1806 : un ouragan emporte les toits de l'église saint-Martin
Extrait du devis des réparations
du couvert de l’église de Chamoux
p. le sieur Morganti
Devis
Nous, Simon Mollot, Maire de la Commune de Chamoux, considérant que le furieux ouragan qu’il a fait dans la nuit du samedi au dimanche dernier dans cette vallée, qui a endommagé tant de couverts, et enlevé presqu’un pan entier du couvert de l’église de cette commune et a jeté les pierres, les chevrons et les ardoises bien loin, la majeure partie ayant tombé sur les treilles et dans la cour du sieur Deglapigny*, dont elle a brisé des ceps et perches de la dite treille, de sorte qu’ne bonne partie de ladite église, se trouvant entièrement découverte, il est très urgent de le réparer le plus tôt possible, parce que la pluie et la neige même si tout n’est fait promptement, endommageront la voute et pourraient la faire tomber, et endommageront les sculptures et corniches existants dessous ladite voute, ce qui nous aurait déterminé à prendre le devis desdites réparations ; et à cet effet, nous aurions choisi le sieur Ambroise Plaisance, maître maçon et charpentier habitant à Chamoux, muni de patentes de la mairie dudit lieu de Chamoux du vingt-neuf octobre dernier, lequel étant ici présent, nous nous serions transporté sur ladite église ; et ayant fait due visite dudit couvert, il nous aurait fait son rapport comme ci après :
Je, Ambroise fils de feu Pierre Plaisance, maître maçon charpentier habitant à Chamoux , vous dis et rapporte qu’ayant fait due visite dudit couvert, j’ai observé qu’une pièce dudit couvert a été enlevée en partie dans la cour dudit sieur Deglapigny, où elle s’est brisée ; qu’il en faudra une autre de 25 pieds de long, 6 (ou 8 : rature) mètres 475 millimètres sur 11 pouces d’épaisseur à a tête (300 millimètres), que j’estime rendue sur place châtaignier ou chêne : dix-huit francs
18,00
de neuf chevrons enlevés, cinq peuvent encore servir, mais il en faudra quatre neufs de même bois que dessus, de dix-neuf pieds de long (6 mètres … ? millimètres) de cinq pouces d’épaisseur, que j’estime trois francs, et fait douze francs
12,00
Il faudra trente-six crosses de cinq à la livre tant pour attacher les cinq chevrons que pour les [Réveillons] que j’estime quatre francs vingt centimes et par ce :
4,20
Il faudra six douzaines de parefeuilles de sapin de neuf pieds de la largeur à proportion ou a prorata que j’estime eu égard que la commune fera les ports dès Aiguebelle vingt-sept francs, et par ce :
27,00
L’avant-toit au-devant de la dite église garni en planches se trouve pour le pan part d’Aiguebelle entièrement enlevé et brisé, et l’autre partie très endommagée ; il faudra quarante planches de sapin de neuf pieds et demi de long, ou a prorata, et pour garnie lesdits deux pans, les planches devront être [inveties ?] et blanchies, et en faisant servir les vieilles qui seront encore bonnes, et être [festonnées] comme il en existe encore, je les estime sur le pied de neuf francs la douzaine, et fait la somme de trente francs ; et par ce :
30,00
Il faudra deux pièces pour soutenir le plancher de l’avant-toit de douze pieds de long, comme la pièce qui est [ dessus peut servir pour un], j’en porte une neuve à la somme de neuf francs :
9,00
Il faudra huit cent clous pour attacher les parefeuilles et deux-cent clous pour attacher les planches de l’avant-toit que j’estime le tout douze francs, et par ce :
12,00
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112,00
il y a huit toises de couvert à faire à neuf et couvrir en ardoises, compris la portion qui est ébranlée, il faudra refaire le couvert à [b…] avec des ardoises du second équerre, il en faudra pour cela douze cent, que j’estime, rendues à Chamoux, à raison de cent huit francs le millier, et fait la somme de cent vingt-neuf francs, soixante centimes ; et par ce :
129,60
il faudra quinze cent clous d’ardoises pour les attacher, que j’estime dix-huit francs ; et par ce,
18,00
j’estime la main-d’œuvre […] pour réparer ledit couvert, l’avant-toit en planches, enfin, pour le rendre fait et parfait, à la somme de cent quatorze francs ; et par ce :
114,00
-----------
373,80
Ce qui fait la somme de trois cent septante trois francs quatre-vingt centimes ;
et autres n’ai à vous rapporter
par extrait conforme, Simon Mollot
* Il s'agit peut-être du jardin "du Prieuré" situé très près de l'église ?
2017-2020 - Recherche et transcription A.Dh.
Arrêté de la préfecture pour
la mise à l’enchère de
la réparation d’un clocher
EXTRAIT
Des Registres de la Préfecture du Département du Mont-Blanc
Chambéry le 16 octobre 1806
Nous Préfet du Département du Mont-Blanc,
Vu le Devis et Détail estimatif des travaux en réparations du clocher de la Commune de Chamoux dont le montant s’élève à la somme totale de 1902,60 f.,
Vu la délibération du Conseil Municipal de cette Commune du 6 mai dernier, par laquelle en reconnaissant la nécessité desdits travaux, il demande qu’il soit mis à exécution,
Arrêtons ce qui suit :
Les travaux portés par le Devis susvisé seront adjugés par enchères publiques au rabais à l’extinction des feux, ensuite d’avis publiés à l’avance dans la Commune de Chamoux et les Communes environnantes.
