1902 Visite past.

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Michel Rosset est toujours malade, il délègue beaucoup à son Vicaire général (bientôt évêque de Maurienne à son tour). Il s'inquiète de l'état de la voûte…

La Visite pastorale de 1902

4-5-1902
L'an 1902 et le 4 mai, 5e dimanche après Pâques, Nous, Michel Rosset, par la grâce de Dieu et l’autorité du St Siège apostolique, Évêque de Maurienne, Prince d'Aiguebelle, Prélat de la Maison du Pape, assistant au trône pontifical, comte romain, faisons savoir que hier, à 2h30 de l’après-midi, accompagné de M. le chanoine  Fodéré Adrien, notre Vicaire général, docteur en théologie du droit canon, et de M. Durand Martin, notre chancelier, nous nous sommes rendu de la paroisse de Montendry à celle de Chamoux pour y faire notre visite pastorale et donner la confirmation .
Deux voitures avaient été mises à notre disposition par les soins de M. le chanoine Émery, curé archiprêtre de Chamoux, l’une, l’équipage de Mme la Comtesse de Sonnaz, pour nous et les prêtres de notre suite, l’autre pour nos bagages.
Il était près de 14 heures, lorsque nous arrivâmes sur la place de l’église où nous mîmes pied à terre. Un certain nombre de [ ?] nous y attendaient. Au seuil de l’église, dont [l’huis ?] est bordé de sapin et tapissé de fleurs, nous sommes reçu par le curé pasteur de la paroisse, en surplis et en chape. Il est assisté de son vicaire, de M. l’abbé Martin, curé du Bettonnet et chanoine honoraire de notre église, qui lui avait prêté le concours de son ministère en ce jour-là, et de M. l’abbé Michel ?, curé en retraite à Argentine, venu l’aider depuis trois jours pour la préparation des fidèles aux grâces de notre visite.
Nous étant revêtu du rochet et de la mozette, nous adorâmes la croix que le Rd Curé nous présenta à baiser. Les cérémonies et prières d’entrée s’accomplirent suivant les prescriptions pontificales, et au chant du Benedictus, nous nous avançons jusqu’au sanctuaire où, du haut des marches de l’autel, nous avons solennellement béni le peuple et donné la bénédiction du St Sacrement.
Nous rentrâmes immédiatement après au presbytère prendre un repos que réclamait impérativement notre état de santé. Dans l’intervalle, Notre Vicaire général fit une allocution aux fidèles. Après un court exposé sur le but de la visite pastorale, il démontra comment la confirmation est le complément et la perfection du baptême ; puis il indiqua l’heure et l’ordre des exercices du lendemain.
L’allocution fut suivie de l’examen des confirmants dont les réponses furent ainsi appréciées : bonnes pour les deux tiers environ, quelques-uns de ceux-ci ont même très bien répondu ; les réponses des autres furent généralement suffisantes ; une demi-douzaine néanmoins ont répondu fort médiocrement.

Ce matin, malgré une nuit péniblement passée, nous avons pu reprendre l’ordre de nos cérémonies. Précédé du clergé et des enfants de chœur, Nous nous sommes rendu à 7h½ à l’église, où nous avons fait tout d’abord les prières pour les morts, et célébré la Sainte messe, à laquelle notre Vicaire général donné la communion à une centaine de personnes.
Deux cents autres avaient communié déjà, soit aux messes du matin, soit les jours précédents.

Procédant ensuite aux cérémonies de la Confirmation, nous avons administré ce sacrement à 95 personnes.
Les pieuses cérémonies du matin auxquelles prit part la population pour ainsi dire tout entière, furent rehaussées par le chant du Credo, de l’Ave Maris stella, du Veni creator spititus, et de quelques cantiques.
Nous eussions vivement désiré pouvoir donner quelques avis à ces chers fidèles avant de nous séparer d’eux ; nous en fûmes empêché par nos grandes infirmités, notamment par une bronchite aiguë qui rendait la respiration fort pénible.

Ensuite de la visite de l’église et des objets consacrés au culte faite la veille par notre Vicaire général, nous faisons remarquer que les croix surmontant les confessionnaux ne doivent pas porter l’image du Christ. Quelques réparations vers les fonts baptismaux, prescrites lors de notre dernière visite, non encore faites par manque de ressources, vont être exécutées tout prochainement.
Des lézardes produites en quelques points de la voûte du transept, semblent faire craindre dans un avenir plus ou moins prochain quelque accident. Il serait prudent d’en faire examiner sérieusement l’état par un homme de l’art.

Les ornements et autres linges sacrés sont tenus avec soin.
Depuis la dernière visite, l’église a fait les acquisitions suivantes :
1°- un phare* dont le coût a été de 370f, couvert par une souscription de 226f, et le reste par la fabrique.
2°- deux ornements, l’un blanc, l’autre rouge : coût 200f payés par la fabrique ; l’autel de la Ste Vierge a été redoré : coût 550f, payé par les fonds de la confrérie du Rosaire et par la fabrique.
Les registres et autres documents paroissiaux sont en état.

M. le chanoine Émery est curé de Chamoux depuis le 1er 7bre 1869, et archiprêtre depuis le 11 Xbre 1877.
M. l’abbé Martin-Cochez Benoît Marie Casimir, né à St Colomban des Villards le 19 août 1874, prêtre le 27 mai 1899, est Vicaire à Chamoux depuis le 12 avril 1901.
Ainsi fait et signé au presbytère de Chamoux, le 4 mai 1902.

Recherche et transcription : A.Dh.


*Lexique
un phare : le nom des poêles (à charbon) de marque "Le Phare" était vite devenu un nom commun (ce procédé de style se nomme : antonomase)


Sources :
Archives de l’Évêché de Maurienne, Bibliothèque diocésaine