villard-Léger, et paroisse de la Trinité et Bettonnet, consistant en prés, terres, châtaigneraies, vignes, jardins, vergers, maisons et granges, vaches et bœufs, [jouxte] d’iceux leurs confins, situations, nominations, appartenances, dépendances quelconques ici tenus pour exprimer,
lui cédant même tous [interdits ?] possessoriaux et personnels, même tous droits de réintégrande2 et bénéfice de [res]titutions en entier, le faisant vrai maître procureur spécial et général, une des qualités ne dérogeant à l'autre ni au contraire, pour agir tout ainsi que lesdits sieurs vendeurs en auraient pu faire avant la [présente], et chose propre, lui baillant pouvoir de soutenir tous [faits] par [serment], nier les [faits] contraires par serment, le tout avec la clause [eum abera ad ministratione ?].
Et c'est avec élection de domicile et clause acquise en forme et comme en son fait [v ?] même de substituer autre procureur avec la même élection que dessus.
Et ce [ont ?] fait lesdits vendeurs, ladite vente sous les [servis] annuels dus aux seigneurs près desquels lesdits biens se trouveront [mouvants] que les partis ignorent par [serment]
Et pour et moyennant le prix et sommes de 8000 florins de Savoie [eü ? et ? abréviations], savoir:
- 2000 florins le jour d'hier ainsi qu'ils affirment par serment et s'en contentent, renonçant à l'exception contraire à eux expliqué par moi notaire et l'en quitte avec [pacte] d'en faire jamais demande en jugement ni dehors à peine de tous dépens, dommages et intérêts, et sous l'obligation de leurs biens avec constitut d'iceux.
- Et les 6000 florins restants, ledit sieur acquéreur s'oblige de les payer au décharge desdits sieurs vendeurs aux dettes dont ils se trouvent être chargés occasion desdits biens,
- si bien que moyennant quoi lesdits sieurs vendeurs s'en contentent et en quitte ledit sieur acquéreur et les siens avec pacte d'en faire jamais demande en jugement ni dehors à même peine, obligation de biens, avec constitut d'iceux, à quitte [ ? abréviation] seront [dévêtus ?] desdits biens et droits et en ont [investi ?] ledit sieur acquéreur par le bail et émission d'une plume à la manière accoutumée [investi ?] constitut de précaire de la tenutte3 et possession d'iceux au requis et nécessaire, promettant lesdits sieurs vendeurs par leurs fois et serment prêté en mains de moi notaire soussigné, de leurs biens avec constitut d'iceux, d'observer et exécuter le contenu au présent et jamais ne venir au contraire, ayant fait lesdits vendeurs ladite vente et session à tous honneurs, périls et risques fortunes
- et sous conditions qu'ils pourront [ ?] lesdits biens d'aujourd'hui en 12 années comptables de ce jour d'huy. Et c'est en restituant audit sieur acquéreur ladite somme de 8000 florins et tous autres loyaux coûts.
- au moyen de quoi ledit sieur acquéreur promet leur rétrocéder lesdits biens, ne se chargeant du cas d’ouaille4 de trois veaux et un petit poulain compris à ladite vente et c'est à même peine de tous dépens, dommages, intérêt et sous l'obligation de ses biens avec constitut d'iceux.
- et [cons?] faits par leur serment prêté, renonçant par serment à tous droits [audit Seigneur ??] contraires et clauses requises.
Fait et passé à Villardizier paroisse de Chamoux dans la maison dudit sieur acquéreur présent d'[ ?] Jean Pierre [Bardet] de la paroisse de La Table en L'Huile, et Pierre Fabry de la paroisse de la Trinité, témoins requis
Signé sur la minute Claudine Viossy de Livron vendeurs cédant, Degallis acceptant,
Barbier présent ni ledit Fabry n'a su signer, de ce enquis par mois notaire susdit soussigné,
pour ce recevoir requis,
qui ai expédié le présent à l'office de l'Insinuation d'Aiguebelle. Ainsi est.
Signature du notaire
Mai 2016 - Recherche et transcription A. Dh.
Notes
1- loi velléienne : Droit romain. Un édit d’Auguste renouvelé par Claude avait interdit aux femmes d’intercedere pro marito, afin de les protéger contre l’influence de leur mari. Puis, sous le règne de Néron, le sénatus-consulte Velléien généralisa cette incapacité en se fondant sur l’idée que l’intercessio fait partie des actes de la vie publique réservés aux hommes (officia virilia). Ulpien justifie cette mesure par le fait que la femme, en raison de la faiblesse de son sexe (imbecilitas sexus), est inapte à mesurer la portée de certains actes accomplis en faveur de son mari ou d’un débiteur quelconque (D. 16, 1, 2, 2) ; d’où l’interdiction qui lui est faite d’intercedere pro alio, c’est-à-dire de prendre à sa charge la dette d’autrui, de se porter caution, de donner en gage ou d’hypothéquer ses biens dans l’intérêt d’une autre personne. Mais elle peut toujours aliéner l’un de ses biens pour payer la dette d’autrui, car il lui est alors facile de se rendre compte de la gravité de son acte. (http://blogs.upmf-grenoble.fr/yveslassard/senatus-consulte-velleien/ )
« loi julienne » Droit romain. On trouve : aux environs de 130, Hadrien chargea Salvius Iulianus de codifier l'Edictum perpetuum. Son ouvrage principal est un Digeste en 90 livres, caractérisé par un style simple, clair et élégant, où il résout d'anciennes controverses de manière convaincante. Sa méthode est essentiellement casuistique. Son œuvre est peut-être « la plus classique » de toutes les œuvres classiques. Elle est en tout cas celle que les jurisconsultes ultérieurs ont le plus citée. (Wikipedia)
2- réintégrande : nom donné à l' action possessoire intentée par celui qui a été dépossédé d'un bien immobilier par une voie de fait. La possession est protégée, sans avoir égard au fond du droit, contre le trouble qui l'affecte ou la menace.
3- tenute : terme juridique : détention, droit de jouissance
4- en cas d’ouaille ( ?) : l’expression se rencontre dans un texte suisse (1770, canton de Vaud) avec le sens d’inondation. Mais d’une manière très générale, l’ouaille, c’est la brebis (d’où son emploi métaphorique dans le lexique religieux). Mais pourquoi "en cas de…"?
Source
ADS en ligne (Tabellion d'Aiguebelle) : cote 2C 2080 p.214/304
ce que nous apprenons :
- quelques informations sur les liens familiaux Delivron / Mugner Duvillard / Violly
- précisions sur la position de Claudine Violly / Violli / Viossy, épouse Delivron, parmi les familles (nobles) de Villardizier
- et… autre constat de la place fait aux femmes dans les actes juridiques: Claudine est même absente!
- extansion des biens d'une famille de nobliaux : ils pouvaient s'étendre loin de la maison, ici jusque dans les Bauges1 derrière.
Partage entre noble François Philippe Mugner Sr Divillard et de Lagorge
Et noble Prosper Delviron Sr de Beauséjour
L’an mil sept cent quatre et le neuf du mois de décembre, comme ainsi soit que noble François Philippe Mugner Duvillard et de Lagorge d’une part et noble Prosper Delivron Sr de Beauséjour d’autre, icelui Sr Delivron en qualité de mari et [conjointe ?] personne de demoiselle Claudine Violly,
- ayant procédé à partages par prudhommes et experts des biens à eux délaissés et procédé à l’hoirie de nobles Pierre et Phillibert Mugner frères, de Villardizier, et voulant rédiger un contrat authentique,
- à cette cause, aujourd’hui par devant moi, notaire soussigné, en présence des témoins bas nommés, se sont établis en personne iceux nobles François Philippe Mugner et Prosper Delivron, lesquels de leur gré pour eux et les leurs ont fait deux lots à part égaux autant qu’il s’est pu faire de tous les biens situés rière la paroisse de Villard-Léger par l’arbitrage d’Honorable Amé-Jean Goddet et Honorable François Bouvier tous deux de Villard-Léger, prud’hommes et experts pris par les parties, et sont tirés au sort par billet,
étant arrivé au premier lot et part pris par ledit Sr Duvillard,
- premièrement un journal de terre situé à Villard-Mangin lieudit « à la Cornaz » qui se confine par la terre du Sr Lozat part de la montagne, terre du Sr Delivron l’aîné2 part du marais le ruisseau part de La Rochette, terre de Claude Bonnet verd part d’Aiton.
- Item, autre pièce de terre avant Trottion terroir de Villard-Léger contenant trois quartons jouxte la terre de Jean-Claude Varnier part de la montagne, terre dudit Sr Delivron frère du compartissant3 devers de la Rochette, terre du Sr Lozat part des marais, terre de Jean Girard du Bonnet verd et de François l’aîné et le jeune Girard part d’Aiguebelle.
- Autre pièce de terre située au [Fayer] terroir susdit contenant trois quartons terre d’autre Mottet part de la montagne, et des marais, levant Trottion, part de La Rochette, terre de Guillaume Arnault Goddet part d’Aiguebelle
- Item autre pièce de terre audit lieu dit « à la Curtannaz » contenant environ trois quartons, noble Joseph Delivron part de la montagne, terre des frères enfants d’Amé-Jean Goddet Arnaud part des marais, le nant Fayer part de la Rochette, terre du Sr Delivron et de François Arnaud Goddet part d’Aiguebelle
- Item le tiers d’un journal de terre lieudit et dernier chez le Laurain, terre de Claude Girard dit Bonnet verd part d’Aiguebelle, le Sr Lozat part de la Rochette, le Sr Delivron l’aîné dessus et dessous
- Item trois quartons de terre située à la Botière dudit terroir, la terre de Pierre Bernard part de la montagne et de La Rochette, terre de François Grobour part des marais et tenant de la Bottière part d’Aiguebelle
- Item un journal de terre située aux Michellins terre des hoirs Louis dessus, dessous et devers Aiguebelle à la terre de la dame Vissot et desdits hoirs Louis part de La Rochette
- Item autre pièce de pré-marais située sous Villard-Mangin [?] dessous champs Jeanblanc contenant environ cinq quartons, de grand chemin devers Aiguebelle et dessus le Sr Lozat devers La Rochette, ledit Sr Lozat d’autres [?] devers les vignes
- Item la moitié par indivis avec le Sr compartissant d’une grange située audit Villard-Mangin, jouxte le verger d’Amé-Jean Goddet devers Aiguebelle et dessous les hoirs du petit Amé-Jean Arnaud Goddet dessus, le ruisseau dessous la Rochette,
Et au second lot arrivé audit Sr Delivron sont les pièces suivantes :
- Premièrement une pièce de terre contenant environ trois quartons située au terroir de Villard-Léger, lieudit « avant Trollion », jouxte la terre de François le jeune Arnaud Goddet part de la montagne, de Sr Lozat un chemin entre deux part des marais, le nant Trollion part d’Aiguebelle, le Sr Delivron part de La Rochette
- Item une autre pièce de terre audit lieu de nant Trollion contenant trois quartons et se confine jouxte la terre dudit Sr Delivron part de la montagne, terre d’André Varnier part du marais, le Sr Lozat part d’Aiguebelle, terre de Claude Eymonet devers La Rochette
- Item, autre pièce de terre située audit lieu de Villard-Mougin lieudit « à la Constaz » sous les planches contenant environ trois quartons, terre du Sr Debeaumont dessous, terre du Sr Lozat dessus et devers Aiguebelle avec autres pariers, terre de Jean-Claude Varnier devers La Rochette.
- Item trois quartons de terre située audit lieu sous [le rieu], terre des hoirs d’Amé-Jean Arnaud Goddet part de la montagne, terre des hoirs de Georges Peron Selaz part des marais, le [g ?] et chemin part de la Rochette, autre [g ?] et chemin part d’Aiguebelle.
- Item autre pièce de terre située audit lieu au Boissonnier contenant deux quartons terre du Seigr Debeaumont part de la montagne, terre des frères, enfants de feu Claude François Peron Selazz part des marais, terre des hoirs à feu Amé-Jean Arnaud Goddet part d’Aiguebelle et le chemin part de la Rochette.
- Item autre pièce de terre audit lieu [via] Mayeres contenant environ un journal le Sr Delivron dessus et dessous, les frères Bonnet vert devers La Rochette, le nant de la bottière part d’Aiguebelle.
- Item demi seytier ( ?) de pré-marais situé au Mas des Rousses ( ?) contenant demi seytoré ( ?), le Sr Delivron l’aîné et le sieur Mellarede part de La Rochette, Jérôme Aguettaz part d’Aiguebelle et la veuve à Bernard dessus
- Item trois quartons marais audit mas jouxte le marais du Sr Mellarède part de la montagne, [divere ?] le sieur Lozat part de La Rochette, Claude Bonnet Vert devers Aiguebelle
Item autre pièce de pré marais sous Villard-Mangin contenant demi seytoré, le petit Claude Bonnet verd part de la montagne et d’Aiguebelle, le grand chemin part de La Rochette, le Sr Delivron l’aîné et autres periers devers les vignes
- Item un journal de terre au champ de la [Charney] terroir de Villard-Léger et terre des frères Ysard dessus, un ruisseau part d’Aiguebelle, la terre des hoirs Louis dessous et devers La Rochette,
et finalement la moitié d’une grange par indivis avec ledit Sr Duvillard située audit Villard-Mangin,
verger d’Amé-Jean Goddet devers Aiguebelle, et dessous les hoirs du petit Amé-Jean Arnaud Goddet dessus le ruisseau devers La Rochette,
avec d’icelles pièces de part et d’autre leurs autres plus vrais et meilleurs profits, fonds, fruits, droits, entrées, sorties, propriétés, commodités, appartenances et dépendances quelconques,
Et pour regard des pièces qui sont situées rière les paroisses de Chamoux, Bettonnet, les compartissants demeurent en leur possession de chacun leur lot et part à eux arrivés par les partages qui ont été faits ci-devant, tant par ledit noble Antoine Mugner ayant des compartissants par son testament et écrit de sa main des an et jour y contenus, que verbalement, en l’année mil six cent septante cinq par demoiselle Anne Mugner veuve du Sr Violly et demoiselle Denise Mugner d’un côté, et demoiselle Louise Vignon veuve dudit noble Phillibert Mugner, Sr Duvillard, mère et tante des compartissants,
- lesquels partages ont du [depuis ?] eu effet et auxquels ils se tiennent et veulent qu’ils aient effet tout comme un contrat authentique et de la taille desquels les compartissants ont été chargés chacun en leur particulier par le nouveau cadastre fait par Me Ra?od notaire en l’année mil six cent huitante deux rière Chamoux, et rière le Bettonnet et les compartissants ont été chargés de la taille à forme des pièces qu’ils possèdent par les officiers locaux, et pour regard des tailles des biens sus partagés [été] partagé par moitié entre eux à dite desdits experts.
Et quant aux biens rière les paroisses du Châtelard, la Motte, et Bellecombe en Bauges, sont et appartiennent en toute propriété audit noble François Mugner Sr Duvillard, sans que ledit Sr Delivron y puisse rien prétendre,
et [comme bien partagés], les compartissants se contentent et se quittent réciproquement l’un l’autre et se maintiennent lesdits biens en cas de molestie l’un l’autre et contre tous et se les rendent [vraies] à des brigues de toutes charges fonctions du passé jusque à aujourd’hui, se permettant les passages les uns sur les autres aux endroits nécessaires en temps [d?] et moins dommageable, paieront les servis chacun ce qui se trouvera être dû sur leurs pièces, se [dévêtissant?] et investissant l’un l’autre réciproquement desdits biens par la tradition d’une plume à la manière accoutumée, investir et donation de mieux values s’ils en trouvent de part ou d’autre, aux promesses de ne le plus rechercher l’un l’autre et ne venir au contraire de tout ce que dessus, à peine respective de tous dépens, dommages, intérêts, et sous l’obligation de tous leurs biens présents et à venir, qu’ils se constituent respectivement devoir par leur serment prêté, soumissions, renonciations et fautes requises.
Fait et passé à Chamoux dans la maison de moi, notaire, en présence de Me Claude Tissot de Villardizier, du Sr Joseph Vignon praticien, d’honorable Antoine Ripert chirurgien, tous dudit Chamoux, témoins requis, qui ont signé sur la minute avec les présents et moi, notaire soussigné [?] requis, qui ai le présent [levé pour] l’Insinuation d’Aiguebelle.
Cl. Savey notaire
mai 2016 - Recherche et transcription A. Dh.
Notes
1- originaire du Châtelard en Bauges, noble Antoine Mugnier s'est installé à Villardizier vers 1600.
2- ne pas confondre noble Prosper Delivron, époux et représentant de Claudine Violly, établi à Villardizier à Chamoux, avec "son frère aîné" dont on va longer les propriétés: probablement Joseph, établi à Villard-Léger, également seigneur de Beauséjour, propriétaire terrien, et «garde du corps de S.M.R. » .
3- compartissant : ce mot revient constamment dans le texte, pour désigner les deux prétendants au partage (com=ensemble + part)
Source :
ADS en ligne, Registres Tabellion d'Aiguebelle cote 2C 2081 p. 442D / 576
On voit ici une transaction entre la branche Delivron installée en Savoie propre, et la famille restée en Genevois.
Δ un problème à la transcription : orthographe fantaisiste
L’an mille sept cent et six et le troisième jour du mois de juin, par devant moi notaire royal soussigné, et présents les témoins ci-bas nommés, personnellement se sont établis et constitués: nobles Prosper et Joseph, enfants de feu noble Joseph De Livron,
- lesquels de gré pour eux et les leurs ont déclaré, comme par le présent ils déclarent par serment en faveur de noble François De Livron leur oncle,
- que dans le contrat de transaction passé entre eux, ils ont entendu de se départir en faveur dudit noble François De Livron, à présent moi notaire, pour lui présent et acceptant, ainsi que de nouveau ils se départiront au besoin, vendent, cèdent, quittent et remettent et transportent tous les droits qu’ils pourraient avoir pour lors et qui prouvaient [encore] leur compétence sur la [rante/rente] de Conche1, et [dîme d'amancie] relâchés par la sentence arbitrale du onzième juillet mille six cent cinquante huit signée Roche,
- et c’est pour le prix et somme de huit mille et cinq cents florins portés par la susdite transaction du vingt-huitième juin mille six cent nonante huit, reçue par Maître [Destron] notaire, en consentant que ledit noble François de Livron et les siens se prévale du bénéfice de ladite sentence arbitrale et relâchement qui fut fait desdites [sences] de Conche et dîmes d’Amancie, et que ledit François De Livron en continue la possession et en perçoive les fruits et avantages avec part [?] et serment prêté par lesdits nobles Prosper et Joseph Delivron pour eux et les leurs, de ne jamais rien prétendre sur lesdites [sences/censes], soit rente de Conche, et [dîme d'Amancie] en constituant de nouveau et au besoin ledit noble François Delivron leur oncle pour leur procureur avec pouvoir de subsistance sous les élections de domicile à la forme du [illisible] et ce, pour retirer et exiger tous les droits dépendants desdites [sences], soit rentes échues, et à échoir de même que pour la perception de ladite dîme comme en leur fait, et chose propre avec promesse d’avoir le susdit contrat du vingt-sixième juin mille six cent nonante-huit, et le présent fait [par en] explication d’icelui pour agréable et de n’y jamais contrevenir, à peine de tous dommages et intérêts, et à l’obligation de tous leurs biens présents et à venir, qu’à ces fins ils se constituent tenir, soumission, serment passé, renonciation et autres choses requises.
Fait et prononcé à Chamoux dans la maison du Seigneur maître auditeur Arestan2, en présence d’honorable Antoine Brun [de Vilalery ?] habitant audit Chamoux, et d’honnête Dominique [une tache] dudit Chamoux, témoins requis.
Signé sur la minute de moi, notaire, par lesdits nobles trois Delivron, et par ledit Brun [?], et ledit [?] n’a su signer, de ce enquis,
Le présent fait pour l’Office du Tabellion d’Aiguebelle, bien que par autre main écrit
Deglapigny
Or, cette rente de Conche passait de mains en mains dans la famille depuis longtemps, si on en croit Amédée de Foras:
mai 2016 - Recherche et transcription A. Dh.
Notes
1- Conche: une conche, c'est un vallon, une cuvette, voire un bassin. On trouve ce mot dans de nombreux lieux-dits
Voir ci-dessous.
2- Arestan : il s'agit probablement de Joseph Arestan de Montfort, seigneur de Chamoux, maître auditeur en la Chambre des Comptes de Savoie. Sa "maison", ce serait donc le château. À moins qu'il s'agisse de son frère, François Arestan ?
Hypothèses et élucubrations
Sur la rente de Conche (dîme d'Amancie) :
La Conche est un hameau de La Trinité (où les Delivron avaient des biens) selon l'abbé Gros; mais le toponyme "Conche" n'est pas rare en Savoie, Haute-Savoie, dans le Valais : c'est aussi un lieu-dit près d'Aiguebelette, un autre près de Talloire; mais c'est également, le nom de divers sites autour du Léman ( à Genève, à Monthey dans le Chablais…).
La dime d'amancie :
Rappelons d'abord que la dime, "impôt" ecclésiastique, était levée par des particuliers, qui reversaient une somme forfaitaire aux religieux : ils gardaient une bonne partie de la collecte. Dans certaines régions en France au moins, cette charge s'achetait, se monnayait, se transmettait par legs; voilà de quoi constituer une rente.
On trouve un village d'Amancy dans le Faucigny (La Roche-sur-Foron, arrondissement de Bonneville, Haute-Savoie), Cura de Amancie vers 1344.
On sait que les Delivron sont originaires de la région du Léman (d'abord, du Pays de Gex, puis région d'Annemasse).
Sachant que la rente évoquée dans cet acte notarié est destinée à noble François de Cormand et Beauséjour, seigneur de Livron sous Monthoux (près d'Annemasse), époux de Demelle Catherine Guillet de Monthoux, peut-on faire le rapprochement géographique (la rente de la dîme d'Amancie, détenue par Joseph et Prosper, serait alors cédée à leur oncle qui vit près de là) ?
Ce n'est qu'un échafaudage fragile bien sûr.
En tous cas, Joseph et Prosper pouvaient détenir, par héritage, un bien provenant de Monthoux ou des alentours :
En effet, "Noble Michel Guillet, tant en son nom que de Noble Jehan Guillet, son frère, achète par acte du 22 avril 1532 le château et mandement de Monthoux, avec ses fidélités, censes, hommages, servis, tailles, usages, tributs, fruits, fiel et direct domaine, moulins, batteurs, cours d’eau et autres artifices, pasqueraiges, alpages, droits et actions, et toutes choses appartenantes et dépendantes dudit château pour le prix de 1400 écus d’or et 600 écus d’or pour droit de rachat et aussi les droits de racheter les dîmes qui se trouvent près de Collonges (Salèves) des Nobles Georges et Antoine de Livron." (Wikipedia)
Or, Georges de Livron était l'arrière-grand père de Joseph et Prosper (on voit par ailleurs qu'il est question de droits sur les dîmes).
Élucubrations donc, mais non sans quelques bribes de sens.
Source
ADS en ligne : 2C 2083 p.136D/280
! Notes explicatives en bas de page
29-12-1739
"Inventaire des meubles, papier et effets délaissés par feu Rd Hyacinthe Didier,
curé dudit Chamoux, fait à la réquisition
d’honorables Joseph et Maurice Didier ses frères, de St Michel en Maurienne
L’an mille sept cent trente neuf, le vingt-neuf du mois de décembre, au lieu la cure de Chamoux à sept heures du matin, par devant moi, notaire collégié de la Ville d’Aiguebelle, soussigné secrétaire dudit Chamoux, en la présence des témoins ci-après nommés
- ont comparu honorables Joseph et Maurice fils de feu Pierre Didier, natifs et habitant de la paroisse de St Michel de Maurienne,
- lesquels ensuite du verbal de [décachètement] fait à leur réquisition aujourd’hui par M° Depland, châtelain dudit Chamoux, en exécution du décret dudit juge dudit bien du vingt-quatre du courant m’ont requis de procéder sur le champ en l’assistance dudit châtelain à l’inventaire de tous les meubles, titres et effets délaissés dans ladite cure et dans la grange appelée de St Jean située audit Chamoux par feu Hyacinthe fils de feu Pierre Didier natif dudit lieu de St Michel de Maurienne, et curé dudit Chamoux,
- sous l’offre par eux faite de se charger solidairement de représenter le tout à qui de droit étant requis, ou leur vraie valeur, suivant l’estime faite par le Sr Joseph-François, fils de feu Sr François Deglapigny et honorable Jean fils de feu Antoine Brun, tous deux natifs et habitants dudit Chamoux, experts pris d’office par ledit châtelain du consentement desdits comparants pour l’évaluation desdits meubles et effets, à quoi adhérant, j’aurais en présence [de qui dépens] procédé audit inventaire comme ci-après, ayant au préalable le jour té estimé par lesdits experts comme s’ensuit.
Et premièrement j’aurais trouvé dans la cuisine de ladite cure,
- quarante-neuf livres et trois-quarts d’étain, tant plats qu’assiettes, estimé dix-huit sous la livre; une cloche de métal pesant neuf livres et trois-quarts estimée dix livres ; un coquemart1 de cuivre presque usé pesant deux livres et demie estimé une livre et quinze sous ; une marmite de cuivre presqu’usée pesant six livres et demie estimée quatre livres et dix sous ; un bronzin2 de métal de bonne valeur pesant dix livres et trois quarts estimé neuf livres ; un autre bronzin aussi de métal presque usé, pesant deux livres, estimé une livre cinq sous ; un chaudron mi usé pesant treize livres estimé sept livres ; un petit chaudron hors de service pesant trois livres et demie, estimé une livre seize sous ; deux pochons de cuivre jaune presqu’usés estimés deux livres et cinq sous ; une [cuiller] à pot de laiton cassée au milieu du manche estimé dix sous; une casserole de cuivre mi usée pesant deux livres estimé une livre et cinq sous; une broche de fer estimée six sous; un [gris/grill] hors d’usage estimé trois sous ; une bassinoire de cuivre mi usée pesant une livre et demi estimé quinze sous; un chenet de feu pesant trente-quatre livres, estimé quatre livres et cinq sous; deux autres chenets aussi de feu pesant douze livres estimés une livre dix sous; deux pelles à feu mi usée estimées l’une comportant l’autre, douze sous; deux paires de mouchettes pour le feu de bonne valeur estimé douze sous; un soufflet de feu presque usé estimé trois sous ;
- une salière d’étain estimé quatre sous ; douze cuillers aussi d’étain mi usées estimées une livre ; six fourchettes de fer de bonne valeur ; six autres fourchettes de composition [cuivre?] de laiton aussi de bonne valeur estimé le tout six sous ;
- deux poêles à frire de bonne valeur estimées trois livres les deux ; un bassin d’eau de cuivre presqu’usé estimé quinze sous ;
- une mauvaise table de noyer appartenant à la communauté dudit Chamoux, une table de sapin avec son [pied] mi usée estimée douze sous ;
- un bois de lit de noyer mi usé estimé cinquante sous ; un tour de lit de toile rayée, une garde paille, un drap et une couverte de drap du pays, le tout mi usé et estimé quatre livres dix sous ;
- trois chaises de paille presqu’usées estimées quinze sous ; deux [réchauds] de service estimés deus sous ; une lampe de laiton de bonne valeur estimée dix sous, deux chandeliers de laiton de bonne valeur estimés trois livres ; une [crimalière3] appartenant à la Communauté.
Après quoi, assisté de qui dessus, je me serais transporté dans la grande salle de ladite cure, qui vise sur le jardin, dans laquelle il se serait trouvé une table octogonale avec son pied mi usée estimée une livre ; douze grandes chaises de noyer presque neuves estimées une livre et cinq sous chacune ; une banquette de noyer garnie de tapisserie en [laine] de peu de valeur estimée une livre et dix sous, et dans l’autre chambre de ladite cure où il y a été trouvé six chaises de noyer de bonne valeur estimées cinq livres et huit sous, un bois de lit de noyer appartenant à ladite Communauté de peu de valeur ; un tour de lit [de tapisserie] en laine mi usé estimé quatre livres ; une couverture de catalogne usée estimée deux livres dix sous ; deux draps mi usés estimés trente sous ; une garde paille et un matelas de peu de valeur estimés une livre ; un tapis d’étoffe de peu de valeur estimé dix sous ; dix aunes de toile de drap de pays neuf estimées vingt-deux sous l’aune ; sept draps de toile mêlée, cinq desquels mi usés et les deux autres de bonne valeur, estimés les cinq premiers une livre cinq sous chacun, et les deux autres trois livres, faisant lesdits sept draps neuf livres et cinq sous ; onze serviettes à la Venise presque neuves estimées six livres douze sous, treize autres tant de triège4 qu’à la Venise presqu’usées estimées trois livres et cinq sous.
Après tout ce que dessus, je serais entré dans le cabinet de ladite cure, dans lequel il se serait de même trouvé
- une [pane] de finette presque neuve estimée douze livres, une autre [pane] de serge de nulle valeur ; un manteau aussi de serge et de peu de valeur estimé deux livres, un juste-au-corps avec sa veste de drap du nord mi usé estimé dix livres, une paire de culotte de finette avec sa doublure de toile mi usée estimés trois livres ; une autre paire culotte même étoffe et doublée de peau presqu’usée estimée une livre.
- Un bois de lit de noyer en menuiserie mi usé estimé quatre livres, des rideaux de serge couleur [aurore?] mi usés estimés quatre livre ; un garde paille de toile d’étoupe5 neuve estimé trois livres ; un [matelas?] de laine couvert de toile de triège de bonne valeur estimé douze livres ; deux draps de toile de ritte mi usés estimés trois livres ; deux couvertes de toile teinte, et toutes deux piquées …sept livres, une paire de mouchettes, avec un porte-mouchette de laiton et de bonne valeur estimé une livre ;
- une paire de bottes douces et pliantes mi usées estimées trois livres dix sous ; un miroir avec son cadre noir, le verre duquel est fendu par le milieu estimé une livre cinq sous ; un chapeau mi fin presqu’usé, estimé une livre ;
- une table de sapin avec son tapis de toile drapé de peu de valeur estimé quinze sous ;
- un mauvais sac avec des cartes de graine de chanvre, deux livres quinze sous ; un mauvais drap dans lequel se trouve un peu de [son] de peu de valeur estimé cinq sous ;
- dans le même cabinet il s’est trouvé un mauvais coffre de sapin dans ferrures ni serrures estimé quinze sous, qui avait été cacheté par ledit M° Depland, et dans lequel il a été trouvé les livres ci-après, savoir :
- dix-sept volumes in-octavo des ouvrages du père Croiset6 jésuite, plus Breviarium Romanum lugduni in quarto, Summa Theologiae auteur Martin Becan7 en un volume in folio, La morale chrétienne rapportée aux instructions de l’oraison dominicale en un volume in quarto, lesquels sont de bonne valeur, plus une Bible en latin imprimée à Lyon en un volume in quarto, Les méditations de Mathieu Beuvelet8 en deux volumes in quarto presque usés, L’Histoire chronologique de l’Église par Gautrio? en un volume in folio, un livre en latin d’instructions sacerdotales dans le commencement est déchiré, un volume in octavo presqu’usé ; quatre tome in octavo intitulés Pensées ou Réflexions chrétiennes pour tous les jours de l’année par le Rd père François Neveu9 de la Compagnie de Jésus, neufs ; Traduction nouvelle des Odes d’Horace et de ses autres ouvrages par le père de Tarteron10 de la Compagnie de Jésus en un volume in octavo ; La Vie de l’Apôtre St Paul par Mgr Antoine Godeau11, évêque de Vence, en un volume in octavo ; Le Vray dévot dirigé dans la pratique de ses principales actions de piété par le père François Barrière12 de la Compagnie de Jésus, en un volume in octavo ; Explication de l’Apocalypse par l’Histoire ecclésiastique, imprimé à Bourges en un volume in octavo ; Concilium tridantinum en un volume in octavo, Homélies sur les dimanches et fêtes de l’année par Messire Antoine Godeau en un volume in octavo ; Instructions sur le Manuel par forme de demandes et réponses par Mathieu Beuvelet13 en un volume ; Conduite pour les Exercices principaux qui se font dans les Séminaires par le même, en un volume ; Les mœurs des Chrétiens par Messire Claude Fleury14, Homélies et familières exhortations sur les Évangiles des fêtes et dimanches de l’année, imprimées à Lyon en un volume ; Le Tableau de la Pénitence par Messire Antoine Godeau15 en un volume ; Instructions sur les dispositions qu’on doit apporter aux Sacrements de pénitence et d’Eucharistie imprimé par ordre de Mr le Cardinal le Camus16, Méthode que l’on doit garder dans l’usage du Sacrement de pénitence imprimé par l’ordre de Monseigneur l’Évêque Comte de Verdun en un volume ; Breviarium théologicum auteur Joanne Polmano17 en un volume ; Les Conseils de la Sagesse ou le Recueil des Maximes de Salomon18 en un volume ; Abrégé des Matières bénéficiales selon l’usage de l’Église gallicane par Husson-Charloteau19 en un volume ; Discours enseignant la distinction des places en l’Église pour les clercs et pour les laïques en un volume et le Cours de la Théologie morale par Raymond Bonal20, docteur en théologie en deux tomes, tous in quarto, et mi usés,
- lesquels livres n’ont été estimés par lesdits experts pour avoir … déclaré ne savoir pas au juste leur vraie valeur,
- et dans ledit cabinet, il s’y est encore trouvé un drap de toile de ritte mi usé estimé une livre quinze sous, dans lequel ledit M° Depland avait cacheté plusieurs livres de peu de valeur qui ont été estimés par lesdits experts six livres .
- Dans le coffre soit bahut de peu de valeur que ledit M° Depland avait cacheté dans ledit cabinet, lequel a été estimé une livre cinq sous, il s’y est trouvé les effets suivants, savoir :
- un juste-au-corps de finette noire de bonne valeur estimée quinze livres ; un manteau court d’étamine noire mi usé estimé cinq livres ; un chapeau mi fin de bonne valeur estimé quatre livres ; un dessus de chapeau de toile ciré, neuf, estimé dix sous ; une doublure de robe de chambre de cadis rouge de bonne valeur estimée trois livres ; une têtière de [bride] de bonne valeur estimée quinze sous ;
- dans le garde-robe de sapin à trois portes avec ses ferrures et trois serrures de bonne valeur estimé quinze livres, lequel a de même été cacheté dans ledit cabinet ; il s’y est trouvé quatre livres monnaie de Savoie d’argent, soixante et dix serviettes à la Venise de bonne valeur estimées seize sous chacune, faisant la somme de cinquante-six livres, cinq nappes à la Venise, trois desquelles sont de trois aunes mi usées, de deux autres de deux aunes et demie de peu de valeur estimées cinq livres ;
- trente-deux chemises de toile de ritte, la moitié desquelles sont mi usées, et l’autre moitié de bonne valeur, estimées les unes comportant les autres une livre dix sous chacune, faisant en tout la somme de quarante trois livres ; une autre mauvaise chemise même toile estimée quinze sous ;
- cinq draps d’étoupes, un neuf estimé deux livres dix sous, et quatre autres mi usés estimés six livres ; plus un autre drap de toile de ritte mi usé estimé deux livres ;
- deux rasoirs à manche d’écaille de Paris à virole d’argent neufs, estimés trois livres ; un autre rasoir à la flèche mi usé estimé dix sous ;
- deux fourchettes d’argent pesant six onces et demie, poids de marc, estimées trente-deux livres et … sous ; un couteau à manche d’argent estimé sept livres et dix sous ; un couteau à manche d’ivoire estimé huit sous ; deux paires de ciseaux estimées sept sous ;
- une trousse de toile de mouchoirs bordée/brodée de … la laine estimée une livre dix sous ; une tabatière de buis avec une [pompe] d’argent estimée deux livres dix sous ; une autre tabatière d’écaille cassée en deux endroits avec une charnière d’argent estimée une livre cinq sous ;
- une ceinture pour prêtre de soie neuve estimée trois livres ; un compas de fer estimé trois sous ; une paire de bas21 de [fle…] noir neufs estimés trois livres ; un mouchoir d’indienne blanc et noir de bonne valeur estimé quinze sous ; une demi aune de cadis22 neuf violet estimé dix sous ; une boucle de soulier d’argent estimée deux livres dix sous ; quatre petites cartes géographiques chacune estimée une livre quatre sous ; un porte collet couvert de bazane23 estimé dix sous ;
- quatre autres serviettes de triège mi usées estimées une livre … sous, sept petites nappes de triège presque usées estimées quatre livres et quatre sous ;
- un buffet fermant à la clé à côté de la cheminée de la grande chambre qui a de même été cacheté : on n’y a rien trouvé digne d’être inventorié, non plus que dans le [cabinet] qui est sur les grands degrés qui avait aussi été cacheté par ledit M° Depland.
Nous nous somme ensuite transportés au galetas de ladite pièce dans lequel nous y avons trouvé vingt-quatre [cornues de noix] estimées douze livres.
Après quoi, nous sommes [descendus] au-dessous de la chambre du milieu, où se serait trouvé
- un poulain poil noir d’environ trois ans estimé [cent] vingt-cinq livres ; une arche24 de bois dur mi usée appartenant à ladite Communauté qui a de même été cachetée, dans laquelle on n’a rien trouvé ; une selle et une bride de cheval presqu’usées estimées six livres.
Et ensuite on serait entrés dans un petit cellier qui est au-dessous de la cure, dans lequel on aurait trouvé une [bartheliere?] fermant à la clé presqu’usée estimée une livre ; un cuvier? avec ses deux cercles de fer estimé trois livres ; huit [tralons] de [noyer] estimés deux livres seize sous ; cinq petites planches même bois estimées une livre deux sous ; seize cartes d’orge et cavalin25 estimées douze sous la carte, faisant neuf livres et douze sous ; plus, on y a trouvé trois sacs qui auraient de même été cachetés, dans un desquels il a été trouvé seize cartes estimées quatre livres quatre sous, et dans les deux autres quatorze cartes de froment estimées une livre et six sous la carte, faisant dix-huit livres et quatre sous, lesquels trois sacs, avec deux autres, ont été estimés deux livres et dix sous ; au bout du cellier, il y a un petit membre soit grenier, qui avait de même été cacheté, dans lequel il ne s’est rien trouvé.
Et après ce que dessus, nous serions allé dans le cellier qui est au-dessous de la cuisine, où nous aurions trouvé
- un tonneau de cent pots à quatre [cercles?] dessus fort usé, estimé cinq livres, dans lequel il y a un baril de [trie] de mauvais vin de treilles estimé une livre dix sous ; un autre tonneau à trois cercles de fer aussi mi usé et de même grandeur appartenant à la Communauté, dans lequel il y a deux barils de [trie] de vin, estimé ledit vin trois livres et dix sous ; un entonnoir de tonneau de bois estimé huit sous ; deux barils à la même vides, mi usés, estimés une livre cinq sous ;
- une grosse pelle de fer pour le jardin estimée douze sous ; un bigard26 presqu’usé estimé six sous ; une scie avec son montage de bonne valeur estimé quatorze sous ;
- deux pétrissoirs27 [de pu…] mi usés estimés une livre ; vingt livres de lard salé estimé sept livres, le restant dudit [lard] ayant été dépensé pour le service de la maison au [repas?] desdits frères Didier.
- Dans une [caisse] qui est au-dessous du cellier du côté du jardin, qui aurait aussi été cachetée, on a trouvé un grand entonnoir de fer blanc mi usé appartenant à ladite Communauté ; deux barils mi usés estimés une livre et cinq sous ; une mauvaise armoire de sapin sans serrure estimée une livre dix sous ; un tonneau à trois cercles de fer tenant trois barils [à la même], lequel est mi usé, et estimé quatre livres et dix sous ; un autre tonneau cerclé de bois tenant [deux] charges et demie de bonne valeur appartenant à la Communauté ; un autre tonneau à trois cercles de fer tenant trois barils [à la même] estimé quatre livres dix sous ; un tonneau tenant cinq barils à deux cercles de fer estimé cinq livres ; un tonneau de trois charges appartenant à ladite Communauté ayant un cercle de fer ; un autre tonneau de trois charges et demie à quatre cercles de fer estimé huit livres ; un autre à quatre cercles de fer tenant trois charges estimé six livres ;
- et un tonneau à deux cercles de fer, tenant trois charges estimé … livres, dans lesquels dits tonneaux de la cave on y a trouvé deux charges de vin appartenant à François Masson dit Meilland, et deux autres à Pierre Franay, tous deux de Chamoux, que ledit Didier [a] promis leur délivrer en étant requis ; en outre on aurait trouvé dans iceux onze charges et demie de vin mesure d’Aiguebelle, estimées sept livres la charge, faisant la somme de huitante livres dix sous.
- et après tout ce que dessus, j’aurais trouvé dans ladite chambre visant sur le jardin un sac dans lequel il y avait plusieurs titres et papiers tant de la Communauté que de la cure, lesquels ledit Mre Depland a remis dans le même sac, et l’a ensuite cacheté à trois endroits, et remis à Mre François, fils d’Antoine Combet natif de Ste Marie de Cuine, économe de ladite paroisse de Chamoux par patentes signées [Grupey] Vicaire général, et contresignée Fodéré, du vingtième du courant mois, lequel il promet me présenter étant requis par le Conseil dudit lieu pour être faite la séparation des papiers appartenant à la Communauté aux peines et obligations ci-après ; et dans le même cas, il y aurait outre ce que dessus,
- une promesse de main privée signée Joseph Chiesaz promettant es Genin présent, en date du vingt-deux mars mille sept cent trente-sept, faite pour honorable Joseph Burioz contre ledit Chiesaz cotée n°1 ;
- item, une lettre soit mandat du cinq août dernier, signée Villard, par laquelle il prie Rd Martin, curé de Bourgneuf, de délivrer au Rd curé de Chamoux [douze livres] pour les raisons expliquées dans ladite lettre, icelle cotée n°2.
- item, un petit livre de maison commencé le vingt-quatre février mille sept-cent dix-neuf, contenant [quinze] feuillets écrits, savoir : neuf au commencement, et six à la fin d’icelui,
• les trois premiers feuillets desquels sont rayés, et au commencement du quatrième il est dit : Antoine Choudin me doit quatre cartes de froment à trente-huit sous la carte ; le restant dudit feuillet de même rayé, de même que ce qui est écrit dans le cinquième et le sixième, sauf que dans ce dernier, il est dit que François Bertier doit trois cartes de froment, et que le vingt-trois février mille sept cent trente quatre, le feu curé a livré à la Bernardine [Jaquet] deux cartes de seigle à trente-cinq sous, et deux cartes orge à vingt-huit sous ; le septième feuillet est rayé de même que le huitième.
• et au F° 9 V°, il est dit qu’il a été prêté le dix-sept avril mille sept cent trente-six à M. de Livron cinquante-six livres huit sous quatre deniers ; le vingt-six juin même année au même, quatre livres un sou huit deniers ; que le même lui doit trente livres pour des messes, et une livre cinq sous qu’il a délivrés pour lui au chamoiseur28.
• F° 10 dudit livre, il y a des reçus du Sr de Livron qui se montent à trente sept livres six sous.
• au F° onze V° il y a un compte arrêté avec Jean Vellot du vingt-six avril dernier par lequel il reste neuf livres douze sous ; tous les autres feuillets sont rayés, sauf que sur le seizième et dernier il est dit que Prosper Venipe doit deux cartes de froment du mois d’avril mille sept cent vingt-six, et deux autres du premier juin dite année deux cartes de froment.
• ledit livre cote n°3 un ascensement de main privée signé Pichon et Bovery présents du vingt-huit décembre mille sept cent trente-sept par lequel il assure à Jean-Baptiste [Tierry] une seitine et de demie de pré près du Gelon, avec deux seytines de pré Blanchard pour le terme de six ans, sous la cure, pour chaque année, de quinze livres et dix sous. Coté n°4, un autre ascensement de main privée signé Bovery le [mastria quiaz ??] du quinze mai mille sept cent trente-huit par lequel ledit feu Rd Didier acense à Jean Molard et Amédée Perrier sept seitines et blaches situées à Berres, pour le prix de vingt-six livres par an et pour le terme de six ans, coté n°5.
Et n’ayant rien trouvé autre dans ladite cure digne d’être inventorié, nous nous serions tous transportés dans ladite grange de St Jean, où nous aurions trouvé la [ tecla? du disme sic] de Chamoux, laquelle a été estimée par lesdits experts à trois charges de froment à vingt-six sous la carte, et à une charge de seigle à dix-huit sous la carte, faisant lesdites deux sommes celle de cinquante-sept livres douze sous ; plus une cuve cerclée de bois appartenant à la Communauté, tenant environ neuf charges, mi usée ; trois charretées de marais estimées quinze livres, demi charretée de foin de [verger ?] estimée trois livres, et quatre charretées de paille estimées douze livres.
- Et outre tout ce que dessus, lesdits experts [et Didier?] ont déclaré qu’il était dû audit feu Rd curé par Dominique Bertet et Jacques Venipe pour les dîmes de l’année courante de Villardizier, cinq charges de froment estimé de même par lesdits experts à vingt-six sous la carte, faisant en tout la somme de cent six livres et seize sous.
Lesdits frères Didier restent en outre chargés de celle de cent soixante-deux livres, laquelle a été trouvée en argent effectif dans le garde-robe dudit cabinet,
- faisant toutes les sommes susdites, non compris cependant celles qui pourraient être dues en vertu des titres et papiers numérotés ci-devant et pour les articles non estimés : la totale, sauf erreur, de douze cent vingt-une livres dix-huit sous six deniers,
- laquelle ils promettent employer solidairement, comme dessus, et avec renonciation au bénéfice de division, [d’ordre], de discussion auparavant des dettes dudit feu Rd curé, des frais du présent et autres,
- et de représenter du restant d’icelle à qui de droit, en étant requis, tout comme les meubles mentionnés dans le présent appartenant à la Communauté, et les titres et papiers cotés ci-devant, de même que ce qui peut être dû sur iceux,
- moi dit notaire acceptant, sous les protestes cependant par eux faites de n’être tenu à la représentation des meubles et autres effets mentionnés dans le présent, mais seulement au paiement de leur vraie valeur en conformité de ladite estime ledit …, aux peines de tous dépens, dommages, intérêts, et sous l’obligation de tous leurs biens présents et à venir qu’à ces fins ils se constituent solidairement tenir et avec la même renonciation que dessus, sous lesquelles mêmes peines et obligations ils promettent représenter comme dessus [tout ce] qu’ils exigeront de ce qui pourrait être dû, audit feu Rd curé par Hercule Ramel, Jean Molard, Amédée Perrier, Mathieu Chaudin, Martin [Terrier] et autres, tant pour [rente], argent et [blé?], enterrement, messes que autres choses, lesquelles dettes n’ont pu être vérifiées pour n’avoir trouvé un autre livre de compte que celui coté ci-devant, sous le n°3.
Le tout fait et passé en la présence et assistance dudit M° Depland, châtelain, dudit Sr Joseph-François Deglapigny, et dudit Jean Brun pour experts, dudit Rd François Combet
- et desdits Joseph et Maurice Didier, qui promettent ce que dessus soutenir en jugement et dehors,
- et en présence d’honorable Georges, fils de feu Jean … et de Mathieu fils de feu Claude [Gruyat] natifs et habitants dudit Chamoux, témoins requis,
le tout au pied du présent lieu de Chamoux,
tous lesquels ont signé sur la minute sauf le dit [Rey] qui est illétéré – de ce enquis -, par moi, notaire qui ai levé le présent pour le Tabellion d’Aiguebelle, se commençant sur ladite minute F°191, et finissant F°197 V°, contenant en tout sept feuilles
Hector Feyge, notaire "
Remarques après transcription :
Les mots que je n’ai pas su transcrire sont remplacés par : …
Les transcriptions dont je doute sont signalées par des [crochets]
Les retours à la ligne, les coupures de phrases sont une initiative : les actes étaient rédigés »au kilomètre », avec peu de ponctuation.
L’emploi du conditionnel fréquent ici, et qui ne répond pas à nos usages, n’est pas rare dans les actes notariés, alors même que l’homme de l’art dressait un constat.
recherche et transcription : A.Dh.
Notes :
1- Coquemar : Récipient de terre ou de métal, de forme fermée, à col court, avec une anse et sans bec verseur, utilisé autrefois pour faire bouillir l'eau
2- Bronzin : Marmite de bronze : ce type de marmite peut remonter aux XVII-XVI° siècle, voire au-delà (la vaisselle de bronze est caractéristique de la Savoie, donnant naissance à la fabrication artisanale des cloches)
3- crimalière : lire probablement : cramaillière (usité aux XVII-XVIIIe siècles : crémaillère)
4- toile de triège : toile grossière, robuste
5- L'étoupe (du latin stupa,-ae) est un sous-produit fibreux non tissé issu essentiellement du travail du chanvre ou du lin. Jean-Yves Chauvet relève l’utilisation de l’étoupe au XVIIIe siècle pour la confection de nappes, de draps et taies… dans « L'usage des maisons lorraines : Familles et maisons paysannes de la fin du XVIIe au milieu du XIXe siècle» Éditions L'Harmattan.
6- Jean Croiset (1656-1738) Jésuite, professeur et théologien. Le Père Croiset fait imprimer à Lyon chez le libraire Molin La Dévotion au Sacré Cœur de Notre-Seigneur Jésus-Christ. On compte au moins 13 éditions entre 1694 et 1704. Sa théologie est fondée sur l’idée que le culte rendu au Cœur de Jésus est le culte de l'amour.
7- Martin Becan (1563-1624). Jésuite, Controversiste
8- Mathieu Beuvelet (1622?-1657) prêtre du séminaire de S.Nicolas du Chardonnet : Méditations sur les principales vérités chrétiennes (1655, 77, 90…)
9- François Nepveu (1639-1708), Pensées ou Réflexions chrétiennes pour tous les Jours de l'année 1700, 1707…
10- Révérend Père Tarteron (1644-1720) : Traduction nouvelle des Odes d'Horace, et de ses autres ouvrages (1694, 1704, 1710, 1713, 1738, 1750…).
11- Mgr Antoine Godeau (1605-1672 , homme de lettres (un des premiers membres de l'Académie française en 1634) et évêque de Vence : La Vie de l’Apôtre St Paul (Lyon, 1685)
12- Rd François Barrière (16..-1704) : Le Vray dévot dirigé dans la pratique de ses principales actions de piété (Toulouse, 1695)
13- Mathieu Beuvelet : Instructions sur le Manuel par forme de demandes et réponses (Paris, 1669, 1692…) et Conduite pour les Exercices principaux qui se font dans les Séminaires (Paris, 1690, 1696, 1749, 1776…)
14- Abbé Claude Fleury, Prieur d’Argenteuil, confesseur du Roi Louis XV : Opuscules : Les mœurs des Chrétiens (Nimes, ou Bruxelles…1719, 1739, 1744, 1754, 1777, 1780…)
15- Antoine Godeau : Le Tableau de la Pénitence (Paris, 1654, 1662, 1665, 1673, 1707, 1711, 1742, 1755…)
16- Cardinal Étienne le Camus évêque de Grenoble
17- Joanne Polmano / Jean Polman : Breviarium théologicum (1666, 1682, 1696, 1702, 1725, 1729…)
18- P. Michel Boutauld : Les Conseils de la Sagesse ou le Recueil des Maximes de Salomon (Paris, 1683, 1684, 1736…)
19- Husson-Charloteau : Abrégé des Matières bénéficiales selon l’usage de l’Église gallicane (Toulouse, 1683)
20- Raymond Bonal (1600–1653) : Discours enseignant la distinction des places en l’Église pour les clercs et pour les laïques (1648, 1650, 1651, 1666…), Le cours de la théologie morale (1675, 1677, 1685, 1689, 1694)
21- paire de bas : depuis le XVe s., les bas étaient produits par milliers, cousus ou tricotés par des particuliers, ou des ateliers de bonneterie ou de maroquinerie, en laine, en coton, en soie, en laine et soie ou en peau, à porter dans des escarpins, des bottes, des sabots… Mais ici (équipement coûteux) ?
21- Cadis : étoffe de laine, grossière mais solide, qui servait à la confection de vêtements populaires.
22- Basane : Peau de mouton tannée très souple qu'on emploie en sellerie, maroquinerie, reliure
23- arche : grand coffre solide à couvercle, pour stocker à l’abri des rats la farine et les grains à consommer couramment.
24- cavalin : avoine ? (« l’avoine appelée cavalin », acte de M° Bertrand, St Jean de Maurienne, 1731)
25- bigard : pioche à deux longues dents : pioche la vigne, arrache les pommes de terre, remuer désherbe la terre
26- pétrissoir ou pétrissoire : variante du pétrin ; les plus petits mesurent environ 18x30 pouces pour une profondeur de 15 pouces (http://cnum.cnam.fr : dict. technologique 1829)
27- chamoiseur : comme le mégissier ou le pelletier, il travaille les peaux (et pas seulement les peaux e chamois), mais il s’en distingue par le traitement à l’huile qu’il applique à la peau, pour la rendre plus douce.
Source :
Archives départementales de Savoie, Registres du Tabellion d'Aiguebelle 1739 - F° 576
Sombre histoire : le Prieur-sacristain comparaît devant la cour de justice de l'évêché (l'acte met clairement en doute ses titres) ; il a confié une fille en nourrice, et ne semble pas assumer le contrat passé. D'où vient cette fillette ? "de la servante du Rd curé ". Bon…
Mais au fait, que devint-elle ? Les pièces conservées ne le disent pas : toute l'affaire tourne autour des compétences respectives de l'évêché et de l'abbaye!
Maurice Guerraz, prieur et sacristain titulaire du prieuré de Chamoux
contre Laurent Vernier
Du 7 août 1765
Entre Laurent Vernier demandeur par requête du sept juillet dernier
Et Rd Maurice Guerraz soi disant sacristain de Chamoux et pri… (prieur ?) de…
Ont comparu par devant nous, official et vicaire général du diocèse de Maurienne, ensuite de notre décret du jour susdit dix-sept juillet, ledit demandeur assisté de Me Roges et a persisté à ses conclusions tendant à ce que le défenseur réponde en personne à la position faite en ladite requête
- que le 2 février 1765 ledit défenseur lui remit une fille en nourrissage et promit lui payer le nourrissage et entretien d’icelle pendant le temps qu’il la garderait à raison de quatre sous par jour et de la venir prendre ensuite
- et aussi à ce que le Rd défenseur soit condamné à reprendre à reprendre ladite fille et au paiement du nourrissage et entretien fourni par le demandeur sous la proteste de tous dommages et dépens et d’autre part a comparu pour ledit Maurice Guerraz Me Jean-Marie Robert fondé de procure du trois de ce mois, Andrevon notaire, et nous a opposé l’exception d’incompétence par le motif que ledit défendeur est soumis à ce qu’il dit à celle de ses Supérieurs réguliers et non à celle du Rd official,
- et ledit Me Robert interpellé par Nous pour la décision de ladite exception de dire en quel lieu ledit Rd Guerraz fait sa résidence en quel monastère, s’il a une obédience pour sortir et entrer hors de son couvent, s’il a quelques Supérieurs dans le Diocèse et dans les États du Roi, si l’église paroissiale de Chamoux où ledit défendeur est sacristain dépend de quelque Supérieur autre que l’Illustrissime et Révérendissime Seigneur l’évêque de ce Diocèse,
- et encore s’il sait en quel lieu s’est faite la promesse alléguée par le demandeur quant au lieu où s’est faite ladite prétendue promesse, a dit ne répondre qu’après la décision de l’’exception sus opposée. Et quant aux autres rtciles, a répondu s’en tenir à ce qui est dit dans sadite procure.
Sur quoi,
Nous, official et vicaire général susdit, les lumières de l’esprit saint évoquées avant que de passer outre, avons ensuite du décret du Concile général de Lyon Cap. volentes privilegiis in (…) et autres droits, dit et déclaré que ladite exception n’est pas légitime.