L’adjudication aura lieu par devant le Maire de la Commune de Chamoux en l’assistance de deux Conseillers Municipaux sui seront désignés par le Conseil Municipal dont nous autorisons la Réunion pour ce regard et proposer en même temps les moyens de faire face à cette dépense : l’adjudication ne fera définitive et soumise à l’Enregistrement qu’après notre approbation.
Ampliation du présent sera transmise au Maire de Chamoux chargé de son exécution.
Signé au Registre,
le Conseiller de Préfecture Lapalme représentant le Préfet absent.
Pour ampliation, pour le Secrétre Gal indisposé, sur autorisation, le Chef de Bureau
[V…]
2017-2020 - Recherche et transcription A.Dh.
Chamoux
Extrait du procès-verbal d’enchères
Pour réparations du clocher de Chamoux
en exécution de l’arrêté de M. le Préfet du 16 oct. 1806
du 9 nov 1806
Extrait du procès-verbal d’expédition d’enchères
des réparations à faire au clocher de l’église de Chamoux
L’an dix-huit cent six de la République française, et le neuf novembre, nous, Simon Mollot, Maire de la Commune de Chamoux,
Faisons savoir
- que par arrêté de la préfecture du seize octobre dernier, il a été dit que les travaux en réparations du clocher de cette commune, seraient adjugés par enchères publiques au rabais à l’extinction des feux, conformément au devis qui en a été pris le dix-huit juin dernier par-devant le maire de la Commune de Chamoux, en l’assistance de deux Conseillers désignés par le Conseil Municipal et autrement ainsi qu’est porté plus amplement par ledit arrêté,
- que par conséquence de cet arrêté nous aurions fait publier dimanche dernier second novembre que les enchères auraient lieu par devant nous, ce jourd’hui, dans la salle destinée à tenir les Assemblées du Conseil à deux heure après-midi, ainsi que le même jour, second novembre, affiches auraient été mises pour annoncer lesdites enchères tant rière La Rochette que Montmélian, Saint-Pierre d’Albigny, Aiguebelle, que Bettonnet, adressées d’avance à Messieurs les maires desdits lieux ;
- qu’en conséquence d’icelles, nous trouvant dans notre salle assistés de Nicolas Bugnon et François Neyrod membres du Conseil nommés à cet effet par arrêté du Conseil municipal du second novembre dernier, après avoir présenté dans la matinée le double du devis à divers entrepreneurs, et s’étant présentées nombre de personnes tant d’Aiguebelle, de Saint-Pierre d’Albigny, que d’Hauteville, Chamoux et Bettonnet :
nous avons lu devant eux le devis, et l’ayant relu de nouveau, nous avons en l’assistance des deux membres du Conseil ci-devant nommés, déclaré les enchères ouvertes sous les charges et conditions portées par ledit devis, et à la charge
- que les réparations seraient achevées le six juin prochain,
- que la mairie ferait payer moyennant bonne caution à la fin de janvier prochain d’avance le quart du prix, un quart serait payé à moitié d’ouvrage, un quart à la fin, le surplus à la réception d’œuvre si l’ouvrage est conforme au devis en suivant les meilleures règles de l’art,
- qu’ils passeront soumission dans la quinzaine à leurs frais, ainsi que les frais des enchères, sous peine d’être mis de nouveau à l’enchère à leur frais.
Après quoi, ayant fait éclairer une bougie, elle se serait éteinte sans que personne ait mis mise ni fait offre, sous prétexte disait-on, que ledit devis était porté trop bas ;
- nous aurions fait éclairer une seconde bougie, en déclarant que nous ne recevrions des mises moindres de cinquante centimes, le sieur François Morganti de Saint-Pierre d’Albigny aurait offert de s’en charger sous une diminution de 50 centimes, sans que personne ait mis d’autre mise ;
- et le feu s‘étant éteint, nous avons fait éclairer un troisième, pendant la lueur duquel personne n’a mis aucune mise ;
- et s’étant éteinte vierge, nous lui aurions expédié la mise pour 1902 francs dix centimes ;
- et n’aura son effet qu’après l’approbation de monsieur le préfet, de quoi nous lui avons accordé acte, en l’assistance comme dessus ;
- et s’est retiré avant [l’adresse ?] définitive dudit procès-verbal sous promesse de venir passer la soumission.
En foi de quoi, ledit François Neyrod a signé avec moi, maire soussigné, et ledit Bugnon a déclaré être illétéré.
Par extrait conforme, Simon Mollot
Vu et approuvé par nous, Préfet du Département du Mont-Blanc, pour avoir son exécution pleine et entière.
Chambéry à l’Hôtel de la Préfecture le 20 novembre 1806.
Le Conseiller de Préfecture, représentant le Préfet absent
Lapalme
2017-2020 - Recherche et transcription A.Dh.
source : pour les 3 documents, AD073 238E depot 131