Fait et prononcé aux parties susdites le sept août 1765, et que la procuration dudit Me Robert sera enregistrée sur la réquisition dudit Me Roges
Teneur de procuration
L’an mil sept cent soixante-cinq et le troisième août à deux heures après midi, dans l’étude de Me Philibert L. procureur située rue Juiverie à Chambéry, par-devant moi, notaire royal collégié soussigné, et présents les témoins bas nommés,
- s’est en personne établi et constitué Rd Maurice Guerraz, religieux prêtre profès de l’ordre de Saint-Benoît, agrégé à Cluny, prieur et sacristain titulaire du prieuré de Chamoux, uni à l’abbaye de Saint-Rambert dudit ordre de Cluny, habitant audit prieuré et paroisse de Chamoux,
- lequel de gré fait et constitue son procureur spécial et général sans révocation et sans dérogation d’autre procureur Me Jean-Marie Robert, procureur habitant à Saint-Jean de Maurienne,
- pour être et au nom dudit constituant, comparaître par-devant le Rd official du Diocèse de Maurienne pour délivrer(?) la juridiction par-devant qui il a été appelé par Laurent Vernier habitant audit lieu de Chamoux, ensuite d’une requête et décret donné sur icelle le dix-sept juillet dernier, opposer d’incompétence par le motif que ledit constituant est soumis à la juridiction de ses Supérieurs réguliers, et non à celle dudit Révérend officiel, et en ladite cause au besoin comme encore en toutes autres causes, se présenter par-devant tous juges et tribunaux de Justice, et aussi délivrer juridiction et opposer également l’incompétence dans tous les cas qu’il échera et par les et causes qui seront déduites et en toutes causes généralement dire, déduire, produire, communiquer titres, faire toutes offres et déclarations, accepter ou réfuter celles qui seront faites par partie adverse, même offrir le serment, référer, déférer, accepter ladite offre de ser…, révoquer, consentir, dis… acquiescer, contredire, nommer et convenir de tous experts et arbitres, soutenir et nier tous faits et positions, articuler, faire admettre et procéder à enquête, produire témoins, fournir de reproches et salvations, appeler, relever (…), se présenter en cause d’appel, (…) et sauver griefs ou renoncer à icelui, et généralement, poursuivre en tout et partout jusqu’à sentence, arrêt et jugement définitifs, pleine et entière exécution et adjudication quoique le requiert mandat plus spécial ici tenu pour exprimé avec plein pouvoir de le (…) et substituer tous procureurs qui auront le même pouvoir et aussi leurs substitués sous due élection de Domicile, avec promesse de ratification, relevation de toutes charges, à peine de tous dams et obligation et constitution de tous ses biens temporels présents et à venir,
Fait et prononcé en présence des sieurs Hector Brunier et François Janin, notaires royaux habitants et collégiés de cette ville, témoins requis, tous on signé et moi notaire soussigné recevant qui ai expédié la présente originellement à la réquisition dudit constituant contenant deux pages, signé à l’original Andrevon notaire
Par extrait conforme à l’original
Du 10e septembre 1765
Entre Laurent Vernier de la paroisse de Chamoux demandeur,
et Rd Maurice Guerraz prêtre soi-disant Bénédictin prieur
et Sacristain de l’église paroissiale de Chamoux, défendeur,
Par devant Nous Michel Savey official et Vicaire général susdit, a comparu le demandeur assisté de Me Jean-Michel Roges, qui nous a représenté qu’ensuite de notre ordre du 3 de ce mois, il a fait assigner ledit Révérend défendeur par exploit qu’il exhibe du 3e de ce mois, Greyaz (?) sergent, aux fins de sa requête du 23 août dernier, tendant à ce que le Révérend défendeur [vienne ?] répondre en personne et convenir de la vérité des faits mis en position dans sa requête, et que faute d’y venir répondre, ils soient tenu pour - confessés et avérés, savoir :
que le second février 1765, ledit Rd Maurice Guerraz a remis à lui demandeur en nourrissage une fille qu’il avait [tirée ?] de la servante du Rd curé dudit lieu et qu’il promit de lui payer le nourrissage et entretien d’icelle pendant le temps qu’il la garderait, pour quatre sous par jour, et de la venir prendre ensuite et autrement comme est porté par ladite règle, et en la [précédente ?] du 17 juillet dernier,
- et d’autre part a comparu Me C. substitut de Me Robert procureur dudit Rddéfenseur par acte qu’il exhibe du 3 août dernier, Andrevon notaire, lequel a produit un extrait d’acte d’appel du … août dernier, signé par …, par Me Rosaz notaire et … , dans lequel il n’a requis aucune certification d’icelui, ni désigné aucun juge supérieur auquel il ait prétendu apporter (?) et aussi un autre acte d’appel de ce jourd’hui, signé Robert, procureur, ledit dernier appel qualifié comme d’abus, et dont il demande l’enregistrement.
Sur quoi,
nous official et vicaire général susdit, avons accordé l’enregistrement requis, et avant que passer outre, et rendre droit aux parties, avons dit qu’elles se pourvoiront respectivement ainsi qu’elles verront à faire pour faire prononcer susdit appel de ce jourd’hui.
Fait en la cité de St-Jean de Maurienne, dans notre maison canoniale, les an et jour susdits
Recherche et transcription : A.Dh 10-2014
Sources: Archives départementales Savoie - G Maurienne 65 fin XVIII
Teneur d’inventaire
L’an mil sept cent soixante-cinq, et le vingt-troisième septembre au Bettonnet, dans la maison où est décédé noble Jean-François Delivron, à huit heures du matin, où je me suis exprès transporté de Chambéry, mon habitation,
- a comparu par-devant moi, François Humbert, notaire Royal, substitut de Me Blanchet actuaire au Sénat,
- noble Joseph Delivron habitant à Villard-Léger en qualité de tuteur de noble Joseph fils de feu Jean-François Delivron par acte du sixième juin mil sept cent soixante-trois, et autre acte de prêtation de serment du onze août suivant, tous deux signés par moi, dit notaire et greffier, lequel m’a représenté qu’ayant accepté l’hoirie dudit noble Jean-François Delivron par le bénéfice de l’inventaire et de la loi, aurait obtenu décret du Sénat le douze juillet proche passé sur sa requête présentée audit Sénat, avec des lettres en conformité des Royales Constitutions, sur laquelle requête Me St-Martin, aurait été établi curateur de ladite hoirie,
- et au surplus l’actuaire de la cause aurait été commis pour procéder audit inventaire, lesdits décret et lettres du douze juillet dernier,
- et par acte passé le dit Me St-Martin aurait prêté serment de curateur en la dite hoirie entre les mains du Seigneur Sénateur Carron, rapporteur de la cause, ainsi que conste du susdit acte par lui signé, et contresigné par Me Humbert Substitut, et les publications auraient été faites les vingt-sept avril, sixième, vingt-deuxième mai, et troisième juin proche passé, signé [Vissol] et par le sergent [Guyar] ;
- et pour autre requête présentée audit Sénat le trente août dernier, ledit noble Joseph Delivron en sa dite qualité a obtenu par décret et lettres dudit jour dûment scellés et signées par le Sieur [Pointe] commission à moi dit notaire et Substitut, pour procéder audit inventaire légal, et en conséquence, ledit noble Joseph Delivron en sa dite qualité, assisté de Me [Praled] Substitut de Me [Blard] son procureur, m’a requis acte de son comparant de même que ledit Me St-Martin en sa dite qualité, et que j’eusse à procéder au fait de ma dite Commission,
- et ai ensuite procédé audit inventaire légal comme ci-après, en l’assistance dudit noble Joseph St assisté dudit Me [Praled], de Me Saint-Martin curateur en ladite hoirie, et encore de noble Louis Delivron en qualité d’économe établi en ladite hoirie par décret dudit sept dudit juillet, et en présence du Sieur Pierre Fatin natif d’Étable, habitant à la Rochette, et d’honorable Bonaventure Pépin d’Hauteville, témoins pris pour assister audit inventaire, après m’avoir été exhibé les susdites requêtes, curatelle et tutelle.
Et à cet effet ledit noble Joseph Delivron en sa qualité m’a exhibé l’inventaire pupillaire des biens meubles et effets délaissés par noble Jean-François Delivron, fait à requête de demoiselle Françoise Métral en qualité de tutrice de noble Joseph son et dudit noble Jean-François Delivron fils, à forme de l’acte de tutelle qui lui en avait été décerné par le Sieur juge du Bettonnet le quatorze juin mil sept cent soixante-deux, signé par Me Ladouz, notaire commis sur requête représentée par ladite demoiselle Métral le troisième juillet mille sept cent soixante-deux, ledit inventaire contenant cent neuf feuillets écrits.
Il m’aurait de plus exhibé un autre inventaire fait et signé par ledit Me Ladouz notaire à la réquisition dudit noble Jean-François Delivron de tous ses meubles et effets sous la date du vingt-huit avril mil sept cent soixante-deux, desquels meubles, effets et [denrées] ladite demoiselle Métral s’est chargée, et ledit noble Joseph Delivron m’a requis en sa qualité de vérifier si tous les meubles, effets, [denrées] et titres portés par ledit inventaire pupillaire existaient.
Et à cet effet, il m’a conduit en présence et assistance de qui dessus, dans la susdite maison, et étant entré dans une chambre où étaient renfermés les susdits meubles et effets, et ayant en outre vérifié ledit inventaire pour savoir si tous les meubles et effets y décrits existaient, et comme il s’est trouvé manquer plusieurs articles que le tuteur nous a déclaré que la dite dame Métral avait fait transporter tant à Chamoux, Villardizier, qu’à Chambéry, ledit Me St-Martin en sa qualité m’a requis que pour procéder en règle, j’eusse à réinventorier tous les meubles existants dans chaque endroit, suivant lesquelles réquisitions j’ai procédé comme s’ensuit.
Premièrement, je suis entré accompagné de qui [devait] dans la cuisine de la susdite maison, où se seraient trouvés
1- un coffre de nois noyer sans serrure à tenir le blé, contenant environ cinq vaisseaux de blé, moitié usé.
2- plus un buffet bois noyer sans serrure moitié usé.
3- plus une crémaillère à deux branches.
4- plus un tournebroche de fer avec sa pierre, et cordages.
5- plus un crochet de fer pour pendre la viande.
6- plus une tringle de fer
7- plus un panottier de bois attaché au plancher, propre à entreposer les pains.
De là, dans la chambre où est décédé ledit noble Jean-François Delivron, où se serait trouvé :
8- un lit bois noyer à quatre piliers avec ses rideaux et tours de bourre en soie avec ses franges tout autour, moitié usés.
9- Plus un matelas couvert de cotty, moitié crin, moitié laine, de peu de valeur, avec une petite gardepaille toile d’étoupe1 de très peu de valeur.
10- plus une mauvaise couverte catalogne, et deux couvertures d’indienne piquées, moitié usées.
11- plus deux tringles de fer
12- plus trois banquettes de bois
13- plus une mauvaise capote de toile cirée
14- plus un ratelier pour tenir les fusils, où il y a une canardière avec sa platine
15- plus deux [factines ?] pour les bottes
16- plus une [louve ?] de fer pour scier du bois
17- plus un mauvais tour à filer, et hors d’usage
18- plus un fauteuil bois noyer les trois quarts usé
19- plus un mauvais baril
20- plus un gros soufflet de potier
21- plus des mauvais filets de caille en fil
22- plus une petite bouteille de fer blanc qui peut contenir environ un pot
23- plus une mauvaise cantine de bois à six places
24- plus deux fers pour marquer les tonneaux
25- plus un mauvais tapis vert
26- plus un petit mortier de bois
27- plus trois petits [couppets] de bois
28- plus une petite boîte de fer blanc pour tenir les hameçons
29- plus un moule de fer pour faire du plomb
30 plus une table de noyer à quatre piliers à l’antique avec son tiroir, mi usée
31- plus trois vieux tableaux déchirés
32- plus au)dessus de la porte d’entrée de ladite chambre un grand tableau représentant un paysage
33- plus à côté du susdit lit inventorié, une croix de bois ou sculpture avec sis petits tableaux dont l’un desdits à cadre [noyer] représentant le père Jean de Maurienne, et trois autres à cadre doré garnis d’une image, et deux autres de cadre de plomb
34- plus deux chandelles cire pure pesant environ demi-livre pièce.
35- plus un fauteuil de bois noyer, couvert d’un point d’Hongrie tout à fait usé.
36- plus un porte habit de bois
37- plus une mauvaise tapisserie de Bergame consistant en huit pièces tant petites que grandes, de peu de valeur
38- plus au-dessus de la cheminée une pièce de tapisserie en cuir doré
39- plus une petite crémaillère à deux bandes
40- plus deux fers à friser
41- plus une gibecière garnie en laiton avec un mauvais charnier en toile, et un tableau à cadre doré représentant le portrait de Mgr de Mazin
42- plus un rideau de serge verte avec sa tringle de fer, ledit rideau presque usé
43- plus une horloge de [Mortiers] avec sa caisse de noyer en bon état
44- plus un baromètre
45- plus deux cages d’oiseau de fil de fer
46- plus un petit tableau représentant des fleurs sans cadre
47- plus un miroir à cadre de bois noyer, dont la glace est d’environ dix pouces d’hauteur au-dessus duquel est une image représentant un crucifix
48- plus une pendule
49- plus une étagère bois sapin à quatre rayons
50- plus un petit paresol en soie couleur verte avec son fourreau
51- plus un cas de peau dans lequel il s’est trouvé six moules de balles, une paire de mauvais ciseaux avec une petite boîte, et entonnoir de fer blanc
52- plus deux petites chevrettes de fer propres à soutenir des chenaux pour les couverts
53- plus un petit panier d’ouvrage en soie jaune
54- plus un van à venter le blé
55- plus deux porte-manteaux de drap usé, dont l’un jaune et l’autre rouge, dont le rouge a une chaîne de fer et un cadenas
56- plus deux quartes à mesurer du blé, dont une en état et l’autre hors d’usage
57- plus une petite bouteille de bois tenant environ demi pot à deux cercles de fer
58- plus un dévidoir bois noyer
59- plus une épée d’argent de Paris ciselée avec son ceinturon de peau
60- deux pistolets avec ses (sic) platines en état garnis en acier
61- plus une mauvaise table avec son pliant de sapin
62- plus une tête à perruque avec son pied de noyer
63- plus un sabre de [ouzard > hussard ?] garni de cuivre jaune
64- plus un petit fusil sans platine
65- plus un autre fusil avec sa platine en état, tous deux garnis, en acier
66- plus une trappe de fer pour prendre les renards
67- plus une autre petite trappe de fer pour prendre les rats
68- plus une grosse corde de chariot toute neuve
69- plus une paire de bottes mi fortes moitié usée avec ses éperons
70- six chaises bois noyer couvertes de toile dont l’une n’est point bourrée et est en très mauvais état
71- plus un violon avec son archet sans cordes et sans chevalet
72- plus un canapé bois noyer fourré et couvert de toile
73- plus deux mauvaises râpes à râper du tabac
74- plus un(e) bassinoir(e) de cuivre mi usé(e)
75- plus une mauvaise poêle percée
76- plus une cloche de métal pesant huit livres et demi, poids d’Aiguebelle
77- plus un chandelier de laiton pesant deux livres poids d’Aiguebelle
78- plus un grand chaudron de cuivre pesant onze livres et demie, poids d’Aiguebelle
80- plus un grand bronzin2 de métal pesant huit livres et un quart
81- plus un petit bronzin avec son couvercle, le tout de métal pesant cinq livres
82- plus un autre petit bronzin sans couvercle de métal pesant deux livres et demie
83- plus une marmite de cuivre avec son couvercle pesant sept livres
84- plus une poissonnière de cuivre pesant sept livres et un quart
85- plus deux tourtières de cuivre avec un couvercle très usé, pesant le tout six livres et un quart
86- plus un grand plat de fonte pesant cinq livres
87- plus un chaudron de cuivre pesant dix livres et demi
88- plus une mauvaise bassine de cuivre jaune pesant deux livres et un quart
89- plus une bassine cuivre rouge toute neuve pesant trois livres et un quart
90- plus un bronzin de métal pesant quatre livres et demie
91- plus une marmite de métal pesant onze livres
92- plus quinze livres d’étain fin consistant en un plat pour poisson fait en ovale, en un plat rond, et sept assiettes
93- plus cinq écuelles d’étain commun avec un couvercle pesant en tous sept livres.
94- plus six plats d’étain commun et un saladier, pesant onze livres
95- plus trente-trois assiettes d’étain commun et moitié d’une, pesant en tous trente-sept livres
96- plus une aiguière d’étain commun pesant trois livres
97- plus dix-neuf livres étain commun consistant en trois pots, deux demi pots, un [jevelot] et un pot à eau
98- plus un poêlon de cuivre presque neuf
99- plus un mauvais coquemar3 de cuivre rouge pesant trois livres et demie
100- plus un autre coquemar de cuivre rouge presque neuf pesant trois livres et un quart
101- plus trois casseroles de cuivre
102- plus une [bassine] de cuivre hors d’usage
103- plus deux lampes de laiton de médiocre valeur
104- plus une mauvaise marmite de cuivre pesant trois livres et un quart
105- plus une petite casserole de cuivre jaune de peu de valeur
106- plus une poêle à frire
107- plus une servante de fer de médiocre valeur
108- plus une lèchefrite de fer
109- plus trois cuillères percées aussi de fer
110- plus deux pelles à feu, des pinces, un soufflet, deux [fourgons], le tout de fer
111- plus un brûloir à café de cuivre avec son manche de bois
112- deux couteaux à hacher avec un [parteleve ?] de peu de valeur
113- plus deux chenets à chacun un pommeau de laiton
114- plus une chèvre de fer propre à tenir la broche
115- plus un petit chenet de fer
11+- plus cinq fers à potager, et cinq grilles
117- plus deux petites broches de fer
118- plus une mauvaise hache
119- plus une presse de fer de la longueur de quatre pieds et demi
120- plus deux couvercles de fer blanc pour plat
121- plus deux de fer pour les pots
122- plus deux mauvais pommiers de fer blanc
123- plus un pot de fer blanc de médiocre valeur
124- plus une grille de fer à soutenir des plaques à repasser le linge
125- plus deux boîtes à thé de fer blanc
126- plus deux mauvaises grilles de fer
127- plus quatre livres et demie de fer en petits cercles
128- plus une mauvaise cafetière de cuivre hors d’usage
129- plus deux paires de tenailles de fer
130- plus un moutardier d’étain
131- plus quatre cuillers d’étain et une de laiton et deux mauvaises fourchettes de fer
132- plus une marmite de [gense] pesant sept livres
133- plus un chauffe-pied avec son tiroir de fer blanc moitié usé
134- plus une lanterne de fer blanc
135- plus un dévidoir bois sapin
136- plus un mauvais moulin à café hors d’usage
137- plus deux paniers d’osier
138- plus un petit coffre de femme couvert de serge verte
139- plus trois [palliats]
140- plu un mauvais tabouret tapissé
141- plus une terrine ovale avec son couvercle terre noire
142- plus une mesure d’huile et une poivrière de fer blanc mi usés
143- plus trois grandes terrines de terre
144- plus quatre bouteilles rondes de verre d’un demi pot chacune
145- plus une grande bouteille carrée double de verre
146- plus un coffre bois noyer fermant à clé, dans lequel il s’est trouvé six livres et un grand fil fin de ritte.4
147- plus une grosse serrure sans clé. Et il s’est trouvé plusieurs paperasses qui ne concernent en aucune manière l’hoirie, que je n’ai pas daigné inventorier.
Et comme il était six heures du soir, nous nous sommes retirés, et ai renvoyé la continuation du présent à demain vingt-quatre du courant à huit heures du matin.
Signé Joseph Delivron, par Me St-Martin Curateur, Delivron économe, Pralet pour Blard procureur, Fatin fils présent, et « Vanture » Pépin présent, et moi notaire Royal à ce commis, qui ai expédié le présent en faveur dudit noble Louis Delivron économe, ainsi dit,
Humbert fils commis
Continuation d’inventaire
Bettonnet (suite)
Du vingt-quatre septembre mil sept cent soixante-cinq, au susdit lieu, à huit heures du matin, je, notaire et Substitut à ce commis, ai procédé en continuation de l’inventaire ci-devant en l’assistance de qui dessus, et en présence du Sieur Pierre Fatin et du Sieur Joseph Vignon présentement audit lieu du Bettonnet.
148- plis, se seraient trouvés dans la même chambre que ci-dessus, au-dessus de la fenêtre du côté de la Rochette, un rideau de toile blanche avec sa tringle
149- plus un (sic) garde-robe bois noyer à quatre portes, deux tiroirs, fermant à clé, avec deux serrures à deux portes et n’ayant trouvé que la clé des deux portes dessous, dans lequel il s’y est trouvé un poids à peser l’or et l’argent, garni de ses pierres et balances
150- plus un petit marteau de fer
151- plus une pierre à aiguiser les rasoirs
152- plus un grand couteau de cuisine avec des mouchettes à chandelles de fer, et un soufflet à poudrer
153- plus cinq petits vases de terre et un pot à faire nicher les oiseaux, un grand gobelet de verre, et une bouteille à tenir des liqueurs, tous lesquels meubles j’ai remis dans ledit garde-robe
154- Et comme la clé de la porte du dessus dudit garde-robe se trouve égarée, j’ai fait arracher les gonds d’une desdites portes pour pouvoir l’ouvrir, et dans lequel il s’y est trouvé onze chemises de femme toile ritte très usées
155- plus quatre chemises d’homme de nuit presque usées
156- plus un mauvais peignoir de toile, plus une robe de chambre de femme, avec sa jupe de gros de tours gris et rayé, moitié usé/
157- plus une autre robe de chambre d’indienne avec son tablier doublée d’une mauvaise popeline
158- plus un(e) mauvais(e) pair(e)de bas de femme de fil blanc
159- plus une garniture d’un petit lit de camp de toile avec ses franges de lit
160- plus deux échevettes de laine pour broder
161- plus un(e) pair(e) de manches de femme de velours cramoisi usé(e), le tout quoi j’ai remis dans ledit garde-robe
162- plus des capes de pistolets avec son (sic) housse d’écarlate garnie d’un galon en argent en très mauvais état
163- plus une grande râpe avec un tamis de fer blanc pour passer le tabac
164- plus un rouleau pour la pâtisserie
165- plus une petite chaise bois noyer usée.
Et étant ensuite entré dans une petite chambre, accompagné de qui dessus, attiguë5 à celle ci-dessus, il s’y est trouvé :
166- un lit bois noyer à quatre piliers garni de ses rideaux de laine et fil avec ses franges de soie verte, le ciel d’icelui toile blanche moitié usé.
167- plus une petite cassette de sapin de peu valeur sans serrure, et une autre petite, couverte de basane6 aussi sans serrure, et de peu de valeur
168- plus deux tours à filer à la Dauphine de bonne valeur
169- plus quatre flacons garnis de paille à tenir du vinaigre
170- plus un fusil [lazavin] avec sa platine garnie en laiton en bon état
171- plus une tringle de fer de la longueur de quatre pieds
172- plus une planche à hacher les herbes, bois noyer
173- plus une armoire bois noyer suspendue et attachée au mur, à deux portes dont l’une ferme à la clé, et l’autre sans serrure
174- plus un mauvais habit d’homme de [Camelot ?] en laine couleur noisette avec une paire de mauvaise culotte hors d’usage
175- plus une veste de peau jaunie très usée
176- plus un autre mauvais habit de drap d’Elbeuf qui est tourné couleur de vin
177- plus une mauvaise paire de culotte noire de [diable] fort
178- plus un gros chenet de fer
179- plus une étagère à quatre rayons bois sapin au-devant de laquelle est un rideau de toile7
180- plus un coffre bois noyer garni de sa serrure et clé, dans lequel il s’y est trouvé les linges ci-après, savoir :
181- sept draps à deux toiles et demie de toile fine assez de bon usage
182- plus dix-neuf autres draps toile ritte à deux toiles aussi de bon usage
183- plus neuf autres draps toile ritte à deux toiles plus de moitié usés
184- plus deux autres draps toile fine à deux toiles et demie plus de moitié usés
185- plus un drap aussi toile ritte à deux toiles et demie assez bons
186- plus un petit drap toile ritte à une toile et demie mi usé
187- plus sept nappes à la Venise toile ritte d’assez bon usage
188- plus quatre autres nappes à la Venise toile ritte moitié usées
189- plus une autre mauvaise nappe fine aussi à la Venise
191- plus six serviettes triège8 presque neuves
192- plus dix serviettes à la Venise toile ritte presque usées dont deux sont sales
193- plus une toilette9 de [elloine? Moine?] couleur de rose doublée de taffetas de la même couleur, garnie de franges en argent, presque neuve
194- plus une autre mauvaise toilette de toile garnie de dentelles
195- plus deux tasses porcelaine avec les soucoupes sont l’une est de différente couleur
196- plus deux autres tasses avec leur soucoupe de faïence,
le tout quoi j’ai renfermé dans ledit coffre, sauf les deux serviettes sales
197-plus dans la même chambre s’est trouvée une mauvaise couverture catalogne10 tout à fait usée
198- plus une mauvaise housse jaune à talon, hors d’usage.
De là, nous serions montés dans le galetas où se seraient trouvés les meubles et effets ci-après, savoir :
199- une [bartillière11] bois fayard avec sa serrure fermant à clé en bon état
200- plus une autre bartillière aussi bois fayard fermant à clé, moitié usée
201- plus une autre bartillière bois fayard avec sa serrure sans clé et sans couvercle, moitié usée
202- plus une autre bartillière aussi même bois garnie de sa serrure fermant à clé, moitié usé
203- plus une bartillière aussi même bois garnie de sa serrure fermant à clé, moitié usé
204- plus une grande arche12 bois sapin contenant environ vingt vaisseaux de blé, fermant à clé, moitié usée
205- plus une échelle bois sapin de treize pas
206- plus un grand carreau rempli de grains
207- plus un petit fauteuil bois fayard pour un enfant couvert d’une mauvaise toile
208- plus un berceau bois noyer
209- plus un cadre bois sapin servant de ciel de lit garni d’une mauvaise toile
210- plus un bassin de lit d’étain pour les malades pesant quatre livres un quart
211- plus un pot de chambre de cuivre pesant quatre livres
212- plus un fer à repasser le linge
213- plus un cercle de demi tonneau de fer
214- plus un réchaud à grilles presque usé
215- plus un [cotte] à pot de [gense] (ce mot est déjà apparu dans l’inventaire)
216- plus un gros marteau de fer pour les tonneaux
217- plus une (sic) alambic avec son chapiteau de cuivre pesant quatorze livres
218- plus le trépied de la dite alambic de fer
219- plus une vieille alambic de cuivre avec son chapiteau et serpentin garni de fer, pesant le tout trente-cinq livres
et de là, nous serions descendus dans un cellier au bas des degrés de la susdite maison, où se seraient trouvés les effets ci-après, savoir :
220- une pétrissoire de noyer sans couvercle
221- plus une chaise bois noyer fourrée, et couverte de toile
222- plus une [spingarde13]
223- plus un paffeur d’environ quatre pieds de long pesant vingt livres
225- plus deux barils et une barillie, savoir la barillie presque neuve, et les barils trèsusés
226- plus quatre cercles de fer pour les tonneaux
227- plus une fuste14 de tonneau contenant environ trois charges garnie de trois cercles de fer, moitié usés
228- plus deux chevrons de sapin
229- plus trois planches de chê,e d’environ six pieds de long, et d’un pied de large
230- plus deux poutres à soutenir des tonneaux
231- plus un bois servant à faire les chandelles à la baguette.
De là, nous nous serions tous transportés dans l’appartement appelé le pavillon.
Dans la première chambre part d’Aiton, il s’y est trouvé :
232- premièrement, un lit vois noyer à quatre piliers garni de ses rideaux de serge15 jonquille, le ciel et la têtière de même garnis de rubans bleus, moitié usés, avec sa garde-paille toile d’étoupe, un matelas moitié crin, moitié laine, couvert d’une mauvaise toile, une couverture piquée d’indienne presque usée, ledit lit avec ses tringles de fer
233- plus un lit de camp bois noyer avec ses rideaux de serge minime en très mauvais état, garni d’un gardepaille toile d’étoupe et d’un très mauvais matelas, moitié crin, moitié laine, très usé, et d’une couverture de laine moitié usée
234- plus un fauteuil bois noyer garni d’une fourre de serge verte moitié usée
235- plus quatre chaises bois noyer fourres et couverte de toile
236- plus trois chaises bois noyer
237- plus trois tables bois noyer avec leurs pliants
238- plus un bahut couvercle de basane garni de clous jaunes avec sa serrure dans lequel il s’y est trouvé six pièces de cannevas, dont quatre sont dessinés et les deux autres travaillés en laine
239- plus deux housses de chaises se serge verte, plus un autre bahut couvercle de cuir noir avec ses deux serrures dans lequel il s’est trouvé un grand rideau toile fine de coton de trois toiles de largeur, deux aunes et trois-quarts de long, presque neuf
240- plus une nappe fine presque neuve à la Venise, faisant une aune et quart de large, et trois aunes et trois quarts de longueur
241- plus une autre nappe fine à la Venise presque neuve faisant une aune et demie de large sur trois aunes de long
242- plus une autre nappe à la Venise fine presque neuve, tirant deux aunes et quart sur une aune et quart de large
243- plus une autre nappe fine à la Venise tirant une aune de large sur une aune et demie de long, de bon usage
244- plus deux autres nappes toile ritte tirant une aune et quart de long sur une aune et quart de large de bon usage
245- plus trois autres nappes fines à la Venise tirant une aune de large sur une aune et trois quarts de long de bon usage
246- plus cinq autres nappes à la Venise tirant une aune et quart de large et une aune et trois quarts de long de bon usahe
247- plus une autre nappe à la Venise endommagée par les rats tirant une aune et demie de long sur une aune de larde
248- plus six douzaines (sic) serviettes fines à la Venise, et partie damassées, presque neuves
249- plus dix-sept serviettes aussi à la Venise toile ritte moitié usées
250- plus douze serviettes de triège toile ritte de bon usage,
le tout quoi a été remis dans ledit bahut
251- plus un porte-habit bois noyer attaché au mur.
De là, sommes descendus dans un cellier qui est sous ladite chambre, et au bas des degrés où se seraient trouvés les meubles et effets ci-après, savoir :
252- vingt-trois planches bois noyer de sept pieds de longueur sur un pied et deux pouces de largeur
253- plus trois planches châtaignier de neuf pieds de longueur sur un pied de largeur
254- plus trois plateaux de peuplier de huit pieds de longueur, et un pied de largeur
255- plus trois [equoans] de châtaignier aussi de la même longueur
256- plus un bois de lit de noyer avec son cadre presque usé tout démonté
257- plus six [duelles16] de bois chêne de trois pieds de long
258- plus un plateau de noyer de la longueur de nef pieds, servant de banc pour menuisier
259- plus un mauvais poids à peser avec sa coupe hors d’usage
260- plus une scie à bras pour refendre
261-plus une petite scie de menuisier
262- plus deux grandes percerettes
263- plus deux petites [valoppes]17 de menuisier, une avec le fer et l’autre sans fer
264- plus un petit rabot avec son fer
265- plus trois autres pièces de bois pour menuisier, soit valoppes
266- plus une paire de ciseaux de tailleur
267- plus une grosse enclume avec son bois
268- plus un petit banc de bois sapin à quattre pieds où sont attachés un [estoc] avec deux petites enclumes de fer
269- plus un petit marteau de fer avec son manche de bois
270- plus six petites limes
271- plus un rateau de fer avec son manche de bois
272- plus des pinces de fer
273- plus une mêche de fer hors d’usage
274- plus une petite cuve bois châtaignier cerclée de trois cercles de bois presque usée contenant environ six charges
275- plus une ruche pour tenir des abeilles de bois sapin
276- plus douze livres de tiblons de fer
277- plus un vieux casque de fer hors d’usage
278- plus une équerre de menuisier bois noyer
De là, nous nous serions tous transportés au fruitier dessous le pavillon part de la Rochette, où il ne s’y est trouvé que des tablettes pour tenir les pommes.
Et dudit fruitier, nous nous serions transportés au jardin où se seraient trouvés :
280- trois ruches remplies d’abeilles, et trois vides,
281- et dans ledit jardin s’est trouvé un valet de fer pesant six livres qui sert à tenir le balancier pour puiser l’eau du puits18
28- plus une [montre] en ardoise.
De là nous serions montés sur le galetas au-dessus du pavillon où se seraient trouvés
283- vingt-cinq duelles bois chêne de cuve de vingt-cinq pieds de long
284- plus trois [equoans] de chêne
285- plus quatre [equoans] de bois pommier
De là, nous nous serions transportés dans la maison des grangers
où il s’est trouvé dans la cuisine :
286- un buffet bois noyer hors d’usage, avec une serrure sans clé
287- plus un grand chenet de fer
288- plus un mauvais tour à filer
De là nous serions descendus dans un cellier au pied des degrés de la maison du granger, où il s’y est trouvé:
289- une arche bois noyer ayant icelle une serrure sans clé contenant environ vingt vaisseaux, de peu de valeur
De là, nous serions allés dans le pressoir dessous les degrés de ladite maison du granger, où se seraient trouvés :
290- trois grandes cuves bois chêne dont une à trois cerles de fer, et un de bois, une autre à deux cercles de fer et deux de bois, et l’autre à cinq cercles de bois
291- plus un grand pressoir dans le (sic) vis a trois cercles de fer, plus de moitié usé
292- plus deux cuviers bois sapin à deux cercles de fer chacun
293- plus une gerle19 bois sapin
294- plus une grande planche de bois noyer de dix pieds de long sur un pied et demi de large
De là, nous serions allés dans la grange, dans laquelle il s’y est trouvé :
295- une cuve bois chêne moitié usée, cerclée de trois cercles de fer, contenant environ quinze charges
296- plus neuf fustes de tonneau bois chêne cerclées, chacune de quatre cercles de fer
297- plus quatre roues de chaise roulante ferrées hors de service
298- plus une herse toute ferrée plus de moitié usée
299- plus un chariot à quatre roues ferrées moitié usées
300- plus une charrue avec son soc, et [cuttrée20]
De là nous nous serions transportés dans l’écurie où aurait comparu honorable Jean Gelon, natif d’Hauteville, fermier de la grangerie dudit Bettonnet, ensuite de l’expédition qui lui en a été faite par Me Ladouz, notaire à ce commis, lequel a céclaré que feu noble Jean-François Delivron lui avait remis pour chadal21 cent trente livres, lequel il est prêt de représenter en étant requis, sans avoir passé aucun acensement avec ledit feu Sieur Delivron, laquelle grangerie lui a été expédiée après le décès de celui-ci à forme de l’expédition qui lui a été faite par ledit Me Ladouz, dont sera fait mention dans les titres qui seront inventoriés ci-après.
De là nous serions tous descendus dans la cave à côté de l’écurie où se seraient trouvés
301- un grand tonneau bois chêne à six cercles de fer contenant environ huit charges plus une autre fuste de tonneau aussi bois chêne à quatre cercles de fer contenant environ quatre charges
303- plus un entonnoir de tonneau
304- plus quatre [chantiers] pour tenir les tonneaux bois châtaignier qui règnent tout le long de la cave.
Et comme il était près de six heures du soir, nous nous sommes tous retirés, et ai renvoyé la continuation du présent à demain vingt-cinq du courant à huit heures du matin.
Signé Joseph Delivron, St-Martin Curateur, Delivron économe, Pralet pour Blard procureur, Fatin fils présent, et Vgnon présent, et moi notaire Royal à ce commis, qui ai expédié le présent en faveur de noble Louis Delivron économe le requérant, ainsi etc.
Humbert fils commis
Continuation d’inventaire
Bettonnet (suite)
Du vingt-cinquième septembre mil sept cent soixante-cinq, audit lieu du Bettonnet à huit heures du matin, je notaire Royal à ce commis ai procédé en continuation de l’inventaire ci-devant, en l’assistance et présence de qui dessus ?
Nous serions tous montés à la maison appelée le pavillon,
et comme la chambre part de la Rochette était fermée, et que la clé était égarée, j’ai mandé prendre un serrurier pour la faire ouvrir, et le nommé Bertier maître serrurier habitant à Villardizier paroisse de Chamoux étant arrivé, je lui aurai fait ouvrir la porte de ladite chambre, laquelle étant ouverte, nous y serions tous entrés et dans laquelle s’y sont trouvés les meubles ci-après.
305- premièrement, un (sic) garde-robe bois sapin à trois portes, garnies chacune de leur serrure et clé, et dans laquelle il s’y est trouvé trois grandes bouteilles, soit [aniollons] doubles dont deux rondes et l’autre carrée
306- plus des filets pour prendre des grives
307- plus un entonnoir de fer blanc pour bouteilles
308- plus un grand vase de terre pour confiture avec son couvercle
309- plus deux grandes bouteilles ovales pour tenir du ratafia contenant chacune trois pots
310- plus quatre douzaines et une assiette étain fin, et deux grands plats de même dont l’un ovale et l’autre rond, pesant le tout cinquante-huit livres poids d’Aiguebelle
311- plus vingt-cinq assiettes étain commun pesant vingt-sept livres et demie
312- plus trente plats étain commun tant grands que petits pesant le tout soixante-cinq livres du susdit poids
313- plus une bouteille ronde de faïence en fleur bleue
314- plus une assiette de faïence
315- huit pommeaux de lit couverts en damas, galons et franges de soie cramoisie
316- plus il s’est trouvé dans ledit garde-robe les livres qui avaient déjà été inventoriés pour l’inventaire du dix-neuf juillet mil sept cent soixante-deux dont j’ai fait état ci-devant, et lequel sera à porter dans l’inventaire des titres ci-après, et lesquels livres j’ai vérifiés en présence et assistance des susnommés, et lesquels se trouvent être inventoriés dans le susdit inventaire dès le folio huitante, jusques au folio huitante-trois recto inclus, et qui sont sous les numéros six cent quarante-cinq, six cent quarante-six, six cent quarante-sept, six cent quarante-huit, six cent quarante-neuf, six cent cinquante, six cent cinquante-un, six cent cinquante-deux, six cent cinquante-trois, six cent cinquante-quatre, six cent cinquante-cinq, six cent cinquante-six, six cent cinquante-sept, six cent cinquante-huit, six cent cinquante-neuf, six cent soixante, six cent soixante-un, six cent soixante-deux, six cent soixante-trois, six cent soixante-quatre, etc jusqu’à six cent huitante-huit, six cent huitante-neuf, six cent nonante,
et ayant vérifié tous les susdits numéros ils s’y sont tous trouvés à l’exception du livre qui a pour titre La Vie du Bienheureux Louis de Gonzague, qui est sous le numéro six cent septante-trois, pour raison desquels livres on se rapporte au susdit inventaire pour éviter des frais à l’hoirie, et lesquels j’ai fait remettre dans le susdit garde-robe, et iceux fait fermer, et remis la clé au Sieur Delivron économe,
plus, il s’est trouvé dans ladite chambre un coffre bois noyer fermant à clé, sur la serrure duquel coffre il s’est trouvé deux bandes de papier cacheté par ledit Me Ladouz, lors du susdit inventaire pupillaire, où sont refermés différents titres et procès fort anciens, lesquels furent reconnus être inutiles à être inventoriés lors dudit inventaire, ainsi qu’en résulte du verbal dudit Me Ladouz, folio cent huit recto du susdit inventaire, et lesquels sceaux j’ai reconnu n’avoir point été altérés, et lesquels j’ai enlevés pour pouvoir ouvrir ledit coffre et vérifier ce qui était dedans, et après l’avoir ouvert , j’ai reconnu, vérification faite, que les titres et procès qui y sont dedans paraissent inutiles à être inventoriés ; ensuite, j’ai refermé ledit coffre, et remis la clé audit Sieur Delivron économe.
316- plus un autre petit coffre bous sapin sans serrure, dans lequel il y a des paperasses inutiles, et à ne devoir pas être inventoriées
317- plus un autre coffre bois sapin serrure sans clé, où sont de même des paperasses absolument inutiles à être inventoriées, et reconnues comme telles lors du susdit inventaire pupillaire par ledit Me Ladouz
318- plus un lit bois noyer à la Dauphine garni de ses rideaux, pantes et ciel de serge jonquille, garni de rubans bleus et rouges, garni d’un garde-paille fort usé, d’un matelas moitié laine et crin, fort usé, dont la fourre est de toile, et en très mauvais état, et un mauvais traversin de cotty22
319- plus un coffre bois sapin sans clé ni serrure tout à fait usé
320- plus une table de noyer sans pied
321- plus une petite cassette bois noyer avec sa ferrure, et serrure sans clé
322- plus un miroir cadre doré dont la glace est cassée à un coin de un pied de circonférence
323- plus une grande cage pour faire nicher des canaris avec trois petits paniers dedans
324- plus une po…ie de laiton attachée au plancher
325- plus trois chaises à la Dauphine de noyer couvertes d’une housse chacune, serge verte, dont l’une est moitié gâtée
326- plus un fauteuil bois noyer couvert d’une toile et fourré
327- plus un poids à peser, soit romaine avec sa coupe tirant du grand côté trois quintaux poids d’Aiguebelle
38- plus une table bois noyer avec son pliant bois sapin
329- plus une sablière de laiton.
De là, nous nous serions transportés lieudit « Au Flechet » paroisse de la Trinité, où étant accompagné de qui dessus, je serais entré dans la maison dépendant de feu noble Delivron occupée par Antoine Fabry, granger moderne, dans laquelle il ne s’y est rien trouvé.
De là, nous sommes descendus dans un cellier au-dessous de ladite maison, dans lequel il s’y est trouvé :
330- une vieille arche bois noyer avec deux serrures sans clé tenant environ quinze vaisseaux de blé.
Et de ce cellier nous serions entrés dans un autre contigu, dans lequel il s’y est trouvé :
331- sept grandes fustes de tonneau bois chêne dont il y en a six à quatre cercles de fer, et une autre à trois cercles de fer, dont deux contiennent cinq charges et les autres quatre, mesure de la Rochette.
Et de là, nous serions allés au pressoir, au-devant de ladite maison, où se seraient trouvés :
332- trois grandes cuves bois chêne, l’une à trois cercles de fer, une autre à deux cercles de fer, un de bois; et l’autre à deux cercles de fer contenant environ vingt-une charges chacune
333- plus un grand pressoir à quatre colonnes, et tout ce qui en dépend,
et comme il était près de six heures après midi, nous nous sommes retirés, et j’ai renvoyé la continuation du présent à demain vingt-six du courant, à huit heures du matin pour se transporter au lieu et paroisse de Chamoux.
Signé Joseph Delivron, St-Martin Curateur, Delivron économe, Pralet pour Blard procureur, Fatin fils présent, et Vignon présent ; et moi notaire Royal à ce commis, qui ai expédié le présent en faveur de noble Louis Delivron économe, ainsi est.
Humbert fils not. …
Continuation d’inventaire
Du vingt-sixième septembre mil sept cent soixante-cinq à huit heures du matin, au lieu de Chamoux où nous nous sommes transportés, je, notaire Royal, ai procédé en continuation de l’inventaire ci-devant en l’assistance de qui dessus, et en présence dudit Sieur Pierre Fatin et du Sieur Roche Valles, maître tailleur d’habit ; et nous sommes entrés dans la maison dépendante de ladite hoirie,
Et premièrement dans la cuisine où il s’y est trouvé :
334- un grand redressoir23 bois noyer en menuiserie avec un buffet à quatre portes, et quatre tiroirs au-dessous du même bois, n’y ayant que deux tiroirs qui aient leur serrure sans clé, et le tout moitié usé
335- plus un garde-robe à deux portes fermant à clé, le devant étant bois noyer et le reste bois sapin, plus de moitié usé
336- plus un tournebroche avec ses cordes bois noyer moitié usé, et son poids d’une mauvaise pierre
337- plus une pétrossoire avec son couvercle bois noyer, moitié usée
338- plus un buffet bois sapin à deux portes presque usé
Et de là, nous serions revenus à la chambre d’entrée rez terre, où il s’est trouvé :
339- un banc à [lier] bois noyer fort usé
340- plus une bartillière bois fayard presque usée
De ladite chambre, nous serions allés à la chambre servant de grenier, où il s’est trouvé :
341- une arche bois châtaignier avec son couvercle et deux serrures sans clé, dont une partie du couvercle se trouve détachée, et se trouve dans ladite arche, presque usée
342- plus trois grands combets servant à tenir du blé dont les planches sont de sapin moitié usés
343- plus une bartillière bois fayard à serrure sans clé, moitié usée
344- plus les deux côtés dune bartillière de fayard avec une partie du dernier a tout démonté, moitié usé
345- plus deux chaises bois noyer tout à fait usées, dont il manque une jambe à une
346- plus une mauvaise planche de sapin.
Et du grenier, nous serions allés au poêle où se serait trouvée :
347- une bartillière avec sa serrure sans clé, bois fayard, plus de moitié usée.
Et de là, nous serions montés au premier appartement,
où nous serions entrés dans une grande salle où il s’est trouvé :
348- une bibliothèque bois noyer, soit rayons à deus portes avec sa serrure et clé dont les deux portes sont en grillage de fil fer et à cinq étagères, le tout presque neuf
Et dans un cabinet à côté de ladite chambre il s’y est trouvé :
349- une table bois noyer à quatre pieds moitié usée
350- plus quatre pièces de tapisserie de Bergame en très mauvais état, et hors d’usage
351- plus une chaise de noyer pour les malades, hors d’usage
Et de là nous serions passés dans la chambre à côté de la susdite salle, visant sur la cour du côté du grand chemin, où se seraient trouvés :
352- une (sic) alambic de cuivre avec son chapiteau, moitié usée, pesant le tout dix-neuf livres poids d’Aiguebelle
353- plus une table de noyer à quatre piliers et deux tiroirs de bon usage
354- plus deux chenets de fer à pommeaux de laiton
355- plus deux grands rideaux de toile de ritte avec trois tringles de fer plus de moitié usés
356- plus deux tableaux en ovale à cadre doré, représentant monsieur et madame [Culled]
357- plus un tableau à cadre de sapin représentant des fruits
358- plus un grand chandelier de laiton pesant trois livres poids d’Aiguebelle
359- plus une armoire de sapin attachée à la muraille, fermant à clé, dans laquelle il s’y est trouvé dix-huit plats d’étain commun pesant trente-sept livres poids d’Aiguebelle
360- plus trente-quatre assiettes d’étain commun pesant trente-sept livres poids d’Aiguebelle
361- plus huit grands plats étain commun pesant quarante-deux livres
362- plus une fontaine étain commun avec deux robinets, et son bassin de même, le tout pesant trente-sept livres
363- plus une aiguière et une mauvaise … étain commun le tout pesant trois livres et demi
364- plus un grand bassin de cuivre jaune pesant trois livres
365- plus un pot de métal pesant quatre livres, de bonne valeur
366- plus un autre pot de métal pesant trente-sept livres, de bonne valeur
367- plus un mortier avec son pilon de métal pesant neuf livres
368- plus une tourtière avec son couvercle pesant quatre livres et demie
369- plus dix-sept livres et demie de fer en riblons
370- plus une grosse hache appelée vulgairement [pioullar] pesant trois livres et demie
371- plus un vase de terre à vernis rouge
372- plus une petite cruche de terre brune
373- plus sept tasses à café avec cinq soucoupes de porcelaine, couleur rousse
374- plus deux petites soucoupes de faïence
375- plus une canne de jonc.
De ladite chambre nous serions allés à celle de la part du levant, où il se serait trouvé :
376- une tapisserie de brocatelle24 en six pièces tant grandes que moyennes et quatre autres morceaux du même à fond rouge, bleu et blanc
377- plus une autre tenture de tapisserie de brocatelle contenant neuf pièces tant grandes que moyennes et cinq petites pièces du même, à fond jaune, rouge et vert
378- plus trois garnitures de fauteuil à petits points en tapisserie de bonne valeur
379- plus six garnitures de chaise en tapisserie à petits points de bonne valeur
380- plus un mauvais morceau de tapisserie de brocatelle qui a servi de portière
381- plus six grandes pièces de tapisserie en verdure et deux petites de peu de valeur
382- plus un grand canapé couvert partie de serge partie de toile et partie de soie, plus de moitié usé
383- plus quatre grands tableaux à cadre de sapin représentant les quatre saisons
384- plus deux grands et deux petits tableaux à cadre de sapin représentant des fleurs
385- plus deux autres grands tableaux à cadre bois sapin représentant deux Venus
386- plus un autre tableau à cadre noir et partie doré, représentant Jésus avec la Sainte Vierge
387- plus un grand vieux tableau à cadre bois sapin représentant des fruits
388- plus un autre petit tableau à cadre bois sapin représentant le St Suaire
389- plus un petit coffre bois noyer en forme de bahut fermant à clé dans lequel il s’y est trouvé quinze petits tableaux à cadre noir de noyer représentant la Maison de Savoie
390- plus un pot d’étain pesant trois livres moins un quart
391- plus un mauvais tour de lit de courtine blanche
392- plus une boîte de fer blanc carrée toute neuve avec son cordon de fil
393- plus un mauvais parevent (sic) de bois sapin garni de serge verte tout à fait usé
394- plus un coffre bois noyer hors d’usage sans clé ni serrure
395- plus un bahut couvert de crin avec des clous jaunes avec sa serrure sans clé presque usé
396- plus un grand coffre bois noyer dont le devant est ouvragé, garni de sa serrure et clé, dans lequel il s’y est trouvé sept fourres de chaise, de serge verte presque neuve
397- plus une paire de pantoufles pour femme avec une petite bordure dessus en argent
398- plus une paire de souliers pour femme de [camelon] avec un galon d’argent au-dessus et des bouts d’argent à chacun
399- plus un petit bureau de noyer à pièce rapportée, à serrure sans clé
400- plus un coffre bois noyer avec sa serrure sans clé
401- plus un chandelier le dit, bois noyer, avec son pied
402- plus une table bois noyer à quatre pieds avec son tiroir
402-(sic)- plus un crucifix bois sapin dont le [portant?] est doré
403- plus un support bois noyer d’’une fontaine moitié usé
404- plus une table à [cadrille25] bois noyer, couvert d’une serge verte
404-(sic)- plus un grand miroir à cadre de noyer, la glace de deux pieds de longueur et d’un pied et demi de large
405- plus deux autres grands miroirs garnis de morceaux de glace tout autour, dont la glace du milieu a deux pieds de large sur deux pieds et demi chacune
406- plus un bois de lit de noyer monté avec sa garde-paille toile d’étoupe moitié usé
407- plus cinq fauteuils bois noyer couverts de toile dont le bras d’un est cassé
408- plus une chaise bois noyer couverte d’une tapisserie à petits points
409- plus une autre chaise bois noyer couverte d’une mauvaise serge jaune tout à fait usée
410- plus un coffre bois noyer fermant à clé dans lequel il s’y est trouvé un reliquaire bois noyer à deux faces. Une bouteille de cuir
411- plus dix-huit serviettes à la Venise toile ritte de bon usage
412- plus dix serviettes de triège fort usées
413- plus trois serviettes à la Venise moitié usées
414- plus seize serviettes à la Venise fines moitié usées
415- plus quatre serviettes à la Venise toile ritte fort usées
416- plus quatre nappes à la Venise de bon usage
417- plus trois autres nappes à la Venise moitié usées
418- plus une autre nappe grossière à la Venise
419- plus deux autres nappes fines à la Venise moitié usées
420- plus trois nappes et une serviette de triège moitié usées
421- plus une grande table bois sapin avec son pliant bois sapin
422- plus deux porte-manteaux pour les habits.
De là, nous nous serions transportés dans un cabinet à côté de ladite chambre, où il s’y est trouvé :
423- trois cercles de tonneaux, un grand et deux petits
424- plus un petit coffre bois noyer ouvragé sans serrure
425- plus une grande et une petite tringle de fer
426- plus un pied de table à quatre piliers bois noyer
427- plus un cor de chasse de cuivre jaune de très peu de valeur
428- plus une grande broche
429- plus une crémaillère à six branches et deux boucles
430- plus une petite cassette couverte de basane, garnie de petits clous jaunes, fermant à clé
431- plus trois autres cassettes carrées à toilette toutes trois en vernis rouge avec leur serrure sans clé
432- plus trois autres cassettes de toilette garnies d’un velours vert et d’un petit galon d’argent dont deux sont en très mauvais état
433- plus une cassette bois sapin sans serrure ni ferrure
434- plus quatre corbeilles d’osier dans l’une desquelles il y a sept bouteilles pour tenir les liqueurs
435- plus treize livres de riblons
436- plus une petite cassette de cuir cerclée de fer
437- plus une petite bouteille de bois tenant un ™jevelot] cerclée de deux cercles de fer
438- plus un petit coffre bois noyer fermant à clé
439- plus un autre coffre bois noyer sans serrure dans lequel il y a différentes images de peu de valeur
440- plus une vieille hache
441- plus une grande tupine26 à tenir d’huiles et une autre petite
442- plus une banquette bois sapin
443- plus un grand chenet de cuisine à deux pommeaux de laiton
444- plus une tete de bois pour perruque
445- plus un marteau et un morceau de tapisserie en crin
De là, nous nous serions transportés au village de Ponturin, paroisse de Bettonnet, distant d’un quart de lieue dudit Chamoux, où étant, nous serions entrés dans une maison dépendante de la grangerie appelée Ponturin, où Anne Aguettaz, veuve de Melchior Maitre, grangère d’icelle, a déclaré que tous les meubles existants dans ladite maison lui appartenaient.
Et de là, nous serions entrés dans une écurie où nous y aurions trouvé
deux vaches poil rouge l’une âgée de dix ans, et l’utre de huit, à moitié profit ; de plus, elle a déclaré d’avoir un veau et une génisse âgée d’une année, plus un autre veau âgé de quatre mois, le tout aussi à moitié profit, et provenu desdites vaches.
Et comme il était près de cinq heures du soir, nous nous sommes retirés, et ai renvoyé la continuation du présent à demain vingt-sept à huit heures du matin, au lieu de Villardizier, paroisse de Chamoux.
Signé Joseph Delivron, St-Martin Curateur, Delivron économe, Pradet pour Blard procureur, Fatin fils présent, Roche Vales ; et moi notaire Royal à ce commis, qui ai expédié le présent en faveur dudit noble Louis Delivron économe le requérant. Ainsi est.
Humbert, fils not …
Continuation d’inventaire
Du vingt-septième septembre mil sept cent soixante-cinq à Villardizier, paroisse de Chamoux à huit heures du matin dans la maison dépendante de la grangerie située audit Villardizier, laquelle ledit noble Delivron économe en ladite hoirie tient en acensement ensuite de l’expédition qui lui en a été faite après le décès de demoiselle Françoise Métral, ci-devant tutrice de l’héritier bénéficiaire.
Et étant entré dans ladite maison accompagné de qui dessus, et en présence dudit Sieur Pierre Fatin et du Sieur Philibert Thomas, bourgeois de Montmeillant.
Et premièrement, se seraient trouvés dans la cuisine basse :
447- une table à quatre piliers bois noyer, plus d’à moitié usée avec son tiroir sans clé
448- plus une grande table bois noyer à quatre piliers fort usée
449- plus un grand pot de [gense] mi usé contenant environ quatre pots
450- plus un grand chenet de fer pesant environ trente livres
451- plus un fauteuil bois noyer fourré couvert de toile fort usé, dont le bois noyer à moitié usé
452- plus une petite chaise bois noyer presque usée
453- plus une poêle à frire de fer presque usée
454- plus une lampe de laiton de bonne valeur
455- plus un tournebroche de bois sans cordage hors d’usage
456- plus quinze livres étain commun poids d’Aiguebelle consistant en cinq assiettes, trois plats de médiocre grandeur, deux cuillers et un pot
457- plus quatre cuillers de fer et cinq fourchettes.
et de ladite cuisine, nous nous serions transportés au poêle où il s’est trouvé :
458- un grand garde-robe bois sapin à trois portes dont deux ferment à clé, et l’autre sans clé, le tout de bonne valeur, dans lequel il s’est trouvé dix-huit serviettes façon de Venise, et cinq autres trièges moitié usées
459- plus quatre draps dont il y en a trois de ritte, et un d’étoupe, le tout moitié usé
460- plus une petite hache et un marteau de maçon et un autre de couvreur d’ardoises, moitié usés
461- plus quatre planches de sapin d’un pied de large sur neuf pieds de longueur moitié usées.
Et du poêle, nous serions montés à la chambre de l’appartement dessus où il s’est trouvé :
462- un grand cuvier de châtaignier à deux cercles de bois et un de fer, le tout fort usé
463- plus un bois de lit de noyer mi usé.
De ladite chambre, nous serions allés au petit cabinet à côté, où il s’est trouvé :
464- deux planches, une de châtaignier et l’autre sapin très usées sur neuf pieds de longueur et un pied de large
465- plus deux duelles bois chêne de cuve, presque usées
466- plus deux autres planches châtaignier, et une autre sapin de neuf pieds de longueur et un pied de large
467- plus une banquette bois sapin de peu de valeur
468- plus un mauvais chenet de fer pesant environ deux livres
Et de ladite chambre l’on serait allés à celle d’entrée visant part de la Rochette, où il s’est trouvé :
469- huit échelles de vers à soie bois saule
Et de ladite chambre l’on serait allés à celle à côté visant du même côté, où il s’est trouvé :
470- une table bois noyer à menuiserie à six piliers, de peu de valeur, à trois tiroirs, y en manquant un
471- plus une chaise fourrée couverte de toile, le tout presque usé
472- plus une petite scie de bonne valeur
476- plus un bois de lit de noyer moitié usé avec ses rideaux partie de serge jaune et partie serge grise, le ciel
< manque le relevé des articles 476 fin à 486 début >
… fourrée et couvertes de moquettes rouges et vertes moitié usées
487 plus un poids à coupe pour peser, tirant du petit côté dix-sept livres et demie
488- plus deux livres ayant pour titre L’économie de la campagne
489- plus un bas (bât ?) à charge moitié usé
490- plus deux paniers à charge plus de moitié usés
491- plus un mortier de fonte avec son pilon pesant sept livres
492- plus dix moules de chandelles en étain
493- plus deux chandeliers de laiton avec ses bobèches pesant deux livres
494- plus un petit bassin de fonte
495- plus une passoire de cuivre jaune
496- plus une tourtière avec son couvercle de cuivre, pesant six livres et demie
497- plus un grand coffre bois sapin couvert de basane, et garni de clous jaunes, fermant à clé, moitié usé
498- plus un garde-robe bois noyer à quatre portes et quatre tiroirs fermant à clé de bon usage, qui est le même qui a été retiré par ledit Sieur Delivron économe de la veuve Bertollet à Chambéry
499- plus un bahut couvert de poil de chèvre sans serrure, plus de moitié usé
500- plus un miroir de toilette à cadre rouge dont la glace a un pied de hauteur
501- plus une cloche de fonte avec son couvert presque neuve, pesant dix livres et demie
502- plus un fourgon de fer garni de laiton
503- plus une grande tupine de terre pour tenir d’huiles
504- plus un flacon pour vinaigre
505- plus un lit à la Dauphine bois noyer, garmi de ses rideaux de serge verte avec ses pantes et ciel de même, garni de rubans rouges et blancs avec ses tringles e fer moitié usés
506- plus une paillasse toile d’étoupe moitié usée
507- plus une banquette bois sapin faite en demi lune
508- plus un chandelier à vergettes
509- plus dix-sept draps dont sept sont de toile mêlée et les autres toile ritte moitié usés
510- plus un rideau de toile fine de fenêtre tirant deux aunes et demie en large et autant en hauteur
511- plus un tapis vert de drap moitié usé
512- plus trente serviettes de triège moitié usées
513- plus deux serviettes ritte à la Venise presque neuves
514- plus douze mauvaises serviettes dont l’on ne peut faire usage que pour des essuie-mains
515- plus sept nappes dont cinq de triège et les deux autres à la Venise moitié usées
516- plus une couverture blanche de bazin moitié usée
517- plus un livre intitulé Le parfait Maréchal.
Et comme il ne s’est trouvé autre chose à inventorier que les meubles, effets et titres qui sont à Chambéry, j’ai envoyé la continuation du présent au septième octobre prochain à huit heures du matin, dans la maison dépendante de l’hoirie, située au Faubourg de Montmeilliant.
Fait audit lieu les an et jour susdits, et j’ai vaqué avec ledit Me St-Martin pour le fait du présent six jours et demi.
Signé Joseph Delivron, St-Martin Curateur, Delivron économe, Pralet pour Blard procureur, Fatin fils présent et Thomas présent, et moi notaire royal à ce commis qui ai expédié le présent en faveur dudit noble Delivron économe ce requérant. Ainsi est.
Humbert fils not. Cois…
Continuation d’inventaire
Chambéry Faubourg de Montmeilliant
Du septième octobre mil sept cent soixante-cinq à Chambéry, à huit heures du matin, au Faubourg de Montmeilliant, dans la maison dépendante de l’hoirie dudit noble Jean-François Delivron, je notaire Royal, ensuite du renvoi ci-devant, ai procédé en continuation dudit inventaire, en l’assistance de noble Joseph Delivron, tuteur assisté de Me Bouvery Substitut de Me Blard son procureur, de Me St-Martin Curateur en ladite hoirie, de noble Louis Delivron économe en icelle, et encore en présence du Sieur Pierre Fatin et du Sieur Étienne Mathieu [Odry].
Premièrement, nous serions entrés dans une chambre située au premier appartement, sur le derrière de ladite maison, où il s’y serait trouvé :
516- un garde-robe bois noyer à quatre portes fermant à clé, et laquelle m’a été remise présentement par ledit noble Louis Delivron, avec trois tiroirs dont deux desquels ferment à la clé, le tout de bonne valeur, et dans laquelle il s’y est trouvé un pot de fonte pesant six livres
519- plus un moulin à café bois noyer, monté sur le fer, moitié usé
520- plus un petit urinoir de faïence
521- plus une salière de faïence
522- plus une lèchefrite de cuivre, une lèchefrite de fer
523- plus un entonnoir en forme de siphon de fer blanc
524- plus une grande bouteille de fer blanc usée
525- plus une petite grille de fer
526- plus une marmite de cuivre pesant quatre livres
527- plus un pot de [gense] pesant dix livres
528- plus, il se serait trouvé dans ladite chambre un coffre bois noyer fermant à clé dans lequel il s’y est trouvé des titres qui seront inventoriés ci-après avec les autres papiers
529- plus il s’est encore trouvé dans ladite chambre deux plats ronds d’étain commun pesant onze livres et demi
530- plus un plat d’étain fin en ovale pesant six livres
531- plus un chenet de fer pesant dix livres
532- plus deux tableaux à cadre doré en ovale représentant la famille Royale, moitié usés
533- plus deux grands tableaux en carré à cadre doré à personnage
534- plus deux grands tableaux en ovale à cadre doré représentant le Roi et la Reine
535- plus un grand tableau à cadre doré représentant notre Seigneur portant Sa croix
536- plus un tableau en rond à cadre doré à personnage
537- plus une table ronde bois sapin avec son pliant
De là , nous serions montés au galetas, où il s’est trouvé :
538- une chaise à porteur de très peu de valeur
539- plus cinq chaises bois noyer garnies en toile de très peu de valeur
540- plus trois fauteuils de même, et un mauvais tabouret
541- plus deux grands cadres bois sapin sans tableaux, en mauvais état
542- plus deux guéridons bois noyer
543- plus un grand [… carreau ?] en tapisserie
544- plus un [parevent] bois sapin en quatre pièces
545- plus un canapé bois noyer en très mauvais état
546- plus un mauvais matelas de laine couvert d’une mauvaise toile
547- plus il s’est trouvé dans la boutique dépendant de ladite maison un petit garde)robe bois sapin en forme de [combet] fermant à clé, plus de moitié usé
548- plus un grand tableau à cadre sapin presque usé représentant la Sainte Vierge avec l’enfant Jésus
549- plus, il s’est trouvé dans la f…ière un mauvais garde-robe bois sapin à deux portes sans clé.
Inventaire des titres qui ont été remis par noble Joseph Delivron en sa qualité de tuteur et encore de ceux qui se sont trouvés dans le coffre de noyer dont j’ai fait état ci-dessus.
Premièrement, ledit Sieur Delivron n’a remis l’inventaire auquel avait fait procéder ledit noble Jean-Françoic Delivron de son vivant de ses meubles et effets par Me Ladouz notaire sous la date du vingt-huit avril mil sept cent soixante-deux, contenant seize feuillets écrits cotés : ne1
Plus l’inventaire pupillaire ausquel a fait procéder demoiselle Françoise Métral, tutrice de noble Joseph son, et de feu noble Jean-François Delivron fils, contenant cent neuf feuillets écrits, et signé par Me Ladouz, notaire commis, se commençant par la teneur de la requête de commission du troisième juillet mil sept cent soixante-deux, et finit par le verbal de clôture, et coté : ne2
Plus le revêtissement des inventaires dont est fait état ci-devant auquel a fait procéder ledit noble Joseph Delivron en sa qualité après le décès de demoiselle Françoise Métral par Me Ladouz notaire à ce commiss, le dix-huit mai mil sept cent soixante-quatre, contenant dix feuillets écrits, qui se commence par la teneur de requête de commiqqion ) Me Ladouz, et finit par la clôture d’icelui, et coté : ne3
Et quant aux autres titres décrits dans le susdit inventaire pupillaire du dix-neuf juillet mil sept cent soixante-deux, et dont partie d’iceux sont dans le susdit coffre de noyer qui est à la chambre comme est ci-devant expliqué, ledit noble Joseph Delivron tuteur m’a déclaré que:
- quant à ceux qui sont décrits dès le numéro primo jusques au numéro huitante –sept du susdit inventaire, ils sont encore chez Mes [Barlet] et Magnin, procureurs au Sénat, ainsi qu’en résulte du verbal dudit Me Ladouz inséré folio cinq verso du susdit inventaire, et pour éviter répétition et des frais à l’hoirie, l’on se rapporte au susdit inventaire qui fait corps du présent,
- et quant aux autres titres qui sont dès le numéro huitante-huit jusques au numéro six-cent quarante-quatre inclusivement dudit inventaire, et que ledit tuteur m’a déclaré qu’il croyait être dans le susdit coffre de noyer, et requis que j’eusse à en faire la vérification pour savoir ceux qui existaient et ceux qui y manqueraient, suivant lesquelles réquisitions j’au en son assistance et de celle dudit Me St-Martin, et présents de qui dessus, après la rémission qui m’a été faite de la clé dudit coffre par ledit noble Louis Delivron, icelui ouvert, et ensuite vérifié tous lesdits titres, articles, et j’ai trouvé que tous les titres écrits dès le dit numéro huitante-huit, jusques à celui six cent quarante-quatre inclusivement, existent, sauf le numéro nonante-deux, nonante-neuf, cent, cent cinquante-neuf, quatre cent septante-cinq, cinq cent un, cinq cent nonante-sept, six cent trente-trois manquent, tous lesquels titres existant, j’ai remis dans ledit coffre de noyer, et fermé à la clé, laquelle j’ai remise audit Me St-Martin ;
- et quant aux autres titres décrits dès le numéro six cent quarante-cinq jusques au numéro six cent nonante inclusivement, et qui sont rière le Bettonnet, ils sont déjà ci-devant inventoriés.
Il s’est encore trouvé dans ledit coffre de noyer deux quittances écrites, et signées par Me [Barlet] procureur sur une feuille de papier timbré,
- la première sous la date du quatre avril mil sept cent soixante-trois, qui porte que le Sieur Delivron a délivré par les mains de madame son épouse audit Me [Barlet] la somme de cent trente-quatre livres sept sols pour plein paiement du restant de ses avances, honoraires et vacations de tous les procès jusques audit jour vingt-six septembre, sauf et réservé ses honoraires et vacations pour les procès contre les Sieurs mariés George, desquels ledit noble Delivron est saisi et poursuivi avant l’année mille sept cent quarante-sept ; confesse de plus d’avoir reçu de la dite dame la somme de trois cent soixante-cinq livres treize sols, à compte de celle de cinq cent livres, qui lui est due par ledit noble Delivron par billet du vingt-six septembre mil sept cent cinquante-un.
- La seconde quittance est sous la date du trente septembre mil sept cent cinquante-trois par laquelle ledit Me [Barlet] confesse d’avoir reçu du noble Delivron par les mains de madame son épouse la somme de douze livres pour plein paiement de ses honoraires, vacation et avances dès la quittance ci-dessus, sans préjudice des honoraires, vacations et avances pour les procès contre les Sieurs mariés George avant mil sept cent quarante-sept ;
- de plus, la somme de cent trente-quatre livres sept sols restant des cinq cent livres potées par le susdit billet du vingt-six septembre mil sept cent cinquante-un rendu à ladite dame avec l’argenterie et bijoux mentionnés dans ledit billet, et coté : ne4
Et comme il était près de six heures après midi, nous nous sommes retirés et ai renvoyé la continuation du présent pour se transporter dans la maison dépendante de ladite hoirie, située en rière Sainte Claire de la présente ville, demain huitième du courant à huit heures du matin.
Signé Joseph Delivron, St-Martin Curateur, Delivron économe, Bouvery pour Blard procureur, Fatin fils présent Étienne-Mathieu Odry présent, et moi notaire royal à ce commis qui ai expédié le présent en faveur dudit noble Delivron économe ce requérant. Ainsi est.
Humbert fils not. Cois…
Continuation d’inventaire
Du huitième octobre mil sept cent soixante-cinq à Chambéry, à huit heures du matin, dans la maison dépendante de l’hoirie située rière Sainte Claire où nous nous sommes transportés ensuite du renvoi ci-dessus, je notaire Royal ai procédé à la continuation dudit inventaire, en l’assistance de qui dessus, et en présence du Sieur Pierre Fatin et d’honorable [Élezeard] Monet maître menuisier habitant en la présente ville.
Premièrement, nous serions entrés dans la premire chambre à côté de la salle de ladite maison à main droite en entrant, où il s’y est trouvé :
550- une tenture de tapisserie en satinade fleurs rouges, bleues et jaunes, consistant en trois grandes pièces et cinq petites pièces moitié usées
551- plus quatre chaises bois noyer garnies de moquettes rouges et vertes
552- plus un bureau bois noyer sans serrure plus de moitié usé, garni de ses tiroirs sans serrure
553- plus deux petits tableaux à cadre doré, et qui sont ovale à personnage
554- plus deux autres tableaux à cadre doré représentant le Roi et la Reine d’Espagne
555- plus deux autres tableaux à cadre doré l’un représentant la Sainte Vierge avec l’enfant Jésus, et l’autre St Sébastien
556- plus un autre tableau qui est au-dessus de la porte d’entrée de ladite chambre, aussi à cadre doré, à portrait
557- plus un autre tableau qui est au-dessus de la porte qui communique ) la cuisine, ) cadre doré, représentant une hermite (sic)
558- plus un petit chenet de fer de peu de valeur.
Et de là, nous serions entrés dans la chambre attiguë à celle ci-dessus, où il s’y serait trouvé :
559- une table bois noyer à six piliers à trois tiroirs sans serrure
560- plus une pelle à feu avec ses pinces garnies de laiton
561- plus une poêle à frire
562- plus un bassinoir (sic) de cuivre avec son manche de bois
563- plus un chandelier de laiton pesant une livre
564- plus un sizelin27 de cuivre pesant quatre livres, moitié usé
565- plus un bassin de cuivre de bonne valeur
566- plus une aiguière d’étain commun pesant trois livres.
Qui est ce qui s’est trouvé dans ladite maison.
Et quant aux biens dépendant de ladite hoirie, comme ils se trouvent déjà inventoriés dans le susdit inventaire du dix-neuf juillet mis sept cent soixante-deux, Ladouz notaire, dès le folio huitante-quatre verso jusques au folio cent huit, tous deux inclus, les parties déclarent s’y rapporter suivant leurs numéros et confins, sauf pour ce qui concerne l’article cent quarante, qui concerne la présente maison, qui a été portée en entier, tandis qu’elle se trouve, de même que les boutiques et toutes les autres appartenances et dépendances d’icelle indivise avec le Sieur Jean-Pierre George qui occupe le second appartement de ladite maison, et encore, concernant les numéros cent quarante-cinq, cent quarante-six, cent quarante-sept et, cent quarante-huit inclusivement, qui concernent la maison, jardin, et cour rière [P…gned?] et la Croix-Rouge, qui se trouvent être décrits comme fonds appartenant à l’hoirie, tandis que feu noble Jean-François Delivron les a albergés à Pierre [Lucaz] par contrat du vingt-un juillet mil sept cent cinquante-deux, Vulliod notaire, sous la cense annuelle et perpétuelle de quarante livres, duquel contrat ledit noble Joseph Delivron en sa qualité m’a déclaré n’avoir jamais été saisi, et ce dernier n’a encore déclaré que dans la vérification qu’il a faite des biens décrits dans le susdit inventaire, il y a remarqué que l’on y a omis un jardin de la contenance d’environ un quarton, situé dans la paroisse de la Table en L’Hullie, duquel il ne s’est encore pu procurer les numéros et confins qu’il proteste de donner dans la suite.
Desquels biens, meubles, effets et bestiaux, et titres portés par l’inventaire ci-dessus par moi commencé le vingt-trois septembre dernier, et clos ce jourd’hui, de même que de ce qui est porté par les inventaires de la manière que l’on s’en est expliqué ci-devant, ledit noble Louis Delivron en qualité d’économe en ladite hoirie ici présent, et acceptant, s’est chargé à l’exception des titres qui sont dans le coffre dont ledit Me St-Martin s’est chargé, à forme de mon verbal du jourd’hui, se charge et promet le tout représenter en étant requis, à peine de tous dépens, dommages, intérêts, sous l’obligation et constitution de ses biens présents et à venir, sous la proteste qu’il fait de ses droits dans ladite hoirie,
et de faire séparer les meubles, effets et biens qui lui reviennent comme cohéritier de demoiselle Catherine Duverger sa mère, et tant ledit noble Joseph Delivron en sa dite qualité que ledit Me St-Martin ont protesté de leurs défenses au contraire, et ledit noble Joseph Delivron en sa dite qualité s’est [purgé] par serment sur les Saintes écritures entre mes mains touchées après les remontrances que je lui ai préalablement faites sur l’importance dudit serment, de n’avoir rien omis sciemment dans le présent inventaire, et sous la proteste qu’il fait de déclarer et d’ajouter à la suite tout ce qui lui pourrait venir à notice, et tant ledit Me St-Martin que ledit noble Joseph Delivron aussi en sa qualité, afin que rien ne puisse leur être imputé dans la suite, protestent contre ledit noble Louis Delivron de tout ce qui s’est manqué de titres et effets de l’hoirie portés par l’inventaire pupillaire, et qui ont été décrits dans le présent inventaire comme manquant, attendu que c’est noble Louis Delivron qui est resté saisi des clés rière les maisons de la présente ville, Villardizier et Chamoux ; et que ledit noble Joseph Delivron n’a jamais eu aucuns titres en son pouvoir, de quoi ils m’ont requis acte, ce que je leur ai accordé, de même qu’audit noble Louis Delivron de toutes ses défenses et protestes au contraire.
Fait audit lieu les an et jour susdits, et ai vaqué avec ledit Me Saint-Martin en sa dite qualité en la présente ville un jour et demi.
Signé Joseph Delivron, Saint-Martin curateur, Delivron économe, Bouvery pour Blard procureur, Fatin fils présent, et Élezeard Monet, et moi notaire Royal à ce commis, qui ai expédié le présent en faveur de noble Louis Delivron économe et requérant, et c’est après l’avoir fait insinuer à l’office de l’insinuation de la présente ville au folio deux cent vingt-un du troisième livre payé deux livres dix sols, compris la quarte, ainsi qu’en conste de l’attestation du vingt-huit décembre mil sept cent soicante-cinq.
Signé Boverat commis, ainsi est.
Humbert fils not. Cois…
Six jours et demi vacation hors ville
Pour le Sr Curateur £ 81.5.0
Un jour et demi en ville 11.5.0
Pour les droits de l’actuaire hors
Ville pour 6 jours et demi 76.1.0
Un jour et demi en ville 10.1.0
Pour le labeur de l’expédition 20.5.0
Tab, droit de visite 2.12.1
Papier de la minute, du tab
et de l’expédition 5.16.0
£ 207.5.1
Le tout payé par noble Delivron sauf vingt livres qui sont dues pour les droits de l’actuaire
2013-2016 - Recherche et transcription A.Dh.
Notes
1- Étoupe : La partie la plus grossière, le rebut de la filasse, du chanvre ou du lin. Étoupe de chanvre. Étoupe de lin. Paquet d'étoupe. Fil d'étoupe. Toile d'étoupe. (Dictionnaire de L'Académie française 4e édition - 1762)
2- bronzin : grand récipient pour la cuisine (proche du faitout)
3- coquemar : Récipient de terre ou de métal utilisé autrefois pour faire bouillir l'eau.
4- Ritte : toile de chanvre.
5- Attiguë : attesté au XVIIIe siècle : contiguë ?
6- basane : peau souple
7- toile : ici, le mot semble avoir le sens de « lé », largeur (voir article 239) – mais quelle largeur ?
8- triège : toile robuste coton et fil
9- toilette : à l’article « trousseau », dans l’Encyclopédie, Diderot cite 2 types de « toilettes » : toilette de ville (2 volants, toile, mousseline et dentelles) et toilette de campagne (volant simple, toile et dentelles)
10-catalogne : Furetière (Dictionnaire universel, 1690) : « couverture de lit faite de laine très fine. Ce nom vient de castalana, parce qu'on les fait d'ordinaire de toison des agneaux ». Littré (1878) la décrit comme une couverture de laine
11- bartillière : ?. Un chant populaire bressan s’appelle : la bartillière. Pas d’autre piste actuellement. Le mot est écrit lisiblement dans le texte.
12- arche : grand coffre pour le stockage du grain en particulier
13- spingarde : arme militaire : au XIVe siècle, c’est une bouche à feu (canon) de petite dimension propre à équiper les enceintes d’une ville. En 1865 L. Chesnel de la Charbouclais écrit dans son Encyclopédie militaire et maritime : spingarde ou springale : noms donnés anciennement d’abord à une machine de guerre destinée à lancer des projectiles, et ensuite une petite pièce de canon.
14- fuste : Grand tonneau de forme allongée (http://www.bdlp.org)
15- serge : « Sorte d'estoffe legere, faite de laine ou de soye. Serge de soye. serge de laine. serge drapée. serge fine. grosse serge. serge de saint Lo, d'Aumale, de Londre, de Rome, de Nismes, &c. serge de Seigneur, serge à deux envers. serge grise, minime, noire, etc » (Dictionnaire de L'Académie française, 4th Edition (1694, 1762) (http://portail.atilf.fr)
16- duelle : faut-il entendre « douelles » ? (pièces de bois longitudinales que l’on assemble pour former le corps tonneau)
17- valoppe : faut-il entendre « varlope » ? (grand rabot à poignée)
18- puits : écrit puÿ
19- Une gerle est une solide cuve de bois, faite de douves assemblées et cerclées de fer et fermée par un couvercle amovible et un fond plat. Certaines sont transportables par deux hommes grâce à un bâton passé dans les trous des anses. La gerle est utile dans la fabrication du fromage, pour les vendanges, ou à l’occasion des grandes lessives (d’après Wikipedia)
20- cuttrée : ? Peut-être à rapprocher du coutre d’une charrue (Le couteau ou coutre pré-découpe la bande de terre, et ouvre le passage à la partie de la charrue alignée directement derrière lui)
21- chadal : peut-être : variante de chatel ( Bien, patrimoine, possession). Cf : Dictionnaire de l’ancienne langue française et de tous ses dialectes du IXe au XVe siècle de Frédéric Godefroy, 1881.
22- Cotty : toile épaisse et résistante
23- redressoir : dressoir ?
24- brocatelle (noté brocatel) : étoffe caractérisée par des motifs en fort relief, dus à l'emploi d'une trame de fond en lin et résultant des tensions entre les matériaux employés. (Larousse)
25- table à cadrille, ou quadrille : on trouve ans l'inventaire de 1785 du salon des jeux à Versailles : «des tables de cadrilles une sans numéro, cette table à jeu [de Riesener] en acajou moucheté d'une harmonie parfaite dans ses proportions». Selon http://www.antiqbrocdelatour.com/, La table de quadrille est carrée, recouverte d'un dessus en tissu, chacun des quatre joueurs trouve, dans la traverse placée devant lui, un tiroir. Si l'on abandonne les cartes, la table se replie, le dessus faisant office de damier et le jeu continue.
26- tupine : ou toupine ? (Régional. : Jarre de grès - Larousse)
27- sizelin : seau de métal (Savoie).
Source
ADS - 4B 1184 De Livron – Inventaire après décès pour JF de Livron (après une requête de Joseph de Livron)
20-8-1783
Août 1783. Jean-François de Gallis avait eu plusieurs enfants (7 ?), dont au moins quatre garçons. Son décès date de 1773 ; son fils Urbain-Claude mourut en 1775, majeur. Restait Antoine (devenu chef de famille), Charles-Joseph, et Joseph-Louis (« faible de corps »). En tant qu’héritier, c’est Antoine qui assumait la responsabilité de la famille.
Le voici donc préparant la carrière religieuse de son frère Charles-Joseph, ce qui ne va pas sans dépenses : avant d’obtenir « un bénéfice » qui le ferait vivre, il fallait dépenser pour le début de son parcours ecclésiastique.
Titre clérical fait par noble Antoine feu noble Jean-François Degalis
en faveur de noble Charles-Joseph Degalis, tous de Chamoux,
sous la caution de François Berthier
L’an mil sept cent quatre-vingt et trois et le vingt du mois d’août avant midi à Chamoux par-devant moi, notaire royal soussigné, dans mon étude et présents les témoins ci-après nommés,
- a comparu noble Antoine fils de feu noble Jean-François Degalis, natif et habitant de cette paroisse, lequel de gré pour lui et les siens désirant seconder les pieuses intentions de noble Charles-Joseph, fils dudit feu noble Jean-François Degalis, son frère aspirant au sacerdoce, natif de cette paroisse, habitant actuellement de la ville de Moutiers, ici présent et acceptant,
- lui a constitué ainsi qu’il lui constitue par le présent la pension annuelle de cent soixante-six livres, treize sols, quatre deniers, pour en jouir dès qu’il sera parvenu aux ordres sacrés du sous-diaconat [1], et jusqu’à ce qu’il soit pourvu d’un bénéfice suffisant pour son entretien ; laquelle pension sera payable année par année à commencer dès qu’il sera parvenu audit sous-diaconat,
- laquelle pension il affecte et hypothèque sur tout et un chacun ses biens présents et à venir, sous la clause de constitut, et spécialement la spécialité [en] dérogeant à la généralité :
- premièrement sur une pièce de pré située sur cette paroisse, lieudit « au pré barral » sous le numéro dix-neuf cent douze de la Mappe, de la contenance d’un journal et demi, qui se confine par la pièce de François Berthier du Levant, parcelle du St Jean-Joseph Lozat du Couchant, terre délaissée par noble Antoine feu noble Antoine Degalis de la tour part de la montagnne, et le Grand Fossé du Nord ; de plus, une pièce de pré située sur ladite paroisse lieudit « au Borrey » sous les numéros de la Mappe de ladite paroisse six-huit cent huitante-sept et dix-huit cent huitante-huit, de la contenance d’environ trois journaux ; qui se confine(nt) par la pièce de Jean Mugnier du Levant, celle des frères Berthier du Bettonnet dessous, par le pré du Sr Pittit du Couchant, et par le Grand Fossé du Midi ; de plus, une pièce de terre sur ladite paroisse, […] aux centres fixé sous les numéros de la Mappe dix-huit cent soixante-dix et dix-huit cent soixante-trois, qui se confine(nt) par la pièce de François Ramel dessus, celle verger et terre de Guillaume Bertholet du Levant, le canal du ruisseau de Chamoux dessous et le ruisseau de la Croix du Couchant ; de plus, une pièce de terre située sur la même paroisse, lieudit « Damoz la villar » sous le numéro deux mille cent dix-huit, contenant deux journaux qui se confine par le champ de Prosper Masson du Midi, par la terre du Sr Blanc de la Rochette du Levant, par celle de François Tiabaud du Couchant, celle du Sr Jean-Joseph Lozat du Nord ; de plus, une pièce de terre située sur la même paroisse, lieudit « au Nantet » sous le numéro deux mille soixante-neuf de la contenance de trois cent toises, qui se confine par la pièce du Sr Joseph Guillot dessous, le nant du Rafour du Couchant, celui du [Nantet] du Levant, terre du St Philibert Thomas dessus,
- [actes] desdites pièces leurs autres plus vrais et meilleurs [confins] par iceux procéder
- et en percevoir les fruits à défaut du payement de ladite pension annuelle, du revenu desquels biens ledit noble Charles-Joseph Degalis déclare être très instruit, et notamment ensuite de l’estime qui a été présentement faite d’iceux [participants] Charles fils de feu Sr Philibert Thomas, bourgeois natif de la ville de Montmélian habitant de cette paroisse, ici présent , qui déclare que lesdits biens rendent toutes dettes et charges prélevées, ladite somme de cent soixante-six livres, treize sols, quatre deniers, ainsi que ledit noble Charles-Joseph Degalis déclare d’ailleurs en étant très instruit ensuite des informations qu’il en a pris lui-même et qu’il en est [cert…] pour connaître les pièces et leur rente pour avoir été élevé dans l’endroit,
lesquelles ledit noble Antoine Degalis maintient exemptes de tous troubles, dettes, laods, servis et autres empêchements de tout le passé jusqu’à ce jour, aux peines de tous dépens, dommages, intérêts, sous l’obligation et constitution de tous ses biens présents et à venir, et pour plus [d’assurance] du payement de ladite pension, à la prière et requête dudit noble Antoine Degalis, a comparu honorable François fils de feu François Berthier, natif et habitant de cette paroisse, lequel après avoir renoncé à tous bénéfices de division, d’ordre et de dissension, l’un des deux seul principal et pour le tout, l’effet de laquelle renonciation je lui ai expliqué, lui [a] rendu et lui rend par le présent pleige [2] continu d’icelui principal payeur et observateur, de tous les engagements par lui ci-devant contractés, sous promesse faite par le principal de relever sa dite caution de tout ce qu’elle pourrait souffrir occasion du prix, et laquelle pension sera imputable ainsi que les parties en sont restées convenantes, sur tous les droits que peut prétendre ledit noble Charles-Joseph Degalis, tant maternels – part d’augment 3] – qu’autres s’il en est le cas dans l’hoirie dudit noble Antoine Degalis,
- ainsi le tout convenu et promis observer par les parties chacune en ce qui la concerne, aux peines respectives de tous dépens, dommages, intérêts, sous l’obligation et constitution de tous leurs biens présents et à venir, et le tout fait et prononcé en présence de Joseph et Martin Vulliermet, tous deux natifs et habitants de cette paroisse, témoins requis, ce dernier ainsi que ledit Berthier m’ayant déclaré être illétérés.
- Les parties ayant refusé la note du présent
signé :
Antoine Degalis Charles-Joseph Degalis
Thomas José Vilarmet (hésitant) Vulliermet
marque + dudit berthier marque + de Martin Vulliermet
la présente contient rois pages et quatre cinquièmes
Simon Mollot notaire
03-2015 - Recherche et transcription A.Dh.
Notes
[1] Sous-diaconat : le sous-diaconat, comme premier des ordres majeurs, était l'occasion pour l'aspirant à la prêtrise de s'engager au célibat ecclésiastique et à la récitation de l'office divin : dès lors, le sous-diacre était engagé dans l’Église à jamais.
[2] Pleige : (De l’ancien français plege, de l’allemand pflegen) : Celui qui sert de caution ou de garant dans une transaction.
[3] Augment : Portion des biens du mari que la loi permettait de donner à l’épouse survivante ; pendant le mariage, le mari en jouissait comme des biens dotaux; la femme n'y avait droit qu'en cas de survie. Cet augment devint obligatoire au XIIIème siècle, pour permettre à la femme de s'entretenir suivant sa qualité
Source
ADS 6E 11827 (Minutes M° Mollot 1783)
12-3-1783 - Testament
Antoine de Gallis fils d'Antoine de Gallis, est un membre d'une vieille famille de Chamoux, noble au moins depuis 1600. Il habite la maison forte de Villardizier; malade, il fait son testament : il ne semble pas se douter que sa fin est très proche.
Les dames et demoiselles apprécieront le traitement des femmes dans ce document "banal"…
12-3-1783 - Verbal de présentation du testament
Antoine de Gallis ayant rédigé son testament, le notaire doit encore le "déclarer" devant témoins, dans un acte dit "Verbal".
Le document est intéressant pour la présentation solennelle des témoins.
18-3-1783 - Verbal d'ouverture du testament
2 jours après sa rédaction de son testament, Antoire De Gallis est mort, lui qui se disait "indisposé" et envisageait sa descendance à venir. Son testament est exhibé devant témoins, et aussitôt contesté.
19-3-1783 - Inventaire
Antoine de Gallis est mort le 14 mars: il laisse une veuve Anne-Charlotte et leur fille, Julie, son héritière. Un tuteur est désigné, Pierre-Louis Falquet, allié de la famille : pour la bonne forme, celui-ci a demandé l'inventaire de la maison du défunt.
Apparemment, la visite révèle une petite aisance de gentilhomme campagnard. Sans plus...
4-11-1783 - Besoin d'argent
novembre 1783 : suites de la succession Degalis : Marguerite-Xavier Degalis négocie une rente avec l’abbaye du Betton : elle va aussitôt prêter le capital obtenu à son époux, tuteur de Julie Degalis, pour régler quelques dettes liées à la succession.
Où l'on se rend compte du manque de liquidités chez ces propriétaires terriens?
Antoine de Gallis est un membre d'une vieille famille de Chamoux, noble au moins depuis 1600. Il habite la maison forte de Villardizier; malade, il fait son testament : il ne semble pas se douter que sa fin est très proche.
Le notaire, plus troublé, oublie souvent d’écrire «à la 1ère personne» : ses ratures, encore insuffisantes, lui valurent une correction en règle à l’ouverture du testament… 6 jours plus tard.
Les dames et demoiselles apprécieront le traitement des dames dans ce document "banal"…
Testament solennel de noble Antoine Degalis de la tour de Chamoux
Je, noble Antoine fils de feu noble Antoine Degalis De la tour, natif et habitant de cette paroisse, désirant disposer des biens qu’il a plu à la divine providence me partager en ce monde, pour éviter tous débats et contestes qui pourraient naître à cette occasion, j’ai fait mon présent testament implicitement nuncupatif [1] comme ci-après :
- premièrement, je laisse le soin de mes funérailles à la discrétion tant de demelle Anne-Charlotte Mathieu-Descombes, ma chère femme, que demelle Marguerite-Xavier Degalis, épouse du Sr Louis Falquet, ma cousine, pensant qu’elles s’en acquitteront avec toute la décence convenable, et qu’elles se conformeront pour regard des messes à mes intentions dont je leur ferai part, voulant au surplus être inhumé dans l’église de la paroisse de Chamoux, au tombeau et vas [2] de mes prédécesseurs.
- je ne veux faire aucun legs pie aux hôpitaux de la charité des villes de cette province, ni à celui des Sts Maurice et Lazare [3];
- je donne et lègue à demelle Anne Reynaud ma chère mère la somme de quatre cent livres pour la légitime qu’elle pourrait prétendre dans mon hoirie [4], la priant de vouloir bien se contenter de cette somme, et donner à son héritière un temps convenable pour le paiement d’icelle, ne la lui léguant cependant, eu égard qu’elle est dans l’aisance, seulement […] qu’elle lui soit d’ici ;
- je donne et lègue à ladite demoiselle Marguerite Degalis sa chère cousine, tous les meubles, effets, denrées, bestiaux, or, argent, batterie de cuisine qui lui appartiendront lors de son décès, sans exception quelconque, pour en prendre possession immédiatement après son décès ; de plus, au cas
qu’il que je vienne à décéder sans enfants mâles, je lui lègue et aux siens à perpétuité le droit de nomination qu’il que j’ai à la Chapelle de Villardizier pour s’en prévaloir et en disposer en toute propriété, la priant cependant de ne point inquiéter son mon héritière pour regard de la restitution de taille qu’elle pourrait lui devoir ;
- je donne et lègue au posthume dont ma chère femme pourrait être enceinte : si c’est une fille, et à toutes les autres filles qu’elle pourrait avoir dans la suite la somme de trois deux mille livres payables aussitôt deux ans après qu’elles seront parvenues au St sacrement du mariage, et sans intérêts, jusques alors, et c’est pour toute dot congrue [5] et part d’augment [6] qu’elles pourraient prétendre dans son mon hoirie , et de ladite demelle Mathieu leur mère ; si le posthume dont sa ma chère femme pourrait être enceinte était un mâle, ou qu’il eût un ou plusieurs enfants mâles avant son mon décès, audit cas, il j’institue et appelle pour son mon héritier universel le premier enfant mâle qu’il y aura de vivant à son mon décès, et s’il vient à décéder en pupillarité, il je lui sbstitue par substitution vulgaire et pupillaire le premier enfant mâle qui sera immédiatement après le décès, et ainsi audit cas par même substitution des uns aux autres, il je donne et lègue et par institution particulière, délaisse à tous les autres enfants mâles la somme de deux mille livres payables lorsqu’ils auront atteint l’âge de vingt ans sans intérêts jusqu’alors pour tous droits de légitime qu’ils pourraient prétendre comme est dit ci-devant aux filles, tant dans son mon hoirie que dans la part d’augment de leur mère ; bien entendu que jusques audit temps de vingt ans et les filles jusques à leur mariage elles seront nourries et entretenues par son mon usufruituaire ci-après et successivement par son mon héritier et héritière, en s’occupant cependant les uns et les autres à faire d’avantage de son héritier ou héritière autant qu’il dépendra d’eux ;
- je donne et lègue à demelle Anne-Charlotte Mathieu-Descombes sa chère femme les fruits, usufruits de tous ses mes biens quelconques, jusqu’à ce que son mon héritier ou héritière ayant atteint l’âge de vingt ans ; et c’est à la charge qu’elle nourrira et entretiendra ses mes enfants jusques audit temps, qu’elle payera les charges foncières, l’intérêt des dettes et dès ledit temps il je lui lègue une pension qui sera fixée suivant la faculté de son mon hoirie, qui sera payable pendant sa vie de six mois en six mois par avance ; et c’est encore à la charge dans les deux cas que l’intérêt de ses droits dotaux et augment sera confondu dans ledit usufruit et dans ladite pension ; qu’elle ne pourra pas demander l’augment qui lui sera dû, même en dotant caution ; de plus à la charge qu’elle tiendra vie [vid’icelle], qu’elle restera dans le lieu, car venant à contrevenir à cette condition ou à l’une des autres, il révoque le susdit legs d’usufruit et de pension, espérant qu’elle continuera sa tendresse maternelle pour la fille qu’il a à présnet et pour tous les autres enfants qu’il pourrait avoir dans la suite ;
- et dans le cas présent, il je nomme, institue et appelle pour son héritière universelle Julie, sa et de ladite demelle Anne-Charlotte Mathieu, fille, par laquelle il veut et entend ses dettes, legs et frais funéraires être payés et acquittés,
et à défaut d’enfant mâle comme est ci-devant expliqué, au cas qu’elle vienne à décéder en pupillarité, il lui substitue vulgairement et pupillairement la première fille qu’il pourrait avoir, et ainsi audit cas des unes autres, les autres filles qu’il pourrait avoir,
si cependant le testateur vient à décéder sans avoir d’autres enfants que ladite Julie, et que celle-ci vienne à décéder en pupillarité et même après ledit temps sans avoir des enfants mâles ou femelles, tout comme si le cas arrivait qu’il ne lui restât dans la suite qu’un seul enfant mâle ou femelle qui décédât dans la suite aussi en pupillarité, ou sans laisser d’autres enfants mâles ou femelles, quoiqu’il décèderait après ledit temps, dans les susdits cas,
il leur substitue vulgairement et pupillairement ladite demelle Marguerite-Xavier Degalis, épouse du Sr Pierre-Louis Falquet, sa chère cousine, et à défaut d’elle, les siens, et à défaut des siens, ses héritiers, et même par substitution fideis commissaire [7], s’ils décèdent dans enfants après l’âge de pupillarité, et à cet effet dans ce dernier cas, charge et ordonne et entend que ladite Julie soit le dernier de ses enfants qui décèdera son héritier sans enfants rendra sa dite hoirie à demelle Marguerite Degalis ou aux siens, ou héritiers, comme est ci-devant expliqué ;
- de plus, nomme pour tuteur de ladite Julie sa fille ledit Pierre-louis Falquet son cousin, le priant d’accepter cette charge, le déchargeant même expressément de donner caution, se trouvant mieux au fait, et dans le cas de faire les démarches usitées en pareil cas, que sa chère épouse étant d’ailleurs une personne de sa confiance, ne crois pas qu’il soit nécessaire de faire procéder à aucun inventaire eu égard au legs par moi ci-devant fait de mes meubles et autres ;
- que si cependant l’on ne pouvait se dispenser de faire celui des titres et des biens, je nomme à cet effet pour le faire M° Simon Mollot, notaire royal, comme étant une personne de ma confiance ; je casse au besoin tous codicilles et donations à cause de mort que je peux avoir ci-devant faits, voulant que ce présent testament implicitement nuncupatif que j’ai prié à cause de mon indisposition M° Simon Mollot d’écrire comme une personne de ma confiance, qu’il sorte son plein et entier effet pour être telle ma volonté ;
- en foi de quoi, je signerai ci-après ainsi qu’au bas de toutes les pages du présent
à Chamoux, le douze mars mil sept cent quatre-vingt et trois.
Signé : degalis de la tour
De la même main : Le nom de mon héritière c’est julie ma fille,
celle que je lui substitue c’est madame falquet ma cousine
Ajout au-dessous:
le verbal de publication du présent testament est à folio soixante-trois du présent livre
Signé : Simon Mollot notaire
Vaqué quatre heures pour mon assistance à l’ouverture dudit testament
mars 2015 - Recherche et transcription : A.Dh
Notes
[1] nuncupatif : en parlant d'un testament : effectué de vive voix et devant témoins.
[2] vas : tombeau (lexique roman)
[3] legs aux hôpitaux : cette réserve peut surprendre; mais elle est courante dans les testaments de l'époque. En effet, à partir de 1720, les notaires étaient tenus de proposer au testateur de faire un legs aux hôpitaux du Duché, ou à celui des Sts Maurice et Lazare de Turin: en vain, car les Savoyards préféraient avantager des œuvres plus locales! (cf Jean Nicolas, La Savoie au XVIIIe siècle, rééd. Fontaine de Siloe 2003 p.488)
[4] hoirie : héritage
[5] dot congrue : les filles étant exclues de la succession si elles avaient des frères «qui pussent conserver la famille», avaient droit à une dot congrue, proportionnée aux moyens de la famille, et aux usages. La dot des épouses était d’office considérée comme congrue.
[6] augment : dans le régime dotal des pays de droit écrit, le mari faisait généralement à sa femme une donation en corrélation avec la dot qu'il recevait. Pendant le mariage, le mari en jouissait comme des biens dotaux; la femme n'y avait droit qu'en cas de survie. Cet augment devint obligatoire au XIIIème siècle, pour permettre à la femme de s'entretenir suivant sa qualité: cela rappelle un peu le douaire des pays du Nord. — (Gabriel Lepointe, La Famille dans l'Ancien droit, Montchrestien, 1947 ; 5e éd., 1956, p.188)
[7] le mot latin fidéicommis (littéralement: laissé entre des mains fidèles) désigne une disposition juridique (souvent testamentaire) par laquelle un bien est versé à une personne via un tiers.
Source
ADS 6E 11827 (minutes M° Mollot 1783)
Verbal de présentation du testament solennel
de noble Antoine Degalis de la tour de Chamoux
L’an mil sept cent quatre-vingt-trois et le douze du mois de mars à Chamoux, au hameau de Villardizier dans la maison de noble Antoine Degalis de la Tour, par devant moi, notaire royal soussigné, et en présence des témoins ci-après nommés, s’est en personne constitué ledit noble Antoine fils de feu noble Antoine Degalis de la Tour, natif et habitant de cette paroisse, lequel de gré, sain de […], bonne mémoire, jugement et entendement, grâces à Dieu, quoique détenu dans son lit par une maladie, m’a exhibé en présence des témoins ci-après nommés, un papier plié et cousu avec du fil blanc, sur lequel est apposé le sceau de ses armes sur cire rouge à quatre endroits de chaque côté, dans lequel il m’a déclaré être son testament solennel qu’il veut être suivi et exécuté de point en point suivant sa forme et teneur, lequel m’a ensuite déclaré ne vouloir faire aucun legs aux hôpitaux de la Charité des villes de cette province, ni à celui des Sts Maurice et Lazare.
Ensuite de la demande et exhortation que je lui ai faite de ce faire, de quoi ledit noble testateur m’a requis acte.
Et le tout fait et prononcé en présence de noble Louis Delivron, capitaine dans le Régiment de Maurienne, natif et habitant de cette paroisse, de M° Joseph fils du Sr Pierre Guillot, notaire royal natif de St Pierre d’Albigny, habitant de cette paroisse, de Jacques Perrier, de Claude Flaven, de Joseph fils de Mathieu Deplantes, tous trois natifs et habitants de cette paroisse, et de Paul et Pierre fils de Jean Revy, tous deux natifs de Montendry et habitants de cette paroisse témoins requis et commis par le testateur, qui signeront et apposeront leur [scel] ci-après:
03-2015 - Recherche et transcription A.Dh
source
ADS 6E 11830 (Minutier M° Mollot 1783)
Verbal d’ouverture du testament solennel
de noble Antoine Degalis de la tour de Chamoux
L’an mil sept cent quatre-vingt-trois et le dix-huit mars à Chamoux, au château du présent lieu, par devant nous Spble George Antoine Replat, avocat au Sénat, juge de Chamoux, a comparu Spble François Mathieu-Descombes, avocat au Parlement de Grenoble où il est domicilié, lequel nous a représenté que noble Antoine Degalis de la Tour son gendre est décédé le quatorze du courant après avoir fait son testament solennel, dont le verbal de [présentation] a été reçu par M° Simon Mollot notaire ; il nous a requis de procéder à la reconnaissance des signatures et sceaux apposés pas les témoins qui y ont assisté, et successivement à l’ouverture et publication du susdit testament, et eu égard que le décès dudit noble Antoine Degalis est notoire rière le présent lieu, ainsi que nous nous en sommes [certi…rés], nous avons fait appeler ledit M° Simon Mollot, lequel paraissant nous a exhibé sa minute et le susdit testament qui y est attaché, lequel nous avons trouvé plié en long et dûment fermé, cousu avec du fil blanc, et cacheté de chaque côté en quatre différents endroits sur cire rouge d’Espagne (Surcharge : et à une demi feuille qui fait corps à icelui)
Et le susdit verbal de présentation en date du douze du courant, signé enfin par ledit M° Mollot, étant sur icelui la souscription de sept témoins et les sceaux apposés par un chacun d’iceux (Surcharge : avec la signature et le [cel] du testateur qui la précède et si lesquels nous avons trouvés)
lesquels nous avons trouvés … … … (manque 2 lignes, revoir la page aux ADS) (folio 64D en bas ,3e ajout)… … …
nullement altérés ni viciés, non plus que les huit sceaux apposés sur la couture dudit testament, ledit Spble François Mathieu nous a ensuite de ses dites réquisitions présenté noble Louis Delivron capitaine dans le régiment de Maurienne, M° Joseph Guillot notaire royal, les honbles Jacques Perrier, Claude Flaven, Joseph Deplantes, Paul Revy et Pierre Revy qui ont été témoins et apposé leur signature et sceau respectifs sur ledit verbal, et en conséquence nous avons fait auxdits témoins les remontrances convenables sur l’importance du serment et teneur des royales constitutions ; après quoi ils ont promis et juré sur les Stes écritures entre nos mains séparément touchées, de procéder fidèlement à la reconnaissance de leur signature et sceau par eux approuvés.
Après quoi nous avons exhibé à un chacun desdits témoins le susdit verbal de présentation, et ayant iceux interpellé de reconnaître leurs signatures et sceaux, ils nous ont déclaré l’un après l’autre que c’était bien là leur signature, et les [cels] qu’il y ont apposés.
Et incontinent après le susdit verbal et la signature dudit feu testateur qu’ils reconnaissent parfaitement tant leur dite signature que [cel] par eux apposés, de tout quoi ledit Spble Mathieu-Decombes nous a requis acte que nous lui avons accordé.
Nous avons ensuite fait procéder à l’ouverture et lecture du susdit testament par M° Gabriel Mollot, notaire royal excusant notre greffier empêché, qui a été par nous remontré et assermenté pour le fait du présent verbal à teneur des Royales constitutions ; et cela en présence tant dudit requérant que des susdits sept témoins ; l’ouverture et lecture susdite étant faite, nous avons
… … … (manque la ligne, revoir la page (folio 64D en bas , 4e ajout) aux ADS)… … …
Trouvé ledit testament contenant cinq pages, quatorze lignes et demie, étant signé en bas de chaque page Degalis de la tour;
Et après la dernière signature sont les mots ci-après,
le nom de mon héritière est Julie ma fille, celle que je lui substitue c’est madame Falquet ma cousine,
ledit testament commençant par les mots « je, noble Antoine, fils de feu noble Antoine Degalis de la tour, natif et habitant de cette paroisse » et finissant par ces mots « en foi de quoi signera ci-après ainsi qu’au bas de toutes les pages du présent, à Chamoux le douze mars mil sept cent quatre-vingt et trois »,
après lesquels mots sont quatre apostilles et ensuite la signature dudit testateur, la première apostille se trouvant à la sixième ligne de la première page, la seconde étant à la dix-huitième ligne de la seconde page, la troisième étant à la vingt-cinquième ligne de la susdite seconde page, la quatrième étant à la dernière ligne de la troisième page.
Et nous avons trouvé à la quinzième ligne de la seconde page après ces mots posthume dont le mot sa corrigé par celui de ma chère femme ; et à la vingt-troisième ligne de ladite page le mot son corrigé par celui de mon hoirie ; et à la ligne suivante le mot sa corrigé par celui de ma chère femme ; à la vingt-sixième, le mot son corrigé par celui de mon décès ; à la ligne suivante, le mot son corrigé par celui de mon héritier ; et encore à la ligne suivante, soit à la pénultième ligne de la seconde page, le mot son corrigé par celui de mon décès ; à la onzième ligne de la troisième page, le mot son corrigé par celui de mon hoirie, et au commencement de la quinzième ligne de ladite page, les mots son usufruitière corrigé par mon usufruitière, et à la ligne suivante son héritier corrigé par celui de mon héritier ; et à la vingtième ligne, le mot sa chère femme corrigé par ma chère femme ; à la ligne suivante le mot ses biens corrigé par mes biens ; à la fin de la même ligne, le mot son corrigé par mon ; à la vingt-quatrième ligne, le mot ses enfants corrigé par mes enfants ; et à la dernière ligne, le mot de son hoirie corrigé par de mon hoirie.
De tout ce que de plus nous avons dressé notre présent verbal qui sera enregistré à notre greffe et insinué à teneur des Royales constitutions, et avons icelui signé et fait contresigner par ledit M° Gabriel Mollot, excusant notre greffier empêché.
Les trois premiers feuillets contenant le susdit testament étant fermés et cousus avec une demi feuille de papier non timbré sur laquelle se sont trouvés apposés les huit sceaux qui étaient sur la couture de la manière ci-dessus appelée, et le susdit verbal de présentation existant sur le quatrième, soit dernier feuillet ; et avons ensuite trouvé [griffonné : … … sceaux aussi sur cire rouge d’Espagne]
signé : Replat, juge
Vaqué deux jours … à cheval, payé 33£ par Madame Falquet
signé : Replat, juge Gabriel Mollot notaire
3£ 13 s compris le payement
Ajout en bas de page :
Les an et jour susdits a comparu après la confection du verbal ci-dessus Spble François Mathieu-Descombes qui nous a requis acte de la protestation qu’il fait [d’expéri…] de tous les moyens de nullité que de droit contre le testament de noble Degalis son gendre, comme aussi de la protestation qu’il fait de la caution que doit donner [Sr] Falquet en qualité de tuteur nommé à demelle Julie Degalis sa petite-fille, n’entendant pas néanmoins suspecter la probité dudit tuteur, mais comme par le droit […] les tutelles sont datives, il serait fondé à requérir une caution pour l’intérêt de la pupille, observant qu’il vient d’apprendre que [Mr] Falquet s’étant muni de toutes mes clefs sans avoir fait apposer les scellés, il a lieu de suspecter sa conduite, entre autres par rapport aux papiers et aux effets de la veuve ; de tout quoi il nous a requis acte, ce que nous lui avons accordé et a signé
signé : Mathieu Descombes Replat, juge
Gabriel Mollot, exc. Le greffier
remarque : les mots de lecture douteuse sont placés entre crochets.
03-2015 - Recherche et transcription A.Dh
Source
ADS 6E 11830 (minutier M° Mollot 1783)
Antoine de Gallis est mort le 14 mars: il laisse une veuve Anne-Charlotte et leur fille, Julie, son héritière. Un tuteur est désigné, Pierre-Louis Falquet, allié de la famille : pour la bonne forme, celui-ci a demandé l'inventaire de la maison du défunt; apparemment, la visite révèle une petite aisance de gentilhomme campagnard. Sans plus...
inventaire des meubles, effets, denrées, bestiaux et titres
délaissés par noble Antoine Degalis de la tour,
à requête du Sr Pierre-Louis Falquet, tuteur de demelle Julie Degalis
L’an mil sept cent quatre-vingt et trois, et le dix-neuf du mois de mars à huit heures du matin à Villardizier paroisse de Chamoux, par-devant moi, notaire royal soussigné, dans la maison délaissée par noble Antoine Degalis de la tour a comparu de Sr Pierre-Louis, fils de feu Sr Joseph Falquet natif de la vallée de la Magdelaine, province du Piémont, habitant de cette paroisse, lequel m’aurait représenté que ledit noble Antoine Degalis de la tour, étant décédé il y a quelques jours avec testament solennel, dont le verbal de présentation a été reçu par moi, notaire, le douze du courant, ouvert judiciellement par acte du jour d’hier, reçu par M° Gabriel Mollot, notaire excusant le greffier ;
- il aurait entre autres été nommé par ledit testament pour tuteur en la personne et biens de Julie sa fille et héritière, et recevoir en conséquence [de chambre ?] les incombances requises par verbal de tutelle aussi du jour d’hier reçu par moi, notaire,
- dans lequel verbal de tutelle, ledit juge m’aurait commis pour procéder à inventaire des meubles, effets, denrées, bestiaux et autres avoirs délaissés par ledit noble Degalis,
- à l’effet de quoi ledit Sr Pierre-Louis Falquet en sa dite qualité de tuteur de ladite demelle Juile Degalis m’aurait requis de procéder audit inventaire en conformité des royales constitutions même des meubles, effets, bestiaux, or, argent et autres choses délaissés, légués à demelle Marguerite-Xavier Degalis sa femme, sans entendre préjudicier aux droits qu’a cette dernière, fera ledit leg et pour adhérer à ses réquisitions, j’aurais choisi pour témoins pour m’assister au présent inventaire Spble François Mathieu, fils de feu Se Jacques Descombes, avocat en la cour du parlement de Grenoble, et Sr François-Mathieu Descombes son fils, ce premier grand-père de ladite demelle Julie Degalis, natif de Laval, son fils natif de la ville de Grenoble et noble Antoine fils de feu noble Jean-François Degalis, cousin de ladite pupille, et tous sont des plus proches parents d’icelle, ce dernier aussi natif et habitant de cette paroisse ; M° Joseph fils émancipé du Sr Pierre Guillot, notaire royal natif de St Pierre d’Albigny, Joseph-François fils de feu Barthélémy [Troncher] natif de Morillon en Faucigny, l’un des conseillers de cette paroisse ; et Pierre fils de feu Claude Plaisance natif de Montendry, et tous trois habitants de cette paroisse,
- tous lesquels étant ici présents, j’aurais en leur assistance audit inventaire comme ci-après ayant préalablement remontré auxdits témoins qu’ils étaient obligés de me déclarer tout ce qu’ils savent avoir été délaissé par ledit noble Antoine Degalis de la tour, faute de ce qu’ils en sont responsables.
Visite des lieux
Premièrement, nous trouvant à la cuisine, nous y aurions trouvé un grand buffet à six portes avec son étagère dessus de la même longueur, le tout en bois noyer en bon état, une mauvaise table à quatre piliers de noyer plus que …. Avec ses deux bancs de noyer ; de plus, deux pétrissoires [1] de noyer avec leur couvert toutes neuves, dont une peut contenir un veyssel [2] de blé, et l’autre neuf cartes [3] ; un mauvais coffre de noyer sans serrure ; cinq chaises de bois noyer en bon état, et une de paille en bon état ; un tour à filer en menuiserie neuf ; un dévidoir ; un mortier de fonte avec un pilon de bois pesant environ douze livres, un réchaud de fer neuf ; un chauffe-lit de cuivre avec son manche de bois en bon état ; deux poêles à frire en bon état ; une cloche de [gueuse ?] avec son couvert à manche à trois pieds ; un poêlon de cuivre blanc plus demi usé ; trois marmites dont deux sont de [gueuse ?], et l’autre de métal avec leurs anses de fer tenant environ dix pots entre les trois, cinq cuillers à pot dont deux percées ; un tamis tout neuf ; deux lanternes de fer blanc dont une mi usée; de plus, une [lifritte ?] à deux manches en bon état, un couteau à hacher les herbes en bon état avec sa planche ; un par… tout en fer pesant environ cinq livres ; une poêle pour le feu de fer en médiocre état ; trois lampes de laiton dont une avec son couvert neuve, les autres mi usées ; le calice de la chapelle dans son étui ; deux chandeliers de composition en bon état ; un autre de cuivre en bon état ; un couvert de plat de fer état neuf ; un couvert de fer neuf ; une paire de plaque à repasser le linge en bon état, deux rotissoires en fer, un neuf, un mi usé ; deux plats de fer avec leur anse de chaque côté, un pot de fer blanc ; un [jovelot] d’étain ; un arrosoir de jardin de fer blanc ; un moulin de poivre mi usé ; une carte à mesurer le blé avec ses deux anses de fer en bon état ; une [moudure ?] aussi en bon état ; un bassin à l’eau de cuivre plus que demi usé ; une poêle percée mi usée, une [crémaillère] à trois branches avec sept anneaux ; un crochet ; un chenet de fer à trois tenons et une boucle ; la broche avec sa brochette de fer ; une servante de fer pour tenir la poêle ; un vieux bois de lit de noyer à quatre piliers avec des vieux rideaux de sergette plus demi usés, avec son garde-paille mi usé et deux linceuls de toile mêlée en bon état ; une échelle à treize échelons plus que mi usée ; douze cuillers d’étain ; neuf fourchettes de fer ; deux entonnoirs de fer blanc pour les bouteilles ; dix jambons, dont trois [mayancés [4] ?]; une rappe de fer blanc pour le fromage et deux autres rappes en fer pour le fruit ; une petite hache de fer avec son manche de bois ; deux coins de fer pour fendre le bois pesant entre tous deux dix livres ; et finalement une table de bois pommier avec son pliant en bon état.
Lit « à la duchesse » Louis XV (d’ap.l’Encyclopédie de Diderot, fig. 1260)
De la cuisine nous nous serions tous transportés dans la chambre à côté visant du nord, ou est décédé ledit noble Degalis ; nous y aurions trouvé une commode en bois noyer avec ses trois tiroirs avec leur serrure et clef, avec les garnitures en laiton ; un miroir en cadre doré dont la glace a dix pouces d’hauteur et huit pouces de largeur ; sept chaises et un fauteuil de bois garni de paille en bon état ; un lit à la duchesse, dont le bois est plus que demi usé, avec ses rideaux de sergette verte en bon état ; de plus un garde-paille [5] avec un matelas de crin en coutil [6] en bon état avec son traversin, sa couverture de sergette verte et ses deux linceuls ;
nous serions ensuite transportés dans la chambre qui vise part du midi sur le jardin ; nous y aurions trouvé un miroir garni en dorure dont la glace a dix-neuf pouces d’hauteur et seize pouces de large ; une selle de cheval neuve avec toutes ses garnitures et courroies ; un vieux tour à filer ; un sac où il y a environ trois cartes de blé noir ; un van à vanter le blé ; un fouet de cheval ; une chaise et un fauteuil de paille ; un bois de lit de noyer mi usé avec ses rideaux à la duchesse de sergette couleur jaune complet de toutes ses pièces ; nous aurions trouvé à la cheminée de ladite chambre une crémaillère à deux branches avec ses anneaux ; de plus, un tambour en bon état ; deux mauvais rasoirs, son cuir et sa savonnette ; une cage pour les cailles ; des paniers dont un avec son couvert ; un entonnoir de fer blanc ; de plus, un livre intitulé Le nouveau secrétaire de cabinet ; de plus un livre intitulé Essai sur l’amélioration de l’agriculture par M. le marquis Costa [7] ; un autre livre intitulé le Théâtre d’agriculture et mesnage des champs d’Olivier de Serre Sr du Pradel [8] ; une table de noyer avec son tiroir, icelle à quatre piliers.
Nous nous serions de là transportés dans la salle prenant jour par le marais ; nous y aurions trouvé une cloche de [gueuse ?] avec son couvert ; de plus, une grande marmite de [gueuse ?] avec son couvert tenant environ un demi seau ; de plus un plat de fonte pesant deux livres et demie ; de plus un petit chaudron de cuivre pesant avec ses anses et anneaux six livres et quart ; onze plats d’étain grands et petits pesant vingt-six livres ; trente-trois assiettes ; une écuelle et un pot à l’eau d’étain pesant trente-six livres ; un plat de cuivre jaune où il y a un agneau au milieu, pesant deux livres et demie ; deux [oyaux] et trois pelles dont une carrée, le tout neuf et sans manche, pesant en tout quinze livres ; un grand chaudron pesant avec son anse et un anneau en fer seize livres et demie ; un marteau de charpentier avec une serpette ; un bédane [9] avec son manche ; un grand cuiller (sic) de fer pour faire fondre le plomb ; de plus, vingt-cinq livres de lard ; de plus, neuf livres et un quart d’étoupe [10], cinq livres et demie fil de ritte, une pièce de toile ritte sortant du métier pesant vingt-huit livres, deux scies, une petite et une grande en médiocre état ; nous y aurions trouvé environ dix cartes de graines de chanvre dans un sac ; un garde-robe de noyer neuf à deux portes et deux tiroirs en dedans, sans ferrure ni serrures ; un fusil à deux coups avec son montage neuf ; une table à pied de biche en noyer avec un tiroir ; le tout de bonne valeur ; un poids à peser appelé romaine sans coupe tirant [cent] vingt livres du grand côté ; une hache recourbée avec son manche ; un petit coffre de sapin fermant à clé, icelui en charpente ; deux pas de fer pesant entre tous deux vingt-quatre livres ; un vieux [oyaux] avec son manche ; un crible de blé en parchemin ; une [houppe de Sedan vert doublée ?] en coutil toute neuve ; une lampe à pompe de fer blanc ; de plus, trois chaises de paille ; un coffre de noyer avec ses anses fermant à clef ; de plus, une table à quatre pieds tournés de noyer, avec un petit tiroir, en bon état ; trois bouteilles de verre et six toupines [11] de terre contenant environ trente pots d’huile ; de plus dans trois petits vans environ deux pots d’huile ; de plus dans une autre toupine de terre, douze saucissons ; de plus dans un sac cinq cartes et demie froment ; dans un autre sac deux cartes d’orge ; de plus dans un autre sac quatre cartes blé maïs ; de plus dans un autre sac trois cartes de pois ; deux [échevettes] de soie crue, seize linceuls, dont sept de toile mêlée de trois aunes et demie environ pièce, et les autres de toile ritte [12] de cinq aunes de tisserand environ ; vingt-une serviette de triège [13] minées ; treize nappes de triège mi usées ; n’y ayant que quelques chemises d’homme de peu de valeur que l’on n’a pas jugé à propos d’inventorier eu égard que le peu que pourra servir on l’emploiera au profit de l’héritière.
De là nous nous serions transporté dans un petit cabinet qui à côté de la chambre qui est attiguë à la cuisine ; nous y aurions trouvé un aune de toile triège neuve ; de plus un moule pour faire du plomb de toutes qualités ; de plus une aune de toile d’étoupe ; de plus un traversin de lit de toile de coutil ; de plus, une couverte de sergette [saine ?], de deux petits flacons minces tenant environ chacun quatre pots ; de plus, deux carniers et une gibecière en bon état ; de plus, sept livres étoupe filée, et une livre et trois quarts étoupe non filée ; un habit à l’anglaise avec sa veste mi usée ; une paire de culottes noire serge de Rome sans doublure mi usée ; une veste sans manche de toile sur coton ; une paire de culottes de Vienne avec ses [caleçons] de flanelle mi usés; un habit et une veste d’Elbeuf gris de fer presqu’usés ; une redingote d’Elbeuf presque usée ; deux paires de guêtres de [coutil], une paire neuve, l’autre mi usée ; une paire de cardes à carder la laine ; deux flasques de fer-blanc ; une scie appelée [raissard] ; deux mauvaises paires de culottes de ratine [14] presque usées ; sept livres et demie plomb giboyé ; de plus, trois serviettes de triège ; une paire de gants de peau mi usés.
De plus, il m’aurait requis de procéder à inventaire des meubles et effets de demelle [15] Anne-Charlotte Mathieu, mère de ladite pupille, au regard qu’ils peuvent appartenir à la pupille en exécution dudit contrat dotal [d’aveu] passé avec ledit noble Antoine Degalis ; savoir : une robe d’indienne [16] avec sa jupe en bon état ; une polonaise avec la jupe soie et coton en bon état, blanc et rouge ; un [matelet] chiné jupe d’indienne mi usée mouchetée ; une jupe d’indienne piquée presqu’usée ; une paire de bas de soie usés ; un manteau d’indienne en bon état ; un parasol en bon tat ; une jupe blanche de cotton de bon usage ; un mantelet de cotonne presqu’usé ; un mantelet de cotonne rayé en bleu et jaune mi usé ; huit paires de bas presqu’usés ; deux boîtes à poudre neuves ; un manteau de taffetas [17] garni en blonde [18] neuf ; un tablier de [bétille] presqu’usé ; un manteau de [bétille] doublé en taffetas rouge presqu’usé ; une robe avec sa jupe de taffetas couleur de rose rayée en bon état ; une autre robe avec sa jupe de taffetas rebroché [19] doublée en soie en bon état ; de plus, une autre robe avec sa jupe de gros de Tours [20] rebroché, le tout avec leurs garnitures en blondes et - deux autres de cotonne rebroché fond [bleu] et soie rouge ; un portefeuille velours cramoisi garni cuir neuf ; un bonnet de taffetas rose ; une […] de taffetas, avec trois petites échevettes de fleuret [21] uni filé, environ une livre de fleuret filé ; une [bobinette] de […] ; trois chemises de toile ritte presqu’usées ; de plus un autre manteau de taffetas noir presque neuf.
De plus ledit tuteur m’a déclaré avoir remis à demelle Marguerite Mathieu quatre cartes de farine blé maïs, et trois cartes de farine de froment ; de plus nous avons trouvé douze chemises de femme de toile ritte mi usées ; deux mauvais tabliers : un de cotonne, un d’indienne ; six mouchoirs de nez en lin mi usés ; trois coiffes dont une de filoche et deux de dentelles avec leurs rubans ; une autre coiffe de blonde ; un mouchoir de taffetas noir garni en gaze mi usé ; un autre de gaze blanc mi usé ; un miroir de toilette ; un diamant à rosette, l’anneau en or monté sur l’argent, que ladite dame a déclaré être de présent de fiançailles.
De plus ledit tuteur m’aurait exhibé un sac cacheté dans lequel il a déclaré être l’argent qu’il a trouvé en mon assistance, et d’icelle de François Thiabaud, de Vincent Ramel et de Philippe Rivet, lequel a été compté le jour du décès dudit noble Degalis en présence desdits témoins et par moi cacheté comme vice-châtelain, lequel sac ayant vérifié ainsi que les sceaux qui n’ont point été altérés, et l’ayant décacheté, il a été vérifié qu’il y avait dans ledit sac tant en trente-neuf écus neufs de France, écus de trois livres, que monnaie à trois cent quarante-cinq livres sept sols, que ledit tuteur se serait chargé.
De là, nous nous serions transportés au second étage dans une chambre qui vise du Levant et du Midi, nous y aurions trouvé deux couvertes de catalogne [22] dont une en bon état, l’autre plus de mi-usée ; de plus nous y aurions trouvé du blé mais non battu arrivant à environ huit cartes lorsqu’il sera battu ; nous y aurions en plus trouvé trente planches de sapin ; vingt-deux douelles [23] de tonneau ; de plus vingt planches parefeuilles [24] tant cerisier que pommier ;
- de plus au galetas, quatorze planches de sapin non attachées au plancher ; de plus à côté des degrés des galetas une arche bois sapin plus de mi usée à trois combets dont deux sont vides et dans l’autre il y a environ trente cartes de noix ; de plus, une mauvaise arche bois fayard ; de plus nous aurions trouvé un vieux coffre à l’antique bois noyer plu de mi usé dans lequel il y avait environ six cartes d’avoine ; de plus une trappe à loup en fer ; de plus une petite trappe de renard, deux éparres pesant neuf livres et demie, soixante-deux livres de vieux fer appelé riblon.
- de là nous nous serions transportés dans la cave dans laquelle nous aurions trouvé sept tonneaux bois châtaigner, dont cinq peuvent contenir environ trois charges chacun, dont trois sont à trois cercles de fer, les autres deux à quatre, dont deux sont mi usés, et les autres en bon état, l’un desquels cercles Pierre Plaisance dit lui appartenir ; des deux autres tonneaux, l’un peut contenir environ six charges, il a neuf cercles à quatre cercles de fer, l’autre peut contenir environ quatre charges et demie en bon état, cercle à trois cercles de fer(sic), dans tous lesquels tonneaux il peut y avoir environ treize charges de vin ; de plus, un petit tonneau tenant environ une charge à deux cercles de fer mi usé ; de plus, un mauvais tonneau à deux cercles de bois presque plein de châtaignes ; de plus un entonnoir de bois peuplier pour les tonneaux en bon état ; de plus quatre fromages pesant environ dix livres ; de plus deux barils en bon état ; de plus deux bouteilles de bois tenant environ quatre pots des deux ; de plus deux assiettes d’étain.
- de là, nous nous serions transportés dans le tinage ; nous y aurions trouvé outre le pressoir, deux cuves dont l’une tient environ quarante charges, ayant deux cercles de fer et trois cercles de bois ; de plus une autre cuve tenant environ vingt charges à deux cercles de fer ; de plus un banc de menuisier avec son valet en bon état ; de plus une herse avec vingt-deux pointes de fer en médiocre état ; de plus une planche noyer et une planche châtaigner ; de plus une porte de noyer à quatre panneaux ayant(sic) pieds et demi de longueur et quatre pieds de large sans ferrure ni serrure, n’ayant jamais été placée.
- de là nous serions transportés vers la grange ; nous n’y aurions trouvé que très peu de foin et de paille qui ne servira pour nourrir les bestiaux que quelques jours ; nous y aurions trouvé treize planches de noyer.
- et dans l’écurie nous y aurions trouvé un bœuf âgé d’environ quatre ans, une vache âgée d’environ douze ans, une génisse âgée d’environ une année, et dans une petit écurie à côté nous y aurions trouvé deux petits cochons ; de plus, à côté de la grange, nous y aurions trouvé une pièce de châtaigner d’environ de trente pieds de long et de quatre pouces à la pointe.
- de plus, au verger, une pièce de châtaigner d’environ un pied de taille et de vingt pieds de longueur, non travaillée ; de plus, une autre pièce de bois noyer équarri(sic) d’environ huit pouces de diamètre, d’environ dix-huit pieds de longueur ; de plus une grande table carrée à quatre piliers, iceux étant de noyer et cerisier et le dessus de sapin, que nous avons trouvée dans une tonne [25] au jardin ; de plus un arrosoir de jardin de fer-blanc neuf ; de plus une [hache] pour le pressoir, et une faux avec son manche, le tout en médiocre état ; de plus une pelle pour le jardin.
- de plus ledit Falquet déclare avoir chez lui un habit bleu doublé en Rouge de Sedan sans boutons ; de plus qu’il y a quatre moutons d’une année ; de plus, déclare qu’il sait que Philippe Rivet a une cochonne à moitié profit, que la demelle Mathieu lui a déclaré avoir remise il y a environ quatre mois ; de plus, qu’il sait aussi que ledit Rivet a encore une vache d’environ cinq ans, qui appartenait audit noble Degalis, que l’on dit être en commande ; ledit Falquet déclare de plus avoir chez lui trois poulaines (sic) , une âgée de quatre ans et les deux autres de trois ; de plus, nous avons trouvé deux roues sans ferrure.
Inventaire des titres
- de là, nous aurions procédé à l’inventaire des titres. Nous aurions trouvé une transaction d’entre les nobles frères Degalis et noble Jean-François de [Cirasse] du dix-sept mars mil sept cent quarante-deux, Ballin notaire, cote numéro un ;
- de plus, une quittance de main privée sur papier blanc passée à noble Antoine Degalis par François Brun de la somme de quatorze livres en date du huit février mil sept cent huitante deux, signée par ledit Brun, cote numéro second ;
- de plus, une procuration ad lites [26] passée à noble Antoine Degalis par les communiers de Villardizier, du vingt-neuf juin mil sept cent septante-six, Mollot notaire, cote numéro trois ;
- un acquis pour ledit noble Degalis fait de Jean-François Veillet du vingt juin mil sept cent septante-quatre, Molllot notaire, cote numéro quatre ;
- de plus, le contrat dotal d’entre ledit noble Degalis et dame Jeanne-Charlotte-Élisabeth Mathieu, du vingt-sept mai mil sept cent septante-quatre, Mollot notaire, coté numéro cinq ;
- de plus, un procès d’entre noble Jean-François Degalis en qualité de curateur aux biens de noble Claude Degalis son frère, et demelle Hélène Roger, veuve de noble Louis-Hercule Degalis, Marguerite Degalis et Anne Renaud, tutrice dudit noble Degalis en vingt-six feuillets utiles commençant par un arrêt du Sénat de Savoie du second juin mil sept cent cinquante-six qui commence par être coté par le numéro cent six et finit par une écriture en comparaissance donnée par ledit noble Jean-François Degalis au feuillet cent-vingt-deux, coté numéro six ;
- une transaction d’entre noble Jean-François et demelle Jeanne Degalis et Spe Louis-Hercule Degalis coté numéro sept ;
- un testament de noble Antoine Degalis du quatre janvier mil sept cent cinquante-neuf, Ladouz notaire, cote numéro huit ;
- une note de luminaire portant la somme de seize livres trois sols au bas de laquelle est un reçu du vingt-sept septembre mil sept cent huitante deux, de quinze livres, signé Durochat , coté numéro neuf ;
- de plus, un partage d’entre noble Antoine Degalis de Villardizier et Jean-François feu Jacques Veillet du seize juin mil sept cent trente un, Savey notaire, cote numéro dix ;
- acquis pour noble Antoine Degalis fait de Joseph feu Jacques Veillet du dix-huit mars mil sept cent trente-neuf, Tardy notaire, cote numéro onze ;
- double du testament de noble Pierre, fils de Julien Degalis du neuf septembre mil six cent septante-deux, non signé, reçu par M° Vullien notaire, coté numéro douze ;
- acquis pour noble Antoine Degalis fait par Joseph Tissot du six mai mil sept cent quarante quatre, Ladouz notaire, coté numéro treize ;
- de plus, un partage fait entre les nobles frères et sœurs Degalis du vingt mars mil sept cent vingt-sept, Chanterel notaire, coté numéro quatorze ;
- de plus, un double de partage fait entre les nobles Antoine et Hercule Degalis de main privée, du sept mai mil sept cent trente-sept, signé Deplant géomètre, cote numéro quinze ;
- de plus, un extrait non signé d’une transaction d’entre noble Antoine, noble Louis-Hercule, et noble Jean-François Degalis du dix-sept mars mil sept cent quarante-deux, que l’on croit reçue par M° Ballin notaire, cotée numéro seize ;
- un extrait [en …[27]] sur papier blanc d’une fondation de la Chapelle de Villardizier en date du vingt-trois mars mil trois cent quatre-vingt-deux, Rosa notaire, cote numéro dix-sept ;
- de plus, une parcelle des vacations et avances faites par ledit noble Degalis en qualité de procureur de la communauté de Chamoux contre François Brun, portant la somme de soixante-douze livres dix sols signée par le Sr Lionnaz pour Tardy procureur, coté numéro dix-huit ;
- de plus, un cahier de procès en cent-trente-deux feuillets utiles entre noble Antoine Degalis défendu contre noble Louis-Hercule Degalis de grange [g…] défendeur coté numéro dix-neuf ;
- autre cahier de procès en soixante-dix-sept feuillets utiles d’entre les mêmes, coté numéro vingt
- autre entre les mêmes, en cent-quatre feuillets, coté numéro vingt-un ;
- de plus, une quittance pour noble Antoine Degalis soit pour le Sr Claude-François Deglapigny passée par noble Jean-François Degalis du cinq avril mil sept cent cinquante-huit, Mollot notaire, cote numéro vingt-deux ;
- extrait sur papier blanc du testament de noble Julien Degalis du vingt-huit octobre mil six cent septante-huit, Deglapigny notaire, non signé, coté numéro vingt-trois ;
- acquis pour noble Jean-François Degalis fait de noble Antoine Degalis, portant quittance en faveur dudit noble Antoine Degalis du troisième janvier mil sept cent cinquante, Ladouz notaire, coté numéro vingt-trois ; (sic)
- extrait de quittance passée par noble Antoine Degalis en faveur de Michel André du neuf juin mil sept cent vingt-sept, Savey notaire, cite numéro vingt-quatre ;
- copie de requête au Sénat de Savoie présentée par noble Jean-François Degalis fils à feu Claude contre demelle Marguerite Degalis, du trente-un août mil sept cent cinquante-deux, coté numéro vingt-cinq ;
- déclaration de madame Degalis Falquet du vingt-trois décembre mil sept cent quarante-neuf à l’occasion d’un arbre en faveur de noble Antoine Degalis, coté vingt-six ;
- accord entre les nobles frères Degalis du troisième juillet mil sept cent vingt-trois, non signé, Gros notaire, insinuée à Chambéry au feuillet huitante-trois du second livre de mil sept cent vingt-trois, coté numéro vingt-sept .
- Nous avons ensuite trouvé un livre journalier sur lequel il y a dix-huit feuillets écrits en partie, qui sera [par aussi] parafé au bas de chaque page, cote numéro vingt-huit ;
- Qu’est tous les titres que nous avons trouvé de plus essentiel, le surplis étant de vieux titres et mémoires de peu d’utilité, qui a le tout été mis dans un sac, qui a été lié et cacheté en présence desdits témoins, et y ai à cet effet apposé deux sceaux de chaque côté sur la [peau ?] et [ligature] ; sur lequel sceau qui m’appartient, il y a une empreinte d’un J et d’une R entrelacés.
De tout quoi ledit tuteur s’est chargé et aurait de plus comparu par devant moi en présence des susdits témoins, ladite demelle Anne-Charlotte Élisabeth fille du susdit Spe François Mathieu Descombes, veuve dudit noble Degalis, native de la ville de Grenoble, habitante de cette paroisse, qui déclare que la cochonne et les quatre moutons ci-devant désignés lui appartiennent en propre, se l’étant procuré des libéralités qu’elle a reçues de ses parents il y a environ deux ou trois ans ; de plus ladite demelle a déclaré se charger de tous les meubles, linge et effets portés par son [trosseil] ci-devant désigné, sauf à de représenter, en étant requise ; elle m’a de plus déclaré ainsi que ledit Sr Falquet que ledit feu noble Degalis a laissé une montre en argent chez l’horloger Defrêne à Chambéry, et qu’il a déposé chez madame Vialet à Chambéry deux pièces façon de Venise pour serviettes et nappes, et qu’ils pensent qu’il sera dû à la dame Vialet environ soixante livres, de tout quoi ledit Sr Falquet m’a requis […] que en vertu de ma dite commission je lui ai accordé.
Et le tout fait et prononcé audit tuteur et aux susdits témoins, les an et jour susdits, et sous toutes dues protestations ledit Tronchet m’ayant déclaré être illétéré
signé : Simon Mollot
Falquet Mathieu desCombes Mathieu Des Combes
Dégallis p. Guillot
Marque dudit Tronchet Pierre Plaisance
Le présent contient dix-sept pages et deux tiers d’autre
signé : Simon Mollot
remarque : nombreux oublis, consignés en fin d’acte; les repères ne sont pas toujours clairs.
3-2015 - Recherche et transcription A.Dh.
autre remarque : les lectures douteuses sont placées [entre crochets]
Source
ADS, cote 6E 11827 (M° Mollot 1783)
Rente constituée en faveur de la Royale abbaye du Betton, passée par
demelle Marguerite-Xavier Degalis, épouse du Sr Pierre-Louis Falquet, de £ 2000.0.0
et obligation pour cette dernière passée par ledit Sr Falquet
en qualité de tuteur de demelle Julie Degalis £ 2000.0.0
L’an mil sept cent quatre-vingt-trois, et le quatre du mois de novembre après-midi à Chamoux dans la maison de demelle Marguerite Degalis [1] par-devant moi ; notaire royal soussigné, et en présence les témoins ci-après nommés, a comparu demelle Marguerite-Xavier fille de feu noble Louis-Hercule Degalis, épouse du Sr Pierre-Louis Falquet avec qui elle déclare n’avoir passé aucune constitution dotale, native et habitante de cette paroisse, laquelle de gré pour elle et les siens, vend ainsi que vente de censes se peut mieux faire de droit à la Royale abbaye du Betton à l’acceptation de Rd Jean-Joseph fils de feu M° Michel Buttin, aumônier de ladite abbaye, et procureur d’icelle par acte du vingt-six décembre mil sept cent septante-neuf, Perret notaire, natif de la ville d’Annecy et habitant de ladite abbaye du Betton ici présent,
- la cense annuelle et perpétuelle de quatre-vingt-livres payable tous les ans à tel et semblable jour que celui-ci, à commencer par le quatre novembre de l’année prochaine, et ainsi à devoir continuer pendant que ladite delle Degalis se retiendra le capital ci-après, la présente vente faite pour et moyennant le prix et somme de deux mille livres présentement et réellement comptée et nombrée en huitante pistoles au coin de notre Roi, valant chacune vingt-quatre livres ; le surplus en pièces de sept sols six deniers sols, et pièces de deux deniers, vérifiées et emboursées, au vu de moi, notaire, et témoins, par ladite demelle Marguerite-Xavier Degalis qui s’en contente,
- pour le prix de la présente vente de censes dont les conditions sont que ladite demelle venderesse ni les siens ne pourront être contraints au payement dudit capital en payant régulièrement les censes, mais que venant à manquer au paiement d’icelles pendant deux années entières et sécutives [2], soit jusques au montant de leur valeur, audit cas, elle pourra être contrainte au paiement dudit capital, censes retardées et loyaux [coûts], sans pouvoir être reçue et advenir à purger la demeure, par lesquelles offres ni consignations que ce soit, auquel bénéfice elle renonce ensuite de l’explication que je lui en ai faite,
- avec liberté qu’elle aura cependant de s’affranchir desdites censes quand bon lui semblera en restituant moyennant trois mois d’avertissement,, le susdit capital, censes retardées et tous loyaux coûts en faisant cependant la susdite restitution en espèces fines d’or ou d’argent ayant cours lors de la restitution [3],
- le tout aux peines de tous dépens, dommages et intérêts, sous l’obligation et constitution de tous ses biens présents et à venir.
Et pour plus d’assurance du payement de ladite somme et accessoires en dérivant, a comparu ledit Sr Pierre-Louis, fils de feu Sr Joseph Falquet, natif de la Magdeleine province du Piémont, habitant de cette paroisse, lequel après avoir renoncé à tous bénéfices de révision d’ordre et de discussion même au droit de disant de plutôt convenir le principal que la caution soit rendue [pleige] caution de ladite demelle Marguerite-Xavier Degalis principal payeur et observateur de tous les payements par elle ci-devant contractés sous promesse faite par ladite demelle Degalis de le relever de tout ce qu’il pourrait [souffrir?] occasion du présent, tant en principal, dommages, intérêts, que dépens, le tout aux peines et tous dépens, dommages, intérêts, sous l’obligation et constitution de tous leurs biens présents et à venir.
Et par le même acte, ledit Sr Pierre-Louis Falquet, en qualité de tuteur de demelle Julie Degalis, conteste devoir à ladite demelle Marguerite-Xavier Degalis acceptante pour elle et les siens la somme de deux mille livres par icelle comptée et nombrée aux mêmes espèces ci-devant désignées,
- et par ledit Sr Falquet en sa susdite qualité vérifiée et emboursée au vu de moi notaire et témoins, laquelle il promet restituer à ladite demelle ou es siens à la première réquisition avec intérêts cependant à courir dès ce jour au quatre pour [ceux] jusqu’à la restitution, payables annuellement ;
- laquelle susdite somme elle ne prête audit Sr Falquet en sa susdite qualité qu’à la charge et condition qu’il l’appliquera à payer ce qui est dû par ladite demelle Julie Degalis en qualité d’héritière de noble Antoine Degalis son père à demelle Elisabeth Degalis épouse du Sr Delaconay et au Sr chirurgien Bertholet, et faire dire dans la quittance qu’il retirera, que c’est de denier de ladite demelle Marguerite-Xavier Degalis, à condition cependant qu’il ne devra faire la susdite restitution que en l’avertissant trois mois d’avance, et le tout [admis] convenu aux peines, obligations de biens et clause de constitut que ci-devant, les parties ayant refusé [la note du présent ?]
- et le tout fait en mon étude en présence des Srs Charles-François Degarbillon, substitut avocat fiscal général, natif de la ville d’Annecy, habitant de celle de Chambéry, et de François Batailler, natif et habitant de la ville d’Aiguebelle, témoins requis, ce dernier m’ayant déclaré être illétéré.
Note en marge : les tab. payés par madame Falquet
Signé
Marguerite Falquet Fr. Buttin […] Falquet
Garbillon ┏ marque du Sr Batailler
Le présent contient trois pages deux tiers d’autre, expédié.
Signé Simon Mollot
03-2015 - Recherche et transcription : A.Dh
Source
ADS 6E 11827 (Minutes M° Mollot 1783)
19-12-1783 - il ne laisse pas insensible, l'accord passé entre les deux frères De Gallis, de Villardizier (les fils de J.F. de Gallis) : Joseph-Louis, incapable de faire face à ses besoins en raison de son état, s'en remet à son frère en abandonnant ses droits.
Vente d’hoirie en faveur de noble Antoine Degalis de Chamoux
passée par noble Joseph-Louis Degalis son frère
L’an mil sept cent quatre-vingt et trois et le dix-neuf du mois de décembre avant midi à Villardizier, paroisse de Chamoux, dans la maison de noble Antoine Degalis, par devant moi, notaire royal soussigné et en présence des témoins ci après nommés ;
- a comparu noble Joseph-Louis, fils de feu noble Jean-François Degalis, natif et habitant de cette paroisse, lequel de gré pour lui et les siens,
- étant instruit du testament de son dit père du premier mai mil sept cent septante trois, Ladouz notaire, dont il lut une expédition authentique, et en a compris le sens dans tous ses termes ainsi qu’il le déclare,
- étant de même informé du décès ab intestat de dame Antoinette-Cécile Deveillet sa mère, arrivé le second juin dernier, tout comme de la consistance de l’hoirie d’icelle, soit des droits qu’elle avait en vertu de son contrat dotal du vingt-neuf avril mil sept cent quarante-quatre Dalbert notaire, et d’un contrat d’augmentation de dot reçu en l’année mil sept cent quarante-sept, Ladouz notaire,
- étant informé encore du décès ab intestat de noble Urbain-Claude Degalis son frère, arrivé le vingt-huit mai mil sept cent septante-cinq,
- et lui résultant tant des susdits actes que des informations prises, que tout ce qu’il aurait à prétendre dans les susdites hoiries ne formerait pas un capital suffisant à pouvoir vivre des revenus d’icelui, il s’en faut même de beaucoup, surtout qu’il ne se trouve pas dans le cas de pouvoir s’occuper à des choses utiles, ayant le malheur de n’être pas robuste de corps ;
- après mûre réflexion faite, craignant que ce qu’il a (à) prétendre ne lui suffise pas pour vivre dans la suite, et persuadé de l’amitié qu’a pour lui noble Antoine Degalis son frère, lui aurait proposé de lui vendre et céder tous les droits qu’il a dans les susdites hoiries moyennant sa nourriture, entretien et logement pendant sa vie ; outre ce moyennant la somme de cinq livres par année pour ses menus plaisirs, et la somme de cent livres seulement au cas qu’il voulût en disposer en dernière volonté,
- ce que ledit noble Antoine Degalis ayant bien voulu accepter pour témoigner à son dit frère l’amitié fraternelle qu’il a toujours eux pour lui, et qu’il veut bien lui continuer alors les plus amples clauses et conditions qui seront ci-après expliquées.
À ces fins, par-devant moi, dit notaire et témoins, ledit noble Joseph-Louis Degalis a vendu ainsi qu’il vend par le présent ainsi que vente d’hoirie se peut mieux faire de droit audit noble Antoine fils de feu noble Jean-François Degalis natif et habitant de cette paroisse, ci-présent et accpetant pour lui et les siens tous les droits qui peuvent lui [compter] tant dans l’hoirie dudit noble Jean-François Degalis son père, en vertu du testament du premier mai mil sept cent septante-trois, Ladouz notaire ; dans celle de dame Cibile (sic)-Antoinette Deveillet sa mère, et de noble Urbain-Claude Degalis son frère,
- lui vend et cède en conséquence toutes actions personnelles, réelles et mixtes, tous interdits et remèdes, possessions, les redevances et récissoires [1] et autres plus favorables accordés par le Droit, le met à cet effet en son propre lieu, droit et places, le nomme et constitue pour son procureur pour pouvoir agir ou exciper [2] des susdits droits, ainsi qu’il verra à faire, la présente vente faite et cession faite à tout péril, risque et fortune, et sans aucune manutention sauf de n’avoir cédé à personne les droits qu’il a dans lesdites hoiries, à la charge qu’il ne restera ni créancier, ni débiteur d’icelles, le prix de la présente vente et cession étant suivant la convention des parties à la charge et condition que ledit noble Antoine Degalis nourrira, logera et entretiendra ledit noble vendeur pendant sa vie, aura soin de lui lorsqu’il aura le malheur d’être affligé de quelque maladie, et c’est chez lui, lui payera annuellement cinq livres pour les menus plaisirs, et lui donnera la somme decent livres une fois pour toutes, pour pouvoir en disposer en dernière volonté, payable après son décès, et n’en disposant pas, et ladite somme restera audit noble [Antoine] n’étant [promise] et réservée que dans le premier cas, étant au besoin intervenue au présent les clauses de dévestiture, investiture, translation de domaine, de propriété et de constitut [3], à ce requises avec pouvoir audit noble [Antoine] de prendre possession dès ce jour de tout ce qui peut appartenir audit noble vendeur dans les siennes hoiries,
- et moyennant l’exécution de tout ce que de plus de la part dudit noble [Antoine] ledit noble vendeur promet ne rechercher ni inquiéter en aucune manière, ledit noble Antoine Degalis directement ni indirectement pour tout ce qu’il aurait à prétendre dans les susdites hoiries sous quel prétexte que ce soit, le tout ainsi convenu et promis observer par les parties, chacune en ce qui la concerne, aux peines respectives de tous dépens, dommages, intérêts, sous l’obligation et constitution de tous leurs biens présents et à venir, et le tout fait et prononcé en présence de Sr Jean-Claude Grassis natif de la ville de Moutiers, habitant à St Pierre d’Albigny et de Vincent feu Antoine Jandet, natif et habitant de cette paroisse, témoins requis, ce dernier m’ayant décléré être illétéré.
Signé : Joseph Degalis Antoine Degallis
Marque + de Vincent Jandet Grassis
La présente contient trois pages et demie
Simon Mollot notaire
L’écriture de Joseph est moins souple que celle d’Antoine ; mais plus habile que celle de Marguerite De Gallis; bref il sait écrire…
03-2015 - recherche et transcription A.Dh.
Source
ADS 6E 11827 (Minutes M° Mollot 1783)
Le hameau de Villardizier donne procuration à Antoine Degalis pour intervenir en son nom dans les négociations et procès nécessaires à la Communauté.
Attention ! Cet Antoine-là est le fils de Jean-François, à ne pas confondre avec Antoine fils d’Antoine Degalis, mort en mars de la même année !
L’intérêt de cet acte réside principalement par la liste des Communiers de Villardizier, avec éventuellement leur « avant-nom », qui précise leur rang dans cette petite société rurale. Bien sûr, les femmes « ne comptent pas » – à moins qu’elles se retrouvent accidentellement chefs de famille.
Ici, 19 communiers étaient présents, dont une femme.
Procuration générale passée par le hameau de Villardizier
à Noble Antoine Degalis dudit lieu
L’an mil sept cent quatre-vingt-trois et le seize de novembre après-midi à Villardizier, paroisse de Chamoux, dans la maison de noble Antoine Degalis, par-devant moi, notaire royal soussigné, et présents les témoins ci-après nommés, ont comparu les communiers dudit hameau de Villardizier, aux personnes des Srs Philibert, fils de feu Sr André Thomas, bourgeois de la ville de Montmélian ; François fils de feu Hugues Thiabaud, François fils de feu François Berthier ; François fils de feu Hugues Peguet, Joseph fils de feu Joseph Boisson ; Bernard fils de feu Étienne Ramel ; Pierre fils de feu François Merat ; Marguerite fille de feu François Berthet ; Vincent [ajout : Jean ?] feu Claude Ramel ; Guillaume fils de feu Claude Giroud ; Pierre fils de feu Joseph Ramel ; Vincent, fils de feu Antoine Jandet ; Antoine, fils séparé de Bernard Ramel ; Pierre fils de feu Julien Ferroud, natif de Villard-Léger ; Philippe fils de feu Barthélémy Rivet [ajout : natif de Montgilbert] ; Pierre fils de feu Claude Plaisance ; Hilaire, fils dudit feu Claude Plaisance, tous deux natifs de Montendry ; Antoine fils de Pierre Geoffray, natif de la Trinité ; Prosper fils de feu François Masson, tous sauf ceux ci-dessus désignés natifs de cette paroisse et habitants [ajout : de ce hameau], excédant les deux tiers des Communiers, ainsi qu’ils me l’ont déclaré ;
Lesquels nomment et constituent pour leur procureur général noble Antoine fils de feu noble Jean-François Degalis, natif et habitant de cette paroisse, ici présent, et la charge acceptant,
- et c’est pour et au nom des Communiers du présent hameau se pourvoir, présenter et comparaître par devant tous tribunaux de justice, tant suprêmes que subalternes auxquels pourrait appartenir la connaissance des causes que le présent hameau a et pourrait avoir dans la suite, tant concernant la montagne qui à lui appartient, que pour toutes les autres causes qui concernent le présent hameau en général, et en icelles faire toutes demandes déduites, défenses, offres, acceptations, réquisitions et révocations, et productions qu’il conviendra soutenir et nier tous faits, les réduire en positions, offrir, accepter, déférer, référer ou révoquer le serment, faire procéder à enquêtes, produire témoins, fournir reproches, les sauver, donner des interrogations, appeler, relever, renoncer, [c…] griefs, y répondre et défendre et poursuivre lesdites causes jusqu’à jugement définitif et entière exécution du tout ; lui donnent de plus pouvoir d’acenser ce qu’il conviendra des terres, des bois de ladite montagne pour le prix et terme qu’il jugera convenable, de se pourvoir par-devant le Sénat ou par-devant le Seigneur Intendant général [ajout : et autres tribunaux] pour obtenir les inhibitions nécessaires pour la conservation des bois, nommer un ou plusieurs garde-bois, les faire approuver, prêter serment à exiger, passer quittances qui seront autant valables que si ledit les passait lui-même, traiter et transiger de tous les droits dudit hameau tant pour regard des procès mus ou a mouvoir à l’avenir que pour regard du prix des affranchissements et ce pour le prix et sous les clauses et conditions qu’il jugera les plus convenables ; et à cet effet, passer tous actes et contrats nécessaires, obliger à cet effet tous les biens présents et à venir dudit hameau ; en un mot, vendre et relâcher si le besoin l’exige et fasse en tout et partout avec plein et entier pouvoir, tout ce que le cas requerra, quoique imprévu, par la présente promettant l’avoir pour agréable et le relever ainsi que ceux qu’ils lui donnent par le présent pouvoir exprès de substituer de toute charge, occasion de la présente, élisant au besoin domicile en la personne des uns et des autres, [ajout : sous promesse de payer audit noble constitué trois livres pour chaque jour qu’il vaquera utilement ainsi qu’ils en sont restés convenants, sans qu’il puisse prétendre davantage ]
- le tout aux peines de tous dépens, dommages, intérêts, sous l’obligation et constitution tant de leurs biens propres que de ceux des particuliers absents ;
- et le tout fait et prononcé en présence de François fils de feu George Vial natif de Rhoterens habitant de cette paroisse et de Joseph fils d’Antoine Dixmier, natif et habitant du Bourget en l’Huile, témoins requis, qui m’ont céclaré être illétérés, ainsi que Tiabaud, Berthier, Peguet, Boisson, Bernard, Ramel, Merat, Berthet, Vincent et Jean Ramel, Giroud, Pierre Ramel, Jandet, Antoine Ramel, Ferroud, Rivet, [Tietry], Geoffray et Masson,
- feront leur marque et en conséquence
03-2015 - Recherche et transcription A.Dh.
Source
ADS 6E 11827 (Minutes M° Mollot 1783)
Voir aussi 1782-1791 Affranchissements
L'Édit de 1771 lance le coupe d'envoi.
Mais le succès ne vient pas vite, les habitants-possédants doivent s'organiser, se mettre d'accord.
De leur côté, les seigneurs tenant fief ne sont pas pressés d'abandonner leur pouvoir et leur rente, même à profit d'un capital.
Les Chamoyards s'impatientent :
le 20 avril 1778, ils passent devant notaire un "Compromis, obligation passée par plusieurs possédants rière la paroisse de Chx pour accélérer l'affranchissement des devoirs seigneuriaux de la paroisse".
13 mai 1779, nouvel essai : Maître Mollot enregistre un "compromis et obligation passée pour accélérer les affranchissements dus rière Chx par plusieurs particuliers du lieu"
L'an 1778 et le 20 du mois d'avril sur les quatre heures après-midi à Chamoux par devant moi notaire royal soussigné dans mon étude, et présents les témoins enfin nommés, se sont établis et constitués en personne les sieurs … Deglapigny, … Chiesa, … vuillerme, … Venipé, … Sibuet, … Vuillermet, … Bouvard, … Deplantes, … Masset, … Revy, … Brun, … Salomon, … Brun, … Savey, … Perrier, … Ginet, … boisson, … barraz, … Venipé, … ramel, … Thiabaud, … mugnier, … Fenoillet, … George/Fenoillet, … de Galis/Falquet, … Guillot/Gaillard, … Christin, … Neyrod, … Thomas/ Deplantes, … Christin, … de Galis, … Perrouz, … Guyaz, … Savoye/Guyaz, … Hailloud, … Maillet, … Choudin, … Berthier, … Chiesaz,
tous possédant rière le territoire de la paroisse de Chamoux la plus grande quantité des fonds sujets aux devoirs seigneuriaux et emphytéotiques, et dont la cote de taille excède la [blanc] de celle générique,
tous lesquels voulant accélérer l'affranchissement de la communauté afin que, en conséquence, elle puisse faire assigner les possesseurs des susdits droits à présenter les états en conformité de l'édit du 18 décembre 1771, se sont obligés ainsi que par le présent ils s'obligent tous solidairement de payer le prix total de l'affranchissement de cette paroisse en renonçant au besoin au bénéfice de division, d'ordre, et de discussion, sans entendre néanmoins se départir de celui accordé par le paragraphe six des lettres patentes du 2 janvier proche passé, si le cas arrivait qu'il fût question d'en venir à la vente de leurs biens par enchères ;
Ainsi, et de la manière qu'il y est expliqué, ladite demoiselle Marguerite Degalis, ledit sieur guillot en sa dite qualité, ladite veuve George, Louise Thomas, renoncent au besoin à tous bénéfices contraires, faute de ce, s'obligent à tout à leur particulier pour ce qui leur peur concerner ; les autres comparants n'entendant point déroger à la clause solidaire stipulée ci devant, quoi que par défaut lesdites comparantes, de pouvoir s'obliger solidairement, se soumettent en conséquence par défaut de payement de souffrir ladite vente par proportion entre les plus ou moins forts possesseurs jusqu'à concurrence du prix de l'abbergement ; de plus, les susdits co-obligés se sont soumis et se soumettent encore de s'en tenir à l'arbitrage de la délégation pour le temps et la manière de leur remboursement envers la communauté, sous la réserve néanmoins convenue de recouvrer ou de se faire rembourser les uns envers les autres et envers les autres possesseurs non comparants, qui pourtant pourraient s'obliger par des compromis particuliers la part afférente à payer du prix dudit affranchissement;
… fait, tous les obligés ci dessus chacun en ce qui le concerne, aux peines de tous dépens, dommages, intérêts, sous l'obligation et constitution chacun en ce qui le concerne de tous leurs biens présents et à venir.
Fait et prononcé en présence de Gabriel Mollot mon père, M° praticien natif du présent lieu et habitant à Chambéry, et de Pierre Varnier, natif et habitant de Villard-Léger, témoins requis, de Jean fils de feu Mathieu Guyaz, et de la Marie fille de feu Claude Savoye en qualité de tutrice de Jean Baptiste Guyaz son fils, tous deux natifs et habitants du présent lieu, Jean fils de feu Pierre Hailloud, natif des Mollettes habitant au présent lieu, André fils de feu Joseph Maillet aussi natif et habitant du présent lieu, François fils de feu Georges Choudin, natif et habitant du présent lieu, Henri fils de feu Vincent Berthier natif de Saint-Pierre d'Albigny, habitant au présent lieu, Claude fils de feu Pierre Chiesaz natif et habitant du présent lieu,
Vient trois livres pour le droit.
Lesdits Guyaz, François Perroud, Louise Thomas, Marie Savoye, Pierre Fenoillet, Martin Bouvard, Jean Hailloud, Mugnier, Bernard Ramel, Joseph Venipé, Boisson, Revy, François Venipé, Martin Vulliermet, Jean-Louis Perrier, Jacques Deplantes, Pierre Ginet, François Sibuet, François Georges Thiabaud, Pierre Barras, Pierre Christin, Joseph Vulliermet, Antoine Christin,
m'ont déclaré être illettérés, et ont en conséquence fait leur marque sur ma minute ;
Et les autres parties ainsi que les témoins ont signé sur icelle qui contient cinq pages et tiers d'autre, la dernière partie de la présente expédition écrite par Jean-François Mollot mon frère
Mollot not.
AD073, cote 2C 2884 p.284/423
Le 13 mai 1779, ils recommencent ! "Compromis obligatoire passé pour accélérer les affranchissements des droits emphytéotiques dûs rière Chamoux par les sieurs Deglapigny, Savey, Berthollet, Bouvard, Chiesaz, Mugnier, Vendange, Brun, Joseph Vulliermet, Sr Gabriel Salomon, Guillaume Pavillet et André Parant"
L'an 1779 et le 13 du mois de mai après-midi à Chamoux, par devant moi notaire royal soussigné dans mon étude, et présents les témoins en fin nommés, ont comparu les sieurs Jean-François etc
tous habitants du présent lieu, tous possédant fonds, sujets aux devoirs seigneuriaux et emphytéotiques rière la présente paroisse, tous lesquels voulant accélérer l'affranchissement de la communauté afin qu'icelle puisse faire assigner les possesseurs des susdits droits à présenter leur état en conformité de l'édit du 19 décembre 1771, après avoir renoncé tous bénéfices de division, d'ordre et de discussion, l'un d'iceux seul principal et pour le tout,
se sont obligés ainsi qu'ils s'obligent par le présent solidairement de payer le prix total de l'affranchissement ; laquelle renonciation je leur ai expliquée ; sans entendre néanmoins se départir du bénéfice accordé par le paragraphe six des lettres patentes du 2 janvier année dernière, si le cas arrivait qu'il fût question d'en venir à la vente de leurs biens par enchère, ainsi et de la manière qu'il y est expliqué, se soumettant dans ledit cas de souffrir ladite vente par proportion entre les plus ou moins forts possesseurs jusqu'à concurrence du prix de l'affranchissement.
De plus, tous lesdits co-obligés se sont soumis et se soumettent encore de s'en tenir à l'arbitrage de la délégation pour le temps et la manière de leur remboursement envers la communauté, sur la réserve néanmoins de recouvrer ou de se faire rembourser les une envers les autres et envers les autres possesseurs non comparants, et contre ceux même qui pourraient s'être obligés par des compromis particuliers, leur part afférente à payer du prix du dit affranchissement,
Et ce ont fait tous les susdits co-obligés aux peines de tous dépens, dommages, intérêts, sur l'obligation et constitution solidaire de tous leurs biens présents et à venir.
Fait et prononcé en présence de Jacques Perrier et de Jacques Deplantes, tous deux natifs et habitants du présent lieu, témoins requis.
Le tabellion est de trois livres.
Signé sur la minute Deglapigny, Salomon, Antoine Savey, Martin Vendange, André Parent, Guillaume Pavillet, Joseph Chiesaz, François Brun et Jacques Perrier.
Lesdits Berthollet, Mugnier, Vulliermet, Bouvard et Deplantes illitérés y ont fait leur marque.
La présente contenant trois pages sur ladite minute, quoique la présente expédition qui est pour le tabellion d'Aiguebelle soit écrite à ma réquisition
Simon Mollot notaire
AD073 cote 2C 2886p.422/470
Le 25 juin 1782, Seigneur Intendant général relance la démarche,
et le 21 juillet 1782, le même notaire rédige le compte-rendu d'une "Convocation générale de la paroisse de Chamoux portant procuration à spectable Hyacinthe Garin, au sieur A. Pittit, à Me Louis François Vernier, à Noble Antoine Degalis et François Brun, pour traiter et convenir du prix des affranchissements et vente des communaux"
Plus des deux-tiers des "faisant feu" chamoyards (mâmes!) sont présents pour passer cette procuration à quelques notables locaux.
L'an 1782 et le 21 du mois de juillet à Chamoux sur la place publique à l'issue de la messe paroissiale dudit lieu, par devant moi notaire royal et secrétaire de la susdite paroisse soussigné, et vice châtelain de la terre dudit Chamoux, et en présence des témoins ci après nommés,
Et encore en l'assistance de Me Jacques fils de feu Me Maurice Ladouz, châtelain de cette paroisse, natif et habitant de la paroisse de Châteauneuf,
En exécution du décret du Seigneur Intendant général du 25 juin dernier, mis au bas de la requette présentée par les syndic et conseil de cette paroisse audit jour, et du verbal dressé en conséquence par ledit Me Ladouz peu avant le présent, que le tout sera inséré en fin de la présente,
ont comparu au son de la cloche à la manière accoutumée honorable Jacques fils de feu François Perrier, syndic, Noble Antoine fils de feu noble Antoine Degalis de la tour, Jean-Baptiste fils de feu Pierre Vulliermet, noble Louis fils de feu Noble Jean-François Delivron, capitaine dans le régiment de Maurienne, et sieur Claude le cadet fils de feu sieur Gabriel Salomon, conseillers, tous cinq formant le conseil de cette paroisse,
Sr Jean-François fils de feu Joseph François Deglapigny, tous natifs et habitants de cette paroisse (sic), Me Joseph fils émancipé dudit Pierre Guillot notaire royal natif du dit St-Pierre d'Albigny habitant de cette paroisse, sieur Philibert fils de Sr André Thomas natif de Monmeillant et habitant de cette paroisse, François fils de feu Hugues Thiabaud, Pierre fils de feu Claude Barraz, Joseph à feu Joseph Buisson, Antoine fils de feu Pierre Collomb, Joseph fils de feu Antoine Petit, ces derniers natifs et habitants de cette paroisse, Hilaire fils de feu Claude Plaisance natif de Montendry et habitant de cette paroisse, Joseph fils de feu George Choudin, Pierre fils de feu Pierre Buffet ce dernier natif et habitant de cette paroisse, Joseph François fils de feu Barthélémy Tronchet natif de Morillon en Faucigny habitant de cette paroisse, Pierre fils de feu Laurent Fenoillet, Joseph fils de feu Pierre Vulliermet, Guillaume fils de feu Claude Giroud, Augustin fils de feu genre Antoine Taborin, Claude fils de feu François Sibuet, ces derniers natifs et habitants de cette paroisse, Jean fils de feu Pierre Ailloud natif des Mollettes habitant de cette paroisse, Michel fils de feu Claude Neyrod natif de Montendry habitant de cette paroisse, Jean fils de feu Martin Bouvard, Antoine fils de feu Martin Petit, tous deux natifs et habitants de cette paroisse, François fils de feu Claude Ginet natif de Villard-Léger habitant de cette paroisse, Benoît feu Laurent Brégod natif de Moutiers habitant de cette paroisse, François fils de feu Jacques Venipé, Jean à feu Joseph Perrier tous deux natifs de cette paroisse, Guillaume fils de feu Philibert Pavillet natif de Villard-Léger habitant de cette paroisse, François fils de feu Antoine Petit, Joseph fils de feu François Venipé tous deux natifs et habitants de cette paroisse, Claude fils de feu Thomas Gellon natif d'Hauteville habitant de cette paroisse, Pierre fils de feu Pierre Tournafond, François fils de feu Pierre Tournafond, Joseph fils de feu Thomas Pieron, Guillaume fils de feu Pierre Berthollet ces derniers natifs et habitants de cette paroisse, Antoine le fils de feu François Christin dit la violettaz natif de Montendry habitant de cette paroisse, Pierre fils de feu Antoine Jacquier natif et habitant de cette paroisse, André fils de feu François Parent natif de Faverges, François fils de feu Benoît Christin natif de Montendry tous deux habitants de cette paroisse, Martin fils de feu François Vendange, Martin fils de feu Pierre Vulliermet, Jean-Louis fils de feu François Perrier, François fils de feu Jacques Choudin, Benoît fils de feu Pierre Grollier ces derniers natifs et habitants de cette paroisse, Noël fils émancipé de Jean Baptiste Guy natif de Montgilbert habitant de cette paroisse, François fils de feu Antoine Neyrod natif de Montendry, Jean Antoine fils de feu François Décole natif de Châteauneuf tous deux habitants de cette paroisse, Pierre fils de feu Martin Bouvard, Jean fils de feu Claude Ramel, François fils de feu Hugues Peguet tous trois natifs et habitants de cette paroisse, Antoine fils de feu Jean [Rechat] natif de La Chapelle blanche habitant de cette paroisse, Nicolas fils de feu Michel Bugnon natif de Bourgneuf habitant de cette paroisse, Pierre fils de Joseph Courrier natif de La Rochette habitant de cette paroisse, François fils de feu Jean-Claude Christin, Claude fils de feu Jean [Vuy], Jean fils de feu Mathieu Renard ces derniers natifs et habitants de cette paroisse, François fils de feu Claude Genin natif du Béttonnet habitant de cette paroisse, Jean-Pierre fils de feu Claude Boucher natif d'arbin en Genevois habitant de cette paroisse, François fils de feu Antoine Fantin, Antoine fils de feu Benoît Savey ces trois derniers natifs et habitants de cette paroisse, Jean fils de feu Claude Revy natif de Montendry, Laurent fils de feu Antelme Perret natif du Pont de Beauvoisin tous deux habitants de cette paroisse, Philippe fils de feu Barthélémy Rivet natif de Montgilbert habitant de cette paroisse, Joseph fils de feu Claude Petit, Christophle fils de feu François Taborin, André fils de feu Joseph Maillet, Joseph fils de feu Jacques Aguetaz, Jean-Baptiste fils de feu Mathieu Guyaz tous natifs et habitants de cette paroisse, Ambroise fils émancipé de Pierre Plaisance natif de Montendry habitant de cette paroisse, Claude fils de feu François Tournafond, Étienne fils de feu Pierre Tournafond, Pierre fils de feu Antoine Petit, Martin fils de feu Jean Petit, Prosper fils de feu François Masson, et Bernard fils de feu Étienne Ramel tous ces derniers natifs et habitants de cette paroisse, Pierre fils de feu François Jandet natif de Montendry, François fils de feu Joseph François Deplantes natif de Massingy, Claude fils de feu Gaspard Grosjean natif de Coise (Coëse), Joseph fils de feu Jean Varnier natif de villard-Léger, Christophle fils de Orgeolet] natif de Bourgneuf, S. Louis fils de feu S. Joseph Falquet natif de Turin, Jean-François fils de feu François Masset natif de Montendry et tous habitants de cette paroisse,
Et tous ceux-ci excédant les deux tiers des faisant feu de cette communauté,
Spectable Hyacinthe François Garin avocat au Sénat Bourgeois de Chambéry, S. [Ameline] Pittit Bourgeois de Chambéry, parapheur du papier timbré pour Sa Majesté, Me Louis-François Vernier procureur au Sénat de Savoie, tous trois d'ici absents,
Noble Antoine fils de feu Noble Jean-François Degalis et François fils de feu François Brun tous deux natifs et habitants de cette paroisse, ici présents et la charge acceptant ;
Et c'est pour et au nom de cette communauté, tant conjointement que séparément, dont le nombre ne sera cependant pas moindre de trois, convenir, traiter et transiger avec tous les seigneurs et possédant fief rière cette communauté de tous leurs fiefs, servis, censes, laods et autres devoirs seigneuriaux à eux dûs, sur le pied, prix et condition, qu'ils jugeront le plus convenable pour le plus grand avantage de la communauté, de plus de vendre et aliéner partie des communaux de cette paroisse ;
À cet effet dans tous les cas ci-devant exprimés, passer tous contrats, transactions, quittances et autres qui seront jugés nécessaires ; et c'est le tout avec élection de domicile, aux peines de tous dépens, dommages, intérêts, sous l'obligation et constitution de tous les biens présents et à venir de cette communauté.
Et le tout fait et prononcé en présence d'Aimé fils de feu Michel Neyrod natif et habitant de Montendry et de Joseph fils émancipé de Pierre Plaisance natif dudit Montendry habitant à La Trinité, témoins requis.
Ce dernier ainsi que lesdits François Thiabaud, Boisson, Collomb, Joseph à feu Antoine Petit, Joseph Choudin, Pierre Buffet, Tronchet, Pierre Fenoillet, Joseph Fenoillet, Guillaume Giroud, Augustin Taborin, Claude Plaisance, Jean Hailloud, Michel Neyrod, Jean Bouvard, Antoine Petit, Ginet, François Venipé, Jean Perrier, François Petit, Joseph Venipé, Claude Gellon, François Tournafond, Joseph Pieron, Guillaume Berthollet, Antoine Christin, Pierre Jacquier, François Christin, Martin Vulliermet, Jean-Louis Perrier, François Choudin, Benoît Grollier, François Neyrod, Jean Antoine Décole, Pierre Bouvard, Jean Ramel, François Peguet, Antoine Rochat, François Jacquier, Nicolas Bugnon, Courrier, Claude Vuy, Jean Renard, François Genin, Jean Pierre Boucher, François Fantin, Jean Revy, Laurent Perret, Philippe Rivet, Christofle Taborin, Joseph Aguetaz, Jean-Baptiste Guyaz, Ambroise Plaisance, Claude Tournafond, Étienne Tournafond, Pierre Petit, Martin Petit, Prosper Masson, Bernard Ramel, François Deplantes, Claude Grosjean, Christophe Caillet, Jean-Marie Orgelet et Jean Genin m'ayant déclaré être illitérés font leur marque.
Le tabellion est de trois livres.
Les syndic et conseillers Falquet, Guillot, Deglapigny, Pierre Barrey, Hilaire Plaisance, Claude Rouet, Benoît Bragod, Guillaume Pavillet, François Petit, André Parent, Martin Vendange, Noël Gay, Jean Genin, Antoine Savey, André Maillet, Pierre Jandet, Martin Petit, Jean Pichon, Jean-François Masset, Antoine Degallis, Aimé Neyrod, Thomas et Me Jacques Ladouz châtelain, ont signé sur ma minute, les autres pour être illitérés y ont fait leur marque; laquelle le contient huit pages (la première mention deux pages et demie, la seconde trois pages et quart) ; et le présent écrit par Me Michel Gabriel Mollot, notaire royal. Ainsi est.
Simon Mollot
AD073 cote 2C 2176 p.231/458
Joseph Dalbert, Seigneur de Chamoux, prend encore un peu de temps pour réfléchir...
Le 12 juin 1786, il signe enfin une "procuration spéciale passée par Noble Joseph Dalbert seigneur de Chamoux à Noble Simon-Antoine son fils pour les affranchissements"
L'an 1786 et 12 du mois de juin à Chamoux par devant moi notaire royal soussigné dans mon étude après midi et en présence des témoins ci après nommés a comparu
Noble Joseph fils de feu noble Antoine Dalbert seigneur de Chamoux, Montendry et Montgilbert, natif de la cité de Saint-Jean-de-Maurienne, habitant du présent lieu, lequel de plein gré, nomme pour son procureur spécial et général sans aucune dérogation Noble Simon Antoine Dalbert de Chamoux son fils émancipé, officier à la suite de l'armée, natif et habitant du présent lieu de Chamoux, à l'acceptation de moi, notaire.
Et c'est pour et au nom du seigneur constituant traiter et transiger du prix des affranchissements des revenus de ses fiefs rière les lieux de Chamoux,Montendry et Montgilbert, pour le prix et sous les clauses, conditions et [adstrictions] qu'il jugera à propos, même de gré à gré, avec les procureurs constitués à cet effet, passer en conséquence tous contrats d'affranchissement, du tout ou séparément ainsi qu'il avisera, enregistrer le prix en tout ou en partie, passer toutes quittances, cessions et rémissions de titres, et en cas de plaid, comparaître par devant tous juges et tribunaux de justice en quelle qualité que ce soit, pour nommer et convenir d'expert pour la fixation du prix dudit fief, et autres incombances à faire à ce sujet.
Le tout quoi ledit seigneur constituant approuve et ratifie dès à présent avec promesse de n'y venir au contraire directement ni indirectement, et généralement faire pour regard dudit fief affranchissement et extinction et tout ce que le seigneur constituant ferait ou pourrait faire s'il y était expressément, promettant l'avoir pour agréable, avouant, approuvant, ratifiant, obligeant tous ses biens présents et à venir, sous la clause de constitut et la stipulation de tous dépens, dommages, intérêts.
Et le tout fait et prononcé en présence de S. Claude [Genet] natif de Chignin, et de Paul Revy natif de Montendry, soldats dans le Régiment de Maurienne, habitants de cette paroisse, témoins requis.
Le tabellion de trois livres.
Ledit seigneur et les témoins ont signé sur ma minute qui contient une page et demie. Ainsi est.
Simon Mollot notaire
AD073 cote 2C 2184 p.11/500
Le 17 juin 1786, les Chamoyards s'engageaient à payer pour leur affranchissement, 13800 livres.
fev 2020 - Recherche et transcription A.Dh.
Sources :
AD Savoie, Tabellion d'Aiguebelle
Max Bruchet, 1908
Nul ne s'oppose à cette idée. Mais les Chamoyards s'inquiètent de devoir reprendre en même temps que le legs, des dettes éventuelles de leur ancien curé Durieux (devenu quelques mois, à la fin, doyen de la Collégiale). On négocie donc ferme.
On voit que les rapports avec l'abbaye de St-Rambert en Bugey étaient source constante de soucis.
Transaction concernant l'école fondée rière Chamoux passée
d'entre les syndic et conseils de ladite paroisse
et les frère Nicolas et Esprit Durieux
en l'assistance du sieur Pierre Louis Falquet,
de Jean-François Varnier, Benoît Christin, Jacques Perrier,
Antoine Savey et le sieur Jean-François Deglapigny.
L'an 1791 et le 21 du mois de février après midi, à Chamoux dans mon étude où ont comparu
- par devant moi notaire royal et secrétaire de la paroisse de Chamoux soussigné,
- le syndic et conseils d'icelle, aux personnes de Pierre fils de feu Jean-Louis Jandet, syndic natif de Montandry, de Martin fils de feu François Vendange, natif de cette paroisse, de Nicolas fils de feu Michel Bugnon,natif de Bourgneuf, de François fils de feu François Tiabaud, natif de cette paroisse, et de Guillaume fils de feu Philibert Pavillet, natif de Villard-Léger tous cinq habitants de cette paroisse et formant le seul le conseil d'icelle, ici dûment assemblés au son de la cloche à la manière accoutumée,
- assistés de spectable Jean-François fils de feu sieur Joseph Deglapigny, natif de cette paroisse, de sieur Pierre-Louis fils de feu sieur Joseph Falquet, natif de la ville de Turin en qualité de tuteurs de Demoiselle Julie Degalis, de Jean-François fils de feu François Varnier, natif de Bourgneuf, de Benoît fils de feu Antoine Christin dit la Viollettaz, natif de Montandry, de sieur Jacques feu François Perrier, et sieur Antoine feu sieur Benoît Savey, tous natifs de cette paroisse où ils habitent tous, étant des plus forts cotisés d'icelle,
- à tous lesquels ayant fait lecture du testament de Révérend Jean-Baptiste Durieux, doyen de la collégiale de Sainte-Anne de Chamoux, leur ancien curé du 22 novembre 1788, et de ses codicilles des 26 même mois, 22 et 28 avril 1789, tous reçus par moi notaire,
je leur ai en conséquence observé que par iceux, ledit Révérend Durieux avait légué à cette communauté :
- premièrement la somme de 2100 livres à lui dues par Michel Genin par acte du 23 janvier 1784,
- seconde demande la somme de 1000 livres portée par rente constituée passée en sa faveur par Me Jean-Antoine Valliend notaire royal, et Jean-Baptiste et Claude Geoffrey du 4 mars 1784, Perret notaire;
Lesdites sommes léguées pour la fondation d'une école rière cette paroisse pour apprendre à lire et à écrire et à chiffrer à la jeunesse, de la Saint-Martin jusqu'à Rameaux, sous les plus amples conditions expliquées pour ce regard ; desquelles sommes il ne s'est maintenu que légitime créancier sans autre maintenance, et à la charge en outre expresse portée par son codicille du 22 avril 1789 que, moyennant lesdites sommes, il veut et entend que ses héritiers ne soient molestés en justice ni hors, tant de la part de la communauté que des révérends curés et des révérends religieux de Saint-Rambert pour des réparations qu'il pourrait être tenu de faire, soit au presbytère, au chœur de l'église, sacristie et ailleurs ;
et ayant d'ailleurs comparu le sieur Nicolas fils de feu sieur Jean Durieux natif de Lanslebourg en Maurienne où il habite, tant de son chef que comme procureur de Révérend Esprit Durieux, recteur de Saint-Michel par procure, dûment institué du 16 février dernier, Grange notaire, il aurait interpellé lesdits syndic et conseil de Chamoux à déclarer s'ils voulaient ou non accepter ledit legs sous lesdites conditions :
- premièrement parce qu'ils craignaient que les biens du dit Michel Genin ne fassent pas suffisants pour le capital qu'il devait,
- secondement parce que, au cas que la communauté fût tenue en acceptant le legs de cette manière, de donner une certaine somme, ou peut-être toute celle léguée au décharge dudit Révérend Durieux, ladite fondation serait sans aucun mérite de sa part : ledit sieur Nicolas Durieux aurait répliqué qu'il n'était pas probable que ledit Révérend Jean-Baptiste Durieux fût tenu à rien, du moins à très peu ;
Que cependant, pour engager mieux la communauté à accepter le legs, afin que les pieuses intentions de son oncle s'exécutent sous lesdites conditions, et se libérer entièrement de tout ce que le dit Révérend Jean-Baptiste Durieux pourrait être tenu comme curé de Chamoux et possesseurs des dîmes rière cette paroisse, tant vis-à-vis les Révérends religieux de St-Rambert, la communauté quantièmement, et pour faire voir combien il était coulant, il offrait encore à cette communauté :
- premièrement le capital de 400 livres porté par rente constituée passé en faveur dudit Révérend Durieux par le notaire soussigné du 14 juillet 1787, Gabriel Mollot, notaire, duquel Andrée Maillet s'est chargé d'en relever, moi notaire, parade du 26 mars 1788, aussi Gabriel Mollot notaire.
- de plus il offre de céder à la communauté les censes arriérées de ladite rente pour regard desquelles il déclare n'y en avoir que deux de payées de sorte qu'il serait encore dû d'icelle la cense de 16 livres échue au 14 juillet dernier, et celle qui court dès lors ; de plus, qu'il offrait toutes les censes arriérées à lui dues par ledit maître Valliend et Jean-Baptiste et Claude Geoffray par le susdit acte du 4 mars 1784, déclarant que dès ladite date, elles sont toutes dues sur le pied de 40 livres par an, sauf 10 livres reçues à compte ; de plus toutes les censes arriérées à lui dues par Michel Genin en vertu de l'acte ci-devant énoncé du 3 janvier 1784 déclarant qu'outre la cense qui court dès le 3 janvier dernier, ledit Genin doit deux censes entières les 24 livres de la troisième ;
Tous les capitaux et censes qu'il offre de céder, compris les portions de cense dues, jusqu'au décès dudit Révérend Durieux arrivant à 888 livres, qui est une somme assez considérable qu'il veut bien donner en augmentation, en temps qu'il ne sera tenu autre manutention au regard d'icelle que d'en être légitime créancier pour le surplus, à tout péril, risques et fortune.
Lesdits syndic et conseils assistés comme dessus auraient déclaré accepter lesdites offres sous lesdites conditions, en tant qu'il leur sera libre de faire desdites sommes nouvellement promises ce que bon leur semblera, à l'avantage cependant du général de la communauté ou de l'école, de plus à la charge que, au cas que la communauté fût forcée de donner outre icelle ou décharge dudit Révérend Durieux pour ce dont ils le relèveront vis-à-vis de l'abbaye de Saint Rambert une somme plus considérable, il leur sera libre de la prendre sur les sommes léguées pour l'école - qui est dans ce cas ne devra substituer que pour les intérêts du capital qui restera.
Ce qu'ayant été de même accepté par ledit sieur Nicolas Durieux, tant de son chef qu'en sa dite qualité, sous les plus amples conditions ci-après, à cet effet a été traité et transigé comme s'en suit, les parties voulant que la narrative du présent ait force de dispositive comme une transaction individue dans tout point chef par chef.
À cet effet lesdits syndic et conseils de Chamoux aux personnes ci-devant énoncées, et assistés de fort cotisés aussi devant nommés et le sieur Nicolas fils de feu sieur Jean Durieux, tant de son chef qu'en qualité de procureur de Révérend Esprit Durieux, par l'acte ci-devant énoncé, de gré pour eux et les leurs, les syndic et conseils agissant pour et au nom de cette communauté, ont convenu et conviennent par mutuelles stipulations et acceptation,
savoir que :
- lesdits syndic et conseils acceptent les sommes à eux léguées pour la fondation d'une école rière cette paroisse, sous les charges et conditions portées par les testaments et codicilles ci-devant énoncés, et au moyen de la cession que leur fait par le présent ledit sieur Nicolas Durieux, tant de son chef qu'en sa dite qualité, du bénéfice et droit de la rente constituée passée en faveur dudit Révérend Jean-Baptiste Durieux par moi notaire le 14 juillet 1787, Gabriel Mollot notaire, de même que les censes arriérées d'icelle ; de plus toutes les censes arriérées à lui dues, tant par Maître Valliend que par Jean-Baptiste et Claude Geoffray, par acte du 4 mars 1784, Perret notaire ; de plus toutes les censes arriérées à lui dues par Michel Genin par acte du 3 janvier 1784 reçues par moi notaire, le tout ainsi qu'est expliqué dans la narrative du présent.
Pour regard de tout quoi il met la présente communauté de Chamoux en la personne desdits syndic et conseils en son propre lieu, droit et places, le nomme et constitue pour ses procureurs avec pouvoir d'en substituer d'autres, Le tout sous due élection de domicile, pour pouvoir agir ou exciper du bénéfice et droit d'iceux ainsi qu'ils verront à faire, la présente session faite, à tout péril, risque et fortune, et sans aucune manutention qu'elle soit, pas même pour les autres sommes léguées, sauf d'être légitime créancier des sommes ci-dessus cédées et léguées, cédant en outre à cette communauté les droits d'émoluments desquels actes ci-dessus énoncés que le dit Révérend Durieux peut avoir payés, tous lesquels actes en signe de vraie session, il a réunis auxdits syndic et conseils au moyen de quoi lesdits syndic et conseils acquittent et libèrent lesdits sieurs Nicolas et Esprit Durieux de tout ce que Révérend Jean-Baptiste Durieux pourrait être tenu envers cette communauté comme curé de Chamoux et possesseur des dîmes, de quelle manière et pour quelles causes que ce puisse être, et promettent même les relever de tout ce qui pourrait être tenu vis-à-vis l'abbaye de St-Rambert en quoi que le tout puisse consister, et les relever des dommages et garantie, tant pour cause de procès […] entre les parties, dont tous les événements, décisions et exécutions resteront à la charge de la communauté, que pour quelle autre cause que ce soit, cogiter ou à excogiter, dépendant dudit procès ou autrement, de quelle manière que ce soit, moyennant quoi cette communauté aura la liberté d'employer lesdites sommes de la manière ci expliquée dans la narrative du présent, que les parties approuvent dans tout leur contenu.
Déclarant ledit sieur Nicolas Durieux que Révérend Jean-Baptiste Durieux a payé à Révérend Rambaud curé de cette paroisse les 57 livres qu'il était tenu de payer pour les réparations de la cure, à forme de l'acte d'état qui en a été pris, et se charge des frais du présent.
Et le tout ainsi convenu entre toutes les dites parties aux peines respectives de tous dépens, dommages, intérêts, sous l'obligation et constitution de tous biens présents et à venir de cette communauté que lesdits syndic et conseils se constituant tenir en leur qualité, et de ceux desdits Nicolas et Esprit Durieux, pour regard de ce dernier en vertu de ladite procuration, et le tout fait et prononcé en présence de Noble Antoine Degalis natif de Chamoux, habitant de la ville de Chambéry, et de Michel Grollier natif de Montandry, habitant de cette paroisse, témoins requis, lesdits Bugnon et Varnier m'ayant déclaré être illétérés
Lesdits syndic et conseils et les témoins ont signé sur ma minute sauf lesdits Bugnon et Varnier qui ont fait le remarque, icelle contenant neuf pages et demie.
La présent expédition écrite par Jean-Michel Mollot mon fils.
Simon Mollot
mars 2017 - Recherche et transcription A. Dh.
Source : ADS en ligne - Registres du Tabellion d'Aiguebelle - cote 2C 2193 - F° 239 - page 299 / 545
Séance de l’administration municipale du canton de Chamoux
du 9 messidor an 7* de la République française une et indble
Présents les citoyens Martin Vendange président, Aimé Néroud agent municipal de Chamoux, Antoine Christin agent municipal du Bettonnet, François Goddet agent municipal de Villarléger, Jean Tardy agent municipal de Châteauneuf, François Descollaz agent municipal de Villarsallet, Joseph Plaisance agent municipal de Montendry, Laurent Hemery agent municipal de La Trinité, et Simon Molloz commissaire près l’administration municipale de ce canton.
Il a été fait lecture du procès-verbal de la dernière séance ; il a été approuvé en son entier.
L’administration municipale de ce canton le douze vendémiaire dernier sous n°5, le susdit Jear [huissier public patenté ndlr) domicilié à VillardLéger,
Il est fait lecture de la lettre écrite à cette administration par celle centrale du département, le 29 prairial dernier, dont la teneur suit :
Citoyens, les renseignements qui nous sont revenus sur la situation de l’esprit public de votre canton, et sur la conduite de certains individus qui au lieu de faire servir leur influence au profit de la chose publique, s’en servent pour lui nuire, exigent que vous redoubliez de zèle et de vigilance pour déjouer les projets de l’aristocratie et du fanatisme : parmi ceux sur lesquels la police doit avoir principalement l’œil ouvert sont : l’ex noble Delivron Louis et François Neyroud de Chamoux, l’ex noble [Desollaud], et Perret, homme de loi domicilié à Villardsallet, Pillet, homme de loi à La Trinité, Jean-Louis Mamy d’Hauteville, et Paul Cugnet à Châteuneuf. Les propos, les habitudes de ces individus, ainsi que leur attachement à l’ancien ordre des choses, vous font un devoir important de les surveiller de très près, et de nous informer constamment de leur conduite ultérieure. Vous aurez soin de donner à votre surveillance toute l’efficacité convenable ; qu’ils ne sortent pas de leurs communes respectives, et bien moins du canton.
Vous vous abstiendrez à cet effet de leur donner des passeports, vous ferez plus : vous retirerez ceux dont ils pourraient être porteurs, afin qu’ils ne se soustraient pas à l’œil de la police. Toutes leurs démarches devront être scrupuleusement examinées, et vous nous ferez part s’il se fait chez eu quelques rassemblements en nous indiquant les personnes qui les formeraient ; vous songerez, citoyens, que l’état actuel des choses exige de la part des fonctionnaires. [N’oubliez ?] l’emploi de tous leurs moyens, pour comprimer les ennemis intérieurs, et pour seconder ainsi les efforts qu’on ne cesse de faire pour vaincre ceux de l’extérieur.
Signé Bavoux, président,
L’administration pour satisfaire à la susdite lettre, oui le commissaire du Directoire exécutif, arrête que la lettre dont s’ait sera transmise par extrait auxdits Louis Delivron, François Neyroud, [Desollaud], Perret, Pillet, Jean-Louis Mamy et Paul Cugnet pour qu’ils n’en prétendent cause d’ignorance, avec invitation que cette administration leur fait de se conformer ponctuellement à l susdite lettre pour ce qui les concerne, sous les peines portées par la loi ; extrait du présent leur sera encore transmis et c’est par l’agent municipal de leur commune respective qui en certifieront cette administration sans délai ; et le présent sera encore transmis au département ; chaque agent municipal est invité d’examiner scrupuleusement les démarches desdits individus, s’il se fait des rassemblements chez eux, en faisant attention aux personnes qui formeront ces rassemblements.
De tout quoi ils rendront compte à cette administration qui en fera part au département, comme porte la susdite lettre.
*27 juin 1799
AS073 cote L 1966 - Canton de Chamoux. Arrêtés. F° 237
janv-fév 2020 - Recherche et transcription ADh
Source : AD073
En juin 1839, la Fabrique de Chamoux achète pour y faire une école, un bâtiment et ses jardins, que nous connaissons encore : c'est "le Clos", dans l'actuelle rue Saint Joseph (on comprendra bientôt la raison de ce nom).
Nous connaissons l'acte de vente passé chez le notaire Belleville (1er document), mais aussi, tous les échanges que ce projet a suscités entre la Fabrique de Chamoux et St-Jean de Maurienne, puisque l'évêque était l'autorité de référence dans ce projet d'école (documents suivants).
"Vente par M. Joseph Guillot
En faveur du Conseil de fabrique
de la Commune de Chamoux
à l’acceptation de Rd Charles Amédée Bois
entre Sr Joseph Ramel, Ambroise Petit,
Théodule Plaisance, Claude-Antoine Martin
Et Sr Pierre Finas, membres dudit Conseil
L’An mil huit cent trente-neuf, et le neuf du mois de juin, à cinq heures après-midi à Chamoux, dans le presbytère,
Par-devant moi, Michel-François Belleville, notaire Royal soussigné, de résidence en cette Commune, assisté des témoins ci-après nommés, ont comparu
D’une part, M. Joseph à feu Joseph Guillot, propriétaire et percepteur des contributions, né et domicilié en cette Commune,
D’autre part, Rd Charles Amédée fils de vivant Sr Claude Bois, archiprêtre et recteur de cette Commune où il habite, né à St André en Maurienne, et M.M. Joseph à feu Bernard Ramel, Ambroise à feu Joseph Petit, Théodule à feu Claude-François Plaisance et Claude-Antoine à feu Joseph Martin, celui-ci né au Bourget en l’Huille, Plaisance à Montendry, les autres à Chamoux où tous habitent, composant ensemble le Conseil de fabrique de cette paroisse.
Et encore M. Pierre à feu Sr Jean-François Finas, propriétaire rentier à St Pierre de Soucy, domicilié en cette Commune en qualité de Curateur spécial à l’hoirie de défunte Marie Hudry, veuve Jaime, à forme de l’acte émané de la judicature de ce Mandement, sous date du vingt-sept juin mil huit cent trente-huit, insinué au bureau de la Rochette le vingt-trois juillet suivant, au droit de trois livres quatre-vingt-sept centimes.
Lesdites parties ont expliqué que par son testament du vingt-un juin mil huit cent trente-huit, Ulliel notaire, insinué eu bureau de la Rochette le cinq juillet suivant, au droit de cinq livres cinq centimes, dans [les volontés] duquel elle est décédée, ladite dame Jaime a institué pour héritier le Trésorier du Conseil de fabrique de cette Commune, à la charge par lui d’établir au chef-lieu une école pour l’éducation des filles de la paroisse, dirigée par une ou deux sœurs ou dames de St Joseph.
Que pour se conformer à ces dispositions, ledit Conseil de fabrique s’est pourvu à S.G. Monseigneur l’Évêque de Maurienne pour obtenir les autorisations nécessaires, tant pour l’acceptation de ladite succession que pour l’acquisition de l’immeuble ci-après désigné, ce qui a été accordé par ordonnance de S.G. sous date du dix-huit Avril dernier.
La requête et provision contenant huit pages sur quatre feuillets seront annexées au présent pour en faire [congés ?].
En exécution de tout quoi et de ce qui a été verbalement convenu.
M. Guillot vend par la présente purement, simplement et irrévocablement avec la garantie légale, clause d’investiture, de dévestiture*, requise à l’administration, du Conseil de fabrique de Chamoux pour la destination ci-devant énoncée, à l’acceptation des membres dudit Conseil [prénommés] les bâtiments de maison, grange, écurie cour, jardin, placiage et champ … qu’il a et possède rière cette Commune, figuré sous le numéro entier quatorze cent quarante-sept et partie du numéro douze cent dix-sept de la mappe locale, le tout de la contenance d’un journal et demi environ, sans [maintenue**] étant convenu que M. Guillot vend toute la portion du numéro douze cent dix-sept qui forme un carré au-dessous du bâtiment et jardin du Sr Mollot et du jardin du vendeur, jusques au verger du Sr Jean-Amédée Deglapigny qui le confine au levant, et qui est encore confiné au midi par une partie du même numéro restant au vendeur, au couchant par un chemin public, les treilles et jardin du Sr Théodule Plaisance et consort Revy, et au nord par la Cour, jardin et bâtiment du Sr Jean-Amédée Deglapigny et consort Plaisance.
Pour fixer irrévocablement la contenance vendue, il sera placé une limite à l’angle sud-ouest, du numéro quatorze cent soixante-six, appartenant à M. Deglapigny, et il sera établi une haie à frais communs entre le vendeur et les acquéreurs sur la ligne tirée de cette limite pour venir aboutir à l’angle nord-est du jardin du vendeur, et toute la portion au nord de cette haie fait partie de la présente vente.
M. Guillot renonce pour lui et les siens à tout passage sur l’immeuble vendu, tant pour l’investiture et dévestiture de l’autre partie du même numéro, que pour toute autre.
Il est convenu que d’ici dix ans, M. Guillot aura le droit de couper l’arbre noyer existant sur la pièce vendue, au-dessous de l’angle nord-est de son jardin et que jusqu’alors, le fruit restera à l’administration de la fabrique ; cependant, cette dernière aura la faculté d’exiger qu’il soit coupé plus tôt, et toujours le bois appartiendra au vendeur.
Il est encore convenu que l’on enlèvera le jeune arbre noyer existant dans la haie qui doit être transportée.
Cette vente est consentie et réciproquement acceptée moyennant la somme de sept mille cinq cents livres neuves que les acquéreurs en la qualité qu’ils agissent, promettent et s’engagent de payer au vendeur, savoir : six mille livres le premier Décembre mil huit cent quarante, et les quinze cent livres restantes le premier Décembre mil huit cent quarante et un, avec intérêts au cinq pour cent l’an, qui ont commencé à courir dès le premier mars dernier, époque à laquelle cette vente a été convenue.
Le vendeur promet faire jouir ladite administration dudit immeuble et lui cède au besoin le droit d’exiger la cense de la courante année.
Il est expressément convenu que si ladite administration veut [purger ?] l’immeuble vendu, elle le fera à ses frais, même s’il en est le cas, la rédaction de l’hypothèque légale de l’épouse du vendeur susdit. Et ne pourra sous aucun prétexte retarder le paiement dudit prix aux termes fixés.
Il sera délivré au vendeur, aux frais de ladite administration, une expédition du présent.
Le tout ainsi convenu et promis respectivement observer par les parties sous les peines et obligations de droit.
Dont acte, fait et passé et son contenu lu et prononcé à ma haute et intelligible vois auxdites parties, en présence du Sr François à feu Joseph Déplante et Antonin à feu Jean [Haillaud] cultivateurs, tous deux nés et domiciliés à Chamoux, témoins requis."
* * *
Curieusement, les échanges qui suivent, entre la Fabrique de Chamoux et l'évêque, se trouvent consignés dans un minutier du notaire qui enregistra la vente, et ce ne sont pas des copies anonymes : les "mains" sont différentes, les textes sont signés.
"À Sa Grandeur l’Évêque de Maurienne,
Prince d’Aiguebelle
Supplie humblement le Conseil de fabrique de la Commune de Chamoux susdit :
Que par testament du 21 juin 1838 Ulliel notaire, dans les volontés duquel elle est décédée le 27 ( ?) du même mois, dame Marie Udry***, veuve Jayme a entre autres dispositions institué le Trésorier du Conseil de fabrique à la charge par lui d’établir au chef-lieu de Chamoux une école pour l’éducation des filles de la paroisse, et dirigée par une ou deux sœurs ou dames de St Joseph.
Qu’après le décès de ladite dame Jayme, il a fait procéder à l’inventaire de sa succession, en l’assistance du Sr Pierre Finas, curateur spécial, en conformité de l’art. 897 du Code Civil, ainsi que par acte du 27 juin 1838, Belleville notaire.
Que par acte [min.] au greffe du Tribunal de Judicature mage de Chambéry, le 3 7bre dernier, il a déclaré accepté ladite hoirie sous bénéfice d’inventaire, suivant le présent de l’article 986 dudit Code ; note de cette déclaration a été insérée au journal de Savoie du 8 dudit mois de septembre n° 36 en conformité de l’art. 1010.
Dès lors, il s’est présenté une occasion favorable d’accomplir les volontés de la testatrice. M. Guillot offre de vendre audit Conseil, une maison avec un Clos de la contenance d’un journal et demi environ, situé au chef-lieu de la Commune, dont la position paraît choisie pour l’établissement projeté ; il a purgé cet immeuble de toutes les hypothèques qui pouvaient exister, tant contre son vendeur que contre ses [auteurs] ; la position de fortune de M. Guillot dispense de remplir cette formalité à son égard ; en conséquence, ledit Conseil serait d’avis de faire l’acquisition dudit immeuble, et recourt
À ce qu’il plaise à Sa Grandeur, autoriser ledit Conseil
1°) à accepter la succession de ladite défunte dame Marie Udry Jayme,
2°) à faire l’acquisition de la maison sus désignée et du clos attigu****,
pour le prix de sept mille cinq cents livres qui sera payé des deniers de ladite succession, et ce, au besoin, en l’assistance dudit curateur spécial, et sur ce, daigner pourvoir.
Signatures, … Thomas, Petit, Plaisance, Ramel, … Bois"
* * *
Cette supplique est suivie de 3 notes :
" Soit montré au Rd Promoteur. St Jean de Maurienne, 30 mars 1839. ☩ Alexis Évêque de Maurienne"
* * *
" Vu le testament de la Dame Udry veuve Jayme du 21 juin 1938, Ulliel notaire ; vu l’inventaire dressé par M° Belleville le 27 du même mois ; d’après les renseignements que nous nous sommes procurés, nous sommes d’avis que l’héritage de ladite Marie Udry peut être accepté, et l’acquisition de la maison de M. Guillot au prix énoncé dans la supplique, autorisée, toutefois sous les conditions ci-après, savoir :
1°) que le trésorier actuel de la fabrique de Chamoux institué héritier par la testatrice en sa dite qualité, consentira pour lui et ses successeurs audit emploi, à n’administrer les droits et avoirs de cette succession que de concert avec le conseil de fabrique, et s’engagera à ne jamais rien faire seul.
2°) que les avoirs de cette succession ne seront point confondus avec ceux de la fabrique ; qu’il en sera présenté chaque année un compte séparé, et qu’ils ne seront jamais employés que selon la destination qui leur a été assignée par la testatrice.
3°) que quoique cette institution soit faite à la charge d’établir au chef-lieu de Chamoux une école de filles dirigée par une ou deux sœurs de St Joseph, le montant de cette succession étant insuffisant pour faire cet établissement, le conseil de fabrique n’aura obligation de le former que lorsqu’il aura pu réunir les ressources nécessaires à cette fin, sans entendre rien prendre sur les revenus ordinaires de l’Église.
St Jean de Maurienne, le 30 mars 1839.
Billiet chanoine promoteur"
* * *
" Soit montré au Rd Archiprêtre Recteur de Chamoux, au Conseil de fabrique dudit lieu, et spécialement au Sr Joseph Ramel, Trésorier, avec invitation de donner leur consentement aux conclusions du Rd Promoteur.
St Jean de Maurienne le 5 avril 1839 ☩ Alexis Évêque de Maurienne "
Puis nouveaux courriers :
" Nous soussigné archiprêtre Recteur de la paroisse de Chamoux, vu les conclusions du Rd promoteur au bas de la supplique présentée à sa Grandeur l’illustrissime et Révérendissime Évêque de Maurienne, Prince d’Aiguebelle, pour l’institution au chef-lieu de Chamoux d’une école de filles dirigée par deux sœurs de St Joseph, déclarons adhérer et consentir pleinement et irrévocablement aux susdites conclusions, selon toute leur teneur et acception.
Chamoux, 10 avril 1839
Bois, recteur "
* * *
" Nous soussignés membres du Conseil de fabrique séant à Chamoux, vu les conclusions du Rd promoteur au bas de la supplique ci-contre, et le [Soit montré ?] et ordonné par Mgr Billiet illustrissime et Révérendissime Évêque de Maurienne, sous date du 3 avril 1839, déclarons adhérer et consentir pleinement et irrévocablement aux susdites conclusions, et vouloir les observer à l’avenir dans toute leur teneur et acception.
Chamoux, le 10 avril 1839
Signatures : Bois Recteur, Thomas Petit Claude … Théodule Plaisance "
* * *
" Je soussigné ; Trésorier actuel de la fébrique de Chamoux, institué héritier des avoirs de Marie Hudry veuve d’Antoine Jayme, par son testament du 21 juin 1838, et codicille du 24 juin même année, vu les conclusions du Rd promoteur au bas de la supplique présentée par le Conseil de fabrique à Sa Grandeur l’illustrissime et Révérendissime Évêque de Maurienne pour l’institution dans le chef-lieu de Chamoux d’une école de filles dirigée par les sœurs de St Joseph, déclare accepter les susdites conclusions et consentir pleinement et irrévocablement en ma qualité et pour mes successeurs à les observer et exécuter dans toute leur teneur.
Chamoux le 10 avril 1839
Joseph Ramel"
* * *
(sic) « Le sus signé observe à Sa grandeur que si on fait l’acquisition de ce local de suitte, et qu’il ne soit pas occupé par les sœurs, on sera obligé de le louer a pure perte, par ce l’objet ne peu produire qu’un revenus annuel de 200♯ et qu’avant d’y instaler les sœurs, il faudra faire une dépense y compris le mobilier au moins de 2000♯ non compris les différents legs portés par le codicile que vous avez vu, et je crois pour ma propre satisfaction vous faire ces observations en acceptant les 3 articles de monseigneur le promoteur, vous priant de m’excuser. Joseph Ramel »
* * *
" Alexis Billiet par la miséricorde divine et la grand. du St Siège Apostolique, Évêque de Maurienne, Prince d’Aiguebelle, Commandeur de l’Ordre des SSts Maurice et Lazare,
Vu la supplique à nous présentée par le Rd Recteur et le Conseil de fabrique de la paroisse de Chamoux, notre décret de … … du 30 mars dernier, les conclusions du Rd Promoteur du même jour, autre décret de [Soit montré ?] au conseil de fabrique de Chamoux du 5 avril et les réponses du Rd Archiprêtre, Recteur dudit lieu, celles des fabriciens et dudit Joseph Ramel, receveur de la favrique, du 10 du courant, vu aussi le testament de la Dame Hudry Vve Jayme du 21 juin 1838, Ulliel notaire, son codicille du 24 juin, même notaire, et l’inventaire de son délaissé du 27 juin 1838, Belleville notaire, nous autorisons le Conseil de fabrique de Chamoux en ce qui nous concerne, à accepter la succession de la Dame Hudry, sous les clauses et conditions énoncées par le Rd Promoteur, savoir :
1°) que les questions relatives à l’administration de ladite hoirie ne pourraient être traitées que par le Conseil de fabrique dument assemblé, et non par le receveur seul, à teneur du consentement donné par le Sr Ramel par sa réponse ci-jointe du 10 courant.
2°) que les avoirs provenant de cette succession seront toujours employés selon la destination qui aura été assignée par la testatrice, qu’ils ne seront point confondus à ceux de la fabrique, et qu’il nous en sera présenté chaque année un compte distinct et séparé.
3°) que quoique cette institution héréditaire soit faite à la charge d’établir à Chamoux une école de filles dirigée par les sœurs de St Joseph, les avoirs de ladite succession étant insuffisants pour former un tel établissement, la fabrique n’y sera obligée que lorsqu’elle pourra trouver les ressources supplétives nécessaires à cette fin, sans entendre rien prendre pour cela sur les revenus ordinaires de l’Église.
À ces conditions, nous avons approuvé et homologué, et par les présentes nous approuvons et homologuons en ce qui nous concerne, le testament et le codicille précités de ladite Dame Hudry, dans sa forme et teneur.
4°) et comme la maison que le Conseil de fabrique a l’intention d’acheter de M. Guillot se trouve placée dans une situation tout à fait favorable pour l’établissement dont il s’agit ; qu’il n’y aurait pas espoir d’en trouver une autre à Chamoux aussi convenable à cette fin, si on laisse échapper cette occasion, nous autorisons ledit Conseil de fabrique à en faire l’acquisition au prix proposé de sept mille cinq cents livres à payer des deniers de la succession.
Nous ordonnons que le testament de la Vve Jayme, son codicille, l’inventaire de ses avoirs, la supplique qui précède, nos deux décrets de [Soit montré ?], les conclusions du Rd Promoteur, les réponses du conseil de fabrique et notre présent décret, soient transcrits en entier au Registre de notre Chancellerie.
Donné à St Jean de Maurienne, le 18 avril 1839
☩ Alexis Évêque de Maurienne"
Les petites chamoyardes allaient donc avoir LEUR école, fin 1839 - mais à quel prix !
Recherche et transcription 12-2013 A. Dh.
Notes
* Dévestiture : en Suisse, desserte d'un accès, d'un lieu (Larousse). Dépossession. La dévestiture d'une charge, d'un bénéfice. (Littré)
** Confirmation par jugement dans la possession d'un bien ou d'un droit.
*** selon les textes, on trouve Udry ou Hudry, et Jaime ou Jayme !
**** attigu : contigu, attenant
Sources
ADS. Minute de Maître Belleville, Notaire, 1839, (6E 11692) page 239 et suivantes pour la vente, page 243 et suivantes pour les échanges avec l'évêché.
1856
Le Rd Curé de Chamoux soussigné prie M. le Syndic et les membres du Conseil Communal d’accueillir les observations et propositions suivantes :
1°) la veuve Jayme a institué le Conseil de fabrique son héritier, à charge seulement d’établir une école de filles au chef-lieu dirigée par une ou deux sœurs de St Joseph après avoir acquitté les legs particuliers en dehors de cette œuvre.
Le testament ne renferme pas un mot qui oblige le Conseil de fabrique à fournir sur ses propres deniers, soit la rente annuelle de la taxe sur les bancs, chaises, banquettes, pour les dépenses d’entretien de la maison des sœurs de St Joseph. Plus, l’Évêque du Diocèse a formellement défendu au Conseil de fabrique d’employer à cela les deniers de l’église paroissiale. Cette dépense fait règle obligatoire.
Le montant de l’hoirie Jayme a été absorbé par les legs particuliers, l’achat de la maison et du clos Masset, les réparations convenables aux divers appartements, en sorte qu’il n’est pas resté un fonds disponible annuellement pour les dépenses d’entretien.
Le nombre des élèves en proportion de la population exige non pas deux sœurs, mais bien quatre.
La reconstruction du maître-autel de l’Église paroissiale a été ordonnée dans les procès-verbaux de visites paroissiales faites par leurs Grandeurs Mgr Billiet et Mgr Vibert, et ces procès-verbaux ont été signés par les membres du Conseil Communal. C’était reconnaître et contracter un engagement.
Le Conseil de fabrique, voyant que le Conseil Communal ne s’occupait pas du Maître-autel, et que d’ailleurs les dépenses portées sur le budget de la Commune étaient considérables et importantes, a suspendu toutes les réparations non urgentes dans l’intérieur de l’Église, et a fait élever le nouveau Maître-autel. Ses fonds se sont et seront encore absorbés pendant plusieurs années par les payements faits et à faire. Il est donc impossible au Conseil de fabrique de se charger des dépenses d’entretien à la maison des sœurs St Joseph, quand même il y serait autorisé formellement par l’ordinaire.
Il est donc indispensable que le Conseil Communal se charge des dépenses d’entretien à la maison des sœurs, et en faisant la répartition de la minervale*, il est facile de prélever la somme de 30 ou 40 f. annuellement, ce qui peut suffire pour cet effet. D’ailleurs, sur la maison des sœurs pèse l’impôt sur les bâtiments avec les centimes additionnels divisionnaire etc… et de main-morte, pour la somme de 26£ environ, et jusques à présent le Recteur soussigné a pris sur ses deniers pour faire face à cette dette dans l’intérêt de la bonne œuvre.
Les réparations urgentes à la maison des sœurs à ce moment, sont 1°) aux fosses d’aisance 2° à la toiture. Une [visite] des lieux par un ou deux membres du Conseil Communal donnera une plus ample connaissance de ces réparations.
2°) le traitement du vicaire figure sur le budget communal pour la somme de 500£. Sur cette somme, le curé lui remet la somme de 160£ annuellement, comme il a été réglé par l‘ordinaire du Diocèse ; restent 340£ pour la pension. Si les entrées continuent à être à un prix élevé, selon les probabilités, la somme disponible pour la pension serait tout à fait insuffisante, et imposerait au Curé un sacrifice par trop onéreux. On ne doit pas ignorer que sa position sous le rapport des intérêts matériels n’est pas brillante. Il serait donc nécessaire d’ajouter 100£ au traitement du vicaire ; une partie de cette somme serait dévolue au vicaire, et l’autre au Rd Curé pour la pension.
19 9bre 1856. A. Bois, Curé de Chamoux
Annoté en bas de page :
Le Conseil Communal délibère à l’unanimité qu’il ne peut prendre aucune détermination sur la demande ci-dessus sans avoir été à même de pouvoir contrôler les Comptes de fabrique.
Toute délibération prise sans que ces pièces aient été mises sous les yeux du Conseil ne pourrait être approuvée.
En conséquence, Monsieur le Curé est prié de vouloir bien communiquer les Comptes de fabrique de la présente demande pour la séance qui sera tenue mercredi 29 9bre à 2 heures après midi
Chamoux, le 21 novembre 1856.
Le Syndic : de Sonnaz Le Secrétaire : Ph. Thomas
Recherche et transcription 12-2012 : A. Dh.
Note
* Aujourd’hui encore, en Belgique, on appelle minerval le droit d'inscription dans les hautes écoles et les universités pour les élèves belges ou issus de l'Union européenne.
Sources
Archives de l’Évêché de Maurienne - Fonds Chamoux - Registre «Délibérations de la Fabrique » - 1869-1906
DU HAUT EN BAS:
Chamoux et l'annexion de la Savoie à la France
L'affaire du canton de Chamoux
Le 22 avril, les Savoyards sont appelés à voter, lors d'un grand plébiscite, pour l'annexion de la Savoie à la France : La Savoie veut-elle être réunie à la France ?
En fait, l'affaire est déjà négociée à l'amiable avec le Roi de Piémont-Sardaigne et son ministre Cavour. Mais l'Empereur Napoléon III tient à obtenir un témoignage de l'adhésion populaire.
La réussite à 99,8% est trop belle, et sent très fort le maquillage ; de fait, les bulletin "Non" sont absents des bureaux de vote, les fortes têtes sont à l'ombre, il n'y a pas d'isoloir, les prêtres ont emmené leurs ouialles soutenir l'homme qui soutient du pape…
Dommage : les historiens s'accordent à penser qu'un plébiscite plus démocratique n'aurait pas livré des résultats ridicules. Et le Times de Londres n'aurait pas pu qualifier ce plébiscite de "farce la plus abjecte jamais jouée dans l'histoire des nations."
À Chamoux et aux alentours (ces villages sont alors encore dans l'arrondissement de Maurienne), voici les résultats ; impressionnant, non ?
vote oui | vote non | total | nombre des inscrits | différence | motifs connus de la différence | |
Ayton | 254 | / | 254 | 262 | 8 | malades |
Bourgneuf | 98 | / | 98 | 98 | / | / |
Betton-Bettonnet | 104 | / | 104 | 104 | / | / |
Bourget en Huile | 104 | / | 104 | 104 | / | / |
Chamousset | 85 | / | 85 | 85 | / | / |
Chamoux | 397 | / | 397 | 402 | 5 | absents |
Champlaurent | 89 | / | 89 | 90 | 1 | absents |
Chateauneuf | 230 | / | 230 | 234 | 4 | malades |
Coise | 433 | / | 433 | 439 | 6 | malades et absents |
Hauteville | 106 | / | 106 | 106 | / | / |
Le Pontet | 152 | / | 152 | 152 | / | / |
Montendry | 134 | / | 134 | 134 | / | / |
Rappelons qu'en 1860, le suffrage se disait "universel"… en excluant la moitié féminine de l'humanité !
C'est bien ainsi que le dossier est intitulé aux Archives de Savoie !
Les habitants du canton de Chamoux n'étaient pas contents de Turin, et… ils souhaitaient peut-être particulièrement le faire savoir lors du référendum qui "rattacha" la Savoie à la France.
C'est que, après l'épisode révolutionnaire, l'administration "piémontaise" de retour aux commandes, avait jugé bon de détacher le canton de Chamoux de la Savoie propre, pour l'ajouter à la Maurienne. Elle qui ne savait rien des spécificités chamoyardes bien sûr. Maladroit !
L'éloignement du Pouvoir à Turin ne passait décidément pas…
1860. Plébiscite.
Le préfet fraîchement nommé par l'Empereur Napoléon avait à peine défait ses cartons, qu'il recevait les doléances savoyardes ; et Chamoux sut toucher le cœur de la Préfecture, et eut gain de cause.
À Monsieur le Préfet chargé d'organiser la Savoie en Département français,
Monsieur le Préfet,
Dix commune qui composent le canton de Chamoux, et forment une population du chiffre de 8703, exposent :
Qu'elles ont longtemps appartenu à la Province de Savoie propre (Chambéry), qu'elles ont toujours fait partie du tribunal siégeant en cette ville, et qu'elles ne sauraient rationnellement être placées dans un arrondissement autre que celui de Chambéry.
En 1836, le Gouvernement Sarde, pour donner plus d'importance à la Province administrative de Maurienne a, sans égard pour les intérêts, sans connaissance des localités, et sans consulter personne, détaché ces dix communes de la Province de Chambéry pour les joindre à la Province de Maurienne. En vain les communes firent-elles savoir que ce changement ne leur convenait pas, ce qui était fait resta fait, le canton de Chamoux fut de la Maurienne pour les affaires administratives, et continua à faire partie du Tribunal de Chambéry pour les affaires judiciaires.
En 1859 après la guerre d'Italie, le Gouvernement Sarde procédant à la reconstitution de ses Provinces anciennes et nouvelles, a porté le canton de Chamoux dans l'arrondissement de Maurienne aussi bien pour les affaires judiciaires que pour les affaires administratives.
Cette disposition est entièrement et en tous points contraire aux intérêts des communes du canton de Chamoux qui ont toutes leurs affaires avec Chambéry, ainsi que le démontre le recours ci-joint, aux considérations et aux motifs duquel il faut encore ajouter que les habitants du canton de Chamoux portés dans l'arrondissement de Maurienne, dont leur position topographique semble les exclure, verront augmenter considérablement leur dépenses de temps et d'argent pour arrriver au chef-lieu qui leur est assigné contre leur gré et contre leurs intérêts ; et perdront l'avantage que leur assure leur position dans le bassin de l'Isère, avantage de pouvoir se rendre à Chambéry à peu de frais, d'y pouvoir faire en même* leurs affaires habituelles et des relations journalières aussi bien que leurs affaires judiciaires et d'administration ; et de trouver la Cour d'appel dans le même lieu où se trouve le Tribunal de première instance.
Cet avantage est immense pour l'économie et la facilité qu'il réalise pour le canton de Chamoux et de ce qu'il ne peut pas exister pour les habitants de la Maurienne, il ne serait pas juste d'en priver le canton qui en jouit par le fait de sa position topographique.
Aussi, dès le moment que la loi de 1859 fut connue, les administrations municipales signèrent le recours qui est joint au présent pour y faire suite et servir d'exposé des motifs. Ce recours n'a pas été présenté parce que la Chambre des Députés ne s'est pas réunie ; et d'un autre côté, la nouvelle de l'annexion de la Savoie à la France devenue de jour en jour plus certaine est restée la seule préoccupation, le seul intérêt et le seul désir du moment.
Aujourd'hui, il est du devoir de l'Administration municipale du chef-lieu de mettre sous les yeux de Monsieur le Préfet ce même recours, et de le prier d'en prendre les motifs en considération.
Les habitants des communes, dont l'Administration l'ont signé, espéraient cette justice de la France quand le 22 avril derner, jour à jamais mémorable et solennel, ils ont voté en quelques instants et comme un seul homme, et ont changé un désir long temps contenu en cet axiome populaire, font comme la voix du peuple : "France, nous sommes tes Enfants".
Ils ont encore ce même espoir aujourd'hui, et ils ont de plus confiance entière dans la sagesse et l'expérience de l'Administrateur éclairé que S. M. l'Empereur a chargé de la mission de constituer la Savoie sous le régime régénérateur de la France.
Le syndic : |
J. Guillot |
Les conseillers de Chamoux : |
Neyroud Eloi ? Mamy de Sonnaz Guillot Ch Maitre François Duruisseaux Aimé Deglapigny Fantin |
Le secrétaire : | Thomas ? notaire* |
(sans date)
Voici le document annoncé dans le texte précédent, rédigé du temps de la Savoie "sarde", que le canton avait gardé en réserve, comptant bien sur un changement radical d'administration.
À Monsieur le Ministre de Grâce et Justice,
Les soussignés exposent que par sa position topographique, le mandement de Chamoux ne peut appartenir qu'à la Province de Chambéry ; parce que toutes les communes qui le composent sont situées dans ce grand bassin qu'on appelle la vallée d'Isère; s'étendant au Nord jusques aux Montagnes des Bauges et au midi jusques aux glaciers de la Maurienne derrière les Montagnes des Hulles* ; s'unissant vers le Nord-ouest à la vallée de Chambéry et se fermant au sud-est par la rencontre de deux montagnes qui ne laissent à leur jonction qu'une gorge très étroite donnant passage à la Rivière d'Arc et servant de communication avec la Maurienne qui commence à ce point
Cette configuration du pays semble exclure le mandement de Chamoux de la Maurienne, et le porter tout naturellement à Chambéry ou il a tous ces* intérêts.
Par une combinaison fort peu logique du cidevant Gouvernement absolu, le mandement de Chamoux a été agloméré* à la Province de Maurienne pour les affaires administratives ; mais après vingt deux ans passés, cette aglomération* forcée reste anormale, elle n'a créé aucuns rapports entre la Maurienne et les communes du Mandement de Chamoux, qui sont restées entièrement de la Province de Chambéry, par leurs tendances, par leurs sympathies, et par leurs affaires. Une Loi a bien pu soumettre le Mandement de Chamoux à une administration de la Maurienne, mais cette loi n'a pas pu changer sa topographie.
Une autre raison non moins forte et non moins concluante s'oppose à ce que le Mandement de Chamoux fasse partie de la Province de Maurienne ; c'est l'augmentation considérable des dépenses qui résulteraient pour ce mandement de son anexion* au Tribunal Provincial de St-Jean, on peut sans crainte d'exagérer, dire que ces dépenses seraient au moins le double de celles que nécessitent aujourd'hui les rapports avec le Tribunal de Chambéry.
En effet, de la commune la plus avancée vers la Maurienne (Chamoux), il faut à un piéton 8 heures de marche pour aller à St-Jean de Maurienne, il n'en faut que 5 pour aller à Chambéry. De la commune du Mandement la plus avancée vers Chambéry (Coise - St Jean Pied Gauthier) il faut au même piéton 3 heures pour aller à Chambéry et 10 heures pour aller à St-Jean. De Chateauneuf, centre du mandement, il faut 4 heures pour Chambéry et 9 pour St Jean!
Ces distances il est vrai, sont abrégées par le Chemin de fer, mais cet avantage existe aussi bien pour les distances vers Chambéry que pour les distances vers St Jean, et la dépense pour transport à St Jean reste toujours au moins le double de celle pour transport vers Chambéry. En effet, en prenant pour point de départ la station de St Pierre qui est au centre du Mandement* une place de 3ème classe se paie 2n45 pour St Jean et seulement 1n10 pour Chambéry : voilà pour les communes du centre ; et pour celles plus rapprochées de Chambéry (en observant que celle de Coise est plus près de la station de Montmeillant que de celle de St Pierre).
Les communes les plus rapprochées de la Maurienne (Chamoux et Montendry) partent de la station de Chamousset ; et là, une place de 3e se paie pour Chambéry 1n40 ; pour St Jean 2n10. Il est donc incontestable que les frais de transport pour tout le mandement de Chamoux sont beaucoup plus considérables dans le cas de l'anexion* à la Maurienne que dans celui où ce mandement ne cesserait pas d'appartenir au Tribunal de Chambéry.
Vient ensuite l'économie de temps, qui est toujours inséparable de l'économie d'argent.
On peut assurer, sans crainte de sérieuse réfutation, que les justiciables du Mandement de Chamoux appartenant au Tribunal de Chambéry, peuvent presque toujours faire en un seul jour leurs affaires dans ce chef-lieu, compris l'aller et retour ; et qu'au contraire, si le Mandement de Chamoux devient justiciable du Tribunal de St Jean de Maurenne; quiconque devra être retenu plus de 2 heures et demie à St Jean pour ses affaires, devra même par le chemin de fer, mettre deux jours pour faire son voyage.
Or, quand il est démontré que le mandement de Chamoux n'est de la Maurienne ni par sa position topographique, ni par ses tendances, ni par ses intérêts, il ne peut rester qu'un seul motif pour le disloquer de la Province dans laquelle la nature des lieux et ses rapports le placent, et le porter dans une province avec laquelle il n'a et ne peut avoir rien de commun. Ce motif, c'est de donner un peu plus d'importance au Tribunal de Maurienne ; mais ce résultat restera minime dans ses avantages et ses effets, parce qu'il ne pourra jamais être séparé de cette considération qu'il est obtenu en doublant les frais de justice pour le Mandement de Chamoux qui est déjà assez malheureux d'avoir à payer en dix ans plus de quatre cent mille francs pour des travaux indispensables de salubrité (canalisation du Gellon*)
Les habitants du Mandement de Chamoux ont droit dans cette circonstance de rappeler au Gouvernement que les charges doivent être réparties dans la même proportion pour tous les citoyens, et qu'il est de principe aussi que dans une même communauté de citoyens ou de communes, les avantages ne doivent pas être répartis dans la proportion inverse des charges ; qu'il ne peut enfin exister aucune raison vraie pour que les justiciables du Mandement de Chamoux paient la justice plus cher, quand elle peut leur êtredistribuée à meilleur marché.
Les Tribunaux sont faits pour les justiciables, et non les justiciables pour les Tribunaux.
Les soussignés demandent avec instance que le Gouvernement fasse constater par des hommes impartiaux la vérité des circonstances ci-dessus exposées et il restera évident quela justice et le droit, d'accord avec toutes les convenances, veulent que le Mandement de Chamoux reste à la Province de Chambéry.
Sur ce, veuillez pourvoir,
La junte de Chamoux : |
? Mamy Guillot Ch Fantin |
La junte de Montendry : |
Aguettaz Jean | |
La junte de Bettonnet : |
Berthier Antoine ? |
La junte d'Hauteville : |
Charles Gellon Pepin André Grobin (?) Etienne |
|
La junte de Villardléger : |
Christin J-Claude ? Joseph ? |
La junte de Coise : |
Gellon ? Mondaz ? |
|
La junte de Chateauneuf : |
? |
La junte de Champlaurent : |
Girard syndic Louis ? |
|
La junte du Pontet : |
Durbet Jean-Baptiste Guillermier Aimé Jean-Marie Pillet |
La junte du Bourget : |
Ginet syndic Gontier Joseph Gonthier Charles |
|
(sous toutes réserves pour le décodage des noms de personnes) |
sans date
Sous-Préfecture de Maurienne.
St Jean, le 9 juillet 1860
Monsieur le Préfet,
Le décret impérial du 21 juin, en établissant la Division en arrondissements et cantons du Département de la Savoie a annexé à l'arrondissement de Chambéry le canton de Chamoux qui fesait* partie de celui de la Maurienne. Malgré cela, les administrations municipales de ce canton adressent encore à mon bureau de Sous-Préfecture leurs actes administratifs.
Je n'ose, Monsieur le Préfet, repousser ces actes.
D'autre part, j'hésite à m'immiscer encore dans leurs affaires administratives municipales, et je vous prie de vouloir bien me donner des instructions.
J'ai l'honneur d'être avec une très haute considération,
Le Sous-Préfet XX?
À M. le Préfet du Département de la Savoie.
Suit une réponse à l'état de brouillon, très raturée*** :
À M. le Sous-Préfet de Saint Jean de Maurienne
Chambéry, le 10 juillet 1860
Canton de Chamoux
Monsieur le Sous-Préfet,
Le Canton de Chamoux ayant cessé de faire partie de l'arrondissement de St Jean de Maurienne pour être rattaché à celui de Chambéry, c'est à moi que doivent désormais être transmises les affaires qui le concernent.
Vous pourrez donc renvoyer aux municipalités, aux fonctionnaires et personnes du canton les pièces qu'ils vous ont adressées comme Sous-Préfet de l'arrondissement en leur faisant remarquer que ce n'est pas à vous qu'il appartient maintenant d'y donner suite, mais à moi.
Je publierai du reste prochainement à cet égard une circulaire ou recueil des actes administratifs,
Agréer…
04-2012 - A.Dh.
* sic
** probablement Philibert-Simon THOMAS, notaire à Chamoux de 1850 à 1873
*** les groupes de mots rayés, corrigés, montrent que le Préfet confond un peu cette affaire avec un cas voisin où se discutait l'appartenance à la Haute-Savoie
sources bibliographiques et iconographiques
1-Voir absolument sur le site des Archives départementales de Savoie Le "Fond de l'annexion" et en particulier les "pages numérisées" 2FS 5 dites "Plébiscite du 22 avril 1860 ; remise de la Savoie à la France en juin suivant" : http://www.savoie-archives.fr/1082-restauration-sarde.htm
- Pour accéder rapidement au traité préparant la "réunion" de la Savoie à la France : http://mjp.univ-perp.fr/traites/1860turin.htm
2- ADS en ligne 2FS 7-9 Formation territoriale des deux départements de Savoie et Haute-Savoie. 1860-1862
3- timbre de Chamoux (2FS 7-9 Formation territoriale des deux départements de Savoie et Haute-Savoie. 1860-1862)
Pour les chercheurs : ressources à explorer
Archives départementales de Savoie
2FS 7-9 Formation territoriale des deux départements de Savoie et Haute-Savoie. 1860-1862
7 - Affaires des cantons d'Albens et de Chamoux, demande d'un arrondissement: au Pont-de-Beauvoisin, projet de suppression de petites communes en Maurienne, projet de démembrement au profit du département de l'Isère, réclamations au sujet. des communes détachées de l'ancienne province de Savoie-propre. 1860-1862
Chamoux avait la malchance d'être coincé entre la montagne abrupte qui ne fournit guère de terres cultivables et les marais trop humides pour être d'un bon rapport.
Des améliorations avaient déjà été apportées au 19e siècle avec le diguement de l'Isère, la rectification du confluent de l'Arc et de l'Isère, le creusement du canal tout droit, le Gelon actuel et du tunnel qui le conduit en aval dans l'Isère.
Un syndicat du Gelon avait été créé pour creuser et entretenir les grands fossés qui assainissent les terres humides, aux frais des contribuables de ces terres; mais les bonnes terres étaient détenues par quelques gros propriétaires qui les faisaient cultiver par des fermiers.
Autrefois...Chamoux : Léonie Francaz
Les grands domaines se disloquaient à la fin du 19ème siècle au profit du petit peuple qui les rachetait journal par journal (un journal = 28 ares 48 centiares, soit 2848 m2) si bien qu'au début du 20ème siècle, la majorité des gens du pays possédait un lopin de terre, mais trop restreint pour faire vivre les nombreuses familles chargées d'enfants.
Sous le village, les parcelles en
lanières, du mont vers le Gelon
À Chamoux et aux Berres, les gens profitaient des communaux divisés en parcelles. Chaque famille avait droit à une parcelle moyennant une faible redevance. Mais Villard Dizier, qui avait été détaché de Villard Léger à un siècle précédent, ne disposait pas de terres cultivables communales. Par contre, le hameau possédait des forêts dont le bois de taillis était distribué à l'automne "en affouage" à chaque famille du village.
Heureusement, subsistait un ancien droit de pâture sur les marais qui avaient appartenu au château de Villard Dizier et qui avaient été vendus à des particuliers, surtout de Hauteville. Ce droit de pacage profitait à toutes les familles de Villard Dizier : à chaque printemps jusqu'au 1er mai et, à partir du 15 août, sans limite en arrière-saison.
Autrefois...Chamoux : Léonie Francaz
Heureusement, on a du cœur à l'ouvrage car, peu à peu, les châtelains, le comte et la comtesse de Sonnaz, ont vendu leurs terres pour éponger leurs dettes. Les fermiers ont acheté des lopins de 30 ares chacun. Lopin après lopin, ils ont arrondi leur domaine et travaillent pour eux-mêmes, fiers d'être propriétaires.
Autrefois...Chamoux : Pierre Fantin
François-Emmanuel Fodéré (1764-1835) a décrit le "crétinisme goitreux" qu'il observe dans "les hautes vallées des Alpes". Il s'agit d'une insuffisance thyroidienne de caractère endémique, influencée par des facteurs génétiques et nutritionnels (carence en iode) ainsi que par une faible exposition aux rayons solaires.
On a dénombré également quelques cas de cette maladie dans les Pyrénées et dans la Combe de Savoie (du côté de l'ubac) : la Croix d'Aiguebelle, les Berres, le haut de Chamoux sont touchés.
"Aiguebelle, juin 1911. Les sommets sont blancs de neiges éternelles. J'ai une impression de sauvagerie. L'affreux c'est que ce pays ressemble à un hôpital tant il y a de difformes."
En 1852, dans ses Tableaux statistiques du Goître et du Crétinisme en Savoie, et sur le versant occidental des Alpes1, B. Nièpce, Médecin-inspecteur des Eaux minérales sulfureuses d'Allevard, dresse un portrait de la maladie. Voici ses relevés pour le canton :
CANTON DE CHAMOUX | ||||||||
Communes | Population | Garçons atteints de | Filles atteintes de | Total | ||||
crétinisme | goître | goître + crétinisme | crétinisme | goître | goître + crétinisme | |||
Chamoux | 1409 | 3 | 15 | 2 | / | 10 | 1 | 51 |
Bourget/Huile | 512 | 4 | 50 | 7 | 3 | 48 | 2 | 94 |
Chateau-Neuf | 976 | 1 | 39 | 1 | 4 | 47 | 2 | 94 |
Coise, St-Jean Pied-Gauthier |
1702 | 5 | 121 | 5 | 5 | 80 | 7 | 219 |
Hauteville | 456 | / | / | 3 | / | / | 10 | 15 |
Le Pontet | 593 | 5 | 55 | 6 | / | 59 | 2 | 103 |
Montendry | 518 | / | 1 | / | / | 6 | / | 7 |
Villar-Léger | 797 | / | 5 | 3 | / | 5 | 3 | 16 |
TOTAUX | 6965 | 14 | 244 | 27 | 10 | 255 | 27 | 577 |
"En cette première moitié du XXe siècle, la maladie est en voie d'extinction. Ajoutons que le "crétinisme" est lié au goitre dans le cas où celui-ci apparaît dans l'enfance. J'ai, dans ma jeunesse, conversé avec une dame des Berres : touchée tardivement par la maladie, elle ne manifestait aucune déficience intellectuelle. Elle était éveillée, gaie et jolie, malgré son cou déformé.
Oubliée cette maladie complètement disparue en cette fin de [XXe] siècle. Bon débarras !"
Autrefois...Chamoux : Jeanne Plaisance
Mais après 1945, Chamoux accueillait des enfants – et des adultes - venus se refaire une santé : à Paris, une association « Les petits Savoyards de la Montagne », près de la Gare de Lyon, les orientait vers des famille d’accueil de Savoie.
Collectif C.C.A. : G.D., H.B., M.M., M.D., F.F., E.A.
I fâ savaï plema la dzerna sèn la fâre creya.
Il faut savoir plumer la poule sans la faire crier.
Proverbes et dictons de Savoie Paul Guichonnet (ed. Rivages)
Na pwegna d’fremiè bin d’akor beton met pe grou âbr à mor.
Une poignée de fourmis bien d’accord met le plus gros arbre à mort.
Proverbes et dictons de Savoie Paul Guichonnet (ed. Rivages)
A.Dh.
Sourses bibliographiques
1- Gallica.fr : Traité du Goître et du Crétinisme suivi de la statistique des goîtreux et des crétins dans le bassin de l'Isère en Savoie, dans les départements de l'Isère, des Hautes-Alpes et des Basses-Alpes par B. NIÈPCE, TOME II. J.-B. Baillère, Libraire à Paris, 1852.
Presque chaque famille avait son cochon.
On lui donnait les épluchures, les pommes de terre (les billes) cuites au chaudron (on appelait la nourriture préparée pour le cochon la « peria » : pommes de terre, pain rassis, betteraves, épluchures…)
Un souvenir cocasse : le pépé portait à manger aux cochons, et le mâle (le verrat) a foncé : le pépé a écarté les jambes, mais son tablier a coiffé le verrat, et le pépé est parti à cheval…
Le Collectif C.C.A. : G.D., H.B., M.M., M.D., F.F., E.A.
A la foire d'automne, on vendait des cochons engraissés et on achetait les petits porcs pour l'année suivante.
Autrefois...Chamoux : Jean Berthollet
Bien que le sacrifice de ce sympathique animal constitue une étape pénible de la vie rurale, la fête du cochon est attendue avec impatience. Longtemps à l'avance, on pense avec délices au boudin, aux diots et au petit salé.
Autrefois...Chamoux : Pierre Fantin
Une recette : les diots aux choux
Dans chaque famille, on tuait le cochon entre novembre et février .
On profitait de cette occasion pour faire les "diots" aux choux, selon la technique suivante:
Blanchir les choux pendant dix minutes environ puis égoutter.
Pour dix kg de choux égouttés, ajouter trois kg de gorge de porc et deux kg de lard gras.
Hacher ces ingrédients.
Assaisonner avec sel, poivre, muscade, (ail facultatif).
Mettre en boyaux, puis faire sécher.
Pour cela, susprendre les diots sur des barres de bois, au-dessus du poêle à bois, pendant deux ou trois jours.
Ensuite, pour les conserver, mettre les diots dans des "topines" avec de l'huile ou du saindoux et placer le tout dans une cave fraîche.
Les diots se conservent ainsi pendant environ six mois.
On les consomme accompagnés de pommes de terre, le tout cuit à l'eau pendant vingt minutes, à partir de l'ébullition. Bon appétit!
Autrefois. ..Chamoux : Recette de Daniel et Nadine Favre
Bergers : des occupations pour les enfants
Les travaux agricoles demandaient encore beaucoup de main d'œuvre et les enfants y participaient en dehors des heures de classe, le jeudi et pendant les vacances.
Avant que les treilles ou les champs soient labourés, avec une pioche, nous arrachions les "piapôrs" (renoncules boutons d'or) qui, une fois lavés, compléteraient la nourriture des vaches; ou bien, nous "broutions" à la main les herbes bonnes pour les lapins, celles pour les poules. Le long des chemins, dans les "rigoles", nous faisions la chasse aux pissenlits.
Une des principales occupations des enfants consistait à mener paître le bétail. Les vaches, tenues en laisse par les petits bergers broutaient les talus le long des chemins, le bord des fossés, les extrémités des champs.
Pas la moindre touffe d'herbe n'était perdue et pas la moindre invasion de mauvaises herbes!
Le garde-champêtre faisait des tournées pour voir s'il n'y avait pas d'abus : il ne fallait pas faire paître le bord du champ ou la barotière* qui ne nous appartenaient pas. Nous apprenions ainsi à distinguer nos droits et nos devoirs. Gare à ceux qui les auraient confondus! Il y avait risque de procès-verbal.
Cependant, le plus intéressant pour les enfants était le droit de pâture qui continuait à exister dans les marais de Villard Dizier au printemps et à l'automne. Les premiers jours, les vaches s'affrontaient, au grand désespoir des petits bergers qui craignaient que leurs bêtes se cassent une corne et ne puissent plus être attelées. Mais bientôt la bonne entente s'établissait entre toutes les vaches du village.
C'étaient alors de bons moments pour les enfants qui n'avaient qu'à garder l'entrée des marais entourés de grands fossés que les vaches ne pouvaient franchir. Que de jeux pendant ces longues heures !
Du rififi chez les Petits Bergers
Les garçons en profitaient parfois pour lancer des injures et des défis aux petits bergers de Bettonnet qui étaient dans leurs marais, de l'autre côté du grand fossé. Chacun de ces groupes, se croyant bien protégé derrière cette frontière qui semblait inviolable, en profitait pour être de plus en plus agressif en paroles. C'était au groupe qui crierait le plus fort. Chacun menaçait de franchir le fossé pour donner une correction à l'ennemi.
En général, la guerre n'était que verbale; mais un jour un garçon de Villard Dizier, François Péguet, s'étant fait traiter de "capon", injure suprême, alla chercher une branche de saule, la piqua dans la vase du fossé et, rouge de colère, fonça chez les ennemis qui, surpris de cette hardiesse, le félicitèrent et la paix fut faite.
Pour les enfants, l'époque du pâturage dans les marais était vraiment l'heureux temps.
Nous n'avions pas de montres, mais, à l'emplacement des ombres sur telle maison de Bettonnet, nous savions qu'il était temps de rappeler le troupeau.
Le retour à la ferme
À la sortie des marais, chacun reprenait ses bêtes qu'il fallait conduire sur la route entre deux rangées de cultures et quelques champs de tabac. Attention à ne pas leur laisser prendre une bouchée de luzerne, ce qui nous attirerait les foudres du propriétaire, ni un épi de maïs qui pourrait étrangler la bête et encore moins une feuille de tabac qui l'empoisonnerait. Enfin voilà le village et le bassin où les vaches boivent en passant et leur étable où chacune retrouve sa place près de la crèche. À la petite bergère de lui passer autour du cou le "lian", chaîne de fer à maillons aplatis, en se méfiant des cornes qui pourraient crever un œil.
Comme on avait mangé un quignon de pain au pré, en arrivant à la maison, il restait à aller remplir les seaux d'eau à la pompe du village, à casser le petit bois pour allumer le feu et à scier les morceaux trop gros pour être cassés contre le genou.
On portait aussi le lait à la fruitière quand le seau n'était pas trop plein.
Voir si toutes les poules étaient rentrées et fermer le poulailler était aussi un petit travail réservé aux enfants.
La nuit tombée, en attendant l'heure de la soupe, c'était, en période scolaire, le moment de faire ses devoirs de classe sur la table de la cuisine.
Autrefois...Chamoux : Léonie Francaz
Aujourd'hui, il n'y a plus que deux exploitants à temps plein: un au chef-lieu (élevage de moutons) et un aux Berres (élevage de bovins).
L'époque du concours agricole annuel est bien révolue. Le dernier a eu lieu en 1935.
Jean Berthollet se souvient du beau pressoir exposé à cette occasion par le tonnelier des Berres, Hippolyte Mouche.
Disparues également les deux foires aux bestiaux qui avaient lieu le 18 avril et le 18 novembre.
A la foire de printemps, on achetait, entre autres, les bovins à convoyer jusqu'aux alpages de montagne.
Autrefois...Chamoux : Jean Berthollet
I-é pa le matin de la fèra k’on angrés son pwer.
Ce n’est pas le matin de la foire qu’on engraisse son cochon.
Proverbes et dictons de Savoie Paul Guichonnet (ed. Rivages)
N’i è pâ la-vaçhe ke brâme tant çla k’a mé d’lafé.
Ce n’est pas la vache qui brâme le plus fort qui a le plus de lait.
Proverbes et dictons de Savoie Paul Guichonnet (ed. Rivages)
La traite
On faisait la traite deux fois par jour, et le lait était collecté à mesure : le laitier passait matin et soir jusqu’au 3e Berre ; à la Bettaz, il fallait porter le lait (avec la brinde sur le vélo) ; Montendry descendait le lait sur le cable (qui existe toujours).
Tout ce lait était porté à la fruitière.
Le Collectif C.C.A. : G.D., H.B., M.M., M.D., F.F., E.A.
Le lait était transformé en beurre et fromage par la ménagère. Elle laissait monter la crème à la surface du lait au repos. Quand elle était à maturité, la crème était barattée à la main dans la « borrière ».
Le petit lait ensemencé avec une louche de « caillé » précédent donnait des fromages frais mis à sécher sur une claie accrochée au plafond. Ils terminaient leur maturité dans un panier protégé en plein vent, et entraient dans l'alimentation quotidienne des membres de la famille. Le supplément de produits laitiers était vendu au marché.
D’après : Petite Histoire du Val Gelon et de la Rochette – Juliette et Adrien Dieufils – ed. La Fontaine de Siloé
La fruitière
C'est François Berthollet qui a vendu le terrain à Neyroud, de Bourgneuf, pour bâtir la fruitière. Par la suite, Neyroud a cédé l'entreprise à une coopérative formée par un groupe de producteurs de lait.
La tournée était faite matin et soir avec une voiture à cheval puis avec une camionnette. Le fruitier achetait le lait et le vendait ; il vendait également les produits de sa fruitière : beurre, tomme et gruyère. L'usage du double carnet était de rigueur : un pour le producteur de lait et un pour le fruitier. Ainsi, il n'y avait pas de contestation lorsqu'on réglait les comptes mensuels. En fin d'année, le fruitier remettait une partie de ses gains aux coopérateurs, qui étaient chargés de l'entretien de la fruitière.
Chaque année, en janvier, les coopérateurs choisissaient pour un an, parmi les candidats qui se présentaient, un gérant, bien entendu reconductible. L'un d'eux est resté en fonction de 1932 à 1946.
Il y avait alors environ 200 vaches au chef-lieu ; il n'y en a plus une seule aujourd'hui [au chef-lieu ndlr].
Autrefois...Chamoux : Jean Berthollet
A.Dh.
* Barautière, n. f. (aussi Barotière) : Chemin ou passage à travers champs, tracé par une baraute (brouette en Savoie et en Suisse Romande) par un usage fréquent ( http://wronecki.pagesperso-orange.fr/frederic/voies/B.htm)
La fenaison se faisait à bras, naturellement, et, si possible, sous un chaud soleil
La veille au soir, on consultait le ciel pour savoir si le temps serait au beau quelques jours. Alors, il était décidé qu'on couperait du foin. Le père martelait soigneusement la faux et affilait le tranchant à la meule.
Le lendemain, le coffin à la ceinture, la faux sur l'épaule, il part dès la pointe du jour parce que l'herbe encore humide de rosée se coupe plus facilement.
La femme et un enfant (si c'est jeudi, jour de congé) arrivent dans la matinée pour étendre les andains à la fourche.
Ce foin, après avoir été retourné l'après-midi, est ramassé, toujours à la fourche, mis en "cuchons" pour éviter l'humidité de la nuit et étendu de nouveau le lendemain si le temps reste beau. Une fois sec, on pourra le charger le soir.
L'homme, par grosses fourchées, le monte sur le chariot où la femme l'égalise.
Sortis de l'école à quatre heures, les enfants rejoignent leurs parents. Armés d'un râteau en bois, ils raclent le sol pour ramasser soigneusement toutes les brindilles de foin laissées par la fourche.
Le "voyage" chargé, il faut le serrer à l'aide de grosses cordes attachées au "tour" puis le "peigner" au râteau pour ne pas perdre de foin en route.
Pour récompenser les enfants d'avoir coopéré sans rechigner au travail commun, on les hisse au sommet du chargement. Là, heureux d'être cahotés sur la route empierrée, on revient au village.
À l'arrivée, toute la famille doit faire la chaîne pour monter ce foin odorant jusqu'aux poutres de la grange où les plus petits sont employés à le tasser en marchant dessus. Nous avons de la chance qu'il fasse beau. Si un orage était survenu, le travail aurait été doublé et la récolte serait gâchée.
Autrefois...Chamoux : Léonie Francaz
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Puis, au début du mois d'août, pendant les vacances, vient le travail de la blache qui me laisse d'assez mauvais souvenirs.
Les marais sont couverts d'une végétation luxuriante, la "blache" composée de longues herbes coupantes, la laiche, de roseaux, de reines des prés etc. Le sol cahoteux est formé de larges plaques végétales, les "mottes", entourées de creux fangeux.
Faucher ce lourd fourrage sur un terrain couvert d'aspérités est un travail pénible pour les hommes. Heureusement, la blache sèche facilement sans trop de main d'œuvre ; mais c'est un fourrage très glissant et difficile à manier. Il faut le mettre en "cuchons" où, au bout de quelques jours, il se tassera. Parfois, quand le sol est trop inégal, on ne peut amener le chariot sur place. Il faut alors transporter la blache en tête du pré, à l'aide de "pressons". Ce sont deux solides perches en bois que l'on glisse sous le "cuchon". Deux grandes personnes, l'une devant, l'autre derrière, saisissent les extrémités des "pressons" et emportent le "cuchon"; mais l'homme qui est derrière ne voit pas les inégalités du sol: il ne doit cependant pas perdre l'équilibre pour maintenir la charge d'aplomb.
Les enfants râtellent le pré, mais cette blache coupante griffe les jambes nues au dessus des chaussettes. A la grange, il faut aider aussi au déchargement.
A force d'avoir tenu des manches d'outils depuis les vacances, les mains d'écolières qui ne sont pas encore calleuses souffrent de cloques pleines d'eau ou de sang.
Quelle malchance d'avoir une peau si fragile!
Autrefois...Chamoux : Léonie Francaz
On ne pu pa avé le fan è l’erba.
On ne peut pas avoir le foin et l’herbe à la fois.
Proverbes et dictons de Savoie Paul Guichonnet (ed. Rivages)
A.Dh.
On faisait du blé, de l’orge, de l’avoine, du seigle…
Mais le blé dur (pour les pâtes) était acheté.
On faisait aussi du maïs italien pour les poules (la pignoleta), on avait un moulin pour leur moudre le grain.
Collectif C.C.A. : G.D., H.B., M.M., M.D., F.F., E.A.
En plein mois de juillet, sous un soleil torride, c'est la moisson.
Si le blé n'exige pas d'être coupé si près du sol que le foin, par contre, le faucheur doit faire tomber les épis tous du même côté, par un mouvement précis du pied gauche. Ce travail demande de l'adresse et entraîne de la fatigue: l'homme ainsi déséquilibré doit s'appuyer surtout sur le pied droit.
Derrière lui, les femmes forment les javelles au râteau.
On moissonne en famille
Attachées avec une poignée de blé, ces javelles seront dressées par groupes de six ou huit.
Les enfants sont à leur affaire pour apporter les matériaux nécessaires à la construction de ces petites maisons appelées "dames". Dressés vers le haut, les épis pourront sécher au soleil; mais, pour ce travail, gare aux chardons, cachés dans le blé, qui piquent les bras nus tout ruisselants de sueur.
Autrefois...Chamoux : Léonie Francaz
La famille Berthollet était propriétaire d'un moulin à céréales situé sur le cours du nant, entre la centrale électrique et la fruitière.
Après la première guerre mondiale, le père de Jean, Ernest, a fait rénover le moulin.
L'exploitation a été arrêtée en 1935, pour des raisons administratives : récemment institué, le contrôle du fisc limite la liberté du meunier qui doit tenir une comptabilité contraignante, délivrer des acquits aux clients et plomber les sacs de farine. De cette époque date la disparition progressive des petites entreprises de meunerie.
Autrefois...Chamoux : Jean Berthollet
A.Dh.
Souvenir : « Ah la récolte des patates ! On cultivait surtout des bintjes. Tout le monde ramassait, en août, même les gosses : on n’en voyait pas la fin. »
Collectif C.C.A. : G.D., H.B., M.M., M.D., F.F., E.A.
Comme en France, la pomme de terre a gagné sa place au milieu du XVIIIe siècle, à la faveur - si on peut dire - de très mauvaises années pour les cultures traditionnelles : d'abord pain de famine des paysans, elle a gagné la faveur des milieux aisés; et vers 1770, la Savoie exportait des patates!
Son nom d'alors dira quelque chose aux anciens… et aux touristes : on l'appelait "truffle" ou "tartifle"!
2012 - Collecte et mise en page A.Dh.
[À Chamoux], pratiquement tout le monde avait un bout de vigne, ET un acquit pour faire son alcool; l’alambic venait en octobre – novembre, et restait trois semaines (de nos jours, il reste une demie journée)
La vigne, apprécie les terrains secs, pierreux, ensoleillés et craint le gel au printemps : toutes les pentes au sud étaient occupées par un vignoble de qualité, jusqu'à 500 m d’altitude… jusqu’à la crise du phylloxera dans les années 1860. C’était une culture noble avec des cépages apportés par les Romains (Mondeuse, Persan, Douce-Noire pour les rouges, Martin-Côte en blanc. Le vin de la Combe se vendait bien en Maurienne.
Après la destruction des vignes par le phylloxera, on a d’abord replanté des cépages américains résistants à la maladie : le Noha, le Clinton, le 4000, le Baco. Le Noah était bien représenté à Chamoux. Or, en 1935, alors que l’on avait développé des hybrides, il devint interdit de planter du Noha et du Clinton : dangereux! Pourquoi ?
Voici une description imagée de Pierre Fantin sur certains alcooliques d'antan : "Ils laissent leur verre de vin sur la table et se penchent pour boire le précieux liquide ; impossible, tant ils tremblent, de porter le verre à la bouche."
Le raisin n'est pas toxique, mais sa fermentation, développe un puissant neurotoxique. D'où, chez les gros buveurs, apparition de tremblements accentués et, plus graves, de troubles de la vue et de désordres psychiques. Le remplacement obligatoire des plants Noha par d'autres variétés uvales a heureusement mis un terme à ces inconvénients.
Autrefois...Chamoux : Jeanne Plaisance)
Pierre évoque les belles vendanges : la production de vin de la commune atteint et parfois dépasse 500 hectolitres.
Pour la distillation du marc, l'alambic reste au moins quinze jours au pré de foire.
A l'automne, le haut de Chamoux est imprégné de l'odeur acide des tonneaux qu'on lave et les "cunettes" évacuent une eau rougie par la vinasse. Le parfum sucré du vin doux et le fruité de la "gnole" masquent l'odeur lourde de la pâtée qui cuit dans le chaudron pour nourrir le cochon, que l’on engraissera jusqu'à Noël.
Autrefois...Chamoux : Pierre Fantin
Tonéro en avril, aprestâ lo bari.
Tonnerre d’avril, préparez les barils.
Proverbes et dictons de Savoie Paul Guichonnet (ed. Rivages)
Du producteur au consommateur
A.Dh.
reste à transcrire
(intéressante liste des communiers)
source:
AD073 cote 2B236 vue 163: Délibération des communiers du village de Glapigny paroisse de Champlaurent par où ils bannissent les châtaignes, sauvageons…
« Ici, on cultivait 2 des 3 variétés A.O.C. Noix de Grenoble : la Franquette et la Mayette.
On les faisait sécher sur des claies (il y en a encore dans les greniers). On vendait les noix aux restaurants , soit dans leur coque, soit en cerneaux (« gremaillées ») : ça faisait une petite rentrée d’argent.
La production d’huile de noix était destinée à la maison ; il y a eu un moulin à huile à Chamoux, puis on a donné les noix à M. Pavillet, qui passait dans les maisons. »
Collectif C.C.A. : G.D., H.B., M.M., M.D., F.F., E.A.
Le moulin à huile, installé en 1879, dans une dépendance du château, a été vendu à Jules Chiara, intendant général. Le moulin était alors englobé dans l'ensemble des propriétés cédées par la comtesse de Sonnaz.
Jean Berthollet l'a acheté en 1960, avec la maison d'habitation qu'il a fait rénover et le terrain attenant. En 1962, il a cessé de faire tourner le moulin.
Avant lui, plusieurs métayers ou locataires se sont succédés, produisant de l'huile de noix et, à partir de 1940, de l'huile de colza. Il fut même un temps où de l'huile de pépins de courge, très savoureuse, sortit du moulin.
En ce qui concerne les noix, elles sont, depuis longtemps, récoltées en quantités importantes. L'hiver, on "gremaille" à la veillée, mettant à part les cerneaux entiers destinés à la confiserie grenobloise. Les autres sont portés au moulin où le prix du broyage, fixé en 1940 à 32 francs anciens le kilo, ne varie pas au rythme de l'inflation.
Autrefois...Chamoux : Jean Berthollet
A.Dh.
Cette culture fut longtemps interdite en Savoie, et la contrebande s’organisa au XIXe siècle entre France et Savoie. Un décret impérial permit l'ouverture d'un magasin d'achat de feuilles de tabac à Chambéry et à Rumilly en 1862, à Montmélian en 1866. La culture du tabac se développa rapidement après cette date dans notre Val Gelon.
Mais elle était très réglementée, toutes les opérations, du semis à la livraison, étaient effectuées sous le contrôle de l'Etat, par un "tabaquin". Celui-ci supervisait la plantation, les différentes phases de la culture et même sur la façon de travailler du planteur.
Chaque famille avait son carré de tabac.
En mars, on semait, souvent sous châssis : les graines étaient remises sur signature en mairie d'un contrat de culture où étaient notés surfaces cultivées et nombre de pieds. Quand les plants étaient suffisamment vigoureux, on les repiquait dans un champ bien préparé et bien fumé (le tabaquin venait compter les pieds !). Pour ce faire, il fallait respecter des normes de distance : 40 cm entre deux plans, 80 cm entre deux lignes. Ensuite, il était nécessaire de rester vigilant : les vers blancs, les vers gris et les courtilières sont friands de tendres plants; on passait entre les lignes pour remplacer ceux qui manquaient.
Quand ils commençaient à devenir plus grands, on ne les remplaçait plus et on mettait des jalons (baguettes de bois) à la place des manquants, afin de faciliter le comptage.
Puis il fallait nettoyer les plants, enlever les feuilles abimées en bas, écimer à 12 feuilles (on coupait donc aussi les fleurs). On gardait 11 feuilles : 3 « feuilles de terre », 4 médianes, 4 couronnes.
(Aujourd’hui, à Saint-Jean-Pied-Gauthier, ils arrachent toute la plante, sans sélection de feuilles préalable.)
A chaque feuille enlevée, poussait un rejet qu'il fallait également retirer ; c'est là que les enfants intervenaient : ils passaient facilement sans abîmer les grandes feuilles. Plus tard, on a employé une huile, qui coulait le long de la tige et tuait les rejets.
On récoltait en septembre, avec l’avis du tabaquin : on enfilait les feuilles (soigneusement cassées à leur base) en quinconce avec une longue aiguille (2 aiguilles par « ficelée »), et on installait chaque ficelée dans le séchoir, sous le toit des maisons (le « solan » : on en voit encore beaucoup à Chamoux et aux alentours).
Pour le tri des feuilles selon leur qualité et, dans chaque qualité, selon leur longueur, il est indispensable qu'elles soient légèrement humides. Cette opération se faisait donc à l'écurie où la chaleur moite offrait des conditions idéales.
Grâce aux claires-voies dans les parois, le séchoir permettait une bonne aération ; les feuilles séchaient ainsi rapidement, ce qui évitait les moisissures.
Bien entendu, la porte était hermétiquement fermée pour éviter les dégâts des vents violents.
On laissait sécher jusqu’à Noël.
Quand le tabac devenait brun, on rassemblait les feuilles en « manoques » de 49 pièces : la cinquantième feuille nouait la manoque (comme un nœud de cravate) ; chaque manoque n’était composée que d’un type de feuilles.
Pour chaque catégorie, on groupait les manoques en balles soigneusement étiquetées, avec indication du poids et du nombre de manoques.
La veille de la livraison qui avait lieu à Aiguebelle (anciennement à Montmélian), il fallait charger les balles, les transporter au magasin et les ranger les unes derrière les autres, avec une étiquette sur la première de chaque rangée. Le lendemain, l'acheteur officiel et le représentant des planteurs estimaient la marchandise de chaque producteur, en présence de celui-ci. On était payés au poids (à Chamoux, certains savaient bien alourdir un peu).
Après avoir reçu leur argent, les planteurs de Chamoux, parfois au nombre d'une trentaine, se réunissaient à Aiguebelle pour un traditionnel banquet. Les bouteilles n’étaient pas aussi bien comptées que les feuilles de tabac et l'ambiance devenait de plus en plus gaie. Pour le retour à Chamoux, les plus sobres (ou les plus résistants) transportaient leurs compagnons et, comme toute fête finit par des chansons, les rues de Chamoux retentissaient, la nuit venue, des voix puissantes des planteurs. On reprenait en chœur et, si possible, en mesure: "J'ai deux grands bœufs dans mon étable" et "La chanson des raves et des choux" :
"Chez nous les raves et les choux
Un plat d'raves c'est agréable
Un plat d'choux c'est encore plus doux. "
Les livraisons de tabac, étaient d'autant plus joyeuses que, de 1925 à 1940, elles rapportaient aux exploitants de quoi desserrer la ceinture et faire d'indispensables achats : le chèque payait les assurances.
Jean [Berthollet] a été le dernier planteur de tabac du chef-lieu. Il a arrêté en 1982, le prix de vente du tabac étant resté stable depuis 1960.
Le Collectif C.C.A. : G.D., H.B., M.M., M.D., F.F., E.A. et le recueil de souvenirs « Autrefois...Chamoux
La deuxième culture : le tabac
D'après François Guidet, longtemps Conseiller municipal et Adjoint, il y avait dans les années 1950 à Chamoux 46 planteurs de tabac : seuls quelques "gros" agriculteurs ne pratiquaient pas cette culture.
Le tabac, c'était la grosse paie de l'année, qui a permis à nos agriculteurs de survivre.
Noël Guidet
A.Dh.
Les familles vivaient quasiment en autarcie : elles produisaient leur lait, leur viande, les légumes et fruits, et même l’huile et des fibres textiles (chanvre, laine…)
Les champs n’étaient pas larges, bordés de deux rangs de vigne (la treille) ; entre les deux rangs, un rang de fruitiers (des pêchers)
Chaque famille avait sa vigne, son champ de pommes de terre, des céréales, un potager, et quelques pieds de tabac pour l’argent liquide ; quelques bêtes pour la viande, les œufs et les laitages (cochons, vaches, poules…)
Après la guerre de 1914-1918, les conditions de vie s'améliorent sensiblement. Grâce à la polyculture et à l'élevage, on a de quoi manger.
Avec la culture du tabac, appelée par Pierre Fantin "le gagne-pain de Chamoux", on achète les produits alimentaires manquants, les vêtements et le matériel agricole qui facilite le travail, toujours effectué, comme par le passé, dans la chaleur de l'entraide communautaire.
Autrefois...Chamoux : Pierre Fantin
À cette époque où la terre faisait encore cruellement défaut, il fallait que le moindre mètre carré de sol soit exploité au maximum.
Les champs produisaient une deuxième récolte, une fois la première enlevée.
Exemples : blé suivi de maïs fourrager, de replants de betteraves, de choux, de cardons ou poireaux, pommes de terre suivies de raves ou de pesettes pour la nourriture des vaches à l'arrière-saison... Comme foin, la luzerne dominait nettement parce qu'on la fauchait trois fois pendant l'été. Au bout de quelques années, quand la luzernière commençait à rapporter moins, elle était remise en culture et remplacée par une autre.
Les cultivateurs actuels avec leurs grandes étendues de terres et leurs machines agricoles sophistiquées ont de la peine à imaginer ce qu'était la vie des paysans, quand presque tout le monde devait se nourrir du produit de ses champs et de son jardin.
On mangeait ce qu'on récoltait, l'argent était rare.
Autrefois...Chamoux : Léonie Francaz
Après la blache [en août], c'est la récolte des haricots.
En même temps que le maïs, on avait semé, dans chaque raie, des haricots à manger en grains. Ces haricots grimpants s'enroulent autour des tiges de maïs et se couvrent de nombreuses gousses. Ils sont mûrs avant le maïs, on les récolte au mois d'août. Encore une occupation pour les écoliers pendant les vacances !
Nécessitant peu de force mais de la patience et du soin pour dérouler les haricots sans casser les tiges de maïs, ce travail était réservé aux femmes et aux enfants. Le plus désagréable était le transport des petites brassées de haricots jusqu'au bord du champ à travers les maïs dont les feuilles aux bords tranchants nous agressaient le visage.
Autrefois...Chamoux : Léonie Francaz
Dans la première moitié du XXe siècle, la plaine était encore une zone particulièrement humide, voire marécageuse : habitat rêvé pour les grenouilles qui y pullulaient. Aussi on retrouve celles-ci dans la cuisine des Chamoyards simplement dorées à la poêle ou préparées en omelette.
La capture des grenouilles se faisait la nuit avec des lampes torches qui servaient à les éblouir et donc à les immobiliser. Elles étaient alors ramassées avec des râteaux avec de grandes dents en bois et rassemblées dans des sacs de jute.
Ramenées au domicile, on leur coupait la tête sur un billot fait maison pour ne garder que les membres inférieurs avant de les rincer puis de les dépecer On leur croisait ensuite les pattes pour les accrocher à un osier recourbé (photo). Les enfants étaient conviés à participer à ce travail.
Une fois dénudées, les cuisses de grenouilles étaient vendues rue du Sénat à Chambéry à un magasin «volailler et produits du terroir».
Le ramassage des grenouilles en grande quantité bien que non autorisé, était pratiqué cependant par quelques familles à très petits revenus et relevait alors plutôt du braconnage : sur la commune, trois familles, semble-t-il, s’adonnaient à cette activité et complétaient ainsi leurs maigres ressources.
Pour l’une d’entre elles, cette activité aurait permis petit à petit de se constituer un pécule suffisant pour s’offrir, vers 1958, une voiture à laquelle chacun avait rêvé au cours de soirées laborieuses …
Ce fut : une 4 CV !!!
M.T. / Le Collectif C.C.A.
1945: la guerre est finie, les prisonniers sont rentrés, le moral est revenu. Il va y avoir des naissances, et surtout du travail.
À Chamoux, les agriculteurs sont nombreux : uniquement des petites fermes, 3, 4 ou 5 vaches, sauf quelques exceptions. Les agriculteurs sèment de tout: haricots, maïs, pommes de terre. Ils tirent parti de tout; fruits, noix; et bien sûr, ils ont une basse-cour, avec des poules et leurs œufs, des poulets, des lapins.
Il faut bien vivre, il n'y a pas beaucoup d'argent; mais les gens ne sont pas malheureux.
Noël Guidet
A.Dh.
Les conditions de vie étaient difficiles et Pierre se souvient que, dans son enfance, la famille ne possédait ni cheval ni mulet. On attelait au chariot l'unique vache de l'écurie et il fallait emprunter celle du voisin pour compléter l'attelage (à charge de revanche).
Autrefois...Chamoux : Pierre Fantin (né en 1907)
Un exemple [d’entraide] : expert dans l'art de sacrifier les cochons, c'est [Joseph [Guidet]] qui, au début de l'hiver, saigne le cochon dans une vingtaine de familles. [il meurt tôt] à la suite d'une courte maladie.
Avec ses deux enfants, Marie [Guidet, sa veuve] fait tourner sa petite exploitation. Polyculture et élevage assurent tout juste l'auto-consommation. L'argent tiré de la vente de quelques produits, comme le lait et le vin, est bien vite dépensé.
Parfois même, on anticipe. C'est ainsi que, lors de la soudure, dans l'attente de la récolte suivante, Amoudry [le boulanger] vend à crédit le pain - base de l'alimentation à cette époque. On s'empresse, à la fin du mois , de régler le boulanger lorsque le "fruitier" paie le lait qui a été livré chaque jour.
L'entraide entre exploitants est de rigueur : les tâches les plus lourdes ou les plus urgentes sont effectuées en commun. En 1919, au troisième Berre, on travaille la terre avec deux mulets et une douzaine de vaches (deux dans la famille Guidet) attelées chaque jour. Dans ce contexte laborieux, l'école passe au second plan et, bien que François Guidet ait fréquenté celle de Chamoux jusqu'à l'âge de douze ans, il n'a pu obtenir le certificat d'études primaires, tant il contribue au travail familial.
En ce temps-là, la population est importante : une centaine d'habitants au premier Berre, autant au troisième Berre et une cinquantaine au second village.
Autrefois...Chamoux : François Guidet dit Bodon, (né en 1908)
Sur ses six hectares de bonne terre, Jean Berthollet pratique la polyculture ainsi que l'élevage de ses six vaches.
L'autoconsommation est assurée, le tabac et le lait rapportent l'argent nécessaire à la famille.
Autrefois...Chamoux : Jean Berthollet
Cobleyer. Pour travailler la terre (environ 5 hectares par paysan), il faut s'entendre. Pour labourer avec la braban (le brabant), il faut deux chevaux, ou plutôt, deux mulets. On appelait l'entente entre 2 voisins "cobleyer": c'était convivial, et… ça fonctionnait!
Noôel Guidet
A.Dh.
Au début du 20ème siècle, les paysans de Chamoux labouraient leurs terres avec une petite charrue à un seul versoir convexe, le tourne-oreille, en patois le "carabotu", qui poussait la terre plus qu'elle ne la retournait. Cette charrue était tirée par l'attelage de deux vaches avec, pour les plus riches, un cheval en flèche.
Le "carabotu" avait le corps en bois, muni d'une petite roue et de deux mancherons pour le tenir en équilibre. La qualité du labour n'était pas très satisfaisante. On commençait à connaître les Brabants complètement métalliques qui faisaient de la meilleure besogne, mais hélas trop lourds pour nos deux vaches.
On essaya un compromis: le demi-brabant, charrue qui avait les mêmes versoirs que le Brabant Plissonnier, mais avec un corps et des mancherons en bois et une petite roue, ce qui diminuait son poids. Mon père, à la fois cultivateur et charron-forgeron, en fabriqua avec un certain succès. Il fit même les mancherons orientables, ce qui permit à la charrue de labourer jusqu'au pied des ceps de la treille qui limitait les champs.
Comme on trouvait de moins en moins d'ouvriers agricoles, les jeunes partant en ville, on pensa à remplacer la "sape" (houe) traditionnelle par la bineuse. Il en existait quelques modèles à cinq griffes, mais peu satisfaisants parce qu'ils laissaient derrière eux une rangée d'herbe non arrachée.
Mon père fabriqua un modèle à sept griffes dont les deux à l'arrière tenaient toute la largeur du sol que la bineuse laissait net. Son butteur avait de larges versoirs qui renversaient la terre contre les plantes. Autre accessoire de la bineuse: l'arrache-pommes de terre qui, avec ses longues branches, secouait et ramenait les pommes de terre à la surface du sol. Les bineuses Delaconnay eurent un grand succès dans tout le canton et aussi en Maurienne et jusqu'à Marthod dans la région d'Albertville. Elles obtinrent une médaille et un diplôme d'honneur à un comice agricole de Chamoux.
Alors, pour mon père, le travail du fer l'emporta nettement sur celui du bois; mais comment utiliser ces machines pour ceux qui n'avaient pas de cheval? On fit un joug individuel pour la vache la plus forte et la plus docile des deux qui servaient de bêtes de trait et c'était vite fait de biner et butter un champ ou d'arracher des pommes de terre.
La guerre de 1914-18 amena une coupure : de nombreux jeunes avaient été tués (10, pour Villard Dizier), l’émigration vers les villes devenait plus importante, des familles entières disparurent des villages, laissant leurs terres à ceux qui restaient ; mais les fossés étaient moins entretenus, les terres humides produisaient moins.
Vint aussi l'époque où, les paysans vieillissant, la faux pour le foin fut remplacée par la faucheuse à traction animale. Chacun voulut avoir son cheval ou son mulet et, pour les nourrir, on ensemença les terres humides en foin de marais. Ce commencement de mécanisation diminuait la peine des hommes.
Le progrès était apprécié, quoique bien timide, comparé à aujourd'hui. On était heureux de cette amélioration lente mais régulière.
Autrefois...Chamoux : Léonie Francaz
Vers les années 1950, nous avons vu arriver les tracteurs Farmall Cub Lo-Boy1: des bijoux, ces petits tracteurs, dans nos terres morcelées - car le remembrement n'avait pas encore eu lieu.
Après il y a eu les Ferguson tractors, déjà plus gros, car les propriétés s'agrandissaient.
En 1950-55, il y avait donc 50 agriculteurs. En 2016, il en reste deux vraiment à Chamoux : les autres, s'ils travaillent les terres de la commune, ont leur siège social ailleurs. Il faut y ajouter quelques cultivateurs "double-actifs".
Le remembrement, souvent critiqué, fut une bonne chose : actuellement, les "monstres" de machines agricoles ont succédé aux petits tracteurs bijoux!
Noël Guidet
A.Dh.
Notes.
1- sur ces "petits tracteurs rouges", voir par exemple le site Les tracteurs Farmall Cub
Chamoux n'a jamais été ce que l'on appelle un centre industriel !
Cependant, diverses petites entreprises ont longtemps existé, alimentées par l'énergie du Nant de Montendry, ou près du Gelon.
La Savoie possède depuis longtemps un riche patrimoine industriel lié à ses multiples torrents (les nants).
Le site https://patrimoine.auvergnerhonealpes.fr/ propose un relevé très poussé des moulins et autres édifices construits à proximité de l'eau, source capricieuse mais… précieuse, d'énergie. Un site à consulter!
- Les pâtes Allamand voir aussi patrimoine aura
à suivre !
Les moulins voir aussi patrimoine aura
La scierie voir aussi patrimoine aura
L'usine hydro-électrique, toujours en activité voir aussi patrimoine aura
A.Dh.
Aux confins de Chamoux, au bord de la route de Bourgneuf à La Rochette, et tout près de la Salle polyvalente, le promeneur ne manquera pas de s'étonner d'un site un peu inquiétant, un peu magique: entre l'Ancien et le Nouveau Gelon, un bois s'élève, où les troncs baignent constamment dans une eau noire et peu profonde. Les hérons font leurs délices de ces hauts futs protégés! Mais pourquoi cette eau stagnante à longueur d'année, même dans les périodes de beau temps?
Sur le cadastre de 1884, consultable sur le site des Archives départementales, on trouve une réponse : ici était établie une briqueterie. On peut donc supposer sans grand risque la présence locale d'argile. CQFD!
Cliquer pour agrandir et consulter l'album
Claude nous communique 2 documents qui font exister cette briqueterie aujourd'hui complètement disparue:
- une fiche-tarif imprimée, à l'en-tête de la propriétaire et gestionnaire de l'entreprise… autrefois.
- une trace très concrète, dans la voute de briques d'un bâtiment privé à Colovron: la marque de l'entreprise.
Qui nous en dira plus sur cette petite industrie ?
mars 2019, A.Dh. et Cl.Ch.
sources
- cadastre 1884 de Chamoux (extrait) : AD073
- photos : Claude Cholat
La scierie "du comte de Sonnaz"
Pour alimenter ce nouveau site en énergie hydraulique, un bief fut ménagé à travers le parc du château : il prend en amont du pont de Champlaurent, puis il court vers la plaine, alimentant au passage la scierie, et le moulin à huile installées "sous le château".
la scierie "du comte de Sonnaz" avec sa roue
partagée avec le moulin à huile
6-2022 - recherche A. Dh.
sources
- patrimoine.auvergnerhonealpes.fr/ enquêtes 2015 de Clara Berelle, Chargée de mission à la Conservation du Patrimoine
- pages "Sires de Chamoux" de ce site
Photos A.Dh. et ✝ Jacques Brunet
Une petite industrie s'est développée à Chamoux, entre la fin du 19e et la moitié du 20e siècle :
la fabrique de pâtes "Au Lion"
créée et exploitée par la famille Allamand.
Une entreprise
Il y avait déjà eu à Chamoux un pastier (fabricant de pâtes fraîches): en 1886, Eugène Neyroud était installé à côté de "la Boulangerie Tardy".
Puis, Armand Allamand, employé des chemins de fer venu du Pays de Gex, qui travaillait à Chamousset, épousa la fille d'Eugène, Marie Neyroud.
Il reprit le moulin, alimenté par le bief du Nant de Montendry, et créa sa fabrique de pâtes : à cette époque, où l'on mangeait plus de pâtes qu'aujourd'hui, les fabriques artisanales étaient nombreuses, et alimentaient une clientèle locale.
Puis, les enfants Allamand prirent la suite, jusqu'à la fin des années cinquante : les grands groupes agro-alimentaires commençaient à se développer, et ruinèrent les petites unités - déjà mises en difficulté par la guerre - car elles ne pouvaient pas aligner leurs prix : à cette date, la fabrique fut vendue aux Établissements Chiron, de Chambéry ; M. Alamand se fit épicier.
La production
La fabrique a pu produire 60 kg de pâtes à l'heure.
La marque était connue localement : "Le Lion". Avec un slogan (une "réclame" !) qui sonnait bien :
"Pour avoir de beaux enfants, mangez des pâtes Allamand"
10-2018 - Communication Cl.V et A.A.
Près du pont sur le Nant de Montendry, le moulin sur le bief jouxte le parc du château : on en trouve mention dans les archives seigneuriales au XVIIe siècle, alors que des réparations s'imposaient. On voit le bief et le (petit) moulin sur la Mappe de 1729. Sur le cadastre de 1882, une série de bâtiments se sont développés ; le moulin n'appartient plus aux propriétaires du château.
Le tracé du bief n'a pas changé, il prend toujours l'eau en amont du pont, et la conduit vers la grande roue, aujourd'hui immobile. Seule la roue se cache un peu maintenant derrière son grand coffrage.
Entrainée par l'eau, la roue actionnait un axe énorme, sur lequel se connectent toujours une impressionnante série de roues d'engrenage : il fallut une belle ingéniosité pour combiner les divers mouvements dans l'espace, car ces entrainements communiquent leur énergie à des machines sur plusieurs niveaux.
Il y a d'abord les meules à grains - puis le traitement de la farine, jusqu'à sa mise en sac.
A la fin du XIXe siècle, au moulin à farine proprement dit s'ajoute une autre activité : la fabrication des pâtes alimentaires (la semoule de blé dur était importée).
Un nouveau local leur est dédié, et Marius Neyroud (parent avec les exploitants) nous a laissé une photo des lieux. C'est peut-être lui qui a aussi fait ce beau portrait d'Armand Allamand, au début du XXe siècle.
2018-2022 - photos A.Dh. commentaires A.A.
Sources
Archives R.A., A.A.
Le chapelet de moulins sur le ruisseau (le nant) commençait à Montendry, se poursuivait à Chamoux, avec même une extension sur le bief qui prend sur le ruisseau de Montendry.
• On trouve d'abord le Moulin à farine Vernier devenu centrale hydroélectrique Meurier-Janex au tout début du XXe siècle.
• Puis, juste au-dessous, le Moulin à farine Bertholet actuellement sans affectation.
• Un peu plus bas, au pont, le Moulin à farine de Montfort puis Maillet puis Neyroux puis usine de pâtes alimentaires Allamand. Celui-là, on le retrouve évoqué dès le début du 17e siècle : c'était le moulin du seigneur et déjà le maçon Chiesaz devait le réparer.
• puis, en suivant (en pensée !) le bief qui passe sous le parc du château, on arrive au Moulin à huile et scierie du comte de Sonnaz (puis Berthollet)
2 moulins à huile, 4 moulins à farine ont donc approvisionné le village à diverses époques en produits de base : une indication sur les pratiques alimentaires autrefois à Chamoux. 2 de ces moulins se sont transformés au tournant du XXe siècle (l'un en centrale électrique, l'autre en petite entreprise agro-alimentaire).
Au milieu du XIXe siècle, le comte de Sonnaz, longtemps syndic puis maire du village, qui se préoccupait de la modernisation de la vie locale (hygiène, voirie, scolarité, etc) , avait fait aussi construire une scierie (dont il était propriétaire)
Moulin à huile
"du comte de Sonnaz"
6-2022 - recherche A. Dh.
Sources
- patrimoine.auvergnerhonealpes.fr/ enquêtes 2015 de Clara Berelle, Chargée de mission à la Conservation du Patrimoine
- pages "Sires de Chamoux" de ce site
- photo A.Dh. et ✝ Jacques Brunet
Un Photographe | Une Comtesse | Un Chanteur d'Opéra |
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Un Fort des Halles | Le Patois à Chamoux | Émigrés, Immigrés ! |
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Mémoire de Léonie F. | ||
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Cet article ne représente même pas la partie émergée de l'iceberg!
Nous sommes en train de travailler sur l'œuvre de Marius Neyroud: très gros chantier, très intéressant; nous faisons donc appel à tous ceux qui retrouveraient dans leurs placards des clichés de ce photographe actif à Paris autour de 1900, mais encore très présent avec sa chambre photographique à Chamoux jusqu'aux années 1940. Sus aux boîtes à chaussures dans les greniers! Merci d'avance. A.Dh.
Marius Neyroud, Chamoyard de naissance, revenu au village pour ses vieux jours, a fait une très belle carrière à Paris.
Il a aussi offert de nombreuses photos à des amis et des proches du village : les pages de cette rubrique "Patrimoine" témoignent de la qualité de son travail, même lorsqu'il opérait pour le plaisir, et sans signer.
Voir dans "Photos anciennes" et "La vie aux champs" de nombreux clichés (sur plaque de verre) réalisés par Marius Neyroud.
Marius Neyroud (Chamoux 13 mai 1854 - Chamoux 14 novembre 1951)
Voici le parcours de Marius Neyroud, résumé dans un article qui lui fut consacré par le Dauphiné Libéré du 6 mai 1950, à l'occasion de ses 96 ans.
Nous remercions Maurice Tardy (petit neveu du photographe), qui nous a confié ces documents.
05-2102 - A.Dh.
Beaucoup de ces vues (plaques et tirages originaux) sont aujourd'hui déposées à Chambéry, aux Archives Départementales.
Il faudrait d'autre part renvoyer au Musée de Bretagne et au MAHJ, qui ont réuni un fonds de photos liées à l'Affaire Dreyfus - dont plusieurs tirages de Marius Neyroud.
La Galerie se remplit, mais elle est encore : en travaux !
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Marius Neyroud a fait sa longue carrière à Paris. Mais il revenait à Chamoux, où il a réalisé de nombreuses vues bien avant son retour pour une tardive retraite. Il a cédé des clichés à des collègues spécialistes de la carte postale (Grimal, Louis Blanc etc), qui ajoutaient... ou pas, à leur propre signature, un laconique "Coll(ection) Neyroud". Mais Marius a parfois réalisé des "positifs" de ses clichés avant de céder ses plaques, ce qui permet de retrouver la bonne attribution des vues ! |
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Fête à l'église en 1925 - avant la destruction de la voûte, et divers remaniements (on voit encore les fresques Avondo de la voûte, mais celle des parois du chœur et des médaillons du transept ont disparu sous un badigeon ; la chaire est placée à l'entrée du chœur, les bancs familiaux sont en position avantageuse, y compris dans le chœur, les chaises occupent ce qui reste…) |
![]() tout récent. A droite, le Café-Boulangerie Amoudry, déjà motorisé. Le village "avait l'électricité". Marius Neyroud habitait au 2e étage, avec vue sur l'église et sur la plaine |
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![]() (cette photo mêle réalisme et recherche artistique : poses académiques, mais l'activité est réelle, la famille Fantin a simplement accueilli quelques amies pour composer cette scène bucolique.) |
![]() la scène est posée, mais cette fois, composée dans un registre moins "noble" : à la vôtre ! |
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![]() (voir l'article consacré à la Fabrique sur ce site) Le carton brun utilisé par Neyroud à Chamoux, est exceptionnellement frappé de sa "signature" dorée |
![]() chevreuils, cerfs, sangliers, ours… Quand elle fut accessible aux "manants", la chasse était-elle encore un travail ou déjà un loisir ? |
![]() La circulation sur la route de digue paraît… très fluide |
![]() Scène à la Jean Renoir certainement. |
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![]() (la famille Allamand est bien représentée, quitte à se masquer derrière une fausse barbe…)
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La Communion - aucun indice sur les circonstances de la communion ci-dessous, dommage. |
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à Chamoux |
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![]() "Les chapeaux des prêtres ont disparu pendant la guerre de 39-45 : ils faisaient d'excellents filtres pour les véhicules à gazogène" (Y.C.) |
à Paris |
![]() Marius Neyroud avait obtenu son "parrainage" |
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![]() (Le Petit Palais fut conçu par Ch. Girault pour l'Exposition Universelle de 1900, avec le Grand Palais, le Pont Alexandre III, pour former un ensemble spectaculaire - propre aux visites de prestige !) |
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Marius Neyroud semble avoir beaucoup fréquenté le milieu des artistes. |
![]() A lire: les recherches de Gérard Noiriel à son propos. |
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Auteurs |
![]() Cladel est un de ces auteurs injustement oubliés par la mode et les pondeurs d'anthologies. Marius Neyroud fut un ami fidèle de la famille, même après la mort de l'écrivain. |
![]() Il a traduit divers auteurs grecs et latins (Métamorphoses d'Ovide…), |
![]() un tantinet romantique, drapé dans sa cape? |
![]() au revers de veste, soit la cause de la séance photo ? |
![]() Un peintre peut-être ? C'est le temps où ceux-ci travaillaient volontiers "sur le motif", en extérieur. Il semble avoir vieilli (ses moustaches ont poussé, et blanchi). Nous n'avons pas su l'identifier. |
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Marius Neyroud est un photographe "de studio" avant tout . Mais pas seulement ! Toute sa vie, il a réalisé des photos "de reportage", souvent avec une petite "chambre" : les plaques photo qui ont survécu sont de petite taille. Une inauguration, un événement... il a pu être là! Mais surtout, parfois en partenariat avec un collègue, il a "couvert" l'Affaire Dreyfus : Alfred Dreyfus, le clan des antidreyfusards, celui des défenseurs du Capitaine... Divers Musées en conservent le témoignage (Musée de Bretagne, Musée Art et d'Histoire Juif, Médiathèque de Versailles...et des officines américaines qui louent bien cher le droit de reproduire des clichés - dont nous avons trouvé les jumeaux !) |
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![]() Le reportage n'était pas la spécialité de Marius Neyroud, encore moins en extérieur. (Il avait tout de même une petite chambre photographique, au format 9 x 13, plus commode à transporter que le modèle de studio). Mais il a pu être assez proche de G.M. Picquart, devenu ministre de la guerre après sa réhabilitation, pour être admis à l'exercice. |
L'affaire DreyfusLes photos que nous connaissons des protagonistes de l'affaire par Neyroud, ne se limitent pas à la stricte période de l'Affaire ; ainsi, il semble qu'il connaissait G.M. Picquart auparavant, et il l'a encore photographié à la fin de sa vie ; certains de ses visiteurs ont dû passer au studio de façon très banale pour un portrait à donner à des proches. |
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![]() il réalisa les fausses preuves demandées par ses chefs - sans état d'âme apparemment. |
![]() Il fut condamné, dégradé, pour s'être opposé à des mensonges, mais contribua à faire la vérité. Réhabilité en même temps que Dreyfus, il fut par la suite promu à de très hautes fonctions. (Remerciements à la Médiathèque de Versailles - DR)
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![]() Qui sont ces hommes en tenues militaires disparates, dans un lieu improbable ? Des Maquisards ? Mais Marius Neyroud était déjà bien âgé en 1939, pour courir la montagne…
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Il est parfois bien difficile de démêler les portraits réalisés à Chamoux, et ceux qui furent tirés à Paris, tantôt de Savoyards "exilés", qui venaient tout naturellement poser chez leur compatriote, tantôt de clients venus d'un peu partout en France… On faisait tirer plusieurs exemplaires de ces photos, souvent au format dit "carte de visite", on les échangeait avec des collègues, des voisins... puis les provinciaux rentraient au pays à l'heure de la retraite, avec leur moisson de photos d'amis. Aujourd'hui, des portraits de Chamoyards un temps parisiens s'échangent un peu partout en France dans les brocantes ! Mais on peut rarement les identifier. Cela arrive… |
à Paris (choix subjectif, très limité : beaucoup d'hommes et de femmes sur leur trente-et-un, plein d'enfants, de nombreux militaires, dans des uniformes parfois pleins de superbe, mais souvent un brin avachi.) |
![]() exposées à la vue des familles : elles sont un peu salies, pâlies… |
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à Chamoux Les clichés datent le plus souvent dans les années 1925-1939, mais Marius a continué un peu encore après-guerre. |
![]() (plaque recadrée, la gélatine est fragilisée sur un bord) |
![]() recherchée (son nom est gravé dans la gélatine) ![]() |
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Ci-dessus à gauche, M. Alaire |
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Marius Neyroud a continué longtemps encore à travailler à Chamoux : il était connu pour ne faire payer les gens… que s'ils le pouvaient. |
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![]() débuts professionnels de Marius Neyroud. ![]() |
![]() Henri B., pensif. |
![]() p.e.destinée au fils soldat ![]() leurs 2 premières filles: Geneviève, Jacqueline. M. Bourgeois était chauffeur du car Franchiolo Chamoux-La Rochette-Chambéry (2 AR/jour). Mme Bourgeois, originaire du S-O, élevait des oies qu'elle gavait (pour le foie gras) |
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Marius avait 5 frères, qui eurent à leur tour pour la plupart, une épouse, des enfants, des alliés… Lorsqu'il revenait à Chamoux, l'été, les réunions de famille étaient l'occasion de grandes tablées (bien arrosées) dans les jardins, de jeux… Nous avons encore beaucoup de photos de ce grand groupe familial. |
Les 6 frères Neyroud… et un autre |
L'épouse de Marius, Antoinette ? L'épouse de Marius, Antoinette ? Marius n'avait aucune raison d'identifier les photos qu'il faiait de son épouse Antoinette ! Aussi nous ne la situerons que par recoupements. |
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![]() Cette photo d'intimité touche encore par la présence paisible des deux inséparables petits chiens du couple, et… par le journal abandonné sur le sofa : "Le Frisson, entièrement illustré par la photographie", revue de photos de charme qui eut son succès au tout début du 20e siècle. |
Marius, d'autres autoportraits |
![]() Marius nous montre son cadre de travail, une chaise, une toile (ici, elle est neutre) pour décor, un réflecteur, le velum sous la verrière… et aussi, l'inséparable petit chien qui s'invite sur la photo. Au revers de sa veste, la décoration de Marius est toute fraîche : voici donc, le "portrait officiel" |
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Une fille adoptive, Pauline. Très tôt orpheline de mère, Pauline, née à Chamoux, était la nièce de Marius ; le couple de Marius et Antoinette, sans enfants, l'a élevée ; puis Antoinette est morte, avant 1914. Quand Marius est rentré à Chamoux après la guerre, Pauline l'a encore accompagné. Elle était des voyages Joguet, avec lui, malgré un handicap grandissant. |
![]() que celui du comparse du clown Chocolat. ![]() hop ! une photo. |
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La fratrie |
![]() gantier, puis boulanger à Chamoux. ![]() Il a géré la fruitière de Bourgneuf. |
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![]() ![]() épousa le fils d'Alphonse Neyroud ; elle tenait avec brio l'épicerie de l'Etoile des Alpes en haut de la Grande Rue (bâtiment disparu). La fille du couple, Amélie, épousa Jules Chiara, autre chamoyard, Intendant général ; ils ont acquis le château. |
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Les proches : Les Tardy |
![]() Cœmedia, journal des spectacles et de la culture.
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Les proches: les Allamand |
![]() et développa l'usine de pâtes de Chamoux, près du pont sur le Nant de Montendry. Le couple eut 7 enfants : Gaston, Ernest, Augustine, Eugène (✝ en 1915 à 6 ans), Roger, Albert, et Louis.
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![]() De gauche à droite: Roger - Gaston - Amélie Neyroud (une cousine germaine, fille de François et Caroline Neyroud; elle épousa le général chamoyard Jules Chiara) - Augustine - Ernest - Albert. Manque ici le petit dernier, Louis né en 1922, sûrement tout bébé au moment de la photo. |
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C'est évidemment dans ses travaux personnels que l'on voit le mieux l'humour, le sens de la dérision de Marius Neyroud, qui s'est souvent amusé à composer avec ses proches des saynètes drôlatiques ; parfois, l'humour se fait grinçant, dans l'autodérision. Mais Neyroud a également suivi les avancées techniques de son métier ; il a laissé au moins une plaque photo couleur - il s'agit bien de traitement de la gélatine, et non d'une "colorisation" après coup. Enfin, en explorant les photos qui nous sont parvenues, on retrouve la tentation de "faire comme les peintres" avec une chambre photographique (tandis que certains peintres poussaient le réalisme jusqu'à simuler des photos!) |
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![]() Bien sûr, la vraie photo est réalisée par une autre chambre : le photographe photographié… (fonds Cl.T)
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Pauline au casque à pointe, Pauline à la casquette… Avouons-le: notre sens de l'humour a changé… |
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A cause du chapeau peut-être, ce cliché, qui n'est pas très bon techniquement, a eu un grand succès (plusieurs familles de Chamoux en ont encore une copie dans leurs archives). On reconnaît les boutiques qui se trouvent à l'angle de la rue de l'ancienne gendarmerie, et de la grande rue. |
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Le meilleur ami de l'homme… |
![]() Ci-dessous : l'enfant aux cerises |
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![]() du soleil en réverbération, des plantes fleuries bien colorées, et probablement un réflecteur. Marius tient un livre à la main (il aimait associer de bons auteurs à ses sujets favoris). |
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Deux portraits d'enfants, très travaillés |
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![]() Cette plaque se trouvait avec bien d'autres rapportées de Paris à Chamoux quand vint "la retraite" . Elle était déjà très désuète. La presse de charme avait un certain succès dans les années 1900, mais les photographes ne signaient pas, quoique les images nous paraissent aujourd'hui bien anodines. Difficile, donc, de savoir la destination de ce cliché. On sait tout de même que le couple Neyroud lisait une revue de photos de charme (Le Frisson…) |
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Rose de Sonnaz (1845-1939)
Qui était la dernière Comtesse de Sonnaz, décédée en 1939, et que certains se rappellent encore?
Un récit rédigé par Henri Chiara dans "Autrefois… Chamoux"
Rose Octavie Marie-Joséphine Gromo de Ternengo vit le jour le 2 décembre 1845 à Chambéry. Son père était le comte Démétrius Gromo de Ternengo, né le 26 juin 1812 à Biella (Italie). Sa mère, Ernestine Marie de Fortis, était née le 13 juillet 1811.
Le 12 juin 1848, Ernestine Marie décède à l'âge de 37 ans à Chambéry. Rose de Ternengo était âgée de deux ans et demi seulement; ce fut sa grand'mère. Rose de Fortis, née Fernex, qui l'éleva, ainsi que sa sœur Adèle1, née le 15 novembre 1844. Son enfance se passe à Cruet, domicile familial, où elle reçut une excellente éducation.
Le 16 avril 1866, elle se marie à 21 ans avec Victor de Gerbaix de Sonnaz, âgé de 33 ans, et s'installe au château de Chamoux avec son mari et sa belle-famille. Ce fut un mariage heureux et prometteur, mais, de 1866 à 1900, Rose de Sonnaz va assister peu à peu à la disparition de tous les membres de sa famille et belle-famille.
Le 17 février 1883, son mari décède à l'âge de 50 ans, sans que le couple ait eu d'enfants.
Pour honorer ses morts, la comtesse de Sonnaz fait construire en 1884 une chapelle au centre du cimetière de Chamoux.
En 1900, après le décès de sa sœur, la comtesse de Sonnaz se retrouve seule dans l'immense château de Chamoux, privé de tout confort. C'est le 9 novembre 1913 qu'un début d'installation électrique a lieu; puis, en 1917, une canalisation d'eau privée est installée pour l'alimentation d'une fontaine.
Peu à peu, la superficie de la propriété est amputée. En 1925, la tour située au fond du parc est vendue à la commune pour être démolie. Depuis 1900, pour faire face à la charge de la propriété, de nombreuses terres, vignes, forêts et maisons sont vendues, notamment les fermes et le château qu'elle conserve en usufruit.
En 1937, elle se retire à la maison de retraite de Saint-Benoît à Chambéry, où elle décède le 11 juillet 1939. Elle est alors enterrée dans sa chapelle familiale de Chamoux-sur-Gelon. Le décès de Rose de Sonnaz, restée veuve, sans enfants, pendant 56 ans, met un terme à la descendance de la branche cadette des Gerbaix de Sonnaz.
Que reste-t-il de la comtesse dans la mémoire collective? D'abord l'image d'une aristocrate attachée aux traditions de sa caste. Un exemple: au début des années trente, petite femme menue, vêtue de noir, elle se promenait dans les rues de Chamoux, appuyée sur sa canne. Sa cousine, qui lui avait rendu visite, cheminait trois pas derrière elle:
"Pourquoi, lui demanda-t-on, votre parente n'est-elle pas à votre côté? Ce n'est pas pratique pour la conversation.
- Peu importe, répondit la comtesse, elle n'est pas à mon niveau car elle a moins de quartiers de noblesse que moi."
Le rigorisme de cette image est tempéré par un aspect bienveillant de la personnalité de la comtesse: profondément attachée à Chamoux, elle apporte, à sa façon, son concours à la vie communautaire. Ainsi a-t-elle gratifié l'association sportive d'un fanion; ainsi a-t-elle, pendant la première guerre mondiale, réuni un groupe de femmes qui tricotaient des lainages destinés aux soldats immobilisés dans les tranchées boueuses.
Enfin, bien que sa motivation n'ait pas été d'ordre humanitaire, en vendant ses propriétés, la comtesse a favorisé une répartition plus équitable du patrimoine foncier local.
Note ajoutée à la biographie dans "Autrefois… Chamoux"
On dit que la dame à l'ombrelle, plusieurs fois photographiée près du château,
serait Rose de Sonnaz (carte postale, vers 1915)
En 1906, à l'occasion de l'Inventaire des biens mobiliers et immobiliers de l'église (cliquer pour voir), Rose de Sonnaz revendique la propriété de la grande statue du Sacré-Cœur (démarche discutable, à moins qu'elle ne l'ait que prêtée à l'église ! Dépôt provisoire ? Hum…
Pourtant, cette statue a longtemps trôné sur le maître-autel, au point de masquer largement la figure du saint patron de l'église, l'évêque Martin de Tours !
Rose imposait ainsi fortement sa marque dans le chœur, où elle semble aussi avoir eu son banc.
Cette haute statue de plâtre, fabriquée en série, aujourd'hui abimée (doigts manquants), pourrait provenir de la Sainterie de Vendeuvre-sur-Barse ; le catalogue du sculpteur est conservé. Voici en tous les cas la représentation de la version (parmi 4) proposée à la vente en 1882 par Bent, qui semble correspondre.
Rien ne permet d'affirmer que le repas détaillé ici, fut offert au château de Chamoux ; toutefois, le menu fut noté sur une carte montrant les tours de l'entrée.
Ce document semble destiné au Baron Albert du Noyer, propriétaire du château de Saint-Pierre d'Albigny. On peut penser que la réunion se tint au début du XXe siècle, en septembre (le 21), tant par l'annotation en bas à gauche, que par le détail du menu.
Menu
Suprêmes Sauce Béchamel
Civet de Lièvre
Filet roti au Cresson
Haricots verts à l'Anglaise
Pâté froid
Nègre Blanc
Dessert
Le "Nègre Blanc", qui précède ici curieusement le "dessert", était une charlotte traditionnelle, en bonne place dans les cahiers de recette des familles, avec une base blanche, et une glaçure brune - d'où ce nom… que l'on éviterait aujourd'hui. Fragile en l'absence de réfrigérateur, on la servait volontiers l'automne.
Voici le principe :
Ingrédients : biscuits à la cuillère, œufs, poudre d'amandes ou de noix, lait, beurre, sucre en poudre, sirop de sucre parfumé avec un peu d'alcool, chocolat,.
Préparation : disposer sur le fond et les parois d'un moule les boudoirs trempés dans le sirop.
Préparer une crème épaisse : à une crème faite avec du lait + 2 jaunes d'œufs (cuite doucement puis refroidie), ajouter le beurre fondu battu longuement avec le sucre et les amandes. Battre encore plusieurs minutes, puis verser sur les boudoirs.
Garder au frais 12h, démouler, et glacer avec le chocolat fondu dans très peu d'eau.
On peut accompagner d'une crème anglaise (on peut aussi chercher l'inverse : remplacer la garniture par une mousse au chocolat, et napper avec du chocolat blanc)
Présence d'une généalogie sur les écrans
Salon du château de Chamoux (Plaque photo Neyroud vers 1930, Fonds M.M.)
Sous toutes réserves, voici quelques données généalogiques :
la Comtesse Rose était attachée à ses quartiers de noblesse. Elle en tenait d'ailleurs scrupuleusement le compte, puisqu'Amédée de Foras s'appuie sur ses notes pour dresser l'arbre de la famille de Sonnaz au XIXe siècle. Il est possible qu'elle soit à l'origine des banières et pare-feu visibles sur la photo : elle aimait à travailler de ses mains… à la façon des demoiselles. Peut-on retrouver les blasons familiaux sur ces ouvrages?
Concernant la famille de Rose de Sonnaz, née Gromo de Ternengo.
côté maternel (sources : Geneanet) :
Les grands parents maternels de Rose : Pierre-Marc de FORTIS2 † avt 1864 et Rose FERNEX3 † 1864 à Chambéry
La mère de Rose : Ernestine de FORTIS (1811-1848)
1er mariage d'Ernestine : Antoine PILLET, † 1836
2e mariage d'Ernestine : Demetrius GROMO RICHELMY di TERNENGO
La sœur d'Ernestine (donc, la tante maternelle de la Comtesse Rose de Sonnaz) : Antoinette Modeste Léontine de FORTIS (Chambéry 1817- Thonon-les-Bains 1901) mariée en juin 1835, à Chambéry, au Comte Clément NICOD de MAUGNY (Draillant / Hte Savoie, 1798- Chambéry 1859), eut 4 enfants.
côté paternel 4 :
Le père de Rose : Démétrius (ou: Louis Démétrius Gabriel Fortuné) GROMO RICHELMY Comte di TERNENGO (de Foras écrit : Gromis de Tarnango), né à Biella le 21 juin 1812, décédé le 10 novembre 1894, Capitaine aux Grenadiers-Gardes.
(Ces informations viennent de sa stèle placée derrière la chapelle familiale dans le cimetière de Chamoux).
Ternengo est un village tout près de la ville de Biella dans le nord du Piémont, entre Ivréa et Vercelli. (voir le site de Ternengo)
<• Blason : Gromo Rochelmy conto di Ternengo
D'oro, al capo e collo di capra, di nero, reciso -
Devise : TIMENTIBUS DEUM NIHIL DEEST
Concernant la famille du comte Joseph-Victor-Frédéric-Marie de Gerbais de Sonnaz, son époux.
côté maternel:
Antoinette-Catherine-Sabine-Anna (dite Anna) de REGARD de CLERMONT de VARS 5, (la belle-mère de la Comtesse Rose), née le 10 août 1810, mariée le 26 juin 1832 au Comte Hippolyte de Sonnaz, est morte à Chamoux le 15-12-1881 à 72 ans.
<• Blason des REGARD de CLERMONT de VARS
"Anna" de Regard de Clermont de Vars était fille du Comte Jean-Baptiste-Marie-Nicolas-Centaure de REGARD de CLERMONT de VARS (né le 3 sept 1782 à Chambéry), dit Janus, capitaine de cavalerie, et de Marie-Françoise-Victoire Brossier de la Roullière, (mariage en décembre 1807).
Jean-Baptiste-Marie-Nicolas-Centaure de REGARD de CLERMONT de VARS meurt au château de Chamoux le 18 janvier 1868.
<• Blason des Brossier de la Roullière (essai)
Son épouse Marie-Françoise-Victoire BROSSIER de la ROULLIÈRE6 était morte en octobre 1860 à Clermont.
côté paternel : HIPPOLYTE (le beau-père de la Comtesse Rose), GERBAIS Comte de SONNAZ d'HABÈRES7, né le 31 août 1783. Issu d'une famille de vieille noblesse à vocation militaire et politique, militaire lui-même, Grand Cordon de l'Ordre des SS. Maurice et Lazare.
<• Blason des Gerbais de Sonnaz
Son père, le comte Janus GERBAIS de SONNAZ d'HABÈRES né novembre 1736, épousa Julie de la Balme de Montchalin, puis Marie-Christine de Mareschal.
Ancien militaire, il entreprit de reconstituer l'armée nationale après l'épisode révolutionnaire, et mourut épuisé en février 1814, à Chambéry.
<• Blason des Mareschal
La mère d'Hippolyte de Sonnaz, Marie-Christine-Antoinette de MARESCHAL8, est baptisée en décembre 1756 à Yenne; mariée à Janus en août 1779, elle meurt le 14 septembre 1822, à 66 ans.
Hippolyte épousa 1°) en avril 1824 Jeanne-Françoise de Roberty de Ste-Hélène, veuve et héritière du Baron Joseph Graffion, qui lui apporta le château de Chamoux, † Turin, 31 mai 1831;
2°) le 26 juin 1832, Antoinette de Vars, † le 15-12-1881. Hippolyte décède à Chamoux le 2 août 1871, à 88 ans.
Lire la notice très documentée consacrée aux Gerbaix de Sonnaz - et à leur fin - sur le site des Archives de Haute-Savoie
2012 et 2015 - Recherche et transcription : A.Dh.
Notes
1- "Adèle" ou "Antoinette" Gromo de Ternengo? La notice de H. Chiara et le site généalogique divergent sur le prénom de la sœur de Rose. La chose n'est pas rare… On trouve d'ailleurs sur un autre site généalogique (qui n'est pas exempt d'erreurs) :" Adele Antoinette Pierre Marie Josephine"". Sans compter cette notice plutôt documentée (sur http://haute-savoie.ialpes.com) : "noble demoiselle Léontine de Fortis, fille du baron Pierre-Marc de Fortis, nommée après son mariage [avec le comte de Maugny, en 1835] dame du palais de feu S.M. la reine Marie-Adélaïde de Savoie"
2- Famille de Fortis : ?
3- Famille Fernex : nous n'avons pas (encore?) relevé de titre nobiliaire associé au nom de la grand-mère maternelle de Rose de Sonnaz : Rose Fernex; donc, il faut prendre ce qui suit avec prudence puisque nous n'avons pas fait le lien de façon certaine.
Cependant, la notice de l'Armorial de Foras évoque une famille de bourgeois de Thonon au XVIIe siècle, notaires ou magistrats, devenus comtes Fernex Barons de Montgex, par mariage : Claude-Joseph-François-Marie, intendant général de Nice, fait comte, avait épousé en mars 1793, Françoise Augustine de Vignet, baronne de Montgex († 1857); ils eurent - dit de Foras - au moins une fille, née le 11 ventose an II.
Plus tard (en 1869), Jean-François-Régis Fernex de Montgex épouse Clotilde, fille du marquis William de La Chambre, qui apporte en dot le château de Verdun-Dessus à Cruet.
Voilà Cruet, voilà les Fernex! Mais on le voit, si nous avons des fils à tirer, nous n'avons encore rien prouvé!
C'est pourquoi nous présenterons dans les notes seulement, le blason des Vignet de Montgex - selon de Foras. •>
4- La famille Gromo de Ternengo est originaire de Biella en Piémont. Elle constitue une branche de la très ancienne famille Collocapra. Le titre de Comte de Ternengo lui est attribué en 1616; elle est apparentée à l'évêque de Maurienne Hercule (Ercole) Berzetti († 1686). Le nom de Richelmy s'ajoute à l'occasion du mariage avec Gabriella Richelmy di Bovile († 1826)
5- Famille de Regard de Clermont de Vars : marquis de Ballon (1760), Cruseilles (1757), Lucinge (1784); comtes de Clermont, Vars; seigneurs d'Allonzier, Beaumont, Cranves-Sales, Desingy, Disonche, Feternes, Lucinge, Marcy, Meral, Mognard, Morgenex, Peillonex, St. André, St. Cassin, Vallières, Villeneuve (http://www.blasonariosubalpino.it). Voir aussi l'Armorial de Foras (Famille "Regard") : d'azur au monde d'or cintré et croisé de gueules. La branche de Vars a porté ces armes, parfois avec le croisé d'or (Arch . Chamoux).
La sœur d'Anna, Camille, épouse René de Castagnery, baron de Châteauneuf en 1846.
6- Famille Brossier de La Roulliere : Anoblie par charge en 1707? D'azur à une tour d'argent posée sur un mont de six coupeaux du même au chef d'or chargé de trois trèfles de sinople. Supports deux lions regardants.(Armorial Henri Jougla de Morenas) Un hôtel à Montbrison porte ces armes (Patrimoine Rhône-Alpes).
7- Famille Gerbais de Sonnaz : (voir la page "Sires de Chamoux", et la longue notice consacrée à cette famille par de Foras dans son Armorial).
D'azur au chef d'argent chargé de trois étoiles de gueules, écartelé de Châtillon (aux deux et trois d'argent à la croix de gueules). Devise : SI N'ESTOIT. Devise moderne : RELIGIO PATRIÆ.
Hippolyte, Comte de Sonnaz, né le 31 août 1783. Issu d'une vieille famille de nobles militaires, il embrasse à son tour la carrière des armes, au service d'Autriche, puis du roi de Piémont-Sardaigne. Grand Cordon de l'Ordre des SS . Maurice et Lazare, il reçut le titre de Comte pour lui et ses descendants mâles en mars 1828 ; il épousa 1°) en 1824 Jeanne-Françoise de Roberty de Ste-Hélène, veuve et héritière du Baron Joseph Graffion, qui lui apporta le château de Chamoux; 2°) le 26 juin 1832, Antoinette-Catherine-Sabine-Anne de Vars, morte le 15-12-1881. Il mourut le 2 août 1871 à Chamoux à 88 ans.
8- Famille Mareschal (apparentée aux Luciane) : "Le blason commun à tous les Mareschal de Savoie est : d'or à la bande de gueules chargée de 3 coquilles d'argent" (Armorial de Foras).
Source bibliographique
- Autrefois… Chamoux Témoignages réunis par Jeanne Plaisance (non daté, édition locale limitée)
- sur la famille Gromo di Ternango : http://www.asbi.it/afp.html?fase=gromoditernengo
Sources iconographiques
Photo Rose de Sonnaz : fonds privé
Photo chapelle funéraire : plaque début XXe siècle Léon Vidone. Fonds privé
Photo attelage : idem
Photo Sacré-Cœur : catalogue ancien de Henry Bent Fils ainé, 3 Place St Etienne, Toulouse. Année 1882. Doc Wikimedia Commons Etienne5962
Photos château : cartes postales début XXe siècle
Jean Ernest Christin est né et mort à Chamoux.
Comme bien d'autres Savoyards, il est "monté" dans la capitale - comme laitier; mais il a vite bifurqué, et sa carrière fut celle d'un choriste apprécié à l'Opéra de Paris. Il est revenu à 64 ans bien sonnés dans son village natal.
Quelques Chamoyards encore se souviennent avoir entendu dans leur enfance leurs grands-parents parler avec émotion de son chant de Noël dans l'église…
Détails sur une longue carrière lyrique, et une vie très remplie.
Il faut dire que le chant était apprécié dans la famille de Jean Ernest : on parlait aussi de la belle voix de l'abbé Christin, et du joli timbre d'une cousine.
Jean Ernest est né à Chamoux, le 9 décembre 1858 1.
Ses parents, Louis Christin et Joséphine Fantin, étaient alors cabaretiers à Chamoux. Nombreuse fratrie : 10 enfants.
C'est peut-être pourquoi Jean Ernest quitte le village et rejoint à Paris son grand frère Pierre, épicier rue Petit dans le 19e arrondissement. Ernest sera laitier.
Il se marie le 20 février 1882 avec Thérèse Ernestine Claray, une Chamoyarde de vingt ans 1, qui décède à Paris quelques mois après, le 12 décembre 1882 à 22h 2 : elle laisse une petite fille, Thérèse Ernestine Christin, née le 12 décembre 1882 à 19h 2. Ils vivaient alors 8, rue de Chartres dans le 18e.
Thérèse Ernestine Claray née le 6-8-1862, était la fille de Joseph Claray négociant, et Sophie Mollier. Elle fut inhumée à Paris, mais une inscription conserve sa mémoire sur une stèle du cimetière de Chamoux.
Portrait de Christin par Marius Neyroud (plaque photographique) •>
Le costume de scène Renaissance pourrait être celui des "Huguenots"
En mars 1889, nous trouvons Ernest sur le programme3 du théâtre-école de la rue Vivienne : il interprète Guillaume Tell de Rossini; parallèlement à ses activités, il a donc pris des cours de chant. Et il n'a pas fini!
En 1891, nous le retrouvons choriste à l'Opéra de Paris, il chante dans Thamara 4, opéra en 4 tableaux sur un sujet antique et religieux. Il a 32 ans. Il restera dans les chœurs jusqu'en 1923 au moins.
Janvier 1892 : le voilà de nouveau participant au concert d'une école de chant: celle d'Émilie Ambre, cantatrice et épouse d'un compositeur et organiste dont nous reparlerons : Émile Bouichère. Ernest chante L'Africaine. Il a, dit un critique musical "une jolie voix de ténor" 5.
On retrouve très régulièrement le nom de Christin dans les carnets de Régie des chœurs de l'Opéra, et dans les annonces de spectacles de la Presse: avec ses collègues, il interprète un nombre impressionnant d'opéras.
En avril 1895, il se remarie (et bénéficie de 3 jours de congé).
Cette fois, il a 36 ans 1/2, et habite rue St-Lazare, dans le 9e. Il épouse - à Paris 18e 6 - une Parisienne de 34 ans, Marthe-Jeanne Gaudron, fille de Françoise Abelle Gaudron.
L'acte de mariage est important pour nous (voir fichier attaché) : il fait le lien entre notre Chamoyard, et le Christin bien attesté à l'Opéra de Paris entre 1890 et 1924 ; nous identifions sans doute possible Jean-Ernest Christin, ET nous avons sa nouvelle profession (artiste lyrique); et ses témoins sont des musiciens : Sylvain Garet, artiste lyrique, et surtout, Émile Bouichère "un des maîtres de chapelle les plus renommés de Paris" 7, compositeur et organiste à l'église de la Trinité, où il succède à Alexandre Guilmant: tout comme son prédécesseur et maître, il semble promis à une grande carrière; mais Émile Bouichère meurt brutalement en septembre 1895, à 34 ans)
Ainsi, dès la trentaine, "notre" Christin était lié à de belles figures - il reste d'ailleurs dans le cercle d'Alexandre Guilmant.
En septembre 1895, il chante pour le mariage de la fille de Guilmant 8:
"Pendant la messe, on a exécuté une très belle musique, avec soli de MM. Vergnet, Caron, de Vroye, Christin, et Salomé qui tenait l'orgue"
En mai 1896, nouveau mariage huppé 9: "Très belle musique pendant la messe avec soli de MM. Octave Spoll, Caron, Christin. La maîtrise était dirigée par M. Planchat. Aux grandes orgues M. Guilmant."
En septembre 1899,
"L'inauguration de l'orgue de Vimoutiers, construit par la maison Cavaillé-Coll, vient d'avoir lieu avec le concours de M. Alexandre Guilmant, dont la présence avait attiré un grand nombre d'amateurs des villes voisines. Le succès a été complet, pour le facteur et l'éminent organiste dont on a admiré la magistrale exécution. M. Beyer, élève de M. Guilmant et organiste titulaire, a supérieurement joué le prélude et fugue en sol de Bach. M. Christin prêtait le concours de sa belle voix à cette cérémonie, présidée par Monseigneur l'évêque de Sées." 10
<• Alexandre Guilmant par Marius Neyroud
À l'Opéra de Paris, le 3 avril 1898, on donne la 1ère représentation de Massenet (directeur de l'établissement) : Thaïs. Christin va chanter cette œuvre un nombre incalculable de fois!
Mais le répertoire ne se limite pas à cet opéra : on donne en alternance des œuvres de :
- Richard Wagner : Tanhauser - Les Maitres Chanteurs - Lohengrin
– Camille Saint-Saëns : Samson et Dalila
– Ambroise Thomas : Hamlet
- Étienne Méhul : Joseph
- Giacomo Meyerbeer : Le Prophète
- Hector Berlioz : la Prise de Troie
- Ernest Reyer : Salambô
– Émile Paladilhe : Patrie
- Ernest Chausson (?) : Lancelot
– la Marseillaise .11
Grand écart permanent pour les choristes! Beaucoup d'opéras à thème religieux et antique.
Projets de costumes de scène pour les choristes - dont Christin - de l'opéra de Berlioz "la Prise de Troie". Gallica.fr/Bnf •>
1903. Christin a 44 ans ; il prend des responsabilités dans la vie associative.
"COURRIER DES THEATRES 12.
L'assemblée générale de l'Association philanthropique des artistes de l'Opéra a été tenue ce matin, sous la présidence de M. A. Giraudet, professeur de déclamation lyrique au Conservatoire. Après la lecture du compte-rendu de l'exercice 1902, M. Christin a été nommé receveur général, et M. Binon vérificateur de la comptabilité."
La Presse le suit dans sa vie mondaine et professionnelle :
1910 (il a 51 ans), lors des obsèques du compositeur Charles Lenepveu, académicien, Officier de la Légion d’honneur, il est dans l’assistance, et on le voit 13:
« Dans l'assistance, on remarquait : MM. Alfred Bruneau, représentant M. Dujardin-Beaumetz ; Christin, Gabriel Grovlez, Marcel 'Fournie, Marc Delmas, André Gailhard, Noël Gallon, E. Flament, Cesare Galeotti, Mlle Nadia Boulanger, MM. Jean Prudhomme, E. Beaudu, Pierre Charrier, Stan Golestan, Fillot, Vaillant, Gilbert, Marquet, Henri Classet, de Bertha, R. de Laboulaye, Maurice-Jules Lefebvre, Eugène d'Eichtal, Desveaux, Vérité, Liert, docteur Lucet, Mmes Mancini, Barrai, Rivière, Coraline de Savres, etc.»"
Dans les potins de 1911, on croirait trouver notre presse "people" 14 :
Échos : 0ù ils soignent leurs cordes vocales.
• A Enghien:
- Mmes Kutcnera, Berthe Marietti, Siamé, Tarioil-Baugé, Anna Robert, Lesage, Marie et Emilie Taléma, Smits, Grillières, Mvrame, Lyonnet, Polak, Péguy, Dos Santos, Berny, Mlarquin, Viviane Lavergne.
- MM. Dessonnes, Launay, Cahuzès, Isidore Massuel, Binon, Gormol, Albens, Ungelo di Landadio, Vallès, Dutilloy, Christin, Fayard.
Et puis, en 1914, c'est l'événement mondain : une œuvre de Wagner restait réservée à Bareuth par la volonté des héritiers; selon la loi allemande, elle "tombe dans le domaine public" en janvier. L'Opéra de Paris est prêt! La presse relaie l'information :
1er janvier 1914 - COURRIER DES THEATRES 15.
Ce soir à l'Opéra, à 6 heures précises, répétition générale de Parsifal, drame sacré de Richard Wagner, version française de M. Alfred Ernst,
Distribution :
Kundry Mme L. Bréval
Parsifal MM. Franz
Gurnemanz Delmas
Amfortas Lestelly
Klingsor Journet
Titurel A. Gresse
Filles-Fleurs : Mlles Yvonne Gall, Laute-Brun, Daumas. Campredon, Bugg, Lapeyrétte, Courbières, Kirsch, Goulancourt, Montazel, Bonnet-Baron, Delisle, Marie Habert, Durif, Gauley-Texier, Btpume Lédine, Lenage, Dupiri-Perrêt, Nizet-Cosset, Àudan, Davry, varnier-Nôlick, Bonneville Gardy, Doyen Bertin.
Ecuyers : Mmes Laute-Brun, Montazel, Delsaux; MM. Nansen, Revol
Chevaliers : MM. Dutréix, Cerdan, Triadou, Ezanno, Delpouget, Gonguet, Chappelon, Cousinou, Claudin, Delrieu, Prim, Barutel, Fiéville, Brunlet, Cherrier, Bernard, Delmont, Miellet, Marchisio, Cheynal, Brulfoit, Armand, Augros, Leroux, Lacaze, Christin, Taveau, Cottel, Nàrçon, Fràdin.
1er acte : de 6 heures à 7 h. 45. - 2" acte : de 8 h. 45 à 9 h, 55. - 3? acte : de lu h. 25 à 11 h. 40.
L'orchestre sera dirigé par M. André Messager.
A chaque acte, les portes seront fermées au lever du rideau.
Par ailleurs… Thaïs de Massenet s’immisce encore dans la programmation, les 06-02-1914, 11-03-1914, 14-04-1914, 28-06-1914.
La guerre passe… Nous retrouvons la trace d'Ernest Christin en 1920, dans un curieux contexte : un long article 16 relate la grève des artistes de l'Opéra de Paris, et les négociations. Christin (61 ans), parle au nom de ses collègues des chœurs. Extrait (le fichier joint propose la globalité de l'article):
A 13 h. 30, M. Bary, délégué de la chambre syndicale des musiciens, fit son entrée et vint transmettre à l'assemblée le mandat que lui avaient confié les grévistes. La question était celle-ci: le personnel qui reprendra le travail, d'après la nouvelle réorganisation du théâtre consentira-t-il à abandonner 5 pour 100 de ses appointements pendant un an pour permettre de donner des secours immédiats au personnel mis en disponibilité.
M. Christin, au nom des chœurs déclara. que, dans son organisation, on était décidé à le faire, de grand cœur.
Le personnel de la danse, "après discussion, décida qu'on ferait ce qu'on pourrait lorsque tout le monde serait rentré".
M. Montagné, chef machiniste, transmit le refus formel des machinistes.
La dernière apparition de Christin dans la Presse semble dater d'octobre 1923; il avait alors 64 ans. À l'occasion de la Rentrée des spectacles, Comœdia 17 donne la liste de tous les artistes de l'Opéra: Christin figure encore parmi les choristes.
Puis il se retire à Chamoux avec son épouse.
Thérèse Ernestine, la fille d'Ernest née du premier mariage, s'était mariée en 1905 à Chamoux avec un instituteur de Chignin, Jean Etienne Berger 2.
Quand Ernest Christin meurt à 71 ans (le 26 octobre 1929), c'est son gendre, Jean Berger, qui déclare le décès18. L'ancien ténor est inhumé à Chamoux dans la tombe familiale, celle où reposaient déjà ses parents, et l'abbé (décédé également en 1929). Sa 2ème épouse, Marthe-Jeanne, le rejoindra en 1939.
Sa fille Thérèse (décédée en 1937) et son gendre Jean Berger (décédé en 1965) sont également inhumés à Chamoux, tout près. C'est sur leur stèle qu'est évoquée la mémoire de Thérèse Ernestine Claray.
* * *
Nous tenons à dire notre considération pour la très grande richesse du site de la Bnf "Gallica.fr": il ne nous aurait pas été possible de réunir, et surtout, de confronter grâce à un délai de découverte rapide, tous les documents qui ont permis de "tricoter" notre recherche. Cet article en mémoire d'une figure artistique de Chamoux, peut toujours être retouché, enrichi...
Recherche, transcription : A. Dh., 2015, 2017
à partir d'une photo de Marius Neyroud mise à disposition par Michel M.,
et des pistes proposées par Maurice T. et Élisa C.
Sources
1- Registres paroissiaux - Chamoux (ADS, Archives en ligne)
2- Archives de l'État-civil des Mairies de Paris (http://canadp-archivesenligne.paris.fr/)
3- L'Orchestre : revue quotidienne des théâtres / dir. : Jules Duval 24-03-1889
4- Les Archives de l'Opéra. Régie. Régie des chœurs.Séries 1 et 2 (gallica.fr)
5- L'Europe artiste n°4 / dim 24-1-1892 (gallica.fr)
6- Archives de l'État-civil des Mairies de Paris (http://canadp-archivesenligne.paris.fr/)
7- Le Gaulois du 7 août 1894 (Gallica). Voir aussi une belle notice : http://www.musimem.com/bouichere.htm
8- Le Figaro : journal non politique. 29 septembre 1895 (page 2)
9- Le Figaro : journal non politique - 02 mai 1896 (in : gallica.fr)
10- Le Monde artiste n°36 : 03-09-1899 p. 574 (in : gallica.fr)
11- Les Archives de l'Opéra. Régie. Régie des chœurs.Séries 1 et 2 (Ggallica.fr)
12- Le Figaro : journal non politique - Date d'édition : 10 juin 1903 (in : gallica.fr)
13- Le Journal amusant : journal illustré, journal d'images, journal comique, etc. 1910-08-27 – n° 583, p 14 (in : gallica.fr)
14- Comœdia 17-08-1911 (in : gallica.fr)
15- Le Figaro : journal non politique Date d'édition : 1 et 4 janvier 1914, mais aussi Comœdia qui rediffuse l'annonce 20 fois, jusqu'en juin 1914.
16- Comœdia - 28-11-1920 (in : gallica.fr)
17- Comœdia : 20-10-1923 (in gallica.fr)
18- Registres d'Etat-civil de la Mairie de Chamoux
Merci à Dominique, Anna, et leur fille Albina, pour leur confiance : ils ont évoqué pour nous 50 ans d'une vie commencée dans les Dolomites en Italie, qui s'est poursuivie après la guerre en Savoie.
Cet entretien est divisé en deux parties d'une dizaine de minutes chacune :
• Souvenirs italiens : l'enfance et l'adolescence de Dominique et Anna, l'école buissonnière dans la montagne des Dolomites, toujours en quête de nourriture; puis le travail de forçat pendant la guerre de 39-45 sous la botte.
Cliquer pour écouter le récit de Dominique, Anna et Albina
(Document CCA)
• Souvenirs en France : l'arrivée à 19 ans de Dominique, ouvrier immigré, à Montmélian, en 1947; ses années de travail sur les chantiers des tunnels et barrages savoyards; le mariage en 1953; puis (quatre ans après) la venue d'Anna et des enfants, l'adaptation…
Cliquer pour écouter le récit de Dominique, Anna et Albina
(Document CCA)
Les voyages de Dominique,
adolescent au travail, entre
les Dolomites et les lagunes,
(1942 - 1946)
(cliquer sur les documents pour agrandir)
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À Enego, la famille de Dominique (années 1930) | À Enego, la famille d'Anna (années 1940) |
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Sur les chantiers d'altitude (tunnels, barrages savoyards; et quelques mois, à la cantine). Heures de pause… |
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1949, un chantier suisse : | médaille commémorative |
Onze mois de service militaire en 1950-51 dans le "Tyrol italien" (Merano, au nord de Bolzano) |
Le mariage de Dominique et Anna |
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À Bourgneuf |
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Adieux à | la maison construite à Enego |
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Merci à Dominique et Anna ! janvier 2014 |
01-2014 - E.A., J.F. Dh. et A. Dh.
D'un village à l'autre le patois n'est pas exactement semblable. Même, il a évolué, comme toute langue vivante : le patois pratiqué à Chamoux en 1935 n'était plus celui de 1850.
La proximité de la ville, où l'on parlait plus couramment le français, a joué : le personnel administratif, les commerçants, les membres des classes aisées utilisaient généralement le français... et venaient avec leur façon de parler dans leur "campagne" ; mais là encore, rien n'est immuable: le français du 17e siècle n'était pas celui du 20e siècle!
Élisa a donc rassemblé ses souvenirs du patois de Villardizier, dans une évocation de la vie qu'elle a connue enfant: vie paysanne, à la maison, aux champs.
Proche de ses grands-parents, elle rapporte ici de nombreux mots de la vie quotidienne des femmes - ce qui n'est pas le cas de divers lexiques du 20e siècle, composés par des érudits masculins !
2 enregistrements A.Dh. 2018
Cliquer pour écouter La maisonnée (7'30")
Cliquer pour écouter Les travaux (12'30")
Pour suivre les 2 enregistrements ci-dessus (réalisés en 2018), nous avons tenté une transcription.
Avec une difficulté évidente : ce patois n'était pas une langue écrite; et certains sons ne sont pas familiers à nos oreilles, ni à nos dictionnaires, nous avons adopté des graphies rencontrées chez d'autres chercheurs locaux.
zh pour ɮ (± entre le z et le th anglais de bath)
çh pour ɵ (l'équivalent du th anglais : bath)
ò pour ø (entre eu et e)
ə : le e français courant prononcé en fin de mot
X pour un r guttural
LA MAISONNÉE 7'30" | LES TRAVAUX 12'30" |
0'00" - 0'15" le projet |
6'00" le blé, le maïs (du semis à la récolte) |
Notations phonétiques ò pour ø: entre eu et e ə le e français courant, prononcé en fin de mot çh pour ɵ : ± le th anglais (bath) zh pour ɮ : ± entre le z et le th anglais de bath x : r de gorge lly pour ʎ : li « mouillé » |
|
Les transcriptions s’appuient : - sur la prononciation d’Élisa, évidemment - sur 2 sites internet de phonétique : • alphabet phonétique Lexilogos https://www.lexilogos.com/clavier/api.htm • prononciation alphabet phonétique .wikipedia.org/wiki/Aide:Alphabet_phon%C3%A9tique_international#Z - sur les graphies proposées par : - le Dictionnaire du patois savoyard (canton d'Albertville), par François Brachet (1883) - le délicieux : patois savoyard : lexique, plutôt localisé dans les Aravis. |
août 2018-89 / E.C. et A.Dh
Léonie Francaz a laissé parmi les Chamoyards "d'un certain âge", le souvenir d'une très vieille dame très respectée, qui fut une mémoire du village.
Elle participa à la rédaction de "Chamoux Autrefois", publication artisanale dont nous avons utilisé bien des pages dans les rubriques "Patrimoine" de ce site.
Voici quelques témoignages inédits qu'elle avait transmis à sa fille et sa petite-fille.
- vers 1907 : à l'école de Mme Janex à Magnin, photo.
Quelques noms nous sont connus - trop peu bien sûr.
Combien de Chamoyards reconnaîtront un aïeul sur cette photo ?
- 1918 : la grippe espagnole, témoignage
Léonie était alors élève de l'École normale de filles de Chambéry, où l'on préparait les futures institutrices recrutées à l'issue d'un concours difficile ; l'École ne fut pas épargnée par la maladie.
Léonie Francaz (née Delaconnay) a conservé cette photo de classe prise à Magnin, probablement en 1907.
Ici, Léonie Delaconnay avait environ 6 ans : née en 1901 (décédée en 2003), elle fréquentait l'école de Magnin, sur Montendry (car il y avait une école à Magnin!)
Le nom de l'institutrice nous est familier : Marie Janex était l'épouse François Janex, le charpentier qui amena l'électricité à Chamoux.
Leurs 2 filles (Jeanne et Gabrielle) sont présentes sur la photo, ainsi que Marie Aguettaz, Germaine Masset, Léonie Delaconnay, … Jeandet (future épouse Maillet née en 1903), Joseph Janex
Tant d'années ont passé... il n'est plus possible de nommer tous les enfants. Qui nous aidera ?
Rang du haut :
???
Rang du milieu :
Marie Aguettaz - X - X - Gabrielle Janex (grand col) née en 1900 - X - X
Rang du bas :
Germaine Masset (debout) - X - Léonie Delaconnay - Jeanne Janex (col blanc,née en 1902) - X - … Jandet - Joseph Janex
Fonds Léonie Francaz, Coll. E.C., scan F.C.
En 1918, je devais entrer à l'École Normale de Chambéry au 1er octobre.
Mais une épidémie sévissait, et la rentrée des internats fut reportée à plus tard.
Des affiches étaient apposées partout, donnant des conseils pour éviter cette maladie inconnue jusqu’alors, qu’on appela “grippe espagnole”.
La maladie s’étendait partout, même dans la campagne. À Chamoux et même à Villardizier, plusieurs personnes en furent atteintes et moururent sans qu’on ait pu trouver un remède efficace.
On conseillait l’huile goménolée à mettre dans le nez, ce qui se révéla complètement inefficace. On pensait aux anciennes épidémies de choléra ou même de peste, mais les symptômes étaient différents, et la nouvelle maladie paraissait tout de même moins effrayante. On accusait la guerre, avec son mélange de populations dans les armées, mais sans savoir rien de précis.
J’étais donc restée à Chamoux, où mon père, à peu près remis des troubles d’estomac qui lui avaient valu d’être réformé, creusait des fossés dans les nouveaux champs des Viorges, que nous venions d’acheter: il voulait planter des treilles en bordure de chaque demi-journal de terre cultivable. Avec cet achat, nous avions eu un petit terrain, ancien jardin resté en friche, où le bois avait poussé. Il fut décidé d’arracher tout ce bois, et de faire de ce terrain un petit verger.
Une petite équipe de jeunes de Villardizier, en congé de convalescence de l’armée, et d’autres qui n’étaient pas encore en âge d’être mobilisés, fut heureuse d’entreprendre ce travail pour gagner quelques francs, ce qui serait tout bénéfice, puisqu’ils étaient nourris chez nous et logés dans leur famille. Ils travaillèrent avec pioches et pelles pour dessoucher toute cette végétation sauvage.
Je fus chargée de faire les fagots, puisque j’étais en congé.
On parlait de cette guerre qui avait trop duré, et qui avait tué ou estropié tant de jeunes. Ceux qui étaient là étaient heureux d’avoir survécu, malgré tant de deuils dans les familles. On parlait d’armistice, sans trop oser y croire.
Mais ce jour-là, ce fut vrai: toutes les cloches des environs se mirent à sonner à la volée pour annoncer cette bonne nouvelle. C’était le 11 novembre 1918.
Les soldats espéraient être rapidement démobilisés et revenir dans leurs villages, où tant de jeunes manqueraient. Ceux des classes suivantes se réjouissaient d’échapper à cette affreuse guerre. Malgré tous les mauvais souvenirs, les gens se reprenaient à espérer. Bien qu’elle fût toujours présente, on croyait que la grippe espagnole allait s’arrêter.
Quelques semaines après l’armistice, l'École Normale de Chambéry fut rouverte : ce fut la rentrée.
L'École Normale, qui avait maintenant repris son rôle, avait été occupée pendant la guerre par un hôpital militaire. Au rez de chaussée, la cuisine était devenue inutilisable. Au premier étage, les salles de classe étaient restées aux Normaliennes. Le deuxième étage avait abrité l’hôpital militaire. Les anciennes cabines des Normaliennes avaient été démolies. Le grand espace qui tenait toute la longueur du bâtiment redevenait dortoir après avoir subi une sérieuse désinfection et un important nettoyage pour détruire toute la vermine: poux, puces, et surtout punaises. Une soixantaine de lits propres y étaient alignés, avec leur petite table, leur cuvette et leur boîte à toilette.
L’eau était aux deux extrémités du dortoir. chacune des trois promotions avait droit le soir à un broc d’eau chaude que l’élève de service pouvait prendre chez le concierge. Il ne s’agissait pas de gaspiller cette eau précieuse et nous nous contentions d’eau froide. Nous n’en souffrions pas, beaucoup de Normaliennes venaient de la campagne, où il fallait se contenter de l’eau du “bourneau” public, qui devenait boueuse les jours de pluie. Et même celles de la ville, quand elles avaient l’eau froide dans l’appartement ou sur le palier se contentaient de ce confort.
Les élèves de première année couchaient au plus près de la surveillante et de la directrice. Le milieu du dortoir servait aux deuxièmes années, et les troisièmes années étaient à l’autre bout, près de la lingerie où se trouvait notre placard à linge et vêtements, protégé par un simple rideau. Il était interdit d’y mettre des provisions, sauf un morceau de pain bien enveloppé, quand nous pouvions en apporter de la campagne. Le pain était encore rationné, et on nous donnait notre part de la journée au petit déjeuner. Nous l’aurions fini sans peine le matin, car le pain était très apprécié malgré sa mauvaise qualité.
Nous prenions nos trois repas au lycée de filles, où nous occupions un côté du réfectoire. Les “bourgeoises” qui occupaient l’autre côté et payaient leur pension, méprisaient parfois ces Normaliennes qui mangeaient sans payer. Notre directrice, qui nous aimait bien, nous encourageait en nous disant de ne pas nous prendre pour des mendiantes: notre pension, nous l’avions payée par notre travail, notre concours d’entrée difficile, et les services que nous allions rendre à l’enseignement après notre scolarité.
Malgré les fréquents lavages du dortoir avec une bonne dose d’eau de Javel, une punaise sortait parfois la nuit d’une jointure du plancher. Il fallait le signaler, et les élèves de service au dortoir recommençaient le lavage du plancher. L'École Normale toute entière était entretenue propre par les élèves, en groupes de deux, selon la répartition du travail. Le service de propreté était exécuté après le repas de midi. Les lycéennes qui, pendant ce temps, se promenaient en rang sous la surveillance d’une “pionne”, se moquaient de nous, condamnées à des tâches serviles. Filles de paysans ou d’autre petites gens, nous préférions notre travail presque libre à la promenade sous surveillance avec costumes et chapeaux d’uniformes. Nous étions fières de travailler librement, en bavardant et en riant, le contrôle du travail ne venant qu’ensuite, sans méchanceté Nous changions de service une ou deux fois dans l’année, pour que toutes, nous soyons capables d’entretenir un maison.
Les salles de classe de l'École Normale étaient éclairées au gaz, que l’élève de service avait la charge d’allumer chaque soir. Ces salles recevaient de l’air chaud de la chaudière à charbon installée à la cave et entretenue par le concierge. L’air chaud montait de la cave, et arrivait dans les classes par des bouches de chaleur, au bas du mur, près de l’estrade. Au moment du décendrage et du chargement en charbon, l’air qui montait était poussiéreux et mêlé de fumée. Le dortoir était également chauffé par des bouches de chaleur aux deux extrémités. Là, ce nouveau confort était apprécié. Chez nos parents, les chambres à coucher n'étaient pas chauffées du tout: la fenêtre était souvent décorée de feuillages de givre, et des paillettes glacées faisaient briller les murs et les poutres du plafond. Les bouches de chaleur étaient dépoussiérées par les élèves de service.
Malgré quelques punaises qui sortaient encore parfois la nuit des rainures du plancher, nous étions plutôt bien. Les serpillières et l’eau fortement javellisée des normaliennes faisaient rapidement disparaître ces petits ennuis.
Chaque dimanche matin, nous devions découvrir complètement notre lit, épousseter soigneusement tous les ressorts du sommier, travail contrôlé par le professeur de mathématiques faisant fonction d’économe, qui circulait dans l’allée principale. L’entretien de notre boîte à toilette était contrôlé aussi. Puis, tout étant en ordre dans le dortoir et dans les salles de classe, les trois promotions de Normaliennes se réunissaient dans la salle où se tenait chaque dimanche le compte-rendu des événements. “Madame”, comme nous appelions notre directrice, présidait ce compte rendu.
Les élèves de troisième année étaient chargées à tour de rôle de lire les nouvelles sur le Progrès de Lyon, auquel l’école était abonnée. Elles devaient y relever les principales nouvelles de la semaine en politique intérieure et extérieure, et en faire le résumé à leurs camarades sous le contrôle de la directrice. la conférence terminée, les élèves qui voulaient aller à la messe de onze heures à l’église de la rue Saint Antoine ou à l’office protestant s’inscrivaient sur un cahier du parloir. les autres étaient libres dans les salles ou, l’été, au jardin, à condition de ne pas faire de bruit. Après le repas de midi et un service de propreté plus sommaire, les deux premières années allaient se promener dans la campagne environnante, sous la surveillance d’un professeur. Nous ne nous mettions en rangs que pour l’entrée en ville. Pour les sorties, nous portions toujours le chapeau d’uniforme, en feutre l’hiver et en paille l’été, mais ces chapeaux duraient plusieurs saisons, avec une petite variante chaque année.
Tous les jours, après le service de midi, à l’heure du goûter et le soir nous avions un quart d’heure de liberté. Le soir, Madame venait rassembler tout le monde pour chanter avant de monter au dortoir où nous faisions notre toilette avant le coucher. Cette vie régulière et bien organisée ne nous déplaisait pas. Comme la rentrée avait été tardive, il fallait beaucoup travailler pour rattraper le retard.
Mais la grippe espagnole qui sévissait toujours vint perturber notre vie scolaire.
Les premières malades furent logées à l’infirmerie. Mais les cas devenant trop nombreux, les malades restèrent au dortoir et l’école fut licenciée. Celles qui n’étaient pas atteintes partirent chez leurs parents.
Malheureusement, je faisais partie du groupe des malades.
Chacune resta dans son lit avec une grosse fièvre et surtout une transpiration abondante. Le docteur Chiron qui, depuis longtemps s’occupait des Normaliennes malades, était aussi désarmé que les autres médecins devant cette épidémie récente. On utilisait l’huile goménolée pour le nez et des gargarismes pour la gorge. Le docteur disait:
”Il n’y a qu’à les faire cuire dans leur jus.”
Madame, très inquiète, passait avec le docteur.
Une nuit, dans le silence, la porte qui donnait sur l’appartement de Madame s’ouvrit sans bruit. Ne dormant pas, je reconnus notre directrice en long peignoir blanc, avec, à la main, une bougie dont elle essayait de cacher la lumière. Elle s’avançait en silence pour ne déranger personne. Tout d’un coup, Yvonne Hugonnier, qui dormait dans le lit voisin du mien, se souleva en criant:
“Un fantôme! Un fantôme!”
La directrice s’étant rendu compte que sa meilleure élève, si polie et si réservée d’habitude, était sous le coup d’une forte fièvre, vint lui parler doucement:
“Dormez, mon enfant, reposez-vous.”
Yvonne accepta de se recoucher.
Se rendant compte du mauvais état de ses malades, Madame continua sa tournée silencieuse, puis, quand le dortoir sembla assoupi, elle se retira, toujours aussi silencieusement.
Je ne me souviens pas combien de jours la grosse fièvre a duré.
Enfin, on commença à aller mieux. Dès qu’il fut possible, les unes après les autres, nous fumes envoyées en convalescence dans nos familles. À ma connaissance, la grippe espagnole n’a pas causé de décès parmi les Normaliennes.
À la fin de l’hiver, un jour, Madame me fit appeler à son bureau. Inquiète au sujet de cet appel, je m’y rendis. Le courrier était toujours apporté au bureau de la directrice, qui l’inspectait sans le décacheter. La lettre était contresignée de mon père, dont je reconnus l’écriture. Mais la directrice avait remarqué qu’elle n’était pas arrivée le même jour que les lettres habituelles. Elle me pria de la décacheter et de la lire à haute voix.
Ma mère m’annonçait le décès de ma grand-mère de Montendry. Je savais qu’elle avait soixante-quinze ans, ce qui paraissait vieux à cette époque, et que, depuis longtemps, elle avait des difficultés respiratoires. La grippe espagnole, qui paraissait déjà moins violente, avait réussi à la faire mourir.
On me prévenait du jour et de l’heure de l’enterrement, sans me demander d’y assister. La directrice, après réflexion et interrogations sur la longue marche à pied pour suivre la charrette qui emmènerait le corps à l’église et au cimetière, me conseilla de ne pas y assister, pour éviter fatigue et dépenses supplémentaires. Les congés de Pâques approchaient, et je pourrais m’y rendre à ce moment.
J’acceptai donc cette conclusion, qui semblait coïncider avec celle de mes parents. Je n’assistai donc pas à l’enterrement. Avant Pâques, puisque la vie ordinaire n’avait pas encore repris après la guerre, mon père décida de fabriquer lui-même la croix en bois de châtaignier imputrescible et verni. Il avait acheté un cœur émaillé avec inscription du nom de ma grand-mère, dates de naissance et de décès. Aux vacances de Pâques, on irait la planter au cimetière. En 1919, cette façon de ne pas oublier les morts était encore très habituelle.
J’accompagnai donc mon père, qui portait sur l’épaule la lourde croix, de Villardizier au cimetière de Montendry, à pied, naturellement, par les raccourcis pentus et rocheux.
Au chef-lieu de Montendry, nous avons frappé chez Alphonse Charrière, qui était probablement encore le maire de la commune. Nous y fûmes accueillis comme les gens de Montendry ont toujours su le faire: avant de nous mettre au travail, il fallut entrer nous reposer un instant près d’un bon feu. Après une conversation amicale, il nous prêta les outils nécessaires au travail car il ne fallait pas trop nous attarder.
Au cimetière, je reconnus tout de suite, à la terre fraîchement remuée, l’endroit où reposait ma grand-mère. À chaque coup que donnait mon père pour enfoncer la croix, il me semblait que nous faisions mal à ma grand-mère qui pourtant était tout heureuse de notre visite car, naturellement, je la voyais vivante.
L’emplacement de la grand-mère en bon ordre, nous allons rendre visite au grand-père qui reposait près de là. Il nous sembla heureux, comme toujours, de notre visite. Et maintenant que la Françon était venue le rejoindre, il se sentirait moins seul. Mais dans ce cimetière de Montendry, on est toujours en bonne compagnie, avec tous ceux qu’on a connus, et avec qui on était lié d’amitié. Tous ensemble dans ce petit coin de terre où on a toujours vécu, on ne peut pas se trouver malheureux.
Quant à moi, j’emporterai un très bon souvenir de ces hivers d’enfance que j’ai vécus chez mes grands-parents. Les morts ont toujours l’air de vivre comme on les a connus. Avec un petit regret de quitter ce lieu, nous reprenons la descente vers Villardizier, où ma mère nous attend avec ma sœur et la seule grand-mère qui me reste, la Babeau.
avril 2020 - Souvenirs de Léonie Francaz, transcrits par sa fille et sa petite fille,Élisa et Françoise Compain
Avril 2012. Maurice Tardy nous a reçus à Chamoux avec une très grande gentillesse, et une belle patience, pour nous raconter sa vie à partir de 1952, aux Halles de Paris, puis à Rungis : Fort, puis Syndic, et enfin responsable d'un secteur à Rungis, il raconte son histoire, tout simplement.
Voici l'enregistrement de son récit (ci-dessous), et aussi, deux documents qu'il a conservés :
- un article, qui a gardé la mémoire du concours d'entrée - ce fut le dernier concours, en 1952. Cet article était illustré par une belle photo… de Maurice.
- un dossier, plus tardif, du temps de Rungis, revient sur les Forts, déjà quasi mythiques.
Cliquer pour écouter le récit de Maurice T
(Document CCA)
Maurice durant le dernier concours d'entrée, en 1952
Un dossier très informé sur la Corporation des Forts, disparue avec les Halles au milieu du XXe siècle, 150 ans après la Révolution.
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Nous nous souvenons avec émotion de l'accueil de Maurice T. - A.Dh. et M. D.
✝ déc 2016
Les Chamoyards ont conservé de nombreux clichés du village autrefois : beaucoup de cartes postales, des photos personnelles, et aussi, de précieuses plaques de verre, réalisées par Léon Vidone (maréchal-ferrant à Chamoux), et Marius Neyroud (voir "Visages chamoyards"), dans les années 1930.
Merci à tous pour la collecte qui nourrit nos expos et le site de Chamoux.
Bien entendu, nous accueillerons avec un grand plaisir de nouveaux documents.
NB1: D'autres photos anciennes sur la vie au village sont à voir dans la rubrique "La vie aux champs"
NB2: Nous souhaitons ne léser personne en publiant ces vues touchantes et instructives du passé; et nous espérons rendre hommage à leurs auteurs. Si par ignorance, nous avons utilisé une image à tort, merci de nous le dire: nous y remédierons volontiers.
8 thèmes à parcourir comme des albums de famille:
en cliquant sur une photo d'un thème, on peut parcourir une galerie où toutes sont présentées en plus grand format.
06-2015 - collecte E. A., M. D. et A.Dh.
Ces vues de Chamoux sont tantôt orientées du nord vers le sud depuis la plaine, tantôt à l'inverse du sud vers le nord, depuis les premières hauteurs du Mont Soliet.
Elles nous disent l'évolution des constructions (la population avait fortement diminué au début du XXe siècle), mais aussi, la nature des cultures autrefois : le déboisement, les parcelles en lanière, avec les champs, et la vigne.
Les maison sont serrées autour de l'église et du château, mais déjà (depuis le XVIIIe siècle) elles descendent le long de la route de la Servaz. Et près du chemin de Bourgneuf, l'école, isolée dans les champs, semble attendre une extansion du village (alors peu probable).
Plaque photo Léon Vidone: Chamoux, village vigneron - Vue du ciel, carte datée de 1904
Plaque photographique Marius Neyroud (vers 1930) - carte postale datée de 1916
Carte postale coll. Grimal - carte postale coll. A.B.E.M.
carte postale coll. A.B.E.M
Sources :
Fonds AO, JB, JA, MN. Collecte CCA
Le réseau des rues du vieux Chamoux n'a guère changé. Au fil des ans, on voit cependant les chaussées se couvrir d'enrobé, et surtout, apparaît l'éclairage public : d'abord, les grands troncs minces de châtaigner pris dans les bois tout proches, tout juste élagués; puis les potences fixées aux murs, dont on voit encore aujourd'hui la trace sur les façades…
carte postale datée 1909 "Coll. Neyroud" - carte postale Gentil ed. vers 1905
carte postale datée 1912 "L.G. Coll. Neyroud" - carte postale datée 1912 "L.Grimal"
carte postale vers 1939 - carte postale : la maison Degallis et l'entrée du château
carte postale L. Blanc - sans Monument aux Morts - … et avec (Editeur non identifié)
L'entrée de Chamoux - carte postale (Editeur non identifié)
Sources :
Fonds JB, EF, AO. Collecte CCA
La Mairie, l'école (les écoles autrefois), le Monument aux Morts, la grande fontaine…
La Mairie se trouvait dans la grand rue, elle abritait aussi la Poste. Sur la place qui la séparait de la rue, on faisait la fête à l'occasion, une fontaine autorisait les échanges (Chamoux n'a pas toujours eu l'eau courante). Puis la Mairie a brûlé, la fontaine a été divisée, le bassin fut repoussé au fond de la place pour faire de la place aux ba… hum… aux autos!
Les écoles ont d'abord été dispersées : le Clos a longtemps accueilli les filles. Après les lois des années 1880, une école a été construite dans les champs, avec son bâtiment des instituteurs. (voir Les Chamoyards / l'école)
Après la guerre de 1914-18, l'immense majorité des Communes de France ont érigé un Monument aux Morts, parfois belliqueux, souvent désolé, quelquefois pacifiste… Celui de Chamoux trouvad'abord sa place devant le café, sur la place de l'église. Les réaménagments successifs l'ont transféré devant la Mairie.
La Mairie : Carte postale L. Grimal - Carte postale A.B.E.M.
La fontaine : Plaque photo Marius Neyroud - La fontaine et la grand rue
Monument aux Morts : Plaque photo Marius Neyroud
Documents ADS : Le Clos - l'école
Chamoux a conservé quelques commerces, et s'en réjouit: ce n'est pas si courant.
Mais le village compta de nombreuses boutiques et échoppes; or, nous possédons malheureusement très peu de vues de ces commerces variés.
cette remarque vaut appel à contribution! Une aide serait également bienvenue pour dater ces documents.
Les photos ci-dessous présentent des établissements de la Place de l'église.
Un jour peut-être, nous pourrons aussi parcourir la grand rue (en images) et saluer ses commerçants.
La maison Fenouillet, côté rue (le café) et côté cour (docs N.I.)
Puis commerce Amoudry (plaque M. Neyroud) - En face: divers commerces de restauration (N.I.)
3 vues (N.I.) de la pension de famille "La Glycine", haut-lieu de tourisme chamoyard,
installée dans la maison de Gallis et son jardin (cartes publicitaires)
Années 50, le café Lathard, RV des 1ers amateurs de vol libre (NI)
Sources : Fonds JB, AO, EF; collecte CCA
Chamoux a toujours utilisé l'énergie de l'eau des Nants, et les aménagements sont attestés depuis le XVIIe siècle au moins: ils faisaient alors tourner des moulins, une scierie.
Ce village a été l'un des premiers de la Combe dotés de l'électricité au début du XXe siècle, grâce à l'installation par François Janex d'une petite centrale électrique (toujours en activité) sur le Nant de Montendry.
Et tout près, une usine de fabrication de pâtes s'ajouta au moulin.
Le moulin et son usine de fabrication des pâtes Allamand - Construction de la centrale électrique
Sources :
Fonds CB, LJ. Collecte CCA
La vie laborieuse des Chamoyards s'autorisait quelques pauses, pour les cérémonies qui rythment la vie, pour quelques fêtes: la Cavalcade en particulier anima quelques années les rues du village, réunissant les participants dans des créations communes poétiques ou goguenardes.
Le comice fit également partie des grands moments de la vie locale.
Il y eut aussi des clubs sportifs, deux fanfares…
La fanfare : Plaque photographique Marius Neyroud - Les conscrits 1922 (NI)
La cavalcade (NI) - Les gendarmes de Chamoux (NI)
Sources : Fonds MT, JB, MM. Collecte CCA
Au XXe siècle, l'église a connu bien des toilettages, parfois brutaux. Il est donc précieux de connaître son état il y a cent ans, avant ces opérations qui ont changé son aspect.
Avant 1930, et la destruction mouvementée de la voute (voir Sanctuaires /dater l'église), la façade présentait deux œils-de-bœuf, entre lesquels on voyait une petite fresque, probablement des frères Avondo. Les pilastres, qui rappellent ceux de l'intérieur, dus à Jacques Chesaz, descendaient vers le niveau de la chaussée (alors moins surélevée). La façade était crépie, comme on s'y attend pour une église baroque.
Tout cela a disparu, comme a disparu la voute, et avec elle les décorations intérieures (médaillons etc).
En revanche, on peut distinguer sous le crépi, le "fantôme" des niches qui furent dégagées bien plus tard: on y trouva deux statues mutilées (la troisième a disparu, ne laissant que quelques fragments de son manteau); ces statues furent-elles murées à la Révolution ? Mystère!
Les tombes se pressaient en désordre autour de l'église comme partout, lorsque le cimetière actuel fut ouvert au XIXe siècle (voir Sanctuaires / Textes à l'appui / 1884 cimetière): la comtesse de Sonnaz participa généreusement aux frais, à condition de pouvoir édifier une chapelle pour sa belle-famille dans le champ de repos : ainsi les Sonnaz trônent-ils au centre du terrain, à un endroit souvent occupé par une grande croix...
2 Plaques photo Léon Vidone
carte postale "F. Gentil ed." Noter "le tilleul" à droite
Intérieur de l'église : aperçu de la décoration des voutes
Plaque photographique Marius Neyroud
Plaque photographique Léon Vidone
Sources : Fonds JA, JB, MM, EF
LE château de Chamoux, c'est bien sûr celui qui s'impose au cœur du village.
Mais il faut aussi compter avec la belle maison-forte de Villardizier!
(voir la rubrique "Châteaux" ci-contre)
Carte postale (NI) après 1920 - Carte postale L. Blanc
Carte postale L.G. Coll. Neyroud - Carte postale L. Blanc
Plaque photographique Léon Vidone
Carte postale L. Blanc - Carte postale L. Blanc
Carte postale (NI) - Plaque photographique Léon Vidone
Plaque photographique Marius Neyroud
Villardizier - Carte postale (NI)
Source : Fonds JB, JA, RA, RMD, MM. Collecte CCA
Bien entendu, la Mairie conserve des Archives modernes, réservées.
Mais s'y mêlent parfois des documents plus anciens - par exemple, des copies d'Archives de Turin, déposées à la fin du XXe siècle, et qui gardent leur actualité… à chaque crue du Gelon!
La Savoie Propre a connu dans les années 1850 des travaux… pharaoniques.
Parmi eux, l'endiguement du Gelon, et le percement de son tunnel sous la colline de Chamousset, indispensables pour assainir la vallée : il fallait abaisser le niveau du lit du bas Gelon, pour améliorer sa pente, et l'éloigner du confluent Arc-Isère car l'Arc refoulait dans le Gelon à chaque crue. Donc, on creusa un tunnel sous la colline de Chamousset, pour que le Gelon se jette directement dans l'Isère, à un point plus bas, quelques centaines de mètres en aval.
Chamousset, Mars 1846…
L'ingénieur Mosca a bien du mal à contrôler le chantier du tunnel de Chamousset : l'entreprise qui a remporté les enchères prend sans cesse du retard, triche sur la qualité, accumule les risques, ne respecte pas les directives du contrat… et la colline s'éboule sur les tranchées sans étais.
Chamousset, avril 1850
L'Ingénieur Mosca rédige un nouveau Cahier des Charges, avec les éléments pour un devis, en vue d'une nouvelle mise aux enchères du chantier (phase II).
L'utilisation de la brique n'est pas tout à fait abandonnée, mais on envisage des alternatives.
Chamousset, juin 1850…
L'Administration cherche de nouveaux entrepreneurs. Une étude de l'Ingénieur Mosca sur la proposition Buttin, montre l'évolution du projet, et donne des estimations de coûts
Chamousset, 2 janvier 1851
L'Ingénieur Mosca a passé des fêtes de fin d'année studieuses: il rend une très longue estimation des travaux et des coûts à prévoir (car, au fil des incidents, il a été amené à modifier certains pans du projet initial).
Chamousset, 13 février 1851
J. Mosca s'interroge sur les tracés du nouveau Gelon, et de la route qui mènera du pont de Bourgneuf où passe la Route Royale, au quartier de l'église de Chamousset (il n'y avait pas encore de Pont Royal)
Chamousset, Juillet 1851
L'entreprise défaillante a été remplacée, l'ingénieur Mosca réorganise le chantier, et prévoit 2 responsables pour surveiller de près des travaux qui devront de poursuivre jour et nuit pour compenser le retard. (Ils seront finalement 4!)
Chamousset, Octobre 1851…
Le même ingénieur Mosca a pu faire reprendre les travaux : il fait le point.
Chamousset, Juillet 1852…
Un expert envoyé par Turin, Pernigotti, fait le bilan à son tour sur des travaux qui avancent (non sans peine!)
Chamousset, août 1852…
Mosca prend l'initiative d'un rapport pour raconter les dernières initiatives malencontruses de l'entreprise maintenant à l'œuvre (laquelle a par ailleurs, discrètement déposé une requête auprès de Turin !)
Mosca propose de suspendre le paiement.
Chamousset, 1852-1853…
Copies de travail des lettres de l'Ingénieur Mosca à l'Entreprise : les relations ne sont vraiment pas bonnes; on voit cependant le tunnel avancer…
Le Gelon a longtemps divagué dans la vallée de La Rochette à Bourgneuf, laissant des bras morts un peu partout.
Juin 1896…
Les aménagements se poursuivent sur le cours du nouveau Gelon entre la Rochette et l'embouchure : une contestation naît entre l'Administration et quelques riverains, pour la propriété des terrains potentiellement libérés sur un bras de l'ancien Gelon (communes de Villard-Sallet et Rotherens).
60 cartons de documents, déposés depuis des années aux Archives départementales, ont été répertoriés et sont devenus accessibles à tous en 2016!
Aussi, le gros travail de transcription entrepris… prendra du temps.
Cette page regroupe les transcriptions progressives des Archives publiques de la Commune de Chamoux depuis 1804.
(bonnes volontés bienvenues pour participer à ces transcriptions !!!)
Chamoux dispose quasiment de toutes les délibérations du Conseil municipal, entre 1814 et 1954 !
Les Archives anciennes de la Commune, versées aux ADS depuis longtemps, ont été répertoriées et rendues accessibles en 2016.
Cependant, quelques pièces dispersées avaient échappé aux relieurs du XIXe siècle, et restaient à la Mairie.
Elles ont été rassemblées à l’occasion du classement des Archives modernes (2018), en vue de rejoindre les Archives anciennes.
Reste à les répertorier en cohérence avec les registres des Délibérations des ADS
Ces quelques pièces ne manquent pas d’intérêt (est-ce justement pour cette raison qu’elles furent séparées des autres, pour la commodité de travail d’un secrétaire ?
On trouve même dans les compléments 1792-1814 un document inséré de 1787, lié à une affaire toujours en cours en 1808. Or, les archives antérieures en général n’ont pas été conservées)
Document .pdf en fichier attaché ci-dessous
Les Archives anciennes de la Commune, versées aux ADS depuis longtemps, ont été répertoriées et rendues accessibles en 2016.
Cependant, quelques pièces dispersées avaient échappé aux relieurs du XIXe siècle, et restaient à la Mairie.
Elles ont été rassemblées à l’occasion du classement des Archives modernes (2018), en vue de rejoindre les Archives anciennes.
Reste à les répertorier en cohérence avec les registres des Délibérations des ADS
Ces quelques pièces ne manquent pas d’intérêt (est-ce justement pour cette raison qu’elles furent séparées des autres, pour la commodité de travail d’un secrétaire ?
Document .pdf en fichier attaché ci-dessous
Les Archives départementales conservent les Archives de Chamoux (cote 208E),
et en particulier, les délibérations du Conseil communal de 1814 à 1954.
Cette année 1814 n'est représentée que par 3 délibérations, datées de décembre 1814 et janvier 1815 : elles rendent compte de la nomination du nouveau Conseil, dans une commune savoyarde rentrée dans le giron de l'État sarde.
- un Syndic (le nouveau propriétaire du château) remplace le Maire (le notaire Mollot), qui avait représenté l'État français.
- 4 Conseillers, également nommés par le Pouvoir.
- les précautions concernant les sociétés secrètes n'étaient pas superflues, la suite le montra dans le Royaume…
Document complet "Délibérations du Conseil communal 1814" ci-dessous, en .pdf.
(transcription complète du cahier, Sommaire avec mots-clés en fin de document)
2017 - Recherche et transcription : E.A., A. Dh.
Les Archives départementales conservent les Archives de Chamoux (cote 208E),
et en particulier, les délibérations du Conseil communal de 1814 à 1954.
En cette année 1815 le Conseil devient réellement actif. Dirigé par des personnalités nommées par le Pouvoir sarde, il doit à la fois gérer la vie du village, et faire face aux répercussions des conflits entre l'Empire français agonisant, et le Royaume sarde "soutenu" par les Autrichiens.
Moment difficile...
Les dures exigences de la guerre divisent les villages du mandement.
Mais aussi, c'est à ce moment que s'installe la 1ère école à Chamoux, pour les garçons, l'hiver…
Document complet "Délibérations du Conseil communal 1815" ci-dessous, en .pdf.
(transcription complète du cahier, Sommaire avec mots-clés en fin de document)
2017 - Recherche et transcription : E.A., A. Dh.
Les Archives départementales conservent les Archives de Chamoux (cote 208E),
et en particulier, les délibérations du Conseil communal de 1814 à 1954.
En cette année 1816 le Conseil - toujours dirigé par des personnalités nommées par le Pouvoir sarde - est surtout occupé à gérer la transition du retour à la Savoie : il est encore bien préoccupé par la question des fournitures aux armées, et celle des conscrits. Il faut aussi accueillir le Roi de Piémont-Sardaigne - qui ne laissera pas que de bons souvenirs.
Le chemin de Chamoux à Ponthurin crée la zizanie avec Montendry.
Et le curé Rambaud (2ème du nom) fait des siennes...
Il faut réparer l'unique chemin qui traverse la vallée du Gelon !
Les coquets revenus du Curé Rambaud
Document complet "Délibérations du Conseil communal 1816" ci-dessous, en .pdf.
(transcription complète du cahier, Sommaire avec mots-clés en fin de document)
2017 - Recherche et transcription : R.D., E.A., A. Dh.
Les Archives départementales conservent les Archives de Chamoux (cote 208E),
et en particulier, les délibérations du Conseil communal de 1814 à 1954.
1817 : les temps restent durs, les risques de disette préoccupent le Conseil, il faut venir en aide aux plus pauvres. Mais on se tourne vers l'avenir, avec des projets de foires et de marchés hebdomadaires.
- un Second Syndic est proposé (il a œuvré à la Mairie du temps de l'occupation française).
- le ruisseau de Montendry vient encore de faire des siennes… un pont en sursis.
- un cas de démence
Document complet "Délibérations du Conseil communal 1817" ci-dessous, en .pdf.
(transcription complète du cahier, Sommaire avec mots-clés en fin de document)
2017 - Recherche et transcription : A. Dh.
Les Archives départementales conservent les Archives de Chamoux (cote 208E),
et en particulier, les délibérations du Conseil communal de 1814 à 1954.
Pour 1831, les Délibérations se trouvent répertoriées sous 2 cotes, (1er trimestre : cote 7 ; et 2e trimestre : cote 8). Cette page est consacrée au 2ème semestre 1831.
Ce qui occupe le Conseil (double) cette année et ce semestre-là :
- Essentiellement, le projet d'endiguement du Gelon : accord sur la nécessité d'assainir la vallée, mais réserves sur les solutions retenues par le projet - et encore plus, sur la répartition des dépenses entre les communes!
Document complet "Délibérations du Conseil communal 1831-2" ci-dessous, en .pdf, à parcourir, pour mieux percevoir l'évolution du village.
(transcription complète du cahier, Sommaire avec mots-clés en fin de document)
2017 - Recherche et transcription : A. Dh
Les Archives départementales conservent les Archives de Chamoux (cote 208E),
et en particulier, les délibérations du Conseil communal de 1814 à 1954.
Ce qui occupe le Conseil cette année-là,
- la pose de cloches neuves
- la création du chemin de Chamoux à Bourgneuf, première voie nord-sud en dehors des "barrotières"
- la création de nouveaux comunaux cultivables : gros succès des enchères!
Et on voit à l'œuvre le "Conseil double"
Document complet "Délibérations du Conseil communal 1832" ci-dessous, en .pdf, à parcourir, pour mieux percevoir l'évolution du village, sur une année civile.
(transcription complète du cahier, Sommaire avec mots-clés en fin de document)
2017 - Recherche et transcription : A. Dh.
Les Archives départementales conservent les Archives de Chamoux (cote 208E),
et en particulier, les délibérations du Conseil communal de 1814 à 1954.
Ce qui occupe cette année-là le Conseil (qui a peu de pouvoir),
- essentiellement, des problèmes d'eau : débordements du ruisseau de Montendry, protestations concernant les aménagements en cours du débouché de l'Arc, réserve sur l'aménagement prévu du Gelon…
Et on voit à l'œuvre le "Conseil double"
Document complet "Délibérations du Conseil communal 1833" ci-dessous, en .pdf, à parcourir, pour mieux percevoir l'évolution du village, sur une année civile.
(transcription complète du cahier, Sommaire avec mots-clés en fin de document)
2018 - Recherche A.Dh., transcription : E.A.
Les Archives départementales conservent les Archives de Chamoux (cote 208E),
et en particulier, les délibérations du Conseil communal de 1814 à 1954.
Année soucieuse, perturbée par le besoin affirmé d'un second prêtre (un vicaire) : la population a beaucoup augmenté, il y a du travail ; or c'est la Commune qui paie les salaires des prêtres.
La question divise le Conseil.
- Car les dépenses nécessaires à la vie… matérielle, laissent peu de marge au Budget.
- Et la Fabrique a de l'argent… qu'elle consacre à un embellissement acharné de l'église ! (ornements que nous admirons encore, en nous étonnant forcément)
Et on voit encore à l'œuvre le "Conseil double"
Au programme, donc :
- aménagement du Bourg (fontaines, pavage des rues)
- débats sur les dépenses de l'église
Document complet "Délibérations du Conseil communal 1834" ci-dessous, en .pdf, à parcourir, pour mieux percevoir l'évolution du village, sur une année civile.
(transcription complète du cahier, Sommaire avec mots-clés en fin de document)
2018 - Recherche A.Dh., transcription : R.D., A.Dh..
Les Archives départementales conservent les Archives de Chamoux (cote 208E),
et en particulier, les délibérations du Conseil communal de 1814 à 1954.
Encore une année à gérer les affaires courantes, à réparer, "bricoler".
Les ressources financières semblent modestes. Cependant, la population augmente, des besoins apparaissent :
- besoins en logements communaux
- nécessité d'approvisionner le village en eau potable…
Et on voit encore à l'œuvre le "Conseil double"
Document complet "Délibérations du Conseil communal 1835" ci-dessous, en .pdf, à parcourir, pour mieux percevoir l'évolution du village, sur une année civile.
(transcription complète du cahier, Sommaire avec mots-clés en fin de document)
2018 - Recherche A.Dh., transcription : E.A.
Les Archives départementales conservent les Archives de Chamoux (cote 208E),
et en particulier, les délibérations du Conseil communal de 1814 à 1954.
La grande affaire de cette année-là,
- c'est la réparation de la distribution de l'eau dans le hameau de Villardizier (dont le statut administratif est très particulier)
- La gestion de la "vaine pâture" donne aussi à imaginer les conditions de vie au milieu du XIXe siècle.
Document complet "Délibérations du Conseil communal 1849" ci-dessous, en .pdf, à parcourir, pour mieux percevoir l'évolution du village, sur une année civile.
(transcription complète du cahier, Sommaire avec mots-clés en fin de document)
2017 - Recherche et transcription : E.A., A. Dh. R.D.
Les Archives départementales conservent les Archives de Chamoux (cote 208E),
et en particulier, les délibérations du Conseil communal de 1814 à 1954.
La grande affaire de cette année-là, c'est
- l'entretien des fontaines, des chemins et des ponts
- l'acquisition de la Maison Mollot, future Mairie, et l'aménagement de sa place
- l'organisation des foires et des commerces alimentaires
Document complet "Délibérations du Conseil communal 1850" ci-dessous, en .pdf, à parcourir, pour mieux percevoir l'évolution du village, sur une année civile.
(transcription complète du cahier, Sommaire avec mots-clés en fin de document)
2017 - Recherche et transcription : E.A., A. Dh. R.D.
Les Archives départementales conservent les Archives de Chamoux (cote 208E),
et en particulier, les délibérations du Conseil communal de 1814 à 1954.
La grande affaire de cette année-là,
- c'est la réparation des chemins : on circule mal pour atteindre le chef-lieu du mandement de Chamoux, surtout depuis Champlaurent, Le Pontet... Il faut redessiner, élargir les chemins, passer les ruisseaux sans danger…
- la réparation des fontaines encore.
- une rocambolesque histoire de terre du cimetière vendue par le curé.
- La gestion des communaux, et leur partage houleux (l'affaire a duré)…
Document complet "Délibérations du Conseil communal 1851" ci-dessous, en .pdf, à parcourir, pour mieux percevoir l'évolution du village, sur une année civile.
(transcription complète du cahier, Sommaire avec mots-clés en fin de document)
2017 - Recherche et transcription : E.A., A. Dh. R.D.
Les Archives départementales conservent les Archives de Chamoux (cote 208E),
et en particulier, les délibérations du Conseil communal de 1814 à 1954.
La grande affaire de cette année-là,
… ce sont les intempéries : 1852 est resté dans les annales de la vallée comme l'année des inondations : beaucoup de pluie, le diguement tout neuf de l'Arc qui empêche le Gelon de s'écouler normalement... et la plaine est couverte d'eau pendant plusieurs mois de la belle saison. De plus, les maladies présentes depuis plusieurs années se sont ajoutées aux difficultés.
L'argent ne rentre donc plus normalement, alors que les frais engagés sont lourds :
- la fréquentation des écoles s'est accrue,il faut déjà agrandir,
- pourtant, la maison communale n'est pas finie
- les travaux de drainage indispensables pèsent.
- la réparation des chemins se poursuit, avec ou sans corvées,
- la réparation des fontaines aussi.
- La gestion des communaux, et leur partage houleux s'achève, décevante…
- une nouvelle escarmouche oppose le Conseil et le curé.
Document complet "Délibérations du Conseil communal 1852" ci-dessous, en .pdf, à parcourir, pour mieux percevoir l'évolution du village, sur une année civile.
(transcription complète du cahier, Sommaire avec mots-clés en fin de document)
2017 - Recherche et transcription : A. Dh.
Les Archives départementales conservent les Archives de Chamoux (cote 208E),
et en particulier, les délibérations du Conseil communal de 1814 à 1954.
Conséquences des catastrophes de l'année précédente ? Cette année-là, Chamoux est aux abois, et cherche de l'argent, car il faut bien financer les travaux entrepris ; et pourtant, il faut aussi prendre en compte les difficultés des habitants, qui vont jusqu'à la disette. Or, dans le même temps, l'Administration supérieure pèse, sur les impôts jusqu'à l'injustice, ou jusqu'au déni des droits.
Les postes de dépenses, on les connaît déjà :
- les écoles s'est accrue,
- la maison communale n'est pas finie
- la création et l'entretien des chemins,
- la réparation des fontaines aussi.
La location des communaux est l'une des ressources de la Commune, avec celle des bancs de foire
C'est aussi l'année où se prépare la canalisation du Gelon… et déjà, les communes s'opposent.
Document complet "Délibérations du Conseil communal 1853" ci-dessous, en .pdf, à parcourir, pour mieux percevoir l'évolution du village, sur une année civile.
(transcription complète du cahier, Sommaire avec mots-clés en fin de document)
2017 - Recherche et transcription : R.D., A. Dh
Les Archives départementales conservent les Archives de Chamoux (cote 208E),
et en particulier, les délibérations du Conseil communal de 1814 à 1954.
Les soucis du Conseil, cette année-là, c'est principalement
- la canalisation en cours du Gelon,
- les réparations à la future Maison communale, et
- le Bureau de poste
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(transcription complète du cahier, Sommaire avec mots-clés en fin de document)
2017 - Recherche et transcription : E.A., A. Dh. R.D
Les Archives départementales conservent les Archives de Chamoux (cote 208E),
et en particulier, les délibérations du Conseil communal de 1814 à 1954.
Ce qui occupe principalement le Conseil :
- le projet d'école pour les garçons:
ils seraient confiés à de "vrais" enseignants, les frères de la Croix (jusque là, les garçons allaient en classe quand il n'y avait plus de travail dans les champs... et le maître employé à temps partiel n'était pas toujours excellent. Pendant ce temps, le filles, grâce à la dotation Jaime, progressaient. Ce qui a donné à réfléchir!)
- la canalisation du Gelon, la création de la nouvelle route, le déclasssement de la Route Royale... et le moyen de payer tous ces frais.
- l'installation des divers services dans la nouvelle Maison communale.
- les suites des intempéries (où l'on voit que ceux de Villardizier n'étaient pas très partageux!)
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(transcription complète du cahier, Sommaire avec mots-clés en fin de document)
2017 - Recherche et transcription : E.A., A. Dh. R.D.
Les Archives départementales conservent les Archives anciennes de Chamoux (cote 238E),
et en particulier, les Délibérations du Conseil communal de 1814 à 1954.
Ce qui occupe principalement le Conseil en 1856 :
- Les travaux de voierie : un pont, des routes à créer et les anciennes à réparer, et le "pavage" du bourg
- Un procès
- La gestion des Finances, avec la Gabelle de la Boucherie.
- Les élections à divers niveaux
Document complet "Délibérations du Conseil communal 1856" ci-dessous, en .pdf, à parcourir, pour mieux percevoir l'évolution du village, sur une année civile.
(transcription complète du cahier, Sommaire avec mots-clés en fin de document)
2018 - Transcription : E.A. - Recherche : A. Dh.
Les Archives départementales conservent les Archives anciennes de Chamoux (cote 238E),
et en particulier, les Délibérations du Conseil communal de 1814 à 1954.
Ce qui occupe principalement le Conseil en 1857 :
- Le Conseil communal se propose de faire ouvrir une route vers le futur pont de la Servaz, sur le nouveau "canal du Gellon". Mais comment ne pas payer les frais ?
- Dans le Bourg, la pose d'un "Macadam" avance.
- On recrute un cantonnier, car le système des corvées n'est pas forcément un système efficace.
- Quelques procès.
- Mais déjà, les réalisations immobilières (l'école des filles, la Maison communale) demandent de nouvelles dépenses (aménagements, réparations…)
Mais rien ne paraît dans les Délibérations, du projet de "rattachement" de la Savoie à la France.
Document complet "Délibérations du Conseil communal 1857" ci-dessous, en .pdf, à parcourir, pour mieux percevoir l'évolution du village, sur une année civile.
(transcription complète du cahier, Sommaire avec mots-clés en fin de document)
2018 - Recherche et transcription : A. Dh.
Délibérations du Conseil communal de Chamoux, pour l'année 1858.
Les Archives départementales conservent les Archives anciennes de Chamoux (cote 238E),
et en particulier, les Délibérations du Conseil communal de 1814 à 1954.
Ce qui occupe principalement le Conseil en 1858 :
On gère les affaires courantes, et en particulier, une kyrielle de procès, on se défend contre l'Administration supérieure, qui impose des tâches hors de ses capacités, jugées d'ailleurs inutiles par la Muncipalité, et qui prononce parfois des jugements défavorables, ressentis comme iniques : voià qui préparait peut-être aussi le vote unanime de 1860 ?
Quelques points ressortent cependant, en lisant entre les lignes :
- La vétusté - déjà - des équipements de l'École des filles
- les suites du grand incendie qui détruisit un quartier du Bourg le 11 décembre 1857.
- le financement du chemin à créer du Bourg au Pont de la Servaz, dans un contexte financier difficile.
Mais rien ne paraît dans les Délibérations, du projet de "rattachement" de la Savoie à la France.
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(transcription complète du cahier, Sommaire avec mots-clés en fin de document)
2017 - Recherche et transcription : A. Dh.
Délibérations du Conseil communal de Chamoux, pour l'année 1859.
Les Archives départementales conservent les Archives anciennes de Chamoux (cote 238E),
et en particulier, les Délibérations du Conseil communal de 1814 à 1954.
Ce qui occupe principalement le Conseil en 1859 :
On gère les affaires courantes.
On essaie d'améliorer le fonctionnement décevant de l'école de garçons, on meuble les classes.
Quelques points ressortent cependant :
- M. de Sonnaz, Syndic, s'attache toujours à la salubrité de la plaine, et on se soucie d'entretenir les fossés, et d'en ouvrir d'autres.
- on voit que le Bourg s'urbanise, avec la poursuite du revêtement des chaussées en "Macadam", la pose de "cunettes" pour l'écoulement des eaux…
- mais le 11 décembre, un grand incendie détruit un quartier du Bourg.
- la Session d'Automne déborde sur janvier 1860 : les membres du Conseil s'affrontent gravement à propos du chemin à créer... du Bourg au Pont de la Servaz.
Mais rien ne transpire dans les Délibérations, du prochain "rattachement" de la Savoie à la France.
Document complet "Délibérations du Conseil communal 1859" ci-dessous, en .pdf, à parcourir, pour mieux percevoir l'évolution du village, sur une année civile.
(transcription complète du cahier, Sommaire avec mots-clés en fin de document)
2017 - Recherche et transcription : A. Dh.
Les Archives départementales conservent les Archives anciennes de Chamoux (cote 238E),
et en particulier, les Délibérations du Conseil communal de 1814 à 1954.
Ce qui occupe principalement le Conseil en 1860 :
- Étonnant: Il est à peine question de la grande affaire de l'année 1860 - l'Annexion de la Savoir à la France.
- En revanche, on voit le nouveau personnel municipal se mettre en place... avec les mêmes personnes.
- On rend hommage à l'Empereur Napoléon IIII.
- L'aménagement des rues des Hauts de Chamoux se poursuit.
- … et on gère les affaires courantes : les Frères de la Croix pourtant peu efficaces, demandent une augmentation, il faut autoriser des coupes de bois, etc
Document complet "Délibérations du Conseil communal 1860" ci-dessous, en .pdf, à parcourir, pour mieux percevoir l'évolution du village, sur une année civile.
(transcription complète du cahier, Sommaire avec mots-clés en fin de document)
2018 - Recherche et transcription : R.D.
Les Archives départementales conservent les Archives anciennes de Chamoux (cote 238E),
et en particulier, les Délibérations du Conseil communal de 1814 à 1954.
Ce qui occupe principalement le Conseil en 1861 :
- le coût très important des travaux sur le Gelon (Gellon) pèse sur le budget de la Commune
- il chamboule le réseau des chemins, et il n'est pas évident de savoir qui doit payer les aménagements.
- or, la commune a bien d'autres postes budgétaires à gérer, y compris d'autres chemins, telle la voie qui dessert Champlaurent, Le Pontet, le Bourget à travers la montagne…
Document complet "Délibérations du Conseil communal 1861" ci-dessous, en .pdf, à parcourir, pour mieux percevoir l'évolution du village, sur une année civile.
(transcription complète du cahier, Sommaire avec mots-clés en fin de document)
2018 - Recherche et transcription : R.D., E.A., A.Dh.
Les Archives départementales conservent les Archives anciennes de Chamoux (cote 238E),
et en particulier, les Délibérations du Conseil communal de 1814 à 1954.
Ce qui occupe principalement le Conseil en 1862 :
Les soucis d'argent taraudent le Conseil; il faut bien:
- payer le pedon,
- entretenir les chemins,
- faire vivre l'école…
Mais les travaux pharaoniques de nos vallées pèsent sur le Budget, il faut emprunter…
Au moment de prendre les décisions qui pèseront sur la population, les "plus imposés" de la Commune participent donc aux débats.
Document complet "Délibérations du Conseil communal 1862" ci-dessous, en .pdf, à parcourir, pour mieux percevoir l'évolution du village, sur une année civile.
(transcription complète du cahier, Sommaire avec mots-clés en fin de document)
2018 - Recherche et transcription : E.A.., A.Dh.
Les Archives départementales conservent les Archives anciennes de Chamoux (cote 238E),
et en particulier, les Délibérations du Conseil communal de 1814 à 1954.
"Petite" année si l'on compte le nombre des Délibérations.
Ce qui occupe principalement le Conseil en 1863, ce sont les réparations :
- réparation des fontaines.
- réparation et gestion des écoles.
(Les Frères de la Croix ont été remplacés par des instituteurs publics côté garçons) .
- l'accent est mis sur l'hygiène
- une nouvelle chapelle pour Villardizier (aujourd'hui disparue), s'annonce.
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(transcription complète du cahier, Sommaire avec mots-clés en fin de document)
2018-2019 - Recherche et transcription : É.A.
Les Archives départementales conservent les Archives anciennes de Chamoux (cote 238E),
et en particulier, les Délibérations du Conseil municipal de 1814 à 1954.
Ce qui occupe principalement le Conseil en 1864 :
On gère les affaires courantes, sans soubresaut et sans innovation notables après des années de grands travaux. Mais on perçoit toujours le souci d'améliorer les conditions de vie, l'hygiène…
Le "rattachement" de la Savoie à la France semble de peu de conséquences : on se soumet au Préfet comme on obéissait à l'Intendant général, avec cependant un vocabulaire moins humble (moins humiliant?)
Document complet "Délibérations du Conseil municipal 1864" ci-dessous, en .pdf, à parcourir, pour mieux percevoir l'évolution du village, sur une année civile.
(transcription complète du cahier, Sommaire avec mots-clés en fin de document)
Les Archives départementales conservent les Archives anciennes de Chamoux (cote 238E),
et en particulier, les Délibérations du Conseil municipal de 1814 à 1954.
Ce qui occupe principalement le Conseil en 1865 :
C'est une année d'élections municipales : une nouvelle équipe s'installe, avec à sa tête Victor de Sonnaz - la fils d'Hippolythe : changement dans la continuité ?
On traite les affaires courantes, nombreuses décisions concernant les communaux, les coupes de bois…
- plusieurs mesures concernant la scolarisation des enfants indigents.
- et quelques réparation au clocher et au vieux cimetière.
Document complet "Délibérations du Conseil municipal 1865" ci-dessous, en .pdf, à parcourir, pour mieux percevoir l'évolution du village, sur une année civile.
(transcription complète du cahier, Sommaire avec mots-clés en fin de document)
Les Archives départementales conservent les Archives anciennes de Chamoux (cote 238E),
et en particulier, les Délibérations du Conseil municipal de 1814 à 1954.
Ce qui occupe principalement le Conseil en 1866 :
On gère les affaires courantes : écoles, voierie, réparations toujours recommencées des fontaines, gestion des communaux… Et aussi :
- 2 dossiers concernant des personnes à interner à l'hôpital des aliénés de Bassens
- divers mesures prises pour développer les foires à Chamoux, avec un encouragement aux éleveurs : en effet, malgré de réelles difficultés budgétaires, Chamoux réagit.
Document complet "Délibérations du Conseil municipal 1866" ci-dessous, en .pdf, à parcourir, pour mieux percevoir l'évolution du village, sur une année civile.
(transcription complète du cahier, Sommaire avec mots-clés en fin de document)
Les Archives départementales conservent les Archives anciennes de Chamoux (cote 238E),
et en particulier, les Délibérations du Conseil municipal de 1814 à 1954.
Ce qui occupe principalement le Conseil en 1867 :
- le Conseil est en difficulté, le Budget ne suffit pas à financer tous les besoins, et on hésite à augmenter les impôts, qui ont bien pesé toutes les années antérieures; Alors, il faut emprunter... et perser encore sur les Budgets à venir.
- Fin 1867, le spectre du choléra se dresse : cette maladie épidémique des terres malsaines emportait aussi bien les riches que les pauvres. Le Conseil tente de prendre des mesures de prévention.
Document complet "Délibérations du Conseil municipal 1867" ci-dessous, en .pdf, à parcourir, pour mieux percevoir l'évolution du village, sur une année civile.
(transcription complète du cahier, Sommaire avec mots-clés en fin de document)
Les Archives départementales conservent les Archives de Chamoux (cote 208E),
et en particulier, un cahier numéroté des Arrêtés municipaux entre 1862 et 1933.
On y trouve de tout:111 arrêtés municipaux (1862-1933)
- des nominations bien sûr : garde-champêtre, secrétaire de Mairie, vétérinaire, agents recenseurs...
- de nombreux textes organisant de meilleures conditions d'hygiène (à la maison, dans les rues, sur le pré de foire), vue "en creux" des conditions de vie il y a ± 120 ans
- certains s'inquiètent des incivilités (tiens!)
On voit, lancinants, la lutte contre le risque de rage, les règlements sur le prix du pain après 14-18…
Mais on observe aussi les limitations de vitesse dans les villages, l'interdiction de l'église, etc.
Document complet ci-dessous, en .pdf, à parcourir, pour mieux percevoir l'évolution du village, du Comte de Sonnaz à Michel Jandet, sur 70 ans.
(transcription complète du cahier)
2016 - Recherche et transcription : A. Dh.
Source :
ADS, Archives de Chamoux cote 208E dépôt 32
Police Justice et Hygiène
Ce dossier regroupe des dispositions et règlements touchant ces domaines:
Police locale, Police générale, Justice, Hygiène, Santé.
Dans Police locale, on relève un dossier "Chasse", avec le souvenir d'une battue à l'ours en 1880…
Il est disponible ci-dessous.(ADS 238E dépôt 86)
Transcription A.Dh.
Bien entendu, il est de la responsabilité de la Commune de gérer les bâtiments qui lui reviennent :
Mairie, Écoles, et aussi, Église et cimetière, Monument aux Morts, Abattoir municipal, Immeubles d'habitation communaux, Bureau de Poste, Salle des Fêtes…
ADS 23E dépôt 126 à 135
Voici déjà :
Les cloches de l'église pèsent un poids énorme, mais elles sont finalement fragiles, et le Conseil a dû les faire refaire à plusieurs reprises au 19e siècle ; problème supplémentaire, leurs vibrations exigeaient un montage très soigné, pour ne pas mettre le clocher en danger.
Mais qui devait payer ? la Fabrique n'avait jamais d'argent pour ce poste...
Mais comment s'en passer ? Les sonneries rythmaient la vie du village.
Rencontre avec l'Entreprise Paccard.
Source: AD073, cote 238E dépôt 132.
Voir ci-dessous en fichier joint : Réparations des cloches
La toiture de l'église a fait l'objet de campagnes de travaux répétées ; il faut dire que les vents en tempête l'ont souvent malmenée.
Or, ce poste de dépenses a fait l'objet de plusieurs conflits, que l'on trouvera au fil de ces documents issus des Archives communales (à noter : en cas de conflit, il est bon de connaître tous les points de vue)
On trouvera aussi la commande de la grande horloge du clocher (une horloge avait déjà existé au XVIIIe siècle)
Voir ci-dessous en .pdf l''ensemble des documents des Archives communales de Chamoux, répertoriés aux ADS : 238E dépôt 131 église pour la période 1806-1933.
Remarque : certaines pièces n'étant pas suffisamment datées, ont été insérées au mieux dans le déroulement chronologique.
Tout près de l'église, le grand bâtiment du XVIIIe siècle qui sert aujourd'hui de Mairie à la Commune de Chamoux, fut longtemps le presbytère : une première cure, devenue "massure", fut remplacée en 1726 par le bâtiment actuel. Actuel ? Presque ! Il a connu bien des modifications depuis, agrandissements, réduction pour cause d'alignement, réaménagements…
Voir ci-dessous en .pdf l''ensemble des documents des Archives communales de Chamoux, répertoriés aux ADS : 238E dépôt 134 Presbytère pour la période 1819-1936.
Le cimetière autour de l'église a fait l'objet de bien des critiques de la part de l'évêque au fil des ans.
Au 19e siècle il débordait (voir les affrontements entre la Commune et le Curé Bois dans les Délibérations).
En 1882, décision est prise, on va ouvrir un nouveau cimetière au nord du village. La comtesse participera aux frais... à condition d'avoir sa chapelle privée, au centre.
Mais en 1949, le Champ de repos ne suffit plus, et une nouvelle parcelle est ouverte au nord.
Voir ci-dessous en .pdf l''ensemble des documents des Archives communales de Chamoux, répertoriés aux ADS : 238E dépôt 133 cimetière pour la période 1842-1949.
Remarque : une pièce n'étant pas suffisamment datée, a été insérée au mieux dans le déroulement chronologique.
Dès 1920, la Commune de Chamoux compte ses morts de la guerre de 1914-18, et projète un monument commémoratif. Une souscription est organisée, avec formation d'un Comité.
Les Archives conservent quelques pièces qui montrent l'évolution du projet avec l'architecte A. Bugnard.
Quelques élements du règlement final, pour se rappeler les noms de ceux qui avaient œuvré à ce bâtiment, où tant d'enfants sont passés... en 50 ans.
Le dossier des travaux se trouve aux ADS, 238E dépôt 130.
Voir ci-dessous ces quelques éléments en fichier joint : Construction de la 1ère cantine en 1966-67
2017-2018, Recherche et trancription A.Dh.
La situation des villages du Gelon d'en Bas les a toujours exposés aux caprices des eaux, car ils étaient installés à la limite entre la plaine très plate et les monts au fort dénivelé : parfois, un torrent emporte tout en dévalant les dernières pentes ; parfois, les eaux montent dans la plaine, et stagnent.
On connaît donc (dès le 15e siècle), les règlements qui obligeaient les riverains à entretenir les berges des ruisseaux, même dans les pentes boisées. Des fossés drainaient tant bien que mal les champs : ils obligeaient à des corvées régulières. Au 19e siècle, par la volonté du Pouvoir à Turin, les lits de l'Arc et de l'Isère ont été canalisés; endigués - non sans de tristes conséquences pour la plaine du Gelon, jusqu'à ce que cette rivière soit à son tour "domestiquée". À grands frais!
Aujourd'hui, il faut toujours veiller à l'entretien des "plages de dépôt" des torrents, des berges des ruisseaux, et des nombreux fossés.
ADS 238E dépôt 168
Les Archives d'une Commune contiennent aussi des documents relatifs à l'église locale, et, au XIXe siècle, elles ont également à s'intéresser au fonctionnement de la paroisse.
Les ADS ont recueilli 3 dossiers concernant l'église et le culte à Chamoux :
- dépôt 170 : Finances de la Fabrique, entre 1829 et 1906
- dépôt 171 : Ressources de la Fabrique (entretien de l'église, école du Clos…)
- dépôt 172 : le difficile transfert de propriété du Presbytère et autres Biens en 1907
Ces 3 dossiers sont complètement transcrits (ci-dessous)
Un sommaire permet de rechercher un document dans chaque dossier.
Les dossiers qui suivent ont échappé au classement des Archives déposées aux ADS… parce qu'ils étaient restés à Chamoux. Depuis le classement des Archives de la Mairie, ils sont destinés à rejoindre les dossiers de Chambéry : ils seront donc consultables aux ADS.
2018 - Recherche et transcription A.Dh.
La Municipalité de Chamoux achète en 1850 la Maison d'Auguste Mollot dans les hauts du village, après 10 ans de tractations, pour en faire sa Maison Communale.
S'ensuivent plusieurs campagnes de travaux destinés à transformer cette "maison de maître" en bâtiment administratif, destiné à héberger divers services de la Commune et du Mandement, et des logements pour le Juge, le Greffier, etc.
L'ancienne Mairie a brûlé dans les années 1990: près de l'église, l'ancien Prebytère, vacant, fut alors aménagé à son tour pour devenir l'actuelle Mairie. Ainsi, le centre de Chamoux se resserrait autour de la Place "de l'église", sous le château.
Les documents qui suivent (fichiers attachés ci-dessous) sont bien sûr à rapprocher des Délibérations de la même époque (ci-contre)
2018 - Recherche et transcription A.Dh.
Des ressources à trouver sur Internet, ou aux Archives de Savoie, ou chez le libraire.
Histoire de la Savoie
de Henri Menabrea. 1° édition, Grasset, 1933. Dernière éd. : La Fontaine de Siloe 2001
Chroniques de Yolande de France, duchesse de Savoie, sœur de Louis XI
de Michèle Brocard… Éd. Cabédita, Collection Archives vivantes 1999, 205 pages
Les Carnets de campagne d'un sculpteur de rétables en Savoie à l'âge baroque (Riche Journal d'un artiste pauvre) : Mémoires de Giuseppe Gilardi traduites et présentées par Annick Bogey-Rey
La Fontaine de Siloe 1998
Petite Histoire Du Val Gelon et de La Rochette
de Juliette Dieufils. Éd. : La Fontaine de Siloe 1994
Le pays de Montmayeur sa vallée du Coisin et le Bondeloge
par Félix Bernard - 1971
Dictionnaire étymologique des noms de lieu de la Savoie
par Adolphe Gros / ed La Fontaine de Siloe
ou site Google Books
ou site Archives départementales de Savoie
Armorial et Nobiliaire de l'Ancien Duché de Savoie (Tome I - 1863)
du Comte E. Amédée de Foras
Ed. typographie et Lithographie Allier... Grenoble
6 volumes in-folio. tirage rare (310 exemplaires). "Le plus beau des nobiliaires francais". Documentation rassemblée par Amédée de Foras entre 1860 et 1899 sur les familles francaises savoyardes, et de nombreuses familles italiennes et suisses.
Il existe un DVD (±175 € en 2012)
La maison de Seyssel : ses origines, sa généalogie, son histoire
par Marc de Seyssel-Cressieu - 1900
site Gallica / BNF
Histoire généalogique de la royale maison de Savoie, justifiée par titres, fondations
S. Guichenon - 1660
site Gallica / BNF
Mémoires historiques sur la Maison Royale de Savoie,
Par Joseph H. Costa de Beauregard - 1816
site books.google.fr/
La frontière au Moyen Âge d'après l'exemple du comté de Savoie (début XIIIe - début XVe siècles)
Bernard Demotz - 1973
site Persée.fr
Noms de lieux de Suisse romande, Savoie et environs
Site Henri Sutter
L'abolition des droits seigneuriaux en Savoie (1761-1793)
documents publiés par Bruchet, Max (1868-1929). Éditeur scientifique. Impr. Hérisson frères (Annecy) 1908, en ligne sur Gallica.
Traité du Goître et du Crétinisme suivi de la statistique des goîtreux et des crétins dans le bassin de l'Isère en Savoie, dans les départements de l'Isère, des Hautes-Alpes et des Basses-Alpes par B. NIÈPCE, TOME II. J.-B. Baillère, Libraire à Paris, 1852.
Gallica.fr
Et aussi, quelques ouvrages "tombés" dans le Domaine public, mis en forme par le CCA pour nos lecteurs.
Léon Ménabréa, Des origines féodales dans les Alpes occidentales
Accademia delle scienze di Torino - 1865 - 596 pages - (scan books.google.fr)
(en cours)
Annibal Dans les Alpes (à Chamoux ?) 1902 - Paul Azan (scan books.google.fr) 7,2 Mo
A.Dh.
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Le Billet chamoyard
7 années de chroniques chamoyardes (2012-2018) publiée dans la Lettre d'Infos du CCA, ÉCOUTEZ VOIR ! Le Billet chamoyard à télécharger